Owanto, The Lighthouse of Memory, Go Nogé Mènè | La Biennale di Venezia 53
Owanto was the chosen artist to represent the Republic of Gabon in what was the nation’s first participation at the Venice Biennale. The curator of the artistic project was Fernando Francés from Spain, Director of the Contemporary Art Centre of Málaga (CAC Málaga), who strictly complied with the official theme of the project proposed by that year’s general artistic director Daniel Birnbaum, whose focus was to emphasize the creative processes. Texts by Fernando Frances and Owanto, 2009. 177 pages. Christian Maretti Editore. ISBN 88-89965-72-X
Owanto was the chosen artist to represent the Republic of Gabon in what was the nation’s first participation at the Venice Biennale. The curator of the artistic project was Fernando Francés from Spain, Director of the Contemporary Art Centre of Málaga (CAC Málaga), who strictly complied with the official theme of the project proposed by that year’s general artistic director Daniel Birnbaum, whose focus was to emphasize the creative processes.
Texts by Fernando Frances and Owanto, 2009. 177 pages. Christian Maretti Editore. ISBN 88-89965-72-X
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vécue. Elle nous envoie un message optimiste, claire et parfaitement
lisible. La vérité peut résider dans l’origine de la civilisation et c’est
pourquoi la terre de sa mère, l’Afrique, a beaucoup à enseigner quant
à la construction du monde. Cet apport n’est pas scientifique, ni
économique, ni technique, mais esthétique, et la fusion de ces deux
exigences tracera, à n’en pas douter, le chemin du progrès. Les idées,
les principes et les bases qui permettent de fonder ce message
d’Owanto sont aussi simples que la nature. Ce choix a des origines
animistes, à rechercher dans ses propres racines et dans les couches
les plus profondes de la spiritualité des ancêtres de sa mère gabonaise.
Les idées de changement et de codification du monde d’aujourd’hui
partent du principe qu’il n’existe pas de meilleur laboratoire
de l’unité familiale et de la force des rapports qu’elle renferme pour
imaginer et construire l’amour, matière première vitale et indispensable
à la compréhension du monde. Et dans ce laboratoire, c’est la
mère justement, la femme, qui fait figure de symbole de l’unité et du
courage. La métaphore du pouvoir et de la force, et de l’espoir aussi,
qu’un monde meilleur est possible si chacun de nous commence à
influencer et à modifier sa propre sphère la plus intime, la famille, la
tribu, sa propre société.
Le travail d’Owanto n’est pas sans lien avec les canons propres au
pop art, conceptuel et minimaliste pour élaborer toute une série de
symboles simples et universellement lisibles, et il ne s’agit pas de
découvrir mais plutôt de rappeler au spectateur où il doit aller dans sa
quête de solutions, dans sa recherche d’un point à partir duquel une
société moralement affaiblie peut entamer sa guérison.
À partir de ses propres sculptures, Owanto a réalisé quelques
icônes très schématisées, présentées dans des formats hautement
techniques et industriels, ainsi les lanternes et la signalétique
routière. Il s’agit là de ressources souvent utilisées par des artistes
tels que Maurizio Cattelan, Rogelio López Cuenca, Gabriel Acuña ou
Michael Pinsky.
La réflexion d’Owanto s’agence sur quelques images qui représentent
le noyau familial (mère, père et fils) et un enfant qui joue, comme emblème
du bonheur du monde à venir. Les signaux ont la double fonction
de souligner, d’une part, les interprétations et les solutions et,
d’autre part, d’orchestrer un changement de direction au niveau des
règles qui commandent le monde. Comme les flambeaux ou les phares,
les lanternes éclairent le chemin menant à un futur de tolérance, de
solidarité, d’espoir et de bonheur.
Donc, la subversion à entendre comme liberté, un des symboles les
plus revendiqués dans le monde artistique et contemporain, ne doit
pas être recherchée dans la provocation mais - comme c’est le cas
dans l’œuvre d’Owanto - dans la mémoire.
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