28.02.2013 Views

Zibeline n° 55 en PDF

Zibeline n° 55 en PDF

Zibeline n° 55 en PDF

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

N°<strong>55</strong> -<br />

un gratuit qui se lit<br />

du 12/09/12 au 17/10/12<br />

R<strong>en</strong>trée<br />

Culturelle


Politique culturelle<br />

L’état <strong>en</strong> région 6, 7<br />

Le beau est-il démocratique ? 8<br />

Hommage à Akel Akian 10<br />

Aquò d’Aquí 11<br />

Comité Régional de Tourisme, Cavaillon 12<br />

Les SMACs 13<br />

Saisons<br />

Cinéma : Buzine, Institut de l’image, Alhambra 14, 15<br />

Théâtre : La Criée, Le L<strong>en</strong>che 16<br />

Le Toursky, Les Bernardines 18<br />

Le Merlan, La Minoterie 20<br />

Le Gyptis, Massalia, La Friche 22<br />

Gymnase, Jeu de Paume, GTP 24<br />

Vitez, ATP Aix, Bois de l’Aune 26, 27<br />

Velaux, Rousset 28<br />

Aubagne, Simiane 30<br />

Port-de-Bouc, Martigues, Scènes et Cinés 32, 33<br />

Berre, Nîmes, Arles 35, 34<br />

Cavaillon, Avignon 36, 37<br />

Château-Arnoux, Briançon 38<br />

Gap, Draguignan 39<br />

Le Revest, Châteauvallon 40<br />

Toulon, La Garde 41<br />

La Valette, Saint-Maximin, Cannes 42<br />

Grasse, Sainte-Maxime 43<br />

Danse : Pavillon Noir, BNM 44<br />

Klap, Ballet d’Europe, Gr<strong>en</strong>ade 45<br />

Musique : Ajmi, Silo, Le Moulin 46<br />

Opéras Marseille, Toulon, Avignon 48, 49<br />

Cité de la Musique, SMCM, Télémaque 50<br />

GMEM, Musicatreize, Odéon 51<br />

Arles, Toulon, Carry 52<br />

Au programme<br />

Musique 54 à 59<br />

Arts de la rue 60, 61<br />

Livres 62 à 65<br />

R<strong>en</strong>contres 66, 67<br />

Arts Visuels 68 à 75<br />

Cinéma 76, 78<br />

RetrouveZ nos éditions précéd<strong>en</strong>tes<br />

sur www.journalzibeline.fr<br />

R<strong>en</strong>trée<br />

capitale<br />

Marseille est sous le feu des projecteurs. Pour l’année<br />

Capitale elle t<strong>en</strong>te de se parer d’atours inusités et partout<br />

des murs n’<strong>en</strong> finiss<strong>en</strong>t pas de se construire, autour<br />

de trous toujours béants. Mais la nuit, et même le jour,<br />

les rats cour<strong>en</strong>t sur les trottoirs défoncés, les balles fus<strong>en</strong>t<br />

au cœur des cités, des quartiers <strong>en</strong>tiers, désespérés par<br />

le chômage et la misère, sombr<strong>en</strong>t dans le trafic, le racket,<br />

la viol<strong>en</strong>ce.<br />

Une vision fantasmée de médias avides de s<strong>en</strong>sations ?<br />

Il suffit d’arp<strong>en</strong>ter les rues de Marseille pour y s<strong>en</strong>tir ce<br />

mélange inimitable d’iode et d’ordure, de soleil ébloui<br />

et de nerfs à vif, de sel qui exsude tout à la fois des larmes<br />

et de la mer.<br />

L’état de notre capitale régionale alarme les travailleurs<br />

sociaux et culturels depuis des années. Depuis des années<br />

ils se batt<strong>en</strong>t et voi<strong>en</strong>t leurs moy<strong>en</strong>s diminuer, la population<br />

s’appauvrir, et ceux qui ont un peu d’arg<strong>en</strong>t fuir<br />

la misère vers une Prov<strong>en</strong>ce moins tragique. Certes des<br />

quartiers préservés attir<strong>en</strong>t aujourd’hui des touristes,<br />

mais ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t là <strong>en</strong> pays étranger, amusés par les<br />

indigènes qui forc<strong>en</strong>t leur acc<strong>en</strong>t, fiers d’une id<strong>en</strong>tité<br />

disparue. Faut-il investir dans le tourisme ? Dans la police<br />

pour rétablir l’ordre ? Dans la scolarisation maternelle<br />

pour aider les familles ?<br />

La grande métropole appelée de ses vœux par le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

pourrait rééquilibrer le territoire <strong>en</strong> travaillant à<br />

une autre échelle. Celle de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, qui<br />

est à ce titre-là précurseur. Mais il serait absurde que les<br />

communes al<strong>en</strong>tour ai<strong>en</strong>t à s’appauvrir pour comp<strong>en</strong>ser<br />

des déc<strong>en</strong>nies successives d’incurie politique. C’est de<br />

moy<strong>en</strong>s supplém<strong>en</strong>taires nationaux dont la ville a besoin.<br />

Pour sa sécurité sans doute, mais surtout pour le<br />

mainti<strong>en</strong> de sa cohésion. P<strong>en</strong>dant longtemps la relative<br />

paix sociale reposait sur des associations, des <strong>en</strong>seignants<br />

et des artistes, qui retroussai<strong>en</strong>t obstiném<strong>en</strong>t<br />

leurs manches, et que l’on a privés de moy<strong>en</strong>s financiers<br />

et humains. Ils att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à prés<strong>en</strong>t un signe clair du<br />

gouvernem<strong>en</strong>t.<br />

AGNÈS FRESCHEL


06 POLITIQUE CULTURELLE L’ÉTAT EN RÉGION<br />

L’État <strong>en</strong>fin là ?<br />

Le discours du Présid<strong>en</strong>t de la République lors du Festival<br />

d’Avignon dénote un changem<strong>en</strong>t de regard. Ira-t-il jusqu’au<br />

déc<strong>en</strong>trem<strong>en</strong>t ?<br />

Depuis le 10 juillet 1981, aucun Présid<strong>en</strong>t de la République<br />

n’était v<strong>en</strong>u <strong>en</strong> Avignon. «J’ai 5 jours de retard» sourit François<br />

Hollande. Et tr<strong>en</strong>te et un an ! Le symbole n’est pas<br />

anodin, et le présid<strong>en</strong>t de l’Université d’Avignon <strong>en</strong> saluait<br />

d’ailleurs la force et la «joie». Repr<strong>en</strong>ant les mots de Jean<br />

Vilar dont on célèbre le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire, il rappela la raison d’être<br />

du théâtre : «Le projet de Vilar est une utopie politique d’éducation<br />

populaire, de promesse d’émancipation […] Il existe<br />

une mystique de la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre l’art et le peuple, Monsieur<br />

le Présid<strong>en</strong>t, Madame le Ministre, ne nous quittez plus !» s’exclama-t-il<br />

avant que Jacques Théphany, Directeur délégué<br />

de la Maison Jean Vilar, ne livre quelques morceaux choisis<br />

de la correspondance de Jean Vilar à son épouse : «Que le<br />

monde est beau ma bi<strong>en</strong>-aimée»… Par la grâce de l’art ! On<br />

était au cœur lyrique du propos.<br />

Des parrains divers<br />

Puis le Présid<strong>en</strong>t de la République évoqua les principes qui<br />

le guid<strong>en</strong>t dans l’action mise <strong>en</strong> œuvre par la ministre de la<br />

Culture Aurélie Filippetti. Action qu’il place sous le signe de<br />

Vilar et du théâtre populaire, répétant sa «volonté de<br />

démocratisation, de donner aux œuvres de l’esprit le plus large<br />

public et d’élever le niveau de l’éducation artistique» ; mais<br />

aussi, et c’est plus étonnant, il fit un hommage appuyé à<br />

Jack Ralite, ce qui signe une volonté nette d’affranchir la<br />

culture des lois du marché. Alors même que l’influ<strong>en</strong>ce du<br />

Front de gauche pour la culture semble <strong>en</strong> fort recul dans les<br />

débats et représ<strong>en</strong>tation François Hollande place la culture<br />

sous des augures communistes, sous le signe d’un homme<br />

qui a inv<strong>en</strong>té et promu une «exception culturelle» pure, la<br />

liberté des artistes, la création avant tout. Et la révolte,<br />

refusant trois fois la légion d’honneur,<br />

et dénonçant ces dernières années<br />

avec force le «mariage cruel» des<br />

institutions d’État avec des cabinets<br />

d’intérêt privés.<br />

Le Présid<strong>en</strong>t de la République p<strong>en</strong>saitil<br />

à tout cela <strong>en</strong> citant ces deux hommes ?<br />

Déf<strong>en</strong>dra-t-il une culture à la fois populaire,<br />

affranchie de la finance et libre<br />

de ses gestes, partout où la création<br />

donne <strong>en</strong>core des signes de vie ?<br />

Soulignant la «vitalité» et la «qualité»<br />

d’Avignon, citant à la fois «le In et le<br />

Off», il s’agit bi<strong>en</strong> pour lui de «marquer<br />

un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t» et de «repr<strong>en</strong>dre le<br />

fil» : «Il s’est produit une longue abs<strong>en</strong>ce…<br />

V<strong>en</strong>ir ici <strong>en</strong> Avignon, c’était aussi<br />

dire toute ma reconnaissance à tous<br />

ceux qui ont permis dans les mom<strong>en</strong>ts<br />

très difficiles, que la culture soit ce<br />

qu’elle est <strong>en</strong> France.»<br />

Mais <strong>en</strong> remerciant Yvon Lambert pour<br />

son «exceptionnelle donation» (voir<br />

www.journalzibeline.fr/exhibitions), il<br />

plaçait égalem<strong>en</strong>t son déplacem<strong>en</strong>t dans<br />

la cité des papes sous le signe concret<br />

de la «promotion» de la création contemporaine.<br />

Il alliait ainsi l’hommage à<br />

Ralite, ministre du premier gouvernem<strong>en</strong>t<br />

Mitterrand, contempteur fréqu<strong>en</strong>t<br />

des compromis électoraux socialistes<br />

dans sa cité ouvrière d’Aubervilliers,<br />

avec des perspectives plus pragmatiques :<br />

il s’agit aujourd’hui de «permettre à une<br />

© Sarah Maurieres<br />

économie de la culture de créer des emplois, des activités, de<br />

porter des industries, qui font que nous pouvons trouver dans<br />

ce domaine, une des manières d’atteindre nos objectifs<br />

économiques. En termes d’emplois, <strong>en</strong> termes de rétablissem<strong>en</strong>t<br />

de notre commerce extérieur, de notre balance des<br />

paiem<strong>en</strong>ts, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes de redressem<strong>en</strong>t.»<br />

Le budget et la ligne<br />

Car <strong>en</strong> termes de budget général pour la culture, les propos<br />

sont restés très mesurés : «La ministre de la Culture, le Premier<br />

ministre, ont malgré des temps difficiles, des contraintes<br />

lourdes, obt<strong>en</strong>u qu’il n’y ait pas de conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> termes<br />

d’économies supplém<strong>en</strong>taires sur le budget de la culture.»<br />

Cette abs<strong>en</strong>ce d’économies supplém<strong>en</strong>taires annonce clairem<strong>en</strong>t,<br />

conformém<strong>en</strong>t à son programme, la non-augm<strong>en</strong>tation<br />

du budget du ministère de la Culture (actuellem<strong>en</strong>t 0,6% des<br />

dép<strong>en</strong>ses d’État). Mais signifie-t-elle un mainti<strong>en</strong> général du<br />

budget <strong>en</strong> 2012, ou un alignem<strong>en</strong>t sur la baisse générale des<br />

dép<strong>en</strong>ses publiques hors ministères «préservés» (Éducation,<br />

Justice, Sécurité) ? Questionné, il fut plus clair : «Le ministère<br />

de la Culture sera soumis aux mêmes règles que les autres<br />

ministères. Aussi bi<strong>en</strong> sur l’emploi que sur la dép<strong>en</strong>se. Même<br />

si le spectacle vivant, <strong>en</strong> tant que priorité du ministère, sera<br />

considéré.» La nuance est de taille ! Pourtant baisser les 0,6%<br />

du ministère de la Culture ne rapportera pas grand-chose…<br />

On est fort loin déjà des 1% que certains gouvernem<strong>en</strong>ts<br />

socialistes ont osé appliquer, certes <strong>en</strong> des époques moins<br />

dures. Mais n’est-ce justem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> ces temps difficiles<br />

que l’on a le plus besoin de culture ?<br />

Malgré cette baisse annoncée, c’est cette volonté de protéger<br />

la culture qui transparaissait du discours du 15 juillet <strong>en</strong><br />

Avignon. Déclaration d’int<strong>en</strong>tion qui ne coûte ri<strong>en</strong>, mais a du<br />

moins le mérite de la force symbolique. Pour François Hollande<br />

: «La culture fait partie de notre projet et même la<br />

culture donne une force à ce projet.» C’est <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s que les<br />

ori<strong>en</strong>tations qu’il prône pour le ministère l’éloigneront<br />

s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t du précéd<strong>en</strong>t. En choisissant de réserver «une<br />

part pour la création et le spectacle vivant», <strong>en</strong> disant que la<br />

culture ce n’est pas «simplem<strong>en</strong>t le patrimoine», <strong>en</strong> insistant<br />

sur la nécessité de «l’éducation artistique», <strong>en</strong> parlant de<br />

«solidarité avec tous les milieux» pour que «les cultures<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi des territoires ruraux et des banlieues», <strong>en</strong><br />

déf<strong>en</strong>dant l’ouverture aux autres pays pour faciliter la<br />

circulation des artistes, <strong>en</strong> voulant que ses ministres de<br />

l’économie et de la consommation «brandiss<strong>en</strong>t» dans les<br />

confér<strong>en</strong>ces internationales «l’exception culturelle» comme<br />

une garantie contre la marchandisation de l’art, François<br />

Hollande promet une réelle rupture.<br />

Visiblem<strong>en</strong>t, le Présid<strong>en</strong>t de la République ne sait pas <strong>en</strong>core<br />

tout à fait dans quel s<strong>en</strong>s sa politique culturelle ira, mais il<br />

veut faire rayonner la culture française à l’étranger (redonner<br />

des crédits par le biais des Affaires Étrangères ?), faire de<br />

l’Éducation artistique une priorité (par le ministère de<br />

l’Éducation ?), se battre sur le terrain légal et fiscal pour<br />

préserver les taux de TVA réduits (ministère des Finances ?).<br />

Et rep<strong>en</strong>ser les droits des auteurs et le statut de l’intermitt<strong>en</strong>ce,<br />

<strong>en</strong> le remettant <strong>en</strong> cause lorsque les industries<br />

culturelles et les chaînes nationales <strong>en</strong> abus<strong>en</strong>t, mais non<br />

lorsqu’il correspond à une réalité professionnelle pour les<br />

artistes et les technici<strong>en</strong>s à l’activité… intermitt<strong>en</strong>te.


Remodeler<br />

<strong>en</strong> déc<strong>en</strong>trant ?<br />

La volonté de protection et de valorisation<br />

est donc énoncée. Mais à budget<br />

égal, voire <strong>en</strong> baisse, des secteurs verront<br />

immanquablem<strong>en</strong>t leurs financem<strong>en</strong>ts<br />

diminuer : la question des équilibres<br />

<strong>en</strong>tre des établissem<strong>en</strong>ts d’État (ou<br />

non) très coûteux, pratiquant la politique<br />

du champagne (du temps de<br />

François Mitterrand on parlait de caviar,<br />

qui est passé de mode), et les structures<br />

indép<strong>en</strong>dantes qui se nourriss<strong>en</strong>t<br />

d’aléas devra se poser. Celle de rééquilibrage<br />

Île de France/Rest of the France<br />

aussi.<br />

Car la nécessaire déc<strong>en</strong>tralisation culturelle<br />

n’est pas du tout évoquée. Le<br />

Présid<strong>en</strong>t de la République, <strong>en</strong> déplacem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> région, l’a éludée, sinon <strong>en</strong><br />

disant qu’il ne voulait pas laisser de<br />

grand œuvre parisi<strong>en</strong> bâti <strong>en</strong> son nom,<br />

mais plutôt «une grande idée, mobilisant<br />

tous les territoires». Allusion que les<br />

journalistes, pour la plupart Parisi<strong>en</strong>s<br />

de passage puisque choisis par l’Élysée,<br />

n’ont pas saisie, préférant interroger<br />

comme d’habitude sur Hadopi, les<br />

intermitt<strong>en</strong>ts, voire l’emploi culturel à<br />

travers l’exemple de… FraLib, sans<br />

doute leur seule référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> termes<br />

d’emploi culturel régional.<br />

Les questions ess<strong>en</strong>tielles donc, celles<br />

qui amènerai<strong>en</strong>t à s’interroger sur la<br />

nature de la culture qui sera déf<strong>en</strong>due<br />

et promue par l’État, sur la répartition<br />

territoriale des forces et des crédits<br />

culturels, voire sur le rapport de plus<br />

<strong>en</strong> plus ambigu qu’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les<br />

grands festivals, et les grandes institutions<br />

culturelles, avec les artistes et les<br />

populations des régions qui les accueill<strong>en</strong>t,<br />

et les financ<strong>en</strong>t, ne fur<strong>en</strong>t pas<br />

posées.<br />

Reste donc à espérer que le ministère<br />

continue d’avancer sur ces questionslà.<br />

Le patrimoine et les musées sont<br />

clairem<strong>en</strong>t dans la ligne de mire. Espérons<br />

que le c<strong>en</strong>tralisme français, et les<br />

dép<strong>en</strong>ses somptuaires, ne seront pas<br />

épargnés, et que la culture déf<strong>en</strong>due<br />

par les structures indép<strong>en</strong>dantes et<br />

«provinciales» pourra sortir la tête de<br />

l’eau autrem<strong>en</strong>t que par… intermitt<strong>en</strong>ce<br />

forcée !<br />

MARYVONNE COLOMBANI ET AGNÈS FRESCHEL<br />

Monsieur François Hollande<br />

et Madame Filippetti étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

déplacem<strong>en</strong>t à Avignon le 15 juillet<br />

La r<strong>en</strong>trée sonne toujours, <strong>en</strong> PACA, un rappel brutal<br />

à la réalité. Un retour à l’ordinaire, ou à ce qu’on<br />

croit tel. Car <strong>en</strong> matière culturelle l’ordinaire de<br />

notre région est très spécifique : l’été nous coûte<br />

cher, et nous concerne peu.<br />

La région PACA, première région touristique (après<br />

Paris) du premier pays touristique du monde, <strong>en</strong>gloutit<br />

une part non négligeable de ses budgets<br />

culturels dans ses festivals. L’État participe à ce<br />

processus, <strong>en</strong> finançant les grands festivals internationaux<br />

par des crédits déc<strong>en</strong>tralisés, alors même<br />

que ceux-ci sont peu fréqu<strong>en</strong>tés par les g<strong>en</strong>s de la<br />

région, et ne programm<strong>en</strong>t aucune compagnie d’ici,<br />

hors quelques prétextes.<br />

De même la DRAC 1 dép<strong>en</strong>se une grande partie de<br />

son budget pour la restauration et l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, très<br />

coûteux, du patrimoine. Celui-ci, plus qu’exceptionnel,<br />

nécessite évidemm<strong>en</strong>t qu’on le valorise.<br />

Mais la part qui reste pour le fonctionnem<strong>en</strong>t courant<br />

des arts vivants et la création devi<strong>en</strong>t la seule<br />

variable d’ajustem<strong>en</strong>t lorsque le budget global<br />

baisse. Car cette région démographiquem<strong>en</strong>t très<br />

importante, et territorialem<strong>en</strong>t très complexe, ne<br />

peut rogner sur les investissem<strong>en</strong>ts, ni sur les politiques<br />

de démocratisation dans des zones rurales,<br />

ou <strong>en</strong> détresse sociale.<br />

L’appauvrissem<strong>en</strong>t très net ces dernières années<br />

des associations culturelles, des compagnies, puis<br />

des équipem<strong>en</strong>ts dits «intermédiaires» ou conv<strong>en</strong>tionnés,<br />

est une conséqu<strong>en</strong>ce directe de cette abs<strong>en</strong>ce<br />

de prise <strong>en</strong> compte par l’État de la spécificité<br />

régionale. PACA fait pour la deuxième année l’objet<br />

d’un «mandat de révision» de son budget. Ent<strong>en</strong>dez<br />

que le ministère de la Culture (précéd<strong>en</strong>t) a<br />

POLITIQUE CULTURELLE 07<br />

Ce que l’été nous laisse<br />

© Didier Plowy/MCC<br />

calculé la dép<strong>en</strong>se culturelle des territoires avec un<br />

ratio simple : le budget alloué à chaque région divisé<br />

par son nombre d’habitants. PACA étant à ce<br />

titre mieux loti que d’autres, la DRAC a «r<strong>en</strong>du» à<br />

l’État 350 000 € <strong>en</strong> 2011, et devrait <strong>en</strong> faire au<br />

moins autant cette année. Logique égalitaire absurde,<br />

qui voudrait que l’on nourrisse autant un<br />

homme repu qu’un adolesc<strong>en</strong>t mort de faim.<br />

C’est ainsi que Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, ou le<br />

MuCEM, ou le FRAC, la Friche, le Théâtre Liberté…<br />

qui devai<strong>en</strong>t être un bi<strong>en</strong> pour un territoire nettem<strong>en</strong>t<br />

sous équipé jusque là, accélèr<strong>en</strong>t l’appauvrissem<strong>en</strong>t<br />

général du tissu culturel existant. Et pas<br />

seulem<strong>en</strong>t parce que l’État réduit de fait pour les financer<br />

son budget courant, mais parce que ce phénomène<br />

se répercute à l’échelon régional,<br />

départem<strong>en</strong>tal, communal : tout nouvel équipem<strong>en</strong>t,<br />

qui nécessite un budget de fonctionnem<strong>en</strong>t,<br />

atrophie les <strong>en</strong>veloppes culturelles déjà maigres de<br />

chaque collectivité… qui reporte sa baisse sur la<br />

seule variable d’ajustem<strong>en</strong>t, c’est-à-dire les lieux et<br />

compagnies indép<strong>en</strong>dants.<br />

Patrimoine, festivals, tourisme<br />

Le nouveau ministère saura-t-il voir cet état de<br />

fait ? Aurélie Filippetti a t<strong>en</strong>u cet été des propos<br />

importants, sur le patrimoine puis sur les festivals.<br />

En fin juillet à Albi, lors de l’inauguration du Musée<br />

Toulouse Lautrec, elle a souligné les li<strong>en</strong>s qui doiv<strong>en</strong>t<br />

exister <strong>en</strong>tre création et patrimoine, décrivant<br />

celui-ci comme un «secteur d’av<strong>en</strong>ir». Puis dans un<br />

communiqué à la r<strong>en</strong>trée, elle «s’est réjouie de la vitalité<br />

des Festivals d’été français et de leur impact<br />

économique sur les territoires.» Plus précisém<strong>en</strong>t<br />

elle déclare : «Les retombées économiques sont<br />

réelles : création d’emplois, consommation induite<br />

dans l’hôtellerie et sa restauration, r<strong>en</strong>tabilité des<br />

infrastructures locales, retombées publicitaires. Les<br />

régions et les organisateurs l’ont bi<strong>en</strong> perçu. Les<br />

études économiques démontr<strong>en</strong>t que cet impact a<br />

un fort effet de levier, évalué <strong>en</strong>tre 4 à 8 pour 1 €<br />

investi par la collectivité.»<br />

Dans ces deux discours, la ministre de la Culture<br />

souligne les impacts pour l’économie privée (<strong>en</strong><br />

particulier le tourisme, voir à ce sujet p. 12) des investissem<strong>en</strong>ts<br />

publics <strong>en</strong> matière de culture. Selon<br />

elle ils sont bénéfiques pour les territoires… Pour<br />

les hôteliers, certes, mais pour les compagnies et<br />

lieux non saisonniers victimes des mandats de révision<br />

?<br />

Ainsi, ayant chanté tout l’été et <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant janvier<br />

2013, nous nous préparons à une belle diète<br />

culturelle : c’est que les artistes d’ici n’ont désormais<br />

plus les moy<strong>en</strong>s d’y créer des spectacles ou<br />

des œuvres… Est-ce là la vie culturelle que nous<br />

souhaitons, événem<strong>en</strong>tielle et déconnectée du réel<br />

commun ?<br />

A.F.<br />

1 Direction Régionale de Affaires Culturelles, soit le ministère<br />

déc<strong>en</strong>tralisé <strong>en</strong> région


08<br />

POLITIQUE CULTURELLE<br />

Il y a<br />

des grands duels<br />

dans l’histoire<br />

de la philosophie,<br />

et de grands<br />

vainqueurs !<br />

Platon contre Aristote ou les idées<br />

contre la réalité ; Descartes contre<br />

Spinoza ou l’âme dominante contre le<br />

corps source primordiale ; et aussi<br />

Kant contre Hegel, ou le combat, titanesque,<br />

<strong>en</strong>tre l’idéalisme abstrait et<br />

la dialectique qui se nourrit de<br />

l’histoire et du réel.<br />

Les gagnants sont Platon, Descartes<br />

et Kant ! Ce qui signe la victoire de<br />

l’idéalisme sur ceux qui déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

l’inscription de la p<strong>en</strong>sée dans l’histoire<br />

et le social. Mais restons-<strong>en</strong> à<br />

l’art. Kant a certainem<strong>en</strong>t le premier<br />

théorisé ce qu’on appelle l’esthétique<br />

par un de ses multiples coups de<br />

génie abstraits qui caractéris<strong>en</strong>t sa<br />

philosophie : ne connaissant ri<strong>en</strong> à ce<br />

dont il parle, il va tout de même <strong>en</strong><br />

élaborer une théorie superbe et toujours<br />

d’actualité.<br />

Ton beau est le mi<strong>en</strong><br />

Comm<strong>en</strong>t théoriser le beau, et même<br />

par la suite l’art lorsqu’il se sera débarrassé<br />

du beau ? Il est très difficile<br />

de rationaliser l’émotion esthétique :<br />

je trouve ce film génial, tu le trouves<br />

nul : qui a raison ? D’ou la formule<br />

«des goûts et des couleurs on ne<br />

discute pas.» Mais le «grand Chinois<br />

de Königsberg» comme le surnommera<br />

Nietzsche, ne voudra pas <strong>en</strong><br />

rester là. Il y a quelque chose de fort<br />

lorsque nous disons «c’est beau»,<br />

formule qu’il convi<strong>en</strong>t de distinguer<br />

du «ça me plait».<br />

Dans ce dernier cas il s’agit d’un jugem<strong>en</strong>t<br />

portant sur l’agréable, il est<br />

<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t subjectif, dép<strong>en</strong>d strictem<strong>en</strong>t<br />

du sujet. Et puis l’expression<br />

porte la marque de la subjectivité<br />

avec le «me». Mais quelque chose de<br />

différ<strong>en</strong>t se produit avec le jugem<strong>en</strong>t<br />

similaire qui porte sur le beau : on dit<br />

«c’est beau» et non pas «c’est beau<br />

pour moi». Certes. Il n’<strong>en</strong> faut pas<br />

plus à Kant pour remarquer qu’il y a<br />

dans ce jugem<strong>en</strong>t une prét<strong>en</strong>tion à<br />

être objectif : on dit «c’est beau»<br />

comme on dirait «c’est blanc» ou<br />

«c’est noir». Qu’est-ce qui peut justifier<br />

cette prét<strong>en</strong>tion puisque la<br />

personne qui le formule sait très bi<strong>en</strong><br />

LE BEAU EST-IL DÉMOCRATIQUE ?<br />

Lecombat<br />

de l’art,<br />

uncombat<br />

politique<br />

© TonkinProd<br />

qu’on pourra ne pas être d’accord<br />

avec elle ? Elle sait très bi<strong>en</strong> qu’il n’y<br />

a pas de concept du beau.<br />

Et bi<strong>en</strong> d’après Kant, <strong>en</strong> parlant ou<br />

jugeant une œuvre que nous aimons,<br />

nous estimons que tout humain à<br />

notre place devrait trouver ça beau :<br />

«lorsqu’il dit qu’une chose est belle, il<br />

attribue aux autres la même satisfaction<br />

; il ne juge pas seulem<strong>en</strong>t pour<br />

lui, mais pour autrui.» Critique du<br />

jugem<strong>en</strong>t, §7.<br />

Car le jugem<strong>en</strong>t de goût, lorsqu’il<br />

porte sur l’art, est le jugem<strong>en</strong>t de la<br />

vraie liberté humaine : celle où chacun<br />

décide par soi-même <strong>en</strong> espérant<br />

trouver un point d’accord avec les<br />

autres. Et si on n’est pas d’accord on<br />

se dispute, on parle, mais on n’évite<br />

pas la confrontation, avec un simple<br />

«chacun son avis» tel qu’un certain<br />

post-modernisme individualiste, socialem<strong>en</strong>t<br />

désintégrateur, nous incite<br />

à le faire, prét<strong>en</strong>dant par là définir la<br />

démocratie.<br />

Le beau est vrai<br />

Kant élabore donc une théorie des<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts qui pr<strong>en</strong>d prétexte de l’art,<br />

et plus précisém<strong>en</strong>t du beau. Plus<br />

moderne sera Hegel qui se fera fort<br />

de contredire Kant sur chacune de ses<br />

idées. Pour comm<strong>en</strong>cer Hegel se<br />

débarrasse du beau dont, selon lui,<br />

l’art n’a que faire. (Il faut dire que la<br />

réfutation était facile : pour le coup<br />

Kant n’y compr<strong>en</strong>ait absolum<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong>,<br />

et pr<strong>en</strong>ait pour exemple de l’art le<br />

chant du rossignol, naturel, ou un<br />

poème, pourri, du Roi de Prusse !).<br />

Non, pour Hegel l’art est une manifestation<br />

de la vérité, ri<strong>en</strong> que ça !<br />

C’est-à-dire que toute œuvre d’art dit<br />

ce qu’est le peuple qui la réalisa ou<br />

<strong>en</strong> fut contemporain.<br />

En fait la vérité, pour Hegel, c’est le<br />

réel, aussi contradictoire que cela<br />

semble. Le concept n’est pas une idée,<br />

il est gorgé de réel. Le concept d’être<br />

humain n’est pas une idée abstraite<br />

produite pas les p<strong>en</strong>seurs, c’est l’homme<br />

à toutes les époques dans toutes<br />

les situations sociales. Et chaque situation,<br />

chaque condition peut produire<br />

un concept d’homme contradictoire.<br />

Quel rapport avec l’art ? Et bi<strong>en</strong> l’art<br />

manifeste la vérité d’une époque : on<br />

doit analyser l’œuvre d’art non pas à<br />

partir de l’émotion universalisable<br />

qu’elle procure comme le disait Kant ;<br />

mais on doit l’analyser <strong>en</strong> tant qu’elle<br />

dit quelque chose du monde. Et pas<br />

seulem<strong>en</strong>t de l’artiste ou du spectateur<br />

qui l’examine. En ce s<strong>en</strong>s une<br />

œuvre est nulle non pas lorsqu’elle ne<br />

procure aucune émotion, mais quand<br />

elle ne dit ri<strong>en</strong> du monde.<br />

Donc : l’art pour nous toucher, selon<br />

Hegel, doit être politique.<br />

Le beau c’est classe !<br />

Or, fabriqué sauf exception par les<br />

classes dominantes, l’art a toujours<br />

du mal, aujourd’hui, à intéresser les<br />

classes populaires, qui trouv<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t<br />

leur beau ailleurs. C’est que, comme<br />

le dit Marx, toute p<strong>en</strong>sée d’une époque<br />

n’est ri<strong>en</strong> d’autre que la p<strong>en</strong>sée<br />

de la classe dominante. L’œuvre d’art<br />

ne peut pas plus qu’une autre s’abstraire<br />

du déterminisme social, et des<br />

représ<strong>en</strong>tations du monde qu’elles<br />

induis<strong>en</strong>t. Même si depuis Hegel le<br />

réel et ses réalismes ont fait largem<strong>en</strong>t<br />

irruption dans les représ<strong>en</strong>tations,<br />

même lorsqu’il dévoile le monde,<br />

même s’il a souv<strong>en</strong>t été lié à des combats<br />

politiques, notre art reste, sinon<br />

élitiste, du moins celui qu’une élite<br />

fabrique. Il est même, assez clairem<strong>en</strong>t,<br />

un marqueur de classe : dis-moi ce<br />

que tu trouves beau, et je te dirai<br />

d’où tu vi<strong>en</strong>s…<br />

RÉGIS VLACHOS


AdhéreZ<br />

et dialoguez<br />

avec <strong>Zibeline</strong><br />

sur votre site<br />

www.journalzibeline.fr<br />

un gratuit qui se lit... aussi sur internet !


10<br />

POLITIQUE CULTURELLE<br />

Une belle<br />

traversée<br />

Akel Akian nous a quittés le 24 janvier.<br />

Sa disparition a plongé ses proches<br />

et le monde du spectacle dans une profonde<br />

tristesse. Retour sur la carrière étonnante<br />

d’un humaniste poète<br />

Il était né par un soir de grande tempête, peut-être<br />

<strong>en</strong> 1952, dans une famille de pêcheurs reconvertie<br />

<strong>en</strong> agriculteurs. Il parlait le tarifit, la langue des<br />

Rifains et n’apprit l’arabe qu’à l’école. À vingt ans<br />

il arrive à Lyon, travaille dans une usine textile et<br />

perfectionne son français. Et il est plongé dans un<br />

monde nouveau qui va du syndicalisme à l’écriture<br />

de Kateb Yacine, monté par Marcel Maréchal.<br />

Comme lui, il quitte Lyon et arrive à Marseille à la<br />

fin des années 70, mais s’ori<strong>en</strong>te vers les quartiers<br />

nord, intervi<strong>en</strong>t au C<strong>en</strong>tre social de Frais Vallon, et<br />

fonde <strong>en</strong> 1980 le Théâtre de la mer avec Frédérique<br />

Fuzibet, son épouse et collaboratrice. En 82<br />

l’équipe s’installe à la Busserine. C’est le début de<br />

30 années de travail de terrain, de dialogue perman<strong>en</strong>t<br />

avec les jeunes et les habitants du quartier.<br />

D’interv<strong>en</strong>tions scolaires dont les professeurs gard<strong>en</strong>t<br />

des souv<strong>en</strong>irs émus. Car Akel sait écouter et<br />

recueillir la parole de ceux qu’il croise, elle devi<strong>en</strong>t<br />

la matière de ses spectacles sans que jamais il<br />

semble là pour les voler, comme Baisers d’hirondelles<br />

qui a recueilli les paroles des mères, et tant<br />

de spectacles sur les adolesc<strong>en</strong>ts. Ou sur des textes<br />

d’auteur : qu’il monte Shakespeare, Demarcy, Horovitz<br />

ou Yacine, c’est ce qui relie les hommes qui<br />

l’intéresse.<br />

En juin 2008 une banale petite annonce provoque<br />

un déclic : un <strong>en</strong>trepôt se loue rue de la Joliette.<br />

Les collectivités territoriales sont d’accord pour<br />

financer les travaux. Moins de 3 ans plus tard, <strong>en</strong><br />

novembre 2011, se t<strong>en</strong>ait une confér<strong>en</strong>ce de presse<br />

pour faire découvrir ce nouveau lieu baptisé L’R de<br />

la mer. Malade depuis un an et très affaibli, Akel<br />

assure cette inauguration avec courage. Mais quelques<br />

mois plus tard, la maladie l’emporte. Akel<br />

n’aura pas le temps d’investir le lieu.<br />

C’est Frédérique qui repr<strong>en</strong>d le gouvernail. Depuis<br />

quelques années elle met <strong>en</strong> scène après avoir<br />

assuré la scénographie et les costumes. Elle veut<br />

aujourd’hui faire aboutir les travaux amorcés par<br />

Akel. «La situation financière est saine. Actuellem<strong>en</strong>t<br />

nous pouvons payer toutes nos charges. Les<br />

HOMMAGE À AKEL AKIAN | AQUÒ D’AQUÍ<br />

subv<strong>en</strong>tions sont r<strong>en</strong>ouvelées ; cep<strong>en</strong>dant nous devons<br />

assurer 20% d’autofinancem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> faisant de<br />

la formation ou <strong>en</strong> louant le lieu, par exemple.»<br />

Questions de jeu...<br />

Ainsi Frédérique va garder le cap. Notamm<strong>en</strong>t avec<br />

le projet d’Akel sur la thématique du foot, déf<strong>en</strong>du<br />

dans le cadre de MP 2013. Projet rassembleur de<br />

dim<strong>en</strong>sion europé<strong>en</strong>ne qui concerne trois villes portuaires<br />

: Marseille avec le Théâtre de la mer,<br />

Amsterdam et le MC et Casablanca et le Dabatheatr.<br />

Projet original qui s’articule sur les analogies de<br />

vocabulaire. Ne joue-t-on pas autant au théâtre<br />

qu’au foot sur un espace appelé «plateau» ou «terrain»<br />

? Depuis 2008, les trois «équipes» sont au<br />

travail et se retrouveront à Marseille cet automne,<br />

si les crédits arriv<strong>en</strong>t.<br />

Un autre axe de son activité concerne la coopération<br />

avec le Maroc et le festival d’Alhoceima,<br />

<strong>en</strong>tre Tanger et la frontière algéri<strong>en</strong>ne. Financé par<br />

Culture France, le Théâtre de la mer a monté avec<br />

des comédi<strong>en</strong>s marocains Dans la maison d’Isabel,<br />

une pièce sur les flux migratoires, joué plusieurs<br />

fois <strong>en</strong> Espagne et au Maroc, <strong>en</strong> rifain. Les répétitions<br />

d’un nouveau spectacle sont <strong>en</strong> cours et<br />

c’est Frédérique Fuzibet qui <strong>en</strong> assure le suivi et la<br />

réalisation.<br />

Ainsi le travail d’Akel se poursuit, et sa voix ne nous<br />

quitte pas.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Bouli puissance 3, d’après Fabrice Melquiot<br />

2 oct à 14h30 et 20h30, Espace culturel Busserine<br />

4 oct à 14h30 et 19h, Comoedia d’Aubagne<br />

deuxième quinzaine de novembre à l’R de la mer<br />

ateliers de pratique théâtrale à partir du 1 er octobre<br />

L’R de la mer<br />

04 91 02 50 97<br />

www.letheatredelamer.fr<br />

© Frédérique Fuzibet<br />

Jean-Pierre Raffaelli, professeur au Conservatoire,<br />

comédi<strong>en</strong> et metteur <strong>en</strong> scène, a r<strong>en</strong>contré Akel il<br />

y a plus de 30 ans. Souv<strong>en</strong>ir :<br />

Akel était un poète de la vie et de sa vie. Quelque<br />

chose le traversait qui v<strong>en</strong>ait à la fois de sa nature<br />

et de sa culture. Ce n’était pas un intello mais un<br />

homme de l’oralité.<br />

Sa direction d’acteurs n’était pas conforme à ce qui<br />

se fait communém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Europe. Il pr<strong>en</strong>ait <strong>en</strong><br />

compte la personne dans son intégralité, faisait<br />

appel à ce que chacun a <strong>en</strong> lui et partait du<br />

principe que tout le monde peut jouer. Parfois il se<br />

trompait, doutait aussi beaucoup ! Mais il voulait<br />

«capturer le vivant». Il v<strong>en</strong>ait souv<strong>en</strong>t au<br />

Conservatoire faire travailler les élèves. Je me<br />

souvi<strong>en</strong>s qu’il leur a appris à dire l’arabe pour les<br />

textes de Mahmoud Darwich.<br />

Luce Hedroug était professeur de français <strong>en</strong> Zone<br />

d’Éducation Prioritaire au collège de Berre l’Étang.<br />

Akel est interv<strong>en</strong>u dans son atelier théâtre de 90 à<br />

96 :<br />

C’était un visionnaire ! Il était très à l’écoute des<br />

élèves, très pati<strong>en</strong>t, mais il les forçait à se dépasser<br />

et permettait à chacun de trouver sa voie. Dans<br />

cette ville où 30% des habitants sont émigrés, il<br />

leur donnait la parole. Le Forum des Jeunes et de<br />

la Culture y mettait les moy<strong>en</strong>s et les élèves étai<strong>en</strong>t<br />

heureux.<br />

Cyril Brunet, chef de projet pour MP 2013,<br />

appréciait son amour de la poésie et son travail<br />

dans les quartiers, notamm<strong>en</strong>t à Frais-Vallon où ils<br />

s’étai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrés. Aussi l’a-t-il prés<strong>en</strong>té à<br />

Bernard Latarget. Entre eux l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te fut<br />

immédiate :<br />

Je cherchais des acteurs du territoire qui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

possible un vrai dialogue <strong>en</strong>tre les deux rives, et<br />

pratiqu<strong>en</strong>t la participation citoy<strong>en</strong>ne. Akel Akian<br />

avait accompli un travail exemplaire, d’une qualité<br />

artistique très forte, et avait un s<strong>en</strong>s rare de la<br />

fraternité.


Aquò d’Aquí<br />

En ligne depuis le 12 mai, le site web Aquò<br />

d’Aquí 1 informe les internautes <strong>en</strong> occitan.<br />

Porté par l’association éponyme 2 qui édite un<br />

journal papier depuis 1987, et dont le but est<br />

de participer au débat sur le développem<strong>en</strong>t<br />

régional <strong>en</strong> y incluant la langue, c’est un projet<br />

destiné à vivifier le rapport du public à la<br />

culture occitane. Michel Neumuller, qui <strong>en</strong> est<br />

le maître d’œuvre, considère le site comme un<br />

outil pour ceux qui veul<strong>en</strong>t appr<strong>en</strong>dre l’occitan,<br />

ceux qui ne sont pas assez à l’aise pour<br />

l’employer <strong>en</strong> public, ceux qui l’ont perdu faute<br />

de pratique, ceux qui veul<strong>en</strong>t le retrouver.<br />

Lui-même l’a découvert <strong>en</strong>fant auprès du<br />

cantonnier et du berger de sa commune, une<br />

cité ouvrière peuplée d’immigrés nichés autour<br />

d’une usine chimique, loin du cliché prov<strong>en</strong>çal.<br />

Il sait d’expéri<strong>en</strong>ce que l’on s’approprie<br />

un langage lorsque<br />

certaines barrières psychologiques<br />

sont levées :<br />

«Si on ne s’estime pas<br />

assez bon ou trop<br />

ringard, on n’ose<br />

pas s’exprimer.»<br />

Voilà un homme<br />

qui n’emploiera<br />

pas le mot<br />

«id<strong>en</strong>tité» à la<br />

légère : «Le<br />

terme a été<br />

récupéré par<br />

l’extrême droite,<br />

on hésite à <strong>en</strong><br />

faire usage. Pourtant,<br />

la langue est<br />

un marqueur culturel :<br />

notre vision du monde <strong>en</strong><br />

est colorée. Nous voudrions<br />

donner la possibilité à un maximum<br />

de g<strong>en</strong>s de lire l’occitan et de le parler.»<br />

Il prévoit à terme de proposer <strong>en</strong> regard de<br />

chaque article une version audio qui permettrait<br />

d’écouter la prononciation, le phrasé, et a<br />

déjà mis <strong>en</strong> place un outil r<strong>en</strong>voyant pour<br />

chaque expression plus ardue sur un lexique :<br />

il suffit de passer la souris sur les mots <strong>en</strong><br />

rouge et de cliquer lorsqu’un point d’interrogation<br />

apparaît. «On essaie d’inclure tout le<br />

monde. Il y a deux façons d’écrire l’occitan, la<br />

classique, et la mistrali<strong>en</strong>ne : on équilibre,<br />

chaque rédacteur amène sa graphie.» Aquò<br />

d’Aquí diffuse d’ores et déjà une lettre d’information<br />

à plus de 700 abonnés, et il est<br />

consulté jusqu’<strong>en</strong> Espagne : «Après 1600, le<br />

catalan a évolué avec l’espagnol, p<strong>en</strong>dant que<br />

l’occitan évoluait avec le français, mais les deux<br />

sont proches cousins, et à l’écrit, on se<br />

compr<strong>en</strong>d sans peine.»<br />

La difficulté <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce étant que «la disparition<br />

des derniers locuteurs naturels laisse une<br />

situation inédite : l’écrasante majorité a appris<br />

la langue à l’école. Le défi réel est qu’elle soit<br />

socialisée, et non utilisée de manière normative.»<br />

Glissem<strong>en</strong>t de statut intéressant, puisque<br />

«<strong>en</strong>tre l’édit de Villers Cotterêts (1539 : seul le<br />

français doit être utilisé dans les actes administratifs)<br />

et Frédéric Mistral, l’occitan devi<strong>en</strong>t<br />

la langue du peuple car elle est interdite d’intellig<strong>en</strong>tsia,<br />

et ne sert plus à grimper l’échelle<br />

sociale» ! On aboutit donc aujourd’hui au<br />

paradoxe d’un langage relégué (même si «sa<br />

littérature garde de belles perles : Bellaud de la<br />

Bellaudière, Brueys, ou le fantastique et fantasque<br />

Joan de Chabannes») au purgatoire<br />

populaire, qui ne se transmet que dans le cadre<br />

de notre École Républicaine, et qui<br />

n’est quasim<strong>en</strong>t plus parlé<br />

dans nos rues.<br />

Pour lutter contre cet<br />

état de fait, Michel<br />

Neumuller forme<br />

quant à lui des<br />

occitanophones<br />

confirmés aux<br />

techniques du<br />

journalisme,<br />

et espère couvrir<br />

des zones<br />

plus ét<strong>en</strong>dues<br />

de la région,<br />

d‘Arles à Nice,<br />

peut-être Gap.<br />

«Nous avons les<br />

att<strong>en</strong>dus de tous les<br />

journaux du monde <strong>en</strong><br />

ce qui concerne l’analyse<br />

de l’actualité, avec <strong>en</strong> plus<br />

une responsabilité vis-à-vis de la<br />

qualité de la langue.» Il porte une att<strong>en</strong>tion<br />

particulière aux rubriques culture et <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />

: «La musique occitane a besoin d’une<br />

visibilité spécialisée, je réponds à une forte<br />

demande dans ce secteur. Quant à la pédagogie,<br />

l’article le plus lu cet été portait sur les élèves<br />

d’origine maghrébine, qui réussiss<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t<br />

bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> cours d’occitan.»<br />

Olive sur la fougasse : Aquò d’Aquí ti<strong>en</strong>t avec<br />

soin un ag<strong>en</strong>da des manifestations occitanes.<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Michel Neumuller © X-D.R.<br />

1 «Ce qui est d’ici»<br />

2 Présidée par Philippe Langevin,<br />

Maître de Confér<strong>en</strong>ce à l’Université d’Aix-<br />

Marseille<br />

www.aquodaqui.info/


12 POLITIQUE CULTURELLE CRT | CAVAILLON<br />

Bilan de la saison<br />

touristique : à qui le pompon ?<br />

C’est bi<strong>en</strong> connu : le malheur des uns<br />

profite à d’autres. En Arctique, par<br />

exemple, la fonte de la banquise<br />

facilite le transport aux mastodontes<br />

du vrac, sans même parler des stocks<br />

d’énergie fossile qui dormai<strong>en</strong>t sous<br />

la glace et devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t accessibles. En<br />

matière de tourisme, les aléas du<br />

climat ont jusqu’ici favorisé la région<br />

PACA : un «capital soleil» quasi garanti<br />

assoit sa réputation à l’international.<br />

Ces deux dernières années, un coup<br />

de chance supplém<strong>en</strong>taire a même<br />

évité aux feux de forêt de ternir son<br />

image de marque, la pluie arrivant<br />

souv<strong>en</strong>t au bon mom<strong>en</strong>t pour éteindre<br />

les départs d’inc<strong>en</strong>die inopportuns.<br />

Résultat : quand les autres régions<br />

françaises sont à la peine pour cause<br />

d’humidité rédhibitoire, d’élections<br />

présid<strong>en</strong>tielles et de contexte économique<br />

difficile, la nôtre caracole,<br />

avec une saison touristique «parmi<br />

les meilleures depuis dix ans».<br />

Si les Itali<strong>en</strong>s <strong>en</strong> plein marasme financier<br />

se font moins nombreux, on<br />

célèbre le retour des Américains, celui<br />

des Allemands, l’arrivée des Russes,<br />

la fidélité des Belges. Les séjours ont<br />

raccourci, certes. Les touristes dép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t<br />

moins par tête de pipe, soit.<br />

Mais <strong>en</strong>fin l’hôtellerie de luxe,<br />

l’o<strong>en</strong>otourisme et les activités vertes<br />

sont <strong>en</strong> plein boom. 2012 est une<br />

Les préjugés sont t<strong>en</strong>aces, et la lutte contre la<br />

stigmatisation un combat infini. La Ville de<br />

Cavaillon a refusé d’accueillir la première édition<br />

de C’est pas du luxe !, un festival culturel dont les<br />

principaux acteurs sont des personnes <strong>en</strong> situation<br />

de précarité, sous prétexte que «s’associer l’image<br />

de pauvreté véhiculée par la Fondation<br />

Abbé Pierre n’était pas possible<br />

pour la municipalité». Le vote FN,<br />

massif à Cavaillon, r<strong>en</strong>drait-il la municipalité,<br />

qu’on ne peut soupçonner<br />

d’ostracisme, plus frileuse qu’elle ne<br />

voudrait ? La Scène nationale de<br />

Cavaillon, la Fondation Abbé Pierre<br />

et l’association d’insertion le Village,<br />

organisatrices de l’événem<strong>en</strong>t, ont<br />

ainsi dû émigrer au Thor. Accueillis<br />

spontaném<strong>en</strong>t par le maire, Jacques<br />

Olivier, qui inscrit l’événem<strong>en</strong>t dans<br />

sa politique volontariste d’accès au<br />

logem<strong>en</strong>t, 300 participants fréqu<strong>en</strong>tant<br />

des accueils de jour ou des<br />

P<strong>en</strong>sions de famille sur le territoire<br />

bonne année, «et je crois qu’elle sera<br />

moins bonne que 2013» se réjouit<br />

Michel Fuillet, présid<strong>en</strong>t de l’Ag<strong>en</strong>ce<br />

de Développem<strong>en</strong>t Touristique du<br />

Vaucluse.<br />

2013, 2013... ? Ah, oui, 2013, mom<strong>en</strong>t<br />

où la culture sera à l’honneur<br />

sur notre territoire ! Parce qu’ils le<br />

reconnaiss<strong>en</strong>t tous, les acteurs du<br />

tourisme <strong>en</strong> PACA, la «destination<br />

sèche» (<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez : le bi<strong>en</strong> commun,<br />

gratuit, du sea sex and sun) ne suffit<br />

plus à drainer les foules. Pour Jean-<br />

Pierre Serra (présid<strong>en</strong>t de l’Ag<strong>en</strong>ce<br />

de Développem<strong>en</strong>t Var Tourisme), «la<br />

Prov<strong>en</strong>ce est une marque porteuse,<br />

riche de sites exceptionnels que le<br />

monde <strong>en</strong>tier nous <strong>en</strong>vie. Mais ce ne<br />

sont que des décors.» Et dame ! Ce<br />

sont bi<strong>en</strong> les festivals, les musées, la<br />

vie du patrimoine, les «offres de valeur<br />

ajoutée» qui p<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t dans la balance<br />

et qui ramèn<strong>en</strong>t les pépettes. Les<br />

professionnels du tourisme admett<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> toute candeur que les dép<strong>en</strong>ses<br />

publiques pour la culture profit<strong>en</strong>t au<br />

secteur privé du tourisme ! Jean-Pierre<br />

Serra est même prêt à rationaliser la<br />

programmation <strong>en</strong> fonction de son<br />

impact économique : «Les petits projets<br />

ont t<strong>en</strong>dance à se cannibaliser les<br />

uns les autres, il faudrait se conc<strong>en</strong>trer<br />

sur le moy<strong>en</strong>/haut de gamme qui<br />

correspond à notre cli<strong>en</strong>tèle, et ne pas<br />

Disparaissez les pauvres !<br />

trop tirer vers le bas.» Le bas : le<br />

moins connu, le moins r<strong>en</strong>table <strong>en</strong><br />

somme ? Ou les fêtes de village qui se<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour des festivals ?<br />

Pour qui la Culture ?<br />

Ces acteurs du tourisme, donc (qui<br />

comme Alain Gumiel, maire de Vallauris,<br />

ou Pierre Meffre, maire de<br />

Vaison-la-Romaine, sont souv<strong>en</strong>t aussi<br />

des élus), dénonc<strong>en</strong>t avec force l’économie<br />

souterraine <strong>en</strong>couragée par la<br />

crise et facilitée par Internet, les<br />

locations sauvages au détrim<strong>en</strong>t des<br />

hébergem<strong>en</strong>ts professionnels, et se<br />

plaign<strong>en</strong>t volontiers du manque à<br />

gagner des collectivités <strong>en</strong> matière<br />

de taxe de séjour. Mais serai<strong>en</strong>t-ils<br />

prêts, dans un même élan citoy<strong>en</strong>, à<br />

mettre la main à la poche si le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

levait une taxe culture,<br />

comme le ministère de la Culture le<br />

laissait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre récemm<strong>en</strong>t ? Aurélie<br />

Filippetti se réjouit dans un<br />

communiqué officiel du succès des<br />

Festivals <strong>en</strong> France, mais ne nomme<br />

dans la région PACA qu’Aix et Avignon<br />

(le «in») qui concern<strong>en</strong>t peu,<br />

surtout Aix, la vie artistique et<br />

citoy<strong>en</strong>ne du territoire.<br />

Peut-être la façon dont Marseille<br />

négocie son virage, <strong>en</strong> rattrapant son<br />

retard et <strong>en</strong> se tournant vers l’av<strong>en</strong>ir<br />

sans lorgner vers le tourisme de luxe,<br />

national, prés<strong>en</strong>teront les 21 et 22 sept le résultat<br />

d’une année d’ateliers créatifs et culturels. Danse,<br />

expositions, théâtre, œuvre collective et grand<br />

concert (HK & les Saltimbanks et la Chanson du<br />

dimanche le 21 à 20h30) seront visibles sous trois<br />

chapiteaux. Les questions d’ordre pratique, notam-<br />

est-il plus intéressant. Malgré les<br />

nuisances dues aux travaux et son<br />

image de Chicago méditerrané<strong>en</strong>ne,<br />

elle réussit <strong>en</strong> restant elle-même<br />

(parfois dans la caricature et toujours<br />

<strong>en</strong> laissant tomber les quartiers nord)<br />

à drainer de plus <strong>en</strong> plus de touristes…<br />

Car à Marseille on comm<strong>en</strong>ce à<br />

croire à l’investissem<strong>en</strong>t culturel et à<br />

la variété des propositions estivales<br />

populaires (cinéma <strong>en</strong> plein air, bateau<br />

à trois euros, manifestations<br />

gratuites au Théâtre Silvain et sur la<br />

place Bargemon, festival Jazz des<br />

Cinq Contin<strong>en</strong>ts), sans compter une<br />

flopée de manifestations indép<strong>en</strong>dantes<br />

qui ne cherch<strong>en</strong>t pas à faire<br />

v<strong>en</strong>ir les étrangers, mais à offrir aussi<br />

fête et culture aux Marseillais.<br />

Vu l’énormité des intérêts <strong>en</strong> jeu dans<br />

ce carrousel complexe, on aimerait<br />

bi<strong>en</strong> savoir qui du secteur privé, des<br />

collectivités ou du monde de la culture<br />

va réussir à attraper le pompon, et<br />

surtout qui aura l’intellig<strong>en</strong>ce de le<br />

partager avec les citoy<strong>en</strong>s, qui<br />

financ<strong>en</strong>t les investissem<strong>en</strong>ts.<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Le Comité Régional de Tourisme<br />

prés<strong>en</strong>tait son bilan estival<br />

à la presse le 30 août<br />

à la Maison de la Région<br />

m<strong>en</strong>t le logem<strong>en</strong>t des participants qui inquiétait<br />

Cavaillon, ont «évidemm<strong>en</strong>t été réglées <strong>en</strong> amont»,<br />

selon Jean-Michel Gremillet, «comm<strong>en</strong>t n’y aurionsnous<br />

pas p<strong>en</strong>sé ? C’est insultant à notre égard».<br />

Quant à la «chasse aux pauvres» contre laquelle se<br />

bat la Fondation depuis 20 ans, les organisateurs<br />

rappell<strong>en</strong>t les paroles de son fondateur<br />

: «Il ne faut pas faire la guerre<br />

aux pauvres mais à la pauvreté.» Ce<br />

qu’ils s’emploi<strong>en</strong>t à faire, car l’art et<br />

la culture apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à tous, même<br />

aux précaires ! Le Forum Sortir de<br />

l’expérim<strong>en</strong>tation, <strong>en</strong> ouverture du<br />

festival le 20 sept au théâtre de<br />

Cavaillon, permettra d’<strong>en</strong> débattre.<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

© Delphine Michelangeli<br />

Festival C’est pas du luxe ! au Thor<br />

Les 21 et 22 septembre<br />

www.theatredecavaillon.com


Popa Chubby aux Passagers du Zinc © X-D.R.<br />

Les SMACs sont avant tout des salles<br />

de spectacle. Des structures de<br />

diffusion et de programmation, subv<strong>en</strong>tionnées<br />

par la DRAC (Direction<br />

Régionale des Affaires Culturelles) et<br />

le Conseil Régional, qui mèn<strong>en</strong>t des<br />

actions culturelles <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les<br />

musiques actuelles, du concert au<br />

festival <strong>en</strong> passant par la formation,<br />

le souti<strong>en</strong> à la création ou l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t<br />

des pratiques musicales.<br />

Le réseau national des SMACs est créé<br />

<strong>en</strong> 1998 par le ministère de la Culture<br />

pour reconnaître l’importance des<br />

musiques actuelles et promouvoir le<br />

développem<strong>en</strong>t «des lieux musicaux<br />

de petite et moy<strong>en</strong>ne capacité qui<br />

jou<strong>en</strong>t un rôle fondam<strong>en</strong>tal <strong>en</strong> terme<br />

de diffusion et d’action culturelle de<br />

«défrichage artistique» et d’accueil<br />

des publics».<br />

L’objectif est aussi de «stabiliser le<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t» de lieux pas toujours<br />

très <strong>en</strong> règle avec les déclarations<br />

salariales des artistes et des droits<br />

d’auteur… et de favoriser l’émerg<strong>en</strong>ce<br />

locale <strong>en</strong> lui accordant une<br />

place importante dans les programmations<br />

ou <strong>en</strong> l’aidant à intégrer les<br />

réseaux de la musique professionnelle.<br />

Les SMACs doiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t<br />

sout<strong>en</strong>ir les pratiques amateurs <strong>en</strong><br />

mettant à disposition des locaux de<br />

répétition et du matériel.<br />

De plus, ce réseau national t<strong>en</strong>te<br />

d’élargir le public des musiques<br />

actuelles <strong>en</strong> travaillant avec des organismes<br />

d’insertion ou de quartier. Ces<br />

salles sont souv<strong>en</strong>t part<strong>en</strong>aires d’acteurs<br />

sociaux et form<strong>en</strong>t les jeunes<br />

aux métiers du spectacle. Pour dev<strong>en</strong>ir<br />

SMAC et bénéficier des subv<strong>en</strong>tions,<br />

un opérateur culturel doit avoir un<br />

projet qui va dans ce s<strong>en</strong>s.<br />

Comme dans les autres domaines, les<br />

SMACs sont soit subv<strong>en</strong>tionnées au<br />

projet (sur un an, sans garantie de<br />

r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t), soit conv<strong>en</strong>tionnées<br />

pour trois ans. «À la base, obt<strong>en</strong>ir le<br />

label SMAC résidait ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

trois points» explique Gilles Pagès,<br />

responsable du Pôle régional musiques<br />

actuelles PACA : «avoir un projet<br />

culturel fortem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifié, un lieu et<br />

une équipe». Aujourd’hui, la situation<br />

est différ<strong>en</strong>te.<br />

LES SMACS<br />

Réseau<br />

musical<br />

à résonance<br />

nationale<br />

Scène de musiques actuelles…<br />

Voilà une appellation que l’on retrouve souv<strong>en</strong>t<br />

à côté du nom des salles de concert.<br />

Mais qu’est-ce au juste ?<br />

Quelques SMACs<br />

de la région<br />

PACA…<br />

Dans les Bouches-du-Rhône :<br />

☛ L’Affranchi (Marseille)<br />

www.l-affranchi.com<br />

☛ L’Espace Juli<strong>en</strong> (Marseille)<br />

www.espace-juli<strong>en</strong>.com<br />

☛ Le Cri du Port (Marseille)<br />

www.criduport.fr<br />

☛ L’Usine (Istres)<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

☛ Le Cargo de Nuit (Arles)<br />

www.cargod<strong>en</strong>uit.com<br />

Dans les Alpes-Maritimes :<br />

☛ MJC Ricaud (Cannes)<br />

www.mjcricaud.fr<br />

Dans le Var :<br />

☛ Tandem (Toulon)<br />

www.tandem83.com<br />

Dans le Vaucluse :<br />

☛ Les Passagers du Zinc (Avignon)<br />

www.passagersduzinc.com<br />

☛ L’Ajmi (Avignon)<br />

www.jazzalajmi.com<br />

«On constate une stagnation, voir une<br />

baisse des subv<strong>en</strong>tions accordées par<br />

le ministère pour les musiques actuelles»<br />

ajoute-t-il. «Un projet qui va<br />

générer des retombées économiques a<br />

plus de chances d’obt<strong>en</strong>ir des subv<strong>en</strong>tions».<br />

Selon lui, les limites du<br />

financem<strong>en</strong>t sectoriel sont atteintes.<br />

«Actuellem<strong>en</strong>t, la majorité des opérateurs<br />

culturels ont recours au financem<strong>en</strong>t<br />

transversal pour m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> leur<br />

projet, l’époque où les SMACs étai<strong>en</strong>t<br />

financées à 90% est terminée». Le<br />

réseau SMAC est un des premiers<br />

touché par les difficultés économiques<br />

actuelles, même s’il reste un<br />

acteur majeur de la diffusion des musiques<br />

actuelles et de la création<br />

locale.<br />

POLITIQUE CULTURELLE 13<br />

Et ici ?<br />

Au total, la région PACA regroupe<br />

plus de 100 SMACs et compte plus de<br />

200 festivals de musiques actuelles<br />

par an. Les Bouches-du-Rhône représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

presque la moitié des<br />

structures de diffusion (46%), mais<br />

les six départem<strong>en</strong>ts de la région<br />

compt<strong>en</strong>t au moins une scène de musiques<br />

actuelles. «Notre région<br />

possède une belle dynamique, très<br />

riche» souligne Gilles Pagès, «de plus,<br />

on constate une réelle poussée créatrice<br />

des 18/25 ans».<br />

Au cours du mois d’octobre, les SMACs<br />

vous donn<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dez vous au Moulin<br />

(à Marseille) le 12 oct pour acclamer<br />

IAM et We Luv NY (projet sonore<br />

d’Akh<strong>en</strong>aton et Faf La Rage), et le 13<br />

pour écouter sur scène le trio Nasser<br />

et leurs amis… Du côté de la cité<br />

arlési<strong>en</strong>ne, le Cargo de Nuit (Arles)<br />

accueillera le 12 oct la soul-funk des<br />

australi<strong>en</strong>s d’Electric Empire avant<br />

de fondre sous la chaleur du hip-hop<br />

soul des danois Dafuniks. Plus au<br />

nord, Les Passagers du Zinc, une des<br />

SMAC d’Avignon, recevra <strong>en</strong>tre autres<br />

le 15 oct un grand nom du blues<br />

actuel, Popa Chubby, avant de s’<strong>en</strong>flammer<br />

sur les textes et le son des<br />

insoumis (d’origine sétoise) de<br />

Zoufris Maracas.<br />

KEVIN DERVEAUX<br />

Retrouvez tout l’ag<strong>en</strong>da musical <strong>en</strong> p.58


14 SAISONS CINÉMA<br />

Du rififi à la Buzine<br />

Que se passe-t-il au Château de ma<br />

mère ? Les diss<strong>en</strong>sions <strong>en</strong>tre Daniel<br />

Armogathe, directeur de la cinémathèque,<br />

et Serge Necker, qui s’était vu<br />

confier la direction du Château de la<br />

Buzine, étai<strong>en</strong>t palpables dès l’ouverture<br />

du lieu, opérée <strong>en</strong> grande pompe<br />

<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de monsieur le Ministre<br />

et de monsieur le Sénateur Maire (voir<br />

Zib 46). Mais voilà que ce 30 août Serge<br />

Necker s’est vu signifier son lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t<br />

par Daniel Armogathe, alors<br />

qu’un mois auparavant il exposait ses<br />

projets pour 2013… Apparemm<strong>en</strong>t, il<br />

ne sera pas le seul de l’équipe à partir.<br />

Ioanna Manzanares, <strong>en</strong> charge de la<br />

programmation, ne repr<strong>en</strong>dra pas ses<br />

fonctions à l’issue de ses congés, fin<br />

septembre. Difficile pour l’heure de<br />

savoir ce qu’il s’est passé. Et d’autant<br />

plus difficile d’annoncer une programmation…<br />

Le Château de la Buzine, très beau lieu<br />

mais éloigné de tout, est-il un bon choix<br />

pour une Maison du cinéma à la programmation<br />

régulière ? La Délégation<br />

de Service Public, recette habituelle<br />

des lieux que l’on construit sans pouvoir<br />

<strong>en</strong> financer le fonctionnem<strong>en</strong>t,<br />

n’est-il pas, déjà, un aveu d’impuissance ?<br />

Entre le Mémorial de la Marseillaise qui<br />

Cinécycles<br />

Inaugurée <strong>en</strong> 1989 lors de la réouverture de la Manufacture<br />

des Allumettes à Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce (transformée<br />

<strong>en</strong> grand c<strong>en</strong>tre culturel et abritant la bibliothèque<br />

Méjanes), la salle de l’Institut de l’Image est «née de<br />

la volonté d’ajouter le cinéma au livre». Ainsi s’exprime<br />

Sabine Putorti, sa directrice. «Nous avons voulu<br />

consacrer un lieu au patrimoine cinématographique,<br />

pour que la population puisse se forger une culture de<br />

l’image.» Depuis 20 ans, c’est mission accomplie :<br />

l’Institut invite critiques, cinéastes, écrivains à animer<br />

Taxi driver de Martin Scorsese<br />

Chateau de la Buzine © Ange Lor<strong>en</strong>te<br />

peine à trouver son public, le Silo qui<br />

programme plus qu’hasardeusem<strong>en</strong>t<br />

(voir p.51), et la Buzine qui accumule<br />

les flops la Ville de Marseille semble<br />

cultiver l’art de s’équiper à grands frais,<br />

puis de laisser le fonctionnem<strong>en</strong>t à<br />

vau-l’eau…<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

ses cycles, met <strong>en</strong> place des ateliers, et accueille les<br />

étudiants <strong>en</strong> cinéma de l’Université d’Aix-Marseille<br />

lors de cours ouverts aux auditeurs libres. «Depuis 2<br />

ou 3 ans, notre public augm<strong>en</strong>te de 20% chaque année,<br />

alors que la programmation est de plus <strong>en</strong> plus<br />

exigeante.»<br />

La r<strong>en</strong>trée comm<strong>en</strong>ce sur les chapeaux de roues,<br />

avec une rétrospective Martin Scorsese, de son 1 er<br />

opus réalisé alors qu‘il n’était âgé que de 23 ans -<br />

Who’s that knocking at my door-, au tout réc<strong>en</strong>t Hugo<br />

L’histoire<br />

du voisin<br />

1962 : l’Algérie accède à l’Indép<strong>en</strong>dance<br />

au terme d’un conflit dont les<br />

archives officielles ne sont <strong>en</strong>core que<br />

partiellem<strong>en</strong>t disponibles. Cinquante<br />

ans de recul, c’est -tout de même !assez<br />

pour rev<strong>en</strong>ir sur cette période<br />

complexe de manière équitable, c’est<br />

<strong>en</strong> tous cas une date «anniversaire»<br />

que le cycle Mémoires méditerrané<strong>en</strong>nes<br />

ne laissera pas passer.<br />

Prés<strong>en</strong>té par le départem<strong>en</strong>t Civilisation<br />

de la Bibliothèque de l’Alcazar, <strong>en</strong><br />

part<strong>en</strong>ariat avec la Cinémathèque de<br />

Marseille, sa programmation 2012 couvre<br />

et comm<strong>en</strong>te la décolonisation de manière<br />

nuancée : l’histoire des harkis,<br />

celle des pieds noirs, la propagande<br />

civile et militaire y seront contextualisées.<br />

Les œuvres ret<strong>en</strong>ues sont extraites<br />

du fonds d’archives audiovisuelles<br />

Cinémémoire, qui valorise principalem<strong>en</strong>t<br />

les films d’amateurs.<br />

G.C.<br />

Cabret. À noter la projection de La dernière t<strong>en</strong>tation<br />

du Christ, «occasion de revoir ce film de manière<br />

apaisée» (on se souvi<strong>en</strong>t des pulsions inc<strong>en</strong>diaires<br />

soulevée lors de sa sortie dans cette même ville).<br />

S’<strong>en</strong>suivront un cycle de 5 films de John Cassavetes,<br />

dans une version restaurée, et une série de<br />

docum<strong>en</strong>taires réalisés par Werner Herzog. À ne<br />

pas manquer : Grizzly Man, portrait d’un personnage<br />

aussi démesuré que le réalisateur, auto-destructeur<br />

<strong>en</strong> diable, et qui finit dévoré par les ours.<br />

Plus avant dans la saison, du cinéma animé pour le<br />

jeune public, Les <strong>en</strong>fants du Paradis de Marcel Carné,<br />

quelques comédies de Frank Capra, et un hommage<br />

à Raoul Ruiz -réalisateur littéraire s’il <strong>en</strong> est- à<br />

l’occasion de la Fête du Livre. Le mois de décembre<br />

sera l’occasion comme chaque année d’accueillir le<br />

Festival Tous Courts, avant d’attaquer 2013 <strong>en</strong><br />

compagnie d’Agnès Varda, et peut-être un cycle<br />

consacré au cinéma grec.<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Cycle Martin Scorsese<br />

Du 12 sept au 2 oct<br />

5 films de John Cassavetes<br />

Du 10 au 23 octobre<br />

Institut de l’image<br />

Cité du Livre, Aix<br />

04 42 26 81 82<br />

www.institut-image.org<br />

Mémoires méditerrané<strong>en</strong>nes : Algérie<br />

Chaque premier mardi du mois<br />

à18h30, à l’auditorium de l’Alcazar.<br />

Entrée libre dans la limite des places<br />

disponibles<br />

04 91 62 46 30<br />

cinememoire.net


L’Estaque,<br />

nombril du monde<br />

L’Alhambra réussit depuis des années la performance de projeter<br />

des films artistiquem<strong>en</strong>t exigeants, de sout<strong>en</strong>ir la création des<br />

réalisateurs d’ici, et de travailler dans un quartier qui a fait la Une<br />

des journaux tout l’été.<br />

<strong>Zibeline</strong> : Pourquoi ce Pôle régional d’éducation artistique au<br />

cinéma n’est-il pas un cinéma comme les autres ?<br />

William B<strong>en</strong>edetto : L’ess<strong>en</strong>tiel de notre quotidi<strong>en</strong>, c’est de<br />

travailler avec les scolaires, les professeurs, et le tissu<br />

socioculturel. Dans ce quartier, comme dans tout quartier<br />

périphérique, il faut avoir consci<strong>en</strong>ce du territoire. Les projections<br />

<strong>en</strong> plein air cet été, au cœur de quartiers villages, ou des Cités<br />

comme la Consolation, dont tout le monde parle actuellem<strong>en</strong>t, se<br />

sont très bi<strong>en</strong> passées. Grâce aux travailleurs sociaux on connaît<br />

l’Alhambra dans les cités. Même si la t<strong>en</strong>sion perman<strong>en</strong>te qui y<br />

règne est très alarmante, il y a du monde, tout se déroule<br />

correctem<strong>en</strong>t. Il est plus que temps de donner des moy<strong>en</strong>s à nos<br />

quartiers. Mais il ne faudrait surtout pas oublier les moy<strong>en</strong>s<br />

culturels. Projeter un film, même si c’est Kung Fu Panda 2 comme<br />

cet été, permet de créer ou de conserver un li<strong>en</strong>.<br />

Comm<strong>en</strong>t avez-vous construit votre saison cette année ?<br />

La programmation publique est fondée sur les mêmes principes<br />

que l’an dernier, avec des r<strong>en</strong>dez-vous, des avant-premières, le<br />

maximum d’événem<strong>en</strong>ts qui permett<strong>en</strong>t la r<strong>en</strong>contre, le dialogue,<br />

<strong>en</strong>tre les g<strong>en</strong>s, <strong>en</strong>tre les arts. On comm<strong>en</strong>ce avec FFM (voir p 78),<br />

puis Fred Nevchehirlian vi<strong>en</strong>dra chanter pour la projection du<br />

dernier film de Leos Carax (le 13 sept). Cette année on aura aussi<br />

des r<strong>en</strong>dez vous Marseille <strong>en</strong> cinéma le samedi après-midi, qui<br />

s’intéresseront aux cinéastes vivants, d’ici ou non, Régis Sauder,<br />

Emmanuel Mouret, qui ont filmé Marseille. Et puis on participe à<br />

MP2013, avec les Ecrans voyageurs, on tisse aussi des part<strong>en</strong>ariats<br />

avec le MuCEM… on va accueillir le 25 oct l’avant-première du<br />

dernier docum<strong>en</strong>taire de Régis Sauder (réalisateur de Nous,<br />

princesse de Clèves ndlr) tourné aux Baumettes, Être là ; on a <strong>en</strong><br />

exclu un petit bijou, La vierge, le copte et moi de Namir Abdel<br />

Messeeh… D’ailleurs ce réalisateur égypti<strong>en</strong>, s’il n’y avait pas eu<br />

des ateliers comme les nôtres, n’aurait sans doute pas fait de<br />

cinéma. Parce que la transmission, l’éducation et la création, que<br />

l’on sépare, sont <strong>en</strong> fait souv<strong>en</strong>t liées…<br />

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR AGNÈS FRESCHEL<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 03 84 66<br />

www.alhambracine.com<br />

La vierge, les coptes et moi © Oweda film


16 SAISONS LA CRIÉE | LE LENCHE<br />

Tourner la page<br />

La première saison de Macha Makeïeff à la tête du<br />

C<strong>en</strong>tre Dramatique National de Marseille consomme<br />

la rupture esquissée l’an dernier : c’est dans un hall<br />

rénové, avec une «com» bariolée et des spectacles<br />

majoritairem<strong>en</strong>t festifs, d’esprit cabaret, que la directrice<br />

veut accueillir un public r<strong>en</strong>ouvelé. Les spectacles<br />

vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’horizons très divers, depuis la comédie<br />

française jusqu’à la prod privée underground londoni<strong>en</strong>ne.<br />

Le théâtre proprem<strong>en</strong>t dit y a peu de place,<br />

et les propositions, 52 au total, s’y succèd<strong>en</strong>t sur un<br />

rythme très rapide, restant pour la plupart deux ou<br />

trois soirées. Les productions régionales sont rares<br />

aussi, hormis la danse (Ballet National de Marseille<br />

et Ballet Preljocaj), mais des festivals et<br />

institutions locales très intéressants y (re)vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t :<br />

le FID, la semaine de la Pop philosophie, le festival<br />

de la Roque d’Anthéron, les confér<strong>en</strong>ces du MuCEM…<br />

Bref la saison 2012/2013 dénote la volonté d’affirmer<br />

une id<strong>en</strong>tité particulière, et de changer l’équilibre qui<br />

règne <strong>en</strong>tre les salles à Marseille. Si l’on ne peut voir<br />

de théâtre, et <strong>en</strong>core moins de productions dramatiques<br />

régionales, hors du réseau, pauvre, des scènes<br />

indép<strong>en</strong>dantes, ce n’est pas du seul ressort du<br />

C<strong>en</strong>tre Dramatique National.<br />

Qui n’att<strong>en</strong>d pas 2013 pour comm<strong>en</strong>cer sa saison.<br />

La diète culturelle s’arrêtera dès le 20 oct grâce à<br />

une Mise à feu <strong>en</strong> forme d’inauguration festive (de<br />

14h à 20h) avec visites guidées, confér<strong>en</strong>ces et collation<br />

; le soir, Rodolphe Burger r<strong>en</strong>dra hommage au<br />

velvet Underground, plaçant la saison de la Criée<br />

sous le signe du rock, lorsqu’il était subversif… puis<br />

le 21 oct c’est le trio londoni<strong>en</strong> Tiger Lillies (accor-<br />

Tal<strong>en</strong>ts d’ici<br />

Le théâtre de L<strong>en</strong>che lancera sa nouvelle<br />

saison <strong>en</strong> fanfare sur la place<br />

ombragée du même nom. Un mom<strong>en</strong>t<br />

important pour le quartier : le petit<br />

théâtre, qui a ces dernières années<br />

multiplié ses salles <strong>en</strong> mouchoirs de<br />

poche, a su garder l’esprit de quartier,<br />

The Tiger Lillies © Mark Holthus<strong>en</strong><br />

déon, voix, percu) qui vi<strong>en</strong>dra interpréter son répertoire<br />

de chansons brechti<strong>en</strong>nes.<br />

Après cela nous aurons une nuit de la philosophie,<br />

un opéra et une comédie musicale <strong>en</strong> marionnettes<br />

à fil, Les Apaches qui revi<strong>en</strong>dront, et une année 2013<br />

qui s’annonce comme un conte ori<strong>en</strong>tal rouge, noir et<br />

or, sous le signe des Mille et une Nuits…<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

tout <strong>en</strong> regardant au loin… Ainsi le 20<br />

sept, un apéro musical précèdera un<br />

Cabaret inédit mis <strong>en</strong> forme par Ivan<br />

Romeuf avec éclats de rire et impros,<br />

vrai mom<strong>en</strong>t de convivialité instauré<br />

depuis plusieurs années déjà.<br />

Pour continuer <strong>en</strong> musique, une diva,<br />

À corps perdu © cie Lalage<br />

interprétée par Cathy Heiting, se lance<br />

dans un récital déjanté de Verdi à<br />

Duke Ellington accompagnée d’un pianiste<br />

qui n’y va pas de main morte...<br />

Plus grave, mais toujours <strong>en</strong> musique,<br />

À quoi on joue ? de la Cie Le temps<br />

de dire d’Avignon s’interrogera sur le<br />

travail. Le texte, mis <strong>en</strong> forme et <strong>en</strong><br />

scène par Paul Fructus, rapporte les<br />

témoignages glanés au gré de r<strong>en</strong>contres...<br />

Puis une des créations maison<br />

de la saison, T<strong>en</strong>dresse Molotov : une<br />

comédie <strong>en</strong>tre vaudeville et <strong>en</strong>quête<br />

policière de Gustavo Ott, écrivain vénézuéli<strong>en</strong>,<br />

mise <strong>en</strong> scène par Maurice<br />

Vinçon, révèlera les tergiversations<br />

d’un couple de bobos, empêtré dans<br />

ses certitudes, mais surtout préoccupé<br />

par son désir de concevoir un <strong>en</strong>fant !<br />

En novembre le L<strong>en</strong>che accueillera<br />

Dansem, avec deux artistes libanaises,<br />

Khouloud Yassine et ses musici<strong>en</strong>s,<br />

et Danya Hammoud. Ensuite retour<br />

du collectif Manifeste Ri<strong>en</strong>, avec une<br />

saga algéri<strong>en</strong>ne de 1914 à 1962 d’après<br />

le récit de l’histori<strong>en</strong> B<strong>en</strong>jamin Stora<br />

La Criée, Marseille<br />

Saison 2012 2013<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

mêlant mémoire et histoire pour évoquer<br />

les juifs d’Algérie. En décembre<br />

place aux <strong>en</strong>fants : avec un spectacle<br />

de la Minoterie hors les murs, À Corps<br />

perdu ; Le K. d’après Dino Buzzati, mis<br />

<strong>en</strong> scène par Gilles Le Moher; un conte<br />

chorégraphié par Valérie Costa ; un<br />

spectacle autour des techniques<br />

artistiques du papier par la Cie Clandestine.<br />

Un programme éclectique,<br />

qui n’oublie jamais que les artistes qui<br />

cré<strong>en</strong>t ici ont du tal<strong>en</strong>t, qu’il faut<br />

montrer…<br />

CHRIS BOURGUE<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Cabaret de saison<br />

le 20 sept-ouvert à tous (à réserver)<br />

Bizet était une femme<br />

du 21 au 26 sept<br />

À quoi on joue ? Tais-toi et bosse !<br />

du 5 au 13 oct<br />

Le L<strong>en</strong>che<br />

04 91 91 52 22<br />

www.theatredel<strong>en</strong>che.info/


18 SAISONS LE TOURSKY | LES BERNARDINES<br />

Utopie concrète<br />

Le théâtre de Richard Martin poursuit<br />

sa mission généreuse de promotion<br />

d’une culture exigeante et accessible,<br />

imposant dans les quartiers nord une<br />

programmation éclectique et fournie.<br />

Tous les spectateurs, fidèles, connaiss<strong>en</strong>t<br />

l’esprit de convivialité, l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />

culturel sans failles du Toursky. Aux<br />

spectacles s’adjoign<strong>en</strong>t des confér<strong>en</strong>ces,<br />

des sessions d’université populaire<br />

avec des interv<strong>en</strong>tions d’universitaires<br />

et de spécialistes. Les murs se prêt<strong>en</strong>t<br />

aux expositions, on r<strong>en</strong>contre les<br />

artistes, on discute, le lieu dépasse le<br />

statut de théâtre, ou plutôt incarne son<br />

idée, un lieu de culture que chacun<br />

partage.<br />

À l’Est !<br />

Cette année <strong>en</strong>core, il y aura le rite du<br />

Festival Russe, du Festival Flam<strong>en</strong>co,<br />

la Nuit de l’Anarchie (notée dans le programme<br />

L’Amusici<strong>en</strong> d’Uz), mais,<br />

nouveauté, un remarquable Festival<br />

Slovaque (uniquem<strong>en</strong>t au Toursky !)<br />

dans le cadre de Marseille Prov<strong>en</strong>ce<br />

2013, du 14 au 17 mai, avec le concert<br />

de Jazz PaCoRa Trio et Bashavel et<br />

la pièce de Martin Mac Donagh, La<br />

reine de Beauté de Le<strong>en</strong>ane, par le<br />

Théâtre National de Ko ice (le plus<br />

grand théâtre de Slovaquie) et des confér<strong>en</strong>ces…<br />

La saison même du Toursky<br />

s’ouvre avec un exceptionnel concert<br />

des solistes de l’opéra de Bratislava,<br />

Terézia Kru liaková, mezzo-soprano,<br />

Martina Masakyrova, soprano, toutes<br />

deux récomp<strong>en</strong>sées par de nombreux<br />

prix internationaux, et Pavol Breslik,<br />

considéré comme l’un des meilleurs<br />

ténors actuels, accompagnés par le<br />

pianiste Robert Pechanec, familier<br />

des masters class de Brigitte Fassba<strong>en</strong>der<br />

et de Wolfram Rieger.<br />

Sans exception !<br />

Les autres spectacles répartis harmonieusem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre théâtre, musique,<br />

Ne pas reveiller avant la fin du reve © X-D.R.<br />

danse, accueill<strong>en</strong>t des têtes d’affiches<br />

et des artistes <strong>en</strong>core peu connus, et<br />

des productions de la région. Parce<br />

que Richard Martin ne peut s’empêcher<br />

d’être fidèle on retrouvera le<br />

Cocktail Molotov de l’inénarrable duo<br />

Jonathan Soucasse/Cathy Heiting,<br />

Edmonde Franchi dans sa nouvelle<br />

création, Dans le tourbillon de l’amour,<br />

saison 2, mais aussi Marie-Claude<br />

Pietragalla et Juli<strong>en</strong> Derouault dans<br />

M. et Mme Rêve. Puis Angélique<br />

Ionatos et Katérina Fotinaki, Chanson<br />

plus Bifluorée (déjà 25 ans !!! un<br />

anniversaire !), Michel Bourdoncle au<br />

piano accompagné par l’Orchestre<br />

National de Chambre de Chisinau…<br />

Pièces classiques et contemporaines,<br />

cinéma, Gigi, de Colette, Les Femmes<br />

savantes de Molière, Les Chaises de<br />

Ionesco, Le Roi Lear de Shakespeare,<br />

Jean la Chancede Brecht, Quand<br />

m’embrasseras-tu d’après des textes<br />

de Mahmoud Darwich…<br />

Une programmation foisonnante qui<br />

procède sans conteste d’une volonté<br />

d’élever les consci<strong>en</strong>ces dans la joie du<br />

partage…<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Opéra de Bratislava,<br />

concert lyrique<br />

Le 11 oct<br />

L’Odyssée Burlesque-Homère,<br />

Cie Miranda-Thierry Surace<br />

Les 19 et 20 oct<br />

Ne pas réveiller avant la fin du rêve,<br />

Léda Atomica Musique<br />

Le 23 oct<br />

Théâtre Toursky, Marseille<br />

0 820 300 033<br />

www.toursky.org<br />

Ici chez vous<br />

Il est des lieux où l’on aime aller, même lorsqu’on n’est pas sûr d’y<br />

trouver un travail accompli (ou parce que ?), même si des concepts<br />

vagues y ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t lieu de propos achevé, même quand on y<br />

tourne <strong>en</strong> rond, aveugle, autour d’éternelles questions incessamm<strong>en</strong>t<br />

posées (ou parce que ?). C’est qu’aux Bernardines on sait accueillir des<br />

artistes <strong>en</strong> recherche, jeunes ou vieux, incertains mais à la révolte<br />

intacte, qui n’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas dans le rang. Ni dans les recettes qui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

aujourd’hui nombre d’artistes inconsciemm<strong>en</strong>t complices de la<br />

«société du spectacle» qui nous éloigne du réel. Aux Bernardines, tous<br />

les artistes programmés se demand<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t ils sont sur scène, <strong>en</strong><br />

quoi ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, dans quel but ils propos<strong>en</strong>t des formes. Ça<br />

marche ou pas, peu importe, le questionnem<strong>en</strong>t demeure vivant.<br />

En ces temps de disette la chapelle précieuse multiplie les collaborations,<br />

accueils et coproductions avec ceux de sa famille : Préavis de<br />

désordre Urbain (voir p. 60), Dansem, mais aussi la Minoterie qui est<br />

sans lieu, Kéléménis même s’il <strong>en</strong> a un… Les artistes de la région y<br />

trouv<strong>en</strong>t un refuge qui leur permet de montrer de nouvelles proposition<br />

: ainsi au premier trimestre Laur<strong>en</strong>t de Richemond, Xavier<br />

Marchand, G<strong>en</strong>eviève Sorin, Jacques Di<strong>en</strong>net, Raymond Boni,<br />

Montaine Chevalier, Thierry Baë, Carole Vanni… Et les spectateurs<br />

pourront y voir du théâtre, dès mi-septembre, puisque de nombreuses<br />

propositions coréalisées avec actOral (voir p 65) y ont lieu.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Notre Printemps © Das Plateau<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Dans le cadre de préavis de désordre urbain<br />

Zones Rouges du 11 au 14 sept<br />

18h30 aux al<strong>en</strong>tours des Bernardines<br />

19h15 Kiosque Léon Blum<br />

Sortie de Zone Rouge<br />

Le 15 sept de 15h à 19h<br />

Préavis d’insomnie<br />

Le 18 sept à partir de 19h<br />

Dans le cadre d’actoral<br />

Notre Printemps<br />

Das Plateau<br />

Du 25 au 29 sept<br />

Fée<br />

Antonija Livingstone, An Kaler<br />

Les 2 et 3 oct<br />

Pourquoi Eve vi<strong>en</strong>t-elle chez Adam ce soir ?<br />

Anja Tillberg<br />

Les 5 et 6 oct<br />

Les Bernardines, Marseille<br />

04 91 24 30 40<br />

www.theatre-bernardines.org


20 SAISONS LA MINOTERIE | LE MERLAN<br />

Subvertir aux besoins<br />

Le théâtre du Merlan, à<br />

quelques mois de l’année<br />

Capitale, continue d’affirmer<br />

une originalité sans faille de<br />

scène nationale de quartier.<br />

Et de recherche<br />

Détournant le sigle géométrique de<br />

MP2013, le Merlan se nomme Merlan<br />

Picon 2012, Territoire Capital de la<br />

culture. Une boutade ? Oui, mais pas<br />

seulem<strong>en</strong>t : affirmer que la culture<br />

importante est dans les quartiers nord,<br />

et ne comm<strong>en</strong>ce pas <strong>en</strong> 2013, est un<br />

acte politique… D’autant plus fort aujourd’hui<br />

que le gouvernem<strong>en</strong>t met le<br />

paquet pour sortir Marseille de sa tiersmondisation,<br />

mais p<strong>en</strong>se plutôt à la<br />

police qu’à la culture comme ferm<strong>en</strong>t<br />

de changem<strong>en</strong>t.<br />

Le Merlan travaille sur le terrain. Y fait<br />

v<strong>en</strong>ir des habitants du c<strong>en</strong>tre ville.<br />

S’obstine à changer le regard sur le<br />

quartier. Implique des voisins, peu à<br />

peu, intelligemm<strong>en</strong>t, dans des ateliers,<br />

des cycles de cinéma, des r<strong>en</strong>contres,<br />

des chemins différ<strong>en</strong>ts. Certes on y<br />

programme très peu de théâtre, et pas<br />

beaucoup de spectacles à proprem<strong>en</strong>t<br />

parler, ce qui tombe mal dans une ville<br />

qui <strong>en</strong> manque et n’a qu’une scène<br />

nationale. Mais Nathalie Marteau l’a<br />

toujours affirmé : le Merlan est une<br />

La Minoterie vagabonde !<br />

L’équipe a fait ses cartons après avoir fêté son départ<br />

avec émotion, larmes et mouchoirs (cf Zib’53). Finalem<strong>en</strong>t<br />

c’est à la rue Guibal, près du Pôle Media de<br />

la Belle de mai, qu’elle s’est installée. Les théâtres<br />

al<strong>en</strong>tour vont l’héberger pour l’année <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant le<br />

nouveau lieu, Place de la Méditerranée.<br />

La saison comm<strong>en</strong>cera dans le cadre du Festival<br />

Dansem 2012 <strong>en</strong> novembre. On retrouvera Manon<br />

Avram du Collectif KO qui met <strong>en</strong> scène et chorégraphie<br />

Qu’avez-vous vu ? avec Thierry Escarmant,<br />

de la Cie Écrire <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t de Pau, une interrogation<br />

sur la place de l’individu dans la cité, alors que<br />

l’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t de notre société dans le conv<strong>en</strong>tionnel<br />

se fait de plus <strong>en</strong> plus étouffant. Entre art<br />

vivant et art visuel, le corps et les images occup<strong>en</strong>t<br />

une place ess<strong>en</strong>tielle dans le spectacle (les 21 et 22<br />

nov à la Friche).<br />

Puis au Klap, du 20 au 24 nov, la Cie Soleil vert de<br />

Laur<strong>en</strong>t de Richemond propose Les Larmes r<strong>en</strong>trées,<br />

une adaptation chorégraphiée de Mars de Fritz<br />

Zorn. L’auteur suisse, décédé à 32 ans <strong>en</strong> 1976, y<br />

analyse les causes de son cancer, pour lui d’ordre<br />

psychosomatique. Le jeune homme issu d’un milieu<br />

très aisé a eu une éducation sclérosante sans amour<br />

et sans amis et <strong>en</strong> fait la cause ess<strong>en</strong>tielle de son<br />

mal-être et de sa maladie.<br />

Le spectacle proposé par la Cie Lalage, À Corps perdu,<br />

s’interrogera sur la place de l’<strong>en</strong>fant dans l’espace<br />

urbain, y compris les lieux les plus insolites... Dan-<br />

scène nationale à Marseille, pas de<br />

Marseille. Le quartier, son histoire, le<br />

c<strong>en</strong>tre commercial, les cités al<strong>en</strong>tours,<br />

la police au-dessus, tout empêche le<br />

Merlan de programmer comme les<br />

autres. Il s’agissait simplem<strong>en</strong>t de<br />

transformer cela <strong>en</strong> atout !<br />

Au programme donc, peu de représ<strong>en</strong>tations<br />

au s<strong>en</strong>s classique du terme,<br />

mais une multitude d’actions. Les premiers<br />

mois de la programmation sont<br />

emblématiques : durant les journées<br />

du patrimoine, Safi et Coloco propos<strong>en</strong>t<br />

une longue journée de balade (le<br />

15 sept à partir de 9h30) où l’on<br />

découvre et déguste les végétaux qui<br />

pouss<strong>en</strong>t sur les terrains <strong>en</strong> friche, et<br />

dans les jardins ouvriers. Étonnantes,<br />

ces balades chang<strong>en</strong>t définitivem<strong>en</strong>t le<br />

regard que l’on porte sur la ville, et l’on<br />

se met comme Marcovaldo à chercher<br />

les pousses qui persist<strong>en</strong>t au creux du<br />

bitume. Des ateliers les 15 et 16 sept<br />

complèt<strong>en</strong>t les balades, et permett<strong>en</strong>t<br />

seurs et marionnettes géantes évolu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> recréant<br />

un espace à la fois réel et imaginaire. Ce travail, issu<br />

d’exercices d’ateliers, s’inspire des parcours quotidi<strong>en</strong>s<br />

des <strong>en</strong>fants, des r<strong>en</strong>contres qu’ils y font ;<br />

Mariana Giomi <strong>en</strong> a assuré l’écriture (du 4 au 8<br />

dec, au L<strong>en</strong>che).<br />

On le voit les préoccupations du mom<strong>en</strong>t vont dans<br />

le s<strong>en</strong>s de la place de l’individu dans notre société et<br />

Traces © Stephanie Boisvert<br />

de créer de petits jardins, et des workshops<br />

de cueillette et de cuisine ont<br />

comm<strong>en</strong>cé le 10 sept…<br />

Quant aux spectacles, le Merlan programme<br />

Traces, de la Cie les 7 doigts<br />

de la main qui pratique un «cirque<br />

urbain» qui r<strong>en</strong>ouvelle ici la notion<br />

d’agrès. Un workshop acrobatique<br />

(mains à mains, anneaux chinois) est<br />

proposé le 29 sept, toute la journée,<br />

au CREAC. Un peu plus tard on retrouvera<br />

Delgado et Fuchs, pour une<br />

création coproduite (car le Merlan<br />

coproduit la plupart des spectacles<br />

qu’il programme). Une série d’ateliers<br />

est prévue à partir du 6 oct jusqu’à la<br />

création ; les artistes ont besoin d’une<br />

vingtaine de collaborateurs volontaires…<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Traces<br />

Du 26 au 30 sept<br />

Let’s get physical<br />

Du 18 au 20 oct<br />

Le Merlan<br />

04 91 11 19 20<br />

www.merlan.org<br />

les visages du monde qui s’offr<strong>en</strong>t aux jeunes. Bi<strong>en</strong><br />

que vagabonde, l’équipe de la Minoterie reste fidèle<br />

à ses convictions…<br />

CHRIS BOURGUE<br />

La Minoterie<br />

04 91 90 07 94<br />

www.minoterie.org<br />

Qu'avez-vous vu © Manuel Buttner et Manon Avram


22 SAISONS LE GYPTIS | LE MASSALIA | LA FRICHE<br />

Productions régionales<br />

Au Gyptis, on le sait, le théâtre a le temps de s’installer,<br />

pour des séries de représ<strong>en</strong>tations qui n’ont<br />

plus cours ailleurs. Une semaine <strong>en</strong> général, trois<br />

pour la création maison : le Gyptis sait remplir sa<br />

salle, pourtant grande, d’un public fidèle, populaire<br />

et avide de grands textes.<br />

Au m<strong>en</strong>u de cette année, annoncée jusqu’<strong>en</strong> avril<br />

même si on nous promet des surprises de fin de saison,<br />

le même équilibre que les années précéd<strong>en</strong>tes :<br />

un peu de danse (Cie Gr<strong>en</strong>ade) et de musique (un<br />

concert lyrique baroque de Côté cour), et le reste<br />

est du théâtre. Et uniquem<strong>en</strong>t des productions régionales.<br />

Ainsi on verra l’excell<strong>en</strong>te Seconde surprise de<br />

l’amour de Marivaux mis <strong>en</strong> scène par Alexandra<br />

Tobelaim, la création du Songe d’une nuit d’été par<br />

la Cie l’Individu (Charles Eric Petit qui revisite les<br />

quadrilles de Shakespeare), Monsieur Agop, périple<br />

d’un Arméni<strong>en</strong>, par la cie vauclusi<strong>en</strong>ne la Naïve. Et<br />

puis pas moins de trois productions de la Cie Chatôt-<br />

Vouyoucas. D’une part la reprise de deux mises <strong>en</strong><br />

L’<strong>en</strong>fance de l’art<br />

Même si la bi<strong>en</strong>nale europé<strong>en</strong>ne, grand<br />

événem<strong>en</strong>t jeune public prévu <strong>en</strong> 2013,<br />

n’a pas lieu faute de financem<strong>en</strong>ts, la<br />

saison de Massalia s’annonce riche et<br />

passionnante, avec 18 spectacles, un<br />

nombre important de représ<strong>en</strong>tations,<br />

et des interv<strong>en</strong>tions constantes à destination<br />

des scolaires, ou chez eux. Et<br />

un prix toujours aussi attractif de 5 euros,<br />

qui ouvre à tous la porte du théâtre.<br />

Nettem<strong>en</strong>t réori<strong>en</strong>tée vers l’<strong>en</strong>fance<br />

depuis deux ans, de la toute petite (à<br />

partir de 18 mois) jusqu’à l’adolesc<strong>en</strong>ce<br />

(15 ans, et au-delà), la programmation<br />

leur offre des formes diverses, danse,<br />

théâtre forain ou d’objet, clown et cirque,<br />

et théâtre <strong>en</strong>core. Pas de musique<br />

ni d’arts visuels cette année, mais Massalia<br />

reste fidèle à ses vieux complices<br />

qui travaill<strong>en</strong>t à côté ou un peu plus loin:<br />

le Théâtre de cuisine, L’<strong>en</strong>treprise<br />

de Cervantès pour deux créations, Du<br />

zieu dans les bleus, ou Philippe Dorin<br />

et Sylviane Fortuny, le Cirque Trottola…<br />

D’autres compagnes (ti<strong>en</strong>s, des<br />

femmes !) plus réc<strong>en</strong>tes, comme Wilma<br />

Lévy, ou Marion David et Thérèse<br />

Angebault, ou <strong>en</strong>core la cie Didascalie<br />

de Marion Lévy et Marion Aubert,<br />

Cie Gr<strong>en</strong>ade © Leo Ballani<br />

scène d’Andonis Vouyoucas aux antipodes l’une<br />

de l’autre : le Journal d’un fou, solo russe d’après Gogol,<br />

Hypatie, peplum grec historique écrit par Pan<br />

Bouyoucas, déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant toutes deux la<br />

liberté humaine et le désir ins<strong>en</strong>sé d’absolu… La dernière<br />

création revi<strong>en</strong>dra à Françoise Chatôt : les deux<br />

directeurs depuis des années altern<strong>en</strong>t à ce poste.<br />

Après Roméo et Juliette, c’est à la plus perverse des<br />

figures shakespeari<strong>en</strong>ne qu’elle s’attaque : Macbeth,<br />

rejoign<strong>en</strong>t le voyage, et beaucoup de<br />

compagnies belges, prévues au départ<br />

comme part<strong>en</strong>aires de bi<strong>en</strong>nale…<br />

C’est d’ailleurs avec deux propositions<br />

belges que la saison comm<strong>en</strong>ce : une<br />

dans le Petit Théâtre de la Friche,<br />

l’autre au Klap, dev<strong>en</strong>u hôte régulier<br />

de la danse jeune public. A.F.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Le bureau des histoires<br />

Le Théâtre du tilleul, Carine<br />

Ermans<br />

Un bureau où on raconte au<br />

téléphone des histoires pour<br />

s’<strong>en</strong>dormir. À partir de 5 ans<br />

Du 4 au 6 oct<br />

Têtes à têtes<br />

Maria Clara Villa Lobos<br />

Un bonhomme à grosse tête<br />

expérim<strong>en</strong>te les rebonds de l’espace<br />

et des sons. À partir de 3 ans<br />

Les 10 et 11 oct<br />

Le Massalia<br />

04 95 04 95 70<br />

www.theatremassalia.com<br />

Le Bureau des histoires<br />

© Danielle Pierre<br />

Expon<strong>en</strong>tiel 2<br />

Bricole © Caroline Dutrey<br />

et son épouse, vi<strong>en</strong>dront hanter la scène avec leurs<br />

sorcières et leurs désirs avoués…<br />

Une dernière saison pour le couple de directeurs, qui<br />

quittera le plateau après 2013. En espérant fermem<strong>en</strong>t<br />

que l’œuvre de leur vie ne sera pas cassée, et<br />

que le li<strong>en</strong> au public dans ce quartier le plus pauvre<br />

de France pourra être conservé.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Les 20 ans de la Cie Gr<strong>en</strong>ade<br />

Les 19 et 20 oct<br />

Les jeunes danseurs de Josette Baïz revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

jubiler sur la scène du Gyptis, dans des extraits de<br />

pièces des plus grands chorégraphes contemporains<br />

dont ils s’empar<strong>en</strong>t avec l’énergie et la fraicheur<br />

de la découverte…<br />

Théâtre Gyptis, Marseille<br />

04 91 11 00 91<br />

www.theatregyptis.com<br />

La Friche a toujours été une ruche. Avec ses résid<strong>en</strong>ts (70 structures !), ses propositions<br />

maison, ses spectacles accueillis, MOD et Massalia, ses activités connexes,<br />

la Friche depuis 20 ans bourdonne et s’active, <strong>en</strong> chantier perman<strong>en</strong>t. Aujourd’hui<br />

une transformation gigantesque est <strong>en</strong> cours, et <strong>en</strong>tre les visites de chantiers qui<br />

se transform<strong>en</strong>t <strong>en</strong> événem<strong>en</strong>ts, les différ<strong>en</strong>ts quartiers créatifs et ateliers de<br />

l’euroméditerranée, l’année 2013 qui va voir surgir pléthore de nouvelles formes,<br />

festivals, diurnes et nocturnes, sociétaux et artistiques, exposés ou spectaculaires,<br />

on ne sait plus où donner de la tête… d’autant qu’un crèche s’est ouverte, des jeux<br />

d’<strong>en</strong>fants, des jardins, un parc à skate, un marché paysan régulier…<br />

Dans l’immédiat, hors ces activités régulières qui peu à peu transform<strong>en</strong>t le pôle<br />

artistique <strong>en</strong> véritable quartier urbain, on retrouve Artorama (voir p68 et 69) et<br />

Massalia (ci-contre), Préavis de désordre urbain (p 60), le Cabaret aléatoire qui<br />

repr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> octobre… Une visite de chantier, aussi, le 19 sept à partir de midi avec<br />

Ex nihilo. Et le 15 sept, p<strong>en</strong>dant les journées du patrimoine, une Journée bricole<br />

récréative et familiale : des ateliers pour tous, par<strong>en</strong>ts et <strong>en</strong>fants, origami,<br />

jardinage, maquillage, modelage, des jeux divers, calmes ou sportifs, des<br />

spectacles, une visite adaptée d’Artorama, le tout de 11h à 18h. Tout cela, sans<br />

réservation préalable, est gratuit. L’esprit Friche, <strong>en</strong> somme !<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

La Friche Belle de Mai, Marseille<br />

04 95 04 95 04<br />

www.lafriche.org


24 SAISONS GYMNASE | JEU DE PAUME | GTP<br />

Trois têtes <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te<br />

Ça y est ! Le ménage à trois est consommé<br />

! Le Jeu de Paume, le Gymnase<br />

et le Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />

s’alli<strong>en</strong>t officiellem<strong>en</strong>t pour le meilleur<br />

et pour le pire, conjuguant leurs destins<br />

dans une mise <strong>en</strong> commun des moy<strong>en</strong>s<br />

et des g<strong>en</strong>res. Chacun garde son id<strong>en</strong>tité,<br />

mais il y aura de la musique, beaucoup,<br />

partout (voir <strong>en</strong>cadré), des créations<br />

aussi, et toujours la même préoccupation<br />

pour le jeune public !<br />

Mais, sitôt le mariage consommé, voilà<br />

que les trois zigues ferm<strong>en</strong>t la porte au<br />

public et rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> famille, offrant leurs<br />

plateaux généreux aux compagnies qui<br />

ont besoin de monter leurs projets<br />

pour 2013, mais laissant les spectateurs<br />

dans une douloureuse att<strong>en</strong>te.<br />

Quatre mois sans ces trois salles, que<br />

va-t-on dev<strong>en</strong>ir ? Mais bon, on se rattrapera<br />

<strong>en</strong> 2013, quatre mois ne sont<br />

pas si longs pour une gestation à trois<br />

v<strong>en</strong>tres, et dès janvier une dizaine de<br />

spectacles différ<strong>en</strong>ts nous att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

chaque mois, avec des stars, des inconnus,<br />

des fidèles. Du théâtre, de la<br />

Russie de Tchékhov à la Méditerranée<br />

de toutes les rives, <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par<br />

un Bourgeois G<strong>en</strong>tilhomme et son ballet.<br />

De la danse bi<strong>en</strong> sûr, de Preljocaj à<br />

Jean-Charles Gil <strong>en</strong> passant par Giselle<br />

par le ballet de Perm. Et puis des formes<br />

festives, beaucoup, parce Dominique<br />

Bluzet att<strong>en</strong>d 2013 comme une fête, et<br />

qu’on a <strong>en</strong>vie quand il <strong>en</strong> parle d’y<br />

croire avec lui.<br />

Plateaux libres<br />

En att<strong>en</strong>dant pourtant, parce qu’il faut<br />

bi<strong>en</strong> occuper l’impati<strong>en</strong>ce, on pourra<br />

se p<strong>en</strong>cher sur les Plateaux libres, comme<br />

des parrains nerveux qui contempl<strong>en</strong>t<br />

les images peu nettes des échographies.<br />

En quatre mois 19 compagnies<br />

occuperont (ça a déjà comm<strong>en</strong>cé) les<br />

trois plateaux pour une à trois semaines<br />

chacun, afin chaque fois de répéter<br />

une création programmée, la plupart<br />

du temps dans le cadre de MP2013.<br />

Préoccupé par les difficultés r<strong>en</strong>contrées<br />

par les compagnies régionales,<br />

Dominique Bluzet a voulu offrir ce temps<br />

à ceux qui pein<strong>en</strong>t plus que jamais à<br />

monter leurs productions. Ce qui ne<br />

suffira pas à faire exister ces créations,<br />

aussi ne s’arrête-t-il pas là : chaque<br />

résid<strong>en</strong>ce débouche sur une prés<strong>en</strong>tation<br />

des spectacles aux professionnels,<br />

programmateurs et subv<strong>en</strong>tionneurs,<br />

qui pourront peut-être ainsi, <strong>en</strong>fin mesurer<br />

la qualité exceptionnelle du vivier<br />

artistique de la région.<br />

Et puis pour les plus curieux d’<strong>en</strong>tre<br />

nous, l’hydre à trois têtes protectrices<br />

ouvrira parfois des chantiers à nos<br />

regards… Histoire de nous faire att<strong>en</strong>dre,<br />

et de nous garder <strong>en</strong> appétit !<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Les Théâtres<br />

Saison (2012) 2013<br />

08 2013 2013<br />

www.lestheatres.net<br />

2013 <strong>en</strong> musique<br />

La saison musicale, distribuée sur les trois théâtres dirigés<br />

par Dominique Bluzet, est marquée par la naissance d’un<br />

Festival de Pâques placé sous la direction artistique de<br />

R<strong>en</strong>aud Capuçon. Le violoniste invite du beau monde :<br />

l’Orchestre de Paris, le Mariinsky de Saint Petersbourg<br />

(dir. Valery Gergiev), Gidon Kremer ou Hélène Grimaud,<br />

Radu Lupu, Matthias Goerne…<br />

L’année musicale se dessine autour des mêmes axes phares<br />

que la programmation générale : des part<strong>en</strong>ariats prestigieux,<br />

interprètes de r<strong>en</strong>om, des créations, un ancrage<br />

méditerrané<strong>en</strong>...<br />

Orchestre philharmonique de Radio France © JF Leclercq<br />

Le Jeu de Paume © Raphael Arnaud<br />

Chantiers<br />

Cie En Phase, Miguel Nosibor<br />

Empreintes<br />

Ouverture le 28 sept à 11h<br />

Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />

Cie Précipité, Barbara Amar<br />

Occupation précaire<br />

Ouverture le 28 sept à 15h<br />

Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />

Cie 7 e Ciel, Marie Prov<strong>en</strong>ce<br />

L’Enfant sauvage<br />

Ouverture le 28 sept à 18h<br />

Jeu de Paume<br />

Ensemble Una Stella,<br />

Philippe Spinosi<br />

cie 2 temps 3 mouvem<strong>en</strong>ts<br />

La fin de la séparation<br />

Ouverture le 9 oct à 16h<br />

Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />

Cie Samir El Yamni<br />

Carnets de route<br />

Ouverture le 9 oct à 17h<br />

Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />

Cie Le Bruit des Nuages,<br />

Olivier Thomas<br />

Rétrospective incomplète d’une<br />

disparition définitive<br />

Ouverture le 12 oct à 18h30<br />

Gymnase<br />

Cie Lalage, Elisabetta Sbiroli<br />

À corps perdu<br />

Ouverture le 12 oct à 16h<br />

Jeu de Paume<br />

Ainsi, dans cette optique, le Festival Prés<strong>en</strong>ces de Radio<br />

France se déc<strong>en</strong>tralise à Aix, fin janvier, pour des soirées où<br />

la création est reine avec l’Orchestre, le Chœur et la Maîtrise<br />

de Radio France, Musicatreize, l’Egyptian<br />

Contemporary Music Ensemble, l’Ensemble Orchestral<br />

Contemporain… et des opus de Zad Moultaka, Ahmed<br />

Essyad, Ibrahim Maalouf ou Tomasi (Retour à Tipasa d’après<br />

Camus)…<br />

On ne manquera pas Nikolai Lugansky, Maria-Joao Pires<br />

ou Evg<strong>en</strong>y Kissin, Myung-Whun Chung dirigeant la 5 e<br />

Symphonie de Mahler, le spectacle de Sonia Wieder-Atherton<br />

imaginé autour des musiques de «sa» Méditerranée,<br />

Rolando Villazon dans Verdi, Jordi Savall et les violes<br />

baroques d’Hesperion XXI… <strong>en</strong>tre Acc<strong>en</strong>tus, Les Siècles,<br />

Café Zimmermann, Les Tal<strong>en</strong>ts Lyriques, les<br />

Quatuor Hag<strong>en</strong> et Modigliani, les jazz de Trotignon,<br />

Galliano, Antoine Hervé et Raphaël Imbert, les sopranos<br />

Julie Fuchs, Magali Léger, le tubiste Thomas Leleu,<br />

Ophélie Gaillard au violoncelle, les claviers de Laure<br />

Favre-Kahn, Jean-François Heisser, L’Histoire du Soldat<br />

ou celle de Babar, L’Enfant et les Sortilèges, et Kagel par<br />

Montera…<br />

JACQUES FRESCHEL


26 SAISONS LE VITEZ | LE BOIS DE L’AUNE | ATP AIX<br />

Le s<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />

En 1953, une première association de spectateurs<br />

était créée à Avignon pour sout<strong>en</strong>ir l’action de Jean<br />

Vilar à la direction du Festival d’Avignon et à la tête<br />

du Théâtre National Populaire. En 1959, la section<br />

d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce était montée. Fidèles à l’esprit de<br />

Jean Vilar, les Amis du Théâtre Populaire d’Aix perpétu<strong>en</strong>t<br />

une tradition de théâtre de qualité pour tous.<br />

En relation avec les professionnels, cette dynamique<br />

association permet la diffusion de formes nouvelles<br />

variées, suscitant la curiosité, titillant l’intellig<strong>en</strong>ce.<br />

Hommage à celui qui insuffla un nouveau souffle à la<br />

tradition théâtrale dont on fête cette année le 100 e<br />

anniversaire de la naissance, la programmation<br />

débute logiquem<strong>en</strong>t par une Soirée Jean Vilar. Le<br />

spectacle Vilar ou la ligne droite permet à Jacques<br />

Téphany, directeur de la Maison Jean Vilar, d’évoquer<br />

le fondateur du TNP, cet acteur, directeur de<br />

théâtre fidèle à ses principes et à son art, artiste<br />

citoy<strong>en</strong>, à travers la lecture de lettres inédites adressées<br />

à sa femme, Andrée Schlegel. Par le biais de ces<br />

lectures comm<strong>en</strong>tées, Jacques Téphany nous r<strong>en</strong>d<br />

s<strong>en</strong>sibles les colères, les indignations, les désespoirs<br />

aussi d’un être qui sut maîtriser les élans d’une s<strong>en</strong>sibilité<br />

à fleur de peau pour le meilleur d’un théâtre qui<br />

ne se considérait pas comme une fin, mais un<br />

«moy<strong>en</strong> d’agir sur le monde et les hommes». La soirée<br />

permettra égalem<strong>en</strong>t d’évoquer l’av<strong>en</strong>ir et l’histoire<br />

des ATP, à travers le livre de Jacques Olivier Durand :<br />

De la rébellion à la résistance, les ATP à l’heure des<br />

choix (voir Zib’ 54).<br />

Les ATP offr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite une pièce forte, Dark Spring.<br />

La noirceur du printemps d’Unica Zürn se dessine<br />

dans la mise <strong>en</strong> scène de Bruno Geslin avec l’actrice<br />

Claude Degliame et le groupe rock Coming<br />

Soon. Partition étrange pour évoquer une jeune fille<br />

déchirée par l’int<strong>en</strong>sité de ses désirs, une viol<strong>en</strong>ce<br />

glauque, une s<strong>en</strong>sualité obsédante… Par ces deux<br />

représ<strong>en</strong>tations initiales, les ATP d’Aix montr<strong>en</strong>t à<br />

quel point ils sav<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>gager pour un théâtre vivant<br />

et novateur.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Soirée Jean Vilar<br />

Le 1 er oct<br />

Théâtre des Ateliers Aix<br />

04 42 38 10 45<br />

www.theatre-des-ateliers-aix.com/blog<br />

Dark Spring<br />

Le 8 oct<br />

Pavillon Noir Aix<br />

0811 020 111<br />

www.preljocaj.org<br />

ATP Aix<br />

04 42 26 83 98<br />

www.atpaix.com<br />

Dark Spring © Kim Akrich<br />

Zone<br />

S<strong>en</strong>sible<br />

Vitez (Antoine) disait «Le théâtre est un<br />

champ de forces très petit... et qui malgré son<br />

exiguïté sert de modèle à la vie des g<strong>en</strong>s.»<br />

L’équipe de Vitez, le théâtre, semble faire<br />

si<strong>en</strong>ne plus que jamais cette définition<br />

éthique, au vu d’un programme de saison si<br />

fermem<strong>en</strong>t problématisé : «Parler de soi<br />

certes... mais de qui ?». Interrogation sur<br />

l’id<strong>en</strong>tité contemporaine dont les mom<strong>en</strong>ts<br />

forts pourrai<strong>en</strong>t être le Rapport sur Moi<br />

d’après Grégoire Bouillier, mis <strong>en</strong> scène<br />

par Matthieu Cruciani, un groupe de rock<br />

jouant son rôle de microsociété ou La<br />

guerre, notre poésie conçu et mis <strong>en</strong> scène<br />

par Jean Michel Potiron à partir des mots<br />

de Kant, Hegel, Lor<strong>en</strong>z... mêlés à ceux de<br />

chercheurs de l’université de Lausanne ou<br />

<strong>en</strong>core, spectacle invité par les ATP Le<br />

Chagrin des Ogres de Fabrice Murgia où il<br />

est question de faits divers et de mort de<br />

l’<strong>en</strong>fance à travers, <strong>en</strong>tre autres, l’histoire de<br />

Natasha Kampusch. Dans le même esprit<br />

(de famille ?) François Cervantès et la<br />

compagnie l’Entreprise t<strong>en</strong>teront<br />

l’av<strong>en</strong>ture d’une remontée vers les origines<br />

avec La distance qui nous sépare… et les 2<br />

soirées Copi animées par la compagnie<br />

lesg<strong>en</strong>sd<strong>en</strong>face agiteront généreusem<strong>en</strong>t<br />

le petit drapeau de la névrose.<br />

À revoir aussi les désormais «classiques» de<br />

l’énergie créatrice que sont L’Avare (vilain<br />

papa) de Moati/Laneyrie et la Seconde<br />

surprise de l’amour (ah !) d’Alexandra<br />

Tobelaïm. D’autres créations att<strong>en</strong>dues<br />

bi<strong>en</strong> sûr dont «l’esquisse de compagnie» de<br />

Danielle Bré qui r<strong>en</strong>contre Duras et<br />

l’humanité inoxydable et toujours <strong>en</strong><br />

susp<strong>en</strong>sion de L’après-midi de M.Andermas<br />

ou des défis lancés à ceux qui dout<strong>en</strong>t de la<br />

vitalité de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t du théâtre : La<br />

Commune de Paris 1871 sera monté par<br />

Mathieu Cipriani et La lutte des Morts de<br />

Valère Novarina par Louis Dieuzayde. De<br />

quoi trouver «sa joie» tout simplem<strong>en</strong>t<br />

comme le souhaite Danielle Bré dans son<br />

ferv<strong>en</strong>t éditorial !<br />

MARIE JO DHO<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Prés<strong>en</strong>tation de saison<br />

Le 15 oct à 19h<br />

Théâtre Vitez, Aix<br />

04 42 59 94 37<br />

www.theatre-vitez.com<br />

La Seconde surprise de l'amour © Bernard Tribondeau


Deux amis<br />

sur les routes<br />

L’espace du Bois de l’Aune n’est pas une salle comme les autres :<br />

équipem<strong>en</strong>t de la Communauté du Pays d’Aix qui a placé la tête de<br />

pont de sa politique théâtrale dans une zone périurbaine défavorisée<br />

d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, elle pratique l’accueil de spectacles, de Festivals<br />

(comme celui de la chanson française, voir p 57), d’expositions, de<br />

résid<strong>en</strong>ces d’artistes, et la promotion de la culture sous toutes ses<br />

formes, et pour tous. Ainsi, impliquée dans les projets de Marseille<br />

Prov<strong>en</strong>ce 2013, elle poursuit ses escapades dans le territoire du pays<br />

aixois… Ces Vagabondages invit<strong>en</strong>t à la surprise et l’étonnem<strong>en</strong>t, à<br />

un déc<strong>en</strong>trem<strong>en</strong>t pour sortir des s<strong>en</strong>tiers tracés. Ainsi, du 6 au 12 oct,<br />

la pièce de Spiro Scimone, Nunzio, se produira dans 4 villes de la<br />

CPA avant de retrouver la salle aixoise.<br />

Nunzio et Pino partag<strong>en</strong>t un appartem<strong>en</strong>t dans le no man’s land d’une<br />

friche industrielle du nord de l’Italie. L’un est ouvrier, atteint d’une<br />

maladie pulmonaire, l’autre remplit d’étranges et dangereuses<br />

missions. Le duo de ces deux personnages, subtil, r<strong>en</strong>voie aux<br />

cal<strong>en</strong>des grecques la banalité du quotidi<strong>en</strong>, et esquisse la trame d’une<br />

réelle amitié. Co-écrit pour le théâtre par Spiro Scimone et mis <strong>en</strong><br />

scène par Francesco Sframeli, l’ouvrage a été porté à l’écran : Due<br />

Amici a remporté le prix du meilleur film de la Mostra de V<strong>en</strong>ise 2002.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Nunzio<br />

Le 6 oct<br />

Salle Sévigné, Lambesc<br />

04 42 17 00 62<br />

Le 9 oct<br />

Salle Emili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Rousset<br />

04 42 29 82 53 ou 52<br />

Le 10 oct<br />

Salle des fêtes, Puyloubier<br />

04 42 66 34 45<br />

Le 11 oct<br />

Bois de L’Aune, Aix<br />

04 42 93 85 40<br />

www.agglo-paysdaix.fr<br />

Le 12 oct<br />

Théâtre municipal, Pertuis<br />

04 90 79 56 37<br />

Nunzio<br />

© X-D.R.


28<br />

SAISONS<br />

La salle Emili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre de Rousset<br />

s’attache à offrir à un public nombreux<br />

et passionné (le jour de l’ouverture des<br />

abonnem<strong>en</strong>ts voit des files d’att<strong>en</strong>te<br />

impressionnantes !) un programme<br />

éclectique et fourni. Ainsi, l’annonce de<br />

saison r<strong>en</strong>dait un hommage ému à<br />

Laur<strong>en</strong>t Terzieff qui arp<strong>en</strong>ta la scène<br />

de Rousset dans la pièce Hughie d’Eugène<br />

O’Neill. Part<strong>en</strong>aire de Marseille<br />

Prov<strong>en</strong>ce 2013, Rousset offre <strong>en</strong>core<br />

une très belle saison. Un seul mot<br />

VELAUX | ROUSSET<br />

Sur la lancée<br />

Un an après son ouverture l’espace NoVa de Velaux<br />

a déjà fait ses preuves. Cette nouvelle salle de<br />

spectacle, remarquablem<strong>en</strong>t équipée, a su d’emblée<br />

conquérir son public. Il s’agit désormais de fidéliser<br />

ces spectateurs <strong>en</strong> continuant à offrir des productions<br />

de qualité, <strong>en</strong> diversifiant les formes, et <strong>en</strong><br />

restant accessible à toutes les bourses par un jeu<br />

d’abonnem<strong>en</strong>ts attractifs et souples. Plus de musique,<br />

plus de cinéma, des cycles thématiques, avec<br />

un souti<strong>en</strong> très net aux compagnies régionales, qui<br />

font l’ess<strong>en</strong>tiel d’une programmation attrayante :<br />

ainsi autour de Molière les Velauxi<strong>en</strong>s pourront r<strong>en</strong>contrer<br />

trois metteurs <strong>en</strong> scène de la région, <strong>en</strong><br />

comm<strong>en</strong>çant le 6 oct avec la Compagnie Vol Plané<br />

qui donnera sa version impertin<strong>en</strong>te et jolim<strong>en</strong>t<br />

dégraissée de L’Avare.<br />

Un festival de musique classique va aussi voir le jour.<br />

Les conditions acoustiques de la salle sont optimales.<br />

On pourra d’ailleurs les tester dès le 22 sept avec<br />

l’interprétation des Carmina Burana dans la version<br />

pour deux pianos et percussions par l’<strong>en</strong>semble Ad<br />

Fontes dirigé par Jean Heiting, mis <strong>en</strong> scène avec<br />

humour, pertin<strong>en</strong>ce, inv<strong>en</strong>tivité par André Lévêque.<br />

Originalité virtuose du Quintette Bamboo Orches-<br />

L'Avare © Matthieu Wassik<br />

Rousset pour tous<br />

tra, le 29 sept, fondé par Makoto Yabuki qui offre<br />

un spectacle d’une extrême richesse <strong>en</strong> jouant des<br />

pièces originales sur des instrum<strong>en</strong>ts qui ne le sont<br />

pas moins, bambous, dans lesquels on souffle ou sur<br />

lesquels on tape, métallophones, marimbas, tambours<br />

japonais… Le public jeunesse n’est pas oublié,<br />

le 12 oct : Hélène Bohy, cofondatrice du Label<br />

d’ordre, distraire, mais jamais sottem<strong>en</strong>t.<br />

Ainsi, Accordéon, L’accroche au<br />

cœur de l’Atelier du possible ouvre<br />

la saison, mêlant au tango arg<strong>en</strong>tin,<br />

cajun, folk, jazz, musette, récits tziganes.<br />

Jean-Marc Marroni à l’accordéon et<br />

Cécile Becquerelle, chant, danse,<br />

récit, nous <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t dans un voyage<br />

musical où Nougaro jouxte Vivaldi,<br />

Solotarjow, Brel, Piaf, Bach, Émile<br />

Vacher… Puis De toutes Beautés d’Edmonde<br />

Franchi, vif, délicieux, humain,<br />

Antigone © Elian Bachini<br />

profondém<strong>en</strong>t. Comme les poupées<br />

gigognes, les scènes s’<strong>en</strong>châss<strong>en</strong>t. Il y<br />

a le feuilleton télé, les artistes qui<br />

rythm<strong>en</strong>t le spectacle, (superbes Sylvie<br />

et Gil Paz), les trajets différ<strong>en</strong>ts, le tout<br />

emballé dans une <strong>en</strong>veloppe d’humour<br />

t<strong>en</strong>dre. À ces destins obscurs, répond<br />

celui fulgurant de Peggy Gugg<strong>en</strong>heim,<br />

femme face à son miroir l’extravagante<br />

papesse de l’art moderne, passionnée<br />

avant tout, mis <strong>en</strong> scène par Christophe<br />

Lindon d’après un texte de Lanie<br />

Robertson. Enfin, à noter absolum<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> ce début de saison, la verve irrésistible<br />

de Poucet de Jeanne Béziers. Le<br />

m<strong>en</strong>songe devi<strong>en</strong>t jubilatoire, métaphore<br />

du théâtre ? Autant de raisons<br />

de faire un détour au pied de la Sainte<br />

Victoire !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Enfance et Musique signe un spectacle ludique et<br />

poétique, Le bateau de Nino.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Espace NoVa, Velaux<br />

04 42 87 75 00<br />

www.espac<strong>en</strong>ova.com<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Accordéon, L’Accroche au cœur<br />

Le 20 sept<br />

Volpone<br />

Le 25 sept<br />

De toutes Beautés<br />

Le 2 oct<br />

Peggy Gugg<strong>en</strong>heim, f<br />

emme face à son miroir<br />

Le 4 oct<br />

Nunzio (avec le Bois de l’Aune)<br />

Le 9 oct<br />

Poucet<br />

Le 10 oct<br />

Sur le chemin d’Antigone<br />

Philippe Car joue <strong>en</strong>tre la tragédie antique et le monde du cirque. Le destin<br />

d’Antigone est raconté par un clown, Séraphin qu’accompagn<strong>en</strong>t ses musici<strong>en</strong>s<br />

complices. Séraphin joue tous les rôles, se démultiplie, devi<strong>en</strong>t chœur antique. Le<br />

propos de Sophocle est détourné sur le mode du dérisoire, du merveilleux aussi.<br />

Par-dessus tout, il y a le bonheur de conter, transmettre à sa manière une histoire<br />

intemporelle. Le théâtre devi<strong>en</strong>t une machine à rêves, mais aussi, savourant la<br />

magie ress<strong>en</strong>tie, un moteur propre à la réflexion. M.C.<br />

Le 16 oct<br />

Salle Emili<strong>en</strong>h V<strong>en</strong>tre, Rousset<br />

04 42 29 82 53<br />

www.rousset-fr.com


30<br />

SAISONS<br />

AUBAGNE | SIMIANE<br />

Aubagne by night :<br />

le Théâtre Comoedia<br />

Jacques Lebeau son Directeur, Jean-Luc Dimitri sur<br />

le jeune public, l’humour et les «petites formes», et<br />

Jean-Marie Tedesco aux arts de la rue et à la danse<br />

ont prévu une saison aux petits oignons pour le<br />

Théâtre Comoedia d’Aubagne.<br />

Fidèles à leurs ori<strong>en</strong>tations premières : s<strong>en</strong>s de<br />

l’accueil, variété des propositions artistiques et des<br />

publics, quelques têtes d’affiches et un relationnel<br />

fort avec la création régionale, ils ont cette année<br />

comm<strong>en</strong>cé à travailler dans la perspective de 2013,<br />

avec une thématique s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t méditerrané<strong>en</strong>ne:<br />

Camus, Fellag, Angélique Ionatos, et une pièce de<br />

Lionel Briand sur les Croisades.<br />

Pour Jacques Lebeau qui <strong>en</strong> est à sa vingtième<br />

saison, «le Comoedia est né d’une vraie volonté<br />

politique ; il a été conçu comme un espace de<br />

r<strong>en</strong>contre, et fait aujourd’hui partie des meubles au<br />

bon s<strong>en</strong>s du terme. Nous avons une relation de<br />

confiance avec nos spectateurs, et un bon taux de<br />

remplissage, qu’il s’agisse d’artistes connus ou de<br />

découvertes que nous leur proposons.» Une petite<br />

salle sous le théâtre a été peu à peu aménagée pour<br />

accueillir des débats, du cabaret, des spectacles plus<br />

intimistes, permettant d’échanger avec les auteurs,<br />

les comédi<strong>en</strong>s et les membres de l’équipe dans un<br />

cadre chaleureux. Autour de Michel Portal, par<br />

exemple, <strong>en</strong> concert le 19 janvier, quatre jours de jazz<br />

sont prévus, avec des ateliers, une confér<strong>en</strong>ce, et des<br />

groupes locaux conviés pour l’occasion.<br />

Dans la grande salle, une création prévue pour le 17<br />

janvier titille déjà notre curiosité : l’Eloge de la folie,<br />

œuvre satirique d’Erasme dédiée au chancelier<br />

d’Angleterre Thomas More, mise <strong>en</strong> scène par Pierre<br />

Philippe Devaux et Serge Sarkissian. Puis c’est<br />

une invitation à la danse, avec la chorégraphie de<br />

Jean-Claude Gallotta le 12 avril : Daphnis é Chloé.<br />

«Nous sommes heureux de pouvoir le recevoir, ce<br />

n’était pas gagné avec notre plateau, mais il a su<br />

s’adapter à l’espace.» Les arts de la rue ne sont pas<br />

<strong>en</strong> reste, puisque outre la v<strong>en</strong>ue de l’Ag<strong>en</strong>ce<br />

Dépaysem<strong>en</strong>t<br />

Le garcon qui... © X-D.R.<br />

La T<strong>en</strong>tation d'exister, Christian Mazzuchini © Maryline Le Minoux<br />

Nationale de Psychanalyse Urbaine le 24 octobre, ils<br />

accompagneront l’ouverture de la saison le 15<br />

septembre (voir p. 61), et la clôtureront <strong>en</strong> juin : cinq<br />

ou six compagnies prés<strong>en</strong>tées par Lieux Public<br />

intervi<strong>en</strong>dront pour les R<strong>en</strong>dez-vous Chaud dehors.<br />

Un coup de cœur dans cette programmation ? Le<br />

directeur sourit : «Quand on prépare une saison, on a<br />

énormém<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>vies, puis il faut se limiter pour des<br />

raisons de temps et de budget. Mais nous privilégions<br />

toujours la qualité... qui pourrais-je citer <strong>en</strong> omettant<br />

les autres ? Peut-être Christian Mazzuchini, auteur<br />

Encore une programmation dynamique et de belle<br />

qualité à Simiane, qui peut s’<strong>en</strong>orgueillir à juste titre<br />

des améliorations matérielles de la salle de<br />

spectacles avec la possibilité de 300 places et des<br />

gradins rétractables. La politique de la ville promeut<br />

l’art et sa pratique, et les services culturels connaiss<strong>en</strong>t<br />

de judicieux coups de cœur, avec une nouveauté,<br />

un festival communautaire, Mon échappée Belle qui<br />

verra le jour <strong>en</strong> avril.<br />

La 17 e saison culturelle s’est ouverte le 8 sept sur le<br />

cours des Héros, avec un spectacle d’une belle fantaisie,<br />

Le Carrousel des moutons de la Compagnie<br />

Belge D’irque et Fi<strong>en</strong>. Une scène circulaire, le<br />

monde (?), un piano, des notes éthérées, une pianiste<br />

délicate et un acrobate qui dessine d’impossibles<br />

performances. Un univers où le rêve doucem<strong>en</strong>t<br />

s’incarne. Départ pour le grand nord, le 6 oct avec Le<br />

que nous suivons depuis longtemps, pour sa façon de<br />

jouer avec les mots, son discours d<strong>en</strong>se et son<br />

imagination.»<br />

Autant d’<strong>en</strong>thousiasme et de conviction dans le<br />

travail ne peut que porter ses fruits !<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Théâtre Comoedia, Aubagne<br />

04 42 18 19 88<br />

www.aubagne.fr<br />

garçon qui…, dans une mise <strong>en</strong> scène de J-L Ouvrard<br />

d’après un roman de Jorn Riel, Le garçon qui<br />

voulait dev<strong>en</strong>ir un être humain, (c’est-à-dire un Inuit).<br />

Nouveau dépaysem<strong>en</strong>t avec un hommage à la<br />

littérature égypti<strong>en</strong>ne : la bibliothèque <strong>en</strong> fête le 9<br />

oct, offre deux lectures mises <strong>en</strong> espace par Louiza<br />

B<strong>en</strong>toumi et Yacine Aït B<strong>en</strong>hassi, Taxi, de Khaled<br />

Al Khamissi (Babel, Actes Sud, 2009) et Le voleur et<br />

les chi<strong>en</strong>s de Naguib Mahfouz (Babel Actes Sud<br />

1961), œuvre forte du lauréat du prix Nobel de<br />

Littérature 1988.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Salle Culturelle, Simiane<br />

04 42 22 62 34 ou 04 42 22 81 51<br />

www.culture.simiane-collongue.fr


32<br />

SAISONS<br />

PORT-DE-BOUC | MARTIGUES | SCÈNES ET CINÉS<br />

Grand plateau<br />

C’est le retour du théâtre, des grands auteurs et des<br />

grands metteurs <strong>en</strong> scène, le «retour à une brillance<br />

de la mise <strong>en</strong> scène» selon les termes d’Annette<br />

Breuil, directrice de la scène nationale de Martigues…<br />

Quelle bonne nouvelle ! De l’ambition donc,<br />

sans se départir d’un éclectisme qui est la pâte de la<br />

maison, avec une bonne dose de pluridisciplinarité, et<br />

sans oublier la danse, toujours très prés<strong>en</strong>te dans la<br />

programmation. Sur le grand plateau du Théâtre des<br />

Salins Catherine Hiegel recompose Le Bourgeois<br />

g<strong>en</strong>tilhomme ; Jean-Louis Trintignant, accompagné<br />

de Daniel Mille à l’accordéon et Grégoire Korniluk<br />

au violoncelle, dit les poèmes de Prévert, Vian et<br />

Desnos ; Catherine Marnas fait résonner les mots<br />

de Koltès avec Sallinger ; avec Que la noce comm<strong>en</strong>ce<br />

Didier Bezace adapte Les Noces sil<strong>en</strong>cieuses du<br />

réalisateur roumain Horatiu Malaele ; Pascal Rambert<br />

ausculte un couple qui se sépare dans Clôture<br />

de l’amour ; John Malkovich met <strong>en</strong> scène Les<br />

Liaisons dangereuses… En danse Olivier Dubois<br />

repr<strong>en</strong>d sa dernière création avignonnaise Tragédie,<br />

Kader Attou revi<strong>en</strong>t avec la Symfonia Pie ni atosnych<br />

de Gorecki…<br />

Il n’est bi<strong>en</strong> sûr pas question de délaisser les amitiés<br />

fidèles tissées au fil des ans, ce qui n’exclut pas des<br />

artistes associés r<strong>en</strong>ouvelés : le metteur <strong>en</strong> scène<br />

Jean-Claude Berutti poursuit son compagnonnage<br />

pour la 2 e année avec une proposition de théâtre<br />

dans un fauteuil, une lecture-veillée organisée dans le<br />

cadre de la manifestation L’Art et la Culture au travail<br />

(du 15 au 27 oct à Port-de-Bouc), la reprise de Super<br />

heureux ! et la création d’Un crime d’honneur dans le<br />

Metallos & degraisseurs © Yves Nivot<br />

Familiarités artistiques<br />

Après une longue période d’incertitudes quant aux<br />

subv<strong>en</strong>tions de l’année 2012 (<strong>en</strong> cours !), l’inquiétude<br />

demeure, mais Pierre Grafféo, directeur du théâtre<br />

Le Sémaphore à Port-de-Bouc, se réjouit néanmoins<br />

de la reconduction du conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t pour les<br />

publics, pour trois ans, de ce pôle régional de<br />

développem<strong>en</strong>t culturel.<br />

Dans ce lieu populaire, où la familiarité naît de<br />

longues r<strong>en</strong>contres avec les artistes, et où l’on aime<br />

se retrouver, le public forme une famille, de celle<br />

qu’on a plaisir à revoir de spectacles <strong>en</strong> spectacles.<br />

Il faut dire que la grande préoccupation de l’équipe<br />

reste toujours le travail de proximité avec ce que<br />

Pierre Grafféo appelle «le public populaire», un public<br />

large qui, ici comme ailleurs, ne répond pas forcém<strong>en</strong>t<br />

prés<strong>en</strong>t lors de sollicitations artistiques. Pour y<br />

parv<strong>en</strong>ir le Sémaphore joue la mixité <strong>en</strong>tre créations<br />

(régionales !) et diffusion du spectacle vivant, et<br />

multiplie sans dispersion, avec un discernem<strong>en</strong>t qui<br />

naît de l’expéri<strong>en</strong>ce, les actions culturelles m<strong>en</strong>ées<br />

tout au long de la saison. Jusqu’à aller chercher chez<br />

eux les Port de Boucains avec le théâtre d’appartem<strong>en</strong>t<br />

et les ateliers de pratique théâtrale (cette saison<br />

avec la cie Cithéa), travailler avec les comités<br />

d’<strong>en</strong>treprise, et faire aux jeunes des propositions sur<br />

mesure. C’est notamm<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>s des actions<br />

«artistes au collège» (avec la cie Arketal) et «artistes<br />

aux lycées» (avec le Cartoun Sardines théâtre).<br />

Des 25 spectacles programmés on reti<strong>en</strong>dra, <strong>en</strong>tre<br />

cadre de Mare Nostrum ; Philippe Dom<strong>en</strong>gie «officialise»<br />

son association, avec Ubik ; Jean-Marc<br />

Aymes, avec le concerto Soave, propose De la Terre<br />

au Ciel, et, avec l’Ensemble Jacques Moderne, Histoires<br />

Sacrées p<strong>en</strong>dant Mare Nostrum ; et Fred<br />

Nevchehirlian, qui repr<strong>en</strong>d Le soleil brille pour tout<br />

le monde ? sur des textes de Prévert, et qui, depuis<br />

3 ans au travers de la programmation des Incisifs,<br />

Beaucoup de bruit pour ri<strong>en</strong> © 26000 couverts<br />

autres, le compagnonnage avec des artistes qui<br />

revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t au théâtre, comme Paul<br />

Fructus qui ouvre la saison avec la cie Le temps de<br />

dire et leur Histoire de g<strong>en</strong>s sans histoires, coproduit<br />

par Le Sémaphore et les CE d’ArcelorMittal et Naphtachimie,<br />

pièce jouée dans les usines ; le Cartoun<br />

Sardines Théâtre et leur Misanthrope épuré ; Sélim<br />

Alik, de la cie Cithéa, et la création du Sermon joyeux<br />

de Jean-Pierre Siméon ; Joëlle Cattino et la cie Dynamo<br />

Théâtre pour Scappa Via ! et Va jusqu’où tu<br />

pourras… mais aussi le temps fort Cirque <strong>en</strong> capitales,<br />

«l’événem<strong>en</strong>t cirque de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013»,<br />

programmation conjointe avec Les Salins, pour Une<br />

soirée de gala de Gilles Defacque, Mamamia de<br />

L’Appr<strong>en</strong>tie compagnie (Catherine Obin animera<br />

par ailleurs des atelier), le collectif AOC…<br />

DOMINIQUE MARÇON<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Histoire de g<strong>en</strong>s sans histoire<br />

Du 24 au 26 sept<br />

Métallos & dégraisseurs<br />

Le 28 sept<br />

Le meilleur du pire, Manuel Pratt<br />

Le 12 oct<br />

Théâtre Le Sémaphore, Port-de-Bouc<br />

04 42 06 39 09<br />

www.theatre-semaphore-portdebouc.com<br />

contribue à faire découvrir de jeunes artistes issus<br />

de la planète folk, rock, hip hop… Un temps fort de<br />

cirque, Cirque <strong>en</strong> Capitales coproduit par Marseille<br />

Prov<strong>en</strong>ce 2013, se posera à Martigues, avec, <strong>en</strong>tre<br />

autres, la création de Gilles Defacque, <strong>en</strong> partie<br />

répétée au théâtre, Soirée de gala, les clowns anglais<br />

du Gandini Juggling, un flash mob avec l’inénarrable<br />

Proserpine…<br />

DO.M.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Les Veillées ou le théâtre dans un fauteuil,<br />

Jean-Claude Berutti<br />

Le 27 sept<br />

Méli-Mélo II le retour, cie Chicos Mambo<br />

Le 5 oct<br />

Dans le v<strong>en</strong>tre du loup, cie Disdascalie<br />

Le 13 oct<br />

Beaucoup de bruit pour ri<strong>en</strong>, 26000 couverts<br />

Le 11 oct<br />

Jacques et Mylène, 260 couverts<br />

Du 16 au 18 oct<br />

Théâtre Les Salins, Martigues<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr


Un service public de la culture<br />

La Régie culturelle Scènes et Cinés, qui regroupe 9<br />

lieux sur le territoire de Ouest Prov<strong>en</strong>ce, est «le seul<br />

établissem<strong>en</strong>t culturel intercommunal <strong>en</strong> France à<br />

proposer une programmation <strong>en</strong> réseau sur un territoire<br />

aussi ét<strong>en</strong>du» comme le rappelle Yves Vidal,<br />

son présid<strong>en</strong>t.<br />

Prise comme modèle par des agglomérations qui<br />

intègr<strong>en</strong>t à leur tour la compét<strong>en</strong>ce culturelle, la Régie<br />

était l’année dernière, <strong>en</strong> octobre, à l’initiative d’un<br />

colloque sur l’intercommunalité culturelle (voir Zib<br />

46), organisé <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’Observatoire<br />

national des politiques culturelles, l’Assemblée des<br />

communautés de France et la Fédération nationale<br />

des collectivités pour la culture. Et quand on est<br />

précurseur il s’agit de poursuivre ses réflexions <strong>en</strong><br />

proposant de nouvelles ori<strong>en</strong>tations, et plus <strong>en</strong>core<br />

leur mise <strong>en</strong> pratique. C’est dans cette optique<br />

qu’Yves Vidal a proposé «la création d’un conseil de<br />

développem<strong>en</strong>t culturel (sur le modèle de l’ag<strong>en</strong>da 21<br />

de la culture) où le public, les associations et les autres<br />

acteurs culturels du territoire serai<strong>en</strong>t associés à la<br />

réflexion participative de notre politique culturelle.»<br />

C’est ri<strong>en</strong> de moins qu’une proposition de démocratie<br />

culturelle à l’échelle d’un territoire, Scènes et Cinés<br />

devant servir, la saison prochaine, de «laboratoire de<br />

ce conseil». À suivre donc.<br />

La programmation artistique, désormais placée sous<br />

la seule responsabilité d’Anne R<strong>en</strong>ault (Jean-Marc<br />

Pailhole restant responsable de celle des musiques<br />

actuelles), est comme les années précéd<strong>en</strong>tes pluridisciplinaire,<br />

plus que jamais ouverte au plus grand<br />

nombre, dans le s<strong>en</strong>s d’«un service public de la culture<br />

qui allie exig<strong>en</strong>ce artistique et accessibilité où le<br />

respect du public [...] est au moins aussi important que<br />

celui de l’artiste dans la construction d’une intellig<strong>en</strong>ce<br />

collective [...]» selon les termes de Mokhtar B<strong>en</strong>aouda.<br />

Le théâtre est toujours prédominant dans cette<br />

programmation, avec, comme toujours à Scènes et<br />

Cinés, une large place faite aux créateurs régionaux :<br />

Catherine Marnas, R<strong>en</strong>aud Marie Leblanc, Claire<br />

Massabo, Philippe Car, et Agnès Régolo <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />

Album de famille © Jacob Bidermann<br />

de création à Fos pour m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> son projet de<br />

travail sur la modification du paysage du golfe de Fos ;<br />

et bi<strong>en</strong> sûr aussi les «grandes dames» et «grands<br />

messieurs» (<strong>en</strong> clair les têtes d’affiches) que sont,<br />

<strong>en</strong>tre autres !, C. Rich, F. Huster, G. Bedos, R. R<strong>en</strong>ucci,<br />

D. Blanc, Y. Attal…<br />

Le public jeune est lui aussi choyé, avec des propositions<br />

allant du théâtre de marionnettes (avec Philippe<br />

Dorin notamm<strong>en</strong>t) au hip hop (avec le 4 e souffle,<br />

focus dédié au g<strong>en</strong>re). Et puis la danse, avec Emanuel<br />

Gat qui repr<strong>en</strong>d Brilliant Corners créé à Istres, et<br />

bénéficiera d’une carte blanche, ou <strong>en</strong>core une sortie<br />

de résid<strong>en</strong>ce de la cie Mémoires Vives, les 20 ans de<br />

la cie Gr<strong>en</strong>ade de Josette Baïz… Les Elancées <strong>en</strong>fin,<br />

pour une 14 e édition de ce Festival des arts du geste<br />

de retour <strong>en</strong> février après une saison off faute d’un<br />

financem<strong>en</strong>t suffisant, avec 23 spectacles dont<br />

beaucoup de créations, des accueils <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce,<br />

des chapiteaux…<br />

DOMINIQUE MARÇON<br />

Scènes et Cinés<br />

Fos, Grans, Istres, Miramas,<br />

Port-Saint-Louis, Cornillon<br />

0810 006 826<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Le p’tit bal perdu, cie l’Yonne <strong>en</strong> scène<br />

Le 14 sept<br />

Espace Robert Hossein, Grans<br />

Gigi, mes Richard Guedj<br />

Le 21 sept<br />

Album de famille, cie du Sans Souci<br />

Le 28 sept<br />

Filopat et Compagnie,<br />

David Sire et Pierre Caillot<br />

Le 13 oct<br />

Le Théâtre, Fos<br />

Paganini, mes David Ottone et Juan Ramos<br />

Le 29 sept<br />

Traîne pas trop sous la pluie, Richard Bohringer<br />

Le 3 oct<br />

Courteline, amour noir, mes Jean-Louis B<strong>en</strong>oit<br />

Le 9 oct<br />

Théâtre La Colonne, Miramas<br />

Didier Bénureau (humour)<br />

Le 2 oct<br />

Emel Mathlouthi (chant)<br />

Le 12 oct<br />

Globulus, cie Ouragane<br />

Le 17 oct<br />

Théâtre de l’Olivier, Istres<br />

Synapses, Viktor Vinc<strong>en</strong>t<br />

Le 5 oct<br />

Espace Gérard Philippe, Port-Saint-Louis<br />

Nicole Ferroni (humour)<br />

Le 16 oct<br />

Espace Pièle, Cornillon<br />

0810 006 826<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr


34<br />

SAISONS<br />

Le Forum des Jeunes et de la culture<br />

est affilié au Réseau Chainon manquant<br />

–qui fédère sur le plan national<br />

des équipem<strong>en</strong>ts et projets culturels<br />

œuvrant dans le domaine des arts<br />

vivants-, au Cercle de midi, une des<br />

fédérations du Chainon qui milite pour<br />

un spectacle vivant de qualité <strong>en</strong><br />

Région PACA, et au dispositif Saison<br />

13. Est-ce pour cela que cette salle est<br />

bouillonnante de vie ? Elle s’apprête,<br />

ainsi que la salle polyval<strong>en</strong>te et le Ciné<br />

89, à rouvrir ses portes pour une 23 e<br />

saison résolum<strong>en</strong>t tournée vers la musique,<br />

offrant, <strong>en</strong>tre autres, au jazz, à la<br />

musique du monde et à la chanson, y<br />

compris pour le jeune public, un espace<br />

de découvertes des plus réjouissant :<br />

R<strong>en</strong>aud Garcia-Fons à la contrebasse,<br />

Philippe Troisi <strong>en</strong> trio, Big Daddy Wilson<br />

<strong>en</strong> trio, les Violons barbares… Et, comme<br />

chaque année, des soirées ciné-musique<br />

coupleront concerts et projections<br />

de films au Ciné 89 (Fados de Carm<strong>en</strong><br />

Saura avant d’écouter Antonio Zambujo,<br />

ou <strong>en</strong>core Ali Farka Touré, film de<br />

BERRE | NÎMES | ARLES<br />

En avant la musique !<br />

Entremets © Jorge Sclar<br />

Nouveautés et fidélités<br />

Au Théâtre de Nîmes c’est un peu la saison des premières<br />

fois… Nouvellem<strong>en</strong>t conv<strong>en</strong>tionné pour la<br />

danse contemporaine («c’est inatt<strong>en</strong>du mais agréable,<br />

c’est aussi la reconnaissance du travail accompli» note<br />

le directeur François Noël), le théâtre s’ouvre aussi<br />

à des scènes voisines par le biais d’un part<strong>en</strong>ariat<br />

régional avec les théâtres de Sète et de Perpignan,<br />

«pour une plus grande force de diffusion», certaines<br />

compagnies jouant dans les trois théâtres. Un<br />

part<strong>en</strong>ariat avec le Festival Tout simplem<strong>en</strong>t Hip Hop<br />

permettra égalem<strong>en</strong>t une soirée de création<br />

explosive. Pour la première fois aussi le théâtre<br />

accompagne <strong>en</strong> production déléguée une création,<br />

celle de Razerka B<strong>en</strong> Sadia-Lavant, Les Amours<br />

vulnérables de Desdémone et Othello, dont le décor<br />

a été construit dans les ateliers du Théâtre. Enfin,<br />

nouveauté toujours, une salle de répétition aménagée<br />

et équipée est mise à disposition des artistes au<br />

collège Condorcet (<strong>en</strong> plus du Théâtre et de l’Odéon),<br />

ce qui permettra «plus de souplesse» mais aussi «l’occasion<br />

d’élaborer d’autres relations, plus particulières»<br />

<strong>en</strong>tre les artistes et les adolesc<strong>en</strong>ts.<br />

Voilà pour les premières fois, parce que pour le reste<br />

le Théâtre de Nîmes est toujours aussi fidèle aux artistes<br />

: il fait rev<strong>en</strong>ir le metteur <strong>en</strong> scène Bruno<br />

Geslin avec une reprise de création, Mes Jambes si<br />

vous saviez, la cie flamande tg STAN avec Les<br />

Estivants de Gorki, le collectif Les Possédés, artistes<br />

Mes Jambes si vous saviez © Bruno Geslin<br />

Marc Huraux, précédant la diva africaine<br />

Fatoumata Diawara).<br />

Ce n’est bi<strong>en</strong> sûr qu’une facette de<br />

cette programmation qui r<strong>en</strong>d possible,<br />

selon le directeur du lieu Patrick<br />

Veyron, l’accès à une id<strong>en</strong>tité qui permet<br />

«de voir le monde d’une autre<br />

façon». Pluridisciplinaire, elle réserve<br />

aussi une place à la danse avec la cie<br />

Onstap et le step déchainé de Parce<br />

qu’on va pas lâcher, et le duo hip hop<br />

intergénérationnel de Ces deux-là et au<br />

théâtre avec L’Avare innovant et déjanté<br />

de la cie Vol Plané… Une salle<br />

qui sait fidéliser un public populaire<br />

autour de propositions de qualité.<br />

DOMINIQUE MARÇON<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Ouverture de saison avec<br />

Entremets, Diego Stirman<br />

5 oct<br />

Jardin et hall du Forum, Berre<br />

04 42 10 23 60<br />

www.forumdeberre.com<br />

associés jusqu’<strong>en</strong> 2014 et qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t créer Tout<br />

mon amour sur un texte écrit pour eux par Laur<strong>en</strong>t<br />

Mauvignier, la chorégraphe Anne Lopez, elle aussi<br />

artiste associée jusqu’<strong>en</strong> 2014 qui créera Miracle<br />

avec sa cie Les G<strong>en</strong>s du quai, Razerka B<strong>en</strong> Sadia-<br />

Lavant, le chorégraphe Hiroaki Umeda… Pour les<br />

grands r<strong>en</strong>dez-vous <strong>en</strong>fin, si l’on peut déplorer que<br />

le Festival Expéri<strong>en</strong>ce Japonaise ne puisse retrouver<br />

sa place dans la capitale nîmoise, le Festival flam<strong>en</strong>co<br />

aura lui bi<strong>en</strong> lieu <strong>en</strong> janvier, avec notamm<strong>en</strong>t une<br />

carte blanche à Antonio Moya, et Musique sur Cour<br />

pour clôturer la saison ; quant au compagnonnage<br />

avec le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, il se<br />

poursuit jusqu’<strong>en</strong> 2014, avec cette saison 4<br />

représ<strong>en</strong>tations de T<strong>en</strong> Chi.<br />

DO.M.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Le Nozze di Figaro, mes de Jean-Paul Scarpitta<br />

Le 27 sept<br />

Mes Jambes si vous saviez, mes Bruno Geslin<br />

Les 2 et 3 oct<br />

Les Estivants, mes cie tg STAN<br />

Les 10 et 11 oct<br />

Nouveau roman, mes Christophe Honoré<br />

Les 17 et 18 oct<br />

Théâtre de Nîmes<br />

04 66 36 65 10<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com


L’héritage <strong>en</strong> question<br />

Alexis... © END&DNA<br />

«Nous nous devons de rester <strong>en</strong> éveil»… L’injonction est celle de Valérie Deulin,<br />

directrice du Théâtre d’Arles, scène conv<strong>en</strong>tionnée pour les écritures d’aujourd’hui<br />

qui n’a de cesse de fouiller les maux de la société actuelle par le prisme des<br />

spectacles qu’elle propose. Tous, cette saison, interrog<strong>en</strong>t les héritages familiaux,<br />

politiques, historiques… qui sont autant de legs transmis à tout un chacun. Ce<br />

théâtre municipal «lieu de vie, lieu de r<strong>en</strong>contres» qui peut s’<strong>en</strong>orgueillir d’un taux<br />

de fréqu<strong>en</strong>tation de 93% pour la saison précéd<strong>en</strong>te, considère la transmission<br />

comme «un acte citoy<strong>en</strong>». Ce fil rouge permet de se poser quelques questions, de<br />

faire réfléchir, de poser un regard décalé mais alim<strong>en</strong>té sur le monde <strong>en</strong>vironnant.<br />

L’ouverture de saison est une proposition «coup de poing» qui donne le ton : Alexis.<br />

Une tragédie grecque, de Daniela Nicolò et Enrico Casagrande, secoue, pr<strong>en</strong>d le<br />

pouls d’une révolte active <strong>en</strong> r<strong>en</strong>ouvelant le théâtre tragique.<br />

Les héritages seront visibles par la suite, au travers des spectacles mis <strong>en</strong> scène<br />

par Thomas Quillardet et Jeanne Candel avec Villégiature de Goldoni, dans lequel<br />

une V<strong>en</strong>ise décad<strong>en</strong>te, d’avant la révolution, fait des clins d’œil à notre société ;<br />

par Catherine Marnas avec Lignes de faille adapté du roman de Nancy Huston, qui<br />

pose sur l’Histoire son œil de romancière ; avec Invisibles de Nasser Djemaï, pièce<br />

dans laquelle parole est donnée aux Chibanis, «vieux» <strong>en</strong> arabe algéri<strong>en</strong>, reclus<br />

dans les foyers Sonacotra, dont la parole récoltée éclaire un pan de l’Histoire… ;<br />

Romina Paula, révélation du théâtre arg<strong>en</strong>tin, s’inspire librem<strong>en</strong>t de La Ménagerie<br />

de verre de T<strong>en</strong>nessee Williams dans El Tiempo todo <strong>en</strong>tero pour <strong>en</strong> révéler la<br />

contemporanéité ; idem avec Nadia Vonderheyd<strong>en</strong> et sa mise <strong>en</strong> scène novatrice<br />

de La Fausse suivante de Marivaux qui lorgne sur le travestissem<strong>en</strong>t…<br />

En danse aussi le thème est prégnant, notamm<strong>en</strong>t lors des journées baptisées Le<br />

printemps «des sacre(s)» !, labélisées MP2013, qui r<strong>en</strong>d hommage à Pina Bausch<br />

avec Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky mis <strong>en</strong> <strong>en</strong> scène par le catalan Roger<br />

Bernat, ou Sacre # 197 selon et d’après Vaslav Nijinski dans la version de Dominique<br />

Brun, inspirée des dessins de Val<strong>en</strong>tine Gross-Hugo, ou avec la recréation de<br />

Pudique acide / extasis de Mathilde Monnier et Jean-François Duroure (<strong>en</strong> coréalisation<br />

avec Dansem) dansée par Sonia Darbois et Jonathan Pranlas.<br />

Dans le cadre de Scènes d’automne -nouvelles scènes d’Europe et de Méditerranée<br />

de MP2013-, commande fut passée par le théâtre d’Arles, coproduite par<br />

Le Merlan, au collectif GDRA, très souv<strong>en</strong>t accueilli dans ces murs : Vifs – un<br />

musée de la personne sera c<strong>en</strong>tré, à Arles, sur l’usage intime et patrimonial de l’eau.<br />

Sans oublier le temps fort de cirque et magie, événem<strong>en</strong>t cofinancé par MP2013,<br />

programmé, comme à Martigues et Port-de-Bouc, <strong>en</strong> janvier.<br />

DOMINIQUE MARÇON<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Alexis. Une tragédie grecque<br />

Les 16 et 17 oct<br />

Théâtre d’Arles<br />

04 90 52 51 51<br />

www.theatre-arles.com


36<br />

SAISONS<br />

CAVAILLON | AVIGNON<br />

Une saison de luxe !<br />

«Faire pousser des fleurs sur le béton, l’utopie de notre<br />

quotidi<strong>en</strong>», la formule adoptée par Jean-Michel Gremillet<br />

pour bâtir sa programmation 2012-2013 révèle<br />

<strong>en</strong> filigrane le désir du directeur de la Scène nationale<br />

: il s’agit d’élargir toujours plus à tous les publics.<br />

31 propositions artistiques parcourront la saison<br />

«basée sur l’intergénérationnel», riche de s<strong>en</strong>s et<br />

d’éclectisme, d’une quasi parité (43 % des spectacles<br />

prés<strong>en</strong>tés sont faits par des femmes) et d’artistes<br />

invités pour la première fois (61 %). Mais la Scène<br />

dresse aussi un joli parcours de fidélité avec Joël<br />

Pommerat et son C<strong>en</strong>drillon revisité, la compagnie<br />

Skappa & associés pour un voyage vers l’Autre<br />

dans Swift !, Catherine Marnas qui interroge le rapport<br />

de la jeunesse à la guerre du Vietnam dans<br />

Sallinger de Koltès. Le Théâtre des Lucioles revi<strong>en</strong>t<br />

égalem<strong>en</strong>t avec l’Entêtem<strong>en</strong>t, ultime pièce de la<br />

fresque historique créée par Rafaël Spregelburd à<br />

partir des Sept péchés capitaux de Jérôme Bosch.<br />

Philippe Dorin et Sylviane Fortuny prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />

Sœur, je ne sais pas quoi faire, une histoire policière<br />

pour jeune public, Christian B<strong>en</strong>edetti revisite La<br />

Mouette de Tchekhov et 30 comédi<strong>en</strong>s amateurs<br />

accompagneront Pierre Richard dans la Maison<br />

d’os de Dubillard.<br />

Côté danse, après …du printemps de Thierry Tieû<br />

Niang, la saison lèvera le voile sur le paysage de<br />

corps dressé par Héla Fatoumi et Eric Lamoureux<br />

(dans le cadre des Hivernales) dans Masculines et<br />

Pierre Rigal pr<strong>en</strong>dra le relais dans Standards. Danse<br />

d’objets avec Vortex de Phia Ménard, une jongleuse<br />

qui interroge la question de l’id<strong>en</strong>tité et partage son<br />

av<strong>en</strong>ture intérieure (et pour les <strong>en</strong>fants, l’Après-midi<br />

d’un Foehn, conte visuel sur la disparition et la<br />

transformation).<br />

Du printemps © Jean-Louis Fernandez<br />

Les Paris du Chêne<br />

Cette saison, côté créations maison, le théâtre du<br />

Chêne Noir repr<strong>en</strong>d Riviera, les derniers jours de la<br />

chanteuse Fréhel incarnée par Myriam Boyer et<br />

créé cet été au Off (voir zib’54), avant de s’<strong>en</strong>voler<br />

pour Paris. Les producteurs de la capitale font <strong>en</strong><br />

effet les yeux doux à Gérard Gelas qui affiche, làbas,<br />

une actualité florissante : Le Li<strong>en</strong> d’Amanda<br />

Sthers avec Chloé Lambert et Stanislas Merhar se<br />

La Luna Negra © X-D.R.<br />

La saison musicale est égalem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> panachée<br />

avec Missa Gotica. Messe d’Apt par l’<strong>en</strong>semble Organum<br />

à la Cathédrale, le groupe Tinariw<strong>en</strong> et son<br />

blues touareg, le rap acoustique de Kéry James, un<br />

dialogue <strong>en</strong>tre l’électrique et l’acoustique avec<br />

Interzone de Serge Teyssot-Gay (ex guitariste de<br />

Noir Désir) et le virtuose du Oud Khaled Al Jaramani,<br />

et l’hommage à Mahmoud Darwich, le Cantique<br />

des cantiques par Rodolphe Burger. Abd al Malik<br />

questionnera les origines philosophiques de l’œuvre<br />

d’Albert Camus pour une r<strong>en</strong>contre de haut vol.<br />

Quant aux tournées Nomade(s) dans les villes <strong>en</strong>vironnantes,<br />

elles fourmill<strong>en</strong>t de trouvailles : du théâtre<br />

mathématique avec Le T de n-1, le langage s<strong>en</strong>sible<br />

d’Elise Vigneron dans Traversées (elle prés<strong>en</strong>tera<br />

égalem<strong>en</strong>t à Avignon et Arles Imperman<strong>en</strong>ce). La cie<br />

Amin Théâtre adapte Noir et humide de Jon Fosse,<br />

et <strong>en</strong> femme à barbe Jeanne Mordoj fera l’Eloge du<br />

poil pour un hymne à la féminité sans doute à rebrousse<br />

poil ! Autres r<strong>en</strong>dez-vous singuliers à suivre :<br />

une Nuit de la drague (lectures, cinéma et bal) par<br />

Mélanie Mary et François Bégaudeau, un ciné-<br />

joue depuis le 23 août au Mathurin et Les derniers<br />

jours de Stefan Zweig de Laur<strong>en</strong>t Seksik avec Patrick<br />

Timsit et Elsa Zylberstein dès le 29 sept au théâtre<br />

Antoine. Deux mises <strong>en</strong> scène abs<strong>en</strong>tes de la saison<br />

avignonnaise. «Quand j’ai vu la façon dont on me<br />

traitait dans ma ville (le metteur <strong>en</strong> scène s’est vu<br />

retirer une bonne part de ses subv<strong>en</strong>tions), j’ai décidé<br />

de regarder d’un œil plus ouvert les sollicitations. Même<br />

si je n’oublie pas le Chêne, la prunelle de mes yeux, qui<br />

n’a pas les moy<strong>en</strong>s de financer mes spectacles. Tout<br />

est <strong>en</strong>glouti par le fonctionnem<strong>en</strong>t du lieu.»<br />

Le théâtre se porte bi<strong>en</strong> néanmoins, plus de 12 000<br />

spectateurs l’ont fréqu<strong>en</strong>té l’an passé. Composée par<br />

Lys Aimée-Cabagni, la saison se veut un pari r<strong>en</strong>ouvelé,<br />

«une av<strong>en</strong>ture où s’impose le réel parmi le déferlem<strong>en</strong>t<br />

d’images qui modifi<strong>en</strong>t notre perception du monde».<br />

Stars cathodiques (et parisi<strong>en</strong>nes) et jeunes tal<strong>en</strong>ts<br />

(régionaux) donn<strong>en</strong>t le ton : Michel Jonasz racontera<br />

l’histoire de son grand-père juif polonais dans<br />

Abraham, la Cie vauclusi<strong>en</strong>ne la Naïve prés<strong>en</strong>tera un<br />

Dom Juan rock’n’roll pour un libertin d’aujourd’hui,<br />

l’ex Brigade du Tigre Jean-Paul Tribout adaptera Le<br />

Vicaire de Rolf Hochhuth, sur l’ambiguïté des rapports<br />

du pape Pie XII avec le III e Reich. Fin d’année destinée<br />

au jeune public avec le conte aux acc<strong>en</strong>ts tziganes<br />

Les diseuses de Bellav<strong>en</strong>tür et spectacle bucolique<br />

pour démarrer 2013 avec Le Naturaliste de et par<br />

Patrick Robine. Pour la 5 e édition du Fest’hiver (le<br />

spectacle <strong>en</strong> direct pour un tremplin vers Shakespeare<br />

par la cie la Cordonnerie dans (super) Hamlet,<br />

le projet Arkéolographie de Pablito Zago à suivre<br />

toute l’année dans le quartier du Dr Ayme et les<br />

portraits sonores de Nihil Bordures, <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />

avec Cyril Teste.<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Miettes de Rémi Luchez, un clown funambule<br />

sur un minuscule fil de fer <strong>en</strong>traine le public<br />

pour un saut dans le vide<br />

7 au 19 sept dans 9 villages Nomades<br />

C’est pas du luxe !, festival culturel dans le cadre<br />

des 20 ans de la Fondation Abbé Pierre<br />

21 et 22 sept au Thor, concert de HK & les<br />

Saltimbanks et la Chanson du dimanche<br />

(21 sept à 20h30)<br />

... du printemps de Thierry Tieû Niang<br />

avec 20 danseurs s<strong>en</strong>iors amateurs de la région<br />

et la participation de Patrice Chéreau<br />

9 oct au théâtre de Cavaillon<br />

Le T de n-1 par les Ateliers du spectacle N+1<br />

Du 12 au 19 oct <strong>en</strong> tournée Nomade(s)<br />

Théâtre de Cavaillon<br />

Saison 2012-2013<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

festival des Scènes d’Avignon pour les compagnies<br />

sans lieux), la Cie Tandaim prés<strong>en</strong>tera Italie-Brésil 3<br />

à 2. Proposition politique et poétique avec La Liberté<br />

pour quoi faire ? ou la proclamation des imbéciles<br />

bâtie à partir des textes de Georges Bernanos par<br />

Jacques Allaire ; et citoy<strong>en</strong>ne avec Des souris et des<br />

hommes de Steinbeck de Jean-Philippe Evariste.<br />

Emotion avec un hommage à un fidèle ami du Chêne<br />

par la voix d’Annick Cizaruck dans Léo Ferré, l’âge<br />

d’or, et pour finir, <strong>en</strong> avril, Le petit théâtre d’objet des<br />

philosophes par Dominique Houdart. Sans oublier<br />

les confér<strong>en</strong>ces m<strong>en</strong>ées par Paul Payan sur Avignon,<br />

capitale de la chréti<strong>en</strong>té.<br />

DE.M.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

La Luna Negra de et par Rémy Boiron (Devos d’or<br />

2004) au profit de l’association Un Pont pour la Paix<br />

qui œuvre dans la bande de Gaza<br />

Le 28/9<br />

Abraham de et par Michel Jonasz<br />

Du 3 au 7/10<br />

Théâtre du Chêne Noir, Avignon<br />

Saison 2012-2103<br />

04 90 82 40 57<br />

www.ch<strong>en</strong><strong>en</strong>oir.fr


Fruits de saison<br />

Bonheur titre provisoire © Manuel Pascual<br />

Le productif Alain Timar, metteur <strong>en</strong> scène, scénographe<br />

et directeur du Théâtre des Halles prés<strong>en</strong>tera ri<strong>en</strong> de<br />

moins que quatre créations maison cette saison : Rhinocéros,<br />

créé <strong>en</strong> 2010 avec des comédi<strong>en</strong>s coré<strong>en</strong>s, Bonheur<br />

titre provisoire (voir Zib’53), la bouleversante Darina Al<br />

Joundi dans Ma Marseillaise (Zib’54), deux fruits de la saison<br />

dernières ; et Blanche aurore céleste de Noëlle R<strong>en</strong>aude qu’il<br />

devrait créer début 2013. Il n’<strong>en</strong> oublie pas moins d’accueillir<br />

la jeune garde théâtrale, avec notamm<strong>en</strong>t la compagnie de<br />

l’Imprimerie qui créera, <strong>en</strong> co-production avec Théâtres <strong>en</strong><br />

Dracénie, Level 4 no elevator (31 jan et 1 er fev) dans le cadre<br />

du Fest’hiver. Un nouveau projet ambitieux m<strong>en</strong>é par<br />

Nicolas G<strong>en</strong>y avec la comédi<strong>en</strong>ne Sophie Mangin, qui<br />

Réveil <strong>en</strong> douceur…<br />

Chaque r<strong>en</strong>trée les saisons<br />

avignonnaises se mett<strong>en</strong>t<br />

doucem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place…<br />

Rescapés d’un été usant (mais néanmoins<br />

payant ?), la plupart des théâtres qui<br />

diffus<strong>en</strong>t (ou cré<strong>en</strong>t) des spectacles<br />

affich<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t leurs programmes.<br />

Il faudra att<strong>en</strong>dre octobre pour une<br />

idée précise de la saison papale !<br />

Très vite cep<strong>en</strong>dant le théâtre du<br />

Balcon accueille le film De l’eau, de la<br />

boue et des larmes produit par l’association<br />

Mémoire et l’IMCA Prov<strong>en</strong>ce, à<br />

l’occasion du 20 e anniversaire des<br />

inondations catastrophique de 1992<br />

dans le Nord Vaucluse (le 13 sept).<br />

À la Fabrik’Théâtre, qui met <strong>en</strong> place<br />

de nouveaux ateliers de «café théâtre»,<br />

les Contes à Croquer destinées aux<br />

<strong>en</strong>fants et les Matchs d’impro repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

dès octobre.<br />

Au théâtre des Carmes, la compagnie<br />

Fraction de Jean-François Matignon<br />

(installée à l’année aux Hauts Plateaux<br />

de la Manut<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> binôme avec<br />

Inouï Productions), repr<strong>en</strong>d La Peau<br />

Dure de Raymond Guérin (le 6 oct),<br />

magnifique seul-<strong>en</strong>-scène porté par<br />

Sophie Vaude. Si les Hauts Plateaux<br />

n’affich<strong>en</strong>t pas une ambition de<br />

«diffusion» à proprem<strong>en</strong>t parler, nul<br />

doute que ces agitateurs d’idées et<br />

découvreurs de tal<strong>en</strong>ts, grâce notamm<strong>en</strong>t<br />

aux résid<strong>en</strong>ces mises <strong>en</strong> place<br />

tout au long de l’année, déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t un<br />

lieu de recherche et de création. Pour<br />

preuve, les stages d’initiation au Gamélan<br />

(musique et danse javanaises)<br />

imaginés par Inouï <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />

Arts Vivants <strong>en</strong> Vaucluse et le Phare à<br />

Lucioles (30 sept et 3 oct).<br />

En part<strong>en</strong>ariat avec l’Ajmi (voir p. 51), le<br />

théâtre des Doms accueille le traditionnel<br />

apéro Jazz de r<strong>en</strong>trée avec le<br />

Trio Pascal Mohy (16 au 19 sept).<br />

Att<strong>en</strong>dons fin septembre pour une prés<strong>en</strong>tation<br />

complète du Club des Cinq<br />

de la Manut<strong>en</strong>tion (Utopia, Ajmi, Fraction,<br />

Inouï Productions, théâtre des<br />

Doms), à suivre att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t.<br />

Au charmant théâtre Golovine, qui<br />

voit son directeur artistique Yourik Golovine<br />

s’<strong>en</strong>voler <strong>en</strong> tournée <strong>en</strong> Chine<br />

avec sa nouvelle création Shadowrama,<br />

c’est une exposition qui ouvre la saison.<br />

La tribu de Lulu (du 25 sept au 28<br />

«soumettra son corps à l’expérim<strong>en</strong>tation d’un dispositif<br />

scénique multiple». À savoir 4 scénographes (dont Erick<br />

Priano et Raphaël Mognetti) pour une femme qui traverse<br />

4 fois une même journée de sa vie, disparaissant à chaque<br />

fois suite à un évènem<strong>en</strong>t dramatique. Comme l’écroulem<strong>en</strong>t<br />

des Tours jumelles, par exemple… Un r<strong>en</strong>dez-vous par<br />

mois est programmé au théâtre : après le prochain Festival<br />

Sci<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> Scène, le Parcours de l’Art fera une incursion<br />

dans le théâtre avec une confér<strong>en</strong>ce m<strong>en</strong>ée par François<br />

Jeune autour de «Couleur locale ou couleur globale dans<br />

l’œuvre d’Anish Kapoor ?» (19 oct). Vi<strong>en</strong>dront <strong>en</strong>suite, au fil<br />

de la saison, le retour de la compagnie Méli Mômes avec<br />

la Boîte à Rêves (Festo Pitcho 2013) et Mare Nostrum etc<br />

créé par Jean-Yves Picq et les appr<strong>en</strong>tis comédi<strong>en</strong>s du<br />

Conservatoire du Grand Avignon.<br />

DE.M.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Festival Sci<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> Scène, trois jours de propositions<br />

théâtrales dans le cadre de la Fête de la Sci<strong>en</strong>ce<br />

et <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le café des sci<strong>en</strong>ces d’Avignon.<br />

Du 10 au 13 oct<br />

Théâtre des Halles, Avignon<br />

04 90 82 52 57<br />

www.theatredeshalles.com<br />

La Peau dure, cie Fraction, aux Carmes © X-D.R<br />

nov) réunit les bouleversants personnages<br />

dessinés par la très jeune Lucile,<br />

qualifiée par les médecins d’autiste<br />

mais surtout artiste. Les ateliers improdanse<br />

démarr<strong>en</strong>t le 25 sept avec la<br />

chorégraphe du théâtre du Mouvem<strong>en</strong>t<br />

Sylvia Cimino et la cie Tamburo animera<br />

un concert de contes pour le<br />

premier Mercredi des Bambini, r<strong>en</strong>dezvous<br />

m<strong>en</strong>suel incontournable pour<br />

<strong>en</strong>fants.<br />

DE.M.<br />

Théâtre du Balcon<br />

04 90 85 00 80<br />

www.theatredubalcon.org<br />

Fabrik’Théâtre<br />

04 90 86 47 81<br />

www.fabriktheatre.fr<br />

Théâtre des Carmes<br />

04 90 82 20 47<br />

www.theatredescarmes.com<br />

Inouï Productions<br />

Les Hauts Plateaux<br />

09 51 89 62 81<br />

Théâtre des Doms<br />

04 90 14 07 99<br />

www.lesdoms.be<br />

Théâtre Golovine<br />

04 90 86 01 27<br />

www.theatre-golovine.com


38<br />

SAISONS<br />

Après nous avoir invités au voyage l’an<br />

dernier, la scène de Briançon signe une<br />

saison sous le signe de «l’autre, l’étranger,<br />

le nomade» qui pose ses valises le<br />

temps d’un spectacle. La figure de<br />

l’étranger, chère à Camus, peut avoir<br />

de nombreux visages. À comm<strong>en</strong>cer<br />

par celui de Mahmoud Darwich dont<br />

l’œuvre éternelle inspire au metteur <strong>en</strong><br />

scène Claude Brozzoni le long poème<br />

musical Quand m’embrasseras-tu ?.<br />

Une manière de retrouver le public sous<br />

les meilleurs auspices avec cette ode à<br />

la beauté du monde et à l’amour…<br />

L’autre c’est aussi Georges Baux et<br />

Abdelwaheb Sefsa qui, avec la Fantasia<br />

Orkestra, réinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les Mauresk<br />

Songs pour que musiques du Nord et<br />

du Sud chant<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble. C’est aussi<br />

les Baccalà clown, duo poétique et<br />

surréaliste qui conjugue l’art du rire et<br />

de l’acrobatie sous la houlette de Louis<br />

Spagna ; Enkh Jargal, dit Epi, chanteur<br />

capable de produire plusieurs sons<br />

simultanés ; le trio de jazz europé<strong>en</strong><br />

Das Kapital au lyrisme salvateur ;<br />

l’ivoiri<strong>en</strong>ne Fatoumata Diawara qui<br />

BRIANÇON | CHÂTEAU-ARNOUX<br />

Cocon de béton<br />

Son architecture ne laisse pas indiffér<strong>en</strong>t, provocante<br />

par son esthétique de béton brut aux formes<br />

cubiques et cep<strong>en</strong>dant parfaitem<strong>en</strong>t conçue pour<br />

accueillir artistes et technique des spectacles. Cet<br />

établissem<strong>en</strong>t de grande ampleur, loin<br />

des c<strong>en</strong>tres urbains, démontre année<br />

après année sa nécessité : le théâtre<br />

Durance sait drainer grâce à son<br />

dynamisme et la qualité de ce qu’il<br />

propose un public nombreux, averti et<br />

fidèle. Il s’inscrit dans une démarche<br />

innovante, tissant des li<strong>en</strong>s avec les<br />

autres structures (le projet CAT, qui a<br />

permis de merveilleuses r<strong>en</strong>contres avec<br />

l’Italie), promouvant avec discernem<strong>en</strong>t<br />

et constance la création, essaimant<br />

les spectacles sur le territoire par les<br />

Échappées, accueillant des troupes,<br />

des auteurs <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce : ainsi du 24<br />

sept au 5 oct, la Cie Vol Plané d’Alexis<br />

Moati travaille au théâtre un spectacle<br />

dont la création est prévue <strong>en</strong> janvier<br />

2013. Diffusion, création, et politique<br />

de dés<strong>en</strong>clavem<strong>en</strong>t territorial sont<br />

m<strong>en</strong>ées de front. Un li<strong>en</strong> se tisse aujourd’hui<br />

avec la scène nationale de<br />

Gap, et le théâtre du briançonnais,<br />

comme une ligne culturelle qui <strong>en</strong>fin<br />

relierait, étape par étape, l’Italie par les<br />

Alpes…<br />

Toujours à l’écoute, amoureux de la culture et de son<br />

développem<strong>en</strong>t, le directeur Robert Pasquier, remarquablem<strong>en</strong>t<br />

secondé par une équipe de passionnés,<br />

a réussi à fonder un pôle culturel régional et transfrontalier<br />

de premier plan. Théâtre, cirque, danse,<br />

musique, spectacles jeunesse, ateliers, tout concourt<br />

Urg<strong>en</strong>t crier © Michele Laur<strong>en</strong>t<br />

à la diversité. Fait rarissime dans un théâtre français :<br />

c’est une auteur qui est artiste associée, et Sonia<br />

Chiambretto, qui a noué un véritable compagnonnage<br />

avec Durance, comm<strong>en</strong>cera la saison par la<br />

lecture d’extraits de ses publications le 25 sept à 19h,<br />

et une Carte Blanche avec l’invitation d’un auteur,<br />

Yoann Thommerel, d’un typographe, Juli<strong>en</strong> Priez,<br />

d’un texte, d’une lecture à deux voix…<br />

Création et <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t sont d’ailleurs les mots<br />

d’ordre du début de saison avec le Ballet Preljocaj<br />

dans une première régionale de sa pièce écrite<br />

Les horizons de Briançon<br />

Quand m'embrasseras-tu © Marc Limousin<br />

réinv<strong>en</strong>te le folk d’Afrique de l’ouest<br />

mais aussi la lég<strong>en</strong>de mali<strong>en</strong>ne Boubacar<br />

Traoré… Les artistes de la<br />

région se taill<strong>en</strong>t une belle place au<br />

soleil dans ce tour de piste intercontin<strong>en</strong>tal,<br />

tels Michaël Cros (Cie<br />

Méta-Carpe) qui crée son spectacle<br />

déambulatoire Corpus sanum comme<br />

une expéri<strong>en</strong>ce à vivre et à partager,<br />

Ivan Romeuf (Cie l’Égrégore) de retour<br />

de tournée <strong>en</strong> Algérie avec Les<br />

bonnes de G<strong>en</strong>et. Ou <strong>en</strong>core Josette<br />

Baïz et son Grand hôtel, Fred Nevchehirlian<br />

emporté par la verve<br />

politique de Prévert (Le soleil brille pour<br />

tout le monde ?).<br />

Les créations pleuv<strong>en</strong>t sur le Théâtre<br />

du Briançonnais qui accueille <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />

Michaël Cros, Fabrice Watelet<br />

(Cie I Tunes international) pour sa pièce<br />

de théâtre de rue T’as de la chance<br />

d’être mon frère, Ottilie (B), installée<br />

dans les Hautes-Alpes depuis 2005,<br />

qui fera la première partie de concert<br />

d’après le roman de Mauvignier, Ce que j’appelle<br />

l’oubli ; Grégory Porter, nominé aux Grammy<br />

Awards 2010, Prix du jazz vocal de l’Académie du Jazz<br />

2011 ; des textes d’André B<strong>en</strong>edetto, créateur<br />

visionnaire du off d’Avignon, dits ou<br />

plutôt joués par Philippe Caubère ;<br />

une pièce hilarante et cruelle de Perec<br />

sur le monde du salariat, L’augm<strong>en</strong>tation,<br />

mise <strong>en</strong> scène par Marie-Martin<br />

Guyonnet… Si vous manquez de<br />

théâtre à Aix, savez vous que Château-Arnouxest<br />

à moins d’une heure ?<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Sonia Chiambretto, lecture<br />

Le 25 sept à 19h<br />

Urg<strong>en</strong>t crier Philippe Caubère (théâtre)<br />

Le 5 oct<br />

Ce que j’appelle oubli (danse) Ballet<br />

Preljocaj<br />

Le 12 oct<br />

Grégory Porter (jazz)<br />

Le 18 oct<br />

L’augm<strong>en</strong>tation, Perec<br />

Le 20 oct<br />

Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

de Chloé Lacan avant de réserver une<br />

étape de création <strong>en</strong> février au théâtre,<br />

et l’itali<strong>en</strong> Boris Vecchio qui se replongera<br />

dans son Orrizon Tale, combinaison<br />

de cirque, de musique et de théâtre.<br />

Sans oublier les Temps danse, Paroles<br />

d’ados et autres Traversées du<br />

Pays du Grand briançonnais pour faire<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ailleurs la parole de l’autre.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Quand m’embrasseras-tu ?,<br />

Mahmoud Darwich/Claude Brozzoni<br />

Le 19 oct<br />

Mauresk Song, Fantasia orchestra<br />

Le 20 oct<br />

2-3… grammes, Bernard Falconnet<br />

(Cie Trio mineur)<br />

Du 22 au 27 octobre<br />

Théâtre du Briançonnais,<br />

Briançon<br />

04 92 25 52 42<br />

www.theatre-du-brianconnais.eu


La Passerelle ose ! Cavale<br />

Ré-<strong>en</strong>chantons <strong>en</strong>semble le quotidi<strong>en</strong> ! :<br />

difficile de décliner l’invitation qui sonne<br />

comme un cri de guerre à la crise<br />

et à la morosité…<br />

Non seulem<strong>en</strong>t l’invitation du nouveau directeur<br />

Philippe Ariagno est plaisante, mais le mot d’ordre<br />

écrit <strong>en</strong> lettres rouges est t<strong>en</strong>tateur : Osez ! À l’image<br />

du théâtre qui, dès l’automne, inaugurera l’Usine<br />

Badin destinée à être un lieu de fabrique pour les<br />

artistes <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce. Ce nouvel espace permettra<br />

de montrer la «face cachée» de la création des<br />

compagnies que la scène nationale souti<strong>en</strong>t, à savoir<br />

Thomas Quillardet, metteur <strong>en</strong> scène de Villégiature<br />

de Goldoni programmé <strong>en</strong> novembre, pour un<br />

projet de duo autour de l’histoire du rock ; le comédi<strong>en</strong>-metteur<br />

<strong>en</strong> scène Juli<strong>en</strong> Duval pour sa création<br />

Alp<strong>en</strong>stock de Remi de Vos ; le Turak théâtre de<br />

Michel Laubu, prés<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mai avec Deux pierres,<br />

pour The Import’nawouak Turakian Folklorik Orke’star ;<br />

le scénographe-plastici<strong>en</strong> Olivier Thomas pour sa<br />

Rétrospective incomplète d’une disparition définitive ;<br />

la comédi<strong>en</strong>ne-metteure <strong>en</strong> scène Claire Le Picard<br />

qui, à l’issue de deux week-<strong>en</strong>ds d’ateliers, intégrera<br />

douze amateurs dans sa création Cooking with Martines<br />

Schmurpfs. Autant de projets qui s’accompagneront<br />

de stages, de répétitions publiques et «de gestes<br />

artistiques poétiques <strong>en</strong> li<strong>en</strong> étroit avec le territoire<br />

et ses habitants».<br />

Sur le plateau de La Passerelle la saison affirme sa<br />

pluridisciplinarité avec la chorégraphe Nathalie Pernette<br />

qui interprète deux spectacles jeune public,<br />

La saison s’ouvre sous le signe du voyage<br />

avec Une nuit balinaise de Jacques<br />

Brunet et Jean-Luc Larguier, projet<br />

réunissant 50 musici<strong>en</strong>s, danseurs et<br />

comédi<strong>en</strong>s du village de Sebatu. Cap<br />

<strong>en</strong>suite sur Taïwan avec le dernier opus<br />

de Mourad Merzouki, Yo Gee Ti, dans<br />

lequel le chorégraphe mêle dix danseurs<br />

français et taïwanais. Direction<br />

l’Italie avec Alexis. Une tragédie grecque<br />

d’Enrico Casagrande et Daniela<br />

Nicolo, directem<strong>en</strong>t inspiré par<br />

l’actualité europé<strong>en</strong>ne : sur les traces<br />

d’Antigone, Alexis est une autre figure<br />

grecque de l’indignation. D’autres<br />

spectacles sont égalem<strong>en</strong>t une<br />

chambre d’écho aux questionnem<strong>en</strong>ts<br />

du monde, tels J’aurais voulu être<br />

égypti<strong>en</strong> de Alaal El Aswany mis <strong>en</strong><br />

scène par Jean-Louis Martinelli ou<br />

La peur du loup et Animale, Mathurin Bolze (Cie<br />

Mpta) dans À bas bruit mais aussi dans la chorégraphie<br />

circassi<strong>en</strong>ne Cavale où il retrouve Yoann<br />

Draguignan, f<strong>en</strong>être sur le monde<br />

Bali, Taïwan, Chine, Corée,<br />

Afrique du Sud : Théâtres<br />

<strong>en</strong> Dracénie poursuit ses<br />

voyages <strong>en</strong> invitant des<br />

artistes d’ailleurs… et d’ici,<br />

favorisant les découvertes<br />

et les compagnonnages<br />

Sallinger de Koltès mis <strong>en</strong> scène par<br />

Catherine Marnas. Aux écritures<br />

théâtrales contemporaines s’ajout<strong>en</strong>t<br />

des textes du répertoire : Villégiature<br />

de Carlo Goldoni dans une version<br />

décapée par Thomas Quillardet et<br />

ses jeunes acteurs, dont Jeanne Candel<br />

; la pièce <strong>en</strong> vers du poète Isaac de<br />

B<strong>en</strong>serade, Iphis et Iante, ressuscitée<br />

par Jean-Pierre Vinc<strong>en</strong>t…<br />

Comme un rituel immuable, le jeune<br />

public se donne r<strong>en</strong>dez-vous à Amarelles<br />

qui cond<strong>en</strong>se 6 spectacles dont<br />

Vy interprété par Michèle Nguy<strong>en</strong>,<br />

Molière du meilleur spectacle jeune<br />

public 2011. Et Kindur, de la Cie T.P.O.,<br />

qui semble avoir conquis le cœur des<br />

programmateurs (égalem<strong>en</strong>t à Grasse,<br />

Ste-Maxime, Le Revest). Pour les inconditionnels<br />

de danse, Les V<strong>en</strong>ts du<br />

GAP | DRAGUIGNAN<br />

© Magali Bazi<br />

Bourgeois, celui-ci signant avec une précision<br />

virtuose le poème musical et visuel L’Art de la fugue…<br />

L’inclassable Pierre Rigal balade son Micro avec<br />

l’énergie brute qu’on lui connaît et signe, avec les<br />

deux meilleurs représ<strong>en</strong>tants du Beatbox français<br />

Ezra & L.O.S., une performance humaine et technologique<br />

au titre éloqu<strong>en</strong>t : Bionicologists. Côté théâtre,<br />

la compagne de longue date de La Passerelle,<br />

Catherine Marnas revi<strong>en</strong>t avec un auteur qui lui<br />

ti<strong>en</strong>t à cœur, Bernard-Marie Koltès, et dont elle a<br />

choisi une pièce maitresse, Sallinger.<br />

Hors les murs, La Passerelle pr<strong>en</strong>d son bâton de<br />

pèlerin avec Les Exc<strong>en</strong>trés pour porter le spectacle<br />

vivant au cœur de Chabottes, Chorges, Veynes, Embrun,<br />

Tallard. Opération qui <strong>en</strong>traine dans son sillage<br />

Sébasti<strong>en</strong> Bertrand et Yannick Jaulin (Chemin de<br />

la belle étoile), la Cie Minuscule (Les Souffleurs de<br />

rêve), le quartet de jazz de Frédéric Cavallin (Pulcinella),<br />

le Turak théâtre et le collectif AOC (K’boum).<br />

Plus loin <strong>en</strong>core, le théâtre r<strong>en</strong>ouvelle son part<strong>en</strong>ariat<br />

avec le Théâtre Durance et le Théâtre du Briançonnais,<br />

œuvrant ainsi à une plus ample circulation<br />

des publics et des spectacles.<br />

M.G.-G.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Corazon uy Hueso, Daniel Melingo<br />

Le 12 oct<br />

La Passerelle, Gap<br />

04 95 52 52 58<br />

www.theatre-lapasserelle.eu<br />

Yo Gee Ti © Michel Cavalca<br />

SAISONS 39<br />

levant emport<strong>en</strong>t dans leur souffle les<br />

nouvelles explorations de Decouflé,<br />

Preljocaj, Système Castafiore, Emmanuel<br />

Gat, Luc Petton, Emilio<br />

Calcagno, Nathalie Béasse, Dada<br />

Masilo dans une version jubilatoire du<br />

Lac des cygnes… Enfin, si le Festival<br />

des musiques insol<strong>en</strong>tes rythme le<br />

début de l’automne, La Croisée des<br />

arts du monde boucle <strong>en</strong> mai le tour<br />

de la planète via l’Atlas et l’Afrique de<br />

l’ouest.<br />

M.G.-G.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Une nuit balinaise,<br />

Jacques Brunet<br />

et Jean-Luc Larguier<br />

Le 13 oct<br />

Alexis. Une tragédie grecque<br />

Le 18 oct<br />

Barbara Carlotti<br />

Le 20 oct<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie,<br />

Draguignan<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com


40<br />

SAISONS<br />

Sept ans après sa création, le Pôle-<br />

JeunePublic au Revest obti<strong>en</strong>t du<br />

ministère de la Culture et de la<br />

Communication le label de «scène<br />

conv<strong>en</strong>tionnée pour l’<strong>en</strong>fance et la jeunesse».<br />

Comme un gage de valeur et<br />

de reconnaissance du travail accompli…<br />

Profitant de la conv<strong>en</strong>tion de<br />

trois ans signée avec l’État, Toulon<br />

Prov<strong>en</strong>ce Méditerranée, le conseil<br />

général du Var, qui permet de sout<strong>en</strong>ir<br />

ses activités de production et de diffusion<br />

de spectacles, le PôleJeune-Public<br />

s’offre une nouvelle jeunesse <strong>en</strong> concevant<br />

un programme annuel au look<br />

rafraîchi. Diffusé jusqu’à prés<strong>en</strong>t tous<br />

les trimestres, il devrait permettre «au<br />

public un meilleur repérage de l’offre et<br />

une anticipation des réservations».<br />

Pourtant la composition de la saison<br />

ne fluctue pas, rythmée par l’événem<strong>en</strong>t<br />

cirque de la r<strong>en</strong>trée avec la troupe<br />

d’Aléa qui plantera son chapiteau à La<br />

Crau pour la première fois. Du cirque<br />

<strong>en</strong>core avec la création (<strong>en</strong> cours) des<br />

Weepers Circus que le PJP souti<strong>en</strong>t<br />

LE REVEST | CHÂTEAUVALLON<br />

En son lieu, ouvert<br />

Pied de nez à la crise, il faut désormais sortir son<br />

carnet de chèques estampillé Châteauvallon pour voir<br />

les spectacles du CNCDC d’Ollioules ! L’éco-folio aux<br />

illustrations <strong>en</strong>fantines a été conçu par les mêmes<br />

graphistes (Sic) que le Théâtre Liberté. Acte de<br />

communication réalisé <strong>en</strong> bon voisinage, à l’instar de<br />

la programmation artistique fabriquée dans un souci<br />

d’équilibre et de cal<strong>en</strong>drier avec la scène toulonnaise.<br />

Mais Châteauvallon reste gardi<strong>en</strong> de l’esprit du lieu :<br />

ouvert, curieux, et s’offrant toujours quelques pas de<br />

côté. La preuve avec Archie Burnett qui crée la surprise<br />

<strong>en</strong> participant à un week-<strong>en</strong>d inatt<strong>en</strong>du autour<br />

du Voguing : passé maître dans cette discipline de<br />

postures chorégraphiées née dans les années 90 aux<br />

États-Unis, il animera deux ateliers<br />

dans le Grand Studio, puis, à<br />

l’issue de la projection du film<br />

de Sally Sommer, Check Your<br />

Body at the Door, proposera<br />

une démonstration publique.<br />

Bref, après Montpellier danse et<br />

le théâtre de Suresnes, Châteauvallon<br />

aura des airs de Factory<br />

new-yorkaise… Dans la série «dernière<br />

minute», le rappeur Kery<br />

James s’invite à la fête à l’occasion<br />

d’un concert acoustique<br />

<strong>en</strong> forme de célébration (déjà<br />

20 ans de scène !) et de<br />

promo de son dernier<br />

album 92.2012.<br />

L’<strong>en</strong>fance de l’art<br />

depuis de nombreuses années… à<br />

l’instar de la compagnie Skappa ! et<br />

associés qui s’inspire des voyages de<br />

Gulliver dans Swift !, spectacle dédié à<br />

la petite <strong>en</strong>fance.<br />

Désormais incontournable, le Z Festival<br />

sera <strong>en</strong> tournée au Revest, à<br />

La-Valette-du-Var, Hyères, Le Pradet,<br />

La Garde, La Crau et au Zénith de<br />

Toulon pour une <strong>en</strong>volée musicale <strong>en</strong><br />

Kindur, Cie TPO © X-D.R<br />

Plus traditionnelle -si l’on peut user de ce vocable à<br />

propos de Châteauvallon-, la saison mainti<strong>en</strong>t son<br />

dosage 1/3 danse, 1/3 musique, 1/3 cirque, tout <strong>en</strong><br />

proposant quelques pointures théâtrales fidèles au<br />

lieu : D<strong>en</strong>is Podalydès dans Le bourgeois g<strong>en</strong>tilhomme<br />

qu’il met <strong>en</strong> scène, Dominique Pitoiset et<br />

Philippe Torreton dans Cyrano de Bergerac. Elle<br />

poursuit sa route avec quelques-uns des membres<br />

de sa famille : Joël Pommerat, dont la scénographie<br />

subtile et l’écriture émouvante marque une fois <strong>en</strong>core<br />

La grande et fabuleuse histoire du commerce et<br />

C<strong>en</strong>drillon ; Jacques Gamblin, <strong>en</strong> chanteur de jazz<br />

aux côtés du sextet de Laur<strong>en</strong>t de Wilde et <strong>en</strong> lecteur<br />

éclairé de La nuit sera calme de Romain Gary.<br />

Sur le plan régional, elle confirme ses compagnonnages<br />

avec Gilles Cailleau (Cie<br />

Att<strong>en</strong>tion fragile)<br />

qui plantera<br />

Check your Body at the door © A. Eccles<br />

compagnie de l’Opéra Pagaï, le rocker<br />

Franz, Séréna Fissau ou <strong>en</strong>core le<br />

Scratch Bandits Crew. L’originalité de<br />

ce tour varois concocté avec la Smac<br />

Tandem de Toulon étant d’alterner<br />

spectacles et concerts pédagogiques !<br />

Musique toujours avec Filmharmonia<br />

et l’Orchestre symphonique de<br />

l’Opéra de Toulon qui proposeront un<br />

«Week-<strong>en</strong>d avec Chaplin» selon la for-<br />

sur le plateau du théâtre couvert son chapiteau parapluie<br />

pour abriter sa dernière «tragédie» Gilles et<br />

Bérénice, comme avec le chorégraphe Frank Micheletti<br />

(KKI) qui lancera courant 2013 la formule «Sessions<br />

studio». Enfin, elle accueillera <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce de création<br />

le metteur <strong>en</strong> scène Yves Borrini (Cie le Bruit<br />

des hommes) et Les Polyphonies. La saison sonnera<br />

égalem<strong>en</strong>t le temps des retrouvailles avec<br />

Jean-Claude Gallotta dont la nouvelle version de<br />

Daphnis é Chloé garde intacte la fougue de 1982.<br />

M.G.-G.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Archie Burnett<br />

Les 28 et 29 sept<br />

Traces, Les 7 doigts de la main<br />

Les 20, 21 et 22 sept<br />

Gilles et Bérénice, Gilles Cailleau<br />

/Cie Att<strong>en</strong>tion fragile<br />

Du 2 au 6 oct<br />

Out of Time, Colin Dunne<br />

Le 12 oct<br />

Yaron Herman Quartet<br />

Le 13 oct<br />

La grande et fabuleuse histoire du commerce,<br />

Joël Pommerat/Cie Louis Brouillard<br />

Les 18, 19 et 20 oct<br />

Châteauvallon, Ollioules<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

mule à succès du ciné-concert. Autre<br />

raz-de-marée garanti par le Teatro Gioco<br />

Vita qui, après Chi<strong>en</strong> bleu et Circoluna,<br />

prés<strong>en</strong>tera Le petit Asmodée.<br />

Enfin, et c’est une première, le PJP<br />

s’associe au Théâtre Liberté pour accueillir<br />

au Revest et à Toulon le tout<br />

nouveau travail poétique de la Cie<br />

Pour ainsi dire, Sœur, je ne sais pas<br />

quoi frère, signé Philippe Dorin et<br />

Sylviane Fortuny. Du bonheur à<br />

l’horizon.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Kindur, Cie TPO<br />

12 oct<br />

Espace des Arts, Le Pradet<br />

Cirque Aléa<br />

Du 20 au 30 oct<br />

La Crau<br />

PôleJeunePublic, Le Revest<br />

04 94 98 12 10<br />

www.polejeunepublic.com


Intégration réussie<br />

Le succès du Théâtre liberté a révélé<br />

l’insatiable désir de théâtre des Toulonnais,<br />

et la pertin<strong>en</strong>ce des choix opérés. Liberté,<br />

saison 2, s’annonce aussi joyeux !<br />

On pouvait douter au départ de la<br />

pertin<strong>en</strong>ce des frères Berling à la tête<br />

d’un tel équipem<strong>en</strong>t, et surtout du<br />

procédé qui le labellisait immédiatem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> scène nationale sans t<strong>en</strong>ir<br />

compte des équilibres territoriaux<br />

établis, au l<strong>en</strong>demain du retrait brutal<br />

de Toulon de l’année capitale culturelle.<br />

La Ville voulait mettre ses billes<br />

ailleurs. Aujourd’hui la fréqu<strong>en</strong>tation du<br />

théâtre, et surtout les li<strong>en</strong>s forts et vrais<br />

qu’a su créer Philippe Berling dans le<br />

territoire, tandis que Charles maint<strong>en</strong>ait<br />

le li<strong>en</strong> avec la capitale, sembl<strong>en</strong>t<br />

leur donner raison : la saison 2012/<br />

2013 du Théâtre Liberté, et de ses<br />

voisins dev<strong>en</strong>us part<strong>en</strong>aires, est sans<br />

doute une des meilleures de la région.<br />

D’abord parce qu’on y trouve de quoi<br />

satisfaire les goûts de chacun. Du<br />

théâtre de divertissem<strong>en</strong>t à la création<br />

contemporaine, du spectacle de star à<br />

la production de très nombreuses<br />

compagnies varoises, du théâtre de<br />

répertoire au musical, <strong>en</strong> passant par<br />

toutes les formes de musique, de r<strong>en</strong>contres<br />

et de cinéma. La danse reste<br />

plutôt à Châteauvallon, (sauf si elle<br />

nécessite un grand plateau comme<br />

Alvin Ailey, Montalvo ou Abou Lagraa),<br />

de même que le cirque (mais ne ratez<br />

Gould-M<strong>en</strong>uhin © Sara Lahaye<br />

pas Adri<strong>en</strong> Mondot), ce qui confirme la<br />

volonté de conserver les équilibres<br />

territoriaux. Ainsi les formes lyriques ou<br />

symphoniques sont à l’Opéra, et le<br />

jeune public, soigné au Revest, n’a pas<br />

de séances spéciales…<br />

Mais le plus étonnant est le nombre et<br />

la variété des propositions : les salles<br />

tourn<strong>en</strong>t à plein, au rythme de 5 ou 6<br />

spectacles différ<strong>en</strong>ts par mois, sans<br />

compter les expositions et confér<strong>en</strong>ces,<br />

nombreuses et <strong>en</strong>gagées. Bi<strong>en</strong> sûr le<br />

souti<strong>en</strong> aux compagnies varoises, à<br />

l’exclusion des autres compagnies de<br />

la région, répond au financem<strong>en</strong>t important<br />

du CG du Var, et au peu<br />

d’implication de la Région Paca. Bi<strong>en</strong><br />

sûr aussi, dans le détail, certaines propositions,<br />

qui ne sont pas étrangères<br />

Un chemin tissé<br />

Le Gorille © X-D.R.<br />

Le Théâtre du Rocher apparti<strong>en</strong>t au réseau Var <strong>en</strong><br />

scènes (label du conseil général de scènes varoises),<br />

ainsi qu’aux réseaux Cercle de midi (fédération régionale<br />

du Chainon manquant) et Le Chainon ; il est<br />

aussi part<strong>en</strong>aire de deux grandes salles varoises, le<br />

PôleJeunePublic (PJP), scène conv<strong>en</strong>tionnée pour<br />

l’<strong>en</strong>fance et la jeunesse au Revest (pour cinq programmations),<br />

et Tandem, scène de Musiques Actuelles<br />

et Amplifiées départem<strong>en</strong>tale dont l‘objectif est de<br />

contribuer au développem<strong>en</strong>t artistique de la ville de<br />

Toulon et de son agglomération (pour quatre concerts<br />

world, folk, blues). Un part<strong>en</strong>ariat qui <strong>en</strong>richit grandem<strong>en</strong>t<br />

une saison déjà très éclectique où théâtre et<br />

musique se partag<strong>en</strong>t les soirées !<br />

Depuis 2010 le théâtre compte aussi dans ses murs<br />

la compagnie le cabinet de Curiosités, <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />

avec un conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t de trois ans, qui y<br />

créée d’ailleurs, <strong>en</strong> ouverture de saison, Le Projet<br />

<strong>en</strong>nui : écrit, mis <strong>en</strong> scène et scénographié par Guillaume<br />

Cantillon et Franck Magis, ce «travail de<br />

prom<strong>en</strong>eurs» qui interrog<strong>en</strong>t constamm<strong>en</strong>t «la forme<br />

et le cheminem<strong>en</strong>t de la recherche» sera «une exploration<br />

concrète de l’état d’<strong>en</strong>nui», une prés<strong>en</strong>tation<br />

de ce «qui se génère dans le creux, dans le flux»... Ils anim<strong>en</strong>t<br />

par ailleurs des ateliers et un stage durant l’année.<br />

TOULON | LA GARDE SAISONS 41<br />

au succès public, sembl<strong>en</strong>t étranges<br />

dans une scène nationale (Guy Bedos,<br />

ou un récital de chant de Charles<br />

Berling). Mais cela reste très marginal,<br />

et les Toulonnais auront la chance<br />

cette année de voir des mises <strong>en</strong> scène<br />

d’Angelica Lidell, Olivier Py, Olivier<br />

Balazuc, Jean-Pierre Vinc<strong>en</strong>t, Michel<br />

Fau, d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre des textes ess<strong>en</strong>tiels,<br />

de Sophocle à Christophe Tarkos <strong>en</strong><br />

passant par Goldoni et Philippe Dorin…<br />

et d’assister à des créations produites<br />

ou coproduites. Celle de Charles<br />

Berling, mis <strong>en</strong> scène par Christiane<br />

Coh<strong>en</strong>dy ouvre la saison avec un<br />

spectacle qui <strong>en</strong>tre au cœur de l’interprétation<br />

musicale, <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong><br />

scène à partir de leurs écrits Gl<strong>en</strong>n<br />

Gould et M<strong>en</strong>uhin, interprété par le<br />

violoniste Ami Flammer. Puis les<br />

dates s’<strong>en</strong>chain<strong>en</strong>t…<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Gould / M<strong>en</strong>uhin<br />

Du 20 au 23 sept<br />

L’Arg<strong>en</strong>t<br />

Du 4 au 6 oct<br />

Anne Théron, texte de Christophe<br />

Tarkos<br />

Françoise Atlan et l’Orchestre<br />

arabo-andalou<br />

Le 5 oct<br />

Le Contraire de l’Amour<br />

Les 11 et 12 oct<br />

D’après le journal de Mouloud<br />

Feraoun, écrit durant la Guerre<br />

d’Algérie, avant son exécution par<br />

l’OAS. Avec Samuel Churin<br />

Guy Bedos<br />

Le 11 oct<br />

Dis-leur que la vérité est belle<br />

Les 18 et 19 oct<br />

Des portraits de juifs pieds-noirs,<br />

cinquante ans après l’Indép<strong>en</strong>dance<br />

de l’Algérie. Écrit et mis <strong>en</strong> scène par<br />

Jacques Hadjaj<br />

Théâtre Liberté, Toulon<br />

04 98 00 56 76<br />

wwwtheatreliberte.fr<br />

En théâtre toujours Alejandro Jodorowsky adapte<br />

et met <strong>en</strong> scène Le Gorille d’après Kafka, Jean-Pierre<br />

Brière met <strong>en</strong> scène La Leçon de Ionesco, la cie<br />

Philippe Person plonge dans l’œuvre et la vie<br />

d’Oscar Wilde avec L’Importance d’être Wilde, les itali<strong>en</strong>s<br />

Carrozzone Teatro décortiqu<strong>en</strong>t une misère<br />

napolitaine dans La Naïve... Et puis, musicalem<strong>en</strong>t,<br />

et hors concerts avec Tandem : le gospel du Gold<strong>en</strong><br />

Gate quartet, les Chants sacrés <strong>en</strong> méditerranée, du<br />

classique avec le Trio Metabole, de la world music<br />

avec Les Violons barbares...<br />

DO.M.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Le Projet <strong>en</strong>nui, cie Cabinet de Curiosités<br />

Les 13 et 14 oct<br />

Chants sacrés <strong>en</strong> Méditerranée<br />

Le 16 oct<br />

Théâtre Le Rocher, La Garde<br />

04 94 08 99 34<br />

www.ville-lagarde.fr


42<br />

SAISONS<br />

En «rodage» de février à juin dernier, le<br />

Pôle Culturel de la Prov<strong>en</strong>ce Verte À la<br />

Croisée des Arts, géré par la ville de<br />

Saint-Maximin, affiche dans sa nouvelle<br />

saison pluridisciplinaire ses ambitions<br />

de polyval<strong>en</strong>ce : salles de spectacle et<br />

de cinéma, hall d’exposition, médiathèque,<br />

école de musique, théâtre et danse.<br />

Pour cette deuxième saison, 51 spectacles,<br />

dont 38 initiés par le Conseil<br />

général du Var. Celui-ci propose, outre<br />

son festival de la Croisée des Danses,<br />

un concert du trompettiste franco<br />

libanais Ibrahim Maalouf ou la chanteuse<br />

de fado Ana Moura, et d’autres<br />

spectacles programmés avec plusieurs<br />

part<strong>en</strong>aires varois, chacun apportant<br />

sa spécificité. Une politique culturelle<br />

de rassemblem<strong>en</strong>t qui offre une programmation<br />

éclectique de qualité pour<br />

tous les publics et souti<strong>en</strong>t, sinon la création,<br />

du moins la diffusion régionale..<br />

Avec le Théâtre Liberté, les têtes d’affiche<br />

pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dez-vous : Charles<br />

Berling, (dans Gould/M<strong>en</strong>uhin et <strong>en</strong><br />

solo dans Jeune Chanteur), Judith Magre,<br />

Jérôme Savary et Dominique<br />

Blanc dans La Locandiera de Goldoni.<br />

Danse, théâtre et musique avec la Scène<br />

nationale de Châteauvallon dont le<br />

Bourgeois G<strong>en</strong>tilhomme mis <strong>en</strong> scène<br />

par D<strong>en</strong>is Podalydès, le pianiste Yaron<br />

Hermann <strong>en</strong> quartet, Trois Soli<br />

dansés et du cirque avec Bach <strong>en</strong> Balles.<br />

LA VALETTE | SAINT-MAXIMIN | CANNES<br />

Croisem<strong>en</strong>t d’univers<br />

Olivier de B<strong>en</strong>oist © William Let<br />

Repérés par le pôle Jeune Public du<br />

Revest, l’accueil de neufs spectacles<br />

s’adressant aux scolaires : la fantaisie<br />

percussive et chorégraphique Echoa,<br />

Steve Waring, Mon Pinocchio revu par<br />

la Les Phosphènes, le spectacle Terres<br />

nommé aux Molières 2011, de la nouvelle<br />

magie avec Eti<strong>en</strong>ne Saglio et la<br />

féérique Blanche Neige.<br />

Quatre r<strong>en</strong>dez-vous musicaux sont prévus<br />

avec la scène départem<strong>en</strong>tale de<br />

musique actuelle Tandem : les Ogres<br />

de Barback, The Dodoz, Lilly Wood<br />

and The Pricket Kami. Quant à l’Office<br />

municipal de la culture maximinoise,<br />

il accueillera directem<strong>en</strong>t neuf<br />

spectacles de comédie et musique<br />

dont Le Clan des Veuves, le rondo<br />

V<strong>en</strong>eziano, un hommage à Edith Piaf,<br />

l’humoriste Olivier de B<strong>en</strong>oist et<br />

Natasha St Pier.<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Gould/M<strong>en</strong>uhin<br />

25 sept<br />

Le Bourgeois G<strong>en</strong>tilhomme<br />

6 oct<br />

Les Ogres de Barback<br />

11 oct<br />

Yaron Hermann Quartet<br />

12 oct<br />

Musique de début<br />

La Direction des Affaires culturelles de<br />

La Valette ne lésine pas sur la qualité<br />

des r<strong>en</strong>dez-vous qu’elle propose<br />

durant le premier trimestre. Comm<strong>en</strong>çons<br />

par le comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t, à savoir<br />

l’ouverture de la saison culturelle de la<br />

ville, à l’Espace culturel Albert Camus,<br />

avec des performances de la cie Att<strong>en</strong>tion<br />

fragile, et un concert de Oldelaf (le<br />

5 oct à partir de 19h30). Le programme<br />

du Théâtre Marélios sera ainsi <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />

dévoilé, mais vous pouvez d’ores<br />

et déjà ret<strong>en</strong>ir les 1 res dates : le musici<strong>en</strong><br />

Christian Vieuss<strong>en</strong>s adapte, <strong>en</strong> récit et<br />

musique, 4 textes de XV histoires de<br />

rugby de Patrick Espagnet dans un solo,<br />

Chandelle (le 19 oct) ; puis, dans le<br />

La Croisée des Arts<br />

Pôle culturel Prov<strong>en</strong>ce Verte,<br />

Saint-Maximin<br />

Saison 2012-2013<br />

04 94 86 18 90<br />

www.st-maximin.fr<br />

cadre du Festival international de musique<br />

d’écran, le groupe de rock NLF3<br />

et le guitariste expérim<strong>en</strong>tal finno-américain<br />

Erik Minkkin<strong>en</strong> mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> musique<br />

Le Golem de Paul Weg<strong>en</strong>er, film de<br />

1920 (le 2 nov) ; La Face cachée des<br />

sous-bois, groupe de jazz funk improvisera<br />

<strong>en</strong>tre transe et transmission<br />

populaire (le 30 nov), tandis que Tom<br />

Poisson, auteur-compositeur-interprète,<br />

prés<strong>en</strong>tera L’Homme qui rêvait d’être<br />

une girafe, conte musical sur la différ<strong>en</strong>ce<br />

et l’autisme (le 5 déc). DO.M.<br />

Théâtre Marélios, La Valette<br />

04 94 23 62 06<br />

www.lavalette83.fr<br />

Soufflées,<br />

les bougies !<br />

À Cannes la culture n’est pas<br />

synonyme de Festival, loin s’<strong>en</strong><br />

faut. Avec pas moins de cinq<br />

écoles supérieures artistiques<br />

(dont l’École régionale d’acteurs<br />

(ERAC), l’École supérieure de danse<br />

Rosetta Hightower (ESDCRH),<br />

l’Atelier d’Arketal, c<strong>en</strong>tre de formation<br />

des arts de la marionnette et<br />

le Conservatoire de musique et<br />

théâtre) la ville dispose d’un vivier<br />

de tal<strong>en</strong>ts dont elle aurait tort de<br />

se passer... Et de fait, la Direction<br />

des affaires culturelles propose<br />

un Made in Cannesà la program-<br />

mation exigeante, parsemée de<br />

collaborations avec ces jeunes<br />

artistes formés à Cannes et qui<br />

revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t chaque saison avec<br />

leur compagnie dans cette ville<br />

décidemm<strong>en</strong>t surpr<strong>en</strong>ante. Et<br />

cette année Made in cannes fête<br />

ses 10 ans...<br />

Et pour cet anniversaire particulier,<br />

la programmation, «inédite et<br />

surpr<strong>en</strong>ante», offre ses scènes<br />

aux «tal<strong>en</strong>ts émerg<strong>en</strong>ts ainsi qu’à<br />

des artistes dont la reconnaissance<br />

ne cesse de grandir». Pour<br />

la soirée d’ouverture le 13 oct, la<br />

fête est à la hauteur de l’événem<strong>en</strong>t<br />

: théâtre, danse, musique,<br />

cirque, art floral vont se succéder,<br />

ouvrant le bal d’une saison<br />

au cours de laquelle vous croiserez<br />

la danse hip hop d’Hervé Koubi<br />

(anci<strong>en</strong> élève de l’ESDCRH) avec<br />

Ce que le jour doit à la nuit, titre<br />

de Yasmina Kadra, celle d’Éric<br />

Oberdoff (même formation) sur<br />

l’univers d’Herman Melville et son<br />

Léviathan, ou <strong>en</strong>core celle du C<strong>en</strong>tre<br />

chorégraphique de Franche-<br />

Comté sur une chorégraphie de<br />

Joanne Leighton avec... des interprètes<br />

issus de l’ESDCRH. L‘ERAC<br />

est aussi bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée, avec<br />

des comédi<strong>en</strong>s jouant Visites de<br />

Jon Fosse, mis <strong>en</strong> scène par<br />

Visites de Jon Fosse © X-D.R.<br />

Ce que le jour doit a la nuit, Herve Koubi © Ahmad Daghlas<br />

Frédéric Garbe (lui aussi anci<strong>en</strong><br />

élève), Tartuffe par la cie NIB mise<br />

<strong>en</strong> scène de Laur<strong>en</strong>t Delvert (lui<br />

aussi), mais aussi dans La Seconde<br />

surprise de l’amour, petit bijou<br />

mis <strong>en</strong> scène par Alexandra<br />

Tobelaim (et oui, elle aussi, et sa<br />

compagnie est basée à Cannes !),<br />

et Le Conte d’hiver de la cie Arketal<br />

dont, outre les comédi<strong>en</strong>s<br />

issus de la ERAC, particip<strong>en</strong>t des<br />

costumiers issus de la formation<br />

du lycée Les Coteaux, classe de<br />

Diplôme des métiers d’art.<br />

Enfin Made in Cannes croisera<br />

aussi la route du festival jeune<br />

public P’tits Cannes à You, programmé<br />

du 28 oct au 10 nov, avec<br />

notamm<strong>en</strong>t Hubert au miroir de<br />

Dominique Richard du collectif Râ.<br />

DOMINIQUE MARÇON<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Soirée d’ouverture<br />

Le 13 oct<br />

Show floral par le jeune ballet<br />

de l’ESDCRH<br />

le 14 oct<br />

Made in Cannes<br />

04 97 06 44 90<br />

www.madeincannes.com


Éclectique dans l’âme<br />

Fort de son ancrage régional<br />

de plus de 15 ans, le théâtre<br />

de Grasse acc<strong>en</strong>tue<br />

ses choix pluridisciplinaires<br />

Avec plus d’un tiers de sa saison consacré<br />

au jeune public, le théâtre s’adresse<br />

autant à ses compagnons de route<br />

qu’à leurs desc<strong>en</strong>dants. Là <strong>en</strong>core il<br />

privilégie la transversalité des styles et<br />

des écritures, s’offrant des incursions<br />

du côté des arts numériques (Système<br />

Castafiore ouvre le bal avec R<strong>en</strong>ée<br />

<strong>en</strong> botaniste dans les plans hyperboles,<br />

voyage aux confins de la mémoire) ; de<br />

l’interactivité (les itali<strong>en</strong>s TPO invit<strong>en</strong>t<br />

les <strong>en</strong>fants sur une scène s<strong>en</strong>sitive pour<br />

vivre La vie av<strong>en</strong>tureuse des moutons<br />

<strong>en</strong> Islande) ; des marionnettes (Arketal<br />

fusionne l’animé et l’inanimé dans Le<br />

conte d’hiver) ; du théâtre d’images <strong>en</strong><br />

papier (Quoi ? C’est quoi ?, s’interroge<br />

la Cie Clandestine experte dans le<br />

kamishibaï) ; de la musique (Didier Puntos<br />

adapte librem<strong>en</strong>t L’<strong>en</strong>fant et les<br />

sortilèges de Ravel, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />

le Festival d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce)… Du<br />

côté de la danse aussi, et du théâtre<br />

aussi…<br />

La saison tout public fait la part belle<br />

aux textes du répertoire et aux écritures<br />

contemporaines, têtes d’affiche<br />

et révélations mêlées. Dominique<br />

Blanc se faufile dans les mots de Carlo<br />

Goldoni face à André Marcon pour<br />

une Locandiera très att<strong>en</strong>due, la jeune<br />

Julie Bérès impose ses L<strong>en</strong>demains<br />

de fête avec la même maestria que<br />

Notre besoin de consolation, tandis que<br />

Jean-Louis Trintignant, fidèle à<br />

Grasse, exécute son dernier tour de<br />

piste <strong>en</strong> compagnie de Boris Vian, Jacques<br />

Prévert et Robert Desnos. La<br />

danse n’est pas <strong>en</strong> reste avec Pierre<br />

La quadrature du cercle<br />

Trois saisons ont suffi au Carré<br />

à Sainte-Maxime pour imposer<br />

sa marque de fabrique<br />

Au-delà d’une programmation pluridisciplinaire et<br />

d’un net p<strong>en</strong>chant pour les arts numériques, Le Carré,<br />

lieu de création et de diffusion, développe un vaste<br />

programme d’accompagnem<strong>en</strong>t du public. Celui qui,<br />

jusqu’alors, devait rejoindre Toulon, Draguignan ou<br />

Grasse pour assouvir sa soif d’arts vivants… Le Carré<br />

donc, multiplie les immersions <strong>en</strong> proposant des formes<br />

itinérantes (Le Carré dedans-dehors), accueille<br />

<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce la compagnie associée Artefact (son<br />

laboratoire de création est ouvert aux spectateurs et<br />

aux artistes invités), accroit le nombre de ses stages<br />

et ateliers pédagogiques comme celui de ses r<strong>en</strong>contres<br />

au bord du plateau (Nice to Meet you), et<br />

lance un programme d’accueil de classes <strong>en</strong> projets<br />

artistiques in situ (Le Carré immersif). Un élan<br />

supplém<strong>en</strong>taire vers le jeune public, déjà concerné<br />

par l’École du spectateur qui mêle actions culturelles,<br />

visite du théâtre et découverte des métiers du spectacle.<br />

Onze spectacles leur sont particulièrem<strong>en</strong>t<br />

destinés, du conte musical La mort marraine de<br />

Raoul Lay/Ensemble Télémaque au spectacle de<br />

théâtre et arts numériques La Belle et la Bête de<br />

Michel Lemieux et Victor Pilon, <strong>en</strong> passant par la<br />

création 2012 d’Artefact, Owa, quand le ciel s’ouvre et<br />

GRASSE | SAINTE-MAXIME SAISONS 43<br />

Rigal et son Micro aussi décoiffant que<br />

rock’n roll, Heddy Maalem et son<br />

dernier opus Éloge du puissant royaume<br />

annoncé comme «volcanique» !<br />

Le théâtre de Grasse demeure une<br />

maison ouverte, par <strong>en</strong>droits, aux<br />

artistes de la région tels Emilio Calcagno<br />

qui prés<strong>en</strong>te Peau d’âne, première<br />

adaptation chorégraphique pour 12<br />

danseurs du conte de Perrault, l’Ag<strong>en</strong>ce<br />

de voyages imaginaires de retour<br />

d’un périple <strong>en</strong> Espagne et au Maroc à<br />

le théâtre d’objets de Philippe G<strong>en</strong>ty, faiseur de La<br />

pelle du large.<br />

Tout public confondu, le théâtre se taille la part du<br />

lion : 12 propositions permett<strong>en</strong>t de «découvrir les<br />

écritures contemporaines» dans toute leur diversité,<br />

avec des focus sur Fabrice Murgia, Yoann Bourgeois<br />

et Dominique Paquet qui, le temps d’un échange,<br />

d’une lecture, éclaireront «les processus d’appropriation<br />

et de réécriture dramatiques». La danse n’est<br />

Le Bourgeois g<strong>en</strong>tilhomme © Pascal Victor<br />

Le conte d'hiver © Louis Fabries<br />

la recherche du Cid de Corneille, ou<br />

<strong>en</strong>core le Collectif PARC avec le solo<br />

l’angle mort et le quatuor Echoes.<br />

Deux événem<strong>en</strong>ts ponctueront ce<br />

parcours éclectique : Va jusqu’où tu<br />

pourras, nouvelle av<strong>en</strong>ture théâtrale de<br />

la Cie Dynamo théâtre qui, après<br />

Jusqu’à la mer et au-delà, mènera plusieurs<br />

projets main dans la main avec<br />

les habitants. Et les 3 e R<strong>en</strong>contres de<br />

musiques sacrées du monde dont<br />

le succès confirme «une vraie demande<br />

de recherche de s<strong>en</strong>s philosophique et<br />

de spiritualité dans notre société<br />

moderne dev<strong>en</strong>ue très matérialiste».<br />

M.G.-G.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

R<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> botaniste dans les plans<br />

hyperboles,<br />

Cie Système Castafiore<br />

Les 11, 12 et 13 oct<br />

Le conte d’hiver, Cie Arketal<br />

Le 19 oct<br />

L’ouest solitaire, Bruno Solo et<br />

Dominique Pinon<br />

Les 26 et 27 oct<br />

Théâtre de Grasse<br />

04 93 40 53 00<br />

www.theatredegrasse.com<br />

pas <strong>en</strong> reste qui fait le grand écart <strong>en</strong>tre le hip hop<br />

des R.A.F. Crew et Le lac des cygnes du Ballet<br />

national Tchaïkovski de Perm. Decouflé, Malandain,<br />

Alvin Ailey II, Eva Yerbu<strong>en</strong>a, Mourad<br />

Merzouki, Eva Luisa et Hervé Koubi parachèveront<br />

une saison qui aura démarré sous le signe du<br />

festif décalé avec Les Nuits singulières.<br />

M.G.-G.<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Les Nuits singulières du Carré<br />

Les 6 oct, 23 mars, 27 avril<br />

Exposition Arrêt sur images<br />

Trois saisons photographiées par Stéphane Baré<br />

À partir du 6 oct<br />

Panorama, Philippe Decouflé/Cie D.C.A<br />

Les 6 et 7 oct<br />

Le bourgeois g<strong>en</strong>tilhomme, avec D<strong>en</strong>is Podalydès<br />

Le 13 oct<br />

Jean-Jacques Milteau et les Palata Singers<br />

Le 20 oct<br />

Le Carré, Sainte-Maxime<br />

04 94 56 77 77<br />

www.carreleongaumont.com


44 SAISONS PAVILLON NOIR | BNM<br />

L’habitude du succès<br />

Au Pavillon Noir les saisons se succèd<strong>en</strong>t et se ressembl<strong>en</strong>t<br />

: tandis que dans les étages les danseurs<br />

répèt<strong>en</strong>t la salle ne désemplit pas… Entraîné par<br />

l’énergie créative d’Angelin Preljocaj et le succès<br />

de son Ballet, le C<strong>en</strong>tre Chorégraphique National vit<br />

une réussite insol<strong>en</strong>te, et ce n’est pas la saison<br />

2012/2013 qui le dém<strong>en</strong>tira : le programme, plus<br />

abondant que jamais, est construit sur un équilibre<br />

<strong>en</strong>tre les esthétiques, avec une large place faite aux<br />

chorégraphes français de toutes les générations<br />

(Olivier Dubois, Josette Baïz, Hervé Koubi, Emilio<br />

Calcagno, Pierre Rigal, Gallotta…), mais aussi<br />

aux chorégraphes sub-sahari<strong>en</strong>s si abs<strong>en</strong>ts de notre<br />

capitale culturelle, trop méditerrané<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s.<br />

Mais il y aura aussi des incursions <strong>en</strong> Israël, dans<br />

Sur tous les fronts<br />

La saison du Ballet National de Marseille<br />

s’annonce trépidante ! De retour<br />

d’une tournée au Brésil et juste avant<br />

de repartir au Maroc, les danseurs<br />

auront tout juste le temps de nous offrir<br />

un programme mixte du 20 au 22<br />

sept : un duo de Gabor Halàsz, un trio<br />

de Yasuyuki Endo ainsi que la dernière<br />

création d’Emanuel Gat, pour<br />

dix danseurs du BNM.<br />

Après cela c’est à l’Opéra de Marseille<br />

qu’on les retrouvera, avec une création<br />

att<strong>en</strong>due d’Emio Greco, et la première<br />

mise <strong>en</strong> scène lyrique de Frédéric<br />

Flamand. Son Orphée et Eurydice de<br />

Gluck est de toute beauté : la pièce,<br />

créée cet été à l’opéra de Saint-Eti<strong>en</strong>ne,<br />

instaure un rapport aussi intellig<strong>en</strong>t<br />

qu’inatt<strong>en</strong>du <strong>en</strong>tre la musique, sublime<br />

mais statique, la danse, qui l’illustre par<br />

des analogies intellig<strong>en</strong>tes et stupéfiantes,<br />

et la scénographie stupéfiante<br />

l’Espagne flam<strong>en</strong>ca, vers la Belgique de Peeping<br />

Tom, et vers le hip hop, plus prés<strong>en</strong>t cette année<br />

après le passage de Preljocaj à Suresnes.<br />

Quant au Ballet, on aura le plaisir de le voir souv<strong>en</strong>t !<br />

Partout ! Il sera dans ses murs avec la création de<br />

Ce que j’appelle oubli, qu’Angelin Preljocaj va créer<br />

à la Bi<strong>en</strong>nale de Lyon du 15 au 21 septembre à partir<br />

du roman de Laur<strong>en</strong>t Mauvignier. La pièce pour 5<br />

danseurs hommes et un comédi<strong>en</strong>, autour du fait<br />

divers qui avait <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré le livre, sera au Pavillon pour<br />

7 représ<strong>en</strong>tations qui ouvriront l’année capitale <strong>en</strong><br />

janvier. Avant cela on le verra à la Criée, avec la reprise<br />

de deux pièces majeures écrites sur la musique<br />

de K. H. Stockhaus<strong>en</strong>, Helikopter et Eldorado, <strong>en</strong><br />

novembre. Au printemps on le retrouvera au Grand<br />

de Hans op de Beeck. Un événem<strong>en</strong>t<br />

donc, même si une bande à Marseille<br />

(oui oui, à l’opéra) remplacera l’orches-<br />

Organizing demons d'Emanuel Gat © Jean Barak<br />

Helikopter © Jean-Claude Carbonne<br />

tre, laissant bi<strong>en</strong> seuls les solistes et<br />

les danseurs. Mais une version avec le<br />

chœur et l’orchestre de l’opéra est<br />

Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce, qui pour sa saison 2013 lui a<br />

demandé de repr<strong>en</strong>dre son Sacre du Printemps<br />

historique et Royaume Uni, sa création 2012 pour 4<br />

danseuses hip hop, reprise ici par 4 danseuses du<br />

Ballet.<br />

Et puis, à nouveau au GTP (<strong>en</strong> avril) et à la Criée (<strong>en</strong><br />

juillet), la création de sa grande pièce féérique à<br />

laquelle il travaille déjà : les Mille et une nuits, son ori<strong>en</strong>t,<br />

ses voyages et son érotisme, le font rêver depuis<br />

toujours…<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Pavillon Noir, Aix<br />

0811 020 111<br />

www.preljocaj.org<br />

prévue <strong>en</strong> 2013 pour l’Année Capitale.<br />

Dans la région durant ce trimestre on<br />

reverra Orphée et Eurydice à Fréjus,<br />

des créations des danseurs au Musée<br />

d’Art de Toulon, Métamorphosesà l’espace<br />

Nova de Velaux, un autre programme<br />

mixte <strong>en</strong> novembre au BNM, mais<br />

aussi, à la Criée la reprise de Titanic<br />

que Frédéric Flamand créa avant son<br />

arrivée à Marseille.<br />

Quant à 2013… le Ballet sera partout,<br />

et Frédéric Flamand dirigera à nouveau<br />

la Bi<strong>en</strong>nale de danse de Cannes, après<br />

son beau succès de 2011.<br />

Décidém<strong>en</strong>t, la saison sera danse !<br />

A.F.<br />

Ballet National de Marseille<br />

04 91 327 327<br />

www.ballet-de-marseille.com<br />

Ce que j'appelle oubli © Jean-Claude Carbonne


La belle année<br />

Le ballet de Jean-Charles Gil, installé<br />

dorénavant à Allauch dans un très beau<br />

lieu rénové de répétitions ouvertes,<br />

d’ateliers et de r<strong>en</strong>contres, s’apprête à<br />

vivre une saison chargée… qui pour une<br />

fois se déroulera pour l’ess<strong>en</strong>tiel dans<br />

la région ! Ainsi on pourra voir le Ballet<br />

d’Europe à l’Opéra de Marseille, au<br />

Palais des princes d’Orange, au Silo, au<br />

Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce à Aix… sans<br />

pour cela que la compagnie abandonne<br />

les lieux plus modestes qui la suiv<strong>en</strong>t<br />

tous les ans.<br />

Au programme des pièces de Jean-<br />

Charles Gil qui poursuit et affine une<br />

recherche chorégraphique singulière.<br />

Dans le programme donné à l’Opéra le<br />

9 nov, outre Folavi, pièce <strong>en</strong>trainée par<br />

les musiques de Vivaldi et Schubert in<br />

love, plus douloureuse et profonde, le<br />

Ballet créera T<strong>en</strong>dres complicités, esquissé<br />

cet été au Théâtre de Verdure<br />

d’Allauch, le 31 juillet, avec comme chaque<br />

année un théâtre plein et <strong>en</strong>thousiaste.<br />

Le chorégraphe y poursuit visiblem<strong>en</strong>t<br />

sa quête de la ligne pure et du travail des<br />

couples, avec quelques jeunes nouveaux,<br />

et Flor<strong>en</strong>cia Gonzalez et Natacha<br />

Franck au sommet de leur art. Belles,<br />

accomplies, techniquem<strong>en</strong>t parfaites,<br />

et si humaines.<br />

Puis, <strong>en</strong> février et mars, la création publique<br />

de H2O-Mémoires du Rhône au<br />

Silo et au GTP : cette pièce double, magistrale,<br />

conçue avec des breakers<br />

marocains, parle du rapprochem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre les corps divers, <strong>en</strong>tre les rives<br />

méditerrané<strong>en</strong>nes, <strong>en</strong>tre la mémoire et<br />

le prés<strong>en</strong>t, la lég<strong>en</strong>de et le réel, le vif et<br />

les statues… Comme seule la danse<br />

sait le faire !<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Ballet d’Europe<br />

04 96 13 01 12<br />

www.balletdeurope.org<br />

20 ans !<br />

Les ag<strong>en</strong>das du groupe et de la compagnie Gr<strong>en</strong>ade ne désempliss<strong>en</strong>t pas depuis<br />

plusieurs années… mais cette fois on aura souv<strong>en</strong>t l’occasion de les voir dans la<br />

région : Gr<strong>en</strong>ade, les 20 ans, compilation de pièces de grands chorégraphes (Preljocaj,<br />

Kelem<strong>en</strong>is, Gallotta, Decouflé, Abou Lagraa, Jerôme Bel) interprétées<br />

par les <strong>en</strong>fants du Groupe Gr<strong>en</strong>ade, sera au Gyptis (voir p 22) les 19 et 20 oct, puis<br />

à Briançon et à Fos <strong>en</strong> avril. Et Josette Baïz avec sa compagnie professionnelle<br />

créera Grand hôtel <strong>en</strong> novembre au Pavillon noir. Elle souhaite affermir sa «recherche<br />

autour du rebond et de la légèreté».<br />

A.F.<br />

Gr<strong>en</strong>ade<br />

04 42 96 37 56<br />

www.josette-baiz.com<br />

BALLET D’EUROPE | CIE GRENADE | KLAP<br />

Schubert in love © JC Sanchez<br />

Un magnifique bâtim<strong>en</strong>t accueille désormais<br />

les initiatives accueillantes de<br />

Michel Kelem<strong>en</strong>is, chorégraphe qui<br />

sait partager et sout<strong>en</strong>ir dans la mesure<br />

de ses -faibles- moy<strong>en</strong>s financiers,<br />

toutes les esthétiques de la danse. Les<br />

Questions de danse qu’il pose depuis<br />

chaque année, durant le festival de<br />

Marseille d’abord puis avec dansem<br />

<strong>en</strong>suite, auront désormais libre cours<br />

chez lui… dans les deux salles parfaites<br />

pour les accueillir. Ainsi, du 24 oct au<br />

10 nov 41 artistes vi<strong>en</strong>dront prés<strong>en</strong>ter<br />

leurs projets <strong>en</strong> gestation ou leurs œuvres<br />

achevées. Soit 17 spectacles <strong>en</strong> 9<br />

soirées, avec <strong>en</strong>tre autres Hervé Robbe,<br />

Sylvain Groud, Rita Cioffi, Eric<br />

Oberdorff et Balkis Moutashar.<br />

Avant et après ces questions la vie<br />

continuera, avec prés<strong>en</strong>tations publiques,<br />

avant-premières, ateliers, cours,<br />

stage, expositions… Ainsi Actoral (voir<br />

p65) et Massalia (voir p22) sauront y<br />

trouver refuge et, tandis que la Compagnie<br />

Kelem<strong>en</strong>is y repr<strong>en</strong>dra H<strong>en</strong>riette<br />

SAISONS45<br />

Klap, les questions<br />

Tête a têtes de Maria Clara Villa Lobos © Charlotte Sampermans<br />

et Matisse avant de partir <strong>en</strong> tournée.<br />

On la retrouvera <strong>en</strong>suite au BNM avec<br />

Le Sixième pas, puis dans les échappées<br />

du Théâtre Durance (voir p38)<br />

avec My Way. KLAP sans fin !<br />

A.F.<br />

Scènes de danse<br />

Expo du 18 sept au 19 oct<br />

Photographies de Didier Philispart<br />

H<strong>en</strong>riette et Matisse<br />

Le 18 sept à 14h30 et 19h<br />

Répétitions publiques<br />

à partir de 5 ans<br />

B&W’S traversée<br />

Le 19 sept à 20h30<br />

Avant-première<br />

Cie CUBe, Christian Ubl<br />

Cie DOOSA JUU<br />

Le 24 sept 19h<br />

Y<strong>en</strong>di Nammour (Marseille)<br />

actoral<br />

Les 28 et 29 sept<br />

Charles P<strong>en</strong>nequin, Vinc<strong>en</strong>t<br />

Thomasset, Robert Cantarella,<br />

Mette Ingvarts<strong>en</strong>, Mathilde<br />

Monnier, Loïc Touzé, Tanguy Viel<br />

Cie Dodescad<strong>en</strong><br />

Le 4 oct 19h<br />

Jeremy Demesmaeker et<br />

Laur<strong>en</strong>ce Maillot<br />

Têtes à têtes Théâtre Massalia<br />

Les 10 et 11 oct<br />

Maria Clara Villa Lobos<br />

à partir de 3 ans<br />

Le Klap<br />

04 96 11 11 20<br />

www.kelem<strong>en</strong>is.fr


46 SAISONS AJMI | LE SILO | LE MOULIN<br />

Et le Jazz Bordel !<br />

Le meilleur moy<strong>en</strong> d’écouter du jazz,<br />

c’est d’<strong>en</strong> voir !<br />

Deux leitmotiv au pouvoir de persuasion évid<strong>en</strong>t, assénés<br />

par l’équipe de l’AJMI ! Cette structure associative avignonnaise<br />

milite pour le développem<strong>en</strong>t du Jazz et des Musiques<br />

Improvisées. Son action s’ét<strong>en</strong>d dans les espaces sociaux,<br />

et éducatifs, mais aussi dans les <strong>en</strong>treprises, au travers<br />

égalem<strong>en</strong>t de son propre label musical : AJMIseries. L’AJMI<br />

propose égalem<strong>en</strong>t des formations pour amateurs et professionnels.<br />

Labellisée Scène de Musique Actuelle (SMAC,<br />

voir p 13) et Scène de Jazz et de Musiques Improvisées,<br />

l’AJMI organise des concerts à La Manut<strong>en</strong>tion durant toute<br />

l’année et des festivals tels Jazz à La Tour, Jazz à St Rémy....<br />

Jean-Paul Ricard, membre fondateur hyperactif de la structure,<br />

a laissé le témoin cette année à son nouveau directeur<br />

artistique Pierre Villeret, mais propose toujours des confér<strong>en</strong>ces<br />

régulières sur l’histoire du Jazz. Connectée avec<br />

l’AFIJMA, Jazz Migrations, Les Allumés du Jazz… l’AJMI est<br />

une ruche !<br />

DAN WARZY<br />

04 90 86 08 61<br />

www.jazzalajmi.com<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Quatre soirées Apéro-Jazz,<br />

proposées dans la Cour des Doms,<br />

permettront de découvrir le programme<br />

d’automne de l’AJMI,<br />

avec le Trio de Pascal Mohy<br />

du 16 au 19 sept<br />

Une réunion d’information sur<br />

les formations, ateliers jazz vocal,<br />

chorale, pratique collective,<br />

et master classes, a lieu le 12 sept<br />

La Jam-session #1 aura lieu<br />

le 18 oct <strong>en</strong> collaboration avec<br />

le Conservatoire du Grand Avignon.<br />

Master classe avec le batteur<br />

Jim Black et concert <strong>en</strong> soirée<br />

le 20 oct du trio de Carlos Bica Azul.<br />

Pascal Mohy Trio © Jos Knaep<strong>en</strong><br />

Le Silo © X-D.R.<br />

L’an II du Silo<br />

La programmation du Silo n’est pas le<br />

fruit d’une démarche culturelle, mais<br />

se fait au gré des options et confirmations<br />

des producteurs. L’anci<strong>en</strong> silo à<br />

grain, classé au Patrimoine Mondial<br />

Industriel de l’Unesco, est un lieu de<br />

diffusion dont la ville s’<strong>en</strong>orgueillit,<br />

mais dont elle a dû déléguer, faute d’arg<strong>en</strong>t,<br />

le «service public». Ent<strong>en</strong>dez que<br />

le lieu est géré par une société privée<br />

qui, et cela est naturel, cherche à faire<br />

du bénéfice, donc des <strong>en</strong>trées, et n’a<br />

pas d’ambition proprem<strong>en</strong>t culturelle :<br />

cela explique le grand écart constaté<br />

<strong>en</strong>tre les disciplines et les artistes ret<strong>en</strong>us.<br />

De grands noms du jazz (Herbie<br />

Hancock, Mélody Gardot, Marcus<br />

Miller...), de l’opéra (Wagner, Brahms),<br />

quelques ballets classiques (Le lac des<br />

cygnes et Casse-noisette), et une chorégraphie<br />

de Maurice Béjartcôtoieront<br />

ainsi cette année une variété nostalgique<br />

de vieilles stars du divertissem<strong>en</strong>t :<br />

Serge Lama, Christophe, Laur<strong>en</strong>t<br />

Voulzy...<br />

L’adaptation du best-seller pour les<br />

couples clivés Les hommes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de<br />

Ça mouline <strong>en</strong>fin !<br />

Fermé longtemps pour travaux, le Moulin<br />

rouvrira ses portes à la fin du mois<br />

de septembre. La salle mythique -anci<strong>en</strong><br />

cinéma de quartier dev<strong>en</strong>u lieu<br />

d’accueil de concerts <strong>en</strong>fumés <strong>en</strong><br />

1989- a fait peau neuve : une capacité<br />

d’accueil de 300 personnes supplém<strong>en</strong>taires,<br />

portant la jauge à 1 500 places,<br />

et une mezzanine pour les événem<strong>en</strong>ts<br />

plus intimistes. Son statut de SMAC<br />

(Scène de Musiques Actuelles, voir p13)<br />

lui donne une responsabilité <strong>en</strong> termes<br />

de diffusion et d’action culturelle. À voir<br />

son programme pour l’automne, qui fait<br />

Mars, les femmes de Vénus se jouera à<br />

Marseille le 28 mars, et les romantiques<br />

invétérés pourront se réchauffer<br />

le 31 janvier au concert de Frank Michaël.<br />

Le prix de la vulgarité sera, sauf<br />

surprise, décerné à Jean-Marie Bigard,<br />

à moins que B<strong>en</strong>jamin Biolay ne fasse<br />

un effort surhumain pour perdre sa<br />

classe naturelle le 19 avril.<br />

Quant aux membres du public trop<br />

jeunes et n’ayant pas eu l’heur de connaître<br />

l’âge d’or des sixties, ils pourront<br />

se rattraper avec les Rabeats, quatre<br />

garçons dans le v<strong>en</strong>t «avec <strong>en</strong> toile de<br />

fond un light show polychrome du plus<br />

bel effet psychédélique».<br />

Que dire ? Qu’il serait illusoire et vain<br />

d’att<strong>en</strong>dre une mission de service public<br />

d’une société privée ? Certes.<br />

Qu’on aimerait vraim<strong>en</strong>t qu’elle puisse<br />

remplir la salle sans tomber aussi bas ?<br />

Sûrem<strong>en</strong>t. Patti Smith l’a fait l’an<br />

d<strong>en</strong>ier, avec classe, mais si le public<br />

prêt à payer 50 euros la place préfère<br />

aller voir Bigard que du Musset qui<br />

peut-on incriminer ?<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

place à des artistes chevronnés v<strong>en</strong>us<br />

d’ailleurs comme à des productions locales<br />

de qualité (voir ag<strong>en</strong>da p59), on<br />

peut s’att<strong>en</strong>dre à des retrouvailles chaleureuses<br />

<strong>en</strong>tre le public marseillais et<br />

son Moulin !<br />

À noter <strong>en</strong> particulier un concert d’IAM,<br />

quelques jours avant la sortie de leur<br />

nouvel album <strong>en</strong> collaboration avec le<br />

lég<strong>en</strong>daire Ennio Morricone. G.C<br />

Le Moulin<br />

04 91 06 33 94<br />

www.lemoulin.org


48 SAISONS OPÉRA DE MARSEILLE<br />

On y est, au seuil de 2013 ! Et l’opéra a mis le paquet pour l’année Capitale !<br />

La belle saison !<br />

Maurice Xiberras, fort des succès de la saison<br />

passée (Le Cid avec Alagna plébiscité par les<br />

téléspectateurs de la chaîne Mezzo, Thomas Leleu<br />

tubiste de l’Orchestre Philharmonique et sa<br />

Victoire de la Musique, la recréation de La Chartreuse<br />

de Parme de Sauguet…) a préparé le théâtre<br />

municipal à cette échéance <strong>en</strong> nommant, <strong>en</strong> particulier,<br />

un Directeur musical de r<strong>en</strong>om (Lawr<strong>en</strong>ce<br />

Foster) ainsi qu’un Premier chef invité prestigieux<br />

(Fabrizio Maria Carminati) à la tête d’un orchestre<br />

que quelques grincheux dénigr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core sans l’avoir<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du.<br />

On s’est réhabitué, depuis quelques années, à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<br />

de grandes voix Place Reyer, divas starisées parfois,<br />

et dev<strong>en</strong>ue rares… Elles vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t et revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

aujourd’hui : Roberto Alagna, Béatrice Uria-Monzon,<br />

Mariella Devia, Kate Aldrich, Daniela Dessi,<br />

Vladimir Galouzine, Inva Mula, Natalie Dessay…<br />

sont désormais des familiers du plateau.<br />

8 opéras et 14 concerts !<br />

La municipalité, qui finance presque seule son Théâtre<br />

lyrique, a mis la main au portefeuille pour offrir<br />

une saison exceptionnelle. On retrouve des classiques<br />

comme Carm<strong>en</strong> de Bizet, L’Itali<strong>en</strong>ne à Alger de<br />

Rossini, Otello de Verdi, afin de permettre à tous,<br />

mélomanes ou profanes, de se joindre à la fête et<br />

ress<strong>en</strong>tir l’émotion irremplaçable d’un spectacle<br />

unique, vivant et vibrant.<br />

À ce musée sonore s’ajout<strong>en</strong>t l’un des derniers Mozart<br />

(La Clém<strong>en</strong>ce de Titus), l’expressionniste Elektra<br />

de Richard Strauss et le belcanto du cornéli<strong>en</strong> Poliuto<br />

de Donizetti. On redécouvre aussi de grands ouvrages<br />

<strong>en</strong> français, plus rares, chefs-d’œuvre romantiques<br />

de la verve historique signés Mass<strong>en</strong>et pour Cléopâtre<br />

ou Berlioz avec Les Troy<strong>en</strong>s. Dans ce dernier<br />

opéra-fleuve, narrant la quête d’Enée et son amour<br />

pour la Reine Didon, on retrouve le couple Alagna/<br />

Dans l’opéra le plus joué au monde,<br />

Carm<strong>en</strong> chante «l’amour est <strong>en</strong>fant de<br />

Bohème». Pour la production qui<br />

ouvre la saison lyrique de l’Opéra,<br />

Marseille invite son «<strong>en</strong>fant du<br />

pays», un ténor verdi<strong>en</strong> parmi les<br />

meilleurs actuels, excellant dans le<br />

chant français où il n’a guère de<br />

rivaux.<br />

Luca Lombardo balade partout sa<br />

silhouette d’éternel jeune homme et<br />

son «lirico» volontiers «spinto» sur<br />

toutes les scènes du monde,<br />

depuis plus de 20 ans : à<br />

l’Opéra Bastille<br />

comme à Vi<strong>en</strong>ne,<br />

Glyndebourne, La<br />

Scala, G<strong>en</strong>ève… Il<br />

vi<strong>en</strong>t d’interpréter<br />

Uria-Monzon qui fit le succès du Cid. Notons aussi<br />

le retour à Marseille d’un grand ténor qui, jusqu’alors,<br />

triomphait partout… sauf dans sa ville natale : Luca<br />

Lombardo (voir ci-dessous). Si l’on att<strong>en</strong>d à nouveau<br />

(après son triomphe dans Roberto Devereux de<br />

Donizetti l’an dernier) Daniela Dessi, l’une des grandes<br />

belcantistes <strong>en</strong>core <strong>en</strong> activité, le plus beau<br />

plateau annoncé se trouve chez le shakespeari<strong>en</strong><br />

Otello avec Vladimir Galouzine dans le rôle-titre,<br />

Inva Mula pour Desdemona et S<strong>en</strong>g-Hyoun Ko<br />

dans Iago.<br />

En concerts et récitals, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d les sopranos<br />

Natalie Dessay (elle chante Michel Legrand qui<br />

Retour de l’<strong>en</strong>fant prodigue<br />

Carm<strong>en</strong> © Patrice Nin<br />

Don José à la F<strong>en</strong>ice, <strong>en</strong> juin dernier, dans<br />

une mise <strong>en</strong> scène véniti<strong>en</strong>ne sulfureuse…<br />

On l’ignorait depuis longtemps sur la<br />

Canebière (il est né et vit à Marseille<br />

!). Pour réparer cet aveuglem<strong>en</strong>t<br />

navrant, la direction de l’Opéra municipal<br />

avait, dernièrem<strong>en</strong>t, fait appel<br />

à lui pour Cavaleria rusticana ou le<br />

concert d’ouverture du Silo (il doublait<br />

aussi, <strong>en</strong> coulisse, Alagna<br />

dans Le Cid).<br />

Luca Lombardo © Gilles Swierc<br />

l’accompagne au piano) et Mariella Devia, les<br />

pianistes David Kadouch, Abdel Rahman et Bacha,<br />

Igor Tchetuev, Thomas Leleu au tuba, le<br />

violon de Laur<strong>en</strong>t Korcia ou Kristi Gjezi… On y<br />

célèbre Jean Françaix et Debussy pour clore leur<br />

anniversaire <strong>en</strong> 2012, au format symphonique ou<br />

chambriste, et l’on découvre, comme chaque saison,<br />

les voix nouvelles du CNIPAL.<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Opéra de Marseille<br />

04 91 <strong>55</strong> 11 10<br />

http://opera.marseille.fr<br />

On l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d <strong>en</strong>fin dans le personnage du brigadier<br />

déchu, brisé par sa passion pour Carm<strong>en</strong>, un rôle à<br />

sa mesure, complexe, puissant et profondém<strong>en</strong>t<br />

émouvant, dans une mise <strong>en</strong> scène de Nicolas Joël,<br />

patron de l’Opéra de Paris, et sous la direction subtile<br />

de Nader Abbassi. Il donne la réplique à une «zingarella»<br />

de luxe <strong>en</strong> la personne de Giuseppina Spunti<br />

ainsi qu’au Toréador du Québécois Jean-François<br />

Lapointe.<br />

On retrouvera, <strong>en</strong> juin 2013 à Marseille, Luca<br />

Lombardo dans le rôle de Spakos (Cléopâtre de<br />

Mass<strong>en</strong>et).<br />

J.F<br />

Carm<strong>en</strong><br />

Du 4 au 14 oct (5 représ<strong>en</strong>tations)<br />

www.luca-lombardo.fr


Un siècle et demi<br />

À Toulon, pour le 150 e anniversaire de<br />

son Opéra (inauguré <strong>en</strong> 1862),<br />

Claude-H<strong>en</strong>ri Bonnet et son équipe<br />

édifi<strong>en</strong>t leur programmation sur la base<br />

de piliers du répertoire.<br />

Quatre opéras parmi les plus populaires<br />

sont à l’affiche ! De ceux dont<br />

chacun a <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du parler, sans toujours<br />

les avoir vus ; certaines de leurs pages<br />

figur<strong>en</strong>t parmi les airs que l’on fredonne,<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus dans quelques jingles,<br />

partitions vampirisées par la pub ou le<br />

cinéma : Carm<strong>en</strong> et son «Amour, <strong>en</strong>fant<br />

de Bohème», Madama Butterfly<br />

chantant l’espoir illusoire d’«Un bel di<br />

vedremo…», Aïda et son défilé de «trompettes»<br />

pharaoniques, les vocalises<br />

hystériques de la Reine de la nuit dans<br />

La Flûte <strong>en</strong>chantée… Avec Bizet, Puccini,<br />

Verdi et Mozart, l’institution varoise<br />

joue la carte d’un service public pour<br />

tous, s’appuie sur quatre atouts lyriques<br />

qui devrai<strong>en</strong>t faire le plein.<br />

Autour de ces quatre colonnes s’articul<strong>en</strong>t<br />

une opérette, un ballet, une<br />

comédie musicale… et un chef-<br />

d’œuvre du XX e siècle !<br />

La Botte Secrète est un opéra-bouffe<br />

oublié de Claude Terrasse composé sur<br />

un livret de Franc-Nohain. La compagnie<br />

Les Brigands, dont les idées<br />

fantaisistes tiss<strong>en</strong>t un succès mérité<br />

depuis longtemps, exhume ce bijou de<br />

1904, agrém<strong>en</strong>té d’une «Revue légère»<br />

conçue au rythme d’airs d’Off<strong>en</strong>bach,<br />

Yvain, Christiné…<br />

Mikis Theodorakis fait danser le Ballet<br />

En sol ou <strong>en</strong> fa, dans la Cité des Papes,<br />

Raymond Duffaut file des origines de<br />

l’opéra, l’Orfeo de Monteverdi (1607),<br />

au XX e siècle désormais classique de<br />

J<strong>en</strong>ufa (Janacek-1904), Wozzeck (Berg-<br />

1925) et un triptyque écrit par le<br />

tandem Poul<strong>en</strong>c-Cocteau <strong>en</strong>tre 1940<br />

et 1961 : La voix humaine, La dame de<br />

Monte-Carlo et la rareté Lis ton journal.<br />

Sur trois siècles s’intercalant <strong>en</strong>tre ces<br />

bornes, on innove peu <strong>en</strong> Avignon,<br />

mais la qualité des plateaux vocaux<br />

(Todorovitch, Deshayes, d’Oustrac,<br />

Ciofi, Laconi, Courjal…) comp<strong>en</strong>se la<br />

frustration que pourrait ress<strong>en</strong>tir un<br />

esprit curieux désirant sortir des s<strong>en</strong>tiers<br />

(re)battus. Car avec La Traviata<br />

(Verdi), Le Barbier de Séville (Rossini),<br />

La Veuve Joyeuse (Lehar) et Roméo et<br />

Juliette (Gounod), ce dernier ne risque<br />

pas de se perdre… si l’on excepte une<br />

comédie musicale méconnue signée<br />

André Messager / Sacha Guitry :<br />

L’amour masqué et son parfum<br />

Années-Folles.<br />

N. Manfrino © Fabi<strong>en</strong> Bardelli<br />

de l’Opéra au fil d’un argum<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>u<br />

célèbre depuis l’interprétation<br />

d’Anthony Quinn au cinéma : Zorba le<br />

Grec.<br />

Le roi du «Musical» américain, Steph<strong>en</strong><br />

Sondheim, est à l’honneur au pied du<br />

Faron avec Follies, un modèle du g<strong>en</strong>re<br />

créé <strong>en</strong> 1971 à New York. Gageons<br />

<strong>en</strong>fin que ceux qui découvriront Dialo-<br />

Clefs avignonnaises<br />

En concerts, <strong>en</strong> compagnie de l’OLRAP,<br />

on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d les pianistes Adam Laloum,<br />

Nicholas Angelich, Kathia<br />

Buniatishvili, Jean-François Heisser,<br />

le violoncelliste Kyung-Ok Park, les<br />

sopranos Véronique G<strong>en</strong>s, Chantal<br />

Perraud, David Grimal au violon et la<br />

chanteuse sénégalaise vivant au Cap-<br />

Vert : Mariana Ramos.<br />

Le Quatuor Prazak, Bruno & Paolo<br />

Rigutto (père & fils à quatre mains),<br />

Xavier de Maistre à la harpe, les<br />

trilles diaboliques du violoniste Nemanja<br />

Radulovic assur<strong>en</strong>t le volet<br />

chambriste d’une affiche qui s’agrém<strong>en</strong>te<br />

habituellem<strong>en</strong>t des récitals<br />

lyriques du CNIPAL.<br />

J.F.<br />

Opéra-Théâtre d’Avignon<br />

http://www.operatheatredavignon.fr/<br />

04 90 82 81 40<br />

http://www.orchestre-avignon.com/<br />

04 90 85 22 39<br />

OPÉRA DE TOULON | OPÉRA D’AVIGNON<br />

Quatuor Prazak © Guy Vivi<strong>en</strong><br />

gues des Carmélites (1957), sommet<br />

lyrique signé Bernanos et Poul<strong>en</strong>c,<br />

garderont une trace fascinante de sa<br />

valeur poétique, de son int<strong>en</strong>sité<br />

dramatique et spirituelle. La formidable<br />

soprano Ermonela Jaho incarne la<br />

jeune Blanche de la Force sacrifiée au<br />

billot de la Terreur révolutionnaire.<br />

La saison de concerts symphoniques<br />

SAISONS 49<br />

s’étoffe avec des solistes de choix dans<br />

de grands concertos : les pianistes<br />

Cédric Tiberghi<strong>en</strong>, Bertrand Chamayou,<br />

Anne Queffélec, les violonistes<br />

Alina Pogostkina, Valeriy Sokolov<br />

et Jérôme Pernoo au violoncelle. L’orchestre<br />

maison accompagne aussi des<br />

films muets de Chaplin, quand on retrouve<br />

les traditionnels «Salons»<br />

baroques, des récitals de musique de<br />

chambre et les jeunes chanteurs du<br />

CNIPAL.<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Le Concert-anniversaire de<br />

l’inauguration de l’Opéra ouvre<br />

la saison dès la mi-septembre.<br />

La soprano Nathalie Manfrino<br />

donne un récital lyrique. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />

de grands classiques <strong>en</strong> compagnie<br />

de l’Orchestre Symphonique et du<br />

Chœur de l’Opéra de Toulon :<br />

des airs, des Ouvertures symphoniques<br />

ou pages chorales issues de<br />

Carm<strong>en</strong> de Bizet, Manon de Mass<strong>en</strong>et,<br />

Mireille ou Faust de Gounod,<br />

Le Trouvère ou La Traviata de Verdi,<br />

Norma de Bellini… mais aussi quelques<br />

«raretés» à découvrir comme<br />

La Princesse Jaune de Saint-Saëns.<br />

Le 15 sept<br />

Opéra de Toulon<br />

04 94 92 70 78<br />

http://www.operadetoulon.fr<br />

un gratuit qui se lit... aussi sur internet !


50<br />

SAISONS<br />

CITÉ MUSIQUE | SMCM | TÉLÉMAQUE | GMEM | MUSICATREIZE | ODÉON<br />

Multidim<strong>en</strong>sionnel<br />

Après l’av<strong>en</strong>ture unique, concert à Marseille du premier <strong>en</strong>semble europé<strong>en</strong> de<br />

musique contemporaine, spécifiquem<strong>en</strong>t adapté aux répertoires d’aujourd’hui<br />

(European Contemporay Orchestra, ou ECO, un reportage est à visionner <strong>en</strong><br />

ligne sur le site www.ecosound.eu) et son retour du Gaudeamus Muziek Week<br />

aux Pays-Bas, et tandis que la construction du Pôle Instrum<strong>en</strong>tal Contemporain<br />

s’accélère à l’Estaque, l’Ensemble Télémaque retrouve le rythme de tournées<br />

qui raviss<strong>en</strong>t petits et grands.<br />

C’est avec La Mort Marraine, production créée <strong>en</strong> 2008 et dont le succès ne se<br />

dém<strong>en</strong>t pas, que dès 8 ans on découvre le conte des Frères Grimm mis <strong>en</strong><br />

musique par Raoul Lay. Poétique et puissante, la texture sonore aux harmonies<br />

inquiétantes, t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t dissonantes, accompagne la comédi<strong>en</strong>ne Julie Cordier<br />

dans un étrange récit aux nombreux degrés de lecture.<br />

J.F.<br />

Le 21 sept à 19h<br />

C<strong>en</strong>tre de Développem<strong>en</strong>t Municipal et Culturel, V<strong>en</strong>elles<br />

Le 25 oct à 9h30 et 14h30<br />

Le Carré, Saint Maxime<br />

04 42 99 12 11<br />

www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />

La Mort Marraine<br />

Livre/CD aux éditions Billaudot<br />

www.billaudot.com<br />

La Mort marraine © Agnès Mellon<br />

La Cité a 20 ans<br />

À la Cité de la Musique, <strong>en</strong> dehors d’une action pédagogique<br />

appréciée depuis longtemps par les Marseillais, on découvre chaque<br />

année de nombreux styles de musique lors de concerts qui se balad<strong>en</strong>t<br />

de l’auditorium de la Place d’Aix à la Villa Magalone du boulevard<br />

Michelet. Au premier trimestre, c’est plutôt le jazz et les musiques du<br />

monde (au s<strong>en</strong>s large) qui sont à l’honneur, <strong>en</strong> particulier lors des 20<br />

ans, qui seront fêtés du 19 au 23 novembre.<br />

Quant au volet classique… on att<strong>en</strong>dra le second trimestre ! La partie<br />

«contemporaine» électroacoustique est d’ordinaire assumée par<br />

l’équipe des Acousmonautes de Lucie Prod’homme et ses<br />

«Foliephonies». La 28 e du nom accueille le compositeur Christian<br />

Eloy (le 10 déc).<br />

J.F.<br />

Cité de la Musique, Marseille<br />

04 91 39 28 28<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

Sept mois<br />

<strong>en</strong> chambre<br />

Quatuor Modigliani © X-D.R.<br />

La SMCM, une des plus anci<strong>en</strong>nes sociétés de Marseille, soigne ses<br />

adhér<strong>en</strong>ts avec une programmation qui a fait de l’exception sa règle.<br />

La formation «quatuor», reine du g<strong>en</strong>re, sera particulièrem<strong>en</strong>t à<br />

l’honneur jusqu’au mois d’avril, qui conclura une saison forte de neuf<br />

concerts. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d le Quatuor Pavel Haas, le Quatuor de Leipzig,<br />

le Quatuor Parisii et le Quatuor Amadeo Modigliani dans des<br />

«must» du répertoire, de Haydn, Mozart à Ravel, Britt<strong>en</strong>, Chostakovitch<br />

et le Marseillais Georges Bœuf. Le Trio George Sand et des duos<br />

clarinette (Paul Meyer) & piano (Eric le Sage), violon (Yossif Ivanov)<br />

& piano (Javier Perianes) complèt<strong>en</strong>t l’affiche. On retrouve avec<br />

bonheur l’<strong>en</strong>fant du pays, Bernard d’Ascoli dans un récital soliste,<br />

virtuose et émouvant, comme il sait les livrer, alliant la couleur<br />

debussyste au cantabile de Chopin. La programmation débute dès le<br />

9 oct par un récital de piano de Francesco Piemontesi qui interprète<br />

des Sonates de Schubert.<br />

J.F.<br />

Société de Musique de Chambre de Marseille<br />

Concerts à 20h (att<strong>en</strong>tion c’était à 20h30 l’an dernier !)<br />

Auditorium de la Faculté de Médecine<br />

Adhésions par correspondance<br />

www.musiquedechambremarseille.org<br />

Espace Culture 04 96 11 04 60


Musica-deuxmille-treize<br />

Créé le 7 octobre au Festival d’Ile de France, dans le cadre d’Odyssée<br />

dans l’espace Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, Odyssée d’Oscar Strasnoy<br />

revi<strong>en</strong>dra au printemps à Marseille et sera repris pour un projet ambitieux<br />

mêlant amateurs et professionnels, chœurs (du territoire régional) et<br />

orchestre. Une av<strong>en</strong>ture qui s’est ouverte <strong>en</strong> 2010 avec Oînos de François<br />

Rossé, Bacchanales d’Alexandros Markéas <strong>en</strong> 2011, et qui se poursuivra<br />

<strong>en</strong> 2013 avec des créations de Zad Moultaka et Jesper Nordin. Ces cinq<br />

compositeurs, représ<strong>en</strong>tant cinq pays différ<strong>en</strong>ts, «particip<strong>en</strong>t à la mise <strong>en</strong><br />

place de leurs œuvres», dont un des aboutissem<strong>en</strong>ts est fixé dans un an<br />

(20 Lieux sur la mer – MP13, sept 2013).<br />

Dans l’att<strong>en</strong>te, on retrouvera <strong>en</strong> novembre l’<strong>en</strong>semble vocal de musique<br />

contemporaine pour trois concerts à la Salle Musicatreize.<br />

Une année 2013 qui sera égalem<strong>en</strong>t consacrée à la mémoire du<br />

compositeur Maurice Ohana pour le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de sa naissance.<br />

J.F<br />

Musicatreize<br />

04 91 00 91 31<br />

www.musicatreize.org<br />

Œuvres<br />

aux commandes<br />

Le Groupe de Musique Expérim<strong>en</strong>tale de Marseille, c<strong>en</strong>tre national<br />

de création musicale, accueillera cette année une pléiade d’artistes,<br />

musici<strong>en</strong>s, compositeurs, plastici<strong>en</strong>s, interprètes <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce, souv<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> rapport avec des commandes d’œuvres liées au projet Marseille<br />

Prov<strong>en</strong>ce 2013.<br />

Pour l’heure, comme chaque année, le Studio de la rue de cassis ouvre ses<br />

portes aux Journées Europé<strong>en</strong>nes du Patrimoine : performances,<br />

atelier découverte, salon d’écoute, salon de projections. Entrée libre !<br />

J.F.<br />

GMEM, Marseille<br />

Journées Europé<strong>en</strong>nes du Patrimoine<br />

Les 15 et 16 sept de 14h à 19h<br />

04 96 20 60 10<br />

www.gmem.org<br />

Les Bouffes<br />

marseillais<br />

La programmation des spectacles d’opérettes à l’Odéon repr<strong>en</strong>dra son<br />

rythme binaire à partir du mois de novembre (deux représ<strong>en</strong>tations les<br />

samedi et dimanche <strong>en</strong> matinée) pour peu que les travaux de rénovation<br />

du théâtre de La Canebière soi<strong>en</strong>t achevés dans les délais… Deux opérabouffes<br />

form<strong>en</strong>t les piliers d’une affiche qui débute par le plus célèbre du<br />

g<strong>en</strong>re : Le Barbier de Séville (<strong>en</strong> Français).<br />

On att<strong>en</strong>d le printemps pour <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre Barbe-Bleue, opus d’Off<strong>en</strong>bach<br />

moins souv<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>té que les fameux Belle Hélène ou Orphée aux<br />

Enfers… Au fil de l’année, on revit des succès indémodables de Francis<br />

Lopez avec Quatre jours à Paris et Le Chanteur de Mexico, on rêve aux<br />

trois temps de Valses de Vi<strong>en</strong>ne de Johann Strauss, on rit au spectacle<br />

des C<strong>en</strong>t vierges de Charles Lecocq, et on découvre une madeleine<br />

marseillaise signée Raoul Moretti il y a 120 ans : Un soir de réveillon.<br />

J.F.<br />

Théâtre de l’Odéon Marseille<br />

04 96 12 52 70<br />

www.marseille.fr


52 SAISONS TOULON | CARRY | ARLES<br />

Classiques toulonnais<br />

Le Festival hivernal de Toulon, intitulé «Les Classiques»,<br />

pr<strong>en</strong>d ses quartiers au Palais Neptune de<br />

novembre à avril. Quatre concerts pour quatre<br />

émin<strong>en</strong>ts pianistes ! Fer<strong>en</strong>c Vizi dialogue avec<br />

l’Orchestre Philharmonique de Târgu-Mures<br />

(Roumanie) dirigé par Laur<strong>en</strong>t Brack, David Fray<br />

avec l’Orchestre Régional de Cannes PACA, tandis<br />

qu’<strong>en</strong> solo on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d Alexandre Tharaud et<br />

Giovanni Bellucci.<br />

Arles <strong>en</strong> musique<br />

La saison musicale débute au Méjan<br />

avec Vanessa Wagner au piano qui<br />

joue des Etudes de Pascal Dusapin à<br />

l’occasion de la sortie d’un livre-disque<br />

aux Editions Actes Sud (le 30 sept à<br />

11h). Suiv<strong>en</strong>t une quinzaine de concerts,<br />

ponctués par les traditionnels Semaine<br />

Sainte et Jazz in Arles, et leur<br />

chapelets d’artistes : le Quatuor<br />

Ysaye, l’Orchestre de Cannes, François-Xavier<br />

Roth et l’Ensemble les<br />

Siècles, le baryton Laur<strong>en</strong>t Naouri,<br />

«Hors les murs», on découvre Françoise Atlan au<br />

Théâtre Liberté (voir p 52), le Chœur de chambre<br />

de l’Oural à l’Eglise St-Jean Bosco et l’Ensemble<br />

Polychronie au Collège La Marquisane.<br />

J.F.<br />

Musique de Toulon<br />

04 94 93 <strong>55</strong> 45<br />

www.festivalmusiquetoulon.com<br />

Concerto Italiano ou le Concert<br />

Spirituel d’Hervé Niquet, les pianistes<br />

Georges Pludermacher, Mikhail<br />

Rudy… de la musique de chambre à la<br />

symphonie classique… de Monteverdi<br />

à la création d’aujourd’hui.<br />

J.F.<br />

Le Méjan, Arles<br />

04 90 49 56 78<br />

www.lemejan.com<br />

Six concerts pour les Mom<strong>en</strong>ts Musicaux<br />

de Carry ! Avec des têtes<br />

d’affiches, comme l’Ensemble toulonnais<br />

Des Equilibres <strong>en</strong> trio avec<br />

Agnès Pyka au violon, le formidable<br />

pianiste Bernard d’Ascoli, Jean-Louis<br />

Beaumadier et son piccolo magique<br />

dans Vivaldi avec Le Concert Buffardin…<br />

Et l’Arg<strong>en</strong>tine des guitaristes<br />

Raul Maldonado (chant) & Christian<br />

de Chabot, un duo original alto (Pierre-H<strong>en</strong>ri<br />

Xuereb) et guitare (Philippe<br />

Azoulay) ou Romano Pallottiniau piano.<br />

J.F.<br />

Mom<strong>en</strong>ts Musicaux,<br />

Carry-le-Rouet<br />

04 42 44 64 01<br />

www.mom<strong>en</strong>ts-musicaux-de-carry.fr<br />

RetrouveZ toutes nos critiques sur notre site,<br />

mis à jour quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t<br />

www.journalzibeline.fr<br />

Orchestre Philharmonique de Targu Mures © Claus Langer<br />

Vanessa Wagner © Balazs Borocz - Pilvax Studio<br />

Côte bleue<br />

un gratuit qui se lit... aussi <strong>en</strong> ligne !


AU PROGRAMME<br />

54<br />

MUSIQUE<br />

Orgue et C°<br />

Le Festival d’Orgue de Roquevaire se poursuit<br />

jusqu’à la mi-octobre. Encore une demi-douzaine<br />

de récitals pour <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre le grand instrum<strong>en</strong>t de<br />

Cochereau ! Sa console se déplace à même le sol,<br />

dans l’<strong>en</strong>trée de la nef, ce qui permet au public de<br />

voir l’interprète, son/ses assistants, s’activer sur les<br />

cinq claviers et les multiples jeux : <strong>en</strong> solo Yuka<br />

Ishimamuri (29 sept à 21h), mais aussi <strong>en</strong> dialogue<br />

instrum<strong>en</strong>tal ou vocal : l’Ensemble Mandolissimo<br />

(15 sept à 21h), les chanteurs du CNIPAL (23 sept<br />

à 17h), le saxophone de Joël Versavaud (7 oct à<br />

17h), le galoubet-tambourin d’André Gabriel (12<br />

oct à 21h) et les étonnants cors des Alpes des<br />

Briançonneurs (14 oct à 17h)<br />

Messes du festival, les 9 sept et 14 oct à 10h45<br />

16 ème Festival International d’Orgue.<br />

Jusqu’au 14 oct.<br />

Église St-Vinc<strong>en</strong>t, Roquevaire<br />

A.G.O.R. 04 42 04 05 33<br />

www.orgue-roquevaire.fr<br />

Joel Versavaud © Alexandre Chevillard<br />

Dowland<br />

Florilèges de Songs par l’<strong>en</strong>semble Baroques-Graffiti<br />

: Eléonora de la Peña (soprano), Anne-Garance<br />

Fabre dit Garrus (violoncelle) et Jean-Paul Serra<br />

(clavecin).<br />

MARSEILLE. Le 14 sept à 18h. Urban Gallery<br />

09 51 16 69 59 www.baroquesgraffiti.com/<br />

Nathalie Manfrino<br />

La soprano ouvre la saison dès la mi-septembre et<br />

donne un récital lyrique à l’occasion du Concertanniversaire<br />

de l’inauguration de l’Opéra <strong>en</strong> 1862.<br />

En compagnie de l’Orchestre Symphonique et du<br />

Chœur de l’Opéra de Toulon elle chante des<br />

grands classiques (voir p 49).<br />

TOULON. Le 15 septembre à 20h. Opéra<br />

04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr<br />

Comptoir de la Mode<br />

Laura Caravello et Fabi<strong>en</strong>ne Pratali, voix et piano<br />

dans Beethov<strong>en</strong> (16 sept à 17h30). Piano à quatre<br />

mains : Pascale Duponchel & Patrick Fouque dans<br />

Schumann, Schubert… (30 sept à 17h30).<br />

MARSEILLE. 138 rue Breteuil. 06 14 31 59 <strong>55</strong><br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

Jean-Françaix<br />

Jean Francaix © X-D.R.<br />

Le Français Jean-Françaix, dont on célèbre <strong>en</strong> 2012<br />

le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la naissance, est à l’honneur à<br />

l’Orchestre Philharmonique de Marseille. Thomas<br />

Rösner dirige sa Symphonie <strong>en</strong> sol majeur. Avec<br />

Alain G<strong>en</strong>g (clarinette) et Stéphane Coutable<br />

(basson), il interprète Richard Strauss : Duo<br />

concertant avec orchestre à cordes avant la 2 e<br />

Symphonie de Beethov<strong>en</strong>.<br />

MARSEILLE. Le 16 sept à 17h.<br />

Auditorium du Pharo<br />

04 91 <strong>55</strong> 11 10<br />

http://opera.marseille.fr<br />

Gould/M<strong>en</strong>uhin<br />

Du théâtre certes, mais où la musique est reine ! Où<br />

le comédi<strong>en</strong> Charles Berling et le violoniste Ami<br />

Flammer recré<strong>en</strong>t les débats <strong>en</strong>tre deux interprètes<br />

de génie, aux conceptions artistiques différ<strong>en</strong>tes :<br />

du rapport au public à celui des œuvres (voir p 41) !<br />

TOULON. Du 20 au 23 sept. Théâtre Liberté<br />

04 98 00 56 76<br />

http://www.theatre-liberte.fr<br />

Johann Khunau<br />

Sonates bibliques par l’<strong>en</strong>semble Baroques-<br />

Graffiti : Anne Lévy (comédi<strong>en</strong>ne) et Jean-Paul<br />

Serra (orgue et clavecin).<br />

MARTIGUES. Les 21 et 28 sept à 20h30.<br />

Eglise de la Madeleine<br />

09 51 16 69 59 http://www.baroquesgraffiti.com/<br />

«Gratia pl<strong>en</strong>a»<br />

Le groupe vocal Les Voix animées chante la figure<br />

mariale chez Dufay, Ockeghem, Desprez… et une<br />

création contemporaine de Karol Beffa.<br />

TOULON. Le 22 sept à 20h30.<br />

Eglise de l’Immaculée Conception<br />

LE THORONET. Le 23 sept à 18h45. Abbaye<br />

06 51 63 51 65<br />

www.lesvoixanimées.com<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

«L’Heure Exquise»<br />

Création de la Troupe Lyrique Méditerrané<strong>en</strong>ne,<br />

«L’Heure Exquise», un florilège «déjanté» d’airs<br />

d’opéras et d’opérettes, mis <strong>en</strong> scène autour de<br />

l’histoire de «trois amis voleurs, mais g<strong>en</strong>tlem<strong>en</strong>»<br />

qui s’invit<strong>en</strong>t chez le marquis Orlovski pour commettre<br />

leurs larcins… et séduire des belles !<br />

ST-CHAMAS. Le 23 sept à 15h. Salle municipale<br />

06 60 36 99 09 www.troupe-lyrique.com<br />

Les Noces de Figaro<br />

L’opéra de Mozart, mis <strong>en</strong> scène par Jean-Paul<br />

Scarpita. Une nouvelle production de l’Opéra<br />

National de Montpellier.<br />

NÎMES. Le 27 sept à 20h. Théâtre<br />

04 66 36 65 10<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

Campra l’Aixois<br />

Concert d’ouverture de 15 e saison des Festes<br />

d’Orphée : Guy Laur<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>te Campra côté<br />

théâtre, des œuvres du maître aixois pour la scène.<br />

Préparation à la manifestation : confér<strong>en</strong>ce illustrée<br />

(le 25 sept à 18h30, Espace Forbin).<br />

AIX. Le 29 sept à 20h30 Jeu de Paume<br />

08 2013 2013 et 04 42 99 37 11<br />

www.orphee.org<br />

Signature du dernier CD<br />

Les Maîtres Baroques de Prov<strong>en</strong>ce Vol IV<br />

le 6 oct de 10h à 13h<br />

Librairie Le Blason<br />

Choeur des Festes d'Orphée © Les Festes d'Orphée - 2009<br />

Vanessa Wagner<br />

La pianiste ouvre la saison musicale arlési<strong>en</strong>ne du<br />

Méjan. Elle joue des Etudes de Pascal Dusapin à<br />

l’occasion de la sortie d’un livre-disque aux Editions<br />

Actes Sud<br />

ARLES. Le 30 sept à 11h. Le Méjan<br />

04 90 49 56 78 http://www.lemejan.com<br />

Carm<strong>en</strong><br />

Le chef-d’œuvre de Bizet <strong>en</strong> ouverture lyrique de<br />

l’Opéra de Marseille (p 48) avec Giuseppina Spunti,<br />

Luca Lombardo, Jean-François Lapointe dans<br />

une mise <strong>en</strong> scène de Nicolas Joël sous la direction<br />

de Nader Abbassi.<br />

MARSEILLE. Carm<strong>en</strong>, du 4 au 14 oct<br />

(5 représ<strong>en</strong>tations). Opéra<br />

04 91 <strong>55</strong> 11 10 http://opera.marseille.fr


Mère Méditerranée<br />

En coréalisation avec le Festival de Musique de<br />

Toulon, le Théâtre Liberté accueille la chanteuse<br />

Françoise Atlan, fille du midi élevée au chant<br />

classique, arabo-andalou, séfarade… Avec obstination,<br />

elle parcourt la Méditerranée musicale <strong>en</strong><br />

espérant transmettre sa vision historique d’un temps<br />

où, dans le sud de l’Espagne, musulmans, chréti<strong>en</strong>s<br />

et juifs vivai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> harmonie.<br />

Accompagnée par un orchestre v<strong>en</strong>u de Fès, dirigé<br />

par le violoniste Mohamed Briouel, elle fonde une<br />

alchimie toute de s<strong>en</strong>sibilité et de spiritualité.<br />

TOULON. Le 5 oct à 20h30. Théâtre Liberté<br />

04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr<br />

04 94 93 <strong>55</strong> 45 www.festivalmusiquetoulon.com<br />

Francoise Atlan © X-D.R.<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

Le souffle de vie…<br />

Du beau monde des musiques du monde : sept<br />

<strong>en</strong>sembles chant<strong>en</strong>t et jou<strong>en</strong>t des musiques aux<br />

acc<strong>en</strong>ts qui se ressembl<strong>en</strong>t : le quatuor Balkanes,<br />

les <strong>en</strong>sembles Hazineler, Jubal, Mekdad Sehili,<br />

Nawa Athar, Françoise Atlan (voir ci-contre)…<br />

feront résonner les acc<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s et les temps<br />

spirituels bulgare, palestini<strong>en</strong>, tunisi<strong>en</strong>, turc ou<br />

corse. Précisions des dates et des lieux à v<strong>en</strong>ir !<br />

PROVENCE. Chants sacrés <strong>en</strong> Méditerranée.<br />

21e Quatuor Balkanes © Opus 31<br />

édition du 5 au 28 oct<br />

www.ecume.org 04 91 91 41 41<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

MUSIQUE <strong>55</strong><br />

Francesco Piemontesi<br />

Le pianiste débute à la Société de Musique de<br />

Chambre de Marseille avec des Sonates de Schubert.<br />

MARSEILLE. Le 9 oct à 20h.<br />

Auditorium de la Faculté de Médecine<br />

www.musiquedechambremarseille.org<br />

ou Espace Culture 04 96 11 04 60<br />

Trio slovaque<br />

Des voix montantes pour un récital lyrique<br />

d’<strong>en</strong>vergure : Pavol Breslik (ténor), Martina Masakyrova<br />

(soprano), Terézia Kruzliakova (mezzo) et<br />

Robert Pechanec au piano dans Moussorgski,<br />

Tchaïkovski, Donizetti et Off<strong>en</strong>bach.<br />

MARSEILLE. Le 11 oct à 21h. Théâtre Toursky<br />

www.toursky.org - 0820 300 033<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

56<br />

MUSIQUE<br />

MARSATAC | ÉMOUVANTES<br />

Double atac<br />

on the docks<br />

L’association Orane agrandit sa famille et propose<br />

cette année une double session Marsatac<br />

La première partie de l’assaut musical se ti<strong>en</strong>dra à<br />

Nîmes, du 20 au 22 sept dans la nouvelle scène de<br />

musiques actuelles La Paloma ; la seconde à<br />

Marseille, du 27 au 29 sept au Dock des Suds<br />

retrouvé. Que ce soit du côté du très bel<br />

équipem<strong>en</strong>t Nîmois ou dans la cité phocé<strong>en</strong>ne, pas<br />

de jaloux, la déflagration sonore est assurée. Fidèle<br />

à son id<strong>en</strong>tité, Orane a soigné la programmation.<br />

De la tête d’affiche internationale à la pépite<br />

méconnue, plus de 60 formations artistiques<br />

dynamiteront les codes de la musique actuelle pour<br />

un brassage sonore de haut vol.<br />

Du côté des grosses pointures, Pos et Dave, du<br />

mythique trio hip-hop De La Soul seront sur scène<br />

avec leur nouveau projet First Serve. James Murhy<br />

(fondateur du LCD soundsystem) proposera un dj<br />

set et aura fort à faire pour rivaliser avec les deux<br />

frères belges 2manyDJS (créateurs du Radio<br />

Soulwax), réputés pour <strong>en</strong>flammer le dancefloor.<br />

Le sorcier anglais James Hold<strong>en</strong> sera là lui aussi<br />

pour emm<strong>en</strong>er le public au bout de la nuit avec un<br />

son hypnotique, à mi-chemin <strong>en</strong>tre la techno et la<br />

transe. Les amateurs de pop et de rock ne seront<br />

pas <strong>en</strong> reste avec, <strong>en</strong>tre autres, les Parisi<strong>en</strong>s de<br />

Stuck in The Sound qui vi<strong>en</strong>dront déf<strong>en</strong>dre leur<br />

dernier album Pursuit à coups de guitares sauvages,<br />

ou <strong>en</strong>core les belges, plus pop, de BRNS.<br />

Les champions du monde DMC (championnat<br />

internationale de dj) seront aussi de la partie avec<br />

le japonais K<strong>en</strong>taro et la quatuor français C2C.<br />

Pas convaincu ? La 14 e édition du Marsatac c’est<br />

aussi le groove s<strong>en</strong>suel, <strong>en</strong>tre soul et hip-hop, des<br />

danois de Dafuniks, la fusion électro-rap des<br />

anglais de Foreign beggars, la funk futuriste du<br />

français Breakbot, les basses bi<strong>en</strong> lourdes de<br />

Mouvem<strong>en</strong>ts sonores<br />

À l’heure où tout passe par l’image,<br />

le label phocé<strong>en</strong> émouvance<br />

s’interroge sur les différ<strong>en</strong>tes façons<br />

de voir la musique, avec un nouveau<br />

festival, les émouvantes<br />

Créé il y a 18 ans, la maison de disque du contrebassiste<br />

et compositeur Claude Tchamitchian<br />

(directeur artistique du festival) est dev<strong>en</strong>ue<br />

depuis une véritable maison de production. Elle<br />

crée et diffuse des concerts (jazz, musiques improvisées,<br />

ethniques...) ainsi que des spectacles où la<br />

musique r<strong>en</strong>contre d’autres disciplines artistiques.<br />

P<strong>en</strong>dant quatre soirées, émouvance veut inviter à<br />

découvrir son travail, ses explorations, son univers.<br />

Une confér<strong>en</strong>ce animée par Anne Moutaron et<br />

Claude Tchamitchian à la bibliothèque départem<strong>en</strong>tale<br />

donnera le coup d’<strong>en</strong>voi de cette première<br />

édition. Le fondateur d’émouvance pr<strong>en</strong>dra <strong>en</strong>suite<br />

la contrebasse pour un concert solo. Le l<strong>en</strong>demain,<br />

le violoncelliste tout terrain Vinc<strong>en</strong>t Courtois fera<br />

Delasoul © X-D.R<br />

Skream, l’ovni aixois Mekanik Kantatik, le duo<br />

californi<strong>en</strong> survitaminé Electric Guest...<br />

L’édition 2013 marque égalem<strong>en</strong>t le retour du<br />

projet Mix Up ou le métissage <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tes<br />

cultures musicales. Après Bamako (<strong>en</strong> 2008) et<br />

Beyrouth (<strong>en</strong> 2010), Marsatac prés<strong>en</strong>te cette année<br />

Mix Up Maroc. Le trio marseillais électro-rock<br />

Nasser s’associe au maître gnawa Hassan Boussou<br />

et au Mc marocain Komy. En découle un son<br />

hybride où se crois<strong>en</strong>t musique ancestrale et<br />

actuelle, instrum<strong>en</strong>ts traditionnels et machines :<br />

de même et prés<strong>en</strong>tera son Imprévu.<br />

Les escales suivantes offriront aux spectateurs des<br />

r<strong>en</strong>contres inatt<strong>en</strong>dues, des mariages contre-nature,<br />

plusieurs points de vue d’un imaginaire sonore.<br />

Transfiguration avec Guillaume Roy (alto)<br />

et Olivier de Sagazan (humanimalite) © X-D.R<br />

Mekanikkantatik © X-D.R<br />

une passerelle <strong>en</strong>tre électro, rap et gnawa.<br />

Comme <strong>en</strong> 2011, Marsatac se joint à Aires Libres<br />

pour la clôture du festival <strong>en</strong> plein air, le 30 sept<br />

au Parc Longchamp. Des ateliers pour petits et<br />

grands, des découvertes musicales, des<br />

r<strong>en</strong>contres... Un événem<strong>en</strong>t gratuit pour finir <strong>en</strong><br />

beauté ce grand week-<strong>en</strong>d festif et culturel.<br />

L’année dernière, Marsatac s’est joué à guichet<br />

fermé et a réuni 30 000 spectateurs, p<strong>en</strong>sez à<br />

réserver vos places.<br />

KEVIN DERVEAUX<br />

Marsatac<br />

du 20 au 22 sept<br />

Paloma, Nîmes<br />

du 27 au 29 sept<br />

Dock des Suds, Marseille<br />

www.marsatac.com<br />

Aires Libres<br />

le 30 sept<br />

Parc Longchamp, Marseille<br />

http://aireslibres.wordpress.com<br />

Entre autres, le spectacle Lumières d’Etchmiadzine<br />

où se crois<strong>en</strong>t théâtre, musique et jeu d’éclairage.<br />

Un voyage poétique illuminé qui s’inspire de l’Arménie<br />

(sa lumière, sa musique). Ou <strong>en</strong>core le duo<br />

Michael Nick (compositeur et violoniste) et Yasmine<br />

Hugonnet (danseuse et vidéaste), alias Sliding<br />

Matters, qui explore les relations <strong>en</strong>tre le son,<br />

l’image et le mouvem<strong>en</strong>t.<br />

À noter la clôture du Quatuor IXI : depuis 1994, la<br />

formation explore les musiques improvisées et multiplie<br />

les collaborations prestigieuses (Louis Sclavis,<br />

les frères Moutin) proposant sur scène une composition<br />

spontanée où s’estompe la frontière <strong>en</strong>tre<br />

l’écrit et l’impro.<br />

KEVIN DERVEAUX<br />

Les émouvantes<br />

du 17 au 20 oct<br />

La Friche<br />

04 91 64 30 47<br />

www.lesemouvantes.com


Pléthore de jazz !<br />

Pas moins de 31 concerts sont programmés<br />

dans le cadre de la 7ème<br />

édition de Jazz sur la ville ! Ce<br />

collectif atypique veut mettre tout<br />

Marseille à l’heure du jazz. L’organisation<br />

de la communication est<br />

tournante, et c’est la Cité de la Musique<br />

et La Mesón qui offici<strong>en</strong>t pour<br />

cette année. Mais du 4 au 26 oct,<br />

tous les lieux de musiques actuelles<br />

accueilleront une grande diversité de<br />

formations musicales représ<strong>en</strong>tatives<br />

de la création jazzistique. Qui aujourd’hui<br />

regarde sans hésiter vers toutes<br />

les musiques du monde, le rock,<br />

l’électro, le hard, voire la musique<br />

classique et la chanson.<br />

Les artistes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ainsi du monde<br />

<strong>en</strong>tier, Afrique et Amérique latine<br />

compris, beaucoup de ceux d’ici ont<br />

été formés à l’IMFP de Salon et on<br />

constate toujours la même abs<strong>en</strong>ce<br />

de femmes, <strong>en</strong> dehors de quelques chanteuses…<br />

(détail de l’ag<strong>en</strong>da page<br />

suivante).<br />

Il n’y aura pas que des concerts au<br />

m<strong>en</strong>u : deux expositions sont à dé-<br />

ZIK ZAK | CHANSON FRANÇAISE | JAZZ SUR LA VILLE<br />

R<strong>en</strong>trée sonore sous le viaduc<br />

Les vacances sont finies. L’été s’échappe doucem<strong>en</strong>t et la<br />

morosité vous rattrape... Pas de panique, Zik Zac est là pour<br />

égayer la r<strong>en</strong>trée. Le festival de musique métisse organisé<br />

par La Fonderie vous donne r<strong>en</strong>dez-vous les 21 et 22 sept<br />

au pied du viaduc de l’Arc de Meyran (site du Vide-Gr<strong>en</strong>iers<br />

du Soleil) à Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce.<br />

Avec une programmation hétéroclite et festive, la quinzième<br />

édition du Zik Zac propose un év<strong>en</strong>tail des «musiques<br />

actuelles du monde».<br />

Outre les têtes d’affiches (Zebda, Le Peuple de l’Herbe)<br />

et les découvertes (Boogie Ballagan, Slow Joe and the<br />

Ginger Accid<strong>en</strong>t, La Seconde Méthode), La Fonderie propose<br />

une sélection haut de gamme d’artistes régionaux.<br />

Le marseillais Gari Greu, membre du Massilia Sound System<br />

et de Oai star sera prés<strong>en</strong>t le 21 avec sa palette <strong>en</strong>soleillée<br />

de chansons folks populaires teintées de musique du<br />

monde. Toujours le v<strong>en</strong>dredi, Zik Zac accueillera Deluxe,<br />

un groupe qui associe <strong>en</strong> live instrum<strong>en</strong>ts et machines.<br />

Slow Joe and the Ginger Accid<strong>en</strong>t © X-D.R<br />

couvrir. Binho, artiste brésili<strong>en</strong>,<br />

montrera son interprétation de la<br />

ville et du jazz au Cri du Port et au<br />

Parvis des Arts du 4 oct au 4 nov<br />

(vernissage le 4 oct). Objectifs Jazz<br />

exposera des photographies de<br />

L'Imprévu, Vinc<strong>en</strong>t Courtois © X-D.R<br />

concerts sous forme de diptyque, de<br />

McYavell et Pirlouiiiit, tous deux<br />

chroniqueurs à LiveInMarseille avec<br />

un sujet commun vu par deux s<strong>en</strong>sibilités<br />

distinctes. C’est dans le hall de<br />

la Cité de la Musique et dans divers<br />

lieux qui particip<strong>en</strong>t à cette manifestation<br />

du 4 au 26 oct (vernissage le<br />

15 oct).<br />

Une confér<strong>en</strong>ce-débat (10 oct) prés<strong>en</strong>tera<br />

le livre de Michel Samson et<br />

Gilles Suzanne, À fond de Cale 1917-<br />

2011 un siècle de jazz à Marseille des<br />

éditions WildProject dirigées par Baptiste<br />

Lanaspèze, à la BMVR L’Alcazar à<br />

17h. Une confér<strong>en</strong>ce-concert avec<br />

Riccardo Del Fra, L’histoire de la contrebasse<br />

dans le Jazz (19 oct), embrasera<br />

L’Éoli<strong>en</strong>ne. Le film Michel Petrucciani<br />

de Michael Radford (19 oct) sera<br />

projeté à L’Alhambra.<br />

DAN WARZY<br />

Jazz sur la ville<br />

Du 4 au 26 oct<br />

Divers lieux, Marseille<br />

www.jazzsurlaville.com<br />

Ce quintet aixois explore tous les aspects de la musique<br />

afro-américaine (jazz, soul, funk…) assaisonnée d’une<br />

touche d’électro et offre au public une prestation explosive.<br />

Le l<strong>en</strong>demain, les deux sœurs jumelles aixoises d’Isaya<br />

prés<strong>en</strong>teront leur folk intimiste et émouvant, porté par<br />

leurs voix s<strong>en</strong>suelles. Le programme du samedi prévoit<br />

aussi les niçois <strong>en</strong>c<strong>en</strong>sés par la critique d’Hyph<strong>en</strong> Hyph<strong>en</strong>.<br />

La musique de ce quatuor mélange la pop, le rock et<br />

l’électro et offre un son euphorisant qui invite à la danse.<br />

Enfin, une dernière pépite locale sera servie sur le plateau<br />

du samedi : BATpointG, le projet solo de l’accordéoniste<br />

des Grosses Papilles Baptiste Giuliano. L’auteur compositeur<br />

interprète de Toulon jongle avec les mots et emmène<br />

son instrum<strong>en</strong>t là où on ne l’att<strong>en</strong>d pas, un son qu’il qualifie<br />

de «chanson hip-hop accordéon».<br />

Une bonne dose de reggae roots est égalem<strong>en</strong>t prévue le<br />

même soir avec le tal<strong>en</strong>tueux Sebastian Sturm.<br />

Tout au long du festival, Ka Divers propose un espace dédié<br />

aux arts visuels avec, <strong>en</strong>tre autres,<br />

des projections de street-art sur écran<br />

géant et des mètres de toile t<strong>en</strong>dues<br />

pour de la peinture <strong>en</strong> «live».<br />

L’onde du festival se propage jusqu’au<br />

5 oct à Seconde Nature (à Aix) avec<br />

Zik Zac la Réplik. Une dernière soirée<br />

de vibration sonore où sont programmés<br />

MC2 et Stereobox.<br />

Malgré une augm<strong>en</strong>tation, les prix<br />

rest<strong>en</strong>t accessibles avec des tarifs<br />

pour les chômeurs et les étudiants.<br />

KEVIN DERVEAUX<br />

Festival Zik Zak<br />

21 et 22 sept<br />

Av<strong>en</strong>ue de L’Arc de Meyran, Aix<br />

04 42 63 10 11<br />

www.zikzac.fr<br />

MUSIQUE 57<br />

10 ans déjà !<br />

10 ème édition déjà pour le Festival de<br />

la chanson française et toujours la<br />

même <strong>en</strong>vie de partager, d’inviter des<br />

artistes qui <strong>en</strong> sont à leurs premières<br />

armes et d’autres <strong>en</strong>core, reconnus ou<br />

savoureuses découvertes du festival…<br />

Cette année r<strong>en</strong>d hommage à<br />

Serge Reggiani qui avait inspiré la<br />

manifestation, aux côtés de Patricia<br />

Pélissié. Le 5 oct la fille du chanteur,<br />

Karine Reggiani, interprétera des<br />

chansons de son père.<br />

L’amour des mots, du s<strong>en</strong>s du texte,<br />

guide les choix, les <strong>en</strong>vies. Pour les<br />

ateliers d’écriture de chansons, Claude<br />

Lemesle vi<strong>en</strong>dra les 3 et 4 oct<br />

animer des masters class pour Stylomaniaques<br />

qui se livreront à des<br />

exercices de style <strong>en</strong> direct et <strong>en</strong><br />

public.<br />

La programmation permettra de retrouver<br />

Yves Jamait, Les Fatals<br />

Picards, Vis à Vie ou Carm<strong>en</strong> Maria<br />

Vega <strong>en</strong>tre autres, ou les groupes aux<br />

noms prometteurs, Laids Crétins des<br />

Alpes, Hum… Un spectacle pour <strong>en</strong>fants,<br />

La forêt des chats, par Croch et<br />

Tryolé, du jazz avec le Juli<strong>en</strong> Baudry<br />

Quartet… Le territoire s’ét<strong>en</strong>d, Puy<br />

Sainte Réparade ouvre ses portes au<br />

Festival, une nouvelle petite salle au<br />

c<strong>en</strong>tre d’Aix, Le Flibustier s’ajoute<br />

au Théâtre de la Fontaine d’Arg<strong>en</strong>t,<br />

Théâtre et Chansons, la Cave d’Yves…<br />

Le Bois de L’Aune reste le point<br />

d’ancrage fidèle, et des navettes<br />

gratuites permett<strong>en</strong>t aux citadins de<br />

se r<strong>en</strong>dre aux spectacles éloignés.<br />

M.C.<br />

Festival de Chanson Française<br />

Aix, Pays d’Aix<br />

Du 28 sept au 5 oct<br />

www.festival-chanson-francaise.com<br />

AU PROGRAMME<br />

Art M<strong>en</strong>go © Frank Loriou


AU PROGRAMME<br />

58<br />

MUSIQUE<br />

AIX<br />

Pasino : Patrick Fiori (4/10), Joe Jackson (24/10)<br />

04 42 59 69 00<br />

www.casinoaix.com<br />

Théâtre et Chansons : Soirées Cabaret avec<br />

Chanson Indigo (21 au 23/9)<br />

04 42 27 37 39<br />

www.theatre-et-chansons.com<br />

ARLES<br />

Cargo de nuit : Sefarat Al Khafaâ (28/9), Bernard<br />

Allison (4/10), Tom McRae (10/10), Electric Empire<br />

(12/10), Louis Winsberg Trio (13/10)<br />

04 90 49 <strong>55</strong> 99<br />

www.cargod<strong>en</strong>uit.com<br />

AUBAGNE<br />

Escale : Grand Corps Malade + Jehro (22/9), Fr<strong>en</strong>ch<br />

Project Group (18/10), Yoanna + 5 av<strong>en</strong>ues (20/10)<br />

04 42 18 17 18<br />

www.mjcaubagne.fr<br />

Comoedia : Juan Carmona & Larry Coryell (6/10),<br />

Chants sacrés <strong>en</strong> Méditerranée (14/10), Carm<strong>en</strong><br />

Maria Vega (20/10)<br />

04 42 18 19 88<br />

www.aubagne.fr<br />

AVIGNON<br />

AJMI-La Manut<strong>en</strong>tion et Cour du Théâtre des<br />

Doms : Apéro-Jazz Pascal Mohy trio (16 au 19/9)<br />

Jam-Session #1 (18/10) Carlos Bica Trio Azul (20/10)<br />

04 90 86 08 61<br />

www.jazzalajmi.com<br />

Passagers du Zinc : Soirée avignonnaise avec<br />

Nopse + Les Tritons Maltés + Agatha Cruz + Macabre<br />

Cérémonie (21/9), Apéro concert avec Madjahpol<br />

(27/9), K<strong>en</strong>y Arkana (28/9), Hugo Kant + Z<strong>en</strong>zile<br />

(5/10), Zombie Zombie + Dj Oil (6/10), 1995 + 100-<br />

16 l’Equipe (11/10), Popa Chubby (15/10)<br />

04 90 89 45 49<br />

www.passagersduzinc.com<br />

BERRE L’ETANG<br />

Forum de Berre : Chloé Lacan + Mardjane<br />

Chemirani (19/10)<br />

04 42 10 23 60<br />

www.forumdeberre.com<br />

BRIANÇON<br />

Théâtre du Briançonnais : Quand m’embrasserastu<br />

de Claude Brozzoni (19/10)<br />

04 92 25 52 42<br />

www.theatre-du-brianconnais.eu<br />

CAVAILLON<br />

Scène Nationale : Missa Gotica de l’Ensemble<br />

Organum à la Cathédrale (18/10)<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

CHÂTEAU-ARNOUX<br />

Théâtre Durance : Gregory Porter (18/10)<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

CHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNE<br />

Akwaba : Les Repères énigmatiques (21/9), Body<br />

Head avec Kim Gordon et Bill Nace + Das Simple<br />

(23/9), Mekanik Kantatik (27/9), Oliver Deutschmann<br />

(6/10), La Fanfare du Belgistan (13/10)<br />

04 90 22 <strong>55</strong> 54<br />

www.akwaba.coop<br />

CORRENS<br />

Le Chantier : Equinòxis 4.2, r<strong>en</strong>contres autour du<br />

chant traditionnel avec Article 9 & Le Chant du Voisin<br />

(22 et 23/9)<br />

04 94 59 56 49<br />

www.le-chantier.com<br />

DIGNE<br />

C<strong>en</strong>tre culturel R<strong>en</strong>é Char : Chloé Lacan (6/10),<br />

Ensemble Mekdad Sehili (12/10)<br />

04 92 30 87 10<br />

www.sortiradigne.fr<br />

DRAGUIGNAN<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie : Une nuit balinaise (13/10)<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

GAP<br />

La Passerelle : Melingo (12/10)<br />

04 92 52 52 52<br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

GRANS<br />

Espace Robert Hossein : Le P’tit bal perdu (14/9)<br />

04 90 <strong>55</strong> 71 53<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

HYÈRES<br />

Théâtre D<strong>en</strong>is : Z<strong>en</strong>zoo (21/9), Daniel Darc +<br />

Rachida Brakni (5/10)<br />

04 94 35 38 64<br />

ISTRES<br />

L’Usine : Stupeflip (12/10), Aqme + Sidilars<strong>en</strong> (19/10)<br />

04 42 56 02 21<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

LAMBESC<br />

Salle Sévigné : Showcase Cercle de Midi à 15h avec<br />

Mardjane Chemirani et Sebati<strong>en</strong> Lanza (13/9)<br />

04 42 17 00 62<br />

LA GARDE<br />

Salle Mussou : Festival le Cri du Rocher avec<br />

Martins + Ze Gran Zeft + Black Moth Cult + Nemesys<br />

(4/10), Chainsaw Billies + Isaya + Loustic + Mme<br />

Oleson (5/10), Hannah + Djiel + Phyltre + Avis de<br />

Bâtard (6/10)<br />

05 90 03 73 05<br />

www.lafissureprod.fr<br />

La SEYNE sur MER<br />

Parc Fernand Braudel-Les Sablettes : Jazz Code<br />

+ Maritorne (23/9)<br />

06 12 63 38 <strong>55</strong><br />

www.besartfestival.com<br />

C<strong>en</strong>tre d’Art Le Bosphore : Marie Swing (30/9)<br />

06 19 42 15 51<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

Fort Napoléon : La Pe a de Bayamo + Trio Ca a<br />

Santa (30/9), Art-Bop / Frédéric Borey 4tet (5/10),<br />

Marcel Sabiani invite Eric Lelann (12/10), Chansons<br />

Françaises (26/10)<br />

06 28 90 24 76<br />

www.bayamo.fr<br />

LE THOR<br />

Sonograf’ : Avignon Blues Festival avec K<strong>en</strong>ny Blues<br />

Boss Wayne, salle B<strong>en</strong>oit XII (28/9), Malted Milk<br />

(12/10)<br />

04 90 02 13 30<br />

www.lesonograf.fr<br />

MARSEILLE<br />

Bar de la Plaine : Bal Inouï (15/9)<br />

04 91 47 50 18<br />

Cabaret Aléatoire : Anathema (16/10)<br />

04 95 04 95 09<br />

www.cabaret-aleatoire.com<br />

Cité de la Musique : Bu<strong>en</strong>a Sombra (9/10), Layka<br />

(12/10), Nuit égypti<strong>en</strong>ne du Tarab (13/10)<br />

04 91 39 28 60<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

Dan Racing : DaBF (14/9), The Waddles (15/9),<br />

Lost Asylum (21/9), Uncanny (22/9), Coverage<br />

(28/9), Voidborn (29/9) Pornogr4phy (5/10),<br />

Chacrads (6/10), Picnic Republic (12/10), Five<br />

Scraps + No Public +Maria K (13/10)<br />

06 09 17 04 07<br />

http://guitarjacky.free.fr<br />

Dock des Suds : Kind Ink (18/9), Barrio Chino<br />

(21/9), Marsatac (27/9), Dub Station (6/10)<br />

04 91 99 00 00<br />

www.dock-des-suds.org<br />

Espace Juli<strong>en</strong> : Tindersticks (16/10), Sebasti<strong>en</strong><br />

Tellier (18/10)<br />

04 91 24 34 10<br />

www.espace-juli<strong>en</strong>.com<br />

La Criée : Le Velvet de Rodolphe Burger (20/10)<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

La Machine à Coudre : Fantasticus (21/9)<br />

04 91 <strong>55</strong> 62 65<br />

www.lamachineacoudre.com<br />

La Mesón : Kabbalah (28/9), Tablao Flam<strong>en</strong>co<br />

Pedro & Natalia Verdu (13/10)<br />

04 91 50 11 61<br />

www.lameson.com<br />

Le Moulin : Thomas Dutronc (28/9), Bal psychédélique<br />

avec Oh ! Tiger Mountain + Fri<strong>en</strong>ds from +<br />

Microphone recordings (3/10), Eths + Dagoba +<br />

Mascaara (4/10), Girrrls from Marseille : Osh<strong>en</strong> +<br />

Andromakers + V.Schutz (5/10), Massilia Baléti<br />

(10/10), IAM + We Luv Ny (12/10), Nasser & Fri<strong>en</strong>ds<br />

(13/10), Royal Republic + Kopek (16/10)<br />

04 91 06 33 94<br />

www.lemoulin.org


Le Paradox : Dj Nash & Brahim + Digital Sound (14/9)<br />

04 91 63 14 65<br />

www.leparadox.fr<br />

Le Point Bar./re : Nicolas Cassagneau (27 au 29/9)<br />

09 54 22 71 26<br />

Le Point de Bascule : Fantasticus (13/10)<br />

06 14 31 69 66<br />

www.lepointdebascule.fr<br />

Le Poste à Galène : Hugo Kant (15/9), Gaio + Isaya<br />

(21/9), Tristania + Sarah Jezebel Deva (23/9), The<br />

River : Piers Faccini + Badjé Tounkara (27/9), Ombres<br />

sonores (28/9), Rachida Brakni (6/10),<br />

Singtank (12/10), Tindersticks (16/10)<br />

04 91 47 57 99<br />

www.leposteagal<strong>en</strong>e.com<br />

Le Silo : Magma (13/10), Marcus Miller (18/10)<br />

04 91 90 00 00<br />

www.silo-marseille.fr<br />

L’Embobineuse : Monkey See (15/9), Bye bye Laïka<br />

+ Electric Electric (17/9), Poil + Ssissi Empire (21/9),<br />

Black Dice + Post Coïtum (24/9), L’Ocelle mare +<br />

Radikal satan (26/9), Poino + Familea Miranda +<br />

Fillette (29/9), Gallon Drunk + Cowboys from<br />

Outerspace (6/10), Zombie Zombie (7/10), Phono<br />

Mundial (12/10), Radian + Derek Holzer + Hervé<br />

Boghossian (17/10)<br />

04 91 50 66 09<br />

www.lembobineuse.biz<br />

Molotov : Robert Pettinelli & Paul Adorno 4tet (18/9)<br />

04 91 42 59 57<br />

Palais Longchamp : Geoffroy Mugwump + Baron<br />

Rétif & Concepcion Pérez + Phred + Paul + L’Amateur<br />

+ M.OaT + Bananna Wintour (30/9)<br />

http://aireslibres.worpress.com<br />

Roll’Studio : 4ème anniversaire du lieu et Carte<br />

blanche à Raphaël Imbert (15/9), Yves Laplane Trio<br />

(22/9), José Caparros trio (29/9), Sudaméris Trio<br />

(27/10)<br />

04 91 64 43 15<br />

www.rollstudio.fr<br />

Station Alexandre : Bal Tango (22/9)<br />

04 91 00 90 00<br />

www.station-alexandre.org<br />

MAUBEC<br />

La Gare de Coustellet : Guess (28/9), Hyph<strong>en</strong><br />

Hyph<strong>en</strong> + Doubt (5/10), Ahamada Smis & Abdoulaye<br />

Kouyaté + Dizzylez & Vinc<strong>en</strong>t Truel (12/10)<br />

04 90 76 84 38<br />

www.aveclagare.org<br />

////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

MIRAMAS<br />

Théâtre la Colonne : Pagagnini (29/9)<br />

04 90 50 05 26<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

NIMES<br />

Paloma : Dionysos (19/9), Marsatac (20/9), Fran-<br />

çoiz Breut (5/10), H.F. Thiefaine (11/10), Band of<br />

Gypsies (13/10), Carolina Chocolate Drops (17/10)<br />

04 11 94 00 10<br />

www.paloma-nimes.fr<br />

OLLIOULES<br />

Châteauvallon : Yaron Herman quartet et Emile<br />

Parisi<strong>en</strong> (13/10)<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

SAINT-MAXIMIN<br />

Croisée des Arts : Les Ogres de Barback (11/10)<br />

04 94 86 18 90<br />

www.st-maximin.fr<br />

SAINT REMY de PROVENCE<br />

Festival Jazz à St Rémy : Anne Ducros Sextet<br />

(13/9), Antoine Hervier trio invite Marcel Azzola et<br />

Marc Fosset (14/9), Daniel Humair & Nicolas Folmer<br />

Project (15/9), Tremplin Jeunes, Apéro-Swing et Jam<br />

Sessions durant le festival<br />

www.jazzasaintremy.free.fr<br />

SANARY SUR MER<br />

Théâtre Galli : Patrick Fiori (5/10)<br />

04 94 88 53 90<br />

SIX-FOURS<br />

Espace Malraux : Lucky Peterson feat. Tamara Peterson<br />

+ The Dynamites feat. Charles Walker (12/10),<br />

Orelsan + Odez<strong>en</strong>ne (19/10)<br />

04 94 74 77 79<br />

www.espace-malraux.fr<br />

TOULON<br />

Théâtre Liberté : Gould/M<strong>en</strong>uhin (20 au 23/9),<br />

François Atlan et l’orchestre arabo-andalou (5/10)<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

Tandem : Dans le cadre du festival Mescl’Arts (Aups)<br />

Ceux qui March<strong>en</strong>t Debout + Le Yan et Skoob le Roi<br />

(12 et 13/10), Les Yeux d’la Tête + Georgia Brown à<br />

Flayosc (15/9)<br />

04 98 070 070<br />

www.tandem83.com<br />

VELAUX<br />

Espace NoVa : Quintette Bamboo Orchestra (29/9),<br />

le Bateau de Nino (12/10)<br />

04 42 87 75 00<br />

www.espac<strong>en</strong>ova.com<br />

VENELLES<br />

Salle des fêtes : La Mort marraine, Ensemble<br />

Télémaque (21/9)<br />

04 42 54 71 70<br />

Jazz sur la ville<br />

HKBM Orchestra (4/10) au Cri du Port<br />

Trio Hosdikian-Luci-Osscini (5/10)<br />

au Rouge Belle de Mai<br />

Alice Martinez-Fr<strong>en</strong>ch Group Project (6/10)<br />

à la Bibliothèque Bonneveine<br />

Duo at Home (6/10) au Roll’Studio<br />

Ablaye Cissoko & Volker Goezte Duo (6/10)<br />

à La Mesón<br />

Limousine «Siam Roads» invite Louis Sclavis<br />

& Big Buddha (6/10) au Cabaret Aléatoire<br />

Light Blazer (6/10) à la Station Alexandre<br />

Dress Code 5tet (7/10) à La Mesòn<br />

Laure Donnat & Lilian B<strong>en</strong>cini Duo (8/10)<br />

à la Maison du Chant<br />

«H<strong>en</strong>ri voit Rouge» Rémi Abram 4tet (9/10)<br />

au Rouge Belle de Mai<br />

Olivier Roussel Duo & Etrange R<strong>en</strong>contre<br />

(10/10) au Café Juli<strong>en</strong><br />

Daniel Huck (11/10)<br />

à la Bibliothèque des 5 Av<strong>en</strong>ues<br />

Nir Felder 4tet (11/10) au Cri du Port<br />

Charles Walker & The Dynamites + Malted Milk<br />

(11/10) au Cabaret Aléatoire<br />

Fanga + Soul Jazz Orchestra (12/10)<br />

au Cabaret Aléatoire<br />

Une création labelisée FJ5C (12/10)<br />

au Dock des Suds<br />

«La Traversée Imaginaire» (13/10)<br />

à la Bibliothèque du Panier<br />

Elsy Fleriag 4tet (13/10)<br />

à la Bibliothèque du Merlan<br />

Duo Heiting-Soucasse (13/10) au Roll’Studio<br />

O’Brother (14/10) à La Mesón<br />

Invisible Light (15/10) à la Cité de la Musique<br />

Anne Montaron & Claude Tchamitchian solo<br />

(17/10) à la Bibliothèque Gaston Defferre<br />

«L’Imprévu»Vinc<strong>en</strong>t Courtois solo & Lumières<br />

d’Etchmiadzine (18/10) à la Friche<br />

Et<strong>en</strong>esh Wassie & Mathieu Sourisseau (20/10)<br />

à La Mesón<br />

Carlos Bica Trio Azul (21/10) au Cri du Port<br />

Mike Stern & Didier Lockwood Band (26/10)<br />

à L’Espace Juli<strong>en</strong><br />

www.jazzsurlaville.com<br />

RetrouveZ toutes nos critiques sur notre site,<br />

mis à jour quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t<br />

www.journalzibeline.fr<br />

////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

MUSIQUE 59<br />

un gratuit qui se lit... aussi sur internet !<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

60<br />

ARTS DE LA RUE<br />

Pour la 4 e année, la ville de Salon vit de façon particulièrem<strong>en</strong>t<br />

festive un détournem<strong>en</strong>t artistique, un<br />

changem<strong>en</strong>t de décor urbain qui bouscule durant<br />

trois jours les habitudes de vie de ses habitants. Vous<br />

avez alors deux façons de vivre le Festival des arts<br />

de la rue Salon Public: suivre scrupuleusem<strong>en</strong>t le<br />

programme, ou vous laisser surpr<strong>en</strong>dre au détour<br />

d’un des Cours, lieu c<strong>en</strong>tral de la manifestation qui<br />

intègre aussi de nouveaux lieux -existe-t-il meilleur<br />

moy<strong>en</strong> pour faire arp<strong>en</strong>ter la ville ?- comme la gare ou<br />

le c<strong>en</strong>tre nautique.<br />

Confortablem<strong>en</strong>t équipé, le public se tordra pourtant<br />

le cou pour admirer Repite Conmigo, la danse verticale<br />

sur façade de la cie Delrevés, appr<strong>en</strong>dra les<br />

rudim<strong>en</strong>ts du jardinage avec le duo loufoque André<br />

et Lefeuvre qui, Entre serre et jardin, réinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les<br />

SALON PUBLIC | PETIT ART | PETIT ORNIC’ART<br />

Loufoqueries de rue<br />

Mouvem<strong>en</strong>ts<br />

subversifs<br />

Att<strong>en</strong>tion, art <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t : l’association<br />

RedPlexus lance son<br />

6ème Préavis de Désordre Urbain.<br />

Ce festival invite des performers à<br />

investir le territoire phocé<strong>en</strong> et propose<br />

au public d’autres manières de<br />

voir et de s’exprimer <strong>en</strong> milieu<br />

urbain.<br />

Cette année, RedPlexus a convié 33<br />

artistes europé<strong>en</strong>s à travailler autour<br />

de la problématique : comm<strong>en</strong>t<br />

continuer à vivre dans ce monde <strong>en</strong><br />

crise ? P<strong>en</strong>dant 10 jours, Marseille<br />

se changera <strong>en</strong> labo/musée à ciel<br />

ouvert : vaste terrain d’expérim<strong>en</strong>tation<br />

pour dispositifs artistiques<br />

subversifs. Un événem<strong>en</strong>t qui invite<br />

les habitants à réagir et à échanger<br />

sur les performances. Le public<br />

découvrira par exemple le projet axé<br />

sur la vidéosurveillance du comédi<strong>en</strong><br />

et danseur marseillais Dominique<br />

Herma, les performances du metteur<br />

<strong>en</strong> scène Joao Garcia Miguel<br />

et de la comédi<strong>en</strong>ne Sara Ribeiro,<br />

tous deux v<strong>en</strong>u de Lisbonne ; ou <strong>en</strong>core<br />

le programme Evid<strong>en</strong>ce 1/012<br />

du peintre polonais Peter Grzybowsky<br />

qui mêle image et son. Le<br />

collectif de performers phocé<strong>en</strong>s<br />

Ornic’Art installera <strong>en</strong> c<strong>en</strong>tre ville<br />

son Bureau des fantasmes urbains,<br />

p<strong>en</strong>dant que d’autres profiteront des<br />

créations du designer marseillais<br />

Colas Ballieul.<br />

Le festival se déroule <strong>en</strong> deux temps.<br />

Du 10 au 19 sept, les artistes investiss<strong>en</strong>t<br />

le Théâtre des Bernardines<br />

et le quartier des Réformés-Canebière.<br />

Puis, du 17 au 21, la relève<br />

s’installe dans la Friche belle de<br />

Mai et ses al<strong>en</strong>tours.<br />

Les journées s’articul<strong>en</strong>t autour de<br />

deux r<strong>en</strong>dez-vous. Le matin, au<br />

Terschelling 2009 © Kamchatka<br />

objets les plus courants, défiera l’apesanteur avec le<br />

Cirque Inextremiste et leur équilibre collectif sur<br />

bouteilles de gaz empilées, composera avec la cie<br />

Kiosque des Réformés ou aux Grandes<br />

Tables de la Friche, les artistes<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leurs projets et invit<strong>en</strong>t<br />

les habitants à échanger des idées<br />

ou à participer. Le soir, lors des<br />

«Zones Rouges» (18h30 et 19h15),<br />

les performers pass<strong>en</strong>t à l’action et<br />

transgress<strong>en</strong>t les normes de la vie<br />

urbaine quotidi<strong>en</strong>ne...<br />

D’autres temps forts sont au programme<br />

: débats et projections<br />

vidéos (le 14 à L’Équitable Café et le<br />

19 aux Grandes Tables de la Friche),<br />

une soirée au Théâtre des Bernardines<br />

(le 18), quatre heures de performance<br />

<strong>en</strong> plein c<strong>en</strong>tre ville (le 15) ainsi<br />

qu’une exposition d’installation à la<br />

Friche (le 21).<br />

KEVIN DERVEAUX<br />

Festival Préavis de Désordre Urbain<br />

du 11 au 21 sept<br />

Marseille<br />

04 95 04 95 34<br />

www.redplexus.org<br />

La performeuse Pascale Ciapp © Cédric Matet<br />

Les Piétons des piétonneries surréalistes à base<br />

d’Haïcuc, assistera à la sortie de résid<strong>en</strong>ce (au Citron<br />

Jaune à Port-Saint-Louis) du Grand Ordinaire de la cie<br />

de l’Ambre, avant de s’éclabousser de musique et<br />

théâtre lors du traditionnel pique-nique qui sera cette<br />

année aquatique avec les cies Déviation et Les<br />

Choses de Ri<strong>en</strong>.<br />

DOMINIQUE MARÇON<br />

Salon Public<br />

Du 28 au 30 sept<br />

Office du tourisme, Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 90 56 27 60<br />

www.salondeprov<strong>en</strong>ce.fr<br />

...la culture fait son nid<br />

L’association Lézarap’Art prépare la 13 e édition de son festival<br />

Petit Art Petit. Un événem<strong>en</strong>t familial et tout public qui offre<br />

des spectacles de rue de qualité, des expositions et des ateliers<br />

Lézarap’Art, c’est 17 ans d’actions culturelles au sein des quartiers nord de Marseille,<br />

la volonté de démocratiser la culture, de la r<strong>en</strong>dre accessible à tous par le<br />

biais de multiple actions (ateliers, résid<strong>en</strong>ces, théâtre, festivals...). Petit Art Petit<br />

accueille cette année des compagnies régionales comme les marseillais de No<br />

Tunes International pour une déambulation fraternelle T’as de la chance mon<br />

frère, le Carrousel des arlési<strong>en</strong>s Bazar Palace (voir p. 61), et de tout l’hexagone<br />

comme Bris de Banane (Le Havre), qui embarquera le public pour son Meurtre<br />

au motel, une <strong>en</strong>quête délirante qui dévoile les coulisses d’un polar de série B ; ou<br />

<strong>en</strong>core une clown déjantée de Bordeaux, Rosie Volt, qui prés<strong>en</strong>tera son spectacle<br />

La natür c’est le bohnür, à ne pas manquer !<br />

Entre les représ<strong>en</strong>tations, les visiteurs pourront profiter des expositions des<br />

créations amateurs, réalisées lors des actions du Lézarap’Art <strong>en</strong>tre 2011 et 2012.<br />

Toute une série d’ateliers est égalem<strong>en</strong>t proposée au public : jeux de construction,<br />

peinture naturelle, animation autour des mots, atelier créatif à base de récupération,<br />

d’objet détourné...<br />

Le temps d’une journée, Lézarap’Art et son Petit Art Petit offre à tous un mom<strong>en</strong>t<br />

de rêverie, de partage, un espace de r<strong>en</strong>contre et de véritable brassage culturel.<br />

KEVIN DERVEAUX<br />

Petit Art Petit<br />

le 22 sept<br />

Cité des Arts de la rue, Marseille 15ème<br />

04 91 69 11 80<br />

www.lezarapart.com<br />

Public de 12 rue d'la Joie, Cie Mungo, Festival Petit Art Petit 2010 © F. Moura


Karwan and two<br />

Dans le cadre de la 4 e Saison régionale<br />

rue & cirque, la région PACA et le<br />

Réseau Inter-régional de Rue piloté par<br />

Karwan programm<strong>en</strong>t deux spectacles<br />

de deux compagnies régionales.<br />

La balade sonore du Begat Theater<br />

se décline <strong>en</strong> déambulation urbaine<br />

pour faire découvrir ses Histoires ca-<br />

Lieux publics<br />

Pas de Small is beautiful cette année, mais, sur tous<br />

les fronts, le C<strong>en</strong>tre national de création propose<br />

plusieurs r<strong>en</strong>dez-vous dans la région. À Aubagne,<br />

associé au Théâtre Comoedia, le début de saison se<br />

fait Chaud Dehors ; le 15 sept, faisant suite au r<strong>en</strong>dez-vous<br />

de juin, Lieux publics propose des<br />

spectacles de danse issus du réseau franco-itali<strong>en</strong><br />

Marcher Commun : Daphné pour une mythologie urbaine<br />

de Marta Bevilcqua, 22 cailloux de Jordi Gali,<br />

pour finir avec le collectif marseillais Rara Woulib.<br />

Passez <strong>en</strong> face : le 3 oct à midi pile, la Sirène résonnera<br />

aux couleurs de Skappa ! & associés, avec une<br />

peintre, un colleur d’affiche, quatre électroacous-<br />

Les Théâtralia<br />

Le C<strong>en</strong>tre Bourse de Marseille s’anime parfois d’autres<br />

activités que celles du consumérisme quotidi<strong>en</strong>,<br />

il accueille les surpr<strong>en</strong>antes Théâtralia. Pourquoi un<br />

c<strong>en</strong>tre commercial ? Le pari consiste à am<strong>en</strong>er le<br />

théâtre là où se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t la plupart des g<strong>en</strong>s. Rompant<br />

les barrières que certains n’os<strong>en</strong>t franchir, Théâtralia<br />

propose, <strong>en</strong> s’éloignant des salles, des formes t<strong>en</strong>dant<br />

vers l’impromptu. Cette manifestation sympathique<br />

<strong>en</strong> est à sa quatrième édition, et propose p<strong>en</strong>dant<br />

trois jours des spectacles variés : groupe taïwanais,<br />

chées : un casque audio sur la tête, le<br />

public fait de la rue un théâtre introspectif<br />

<strong>en</strong> suivant des objets repères<br />

(une orange, une boite d’allumettes...),<br />

superposant aux textes des acteurs<br />

des p<strong>en</strong>sées intimes. Le Bazar Palace<br />

prés<strong>en</strong>te quant à lui Carrousel, un univers<br />

cocasse et poétique au sein duquel<br />

Histoires cachees © D.M-<strong>Zibeline</strong><br />

LIEUX PUBLICS | KARWAN ARTS DE LA RUE 61<br />

une femme va t<strong>en</strong>ter d’échapper à son<br />

quotidi<strong>en</strong> rasoir <strong>en</strong> transformant sa<br />

cuisine <strong>en</strong> vaisseau spatial... De quoi<br />

provoquer les r<strong>en</strong>contres les plus<br />

improbables et drôles ! DO.M.<br />

Histoires cachées<br />

le 14 sept à Puget-Th<strong>en</strong>iers (06)<br />

dans le cadre de Terre de<br />

Mouvem<strong>en</strong>t<br />

04 93 05 05 05<br />

www.puget-th<strong>en</strong>iers.fr<br />

le 15 sept au Théâtre Comoedia à<br />

Aubagne dans le cadre du r<strong>en</strong>dezvous<br />

Chaud Dehors<br />

04 42 18 19 88<br />

www.aubagne.fr<br />

le 22 sept à Carros (06) dans le<br />

cadre de Roulez Carros !<br />

04 93 08 76 07<br />

www.forumcarros.com<br />

tici<strong>en</strong>s et un guitariste…<br />

ANPU (Ag<strong>en</strong>ce National de Psychanalyse Urbaine)<br />

met la Ville sur le divan : Lieux publics prés<strong>en</strong>te les<br />

résultats du vaste projet, ironique et pince-sans-rire<br />

mais loin d’être ins<strong>en</strong>sé, de psychanalyse urbaine<br />

m<strong>en</strong>é par l’ANPU depuis 2009 dans de nombreuse<br />

villes et quartiers du territoire. Avec exposition,<br />

confér<strong>en</strong>ces-polémiques… DO.M<br />

Du 12 au 27 oct à Marseille, Martigues et Aubagne<br />

04 91 03 81 28<br />

www.lieux-publics.fr<br />

musique brésili<strong>en</strong>ne, spectacle d’Arteco, spectacle<br />

lyrique avec l’Opéra Théâtre pour Tous. Le dernier<br />

jour s’achèvera avec une chorale de clowns, un<br />

cabaret burlesque et les déambulations des bouffons<br />

du Marie-Jeanne.<br />

M.C.<br />

Du 11 au 13 oct<br />

C<strong>en</strong>tre Bourse, Marseille<br />

www.larevuemarseillaisedutheatre.com<br />

© le Baroufle<br />

le 6 oct à Grans<br />

le 10 oct à Fos<br />

le 11 oct à Miramas<br />

le 13 oct à Port-Saint-Louis<br />

dans le cadre de Carrém<strong>en</strong>t à<br />

l’Ouest<br />

04 42 48 40 04<br />

www.lecitronjaune<br />

Carrousel<br />

le 21 sept à Carros<br />

le 22 sept à Marseille dans le cadre<br />

du Festival Petit Art Petit<br />

04 91 69 11 80<br />

www.lezarapart.com<br />

le 29 sept à Mont-Dauphin (04)<br />

dans le cadre du festival Contre<br />

Escarpe<br />

06 08 83 00 97<br />

www.compagnieconte.com<br />

Carrém<strong>en</strong>t<br />

à l’ouest<br />

4 e édition de ce r<strong>en</strong>dez-vous rituel des<br />

arts de la rue qui déploie dans un quartier<br />

précis de Port-Saint-Louis -cette année le<br />

quartier historique du faubourg Hardon,<br />

quartier d’implantation du Citron Jauneses<br />

propositions de métamorphoses de<br />

l’espace public. Et pour que la fête soit<br />

complète, ledit Citron Jaune, coréalisateur<br />

avec la régie culturelle Scènes et<br />

Cinés de l’événem<strong>en</strong>t, fête ses 20 ans à<br />

cette occasion… «Atypique et utopique,<br />

comme ses insol<strong>en</strong>ces croyances, urgemm<strong>en</strong>t<br />

novatrices», le C<strong>en</strong>tre National des<br />

Arts de la Rue «rep<strong>en</strong>se la pertin<strong>en</strong>ce de<br />

notre rapport à notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t social,<br />

urbain et paysager.» 20 ans qu’il souti<strong>en</strong>t<br />

la création contemporaine, «les télescopages<br />

et les ouvertures», qu’il réinv<strong>en</strong>te le<br />

monde dans ce bout du monde qu’est<br />

Port-St-Louis… Alors n’hésitez pas à mettre<br />

la barre à l’ouest, pour suivre les<br />

artistes complices de longue date : Le<br />

Sil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>combrant de la cie Kumulus,<br />

le Begat Theateret leurs Histoires cachées<br />

(voir ci-dessus), le Film du dimanche soir<br />

d’Annibal, le Parfait état de marche de la<br />

cie 1 Watt, le Tube intrigant de Mathilde<br />

Monfreux, la créativité spontanée de la<br />

Post Disaster Dance People, sans<br />

oublier le Grand cabaret festif du Citron…<br />

DO.M.<br />

Du 9 au 14 oct<br />

04 42 48 40 04<br />

www.lecitronjaune.com<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

62<br />

LIVRES<br />

On ne peut pas y échapper. Depuis<br />

quelques semaines, les médias s’<strong>en</strong> donn<strong>en</strong>t<br />

à cœur joie : chroniques, extraits<br />

de livres, interviews… C’est la r<strong>en</strong>trée<br />

littéraire ! Et comme chaque année, on<br />

se demande comm<strong>en</strong>t s’y retrouver dans<br />

la masse de tous les romans parus depuis<br />

août. On peut bi<strong>en</strong> sûr suivre ses<br />

goûts personnels pour tel ou tel, scruter<br />

les 4èmes de couverture avant de faire<br />

son choix, lire ou écouter les conseils des<br />

«experts ». On peut aussi -c’est même<br />

un conseil de <strong>Zibeline</strong>- aller faire un<br />

tour à Manosque <strong>en</strong>tre le 26 et le 30<br />

septembre prochains ! Pour sa 14 ème<br />

édition, le festival des Correspondances<br />

y réunira bon nombre d’auteurs de<br />

cette r<strong>en</strong>trée. Des grandes stars, Philippe<br />

Djian, Pascal Quignard, aux<br />

petits nouveaux, Auréli<strong>en</strong> Bellanger,<br />

Mak<strong>en</strong>zy Orcel, <strong>en</strong> passant par les habitués,<br />

Olivier Adam, Arno Bertina,<br />

Patrick Deville…, tous ceux-là et bi<strong>en</strong><br />

d’autres (plus de 40 au total) seront là,<br />

et avec eux des musici<strong>en</strong>s et des comédi<strong>en</strong>s,<br />

pour 5 jours de r<strong>en</strong>contres<br />

CORRESPONDANCES DE MANOSQUE<br />

On le voit, à Manosque, tous les moy<strong>en</strong>s<br />

sont bons pour susciter la r<strong>en</strong>contre<br />

avec les textes. Et c’est bi<strong>en</strong> l’ambition<br />

qu’affiche Evelyn Prawidlo, responsable,<br />

avec Olivier Chaud<strong>en</strong>son et<br />

Arnaud Cathrine, de la programmation<br />

littéraire du festival.<br />

Les Correspondances accueill<strong>en</strong>t de<br />

nombreux auteurs célèbres. Qu’est-ce<br />

qui les incite à v<strong>en</strong>ir à Manosque ?<br />

Je n’ai pas l’impression que nous invitions<br />

surtout des écrivains célèbres.<br />

Notre volonté reste d’équilibrer la programmation<br />

<strong>en</strong>tre auteurs confirmés et<br />

auteurs à découvrir. Ce qui nous comble<br />

de joie, c’est d’avoir réussi à fidéliser<br />

un public qui vi<strong>en</strong>t à Manosque aussi<br />

bi<strong>en</strong> pour découvrir des écrivains qu’il<br />

ne connaît pas que pour y r<strong>en</strong>contrer<br />

ses auteurs favoris. Les auteurs aussi<br />

appréci<strong>en</strong>t de v<strong>en</strong>ir : Les Correspondances<br />

sont l’un des premiers festivals<br />

de la r<strong>en</strong>trée littéraire, nous avons acquis<br />

une certaine réputation et nous avons<br />

eu la chance ces dernières années d’avoir<br />

programmé pas mal de futurs prix !<br />

Comm<strong>en</strong>t faites-vous la sélection ?<br />

Toute l’année, on est <strong>en</strong> contact avec les maisons d’édition et<br />

dès le mois d’avril, on se met à lire, beaucoup, <strong>en</strong>tre 60 et 100<br />

livres. Nous formons Olivier, Arnaud et moi, un vrai comité<br />

de lecture et ne choisissons pas des noms mais des textes. Ce<br />

qui explique que cette année certains auteurs revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t,<br />

notamm<strong>en</strong>t Djian et Deville, car cette année <strong>en</strong>core, leur<br />

travail nous a séduits.<br />

Y a-t-il des t<strong>en</strong>dances 2012 ?<br />

Notre ori<strong>en</strong>tation reste la même : mettre l’acc<strong>en</strong>t sur les performances,<br />

sur les lectures d’auteurs et toujours lier étroitem<strong>en</strong>t<br />

littérature et musique. Depuis 1999, nous accordons une<br />

place ess<strong>en</strong>tielle à la lecture <strong>en</strong> public ; à l’époque, cette démarche<br />

était pionnière <strong>en</strong> France ; aujourd’hui, cela se fait<br />

dans tous les festivals. Une table ronde est d’ailleurs prévue<br />

littéraires et musicales de tout premier<br />

plan, dans une atmosphère toujours<br />

bon <strong>en</strong>fant. Une plaisante façon de<br />

frayer son chemin dans la jungle des<br />

livres de la r<strong>en</strong>trée…<br />

Depuis 1999, le festival des Correspondances<br />

se donne pour objectif principal<br />

une approche vivante de la littérature<br />

Susciter la r<strong>en</strong>contre<br />

La r<strong>en</strong>trée<br />

littéraire,<br />

c’est par là !<br />

Les correspondances © X-D.R<br />

d’aujourd’hui. D’où les multiples formes<br />

qu’y revêt<strong>en</strong>t les r<strong>en</strong>contres avec les<br />

textes et les auteurs : grands <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s,<br />

dialogues, performances, lectures musicales,<br />

apéros et concerts littéraires… On<br />

retrouvera tout cela cette année, sur les<br />

places de la ville, sur la scène du théâtre<br />

Jean le Bleu ou au Café provisoire, dès<br />

samedi 29 septembre sur ce sujet de la «littérature <strong>en</strong> scène».<br />

Le festival connaît aussi des évolutions : il s’ouvre davantage à<br />

la BD et au roman graphique, ainsi qu’au cinéma ; il se tourne<br />

aussi vers l’international. Témoins cette année Moshe Sakal,<br />

écrivain israéli<strong>en</strong> actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce et Mak<strong>en</strong>zy Orcel<br />

v<strong>en</strong>u d’Haïti pour le festival et qui prolongera son séjour par<br />

une résid<strong>en</strong>ce d’un mois à Manosque.<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR FRED ROBERT<br />

Les Correspondances<br />

du 26 au 30 sept<br />

Manosque<br />

04 92 75 67 83<br />

www.correspondances-manosque.org<br />

le matin et jusque tard le soir. À noter<br />

quelques nouveautés de cette édition :<br />

les siestes acoustiques et littéraires<br />

d’abord, que proposeront chaque aprèsmidi<br />

dès le jeudi 27 Basti<strong>en</strong> Lallemant,<br />

JP Nataf et Albin de la Simone. Une<br />

heure de chansons et de lectures à écouter<br />

allongé, et tant pis si l’on s’<strong>en</strong>dort !<br />

Quant à Jean Lautrey, créateur depuis<br />

2004 des nombreux écritoires installés<br />

dans la ville et ses al<strong>en</strong>tours (n’oublions<br />

pas que le festival est parrainé par la<br />

Poste et qu’on y vi<strong>en</strong>t aussi pour écrire<br />

<strong>en</strong> toute liberté), il a imaginé cette<br />

année un salon perché dans les arbres,<br />

histoire de permettre à l’écriture de<br />

pr<strong>en</strong>dre de la hauteur. Deux expéri<strong>en</strong>ces<br />

inédites, qu’on pourra compléter avec<br />

Epistolaire antérieur, une déambulation<br />

littéraire m<strong>en</strong>ée par le poète oulipi<strong>en</strong><br />

Frédéric Forte, l’un des deux écrivains<br />

actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à Manosque.<br />

Autre nouveauté de l’année, l’avantpremière<br />

du film de Laur<strong>en</strong>t Cantet,<br />

Foxfire, d’après le livre de Joyce Carol<br />

Oates Confession d’un gang de filles.<br />

Des collines<br />

au détroit<br />

Désireuse de transmettre son<br />

expéri<strong>en</strong>ce, l’équipe des Correspondances<br />

s’associe cette année à la<br />

Librairie des Colonnes et à son<br />

directeur Simon-Pierre Hamelin<br />

pour proposer la 1 ère édition des<br />

Correspondances de Tanger,<br />

du 4 au 7 oct. Comme à Manosque,<br />

des r<strong>en</strong>contres, des lectures et des<br />

concerts littéraires, des projections,<br />

du théâtre, dans une ville à l’id<strong>en</strong>tité<br />

singulière et aux cultures multiples.<br />

Un joli pont <strong>en</strong>tre les deux rives.<br />

F.R.<br />

www.correspondances-de-tanger.com


AU PROGRAMME<br />

64<br />

64 LIVRES LES LITTORALES | ÉCRITURES CROISÉES<br />

L’Histoire et nos histoires<br />

Important r<strong>en</strong>dez-vous littéraire de l’automne à Marseille,<br />

le festival Les Littorales, organisé par l’association<br />

Libraires à Marseille, se prépare. De nouveaux lieux,<br />

de nouveaux part<strong>en</strong>aires, une programmation riche et<br />

des partis-pris festifs. Une préfiguration de 2013, avec<br />

toujours la volonté de faire la part belle aux livres et<br />

aux auteurs.<br />

L’édition 2012 clôturera un cycle dont le fil rouge est<br />

De l’intime au collectif. Après avoir exploré le vivre<br />

<strong>en</strong>semble <strong>en</strong> 2010 puis les frontières poreuses <strong>en</strong>tre les<br />

g<strong>en</strong>res <strong>en</strong> 2011, il s’agira cette année de s’interroger sur<br />

la façon dont les histoires se tiss<strong>en</strong>t à partir de l’Histoire,<br />

de l’actualité, des faits divers. P<strong>en</strong>dant 5 jours,<br />

r<strong>en</strong>contres, lectures, ateliers et projections permettront<br />

de creuser cette thématique. Et les libraires indép<strong>en</strong>dants<br />

offriront leurs conseils avisés au sein d’une<br />

grande librairie déployée tout le week<strong>en</strong>d.<br />

<strong>Zibeline</strong> a r<strong>en</strong>contré Marie-Dominique Russis,<br />

directrice de l’association Libraires à Marseille et<br />

coordinatrice du comité de programmation du<br />

festival.<br />

<strong>Zibeline</strong> : Vous avec intitulé l’édition «<strong>en</strong>tre fictions et<br />

réalités». Pourquoi ces pluriels ?<br />

Marie-Dominique Russis : Le mot «fiction» recouvre<br />

plusieurs réalités ! Il s’agit cette année d’explorer le li<strong>en</strong><br />

qu’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t la littérature avec le réel, avec des personnages<br />

vivants, qu’ils soi<strong>en</strong>t connus ou anonymes ; de<br />

voir comm<strong>en</strong>t la fiction se construit sur l’Histoire <strong>en</strong><br />

train de se faire, à des strates différ<strong>en</strong>tes et selon des<br />

points de vue et des s<strong>en</strong>sibilités divers.<br />

Quelles sont les nouveautés cette année ?<br />

Le lieu d’abord, nous nous installons à la Vieille Charité,<br />

un bel écrin pour une manifestation que nous voulons<br />

faire grandir. La programmation y gagnera <strong>en</strong> d<strong>en</strong>sité<br />

Consci<strong>en</strong>ces vivantes<br />

Chaque année aux Écritures Croisées,<br />

les géants de la littérature se retrouv<strong>en</strong>t<br />

le temps de créations autour de leurs<br />

œuvres, et de débats riches et passionnants.<br />

L’intuition d’AnnieTerriertombe<br />

toujours juste, on ne compte plus les<br />

futurs prix Nobel invités avant la reconnaissance<br />

suprême !<br />

L’édition 2012 sera dédiée à Carlos<br />

Fu<strong>en</strong>tes. Cet imm<strong>en</strong>se écrivain avait<br />

réuni autour de lui l’an dernier la<br />

brillante et jeune génération de la littérature<br />

espagnole qui voyait <strong>en</strong> lui un<br />

maître. Autre hommage, celui r<strong>en</strong>du<br />

par la Cité de l’Image (part<strong>en</strong>aire des<br />

Écritures Croisées) à Raoul Ruiz, le<br />

Juan Goytisolo © X-D.R<br />

puisqu’on disposera de deux espaces pour les r<strong>en</strong>contres,<br />

le cinéma Le Miroir et la Chapelle. Autre nouveauté,<br />

l’importance accrue de la littérature jeunesse. Outre<br />

des ateliers d’illustration et un spectacle, les <strong>en</strong>fants<br />

auront droit cette année à une lecture de Peter Pan par<br />

Hippolyte Girardot et quatre r<strong>en</strong>contres se ti<strong>en</strong>dront<br />

autour de la littérature jeunesse spécifiquem<strong>en</strong>t. Nous<br />

tissons égalem<strong>en</strong>t de nouveaux part<strong>en</strong>ariats, avec le<br />

cinéma L’Alhambra, La Cité maison de théâtre et le<br />

Daki Ling. À noter aussi l’att<strong>en</strong>tion que nous porterons<br />

cette année aux revues, XXI, Décapage et pour les<br />

plus jeunes, Le petit petit petit magazine de Georges.<br />

Quel est votre état d’esprit à quelques semaines du<br />

coup d’<strong>en</strong>voi ?<br />

Une belle édition se prépare ! Chaque année, le festival<br />

cinéaste franco-chili<strong>en</strong> disparu <strong>en</strong> 2011.<br />

Le monde est convié cette année dans<br />

l’anci<strong>en</strong>ne manufacture d’allumettes :<br />

quatre écrivains d’origines diverses,<br />

Israël, Espagne, Chine, Russie. Chacun<br />

porteur de la force d’une indignation,<br />

d’un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t fort dans son pays et<br />

le monde : David Grossman, figure<br />

majeure de la littérature israéli<strong>en</strong>ne, prix<br />

Médicis étranger <strong>en</strong> 2011 pour Une<br />

femme fuyant l’annonce, est l’un des<br />

fondateurs du mouvem<strong>en</strong>t de la paix, et<br />

a dénoncé avec virul<strong>en</strong>ce dans son œuvre<br />

les souffrances infligées aux Palestini<strong>en</strong>s.<br />

Yan Lianke a été contraint de démissionner<br />

de l’armée chinoise <strong>en</strong> raison de<br />

Marie-Dominique Russis, Christelle Chathuant, Laure Paoli<br />

© association Libraires a Marseille<br />

Antoine Volodine © D. Gaillard<br />

ses textes d’inspiration érotique ; ses autres<br />

ouvrages <strong>en</strong>gagés, dénonçant sur le<br />

mode de la satire humoristique les travers<br />

du système sont interdits <strong>en</strong> Chine,<br />

comme la majeure partie de son œuvre :<br />

les textes transit<strong>en</strong>t par Taïwan ! Le<br />

Russe Antoine Volodine, grand prix de<br />

la SF Française <strong>en</strong> 1987, qui est surtout<br />

un des plus grands écrivains français et<br />

écrit tout sauf de la SF, se définit comme<br />

«porte-parole» plutôt que comme<br />

auteur, pratique la littérature «comme<br />

un art martial», et donne la parole aux<br />

êtres marginaux. Juan Goytisolo <strong>en</strong>fin,<br />

à qui il ne manque que le prix Nobel,<br />

fustigea l’Espagne Franquiste, dut<br />

Les temps forts<br />

Les soirées à l’Alhambra le 10, au théâtre de<br />

La Cité le 11 (dans le cadre de la Bi<strong>en</strong>nale des<br />

Écritures du Réel), au cinéma Le Miroir (avec le<br />

CiPM) le 12, au Daki Ling le 13. La journée de<br />

réflexion, sur le thème Quand les sociétés civiles et<br />

la création artistique s’empar<strong>en</strong>t de leur Histoire.<br />

Elle aura lieu le 12 oct de 10 à 18h à la Maison de<br />

la Région, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce notamm<strong>en</strong>t de Wassyla<br />

Tamzali et <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’AFLAM.<br />

Les r<strong>en</strong>contres du week<strong>en</strong>d, les 13 et 14, de 10<br />

à 19h dans la Chapelle de la Vieille Charité. La<br />

librairie géante proposée par tous les libraires<br />

indép<strong>en</strong>dants associés (sous chapiteau, dans la<br />

cour de la Vieille Charité). On pourra aussi aller<br />

admirer les livres d’artistes du Book Project<br />

International durant les XVèmes r<strong>en</strong>contres<br />

internationales de l’édition de création organisées<br />

par l’atelier Vis-à-Vis. Et <strong>en</strong>fin faire un tour<br />

à l’exposition que les Musées de Marseille<br />

consacr<strong>en</strong>t au photographe Bernard Plossu<br />

(près de 200 clichés sur la ville).<br />

pr<strong>en</strong>d de l’assurance. Nous espérons que le public<br />

nous suivra jusqu’à la Vieille Charité, qui est vraim<strong>en</strong>t<br />

un très beau lieu.<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR FRED ROBERT<br />

Les Littorales<br />

du 10 au 14 oct<br />

www.leslittorales.com<br />

Yan Lianke © X-D.R<br />

s’exiler à Paris et combat toutes les formes<br />

d’oppression par son travail d’auteur, se<br />

livrant à une critique sans concession de<br />

la civilisation occid<strong>en</strong>tale.<br />

Les Écritures Croisées se p<strong>en</strong>cheront<br />

donc sur l’œuvre des veilleurs, consci<strong>en</strong>ce<br />

vivante du monde !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Bruits du monde<br />

du 18 au 21 oct<br />

Cité du Livre, Aix<br />

04 42 26 16 85<br />

www.citedulivre-aix.com<br />

David Grossman © Michael Lionstar


Rêver peut-être...<br />

L’édition 2012 d’ActOral sera-t-elle à<br />

l’image de la petite fumée qui monte<br />

qui monte sur l’affiche -Laur<strong>en</strong>t Garbit<br />

est décidém<strong>en</strong>t un graphiste inspiréune<br />

invitation à se laisser porter par le v<strong>en</strong>t<br />

malin pour se faire des nœuds dans l’air ?<br />

Interrogeons les vapeurs pythiques de<br />

la programmation mouvante de Caroline<br />

Marcilhac et Hubert Colas<br />

adoubée par le texte d’ouverture émerveillé<br />

de Thomas Clerc, parrain d’occasion.<br />

Qu’y voit-on? 45 r<strong>en</strong>dez-vous sur 3<br />

semaines, donnés aux écritures contemporaines<br />

sous toutes leurs formes ; au<br />

c<strong>en</strong>tre et même au cœur, la figure<br />

d’Edouard Levé, écrivain, plastici<strong>en</strong>,<br />

performer, photographe, disparu <strong>en</strong><br />

2007, emblème de cette création polymorphe<br />

que veut contribuer à porter le<br />

festival. Exposition au [mac] et temps<br />

fort les 4, 5 et 6 oct avec films de Valérie<br />

Mréj<strong>en</strong> (très réussi Défaite du<br />

rouge-gorge) et lectures de Thomas Clerc<br />

(L’Homme qui tua Edouard Levé et aussi<br />

Roland Barthes d’ailleurs, on s’<strong>en</strong><br />

souvi<strong>en</strong>t) <strong>en</strong>tre autres propositions.<br />

Dédoublem<strong>en</strong>t, obsession et pas seulem<strong>en</strong>t<br />

de la mort, doublés d’une t<strong>en</strong>ue<br />

et d’une mise à distance parfois glacée<br />

qui sont la touche «insolite» de l’artiste,<br />

se retrouv<strong>en</strong>t disséminés dans nombre<br />

de projets ! La cinéphilie, miroir de soi,<br />

sera dansée dans Nos images : texte de<br />

Tanguy Viel, chorégraphie de Mathilde<br />

Monnier et Loïc Touzé ; lue par<br />

Olivia Ros<strong>en</strong>thal puis mise <strong>en</strong> espace<br />

par le collectif Ildi ! Eldi ! (Ils ne sont<br />

pour ri<strong>en</strong> dans mes larmes) ; et traversera<br />

la question exist<strong>en</strong>tielle que pose Anja<br />

Tillberg à partir du Stalker de Tarkovski<br />

: Pourquoi Eve vi<strong>en</strong>t-elle chez Adam<br />

ce soir ? Le philosophe Serge Margel<br />

donnera sa vision du corps de star dans<br />

la Société du Spectral où il sera question<br />

de mort comme dans Notre Printemps,<br />

variations polymorphes sur le tragique,<br />

prés<strong>en</strong>tées par le collectif Das Plateau,<br />

comme dans les 1000 Feuilles que lira<br />

Leslie Kaplan ou le très att<strong>en</strong>du Please,<br />

continue (Hamlet) conçu par Yan Duyv<strong>en</strong>daket<br />

Roger Bernatqui se déploiera<br />

au Tribunal de Commerce avec la participation<br />

d’avocats et magistrats.<br />

Du faux procès à la fausse confér<strong>en</strong>ce,<br />

duplication et duplicité iront de conserve<br />

avec Clara Le Picard et son Dreaming<br />

of Martines Schmurpfs (sic), sci<strong>en</strong>tifique(s)<br />

autodidacte(s) qui donnera/ront<br />

un cours de cuisine cloné tandis que<br />

Robert Cantarella saura (re)faire le<br />

Gilles <strong>en</strong> doublant Deleuze, sa voix, son<br />

souffle et ses raclem<strong>en</strong>ts de gorge ; quant<br />

à Jean-Pierre Ost<strong>en</strong>de et Christian<br />

Prig<strong>en</strong>t, didactici<strong>en</strong>s-méthodologues<br />

de haut vol ils nous diront l’un, comm<strong>en</strong>t<br />

parler couramm<strong>en</strong>t le Mc Luhan <strong>en</strong><br />

40 minutes et le second, comm<strong>en</strong>t [ il a]<br />

écrit certains de [ses ] textes, etc...<br />

Sérieux pas sérieux ? La performeuse<br />

Pamina de Coulon sur sa banquise<br />

offre ainsi les conditions de sa survie «Si<br />

j’appr<strong>en</strong>ds à pêcher, je mangerai toute ma<br />

vie» leçon mise <strong>en</strong> œuvre par le va-t-<strong>en</strong><br />

pêche Thomas Maila<strong>en</strong>der dont on<br />

retrouvera avec plaisir le grinçant Gone<br />

fishing.<br />

D’autres propositions <strong>en</strong>core qui touch<strong>en</strong>t<br />

à l’impossible quête : id<strong>en</strong>titaire<br />

pour l’italbanais Saverio la Ruina accompagné<br />

de Valérie Dréville ou<br />

radicale pour l’IRMAR (Institut des<br />

Recherches M<strong>en</strong>ant à Ri<strong>en</strong>) qui s’interroge<br />

sur Le fond des choses : objets,<br />

outils et procédures... Et aussi des expositions<br />

et des poètes qui<br />

(s’)interpell<strong>en</strong>t et des<br />

musici<strong>en</strong>s qui ne font<br />

pas que du bruit.<br />

Ne ratons surtout pas,<br />

une fois <strong>en</strong>core, l’occasion<br />

d’être un peu plus<br />

affutés ! ActOral se déploie<br />

dans tous les lieux<br />

intellig<strong>en</strong>ts de Marseille :<br />

voir les pages concernées<br />

pour le détail, qui se savoure<br />

aussi sur leur site.<br />

MARIE-JO DHO<br />

ActOral 2012<br />

du 25 sept au 3 oct<br />

divers lieux, Marseille<br />

www.actoral.org<br />

© E. Leve - Rugby<br />

Das Plateau, Notre Printemps © X-D.R<br />

ACTORAL | ÉGYPTE<br />

Société égypti<strong>en</strong>ne<br />

La bibliothèque départem<strong>en</strong>tale des Bouches-du-Rhône, associée à plus d’une<br />

tr<strong>en</strong>taine de bibliothèques municipales du départem<strong>en</strong>t, visite la société égypti<strong>en</strong>ne<br />

par le biais de lectures à haute voix par des comédi<strong>en</strong>s professionnels, des r<strong>en</strong>contres<br />

avec des auteurs égypti<strong>en</strong>s (Khaled Al Khamissi, Nabil Naoum et Ahmad<br />

Alaidy), des films docum<strong>en</strong>taires (Interdit de Amal Ramsis, Ces filles-là de Tahani<br />

Rached, La Nuit elles dans<strong>en</strong>t de Stéphane Thibault et Isabelle Lavigne...) et un<br />

concert (avec le oudiste égypti<strong>en</strong> Hazem Shahe<strong>en</strong> et la flûtiste franco-syri<strong>en</strong>ne<br />

Naïssam Jalal), ainsi que par le regard du photographe D<strong>en</strong>is Dailleux qui expose<br />

ses travaux tout au long de la manifestation, Égypte, claire et obscure.<br />

En part<strong>en</strong>ariat avec les R<strong>en</strong>contres d’Averroès, la bibliothèque départem<strong>en</strong>tale<br />

proposera aussi des visites comm<strong>en</strong>tées de l’exposition, un concert...<br />

DO.M<br />

Regards sur l’Égypte<br />

du 2 oct au 30 nov<br />

Bouches-du-Rhône<br />

04 13 31 82 00<br />

www.biblio13.fr<br />

LIVRES 61<br />

Le Caire, Egypte © D<strong>en</strong>is Dailleux, Ag<strong>en</strong>ce VU<br />

AU PROGRAMME


AU PROGRAMME<br />

66 RENCONTRES<br />

Libraires du sud/Libraires à Marseille- 04 96 12 43 42<br />

R<strong>en</strong>contres : avec Caryl Ferrey pour son dernier<br />

roman Mapuche (Gallimard) le 27 sept à 19h à la<br />

librairie L’Attrape Mots (Marseille)<br />

avec Metin Arditi pour son nouveau livre Le Prince<br />

d’orchestre (Actes Sud) le 28 sept à 18h à la librairie<br />

Maupetit (Marseille)<br />

avec Ronit Matalon pour son roman Le bruit de nos<br />

pas (Stock) le 29 sept dès 16h30 à la librairie Prado<br />

Paradis (Marseille)<br />

Itinérances littéraires : r<strong>en</strong>contre-débat avec Eddy<br />

Fougier pour son livre Parlons mondialisation <strong>en</strong> 30<br />

questions (La Docum<strong>en</strong>tation française) le 13 sept à<br />

19h à la librairie Harmonia Mundi (Aix) et le 14 sept<br />

à 18h30 à la librairie Au Poivre d’Âne (Manosque)<br />

avec Ron Carlson pour son livre Cinq Ciels (Gallmeister)<br />

le 25 sept à 18h à la librairie Jean Jaurès (Nice) et<br />

le 26 sept à la librairie Charlemagne (Toulon)<br />

AIX<br />

Écritures Croisées – 04 42 26 16 85<br />

Prés<strong>en</strong>tation de la Fête du livre par Annie Terrier et<br />

Jean-Louis Jouannaud, suivie de la projection de<br />

Journal de France, de Raymond Depardon et Claudine<br />

Nougaret, le 20 sept à 18h à la Cité du Livre.<br />

Office de Tourisme – 04 42 16 80 17<br />

Exposition Darius Milhaud : une vie heureuse : l’espace<br />

d’exposition accueille les tableaux, photographies et<br />

maquettes de décors et costumes qui ont participé au<br />

succès de l’œuvre de l’artiste. Jusqu’au 21 oct,<br />

vernissage le 13 oct à 18h.<br />

Fondation Vasarely – 04 42 20 01 09<br />

Exposition Nature(s) sur une proposition de Céline<br />

Bodin et Djeff, jusqu’au 28 sept.<br />

3bisf – 04 42 16 17 75<br />

Atelier Objet-action animé par Caroline Le Mehauté,<br />

tous les jeudis de 13h30 à 16h30.<br />

Atelier Urbanité Idiotopique (construction d’une ville<br />

imaginaire où se croiseront tous les fantasmes de chacun)<br />

animé par B<strong>en</strong>jamin Marianne, tous les mardis<br />

de 14h à 16h30.<br />

AVIGNON<br />

Librairie Lignes Noires - 09 51 52 24 59<br />

Exposition Une série noire avec des gravures et des<br />

gaufrages de Dominique Héraud, et un texte de<br />

Marie-José Bernard, Soupçons, livre d’artiste édité à<br />

17 exemplaires. Vernissage le 13 sept dès 18h, exposition<br />

jusqu’au 8 oct.<br />

BARBENTANE<br />

Mairie - 04 90 90 85 85<br />

3 e édition du salon du livre : r<strong>en</strong>contres, dédicaces,<br />

stands de livres, conte... Le 13 oct.<br />

BARJOLS<br />

Editions Plaine Page - 04 94 72 54 81<br />

RER Réseau europé<strong>en</strong> du réemploi, journées professionnelles<br />

dédiées aux arts et techniques du réemploi :<br />

confér<strong>en</strong>ces, expositions, installations, performances...<br />

<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’architectes, d’ingénieurs, de philosophes,<br />

d’artistes et de poètes. Les 15 et 16 oct.<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

CANNES<br />

Association Niaca - 06 60 37 70 57<br />

16 e édition des R<strong>en</strong>contres méditerrané<strong>en</strong>nes des jeunes<br />

auteurs de théâtre : r<strong>en</strong>contres et lectures <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />

d’auteurs, et concours d’écriture théâtrale sous la présid<strong>en</strong>ce<br />

de Sabine Tamisier. Les 29 et 30 sept au Théâtre<br />

Alexandre III.<br />

CARPENTRAS<br />

Librairie Gulliver - 04 90 67 28 67<br />

7e édition de Bistro BD organisée par Comics Factory,<br />

Le bistro le Jardin des glaces et la librairie Gulliver:<br />

r<strong>en</strong>contres avec des auteurs, expositions, animations,<br />

stands de livres, le 22 sept.<br />

COTIGNAC<br />

Association Caractères - 04 94 59 53 12<br />

7 e édition du salon de la petite édition indép<strong>en</strong>dante :<br />

r<strong>en</strong>contres avec les auteurs et éditeurs, séances de<br />

lectures, projection... Le 23 sept.<br />

GRÉOUX-LES-BAINS<br />

Médiathèque Luci<strong>en</strong> Jacques - 04 92 70 48 20<br />

Exposition Un roi sans divertissem<strong>en</strong>t, le roman d’un<br />

chef-d’oeuvre qui retrace la g<strong>en</strong>èse et le destin éditorial<br />

du roman de Jean Giono à travers les archives de<br />

l’écrivain, jusqu’au 30 sept.<br />

LA GARDE<br />

Médiathèque Louis Aragon - 04 94 08 99 61<br />

Atelier BD animé par Johan Troïanowski : «V<strong>en</strong>ez créer<br />

votre bande dessinée étape par étape, du scénario à la<br />

couleur, <strong>en</strong> passant par le story-board, le crayonné et<br />

l’<strong>en</strong>crage». Les 10, 17 et 24 oct, 14 et 21 nov ; exposition<br />

des travaux le 8 déc.<br />

LAMBESC<br />

ADEAR13 – 04 90 <strong>55</strong> 17 86<br />

Fête de l’agriculture paysanne et vide gr<strong>en</strong>ier agricole :<br />

r<strong>en</strong>contre et discussion <strong>en</strong>tre producteurs et consommateurs,<br />

le 14 oct à la MFR de Garachon.<br />

LA-SEYNE-SUR-MER<br />

Les r<strong>en</strong>contres de Tamaris - 04 94 94 88 49<br />

7e édition des R<strong>en</strong>contres de Tamaris sur le thème Les<br />

écrivains et le théâtre du 21 au 23 sept. Le 21 : Et<br />

aujourd’hui ? Et demain ? Les nouvelles écritures dramatiques<br />

avec Catherine Arditi, Luci<strong>en</strong> et Micheline<br />

Attoun, François Bégaudeau, Eduardo Manet,<br />

Mariette Navarro, Marie Nimier, Georges Perpès, Jacques<br />

Ser<strong>en</strong>a ; le 22 : Jean Giono et le Théâtre avec<br />

Jacques Mény, Sylvie Giono, Éric Challier ; le 23 :<br />

Écrivains, metteurs <strong>en</strong> scène et comédi<strong>en</strong>s avec Catherine<br />

Arditi, Philippe Berling, Louise Doutreligne, Serge<br />

Léger, Jean-Luc Paliès, Jacques Tephany.<br />

LES BAUX-DE-PROVENCE<br />

Carrières de lumières – 04 90 54 <strong>55</strong> 56<br />

Installation Gauguin – Van Gogh, les peintres de la<br />

couleur, jusqu’au 6 janvier 2013.<br />

Fondation Louis Jou - 04 90 54 34 17<br />

Colloque sur L’écrit mis <strong>en</strong> livre avec interv<strong>en</strong>tions de<br />

spécialistes du livre et de la lecture et des démonstrations<br />

<strong>en</strong> typographie et <strong>en</strong> reliure, les 21 et 22 sept.<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

Château des Baux – 04 90 54 <strong>55</strong> 56<br />

Les médiévales des Baux : tous les week-<strong>en</strong>ds, jours fériés<br />

et vacances scolaires sont organisés des tirs à la<br />

catapulte, au tir à l’arbalète et maniem<strong>en</strong>t de l’épée, et<br />

un duel médiéval. Jusqu’au 30 sept.<br />

MANOSQUE<br />

C<strong>en</strong>tre Jean Giono - 04 92 70 54 54<br />

Exposition littéraire et artistique C<strong>en</strong>tre Jean Giono,<br />

20 ans de création : rétrospective qui r<strong>en</strong>d hommage<br />

aux atistes contemporains qui ont su faire approcher<br />

les territoires intérieurs de l’écrivain aux visiteurs.<br />

Jusqu’au 31 mars.<br />

Giono illustré par Carzou, Ambrogiani, Folon...<br />

jusqu’au 7 oct.<br />

MARSEILLE<br />

BMVR Alcazar – 04 91 <strong>55</strong> 90 00<br />

R<strong>en</strong>contres avec Maryse Condé pour la sortie de son<br />

livre La Vie sans fards (JC Lattès), animée par Mireille<br />

Sacotte, professeur émérite à l’Université Sorbonne<br />

Nouvelle Paris III, le 14 sept à 17h30.<br />

Cycle de confér<strong>en</strong>ces co-organisé par l’IRD et l’Alcazar<br />

Villes du sud : La Paz au risque de la ville par Sébasti<strong>en</strong><br />

Hardy, géographe, le 6 oct à 16h.<br />

Confér<strong>en</strong>ce de B<strong>en</strong>oit Mouchard et Ted B<strong>en</strong>oit sur<br />

la ligne clair dans le cadre de l’exposition Blake et<br />

Mortimer à Marseille : l’étrange r<strong>en</strong>dez-vous à l’Alcazar<br />

(visible jusqu’au 13 oct), <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Festival<br />

international de la bande dessinée d’Angoulême. Le<br />

22 sept à 16h.<br />

ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00<br />

Panorama de la r<strong>en</strong>trée littéraire par Dominique<br />

Paschal, avec lectures d’extraits puis les coups de<br />

cœur r<strong>en</strong>trée littéraire avec Pascal Jourdana, Isabelle<br />

Eymonot, Elisabeth Arquier, Laur<strong>en</strong>ce Tardieu,<br />

notre collaboratrice Fred Robert et la lectrice Sofia<br />

Teillet, le 20 sept de 14h à 17h30 et de 18h à 20h.<br />

KLAP – 04 96 11 11 20<br />

Exposition de photos de danse de Didier Philispart,<br />

contrecollées sur Dibond au format 40x60, vernissage<br />

le 19 sept à 21h30. Du 19 sept au 19 oct. Vernissage<br />

précédé d’une avant-première à 20h30 : B&W’S :<br />

traversée (diptyque) : blackSoul avec Christian Ubl et<br />

Emile Camacho suivi de WhiteSpace avec Marianne<br />

Descamps et 5 participants amateurs.<br />

CIPM – 04 91 91 26 45<br />

Exposition consacrée à Joerg Ortner (graveur) et<br />

conçue par Jean Daive. Jusqu’au 22 sept.<br />

Peuple & Culture - 04 91 24 89 71<br />

Cabinet des lecteurs : découverte d’un lieu consacré aux<br />

écritures contemporaines, Montévidéo, et échanges<br />

sur nos lectures dont Les immortelles de Mak<strong>en</strong>zy<br />

Orcel (Zulma), un des 4 livres de notre r<strong>en</strong>trée littéraire.<br />

Le 19 sept à 19h à Montévidéo.<br />

R<strong>en</strong>contre littéraire avec Shumona Sinha pour son<br />

livre Assommons les pauvres ! (L’Olivier), le 6 oct à 11h<br />

au C<strong>en</strong>tre Dugommier.<br />

Place à la parole ! : forum régional des acteurs associatifs,<br />

le 12 oct dès 9h à l’espace Jean Garcin à Avignon.<br />

Atelier Vis-à-Vis - 04 91 33 20 80<br />

15e R<strong>en</strong>contres de l’édition de création Book project<br />

international, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de 80 éditeurs et artistes/<br />

éditeurs internationaux prov<strong>en</strong>ant d’une dizaine de<br />

pays. Les 13 et 14 oct.


Institut Culturel Itali<strong>en</strong> – 04 91 48 51 94<br />

Journées portes ouvertes, le 15 sept de 10h à 17h<br />

Exposition David : un cittadino di Fir<strong>en</strong>ze e di…<br />

Marsiglia, jusqu’au 25 oct ; vernissage le 15 sept à<br />

15h30.<br />

Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59<br />

Journées Portes ouvertes de l’Ecole de Théâtre<br />

Amateur du TPM, cours d’essai gratuit, les 11 et 12<br />

sept. Soirée d’ouverture de la nouvelle saison avec des<br />

lectures, la r<strong>en</strong>contre des cies <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce… Le 19 oct<br />

à partir de 19h.<br />

Association ZimZam – 04 13 59 06 35<br />

Fadoli’s Circus, festival de cirque différ<strong>en</strong>t. Du 21 sept<br />

au 6 oct au Parc Longchamp et au Daki Ling.<br />

Association L’Ecrit du sud - 06 09 18 00 11<br />

7 e édition de La Semaine Noire : Michel Quint est <strong>en</strong><br />

résid<strong>en</strong>ce d’auteur ; «jumelage noir» avec Alger ; 12 e<br />

Terrasses du Polar ; 9 e Prix marseillais du Polar ; dédicaces,<br />

débats, r<strong>en</strong>contres, projections... Du 27 au 30 sept.<br />

Le Pôle Art Marseillais - 04 91 33 85 24<br />

Balcon du polar et du livre méditerrané<strong>en</strong> sous le parrainage<br />

de Franz-Olivier Giesbert <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une<br />

tr<strong>en</strong>taine d’écrivains, le 16 sept sur la Place Saint-Victor.<br />

Librairie La réserve à bulles - 04 91 53 28 91<br />

4e édition de BaDaM !, un mois de bande dessinée à<br />

Marseille : r<strong>en</strong>contres, dédicaces, expositions, concerts...<br />

En octobre…<br />

Librairie L’Attrape Mots – 04 91 57 08 34<br />

La librairie fête ses 10 ans et propose un r<strong>en</strong>dez-vous<br />

de lectures : «nous allons piocher dans vos livres préférés<br />

de ces 10 dernières années, ceux qui vous ont<br />

émus, éblouis, secoués, <strong>en</strong>voutés... Envoyez-nous 1, 2<br />

ou 3 titres (pas plus de 5) qu’ils soi<strong>en</strong>t réc<strong>en</strong>ts ou maint<strong>en</strong>ant<br />

classiques ». En octobre…<br />

Librairie Apostille – apostille.web@free.fr<br />

R<strong>en</strong>contre avec François Thomazeau et Caroline<br />

Sury pour leur ouvrage Marseille, quelle histoire ! La<br />

cité phocé<strong>en</strong>ne des origines à nos jours, le 29 sept à 18h ;<br />

ateliers d’écriture deux mardis par mois, les 18 sept, 2<br />

et 16 oct, le 25 sept avec Malvina Pastor et Aline Bardin<br />

(lesateliersdaline@gmail.com).<br />

Galerie Hélène Detaille – 04 91 53 43 46<br />

Exposition Paysages recomposés de Marc Chostakoff,<br />

avec Jeannie Abert, photographe invitée, du 20 sept<br />

au 27 oct ; vernissage le 19 sept à partir de 18h30 <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce des artistes.<br />

Atelier Juxtapoz – 06 63 82 00 76<br />

En association avec l’association parisi<strong>en</strong>ne le M.U.R,<br />

Juxtapoz prés<strong>en</strong>te Le MUR-Marseille, galerie à ciel<br />

ouvert sur le mur du Ba’Bar, dans le 6 e ; chaque mois<br />

un artiste urbain vi<strong>en</strong>dra exposer son oeuvre dans un<br />

cadre de 3 M X 5 M, et sa réalisation sera suivi d’un<br />

vernissage. Inauguration le 21 sept avec l’artiste AMO<br />

alias Virginie Biondi<br />

Espace Leclere – 04 91 50 00 00<br />

Confér<strong>en</strong>ce et r<strong>en</strong>contres prés<strong>en</strong>tées par Jean-Noël<br />

Bret sur une proposition de l’association euroméditerrané<strong>en</strong>ne<br />

pour l’histoire de l’art et l’esthétique :<br />

Mondrian, un long dépouillem<strong>en</strong>t protestant par le professeur<br />

Georges Serratrice, le 24 sept ; Le nouveau<br />

Musée d’Histoire de Marseille par Laur<strong>en</strong>t Védrine,<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

directeur du musée, le 1 er oct ; L’art dans tous ses extrêmes<br />

par Marc Jim<strong>en</strong>ez, philosophe, le 15 oct.<br />

MARTIGUES<br />

Théâtre des Salins – 04 42 19 02 00<br />

Territoires <strong>en</strong> Production (approches): exposition de photos<br />

d’Alain Sauvan sur la vie industrielle du pourtour de<br />

l’étang de Berre, <strong>en</strong> amont des expositions grand<br />

format dans le cadre de MP2013. Jusqu’au 31 oct.<br />

Cinéma Jean R<strong>en</strong>oir - 04 42 44 32 23<br />

Occupations/Les Veillées : lecture, film et buffet, sur une<br />

proposition du metteur <strong>en</strong> scène Jean-Claude Bertti<br />

<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Les Salins. La lecture est suivie de<br />

la projection du film Disparaissez les ouvriers de<br />

Christine Thépénier et Jean-François Priester (2012).<br />

Le 27 sept à 19h.<br />

MONDRAGON<br />

Association Le Sou des écoles laïques - 04 90 30 59 62<br />

8 e édition de Récréalivres, salon de littérature jeunesse :<br />

dédicaces d’auteurs et ateliers. Du 15 au 25 oct.<br />

MONT-DAUPHIN<br />

Compagnie Conte - 06 08 83 00 97<br />

11e édition du Festival Contre escarpe sur le thème<br />

De l’oral à l’écrit : contes pour petits et grands. Du 24<br />

au 30 sept.<br />

MOUANS-SARTOUX<br />

C<strong>en</strong>tre culturel Les Cèdres - 04 92 28 45 62<br />

25 e édition du livre de Mouans-Sartoux sur le thème<br />

Et si on rallumait les étoiles ? : débats, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s, concerts,<br />

projections... <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de nombreux auteurs<br />

(littérature, essais, livres d’art, jeunesse, BD). Du 5 au<br />

7 oct.<br />

PORT-DE-BOUC<br />

Médiathèque Boris Vian - 04 42 06 65 54<br />

18 e édition des R<strong>en</strong>contres ciné-littérature sur le thème<br />

Le monde du travail : r<strong>en</strong>contres, projections, cafélecture<br />

<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le cinéma Le Méliès. Du<br />

15 au 25 oct.<br />

ROUSSILLON<br />

Mairie – 04 90 05 60 16<br />

5 e édition du Livre <strong>en</strong> fête : dédicaces d’auteurs, stands<br />

d’écriture, animations... Le 23 sept sur les places Lou<br />

Pasquié et Camille Mathieu.<br />

SAINT-CHAMAS<br />

Chapelle Saint-Pierre – 04 90 50 90 54<br />

Exposition de peintures de Brigitte Petrelluzzi et<br />

Roberte Braem, jusqu’au 30 sept.<br />

SAINT-VICTORET<br />

Mairie - 04 42 15 32 00<br />

12e édition du livre : r<strong>en</strong>contres avec une soixantaine<br />

d’auteurs de la région PACA, le 7 oct de 10h à 17h30.<br />

SAINT-VINCENT-SUR-JABRON<br />

Association Terres d’<strong>en</strong>cre - 04 92 62 08 07<br />

Week-<strong>en</strong>d de création littéraire sur le thème l’étal et le<br />

ressac, le flux. un microrécit océanique; avec la vague,<br />

animé par Frédérique de Carvalho et Mireille Irvoas,<br />

diplômées de l’Université d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce (DU<br />

////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

RENCONTRES 67<br />

atelier d’écriture), co-créatrices de l’association Terres<br />

d’<strong>en</strong>cre. Les 22 et 23 sept.<br />

SAINTE-CÉCILE-LES-VIGNES<br />

Association Café littéraire - 04 90 40 46 17<br />

Café littéraire <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Véronique Ovaldé<br />

autour de son livre Des vies d’oiseaux (L’Olivier), le 14<br />

sept à 18h30.<br />

SIX-FOURS<br />

Association Destination Planète Livre -<br />

04 94 74 75 61<br />

9e salon du livre jeunesse : r<strong>en</strong>contres avec les auteurs,<br />

dédicaces, ateliers... Du 16 au 18 oct.<br />

TOULON<br />

Librairie Contrebandes - 04 94 89 66 39<br />

Exposition des fragm<strong>en</strong>ts originaux des albums BD<br />

d’Anthony Pastor, Ice Cream, Hôtel Koral, Las Rosas<br />

et Castilla Drive (Actes Sud/L’An 2), jusqu’au 21 sept.<br />

R<strong>en</strong>contre-dédicace avec l’auteur le 15 sept.<br />

VAISON-LA-ROMAINE<br />

Bibliothèque municipale - 04 90 36 18 90<br />

Festival de la bande dessinée sur le thème R<strong>en</strong>aissance :<br />

dédicaces d’auteurs, exposition <strong>en</strong> hommage à Gilles<br />

Chaillet, exposition sur les indi<strong>en</strong>s... <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une<br />

tr<strong>en</strong>taine de dessinateurs, scénaristes, coloristes. Les 29<br />

et 30 sept.<br />

CONCOURS<br />

Studio 1517, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec la Ville de Marseille<br />

et l’Office de Tourisme et des Congrès de Marseille,<br />

lance un concours photographique dans le cadre de<br />

la parution <strong>en</strong> mars 2013 d’un cal<strong>en</strong>drier photographique<br />

perpétuel dédié à Marseille et à sa région sur le<br />

thème Marseille Prov<strong>en</strong>ce, regards personnels. Vous<br />

pouvez <strong>en</strong>voyer vos photos du 6 sept au 26 oct. à<br />

concoursphotomarseille@studio1517.com, ou les<br />

poster sur la page Facebook Concours photo city<br />

Cal<strong>en</strong>drier Marseille :<br />

www.facebook.com/ConcoursPhoto1517Marseille<br />

www.studio1517.com<br />

Avis aux compagnies de danse hip hop expérim<strong>en</strong>tées<br />

de la Région PACA : l’association Heart Color Music<br />

et Le Merlan prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le Dance Groove 13. Pour y<br />

participer et gagner une résid<strong>en</strong>ce artistique accompagnée<br />

de professionnels du spectacle vivant et la possibilité<br />

de se produire dans le cadre d’une formation professionnelle<br />

p<strong>en</strong>dant l’année Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013,<br />

<strong>en</strong>voyez vos candidatures (extraits de shows chorégraphiques,<br />

historique de la cie, site Internet, li<strong>en</strong><br />

Myspace, page Facebook…) avant le 25 sept à fg13hcm@laposte.net.<br />

Le C<strong>en</strong>tre social Saint Gabriel Canet, l’association<br />

Château de Servières, Art-cade, le Merlan-scène<br />

nationale, Urban Prod associés à Marseille Prov<strong>en</strong>ce<br />

2013 propos<strong>en</strong>t trois contrats aidés pour des artistes<br />

du départem<strong>en</strong>t des Bouches-du-Rhône, toutes<br />

disciplines confondues. Cet appel s’effectue dans le<br />

cadre du projet Tremplins - expressions artistiques<br />

<strong>en</strong> milieu urbain et le thème choisi pour cette année<br />

est «Les doigts dans la prise». Les productions seront<br />

prés<strong>en</strong>tées <strong>en</strong> septembre 2013, autour de trois temps<br />

forts.<br />

Dossier de candidature (disponible sur le site<br />

http://culturestgabriel.wix.com/tremplins13) à<br />

déposer avant le 28 sept.<br />

AU PROGRAMME


68 ARTS VISUELS ART-O-RAMA<br />

Garder le cap<br />

Accueilli à la Friche depuis sa création <strong>en</strong> 2007,<br />

le projet de Gaïd Beaulieu-Lambert et Jérôme<br />

Pantalacci r<strong>en</strong>contre un succès régulier. L’édition<br />

2012 franchit indéniablem<strong>en</strong>t un palier de<br />

maturité, plus conforme à l’univers marchand <strong>en</strong><br />

vigueur, ce qui n’est pas forcém<strong>en</strong>t un handicap.<br />

Car la mise <strong>en</strong> espace s’est professionnalisée,<br />

pour se substituer aux efforts d’occupation quelque<br />

peu anarchiques des débuts dans une Cartonnerie<br />

plutôt à l’état brut. Certains ont regretté cet<br />

aspect expérim<strong>en</strong>tal ouvert, mais le nombre de<br />

galeries et d’artistes représ<strong>en</strong>tés, et de collectionneurs<br />

v<strong>en</strong>us visiter et acheter (même si les chiffres<br />

ne sont pas <strong>en</strong>core très précis), a progressé au<br />

point que pour la première fois depuis cette année<br />

les exposants doiv<strong>en</strong>t s’acquitter d’un droit d’<strong>en</strong>-<br />

Une des responsabilités que s’est<br />

donnée Art-O-Rama est le souti<strong>en</strong> et<br />

l’accompagnem<strong>en</strong>t des artistes. Ce<br />

dont a bénéficié Caroline Duchatelet<br />

choisie parmi les artistes de l’édition<br />

passée. «Art-0-Rama a été une très<br />

bonne surprise pour moi, l’année<br />

dernière avec le show-room et maint<strong>en</strong>ant<br />

comme artiste invitée. J’ai<br />

noué des contacts intéressants et<br />

des projets sont à v<strong>en</strong>ir. J’ai fait un<br />

livre aux éditions P et un autre chez<br />

Analogues, et un collectionneur<br />

parisi<strong>en</strong> a acheté deux de mes films<br />

récemm<strong>en</strong>t.»<br />

En marge de l’effervesc<strong>en</strong>ce du salon,<br />

ses deux nouvelles créations<br />

vidéos constitu<strong>en</strong>t un véritable havre<br />

de paix, hors du temps. Mardi 03 novembre<br />

et Lundi 26 avril ont été<br />

trée de 1 000 euros. Somme <strong>en</strong>core modeste,<br />

mais qui chiffre le désir d’exposer là.<br />

Jérôme Pantalacci désormais seul aux commandes<br />

confirme : «Nous sommes arrivés à un niveau<br />

qui correspond plutôt bi<strong>en</strong> à notre projet de<br />

départ. Avec vingt galeries pour une quinzaine<br />

l’année dernière et tout ce que cela représ<strong>en</strong>te<br />

d’organisation, c’est un format de foire que nous<br />

pouvons <strong>en</strong>core maitriser.» Le budget approcherait<br />

les 100 000 euros, la part publique représ<strong>en</strong>tant<br />

69 000 euros (24 de la ville de Marseille, 35 du<br />

Départem<strong>en</strong>t et 10 de la Région), les apports<br />

privés et de mécénat 15 000 euros, les prestations<br />

directes le reste. Ce qui n’est pas énorme et<br />

représ<strong>en</strong>te un bel équilibre.<br />

Reste à évaluer l’impact de l’évènem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ter-<br />

L’instant esthétique<br />

conçus dans la continuité de son<br />

travail <strong>en</strong>trepris dans les années<br />

2009 lors de son séjour à la Villa<br />

Médicis, lorsque l’artiste <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>t à<br />

capter l’apparition de l’aube. Nous<br />

retrouvons les jeux l<strong>en</strong>ts et subtils<br />

modelant la fluidité du temps et de<br />

l’espace pour inviter à une percep-<br />

mes économiques et les retombées pour les<br />

galeries, le bénéfice pour les artistes, sans oublier<br />

la part de l’art lui-même qui fonde l’exist<strong>en</strong>ce de<br />

l’évènem<strong>en</strong>t, et son financem<strong>en</strong>t semi-public. On<br />

pourra discuter des choix des œuvres effectués<br />

par les galeries ret<strong>en</strong>ues qui ont toujours bénéficié<br />

du principe d’une carte blanche. Impression<br />

de déjà vu, manque d’ampleur pour certaines<br />

pièces (qu’on désigne rarem<strong>en</strong>t par la terminologie<br />

traditionnelle d’«œuvre» sauf à tomber sur<br />

un master-piece !), cadres retournés-vides-posés<br />

au sol, peinture/ dégoulinure, néo-urinoir, assemblage<br />

hasardeux peuv<strong>en</strong>t décevoir certaines<br />

s<strong>en</strong>sibilités… mais, c’est aussi le chall<strong>en</strong>ge, on<br />

peut y faire de belles r<strong>en</strong>contres !<br />

CLAUDE LORIN<br />

Mardi 3 novembre, 2009-2012, video 4'20 © Caroline Duchatelet<br />

Lundi 26 avril, 2010-2012, video 9'25 © Caroline Duchatelet<br />

tion <strong>en</strong> lâcher prise. Si on p<strong>en</strong>se à<br />

Bachelard, Duchatelet évoque volontiers<br />

une p<strong>en</strong>sée proche de la<br />

s<strong>en</strong>sibilité ori<strong>en</strong>tale avec le philosophe<br />

François Julli<strong>en</strong>. «Je ne travaille<br />

pas à partir d’idées ou de concepts.<br />

C‘est plus de l’ordre de l’intuition,<br />

d’une résonnance organique. Je<br />

suis sculpteur à l’origine mais je<br />

travaille <strong>en</strong> aveugle, de façon haptique<br />

pour faire <strong>en</strong> sorte que les<br />

choses advi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.»<br />

Avec Lundi 26 avril, pour une fois,<br />

l’espace, se dévoilant dans l’apparition<br />

l<strong>en</strong>te de la lumière, latérale<br />

comme chez un Vermeer, creuse<br />

une perspective dans l’ombre, annonce<br />

de la couleur, frôle une réalité<br />

plus objective qu’à l’habitude d’un<br />

intérieur inhabité. En faisant <strong>en</strong><br />

sorte qu’il n’y ait aucune prés<strong>en</strong>ce,<br />

ni bande son et si peu de lumière,<br />

l’artiste préfère s’arrêter juste «avant<br />

que mes films fass<strong>en</strong>t des images,<br />

que comm<strong>en</strong>ce une narration».<br />

C’est pourquoi il ne faut pas confondre<br />

l’aube et l’aurore. Seulem<strong>en</strong>t<br />

partager ce qui est <strong>en</strong> train d’adv<strong>en</strong>ir,<br />

la montée des choses avant leur<br />

passage <strong>en</strong> plein jour et <strong>en</strong>trer dans<br />

le quotidi<strong>en</strong>. Caroline Duchatelet<br />

invite là <strong>en</strong>core à une expéri<strong>en</strong>ce de<br />

l’instant vécu à contrario de l’espace<br />

arp<strong>en</strong>té et du temps mesuré. En<br />

quelque sorte une esthétique ténue<br />

de la dé-mesure.<br />

C.L.<br />

Art-O-Rama<br />

jusqu’au 16 sept<br />

Cartonnerie, La Friche<br />

www.art-o-rama.fr


Quatre artistes dans le v<strong>en</strong>t<br />

Le s<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>vol<br />

Dominique Castell expose le dessin<br />

de ses jambes -pas les si<strong>en</strong>nes, mais<br />

celles de femmes qui dans<strong>en</strong>t- à côté<br />

des show-rooms d’Art-O-Rama, et<br />

dans la galerie de Vacances Bleues,<br />

où elle est <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce cette année.<br />

L’œuvre, légère, caresse l’œil et demande<br />

discrètem<strong>en</strong>t qu’on l’écoute,<br />

qu’on l’approche, pour s<strong>en</strong>tir ce<br />

qu’elle murmure. À La cartonnerie<br />

et sur un des murs de la galerie des<br />

jambes s’échauff<strong>en</strong>t, répétant des<br />

pas de tango. Des jambes, ou plutôt<br />

des dessins de jambes, ou plutôt une<br />

succession de dessins de jambes<br />

qui s’anim<strong>en</strong>t et esquiss<strong>en</strong>t des<br />

lignes, des spirales, des figures. Dans<br />

les écouteurs on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d des frottem<strong>en</strong>ts,<br />

des pieds qui gliss<strong>en</strong>t au sol<br />

sans doute, et des bruits incertains<br />

(bande son de Fabrice Martin). Puis<br />

on s’avance vers le c<strong>en</strong>tre de la<br />

pièce, au bout d’un grand rouleau de<br />

papier sur lequel un film est projeté.<br />

Guillaume Gattier et son installation - Grave © Claude Lorin/<strong>Zibeline</strong><br />

Depuis 2008 Art-O-Rama réserve un<br />

espace particulier aux jeunes artistes<br />

de Marseille Prov<strong>en</strong>ce qui trouv<strong>en</strong>t là<br />

une visibilité internationale<br />

À côté de leurs illustres ainés v<strong>en</strong>us de Rome, de<br />

Berlin, de Madrid ou de Kyoto, quatre jeunes artistes<br />

sont <strong>en</strong> pool position pour une asc<strong>en</strong>sion à<br />

c<strong>en</strong>t à l’heure, consci<strong>en</strong>ts que le Show-Room<br />

représ<strong>en</strong>te une véritable rampe de lancem<strong>en</strong>t.<br />

Car l’<strong>en</strong>jeu est de taille : non seulem<strong>en</strong>t leur travail<br />

est repéré par les galeristes, les collectionneurs<br />

et les institutionnels, mais un seul d’<strong>en</strong>tre eux<br />

sera «l’artiste invité» l’édition suivante ! À ce titre,<br />

il bénéficiera d’une exposition personnelle doublée<br />

d’une édition dans la collection Art-O-Rama.<br />

Si aujourd’hui Caroline Duchatelet invite le public<br />

à la contemplation sil<strong>en</strong>cieuse dans son travail<br />

vidéo sur la lumière et le paysage, on se souvi<strong>en</strong>t<br />

avec bonheur de ses prédécesseurs : Juli<strong>en</strong><br />

Bouillon, Émilie Perotto, Pascal Martinez,<br />

Sandro Delle Noce.<br />

Le commissaire d’exposition François Aubart a<br />

choisi cette année quatre jeunes diplômés aux<br />

parcours déjà bi<strong>en</strong> fournis.<br />

Guillaume Gattier -Festival des arts éphémères<br />

<strong>en</strong> 2010, Vidéochroniques <strong>en</strong> 2011, HLM <strong>en</strong> 2012fait<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre un son Grave né d’une impulsion<br />

aléatoire d’un moulage <strong>en</strong> plomb de sa main relié<br />

à une guitare susp<strong>en</strong>due. De ce mouvem<strong>en</strong>t de<br />

balancier nait «une partition répétitive [qui] peut<br />

se prolonger au-delà d’une heure», perceptible<br />

alors aux oreilles les plus fines. Entre le début et<br />

la stabilisation réside l’<strong>en</strong>jeu de Grave, dans<br />

«cette temporalité qui [lui] échappe…».<br />

Thomas Boulmier ag<strong>en</strong>ce son espace-bureau-<br />

Où quatre pieds féminins dans<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>core, cette fois sans esquisser,<br />

sans échauffer, dans le corps à<br />

corps délicat, cheek to cheek, jambe<br />

à jambe. Un mom<strong>en</strong>t de bonheur<br />

qui s’élève, offert, comme dans un<br />

film de Fred Astaire, et atteint la<br />

grâce simple.<br />

ARTS VISUELS 69<br />

salon-bibliothèque <strong>en</strong> une accumulation austère,<br />

directem<strong>en</strong>t inspirée de la scène allemande : un<br />

Autoportrait des limites de la raison conçu comme<br />

«une projection de l’espace intérieur sur<br />

l’espace extérieur» ; une œuvre de sculpteur qui<br />

assemble objets et mobiliers par affinités et<br />

tonalités, et questionne son rapport au geste et à<br />

l’espace.<br />

Installé à Marseille depuis 2005, Yann Gerstberger<br />

«fait de la sculpture classique et abstraite» et<br />

se définit comme un «anti-finish-fétiche» (?). Ce<br />

qui, <strong>en</strong> langage décodé, signifie un «anti sculpture<br />

<strong>en</strong> résine super polie» !… Résultat : un<br />

espace habillé de t<strong>en</strong>tures réalisées à partir de<br />

bandes de serpillères collées, confectionnées à<br />

Marrakech, dans une «ambiance de souk acide»<br />

où les matières dialogu<strong>en</strong>t sans véritablem<strong>en</strong>t de<br />

«s<strong>en</strong>s caché». Quant aux glacières vintage bardées<br />

de chaines métalliques disposées devant,<br />

elles n’ont paraît-il pas plus de s<strong>en</strong>s caché !<br />

Plus sil<strong>en</strong>cieuse, toute <strong>en</strong> profondeur, Julie<br />

Darribère Saintonge est véritablem<strong>en</strong>t la révélation<br />

du Show-Room : au cœur d’un dispositif<br />

soigné une œuvre au noir, photos et film 16 mm<br />

réalisé à partir d’objets insignifiants posés sur la<br />

plaque d’un rétroprojecteur. Un cond<strong>en</strong>sé de son<br />

travail autour du dessin et de l’écriture. Le public<br />

ne s’y trompe pas et demeure longtemps face à<br />

«sa petite archéologie personnelle», photographie<br />

la projection, scrute les murs badigeonnés à la<br />

suie puis «scarifiés» à la main pour retrouver «le<br />

geste primaire». Dans le brouhaha confus de la<br />

foire, il est un espace (féminin ?) où le temps susp<strong>en</strong>d<br />

son vol. Comme chez Caroline Duchatelet.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Dominique Castell © Marif Deruffi<br />

En haut du rouleau de papier, à sa<br />

crête, des points rouges, allumettes<br />

fondues, comme un feu d’artifice, un<br />

désir d’embrasem<strong>en</strong>t. Derrière des<br />

volutes, des feuilles d’arbre qui tourbillonn<strong>en</strong>t,<br />

rouges, dessinées à la<br />

pointe de souffre. Leur incroyable<br />

minutie s’élève et se brouille, vaporeuse,<br />

dans les plis du papier,<br />

jusqu’à la crête où elles rejoign<strong>en</strong>t<br />

la surface de projection et… l’idée de<br />

beauté ?<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Dominique Castell<br />

Échauffem<strong>en</strong>t<br />

jusqu’au 16 sept<br />

Art-O-Rama, La Friche<br />

Ayant dansé tout l’été<br />

jusqu’au 27 sept<br />

Fondation Vacances Bleues<br />

04 91 00 96 83<br />

www.vacancesbleues-artistes-<strong>en</strong>resid<strong>en</strong>ce.fr


70<br />

ARTS VISUELS<br />

«L’unique chose stable, c’est le mouvem<strong>en</strong>t<br />

partout et toujours» écrivait Jean Tinguely. Point<br />

de vue que ne réfuterait sans aucun doute aucun<br />

des artistes de l’exposition Mouvem<strong>en</strong>t et lumière<br />

proposée par la Villa Datris, toute jeune fondation<br />

pour la sculpture contemporaine créée par les<br />

collectionneurs Danièle Marcovici et Tristan Fourtine.<br />

Inaugurée <strong>en</strong> 2011 sur le thème «sculptures<br />

plurielles», la Villa Datris offre ses espaces<br />

intérieurs et son jardin à quelque 85 œuvres : du<br />

sol au plafond, de la bibliothèque à la salle de<br />

bains et à l’office, cet anci<strong>en</strong> hôtel prov<strong>en</strong>çal du<br />

19 e siècle est propice à une balade iconoclaste à<br />

travers les matières, les t<strong>en</strong>dances, les déc<strong>en</strong>nies.<br />

On y croise les plus illustres représ<strong>en</strong>tants<br />

internationaux de l’art cinétique et de l’optical art,<br />

des lights box et des installations interactives, du<br />

néon et des mobiles. Outre l’aspect ludique de<br />

certaines pièces très accessibles (on p<strong>en</strong>se aux<br />

créations numériques de Miguel Chevalier, Herbariuset<br />

Fractal Flowers, à manier avec précaution),<br />

l’exposition est un voyage dans l’histoire de deux<br />

mouvem<strong>en</strong>ts majeurs du 20 e siècle : l’art cinétique,<br />

avec Vasarely comme chef de file dès 19<strong>55</strong>,<br />

et l’Op’art ou Optical art qui s’imposa <strong>en</strong> France<br />

dix ans plus tard. Sollicitations visuelles qui<br />

ouvrir<strong>en</strong>t la voie à des propositions avant-gardistes<br />

où les technologies les plus performantes<br />

rivalis<strong>en</strong>t avec l’imaginaire de leurs créateurs.<br />

CAMPREDON | VILLA DATRIS<br />

Le chant de la terre<br />

On pouvait craindre de pâles calques<br />

des œuvres, débarrassés des empreintes<br />

du souffle du v<strong>en</strong>t ou de la<br />

lumière du soleil, «défraîchis» car<br />

déconnectés de leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />

naturel. Sauf que Nils-Udo prouve<br />

qu’<strong>en</strong> plus d’être un imm<strong>en</strong>se plastici<strong>en</strong><br />

de la nature, il est un<br />

formidable photographe, dessinateur<br />

et coloriste. Après avoir quitté<br />

l’atelier <strong>en</strong> 1972 pour se consacrer<br />

à une représ<strong>en</strong>tation moins «artificielle»<br />

de la puissance créatrice de<br />

la nature, l’artiste allemand fait un<br />

retour aux sources. À double titre.<br />

En retrouvant le chemin de l’atelier,<br />

et <strong>en</strong> ré<strong>en</strong>chantant l’œuvre originale<br />

née quelque part dans les dunes de<br />

Namibie, les montagnes de Haute-<br />

Bavière ou les terres c<strong>en</strong>dreuses de<br />

Lanzarote. Comme une seconde vie…<br />

Dans la photographie in situ Nils-<br />

Udo capte l’immédiateté, le clic est<br />

pris, souv<strong>en</strong>ir instantané de l’exist<strong>en</strong>ce<br />

éphémère de ses installations ;<br />

trace indélébile de journées passées<br />

à creuser, planter, tailler, cueillir<br />

tiges, branches, pierres, impalpables<br />

boules de neige. Son regard sur<br />

sa propre création inv<strong>en</strong>te à nouveau,<br />

dans une sorte de spirale<br />

rédemptrice. Un regard toujours aux<br />

aguets. À l’atelier, avec l’<strong>en</strong>cre de<br />

chine et l’huile sur la toile, c’est<br />

comme une transgression, un r<strong>en</strong>ouveau.<br />

Il réinterroge, dans un<br />

labyrinthe de lignes et d’aplats de<br />

couleurs exaltées, le cycle des saisons,<br />

les rythmes de la nature, ses<br />

transformations. Images fugaces<br />

d’une nature intériorisée. Brisures,<br />

taches, coulures, éclats chant<strong>en</strong>t<br />

sur la toile -comme s’il voulait saisir<br />

la quintess<strong>en</strong>ce de la nature- tandis<br />

que le sil<strong>en</strong>ce embrase ses <strong>en</strong>cres<br />

de chine. Épures japonaises à la<br />

Orchestrations mouvem<strong>en</strong>tées !<br />

Les images s’anim<strong>en</strong>t au gré des déplacem<strong>en</strong>ts,<br />

interagiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> produisant là du son, de la lumière,<br />

ici des ondes et des mouvem<strong>en</strong>ts. Illusions<br />

Jaildo Marinho, 3 Stelas, 2010, 61 x 74 x 30cm,<br />

marbre de Carrare, collection de l'artiste © X-D.R<br />

Octavio Herrera, Ligne descriptive, 2010,<br />

95 x 102 cm, Plexiglas, bois © X-D.R<br />

Nils-Udo, Maison d'eau, ilfochrome sur aluminium, 124x124 cm, 1982 © Nils-Udo<br />

délicatesse monum<strong>en</strong>tale. Son travail<br />

«dans et de la nature» gagne <strong>en</strong><br />

int<strong>en</strong>sité dans ses photographies<br />

plastiques (et non docum<strong>en</strong>taires !)<br />

qui laiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trevoir l’érosion du<br />

temps. Le Radeau <strong>en</strong> branches de<br />

frêne et de fleurs de merisiers<br />

confectionné <strong>en</strong> Haute Bavière n’est<br />

plus une frêle embarcation, il est<br />

signe graphique, jeu de gris et de<br />

noirs. La Maison d’eau, autrefois<br />

invitation au voyage au rythme de la<br />

marée, est un temple à la divinité<br />

Eau… Là où les sculptures-plantations<br />

étai<strong>en</strong>t poétiques, fragiles,<br />

offertes au v<strong>en</strong>t, au sable et aux<br />

intempéries, l’œuvre graphique est<br />

une architecture abstraite, structurée<br />

autour de l’illusion, de la réalité<br />

et de l’abstraction. Avec la nature<br />

toujours transfigurée.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Nature (élém<strong>en</strong>t)<br />

Nils-Udo<br />

jusqu’au 7 octobre<br />

Campredon c<strong>en</strong>tre d’art,<br />

L’Isle-sur-la-Sorgue<br />

04 90 38 17 41<br />

www.islesurlasorgue.fr/campredon.html<br />

sonores chez Yaacov Agam qui nous invite à composer<br />

quatre ou cinq œuvres différ<strong>en</strong>tes à partir<br />

de son «orchestration visuelle», ou <strong>en</strong>core chez<br />

Alice Pilastre qui diffuse sa petite musique acidulée<br />

<strong>en</strong> un tour de manivelle et un ruban de métal<br />

ajouré. Illusions chromatiques avec Dario Pérez-<br />

Flores et son 234 mobile où les bandes verticales<br />

d’acrylique sur toile inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de nouvelles gammes.<br />

Même les matériaux classiques sont<br />

repoussés dans leurs retranchem<strong>en</strong>ts ! Ciris-Vell<br />

transgresse les limites du zinc jusqu’à l’abstraction<br />

totale, B<strong>en</strong>oit Luyckx se joue de la rugosité<br />

de la pierre <strong>en</strong> créant des plis s<strong>en</strong>suels, Tiéri<br />

Lancereau-Monthubert caresse l’écorce morte<br />

pour faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre la respiration de l’arbre, Nisa<br />

Chevènem<strong>en</strong>t érige <strong>en</strong> bronze une tour de Babel<br />

hérissée de pics à tête humaine. Mais ceux-là font<br />

de la résistance, car il est plus généralem<strong>en</strong>t<br />

question de leds, de diodes, de logiciels, d’œuvres<br />

évolutives, fractales et articulées. Un vocabulaire<br />

plastique moins s<strong>en</strong>suel mais tout aussi éclairant.<br />

M.G.-G.<br />

Mouvem<strong>en</strong>t et lumière<br />

jusqu’au 4 novembre<br />

Villa Datris, l’Isle-sur-la-Sorgue<br />

www.villadatris.com


Maitre goupil<br />

Bertrand Gad<strong>en</strong>ne inv<strong>en</strong>te<br />

des fictions vidéographiées<br />

épurées <strong>en</strong> filmant des animaux<br />

hors de leur lieu de vie naturel.<br />

Huit clins d’yeux à t<strong>en</strong>eur<br />

exist<strong>en</strong>tielle, à expérim<strong>en</strong>ter<br />

dans plusieurs lieux arlési<strong>en</strong>s<br />

La Fontaine s’interrogeait sur la vie d’un lièvre <strong>en</strong><br />

son gîte. Que faire si ce n’est y rêver ? Bertrand<br />

Gad<strong>en</strong>ne s’interroge à sa manière avec le médium<br />

de la vidéo <strong>en</strong> faisant apparaitre un r<strong>en</strong>ard<br />

sur le mur au fond des cryptoportiques et un poisson<br />

rouge (démesuré) dans la cave de la galerie<br />

Archipel. L’un et l’autre tourn<strong>en</strong>t dans un <strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t<br />

qui ne se désigne pas. Ni cage ni bocal.<br />

Ça va ça vi<strong>en</strong>t. Amusant ? Inquiétantes paraboles<br />

exist<strong>en</strong>tielles ? Le poisson a l’air un peu couillon,<br />

le r<strong>en</strong>ard jamais m<strong>en</strong>açant ni perfide comme<br />

dans les fables. Il trottine, s’arrête, tourne la tête,<br />

semble s’interroger, puis disparaît pour resurgir<br />

d’un fond indéfini tantôt par la droite tantôt par la<br />

gauche, côté cour et côté jardin. Un théâtre désespérant<br />

? Magnifique aussi lorsqu’avançant<br />

vers le visiteur, la masse de son corps semble<br />

grandir d’échelle, son pelage s’offre brièvem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>richi de la matière des pierres antiques dans<br />

lesquelles il semblait s’être confondu.<br />

Au rez-de-chaussée de l’Atelier Archipel ne pas<br />

manquer une petite installation historique, car<br />

une des premières de l’artiste utilisant le support<br />

diapositive : un faisceau lumineux desc<strong>en</strong>d<br />

verticalem<strong>en</strong>t d’un appareil de projection sur le<br />

Carte blanche<br />

à Eduardo Souto de Moura<br />

Cela sonne comme un rituel. Depuis<br />

2006, un architecte international<br />

revisite le site de l’abbaye du Thoronet,<br />

interroge l’édifice cisterci<strong>en</strong> et<br />

son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t à travers son<br />

interv<strong>en</strong>tion (réalisation d’«une œuvre<br />

réversible»), sa réflexion (confér<strong>en</strong>ce<br />

le 5 oct) et une édition spéciale<br />

(Eduardo Souto de Moura au Thoronet,<br />

le Diable m’a dit de Dominique<br />

Machabert éd. Par<strong>en</strong>thèses). Après<br />

le parcours jalonné de bancs par<br />

John Pawson, les flèches dévidées<br />

comme signalétique d’Alvaro Siza, le<br />

mur d’<strong>en</strong>ceinte r<strong>en</strong>forcé de Luigi<br />

Snozzi, Patrick Berger et son dispositif<br />

Lux/Sonus, place au Portugais<br />

auréolé du Pritzker Prize 2011 :<br />

Eduardo Souto de Moura.<br />

Formé à l’École de Porto «qui<br />

<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t la relation <strong>en</strong>tre écriture<br />

contemporaine et architecture<br />

vernaculaire», Souto de Moura a<br />

particulièrem<strong>en</strong>t à cœur de dialo-<br />

Bertrand Gad<strong>en</strong>ne, Le r<strong>en</strong>ard, 2012, installation video, cryptoportiques, Arles © B. Gad<strong>en</strong>ne<br />

sol brut de la galerie/atelier sans autre artifice.<br />

Où et comm<strong>en</strong>t recueillir l’image ? Que montretelle<br />

? Demandez certains détails si vous êtes<br />

embarrassé, les images ne sont pas éternelles. À<br />

Arles, on fait tout à pied, impossible de manquer<br />

les huit installations proposées <strong>en</strong>tre l’Atelier<br />

Archipel, Asphodèle, L’atelier cinq, La nouvelle<br />

chair (vitrines nocturnes jusqu’à minuit place Paul<br />

Doumer, 11 rue du quatre septembre, 15 rue de la<br />

liberté) et les cryptoportiques. Mutualiser les<br />

compét<strong>en</strong>ces et les moy<strong>en</strong>s porte ses fruits et fait<br />

guer avec le bâtim<strong>en</strong>t, son histoire,<br />

sa lumière. D’ailleurs, il répondra à<br />

ce chall<strong>en</strong>ge par une recherche «autour<br />

de l’eau, du sol, et de la lumière»<br />

qui alim<strong>en</strong>tera sa réalisation et le<br />

sujet de sa confér<strong>en</strong>ce. En att<strong>en</strong>dant<br />

ARLES | THORONET ARTS VISUELS 71<br />

que les initiateurs 1 des Leçons du<br />

Thoronet lèv<strong>en</strong>t le voile sur cette 5 e<br />

expéri<strong>en</strong>ce, quelques indices ont<br />

filtré, à savoir qu’une lampe longue<br />

et plate sera disposée dans le cellier<br />

qui servait à l’époque de «frigo»<br />

naître une très belle idée. Même si c’est sans son<br />

et dans le noir.<br />

CLAUDE LORIN<br />

Une nuit sous la terre<br />

Bertrand Gad<strong>en</strong>ne<br />

jusqu’au 28 sept<br />

divers lieux, Arles<br />

www.atelierarchipel<strong>en</strong>arles.com<br />

www.espacepourlart.com<br />

Vue du dortoir de l'abbaye du Thoronet © X-D.R<br />

pour retrouver l’ambiance médiévale.<br />

Enfin, l’architecte redonnera du<br />

s<strong>en</strong>s à la visite <strong>en</strong> installant 10 plaques<br />

à même le sol du bâtim<strong>en</strong>t des<br />

convers 2 , du cloître, de l’anci<strong>en</strong> réfectoire,<br />

des vestiges de l’hôtellerie,<br />

de l’église, de la salle capitulaire, de<br />

la grange dîmière et du cimetière.<br />

M.G.-G.<br />

1 La Maison de l’Architecture<br />

et de la Ville Paca, le C<strong>en</strong>tre des<br />

Monum<strong>en</strong>ts Nationaux, la Drac Paca<br />

et le Départem<strong>en</strong>t du Var<br />

2Frères laïcs particulièrem<strong>en</strong>t affectés<br />

au service de l’économie<br />

Les Leçons du Thoronet<br />

du 5 oct au 31 déc<br />

Abbaye du Thoronet, Var<br />

04 94 60 43 90


72 ARTS VISUELS AU PROGRAMME<br />

Jocelyne Alloucherie<br />

La Galerie Itinérante, structure dédiée à l’art contemporain au sein de l’IUP d’Administration<br />

des Institutions Culturelles (Aix-Marseille) et la galerie Françoise Paviot (Paris) poursuiv<strong>en</strong>t leur<br />

collaboration <strong>en</strong> ouvrant la saison avec une importante sélection d’œuvres de Jocelyne Alloucherie.<br />

L’artiste canadi<strong>en</strong>ne met <strong>en</strong> formes particulières depuis les années 1970 son appréh<strong>en</strong>sion du<br />

paysage moins comme sujet <strong>en</strong> soi mais plutôt comme un reflet de notre rapport au monde. Le<br />

musée Réattu possède L’<strong>en</strong>vers, une de ses installations majeures. C.L.<br />

Œuvres choisies 1997-2012<br />

du 27 sept au 18 oct<br />

Espace Van Gogh, Arles<br />

04 90 49 37 53<br />

www.galerieitinerante.iupaic.univ-cezanne.fr<br />

L’art au c<strong>en</strong>tre<br />

Organisée par la Jeune Chambre Économique et le souti<strong>en</strong> de la ville de<br />

Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce, la 2 e édition de ce parcours de sculptures pr<strong>en</strong>d de<br />

l’ampleur <strong>en</strong> proposant une r<strong>en</strong>contre quotidi<strong>en</strong>ne avec les œuvres<br />

d’artistes contemporains. Une occasion d’apprécier des pratiques et des<br />

mises <strong>en</strong> œuvre singulières utilisant matériaux traditionnels et actuels lors<br />

de tours et détours dans le c<strong>en</strong>tre ville. C.L.<br />

Agathe Larp<strong>en</strong>t, serie d'acanthes, 2012 © Vinc<strong>en</strong>t Ruffe<br />

Art dans la ville<br />

jusqu’au 11 nov<br />

Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />

www.salon-de-prov<strong>en</strong>ce.fr<br />

R<strong>en</strong>é Seyssaud<br />

En att<strong>en</strong>dant l’inauguration du musée Regards de Prov<strong>en</strong>ce mi-janvier à<br />

La Joliette, la fondation fait jouer la palette chromatique de l’artiste<br />

marseillais R<strong>en</strong>é Seyssaud (1867-1952) avec les lambris de l’anci<strong>en</strong>ne<br />

bibliothèque du Palais des arts. Comme les Fauves dont il était<br />

contemporain, Seyssaud questionna la nature «<strong>en</strong> découvreur»,<br />

privilégiant une représ<strong>en</strong>tation subjective et colorée à toute forme<br />

d’imitation. M.G.-G.<br />

Jocelyne Alloucherie, Terre de Neige [de la serie Climats] - courtesy Galerie Francoise Paviot<br />

Agathe Larp<strong>en</strong>t<br />

Pour l’église de Salagon, Agathe Larp<strong>en</strong>t s’est inspirée du motif ornem<strong>en</strong>tal emblématique<br />

de l’architecture antique et de l’art roman prov<strong>en</strong>çal, la feuille d’acanthe ainsi que des vitraux<br />

rouge sélénium d’Aurélie Nemours. Dalles, frises murales et une table de braises, pièce<br />

unique de 16 élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> porcelaine translucides, se déploi<strong>en</strong>t dans le lieu saint et les jardins<br />

al<strong>en</strong>tour. Dans la salle romane, les photos de Vinc<strong>en</strong>t Ruffe qui a observé la céramiste à<br />

l’œuvre dans son atelier. C.L.<br />

L’ivresse de la couleur<br />

jusqu’au 18 nov<br />

Palais des arts, Marseille<br />

04 91 04 68 32<br />

www.museeregardsdeprov<strong>en</strong>ce.com<br />

D’acanthes et de braises<br />

jusqu’au 14 nov<br />

Musée de Salagon, Mane<br />

04 92 75 70 50<br />

www.musee-de-salagon.com<br />

Une oeuvre <strong>en</strong>igmatique de Dominique Bonillo pour Art dans la ville,<br />

Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce 2012 © ville de Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />

© R<strong>en</strong>e Seyssaud, Les pointes rouges a Agay, vers 1902


De Gleizes à Baselitz<br />

À l’heure où le musée Estrine de Saint-Rémy-de-Prov<strong>en</strong>ce s’<strong>en</strong>gage dans d’importants travaux<br />

d’aménagem<strong>en</strong>t, la galerie du CG13 accueille une partie de sa collection perman<strong>en</strong>te<br />

constituée d’œuvres d’art graphique, de plusieurs sculptures et ouvrages rares. Ce «mini»<br />

panorama permet d’approcher l’esprit de la collection -ses artistes phares Rebeyrolle,<br />

Ceccarelli, Bioulès, Soulages- dans une scénographie préfigurant le nouveau musée.<br />

M.G.-G.<br />

À la découverte du musée Estrine, de Gleizes à<br />

Baselitz<br />

jusqu’au 16 déc<br />

Galerie d’art du Conseil général 13,<br />

Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 13 31 50 70<br />

www.culture-13.fr<br />

Éclats d’art<br />

Dix-huit ans après avoir pointé son nez dans les ruelles de Toulon,<br />

un an après son installation sur le petit cours Lafayette dans des habits<br />

neufs, l’Espace Castillon déploie simultaném<strong>en</strong>t à Toulon et à Sanary<br />

quelques-uns des artistes qui ont écrit son histoire : soit 28 peintres,<br />

plastici<strong>en</strong>s, sculpteurs, illustrateurs sur une soixantaine de complices…<br />

Le 30 septembre, il sera possible de refaire le monde avec eux,<br />

au cœur de leurs dernières créations. M.G.-G.<br />

Roberta Gonzalez<br />

C’est avec Roberta Gonzalez, artiste Bormé<strong>en</strong>ne d’adoption, que le Réseau Lalan fête les 10 ans<br />

de son cycle d’expositions estivales au musée Arts et histoire. L’occasion de jeter un coup<br />

de projecteur sur l’œuvre «oubliée» de celle qui fut la femme de Hans Hartung, restée peut-être<br />

dans son ombre et celle de son père Julio Gonzalez, figure catalane de l’École de Paris…<br />

Où l’on découvre son écriture plastique «à mi-chemin <strong>en</strong>tre figuration et abstraction». M.G.-G.<br />

jusqu’au 14 oct<br />

Musée Arts et histoire, Bormes-les-Mimosas<br />

04 94 71 56 60<br />

H<strong>en</strong>ri Dobler<br />

Le Pavillon de V<strong>en</strong>dôme r<strong>en</strong>d hommage à H<strong>en</strong>ri Dobler, figure emblématique aixoise du début<br />

du 20 e siècle et dernier propriétaire des lieux, <strong>en</strong> déroulant dans les salons chacune de ses<br />

facettes : là l’homme de lettres et poète, le collectionneur et le paysagiste ; ici le déf<strong>en</strong>seur des<br />

arts, le peintre et dessinateur, l’ami des artistes. Vif opposant à «la sale peinture» de Cézanne, il<br />

eut la belle idée de préserver le Pavillon de V<strong>en</strong>dôme, et de le léguer à la ville… M.G.-G.<br />

© Roberta Gonzalez, Tete aux formes aigues, 1965, collage et <strong>en</strong>cre sur papier, 49,5 x 32,6 cm<br />

jusqu’au 30 sept<br />

Espace Saint-Nazaire, Sanary-sur-Mer<br />

du 12 sept au 6 oct<br />

Espace Castillon, Toulon<br />

04 94 93 47 33<br />

www.espacecastillon.free.fr<br />

La maison de rêve<br />

jusqu’au 14 oct<br />

Pavillon de V<strong>en</strong>dôme, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 91 88 75<br />

ARTS VISUELS 73<br />

© Paul Rebeyrolle, les animaux malade de l eug<strong>en</strong>isme, 2001,<br />

technique mixte sur toile, 170 x 170 cm<br />

Exposition H<strong>en</strong>ri Dobler © X-D-R<br />

Sans titre, Nathalie Matheudi © X-D.R


74 ARTS VISUELS AU PROGRAMME<br />

Les Disparus © Juli<strong>en</strong> Friedler<br />

Sophie Testa © X-D.R<br />

Sophie Testa<br />

Issus du premier chapitre de son livre La mer des masques publié récemm<strong>en</strong>t aux Éditions de la Poissonnerie, les<br />

dessins de Sophie Testa, qui s’inspire des arts primitifs, seront aussi prés<strong>en</strong>tés sur les cimaises de la galerie<br />

éponyme. Vernissage le 6 oct à 19h. L’artiste dédicacera son livre. C.L.<br />

La mer des Masques Chapitre I, Fêtes<br />

du 6 au 26 oct<br />

La Poissonnerie, Marseille<br />

06 13 14 68 35<br />

http://lapoissonnerie.wix.com<br />

Claire Dantzer<br />

Territoires partagés a donné carte blanche à Claire<br />

Dantzer pour qu’elle s’imprègne,<br />

médite et propose un projet d’exposition in situ. De cette<br />

résid<strong>en</strong>ce est née Sleeping Beauty, qui joue de l’intimité<br />

et se prés<strong>en</strong>te «comme un reliquat de vanités dont la<br />

fragile beauté vi<strong>en</strong>t se heurter au réel. L’espace <strong>en</strong>tier<br />

dessine le rêve pour nous télescoper dans une vision<br />

fantasmagorique délicatem<strong>en</strong>t inquiétante». M.G.-G.<br />

Sleeping Beauty<br />

jusqu’au 27 oct<br />

Galerie Territoires partagés, Marseille<br />

09 51 21 61 85<br />

Friedler, Lasnier<br />

Les Disparus ce sont l’artiste et ses œuvres, abs<strong>en</strong>ts des images dont<br />

subsist<strong>en</strong>t les traces dans l’intimité de l’atelier. Pour sa première expo <strong>en</strong><br />

France, Juli<strong>en</strong> Friedler expose une série de photographies couleur de son<br />

lieu de travail duquel apparaît par <strong>en</strong>droits une poupée marquée de l’étoile<br />

jaune car les histoires familiale et individuelle s’y <strong>en</strong>trecrois<strong>en</strong>t. Contraste<br />

assuré dans le Project Room avec les propositions de David Lasnier<br />

inspirées des mathématiques. C.L.<br />

Les Disparus<br />

Juli<strong>en</strong> Friedler<br />

Can You Fill It ?<br />

David Lasnier<br />

jusqu’au 3 nov<br />

Galerie Gourv<strong>en</strong>nec Ogor, Marseille<br />

09 81 45 23 80<br />

www.galeriego.com<br />

Déambulations <strong>en</strong> coulisse<br />

Pour la 14 e édition des Ouvertures d’ateliers d’artistes, l’association Château de Servières a<br />

convaincu 118 artistes d’accueillir le public le temps d’un week-<strong>en</strong>d avec, pour l’occasion, des visites<br />

comm<strong>en</strong>tées. Parmi eux Pascale Mijares, artiste invitée à l’AtelieRnaTional (notre photo). Dans le<br />

prolongem<strong>en</strong>t, l’opération À V<strong>en</strong>dre transforme l’amateur <strong>en</strong> collectionneur <strong>en</strong> le conviant dans un<br />

lieu insolite où sont exposées les œuvres des artistes participants. Avec toujours le même esprit<br />

curieux. M.G.-G.<br />

21, 22 et 23 sept<br />

À V<strong>en</strong>dre<br />

28, 29 et 30 sept<br />

lieu non communiqué<br />

04 91 85 42 78<br />

www.chateaudeservieres.org<br />

Pascale Mijares, Et<strong>en</strong>ds tes pieds <strong>en</strong> proportion de ton tapis, 2010, Chariot<br />

elevateur, balcon <strong>en</strong> bois peint, tapis persan anci<strong>en</strong>, 420 x 400 x 300 cm,<br />

vue de la Cartonnerie, La Friche la Belle de Mai, Marseille<br />

Sleeping beauty © Claire Dantzer


Sophie Ristelhueber<br />

Se retrouver face aux photographies de Sophie Ristelhueber est toujours<br />

un choc, mélange d’étonnem<strong>en</strong>t, d’émotion, de déstabilisation. Comme<br />

avec cette série Beyrouth réalisée <strong>en</strong>tre 1982 et 2012. L’événem<strong>en</strong>t<br />

marseillais se double d’une exposition à la FIAC à Paris où la<br />

galerieofmarseille prés<strong>en</strong>te une sélection d’œuvres de son «écurie» :<br />

Mathieu Briand, Yto Barrada, Harald Fernagu, Bouchra Khalili, Lucy +Jorge<br />

Orta, Hervé Paraponaris. M.G.-G.<br />

Mad in Marseille<br />

Marseille possède une École supérieure<br />

des Beaux arts remarquable,<br />

la deuxième de France avec plus de<br />

400 étudiants. Dev<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> 2012<br />

établissem<strong>en</strong>t public avec une spécialité<br />

design, elle ne reçoit cep<strong>en</strong>dant<br />

que 10% de financem<strong>en</strong>t de l’État, le<br />

reste étant assuré par la Ville de<br />

Marseille. L’ESBAM (<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez École<br />

supérieure des Beaux Arts de<br />

Marseille) s’est donc rebaptisée<br />

l’ESADMM (École supérieure d’art et<br />

de design de Marseille Métropole) et<br />

ouvre aujourd’hui une galerie, la<br />

MAD (Marseille Art Design). Démarche<br />

remarquable (<strong>en</strong> dehors de<br />

l’amour des sigles, que nous réprouvons<br />

par un usage intempestif<br />

des par<strong>en</strong>thèses) qui donne aux<br />

professeurs et artistes interv<strong>en</strong>ants<br />

le moy<strong>en</strong> de lier l’acte pédagogique<br />

et l’exposition professionnelle. L’espace<br />

de la MAD, plus vaste que celui<br />

de la galerie Montgrand où l’ESBAM<br />

exposait jusque-là, s’ét<strong>en</strong>d sur<br />

300m 2 agréables, lumineux, faits de<br />

recoins et de salles successives qui<br />

manqu<strong>en</strong>t un peu de recul et ne<br />

pourront abriter des œuvres monum<strong>en</strong>tales,<br />

mais seront parfaitem<strong>en</strong>t<br />

adaptées aux expositions de l’École,<br />

jusqu’au 3 nov<br />

galerieofmarseille, Marseille<br />

09 53 10 15 26<br />

www.galerieofmarseille.com<br />

<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les résid<strong>en</strong>ces d’artistes<br />

et la recherche qui s’y déroul<strong>en</strong>t.<br />

Après l’arasem<strong>en</strong>t<br />

L’exposition inaugurale est monographique,<br />

et consacrée à Thierry<br />

Mouillé, qui poursuit sa résid<strong>en</strong>ce à<br />

l’ESADMM jusqu’<strong>en</strong> 2013. L’artiste<br />

s’est intelligemm<strong>en</strong>t emparé des<br />

deux étages du lieu. Méditérrationnel<br />

se visite comme un tout, un bloc<br />

de p<strong>en</strong>sée qui comm<strong>en</strong>ce par un<br />

arasem<strong>en</strong>t, un découpage, des<br />

3 shows, 2 duos, 1 solo<br />

Vaste programme à La Gad qui conjugue un Battle 2 <strong>en</strong>tre Véronique Rizzo<br />

et Francisco Da Mata bi<strong>en</strong> décidés à exploser les frontières des œuvres<br />

(jusqu’au 12 oct) et un Contacte <strong>en</strong>tre Émilie Perotto et Maxime Thieffine<br />

(jusqu’au 30 sept) qui produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble une photo grand format exposée<br />

à l’atelier de Enseigne Design publicitaire. Enfin, <strong>en</strong> façade, Julia Kremer<br />

affiche un collage mural éphémère à l’occasion de son solo show Stick no<br />

bills (jusqu’au 16 nov). M.G.-G.<br />

La Gad-galerie Arnaud Deschin, Marseille<br />

06 75 67 20 96<br />

www.lagad.eu<br />

Contacte, Emilie Perotto<br />

et Maxime Thieffine<br />

© Arnaud Deschin<br />

morcellem<strong>en</strong>ts, et se conclut par la<br />

r<strong>en</strong>aissance de Dieu. Ou du moins<br />

par l’affirmation d’une persistance<br />

du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t esthétique.<br />

Ainsi dans les premières salles,<br />

lumineuses, l’artiste ponce un vinyl<br />

pour nous donner à écouter son<br />

ri<strong>en</strong>, met bruyamm<strong>en</strong>t une imm<strong>en</strong>se<br />

carte de la Méditerranée <strong>en</strong> pièces,<br />

expose un globe terrestre taille<br />

crayon qui tourne infinim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre<br />

les mains d’un dieu dérisoire. Puis<br />

au sous-sol, comme au tréfonds de<br />

Installation Thierry Mouille © Julie Nedelec/ESADMM<br />

ARTS VISUELS 75<br />

Beyrouth (1982-2012),<br />

photographie noir et blanc,<br />

120x86 cm,<br />

épreuve pigm<strong>en</strong>taire,<br />

édition 3+EA<br />

© Sophie Ristelhueber<br />

ce qui vit <strong>en</strong>core, des vidéos. Pierre-<br />

Louis Lions qui efface inlassablem<strong>en</strong>t<br />

ses équations, un tunnel qui annule<br />

et aiguise nos perceptions, un tableau<br />

noir qui tourne et se pr<strong>en</strong>d<br />

pour un tapis volant puis, au bout, la<br />

mort de Dieu. La fameuse phrase de<br />

Nietszche qui met à bas l’histoire de<br />

l’art <strong>en</strong> annihilant la possibilité de<br />

transc<strong>en</strong>dance. Mais sur l’image un<br />

organisme camouflé palpite, et dans<br />

les oreilles la musique de Titanic nie<br />

le naufrage et affirme la persistance<br />

du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t du beau, même ainsi<br />

dévoyé. «Ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core perdu, il<br />

y a <strong>en</strong>core, possiblem<strong>en</strong>t, du pur<br />

détournem<strong>en</strong>t à l’œuvre.»<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Méditérrationnel<br />

Thierry Mouillé<br />

jusqu’au 13 oct<br />

Galerie MAD, Marseille 5 e<br />

30 bd Chave<br />

06 12 05 87 34<br />

www.esadmm.fr


76<br />

CINÉMA<br />

R<strong>en</strong>trée<br />

LES RENDEZ-VOUS D’ANNIE<br />

Le 11 sept à 18h30, l’Alhambra prés<strong>en</strong>te sa saison<br />

et propose un work in progress de 2 artistes<br />

<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce, Alexander Schellow et Jean-Marc<br />

Montera, le portrait original <strong>en</strong> cinéma de la Gare<br />

du Nord par Paule Sardou, Sans sommeil d’Élise<br />

Tamisier et <strong>en</strong> hommage à Chris Marker, La<br />

Jetée.<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 03 84 66<br />

www.alhambracine.com<br />

Martin Scorsese<br />

Du 12 sept au 2 oct, l’Institut de l’image à Aix propose<br />

une rétrospective Martin Scorsese, le chef<br />

de file des cinéastes italo-américains ; l’occasion<br />

de (re)voir aussi bi<strong>en</strong> ses œuvres de jeunesse<br />

comme Who’s That Knocking at my door ?que ses<br />

grands chefs-d’œuvre, Mean Streets, Taxi Driver,<br />

Raging Bull, Casino ou des films plus rares<br />

comme After Hours, Alice n’est plus ici, La Valse<br />

des pantins.<br />

Institut de l’Image<br />

04 42 26 81 82<br />

www.institut-image.org<br />

Le Meilleur<br />

de la Quinzaine<br />

Au cinéma Jean R<strong>en</strong>oir à Martigues, Le Meilleur<br />

de la Quinzaine, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le GNCR, la<br />

Société des Réalisateurs de Films et les Inrockuptibles<br />

: 6 films dont 3 avant-premières : le 13 sept<br />

à 20h30, Alyah, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur, Elie<br />

Wajeman ; le 20 sept à 19h, R<strong>en</strong>gaine de Rachid<br />

Djaïdani et à 21h, Le Rep<strong>en</strong>ti de Merzak<br />

Allouache.<br />

Cinéma Jean R<strong>en</strong>oir<br />

04 42 49 25 42<br />

http://cinemajeanr<strong>en</strong>oir.blogspot.fr/<br />

La Jetée de chris Marker Alice n'est plus ici de Martin Scorsese<br />

Best of Short<br />

Le 14 sept à partir de18h au cinéma Lumière à la<br />

Ciotat, projection de 7 courts métrages de grands<br />

réalisateurs qui ont marqué l’histoire du cinéma<br />

et ont été récomp<strong>en</strong>sés : Le Gros et le maigre de<br />

Roman Polanski ; Le Coup du berger de Jacques<br />

Rivette ; Quinze août de Nicole Garcia… Seront<br />

aussi projetées les premières images du nouveau<br />

long métrage d’Yvan Le Moine, Ros<strong>en</strong>n. La soirée<br />

se poursuivra sur la place Evariste Gras : repas et<br />

concert avec Linda K<strong>en</strong>t. Réservation vivem<strong>en</strong>t<br />

conseillée, la manifestation étant très conviviale...<br />

Best of Short Films Festival<br />

06 63 82 88 41<br />

www.bestoffestival.com<br />

Le viaduc<br />

de Martigues<br />

Les 15 et 16 sept, à 14h30 et 15h30 dans le cadre<br />

des Journées Europé<strong>en</strong>nes du Patrimoine, l’Espace<br />

Cinéma Prosper Gnidzaz propose Le viaduc<br />

de Martigues de Jacques Hubinet, un docum<strong>en</strong>taire<br />

qui relate la construction du pont autoroutier,<br />

de 1969 à 1972, sous les regards curieux des<br />

Martégaux.<br />

Espace Cinéma Prosper Gnidzaz, Martigues<br />

04 42 10 91 30<br />

http://espacecinemapg.blogspot.fr/<br />

Une île<br />

et autres courts<br />

Le 20 sept à 20h, projection de 3 films <strong>en</strong><br />

prés<strong>en</strong>ce des cinéastes : Une île d’Anne Alix (voir<br />

Zib’46), précédé de Lambeaux de Laur<strong>en</strong>t Lombard<br />

et de La java bleue de Sophie-Charlotte<br />

Gautier et Anne Loubet.<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 03 84 66<br />

www.alhambracine.com<br />

Une île d’Anne Alix<br />

Al cine<br />

Dans le cadre du cycle m<strong>en</strong>suel Al cine, ASPAS<br />

prés<strong>en</strong>te le 22 sept à 20h à l’AKDmia del tango,<br />

un docum<strong>en</strong>taire mexicain d’Ana Barc<strong>en</strong>as,<br />

Regiocolombia, suivi d’une milonga.<br />

ASPAS<br />

04 91 48 78 51<br />

http://aspas-marseille.org<br />

Stella de Michael Cacoyannis<br />

Tragédies grecques<br />

Dans le cadre des R<strong>en</strong>contres Films Femmes<br />

Méditerranée, à l’Alhambra Cinémarseille, le 3<br />

oct soirée Tragédies grecques : à 18h30 projection<br />

de Debtocraty <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Katerina Kitidi<br />

et à 21h30 Stella de Michael Cacoyannis avec<br />

Mélina Mercouri.<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 03 84 66<br />

www.alhambracine.com<br />

Films Femmes Méditerranée<br />

www.films-femmes-med.org<br />

Valérie Mréj<strong>en</strong><br />

Dans le cadre d’ActOral, projection au MAC des<br />

films de Valérie Mréj<strong>en</strong>, La Défaite du rougegorge<br />

et Fr<strong>en</strong>ch Courvoisier, du 4 au 6 oct.<br />

Musée d’Art contemporain, Marseille<br />

04 91 25 01 07<br />

http://mac.marseille.fr<br />

Film égypti<strong>en</strong><br />

La Vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh<br />

Dans le cadre des Littorales, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />

Aflam et avec le souti<strong>en</strong> de l’ACID, le 10 oct à 20h,<br />

à l’Alhambra Cinémarseille, La Vierge, les coptes<br />

et moi <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur Namir Abdel<br />

Messeeh et du poète- romancier Mourad Djebel.<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 03 84 66<br />

www.alhambracine.com<br />

Courts-Bouillon 7<br />

Le 13 oct de 14h à 23h30, à Rousset, dans la salle<br />

Emili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Les Films du Delta propos<strong>en</strong>t le<br />

7 ème épisode de Courts-Bouillon : trois séances<br />

«coup de cœur» avec 23 courts métrages dont Ce<br />

n’est pas un film de cow-boys de B<strong>en</strong>jamin Par<strong>en</strong>t,<br />

sélectionné à la Semaine de la Critique ou le<br />

super Casus Belli de Yorgos Zois… et 13 pays<br />

représ<strong>en</strong>tés ainsi qu’une séance spéciale animation,<br />

<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’école Supinfocom Arles<br />

qui propose 9 films.<br />

Les Films du Delta<br />

04 42 53 36 39<br />

www.filmsdelta.com


78<br />

CINÉMA<br />

Du 26 sept au 8 oct aura lieu à Marseille,<br />

Aubagne, Toulon et Nice,<br />

Zefestival, traitant des questions<br />

lesbi<strong>en</strong>nes, gay, bi et trans. L’édition<br />

2012, organisée par Polychromes<br />

Nice est la mutualisation <strong>en</strong>tre le<br />

festival niçois et le Festival Reflets-<br />

Marseille, dont il a été souv<strong>en</strong>t<br />

question dans nos pages. En conservera-t-il<br />

l’esprit, qui se gardait du<br />

point de vue souv<strong>en</strong>t très masculin<br />

des LGBT, et abordait les questions<br />

«communautaires» les plus spécifiques<br />

tout <strong>en</strong> restant accueillant<br />

pour tous ? À expérim<strong>en</strong>ter !<br />

Le 5 oct à 19h, au cinéma Le Pagnol<br />

à Aubagne, Hors les murs<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />

du réalisateur David Lambert, l’histoire<br />

de Paulo, un jeune pianiste qui<br />

s’épr<strong>en</strong>d d’Ilir, guitariste d’origine<br />

albanaise et quitte sa compagne pour<br />

vivre avec lui…<br />

R<strong>en</strong>dez-vous incontournable de<br />

l’automne, les r<strong>en</strong>contres FFM pour<br />

leur 7ème édition s’annonc<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

bleu. Le bleu derrière lequel la photographe<br />

portugaise Héléna Almeida,<br />

sujet d’un docum<strong>en</strong>taire de<br />

la sélection, joue à cache-révélation<br />

sur affiches et flyers.<br />

Dédiée au travail des femmes de cinéma,<br />

la manifestation jumelée aux<br />

festivals internationaux de Salé et de<br />

Salina, proposera à Marseille, puis<br />

hors les murs, de nombreux films<br />

inédits, des échanges avec des invitées,<br />

une carte blanche au festival<br />

du film des femmes de Créteil et 13<br />

<strong>en</strong> courts, doté du convivial prix du<br />

public auquel s’ajoutera cette année<br />

un grand prix du jury présidé par<br />

Julie Gavras.<br />

En ouverture, une avant-première<br />

très att<strong>en</strong>due : Héritage de et avec<br />

Hiam Abbas, long-métrage sur la<br />

viol<strong>en</strong>ce d’un conflit familial sur fond<br />

de guerre libano-israéli<strong>en</strong>ne dans<br />

lequel on retrouvera la plus internationale<br />

des actrices marseillaises,<br />

Herzi Hafsia. Film ancré dans le<br />

monde tel qu’il va comme le poignant<br />

Djeca d’Aïda Begic qui suit<br />

deux orphelins à Sarajevo dans le<br />

traumatisme durable d’une aprèsguerre<br />

sans joie. Guillaume Giovanetti<br />

et Çaģla Z<strong>en</strong>dirci, seront là<br />

pour parler de Noor, conte initiatique<br />

sans acteur professionnel, où<br />

le personnage principal, danseur<br />

pakistanais transg<strong>en</strong>re, joue son<br />

propre rôle.<br />

FFM | ZEFESTIVAL | POLAR<br />

Reflets changeants<br />

Les bleus des femmes<br />

Autre invitée, la réalisatrice turque<br />

Belma Bas pour le subtil Zéphyr,<br />

voyage dans les rêves et tourm<strong>en</strong>ts<br />

d’une adolesc<strong>en</strong>te. À ne pas rater<br />

Querelle du disciple irani<strong>en</strong> de Kiarostami,<br />

Morteza Farshbaf, dont le<br />

pitch seul semble un défi : un huisclos<br />

à l’intérieur d’une voiture où<br />

dialogu<strong>en</strong>t deux sourds-muets persuadés<br />

que leur neveu assis à l’ar-<br />

Pintura habitada de Hel<strong>en</strong>a Almeida<br />

rière ne les compr<strong>en</strong>d pas ! À voir ou<br />

à revoir, sourire aux lèvres, Cherchez<br />

le garçon, la comédie made in<br />

Marseille de Dorothée Sebbag (voir<br />

Zib’52), Pain, amour et fantaisie de<br />

Luigi Com<strong>en</strong>cini (1953) où l’éruptive<br />

Gina Lollobrigida tourne la tête aux<br />

carabinieri et le t<strong>en</strong>dre Io la mia famiglia<br />

e Woody All<strong>en</strong> de Laura Hallevic.<br />

Le 1er oct, à la Maison de la<br />

Zéphyr de Belma Bas<br />

Région, trois films<br />

et une table ronde<br />

sur le rôle des<br />

femmes <strong>en</strong> politique.<br />

Le 3 oct, à l’Alhambra<br />

la semaine<br />

phocé<strong>en</strong>ne s’achèvera<br />

sur des tragédies<br />

grecques : un<br />

docum<strong>en</strong>taire implacable<br />

de Kate-<br />

rina Kitidis, Debtocracy suivi du<br />

mélodrame de Cacoyannis, Stella<br />

(19<strong>55</strong>) hommage à la liberté féminine<br />

rev<strong>en</strong>diquée jusqu’à la mort par<br />

Melina Mercouri.<br />

Puis la manifestation partira dans<br />

plusieurs villes de la région… Un<br />

programme substantiel pour apprécier<br />

le tal<strong>en</strong>t multiple des femmes<br />

du 7ème art et s’interroger <strong>en</strong>core<br />

et toujours sur la place des autres<br />

dans le monde !<br />

ÉLISE PADOVANI<br />

Film Femmes Méditerranée<br />

du 25 sept au 3 oct<br />

www.films-femmes-med.org<br />

Hors les murs de David Lambert<br />

Le film sera aussi projeté à Marseille<br />

au cinéma Variétés, le 6 oct à<br />

18h, précédé à 16h de Kyss Mig<br />

d’Alexandra-Therese Keining et<br />

suivi à 21h de Yossi d’Etan Fox.<br />

Le 7 oct à 16h, En 80 jours de Jon<br />

Garano et José Mari Go<strong>en</strong>aga ; à<br />

18h, Mixed kebab de Guy Lee Thys,<br />

suivi d’un débat animé par le représ<strong>en</strong>tant<br />

national de la commission<br />

LGBT d’Amnesty International ; à<br />

21h Mel et J<strong>en</strong>ny de Nana Neul,<br />

suivi d’un After avec le groupe Bella<br />

Dona 9 CH.<br />

Zefestival se clôturera le 8 oct à 20h,<br />

au cinéma Le Royal à Toulon avec le<br />

film de David Lambert, <strong>en</strong> sa prés<strong>en</strong>ce.<br />

A.G.<br />

Zefestival<br />

06 60 90 46 46<br />

http://www.polychromes.fr<br />

Plongée<br />

dans le noir<br />

Le directeur des éditions Rivages/<br />

Noir François Guérif, le réalisateur<br />

britannique Mike Hodges (qui donnera<br />

une leçon de cinéma le 7 oct au<br />

Tinel de la Chartreuse) et l’auteur<br />

américain Jerry Stahl sont les invités<br />

d’honneur de la 8 e édition du<br />

Festival du Polar de Vill<strong>en</strong>euve les<br />

Avignon. Du 5 au 7 oct, 50 auteurs et<br />

illustrateurs seront rassemblés sur<br />

le thème «roman noir et cinéma»,<br />

mettant à l’honneur la relation <strong>en</strong>tre<br />

romans policiers et 7 e art. R<strong>en</strong>contres<br />

et débats (avec Abdel Hafed<br />

B<strong>en</strong>otamm, Dominique Forma,<br />

Carlos Salem, Jerry Sthal, François<br />

Guérif, Jules Stromboni, Bruno<br />

Gallet…), projections de films (Les<br />

Nuits du Noir, les 5 et 6 oct, à la<br />

Chartreuse), concert autour des<br />

musiques de film (le 7 oct avec Lulu<br />

la Nantaise) et expositions plongeront<br />

les ruelles médiévales de<br />

Vill<strong>en</strong>euve-les-Avignon dans toutes<br />

les nuances du noir.<br />

DE.M.<br />

Festival du Polar<br />

du 5 au 7 oct<br />

Mairie Pôle culture,<br />

Vill<strong>en</strong>euve-les-Avignon<br />

04 90 27 49 95


AdhéreZ<br />

et dialoguez<br />

avec <strong>Zibeline</strong><br />

sur votre site<br />

www.journalzibeline.fr<br />

M<strong>en</strong>suel gratuit paraissant<br />

le deuxième mercredi du mois<br />

Edité à 32 000 exemplaires<br />

imprimés sur papier recyclé<br />

Edité par <strong>Zibeline</strong> SARL<br />

76 av<strong>en</strong>ue de la Panouse | <strong>n°</strong>11<br />

13009 Marseille<br />

Dépôt légal : janvier 2008<br />

photo couverture<br />

Agnès Mellon<br />

095 095 61 70<br />

photographeagnesmellon.blogspot.com<br />

un gratuit qui se lit... aussi sur internet !<br />

Directrice de publication<br />

Rédactrice <strong>en</strong> chef<br />

Agnès Freschel<br />

agnes.freschel@wanadoo.fr<br />

06 09 08 30 34<br />

Imprimé par Rotimpress<br />

17181 Aiguaviva (Esp.)<br />

Secrétaires de rédaction<br />

Dominique Marçon<br />

journal.zibeline@gmail.com<br />

06 23 00 65 42<br />

Delphine Michelangeli<br />

d.michelangeli@free.fr<br />

06 65 79 81 10<br />

Arts Visuels<br />

Claude Lorin<br />

claudelorin@wanadoo.fr<br />

06 25 54 42 22<br />

Livres<br />

Fred Robert<br />

fred.robert.zibeline@free.fr<br />

06 82 84 88 94<br />

Musique et disques<br />

Jacques Freschel<br />

jacques.freschel@wanadoo.fr<br />

06 20 42 40 57<br />

Frédéric Isoletta<br />

fredisoletta@gmail.com<br />

06 03 99 40 07<br />

Dan Warzy<br />

danwarzy@free.fr<br />

Kévin Derveaux<br />

kdx1@hotmail.fr<br />

Cinéma<br />

Annie Gava<br />

annie.gava@laposte.net<br />

06 86 94 70 44<br />

Élise Padovani<br />

elise.padovani@orange.fr<br />

Philosophie<br />

Régis Vlachos<br />

regis.vlachos@free.fr<br />

Polyvolantes<br />

Chris Bourgue<br />

chris.bourgue@wanadoo.fr<br />

06 03 58 65 96<br />

Maryvonne Colombani<br />

mycolombani@yahoo.fr<br />

06 62 10 15 75<br />

Gaëlle Cloarec<br />

ga.cloarec@gmail.com<br />

Marie-Jo Dhô<br />

dho.ramon@wanadoo.fr<br />

Marie Godfrin-Guidicelli<br />

m-g-g@wanadoo.fr<br />

06 64 97 51 56<br />

Maquettiste<br />

Philippe Perotti<br />

philippe.zibeline@gmail.com<br />

06 19 62 03 61<br />

Directrice commerciale<br />

Véronique Linais<br />

vlinais@yahoo.fr<br />

06 63 70 64 18<br />

La Régie<br />

Jean-Michel Florant<br />

laregie@gmx.fr<br />

06 22 17 07 56<br />

Collaborateurs réguliers :<br />

Yves Bergé, Émili<strong>en</strong> Moreau,<br />

Christophe Floquet, Thomas<br />

Dalicante, Pierre-Alain Hoyet,<br />

Pascale Franchi, Clarisse<br />

Guichard

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!