Zibeline n° 55 en PDF
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N°<strong>55</strong> -<br />
un gratuit qui se lit<br />
du 12/09/12 au 17/10/12<br />
R<strong>en</strong>trée<br />
Culturelle
Politique culturelle<br />
L’état <strong>en</strong> région 6, 7<br />
Le beau est-il démocratique ? 8<br />
Hommage à Akel Akian 10<br />
Aquò d’Aquí 11<br />
Comité Régional de Tourisme, Cavaillon 12<br />
Les SMACs 13<br />
Saisons<br />
Cinéma : Buzine, Institut de l’image, Alhambra 14, 15<br />
Théâtre : La Criée, Le L<strong>en</strong>che 16<br />
Le Toursky, Les Bernardines 18<br />
Le Merlan, La Minoterie 20<br />
Le Gyptis, Massalia, La Friche 22<br />
Gymnase, Jeu de Paume, GTP 24<br />
Vitez, ATP Aix, Bois de l’Aune 26, 27<br />
Velaux, Rousset 28<br />
Aubagne, Simiane 30<br />
Port-de-Bouc, Martigues, Scènes et Cinés 32, 33<br />
Berre, Nîmes, Arles 35, 34<br />
Cavaillon, Avignon 36, 37<br />
Château-Arnoux, Briançon 38<br />
Gap, Draguignan 39<br />
Le Revest, Châteauvallon 40<br />
Toulon, La Garde 41<br />
La Valette, Saint-Maximin, Cannes 42<br />
Grasse, Sainte-Maxime 43<br />
Danse : Pavillon Noir, BNM 44<br />
Klap, Ballet d’Europe, Gr<strong>en</strong>ade 45<br />
Musique : Ajmi, Silo, Le Moulin 46<br />
Opéras Marseille, Toulon, Avignon 48, 49<br />
Cité de la Musique, SMCM, Télémaque 50<br />
GMEM, Musicatreize, Odéon 51<br />
Arles, Toulon, Carry 52<br />
Au programme<br />
Musique 54 à 59<br />
Arts de la rue 60, 61<br />
Livres 62 à 65<br />
R<strong>en</strong>contres 66, 67<br />
Arts Visuels 68 à 75<br />
Cinéma 76, 78<br />
RetrouveZ nos éditions précéd<strong>en</strong>tes<br />
sur www.journalzibeline.fr<br />
R<strong>en</strong>trée<br />
capitale<br />
Marseille est sous le feu des projecteurs. Pour l’année<br />
Capitale elle t<strong>en</strong>te de se parer d’atours inusités et partout<br />
des murs n’<strong>en</strong> finiss<strong>en</strong>t pas de se construire, autour<br />
de trous toujours béants. Mais la nuit, et même le jour,<br />
les rats cour<strong>en</strong>t sur les trottoirs défoncés, les balles fus<strong>en</strong>t<br />
au cœur des cités, des quartiers <strong>en</strong>tiers, désespérés par<br />
le chômage et la misère, sombr<strong>en</strong>t dans le trafic, le racket,<br />
la viol<strong>en</strong>ce.<br />
Une vision fantasmée de médias avides de s<strong>en</strong>sations ?<br />
Il suffit d’arp<strong>en</strong>ter les rues de Marseille pour y s<strong>en</strong>tir ce<br />
mélange inimitable d’iode et d’ordure, de soleil ébloui<br />
et de nerfs à vif, de sel qui exsude tout à la fois des larmes<br />
et de la mer.<br />
L’état de notre capitale régionale alarme les travailleurs<br />
sociaux et culturels depuis des années. Depuis des années<br />
ils se batt<strong>en</strong>t et voi<strong>en</strong>t leurs moy<strong>en</strong>s diminuer, la population<br />
s’appauvrir, et ceux qui ont un peu d’arg<strong>en</strong>t fuir<br />
la misère vers une Prov<strong>en</strong>ce moins tragique. Certes des<br />
quartiers préservés attir<strong>en</strong>t aujourd’hui des touristes,<br />
mais ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t là <strong>en</strong> pays étranger, amusés par les<br />
indigènes qui forc<strong>en</strong>t leur acc<strong>en</strong>t, fiers d’une id<strong>en</strong>tité<br />
disparue. Faut-il investir dans le tourisme ? Dans la police<br />
pour rétablir l’ordre ? Dans la scolarisation maternelle<br />
pour aider les familles ?<br />
La grande métropole appelée de ses vœux par le gouvernem<strong>en</strong>t<br />
pourrait rééquilibrer le territoire <strong>en</strong> travaillant à<br />
une autre échelle. Celle de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, qui<br />
est à ce titre-là précurseur. Mais il serait absurde que les<br />
communes al<strong>en</strong>tour ai<strong>en</strong>t à s’appauvrir pour comp<strong>en</strong>ser<br />
des déc<strong>en</strong>nies successives d’incurie politique. C’est de<br />
moy<strong>en</strong>s supplém<strong>en</strong>taires nationaux dont la ville a besoin.<br />
Pour sa sécurité sans doute, mais surtout pour le<br />
mainti<strong>en</strong> de sa cohésion. P<strong>en</strong>dant longtemps la relative<br />
paix sociale reposait sur des associations, des <strong>en</strong>seignants<br />
et des artistes, qui retroussai<strong>en</strong>t obstiném<strong>en</strong>t<br />
leurs manches, et que l’on a privés de moy<strong>en</strong>s financiers<br />
et humains. Ils att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t à prés<strong>en</strong>t un signe clair du<br />
gouvernem<strong>en</strong>t.<br />
AGNÈS FRESCHEL
06 POLITIQUE CULTURELLE L’ÉTAT EN RÉGION<br />
L’État <strong>en</strong>fin là ?<br />
Le discours du Présid<strong>en</strong>t de la République lors du Festival<br />
d’Avignon dénote un changem<strong>en</strong>t de regard. Ira-t-il jusqu’au<br />
déc<strong>en</strong>trem<strong>en</strong>t ?<br />
Depuis le 10 juillet 1981, aucun Présid<strong>en</strong>t de la République<br />
n’était v<strong>en</strong>u <strong>en</strong> Avignon. «J’ai 5 jours de retard» sourit François<br />
Hollande. Et tr<strong>en</strong>te et un an ! Le symbole n’est pas<br />
anodin, et le présid<strong>en</strong>t de l’Université d’Avignon <strong>en</strong> saluait<br />
d’ailleurs la force et la «joie». Repr<strong>en</strong>ant les mots de Jean<br />
Vilar dont on célèbre le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire, il rappela la raison d’être<br />
du théâtre : «Le projet de Vilar est une utopie politique d’éducation<br />
populaire, de promesse d’émancipation […] Il existe<br />
une mystique de la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre l’art et le peuple, Monsieur<br />
le Présid<strong>en</strong>t, Madame le Ministre, ne nous quittez plus !» s’exclama-t-il<br />
avant que Jacques Théphany, Directeur délégué<br />
de la Maison Jean Vilar, ne livre quelques morceaux choisis<br />
de la correspondance de Jean Vilar à son épouse : «Que le<br />
monde est beau ma bi<strong>en</strong>-aimée»… Par la grâce de l’art ! On<br />
était au cœur lyrique du propos.<br />
Des parrains divers<br />
Puis le Présid<strong>en</strong>t de la République évoqua les principes qui<br />
le guid<strong>en</strong>t dans l’action mise <strong>en</strong> œuvre par la ministre de la<br />
Culture Aurélie Filippetti. Action qu’il place sous le signe de<br />
Vilar et du théâtre populaire, répétant sa «volonté de<br />
démocratisation, de donner aux œuvres de l’esprit le plus large<br />
public et d’élever le niveau de l’éducation artistique» ; mais<br />
aussi, et c’est plus étonnant, il fit un hommage appuyé à<br />
Jack Ralite, ce qui signe une volonté nette d’affranchir la<br />
culture des lois du marché. Alors même que l’influ<strong>en</strong>ce du<br />
Front de gauche pour la culture semble <strong>en</strong> fort recul dans les<br />
débats et représ<strong>en</strong>tation François Hollande place la culture<br />
sous des augures communistes, sous le signe d’un homme<br />
qui a inv<strong>en</strong>té et promu une «exception culturelle» pure, la<br />
liberté des artistes, la création avant tout. Et la révolte,<br />
refusant trois fois la légion d’honneur,<br />
et dénonçant ces dernières années<br />
avec force le «mariage cruel» des<br />
institutions d’État avec des cabinets<br />
d’intérêt privés.<br />
Le Présid<strong>en</strong>t de la République p<strong>en</strong>saitil<br />
à tout cela <strong>en</strong> citant ces deux hommes ?<br />
Déf<strong>en</strong>dra-t-il une culture à la fois populaire,<br />
affranchie de la finance et libre<br />
de ses gestes, partout où la création<br />
donne <strong>en</strong>core des signes de vie ?<br />
Soulignant la «vitalité» et la «qualité»<br />
d’Avignon, citant à la fois «le In et le<br />
Off», il s’agit bi<strong>en</strong> pour lui de «marquer<br />
un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t» et de «repr<strong>en</strong>dre le<br />
fil» : «Il s’est produit une longue abs<strong>en</strong>ce…<br />
V<strong>en</strong>ir ici <strong>en</strong> Avignon, c’était aussi<br />
dire toute ma reconnaissance à tous<br />
ceux qui ont permis dans les mom<strong>en</strong>ts<br />
très difficiles, que la culture soit ce<br />
qu’elle est <strong>en</strong> France.»<br />
Mais <strong>en</strong> remerciant Yvon Lambert pour<br />
son «exceptionnelle donation» (voir<br />
www.journalzibeline.fr/exhibitions), il<br />
plaçait égalem<strong>en</strong>t son déplacem<strong>en</strong>t dans<br />
la cité des papes sous le signe concret<br />
de la «promotion» de la création contemporaine.<br />
Il alliait ainsi l’hommage à<br />
Ralite, ministre du premier gouvernem<strong>en</strong>t<br />
Mitterrand, contempteur fréqu<strong>en</strong>t<br />
des compromis électoraux socialistes<br />
dans sa cité ouvrière d’Aubervilliers,<br />
avec des perspectives plus pragmatiques :<br />
il s’agit aujourd’hui de «permettre à une<br />
© Sarah Maurieres<br />
économie de la culture de créer des emplois, des activités, de<br />
porter des industries, qui font que nous pouvons trouver dans<br />
ce domaine, une des manières d’atteindre nos objectifs<br />
économiques. En termes d’emplois, <strong>en</strong> termes de rétablissem<strong>en</strong>t<br />
de notre commerce extérieur, de notre balance des<br />
paiem<strong>en</strong>ts, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> termes de redressem<strong>en</strong>t.»<br />
Le budget et la ligne<br />
Car <strong>en</strong> termes de budget général pour la culture, les propos<br />
sont restés très mesurés : «La ministre de la Culture, le Premier<br />
ministre, ont malgré des temps difficiles, des contraintes<br />
lourdes, obt<strong>en</strong>u qu’il n’y ait pas de conséqu<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> termes<br />
d’économies supplém<strong>en</strong>taires sur le budget de la culture.»<br />
Cette abs<strong>en</strong>ce d’économies supplém<strong>en</strong>taires annonce clairem<strong>en</strong>t,<br />
conformém<strong>en</strong>t à son programme, la non-augm<strong>en</strong>tation<br />
du budget du ministère de la Culture (actuellem<strong>en</strong>t 0,6% des<br />
dép<strong>en</strong>ses d’État). Mais signifie-t-elle un mainti<strong>en</strong> général du<br />
budget <strong>en</strong> 2012, ou un alignem<strong>en</strong>t sur la baisse générale des<br />
dép<strong>en</strong>ses publiques hors ministères «préservés» (Éducation,<br />
Justice, Sécurité) ? Questionné, il fut plus clair : «Le ministère<br />
de la Culture sera soumis aux mêmes règles que les autres<br />
ministères. Aussi bi<strong>en</strong> sur l’emploi que sur la dép<strong>en</strong>se. Même<br />
si le spectacle vivant, <strong>en</strong> tant que priorité du ministère, sera<br />
considéré.» La nuance est de taille ! Pourtant baisser les 0,6%<br />
du ministère de la Culture ne rapportera pas grand-chose…<br />
On est fort loin déjà des 1% que certains gouvernem<strong>en</strong>ts<br />
socialistes ont osé appliquer, certes <strong>en</strong> des époques moins<br />
dures. Mais n’est-ce justem<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> ces temps difficiles<br />
que l’on a le plus besoin de culture ?<br />
Malgré cette baisse annoncée, c’est cette volonté de protéger<br />
la culture qui transparaissait du discours du 15 juillet <strong>en</strong><br />
Avignon. Déclaration d’int<strong>en</strong>tion qui ne coûte ri<strong>en</strong>, mais a du<br />
moins le mérite de la force symbolique. Pour François Hollande<br />
: «La culture fait partie de notre projet et même la<br />
culture donne une force à ce projet.» C’est <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s que les<br />
ori<strong>en</strong>tations qu’il prône pour le ministère l’éloigneront<br />
s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t du précéd<strong>en</strong>t. En choisissant de réserver «une<br />
part pour la création et le spectacle vivant», <strong>en</strong> disant que la<br />
culture ce n’est pas «simplem<strong>en</strong>t le patrimoine», <strong>en</strong> insistant<br />
sur la nécessité de «l’éducation artistique», <strong>en</strong> parlant de<br />
«solidarité avec tous les milieux» pour que «les cultures<br />
vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi des territoires ruraux et des banlieues», <strong>en</strong><br />
déf<strong>en</strong>dant l’ouverture aux autres pays pour faciliter la<br />
circulation des artistes, <strong>en</strong> voulant que ses ministres de<br />
l’économie et de la consommation «brandiss<strong>en</strong>t» dans les<br />
confér<strong>en</strong>ces internationales «l’exception culturelle» comme<br />
une garantie contre la marchandisation de l’art, François<br />
Hollande promet une réelle rupture.<br />
Visiblem<strong>en</strong>t, le Présid<strong>en</strong>t de la République ne sait pas <strong>en</strong>core<br />
tout à fait dans quel s<strong>en</strong>s sa politique culturelle ira, mais il<br />
veut faire rayonner la culture française à l’étranger (redonner<br />
des crédits par le biais des Affaires Étrangères ?), faire de<br />
l’Éducation artistique une priorité (par le ministère de<br />
l’Éducation ?), se battre sur le terrain légal et fiscal pour<br />
préserver les taux de TVA réduits (ministère des Finances ?).<br />
Et rep<strong>en</strong>ser les droits des auteurs et le statut de l’intermitt<strong>en</strong>ce,<br />
<strong>en</strong> le remettant <strong>en</strong> cause lorsque les industries<br />
culturelles et les chaînes nationales <strong>en</strong> abus<strong>en</strong>t, mais non<br />
lorsqu’il correspond à une réalité professionnelle pour les<br />
artistes et les technici<strong>en</strong>s à l’activité… intermitt<strong>en</strong>te.
Remodeler<br />
<strong>en</strong> déc<strong>en</strong>trant ?<br />
La volonté de protection et de valorisation<br />
est donc énoncée. Mais à budget<br />
égal, voire <strong>en</strong> baisse, des secteurs verront<br />
immanquablem<strong>en</strong>t leurs financem<strong>en</strong>ts<br />
diminuer : la question des équilibres<br />
<strong>en</strong>tre des établissem<strong>en</strong>ts d’État (ou<br />
non) très coûteux, pratiquant la politique<br />
du champagne (du temps de<br />
François Mitterrand on parlait de caviar,<br />
qui est passé de mode), et les structures<br />
indép<strong>en</strong>dantes qui se nourriss<strong>en</strong>t<br />
d’aléas devra se poser. Celle de rééquilibrage<br />
Île de France/Rest of the France<br />
aussi.<br />
Car la nécessaire déc<strong>en</strong>tralisation culturelle<br />
n’est pas du tout évoquée. Le<br />
Présid<strong>en</strong>t de la République, <strong>en</strong> déplacem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> région, l’a éludée, sinon <strong>en</strong><br />
disant qu’il ne voulait pas laisser de<br />
grand œuvre parisi<strong>en</strong> bâti <strong>en</strong> son nom,<br />
mais plutôt «une grande idée, mobilisant<br />
tous les territoires». Allusion que les<br />
journalistes, pour la plupart Parisi<strong>en</strong>s<br />
de passage puisque choisis par l’Élysée,<br />
n’ont pas saisie, préférant interroger<br />
comme d’habitude sur Hadopi, les<br />
intermitt<strong>en</strong>ts, voire l’emploi culturel à<br />
travers l’exemple de… FraLib, sans<br />
doute leur seule référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> termes<br />
d’emploi culturel régional.<br />
Les questions ess<strong>en</strong>tielles donc, celles<br />
qui amènerai<strong>en</strong>t à s’interroger sur la<br />
nature de la culture qui sera déf<strong>en</strong>due<br />
et promue par l’État, sur la répartition<br />
territoriale des forces et des crédits<br />
culturels, voire sur le rapport de plus<br />
<strong>en</strong> plus ambigu qu’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les<br />
grands festivals, et les grandes institutions<br />
culturelles, avec les artistes et les<br />
populations des régions qui les accueill<strong>en</strong>t,<br />
et les financ<strong>en</strong>t, ne fur<strong>en</strong>t pas<br />
posées.<br />
Reste donc à espérer que le ministère<br />
continue d’avancer sur ces questionslà.<br />
Le patrimoine et les musées sont<br />
clairem<strong>en</strong>t dans la ligne de mire. Espérons<br />
que le c<strong>en</strong>tralisme français, et les<br />
dép<strong>en</strong>ses somptuaires, ne seront pas<br />
épargnés, et que la culture déf<strong>en</strong>due<br />
par les structures indép<strong>en</strong>dantes et<br />
«provinciales» pourra sortir la tête de<br />
l’eau autrem<strong>en</strong>t que par… intermitt<strong>en</strong>ce<br />
forcée !<br />
MARYVONNE COLOMBANI ET AGNÈS FRESCHEL<br />
Monsieur François Hollande<br />
et Madame Filippetti étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
déplacem<strong>en</strong>t à Avignon le 15 juillet<br />
La r<strong>en</strong>trée sonne toujours, <strong>en</strong> PACA, un rappel brutal<br />
à la réalité. Un retour à l’ordinaire, ou à ce qu’on<br />
croit tel. Car <strong>en</strong> matière culturelle l’ordinaire de<br />
notre région est très spécifique : l’été nous coûte<br />
cher, et nous concerne peu.<br />
La région PACA, première région touristique (après<br />
Paris) du premier pays touristique du monde, <strong>en</strong>gloutit<br />
une part non négligeable de ses budgets<br />
culturels dans ses festivals. L’État participe à ce<br />
processus, <strong>en</strong> finançant les grands festivals internationaux<br />
par des crédits déc<strong>en</strong>tralisés, alors même<br />
que ceux-ci sont peu fréqu<strong>en</strong>tés par les g<strong>en</strong>s de la<br />
région, et ne programm<strong>en</strong>t aucune compagnie d’ici,<br />
hors quelques prétextes.<br />
De même la DRAC 1 dép<strong>en</strong>se une grande partie de<br />
son budget pour la restauration et l’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, très<br />
coûteux, du patrimoine. Celui-ci, plus qu’exceptionnel,<br />
nécessite évidemm<strong>en</strong>t qu’on le valorise.<br />
Mais la part qui reste pour le fonctionnem<strong>en</strong>t courant<br />
des arts vivants et la création devi<strong>en</strong>t la seule<br />
variable d’ajustem<strong>en</strong>t lorsque le budget global<br />
baisse. Car cette région démographiquem<strong>en</strong>t très<br />
importante, et territorialem<strong>en</strong>t très complexe, ne<br />
peut rogner sur les investissem<strong>en</strong>ts, ni sur les politiques<br />
de démocratisation dans des zones rurales,<br />
ou <strong>en</strong> détresse sociale.<br />
L’appauvrissem<strong>en</strong>t très net ces dernières années<br />
des associations culturelles, des compagnies, puis<br />
des équipem<strong>en</strong>ts dits «intermédiaires» ou conv<strong>en</strong>tionnés,<br />
est une conséqu<strong>en</strong>ce directe de cette abs<strong>en</strong>ce<br />
de prise <strong>en</strong> compte par l’État de la spécificité<br />
régionale. PACA fait pour la deuxième année l’objet<br />
d’un «mandat de révision» de son budget. Ent<strong>en</strong>dez<br />
que le ministère de la Culture (précéd<strong>en</strong>t) a<br />
POLITIQUE CULTURELLE 07<br />
Ce que l’été nous laisse<br />
© Didier Plowy/MCC<br />
calculé la dép<strong>en</strong>se culturelle des territoires avec un<br />
ratio simple : le budget alloué à chaque région divisé<br />
par son nombre d’habitants. PACA étant à ce<br />
titre mieux loti que d’autres, la DRAC a «r<strong>en</strong>du» à<br />
l’État 350 000 € <strong>en</strong> 2011, et devrait <strong>en</strong> faire au<br />
moins autant cette année. Logique égalitaire absurde,<br />
qui voudrait que l’on nourrisse autant un<br />
homme repu qu’un adolesc<strong>en</strong>t mort de faim.<br />
C’est ainsi que Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, ou le<br />
MuCEM, ou le FRAC, la Friche, le Théâtre Liberté…<br />
qui devai<strong>en</strong>t être un bi<strong>en</strong> pour un territoire nettem<strong>en</strong>t<br />
sous équipé jusque là, accélèr<strong>en</strong>t l’appauvrissem<strong>en</strong>t<br />
général du tissu culturel existant. Et pas<br />
seulem<strong>en</strong>t parce que l’État réduit de fait pour les financer<br />
son budget courant, mais parce que ce phénomène<br />
se répercute à l’échelon régional,<br />
départem<strong>en</strong>tal, communal : tout nouvel équipem<strong>en</strong>t,<br />
qui nécessite un budget de fonctionnem<strong>en</strong>t,<br />
atrophie les <strong>en</strong>veloppes culturelles déjà maigres de<br />
chaque collectivité… qui reporte sa baisse sur la<br />
seule variable d’ajustem<strong>en</strong>t, c’est-à-dire les lieux et<br />
compagnies indép<strong>en</strong>dants.<br />
Patrimoine, festivals, tourisme<br />
Le nouveau ministère saura-t-il voir cet état de<br />
fait ? Aurélie Filippetti a t<strong>en</strong>u cet été des propos<br />
importants, sur le patrimoine puis sur les festivals.<br />
En fin juillet à Albi, lors de l’inauguration du Musée<br />
Toulouse Lautrec, elle a souligné les li<strong>en</strong>s qui doiv<strong>en</strong>t<br />
exister <strong>en</strong>tre création et patrimoine, décrivant<br />
celui-ci comme un «secteur d’av<strong>en</strong>ir». Puis dans un<br />
communiqué à la r<strong>en</strong>trée, elle «s’est réjouie de la vitalité<br />
des Festivals d’été français et de leur impact<br />
économique sur les territoires.» Plus précisém<strong>en</strong>t<br />
elle déclare : «Les retombées économiques sont<br />
réelles : création d’emplois, consommation induite<br />
dans l’hôtellerie et sa restauration, r<strong>en</strong>tabilité des<br />
infrastructures locales, retombées publicitaires. Les<br />
régions et les organisateurs l’ont bi<strong>en</strong> perçu. Les<br />
études économiques démontr<strong>en</strong>t que cet impact a<br />
un fort effet de levier, évalué <strong>en</strong>tre 4 à 8 pour 1 €<br />
investi par la collectivité.»<br />
Dans ces deux discours, la ministre de la Culture<br />
souligne les impacts pour l’économie privée (<strong>en</strong><br />
particulier le tourisme, voir à ce sujet p. 12) des investissem<strong>en</strong>ts<br />
publics <strong>en</strong> matière de culture. Selon<br />
elle ils sont bénéfiques pour les territoires… Pour<br />
les hôteliers, certes, mais pour les compagnies et<br />
lieux non saisonniers victimes des mandats de révision<br />
?<br />
Ainsi, ayant chanté tout l’été et <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant janvier<br />
2013, nous nous préparons à une belle diète<br />
culturelle : c’est que les artistes d’ici n’ont désormais<br />
plus les moy<strong>en</strong>s d’y créer des spectacles ou<br />
des œuvres… Est-ce là la vie culturelle que nous<br />
souhaitons, événem<strong>en</strong>tielle et déconnectée du réel<br />
commun ?<br />
A.F.<br />
1 Direction Régionale de Affaires Culturelles, soit le ministère<br />
déc<strong>en</strong>tralisé <strong>en</strong> région
08<br />
POLITIQUE CULTURELLE<br />
Il y a<br />
des grands duels<br />
dans l’histoire<br />
de la philosophie,<br />
et de grands<br />
vainqueurs !<br />
Platon contre Aristote ou les idées<br />
contre la réalité ; Descartes contre<br />
Spinoza ou l’âme dominante contre le<br />
corps source primordiale ; et aussi<br />
Kant contre Hegel, ou le combat, titanesque,<br />
<strong>en</strong>tre l’idéalisme abstrait et<br />
la dialectique qui se nourrit de<br />
l’histoire et du réel.<br />
Les gagnants sont Platon, Descartes<br />
et Kant ! Ce qui signe la victoire de<br />
l’idéalisme sur ceux qui déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />
l’inscription de la p<strong>en</strong>sée dans l’histoire<br />
et le social. Mais restons-<strong>en</strong> à<br />
l’art. Kant a certainem<strong>en</strong>t le premier<br />
théorisé ce qu’on appelle l’esthétique<br />
par un de ses multiples coups de<br />
génie abstraits qui caractéris<strong>en</strong>t sa<br />
philosophie : ne connaissant ri<strong>en</strong> à ce<br />
dont il parle, il va tout de même <strong>en</strong><br />
élaborer une théorie superbe et toujours<br />
d’actualité.<br />
Ton beau est le mi<strong>en</strong><br />
Comm<strong>en</strong>t théoriser le beau, et même<br />
par la suite l’art lorsqu’il se sera débarrassé<br />
du beau ? Il est très difficile<br />
de rationaliser l’émotion esthétique :<br />
je trouve ce film génial, tu le trouves<br />
nul : qui a raison ? D’ou la formule<br />
«des goûts et des couleurs on ne<br />
discute pas.» Mais le «grand Chinois<br />
de Königsberg» comme le surnommera<br />
Nietzsche, ne voudra pas <strong>en</strong><br />
rester là. Il y a quelque chose de fort<br />
lorsque nous disons «c’est beau»,<br />
formule qu’il convi<strong>en</strong>t de distinguer<br />
du «ça me plait».<br />
Dans ce dernier cas il s’agit d’un jugem<strong>en</strong>t<br />
portant sur l’agréable, il est<br />
<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t subjectif, dép<strong>en</strong>d strictem<strong>en</strong>t<br />
du sujet. Et puis l’expression<br />
porte la marque de la subjectivité<br />
avec le «me». Mais quelque chose de<br />
différ<strong>en</strong>t se produit avec le jugem<strong>en</strong>t<br />
similaire qui porte sur le beau : on dit<br />
«c’est beau» et non pas «c’est beau<br />
pour moi». Certes. Il n’<strong>en</strong> faut pas<br />
plus à Kant pour remarquer qu’il y a<br />
dans ce jugem<strong>en</strong>t une prét<strong>en</strong>tion à<br />
être objectif : on dit «c’est beau»<br />
comme on dirait «c’est blanc» ou<br />
«c’est noir». Qu’est-ce qui peut justifier<br />
cette prét<strong>en</strong>tion puisque la<br />
personne qui le formule sait très bi<strong>en</strong><br />
LE BEAU EST-IL DÉMOCRATIQUE ?<br />
Lecombat<br />
de l’art,<br />
uncombat<br />
politique<br />
© TonkinProd<br />
qu’on pourra ne pas être d’accord<br />
avec elle ? Elle sait très bi<strong>en</strong> qu’il n’y<br />
a pas de concept du beau.<br />
Et bi<strong>en</strong> d’après Kant, <strong>en</strong> parlant ou<br />
jugeant une œuvre que nous aimons,<br />
nous estimons que tout humain à<br />
notre place devrait trouver ça beau :<br />
«lorsqu’il dit qu’une chose est belle, il<br />
attribue aux autres la même satisfaction<br />
; il ne juge pas seulem<strong>en</strong>t pour<br />
lui, mais pour autrui.» Critique du<br />
jugem<strong>en</strong>t, §7.<br />
Car le jugem<strong>en</strong>t de goût, lorsqu’il<br />
porte sur l’art, est le jugem<strong>en</strong>t de la<br />
vraie liberté humaine : celle où chacun<br />
décide par soi-même <strong>en</strong> espérant<br />
trouver un point d’accord avec les<br />
autres. Et si on n’est pas d’accord on<br />
se dispute, on parle, mais on n’évite<br />
pas la confrontation, avec un simple<br />
«chacun son avis» tel qu’un certain<br />
post-modernisme individualiste, socialem<strong>en</strong>t<br />
désintégrateur, nous incite<br />
à le faire, prét<strong>en</strong>dant par là définir la<br />
démocratie.<br />
Le beau est vrai<br />
Kant élabore donc une théorie des<br />
s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts qui pr<strong>en</strong>d prétexte de l’art,<br />
et plus précisém<strong>en</strong>t du beau. Plus<br />
moderne sera Hegel qui se fera fort<br />
de contredire Kant sur chacune de ses<br />
idées. Pour comm<strong>en</strong>cer Hegel se<br />
débarrasse du beau dont, selon lui,<br />
l’art n’a que faire. (Il faut dire que la<br />
réfutation était facile : pour le coup<br />
Kant n’y compr<strong>en</strong>ait absolum<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong>,<br />
et pr<strong>en</strong>ait pour exemple de l’art le<br />
chant du rossignol, naturel, ou un<br />
poème, pourri, du Roi de Prusse !).<br />
Non, pour Hegel l’art est une manifestation<br />
de la vérité, ri<strong>en</strong> que ça !<br />
C’est-à-dire que toute œuvre d’art dit<br />
ce qu’est le peuple qui la réalisa ou<br />
<strong>en</strong> fut contemporain.<br />
En fait la vérité, pour Hegel, c’est le<br />
réel, aussi contradictoire que cela<br />
semble. Le concept n’est pas une idée,<br />
il est gorgé de réel. Le concept d’être<br />
humain n’est pas une idée abstraite<br />
produite pas les p<strong>en</strong>seurs, c’est l’homme<br />
à toutes les époques dans toutes<br />
les situations sociales. Et chaque situation,<br />
chaque condition peut produire<br />
un concept d’homme contradictoire.<br />
Quel rapport avec l’art ? Et bi<strong>en</strong> l’art<br />
manifeste la vérité d’une époque : on<br />
doit analyser l’œuvre d’art non pas à<br />
partir de l’émotion universalisable<br />
qu’elle procure comme le disait Kant ;<br />
mais on doit l’analyser <strong>en</strong> tant qu’elle<br />
dit quelque chose du monde. Et pas<br />
seulem<strong>en</strong>t de l’artiste ou du spectateur<br />
qui l’examine. En ce s<strong>en</strong>s une<br />
œuvre est nulle non pas lorsqu’elle ne<br />
procure aucune émotion, mais quand<br />
elle ne dit ri<strong>en</strong> du monde.<br />
Donc : l’art pour nous toucher, selon<br />
Hegel, doit être politique.<br />
Le beau c’est classe !<br />
Or, fabriqué sauf exception par les<br />
classes dominantes, l’art a toujours<br />
du mal, aujourd’hui, à intéresser les<br />
classes populaires, qui trouv<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t<br />
leur beau ailleurs. C’est que, comme<br />
le dit Marx, toute p<strong>en</strong>sée d’une époque<br />
n’est ri<strong>en</strong> d’autre que la p<strong>en</strong>sée<br />
de la classe dominante. L’œuvre d’art<br />
ne peut pas plus qu’une autre s’abstraire<br />
du déterminisme social, et des<br />
représ<strong>en</strong>tations du monde qu’elles<br />
induis<strong>en</strong>t. Même si depuis Hegel le<br />
réel et ses réalismes ont fait largem<strong>en</strong>t<br />
irruption dans les représ<strong>en</strong>tations,<br />
même lorsqu’il dévoile le monde,<br />
même s’il a souv<strong>en</strong>t été lié à des combats<br />
politiques, notre art reste, sinon<br />
élitiste, du moins celui qu’une élite<br />
fabrique. Il est même, assez clairem<strong>en</strong>t,<br />
un marqueur de classe : dis-moi ce<br />
que tu trouves beau, et je te dirai<br />
d’où tu vi<strong>en</strong>s…<br />
RÉGIS VLACHOS
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10<br />
POLITIQUE CULTURELLE<br />
Une belle<br />
traversée<br />
Akel Akian nous a quittés le 24 janvier.<br />
Sa disparition a plongé ses proches<br />
et le monde du spectacle dans une profonde<br />
tristesse. Retour sur la carrière étonnante<br />
d’un humaniste poète<br />
Il était né par un soir de grande tempête, peut-être<br />
<strong>en</strong> 1952, dans une famille de pêcheurs reconvertie<br />
<strong>en</strong> agriculteurs. Il parlait le tarifit, la langue des<br />
Rifains et n’apprit l’arabe qu’à l’école. À vingt ans<br />
il arrive à Lyon, travaille dans une usine textile et<br />
perfectionne son français. Et il est plongé dans un<br />
monde nouveau qui va du syndicalisme à l’écriture<br />
de Kateb Yacine, monté par Marcel Maréchal.<br />
Comme lui, il quitte Lyon et arrive à Marseille à la<br />
fin des années 70, mais s’ori<strong>en</strong>te vers les quartiers<br />
nord, intervi<strong>en</strong>t au C<strong>en</strong>tre social de Frais Vallon, et<br />
fonde <strong>en</strong> 1980 le Théâtre de la mer avec Frédérique<br />
Fuzibet, son épouse et collaboratrice. En 82<br />
l’équipe s’installe à la Busserine. C’est le début de<br />
30 années de travail de terrain, de dialogue perman<strong>en</strong>t<br />
avec les jeunes et les habitants du quartier.<br />
D’interv<strong>en</strong>tions scolaires dont les professeurs gard<strong>en</strong>t<br />
des souv<strong>en</strong>irs émus. Car Akel sait écouter et<br />
recueillir la parole de ceux qu’il croise, elle devi<strong>en</strong>t<br />
la matière de ses spectacles sans que jamais il<br />
semble là pour les voler, comme Baisers d’hirondelles<br />
qui a recueilli les paroles des mères, et tant<br />
de spectacles sur les adolesc<strong>en</strong>ts. Ou sur des textes<br />
d’auteur : qu’il monte Shakespeare, Demarcy, Horovitz<br />
ou Yacine, c’est ce qui relie les hommes qui<br />
l’intéresse.<br />
En juin 2008 une banale petite annonce provoque<br />
un déclic : un <strong>en</strong>trepôt se loue rue de la Joliette.<br />
Les collectivités territoriales sont d’accord pour<br />
financer les travaux. Moins de 3 ans plus tard, <strong>en</strong><br />
novembre 2011, se t<strong>en</strong>ait une confér<strong>en</strong>ce de presse<br />
pour faire découvrir ce nouveau lieu baptisé L’R de<br />
la mer. Malade depuis un an et très affaibli, Akel<br />
assure cette inauguration avec courage. Mais quelques<br />
mois plus tard, la maladie l’emporte. Akel<br />
n’aura pas le temps d’investir le lieu.<br />
C’est Frédérique qui repr<strong>en</strong>d le gouvernail. Depuis<br />
quelques années elle met <strong>en</strong> scène après avoir<br />
assuré la scénographie et les costumes. Elle veut<br />
aujourd’hui faire aboutir les travaux amorcés par<br />
Akel. «La situation financière est saine. Actuellem<strong>en</strong>t<br />
nous pouvons payer toutes nos charges. Les<br />
HOMMAGE À AKEL AKIAN | AQUÒ D’AQUÍ<br />
subv<strong>en</strong>tions sont r<strong>en</strong>ouvelées ; cep<strong>en</strong>dant nous devons<br />
assurer 20% d’autofinancem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> faisant de<br />
la formation ou <strong>en</strong> louant le lieu, par exemple.»<br />
Questions de jeu...<br />
Ainsi Frédérique va garder le cap. Notamm<strong>en</strong>t avec<br />
le projet d’Akel sur la thématique du foot, déf<strong>en</strong>du<br />
dans le cadre de MP 2013. Projet rassembleur de<br />
dim<strong>en</strong>sion europé<strong>en</strong>ne qui concerne trois villes portuaires<br />
: Marseille avec le Théâtre de la mer,<br />
Amsterdam et le MC et Casablanca et le Dabatheatr.<br />
Projet original qui s’articule sur les analogies de<br />
vocabulaire. Ne joue-t-on pas autant au théâtre<br />
qu’au foot sur un espace appelé «plateau» ou «terrain»<br />
? Depuis 2008, les trois «équipes» sont au<br />
travail et se retrouveront à Marseille cet automne,<br />
si les crédits arriv<strong>en</strong>t.<br />
Un autre axe de son activité concerne la coopération<br />
avec le Maroc et le festival d’Alhoceima,<br />
<strong>en</strong>tre Tanger et la frontière algéri<strong>en</strong>ne. Financé par<br />
Culture France, le Théâtre de la mer a monté avec<br />
des comédi<strong>en</strong>s marocains Dans la maison d’Isabel,<br />
une pièce sur les flux migratoires, joué plusieurs<br />
fois <strong>en</strong> Espagne et au Maroc, <strong>en</strong> rifain. Les répétitions<br />
d’un nouveau spectacle sont <strong>en</strong> cours et<br />
c’est Frédérique Fuzibet qui <strong>en</strong> assure le suivi et la<br />
réalisation.<br />
Ainsi le travail d’Akel se poursuit, et sa voix ne nous<br />
quitte pas.<br />
CHRIS BOURGUE<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Bouli puissance 3, d’après Fabrice Melquiot<br />
2 oct à 14h30 et 20h30, Espace culturel Busserine<br />
4 oct à 14h30 et 19h, Comoedia d’Aubagne<br />
deuxième quinzaine de novembre à l’R de la mer<br />
ateliers de pratique théâtrale à partir du 1 er octobre<br />
L’R de la mer<br />
04 91 02 50 97<br />
www.letheatredelamer.fr<br />
© Frédérique Fuzibet<br />
Jean-Pierre Raffaelli, professeur au Conservatoire,<br />
comédi<strong>en</strong> et metteur <strong>en</strong> scène, a r<strong>en</strong>contré Akel il<br />
y a plus de 30 ans. Souv<strong>en</strong>ir :<br />
Akel était un poète de la vie et de sa vie. Quelque<br />
chose le traversait qui v<strong>en</strong>ait à la fois de sa nature<br />
et de sa culture. Ce n’était pas un intello mais un<br />
homme de l’oralité.<br />
Sa direction d’acteurs n’était pas conforme à ce qui<br />
se fait communém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> Europe. Il pr<strong>en</strong>ait <strong>en</strong><br />
compte la personne dans son intégralité, faisait<br />
appel à ce que chacun a <strong>en</strong> lui et partait du<br />
principe que tout le monde peut jouer. Parfois il se<br />
trompait, doutait aussi beaucoup ! Mais il voulait<br />
«capturer le vivant». Il v<strong>en</strong>ait souv<strong>en</strong>t au<br />
Conservatoire faire travailler les élèves. Je me<br />
souvi<strong>en</strong>s qu’il leur a appris à dire l’arabe pour les<br />
textes de Mahmoud Darwich.<br />
Luce Hedroug était professeur de français <strong>en</strong> Zone<br />
d’Éducation Prioritaire au collège de Berre l’Étang.<br />
Akel est interv<strong>en</strong>u dans son atelier théâtre de 90 à<br />
96 :<br />
C’était un visionnaire ! Il était très à l’écoute des<br />
élèves, très pati<strong>en</strong>t, mais il les forçait à se dépasser<br />
et permettait à chacun de trouver sa voie. Dans<br />
cette ville où 30% des habitants sont émigrés, il<br />
leur donnait la parole. Le Forum des Jeunes et de<br />
la Culture y mettait les moy<strong>en</strong>s et les élèves étai<strong>en</strong>t<br />
heureux.<br />
Cyril Brunet, chef de projet pour MP 2013,<br />
appréciait son amour de la poésie et son travail<br />
dans les quartiers, notamm<strong>en</strong>t à Frais-Vallon où ils<br />
s’étai<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>contrés. Aussi l’a-t-il prés<strong>en</strong>té à<br />
Bernard Latarget. Entre eux l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te fut<br />
immédiate :<br />
Je cherchais des acteurs du territoire qui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />
possible un vrai dialogue <strong>en</strong>tre les deux rives, et<br />
pratiqu<strong>en</strong>t la participation citoy<strong>en</strong>ne. Akel Akian<br />
avait accompli un travail exemplaire, d’une qualité<br />
artistique très forte, et avait un s<strong>en</strong>s rare de la<br />
fraternité.
Aquò d’Aquí<br />
En ligne depuis le 12 mai, le site web Aquò<br />
d’Aquí 1 informe les internautes <strong>en</strong> occitan.<br />
Porté par l’association éponyme 2 qui édite un<br />
journal papier depuis 1987, et dont le but est<br />
de participer au débat sur le développem<strong>en</strong>t<br />
régional <strong>en</strong> y incluant la langue, c’est un projet<br />
destiné à vivifier le rapport du public à la<br />
culture occitane. Michel Neumuller, qui <strong>en</strong> est<br />
le maître d’œuvre, considère le site comme un<br />
outil pour ceux qui veul<strong>en</strong>t appr<strong>en</strong>dre l’occitan,<br />
ceux qui ne sont pas assez à l’aise pour<br />
l’employer <strong>en</strong> public, ceux qui l’ont perdu faute<br />
de pratique, ceux qui veul<strong>en</strong>t le retrouver.<br />
Lui-même l’a découvert <strong>en</strong>fant auprès du<br />
cantonnier et du berger de sa commune, une<br />
cité ouvrière peuplée d’immigrés nichés autour<br />
d’une usine chimique, loin du cliché prov<strong>en</strong>çal.<br />
Il sait d’expéri<strong>en</strong>ce que l’on s’approprie<br />
un langage lorsque<br />
certaines barrières psychologiques<br />
sont levées :<br />
«Si on ne s’estime pas<br />
assez bon ou trop<br />
ringard, on n’ose<br />
pas s’exprimer.»<br />
Voilà un homme<br />
qui n’emploiera<br />
pas le mot<br />
«id<strong>en</strong>tité» à la<br />
légère : «Le<br />
terme a été<br />
récupéré par<br />
l’extrême droite,<br />
on hésite à <strong>en</strong><br />
faire usage. Pourtant,<br />
la langue est<br />
un marqueur culturel :<br />
notre vision du monde <strong>en</strong><br />
est colorée. Nous voudrions<br />
donner la possibilité à un maximum<br />
de g<strong>en</strong>s de lire l’occitan et de le parler.»<br />
Il prévoit à terme de proposer <strong>en</strong> regard de<br />
chaque article une version audio qui permettrait<br />
d’écouter la prononciation, le phrasé, et a<br />
déjà mis <strong>en</strong> place un outil r<strong>en</strong>voyant pour<br />
chaque expression plus ardue sur un lexique :<br />
il suffit de passer la souris sur les mots <strong>en</strong><br />
rouge et de cliquer lorsqu’un point d’interrogation<br />
apparaît. «On essaie d’inclure tout le<br />
monde. Il y a deux façons d’écrire l’occitan, la<br />
classique, et la mistrali<strong>en</strong>ne : on équilibre,<br />
chaque rédacteur amène sa graphie.» Aquò<br />
d’Aquí diffuse d’ores et déjà une lettre d’information<br />
à plus de 700 abonnés, et il est<br />
consulté jusqu’<strong>en</strong> Espagne : «Après 1600, le<br />
catalan a évolué avec l’espagnol, p<strong>en</strong>dant que<br />
l’occitan évoluait avec le français, mais les deux<br />
sont proches cousins, et à l’écrit, on se<br />
compr<strong>en</strong>d sans peine.»<br />
La difficulté <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce étant que «la disparition<br />
des derniers locuteurs naturels laisse une<br />
situation inédite : l’écrasante majorité a appris<br />
la langue à l’école. Le défi réel est qu’elle soit<br />
socialisée, et non utilisée de manière normative.»<br />
Glissem<strong>en</strong>t de statut intéressant, puisque<br />
«<strong>en</strong>tre l’édit de Villers Cotterêts (1539 : seul le<br />
français doit être utilisé dans les actes administratifs)<br />
et Frédéric Mistral, l’occitan devi<strong>en</strong>t<br />
la langue du peuple car elle est interdite d’intellig<strong>en</strong>tsia,<br />
et ne sert plus à grimper l’échelle<br />
sociale» ! On aboutit donc aujourd’hui au<br />
paradoxe d’un langage relégué (même si «sa<br />
littérature garde de belles perles : Bellaud de la<br />
Bellaudière, Brueys, ou le fantastique et fantasque<br />
Joan de Chabannes») au purgatoire<br />
populaire, qui ne se transmet que dans le cadre<br />
de notre École Républicaine, et qui<br />
n’est quasim<strong>en</strong>t plus parlé<br />
dans nos rues.<br />
Pour lutter contre cet<br />
état de fait, Michel<br />
Neumuller forme<br />
quant à lui des<br />
occitanophones<br />
confirmés aux<br />
techniques du<br />
journalisme,<br />
et espère couvrir<br />
des zones<br />
plus ét<strong>en</strong>dues<br />
de la région,<br />
d‘Arles à Nice,<br />
peut-être Gap.<br />
«Nous avons les<br />
att<strong>en</strong>dus de tous les<br />
journaux du monde <strong>en</strong><br />
ce qui concerne l’analyse<br />
de l’actualité, avec <strong>en</strong> plus<br />
une responsabilité vis-à-vis de la<br />
qualité de la langue.» Il porte une att<strong>en</strong>tion<br />
particulière aux rubriques culture et <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />
: «La musique occitane a besoin d’une<br />
visibilité spécialisée, je réponds à une forte<br />
demande dans ce secteur. Quant à la pédagogie,<br />
l’article le plus lu cet été portait sur les élèves<br />
d’origine maghrébine, qui réussiss<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t<br />
bi<strong>en</strong> <strong>en</strong> cours d’occitan.»<br />
Olive sur la fougasse : Aquò d’Aquí ti<strong>en</strong>t avec<br />
soin un ag<strong>en</strong>da des manifestations occitanes.<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
Michel Neumuller © X-D.R.<br />
1 «Ce qui est d’ici»<br />
2 Présidée par Philippe Langevin,<br />
Maître de Confér<strong>en</strong>ce à l’Université d’Aix-<br />
Marseille<br />
www.aquodaqui.info/
12 POLITIQUE CULTURELLE CRT | CAVAILLON<br />
Bilan de la saison<br />
touristique : à qui le pompon ?<br />
C’est bi<strong>en</strong> connu : le malheur des uns<br />
profite à d’autres. En Arctique, par<br />
exemple, la fonte de la banquise<br />
facilite le transport aux mastodontes<br />
du vrac, sans même parler des stocks<br />
d’énergie fossile qui dormai<strong>en</strong>t sous<br />
la glace et devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t accessibles. En<br />
matière de tourisme, les aléas du<br />
climat ont jusqu’ici favorisé la région<br />
PACA : un «capital soleil» quasi garanti<br />
assoit sa réputation à l’international.<br />
Ces deux dernières années, un coup<br />
de chance supplém<strong>en</strong>taire a même<br />
évité aux feux de forêt de ternir son<br />
image de marque, la pluie arrivant<br />
souv<strong>en</strong>t au bon mom<strong>en</strong>t pour éteindre<br />
les départs d’inc<strong>en</strong>die inopportuns.<br />
Résultat : quand les autres régions<br />
françaises sont à la peine pour cause<br />
d’humidité rédhibitoire, d’élections<br />
présid<strong>en</strong>tielles et de contexte économique<br />
difficile, la nôtre caracole,<br />
avec une saison touristique «parmi<br />
les meilleures depuis dix ans».<br />
Si les Itali<strong>en</strong>s <strong>en</strong> plein marasme financier<br />
se font moins nombreux, on<br />
célèbre le retour des Américains, celui<br />
des Allemands, l’arrivée des Russes,<br />
la fidélité des Belges. Les séjours ont<br />
raccourci, certes. Les touristes dép<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t<br />
moins par tête de pipe, soit.<br />
Mais <strong>en</strong>fin l’hôtellerie de luxe,<br />
l’o<strong>en</strong>otourisme et les activités vertes<br />
sont <strong>en</strong> plein boom. 2012 est une<br />
Les préjugés sont t<strong>en</strong>aces, et la lutte contre la<br />
stigmatisation un combat infini. La Ville de<br />
Cavaillon a refusé d’accueillir la première édition<br />
de C’est pas du luxe !, un festival culturel dont les<br />
principaux acteurs sont des personnes <strong>en</strong> situation<br />
de précarité, sous prétexte que «s’associer l’image<br />
de pauvreté véhiculée par la Fondation<br />
Abbé Pierre n’était pas possible<br />
pour la municipalité». Le vote FN,<br />
massif à Cavaillon, r<strong>en</strong>drait-il la municipalité,<br />
qu’on ne peut soupçonner<br />
d’ostracisme, plus frileuse qu’elle ne<br />
voudrait ? La Scène nationale de<br />
Cavaillon, la Fondation Abbé Pierre<br />
et l’association d’insertion le Village,<br />
organisatrices de l’événem<strong>en</strong>t, ont<br />
ainsi dû émigrer au Thor. Accueillis<br />
spontaném<strong>en</strong>t par le maire, Jacques<br />
Olivier, qui inscrit l’événem<strong>en</strong>t dans<br />
sa politique volontariste d’accès au<br />
logem<strong>en</strong>t, 300 participants fréqu<strong>en</strong>tant<br />
des accueils de jour ou des<br />
P<strong>en</strong>sions de famille sur le territoire<br />
bonne année, «et je crois qu’elle sera<br />
moins bonne que 2013» se réjouit<br />
Michel Fuillet, présid<strong>en</strong>t de l’Ag<strong>en</strong>ce<br />
de Développem<strong>en</strong>t Touristique du<br />
Vaucluse.<br />
2013, 2013... ? Ah, oui, 2013, mom<strong>en</strong>t<br />
où la culture sera à l’honneur<br />
sur notre territoire ! Parce qu’ils le<br />
reconnaiss<strong>en</strong>t tous, les acteurs du<br />
tourisme <strong>en</strong> PACA, la «destination<br />
sèche» (<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez : le bi<strong>en</strong> commun,<br />
gratuit, du sea sex and sun) ne suffit<br />
plus à drainer les foules. Pour Jean-<br />
Pierre Serra (présid<strong>en</strong>t de l’Ag<strong>en</strong>ce<br />
de Développem<strong>en</strong>t Var Tourisme), «la<br />
Prov<strong>en</strong>ce est une marque porteuse,<br />
riche de sites exceptionnels que le<br />
monde <strong>en</strong>tier nous <strong>en</strong>vie. Mais ce ne<br />
sont que des décors.» Et dame ! Ce<br />
sont bi<strong>en</strong> les festivals, les musées, la<br />
vie du patrimoine, les «offres de valeur<br />
ajoutée» qui p<strong>en</strong>ch<strong>en</strong>t dans la balance<br />
et qui ramèn<strong>en</strong>t les pépettes. Les<br />
professionnels du tourisme admett<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> toute candeur que les dép<strong>en</strong>ses<br />
publiques pour la culture profit<strong>en</strong>t au<br />
secteur privé du tourisme ! Jean-Pierre<br />
Serra est même prêt à rationaliser la<br />
programmation <strong>en</strong> fonction de son<br />
impact économique : «Les petits projets<br />
ont t<strong>en</strong>dance à se cannibaliser les<br />
uns les autres, il faudrait se conc<strong>en</strong>trer<br />
sur le moy<strong>en</strong>/haut de gamme qui<br />
correspond à notre cli<strong>en</strong>tèle, et ne pas<br />
Disparaissez les pauvres !<br />
trop tirer vers le bas.» Le bas : le<br />
moins connu, le moins r<strong>en</strong>table <strong>en</strong><br />
somme ? Ou les fêtes de village qui se<br />
pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour des festivals ?<br />
Pour qui la Culture ?<br />
Ces acteurs du tourisme, donc (qui<br />
comme Alain Gumiel, maire de Vallauris,<br />
ou Pierre Meffre, maire de<br />
Vaison-la-Romaine, sont souv<strong>en</strong>t aussi<br />
des élus), dénonc<strong>en</strong>t avec force l’économie<br />
souterraine <strong>en</strong>couragée par la<br />
crise et facilitée par Internet, les<br />
locations sauvages au détrim<strong>en</strong>t des<br />
hébergem<strong>en</strong>ts professionnels, et se<br />
plaign<strong>en</strong>t volontiers du manque à<br />
gagner des collectivités <strong>en</strong> matière<br />
de taxe de séjour. Mais serai<strong>en</strong>t-ils<br />
prêts, dans un même élan citoy<strong>en</strong>, à<br />
mettre la main à la poche si le gouvernem<strong>en</strong>t<br />
levait une taxe culture,<br />
comme le ministère de la Culture le<br />
laissait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre récemm<strong>en</strong>t ? Aurélie<br />
Filippetti se réjouit dans un<br />
communiqué officiel du succès des<br />
Festivals <strong>en</strong> France, mais ne nomme<br />
dans la région PACA qu’Aix et Avignon<br />
(le «in») qui concern<strong>en</strong>t peu,<br />
surtout Aix, la vie artistique et<br />
citoy<strong>en</strong>ne du territoire.<br />
Peut-être la façon dont Marseille<br />
négocie son virage, <strong>en</strong> rattrapant son<br />
retard et <strong>en</strong> se tournant vers l’av<strong>en</strong>ir<br />
sans lorgner vers le tourisme de luxe,<br />
national, prés<strong>en</strong>teront les 21 et 22 sept le résultat<br />
d’une année d’ateliers créatifs et culturels. Danse,<br />
expositions, théâtre, œuvre collective et grand<br />
concert (HK & les Saltimbanks et la Chanson du<br />
dimanche le 21 à 20h30) seront visibles sous trois<br />
chapiteaux. Les questions d’ordre pratique, notam-<br />
est-il plus intéressant. Malgré les<br />
nuisances dues aux travaux et son<br />
image de Chicago méditerrané<strong>en</strong>ne,<br />
elle réussit <strong>en</strong> restant elle-même<br />
(parfois dans la caricature et toujours<br />
<strong>en</strong> laissant tomber les quartiers nord)<br />
à drainer de plus <strong>en</strong> plus de touristes…<br />
Car à Marseille on comm<strong>en</strong>ce à<br />
croire à l’investissem<strong>en</strong>t culturel et à<br />
la variété des propositions estivales<br />
populaires (cinéma <strong>en</strong> plein air, bateau<br />
à trois euros, manifestations<br />
gratuites au Théâtre Silvain et sur la<br />
place Bargemon, festival Jazz des<br />
Cinq Contin<strong>en</strong>ts), sans compter une<br />
flopée de manifestations indép<strong>en</strong>dantes<br />
qui ne cherch<strong>en</strong>t pas à faire<br />
v<strong>en</strong>ir les étrangers, mais à offrir aussi<br />
fête et culture aux Marseillais.<br />
Vu l’énormité des intérêts <strong>en</strong> jeu dans<br />
ce carrousel complexe, on aimerait<br />
bi<strong>en</strong> savoir qui du secteur privé, des<br />
collectivités ou du monde de la culture<br />
va réussir à attraper le pompon, et<br />
surtout qui aura l’intellig<strong>en</strong>ce de le<br />
partager avec les citoy<strong>en</strong>s, qui<br />
financ<strong>en</strong>t les investissem<strong>en</strong>ts.<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
Le Comité Régional de Tourisme<br />
prés<strong>en</strong>tait son bilan estival<br />
à la presse le 30 août<br />
à la Maison de la Région<br />
m<strong>en</strong>t le logem<strong>en</strong>t des participants qui inquiétait<br />
Cavaillon, ont «évidemm<strong>en</strong>t été réglées <strong>en</strong> amont»,<br />
selon Jean-Michel Gremillet, «comm<strong>en</strong>t n’y aurionsnous<br />
pas p<strong>en</strong>sé ? C’est insultant à notre égard».<br />
Quant à la «chasse aux pauvres» contre laquelle se<br />
bat la Fondation depuis 20 ans, les organisateurs<br />
rappell<strong>en</strong>t les paroles de son fondateur<br />
: «Il ne faut pas faire la guerre<br />
aux pauvres mais à la pauvreté.» Ce<br />
qu’ils s’emploi<strong>en</strong>t à faire, car l’art et<br />
la culture apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à tous, même<br />
aux précaires ! Le Forum Sortir de<br />
l’expérim<strong>en</strong>tation, <strong>en</strong> ouverture du<br />
festival le 20 sept au théâtre de<br />
Cavaillon, permettra d’<strong>en</strong> débattre.<br />
DELPHINE MICHELANGELI<br />
© Delphine Michelangeli<br />
Festival C’est pas du luxe ! au Thor<br />
Les 21 et 22 septembre<br />
www.theatredecavaillon.com
Popa Chubby aux Passagers du Zinc © X-D.R.<br />
Les SMACs sont avant tout des salles<br />
de spectacle. Des structures de<br />
diffusion et de programmation, subv<strong>en</strong>tionnées<br />
par la DRAC (Direction<br />
Régionale des Affaires Culturelles) et<br />
le Conseil Régional, qui mèn<strong>en</strong>t des<br />
actions culturelles <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les<br />
musiques actuelles, du concert au<br />
festival <strong>en</strong> passant par la formation,<br />
le souti<strong>en</strong> à la création ou l’<strong>en</strong>cadrem<strong>en</strong>t<br />
des pratiques musicales.<br />
Le réseau national des SMACs est créé<br />
<strong>en</strong> 1998 par le ministère de la Culture<br />
pour reconnaître l’importance des<br />
musiques actuelles et promouvoir le<br />
développem<strong>en</strong>t «des lieux musicaux<br />
de petite et moy<strong>en</strong>ne capacité qui<br />
jou<strong>en</strong>t un rôle fondam<strong>en</strong>tal <strong>en</strong> terme<br />
de diffusion et d’action culturelle de<br />
«défrichage artistique» et d’accueil<br />
des publics».<br />
L’objectif est aussi de «stabiliser le<br />
fonctionnem<strong>en</strong>t» de lieux pas toujours<br />
très <strong>en</strong> règle avec les déclarations<br />
salariales des artistes et des droits<br />
d’auteur… et de favoriser l’émerg<strong>en</strong>ce<br />
locale <strong>en</strong> lui accordant une<br />
place importante dans les programmations<br />
ou <strong>en</strong> l’aidant à intégrer les<br />
réseaux de la musique professionnelle.<br />
Les SMACs doiv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t<br />
sout<strong>en</strong>ir les pratiques amateurs <strong>en</strong><br />
mettant à disposition des locaux de<br />
répétition et du matériel.<br />
De plus, ce réseau national t<strong>en</strong>te<br />
d’élargir le public des musiques<br />
actuelles <strong>en</strong> travaillant avec des organismes<br />
d’insertion ou de quartier. Ces<br />
salles sont souv<strong>en</strong>t part<strong>en</strong>aires d’acteurs<br />
sociaux et form<strong>en</strong>t les jeunes<br />
aux métiers du spectacle. Pour dev<strong>en</strong>ir<br />
SMAC et bénéficier des subv<strong>en</strong>tions,<br />
un opérateur culturel doit avoir un<br />
projet qui va dans ce s<strong>en</strong>s.<br />
Comme dans les autres domaines, les<br />
SMACs sont soit subv<strong>en</strong>tionnées au<br />
projet (sur un an, sans garantie de<br />
r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t), soit conv<strong>en</strong>tionnées<br />
pour trois ans. «À la base, obt<strong>en</strong>ir le<br />
label SMAC résidait ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
trois points» explique Gilles Pagès,<br />
responsable du Pôle régional musiques<br />
actuelles PACA : «avoir un projet<br />
culturel fortem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifié, un lieu et<br />
une équipe». Aujourd’hui, la situation<br />
est différ<strong>en</strong>te.<br />
LES SMACS<br />
Réseau<br />
musical<br />
à résonance<br />
nationale<br />
Scène de musiques actuelles…<br />
Voilà une appellation que l’on retrouve souv<strong>en</strong>t<br />
à côté du nom des salles de concert.<br />
Mais qu’est-ce au juste ?<br />
Quelques SMACs<br />
de la région<br />
PACA…<br />
Dans les Bouches-du-Rhône :<br />
☛ L’Affranchi (Marseille)<br />
www.l-affranchi.com<br />
☛ L’Espace Juli<strong>en</strong> (Marseille)<br />
www.espace-juli<strong>en</strong>.com<br />
☛ Le Cri du Port (Marseille)<br />
www.criduport.fr<br />
☛ L’Usine (Istres)<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />
☛ Le Cargo de Nuit (Arles)<br />
www.cargod<strong>en</strong>uit.com<br />
Dans les Alpes-Maritimes :<br />
☛ MJC Ricaud (Cannes)<br />
www.mjcricaud.fr<br />
Dans le Var :<br />
☛ Tandem (Toulon)<br />
www.tandem83.com<br />
Dans le Vaucluse :<br />
☛ Les Passagers du Zinc (Avignon)<br />
www.passagersduzinc.com<br />
☛ L’Ajmi (Avignon)<br />
www.jazzalajmi.com<br />
«On constate une stagnation, voir une<br />
baisse des subv<strong>en</strong>tions accordées par<br />
le ministère pour les musiques actuelles»<br />
ajoute-t-il. «Un projet qui va<br />
générer des retombées économiques a<br />
plus de chances d’obt<strong>en</strong>ir des subv<strong>en</strong>tions».<br />
Selon lui, les limites du<br />
financem<strong>en</strong>t sectoriel sont atteintes.<br />
«Actuellem<strong>en</strong>t, la majorité des opérateurs<br />
culturels ont recours au financem<strong>en</strong>t<br />
transversal pour m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> leur<br />
projet, l’époque où les SMACs étai<strong>en</strong>t<br />
financées à 90% est terminée». Le<br />
réseau SMAC est un des premiers<br />
touché par les difficultés économiques<br />
actuelles, même s’il reste un<br />
acteur majeur de la diffusion des musiques<br />
actuelles et de la création<br />
locale.<br />
POLITIQUE CULTURELLE 13<br />
Et ici ?<br />
Au total, la région PACA regroupe<br />
plus de 100 SMACs et compte plus de<br />
200 festivals de musiques actuelles<br />
par an. Les Bouches-du-Rhône représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />
presque la moitié des<br />
structures de diffusion (46%), mais<br />
les six départem<strong>en</strong>ts de la région<br />
compt<strong>en</strong>t au moins une scène de musiques<br />
actuelles. «Notre région<br />
possède une belle dynamique, très<br />
riche» souligne Gilles Pagès, «de plus,<br />
on constate une réelle poussée créatrice<br />
des 18/25 ans».<br />
Au cours du mois d’octobre, les SMACs<br />
vous donn<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dez vous au Moulin<br />
(à Marseille) le 12 oct pour acclamer<br />
IAM et We Luv NY (projet sonore<br />
d’Akh<strong>en</strong>aton et Faf La Rage), et le 13<br />
pour écouter sur scène le trio Nasser<br />
et leurs amis… Du côté de la cité<br />
arlési<strong>en</strong>ne, le Cargo de Nuit (Arles)<br />
accueillera le 12 oct la soul-funk des<br />
australi<strong>en</strong>s d’Electric Empire avant<br />
de fondre sous la chaleur du hip-hop<br />
soul des danois Dafuniks. Plus au<br />
nord, Les Passagers du Zinc, une des<br />
SMAC d’Avignon, recevra <strong>en</strong>tre autres<br />
le 15 oct un grand nom du blues<br />
actuel, Popa Chubby, avant de s’<strong>en</strong>flammer<br />
sur les textes et le son des<br />
insoumis (d’origine sétoise) de<br />
Zoufris Maracas.<br />
KEVIN DERVEAUX<br />
Retrouvez tout l’ag<strong>en</strong>da musical <strong>en</strong> p.58
14 SAISONS CINÉMA<br />
Du rififi à la Buzine<br />
Que se passe-t-il au Château de ma<br />
mère ? Les diss<strong>en</strong>sions <strong>en</strong>tre Daniel<br />
Armogathe, directeur de la cinémathèque,<br />
et Serge Necker, qui s’était vu<br />
confier la direction du Château de la<br />
Buzine, étai<strong>en</strong>t palpables dès l’ouverture<br />
du lieu, opérée <strong>en</strong> grande pompe<br />
<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de monsieur le Ministre<br />
et de monsieur le Sénateur Maire (voir<br />
Zib 46). Mais voilà que ce 30 août Serge<br />
Necker s’est vu signifier son lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>t<br />
par Daniel Armogathe, alors<br />
qu’un mois auparavant il exposait ses<br />
projets pour 2013… Apparemm<strong>en</strong>t, il<br />
ne sera pas le seul de l’équipe à partir.<br />
Ioanna Manzanares, <strong>en</strong> charge de la<br />
programmation, ne repr<strong>en</strong>dra pas ses<br />
fonctions à l’issue de ses congés, fin<br />
septembre. Difficile pour l’heure de<br />
savoir ce qu’il s’est passé. Et d’autant<br />
plus difficile d’annoncer une programmation…<br />
Le Château de la Buzine, très beau lieu<br />
mais éloigné de tout, est-il un bon choix<br />
pour une Maison du cinéma à la programmation<br />
régulière ? La Délégation<br />
de Service Public, recette habituelle<br />
des lieux que l’on construit sans pouvoir<br />
<strong>en</strong> financer le fonctionnem<strong>en</strong>t,<br />
n’est-il pas, déjà, un aveu d’impuissance ?<br />
Entre le Mémorial de la Marseillaise qui<br />
Cinécycles<br />
Inaugurée <strong>en</strong> 1989 lors de la réouverture de la Manufacture<br />
des Allumettes à Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce (transformée<br />
<strong>en</strong> grand c<strong>en</strong>tre culturel et abritant la bibliothèque<br />
Méjanes), la salle de l’Institut de l’Image est «née de<br />
la volonté d’ajouter le cinéma au livre». Ainsi s’exprime<br />
Sabine Putorti, sa directrice. «Nous avons voulu<br />
consacrer un lieu au patrimoine cinématographique,<br />
pour que la population puisse se forger une culture de<br />
l’image.» Depuis 20 ans, c’est mission accomplie :<br />
l’Institut invite critiques, cinéastes, écrivains à animer<br />
Taxi driver de Martin Scorsese<br />
Chateau de la Buzine © Ange Lor<strong>en</strong>te<br />
peine à trouver son public, le Silo qui<br />
programme plus qu’hasardeusem<strong>en</strong>t<br />
(voir p.51), et la Buzine qui accumule<br />
les flops la Ville de Marseille semble<br />
cultiver l’art de s’équiper à grands frais,<br />
puis de laisser le fonctionnem<strong>en</strong>t à<br />
vau-l’eau…<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
ses cycles, met <strong>en</strong> place des ateliers, et accueille les<br />
étudiants <strong>en</strong> cinéma de l’Université d’Aix-Marseille<br />
lors de cours ouverts aux auditeurs libres. «Depuis 2<br />
ou 3 ans, notre public augm<strong>en</strong>te de 20% chaque année,<br />
alors que la programmation est de plus <strong>en</strong> plus<br />
exigeante.»<br />
La r<strong>en</strong>trée comm<strong>en</strong>ce sur les chapeaux de roues,<br />
avec une rétrospective Martin Scorsese, de son 1 er<br />
opus réalisé alors qu‘il n’était âgé que de 23 ans -<br />
Who’s that knocking at my door-, au tout réc<strong>en</strong>t Hugo<br />
L’histoire<br />
du voisin<br />
1962 : l’Algérie accède à l’Indép<strong>en</strong>dance<br />
au terme d’un conflit dont les<br />
archives officielles ne sont <strong>en</strong>core que<br />
partiellem<strong>en</strong>t disponibles. Cinquante<br />
ans de recul, c’est -tout de même !assez<br />
pour rev<strong>en</strong>ir sur cette période<br />
complexe de manière équitable, c’est<br />
<strong>en</strong> tous cas une date «anniversaire»<br />
que le cycle Mémoires méditerrané<strong>en</strong>nes<br />
ne laissera pas passer.<br />
Prés<strong>en</strong>té par le départem<strong>en</strong>t Civilisation<br />
de la Bibliothèque de l’Alcazar, <strong>en</strong><br />
part<strong>en</strong>ariat avec la Cinémathèque de<br />
Marseille, sa programmation 2012 couvre<br />
et comm<strong>en</strong>te la décolonisation de manière<br />
nuancée : l’histoire des harkis,<br />
celle des pieds noirs, la propagande<br />
civile et militaire y seront contextualisées.<br />
Les œuvres ret<strong>en</strong>ues sont extraites<br />
du fonds d’archives audiovisuelles<br />
Cinémémoire, qui valorise principalem<strong>en</strong>t<br />
les films d’amateurs.<br />
G.C.<br />
Cabret. À noter la projection de La dernière t<strong>en</strong>tation<br />
du Christ, «occasion de revoir ce film de manière<br />
apaisée» (on se souvi<strong>en</strong>t des pulsions inc<strong>en</strong>diaires<br />
soulevée lors de sa sortie dans cette même ville).<br />
S’<strong>en</strong>suivront un cycle de 5 films de John Cassavetes,<br />
dans une version restaurée, et une série de<br />
docum<strong>en</strong>taires réalisés par Werner Herzog. À ne<br />
pas manquer : Grizzly Man, portrait d’un personnage<br />
aussi démesuré que le réalisateur, auto-destructeur<br />
<strong>en</strong> diable, et qui finit dévoré par les ours.<br />
Plus avant dans la saison, du cinéma animé pour le<br />
jeune public, Les <strong>en</strong>fants du Paradis de Marcel Carné,<br />
quelques comédies de Frank Capra, et un hommage<br />
à Raoul Ruiz -réalisateur littéraire s’il <strong>en</strong> est- à<br />
l’occasion de la Fête du Livre. Le mois de décembre<br />
sera l’occasion comme chaque année d’accueillir le<br />
Festival Tous Courts, avant d’attaquer 2013 <strong>en</strong><br />
compagnie d’Agnès Varda, et peut-être un cycle<br />
consacré au cinéma grec.<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Cycle Martin Scorsese<br />
Du 12 sept au 2 oct<br />
5 films de John Cassavetes<br />
Du 10 au 23 octobre<br />
Institut de l’image<br />
Cité du Livre, Aix<br />
04 42 26 81 82<br />
www.institut-image.org<br />
Mémoires méditerrané<strong>en</strong>nes : Algérie<br />
Chaque premier mardi du mois<br />
à18h30, à l’auditorium de l’Alcazar.<br />
Entrée libre dans la limite des places<br />
disponibles<br />
04 91 62 46 30<br />
cinememoire.net
L’Estaque,<br />
nombril du monde<br />
L’Alhambra réussit depuis des années la performance de projeter<br />
des films artistiquem<strong>en</strong>t exigeants, de sout<strong>en</strong>ir la création des<br />
réalisateurs d’ici, et de travailler dans un quartier qui a fait la Une<br />
des journaux tout l’été.<br />
<strong>Zibeline</strong> : Pourquoi ce Pôle régional d’éducation artistique au<br />
cinéma n’est-il pas un cinéma comme les autres ?<br />
William B<strong>en</strong>edetto : L’ess<strong>en</strong>tiel de notre quotidi<strong>en</strong>, c’est de<br />
travailler avec les scolaires, les professeurs, et le tissu<br />
socioculturel. Dans ce quartier, comme dans tout quartier<br />
périphérique, il faut avoir consci<strong>en</strong>ce du territoire. Les projections<br />
<strong>en</strong> plein air cet été, au cœur de quartiers villages, ou des Cités<br />
comme la Consolation, dont tout le monde parle actuellem<strong>en</strong>t, se<br />
sont très bi<strong>en</strong> passées. Grâce aux travailleurs sociaux on connaît<br />
l’Alhambra dans les cités. Même si la t<strong>en</strong>sion perman<strong>en</strong>te qui y<br />
règne est très alarmante, il y a du monde, tout se déroule<br />
correctem<strong>en</strong>t. Il est plus que temps de donner des moy<strong>en</strong>s à nos<br />
quartiers. Mais il ne faudrait surtout pas oublier les moy<strong>en</strong>s<br />
culturels. Projeter un film, même si c’est Kung Fu Panda 2 comme<br />
cet été, permet de créer ou de conserver un li<strong>en</strong>.<br />
Comm<strong>en</strong>t avez-vous construit votre saison cette année ?<br />
La programmation publique est fondée sur les mêmes principes<br />
que l’an dernier, avec des r<strong>en</strong>dez-vous, des avant-premières, le<br />
maximum d’événem<strong>en</strong>ts qui permett<strong>en</strong>t la r<strong>en</strong>contre, le dialogue,<br />
<strong>en</strong>tre les g<strong>en</strong>s, <strong>en</strong>tre les arts. On comm<strong>en</strong>ce avec FFM (voir p 78),<br />
puis Fred Nevchehirlian vi<strong>en</strong>dra chanter pour la projection du<br />
dernier film de Leos Carax (le 13 sept). Cette année on aura aussi<br />
des r<strong>en</strong>dez vous Marseille <strong>en</strong> cinéma le samedi après-midi, qui<br />
s’intéresseront aux cinéastes vivants, d’ici ou non, Régis Sauder,<br />
Emmanuel Mouret, qui ont filmé Marseille. Et puis on participe à<br />
MP2013, avec les Ecrans voyageurs, on tisse aussi des part<strong>en</strong>ariats<br />
avec le MuCEM… on va accueillir le 25 oct l’avant-première du<br />
dernier docum<strong>en</strong>taire de Régis Sauder (réalisateur de Nous,<br />
princesse de Clèves ndlr) tourné aux Baumettes, Être là ; on a <strong>en</strong><br />
exclu un petit bijou, La vierge, le copte et moi de Namir Abdel<br />
Messeeh… D’ailleurs ce réalisateur égypti<strong>en</strong>, s’il n’y avait pas eu<br />
des ateliers comme les nôtres, n’aurait sans doute pas fait de<br />
cinéma. Parce que la transmission, l’éducation et la création, que<br />
l’on sépare, sont <strong>en</strong> fait souv<strong>en</strong>t liées…<br />
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR AGNÈS FRESCHEL<br />
Alhambra Cinémarseille<br />
04 91 03 84 66<br />
www.alhambracine.com<br />
La vierge, les coptes et moi © Oweda film
16 SAISONS LA CRIÉE | LE LENCHE<br />
Tourner la page<br />
La première saison de Macha Makeïeff à la tête du<br />
C<strong>en</strong>tre Dramatique National de Marseille consomme<br />
la rupture esquissée l’an dernier : c’est dans un hall<br />
rénové, avec une «com» bariolée et des spectacles<br />
majoritairem<strong>en</strong>t festifs, d’esprit cabaret, que la directrice<br />
veut accueillir un public r<strong>en</strong>ouvelé. Les spectacles<br />
vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t d’horizons très divers, depuis la comédie<br />
française jusqu’à la prod privée underground londoni<strong>en</strong>ne.<br />
Le théâtre proprem<strong>en</strong>t dit y a peu de place,<br />
et les propositions, 52 au total, s’y succèd<strong>en</strong>t sur un<br />
rythme très rapide, restant pour la plupart deux ou<br />
trois soirées. Les productions régionales sont rares<br />
aussi, hormis la danse (Ballet National de Marseille<br />
et Ballet Preljocaj), mais des festivals et<br />
institutions locales très intéressants y (re)vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t :<br />
le FID, la semaine de la Pop philosophie, le festival<br />
de la Roque d’Anthéron, les confér<strong>en</strong>ces du MuCEM…<br />
Bref la saison 2012/2013 dénote la volonté d’affirmer<br />
une id<strong>en</strong>tité particulière, et de changer l’équilibre qui<br />
règne <strong>en</strong>tre les salles à Marseille. Si l’on ne peut voir<br />
de théâtre, et <strong>en</strong>core moins de productions dramatiques<br />
régionales, hors du réseau, pauvre, des scènes<br />
indép<strong>en</strong>dantes, ce n’est pas du seul ressort du<br />
C<strong>en</strong>tre Dramatique National.<br />
Qui n’att<strong>en</strong>d pas 2013 pour comm<strong>en</strong>cer sa saison.<br />
La diète culturelle s’arrêtera dès le 20 oct grâce à<br />
une Mise à feu <strong>en</strong> forme d’inauguration festive (de<br />
14h à 20h) avec visites guidées, confér<strong>en</strong>ces et collation<br />
; le soir, Rodolphe Burger r<strong>en</strong>dra hommage au<br />
velvet Underground, plaçant la saison de la Criée<br />
sous le signe du rock, lorsqu’il était subversif… puis<br />
le 21 oct c’est le trio londoni<strong>en</strong> Tiger Lillies (accor-<br />
Tal<strong>en</strong>ts d’ici<br />
Le théâtre de L<strong>en</strong>che lancera sa nouvelle<br />
saison <strong>en</strong> fanfare sur la place<br />
ombragée du même nom. Un mom<strong>en</strong>t<br />
important pour le quartier : le petit<br />
théâtre, qui a ces dernières années<br />
multiplié ses salles <strong>en</strong> mouchoirs de<br />
poche, a su garder l’esprit de quartier,<br />
The Tiger Lillies © Mark Holthus<strong>en</strong><br />
déon, voix, percu) qui vi<strong>en</strong>dra interpréter son répertoire<br />
de chansons brechti<strong>en</strong>nes.<br />
Après cela nous aurons une nuit de la philosophie,<br />
un opéra et une comédie musicale <strong>en</strong> marionnettes<br />
à fil, Les Apaches qui revi<strong>en</strong>dront, et une année 2013<br />
qui s’annonce comme un conte ori<strong>en</strong>tal rouge, noir et<br />
or, sous le signe des Mille et une Nuits…<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
tout <strong>en</strong> regardant au loin… Ainsi le 20<br />
sept, un apéro musical précèdera un<br />
Cabaret inédit mis <strong>en</strong> forme par Ivan<br />
Romeuf avec éclats de rire et impros,<br />
vrai mom<strong>en</strong>t de convivialité instauré<br />
depuis plusieurs années déjà.<br />
Pour continuer <strong>en</strong> musique, une diva,<br />
À corps perdu © cie Lalage<br />
interprétée par Cathy Heiting, se lance<br />
dans un récital déjanté de Verdi à<br />
Duke Ellington accompagnée d’un pianiste<br />
qui n’y va pas de main morte...<br />
Plus grave, mais toujours <strong>en</strong> musique,<br />
À quoi on joue ? de la Cie Le temps<br />
de dire d’Avignon s’interrogera sur le<br />
travail. Le texte, mis <strong>en</strong> forme et <strong>en</strong><br />
scène par Paul Fructus, rapporte les<br />
témoignages glanés au gré de r<strong>en</strong>contres...<br />
Puis une des créations maison<br />
de la saison, T<strong>en</strong>dresse Molotov : une<br />
comédie <strong>en</strong>tre vaudeville et <strong>en</strong>quête<br />
policière de Gustavo Ott, écrivain vénézuéli<strong>en</strong>,<br />
mise <strong>en</strong> scène par Maurice<br />
Vinçon, révèlera les tergiversations<br />
d’un couple de bobos, empêtré dans<br />
ses certitudes, mais surtout préoccupé<br />
par son désir de concevoir un <strong>en</strong>fant !<br />
En novembre le L<strong>en</strong>che accueillera<br />
Dansem, avec deux artistes libanaises,<br />
Khouloud Yassine et ses musici<strong>en</strong>s,<br />
et Danya Hammoud. Ensuite retour<br />
du collectif Manifeste Ri<strong>en</strong>, avec une<br />
saga algéri<strong>en</strong>ne de 1914 à 1962 d’après<br />
le récit de l’histori<strong>en</strong> B<strong>en</strong>jamin Stora<br />
La Criée, Marseille<br />
Saison 2012 2013<br />
04 91 54 70 54<br />
www.theatre-lacriee.com<br />
mêlant mémoire et histoire pour évoquer<br />
les juifs d’Algérie. En décembre<br />
place aux <strong>en</strong>fants : avec un spectacle<br />
de la Minoterie hors les murs, À Corps<br />
perdu ; Le K. d’après Dino Buzzati, mis<br />
<strong>en</strong> scène par Gilles Le Moher; un conte<br />
chorégraphié par Valérie Costa ; un<br />
spectacle autour des techniques<br />
artistiques du papier par la Cie Clandestine.<br />
Un programme éclectique,<br />
qui n’oublie jamais que les artistes qui<br />
cré<strong>en</strong>t ici ont du tal<strong>en</strong>t, qu’il faut<br />
montrer…<br />
CHRIS BOURGUE<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Cabaret de saison<br />
le 20 sept-ouvert à tous (à réserver)<br />
Bizet était une femme<br />
du 21 au 26 sept<br />
À quoi on joue ? Tais-toi et bosse !<br />
du 5 au 13 oct<br />
Le L<strong>en</strong>che<br />
04 91 91 52 22<br />
www.theatredel<strong>en</strong>che.info/
18 SAISONS LE TOURSKY | LES BERNARDINES<br />
Utopie concrète<br />
Le théâtre de Richard Martin poursuit<br />
sa mission généreuse de promotion<br />
d’une culture exigeante et accessible,<br />
imposant dans les quartiers nord une<br />
programmation éclectique et fournie.<br />
Tous les spectateurs, fidèles, connaiss<strong>en</strong>t<br />
l’esprit de convivialité, l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />
culturel sans failles du Toursky. Aux<br />
spectacles s’adjoign<strong>en</strong>t des confér<strong>en</strong>ces,<br />
des sessions d’université populaire<br />
avec des interv<strong>en</strong>tions d’universitaires<br />
et de spécialistes. Les murs se prêt<strong>en</strong>t<br />
aux expositions, on r<strong>en</strong>contre les<br />
artistes, on discute, le lieu dépasse le<br />
statut de théâtre, ou plutôt incarne son<br />
idée, un lieu de culture que chacun<br />
partage.<br />
À l’Est !<br />
Cette année <strong>en</strong>core, il y aura le rite du<br />
Festival Russe, du Festival Flam<strong>en</strong>co,<br />
la Nuit de l’Anarchie (notée dans le programme<br />
L’Amusici<strong>en</strong> d’Uz), mais,<br />
nouveauté, un remarquable Festival<br />
Slovaque (uniquem<strong>en</strong>t au Toursky !)<br />
dans le cadre de Marseille Prov<strong>en</strong>ce<br />
2013, du 14 au 17 mai, avec le concert<br />
de Jazz PaCoRa Trio et Bashavel et<br />
la pièce de Martin Mac Donagh, La<br />
reine de Beauté de Le<strong>en</strong>ane, par le<br />
Théâtre National de Ko ice (le plus<br />
grand théâtre de Slovaquie) et des confér<strong>en</strong>ces…<br />
La saison même du Toursky<br />
s’ouvre avec un exceptionnel concert<br />
des solistes de l’opéra de Bratislava,<br />
Terézia Kru liaková, mezzo-soprano,<br />
Martina Masakyrova, soprano, toutes<br />
deux récomp<strong>en</strong>sées par de nombreux<br />
prix internationaux, et Pavol Breslik,<br />
considéré comme l’un des meilleurs<br />
ténors actuels, accompagnés par le<br />
pianiste Robert Pechanec, familier<br />
des masters class de Brigitte Fassba<strong>en</strong>der<br />
et de Wolfram Rieger.<br />
Sans exception !<br />
Les autres spectacles répartis harmonieusem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>tre théâtre, musique,<br />
Ne pas reveiller avant la fin du reve © X-D.R.<br />
danse, accueill<strong>en</strong>t des têtes d’affiches<br />
et des artistes <strong>en</strong>core peu connus, et<br />
des productions de la région. Parce<br />
que Richard Martin ne peut s’empêcher<br />
d’être fidèle on retrouvera le<br />
Cocktail Molotov de l’inénarrable duo<br />
Jonathan Soucasse/Cathy Heiting,<br />
Edmonde Franchi dans sa nouvelle<br />
création, Dans le tourbillon de l’amour,<br />
saison 2, mais aussi Marie-Claude<br />
Pietragalla et Juli<strong>en</strong> Derouault dans<br />
M. et Mme Rêve. Puis Angélique<br />
Ionatos et Katérina Fotinaki, Chanson<br />
plus Bifluorée (déjà 25 ans !!! un<br />
anniversaire !), Michel Bourdoncle au<br />
piano accompagné par l’Orchestre<br />
National de Chambre de Chisinau…<br />
Pièces classiques et contemporaines,<br />
cinéma, Gigi, de Colette, Les Femmes<br />
savantes de Molière, Les Chaises de<br />
Ionesco, Le Roi Lear de Shakespeare,<br />
Jean la Chancede Brecht, Quand<br />
m’embrasseras-tu d’après des textes<br />
de Mahmoud Darwich…<br />
Une programmation foisonnante qui<br />
procède sans conteste d’une volonté<br />
d’élever les consci<strong>en</strong>ces dans la joie du<br />
partage…<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Opéra de Bratislava,<br />
concert lyrique<br />
Le 11 oct<br />
L’Odyssée Burlesque-Homère,<br />
Cie Miranda-Thierry Surace<br />
Les 19 et 20 oct<br />
Ne pas réveiller avant la fin du rêve,<br />
Léda Atomica Musique<br />
Le 23 oct<br />
Théâtre Toursky, Marseille<br />
0 820 300 033<br />
www.toursky.org<br />
Ici chez vous<br />
Il est des lieux où l’on aime aller, même lorsqu’on n’est pas sûr d’y<br />
trouver un travail accompli (ou parce que ?), même si des concepts<br />
vagues y ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t lieu de propos achevé, même quand on y<br />
tourne <strong>en</strong> rond, aveugle, autour d’éternelles questions incessamm<strong>en</strong>t<br />
posées (ou parce que ?). C’est qu’aux Bernardines on sait accueillir des<br />
artistes <strong>en</strong> recherche, jeunes ou vieux, incertains mais à la révolte<br />
intacte, qui n’<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t pas dans le rang. Ni dans les recettes qui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />
aujourd’hui nombre d’artistes inconsciemm<strong>en</strong>t complices de la<br />
«société du spectacle» qui nous éloigne du réel. Aux Bernardines, tous<br />
les artistes programmés se demand<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t ils sont sur scène, <strong>en</strong><br />
quoi ils représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t, dans quel but ils propos<strong>en</strong>t des formes. Ça<br />
marche ou pas, peu importe, le questionnem<strong>en</strong>t demeure vivant.<br />
En ces temps de disette la chapelle précieuse multiplie les collaborations,<br />
accueils et coproductions avec ceux de sa famille : Préavis de<br />
désordre Urbain (voir p. 60), Dansem, mais aussi la Minoterie qui est<br />
sans lieu, Kéléménis même s’il <strong>en</strong> a un… Les artistes de la région y<br />
trouv<strong>en</strong>t un refuge qui leur permet de montrer de nouvelles proposition<br />
: ainsi au premier trimestre Laur<strong>en</strong>t de Richemond, Xavier<br />
Marchand, G<strong>en</strong>eviève Sorin, Jacques Di<strong>en</strong>net, Raymond Boni,<br />
Montaine Chevalier, Thierry Baë, Carole Vanni… Et les spectateurs<br />
pourront y voir du théâtre, dès mi-septembre, puisque de nombreuses<br />
propositions coréalisées avec actOral (voir p 65) y ont lieu.<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Notre Printemps © Das Plateau<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Dans le cadre de préavis de désordre urbain<br />
Zones Rouges du 11 au 14 sept<br />
18h30 aux al<strong>en</strong>tours des Bernardines<br />
19h15 Kiosque Léon Blum<br />
Sortie de Zone Rouge<br />
Le 15 sept de 15h à 19h<br />
Préavis d’insomnie<br />
Le 18 sept à partir de 19h<br />
Dans le cadre d’actoral<br />
Notre Printemps<br />
Das Plateau<br />
Du 25 au 29 sept<br />
Fée<br />
Antonija Livingstone, An Kaler<br />
Les 2 et 3 oct<br />
Pourquoi Eve vi<strong>en</strong>t-elle chez Adam ce soir ?<br />
Anja Tillberg<br />
Les 5 et 6 oct<br />
Les Bernardines, Marseille<br />
04 91 24 30 40<br />
www.theatre-bernardines.org
20 SAISONS LA MINOTERIE | LE MERLAN<br />
Subvertir aux besoins<br />
Le théâtre du Merlan, à<br />
quelques mois de l’année<br />
Capitale, continue d’affirmer<br />
une originalité sans faille de<br />
scène nationale de quartier.<br />
Et de recherche<br />
Détournant le sigle géométrique de<br />
MP2013, le Merlan se nomme Merlan<br />
Picon 2012, Territoire Capital de la<br />
culture. Une boutade ? Oui, mais pas<br />
seulem<strong>en</strong>t : affirmer que la culture<br />
importante est dans les quartiers nord,<br />
et ne comm<strong>en</strong>ce pas <strong>en</strong> 2013, est un<br />
acte politique… D’autant plus fort aujourd’hui<br />
que le gouvernem<strong>en</strong>t met le<br />
paquet pour sortir Marseille de sa tiersmondisation,<br />
mais p<strong>en</strong>se plutôt à la<br />
police qu’à la culture comme ferm<strong>en</strong>t<br />
de changem<strong>en</strong>t.<br />
Le Merlan travaille sur le terrain. Y fait<br />
v<strong>en</strong>ir des habitants du c<strong>en</strong>tre ville.<br />
S’obstine à changer le regard sur le<br />
quartier. Implique des voisins, peu à<br />
peu, intelligemm<strong>en</strong>t, dans des ateliers,<br />
des cycles de cinéma, des r<strong>en</strong>contres,<br />
des chemins différ<strong>en</strong>ts. Certes on y<br />
programme très peu de théâtre, et pas<br />
beaucoup de spectacles à proprem<strong>en</strong>t<br />
parler, ce qui tombe mal dans une ville<br />
qui <strong>en</strong> manque et n’a qu’une scène<br />
nationale. Mais Nathalie Marteau l’a<br />
toujours affirmé : le Merlan est une<br />
La Minoterie vagabonde !<br />
L’équipe a fait ses cartons après avoir fêté son départ<br />
avec émotion, larmes et mouchoirs (cf Zib’53). Finalem<strong>en</strong>t<br />
c’est à la rue Guibal, près du Pôle Media de<br />
la Belle de mai, qu’elle s’est installée. Les théâtres<br />
al<strong>en</strong>tour vont l’héberger pour l’année <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant le<br />
nouveau lieu, Place de la Méditerranée.<br />
La saison comm<strong>en</strong>cera dans le cadre du Festival<br />
Dansem 2012 <strong>en</strong> novembre. On retrouvera Manon<br />
Avram du Collectif KO qui met <strong>en</strong> scène et chorégraphie<br />
Qu’avez-vous vu ? avec Thierry Escarmant,<br />
de la Cie Écrire <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t de Pau, une interrogation<br />
sur la place de l’individu dans la cité, alors que<br />
l’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t de notre société dans le conv<strong>en</strong>tionnel<br />
se fait de plus <strong>en</strong> plus étouffant. Entre art<br />
vivant et art visuel, le corps et les images occup<strong>en</strong>t<br />
une place ess<strong>en</strong>tielle dans le spectacle (les 21 et 22<br />
nov à la Friche).<br />
Puis au Klap, du 20 au 24 nov, la Cie Soleil vert de<br />
Laur<strong>en</strong>t de Richemond propose Les Larmes r<strong>en</strong>trées,<br />
une adaptation chorégraphiée de Mars de Fritz<br />
Zorn. L’auteur suisse, décédé à 32 ans <strong>en</strong> 1976, y<br />
analyse les causes de son cancer, pour lui d’ordre<br />
psychosomatique. Le jeune homme issu d’un milieu<br />
très aisé a eu une éducation sclérosante sans amour<br />
et sans amis et <strong>en</strong> fait la cause ess<strong>en</strong>tielle de son<br />
mal-être et de sa maladie.<br />
Le spectacle proposé par la Cie Lalage, À Corps perdu,<br />
s’interrogera sur la place de l’<strong>en</strong>fant dans l’espace<br />
urbain, y compris les lieux les plus insolites... Dan-<br />
scène nationale à Marseille, pas de<br />
Marseille. Le quartier, son histoire, le<br />
c<strong>en</strong>tre commercial, les cités al<strong>en</strong>tours,<br />
la police au-dessus, tout empêche le<br />
Merlan de programmer comme les<br />
autres. Il s’agissait simplem<strong>en</strong>t de<br />
transformer cela <strong>en</strong> atout !<br />
Au programme donc, peu de représ<strong>en</strong>tations<br />
au s<strong>en</strong>s classique du terme,<br />
mais une multitude d’actions. Les premiers<br />
mois de la programmation sont<br />
emblématiques : durant les journées<br />
du patrimoine, Safi et Coloco propos<strong>en</strong>t<br />
une longue journée de balade (le<br />
15 sept à partir de 9h30) où l’on<br />
découvre et déguste les végétaux qui<br />
pouss<strong>en</strong>t sur les terrains <strong>en</strong> friche, et<br />
dans les jardins ouvriers. Étonnantes,<br />
ces balades chang<strong>en</strong>t définitivem<strong>en</strong>t le<br />
regard que l’on porte sur la ville, et l’on<br />
se met comme Marcovaldo à chercher<br />
les pousses qui persist<strong>en</strong>t au creux du<br />
bitume. Des ateliers les 15 et 16 sept<br />
complèt<strong>en</strong>t les balades, et permett<strong>en</strong>t<br />
seurs et marionnettes géantes évolu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> recréant<br />
un espace à la fois réel et imaginaire. Ce travail, issu<br />
d’exercices d’ateliers, s’inspire des parcours quotidi<strong>en</strong>s<br />
des <strong>en</strong>fants, des r<strong>en</strong>contres qu’ils y font ;<br />
Mariana Giomi <strong>en</strong> a assuré l’écriture (du 4 au 8<br />
dec, au L<strong>en</strong>che).<br />
On le voit les préoccupations du mom<strong>en</strong>t vont dans<br />
le s<strong>en</strong>s de la place de l’individu dans notre société et<br />
Traces © Stephanie Boisvert<br />
de créer de petits jardins, et des workshops<br />
de cueillette et de cuisine ont<br />
comm<strong>en</strong>cé le 10 sept…<br />
Quant aux spectacles, le Merlan programme<br />
Traces, de la Cie les 7 doigts<br />
de la main qui pratique un «cirque<br />
urbain» qui r<strong>en</strong>ouvelle ici la notion<br />
d’agrès. Un workshop acrobatique<br />
(mains à mains, anneaux chinois) est<br />
proposé le 29 sept, toute la journée,<br />
au CREAC. Un peu plus tard on retrouvera<br />
Delgado et Fuchs, pour une<br />
création coproduite (car le Merlan<br />
coproduit la plupart des spectacles<br />
qu’il programme). Une série d’ateliers<br />
est prévue à partir du 6 oct jusqu’à la<br />
création ; les artistes ont besoin d’une<br />
vingtaine de collaborateurs volontaires…<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Traces<br />
Du 26 au 30 sept<br />
Let’s get physical<br />
Du 18 au 20 oct<br />
Le Merlan<br />
04 91 11 19 20<br />
www.merlan.org<br />
les visages du monde qui s’offr<strong>en</strong>t aux jeunes. Bi<strong>en</strong><br />
que vagabonde, l’équipe de la Minoterie reste fidèle<br />
à ses convictions…<br />
CHRIS BOURGUE<br />
La Minoterie<br />
04 91 90 07 94<br />
www.minoterie.org<br />
Qu'avez-vous vu © Manuel Buttner et Manon Avram
22 SAISONS LE GYPTIS | LE MASSALIA | LA FRICHE<br />
Productions régionales<br />
Au Gyptis, on le sait, le théâtre a le temps de s’installer,<br />
pour des séries de représ<strong>en</strong>tations qui n’ont<br />
plus cours ailleurs. Une semaine <strong>en</strong> général, trois<br />
pour la création maison : le Gyptis sait remplir sa<br />
salle, pourtant grande, d’un public fidèle, populaire<br />
et avide de grands textes.<br />
Au m<strong>en</strong>u de cette année, annoncée jusqu’<strong>en</strong> avril<br />
même si on nous promet des surprises de fin de saison,<br />
le même équilibre que les années précéd<strong>en</strong>tes :<br />
un peu de danse (Cie Gr<strong>en</strong>ade) et de musique (un<br />
concert lyrique baroque de Côté cour), et le reste<br />
est du théâtre. Et uniquem<strong>en</strong>t des productions régionales.<br />
Ainsi on verra l’excell<strong>en</strong>te Seconde surprise de<br />
l’amour de Marivaux mis <strong>en</strong> scène par Alexandra<br />
Tobelaim, la création du Songe d’une nuit d’été par<br />
la Cie l’Individu (Charles Eric Petit qui revisite les<br />
quadrilles de Shakespeare), Monsieur Agop, périple<br />
d’un Arméni<strong>en</strong>, par la cie vauclusi<strong>en</strong>ne la Naïve. Et<br />
puis pas moins de trois productions de la Cie Chatôt-<br />
Vouyoucas. D’une part la reprise de deux mises <strong>en</strong><br />
L’<strong>en</strong>fance de l’art<br />
Même si la bi<strong>en</strong>nale europé<strong>en</strong>ne, grand<br />
événem<strong>en</strong>t jeune public prévu <strong>en</strong> 2013,<br />
n’a pas lieu faute de financem<strong>en</strong>ts, la<br />
saison de Massalia s’annonce riche et<br />
passionnante, avec 18 spectacles, un<br />
nombre important de représ<strong>en</strong>tations,<br />
et des interv<strong>en</strong>tions constantes à destination<br />
des scolaires, ou chez eux. Et<br />
un prix toujours aussi attractif de 5 euros,<br />
qui ouvre à tous la porte du théâtre.<br />
Nettem<strong>en</strong>t réori<strong>en</strong>tée vers l’<strong>en</strong>fance<br />
depuis deux ans, de la toute petite (à<br />
partir de 18 mois) jusqu’à l’adolesc<strong>en</strong>ce<br />
(15 ans, et au-delà), la programmation<br />
leur offre des formes diverses, danse,<br />
théâtre forain ou d’objet, clown et cirque,<br />
et théâtre <strong>en</strong>core. Pas de musique<br />
ni d’arts visuels cette année, mais Massalia<br />
reste fidèle à ses vieux complices<br />
qui travaill<strong>en</strong>t à côté ou un peu plus loin:<br />
le Théâtre de cuisine, L’<strong>en</strong>treprise<br />
de Cervantès pour deux créations, Du<br />
zieu dans les bleus, ou Philippe Dorin<br />
et Sylviane Fortuny, le Cirque Trottola…<br />
D’autres compagnes (ti<strong>en</strong>s, des<br />
femmes !) plus réc<strong>en</strong>tes, comme Wilma<br />
Lévy, ou Marion David et Thérèse<br />
Angebault, ou <strong>en</strong>core la cie Didascalie<br />
de Marion Lévy et Marion Aubert,<br />
Cie Gr<strong>en</strong>ade © Leo Ballani<br />
scène d’Andonis Vouyoucas aux antipodes l’une<br />
de l’autre : le Journal d’un fou, solo russe d’après Gogol,<br />
Hypatie, peplum grec historique écrit par Pan<br />
Bouyoucas, déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant toutes deux la<br />
liberté humaine et le désir ins<strong>en</strong>sé d’absolu… La dernière<br />
création revi<strong>en</strong>dra à Françoise Chatôt : les deux<br />
directeurs depuis des années altern<strong>en</strong>t à ce poste.<br />
Après Roméo et Juliette, c’est à la plus perverse des<br />
figures shakespeari<strong>en</strong>ne qu’elle s’attaque : Macbeth,<br />
rejoign<strong>en</strong>t le voyage, et beaucoup de<br />
compagnies belges, prévues au départ<br />
comme part<strong>en</strong>aires de bi<strong>en</strong>nale…<br />
C’est d’ailleurs avec deux propositions<br />
belges que la saison comm<strong>en</strong>ce : une<br />
dans le Petit Théâtre de la Friche,<br />
l’autre au Klap, dev<strong>en</strong>u hôte régulier<br />
de la danse jeune public. A.F.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Le bureau des histoires<br />
Le Théâtre du tilleul, Carine<br />
Ermans<br />
Un bureau où on raconte au<br />
téléphone des histoires pour<br />
s’<strong>en</strong>dormir. À partir de 5 ans<br />
Du 4 au 6 oct<br />
Têtes à têtes<br />
Maria Clara Villa Lobos<br />
Un bonhomme à grosse tête<br />
expérim<strong>en</strong>te les rebonds de l’espace<br />
et des sons. À partir de 3 ans<br />
Les 10 et 11 oct<br />
Le Massalia<br />
04 95 04 95 70<br />
www.theatremassalia.com<br />
Le Bureau des histoires<br />
© Danielle Pierre<br />
Expon<strong>en</strong>tiel 2<br />
Bricole © Caroline Dutrey<br />
et son épouse, vi<strong>en</strong>dront hanter la scène avec leurs<br />
sorcières et leurs désirs avoués…<br />
Une dernière saison pour le couple de directeurs, qui<br />
quittera le plateau après 2013. En espérant fermem<strong>en</strong>t<br />
que l’œuvre de leur vie ne sera pas cassée, et<br />
que le li<strong>en</strong> au public dans ce quartier le plus pauvre<br />
de France pourra être conservé.<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Les 20 ans de la Cie Gr<strong>en</strong>ade<br />
Les 19 et 20 oct<br />
Les jeunes danseurs de Josette Baïz revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
jubiler sur la scène du Gyptis, dans des extraits de<br />
pièces des plus grands chorégraphes contemporains<br />
dont ils s’empar<strong>en</strong>t avec l’énergie et la fraicheur<br />
de la découverte…<br />
Théâtre Gyptis, Marseille<br />
04 91 11 00 91<br />
www.theatregyptis.com<br />
La Friche a toujours été une ruche. Avec ses résid<strong>en</strong>ts (70 structures !), ses propositions<br />
maison, ses spectacles accueillis, MOD et Massalia, ses activités connexes,<br />
la Friche depuis 20 ans bourdonne et s’active, <strong>en</strong> chantier perman<strong>en</strong>t. Aujourd’hui<br />
une transformation gigantesque est <strong>en</strong> cours, et <strong>en</strong>tre les visites de chantiers qui<br />
se transform<strong>en</strong>t <strong>en</strong> événem<strong>en</strong>ts, les différ<strong>en</strong>ts quartiers créatifs et ateliers de<br />
l’euroméditerranée, l’année 2013 qui va voir surgir pléthore de nouvelles formes,<br />
festivals, diurnes et nocturnes, sociétaux et artistiques, exposés ou spectaculaires,<br />
on ne sait plus où donner de la tête… d’autant qu’un crèche s’est ouverte, des jeux<br />
d’<strong>en</strong>fants, des jardins, un parc à skate, un marché paysan régulier…<br />
Dans l’immédiat, hors ces activités régulières qui peu à peu transform<strong>en</strong>t le pôle<br />
artistique <strong>en</strong> véritable quartier urbain, on retrouve Artorama (voir p68 et 69) et<br />
Massalia (ci-contre), Préavis de désordre urbain (p 60), le Cabaret aléatoire qui<br />
repr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> octobre… Une visite de chantier, aussi, le 19 sept à partir de midi avec<br />
Ex nihilo. Et le 15 sept, p<strong>en</strong>dant les journées du patrimoine, une Journée bricole<br />
récréative et familiale : des ateliers pour tous, par<strong>en</strong>ts et <strong>en</strong>fants, origami,<br />
jardinage, maquillage, modelage, des jeux divers, calmes ou sportifs, des<br />
spectacles, une visite adaptée d’Artorama, le tout de 11h à 18h. Tout cela, sans<br />
réservation préalable, est gratuit. L’esprit Friche, <strong>en</strong> somme !<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
La Friche Belle de Mai, Marseille<br />
04 95 04 95 04<br />
www.lafriche.org
24 SAISONS GYMNASE | JEU DE PAUME | GTP<br />
Trois têtes <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te<br />
Ça y est ! Le ménage à trois est consommé<br />
! Le Jeu de Paume, le Gymnase<br />
et le Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />
s’alli<strong>en</strong>t officiellem<strong>en</strong>t pour le meilleur<br />
et pour le pire, conjuguant leurs destins<br />
dans une mise <strong>en</strong> commun des moy<strong>en</strong>s<br />
et des g<strong>en</strong>res. Chacun garde son id<strong>en</strong>tité,<br />
mais il y aura de la musique, beaucoup,<br />
partout (voir <strong>en</strong>cadré), des créations<br />
aussi, et toujours la même préoccupation<br />
pour le jeune public !<br />
Mais, sitôt le mariage consommé, voilà<br />
que les trois zigues ferm<strong>en</strong>t la porte au<br />
public et rest<strong>en</strong>t <strong>en</strong> famille, offrant leurs<br />
plateaux généreux aux compagnies qui<br />
ont besoin de monter leurs projets<br />
pour 2013, mais laissant les spectateurs<br />
dans une douloureuse att<strong>en</strong>te.<br />
Quatre mois sans ces trois salles, que<br />
va-t-on dev<strong>en</strong>ir ? Mais bon, on se rattrapera<br />
<strong>en</strong> 2013, quatre mois ne sont<br />
pas si longs pour une gestation à trois<br />
v<strong>en</strong>tres, et dès janvier une dizaine de<br />
spectacles différ<strong>en</strong>ts nous att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />
chaque mois, avec des stars, des inconnus,<br />
des fidèles. Du théâtre, de la<br />
Russie de Tchékhov à la Méditerranée<br />
de toutes les rives, <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par<br />
un Bourgeois G<strong>en</strong>tilhomme et son ballet.<br />
De la danse bi<strong>en</strong> sûr, de Preljocaj à<br />
Jean-Charles Gil <strong>en</strong> passant par Giselle<br />
par le ballet de Perm. Et puis des formes<br />
festives, beaucoup, parce Dominique<br />
Bluzet att<strong>en</strong>d 2013 comme une fête, et<br />
qu’on a <strong>en</strong>vie quand il <strong>en</strong> parle d’y<br />
croire avec lui.<br />
Plateaux libres<br />
En att<strong>en</strong>dant pourtant, parce qu’il faut<br />
bi<strong>en</strong> occuper l’impati<strong>en</strong>ce, on pourra<br />
se p<strong>en</strong>cher sur les Plateaux libres, comme<br />
des parrains nerveux qui contempl<strong>en</strong>t<br />
les images peu nettes des échographies.<br />
En quatre mois 19 compagnies<br />
occuperont (ça a déjà comm<strong>en</strong>cé) les<br />
trois plateaux pour une à trois semaines<br />
chacun, afin chaque fois de répéter<br />
une création programmée, la plupart<br />
du temps dans le cadre de MP2013.<br />
Préoccupé par les difficultés r<strong>en</strong>contrées<br />
par les compagnies régionales,<br />
Dominique Bluzet a voulu offrir ce temps<br />
à ceux qui pein<strong>en</strong>t plus que jamais à<br />
monter leurs productions. Ce qui ne<br />
suffira pas à faire exister ces créations,<br />
aussi ne s’arrête-t-il pas là : chaque<br />
résid<strong>en</strong>ce débouche sur une prés<strong>en</strong>tation<br />
des spectacles aux professionnels,<br />
programmateurs et subv<strong>en</strong>tionneurs,<br />
qui pourront peut-être ainsi, <strong>en</strong>fin mesurer<br />
la qualité exceptionnelle du vivier<br />
artistique de la région.<br />
Et puis pour les plus curieux d’<strong>en</strong>tre<br />
nous, l’hydre à trois têtes protectrices<br />
ouvrira parfois des chantiers à nos<br />
regards… Histoire de nous faire att<strong>en</strong>dre,<br />
et de nous garder <strong>en</strong> appétit !<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Les Théâtres<br />
Saison (2012) 2013<br />
08 2013 2013<br />
www.lestheatres.net<br />
2013 <strong>en</strong> musique<br />
La saison musicale, distribuée sur les trois théâtres dirigés<br />
par Dominique Bluzet, est marquée par la naissance d’un<br />
Festival de Pâques placé sous la direction artistique de<br />
R<strong>en</strong>aud Capuçon. Le violoniste invite du beau monde :<br />
l’Orchestre de Paris, le Mariinsky de Saint Petersbourg<br />
(dir. Valery Gergiev), Gidon Kremer ou Hélène Grimaud,<br />
Radu Lupu, Matthias Goerne…<br />
L’année musicale se dessine autour des mêmes axes phares<br />
que la programmation générale : des part<strong>en</strong>ariats prestigieux,<br />
interprètes de r<strong>en</strong>om, des créations, un ancrage<br />
méditerrané<strong>en</strong>...<br />
Orchestre philharmonique de Radio France © JF Leclercq<br />
Le Jeu de Paume © Raphael Arnaud<br />
Chantiers<br />
Cie En Phase, Miguel Nosibor<br />
Empreintes<br />
Ouverture le 28 sept à 11h<br />
Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />
Cie Précipité, Barbara Amar<br />
Occupation précaire<br />
Ouverture le 28 sept à 15h<br />
Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />
Cie 7 e Ciel, Marie Prov<strong>en</strong>ce<br />
L’Enfant sauvage<br />
Ouverture le 28 sept à 18h<br />
Jeu de Paume<br />
Ensemble Una Stella,<br />
Philippe Spinosi<br />
cie 2 temps 3 mouvem<strong>en</strong>ts<br />
La fin de la séparation<br />
Ouverture le 9 oct à 16h<br />
Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />
Cie Samir El Yamni<br />
Carnets de route<br />
Ouverture le 9 oct à 17h<br />
Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />
Cie Le Bruit des Nuages,<br />
Olivier Thomas<br />
Rétrospective incomplète d’une<br />
disparition définitive<br />
Ouverture le 12 oct à 18h30<br />
Gymnase<br />
Cie Lalage, Elisabetta Sbiroli<br />
À corps perdu<br />
Ouverture le 12 oct à 16h<br />
Jeu de Paume<br />
Ainsi, dans cette optique, le Festival Prés<strong>en</strong>ces de Radio<br />
France se déc<strong>en</strong>tralise à Aix, fin janvier, pour des soirées où<br />
la création est reine avec l’Orchestre, le Chœur et la Maîtrise<br />
de Radio France, Musicatreize, l’Egyptian<br />
Contemporary Music Ensemble, l’Ensemble Orchestral<br />
Contemporain… et des opus de Zad Moultaka, Ahmed<br />
Essyad, Ibrahim Maalouf ou Tomasi (Retour à Tipasa d’après<br />
Camus)…<br />
On ne manquera pas Nikolai Lugansky, Maria-Joao Pires<br />
ou Evg<strong>en</strong>y Kissin, Myung-Whun Chung dirigeant la 5 e<br />
Symphonie de Mahler, le spectacle de Sonia Wieder-Atherton<br />
imaginé autour des musiques de «sa» Méditerranée,<br />
Rolando Villazon dans Verdi, Jordi Savall et les violes<br />
baroques d’Hesperion XXI… <strong>en</strong>tre Acc<strong>en</strong>tus, Les Siècles,<br />
Café Zimmermann, Les Tal<strong>en</strong>ts Lyriques, les<br />
Quatuor Hag<strong>en</strong> et Modigliani, les jazz de Trotignon,<br />
Galliano, Antoine Hervé et Raphaël Imbert, les sopranos<br />
Julie Fuchs, Magali Léger, le tubiste Thomas Leleu,<br />
Ophélie Gaillard au violoncelle, les claviers de Laure<br />
Favre-Kahn, Jean-François Heisser, L’Histoire du Soldat<br />
ou celle de Babar, L’Enfant et les Sortilèges, et Kagel par<br />
Montera…<br />
JACQUES FRESCHEL
26 SAISONS LE VITEZ | LE BOIS DE L’AUNE | ATP AIX<br />
Le s<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t<br />
En 1953, une première association de spectateurs<br />
était créée à Avignon pour sout<strong>en</strong>ir l’action de Jean<br />
Vilar à la direction du Festival d’Avignon et à la tête<br />
du Théâtre National Populaire. En 1959, la section<br />
d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce était montée. Fidèles à l’esprit de<br />
Jean Vilar, les Amis du Théâtre Populaire d’Aix perpétu<strong>en</strong>t<br />
une tradition de théâtre de qualité pour tous.<br />
En relation avec les professionnels, cette dynamique<br />
association permet la diffusion de formes nouvelles<br />
variées, suscitant la curiosité, titillant l’intellig<strong>en</strong>ce.<br />
Hommage à celui qui insuffla un nouveau souffle à la<br />
tradition théâtrale dont on fête cette année le 100 e<br />
anniversaire de la naissance, la programmation<br />
débute logiquem<strong>en</strong>t par une Soirée Jean Vilar. Le<br />
spectacle Vilar ou la ligne droite permet à Jacques<br />
Téphany, directeur de la Maison Jean Vilar, d’évoquer<br />
le fondateur du TNP, cet acteur, directeur de<br />
théâtre fidèle à ses principes et à son art, artiste<br />
citoy<strong>en</strong>, à travers la lecture de lettres inédites adressées<br />
à sa femme, Andrée Schlegel. Par le biais de ces<br />
lectures comm<strong>en</strong>tées, Jacques Téphany nous r<strong>en</strong>d<br />
s<strong>en</strong>sibles les colères, les indignations, les désespoirs<br />
aussi d’un être qui sut maîtriser les élans d’une s<strong>en</strong>sibilité<br />
à fleur de peau pour le meilleur d’un théâtre qui<br />
ne se considérait pas comme une fin, mais un<br />
«moy<strong>en</strong> d’agir sur le monde et les hommes». La soirée<br />
permettra égalem<strong>en</strong>t d’évoquer l’av<strong>en</strong>ir et l’histoire<br />
des ATP, à travers le livre de Jacques Olivier Durand :<br />
De la rébellion à la résistance, les ATP à l’heure des<br />
choix (voir Zib’ 54).<br />
Les ATP offr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite une pièce forte, Dark Spring.<br />
La noirceur du printemps d’Unica Zürn se dessine<br />
dans la mise <strong>en</strong> scène de Bruno Geslin avec l’actrice<br />
Claude Degliame et le groupe rock Coming<br />
Soon. Partition étrange pour évoquer une jeune fille<br />
déchirée par l’int<strong>en</strong>sité de ses désirs, une viol<strong>en</strong>ce<br />
glauque, une s<strong>en</strong>sualité obsédante… Par ces deux<br />
représ<strong>en</strong>tations initiales, les ATP d’Aix montr<strong>en</strong>t à<br />
quel point ils sav<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>gager pour un théâtre vivant<br />
et novateur.<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Soirée Jean Vilar<br />
Le 1 er oct<br />
Théâtre des Ateliers Aix<br />
04 42 38 10 45<br />
www.theatre-des-ateliers-aix.com/blog<br />
Dark Spring<br />
Le 8 oct<br />
Pavillon Noir Aix<br />
0811 020 111<br />
www.preljocaj.org<br />
ATP Aix<br />
04 42 26 83 98<br />
www.atpaix.com<br />
Dark Spring © Kim Akrich<br />
Zone<br />
S<strong>en</strong>sible<br />
Vitez (Antoine) disait «Le théâtre est un<br />
champ de forces très petit... et qui malgré son<br />
exiguïté sert de modèle à la vie des g<strong>en</strong>s.»<br />
L’équipe de Vitez, le théâtre, semble faire<br />
si<strong>en</strong>ne plus que jamais cette définition<br />
éthique, au vu d’un programme de saison si<br />
fermem<strong>en</strong>t problématisé : «Parler de soi<br />
certes... mais de qui ?». Interrogation sur<br />
l’id<strong>en</strong>tité contemporaine dont les mom<strong>en</strong>ts<br />
forts pourrai<strong>en</strong>t être le Rapport sur Moi<br />
d’après Grégoire Bouillier, mis <strong>en</strong> scène<br />
par Matthieu Cruciani, un groupe de rock<br />
jouant son rôle de microsociété ou La<br />
guerre, notre poésie conçu et mis <strong>en</strong> scène<br />
par Jean Michel Potiron à partir des mots<br />
de Kant, Hegel, Lor<strong>en</strong>z... mêlés à ceux de<br />
chercheurs de l’université de Lausanne ou<br />
<strong>en</strong>core, spectacle invité par les ATP Le<br />
Chagrin des Ogres de Fabrice Murgia où il<br />
est question de faits divers et de mort de<br />
l’<strong>en</strong>fance à travers, <strong>en</strong>tre autres, l’histoire de<br />
Natasha Kampusch. Dans le même esprit<br />
(de famille ?) François Cervantès et la<br />
compagnie l’Entreprise t<strong>en</strong>teront<br />
l’av<strong>en</strong>ture d’une remontée vers les origines<br />
avec La distance qui nous sépare… et les 2<br />
soirées Copi animées par la compagnie<br />
lesg<strong>en</strong>sd<strong>en</strong>face agiteront généreusem<strong>en</strong>t<br />
le petit drapeau de la névrose.<br />
À revoir aussi les désormais «classiques» de<br />
l’énergie créatrice que sont L’Avare (vilain<br />
papa) de Moati/Laneyrie et la Seconde<br />
surprise de l’amour (ah !) d’Alexandra<br />
Tobelaïm. D’autres créations att<strong>en</strong>dues<br />
bi<strong>en</strong> sûr dont «l’esquisse de compagnie» de<br />
Danielle Bré qui r<strong>en</strong>contre Duras et<br />
l’humanité inoxydable et toujours <strong>en</strong><br />
susp<strong>en</strong>sion de L’après-midi de M.Andermas<br />
ou des défis lancés à ceux qui dout<strong>en</strong>t de la<br />
vitalité de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t du théâtre : La<br />
Commune de Paris 1871 sera monté par<br />
Mathieu Cipriani et La lutte des Morts de<br />
Valère Novarina par Louis Dieuzayde. De<br />
quoi trouver «sa joie» tout simplem<strong>en</strong>t<br />
comme le souhaite Danielle Bré dans son<br />
ferv<strong>en</strong>t éditorial !<br />
MARIE JO DHO<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Prés<strong>en</strong>tation de saison<br />
Le 15 oct à 19h<br />
Théâtre Vitez, Aix<br />
04 42 59 94 37<br />
www.theatre-vitez.com<br />
La Seconde surprise de l'amour © Bernard Tribondeau
Deux amis<br />
sur les routes<br />
L’espace du Bois de l’Aune n’est pas une salle comme les autres :<br />
équipem<strong>en</strong>t de la Communauté du Pays d’Aix qui a placé la tête de<br />
pont de sa politique théâtrale dans une zone périurbaine défavorisée<br />
d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, elle pratique l’accueil de spectacles, de Festivals<br />
(comme celui de la chanson française, voir p 57), d’expositions, de<br />
résid<strong>en</strong>ces d’artistes, et la promotion de la culture sous toutes ses<br />
formes, et pour tous. Ainsi, impliquée dans les projets de Marseille<br />
Prov<strong>en</strong>ce 2013, elle poursuit ses escapades dans le territoire du pays<br />
aixois… Ces Vagabondages invit<strong>en</strong>t à la surprise et l’étonnem<strong>en</strong>t, à<br />
un déc<strong>en</strong>trem<strong>en</strong>t pour sortir des s<strong>en</strong>tiers tracés. Ainsi, du 6 au 12 oct,<br />
la pièce de Spiro Scimone, Nunzio, se produira dans 4 villes de la<br />
CPA avant de retrouver la salle aixoise.<br />
Nunzio et Pino partag<strong>en</strong>t un appartem<strong>en</strong>t dans le no man’s land d’une<br />
friche industrielle du nord de l’Italie. L’un est ouvrier, atteint d’une<br />
maladie pulmonaire, l’autre remplit d’étranges et dangereuses<br />
missions. Le duo de ces deux personnages, subtil, r<strong>en</strong>voie aux<br />
cal<strong>en</strong>des grecques la banalité du quotidi<strong>en</strong>, et esquisse la trame d’une<br />
réelle amitié. Co-écrit pour le théâtre par Spiro Scimone et mis <strong>en</strong><br />
scène par Francesco Sframeli, l’ouvrage a été porté à l’écran : Due<br />
Amici a remporté le prix du meilleur film de la Mostra de V<strong>en</strong>ise 2002.<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Nunzio<br />
Le 6 oct<br />
Salle Sévigné, Lambesc<br />
04 42 17 00 62<br />
Le 9 oct<br />
Salle Emili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Rousset<br />
04 42 29 82 53 ou 52<br />
Le 10 oct<br />
Salle des fêtes, Puyloubier<br />
04 42 66 34 45<br />
Le 11 oct<br />
Bois de L’Aune, Aix<br />
04 42 93 85 40<br />
www.agglo-paysdaix.fr<br />
Le 12 oct<br />
Théâtre municipal, Pertuis<br />
04 90 79 56 37<br />
Nunzio<br />
© X-D.R.
28<br />
SAISONS<br />
La salle Emili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre de Rousset<br />
s’attache à offrir à un public nombreux<br />
et passionné (le jour de l’ouverture des<br />
abonnem<strong>en</strong>ts voit des files d’att<strong>en</strong>te<br />
impressionnantes !) un programme<br />
éclectique et fourni. Ainsi, l’annonce de<br />
saison r<strong>en</strong>dait un hommage ému à<br />
Laur<strong>en</strong>t Terzieff qui arp<strong>en</strong>ta la scène<br />
de Rousset dans la pièce Hughie d’Eugène<br />
O’Neill. Part<strong>en</strong>aire de Marseille<br />
Prov<strong>en</strong>ce 2013, Rousset offre <strong>en</strong>core<br />
une très belle saison. Un seul mot<br />
VELAUX | ROUSSET<br />
Sur la lancée<br />
Un an après son ouverture l’espace NoVa de Velaux<br />
a déjà fait ses preuves. Cette nouvelle salle de<br />
spectacle, remarquablem<strong>en</strong>t équipée, a su d’emblée<br />
conquérir son public. Il s’agit désormais de fidéliser<br />
ces spectateurs <strong>en</strong> continuant à offrir des productions<br />
de qualité, <strong>en</strong> diversifiant les formes, et <strong>en</strong><br />
restant accessible à toutes les bourses par un jeu<br />
d’abonnem<strong>en</strong>ts attractifs et souples. Plus de musique,<br />
plus de cinéma, des cycles thématiques, avec<br />
un souti<strong>en</strong> très net aux compagnies régionales, qui<br />
font l’ess<strong>en</strong>tiel d’une programmation attrayante :<br />
ainsi autour de Molière les Velauxi<strong>en</strong>s pourront r<strong>en</strong>contrer<br />
trois metteurs <strong>en</strong> scène de la région, <strong>en</strong><br />
comm<strong>en</strong>çant le 6 oct avec la Compagnie Vol Plané<br />
qui donnera sa version impertin<strong>en</strong>te et jolim<strong>en</strong>t<br />
dégraissée de L’Avare.<br />
Un festival de musique classique va aussi voir le jour.<br />
Les conditions acoustiques de la salle sont optimales.<br />
On pourra d’ailleurs les tester dès le 22 sept avec<br />
l’interprétation des Carmina Burana dans la version<br />
pour deux pianos et percussions par l’<strong>en</strong>semble Ad<br />
Fontes dirigé par Jean Heiting, mis <strong>en</strong> scène avec<br />
humour, pertin<strong>en</strong>ce, inv<strong>en</strong>tivité par André Lévêque.<br />
Originalité virtuose du Quintette Bamboo Orches-<br />
L'Avare © Matthieu Wassik<br />
Rousset pour tous<br />
tra, le 29 sept, fondé par Makoto Yabuki qui offre<br />
un spectacle d’une extrême richesse <strong>en</strong> jouant des<br />
pièces originales sur des instrum<strong>en</strong>ts qui ne le sont<br />
pas moins, bambous, dans lesquels on souffle ou sur<br />
lesquels on tape, métallophones, marimbas, tambours<br />
japonais… Le public jeunesse n’est pas oublié,<br />
le 12 oct : Hélène Bohy, cofondatrice du Label<br />
d’ordre, distraire, mais jamais sottem<strong>en</strong>t.<br />
Ainsi, Accordéon, L’accroche au<br />
cœur de l’Atelier du possible ouvre<br />
la saison, mêlant au tango arg<strong>en</strong>tin,<br />
cajun, folk, jazz, musette, récits tziganes.<br />
Jean-Marc Marroni à l’accordéon et<br />
Cécile Becquerelle, chant, danse,<br />
récit, nous <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t dans un voyage<br />
musical où Nougaro jouxte Vivaldi,<br />
Solotarjow, Brel, Piaf, Bach, Émile<br />
Vacher… Puis De toutes Beautés d’Edmonde<br />
Franchi, vif, délicieux, humain,<br />
Antigone © Elian Bachini<br />
profondém<strong>en</strong>t. Comme les poupées<br />
gigognes, les scènes s’<strong>en</strong>châss<strong>en</strong>t. Il y<br />
a le feuilleton télé, les artistes qui<br />
rythm<strong>en</strong>t le spectacle, (superbes Sylvie<br />
et Gil Paz), les trajets différ<strong>en</strong>ts, le tout<br />
emballé dans une <strong>en</strong>veloppe d’humour<br />
t<strong>en</strong>dre. À ces destins obscurs, répond<br />
celui fulgurant de Peggy Gugg<strong>en</strong>heim,<br />
femme face à son miroir l’extravagante<br />
papesse de l’art moderne, passionnée<br />
avant tout, mis <strong>en</strong> scène par Christophe<br />
Lindon d’après un texte de Lanie<br />
Robertson. Enfin, à noter absolum<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> ce début de saison, la verve irrésistible<br />
de Poucet de Jeanne Béziers. Le<br />
m<strong>en</strong>songe devi<strong>en</strong>t jubilatoire, métaphore<br />
du théâtre ? Autant de raisons<br />
de faire un détour au pied de la Sainte<br />
Victoire !<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Enfance et Musique signe un spectacle ludique et<br />
poétique, Le bateau de Nino.<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Espace NoVa, Velaux<br />
04 42 87 75 00<br />
www.espac<strong>en</strong>ova.com<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Accordéon, L’Accroche au cœur<br />
Le 20 sept<br />
Volpone<br />
Le 25 sept<br />
De toutes Beautés<br />
Le 2 oct<br />
Peggy Gugg<strong>en</strong>heim, f<br />
emme face à son miroir<br />
Le 4 oct<br />
Nunzio (avec le Bois de l’Aune)<br />
Le 9 oct<br />
Poucet<br />
Le 10 oct<br />
Sur le chemin d’Antigone<br />
Philippe Car joue <strong>en</strong>tre la tragédie antique et le monde du cirque. Le destin<br />
d’Antigone est raconté par un clown, Séraphin qu’accompagn<strong>en</strong>t ses musici<strong>en</strong>s<br />
complices. Séraphin joue tous les rôles, se démultiplie, devi<strong>en</strong>t chœur antique. Le<br />
propos de Sophocle est détourné sur le mode du dérisoire, du merveilleux aussi.<br />
Par-dessus tout, il y a le bonheur de conter, transmettre à sa manière une histoire<br />
intemporelle. Le théâtre devi<strong>en</strong>t une machine à rêves, mais aussi, savourant la<br />
magie ress<strong>en</strong>tie, un moteur propre à la réflexion. M.C.<br />
Le 16 oct<br />
Salle Emili<strong>en</strong>h V<strong>en</strong>tre, Rousset<br />
04 42 29 82 53<br />
www.rousset-fr.com
30<br />
SAISONS<br />
AUBAGNE | SIMIANE<br />
Aubagne by night :<br />
le Théâtre Comoedia<br />
Jacques Lebeau son Directeur, Jean-Luc Dimitri sur<br />
le jeune public, l’humour et les «petites formes», et<br />
Jean-Marie Tedesco aux arts de la rue et à la danse<br />
ont prévu une saison aux petits oignons pour le<br />
Théâtre Comoedia d’Aubagne.<br />
Fidèles à leurs ori<strong>en</strong>tations premières : s<strong>en</strong>s de<br />
l’accueil, variété des propositions artistiques et des<br />
publics, quelques têtes d’affiches et un relationnel<br />
fort avec la création régionale, ils ont cette année<br />
comm<strong>en</strong>cé à travailler dans la perspective de 2013,<br />
avec une thématique s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t méditerrané<strong>en</strong>ne:<br />
Camus, Fellag, Angélique Ionatos, et une pièce de<br />
Lionel Briand sur les Croisades.<br />
Pour Jacques Lebeau qui <strong>en</strong> est à sa vingtième<br />
saison, «le Comoedia est né d’une vraie volonté<br />
politique ; il a été conçu comme un espace de<br />
r<strong>en</strong>contre, et fait aujourd’hui partie des meubles au<br />
bon s<strong>en</strong>s du terme. Nous avons une relation de<br />
confiance avec nos spectateurs, et un bon taux de<br />
remplissage, qu’il s’agisse d’artistes connus ou de<br />
découvertes que nous leur proposons.» Une petite<br />
salle sous le théâtre a été peu à peu aménagée pour<br />
accueillir des débats, du cabaret, des spectacles plus<br />
intimistes, permettant d’échanger avec les auteurs,<br />
les comédi<strong>en</strong>s et les membres de l’équipe dans un<br />
cadre chaleureux. Autour de Michel Portal, par<br />
exemple, <strong>en</strong> concert le 19 janvier, quatre jours de jazz<br />
sont prévus, avec des ateliers, une confér<strong>en</strong>ce, et des<br />
groupes locaux conviés pour l’occasion.<br />
Dans la grande salle, une création prévue pour le 17<br />
janvier titille déjà notre curiosité : l’Eloge de la folie,<br />
œuvre satirique d’Erasme dédiée au chancelier<br />
d’Angleterre Thomas More, mise <strong>en</strong> scène par Pierre<br />
Philippe Devaux et Serge Sarkissian. Puis c’est<br />
une invitation à la danse, avec la chorégraphie de<br />
Jean-Claude Gallotta le 12 avril : Daphnis é Chloé.<br />
«Nous sommes heureux de pouvoir le recevoir, ce<br />
n’était pas gagné avec notre plateau, mais il a su<br />
s’adapter à l’espace.» Les arts de la rue ne sont pas<br />
<strong>en</strong> reste, puisque outre la v<strong>en</strong>ue de l’Ag<strong>en</strong>ce<br />
Dépaysem<strong>en</strong>t<br />
Le garcon qui... © X-D.R.<br />
La T<strong>en</strong>tation d'exister, Christian Mazzuchini © Maryline Le Minoux<br />
Nationale de Psychanalyse Urbaine le 24 octobre, ils<br />
accompagneront l’ouverture de la saison le 15<br />
septembre (voir p. 61), et la clôtureront <strong>en</strong> juin : cinq<br />
ou six compagnies prés<strong>en</strong>tées par Lieux Public<br />
intervi<strong>en</strong>dront pour les R<strong>en</strong>dez-vous Chaud dehors.<br />
Un coup de cœur dans cette programmation ? Le<br />
directeur sourit : «Quand on prépare une saison, on a<br />
énormém<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>vies, puis il faut se limiter pour des<br />
raisons de temps et de budget. Mais nous privilégions<br />
toujours la qualité... qui pourrais-je citer <strong>en</strong> omettant<br />
les autres ? Peut-être Christian Mazzuchini, auteur<br />
Encore une programmation dynamique et de belle<br />
qualité à Simiane, qui peut s’<strong>en</strong>orgueillir à juste titre<br />
des améliorations matérielles de la salle de<br />
spectacles avec la possibilité de 300 places et des<br />
gradins rétractables. La politique de la ville promeut<br />
l’art et sa pratique, et les services culturels connaiss<strong>en</strong>t<br />
de judicieux coups de cœur, avec une nouveauté,<br />
un festival communautaire, Mon échappée Belle qui<br />
verra le jour <strong>en</strong> avril.<br />
La 17 e saison culturelle s’est ouverte le 8 sept sur le<br />
cours des Héros, avec un spectacle d’une belle fantaisie,<br />
Le Carrousel des moutons de la Compagnie<br />
Belge D’irque et Fi<strong>en</strong>. Une scène circulaire, le<br />
monde (?), un piano, des notes éthérées, une pianiste<br />
délicate et un acrobate qui dessine d’impossibles<br />
performances. Un univers où le rêve doucem<strong>en</strong>t<br />
s’incarne. Départ pour le grand nord, le 6 oct avec Le<br />
que nous suivons depuis longtemps, pour sa façon de<br />
jouer avec les mots, son discours d<strong>en</strong>se et son<br />
imagination.»<br />
Autant d’<strong>en</strong>thousiasme et de conviction dans le<br />
travail ne peut que porter ses fruits !<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
Théâtre Comoedia, Aubagne<br />
04 42 18 19 88<br />
www.aubagne.fr<br />
garçon qui…, dans une mise <strong>en</strong> scène de J-L Ouvrard<br />
d’après un roman de Jorn Riel, Le garçon qui<br />
voulait dev<strong>en</strong>ir un être humain, (c’est-à-dire un Inuit).<br />
Nouveau dépaysem<strong>en</strong>t avec un hommage à la<br />
littérature égypti<strong>en</strong>ne : la bibliothèque <strong>en</strong> fête le 9<br />
oct, offre deux lectures mises <strong>en</strong> espace par Louiza<br />
B<strong>en</strong>toumi et Yacine Aït B<strong>en</strong>hassi, Taxi, de Khaled<br />
Al Khamissi (Babel, Actes Sud, 2009) et Le voleur et<br />
les chi<strong>en</strong>s de Naguib Mahfouz (Babel Actes Sud<br />
1961), œuvre forte du lauréat du prix Nobel de<br />
Littérature 1988.<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Salle Culturelle, Simiane<br />
04 42 22 62 34 ou 04 42 22 81 51<br />
www.culture.simiane-collongue.fr
32<br />
SAISONS<br />
PORT-DE-BOUC | MARTIGUES | SCÈNES ET CINÉS<br />
Grand plateau<br />
C’est le retour du théâtre, des grands auteurs et des<br />
grands metteurs <strong>en</strong> scène, le «retour à une brillance<br />
de la mise <strong>en</strong> scène» selon les termes d’Annette<br />
Breuil, directrice de la scène nationale de Martigues…<br />
Quelle bonne nouvelle ! De l’ambition donc,<br />
sans se départir d’un éclectisme qui est la pâte de la<br />
maison, avec une bonne dose de pluridisciplinarité, et<br />
sans oublier la danse, toujours très prés<strong>en</strong>te dans la<br />
programmation. Sur le grand plateau du Théâtre des<br />
Salins Catherine Hiegel recompose Le Bourgeois<br />
g<strong>en</strong>tilhomme ; Jean-Louis Trintignant, accompagné<br />
de Daniel Mille à l’accordéon et Grégoire Korniluk<br />
au violoncelle, dit les poèmes de Prévert, Vian et<br />
Desnos ; Catherine Marnas fait résonner les mots<br />
de Koltès avec Sallinger ; avec Que la noce comm<strong>en</strong>ce<br />
Didier Bezace adapte Les Noces sil<strong>en</strong>cieuses du<br />
réalisateur roumain Horatiu Malaele ; Pascal Rambert<br />
ausculte un couple qui se sépare dans Clôture<br />
de l’amour ; John Malkovich met <strong>en</strong> scène Les<br />
Liaisons dangereuses… En danse Olivier Dubois<br />
repr<strong>en</strong>d sa dernière création avignonnaise Tragédie,<br />
Kader Attou revi<strong>en</strong>t avec la Symfonia Pie ni atosnych<br />
de Gorecki…<br />
Il n’est bi<strong>en</strong> sûr pas question de délaisser les amitiés<br />
fidèles tissées au fil des ans, ce qui n’exclut pas des<br />
artistes associés r<strong>en</strong>ouvelés : le metteur <strong>en</strong> scène<br />
Jean-Claude Berutti poursuit son compagnonnage<br />
pour la 2 e année avec une proposition de théâtre<br />
dans un fauteuil, une lecture-veillée organisée dans le<br />
cadre de la manifestation L’Art et la Culture au travail<br />
(du 15 au 27 oct à Port-de-Bouc), la reprise de Super<br />
heureux ! et la création d’Un crime d’honneur dans le<br />
Metallos & degraisseurs © Yves Nivot<br />
Familiarités artistiques<br />
Après une longue période d’incertitudes quant aux<br />
subv<strong>en</strong>tions de l’année 2012 (<strong>en</strong> cours !), l’inquiétude<br />
demeure, mais Pierre Grafféo, directeur du théâtre<br />
Le Sémaphore à Port-de-Bouc, se réjouit néanmoins<br />
de la reconduction du conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t pour les<br />
publics, pour trois ans, de ce pôle régional de<br />
développem<strong>en</strong>t culturel.<br />
Dans ce lieu populaire, où la familiarité naît de<br />
longues r<strong>en</strong>contres avec les artistes, et où l’on aime<br />
se retrouver, le public forme une famille, de celle<br />
qu’on a plaisir à revoir de spectacles <strong>en</strong> spectacles.<br />
Il faut dire que la grande préoccupation de l’équipe<br />
reste toujours le travail de proximité avec ce que<br />
Pierre Grafféo appelle «le public populaire», un public<br />
large qui, ici comme ailleurs, ne répond pas forcém<strong>en</strong>t<br />
prés<strong>en</strong>t lors de sollicitations artistiques. Pour y<br />
parv<strong>en</strong>ir le Sémaphore joue la mixité <strong>en</strong>tre créations<br />
(régionales !) et diffusion du spectacle vivant, et<br />
multiplie sans dispersion, avec un discernem<strong>en</strong>t qui<br />
naît de l’expéri<strong>en</strong>ce, les actions culturelles m<strong>en</strong>ées<br />
tout au long de la saison. Jusqu’à aller chercher chez<br />
eux les Port de Boucains avec le théâtre d’appartem<strong>en</strong>t<br />
et les ateliers de pratique théâtrale (cette saison<br />
avec la cie Cithéa), travailler avec les comités<br />
d’<strong>en</strong>treprise, et faire aux jeunes des propositions sur<br />
mesure. C’est notamm<strong>en</strong>t le s<strong>en</strong>s des actions<br />
«artistes au collège» (avec la cie Arketal) et «artistes<br />
aux lycées» (avec le Cartoun Sardines théâtre).<br />
Des 25 spectacles programmés on reti<strong>en</strong>dra, <strong>en</strong>tre<br />
cadre de Mare Nostrum ; Philippe Dom<strong>en</strong>gie «officialise»<br />
son association, avec Ubik ; Jean-Marc<br />
Aymes, avec le concerto Soave, propose De la Terre<br />
au Ciel, et, avec l’Ensemble Jacques Moderne, Histoires<br />
Sacrées p<strong>en</strong>dant Mare Nostrum ; et Fred<br />
Nevchehirlian, qui repr<strong>en</strong>d Le soleil brille pour tout<br />
le monde ? sur des textes de Prévert, et qui, depuis<br />
3 ans au travers de la programmation des Incisifs,<br />
Beaucoup de bruit pour ri<strong>en</strong> © 26000 couverts<br />
autres, le compagnonnage avec des artistes qui<br />
revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t au théâtre, comme Paul<br />
Fructus qui ouvre la saison avec la cie Le temps de<br />
dire et leur Histoire de g<strong>en</strong>s sans histoires, coproduit<br />
par Le Sémaphore et les CE d’ArcelorMittal et Naphtachimie,<br />
pièce jouée dans les usines ; le Cartoun<br />
Sardines Théâtre et leur Misanthrope épuré ; Sélim<br />
Alik, de la cie Cithéa, et la création du Sermon joyeux<br />
de Jean-Pierre Siméon ; Joëlle Cattino et la cie Dynamo<br />
Théâtre pour Scappa Via ! et Va jusqu’où tu<br />
pourras… mais aussi le temps fort Cirque <strong>en</strong> capitales,<br />
«l’événem<strong>en</strong>t cirque de Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013»,<br />
programmation conjointe avec Les Salins, pour Une<br />
soirée de gala de Gilles Defacque, Mamamia de<br />
L’Appr<strong>en</strong>tie compagnie (Catherine Obin animera<br />
par ailleurs des atelier), le collectif AOC…<br />
DOMINIQUE MARÇON<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Histoire de g<strong>en</strong>s sans histoire<br />
Du 24 au 26 sept<br />
Métallos & dégraisseurs<br />
Le 28 sept<br />
Le meilleur du pire, Manuel Pratt<br />
Le 12 oct<br />
Théâtre Le Sémaphore, Port-de-Bouc<br />
04 42 06 39 09<br />
www.theatre-semaphore-portdebouc.com<br />
contribue à faire découvrir de jeunes artistes issus<br />
de la planète folk, rock, hip hop… Un temps fort de<br />
cirque, Cirque <strong>en</strong> Capitales coproduit par Marseille<br />
Prov<strong>en</strong>ce 2013, se posera à Martigues, avec, <strong>en</strong>tre<br />
autres, la création de Gilles Defacque, <strong>en</strong> partie<br />
répétée au théâtre, Soirée de gala, les clowns anglais<br />
du Gandini Juggling, un flash mob avec l’inénarrable<br />
Proserpine…<br />
DO.M.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Les Veillées ou le théâtre dans un fauteuil,<br />
Jean-Claude Berutti<br />
Le 27 sept<br />
Méli-Mélo II le retour, cie Chicos Mambo<br />
Le 5 oct<br />
Dans le v<strong>en</strong>tre du loup, cie Disdascalie<br />
Le 13 oct<br />
Beaucoup de bruit pour ri<strong>en</strong>, 26000 couverts<br />
Le 11 oct<br />
Jacques et Mylène, 260 couverts<br />
Du 16 au 18 oct<br />
Théâtre Les Salins, Martigues<br />
04 42 49 02 00<br />
www.theatre-des-salins.fr
Un service public de la culture<br />
La Régie culturelle Scènes et Cinés, qui regroupe 9<br />
lieux sur le territoire de Ouest Prov<strong>en</strong>ce, est «le seul<br />
établissem<strong>en</strong>t culturel intercommunal <strong>en</strong> France à<br />
proposer une programmation <strong>en</strong> réseau sur un territoire<br />
aussi ét<strong>en</strong>du» comme le rappelle Yves Vidal,<br />
son présid<strong>en</strong>t.<br />
Prise comme modèle par des agglomérations qui<br />
intègr<strong>en</strong>t à leur tour la compét<strong>en</strong>ce culturelle, la Régie<br />
était l’année dernière, <strong>en</strong> octobre, à l’initiative d’un<br />
colloque sur l’intercommunalité culturelle (voir Zib<br />
46), organisé <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’Observatoire<br />
national des politiques culturelles, l’Assemblée des<br />
communautés de France et la Fédération nationale<br />
des collectivités pour la culture. Et quand on est<br />
précurseur il s’agit de poursuivre ses réflexions <strong>en</strong><br />
proposant de nouvelles ori<strong>en</strong>tations, et plus <strong>en</strong>core<br />
leur mise <strong>en</strong> pratique. C’est dans cette optique<br />
qu’Yves Vidal a proposé «la création d’un conseil de<br />
développem<strong>en</strong>t culturel (sur le modèle de l’ag<strong>en</strong>da 21<br />
de la culture) où le public, les associations et les autres<br />
acteurs culturels du territoire serai<strong>en</strong>t associés à la<br />
réflexion participative de notre politique culturelle.»<br />
C’est ri<strong>en</strong> de moins qu’une proposition de démocratie<br />
culturelle à l’échelle d’un territoire, Scènes et Cinés<br />
devant servir, la saison prochaine, de «laboratoire de<br />
ce conseil». À suivre donc.<br />
La programmation artistique, désormais placée sous<br />
la seule responsabilité d’Anne R<strong>en</strong>ault (Jean-Marc<br />
Pailhole restant responsable de celle des musiques<br />
actuelles), est comme les années précéd<strong>en</strong>tes pluridisciplinaire,<br />
plus que jamais ouverte au plus grand<br />
nombre, dans le s<strong>en</strong>s d’«un service public de la culture<br />
qui allie exig<strong>en</strong>ce artistique et accessibilité où le<br />
respect du public [...] est au moins aussi important que<br />
celui de l’artiste dans la construction d’une intellig<strong>en</strong>ce<br />
collective [...]» selon les termes de Mokhtar B<strong>en</strong>aouda.<br />
Le théâtre est toujours prédominant dans cette<br />
programmation, avec, comme toujours à Scènes et<br />
Cinés, une large place faite aux créateurs régionaux :<br />
Catherine Marnas, R<strong>en</strong>aud Marie Leblanc, Claire<br />
Massabo, Philippe Car, et Agnès Régolo <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />
Album de famille © Jacob Bidermann<br />
de création à Fos pour m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> son projet de<br />
travail sur la modification du paysage du golfe de Fos ;<br />
et bi<strong>en</strong> sûr aussi les «grandes dames» et «grands<br />
messieurs» (<strong>en</strong> clair les têtes d’affiches) que sont,<br />
<strong>en</strong>tre autres !, C. Rich, F. Huster, G. Bedos, R. R<strong>en</strong>ucci,<br />
D. Blanc, Y. Attal…<br />
Le public jeune est lui aussi choyé, avec des propositions<br />
allant du théâtre de marionnettes (avec Philippe<br />
Dorin notamm<strong>en</strong>t) au hip hop (avec le 4 e souffle,<br />
focus dédié au g<strong>en</strong>re). Et puis la danse, avec Emanuel<br />
Gat qui repr<strong>en</strong>d Brilliant Corners créé à Istres, et<br />
bénéficiera d’une carte blanche, ou <strong>en</strong>core une sortie<br />
de résid<strong>en</strong>ce de la cie Mémoires Vives, les 20 ans de<br />
la cie Gr<strong>en</strong>ade de Josette Baïz… Les Elancées <strong>en</strong>fin,<br />
pour une 14 e édition de ce Festival des arts du geste<br />
de retour <strong>en</strong> février après une saison off faute d’un<br />
financem<strong>en</strong>t suffisant, avec 23 spectacles dont<br />
beaucoup de créations, des accueils <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce,<br />
des chapiteaux…<br />
DOMINIQUE MARÇON<br />
Scènes et Cinés<br />
Fos, Grans, Istres, Miramas,<br />
Port-Saint-Louis, Cornillon<br />
0810 006 826<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Le p’tit bal perdu, cie l’Yonne <strong>en</strong> scène<br />
Le 14 sept<br />
Espace Robert Hossein, Grans<br />
Gigi, mes Richard Guedj<br />
Le 21 sept<br />
Album de famille, cie du Sans Souci<br />
Le 28 sept<br />
Filopat et Compagnie,<br />
David Sire et Pierre Caillot<br />
Le 13 oct<br />
Le Théâtre, Fos<br />
Paganini, mes David Ottone et Juan Ramos<br />
Le 29 sept<br />
Traîne pas trop sous la pluie, Richard Bohringer<br />
Le 3 oct<br />
Courteline, amour noir, mes Jean-Louis B<strong>en</strong>oit<br />
Le 9 oct<br />
Théâtre La Colonne, Miramas<br />
Didier Bénureau (humour)<br />
Le 2 oct<br />
Emel Mathlouthi (chant)<br />
Le 12 oct<br />
Globulus, cie Ouragane<br />
Le 17 oct<br />
Théâtre de l’Olivier, Istres<br />
Synapses, Viktor Vinc<strong>en</strong>t<br />
Le 5 oct<br />
Espace Gérard Philippe, Port-Saint-Louis<br />
Nicole Ferroni (humour)<br />
Le 16 oct<br />
Espace Pièle, Cornillon<br />
0810 006 826<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr
34<br />
SAISONS<br />
Le Forum des Jeunes et de la culture<br />
est affilié au Réseau Chainon manquant<br />
–qui fédère sur le plan national<br />
des équipem<strong>en</strong>ts et projets culturels<br />
œuvrant dans le domaine des arts<br />
vivants-, au Cercle de midi, une des<br />
fédérations du Chainon qui milite pour<br />
un spectacle vivant de qualité <strong>en</strong><br />
Région PACA, et au dispositif Saison<br />
13. Est-ce pour cela que cette salle est<br />
bouillonnante de vie ? Elle s’apprête,<br />
ainsi que la salle polyval<strong>en</strong>te et le Ciné<br />
89, à rouvrir ses portes pour une 23 e<br />
saison résolum<strong>en</strong>t tournée vers la musique,<br />
offrant, <strong>en</strong>tre autres, au jazz, à la<br />
musique du monde et à la chanson, y<br />
compris pour le jeune public, un espace<br />
de découvertes des plus réjouissant :<br />
R<strong>en</strong>aud Garcia-Fons à la contrebasse,<br />
Philippe Troisi <strong>en</strong> trio, Big Daddy Wilson<br />
<strong>en</strong> trio, les Violons barbares… Et, comme<br />
chaque année, des soirées ciné-musique<br />
coupleront concerts et projections<br />
de films au Ciné 89 (Fados de Carm<strong>en</strong><br />
Saura avant d’écouter Antonio Zambujo,<br />
ou <strong>en</strong>core Ali Farka Touré, film de<br />
BERRE | NÎMES | ARLES<br />
En avant la musique !<br />
Entremets © Jorge Sclar<br />
Nouveautés et fidélités<br />
Au Théâtre de Nîmes c’est un peu la saison des premières<br />
fois… Nouvellem<strong>en</strong>t conv<strong>en</strong>tionné pour la<br />
danse contemporaine («c’est inatt<strong>en</strong>du mais agréable,<br />
c’est aussi la reconnaissance du travail accompli» note<br />
le directeur François Noël), le théâtre s’ouvre aussi<br />
à des scènes voisines par le biais d’un part<strong>en</strong>ariat<br />
régional avec les théâtres de Sète et de Perpignan,<br />
«pour une plus grande force de diffusion», certaines<br />
compagnies jouant dans les trois théâtres. Un<br />
part<strong>en</strong>ariat avec le Festival Tout simplem<strong>en</strong>t Hip Hop<br />
permettra égalem<strong>en</strong>t une soirée de création<br />
explosive. Pour la première fois aussi le théâtre<br />
accompagne <strong>en</strong> production déléguée une création,<br />
celle de Razerka B<strong>en</strong> Sadia-Lavant, Les Amours<br />
vulnérables de Desdémone et Othello, dont le décor<br />
a été construit dans les ateliers du Théâtre. Enfin,<br />
nouveauté toujours, une salle de répétition aménagée<br />
et équipée est mise à disposition des artistes au<br />
collège Condorcet (<strong>en</strong> plus du Théâtre et de l’Odéon),<br />
ce qui permettra «plus de souplesse» mais aussi «l’occasion<br />
d’élaborer d’autres relations, plus particulières»<br />
<strong>en</strong>tre les artistes et les adolesc<strong>en</strong>ts.<br />
Voilà pour les premières fois, parce que pour le reste<br />
le Théâtre de Nîmes est toujours aussi fidèle aux artistes<br />
: il fait rev<strong>en</strong>ir le metteur <strong>en</strong> scène Bruno<br />
Geslin avec une reprise de création, Mes Jambes si<br />
vous saviez, la cie flamande tg STAN avec Les<br />
Estivants de Gorki, le collectif Les Possédés, artistes<br />
Mes Jambes si vous saviez © Bruno Geslin<br />
Marc Huraux, précédant la diva africaine<br />
Fatoumata Diawara).<br />
Ce n’est bi<strong>en</strong> sûr qu’une facette de<br />
cette programmation qui r<strong>en</strong>d possible,<br />
selon le directeur du lieu Patrick<br />
Veyron, l’accès à une id<strong>en</strong>tité qui permet<br />
«de voir le monde d’une autre<br />
façon». Pluridisciplinaire, elle réserve<br />
aussi une place à la danse avec la cie<br />
Onstap et le step déchainé de Parce<br />
qu’on va pas lâcher, et le duo hip hop<br />
intergénérationnel de Ces deux-là et au<br />
théâtre avec L’Avare innovant et déjanté<br />
de la cie Vol Plané… Une salle<br />
qui sait fidéliser un public populaire<br />
autour de propositions de qualité.<br />
DOMINIQUE MARÇON<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Ouverture de saison avec<br />
Entremets, Diego Stirman<br />
5 oct<br />
Jardin et hall du Forum, Berre<br />
04 42 10 23 60<br />
www.forumdeberre.com<br />
associés jusqu’<strong>en</strong> 2014 et qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t créer Tout<br />
mon amour sur un texte écrit pour eux par Laur<strong>en</strong>t<br />
Mauvignier, la chorégraphe Anne Lopez, elle aussi<br />
artiste associée jusqu’<strong>en</strong> 2014 qui créera Miracle<br />
avec sa cie Les G<strong>en</strong>s du quai, Razerka B<strong>en</strong> Sadia-<br />
Lavant, le chorégraphe Hiroaki Umeda… Pour les<br />
grands r<strong>en</strong>dez-vous <strong>en</strong>fin, si l’on peut déplorer que<br />
le Festival Expéri<strong>en</strong>ce Japonaise ne puisse retrouver<br />
sa place dans la capitale nîmoise, le Festival flam<strong>en</strong>co<br />
aura lui bi<strong>en</strong> lieu <strong>en</strong> janvier, avec notamm<strong>en</strong>t une<br />
carte blanche à Antonio Moya, et Musique sur Cour<br />
pour clôturer la saison ; quant au compagnonnage<br />
avec le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, il se<br />
poursuit jusqu’<strong>en</strong> 2014, avec cette saison 4<br />
représ<strong>en</strong>tations de T<strong>en</strong> Chi.<br />
DO.M.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Le Nozze di Figaro, mes de Jean-Paul Scarpitta<br />
Le 27 sept<br />
Mes Jambes si vous saviez, mes Bruno Geslin<br />
Les 2 et 3 oct<br />
Les Estivants, mes cie tg STAN<br />
Les 10 et 11 oct<br />
Nouveau roman, mes Christophe Honoré<br />
Les 17 et 18 oct<br />
Théâtre de Nîmes<br />
04 66 36 65 10<br />
www.theatred<strong>en</strong>imes.com
L’héritage <strong>en</strong> question<br />
Alexis... © END&DNA<br />
«Nous nous devons de rester <strong>en</strong> éveil»… L’injonction est celle de Valérie Deulin,<br />
directrice du Théâtre d’Arles, scène conv<strong>en</strong>tionnée pour les écritures d’aujourd’hui<br />
qui n’a de cesse de fouiller les maux de la société actuelle par le prisme des<br />
spectacles qu’elle propose. Tous, cette saison, interrog<strong>en</strong>t les héritages familiaux,<br />
politiques, historiques… qui sont autant de legs transmis à tout un chacun. Ce<br />
théâtre municipal «lieu de vie, lieu de r<strong>en</strong>contres» qui peut s’<strong>en</strong>orgueillir d’un taux<br />
de fréqu<strong>en</strong>tation de 93% pour la saison précéd<strong>en</strong>te, considère la transmission<br />
comme «un acte citoy<strong>en</strong>». Ce fil rouge permet de se poser quelques questions, de<br />
faire réfléchir, de poser un regard décalé mais alim<strong>en</strong>té sur le monde <strong>en</strong>vironnant.<br />
L’ouverture de saison est une proposition «coup de poing» qui donne le ton : Alexis.<br />
Une tragédie grecque, de Daniela Nicolò et Enrico Casagrande, secoue, pr<strong>en</strong>d le<br />
pouls d’une révolte active <strong>en</strong> r<strong>en</strong>ouvelant le théâtre tragique.<br />
Les héritages seront visibles par la suite, au travers des spectacles mis <strong>en</strong> scène<br />
par Thomas Quillardet et Jeanne Candel avec Villégiature de Goldoni, dans lequel<br />
une V<strong>en</strong>ise décad<strong>en</strong>te, d’avant la révolution, fait des clins d’œil à notre société ;<br />
par Catherine Marnas avec Lignes de faille adapté du roman de Nancy Huston, qui<br />
pose sur l’Histoire son œil de romancière ; avec Invisibles de Nasser Djemaï, pièce<br />
dans laquelle parole est donnée aux Chibanis, «vieux» <strong>en</strong> arabe algéri<strong>en</strong>, reclus<br />
dans les foyers Sonacotra, dont la parole récoltée éclaire un pan de l’Histoire… ;<br />
Romina Paula, révélation du théâtre arg<strong>en</strong>tin, s’inspire librem<strong>en</strong>t de La Ménagerie<br />
de verre de T<strong>en</strong>nessee Williams dans El Tiempo todo <strong>en</strong>tero pour <strong>en</strong> révéler la<br />
contemporanéité ; idem avec Nadia Vonderheyd<strong>en</strong> et sa mise <strong>en</strong> scène novatrice<br />
de La Fausse suivante de Marivaux qui lorgne sur le travestissem<strong>en</strong>t…<br />
En danse aussi le thème est prégnant, notamm<strong>en</strong>t lors des journées baptisées Le<br />
printemps «des sacre(s)» !, labélisées MP2013, qui r<strong>en</strong>d hommage à Pina Bausch<br />
avec Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky mis <strong>en</strong> <strong>en</strong> scène par le catalan Roger<br />
Bernat, ou Sacre # 197 selon et d’après Vaslav Nijinski dans la version de Dominique<br />
Brun, inspirée des dessins de Val<strong>en</strong>tine Gross-Hugo, ou avec la recréation de<br />
Pudique acide / extasis de Mathilde Monnier et Jean-François Duroure (<strong>en</strong> coréalisation<br />
avec Dansem) dansée par Sonia Darbois et Jonathan Pranlas.<br />
Dans le cadre de Scènes d’automne -nouvelles scènes d’Europe et de Méditerranée<br />
de MP2013-, commande fut passée par le théâtre d’Arles, coproduite par<br />
Le Merlan, au collectif GDRA, très souv<strong>en</strong>t accueilli dans ces murs : Vifs – un<br />
musée de la personne sera c<strong>en</strong>tré, à Arles, sur l’usage intime et patrimonial de l’eau.<br />
Sans oublier le temps fort de cirque et magie, événem<strong>en</strong>t cofinancé par MP2013,<br />
programmé, comme à Martigues et Port-de-Bouc, <strong>en</strong> janvier.<br />
DOMINIQUE MARÇON<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Alexis. Une tragédie grecque<br />
Les 16 et 17 oct<br />
Théâtre d’Arles<br />
04 90 52 51 51<br />
www.theatre-arles.com
36<br />
SAISONS<br />
CAVAILLON | AVIGNON<br />
Une saison de luxe !<br />
«Faire pousser des fleurs sur le béton, l’utopie de notre<br />
quotidi<strong>en</strong>», la formule adoptée par Jean-Michel Gremillet<br />
pour bâtir sa programmation 2012-2013 révèle<br />
<strong>en</strong> filigrane le désir du directeur de la Scène nationale<br />
: il s’agit d’élargir toujours plus à tous les publics.<br />
31 propositions artistiques parcourront la saison<br />
«basée sur l’intergénérationnel», riche de s<strong>en</strong>s et<br />
d’éclectisme, d’une quasi parité (43 % des spectacles<br />
prés<strong>en</strong>tés sont faits par des femmes) et d’artistes<br />
invités pour la première fois (61 %). Mais la Scène<br />
dresse aussi un joli parcours de fidélité avec Joël<br />
Pommerat et son C<strong>en</strong>drillon revisité, la compagnie<br />
Skappa & associés pour un voyage vers l’Autre<br />
dans Swift !, Catherine Marnas qui interroge le rapport<br />
de la jeunesse à la guerre du Vietnam dans<br />
Sallinger de Koltès. Le Théâtre des Lucioles revi<strong>en</strong>t<br />
égalem<strong>en</strong>t avec l’Entêtem<strong>en</strong>t, ultime pièce de la<br />
fresque historique créée par Rafaël Spregelburd à<br />
partir des Sept péchés capitaux de Jérôme Bosch.<br />
Philippe Dorin et Sylviane Fortuny prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t<br />
Sœur, je ne sais pas quoi faire, une histoire policière<br />
pour jeune public, Christian B<strong>en</strong>edetti revisite La<br />
Mouette de Tchekhov et 30 comédi<strong>en</strong>s amateurs<br />
accompagneront Pierre Richard dans la Maison<br />
d’os de Dubillard.<br />
Côté danse, après …du printemps de Thierry Tieû<br />
Niang, la saison lèvera le voile sur le paysage de<br />
corps dressé par Héla Fatoumi et Eric Lamoureux<br />
(dans le cadre des Hivernales) dans Masculines et<br />
Pierre Rigal pr<strong>en</strong>dra le relais dans Standards. Danse<br />
d’objets avec Vortex de Phia Ménard, une jongleuse<br />
qui interroge la question de l’id<strong>en</strong>tité et partage son<br />
av<strong>en</strong>ture intérieure (et pour les <strong>en</strong>fants, l’Après-midi<br />
d’un Foehn, conte visuel sur la disparition et la<br />
transformation).<br />
Du printemps © Jean-Louis Fernandez<br />
Les Paris du Chêne<br />
Cette saison, côté créations maison, le théâtre du<br />
Chêne Noir repr<strong>en</strong>d Riviera, les derniers jours de la<br />
chanteuse Fréhel incarnée par Myriam Boyer et<br />
créé cet été au Off (voir zib’54), avant de s’<strong>en</strong>voler<br />
pour Paris. Les producteurs de la capitale font <strong>en</strong><br />
effet les yeux doux à Gérard Gelas qui affiche, làbas,<br />
une actualité florissante : Le Li<strong>en</strong> d’Amanda<br />
Sthers avec Chloé Lambert et Stanislas Merhar se<br />
La Luna Negra © X-D.R.<br />
La saison musicale est égalem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> panachée<br />
avec Missa Gotica. Messe d’Apt par l’<strong>en</strong>semble Organum<br />
à la Cathédrale, le groupe Tinariw<strong>en</strong> et son<br />
blues touareg, le rap acoustique de Kéry James, un<br />
dialogue <strong>en</strong>tre l’électrique et l’acoustique avec<br />
Interzone de Serge Teyssot-Gay (ex guitariste de<br />
Noir Désir) et le virtuose du Oud Khaled Al Jaramani,<br />
et l’hommage à Mahmoud Darwich, le Cantique<br />
des cantiques par Rodolphe Burger. Abd al Malik<br />
questionnera les origines philosophiques de l’œuvre<br />
d’Albert Camus pour une r<strong>en</strong>contre de haut vol.<br />
Quant aux tournées Nomade(s) dans les villes <strong>en</strong>vironnantes,<br />
elles fourmill<strong>en</strong>t de trouvailles : du théâtre<br />
mathématique avec Le T de n-1, le langage s<strong>en</strong>sible<br />
d’Elise Vigneron dans Traversées (elle prés<strong>en</strong>tera<br />
égalem<strong>en</strong>t à Avignon et Arles Imperman<strong>en</strong>ce). La cie<br />
Amin Théâtre adapte Noir et humide de Jon Fosse,<br />
et <strong>en</strong> femme à barbe Jeanne Mordoj fera l’Eloge du<br />
poil pour un hymne à la féminité sans doute à rebrousse<br />
poil ! Autres r<strong>en</strong>dez-vous singuliers à suivre :<br />
une Nuit de la drague (lectures, cinéma et bal) par<br />
Mélanie Mary et François Bégaudeau, un ciné-<br />
joue depuis le 23 août au Mathurin et Les derniers<br />
jours de Stefan Zweig de Laur<strong>en</strong>t Seksik avec Patrick<br />
Timsit et Elsa Zylberstein dès le 29 sept au théâtre<br />
Antoine. Deux mises <strong>en</strong> scène abs<strong>en</strong>tes de la saison<br />
avignonnaise. «Quand j’ai vu la façon dont on me<br />
traitait dans ma ville (le metteur <strong>en</strong> scène s’est vu<br />
retirer une bonne part de ses subv<strong>en</strong>tions), j’ai décidé<br />
de regarder d’un œil plus ouvert les sollicitations. Même<br />
si je n’oublie pas le Chêne, la prunelle de mes yeux, qui<br />
n’a pas les moy<strong>en</strong>s de financer mes spectacles. Tout<br />
est <strong>en</strong>glouti par le fonctionnem<strong>en</strong>t du lieu.»<br />
Le théâtre se porte bi<strong>en</strong> néanmoins, plus de 12 000<br />
spectateurs l’ont fréqu<strong>en</strong>té l’an passé. Composée par<br />
Lys Aimée-Cabagni, la saison se veut un pari r<strong>en</strong>ouvelé,<br />
«une av<strong>en</strong>ture où s’impose le réel parmi le déferlem<strong>en</strong>t<br />
d’images qui modifi<strong>en</strong>t notre perception du monde».<br />
Stars cathodiques (et parisi<strong>en</strong>nes) et jeunes tal<strong>en</strong>ts<br />
(régionaux) donn<strong>en</strong>t le ton : Michel Jonasz racontera<br />
l’histoire de son grand-père juif polonais dans<br />
Abraham, la Cie vauclusi<strong>en</strong>ne la Naïve prés<strong>en</strong>tera un<br />
Dom Juan rock’n’roll pour un libertin d’aujourd’hui,<br />
l’ex Brigade du Tigre Jean-Paul Tribout adaptera Le<br />
Vicaire de Rolf Hochhuth, sur l’ambiguïté des rapports<br />
du pape Pie XII avec le III e Reich. Fin d’année destinée<br />
au jeune public avec le conte aux acc<strong>en</strong>ts tziganes<br />
Les diseuses de Bellav<strong>en</strong>tür et spectacle bucolique<br />
pour démarrer 2013 avec Le Naturaliste de et par<br />
Patrick Robine. Pour la 5 e édition du Fest’hiver (le<br />
spectacle <strong>en</strong> direct pour un tremplin vers Shakespeare<br />
par la cie la Cordonnerie dans (super) Hamlet,<br />
le projet Arkéolographie de Pablito Zago à suivre<br />
toute l’année dans le quartier du Dr Ayme et les<br />
portraits sonores de Nihil Bordures, <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />
avec Cyril Teste.<br />
DELPHINE MICHELANGELI<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Miettes de Rémi Luchez, un clown funambule<br />
sur un minuscule fil de fer <strong>en</strong>traine le public<br />
pour un saut dans le vide<br />
7 au 19 sept dans 9 villages Nomades<br />
C’est pas du luxe !, festival culturel dans le cadre<br />
des 20 ans de la Fondation Abbé Pierre<br />
21 et 22 sept au Thor, concert de HK & les<br />
Saltimbanks et la Chanson du dimanche<br />
(21 sept à 20h30)<br />
... du printemps de Thierry Tieû Niang<br />
avec 20 danseurs s<strong>en</strong>iors amateurs de la région<br />
et la participation de Patrice Chéreau<br />
9 oct au théâtre de Cavaillon<br />
Le T de n-1 par les Ateliers du spectacle N+1<br />
Du 12 au 19 oct <strong>en</strong> tournée Nomade(s)<br />
Théâtre de Cavaillon<br />
Saison 2012-2013<br />
04 90 78 64 64<br />
www.theatredecavaillon.com<br />
festival des Scènes d’Avignon pour les compagnies<br />
sans lieux), la Cie Tandaim prés<strong>en</strong>tera Italie-Brésil 3<br />
à 2. Proposition politique et poétique avec La Liberté<br />
pour quoi faire ? ou la proclamation des imbéciles<br />
bâtie à partir des textes de Georges Bernanos par<br />
Jacques Allaire ; et citoy<strong>en</strong>ne avec Des souris et des<br />
hommes de Steinbeck de Jean-Philippe Evariste.<br />
Emotion avec un hommage à un fidèle ami du Chêne<br />
par la voix d’Annick Cizaruck dans Léo Ferré, l’âge<br />
d’or, et pour finir, <strong>en</strong> avril, Le petit théâtre d’objet des<br />
philosophes par Dominique Houdart. Sans oublier<br />
les confér<strong>en</strong>ces m<strong>en</strong>ées par Paul Payan sur Avignon,<br />
capitale de la chréti<strong>en</strong>té.<br />
DE.M.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
La Luna Negra de et par Rémy Boiron (Devos d’or<br />
2004) au profit de l’association Un Pont pour la Paix<br />
qui œuvre dans la bande de Gaza<br />
Le 28/9<br />
Abraham de et par Michel Jonasz<br />
Du 3 au 7/10<br />
Théâtre du Chêne Noir, Avignon<br />
Saison 2012-2103<br />
04 90 82 40 57<br />
www.ch<strong>en</strong><strong>en</strong>oir.fr
Fruits de saison<br />
Bonheur titre provisoire © Manuel Pascual<br />
Le productif Alain Timar, metteur <strong>en</strong> scène, scénographe<br />
et directeur du Théâtre des Halles prés<strong>en</strong>tera ri<strong>en</strong> de<br />
moins que quatre créations maison cette saison : Rhinocéros,<br />
créé <strong>en</strong> 2010 avec des comédi<strong>en</strong>s coré<strong>en</strong>s, Bonheur<br />
titre provisoire (voir Zib’53), la bouleversante Darina Al<br />
Joundi dans Ma Marseillaise (Zib’54), deux fruits de la saison<br />
dernières ; et Blanche aurore céleste de Noëlle R<strong>en</strong>aude qu’il<br />
devrait créer début 2013. Il n’<strong>en</strong> oublie pas moins d’accueillir<br />
la jeune garde théâtrale, avec notamm<strong>en</strong>t la compagnie de<br />
l’Imprimerie qui créera, <strong>en</strong> co-production avec Théâtres <strong>en</strong><br />
Dracénie, Level 4 no elevator (31 jan et 1 er fev) dans le cadre<br />
du Fest’hiver. Un nouveau projet ambitieux m<strong>en</strong>é par<br />
Nicolas G<strong>en</strong>y avec la comédi<strong>en</strong>ne Sophie Mangin, qui<br />
Réveil <strong>en</strong> douceur…<br />
Chaque r<strong>en</strong>trée les saisons<br />
avignonnaises se mett<strong>en</strong>t<br />
doucem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> place…<br />
Rescapés d’un été usant (mais néanmoins<br />
payant ?), la plupart des théâtres qui<br />
diffus<strong>en</strong>t (ou cré<strong>en</strong>t) des spectacles<br />
affich<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t leurs programmes.<br />
Il faudra att<strong>en</strong>dre octobre pour une<br />
idée précise de la saison papale !<br />
Très vite cep<strong>en</strong>dant le théâtre du<br />
Balcon accueille le film De l’eau, de la<br />
boue et des larmes produit par l’association<br />
Mémoire et l’IMCA Prov<strong>en</strong>ce, à<br />
l’occasion du 20 e anniversaire des<br />
inondations catastrophique de 1992<br />
dans le Nord Vaucluse (le 13 sept).<br />
À la Fabrik’Théâtre, qui met <strong>en</strong> place<br />
de nouveaux ateliers de «café théâtre»,<br />
les Contes à Croquer destinées aux<br />
<strong>en</strong>fants et les Matchs d’impro repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
dès octobre.<br />
Au théâtre des Carmes, la compagnie<br />
Fraction de Jean-François Matignon<br />
(installée à l’année aux Hauts Plateaux<br />
de la Manut<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> binôme avec<br />
Inouï Productions), repr<strong>en</strong>d La Peau<br />
Dure de Raymond Guérin (le 6 oct),<br />
magnifique seul-<strong>en</strong>-scène porté par<br />
Sophie Vaude. Si les Hauts Plateaux<br />
n’affich<strong>en</strong>t pas une ambition de<br />
«diffusion» à proprem<strong>en</strong>t parler, nul<br />
doute que ces agitateurs d’idées et<br />
découvreurs de tal<strong>en</strong>ts, grâce notamm<strong>en</strong>t<br />
aux résid<strong>en</strong>ces mises <strong>en</strong> place<br />
tout au long de l’année, déf<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t un<br />
lieu de recherche et de création. Pour<br />
preuve, les stages d’initiation au Gamélan<br />
(musique et danse javanaises)<br />
imaginés par Inouï <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />
Arts Vivants <strong>en</strong> Vaucluse et le Phare à<br />
Lucioles (30 sept et 3 oct).<br />
En part<strong>en</strong>ariat avec l’Ajmi (voir p. 51), le<br />
théâtre des Doms accueille le traditionnel<br />
apéro Jazz de r<strong>en</strong>trée avec le<br />
Trio Pascal Mohy (16 au 19 sept).<br />
Att<strong>en</strong>dons fin septembre pour une prés<strong>en</strong>tation<br />
complète du Club des Cinq<br />
de la Manut<strong>en</strong>tion (Utopia, Ajmi, Fraction,<br />
Inouï Productions, théâtre des<br />
Doms), à suivre att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t.<br />
Au charmant théâtre Golovine, qui<br />
voit son directeur artistique Yourik Golovine<br />
s’<strong>en</strong>voler <strong>en</strong> tournée <strong>en</strong> Chine<br />
avec sa nouvelle création Shadowrama,<br />
c’est une exposition qui ouvre la saison.<br />
La tribu de Lulu (du 25 sept au 28<br />
«soumettra son corps à l’expérim<strong>en</strong>tation d’un dispositif<br />
scénique multiple». À savoir 4 scénographes (dont Erick<br />
Priano et Raphaël Mognetti) pour une femme qui traverse<br />
4 fois une même journée de sa vie, disparaissant à chaque<br />
fois suite à un évènem<strong>en</strong>t dramatique. Comme l’écroulem<strong>en</strong>t<br />
des Tours jumelles, par exemple… Un r<strong>en</strong>dez-vous par<br />
mois est programmé au théâtre : après le prochain Festival<br />
Sci<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> Scène, le Parcours de l’Art fera une incursion<br />
dans le théâtre avec une confér<strong>en</strong>ce m<strong>en</strong>ée par François<br />
Jeune autour de «Couleur locale ou couleur globale dans<br />
l’œuvre d’Anish Kapoor ?» (19 oct). Vi<strong>en</strong>dront <strong>en</strong>suite, au fil<br />
de la saison, le retour de la compagnie Méli Mômes avec<br />
la Boîte à Rêves (Festo Pitcho 2013) et Mare Nostrum etc<br />
créé par Jean-Yves Picq et les appr<strong>en</strong>tis comédi<strong>en</strong>s du<br />
Conservatoire du Grand Avignon.<br />
DE.M.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Festival Sci<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> Scène, trois jours de propositions<br />
théâtrales dans le cadre de la Fête de la Sci<strong>en</strong>ce<br />
et <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le café des sci<strong>en</strong>ces d’Avignon.<br />
Du 10 au 13 oct<br />
Théâtre des Halles, Avignon<br />
04 90 82 52 57<br />
www.theatredeshalles.com<br />
La Peau dure, cie Fraction, aux Carmes © X-D.R<br />
nov) réunit les bouleversants personnages<br />
dessinés par la très jeune Lucile,<br />
qualifiée par les médecins d’autiste<br />
mais surtout artiste. Les ateliers improdanse<br />
démarr<strong>en</strong>t le 25 sept avec la<br />
chorégraphe du théâtre du Mouvem<strong>en</strong>t<br />
Sylvia Cimino et la cie Tamburo animera<br />
un concert de contes pour le<br />
premier Mercredi des Bambini, r<strong>en</strong>dezvous<br />
m<strong>en</strong>suel incontournable pour<br />
<strong>en</strong>fants.<br />
DE.M.<br />
Théâtre du Balcon<br />
04 90 85 00 80<br />
www.theatredubalcon.org<br />
Fabrik’Théâtre<br />
04 90 86 47 81<br />
www.fabriktheatre.fr<br />
Théâtre des Carmes<br />
04 90 82 20 47<br />
www.theatredescarmes.com<br />
Inouï Productions<br />
Les Hauts Plateaux<br />
09 51 89 62 81<br />
Théâtre des Doms<br />
04 90 14 07 99<br />
www.lesdoms.be<br />
Théâtre Golovine<br />
04 90 86 01 27<br />
www.theatre-golovine.com
38<br />
SAISONS<br />
Après nous avoir invités au voyage l’an<br />
dernier, la scène de Briançon signe une<br />
saison sous le signe de «l’autre, l’étranger,<br />
le nomade» qui pose ses valises le<br />
temps d’un spectacle. La figure de<br />
l’étranger, chère à Camus, peut avoir<br />
de nombreux visages. À comm<strong>en</strong>cer<br />
par celui de Mahmoud Darwich dont<br />
l’œuvre éternelle inspire au metteur <strong>en</strong><br />
scène Claude Brozzoni le long poème<br />
musical Quand m’embrasseras-tu ?.<br />
Une manière de retrouver le public sous<br />
les meilleurs auspices avec cette ode à<br />
la beauté du monde et à l’amour…<br />
L’autre c’est aussi Georges Baux et<br />
Abdelwaheb Sefsa qui, avec la Fantasia<br />
Orkestra, réinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les Mauresk<br />
Songs pour que musiques du Nord et<br />
du Sud chant<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble. C’est aussi<br />
les Baccalà clown, duo poétique et<br />
surréaliste qui conjugue l’art du rire et<br />
de l’acrobatie sous la houlette de Louis<br />
Spagna ; Enkh Jargal, dit Epi, chanteur<br />
capable de produire plusieurs sons<br />
simultanés ; le trio de jazz europé<strong>en</strong><br />
Das Kapital au lyrisme salvateur ;<br />
l’ivoiri<strong>en</strong>ne Fatoumata Diawara qui<br />
BRIANÇON | CHÂTEAU-ARNOUX<br />
Cocon de béton<br />
Son architecture ne laisse pas indiffér<strong>en</strong>t, provocante<br />
par son esthétique de béton brut aux formes<br />
cubiques et cep<strong>en</strong>dant parfaitem<strong>en</strong>t conçue pour<br />
accueillir artistes et technique des spectacles. Cet<br />
établissem<strong>en</strong>t de grande ampleur, loin<br />
des c<strong>en</strong>tres urbains, démontre année<br />
après année sa nécessité : le théâtre<br />
Durance sait drainer grâce à son<br />
dynamisme et la qualité de ce qu’il<br />
propose un public nombreux, averti et<br />
fidèle. Il s’inscrit dans une démarche<br />
innovante, tissant des li<strong>en</strong>s avec les<br />
autres structures (le projet CAT, qui a<br />
permis de merveilleuses r<strong>en</strong>contres avec<br />
l’Italie), promouvant avec discernem<strong>en</strong>t<br />
et constance la création, essaimant<br />
les spectacles sur le territoire par les<br />
Échappées, accueillant des troupes,<br />
des auteurs <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce : ainsi du 24<br />
sept au 5 oct, la Cie Vol Plané d’Alexis<br />
Moati travaille au théâtre un spectacle<br />
dont la création est prévue <strong>en</strong> janvier<br />
2013. Diffusion, création, et politique<br />
de dés<strong>en</strong>clavem<strong>en</strong>t territorial sont<br />
m<strong>en</strong>ées de front. Un li<strong>en</strong> se tisse aujourd’hui<br />
avec la scène nationale de<br />
Gap, et le théâtre du briançonnais,<br />
comme une ligne culturelle qui <strong>en</strong>fin<br />
relierait, étape par étape, l’Italie par les<br />
Alpes…<br />
Toujours à l’écoute, amoureux de la culture et de son<br />
développem<strong>en</strong>t, le directeur Robert Pasquier, remarquablem<strong>en</strong>t<br />
secondé par une équipe de passionnés,<br />
a réussi à fonder un pôle culturel régional et transfrontalier<br />
de premier plan. Théâtre, cirque, danse,<br />
musique, spectacles jeunesse, ateliers, tout concourt<br />
Urg<strong>en</strong>t crier © Michele Laur<strong>en</strong>t<br />
à la diversité. Fait rarissime dans un théâtre français :<br />
c’est une auteur qui est artiste associée, et Sonia<br />
Chiambretto, qui a noué un véritable compagnonnage<br />
avec Durance, comm<strong>en</strong>cera la saison par la<br />
lecture d’extraits de ses publications le 25 sept à 19h,<br />
et une Carte Blanche avec l’invitation d’un auteur,<br />
Yoann Thommerel, d’un typographe, Juli<strong>en</strong> Priez,<br />
d’un texte, d’une lecture à deux voix…<br />
Création et <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t sont d’ailleurs les mots<br />
d’ordre du début de saison avec le Ballet Preljocaj<br />
dans une première régionale de sa pièce écrite<br />
Les horizons de Briançon<br />
Quand m'embrasseras-tu © Marc Limousin<br />
réinv<strong>en</strong>te le folk d’Afrique de l’ouest<br />
mais aussi la lég<strong>en</strong>de mali<strong>en</strong>ne Boubacar<br />
Traoré… Les artistes de la<br />
région se taill<strong>en</strong>t une belle place au<br />
soleil dans ce tour de piste intercontin<strong>en</strong>tal,<br />
tels Michaël Cros (Cie<br />
Méta-Carpe) qui crée son spectacle<br />
déambulatoire Corpus sanum comme<br />
une expéri<strong>en</strong>ce à vivre et à partager,<br />
Ivan Romeuf (Cie l’Égrégore) de retour<br />
de tournée <strong>en</strong> Algérie avec Les<br />
bonnes de G<strong>en</strong>et. Ou <strong>en</strong>core Josette<br />
Baïz et son Grand hôtel, Fred Nevchehirlian<br />
emporté par la verve<br />
politique de Prévert (Le soleil brille pour<br />
tout le monde ?).<br />
Les créations pleuv<strong>en</strong>t sur le Théâtre<br />
du Briançonnais qui accueille <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />
Michaël Cros, Fabrice Watelet<br />
(Cie I Tunes international) pour sa pièce<br />
de théâtre de rue T’as de la chance<br />
d’être mon frère, Ottilie (B), installée<br />
dans les Hautes-Alpes depuis 2005,<br />
qui fera la première partie de concert<br />
d’après le roman de Mauvignier, Ce que j’appelle<br />
l’oubli ; Grégory Porter, nominé aux Grammy<br />
Awards 2010, Prix du jazz vocal de l’Académie du Jazz<br />
2011 ; des textes d’André B<strong>en</strong>edetto, créateur<br />
visionnaire du off d’Avignon, dits ou<br />
plutôt joués par Philippe Caubère ;<br />
une pièce hilarante et cruelle de Perec<br />
sur le monde du salariat, L’augm<strong>en</strong>tation,<br />
mise <strong>en</strong> scène par Marie-Martin<br />
Guyonnet… Si vous manquez de<br />
théâtre à Aix, savez vous que Château-Arnouxest<br />
à moins d’une heure ?<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Sonia Chiambretto, lecture<br />
Le 25 sept à 19h<br />
Urg<strong>en</strong>t crier Philippe Caubère (théâtre)<br />
Le 5 oct<br />
Ce que j’appelle oubli (danse) Ballet<br />
Preljocaj<br />
Le 12 oct<br />
Grégory Porter (jazz)<br />
Le 18 oct<br />
L’augm<strong>en</strong>tation, Perec<br />
Le 20 oct<br />
Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />
04 92 64 27 34<br />
www.theatredurance.fr<br />
de Chloé Lacan avant de réserver une<br />
étape de création <strong>en</strong> février au théâtre,<br />
et l’itali<strong>en</strong> Boris Vecchio qui se replongera<br />
dans son Orrizon Tale, combinaison<br />
de cirque, de musique et de théâtre.<br />
Sans oublier les Temps danse, Paroles<br />
d’ados et autres Traversées du<br />
Pays du Grand briançonnais pour faire<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ailleurs la parole de l’autre.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Quand m’embrasseras-tu ?,<br />
Mahmoud Darwich/Claude Brozzoni<br />
Le 19 oct<br />
Mauresk Song, Fantasia orchestra<br />
Le 20 oct<br />
2-3… grammes, Bernard Falconnet<br />
(Cie Trio mineur)<br />
Du 22 au 27 octobre<br />
Théâtre du Briançonnais,<br />
Briançon<br />
04 92 25 52 42<br />
www.theatre-du-brianconnais.eu
La Passerelle ose ! Cavale<br />
Ré-<strong>en</strong>chantons <strong>en</strong>semble le quotidi<strong>en</strong> ! :<br />
difficile de décliner l’invitation qui sonne<br />
comme un cri de guerre à la crise<br />
et à la morosité…<br />
Non seulem<strong>en</strong>t l’invitation du nouveau directeur<br />
Philippe Ariagno est plaisante, mais le mot d’ordre<br />
écrit <strong>en</strong> lettres rouges est t<strong>en</strong>tateur : Osez ! À l’image<br />
du théâtre qui, dès l’automne, inaugurera l’Usine<br />
Badin destinée à être un lieu de fabrique pour les<br />
artistes <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce. Ce nouvel espace permettra<br />
de montrer la «face cachée» de la création des<br />
compagnies que la scène nationale souti<strong>en</strong>t, à savoir<br />
Thomas Quillardet, metteur <strong>en</strong> scène de Villégiature<br />
de Goldoni programmé <strong>en</strong> novembre, pour un<br />
projet de duo autour de l’histoire du rock ; le comédi<strong>en</strong>-metteur<br />
<strong>en</strong> scène Juli<strong>en</strong> Duval pour sa création<br />
Alp<strong>en</strong>stock de Remi de Vos ; le Turak théâtre de<br />
Michel Laubu, prés<strong>en</strong>t <strong>en</strong> mai avec Deux pierres,<br />
pour The Import’nawouak Turakian Folklorik Orke’star ;<br />
le scénographe-plastici<strong>en</strong> Olivier Thomas pour sa<br />
Rétrospective incomplète d’une disparition définitive ;<br />
la comédi<strong>en</strong>ne-metteure <strong>en</strong> scène Claire Le Picard<br />
qui, à l’issue de deux week-<strong>en</strong>ds d’ateliers, intégrera<br />
douze amateurs dans sa création Cooking with Martines<br />
Schmurpfs. Autant de projets qui s’accompagneront<br />
de stages, de répétitions publiques et «de gestes<br />
artistiques poétiques <strong>en</strong> li<strong>en</strong> étroit avec le territoire<br />
et ses habitants».<br />
Sur le plateau de La Passerelle la saison affirme sa<br />
pluridisciplinarité avec la chorégraphe Nathalie Pernette<br />
qui interprète deux spectacles jeune public,<br />
La saison s’ouvre sous le signe du voyage<br />
avec Une nuit balinaise de Jacques<br />
Brunet et Jean-Luc Larguier, projet<br />
réunissant 50 musici<strong>en</strong>s, danseurs et<br />
comédi<strong>en</strong>s du village de Sebatu. Cap<br />
<strong>en</strong>suite sur Taïwan avec le dernier opus<br />
de Mourad Merzouki, Yo Gee Ti, dans<br />
lequel le chorégraphe mêle dix danseurs<br />
français et taïwanais. Direction<br />
l’Italie avec Alexis. Une tragédie grecque<br />
d’Enrico Casagrande et Daniela<br />
Nicolo, directem<strong>en</strong>t inspiré par<br />
l’actualité europé<strong>en</strong>ne : sur les traces<br />
d’Antigone, Alexis est une autre figure<br />
grecque de l’indignation. D’autres<br />
spectacles sont égalem<strong>en</strong>t une<br />
chambre d’écho aux questionnem<strong>en</strong>ts<br />
du monde, tels J’aurais voulu être<br />
égypti<strong>en</strong> de Alaal El Aswany mis <strong>en</strong><br />
scène par Jean-Louis Martinelli ou<br />
La peur du loup et Animale, Mathurin Bolze (Cie<br />
Mpta) dans À bas bruit mais aussi dans la chorégraphie<br />
circassi<strong>en</strong>ne Cavale où il retrouve Yoann<br />
Draguignan, f<strong>en</strong>être sur le monde<br />
Bali, Taïwan, Chine, Corée,<br />
Afrique du Sud : Théâtres<br />
<strong>en</strong> Dracénie poursuit ses<br />
voyages <strong>en</strong> invitant des<br />
artistes d’ailleurs… et d’ici,<br />
favorisant les découvertes<br />
et les compagnonnages<br />
Sallinger de Koltès mis <strong>en</strong> scène par<br />
Catherine Marnas. Aux écritures<br />
théâtrales contemporaines s’ajout<strong>en</strong>t<br />
des textes du répertoire : Villégiature<br />
de Carlo Goldoni dans une version<br />
décapée par Thomas Quillardet et<br />
ses jeunes acteurs, dont Jeanne Candel<br />
; la pièce <strong>en</strong> vers du poète Isaac de<br />
B<strong>en</strong>serade, Iphis et Iante, ressuscitée<br />
par Jean-Pierre Vinc<strong>en</strong>t…<br />
Comme un rituel immuable, le jeune<br />
public se donne r<strong>en</strong>dez-vous à Amarelles<br />
qui cond<strong>en</strong>se 6 spectacles dont<br />
Vy interprété par Michèle Nguy<strong>en</strong>,<br />
Molière du meilleur spectacle jeune<br />
public 2011. Et Kindur, de la Cie T.P.O.,<br />
qui semble avoir conquis le cœur des<br />
programmateurs (égalem<strong>en</strong>t à Grasse,<br />
Ste-Maxime, Le Revest). Pour les inconditionnels<br />
de danse, Les V<strong>en</strong>ts du<br />
GAP | DRAGUIGNAN<br />
© Magali Bazi<br />
Bourgeois, celui-ci signant avec une précision<br />
virtuose le poème musical et visuel L’Art de la fugue…<br />
L’inclassable Pierre Rigal balade son Micro avec<br />
l’énergie brute qu’on lui connaît et signe, avec les<br />
deux meilleurs représ<strong>en</strong>tants du Beatbox français<br />
Ezra & L.O.S., une performance humaine et technologique<br />
au titre éloqu<strong>en</strong>t : Bionicologists. Côté théâtre,<br />
la compagne de longue date de La Passerelle,<br />
Catherine Marnas revi<strong>en</strong>t avec un auteur qui lui<br />
ti<strong>en</strong>t à cœur, Bernard-Marie Koltès, et dont elle a<br />
choisi une pièce maitresse, Sallinger.<br />
Hors les murs, La Passerelle pr<strong>en</strong>d son bâton de<br />
pèlerin avec Les Exc<strong>en</strong>trés pour porter le spectacle<br />
vivant au cœur de Chabottes, Chorges, Veynes, Embrun,<br />
Tallard. Opération qui <strong>en</strong>traine dans son sillage<br />
Sébasti<strong>en</strong> Bertrand et Yannick Jaulin (Chemin de<br />
la belle étoile), la Cie Minuscule (Les Souffleurs de<br />
rêve), le quartet de jazz de Frédéric Cavallin (Pulcinella),<br />
le Turak théâtre et le collectif AOC (K’boum).<br />
Plus loin <strong>en</strong>core, le théâtre r<strong>en</strong>ouvelle son part<strong>en</strong>ariat<br />
avec le Théâtre Durance et le Théâtre du Briançonnais,<br />
œuvrant ainsi à une plus ample circulation<br />
des publics et des spectacles.<br />
M.G.-G.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Corazon uy Hueso, Daniel Melingo<br />
Le 12 oct<br />
La Passerelle, Gap<br />
04 95 52 52 58<br />
www.theatre-lapasserelle.eu<br />
Yo Gee Ti © Michel Cavalca<br />
SAISONS 39<br />
levant emport<strong>en</strong>t dans leur souffle les<br />
nouvelles explorations de Decouflé,<br />
Preljocaj, Système Castafiore, Emmanuel<br />
Gat, Luc Petton, Emilio<br />
Calcagno, Nathalie Béasse, Dada<br />
Masilo dans une version jubilatoire du<br />
Lac des cygnes… Enfin, si le Festival<br />
des musiques insol<strong>en</strong>tes rythme le<br />
début de l’automne, La Croisée des<br />
arts du monde boucle <strong>en</strong> mai le tour<br />
de la planète via l’Atlas et l’Afrique de<br />
l’ouest.<br />
M.G.-G.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Une nuit balinaise,<br />
Jacques Brunet<br />
et Jean-Luc Larguier<br />
Le 13 oct<br />
Alexis. Une tragédie grecque<br />
Le 18 oct<br />
Barbara Carlotti<br />
Le 20 oct<br />
Théâtres <strong>en</strong> Dracénie,<br />
Draguignan<br />
04 94 50 59 59<br />
www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com
40<br />
SAISONS<br />
Sept ans après sa création, le Pôle-<br />
JeunePublic au Revest obti<strong>en</strong>t du<br />
ministère de la Culture et de la<br />
Communication le label de «scène<br />
conv<strong>en</strong>tionnée pour l’<strong>en</strong>fance et la jeunesse».<br />
Comme un gage de valeur et<br />
de reconnaissance du travail accompli…<br />
Profitant de la conv<strong>en</strong>tion de<br />
trois ans signée avec l’État, Toulon<br />
Prov<strong>en</strong>ce Méditerranée, le conseil<br />
général du Var, qui permet de sout<strong>en</strong>ir<br />
ses activités de production et de diffusion<br />
de spectacles, le PôleJeune-Public<br />
s’offre une nouvelle jeunesse <strong>en</strong> concevant<br />
un programme annuel au look<br />
rafraîchi. Diffusé jusqu’à prés<strong>en</strong>t tous<br />
les trimestres, il devrait permettre «au<br />
public un meilleur repérage de l’offre et<br />
une anticipation des réservations».<br />
Pourtant la composition de la saison<br />
ne fluctue pas, rythmée par l’événem<strong>en</strong>t<br />
cirque de la r<strong>en</strong>trée avec la troupe<br />
d’Aléa qui plantera son chapiteau à La<br />
Crau pour la première fois. Du cirque<br />
<strong>en</strong>core avec la création (<strong>en</strong> cours) des<br />
Weepers Circus que le PJP souti<strong>en</strong>t<br />
LE REVEST | CHÂTEAUVALLON<br />
En son lieu, ouvert<br />
Pied de nez à la crise, il faut désormais sortir son<br />
carnet de chèques estampillé Châteauvallon pour voir<br />
les spectacles du CNCDC d’Ollioules ! L’éco-folio aux<br />
illustrations <strong>en</strong>fantines a été conçu par les mêmes<br />
graphistes (Sic) que le Théâtre Liberté. Acte de<br />
communication réalisé <strong>en</strong> bon voisinage, à l’instar de<br />
la programmation artistique fabriquée dans un souci<br />
d’équilibre et de cal<strong>en</strong>drier avec la scène toulonnaise.<br />
Mais Châteauvallon reste gardi<strong>en</strong> de l’esprit du lieu :<br />
ouvert, curieux, et s’offrant toujours quelques pas de<br />
côté. La preuve avec Archie Burnett qui crée la surprise<br />
<strong>en</strong> participant à un week-<strong>en</strong>d inatt<strong>en</strong>du autour<br />
du Voguing : passé maître dans cette discipline de<br />
postures chorégraphiées née dans les années 90 aux<br />
États-Unis, il animera deux ateliers<br />
dans le Grand Studio, puis, à<br />
l’issue de la projection du film<br />
de Sally Sommer, Check Your<br />
Body at the Door, proposera<br />
une démonstration publique.<br />
Bref, après Montpellier danse et<br />
le théâtre de Suresnes, Châteauvallon<br />
aura des airs de Factory<br />
new-yorkaise… Dans la série «dernière<br />
minute», le rappeur Kery<br />
James s’invite à la fête à l’occasion<br />
d’un concert acoustique<br />
<strong>en</strong> forme de célébration (déjà<br />
20 ans de scène !) et de<br />
promo de son dernier<br />
album 92.2012.<br />
L’<strong>en</strong>fance de l’art<br />
depuis de nombreuses années… à<br />
l’instar de la compagnie Skappa ! et<br />
associés qui s’inspire des voyages de<br />
Gulliver dans Swift !, spectacle dédié à<br />
la petite <strong>en</strong>fance.<br />
Désormais incontournable, le Z Festival<br />
sera <strong>en</strong> tournée au Revest, à<br />
La-Valette-du-Var, Hyères, Le Pradet,<br />
La Garde, La Crau et au Zénith de<br />
Toulon pour une <strong>en</strong>volée musicale <strong>en</strong><br />
Kindur, Cie TPO © X-D.R<br />
Plus traditionnelle -si l’on peut user de ce vocable à<br />
propos de Châteauvallon-, la saison mainti<strong>en</strong>t son<br />
dosage 1/3 danse, 1/3 musique, 1/3 cirque, tout <strong>en</strong><br />
proposant quelques pointures théâtrales fidèles au<br />
lieu : D<strong>en</strong>is Podalydès dans Le bourgeois g<strong>en</strong>tilhomme<br />
qu’il met <strong>en</strong> scène, Dominique Pitoiset et<br />
Philippe Torreton dans Cyrano de Bergerac. Elle<br />
poursuit sa route avec quelques-uns des membres<br />
de sa famille : Joël Pommerat, dont la scénographie<br />
subtile et l’écriture émouvante marque une fois <strong>en</strong>core<br />
La grande et fabuleuse histoire du commerce et<br />
C<strong>en</strong>drillon ; Jacques Gamblin, <strong>en</strong> chanteur de jazz<br />
aux côtés du sextet de Laur<strong>en</strong>t de Wilde et <strong>en</strong> lecteur<br />
éclairé de La nuit sera calme de Romain Gary.<br />
Sur le plan régional, elle confirme ses compagnonnages<br />
avec Gilles Cailleau (Cie<br />
Att<strong>en</strong>tion fragile)<br />
qui plantera<br />
Check your Body at the door © A. Eccles<br />
compagnie de l’Opéra Pagaï, le rocker<br />
Franz, Séréna Fissau ou <strong>en</strong>core le<br />
Scratch Bandits Crew. L’originalité de<br />
ce tour varois concocté avec la Smac<br />
Tandem de Toulon étant d’alterner<br />
spectacles et concerts pédagogiques !<br />
Musique toujours avec Filmharmonia<br />
et l’Orchestre symphonique de<br />
l’Opéra de Toulon qui proposeront un<br />
«Week-<strong>en</strong>d avec Chaplin» selon la for-<br />
sur le plateau du théâtre couvert son chapiteau parapluie<br />
pour abriter sa dernière «tragédie» Gilles et<br />
Bérénice, comme avec le chorégraphe Frank Micheletti<br />
(KKI) qui lancera courant 2013 la formule «Sessions<br />
studio». Enfin, elle accueillera <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce de création<br />
le metteur <strong>en</strong> scène Yves Borrini (Cie le Bruit<br />
des hommes) et Les Polyphonies. La saison sonnera<br />
égalem<strong>en</strong>t le temps des retrouvailles avec<br />
Jean-Claude Gallotta dont la nouvelle version de<br />
Daphnis é Chloé garde intacte la fougue de 1982.<br />
M.G.-G.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Archie Burnett<br />
Les 28 et 29 sept<br />
Traces, Les 7 doigts de la main<br />
Les 20, 21 et 22 sept<br />
Gilles et Bérénice, Gilles Cailleau<br />
/Cie Att<strong>en</strong>tion fragile<br />
Du 2 au 6 oct<br />
Out of Time, Colin Dunne<br />
Le 12 oct<br />
Yaron Herman Quartet<br />
Le 13 oct<br />
La grande et fabuleuse histoire du commerce,<br />
Joël Pommerat/Cie Louis Brouillard<br />
Les 18, 19 et 20 oct<br />
Châteauvallon, Ollioules<br />
04 94 22 02 02<br />
www.chateauvallon.com<br />
mule à succès du ciné-concert. Autre<br />
raz-de-marée garanti par le Teatro Gioco<br />
Vita qui, après Chi<strong>en</strong> bleu et Circoluna,<br />
prés<strong>en</strong>tera Le petit Asmodée.<br />
Enfin, et c’est une première, le PJP<br />
s’associe au Théâtre Liberté pour accueillir<br />
au Revest et à Toulon le tout<br />
nouveau travail poétique de la Cie<br />
Pour ainsi dire, Sœur, je ne sais pas<br />
quoi frère, signé Philippe Dorin et<br />
Sylviane Fortuny. Du bonheur à<br />
l’horizon.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Kindur, Cie TPO<br />
12 oct<br />
Espace des Arts, Le Pradet<br />
Cirque Aléa<br />
Du 20 au 30 oct<br />
La Crau<br />
PôleJeunePublic, Le Revest<br />
04 94 98 12 10<br />
www.polejeunepublic.com
Intégration réussie<br />
Le succès du Théâtre liberté a révélé<br />
l’insatiable désir de théâtre des Toulonnais,<br />
et la pertin<strong>en</strong>ce des choix opérés. Liberté,<br />
saison 2, s’annonce aussi joyeux !<br />
On pouvait douter au départ de la<br />
pertin<strong>en</strong>ce des frères Berling à la tête<br />
d’un tel équipem<strong>en</strong>t, et surtout du<br />
procédé qui le labellisait immédiatem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> scène nationale sans t<strong>en</strong>ir<br />
compte des équilibres territoriaux<br />
établis, au l<strong>en</strong>demain du retrait brutal<br />
de Toulon de l’année capitale culturelle.<br />
La Ville voulait mettre ses billes<br />
ailleurs. Aujourd’hui la fréqu<strong>en</strong>tation du<br />
théâtre, et surtout les li<strong>en</strong>s forts et vrais<br />
qu’a su créer Philippe Berling dans le<br />
territoire, tandis que Charles maint<strong>en</strong>ait<br />
le li<strong>en</strong> avec la capitale, sembl<strong>en</strong>t<br />
leur donner raison : la saison 2012/<br />
2013 du Théâtre Liberté, et de ses<br />
voisins dev<strong>en</strong>us part<strong>en</strong>aires, est sans<br />
doute une des meilleures de la région.<br />
D’abord parce qu’on y trouve de quoi<br />
satisfaire les goûts de chacun. Du<br />
théâtre de divertissem<strong>en</strong>t à la création<br />
contemporaine, du spectacle de star à<br />
la production de très nombreuses<br />
compagnies varoises, du théâtre de<br />
répertoire au musical, <strong>en</strong> passant par<br />
toutes les formes de musique, de r<strong>en</strong>contres<br />
et de cinéma. La danse reste<br />
plutôt à Châteauvallon, (sauf si elle<br />
nécessite un grand plateau comme<br />
Alvin Ailey, Montalvo ou Abou Lagraa),<br />
de même que le cirque (mais ne ratez<br />
Gould-M<strong>en</strong>uhin © Sara Lahaye<br />
pas Adri<strong>en</strong> Mondot), ce qui confirme la<br />
volonté de conserver les équilibres<br />
territoriaux. Ainsi les formes lyriques ou<br />
symphoniques sont à l’Opéra, et le<br />
jeune public, soigné au Revest, n’a pas<br />
de séances spéciales…<br />
Mais le plus étonnant est le nombre et<br />
la variété des propositions : les salles<br />
tourn<strong>en</strong>t à plein, au rythme de 5 ou 6<br />
spectacles différ<strong>en</strong>ts par mois, sans<br />
compter les expositions et confér<strong>en</strong>ces,<br />
nombreuses et <strong>en</strong>gagées. Bi<strong>en</strong> sûr le<br />
souti<strong>en</strong> aux compagnies varoises, à<br />
l’exclusion des autres compagnies de<br />
la région, répond au financem<strong>en</strong>t important<br />
du CG du Var, et au peu<br />
d’implication de la Région Paca. Bi<strong>en</strong><br />
sûr aussi, dans le détail, certaines propositions,<br />
qui ne sont pas étrangères<br />
Un chemin tissé<br />
Le Gorille © X-D.R.<br />
Le Théâtre du Rocher apparti<strong>en</strong>t au réseau Var <strong>en</strong><br />
scènes (label du conseil général de scènes varoises),<br />
ainsi qu’aux réseaux Cercle de midi (fédération régionale<br />
du Chainon manquant) et Le Chainon ; il est<br />
aussi part<strong>en</strong>aire de deux grandes salles varoises, le<br />
PôleJeunePublic (PJP), scène conv<strong>en</strong>tionnée pour<br />
l’<strong>en</strong>fance et la jeunesse au Revest (pour cinq programmations),<br />
et Tandem, scène de Musiques Actuelles<br />
et Amplifiées départem<strong>en</strong>tale dont l‘objectif est de<br />
contribuer au développem<strong>en</strong>t artistique de la ville de<br />
Toulon et de son agglomération (pour quatre concerts<br />
world, folk, blues). Un part<strong>en</strong>ariat qui <strong>en</strong>richit grandem<strong>en</strong>t<br />
une saison déjà très éclectique où théâtre et<br />
musique se partag<strong>en</strong>t les soirées !<br />
Depuis 2010 le théâtre compte aussi dans ses murs<br />
la compagnie le cabinet de Curiosités, <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce<br />
avec un conv<strong>en</strong>tionnem<strong>en</strong>t de trois ans, qui y<br />
créée d’ailleurs, <strong>en</strong> ouverture de saison, Le Projet<br />
<strong>en</strong>nui : écrit, mis <strong>en</strong> scène et scénographié par Guillaume<br />
Cantillon et Franck Magis, ce «travail de<br />
prom<strong>en</strong>eurs» qui interrog<strong>en</strong>t constamm<strong>en</strong>t «la forme<br />
et le cheminem<strong>en</strong>t de la recherche» sera «une exploration<br />
concrète de l’état d’<strong>en</strong>nui», une prés<strong>en</strong>tation<br />
de ce «qui se génère dans le creux, dans le flux»... Ils anim<strong>en</strong>t<br />
par ailleurs des ateliers et un stage durant l’année.<br />
TOULON | LA GARDE SAISONS 41<br />
au succès public, sembl<strong>en</strong>t étranges<br />
dans une scène nationale (Guy Bedos,<br />
ou un récital de chant de Charles<br />
Berling). Mais cela reste très marginal,<br />
et les Toulonnais auront la chance<br />
cette année de voir des mises <strong>en</strong> scène<br />
d’Angelica Lidell, Olivier Py, Olivier<br />
Balazuc, Jean-Pierre Vinc<strong>en</strong>t, Michel<br />
Fau, d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre des textes ess<strong>en</strong>tiels,<br />
de Sophocle à Christophe Tarkos <strong>en</strong><br />
passant par Goldoni et Philippe Dorin…<br />
et d’assister à des créations produites<br />
ou coproduites. Celle de Charles<br />
Berling, mis <strong>en</strong> scène par Christiane<br />
Coh<strong>en</strong>dy ouvre la saison avec un<br />
spectacle qui <strong>en</strong>tre au cœur de l’interprétation<br />
musicale, <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong><br />
scène à partir de leurs écrits Gl<strong>en</strong>n<br />
Gould et M<strong>en</strong>uhin, interprété par le<br />
violoniste Ami Flammer. Puis les<br />
dates s’<strong>en</strong>chain<strong>en</strong>t…<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Gould / M<strong>en</strong>uhin<br />
Du 20 au 23 sept<br />
L’Arg<strong>en</strong>t<br />
Du 4 au 6 oct<br />
Anne Théron, texte de Christophe<br />
Tarkos<br />
Françoise Atlan et l’Orchestre<br />
arabo-andalou<br />
Le 5 oct<br />
Le Contraire de l’Amour<br />
Les 11 et 12 oct<br />
D’après le journal de Mouloud<br />
Feraoun, écrit durant la Guerre<br />
d’Algérie, avant son exécution par<br />
l’OAS. Avec Samuel Churin<br />
Guy Bedos<br />
Le 11 oct<br />
Dis-leur que la vérité est belle<br />
Les 18 et 19 oct<br />
Des portraits de juifs pieds-noirs,<br />
cinquante ans après l’Indép<strong>en</strong>dance<br />
de l’Algérie. Écrit et mis <strong>en</strong> scène par<br />
Jacques Hadjaj<br />
Théâtre Liberté, Toulon<br />
04 98 00 56 76<br />
wwwtheatreliberte.fr<br />
En théâtre toujours Alejandro Jodorowsky adapte<br />
et met <strong>en</strong> scène Le Gorille d’après Kafka, Jean-Pierre<br />
Brière met <strong>en</strong> scène La Leçon de Ionesco, la cie<br />
Philippe Person plonge dans l’œuvre et la vie<br />
d’Oscar Wilde avec L’Importance d’être Wilde, les itali<strong>en</strong>s<br />
Carrozzone Teatro décortiqu<strong>en</strong>t une misère<br />
napolitaine dans La Naïve... Et puis, musicalem<strong>en</strong>t,<br />
et hors concerts avec Tandem : le gospel du Gold<strong>en</strong><br />
Gate quartet, les Chants sacrés <strong>en</strong> méditerranée, du<br />
classique avec le Trio Metabole, de la world music<br />
avec Les Violons barbares...<br />
DO.M.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Le Projet <strong>en</strong>nui, cie Cabinet de Curiosités<br />
Les 13 et 14 oct<br />
Chants sacrés <strong>en</strong> Méditerranée<br />
Le 16 oct<br />
Théâtre Le Rocher, La Garde<br />
04 94 08 99 34<br />
www.ville-lagarde.fr
42<br />
SAISONS<br />
En «rodage» de février à juin dernier, le<br />
Pôle Culturel de la Prov<strong>en</strong>ce Verte À la<br />
Croisée des Arts, géré par la ville de<br />
Saint-Maximin, affiche dans sa nouvelle<br />
saison pluridisciplinaire ses ambitions<br />
de polyval<strong>en</strong>ce : salles de spectacle et<br />
de cinéma, hall d’exposition, médiathèque,<br />
école de musique, théâtre et danse.<br />
Pour cette deuxième saison, 51 spectacles,<br />
dont 38 initiés par le Conseil<br />
général du Var. Celui-ci propose, outre<br />
son festival de la Croisée des Danses,<br />
un concert du trompettiste franco<br />
libanais Ibrahim Maalouf ou la chanteuse<br />
de fado Ana Moura, et d’autres<br />
spectacles programmés avec plusieurs<br />
part<strong>en</strong>aires varois, chacun apportant<br />
sa spécificité. Une politique culturelle<br />
de rassemblem<strong>en</strong>t qui offre une programmation<br />
éclectique de qualité pour<br />
tous les publics et souti<strong>en</strong>t, sinon la création,<br />
du moins la diffusion régionale..<br />
Avec le Théâtre Liberté, les têtes d’affiche<br />
pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dez-vous : Charles<br />
Berling, (dans Gould/M<strong>en</strong>uhin et <strong>en</strong><br />
solo dans Jeune Chanteur), Judith Magre,<br />
Jérôme Savary et Dominique<br />
Blanc dans La Locandiera de Goldoni.<br />
Danse, théâtre et musique avec la Scène<br />
nationale de Châteauvallon dont le<br />
Bourgeois G<strong>en</strong>tilhomme mis <strong>en</strong> scène<br />
par D<strong>en</strong>is Podalydès, le pianiste Yaron<br />
Hermann <strong>en</strong> quartet, Trois Soli<br />
dansés et du cirque avec Bach <strong>en</strong> Balles.<br />
LA VALETTE | SAINT-MAXIMIN | CANNES<br />
Croisem<strong>en</strong>t d’univers<br />
Olivier de B<strong>en</strong>oist © William Let<br />
Repérés par le pôle Jeune Public du<br />
Revest, l’accueil de neufs spectacles<br />
s’adressant aux scolaires : la fantaisie<br />
percussive et chorégraphique Echoa,<br />
Steve Waring, Mon Pinocchio revu par<br />
la Les Phosphènes, le spectacle Terres<br />
nommé aux Molières 2011, de la nouvelle<br />
magie avec Eti<strong>en</strong>ne Saglio et la<br />
féérique Blanche Neige.<br />
Quatre r<strong>en</strong>dez-vous musicaux sont prévus<br />
avec la scène départem<strong>en</strong>tale de<br />
musique actuelle Tandem : les Ogres<br />
de Barback, The Dodoz, Lilly Wood<br />
and The Pricket Kami. Quant à l’Office<br />
municipal de la culture maximinoise,<br />
il accueillera directem<strong>en</strong>t neuf<br />
spectacles de comédie et musique<br />
dont Le Clan des Veuves, le rondo<br />
V<strong>en</strong>eziano, un hommage à Edith Piaf,<br />
l’humoriste Olivier de B<strong>en</strong>oist et<br />
Natasha St Pier.<br />
DELPHINE MICHELANGELI<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Gould/M<strong>en</strong>uhin<br />
25 sept<br />
Le Bourgeois G<strong>en</strong>tilhomme<br />
6 oct<br />
Les Ogres de Barback<br />
11 oct<br />
Yaron Hermann Quartet<br />
12 oct<br />
Musique de début<br />
La Direction des Affaires culturelles de<br />
La Valette ne lésine pas sur la qualité<br />
des r<strong>en</strong>dez-vous qu’elle propose<br />
durant le premier trimestre. Comm<strong>en</strong>çons<br />
par le comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t, à savoir<br />
l’ouverture de la saison culturelle de la<br />
ville, à l’Espace culturel Albert Camus,<br />
avec des performances de la cie Att<strong>en</strong>tion<br />
fragile, et un concert de Oldelaf (le<br />
5 oct à partir de 19h30). Le programme<br />
du Théâtre Marélios sera ainsi <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />
dévoilé, mais vous pouvez d’ores<br />
et déjà ret<strong>en</strong>ir les 1 res dates : le musici<strong>en</strong><br />
Christian Vieuss<strong>en</strong>s adapte, <strong>en</strong> récit et<br />
musique, 4 textes de XV histoires de<br />
rugby de Patrick Espagnet dans un solo,<br />
Chandelle (le 19 oct) ; puis, dans le<br />
La Croisée des Arts<br />
Pôle culturel Prov<strong>en</strong>ce Verte,<br />
Saint-Maximin<br />
Saison 2012-2013<br />
04 94 86 18 90<br />
www.st-maximin.fr<br />
cadre du Festival international de musique<br />
d’écran, le groupe de rock NLF3<br />
et le guitariste expérim<strong>en</strong>tal finno-américain<br />
Erik Minkkin<strong>en</strong> mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> musique<br />
Le Golem de Paul Weg<strong>en</strong>er, film de<br />
1920 (le 2 nov) ; La Face cachée des<br />
sous-bois, groupe de jazz funk improvisera<br />
<strong>en</strong>tre transe et transmission<br />
populaire (le 30 nov), tandis que Tom<br />
Poisson, auteur-compositeur-interprète,<br />
prés<strong>en</strong>tera L’Homme qui rêvait d’être<br />
une girafe, conte musical sur la différ<strong>en</strong>ce<br />
et l’autisme (le 5 déc). DO.M.<br />
Théâtre Marélios, La Valette<br />
04 94 23 62 06<br />
www.lavalette83.fr<br />
Soufflées,<br />
les bougies !<br />
À Cannes la culture n’est pas<br />
synonyme de Festival, loin s’<strong>en</strong><br />
faut. Avec pas moins de cinq<br />
écoles supérieures artistiques<br />
(dont l’École régionale d’acteurs<br />
(ERAC), l’École supérieure de danse<br />
Rosetta Hightower (ESDCRH),<br />
l’Atelier d’Arketal, c<strong>en</strong>tre de formation<br />
des arts de la marionnette et<br />
le Conservatoire de musique et<br />
théâtre) la ville dispose d’un vivier<br />
de tal<strong>en</strong>ts dont elle aurait tort de<br />
se passer... Et de fait, la Direction<br />
des affaires culturelles propose<br />
un Made in Cannesà la program-<br />
mation exigeante, parsemée de<br />
collaborations avec ces jeunes<br />
artistes formés à Cannes et qui<br />
revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t chaque saison avec<br />
leur compagnie dans cette ville<br />
décidemm<strong>en</strong>t surpr<strong>en</strong>ante. Et<br />
cette année Made in cannes fête<br />
ses 10 ans...<br />
Et pour cet anniversaire particulier,<br />
la programmation, «inédite et<br />
surpr<strong>en</strong>ante», offre ses scènes<br />
aux «tal<strong>en</strong>ts émerg<strong>en</strong>ts ainsi qu’à<br />
des artistes dont la reconnaissance<br />
ne cesse de grandir». Pour<br />
la soirée d’ouverture le 13 oct, la<br />
fête est à la hauteur de l’événem<strong>en</strong>t<br />
: théâtre, danse, musique,<br />
cirque, art floral vont se succéder,<br />
ouvrant le bal d’une saison<br />
au cours de laquelle vous croiserez<br />
la danse hip hop d’Hervé Koubi<br />
(anci<strong>en</strong> élève de l’ESDCRH) avec<br />
Ce que le jour doit à la nuit, titre<br />
de Yasmina Kadra, celle d’Éric<br />
Oberdoff (même formation) sur<br />
l’univers d’Herman Melville et son<br />
Léviathan, ou <strong>en</strong>core celle du C<strong>en</strong>tre<br />
chorégraphique de Franche-<br />
Comté sur une chorégraphie de<br />
Joanne Leighton avec... des interprètes<br />
issus de l’ESDCRH. L‘ERAC<br />
est aussi bi<strong>en</strong> représ<strong>en</strong>tée, avec<br />
des comédi<strong>en</strong>s jouant Visites de<br />
Jon Fosse, mis <strong>en</strong> scène par<br />
Visites de Jon Fosse © X-D.R.<br />
Ce que le jour doit a la nuit, Herve Koubi © Ahmad Daghlas<br />
Frédéric Garbe (lui aussi anci<strong>en</strong><br />
élève), Tartuffe par la cie NIB mise<br />
<strong>en</strong> scène de Laur<strong>en</strong>t Delvert (lui<br />
aussi), mais aussi dans La Seconde<br />
surprise de l’amour, petit bijou<br />
mis <strong>en</strong> scène par Alexandra<br />
Tobelaim (et oui, elle aussi, et sa<br />
compagnie est basée à Cannes !),<br />
et Le Conte d’hiver de la cie Arketal<br />
dont, outre les comédi<strong>en</strong>s<br />
issus de la ERAC, particip<strong>en</strong>t des<br />
costumiers issus de la formation<br />
du lycée Les Coteaux, classe de<br />
Diplôme des métiers d’art.<br />
Enfin Made in Cannes croisera<br />
aussi la route du festival jeune<br />
public P’tits Cannes à You, programmé<br />
du 28 oct au 10 nov, avec<br />
notamm<strong>en</strong>t Hubert au miroir de<br />
Dominique Richard du collectif Râ.<br />
DOMINIQUE MARÇON<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Soirée d’ouverture<br />
Le 13 oct<br />
Show floral par le jeune ballet<br />
de l’ESDCRH<br />
le 14 oct<br />
Made in Cannes<br />
04 97 06 44 90<br />
www.madeincannes.com
Éclectique dans l’âme<br />
Fort de son ancrage régional<br />
de plus de 15 ans, le théâtre<br />
de Grasse acc<strong>en</strong>tue<br />
ses choix pluridisciplinaires<br />
Avec plus d’un tiers de sa saison consacré<br />
au jeune public, le théâtre s’adresse<br />
autant à ses compagnons de route<br />
qu’à leurs desc<strong>en</strong>dants. Là <strong>en</strong>core il<br />
privilégie la transversalité des styles et<br />
des écritures, s’offrant des incursions<br />
du côté des arts numériques (Système<br />
Castafiore ouvre le bal avec R<strong>en</strong>ée<br />
<strong>en</strong> botaniste dans les plans hyperboles,<br />
voyage aux confins de la mémoire) ; de<br />
l’interactivité (les itali<strong>en</strong>s TPO invit<strong>en</strong>t<br />
les <strong>en</strong>fants sur une scène s<strong>en</strong>sitive pour<br />
vivre La vie av<strong>en</strong>tureuse des moutons<br />
<strong>en</strong> Islande) ; des marionnettes (Arketal<br />
fusionne l’animé et l’inanimé dans Le<br />
conte d’hiver) ; du théâtre d’images <strong>en</strong><br />
papier (Quoi ? C’est quoi ?, s’interroge<br />
la Cie Clandestine experte dans le<br />
kamishibaï) ; de la musique (Didier Puntos<br />
adapte librem<strong>en</strong>t L’<strong>en</strong>fant et les<br />
sortilèges de Ravel, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />
le Festival d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce)… Du<br />
côté de la danse aussi, et du théâtre<br />
aussi…<br />
La saison tout public fait la part belle<br />
aux textes du répertoire et aux écritures<br />
contemporaines, têtes d’affiche<br />
et révélations mêlées. Dominique<br />
Blanc se faufile dans les mots de Carlo<br />
Goldoni face à André Marcon pour<br />
une Locandiera très att<strong>en</strong>due, la jeune<br />
Julie Bérès impose ses L<strong>en</strong>demains<br />
de fête avec la même maestria que<br />
Notre besoin de consolation, tandis que<br />
Jean-Louis Trintignant, fidèle à<br />
Grasse, exécute son dernier tour de<br />
piste <strong>en</strong> compagnie de Boris Vian, Jacques<br />
Prévert et Robert Desnos. La<br />
danse n’est pas <strong>en</strong> reste avec Pierre<br />
La quadrature du cercle<br />
Trois saisons ont suffi au Carré<br />
à Sainte-Maxime pour imposer<br />
sa marque de fabrique<br />
Au-delà d’une programmation pluridisciplinaire et<br />
d’un net p<strong>en</strong>chant pour les arts numériques, Le Carré,<br />
lieu de création et de diffusion, développe un vaste<br />
programme d’accompagnem<strong>en</strong>t du public. Celui qui,<br />
jusqu’alors, devait rejoindre Toulon, Draguignan ou<br />
Grasse pour assouvir sa soif d’arts vivants… Le Carré<br />
donc, multiplie les immersions <strong>en</strong> proposant des formes<br />
itinérantes (Le Carré dedans-dehors), accueille<br />
<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce la compagnie associée Artefact (son<br />
laboratoire de création est ouvert aux spectateurs et<br />
aux artistes invités), accroit le nombre de ses stages<br />
et ateliers pédagogiques comme celui de ses r<strong>en</strong>contres<br />
au bord du plateau (Nice to Meet you), et<br />
lance un programme d’accueil de classes <strong>en</strong> projets<br />
artistiques in situ (Le Carré immersif). Un élan<br />
supplém<strong>en</strong>taire vers le jeune public, déjà concerné<br />
par l’École du spectateur qui mêle actions culturelles,<br />
visite du théâtre et découverte des métiers du spectacle.<br />
Onze spectacles leur sont particulièrem<strong>en</strong>t<br />
destinés, du conte musical La mort marraine de<br />
Raoul Lay/Ensemble Télémaque au spectacle de<br />
théâtre et arts numériques La Belle et la Bête de<br />
Michel Lemieux et Victor Pilon, <strong>en</strong> passant par la<br />
création 2012 d’Artefact, Owa, quand le ciel s’ouvre et<br />
GRASSE | SAINTE-MAXIME SAISONS 43<br />
Rigal et son Micro aussi décoiffant que<br />
rock’n roll, Heddy Maalem et son<br />
dernier opus Éloge du puissant royaume<br />
annoncé comme «volcanique» !<br />
Le théâtre de Grasse demeure une<br />
maison ouverte, par <strong>en</strong>droits, aux<br />
artistes de la région tels Emilio Calcagno<br />
qui prés<strong>en</strong>te Peau d’âne, première<br />
adaptation chorégraphique pour 12<br />
danseurs du conte de Perrault, l’Ag<strong>en</strong>ce<br />
de voyages imaginaires de retour<br />
d’un périple <strong>en</strong> Espagne et au Maroc à<br />
le théâtre d’objets de Philippe G<strong>en</strong>ty, faiseur de La<br />
pelle du large.<br />
Tout public confondu, le théâtre se taille la part du<br />
lion : 12 propositions permett<strong>en</strong>t de «découvrir les<br />
écritures contemporaines» dans toute leur diversité,<br />
avec des focus sur Fabrice Murgia, Yoann Bourgeois<br />
et Dominique Paquet qui, le temps d’un échange,<br />
d’une lecture, éclaireront «les processus d’appropriation<br />
et de réécriture dramatiques». La danse n’est<br />
Le Bourgeois g<strong>en</strong>tilhomme © Pascal Victor<br />
Le conte d'hiver © Louis Fabries<br />
la recherche du Cid de Corneille, ou<br />
<strong>en</strong>core le Collectif PARC avec le solo<br />
l’angle mort et le quatuor Echoes.<br />
Deux événem<strong>en</strong>ts ponctueront ce<br />
parcours éclectique : Va jusqu’où tu<br />
pourras, nouvelle av<strong>en</strong>ture théâtrale de<br />
la Cie Dynamo théâtre qui, après<br />
Jusqu’à la mer et au-delà, mènera plusieurs<br />
projets main dans la main avec<br />
les habitants. Et les 3 e R<strong>en</strong>contres de<br />
musiques sacrées du monde dont<br />
le succès confirme «une vraie demande<br />
de recherche de s<strong>en</strong>s philosophique et<br />
de spiritualité dans notre société<br />
moderne dev<strong>en</strong>ue très matérialiste».<br />
M.G.-G.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
R<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> botaniste dans les plans<br />
hyperboles,<br />
Cie Système Castafiore<br />
Les 11, 12 et 13 oct<br />
Le conte d’hiver, Cie Arketal<br />
Le 19 oct<br />
L’ouest solitaire, Bruno Solo et<br />
Dominique Pinon<br />
Les 26 et 27 oct<br />
Théâtre de Grasse<br />
04 93 40 53 00<br />
www.theatredegrasse.com<br />
pas <strong>en</strong> reste qui fait le grand écart <strong>en</strong>tre le hip hop<br />
des R.A.F. Crew et Le lac des cygnes du Ballet<br />
national Tchaïkovski de Perm. Decouflé, Malandain,<br />
Alvin Ailey II, Eva Yerbu<strong>en</strong>a, Mourad<br />
Merzouki, Eva Luisa et Hervé Koubi parachèveront<br />
une saison qui aura démarré sous le signe du<br />
festif décalé avec Les Nuits singulières.<br />
M.G.-G.<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Les Nuits singulières du Carré<br />
Les 6 oct, 23 mars, 27 avril<br />
Exposition Arrêt sur images<br />
Trois saisons photographiées par Stéphane Baré<br />
À partir du 6 oct<br />
Panorama, Philippe Decouflé/Cie D.C.A<br />
Les 6 et 7 oct<br />
Le bourgeois g<strong>en</strong>tilhomme, avec D<strong>en</strong>is Podalydès<br />
Le 13 oct<br />
Jean-Jacques Milteau et les Palata Singers<br />
Le 20 oct<br />
Le Carré, Sainte-Maxime<br />
04 94 56 77 77<br />
www.carreleongaumont.com
44 SAISONS PAVILLON NOIR | BNM<br />
L’habitude du succès<br />
Au Pavillon Noir les saisons se succèd<strong>en</strong>t et se ressembl<strong>en</strong>t<br />
: tandis que dans les étages les danseurs<br />
répèt<strong>en</strong>t la salle ne désemplit pas… Entraîné par<br />
l’énergie créative d’Angelin Preljocaj et le succès<br />
de son Ballet, le C<strong>en</strong>tre Chorégraphique National vit<br />
une réussite insol<strong>en</strong>te, et ce n’est pas la saison<br />
2012/2013 qui le dém<strong>en</strong>tira : le programme, plus<br />
abondant que jamais, est construit sur un équilibre<br />
<strong>en</strong>tre les esthétiques, avec une large place faite aux<br />
chorégraphes français de toutes les générations<br />
(Olivier Dubois, Josette Baïz, Hervé Koubi, Emilio<br />
Calcagno, Pierre Rigal, Gallotta…), mais aussi<br />
aux chorégraphes sub-sahari<strong>en</strong>s si abs<strong>en</strong>ts de notre<br />
capitale culturelle, trop méditerrané<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s.<br />
Mais il y aura aussi des incursions <strong>en</strong> Israël, dans<br />
Sur tous les fronts<br />
La saison du Ballet National de Marseille<br />
s’annonce trépidante ! De retour<br />
d’une tournée au Brésil et juste avant<br />
de repartir au Maroc, les danseurs<br />
auront tout juste le temps de nous offrir<br />
un programme mixte du 20 au 22<br />
sept : un duo de Gabor Halàsz, un trio<br />
de Yasuyuki Endo ainsi que la dernière<br />
création d’Emanuel Gat, pour<br />
dix danseurs du BNM.<br />
Après cela c’est à l’Opéra de Marseille<br />
qu’on les retrouvera, avec une création<br />
att<strong>en</strong>due d’Emio Greco, et la première<br />
mise <strong>en</strong> scène lyrique de Frédéric<br />
Flamand. Son Orphée et Eurydice de<br />
Gluck est de toute beauté : la pièce,<br />
créée cet été à l’opéra de Saint-Eti<strong>en</strong>ne,<br />
instaure un rapport aussi intellig<strong>en</strong>t<br />
qu’inatt<strong>en</strong>du <strong>en</strong>tre la musique, sublime<br />
mais statique, la danse, qui l’illustre par<br />
des analogies intellig<strong>en</strong>tes et stupéfiantes,<br />
et la scénographie stupéfiante<br />
l’Espagne flam<strong>en</strong>ca, vers la Belgique de Peeping<br />
Tom, et vers le hip hop, plus prés<strong>en</strong>t cette année<br />
après le passage de Preljocaj à Suresnes.<br />
Quant au Ballet, on aura le plaisir de le voir souv<strong>en</strong>t !<br />
Partout ! Il sera dans ses murs avec la création de<br />
Ce que j’appelle oubli, qu’Angelin Preljocaj va créer<br />
à la Bi<strong>en</strong>nale de Lyon du 15 au 21 septembre à partir<br />
du roman de Laur<strong>en</strong>t Mauvignier. La pièce pour 5<br />
danseurs hommes et un comédi<strong>en</strong>, autour du fait<br />
divers qui avait <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré le livre, sera au Pavillon pour<br />
7 représ<strong>en</strong>tations qui ouvriront l’année capitale <strong>en</strong><br />
janvier. Avant cela on le verra à la Criée, avec la reprise<br />
de deux pièces majeures écrites sur la musique<br />
de K. H. Stockhaus<strong>en</strong>, Helikopter et Eldorado, <strong>en</strong><br />
novembre. Au printemps on le retrouvera au Grand<br />
de Hans op de Beeck. Un événem<strong>en</strong>t<br />
donc, même si une bande à Marseille<br />
(oui oui, à l’opéra) remplacera l’orches-<br />
Organizing demons d'Emanuel Gat © Jean Barak<br />
Helikopter © Jean-Claude Carbonne<br />
tre, laissant bi<strong>en</strong> seuls les solistes et<br />
les danseurs. Mais une version avec le<br />
chœur et l’orchestre de l’opéra est<br />
Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce, qui pour sa saison 2013 lui a<br />
demandé de repr<strong>en</strong>dre son Sacre du Printemps<br />
historique et Royaume Uni, sa création 2012 pour 4<br />
danseuses hip hop, reprise ici par 4 danseuses du<br />
Ballet.<br />
Et puis, à nouveau au GTP (<strong>en</strong> avril) et à la Criée (<strong>en</strong><br />
juillet), la création de sa grande pièce féérique à<br />
laquelle il travaille déjà : les Mille et une nuits, son ori<strong>en</strong>t,<br />
ses voyages et son érotisme, le font rêver depuis<br />
toujours…<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Pavillon Noir, Aix<br />
0811 020 111<br />
www.preljocaj.org<br />
prévue <strong>en</strong> 2013 pour l’Année Capitale.<br />
Dans la région durant ce trimestre on<br />
reverra Orphée et Eurydice à Fréjus,<br />
des créations des danseurs au Musée<br />
d’Art de Toulon, Métamorphosesà l’espace<br />
Nova de Velaux, un autre programme<br />
mixte <strong>en</strong> novembre au BNM, mais<br />
aussi, à la Criée la reprise de Titanic<br />
que Frédéric Flamand créa avant son<br />
arrivée à Marseille.<br />
Quant à 2013… le Ballet sera partout,<br />
et Frédéric Flamand dirigera à nouveau<br />
la Bi<strong>en</strong>nale de danse de Cannes, après<br />
son beau succès de 2011.<br />
Décidém<strong>en</strong>t, la saison sera danse !<br />
A.F.<br />
Ballet National de Marseille<br />
04 91 327 327<br />
www.ballet-de-marseille.com<br />
Ce que j'appelle oubli © Jean-Claude Carbonne
La belle année<br />
Le ballet de Jean-Charles Gil, installé<br />
dorénavant à Allauch dans un très beau<br />
lieu rénové de répétitions ouvertes,<br />
d’ateliers et de r<strong>en</strong>contres, s’apprête à<br />
vivre une saison chargée… qui pour une<br />
fois se déroulera pour l’ess<strong>en</strong>tiel dans<br />
la région ! Ainsi on pourra voir le Ballet<br />
d’Europe à l’Opéra de Marseille, au<br />
Palais des princes d’Orange, au Silo, au<br />
Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce à Aix… sans<br />
pour cela que la compagnie abandonne<br />
les lieux plus modestes qui la suiv<strong>en</strong>t<br />
tous les ans.<br />
Au programme des pièces de Jean-<br />
Charles Gil qui poursuit et affine une<br />
recherche chorégraphique singulière.<br />
Dans le programme donné à l’Opéra le<br />
9 nov, outre Folavi, pièce <strong>en</strong>trainée par<br />
les musiques de Vivaldi et Schubert in<br />
love, plus douloureuse et profonde, le<br />
Ballet créera T<strong>en</strong>dres complicités, esquissé<br />
cet été au Théâtre de Verdure<br />
d’Allauch, le 31 juillet, avec comme chaque<br />
année un théâtre plein et <strong>en</strong>thousiaste.<br />
Le chorégraphe y poursuit visiblem<strong>en</strong>t<br />
sa quête de la ligne pure et du travail des<br />
couples, avec quelques jeunes nouveaux,<br />
et Flor<strong>en</strong>cia Gonzalez et Natacha<br />
Franck au sommet de leur art. Belles,<br />
accomplies, techniquem<strong>en</strong>t parfaites,<br />
et si humaines.<br />
Puis, <strong>en</strong> février et mars, la création publique<br />
de H2O-Mémoires du Rhône au<br />
Silo et au GTP : cette pièce double, magistrale,<br />
conçue avec des breakers<br />
marocains, parle du rapprochem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>tre les corps divers, <strong>en</strong>tre les rives<br />
méditerrané<strong>en</strong>nes, <strong>en</strong>tre la mémoire et<br />
le prés<strong>en</strong>t, la lég<strong>en</strong>de et le réel, le vif et<br />
les statues… Comme seule la danse<br />
sait le faire !<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Ballet d’Europe<br />
04 96 13 01 12<br />
www.balletdeurope.org<br />
20 ans !<br />
Les ag<strong>en</strong>das du groupe et de la compagnie Gr<strong>en</strong>ade ne désempliss<strong>en</strong>t pas depuis<br />
plusieurs années… mais cette fois on aura souv<strong>en</strong>t l’occasion de les voir dans la<br />
région : Gr<strong>en</strong>ade, les 20 ans, compilation de pièces de grands chorégraphes (Preljocaj,<br />
Kelem<strong>en</strong>is, Gallotta, Decouflé, Abou Lagraa, Jerôme Bel) interprétées<br />
par les <strong>en</strong>fants du Groupe Gr<strong>en</strong>ade, sera au Gyptis (voir p 22) les 19 et 20 oct, puis<br />
à Briançon et à Fos <strong>en</strong> avril. Et Josette Baïz avec sa compagnie professionnelle<br />
créera Grand hôtel <strong>en</strong> novembre au Pavillon noir. Elle souhaite affermir sa «recherche<br />
autour du rebond et de la légèreté».<br />
A.F.<br />
Gr<strong>en</strong>ade<br />
04 42 96 37 56<br />
www.josette-baiz.com<br />
BALLET D’EUROPE | CIE GRENADE | KLAP<br />
Schubert in love © JC Sanchez<br />
Un magnifique bâtim<strong>en</strong>t accueille désormais<br />
les initiatives accueillantes de<br />
Michel Kelem<strong>en</strong>is, chorégraphe qui<br />
sait partager et sout<strong>en</strong>ir dans la mesure<br />
de ses -faibles- moy<strong>en</strong>s financiers,<br />
toutes les esthétiques de la danse. Les<br />
Questions de danse qu’il pose depuis<br />
chaque année, durant le festival de<br />
Marseille d’abord puis avec dansem<br />
<strong>en</strong>suite, auront désormais libre cours<br />
chez lui… dans les deux salles parfaites<br />
pour les accueillir. Ainsi, du 24 oct au<br />
10 nov 41 artistes vi<strong>en</strong>dront prés<strong>en</strong>ter<br />
leurs projets <strong>en</strong> gestation ou leurs œuvres<br />
achevées. Soit 17 spectacles <strong>en</strong> 9<br />
soirées, avec <strong>en</strong>tre autres Hervé Robbe,<br />
Sylvain Groud, Rita Cioffi, Eric<br />
Oberdorff et Balkis Moutashar.<br />
Avant et après ces questions la vie<br />
continuera, avec prés<strong>en</strong>tations publiques,<br />
avant-premières, ateliers, cours,<br />
stage, expositions… Ainsi Actoral (voir<br />
p65) et Massalia (voir p22) sauront y<br />
trouver refuge et, tandis que la Compagnie<br />
Kelem<strong>en</strong>is y repr<strong>en</strong>dra H<strong>en</strong>riette<br />
SAISONS45<br />
Klap, les questions<br />
Tête a têtes de Maria Clara Villa Lobos © Charlotte Sampermans<br />
et Matisse avant de partir <strong>en</strong> tournée.<br />
On la retrouvera <strong>en</strong>suite au BNM avec<br />
Le Sixième pas, puis dans les échappées<br />
du Théâtre Durance (voir p38)<br />
avec My Way. KLAP sans fin !<br />
A.F.<br />
Scènes de danse<br />
Expo du 18 sept au 19 oct<br />
Photographies de Didier Philispart<br />
H<strong>en</strong>riette et Matisse<br />
Le 18 sept à 14h30 et 19h<br />
Répétitions publiques<br />
à partir de 5 ans<br />
B&W’S traversée<br />
Le 19 sept à 20h30<br />
Avant-première<br />
Cie CUBe, Christian Ubl<br />
Cie DOOSA JUU<br />
Le 24 sept 19h<br />
Y<strong>en</strong>di Nammour (Marseille)<br />
actoral<br />
Les 28 et 29 sept<br />
Charles P<strong>en</strong>nequin, Vinc<strong>en</strong>t<br />
Thomasset, Robert Cantarella,<br />
Mette Ingvarts<strong>en</strong>, Mathilde<br />
Monnier, Loïc Touzé, Tanguy Viel<br />
Cie Dodescad<strong>en</strong><br />
Le 4 oct 19h<br />
Jeremy Demesmaeker et<br />
Laur<strong>en</strong>ce Maillot<br />
Têtes à têtes Théâtre Massalia<br />
Les 10 et 11 oct<br />
Maria Clara Villa Lobos<br />
à partir de 3 ans<br />
Le Klap<br />
04 96 11 11 20<br />
www.kelem<strong>en</strong>is.fr
46 SAISONS AJMI | LE SILO | LE MOULIN<br />
Et le Jazz Bordel !<br />
Le meilleur moy<strong>en</strong> d’écouter du jazz,<br />
c’est d’<strong>en</strong> voir !<br />
Deux leitmotiv au pouvoir de persuasion évid<strong>en</strong>t, assénés<br />
par l’équipe de l’AJMI ! Cette structure associative avignonnaise<br />
milite pour le développem<strong>en</strong>t du Jazz et des Musiques<br />
Improvisées. Son action s’ét<strong>en</strong>d dans les espaces sociaux,<br />
et éducatifs, mais aussi dans les <strong>en</strong>treprises, au travers<br />
égalem<strong>en</strong>t de son propre label musical : AJMIseries. L’AJMI<br />
propose égalem<strong>en</strong>t des formations pour amateurs et professionnels.<br />
Labellisée Scène de Musique Actuelle (SMAC,<br />
voir p 13) et Scène de Jazz et de Musiques Improvisées,<br />
l’AJMI organise des concerts à La Manut<strong>en</strong>tion durant toute<br />
l’année et des festivals tels Jazz à La Tour, Jazz à St Rémy....<br />
Jean-Paul Ricard, membre fondateur hyperactif de la structure,<br />
a laissé le témoin cette année à son nouveau directeur<br />
artistique Pierre Villeret, mais propose toujours des confér<strong>en</strong>ces<br />
régulières sur l’histoire du Jazz. Connectée avec<br />
l’AFIJMA, Jazz Migrations, Les Allumés du Jazz… l’AJMI est<br />
une ruche !<br />
DAN WARZY<br />
04 90 86 08 61<br />
www.jazzalajmi.com<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Quatre soirées Apéro-Jazz,<br />
proposées dans la Cour des Doms,<br />
permettront de découvrir le programme<br />
d’automne de l’AJMI,<br />
avec le Trio de Pascal Mohy<br />
du 16 au 19 sept<br />
Une réunion d’information sur<br />
les formations, ateliers jazz vocal,<br />
chorale, pratique collective,<br />
et master classes, a lieu le 12 sept<br />
La Jam-session #1 aura lieu<br />
le 18 oct <strong>en</strong> collaboration avec<br />
le Conservatoire du Grand Avignon.<br />
Master classe avec le batteur<br />
Jim Black et concert <strong>en</strong> soirée<br />
le 20 oct du trio de Carlos Bica Azul.<br />
Pascal Mohy Trio © Jos Knaep<strong>en</strong><br />
Le Silo © X-D.R.<br />
L’an II du Silo<br />
La programmation du Silo n’est pas le<br />
fruit d’une démarche culturelle, mais<br />
se fait au gré des options et confirmations<br />
des producteurs. L’anci<strong>en</strong> silo à<br />
grain, classé au Patrimoine Mondial<br />
Industriel de l’Unesco, est un lieu de<br />
diffusion dont la ville s’<strong>en</strong>orgueillit,<br />
mais dont elle a dû déléguer, faute d’arg<strong>en</strong>t,<br />
le «service public». Ent<strong>en</strong>dez que<br />
le lieu est géré par une société privée<br />
qui, et cela est naturel, cherche à faire<br />
du bénéfice, donc des <strong>en</strong>trées, et n’a<br />
pas d’ambition proprem<strong>en</strong>t culturelle :<br />
cela explique le grand écart constaté<br />
<strong>en</strong>tre les disciplines et les artistes ret<strong>en</strong>us.<br />
De grands noms du jazz (Herbie<br />
Hancock, Mélody Gardot, Marcus<br />
Miller...), de l’opéra (Wagner, Brahms),<br />
quelques ballets classiques (Le lac des<br />
cygnes et Casse-noisette), et une chorégraphie<br />
de Maurice Béjartcôtoieront<br />
ainsi cette année une variété nostalgique<br />
de vieilles stars du divertissem<strong>en</strong>t :<br />
Serge Lama, Christophe, Laur<strong>en</strong>t<br />
Voulzy...<br />
L’adaptation du best-seller pour les<br />
couples clivés Les hommes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de<br />
Ça mouline <strong>en</strong>fin !<br />
Fermé longtemps pour travaux, le Moulin<br />
rouvrira ses portes à la fin du mois<br />
de septembre. La salle mythique -anci<strong>en</strong><br />
cinéma de quartier dev<strong>en</strong>u lieu<br />
d’accueil de concerts <strong>en</strong>fumés <strong>en</strong><br />
1989- a fait peau neuve : une capacité<br />
d’accueil de 300 personnes supplém<strong>en</strong>taires,<br />
portant la jauge à 1 500 places,<br />
et une mezzanine pour les événem<strong>en</strong>ts<br />
plus intimistes. Son statut de SMAC<br />
(Scène de Musiques Actuelles, voir p13)<br />
lui donne une responsabilité <strong>en</strong> termes<br />
de diffusion et d’action culturelle. À voir<br />
son programme pour l’automne, qui fait<br />
Mars, les femmes de Vénus se jouera à<br />
Marseille le 28 mars, et les romantiques<br />
invétérés pourront se réchauffer<br />
le 31 janvier au concert de Frank Michaël.<br />
Le prix de la vulgarité sera, sauf<br />
surprise, décerné à Jean-Marie Bigard,<br />
à moins que B<strong>en</strong>jamin Biolay ne fasse<br />
un effort surhumain pour perdre sa<br />
classe naturelle le 19 avril.<br />
Quant aux membres du public trop<br />
jeunes et n’ayant pas eu l’heur de connaître<br />
l’âge d’or des sixties, ils pourront<br />
se rattraper avec les Rabeats, quatre<br />
garçons dans le v<strong>en</strong>t «avec <strong>en</strong> toile de<br />
fond un light show polychrome du plus<br />
bel effet psychédélique».<br />
Que dire ? Qu’il serait illusoire et vain<br />
d’att<strong>en</strong>dre une mission de service public<br />
d’une société privée ? Certes.<br />
Qu’on aimerait vraim<strong>en</strong>t qu’elle puisse<br />
remplir la salle sans tomber aussi bas ?<br />
Sûrem<strong>en</strong>t. Patti Smith l’a fait l’an<br />
d<strong>en</strong>ier, avec classe, mais si le public<br />
prêt à payer 50 euros la place préfère<br />
aller voir Bigard que du Musset qui<br />
peut-on incriminer ?<br />
GAËLLE CLOAREC<br />
place à des artistes chevronnés v<strong>en</strong>us<br />
d’ailleurs comme à des productions locales<br />
de qualité (voir ag<strong>en</strong>da p59), on<br />
peut s’att<strong>en</strong>dre à des retrouvailles chaleureuses<br />
<strong>en</strong>tre le public marseillais et<br />
son Moulin !<br />
À noter <strong>en</strong> particulier un concert d’IAM,<br />
quelques jours avant la sortie de leur<br />
nouvel album <strong>en</strong> collaboration avec le<br />
lég<strong>en</strong>daire Ennio Morricone. G.C<br />
Le Moulin<br />
04 91 06 33 94<br />
www.lemoulin.org
48 SAISONS OPÉRA DE MARSEILLE<br />
On y est, au seuil de 2013 ! Et l’opéra a mis le paquet pour l’année Capitale !<br />
La belle saison !<br />
Maurice Xiberras, fort des succès de la saison<br />
passée (Le Cid avec Alagna plébiscité par les<br />
téléspectateurs de la chaîne Mezzo, Thomas Leleu<br />
tubiste de l’Orchestre Philharmonique et sa<br />
Victoire de la Musique, la recréation de La Chartreuse<br />
de Parme de Sauguet…) a préparé le théâtre<br />
municipal à cette échéance <strong>en</strong> nommant, <strong>en</strong> particulier,<br />
un Directeur musical de r<strong>en</strong>om (Lawr<strong>en</strong>ce<br />
Foster) ainsi qu’un Premier chef invité prestigieux<br />
(Fabrizio Maria Carminati) à la tête d’un orchestre<br />
que quelques grincheux dénigr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core sans l’avoir<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du.<br />
On s’est réhabitué, depuis quelques années, à <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<br />
de grandes voix Place Reyer, divas starisées parfois,<br />
et dev<strong>en</strong>ue rares… Elles vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t et revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />
aujourd’hui : Roberto Alagna, Béatrice Uria-Monzon,<br />
Mariella Devia, Kate Aldrich, Daniela Dessi,<br />
Vladimir Galouzine, Inva Mula, Natalie Dessay…<br />
sont désormais des familiers du plateau.<br />
8 opéras et 14 concerts !<br />
La municipalité, qui finance presque seule son Théâtre<br />
lyrique, a mis la main au portefeuille pour offrir<br />
une saison exceptionnelle. On retrouve des classiques<br />
comme Carm<strong>en</strong> de Bizet, L’Itali<strong>en</strong>ne à Alger de<br />
Rossini, Otello de Verdi, afin de permettre à tous,<br />
mélomanes ou profanes, de se joindre à la fête et<br />
ress<strong>en</strong>tir l’émotion irremplaçable d’un spectacle<br />
unique, vivant et vibrant.<br />
À ce musée sonore s’ajout<strong>en</strong>t l’un des derniers Mozart<br />
(La Clém<strong>en</strong>ce de Titus), l’expressionniste Elektra<br />
de Richard Strauss et le belcanto du cornéli<strong>en</strong> Poliuto<br />
de Donizetti. On redécouvre aussi de grands ouvrages<br />
<strong>en</strong> français, plus rares, chefs-d’œuvre romantiques<br />
de la verve historique signés Mass<strong>en</strong>et pour Cléopâtre<br />
ou Berlioz avec Les Troy<strong>en</strong>s. Dans ce dernier<br />
opéra-fleuve, narrant la quête d’Enée et son amour<br />
pour la Reine Didon, on retrouve le couple Alagna/<br />
Dans l’opéra le plus joué au monde,<br />
Carm<strong>en</strong> chante «l’amour est <strong>en</strong>fant de<br />
Bohème». Pour la production qui<br />
ouvre la saison lyrique de l’Opéra,<br />
Marseille invite son «<strong>en</strong>fant du<br />
pays», un ténor verdi<strong>en</strong> parmi les<br />
meilleurs actuels, excellant dans le<br />
chant français où il n’a guère de<br />
rivaux.<br />
Luca Lombardo balade partout sa<br />
silhouette d’éternel jeune homme et<br />
son «lirico» volontiers «spinto» sur<br />
toutes les scènes du monde,<br />
depuis plus de 20 ans : à<br />
l’Opéra Bastille<br />
comme à Vi<strong>en</strong>ne,<br />
Glyndebourne, La<br />
Scala, G<strong>en</strong>ève… Il<br />
vi<strong>en</strong>t d’interpréter<br />
Uria-Monzon qui fit le succès du Cid. Notons aussi<br />
le retour à Marseille d’un grand ténor qui, jusqu’alors,<br />
triomphait partout… sauf dans sa ville natale : Luca<br />
Lombardo (voir ci-dessous). Si l’on att<strong>en</strong>d à nouveau<br />
(après son triomphe dans Roberto Devereux de<br />
Donizetti l’an dernier) Daniela Dessi, l’une des grandes<br />
belcantistes <strong>en</strong>core <strong>en</strong> activité, le plus beau<br />
plateau annoncé se trouve chez le shakespeari<strong>en</strong><br />
Otello avec Vladimir Galouzine dans le rôle-titre,<br />
Inva Mula pour Desdemona et S<strong>en</strong>g-Hyoun Ko<br />
dans Iago.<br />
En concerts et récitals, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d les sopranos<br />
Natalie Dessay (elle chante Michel Legrand qui<br />
Retour de l’<strong>en</strong>fant prodigue<br />
Carm<strong>en</strong> © Patrice Nin<br />
Don José à la F<strong>en</strong>ice, <strong>en</strong> juin dernier, dans<br />
une mise <strong>en</strong> scène véniti<strong>en</strong>ne sulfureuse…<br />
On l’ignorait depuis longtemps sur la<br />
Canebière (il est né et vit à Marseille<br />
!). Pour réparer cet aveuglem<strong>en</strong>t<br />
navrant, la direction de l’Opéra municipal<br />
avait, dernièrem<strong>en</strong>t, fait appel<br />
à lui pour Cavaleria rusticana ou le<br />
concert d’ouverture du Silo (il doublait<br />
aussi, <strong>en</strong> coulisse, Alagna<br />
dans Le Cid).<br />
Luca Lombardo © Gilles Swierc<br />
l’accompagne au piano) et Mariella Devia, les<br />
pianistes David Kadouch, Abdel Rahman et Bacha,<br />
Igor Tchetuev, Thomas Leleu au tuba, le<br />
violon de Laur<strong>en</strong>t Korcia ou Kristi Gjezi… On y<br />
célèbre Jean Françaix et Debussy pour clore leur<br />
anniversaire <strong>en</strong> 2012, au format symphonique ou<br />
chambriste, et l’on découvre, comme chaque saison,<br />
les voix nouvelles du CNIPAL.<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
Opéra de Marseille<br />
04 91 <strong>55</strong> 11 10<br />
http://opera.marseille.fr<br />
On l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d <strong>en</strong>fin dans le personnage du brigadier<br />
déchu, brisé par sa passion pour Carm<strong>en</strong>, un rôle à<br />
sa mesure, complexe, puissant et profondém<strong>en</strong>t<br />
émouvant, dans une mise <strong>en</strong> scène de Nicolas Joël,<br />
patron de l’Opéra de Paris, et sous la direction subtile<br />
de Nader Abbassi. Il donne la réplique à une «zingarella»<br />
de luxe <strong>en</strong> la personne de Giuseppina Spunti<br />
ainsi qu’au Toréador du Québécois Jean-François<br />
Lapointe.<br />
On retrouvera, <strong>en</strong> juin 2013 à Marseille, Luca<br />
Lombardo dans le rôle de Spakos (Cléopâtre de<br />
Mass<strong>en</strong>et).<br />
J.F<br />
Carm<strong>en</strong><br />
Du 4 au 14 oct (5 représ<strong>en</strong>tations)<br />
www.luca-lombardo.fr
Un siècle et demi<br />
À Toulon, pour le 150 e anniversaire de<br />
son Opéra (inauguré <strong>en</strong> 1862),<br />
Claude-H<strong>en</strong>ri Bonnet et son équipe<br />
édifi<strong>en</strong>t leur programmation sur la base<br />
de piliers du répertoire.<br />
Quatre opéras parmi les plus populaires<br />
sont à l’affiche ! De ceux dont<br />
chacun a <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du parler, sans toujours<br />
les avoir vus ; certaines de leurs pages<br />
figur<strong>en</strong>t parmi les airs que l’on fredonne,<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dus dans quelques jingles,<br />
partitions vampirisées par la pub ou le<br />
cinéma : Carm<strong>en</strong> et son «Amour, <strong>en</strong>fant<br />
de Bohème», Madama Butterfly<br />
chantant l’espoir illusoire d’«Un bel di<br />
vedremo…», Aïda et son défilé de «trompettes»<br />
pharaoniques, les vocalises<br />
hystériques de la Reine de la nuit dans<br />
La Flûte <strong>en</strong>chantée… Avec Bizet, Puccini,<br />
Verdi et Mozart, l’institution varoise<br />
joue la carte d’un service public pour<br />
tous, s’appuie sur quatre atouts lyriques<br />
qui devrai<strong>en</strong>t faire le plein.<br />
Autour de ces quatre colonnes s’articul<strong>en</strong>t<br />
une opérette, un ballet, une<br />
comédie musicale… et un chef-<br />
d’œuvre du XX e siècle !<br />
La Botte Secrète est un opéra-bouffe<br />
oublié de Claude Terrasse composé sur<br />
un livret de Franc-Nohain. La compagnie<br />
Les Brigands, dont les idées<br />
fantaisistes tiss<strong>en</strong>t un succès mérité<br />
depuis longtemps, exhume ce bijou de<br />
1904, agrém<strong>en</strong>té d’une «Revue légère»<br />
conçue au rythme d’airs d’Off<strong>en</strong>bach,<br />
Yvain, Christiné…<br />
Mikis Theodorakis fait danser le Ballet<br />
En sol ou <strong>en</strong> fa, dans la Cité des Papes,<br />
Raymond Duffaut file des origines de<br />
l’opéra, l’Orfeo de Monteverdi (1607),<br />
au XX e siècle désormais classique de<br />
J<strong>en</strong>ufa (Janacek-1904), Wozzeck (Berg-<br />
1925) et un triptyque écrit par le<br />
tandem Poul<strong>en</strong>c-Cocteau <strong>en</strong>tre 1940<br />
et 1961 : La voix humaine, La dame de<br />
Monte-Carlo et la rareté Lis ton journal.<br />
Sur trois siècles s’intercalant <strong>en</strong>tre ces<br />
bornes, on innove peu <strong>en</strong> Avignon,<br />
mais la qualité des plateaux vocaux<br />
(Todorovitch, Deshayes, d’Oustrac,<br />
Ciofi, Laconi, Courjal…) comp<strong>en</strong>se la<br />
frustration que pourrait ress<strong>en</strong>tir un<br />
esprit curieux désirant sortir des s<strong>en</strong>tiers<br />
(re)battus. Car avec La Traviata<br />
(Verdi), Le Barbier de Séville (Rossini),<br />
La Veuve Joyeuse (Lehar) et Roméo et<br />
Juliette (Gounod), ce dernier ne risque<br />
pas de se perdre… si l’on excepte une<br />
comédie musicale méconnue signée<br />
André Messager / Sacha Guitry :<br />
L’amour masqué et son parfum<br />
Années-Folles.<br />
N. Manfrino © Fabi<strong>en</strong> Bardelli<br />
de l’Opéra au fil d’un argum<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>u<br />
célèbre depuis l’interprétation<br />
d’Anthony Quinn au cinéma : Zorba le<br />
Grec.<br />
Le roi du «Musical» américain, Steph<strong>en</strong><br />
Sondheim, est à l’honneur au pied du<br />
Faron avec Follies, un modèle du g<strong>en</strong>re<br />
créé <strong>en</strong> 1971 à New York. Gageons<br />
<strong>en</strong>fin que ceux qui découvriront Dialo-<br />
Clefs avignonnaises<br />
En concerts, <strong>en</strong> compagnie de l’OLRAP,<br />
on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d les pianistes Adam Laloum,<br />
Nicholas Angelich, Kathia<br />
Buniatishvili, Jean-François Heisser,<br />
le violoncelliste Kyung-Ok Park, les<br />
sopranos Véronique G<strong>en</strong>s, Chantal<br />
Perraud, David Grimal au violon et la<br />
chanteuse sénégalaise vivant au Cap-<br />
Vert : Mariana Ramos.<br />
Le Quatuor Prazak, Bruno & Paolo<br />
Rigutto (père & fils à quatre mains),<br />
Xavier de Maistre à la harpe, les<br />
trilles diaboliques du violoniste Nemanja<br />
Radulovic assur<strong>en</strong>t le volet<br />
chambriste d’une affiche qui s’agrém<strong>en</strong>te<br />
habituellem<strong>en</strong>t des récitals<br />
lyriques du CNIPAL.<br />
J.F.<br />
Opéra-Théâtre d’Avignon<br />
http://www.operatheatredavignon.fr/<br />
04 90 82 81 40<br />
http://www.orchestre-avignon.com/<br />
04 90 85 22 39<br />
OPÉRA DE TOULON | OPÉRA D’AVIGNON<br />
Quatuor Prazak © Guy Vivi<strong>en</strong><br />
gues des Carmélites (1957), sommet<br />
lyrique signé Bernanos et Poul<strong>en</strong>c,<br />
garderont une trace fascinante de sa<br />
valeur poétique, de son int<strong>en</strong>sité<br />
dramatique et spirituelle. La formidable<br />
soprano Ermonela Jaho incarne la<br />
jeune Blanche de la Force sacrifiée au<br />
billot de la Terreur révolutionnaire.<br />
La saison de concerts symphoniques<br />
SAISONS 49<br />
s’étoffe avec des solistes de choix dans<br />
de grands concertos : les pianistes<br />
Cédric Tiberghi<strong>en</strong>, Bertrand Chamayou,<br />
Anne Queffélec, les violonistes<br />
Alina Pogostkina, Valeriy Sokolov<br />
et Jérôme Pernoo au violoncelle. L’orchestre<br />
maison accompagne aussi des<br />
films muets de Chaplin, quand on retrouve<br />
les traditionnels «Salons»<br />
baroques, des récitals de musique de<br />
chambre et les jeunes chanteurs du<br />
CNIPAL.<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
À v<strong>en</strong>ir<br />
Le Concert-anniversaire de<br />
l’inauguration de l’Opéra ouvre<br />
la saison dès la mi-septembre.<br />
La soprano Nathalie Manfrino<br />
donne un récital lyrique. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />
de grands classiques <strong>en</strong> compagnie<br />
de l’Orchestre Symphonique et du<br />
Chœur de l’Opéra de Toulon :<br />
des airs, des Ouvertures symphoniques<br />
ou pages chorales issues de<br />
Carm<strong>en</strong> de Bizet, Manon de Mass<strong>en</strong>et,<br />
Mireille ou Faust de Gounod,<br />
Le Trouvère ou La Traviata de Verdi,<br />
Norma de Bellini… mais aussi quelques<br />
«raretés» à découvrir comme<br />
La Princesse Jaune de Saint-Saëns.<br />
Le 15 sept<br />
Opéra de Toulon<br />
04 94 92 70 78<br />
http://www.operadetoulon.fr<br />
un gratuit qui se lit... aussi sur internet !
50<br />
SAISONS<br />
CITÉ MUSIQUE | SMCM | TÉLÉMAQUE | GMEM | MUSICATREIZE | ODÉON<br />
Multidim<strong>en</strong>sionnel<br />
Après l’av<strong>en</strong>ture unique, concert à Marseille du premier <strong>en</strong>semble europé<strong>en</strong> de<br />
musique contemporaine, spécifiquem<strong>en</strong>t adapté aux répertoires d’aujourd’hui<br />
(European Contemporay Orchestra, ou ECO, un reportage est à visionner <strong>en</strong><br />
ligne sur le site www.ecosound.eu) et son retour du Gaudeamus Muziek Week<br />
aux Pays-Bas, et tandis que la construction du Pôle Instrum<strong>en</strong>tal Contemporain<br />
s’accélère à l’Estaque, l’Ensemble Télémaque retrouve le rythme de tournées<br />
qui raviss<strong>en</strong>t petits et grands.<br />
C’est avec La Mort Marraine, production créée <strong>en</strong> 2008 et dont le succès ne se<br />
dém<strong>en</strong>t pas, que dès 8 ans on découvre le conte des Frères Grimm mis <strong>en</strong><br />
musique par Raoul Lay. Poétique et puissante, la texture sonore aux harmonies<br />
inquiétantes, t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t dissonantes, accompagne la comédi<strong>en</strong>ne Julie Cordier<br />
dans un étrange récit aux nombreux degrés de lecture.<br />
J.F.<br />
Le 21 sept à 19h<br />
C<strong>en</strong>tre de Développem<strong>en</strong>t Municipal et Culturel, V<strong>en</strong>elles<br />
Le 25 oct à 9h30 et 14h30<br />
Le Carré, Saint Maxime<br />
04 42 99 12 11<br />
www.<strong>en</strong>semble-telemaque.com<br />
La Mort Marraine<br />
Livre/CD aux éditions Billaudot<br />
www.billaudot.com<br />
La Mort marraine © Agnès Mellon<br />
La Cité a 20 ans<br />
À la Cité de la Musique, <strong>en</strong> dehors d’une action pédagogique<br />
appréciée depuis longtemps par les Marseillais, on découvre chaque<br />
année de nombreux styles de musique lors de concerts qui se balad<strong>en</strong>t<br />
de l’auditorium de la Place d’Aix à la Villa Magalone du boulevard<br />
Michelet. Au premier trimestre, c’est plutôt le jazz et les musiques du<br />
monde (au s<strong>en</strong>s large) qui sont à l’honneur, <strong>en</strong> particulier lors des 20<br />
ans, qui seront fêtés du 19 au 23 novembre.<br />
Quant au volet classique… on att<strong>en</strong>dra le second trimestre ! La partie<br />
«contemporaine» électroacoustique est d’ordinaire assumée par<br />
l’équipe des Acousmonautes de Lucie Prod’homme et ses<br />
«Foliephonies». La 28 e du nom accueille le compositeur Christian<br />
Eloy (le 10 déc).<br />
J.F.<br />
Cité de la Musique, Marseille<br />
04 91 39 28 28<br />
www.citemusique-marseille.com<br />
Sept mois<br />
<strong>en</strong> chambre<br />
Quatuor Modigliani © X-D.R.<br />
La SMCM, une des plus anci<strong>en</strong>nes sociétés de Marseille, soigne ses<br />
adhér<strong>en</strong>ts avec une programmation qui a fait de l’exception sa règle.<br />
La formation «quatuor», reine du g<strong>en</strong>re, sera particulièrem<strong>en</strong>t à<br />
l’honneur jusqu’au mois d’avril, qui conclura une saison forte de neuf<br />
concerts. On <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d le Quatuor Pavel Haas, le Quatuor de Leipzig,<br />
le Quatuor Parisii et le Quatuor Amadeo Modigliani dans des<br />
«must» du répertoire, de Haydn, Mozart à Ravel, Britt<strong>en</strong>, Chostakovitch<br />
et le Marseillais Georges Bœuf. Le Trio George Sand et des duos<br />
clarinette (Paul Meyer) & piano (Eric le Sage), violon (Yossif Ivanov)<br />
& piano (Javier Perianes) complèt<strong>en</strong>t l’affiche. On retrouve avec<br />
bonheur l’<strong>en</strong>fant du pays, Bernard d’Ascoli dans un récital soliste,<br />
virtuose et émouvant, comme il sait les livrer, alliant la couleur<br />
debussyste au cantabile de Chopin. La programmation débute dès le<br />
9 oct par un récital de piano de Francesco Piemontesi qui interprète<br />
des Sonates de Schubert.<br />
J.F.<br />
Société de Musique de Chambre de Marseille<br />
Concerts à 20h (att<strong>en</strong>tion c’était à 20h30 l’an dernier !)<br />
Auditorium de la Faculté de Médecine<br />
Adhésions par correspondance<br />
www.musiquedechambremarseille.org<br />
Espace Culture 04 96 11 04 60
Musica-deuxmille-treize<br />
Créé le 7 octobre au Festival d’Ile de France, dans le cadre d’Odyssée<br />
dans l’espace Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013, Odyssée d’Oscar Strasnoy<br />
revi<strong>en</strong>dra au printemps à Marseille et sera repris pour un projet ambitieux<br />
mêlant amateurs et professionnels, chœurs (du territoire régional) et<br />
orchestre. Une av<strong>en</strong>ture qui s’est ouverte <strong>en</strong> 2010 avec Oînos de François<br />
Rossé, Bacchanales d’Alexandros Markéas <strong>en</strong> 2011, et qui se poursuivra<br />
<strong>en</strong> 2013 avec des créations de Zad Moultaka et Jesper Nordin. Ces cinq<br />
compositeurs, représ<strong>en</strong>tant cinq pays différ<strong>en</strong>ts, «particip<strong>en</strong>t à la mise <strong>en</strong><br />
place de leurs œuvres», dont un des aboutissem<strong>en</strong>ts est fixé dans un an<br />
(20 Lieux sur la mer – MP13, sept 2013).<br />
Dans l’att<strong>en</strong>te, on retrouvera <strong>en</strong> novembre l’<strong>en</strong>semble vocal de musique<br />
contemporaine pour trois concerts à la Salle Musicatreize.<br />
Une année 2013 qui sera égalem<strong>en</strong>t consacrée à la mémoire du<br />
compositeur Maurice Ohana pour le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de sa naissance.<br />
J.F<br />
Musicatreize<br />
04 91 00 91 31<br />
www.musicatreize.org<br />
Œuvres<br />
aux commandes<br />
Le Groupe de Musique Expérim<strong>en</strong>tale de Marseille, c<strong>en</strong>tre national<br />
de création musicale, accueillera cette année une pléiade d’artistes,<br />
musici<strong>en</strong>s, compositeurs, plastici<strong>en</strong>s, interprètes <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce, souv<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> rapport avec des commandes d’œuvres liées au projet Marseille<br />
Prov<strong>en</strong>ce 2013.<br />
Pour l’heure, comme chaque année, le Studio de la rue de cassis ouvre ses<br />
portes aux Journées Europé<strong>en</strong>nes du Patrimoine : performances,<br />
atelier découverte, salon d’écoute, salon de projections. Entrée libre !<br />
J.F.<br />
GMEM, Marseille<br />
Journées Europé<strong>en</strong>nes du Patrimoine<br />
Les 15 et 16 sept de 14h à 19h<br />
04 96 20 60 10<br />
www.gmem.org<br />
Les Bouffes<br />
marseillais<br />
La programmation des spectacles d’opérettes à l’Odéon repr<strong>en</strong>dra son<br />
rythme binaire à partir du mois de novembre (deux représ<strong>en</strong>tations les<br />
samedi et dimanche <strong>en</strong> matinée) pour peu que les travaux de rénovation<br />
du théâtre de La Canebière soi<strong>en</strong>t achevés dans les délais… Deux opérabouffes<br />
form<strong>en</strong>t les piliers d’une affiche qui débute par le plus célèbre du<br />
g<strong>en</strong>re : Le Barbier de Séville (<strong>en</strong> Français).<br />
On att<strong>en</strong>d le printemps pour <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre Barbe-Bleue, opus d’Off<strong>en</strong>bach<br />
moins souv<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>té que les fameux Belle Hélène ou Orphée aux<br />
Enfers… Au fil de l’année, on revit des succès indémodables de Francis<br />
Lopez avec Quatre jours à Paris et Le Chanteur de Mexico, on rêve aux<br />
trois temps de Valses de Vi<strong>en</strong>ne de Johann Strauss, on rit au spectacle<br />
des C<strong>en</strong>t vierges de Charles Lecocq, et on découvre une madeleine<br />
marseillaise signée Raoul Moretti il y a 120 ans : Un soir de réveillon.<br />
J.F.<br />
Théâtre de l’Odéon Marseille<br />
04 96 12 52 70<br />
www.marseille.fr
52 SAISONS TOULON | CARRY | ARLES<br />
Classiques toulonnais<br />
Le Festival hivernal de Toulon, intitulé «Les Classiques»,<br />
pr<strong>en</strong>d ses quartiers au Palais Neptune de<br />
novembre à avril. Quatre concerts pour quatre<br />
émin<strong>en</strong>ts pianistes ! Fer<strong>en</strong>c Vizi dialogue avec<br />
l’Orchestre Philharmonique de Târgu-Mures<br />
(Roumanie) dirigé par Laur<strong>en</strong>t Brack, David Fray<br />
avec l’Orchestre Régional de Cannes PACA, tandis<br />
qu’<strong>en</strong> solo on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d Alexandre Tharaud et<br />
Giovanni Bellucci.<br />
Arles <strong>en</strong> musique<br />
La saison musicale débute au Méjan<br />
avec Vanessa Wagner au piano qui<br />
joue des Etudes de Pascal Dusapin à<br />
l’occasion de la sortie d’un livre-disque<br />
aux Editions Actes Sud (le 30 sept à<br />
11h). Suiv<strong>en</strong>t une quinzaine de concerts,<br />
ponctués par les traditionnels Semaine<br />
Sainte et Jazz in Arles, et leur<br />
chapelets d’artistes : le Quatuor<br />
Ysaye, l’Orchestre de Cannes, François-Xavier<br />
Roth et l’Ensemble les<br />
Siècles, le baryton Laur<strong>en</strong>t Naouri,<br />
«Hors les murs», on découvre Françoise Atlan au<br />
Théâtre Liberté (voir p 52), le Chœur de chambre<br />
de l’Oural à l’Eglise St-Jean Bosco et l’Ensemble<br />
Polychronie au Collège La Marquisane.<br />
J.F.<br />
Musique de Toulon<br />
04 94 93 <strong>55</strong> 45<br />
www.festivalmusiquetoulon.com<br />
Concerto Italiano ou le Concert<br />
Spirituel d’Hervé Niquet, les pianistes<br />
Georges Pludermacher, Mikhail<br />
Rudy… de la musique de chambre à la<br />
symphonie classique… de Monteverdi<br />
à la création d’aujourd’hui.<br />
J.F.<br />
Le Méjan, Arles<br />
04 90 49 56 78<br />
www.lemejan.com<br />
Six concerts pour les Mom<strong>en</strong>ts Musicaux<br />
de Carry ! Avec des têtes<br />
d’affiches, comme l’Ensemble toulonnais<br />
Des Equilibres <strong>en</strong> trio avec<br />
Agnès Pyka au violon, le formidable<br />
pianiste Bernard d’Ascoli, Jean-Louis<br />
Beaumadier et son piccolo magique<br />
dans Vivaldi avec Le Concert Buffardin…<br />
Et l’Arg<strong>en</strong>tine des guitaristes<br />
Raul Maldonado (chant) & Christian<br />
de Chabot, un duo original alto (Pierre-H<strong>en</strong>ri<br />
Xuereb) et guitare (Philippe<br />
Azoulay) ou Romano Pallottiniau piano.<br />
J.F.<br />
Mom<strong>en</strong>ts Musicaux,<br />
Carry-le-Rouet<br />
04 42 44 64 01<br />
www.mom<strong>en</strong>ts-musicaux-de-carry.fr<br />
RetrouveZ toutes nos critiques sur notre site,<br />
mis à jour quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t<br />
www.journalzibeline.fr<br />
Orchestre Philharmonique de Targu Mures © Claus Langer<br />
Vanessa Wagner © Balazs Borocz - Pilvax Studio<br />
Côte bleue<br />
un gratuit qui se lit... aussi <strong>en</strong> ligne !
AU PROGRAMME<br />
54<br />
MUSIQUE<br />
Orgue et C°<br />
Le Festival d’Orgue de Roquevaire se poursuit<br />
jusqu’à la mi-octobre. Encore une demi-douzaine<br />
de récitals pour <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre le grand instrum<strong>en</strong>t de<br />
Cochereau ! Sa console se déplace à même le sol,<br />
dans l’<strong>en</strong>trée de la nef, ce qui permet au public de<br />
voir l’interprète, son/ses assistants, s’activer sur les<br />
cinq claviers et les multiples jeux : <strong>en</strong> solo Yuka<br />
Ishimamuri (29 sept à 21h), mais aussi <strong>en</strong> dialogue<br />
instrum<strong>en</strong>tal ou vocal : l’Ensemble Mandolissimo<br />
(15 sept à 21h), les chanteurs du CNIPAL (23 sept<br />
à 17h), le saxophone de Joël Versavaud (7 oct à<br />
17h), le galoubet-tambourin d’André Gabriel (12<br />
oct à 21h) et les étonnants cors des Alpes des<br />
Briançonneurs (14 oct à 17h)<br />
Messes du festival, les 9 sept et 14 oct à 10h45<br />
16 ème Festival International d’Orgue.<br />
Jusqu’au 14 oct.<br />
Église St-Vinc<strong>en</strong>t, Roquevaire<br />
A.G.O.R. 04 42 04 05 33<br />
www.orgue-roquevaire.fr<br />
Joel Versavaud © Alexandre Chevillard<br />
Dowland<br />
Florilèges de Songs par l’<strong>en</strong>semble Baroques-Graffiti<br />
: Eléonora de la Peña (soprano), Anne-Garance<br />
Fabre dit Garrus (violoncelle) et Jean-Paul Serra<br />
(clavecin).<br />
MARSEILLE. Le 14 sept à 18h. Urban Gallery<br />
09 51 16 69 59 www.baroquesgraffiti.com/<br />
Nathalie Manfrino<br />
La soprano ouvre la saison dès la mi-septembre et<br />
donne un récital lyrique à l’occasion du Concertanniversaire<br />
de l’inauguration de l’Opéra <strong>en</strong> 1862.<br />
En compagnie de l’Orchestre Symphonique et du<br />
Chœur de l’Opéra de Toulon elle chante des<br />
grands classiques (voir p 49).<br />
TOULON. Le 15 septembre à 20h. Opéra<br />
04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr<br />
Comptoir de la Mode<br />
Laura Caravello et Fabi<strong>en</strong>ne Pratali, voix et piano<br />
dans Beethov<strong>en</strong> (16 sept à 17h30). Piano à quatre<br />
mains : Pascale Duponchel & Patrick Fouque dans<br />
Schumann, Schubert… (30 sept à 17h30).<br />
MARSEILLE. 138 rue Breteuil. 06 14 31 59 <strong>55</strong><br />
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Jean-Françaix<br />
Jean Francaix © X-D.R.<br />
Le Français Jean-Françaix, dont on célèbre <strong>en</strong> 2012<br />
le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire de la naissance, est à l’honneur à<br />
l’Orchestre Philharmonique de Marseille. Thomas<br />
Rösner dirige sa Symphonie <strong>en</strong> sol majeur. Avec<br />
Alain G<strong>en</strong>g (clarinette) et Stéphane Coutable<br />
(basson), il interprète Richard Strauss : Duo<br />
concertant avec orchestre à cordes avant la 2 e<br />
Symphonie de Beethov<strong>en</strong>.<br />
MARSEILLE. Le 16 sept à 17h.<br />
Auditorium du Pharo<br />
04 91 <strong>55</strong> 11 10<br />
http://opera.marseille.fr<br />
Gould/M<strong>en</strong>uhin<br />
Du théâtre certes, mais où la musique est reine ! Où<br />
le comédi<strong>en</strong> Charles Berling et le violoniste Ami<br />
Flammer recré<strong>en</strong>t les débats <strong>en</strong>tre deux interprètes<br />
de génie, aux conceptions artistiques différ<strong>en</strong>tes :<br />
du rapport au public à celui des œuvres (voir p 41) !<br />
TOULON. Du 20 au 23 sept. Théâtre Liberté<br />
04 98 00 56 76<br />
http://www.theatre-liberte.fr<br />
Johann Khunau<br />
Sonates bibliques par l’<strong>en</strong>semble Baroques-<br />
Graffiti : Anne Lévy (comédi<strong>en</strong>ne) et Jean-Paul<br />
Serra (orgue et clavecin).<br />
MARTIGUES. Les 21 et 28 sept à 20h30.<br />
Eglise de la Madeleine<br />
09 51 16 69 59 http://www.baroquesgraffiti.com/<br />
«Gratia pl<strong>en</strong>a»<br />
Le groupe vocal Les Voix animées chante la figure<br />
mariale chez Dufay, Ockeghem, Desprez… et une<br />
création contemporaine de Karol Beffa.<br />
TOULON. Le 22 sept à 20h30.<br />
Eglise de l’Immaculée Conception<br />
LE THORONET. Le 23 sept à 18h45. Abbaye<br />
06 51 63 51 65<br />
www.lesvoixanimées.com<br />
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
«L’Heure Exquise»<br />
Création de la Troupe Lyrique Méditerrané<strong>en</strong>ne,<br />
«L’Heure Exquise», un florilège «déjanté» d’airs<br />
d’opéras et d’opérettes, mis <strong>en</strong> scène autour de<br />
l’histoire de «trois amis voleurs, mais g<strong>en</strong>tlem<strong>en</strong>»<br />
qui s’invit<strong>en</strong>t chez le marquis Orlovski pour commettre<br />
leurs larcins… et séduire des belles !<br />
ST-CHAMAS. Le 23 sept à 15h. Salle municipale<br />
06 60 36 99 09 www.troupe-lyrique.com<br />
Les Noces de Figaro<br />
L’opéra de Mozart, mis <strong>en</strong> scène par Jean-Paul<br />
Scarpita. Une nouvelle production de l’Opéra<br />
National de Montpellier.<br />
NÎMES. Le 27 sept à 20h. Théâtre<br />
04 66 36 65 10<br />
www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />
Campra l’Aixois<br />
Concert d’ouverture de 15 e saison des Festes<br />
d’Orphée : Guy Laur<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>te Campra côté<br />
théâtre, des œuvres du maître aixois pour la scène.<br />
Préparation à la manifestation : confér<strong>en</strong>ce illustrée<br />
(le 25 sept à 18h30, Espace Forbin).<br />
AIX. Le 29 sept à 20h30 Jeu de Paume<br />
08 2013 2013 et 04 42 99 37 11<br />
www.orphee.org<br />
Signature du dernier CD<br />
Les Maîtres Baroques de Prov<strong>en</strong>ce Vol IV<br />
le 6 oct de 10h à 13h<br />
Librairie Le Blason<br />
Choeur des Festes d'Orphée © Les Festes d'Orphée - 2009<br />
Vanessa Wagner<br />
La pianiste ouvre la saison musicale arlési<strong>en</strong>ne du<br />
Méjan. Elle joue des Etudes de Pascal Dusapin à<br />
l’occasion de la sortie d’un livre-disque aux Editions<br />
Actes Sud<br />
ARLES. Le 30 sept à 11h. Le Méjan<br />
04 90 49 56 78 http://www.lemejan.com<br />
Carm<strong>en</strong><br />
Le chef-d’œuvre de Bizet <strong>en</strong> ouverture lyrique de<br />
l’Opéra de Marseille (p 48) avec Giuseppina Spunti,<br />
Luca Lombardo, Jean-François Lapointe dans<br />
une mise <strong>en</strong> scène de Nicolas Joël sous la direction<br />
de Nader Abbassi.<br />
MARSEILLE. Carm<strong>en</strong>, du 4 au 14 oct<br />
(5 représ<strong>en</strong>tations). Opéra<br />
04 91 <strong>55</strong> 11 10 http://opera.marseille.fr
Mère Méditerranée<br />
En coréalisation avec le Festival de Musique de<br />
Toulon, le Théâtre Liberté accueille la chanteuse<br />
Françoise Atlan, fille du midi élevée au chant<br />
classique, arabo-andalou, séfarade… Avec obstination,<br />
elle parcourt la Méditerranée musicale <strong>en</strong><br />
espérant transmettre sa vision historique d’un temps<br />
où, dans le sud de l’Espagne, musulmans, chréti<strong>en</strong>s<br />
et juifs vivai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> harmonie.<br />
Accompagnée par un orchestre v<strong>en</strong>u de Fès, dirigé<br />
par le violoniste Mohamed Briouel, elle fonde une<br />
alchimie toute de s<strong>en</strong>sibilité et de spiritualité.<br />
TOULON. Le 5 oct à 20h30. Théâtre Liberté<br />
04 98 00 56 76 www.theatre-liberte.fr<br />
04 94 93 <strong>55</strong> 45 www.festivalmusiquetoulon.com<br />
Francoise Atlan © X-D.R.<br />
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Le souffle de vie…<br />
Du beau monde des musiques du monde : sept<br />
<strong>en</strong>sembles chant<strong>en</strong>t et jou<strong>en</strong>t des musiques aux<br />
acc<strong>en</strong>ts qui se ressembl<strong>en</strong>t : le quatuor Balkanes,<br />
les <strong>en</strong>sembles Hazineler, Jubal, Mekdad Sehili,<br />
Nawa Athar, Françoise Atlan (voir ci-contre)…<br />
feront résonner les acc<strong>en</strong>ts anci<strong>en</strong>s et les temps<br />
spirituels bulgare, palestini<strong>en</strong>, tunisi<strong>en</strong>, turc ou<br />
corse. Précisions des dates et des lieux à v<strong>en</strong>ir !<br />
PROVENCE. Chants sacrés <strong>en</strong> Méditerranée.<br />
21e Quatuor Balkanes © Opus 31<br />
édition du 5 au 28 oct<br />
www.ecume.org 04 91 91 41 41<br />
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
MUSIQUE <strong>55</strong><br />
Francesco Piemontesi<br />
Le pianiste débute à la Société de Musique de<br />
Chambre de Marseille avec des Sonates de Schubert.<br />
MARSEILLE. Le 9 oct à 20h.<br />
Auditorium de la Faculté de Médecine<br />
www.musiquedechambremarseille.org<br />
ou Espace Culture 04 96 11 04 60<br />
Trio slovaque<br />
Des voix montantes pour un récital lyrique<br />
d’<strong>en</strong>vergure : Pavol Breslik (ténor), Martina Masakyrova<br />
(soprano), Terézia Kruzliakova (mezzo) et<br />
Robert Pechanec au piano dans Moussorgski,<br />
Tchaïkovski, Donizetti et Off<strong>en</strong>bach.<br />
MARSEILLE. Le 11 oct à 21h. Théâtre Toursky<br />
www.toursky.org - 0820 300 033<br />
JACQUES FRESCHEL<br />
AU PROGRAMME
AU PROGRAMME<br />
56<br />
MUSIQUE<br />
MARSATAC | ÉMOUVANTES<br />
Double atac<br />
on the docks<br />
L’association Orane agrandit sa famille et propose<br />
cette année une double session Marsatac<br />
La première partie de l’assaut musical se ti<strong>en</strong>dra à<br />
Nîmes, du 20 au 22 sept dans la nouvelle scène de<br />
musiques actuelles La Paloma ; la seconde à<br />
Marseille, du 27 au 29 sept au Dock des Suds<br />
retrouvé. Que ce soit du côté du très bel<br />
équipem<strong>en</strong>t Nîmois ou dans la cité phocé<strong>en</strong>ne, pas<br />
de jaloux, la déflagration sonore est assurée. Fidèle<br />
à son id<strong>en</strong>tité, Orane a soigné la programmation.<br />
De la tête d’affiche internationale à la pépite<br />
méconnue, plus de 60 formations artistiques<br />
dynamiteront les codes de la musique actuelle pour<br />
un brassage sonore de haut vol.<br />
Du côté des grosses pointures, Pos et Dave, du<br />
mythique trio hip-hop De La Soul seront sur scène<br />
avec leur nouveau projet First Serve. James Murhy<br />
(fondateur du LCD soundsystem) proposera un dj<br />
set et aura fort à faire pour rivaliser avec les deux<br />
frères belges 2manyDJS (créateurs du Radio<br />
Soulwax), réputés pour <strong>en</strong>flammer le dancefloor.<br />
Le sorcier anglais James Hold<strong>en</strong> sera là lui aussi<br />
pour emm<strong>en</strong>er le public au bout de la nuit avec un<br />
son hypnotique, à mi-chemin <strong>en</strong>tre la techno et la<br />
transe. Les amateurs de pop et de rock ne seront<br />
pas <strong>en</strong> reste avec, <strong>en</strong>tre autres, les Parisi<strong>en</strong>s de<br />
Stuck in The Sound qui vi<strong>en</strong>dront déf<strong>en</strong>dre leur<br />
dernier album Pursuit à coups de guitares sauvages,<br />
ou <strong>en</strong>core les belges, plus pop, de BRNS.<br />
Les champions du monde DMC (championnat<br />
internationale de dj) seront aussi de la partie avec<br />
le japonais K<strong>en</strong>taro et la quatuor français C2C.<br />
Pas convaincu ? La 14 e édition du Marsatac c’est<br />
aussi le groove s<strong>en</strong>suel, <strong>en</strong>tre soul et hip-hop, des<br />
danois de Dafuniks, la fusion électro-rap des<br />
anglais de Foreign beggars, la funk futuriste du<br />
français Breakbot, les basses bi<strong>en</strong> lourdes de<br />
Mouvem<strong>en</strong>ts sonores<br />
À l’heure où tout passe par l’image,<br />
le label phocé<strong>en</strong> émouvance<br />
s’interroge sur les différ<strong>en</strong>tes façons<br />
de voir la musique, avec un nouveau<br />
festival, les émouvantes<br />
Créé il y a 18 ans, la maison de disque du contrebassiste<br />
et compositeur Claude Tchamitchian<br />
(directeur artistique du festival) est dev<strong>en</strong>ue<br />
depuis une véritable maison de production. Elle<br />
crée et diffuse des concerts (jazz, musiques improvisées,<br />
ethniques...) ainsi que des spectacles où la<br />
musique r<strong>en</strong>contre d’autres disciplines artistiques.<br />
P<strong>en</strong>dant quatre soirées, émouvance veut inviter à<br />
découvrir son travail, ses explorations, son univers.<br />
Une confér<strong>en</strong>ce animée par Anne Moutaron et<br />
Claude Tchamitchian à la bibliothèque départem<strong>en</strong>tale<br />
donnera le coup d’<strong>en</strong>voi de cette première<br />
édition. Le fondateur d’émouvance pr<strong>en</strong>dra <strong>en</strong>suite<br />
la contrebasse pour un concert solo. Le l<strong>en</strong>demain,<br />
le violoncelliste tout terrain Vinc<strong>en</strong>t Courtois fera<br />
Delasoul © X-D.R<br />
Skream, l’ovni aixois Mekanik Kantatik, le duo<br />
californi<strong>en</strong> survitaminé Electric Guest...<br />
L’édition 2013 marque égalem<strong>en</strong>t le retour du<br />
projet Mix Up ou le métissage <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>tes<br />
cultures musicales. Après Bamako (<strong>en</strong> 2008) et<br />
Beyrouth (<strong>en</strong> 2010), Marsatac prés<strong>en</strong>te cette année<br />
Mix Up Maroc. Le trio marseillais électro-rock<br />
Nasser s’associe au maître gnawa Hassan Boussou<br />
et au Mc marocain Komy. En découle un son<br />
hybride où se crois<strong>en</strong>t musique ancestrale et<br />
actuelle, instrum<strong>en</strong>ts traditionnels et machines :<br />
de même et prés<strong>en</strong>tera son Imprévu.<br />
Les escales suivantes offriront aux spectateurs des<br />
r<strong>en</strong>contres inatt<strong>en</strong>dues, des mariages contre-nature,<br />
plusieurs points de vue d’un imaginaire sonore.<br />
Transfiguration avec Guillaume Roy (alto)<br />
et Olivier de Sagazan (humanimalite) © X-D.R<br />
Mekanikkantatik © X-D.R<br />
une passerelle <strong>en</strong>tre électro, rap et gnawa.<br />
Comme <strong>en</strong> 2011, Marsatac se joint à Aires Libres<br />
pour la clôture du festival <strong>en</strong> plein air, le 30 sept<br />
au Parc Longchamp. Des ateliers pour petits et<br />
grands, des découvertes musicales, des<br />
r<strong>en</strong>contres... Un événem<strong>en</strong>t gratuit pour finir <strong>en</strong><br />
beauté ce grand week-<strong>en</strong>d festif et culturel.<br />
L’année dernière, Marsatac s’est joué à guichet<br />
fermé et a réuni 30 000 spectateurs, p<strong>en</strong>sez à<br />
réserver vos places.<br />
KEVIN DERVEAUX<br />
Marsatac<br />
du 20 au 22 sept<br />
Paloma, Nîmes<br />
du 27 au 29 sept<br />
Dock des Suds, Marseille<br />
www.marsatac.com<br />
Aires Libres<br />
le 30 sept<br />
Parc Longchamp, Marseille<br />
http://aireslibres.wordpress.com<br />
Entre autres, le spectacle Lumières d’Etchmiadzine<br />
où se crois<strong>en</strong>t théâtre, musique et jeu d’éclairage.<br />
Un voyage poétique illuminé qui s’inspire de l’Arménie<br />
(sa lumière, sa musique). Ou <strong>en</strong>core le duo<br />
Michael Nick (compositeur et violoniste) et Yasmine<br />
Hugonnet (danseuse et vidéaste), alias Sliding<br />
Matters, qui explore les relations <strong>en</strong>tre le son,<br />
l’image et le mouvem<strong>en</strong>t.<br />
À noter la clôture du Quatuor IXI : depuis 1994, la<br />
formation explore les musiques improvisées et multiplie<br />
les collaborations prestigieuses (Louis Sclavis,<br />
les frères Moutin) proposant sur scène une composition<br />
spontanée où s’estompe la frontière <strong>en</strong>tre<br />
l’écrit et l’impro.<br />
KEVIN DERVEAUX<br />
Les émouvantes<br />
du 17 au 20 oct<br />
La Friche<br />
04 91 64 30 47<br />
www.lesemouvantes.com
Pléthore de jazz !<br />
Pas moins de 31 concerts sont programmés<br />
dans le cadre de la 7ème<br />
édition de Jazz sur la ville ! Ce<br />
collectif atypique veut mettre tout<br />
Marseille à l’heure du jazz. L’organisation<br />
de la communication est<br />
tournante, et c’est la Cité de la Musique<br />
et La Mesón qui offici<strong>en</strong>t pour<br />
cette année. Mais du 4 au 26 oct,<br />
tous les lieux de musiques actuelles<br />
accueilleront une grande diversité de<br />
formations musicales représ<strong>en</strong>tatives<br />
de la création jazzistique. Qui aujourd’hui<br />
regarde sans hésiter vers toutes<br />
les musiques du monde, le rock,<br />
l’électro, le hard, voire la musique<br />
classique et la chanson.<br />
Les artistes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ainsi du monde<br />
<strong>en</strong>tier, Afrique et Amérique latine<br />
compris, beaucoup de ceux d’ici ont<br />
été formés à l’IMFP de Salon et on<br />
constate toujours la même abs<strong>en</strong>ce<br />
de femmes, <strong>en</strong> dehors de quelques chanteuses…<br />
(détail de l’ag<strong>en</strong>da page<br />
suivante).<br />
Il n’y aura pas que des concerts au<br />
m<strong>en</strong>u : deux expositions sont à dé-<br />
ZIK ZAK | CHANSON FRANÇAISE | JAZZ SUR LA VILLE<br />
R<strong>en</strong>trée sonore sous le viaduc<br />
Les vacances sont finies. L’été s’échappe doucem<strong>en</strong>t et la<br />
morosité vous rattrape... Pas de panique, Zik Zac est là pour<br />
égayer la r<strong>en</strong>trée. Le festival de musique métisse organisé<br />
par La Fonderie vous donne r<strong>en</strong>dez-vous les 21 et 22 sept<br />
au pied du viaduc de l’Arc de Meyran (site du Vide-Gr<strong>en</strong>iers<br />
du Soleil) à Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce.<br />
Avec une programmation hétéroclite et festive, la quinzième<br />
édition du Zik Zac propose un év<strong>en</strong>tail des «musiques<br />
actuelles du monde».<br />
Outre les têtes d’affiches (Zebda, Le Peuple de l’Herbe)<br />
et les découvertes (Boogie Ballagan, Slow Joe and the<br />
Ginger Accid<strong>en</strong>t, La Seconde Méthode), La Fonderie propose<br />
une sélection haut de gamme d’artistes régionaux.<br />
Le marseillais Gari Greu, membre du Massilia Sound System<br />
et de Oai star sera prés<strong>en</strong>t le 21 avec sa palette <strong>en</strong>soleillée<br />
de chansons folks populaires teintées de musique du<br />
monde. Toujours le v<strong>en</strong>dredi, Zik Zac accueillera Deluxe,<br />
un groupe qui associe <strong>en</strong> live instrum<strong>en</strong>ts et machines.<br />
Slow Joe and the Ginger Accid<strong>en</strong>t © X-D.R<br />
couvrir. Binho, artiste brésili<strong>en</strong>,<br />
montrera son interprétation de la<br />
ville et du jazz au Cri du Port et au<br />
Parvis des Arts du 4 oct au 4 nov<br />
(vernissage le 4 oct). Objectifs Jazz<br />
exposera des photographies de<br />
L'Imprévu, Vinc<strong>en</strong>t Courtois © X-D.R<br />
concerts sous forme de diptyque, de<br />
McYavell et Pirlouiiiit, tous deux<br />
chroniqueurs à LiveInMarseille avec<br />
un sujet commun vu par deux s<strong>en</strong>sibilités<br />
distinctes. C’est dans le hall de<br />
la Cité de la Musique et dans divers<br />
lieux qui particip<strong>en</strong>t à cette manifestation<br />
du 4 au 26 oct (vernissage le<br />
15 oct).<br />
Une confér<strong>en</strong>ce-débat (10 oct) prés<strong>en</strong>tera<br />
le livre de Michel Samson et<br />
Gilles Suzanne, À fond de Cale 1917-<br />
2011 un siècle de jazz à Marseille des<br />
éditions WildProject dirigées par Baptiste<br />
Lanaspèze, à la BMVR L’Alcazar à<br />
17h. Une confér<strong>en</strong>ce-concert avec<br />
Riccardo Del Fra, L’histoire de la contrebasse<br />
dans le Jazz (19 oct), embrasera<br />
L’Éoli<strong>en</strong>ne. Le film Michel Petrucciani<br />
de Michael Radford (19 oct) sera<br />
projeté à L’Alhambra.<br />
DAN WARZY<br />
Jazz sur la ville<br />
Du 4 au 26 oct<br />
Divers lieux, Marseille<br />
www.jazzsurlaville.com<br />
Ce quintet aixois explore tous les aspects de la musique<br />
afro-américaine (jazz, soul, funk…) assaisonnée d’une<br />
touche d’électro et offre au public une prestation explosive.<br />
Le l<strong>en</strong>demain, les deux sœurs jumelles aixoises d’Isaya<br />
prés<strong>en</strong>teront leur folk intimiste et émouvant, porté par<br />
leurs voix s<strong>en</strong>suelles. Le programme du samedi prévoit<br />
aussi les niçois <strong>en</strong>c<strong>en</strong>sés par la critique d’Hyph<strong>en</strong> Hyph<strong>en</strong>.<br />
La musique de ce quatuor mélange la pop, le rock et<br />
l’électro et offre un son euphorisant qui invite à la danse.<br />
Enfin, une dernière pépite locale sera servie sur le plateau<br />
du samedi : BATpointG, le projet solo de l’accordéoniste<br />
des Grosses Papilles Baptiste Giuliano. L’auteur compositeur<br />
interprète de Toulon jongle avec les mots et emmène<br />
son instrum<strong>en</strong>t là où on ne l’att<strong>en</strong>d pas, un son qu’il qualifie<br />
de «chanson hip-hop accordéon».<br />
Une bonne dose de reggae roots est égalem<strong>en</strong>t prévue le<br />
même soir avec le tal<strong>en</strong>tueux Sebastian Sturm.<br />
Tout au long du festival, Ka Divers propose un espace dédié<br />
aux arts visuels avec, <strong>en</strong>tre autres,<br />
des projections de street-art sur écran<br />
géant et des mètres de toile t<strong>en</strong>dues<br />
pour de la peinture <strong>en</strong> «live».<br />
L’onde du festival se propage jusqu’au<br />
5 oct à Seconde Nature (à Aix) avec<br />
Zik Zac la Réplik. Une dernière soirée<br />
de vibration sonore où sont programmés<br />
MC2 et Stereobox.<br />
Malgré une augm<strong>en</strong>tation, les prix<br />
rest<strong>en</strong>t accessibles avec des tarifs<br />
pour les chômeurs et les étudiants.<br />
KEVIN DERVEAUX<br />
Festival Zik Zak<br />
21 et 22 sept<br />
Av<strong>en</strong>ue de L’Arc de Meyran, Aix<br />
04 42 63 10 11<br />
www.zikzac.fr<br />
MUSIQUE 57<br />
10 ans déjà !<br />
10 ème édition déjà pour le Festival de<br />
la chanson française et toujours la<br />
même <strong>en</strong>vie de partager, d’inviter des<br />
artistes qui <strong>en</strong> sont à leurs premières<br />
armes et d’autres <strong>en</strong>core, reconnus ou<br />
savoureuses découvertes du festival…<br />
Cette année r<strong>en</strong>d hommage à<br />
Serge Reggiani qui avait inspiré la<br />
manifestation, aux côtés de Patricia<br />
Pélissié. Le 5 oct la fille du chanteur,<br />
Karine Reggiani, interprétera des<br />
chansons de son père.<br />
L’amour des mots, du s<strong>en</strong>s du texte,<br />
guide les choix, les <strong>en</strong>vies. Pour les<br />
ateliers d’écriture de chansons, Claude<br />
Lemesle vi<strong>en</strong>dra les 3 et 4 oct<br />
animer des masters class pour Stylomaniaques<br />
qui se livreront à des<br />
exercices de style <strong>en</strong> direct et <strong>en</strong><br />
public.<br />
La programmation permettra de retrouver<br />
Yves Jamait, Les Fatals<br />
Picards, Vis à Vie ou Carm<strong>en</strong> Maria<br />
Vega <strong>en</strong>tre autres, ou les groupes aux<br />
noms prometteurs, Laids Crétins des<br />
Alpes, Hum… Un spectacle pour <strong>en</strong>fants,<br />
La forêt des chats, par Croch et<br />
Tryolé, du jazz avec le Juli<strong>en</strong> Baudry<br />
Quartet… Le territoire s’ét<strong>en</strong>d, Puy<br />
Sainte Réparade ouvre ses portes au<br />
Festival, une nouvelle petite salle au<br />
c<strong>en</strong>tre d’Aix, Le Flibustier s’ajoute<br />
au Théâtre de la Fontaine d’Arg<strong>en</strong>t,<br />
Théâtre et Chansons, la Cave d’Yves…<br />
Le Bois de L’Aune reste le point<br />
d’ancrage fidèle, et des navettes<br />
gratuites permett<strong>en</strong>t aux citadins de<br />
se r<strong>en</strong>dre aux spectacles éloignés.<br />
M.C.<br />
Festival de Chanson Française<br />
Aix, Pays d’Aix<br />
Du 28 sept au 5 oct<br />
www.festival-chanson-francaise.com<br />
AU PROGRAMME<br />
Art M<strong>en</strong>go © Frank Loriou
AU PROGRAMME<br />
58<br />
MUSIQUE<br />
AIX<br />
Pasino : Patrick Fiori (4/10), Joe Jackson (24/10)<br />
04 42 59 69 00<br />
www.casinoaix.com<br />
Théâtre et Chansons : Soirées Cabaret avec<br />
Chanson Indigo (21 au 23/9)<br />
04 42 27 37 39<br />
www.theatre-et-chansons.com<br />
ARLES<br />
Cargo de nuit : Sefarat Al Khafaâ (28/9), Bernard<br />
Allison (4/10), Tom McRae (10/10), Electric Empire<br />
(12/10), Louis Winsberg Trio (13/10)<br />
04 90 49 <strong>55</strong> 99<br />
www.cargod<strong>en</strong>uit.com<br />
AUBAGNE<br />
Escale : Grand Corps Malade + Jehro (22/9), Fr<strong>en</strong>ch<br />
Project Group (18/10), Yoanna + 5 av<strong>en</strong>ues (20/10)<br />
04 42 18 17 18<br />
www.mjcaubagne.fr<br />
Comoedia : Juan Carmona & Larry Coryell (6/10),<br />
Chants sacrés <strong>en</strong> Méditerranée (14/10), Carm<strong>en</strong><br />
Maria Vega (20/10)<br />
04 42 18 19 88<br />
www.aubagne.fr<br />
AVIGNON<br />
AJMI-La Manut<strong>en</strong>tion et Cour du Théâtre des<br />
Doms : Apéro-Jazz Pascal Mohy trio (16 au 19/9)<br />
Jam-Session #1 (18/10) Carlos Bica Trio Azul (20/10)<br />
04 90 86 08 61<br />
www.jazzalajmi.com<br />
Passagers du Zinc : Soirée avignonnaise avec<br />
Nopse + Les Tritons Maltés + Agatha Cruz + Macabre<br />
Cérémonie (21/9), Apéro concert avec Madjahpol<br />
(27/9), K<strong>en</strong>y Arkana (28/9), Hugo Kant + Z<strong>en</strong>zile<br />
(5/10), Zombie Zombie + Dj Oil (6/10), 1995 + 100-<br />
16 l’Equipe (11/10), Popa Chubby (15/10)<br />
04 90 89 45 49<br />
www.passagersduzinc.com<br />
BERRE L’ETANG<br />
Forum de Berre : Chloé Lacan + Mardjane<br />
Chemirani (19/10)<br />
04 42 10 23 60<br />
www.forumdeberre.com<br />
BRIANÇON<br />
Théâtre du Briançonnais : Quand m’embrasserastu<br />
de Claude Brozzoni (19/10)<br />
04 92 25 52 42<br />
www.theatre-du-brianconnais.eu<br />
CAVAILLON<br />
Scène Nationale : Missa Gotica de l’Ensemble<br />
Organum à la Cathédrale (18/10)<br />
04 90 78 64 64<br />
www.theatredecavaillon.com<br />
CHÂTEAU-ARNOUX<br />
Théâtre Durance : Gregory Porter (18/10)<br />
04 92 64 27 34<br />
www.theatredurance.fr<br />
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
CHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNE<br />
Akwaba : Les Repères énigmatiques (21/9), Body<br />
Head avec Kim Gordon et Bill Nace + Das Simple<br />
(23/9), Mekanik Kantatik (27/9), Oliver Deutschmann<br />
(6/10), La Fanfare du Belgistan (13/10)<br />
04 90 22 <strong>55</strong> 54<br />
www.akwaba.coop<br />
CORRENS<br />
Le Chantier : Equinòxis 4.2, r<strong>en</strong>contres autour du<br />
chant traditionnel avec Article 9 & Le Chant du Voisin<br />
(22 et 23/9)<br />
04 94 59 56 49<br />
www.le-chantier.com<br />
DIGNE<br />
C<strong>en</strong>tre culturel R<strong>en</strong>é Char : Chloé Lacan (6/10),<br />
Ensemble Mekdad Sehili (12/10)<br />
04 92 30 87 10<br />
www.sortiradigne.fr<br />
DRAGUIGNAN<br />
Théâtres <strong>en</strong> Dracénie : Une nuit balinaise (13/10)<br />
04 94 50 59 59<br />
www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />
GAP<br />
La Passerelle : Melingo (12/10)<br />
04 92 52 52 52<br />
www.theatre-la-passerelle.eu<br />
GRANS<br />
Espace Robert Hossein : Le P’tit bal perdu (14/9)<br />
04 90 <strong>55</strong> 71 53<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />
HYÈRES<br />
Théâtre D<strong>en</strong>is : Z<strong>en</strong>zoo (21/9), Daniel Darc +<br />
Rachida Brakni (5/10)<br />
04 94 35 38 64<br />
ISTRES<br />
L’Usine : Stupeflip (12/10), Aqme + Sidilars<strong>en</strong> (19/10)<br />
04 42 56 02 21<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />
LAMBESC<br />
Salle Sévigné : Showcase Cercle de Midi à 15h avec<br />
Mardjane Chemirani et Sebati<strong>en</strong> Lanza (13/9)<br />
04 42 17 00 62<br />
LA GARDE<br />
Salle Mussou : Festival le Cri du Rocher avec<br />
Martins + Ze Gran Zeft + Black Moth Cult + Nemesys<br />
(4/10), Chainsaw Billies + Isaya + Loustic + Mme<br />
Oleson (5/10), Hannah + Djiel + Phyltre + Avis de<br />
Bâtard (6/10)<br />
05 90 03 73 05<br />
www.lafissureprod.fr<br />
La SEYNE sur MER<br />
Parc Fernand Braudel-Les Sablettes : Jazz Code<br />
+ Maritorne (23/9)<br />
06 12 63 38 <strong>55</strong><br />
www.besartfestival.com<br />
C<strong>en</strong>tre d’Art Le Bosphore : Marie Swing (30/9)<br />
06 19 42 15 51<br />
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
Fort Napoléon : La Pe a de Bayamo + Trio Ca a<br />
Santa (30/9), Art-Bop / Frédéric Borey 4tet (5/10),<br />
Marcel Sabiani invite Eric Lelann (12/10), Chansons<br />
Françaises (26/10)<br />
06 28 90 24 76<br />
www.bayamo.fr<br />
LE THOR<br />
Sonograf’ : Avignon Blues Festival avec K<strong>en</strong>ny Blues<br />
Boss Wayne, salle B<strong>en</strong>oit XII (28/9), Malted Milk<br />
(12/10)<br />
04 90 02 13 30<br />
www.lesonograf.fr<br />
MARSEILLE<br />
Bar de la Plaine : Bal Inouï (15/9)<br />
04 91 47 50 18<br />
Cabaret Aléatoire : Anathema (16/10)<br />
04 95 04 95 09<br />
www.cabaret-aleatoire.com<br />
Cité de la Musique : Bu<strong>en</strong>a Sombra (9/10), Layka<br />
(12/10), Nuit égypti<strong>en</strong>ne du Tarab (13/10)<br />
04 91 39 28 60<br />
www.citemusique-marseille.com<br />
Dan Racing : DaBF (14/9), The Waddles (15/9),<br />
Lost Asylum (21/9), Uncanny (22/9), Coverage<br />
(28/9), Voidborn (29/9) Pornogr4phy (5/10),<br />
Chacrads (6/10), Picnic Republic (12/10), Five<br />
Scraps + No Public +Maria K (13/10)<br />
06 09 17 04 07<br />
http://guitarjacky.free.fr<br />
Dock des Suds : Kind Ink (18/9), Barrio Chino<br />
(21/9), Marsatac (27/9), Dub Station (6/10)<br />
04 91 99 00 00<br />
www.dock-des-suds.org<br />
Espace Juli<strong>en</strong> : Tindersticks (16/10), Sebasti<strong>en</strong><br />
Tellier (18/10)<br />
04 91 24 34 10<br />
www.espace-juli<strong>en</strong>.com<br />
La Criée : Le Velvet de Rodolphe Burger (20/10)<br />
04 91 54 70 54<br />
www.theatre-lacriee.com<br />
La Machine à Coudre : Fantasticus (21/9)<br />
04 91 <strong>55</strong> 62 65<br />
www.lamachineacoudre.com<br />
La Mesón : Kabbalah (28/9), Tablao Flam<strong>en</strong>co<br />
Pedro & Natalia Verdu (13/10)<br />
04 91 50 11 61<br />
www.lameson.com<br />
Le Moulin : Thomas Dutronc (28/9), Bal psychédélique<br />
avec Oh ! Tiger Mountain + Fri<strong>en</strong>ds from +<br />
Microphone recordings (3/10), Eths + Dagoba +<br />
Mascaara (4/10), Girrrls from Marseille : Osh<strong>en</strong> +<br />
Andromakers + V.Schutz (5/10), Massilia Baléti<br />
(10/10), IAM + We Luv Ny (12/10), Nasser & Fri<strong>en</strong>ds<br />
(13/10), Royal Republic + Kopek (16/10)<br />
04 91 06 33 94<br />
www.lemoulin.org
Le Paradox : Dj Nash & Brahim + Digital Sound (14/9)<br />
04 91 63 14 65<br />
www.leparadox.fr<br />
Le Point Bar./re : Nicolas Cassagneau (27 au 29/9)<br />
09 54 22 71 26<br />
Le Point de Bascule : Fantasticus (13/10)<br />
06 14 31 69 66<br />
www.lepointdebascule.fr<br />
Le Poste à Galène : Hugo Kant (15/9), Gaio + Isaya<br />
(21/9), Tristania + Sarah Jezebel Deva (23/9), The<br />
River : Piers Faccini + Badjé Tounkara (27/9), Ombres<br />
sonores (28/9), Rachida Brakni (6/10),<br />
Singtank (12/10), Tindersticks (16/10)<br />
04 91 47 57 99<br />
www.leposteagal<strong>en</strong>e.com<br />
Le Silo : Magma (13/10), Marcus Miller (18/10)<br />
04 91 90 00 00<br />
www.silo-marseille.fr<br />
L’Embobineuse : Monkey See (15/9), Bye bye Laïka<br />
+ Electric Electric (17/9), Poil + Ssissi Empire (21/9),<br />
Black Dice + Post Coïtum (24/9), L’Ocelle mare +<br />
Radikal satan (26/9), Poino + Familea Miranda +<br />
Fillette (29/9), Gallon Drunk + Cowboys from<br />
Outerspace (6/10), Zombie Zombie (7/10), Phono<br />
Mundial (12/10), Radian + Derek Holzer + Hervé<br />
Boghossian (17/10)<br />
04 91 50 66 09<br />
www.lembobineuse.biz<br />
Molotov : Robert Pettinelli & Paul Adorno 4tet (18/9)<br />
04 91 42 59 57<br />
Palais Longchamp : Geoffroy Mugwump + Baron<br />
Rétif & Concepcion Pérez + Phred + Paul + L’Amateur<br />
+ M.OaT + Bananna Wintour (30/9)<br />
http://aireslibres.worpress.com<br />
Roll’Studio : 4ème anniversaire du lieu et Carte<br />
blanche à Raphaël Imbert (15/9), Yves Laplane Trio<br />
(22/9), José Caparros trio (29/9), Sudaméris Trio<br />
(27/10)<br />
04 91 64 43 15<br />
www.rollstudio.fr<br />
Station Alexandre : Bal Tango (22/9)<br />
04 91 00 90 00<br />
www.station-alexandre.org<br />
MAUBEC<br />
La Gare de Coustellet : Guess (28/9), Hyph<strong>en</strong><br />
Hyph<strong>en</strong> + Doubt (5/10), Ahamada Smis & Abdoulaye<br />
Kouyaté + Dizzylez & Vinc<strong>en</strong>t Truel (12/10)<br />
04 90 76 84 38<br />
www.aveclagare.org<br />
////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
MIRAMAS<br />
Théâtre la Colonne : Pagagnini (29/9)<br />
04 90 50 05 26<br />
www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />
NIMES<br />
Paloma : Dionysos (19/9), Marsatac (20/9), Fran-<br />
çoiz Breut (5/10), H.F. Thiefaine (11/10), Band of<br />
Gypsies (13/10), Carolina Chocolate Drops (17/10)<br />
04 11 94 00 10<br />
www.paloma-nimes.fr<br />
OLLIOULES<br />
Châteauvallon : Yaron Herman quartet et Emile<br />
Parisi<strong>en</strong> (13/10)<br />
04 94 22 02 02<br />
www.chateauvallon.com<br />
SAINT-MAXIMIN<br />
Croisée des Arts : Les Ogres de Barback (11/10)<br />
04 94 86 18 90<br />
www.st-maximin.fr<br />
SAINT REMY de PROVENCE<br />
Festival Jazz à St Rémy : Anne Ducros Sextet<br />
(13/9), Antoine Hervier trio invite Marcel Azzola et<br />
Marc Fosset (14/9), Daniel Humair & Nicolas Folmer<br />
Project (15/9), Tremplin Jeunes, Apéro-Swing et Jam<br />
Sessions durant le festival<br />
www.jazzasaintremy.free.fr<br />
SANARY SUR MER<br />
Théâtre Galli : Patrick Fiori (5/10)<br />
04 94 88 53 90<br />
SIX-FOURS<br />
Espace Malraux : Lucky Peterson feat. Tamara Peterson<br />
+ The Dynamites feat. Charles Walker (12/10),<br />
Orelsan + Odez<strong>en</strong>ne (19/10)<br />
04 94 74 77 79<br />
www.espace-malraux.fr<br />
TOULON<br />
Théâtre Liberté : Gould/M<strong>en</strong>uhin (20 au 23/9),<br />
François Atlan et l’orchestre arabo-andalou (5/10)<br />
04 98 00 56 76<br />
www.theatre-liberte.fr<br />
Tandem : Dans le cadre du festival Mescl’Arts (Aups)<br />
Ceux qui March<strong>en</strong>t Debout + Le Yan et Skoob le Roi<br />
(12 et 13/10), Les Yeux d’la Tête + Georgia Brown à<br />
Flayosc (15/9)<br />
04 98 070 070<br />
www.tandem83.com<br />
VELAUX<br />
Espace NoVa : Quintette Bamboo Orchestra (29/9),<br />
le Bateau de Nino (12/10)<br />
04 42 87 75 00<br />
www.espac<strong>en</strong>ova.com<br />
VENELLES<br />
Salle des fêtes : La Mort marraine, Ensemble<br />
Télémaque (21/9)<br />
04 42 54 71 70<br />
Jazz sur la ville<br />
HKBM Orchestra (4/10) au Cri du Port<br />
Trio Hosdikian-Luci-Osscini (5/10)<br />
au Rouge Belle de Mai<br />
Alice Martinez-Fr<strong>en</strong>ch Group Project (6/10)<br />
à la Bibliothèque Bonneveine<br />
Duo at Home (6/10) au Roll’Studio<br />
Ablaye Cissoko & Volker Goezte Duo (6/10)<br />
à La Mesón<br />
Limousine «Siam Roads» invite Louis Sclavis<br />
& Big Buddha (6/10) au Cabaret Aléatoire<br />
Light Blazer (6/10) à la Station Alexandre<br />
Dress Code 5tet (7/10) à La Mesòn<br />
Laure Donnat & Lilian B<strong>en</strong>cini Duo (8/10)<br />
à la Maison du Chant<br />
«H<strong>en</strong>ri voit Rouge» Rémi Abram 4tet (9/10)<br />
au Rouge Belle de Mai<br />
Olivier Roussel Duo & Etrange R<strong>en</strong>contre<br />
(10/10) au Café Juli<strong>en</strong><br />
Daniel Huck (11/10)<br />
à la Bibliothèque des 5 Av<strong>en</strong>ues<br />
Nir Felder 4tet (11/10) au Cri du Port<br />
Charles Walker & The Dynamites + Malted Milk<br />
(11/10) au Cabaret Aléatoire<br />
Fanga + Soul Jazz Orchestra (12/10)<br />
au Cabaret Aléatoire<br />
Une création labelisée FJ5C (12/10)<br />
au Dock des Suds<br />
«La Traversée Imaginaire» (13/10)<br />
à la Bibliothèque du Panier<br />
Elsy Fleriag 4tet (13/10)<br />
à la Bibliothèque du Merlan<br />
Duo Heiting-Soucasse (13/10) au Roll’Studio<br />
O’Brother (14/10) à La Mesón<br />
Invisible Light (15/10) à la Cité de la Musique<br />
Anne Montaron & Claude Tchamitchian solo<br />
(17/10) à la Bibliothèque Gaston Defferre<br />
«L’Imprévu»Vinc<strong>en</strong>t Courtois solo & Lumières<br />
d’Etchmiadzine (18/10) à la Friche<br />
Et<strong>en</strong>esh Wassie & Mathieu Sourisseau (20/10)<br />
à La Mesón<br />
Carlos Bica Trio Azul (21/10) au Cri du Port<br />
Mike Stern & Didier Lockwood Band (26/10)<br />
à L’Espace Juli<strong>en</strong><br />
www.jazzsurlaville.com<br />
RetrouveZ toutes nos critiques sur notre site,<br />
mis à jour quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t<br />
www.journalzibeline.fr<br />
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MUSIQUE 59<br />
un gratuit qui se lit... aussi sur internet !<br />
AU PROGRAMME
AU PROGRAMME<br />
60<br />
ARTS DE LA RUE<br />
Pour la 4 e année, la ville de Salon vit de façon particulièrem<strong>en</strong>t<br />
festive un détournem<strong>en</strong>t artistique, un<br />
changem<strong>en</strong>t de décor urbain qui bouscule durant<br />
trois jours les habitudes de vie de ses habitants. Vous<br />
avez alors deux façons de vivre le Festival des arts<br />
de la rue Salon Public: suivre scrupuleusem<strong>en</strong>t le<br />
programme, ou vous laisser surpr<strong>en</strong>dre au détour<br />
d’un des Cours, lieu c<strong>en</strong>tral de la manifestation qui<br />
intègre aussi de nouveaux lieux -existe-t-il meilleur<br />
moy<strong>en</strong> pour faire arp<strong>en</strong>ter la ville ?- comme la gare ou<br />
le c<strong>en</strong>tre nautique.<br />
Confortablem<strong>en</strong>t équipé, le public se tordra pourtant<br />
le cou pour admirer Repite Conmigo, la danse verticale<br />
sur façade de la cie Delrevés, appr<strong>en</strong>dra les<br />
rudim<strong>en</strong>ts du jardinage avec le duo loufoque André<br />
et Lefeuvre qui, Entre serre et jardin, réinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les<br />
SALON PUBLIC | PETIT ART | PETIT ORNIC’ART<br />
Loufoqueries de rue<br />
Mouvem<strong>en</strong>ts<br />
subversifs<br />
Att<strong>en</strong>tion, art <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t : l’association<br />
RedPlexus lance son<br />
6ème Préavis de Désordre Urbain.<br />
Ce festival invite des performers à<br />
investir le territoire phocé<strong>en</strong> et propose<br />
au public d’autres manières de<br />
voir et de s’exprimer <strong>en</strong> milieu<br />
urbain.<br />
Cette année, RedPlexus a convié 33<br />
artistes europé<strong>en</strong>s à travailler autour<br />
de la problématique : comm<strong>en</strong>t<br />
continuer à vivre dans ce monde <strong>en</strong><br />
crise ? P<strong>en</strong>dant 10 jours, Marseille<br />
se changera <strong>en</strong> labo/musée à ciel<br />
ouvert : vaste terrain d’expérim<strong>en</strong>tation<br />
pour dispositifs artistiques<br />
subversifs. Un événem<strong>en</strong>t qui invite<br />
les habitants à réagir et à échanger<br />
sur les performances. Le public<br />
découvrira par exemple le projet axé<br />
sur la vidéosurveillance du comédi<strong>en</strong><br />
et danseur marseillais Dominique<br />
Herma, les performances du metteur<br />
<strong>en</strong> scène Joao Garcia Miguel<br />
et de la comédi<strong>en</strong>ne Sara Ribeiro,<br />
tous deux v<strong>en</strong>u de Lisbonne ; ou <strong>en</strong>core<br />
le programme Evid<strong>en</strong>ce 1/012<br />
du peintre polonais Peter Grzybowsky<br />
qui mêle image et son. Le<br />
collectif de performers phocé<strong>en</strong>s<br />
Ornic’Art installera <strong>en</strong> c<strong>en</strong>tre ville<br />
son Bureau des fantasmes urbains,<br />
p<strong>en</strong>dant que d’autres profiteront des<br />
créations du designer marseillais<br />
Colas Ballieul.<br />
Le festival se déroule <strong>en</strong> deux temps.<br />
Du 10 au 19 sept, les artistes investiss<strong>en</strong>t<br />
le Théâtre des Bernardines<br />
et le quartier des Réformés-Canebière.<br />
Puis, du 17 au 21, la relève<br />
s’installe dans la Friche belle de<br />
Mai et ses al<strong>en</strong>tours.<br />
Les journées s’articul<strong>en</strong>t autour de<br />
deux r<strong>en</strong>dez-vous. Le matin, au<br />
Terschelling 2009 © Kamchatka<br />
objets les plus courants, défiera l’apesanteur avec le<br />
Cirque Inextremiste et leur équilibre collectif sur<br />
bouteilles de gaz empilées, composera avec la cie<br />
Kiosque des Réformés ou aux Grandes<br />
Tables de la Friche, les artistes<br />
prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leurs projets et invit<strong>en</strong>t<br />
les habitants à échanger des idées<br />
ou à participer. Le soir, lors des<br />
«Zones Rouges» (18h30 et 19h15),<br />
les performers pass<strong>en</strong>t à l’action et<br />
transgress<strong>en</strong>t les normes de la vie<br />
urbaine quotidi<strong>en</strong>ne...<br />
D’autres temps forts sont au programme<br />
: débats et projections<br />
vidéos (le 14 à L’Équitable Café et le<br />
19 aux Grandes Tables de la Friche),<br />
une soirée au Théâtre des Bernardines<br />
(le 18), quatre heures de performance<br />
<strong>en</strong> plein c<strong>en</strong>tre ville (le 15) ainsi<br />
qu’une exposition d’installation à la<br />
Friche (le 21).<br />
KEVIN DERVEAUX<br />
Festival Préavis de Désordre Urbain<br />
du 11 au 21 sept<br />
Marseille<br />
04 95 04 95 34<br />
www.redplexus.org<br />
La performeuse Pascale Ciapp © Cédric Matet<br />
Les Piétons des piétonneries surréalistes à base<br />
d’Haïcuc, assistera à la sortie de résid<strong>en</strong>ce (au Citron<br />
Jaune à Port-Saint-Louis) du Grand Ordinaire de la cie<br />
de l’Ambre, avant de s’éclabousser de musique et<br />
théâtre lors du traditionnel pique-nique qui sera cette<br />
année aquatique avec les cies Déviation et Les<br />
Choses de Ri<strong>en</strong>.<br />
DOMINIQUE MARÇON<br />
Salon Public<br />
Du 28 au 30 sept<br />
Office du tourisme, Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />
04 90 56 27 60<br />
www.salondeprov<strong>en</strong>ce.fr<br />
...la culture fait son nid<br />
L’association Lézarap’Art prépare la 13 e édition de son festival<br />
Petit Art Petit. Un événem<strong>en</strong>t familial et tout public qui offre<br />
des spectacles de rue de qualité, des expositions et des ateliers<br />
Lézarap’Art, c’est 17 ans d’actions culturelles au sein des quartiers nord de Marseille,<br />
la volonté de démocratiser la culture, de la r<strong>en</strong>dre accessible à tous par le<br />
biais de multiple actions (ateliers, résid<strong>en</strong>ces, théâtre, festivals...). Petit Art Petit<br />
accueille cette année des compagnies régionales comme les marseillais de No<br />
Tunes International pour une déambulation fraternelle T’as de la chance mon<br />
frère, le Carrousel des arlési<strong>en</strong>s Bazar Palace (voir p. 61), et de tout l’hexagone<br />
comme Bris de Banane (Le Havre), qui embarquera le public pour son Meurtre<br />
au motel, une <strong>en</strong>quête délirante qui dévoile les coulisses d’un polar de série B ; ou<br />
<strong>en</strong>core une clown déjantée de Bordeaux, Rosie Volt, qui prés<strong>en</strong>tera son spectacle<br />
La natür c’est le bohnür, à ne pas manquer !<br />
Entre les représ<strong>en</strong>tations, les visiteurs pourront profiter des expositions des<br />
créations amateurs, réalisées lors des actions du Lézarap’Art <strong>en</strong>tre 2011 et 2012.<br />
Toute une série d’ateliers est égalem<strong>en</strong>t proposée au public : jeux de construction,<br />
peinture naturelle, animation autour des mots, atelier créatif à base de récupération,<br />
d’objet détourné...<br />
Le temps d’une journée, Lézarap’Art et son Petit Art Petit offre à tous un mom<strong>en</strong>t<br />
de rêverie, de partage, un espace de r<strong>en</strong>contre et de véritable brassage culturel.<br />
KEVIN DERVEAUX<br />
Petit Art Petit<br />
le 22 sept<br />
Cité des Arts de la rue, Marseille 15ème<br />
04 91 69 11 80<br />
www.lezarapart.com<br />
Public de 12 rue d'la Joie, Cie Mungo, Festival Petit Art Petit 2010 © F. Moura
Karwan and two<br />
Dans le cadre de la 4 e Saison régionale<br />
rue & cirque, la région PACA et le<br />
Réseau Inter-régional de Rue piloté par<br />
Karwan programm<strong>en</strong>t deux spectacles<br />
de deux compagnies régionales.<br />
La balade sonore du Begat Theater<br />
se décline <strong>en</strong> déambulation urbaine<br />
pour faire découvrir ses Histoires ca-<br />
Lieux publics<br />
Pas de Small is beautiful cette année, mais, sur tous<br />
les fronts, le C<strong>en</strong>tre national de création propose<br />
plusieurs r<strong>en</strong>dez-vous dans la région. À Aubagne,<br />
associé au Théâtre Comoedia, le début de saison se<br />
fait Chaud Dehors ; le 15 sept, faisant suite au r<strong>en</strong>dez-vous<br />
de juin, Lieux publics propose des<br />
spectacles de danse issus du réseau franco-itali<strong>en</strong><br />
Marcher Commun : Daphné pour une mythologie urbaine<br />
de Marta Bevilcqua, 22 cailloux de Jordi Gali,<br />
pour finir avec le collectif marseillais Rara Woulib.<br />
Passez <strong>en</strong> face : le 3 oct à midi pile, la Sirène résonnera<br />
aux couleurs de Skappa ! & associés, avec une<br />
peintre, un colleur d’affiche, quatre électroacous-<br />
Les Théâtralia<br />
Le C<strong>en</strong>tre Bourse de Marseille s’anime parfois d’autres<br />
activités que celles du consumérisme quotidi<strong>en</strong>,<br />
il accueille les surpr<strong>en</strong>antes Théâtralia. Pourquoi un<br />
c<strong>en</strong>tre commercial ? Le pari consiste à am<strong>en</strong>er le<br />
théâtre là où se r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t la plupart des g<strong>en</strong>s. Rompant<br />
les barrières que certains n’os<strong>en</strong>t franchir, Théâtralia<br />
propose, <strong>en</strong> s’éloignant des salles, des formes t<strong>en</strong>dant<br />
vers l’impromptu. Cette manifestation sympathique<br />
<strong>en</strong> est à sa quatrième édition, et propose p<strong>en</strong>dant<br />
trois jours des spectacles variés : groupe taïwanais,<br />
chées : un casque audio sur la tête, le<br />
public fait de la rue un théâtre introspectif<br />
<strong>en</strong> suivant des objets repères<br />
(une orange, une boite d’allumettes...),<br />
superposant aux textes des acteurs<br />
des p<strong>en</strong>sées intimes. Le Bazar Palace<br />
prés<strong>en</strong>te quant à lui Carrousel, un univers<br />
cocasse et poétique au sein duquel<br />
Histoires cachees © D.M-<strong>Zibeline</strong><br />
LIEUX PUBLICS | KARWAN ARTS DE LA RUE 61<br />
une femme va t<strong>en</strong>ter d’échapper à son<br />
quotidi<strong>en</strong> rasoir <strong>en</strong> transformant sa<br />
cuisine <strong>en</strong> vaisseau spatial... De quoi<br />
provoquer les r<strong>en</strong>contres les plus<br />
improbables et drôles ! DO.M.<br />
Histoires cachées<br />
le 14 sept à Puget-Th<strong>en</strong>iers (06)<br />
dans le cadre de Terre de<br />
Mouvem<strong>en</strong>t<br />
04 93 05 05 05<br />
www.puget-th<strong>en</strong>iers.fr<br />
le 15 sept au Théâtre Comoedia à<br />
Aubagne dans le cadre du r<strong>en</strong>dezvous<br />
Chaud Dehors<br />
04 42 18 19 88<br />
www.aubagne.fr<br />
le 22 sept à Carros (06) dans le<br />
cadre de Roulez Carros !<br />
04 93 08 76 07<br />
www.forumcarros.com<br />
tici<strong>en</strong>s et un guitariste…<br />
ANPU (Ag<strong>en</strong>ce National de Psychanalyse Urbaine)<br />
met la Ville sur le divan : Lieux publics prés<strong>en</strong>te les<br />
résultats du vaste projet, ironique et pince-sans-rire<br />
mais loin d’être ins<strong>en</strong>sé, de psychanalyse urbaine<br />
m<strong>en</strong>é par l’ANPU depuis 2009 dans de nombreuse<br />
villes et quartiers du territoire. Avec exposition,<br />
confér<strong>en</strong>ces-polémiques… DO.M<br />
Du 12 au 27 oct à Marseille, Martigues et Aubagne<br />
04 91 03 81 28<br />
www.lieux-publics.fr<br />
musique brésili<strong>en</strong>ne, spectacle d’Arteco, spectacle<br />
lyrique avec l’Opéra Théâtre pour Tous. Le dernier<br />
jour s’achèvera avec une chorale de clowns, un<br />
cabaret burlesque et les déambulations des bouffons<br />
du Marie-Jeanne.<br />
M.C.<br />
Du 11 au 13 oct<br />
C<strong>en</strong>tre Bourse, Marseille<br />
www.larevuemarseillaisedutheatre.com<br />
© le Baroufle<br />
le 6 oct à Grans<br />
le 10 oct à Fos<br />
le 11 oct à Miramas<br />
le 13 oct à Port-Saint-Louis<br />
dans le cadre de Carrém<strong>en</strong>t à<br />
l’Ouest<br />
04 42 48 40 04<br />
www.lecitronjaune<br />
Carrousel<br />
le 21 sept à Carros<br />
le 22 sept à Marseille dans le cadre<br />
du Festival Petit Art Petit<br />
04 91 69 11 80<br />
www.lezarapart.com<br />
le 29 sept à Mont-Dauphin (04)<br />
dans le cadre du festival Contre<br />
Escarpe<br />
06 08 83 00 97<br />
www.compagnieconte.com<br />
Carrém<strong>en</strong>t<br />
à l’ouest<br />
4 e édition de ce r<strong>en</strong>dez-vous rituel des<br />
arts de la rue qui déploie dans un quartier<br />
précis de Port-Saint-Louis -cette année le<br />
quartier historique du faubourg Hardon,<br />
quartier d’implantation du Citron Jauneses<br />
propositions de métamorphoses de<br />
l’espace public. Et pour que la fête soit<br />
complète, ledit Citron Jaune, coréalisateur<br />
avec la régie culturelle Scènes et<br />
Cinés de l’événem<strong>en</strong>t, fête ses 20 ans à<br />
cette occasion… «Atypique et utopique,<br />
comme ses insol<strong>en</strong>ces croyances, urgemm<strong>en</strong>t<br />
novatrices», le C<strong>en</strong>tre National des<br />
Arts de la Rue «rep<strong>en</strong>se la pertin<strong>en</strong>ce de<br />
notre rapport à notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t social,<br />
urbain et paysager.» 20 ans qu’il souti<strong>en</strong>t<br />
la création contemporaine, «les télescopages<br />
et les ouvertures», qu’il réinv<strong>en</strong>te le<br />
monde dans ce bout du monde qu’est<br />
Port-St-Louis… Alors n’hésitez pas à mettre<br />
la barre à l’ouest, pour suivre les<br />
artistes complices de longue date : Le<br />
Sil<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>combrant de la cie Kumulus,<br />
le Begat Theateret leurs Histoires cachées<br />
(voir ci-dessus), le Film du dimanche soir<br />
d’Annibal, le Parfait état de marche de la<br />
cie 1 Watt, le Tube intrigant de Mathilde<br />
Monfreux, la créativité spontanée de la<br />
Post Disaster Dance People, sans<br />
oublier le Grand cabaret festif du Citron…<br />
DO.M.<br />
Du 9 au 14 oct<br />
04 42 48 40 04<br />
www.lecitronjaune.com<br />
AU PROGRAMME
AU PROGRAMME<br />
62<br />
LIVRES<br />
On ne peut pas y échapper. Depuis<br />
quelques semaines, les médias s’<strong>en</strong> donn<strong>en</strong>t<br />
à cœur joie : chroniques, extraits<br />
de livres, interviews… C’est la r<strong>en</strong>trée<br />
littéraire ! Et comme chaque année, on<br />
se demande comm<strong>en</strong>t s’y retrouver dans<br />
la masse de tous les romans parus depuis<br />
août. On peut bi<strong>en</strong> sûr suivre ses<br />
goûts personnels pour tel ou tel, scruter<br />
les 4èmes de couverture avant de faire<br />
son choix, lire ou écouter les conseils des<br />
«experts ». On peut aussi -c’est même<br />
un conseil de <strong>Zibeline</strong>- aller faire un<br />
tour à Manosque <strong>en</strong>tre le 26 et le 30<br />
septembre prochains ! Pour sa 14 ème<br />
édition, le festival des Correspondances<br />
y réunira bon nombre d’auteurs de<br />
cette r<strong>en</strong>trée. Des grandes stars, Philippe<br />
Djian, Pascal Quignard, aux<br />
petits nouveaux, Auréli<strong>en</strong> Bellanger,<br />
Mak<strong>en</strong>zy Orcel, <strong>en</strong> passant par les habitués,<br />
Olivier Adam, Arno Bertina,<br />
Patrick Deville…, tous ceux-là et bi<strong>en</strong><br />
d’autres (plus de 40 au total) seront là,<br />
et avec eux des musici<strong>en</strong>s et des comédi<strong>en</strong>s,<br />
pour 5 jours de r<strong>en</strong>contres<br />
CORRESPONDANCES DE MANOSQUE<br />
On le voit, à Manosque, tous les moy<strong>en</strong>s<br />
sont bons pour susciter la r<strong>en</strong>contre<br />
avec les textes. Et c’est bi<strong>en</strong> l’ambition<br />
qu’affiche Evelyn Prawidlo, responsable,<br />
avec Olivier Chaud<strong>en</strong>son et<br />
Arnaud Cathrine, de la programmation<br />
littéraire du festival.<br />
Les Correspondances accueill<strong>en</strong>t de<br />
nombreux auteurs célèbres. Qu’est-ce<br />
qui les incite à v<strong>en</strong>ir à Manosque ?<br />
Je n’ai pas l’impression que nous invitions<br />
surtout des écrivains célèbres.<br />
Notre volonté reste d’équilibrer la programmation<br />
<strong>en</strong>tre auteurs confirmés et<br />
auteurs à découvrir. Ce qui nous comble<br />
de joie, c’est d’avoir réussi à fidéliser<br />
un public qui vi<strong>en</strong>t à Manosque aussi<br />
bi<strong>en</strong> pour découvrir des écrivains qu’il<br />
ne connaît pas que pour y r<strong>en</strong>contrer<br />
ses auteurs favoris. Les auteurs aussi<br />
appréci<strong>en</strong>t de v<strong>en</strong>ir : Les Correspondances<br />
sont l’un des premiers festivals<br />
de la r<strong>en</strong>trée littéraire, nous avons acquis<br />
une certaine réputation et nous avons<br />
eu la chance ces dernières années d’avoir<br />
programmé pas mal de futurs prix !<br />
Comm<strong>en</strong>t faites-vous la sélection ?<br />
Toute l’année, on est <strong>en</strong> contact avec les maisons d’édition et<br />
dès le mois d’avril, on se met à lire, beaucoup, <strong>en</strong>tre 60 et 100<br />
livres. Nous formons Olivier, Arnaud et moi, un vrai comité<br />
de lecture et ne choisissons pas des noms mais des textes. Ce<br />
qui explique que cette année certains auteurs revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t,<br />
notamm<strong>en</strong>t Djian et Deville, car cette année <strong>en</strong>core, leur<br />
travail nous a séduits.<br />
Y a-t-il des t<strong>en</strong>dances 2012 ?<br />
Notre ori<strong>en</strong>tation reste la même : mettre l’acc<strong>en</strong>t sur les performances,<br />
sur les lectures d’auteurs et toujours lier étroitem<strong>en</strong>t<br />
littérature et musique. Depuis 1999, nous accordons une<br />
place ess<strong>en</strong>tielle à la lecture <strong>en</strong> public ; à l’époque, cette démarche<br />
était pionnière <strong>en</strong> France ; aujourd’hui, cela se fait<br />
dans tous les festivals. Une table ronde est d’ailleurs prévue<br />
littéraires et musicales de tout premier<br />
plan, dans une atmosphère toujours<br />
bon <strong>en</strong>fant. Une plaisante façon de<br />
frayer son chemin dans la jungle des<br />
livres de la r<strong>en</strong>trée…<br />
Depuis 1999, le festival des Correspondances<br />
se donne pour objectif principal<br />
une approche vivante de la littérature<br />
Susciter la r<strong>en</strong>contre<br />
La r<strong>en</strong>trée<br />
littéraire,<br />
c’est par là !<br />
Les correspondances © X-D.R<br />
d’aujourd’hui. D’où les multiples formes<br />
qu’y revêt<strong>en</strong>t les r<strong>en</strong>contres avec les<br />
textes et les auteurs : grands <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s,<br />
dialogues, performances, lectures musicales,<br />
apéros et concerts littéraires… On<br />
retrouvera tout cela cette année, sur les<br />
places de la ville, sur la scène du théâtre<br />
Jean le Bleu ou au Café provisoire, dès<br />
samedi 29 septembre sur ce sujet de la «littérature <strong>en</strong> scène».<br />
Le festival connaît aussi des évolutions : il s’ouvre davantage à<br />
la BD et au roman graphique, ainsi qu’au cinéma ; il se tourne<br />
aussi vers l’international. Témoins cette année Moshe Sakal,<br />
écrivain israéli<strong>en</strong> actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce et Mak<strong>en</strong>zy Orcel<br />
v<strong>en</strong>u d’Haïti pour le festival et qui prolongera son séjour par<br />
une résid<strong>en</strong>ce d’un mois à Manosque.<br />
PROPOS RECUEILLIS PAR FRED ROBERT<br />
Les Correspondances<br />
du 26 au 30 sept<br />
Manosque<br />
04 92 75 67 83<br />
www.correspondances-manosque.org<br />
le matin et jusque tard le soir. À noter<br />
quelques nouveautés de cette édition :<br />
les siestes acoustiques et littéraires<br />
d’abord, que proposeront chaque aprèsmidi<br />
dès le jeudi 27 Basti<strong>en</strong> Lallemant,<br />
JP Nataf et Albin de la Simone. Une<br />
heure de chansons et de lectures à écouter<br />
allongé, et tant pis si l’on s’<strong>en</strong>dort !<br />
Quant à Jean Lautrey, créateur depuis<br />
2004 des nombreux écritoires installés<br />
dans la ville et ses al<strong>en</strong>tours (n’oublions<br />
pas que le festival est parrainé par la<br />
Poste et qu’on y vi<strong>en</strong>t aussi pour écrire<br />
<strong>en</strong> toute liberté), il a imaginé cette<br />
année un salon perché dans les arbres,<br />
histoire de permettre à l’écriture de<br />
pr<strong>en</strong>dre de la hauteur. Deux expéri<strong>en</strong>ces<br />
inédites, qu’on pourra compléter avec<br />
Epistolaire antérieur, une déambulation<br />
littéraire m<strong>en</strong>ée par le poète oulipi<strong>en</strong><br />
Frédéric Forte, l’un des deux écrivains<br />
actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à Manosque.<br />
Autre nouveauté de l’année, l’avantpremière<br />
du film de Laur<strong>en</strong>t Cantet,<br />
Foxfire, d’après le livre de Joyce Carol<br />
Oates Confession d’un gang de filles.<br />
Des collines<br />
au détroit<br />
Désireuse de transmettre son<br />
expéri<strong>en</strong>ce, l’équipe des Correspondances<br />
s’associe cette année à la<br />
Librairie des Colonnes et à son<br />
directeur Simon-Pierre Hamelin<br />
pour proposer la 1 ère édition des<br />
Correspondances de Tanger,<br />
du 4 au 7 oct. Comme à Manosque,<br />
des r<strong>en</strong>contres, des lectures et des<br />
concerts littéraires, des projections,<br />
du théâtre, dans une ville à l’id<strong>en</strong>tité<br />
singulière et aux cultures multiples.<br />
Un joli pont <strong>en</strong>tre les deux rives.<br />
F.R.<br />
www.correspondances-de-tanger.com
AU PROGRAMME<br />
64<br />
64 LIVRES LES LITTORALES | ÉCRITURES CROISÉES<br />
L’Histoire et nos histoires<br />
Important r<strong>en</strong>dez-vous littéraire de l’automne à Marseille,<br />
le festival Les Littorales, organisé par l’association<br />
Libraires à Marseille, se prépare. De nouveaux lieux,<br />
de nouveaux part<strong>en</strong>aires, une programmation riche et<br />
des partis-pris festifs. Une préfiguration de 2013, avec<br />
toujours la volonté de faire la part belle aux livres et<br />
aux auteurs.<br />
L’édition 2012 clôturera un cycle dont le fil rouge est<br />
De l’intime au collectif. Après avoir exploré le vivre<br />
<strong>en</strong>semble <strong>en</strong> 2010 puis les frontières poreuses <strong>en</strong>tre les<br />
g<strong>en</strong>res <strong>en</strong> 2011, il s’agira cette année de s’interroger sur<br />
la façon dont les histoires se tiss<strong>en</strong>t à partir de l’Histoire,<br />
de l’actualité, des faits divers. P<strong>en</strong>dant 5 jours,<br />
r<strong>en</strong>contres, lectures, ateliers et projections permettront<br />
de creuser cette thématique. Et les libraires indép<strong>en</strong>dants<br />
offriront leurs conseils avisés au sein d’une<br />
grande librairie déployée tout le week<strong>en</strong>d.<br />
<strong>Zibeline</strong> a r<strong>en</strong>contré Marie-Dominique Russis,<br />
directrice de l’association Libraires à Marseille et<br />
coordinatrice du comité de programmation du<br />
festival.<br />
<strong>Zibeline</strong> : Vous avec intitulé l’édition «<strong>en</strong>tre fictions et<br />
réalités». Pourquoi ces pluriels ?<br />
Marie-Dominique Russis : Le mot «fiction» recouvre<br />
plusieurs réalités ! Il s’agit cette année d’explorer le li<strong>en</strong><br />
qu’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t la littérature avec le réel, avec des personnages<br />
vivants, qu’ils soi<strong>en</strong>t connus ou anonymes ; de<br />
voir comm<strong>en</strong>t la fiction se construit sur l’Histoire <strong>en</strong><br />
train de se faire, à des strates différ<strong>en</strong>tes et selon des<br />
points de vue et des s<strong>en</strong>sibilités divers.<br />
Quelles sont les nouveautés cette année ?<br />
Le lieu d’abord, nous nous installons à la Vieille Charité,<br />
un bel écrin pour une manifestation que nous voulons<br />
faire grandir. La programmation y gagnera <strong>en</strong> d<strong>en</strong>sité<br />
Consci<strong>en</strong>ces vivantes<br />
Chaque année aux Écritures Croisées,<br />
les géants de la littérature se retrouv<strong>en</strong>t<br />
le temps de créations autour de leurs<br />
œuvres, et de débats riches et passionnants.<br />
L’intuition d’AnnieTerriertombe<br />
toujours juste, on ne compte plus les<br />
futurs prix Nobel invités avant la reconnaissance<br />
suprême !<br />
L’édition 2012 sera dédiée à Carlos<br />
Fu<strong>en</strong>tes. Cet imm<strong>en</strong>se écrivain avait<br />
réuni autour de lui l’an dernier la<br />
brillante et jeune génération de la littérature<br />
espagnole qui voyait <strong>en</strong> lui un<br />
maître. Autre hommage, celui r<strong>en</strong>du<br />
par la Cité de l’Image (part<strong>en</strong>aire des<br />
Écritures Croisées) à Raoul Ruiz, le<br />
Juan Goytisolo © X-D.R<br />
puisqu’on disposera de deux espaces pour les r<strong>en</strong>contres,<br />
le cinéma Le Miroir et la Chapelle. Autre nouveauté,<br />
l’importance accrue de la littérature jeunesse. Outre<br />
des ateliers d’illustration et un spectacle, les <strong>en</strong>fants<br />
auront droit cette année à une lecture de Peter Pan par<br />
Hippolyte Girardot et quatre r<strong>en</strong>contres se ti<strong>en</strong>dront<br />
autour de la littérature jeunesse spécifiquem<strong>en</strong>t. Nous<br />
tissons égalem<strong>en</strong>t de nouveaux part<strong>en</strong>ariats, avec le<br />
cinéma L’Alhambra, La Cité maison de théâtre et le<br />
Daki Ling. À noter aussi l’att<strong>en</strong>tion que nous porterons<br />
cette année aux revues, XXI, Décapage et pour les<br />
plus jeunes, Le petit petit petit magazine de Georges.<br />
Quel est votre état d’esprit à quelques semaines du<br />
coup d’<strong>en</strong>voi ?<br />
Une belle édition se prépare ! Chaque année, le festival<br />
cinéaste franco-chili<strong>en</strong> disparu <strong>en</strong> 2011.<br />
Le monde est convié cette année dans<br />
l’anci<strong>en</strong>ne manufacture d’allumettes :<br />
quatre écrivains d’origines diverses,<br />
Israël, Espagne, Chine, Russie. Chacun<br />
porteur de la force d’une indignation,<br />
d’un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t fort dans son pays et<br />
le monde : David Grossman, figure<br />
majeure de la littérature israéli<strong>en</strong>ne, prix<br />
Médicis étranger <strong>en</strong> 2011 pour Une<br />
femme fuyant l’annonce, est l’un des<br />
fondateurs du mouvem<strong>en</strong>t de la paix, et<br />
a dénoncé avec virul<strong>en</strong>ce dans son œuvre<br />
les souffrances infligées aux Palestini<strong>en</strong>s.<br />
Yan Lianke a été contraint de démissionner<br />
de l’armée chinoise <strong>en</strong> raison de<br />
Marie-Dominique Russis, Christelle Chathuant, Laure Paoli<br />
© association Libraires a Marseille<br />
Antoine Volodine © D. Gaillard<br />
ses textes d’inspiration érotique ; ses autres<br />
ouvrages <strong>en</strong>gagés, dénonçant sur le<br />
mode de la satire humoristique les travers<br />
du système sont interdits <strong>en</strong> Chine,<br />
comme la majeure partie de son œuvre :<br />
les textes transit<strong>en</strong>t par Taïwan ! Le<br />
Russe Antoine Volodine, grand prix de<br />
la SF Française <strong>en</strong> 1987, qui est surtout<br />
un des plus grands écrivains français et<br />
écrit tout sauf de la SF, se définit comme<br />
«porte-parole» plutôt que comme<br />
auteur, pratique la littérature «comme<br />
un art martial», et donne la parole aux<br />
êtres marginaux. Juan Goytisolo <strong>en</strong>fin,<br />
à qui il ne manque que le prix Nobel,<br />
fustigea l’Espagne Franquiste, dut<br />
Les temps forts<br />
Les soirées à l’Alhambra le 10, au théâtre de<br />
La Cité le 11 (dans le cadre de la Bi<strong>en</strong>nale des<br />
Écritures du Réel), au cinéma Le Miroir (avec le<br />
CiPM) le 12, au Daki Ling le 13. La journée de<br />
réflexion, sur le thème Quand les sociétés civiles et<br />
la création artistique s’empar<strong>en</strong>t de leur Histoire.<br />
Elle aura lieu le 12 oct de 10 à 18h à la Maison de<br />
la Région, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce notamm<strong>en</strong>t de Wassyla<br />
Tamzali et <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’AFLAM.<br />
Les r<strong>en</strong>contres du week<strong>en</strong>d, les 13 et 14, de 10<br />
à 19h dans la Chapelle de la Vieille Charité. La<br />
librairie géante proposée par tous les libraires<br />
indép<strong>en</strong>dants associés (sous chapiteau, dans la<br />
cour de la Vieille Charité). On pourra aussi aller<br />
admirer les livres d’artistes du Book Project<br />
International durant les XVèmes r<strong>en</strong>contres<br />
internationales de l’édition de création organisées<br />
par l’atelier Vis-à-Vis. Et <strong>en</strong>fin faire un tour<br />
à l’exposition que les Musées de Marseille<br />
consacr<strong>en</strong>t au photographe Bernard Plossu<br />
(près de 200 clichés sur la ville).<br />
pr<strong>en</strong>d de l’assurance. Nous espérons que le public<br />
nous suivra jusqu’à la Vieille Charité, qui est vraim<strong>en</strong>t<br />
un très beau lieu.<br />
PROPOS RECUEILLIS PAR FRED ROBERT<br />
Les Littorales<br />
du 10 au 14 oct<br />
www.leslittorales.com<br />
Yan Lianke © X-D.R<br />
s’exiler à Paris et combat toutes les formes<br />
d’oppression par son travail d’auteur, se<br />
livrant à une critique sans concession de<br />
la civilisation occid<strong>en</strong>tale.<br />
Les Écritures Croisées se p<strong>en</strong>cheront<br />
donc sur l’œuvre des veilleurs, consci<strong>en</strong>ce<br />
vivante du monde !<br />
MARYVONNE COLOMBANI<br />
Bruits du monde<br />
du 18 au 21 oct<br />
Cité du Livre, Aix<br />
04 42 26 16 85<br />
www.citedulivre-aix.com<br />
David Grossman © Michael Lionstar
Rêver peut-être...<br />
L’édition 2012 d’ActOral sera-t-elle à<br />
l’image de la petite fumée qui monte<br />
qui monte sur l’affiche -Laur<strong>en</strong>t Garbit<br />
est décidém<strong>en</strong>t un graphiste inspiréune<br />
invitation à se laisser porter par le v<strong>en</strong>t<br />
malin pour se faire des nœuds dans l’air ?<br />
Interrogeons les vapeurs pythiques de<br />
la programmation mouvante de Caroline<br />
Marcilhac et Hubert Colas<br />
adoubée par le texte d’ouverture émerveillé<br />
de Thomas Clerc, parrain d’occasion.<br />
Qu’y voit-on? 45 r<strong>en</strong>dez-vous sur 3<br />
semaines, donnés aux écritures contemporaines<br />
sous toutes leurs formes ; au<br />
c<strong>en</strong>tre et même au cœur, la figure<br />
d’Edouard Levé, écrivain, plastici<strong>en</strong>,<br />
performer, photographe, disparu <strong>en</strong><br />
2007, emblème de cette création polymorphe<br />
que veut contribuer à porter le<br />
festival. Exposition au [mac] et temps<br />
fort les 4, 5 et 6 oct avec films de Valérie<br />
Mréj<strong>en</strong> (très réussi Défaite du<br />
rouge-gorge) et lectures de Thomas Clerc<br />
(L’Homme qui tua Edouard Levé et aussi<br />
Roland Barthes d’ailleurs, on s’<strong>en</strong><br />
souvi<strong>en</strong>t) <strong>en</strong>tre autres propositions.<br />
Dédoublem<strong>en</strong>t, obsession et pas seulem<strong>en</strong>t<br />
de la mort, doublés d’une t<strong>en</strong>ue<br />
et d’une mise à distance parfois glacée<br />
qui sont la touche «insolite» de l’artiste,<br />
se retrouv<strong>en</strong>t disséminés dans nombre<br />
de projets ! La cinéphilie, miroir de soi,<br />
sera dansée dans Nos images : texte de<br />
Tanguy Viel, chorégraphie de Mathilde<br />
Monnier et Loïc Touzé ; lue par<br />
Olivia Ros<strong>en</strong>thal puis mise <strong>en</strong> espace<br />
par le collectif Ildi ! Eldi ! (Ils ne sont<br />
pour ri<strong>en</strong> dans mes larmes) ; et traversera<br />
la question exist<strong>en</strong>tielle que pose Anja<br />
Tillberg à partir du Stalker de Tarkovski<br />
: Pourquoi Eve vi<strong>en</strong>t-elle chez Adam<br />
ce soir ? Le philosophe Serge Margel<br />
donnera sa vision du corps de star dans<br />
la Société du Spectral où il sera question<br />
de mort comme dans Notre Printemps,<br />
variations polymorphes sur le tragique,<br />
prés<strong>en</strong>tées par le collectif Das Plateau,<br />
comme dans les 1000 Feuilles que lira<br />
Leslie Kaplan ou le très att<strong>en</strong>du Please,<br />
continue (Hamlet) conçu par Yan Duyv<strong>en</strong>daket<br />
Roger Bernatqui se déploiera<br />
au Tribunal de Commerce avec la participation<br />
d’avocats et magistrats.<br />
Du faux procès à la fausse confér<strong>en</strong>ce,<br />
duplication et duplicité iront de conserve<br />
avec Clara Le Picard et son Dreaming<br />
of Martines Schmurpfs (sic), sci<strong>en</strong>tifique(s)<br />
autodidacte(s) qui donnera/ront<br />
un cours de cuisine cloné tandis que<br />
Robert Cantarella saura (re)faire le<br />
Gilles <strong>en</strong> doublant Deleuze, sa voix, son<br />
souffle et ses raclem<strong>en</strong>ts de gorge ; quant<br />
à Jean-Pierre Ost<strong>en</strong>de et Christian<br />
Prig<strong>en</strong>t, didactici<strong>en</strong>s-méthodologues<br />
de haut vol ils nous diront l’un, comm<strong>en</strong>t<br />
parler couramm<strong>en</strong>t le Mc Luhan <strong>en</strong><br />
40 minutes et le second, comm<strong>en</strong>t [ il a]<br />
écrit certains de [ses ] textes, etc...<br />
Sérieux pas sérieux ? La performeuse<br />
Pamina de Coulon sur sa banquise<br />
offre ainsi les conditions de sa survie «Si<br />
j’appr<strong>en</strong>ds à pêcher, je mangerai toute ma<br />
vie» leçon mise <strong>en</strong> œuvre par le va-t-<strong>en</strong><br />
pêche Thomas Maila<strong>en</strong>der dont on<br />
retrouvera avec plaisir le grinçant Gone<br />
fishing.<br />
D’autres propositions <strong>en</strong>core qui touch<strong>en</strong>t<br />
à l’impossible quête : id<strong>en</strong>titaire<br />
pour l’italbanais Saverio la Ruina accompagné<br />
de Valérie Dréville ou<br />
radicale pour l’IRMAR (Institut des<br />
Recherches M<strong>en</strong>ant à Ri<strong>en</strong>) qui s’interroge<br />
sur Le fond des choses : objets,<br />
outils et procédures... Et aussi des expositions<br />
et des poètes qui<br />
(s’)interpell<strong>en</strong>t et des<br />
musici<strong>en</strong>s qui ne font<br />
pas que du bruit.<br />
Ne ratons surtout pas,<br />
une fois <strong>en</strong>core, l’occasion<br />
d’être un peu plus<br />
affutés ! ActOral se déploie<br />
dans tous les lieux<br />
intellig<strong>en</strong>ts de Marseille :<br />
voir les pages concernées<br />
pour le détail, qui se savoure<br />
aussi sur leur site.<br />
MARIE-JO DHO<br />
ActOral 2012<br />
du 25 sept au 3 oct<br />
divers lieux, Marseille<br />
www.actoral.org<br />
© E. Leve - Rugby<br />
Das Plateau, Notre Printemps © X-D.R<br />
ACTORAL | ÉGYPTE<br />
Société égypti<strong>en</strong>ne<br />
La bibliothèque départem<strong>en</strong>tale des Bouches-du-Rhône, associée à plus d’une<br />
tr<strong>en</strong>taine de bibliothèques municipales du départem<strong>en</strong>t, visite la société égypti<strong>en</strong>ne<br />
par le biais de lectures à haute voix par des comédi<strong>en</strong>s professionnels, des r<strong>en</strong>contres<br />
avec des auteurs égypti<strong>en</strong>s (Khaled Al Khamissi, Nabil Naoum et Ahmad<br />
Alaidy), des films docum<strong>en</strong>taires (Interdit de Amal Ramsis, Ces filles-là de Tahani<br />
Rached, La Nuit elles dans<strong>en</strong>t de Stéphane Thibault et Isabelle Lavigne...) et un<br />
concert (avec le oudiste égypti<strong>en</strong> Hazem Shahe<strong>en</strong> et la flûtiste franco-syri<strong>en</strong>ne<br />
Naïssam Jalal), ainsi que par le regard du photographe D<strong>en</strong>is Dailleux qui expose<br />
ses travaux tout au long de la manifestation, Égypte, claire et obscure.<br />
En part<strong>en</strong>ariat avec les R<strong>en</strong>contres d’Averroès, la bibliothèque départem<strong>en</strong>tale<br />
proposera aussi des visites comm<strong>en</strong>tées de l’exposition, un concert...<br />
DO.M<br />
Regards sur l’Égypte<br />
du 2 oct au 30 nov<br />
Bouches-du-Rhône<br />
04 13 31 82 00<br />
www.biblio13.fr<br />
LIVRES 61<br />
Le Caire, Egypte © D<strong>en</strong>is Dailleux, Ag<strong>en</strong>ce VU<br />
AU PROGRAMME
AU PROGRAMME<br />
66 RENCONTRES<br />
Libraires du sud/Libraires à Marseille- 04 96 12 43 42<br />
R<strong>en</strong>contres : avec Caryl Ferrey pour son dernier<br />
roman Mapuche (Gallimard) le 27 sept à 19h à la<br />
librairie L’Attrape Mots (Marseille)<br />
avec Metin Arditi pour son nouveau livre Le Prince<br />
d’orchestre (Actes Sud) le 28 sept à 18h à la librairie<br />
Maupetit (Marseille)<br />
avec Ronit Matalon pour son roman Le bruit de nos<br />
pas (Stock) le 29 sept dès 16h30 à la librairie Prado<br />
Paradis (Marseille)<br />
Itinérances littéraires : r<strong>en</strong>contre-débat avec Eddy<br />
Fougier pour son livre Parlons mondialisation <strong>en</strong> 30<br />
questions (La Docum<strong>en</strong>tation française) le 13 sept à<br />
19h à la librairie Harmonia Mundi (Aix) et le 14 sept<br />
à 18h30 à la librairie Au Poivre d’Âne (Manosque)<br />
avec Ron Carlson pour son livre Cinq Ciels (Gallmeister)<br />
le 25 sept à 18h à la librairie Jean Jaurès (Nice) et<br />
le 26 sept à la librairie Charlemagne (Toulon)<br />
AIX<br />
Écritures Croisées – 04 42 26 16 85<br />
Prés<strong>en</strong>tation de la Fête du livre par Annie Terrier et<br />
Jean-Louis Jouannaud, suivie de la projection de<br />
Journal de France, de Raymond Depardon et Claudine<br />
Nougaret, le 20 sept à 18h à la Cité du Livre.<br />
Office de Tourisme – 04 42 16 80 17<br />
Exposition Darius Milhaud : une vie heureuse : l’espace<br />
d’exposition accueille les tableaux, photographies et<br />
maquettes de décors et costumes qui ont participé au<br />
succès de l’œuvre de l’artiste. Jusqu’au 21 oct,<br />
vernissage le 13 oct à 18h.<br />
Fondation Vasarely – 04 42 20 01 09<br />
Exposition Nature(s) sur une proposition de Céline<br />
Bodin et Djeff, jusqu’au 28 sept.<br />
3bisf – 04 42 16 17 75<br />
Atelier Objet-action animé par Caroline Le Mehauté,<br />
tous les jeudis de 13h30 à 16h30.<br />
Atelier Urbanité Idiotopique (construction d’une ville<br />
imaginaire où se croiseront tous les fantasmes de chacun)<br />
animé par B<strong>en</strong>jamin Marianne, tous les mardis<br />
de 14h à 16h30.<br />
AVIGNON<br />
Librairie Lignes Noires - 09 51 52 24 59<br />
Exposition Une série noire avec des gravures et des<br />
gaufrages de Dominique Héraud, et un texte de<br />
Marie-José Bernard, Soupçons, livre d’artiste édité à<br />
17 exemplaires. Vernissage le 13 sept dès 18h, exposition<br />
jusqu’au 8 oct.<br />
BARBENTANE<br />
Mairie - 04 90 90 85 85<br />
3 e édition du salon du livre : r<strong>en</strong>contres, dédicaces,<br />
stands de livres, conte... Le 13 oct.<br />
BARJOLS<br />
Editions Plaine Page - 04 94 72 54 81<br />
RER Réseau europé<strong>en</strong> du réemploi, journées professionnelles<br />
dédiées aux arts et techniques du réemploi :<br />
confér<strong>en</strong>ces, expositions, installations, performances...<br />
<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’architectes, d’ingénieurs, de philosophes,<br />
d’artistes et de poètes. Les 15 et 16 oct.<br />
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CANNES<br />
Association Niaca - 06 60 37 70 57<br />
16 e édition des R<strong>en</strong>contres méditerrané<strong>en</strong>nes des jeunes<br />
auteurs de théâtre : r<strong>en</strong>contres et lectures <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />
d’auteurs, et concours d’écriture théâtrale sous la présid<strong>en</strong>ce<br />
de Sabine Tamisier. Les 29 et 30 sept au Théâtre<br />
Alexandre III.<br />
CARPENTRAS<br />
Librairie Gulliver - 04 90 67 28 67<br />
7e édition de Bistro BD organisée par Comics Factory,<br />
Le bistro le Jardin des glaces et la librairie Gulliver:<br />
r<strong>en</strong>contres avec des auteurs, expositions, animations,<br />
stands de livres, le 22 sept.<br />
COTIGNAC<br />
Association Caractères - 04 94 59 53 12<br />
7 e édition du salon de la petite édition indép<strong>en</strong>dante :<br />
r<strong>en</strong>contres avec les auteurs et éditeurs, séances de<br />
lectures, projection... Le 23 sept.<br />
GRÉOUX-LES-BAINS<br />
Médiathèque Luci<strong>en</strong> Jacques - 04 92 70 48 20<br />
Exposition Un roi sans divertissem<strong>en</strong>t, le roman d’un<br />
chef-d’oeuvre qui retrace la g<strong>en</strong>èse et le destin éditorial<br />
du roman de Jean Giono à travers les archives de<br />
l’écrivain, jusqu’au 30 sept.<br />
LA GARDE<br />
Médiathèque Louis Aragon - 04 94 08 99 61<br />
Atelier BD animé par Johan Troïanowski : «V<strong>en</strong>ez créer<br />
votre bande dessinée étape par étape, du scénario à la<br />
couleur, <strong>en</strong> passant par le story-board, le crayonné et<br />
l’<strong>en</strong>crage». Les 10, 17 et 24 oct, 14 et 21 nov ; exposition<br />
des travaux le 8 déc.<br />
LAMBESC<br />
ADEAR13 – 04 90 <strong>55</strong> 17 86<br />
Fête de l’agriculture paysanne et vide gr<strong>en</strong>ier agricole :<br />
r<strong>en</strong>contre et discussion <strong>en</strong>tre producteurs et consommateurs,<br />
le 14 oct à la MFR de Garachon.<br />
LA-SEYNE-SUR-MER<br />
Les r<strong>en</strong>contres de Tamaris - 04 94 94 88 49<br />
7e édition des R<strong>en</strong>contres de Tamaris sur le thème Les<br />
écrivains et le théâtre du 21 au 23 sept. Le 21 : Et<br />
aujourd’hui ? Et demain ? Les nouvelles écritures dramatiques<br />
avec Catherine Arditi, Luci<strong>en</strong> et Micheline<br />
Attoun, François Bégaudeau, Eduardo Manet,<br />
Mariette Navarro, Marie Nimier, Georges Perpès, Jacques<br />
Ser<strong>en</strong>a ; le 22 : Jean Giono et le Théâtre avec<br />
Jacques Mény, Sylvie Giono, Éric Challier ; le 23 :<br />
Écrivains, metteurs <strong>en</strong> scène et comédi<strong>en</strong>s avec Catherine<br />
Arditi, Philippe Berling, Louise Doutreligne, Serge<br />
Léger, Jean-Luc Paliès, Jacques Tephany.<br />
LES BAUX-DE-PROVENCE<br />
Carrières de lumières – 04 90 54 <strong>55</strong> 56<br />
Installation Gauguin – Van Gogh, les peintres de la<br />
couleur, jusqu’au 6 janvier 2013.<br />
Fondation Louis Jou - 04 90 54 34 17<br />
Colloque sur L’écrit mis <strong>en</strong> livre avec interv<strong>en</strong>tions de<br />
spécialistes du livre et de la lecture et des démonstrations<br />
<strong>en</strong> typographie et <strong>en</strong> reliure, les 21 et 22 sept.<br />
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Château des Baux – 04 90 54 <strong>55</strong> 56<br />
Les médiévales des Baux : tous les week-<strong>en</strong>ds, jours fériés<br />
et vacances scolaires sont organisés des tirs à la<br />
catapulte, au tir à l’arbalète et maniem<strong>en</strong>t de l’épée, et<br />
un duel médiéval. Jusqu’au 30 sept.<br />
MANOSQUE<br />
C<strong>en</strong>tre Jean Giono - 04 92 70 54 54<br />
Exposition littéraire et artistique C<strong>en</strong>tre Jean Giono,<br />
20 ans de création : rétrospective qui r<strong>en</strong>d hommage<br />
aux atistes contemporains qui ont su faire approcher<br />
les territoires intérieurs de l’écrivain aux visiteurs.<br />
Jusqu’au 31 mars.<br />
Giono illustré par Carzou, Ambrogiani, Folon...<br />
jusqu’au 7 oct.<br />
MARSEILLE<br />
BMVR Alcazar – 04 91 <strong>55</strong> 90 00<br />
R<strong>en</strong>contres avec Maryse Condé pour la sortie de son<br />
livre La Vie sans fards (JC Lattès), animée par Mireille<br />
Sacotte, professeur émérite à l’Université Sorbonne<br />
Nouvelle Paris III, le 14 sept à 17h30.<br />
Cycle de confér<strong>en</strong>ces co-organisé par l’IRD et l’Alcazar<br />
Villes du sud : La Paz au risque de la ville par Sébasti<strong>en</strong><br />
Hardy, géographe, le 6 oct à 16h.<br />
Confér<strong>en</strong>ce de B<strong>en</strong>oit Mouchard et Ted B<strong>en</strong>oit sur<br />
la ligne clair dans le cadre de l’exposition Blake et<br />
Mortimer à Marseille : l’étrange r<strong>en</strong>dez-vous à l’Alcazar<br />
(visible jusqu’au 13 oct), <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le Festival<br />
international de la bande dessinée d’Angoulême. Le<br />
22 sept à 16h.<br />
ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00<br />
Panorama de la r<strong>en</strong>trée littéraire par Dominique<br />
Paschal, avec lectures d’extraits puis les coups de<br />
cœur r<strong>en</strong>trée littéraire avec Pascal Jourdana, Isabelle<br />
Eymonot, Elisabeth Arquier, Laur<strong>en</strong>ce Tardieu,<br />
notre collaboratrice Fred Robert et la lectrice Sofia<br />
Teillet, le 20 sept de 14h à 17h30 et de 18h à 20h.<br />
KLAP – 04 96 11 11 20<br />
Exposition de photos de danse de Didier Philispart,<br />
contrecollées sur Dibond au format 40x60, vernissage<br />
le 19 sept à 21h30. Du 19 sept au 19 oct. Vernissage<br />
précédé d’une avant-première à 20h30 : B&W’S :<br />
traversée (diptyque) : blackSoul avec Christian Ubl et<br />
Emile Camacho suivi de WhiteSpace avec Marianne<br />
Descamps et 5 participants amateurs.<br />
CIPM – 04 91 91 26 45<br />
Exposition consacrée à Joerg Ortner (graveur) et<br />
conçue par Jean Daive. Jusqu’au 22 sept.<br />
Peuple & Culture - 04 91 24 89 71<br />
Cabinet des lecteurs : découverte d’un lieu consacré aux<br />
écritures contemporaines, Montévidéo, et échanges<br />
sur nos lectures dont Les immortelles de Mak<strong>en</strong>zy<br />
Orcel (Zulma), un des 4 livres de notre r<strong>en</strong>trée littéraire.<br />
Le 19 sept à 19h à Montévidéo.<br />
R<strong>en</strong>contre littéraire avec Shumona Sinha pour son<br />
livre Assommons les pauvres ! (L’Olivier), le 6 oct à 11h<br />
au C<strong>en</strong>tre Dugommier.<br />
Place à la parole ! : forum régional des acteurs associatifs,<br />
le 12 oct dès 9h à l’espace Jean Garcin à Avignon.<br />
Atelier Vis-à-Vis - 04 91 33 20 80<br />
15e R<strong>en</strong>contres de l’édition de création Book project<br />
international, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de 80 éditeurs et artistes/<br />
éditeurs internationaux prov<strong>en</strong>ant d’une dizaine de<br />
pays. Les 13 et 14 oct.
Institut Culturel Itali<strong>en</strong> – 04 91 48 51 94<br />
Journées portes ouvertes, le 15 sept de 10h à 17h<br />
Exposition David : un cittadino di Fir<strong>en</strong>ze e di…<br />
Marsiglia, jusqu’au 25 oct ; vernissage le 15 sept à<br />
15h30.<br />
Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59<br />
Journées Portes ouvertes de l’Ecole de Théâtre<br />
Amateur du TPM, cours d’essai gratuit, les 11 et 12<br />
sept. Soirée d’ouverture de la nouvelle saison avec des<br />
lectures, la r<strong>en</strong>contre des cies <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce… Le 19 oct<br />
à partir de 19h.<br />
Association ZimZam – 04 13 59 06 35<br />
Fadoli’s Circus, festival de cirque différ<strong>en</strong>t. Du 21 sept<br />
au 6 oct au Parc Longchamp et au Daki Ling.<br />
Association L’Ecrit du sud - 06 09 18 00 11<br />
7 e édition de La Semaine Noire : Michel Quint est <strong>en</strong><br />
résid<strong>en</strong>ce d’auteur ; «jumelage noir» avec Alger ; 12 e<br />
Terrasses du Polar ; 9 e Prix marseillais du Polar ; dédicaces,<br />
débats, r<strong>en</strong>contres, projections... Du 27 au 30 sept.<br />
Le Pôle Art Marseillais - 04 91 33 85 24<br />
Balcon du polar et du livre méditerrané<strong>en</strong> sous le parrainage<br />
de Franz-Olivier Giesbert <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une<br />
tr<strong>en</strong>taine d’écrivains, le 16 sept sur la Place Saint-Victor.<br />
Librairie La réserve à bulles - 04 91 53 28 91<br />
4e édition de BaDaM !, un mois de bande dessinée à<br />
Marseille : r<strong>en</strong>contres, dédicaces, expositions, concerts...<br />
En octobre…<br />
Librairie L’Attrape Mots – 04 91 57 08 34<br />
La librairie fête ses 10 ans et propose un r<strong>en</strong>dez-vous<br />
de lectures : «nous allons piocher dans vos livres préférés<br />
de ces 10 dernières années, ceux qui vous ont<br />
émus, éblouis, secoués, <strong>en</strong>voutés... Envoyez-nous 1, 2<br />
ou 3 titres (pas plus de 5) qu’ils soi<strong>en</strong>t réc<strong>en</strong>ts ou maint<strong>en</strong>ant<br />
classiques ». En octobre…<br />
Librairie Apostille – apostille.web@free.fr<br />
R<strong>en</strong>contre avec François Thomazeau et Caroline<br />
Sury pour leur ouvrage Marseille, quelle histoire ! La<br />
cité phocé<strong>en</strong>ne des origines à nos jours, le 29 sept à 18h ;<br />
ateliers d’écriture deux mardis par mois, les 18 sept, 2<br />
et 16 oct, le 25 sept avec Malvina Pastor et Aline Bardin<br />
(lesateliersdaline@gmail.com).<br />
Galerie Hélène Detaille – 04 91 53 43 46<br />
Exposition Paysages recomposés de Marc Chostakoff,<br />
avec Jeannie Abert, photographe invitée, du 20 sept<br />
au 27 oct ; vernissage le 19 sept à partir de 18h30 <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>ce des artistes.<br />
Atelier Juxtapoz – 06 63 82 00 76<br />
En association avec l’association parisi<strong>en</strong>ne le M.U.R,<br />
Juxtapoz prés<strong>en</strong>te Le MUR-Marseille, galerie à ciel<br />
ouvert sur le mur du Ba’Bar, dans le 6 e ; chaque mois<br />
un artiste urbain vi<strong>en</strong>dra exposer son oeuvre dans un<br />
cadre de 3 M X 5 M, et sa réalisation sera suivi d’un<br />
vernissage. Inauguration le 21 sept avec l’artiste AMO<br />
alias Virginie Biondi<br />
Espace Leclere – 04 91 50 00 00<br />
Confér<strong>en</strong>ce et r<strong>en</strong>contres prés<strong>en</strong>tées par Jean-Noël<br />
Bret sur une proposition de l’association euroméditerrané<strong>en</strong>ne<br />
pour l’histoire de l’art et l’esthétique :<br />
Mondrian, un long dépouillem<strong>en</strong>t protestant par le professeur<br />
Georges Serratrice, le 24 sept ; Le nouveau<br />
Musée d’Histoire de Marseille par Laur<strong>en</strong>t Védrine,<br />
//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
directeur du musée, le 1 er oct ; L’art dans tous ses extrêmes<br />
par Marc Jim<strong>en</strong>ez, philosophe, le 15 oct.<br />
MARTIGUES<br />
Théâtre des Salins – 04 42 19 02 00<br />
Territoires <strong>en</strong> Production (approches): exposition de photos<br />
d’Alain Sauvan sur la vie industrielle du pourtour de<br />
l’étang de Berre, <strong>en</strong> amont des expositions grand<br />
format dans le cadre de MP2013. Jusqu’au 31 oct.<br />
Cinéma Jean R<strong>en</strong>oir - 04 42 44 32 23<br />
Occupations/Les Veillées : lecture, film et buffet, sur une<br />
proposition du metteur <strong>en</strong> scène Jean-Claude Bertti<br />
<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Les Salins. La lecture est suivie de<br />
la projection du film Disparaissez les ouvriers de<br />
Christine Thépénier et Jean-François Priester (2012).<br />
Le 27 sept à 19h.<br />
MONDRAGON<br />
Association Le Sou des écoles laïques - 04 90 30 59 62<br />
8 e édition de Récréalivres, salon de littérature jeunesse :<br />
dédicaces d’auteurs et ateliers. Du 15 au 25 oct.<br />
MONT-DAUPHIN<br />
Compagnie Conte - 06 08 83 00 97<br />
11e édition du Festival Contre escarpe sur le thème<br />
De l’oral à l’écrit : contes pour petits et grands. Du 24<br />
au 30 sept.<br />
MOUANS-SARTOUX<br />
C<strong>en</strong>tre culturel Les Cèdres - 04 92 28 45 62<br />
25 e édition du livre de Mouans-Sartoux sur le thème<br />
Et si on rallumait les étoiles ? : débats, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s, concerts,<br />
projections... <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de nombreux auteurs<br />
(littérature, essais, livres d’art, jeunesse, BD). Du 5 au<br />
7 oct.<br />
PORT-DE-BOUC<br />
Médiathèque Boris Vian - 04 42 06 65 54<br />
18 e édition des R<strong>en</strong>contres ciné-littérature sur le thème<br />
Le monde du travail : r<strong>en</strong>contres, projections, cafélecture<br />
<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le cinéma Le Méliès. Du<br />
15 au 25 oct.<br />
ROUSSILLON<br />
Mairie – 04 90 05 60 16<br />
5 e édition du Livre <strong>en</strong> fête : dédicaces d’auteurs, stands<br />
d’écriture, animations... Le 23 sept sur les places Lou<br />
Pasquié et Camille Mathieu.<br />
SAINT-CHAMAS<br />
Chapelle Saint-Pierre – 04 90 50 90 54<br />
Exposition de peintures de Brigitte Petrelluzzi et<br />
Roberte Braem, jusqu’au 30 sept.<br />
SAINT-VICTORET<br />
Mairie - 04 42 15 32 00<br />
12e édition du livre : r<strong>en</strong>contres avec une soixantaine<br />
d’auteurs de la région PACA, le 7 oct de 10h à 17h30.<br />
SAINT-VINCENT-SUR-JABRON<br />
Association Terres d’<strong>en</strong>cre - 04 92 62 08 07<br />
Week-<strong>en</strong>d de création littéraire sur le thème l’étal et le<br />
ressac, le flux. un microrécit océanique; avec la vague,<br />
animé par Frédérique de Carvalho et Mireille Irvoas,<br />
diplômées de l’Université d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce (DU<br />
////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />
RENCONTRES 67<br />
atelier d’écriture), co-créatrices de l’association Terres<br />
d’<strong>en</strong>cre. Les 22 et 23 sept.<br />
SAINTE-CÉCILE-LES-VIGNES<br />
Association Café littéraire - 04 90 40 46 17<br />
Café littéraire <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Véronique Ovaldé<br />
autour de son livre Des vies d’oiseaux (L’Olivier), le 14<br />
sept à 18h30.<br />
SIX-FOURS<br />
Association Destination Planète Livre -<br />
04 94 74 75 61<br />
9e salon du livre jeunesse : r<strong>en</strong>contres avec les auteurs,<br />
dédicaces, ateliers... Du 16 au 18 oct.<br />
TOULON<br />
Librairie Contrebandes - 04 94 89 66 39<br />
Exposition des fragm<strong>en</strong>ts originaux des albums BD<br />
d’Anthony Pastor, Ice Cream, Hôtel Koral, Las Rosas<br />
et Castilla Drive (Actes Sud/L’An 2), jusqu’au 21 sept.<br />
R<strong>en</strong>contre-dédicace avec l’auteur le 15 sept.<br />
VAISON-LA-ROMAINE<br />
Bibliothèque municipale - 04 90 36 18 90<br />
Festival de la bande dessinée sur le thème R<strong>en</strong>aissance :<br />
dédicaces d’auteurs, exposition <strong>en</strong> hommage à Gilles<br />
Chaillet, exposition sur les indi<strong>en</strong>s... <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’une<br />
tr<strong>en</strong>taine de dessinateurs, scénaristes, coloristes. Les 29<br />
et 30 sept.<br />
CONCOURS<br />
Studio 1517, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec la Ville de Marseille<br />
et l’Office de Tourisme et des Congrès de Marseille,<br />
lance un concours photographique dans le cadre de<br />
la parution <strong>en</strong> mars 2013 d’un cal<strong>en</strong>drier photographique<br />
perpétuel dédié à Marseille et à sa région sur le<br />
thème Marseille Prov<strong>en</strong>ce, regards personnels. Vous<br />
pouvez <strong>en</strong>voyer vos photos du 6 sept au 26 oct. à<br />
concoursphotomarseille@studio1517.com, ou les<br />
poster sur la page Facebook Concours photo city<br />
Cal<strong>en</strong>drier Marseille :<br />
www.facebook.com/ConcoursPhoto1517Marseille<br />
www.studio1517.com<br />
Avis aux compagnies de danse hip hop expérim<strong>en</strong>tées<br />
de la Région PACA : l’association Heart Color Music<br />
et Le Merlan prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le Dance Groove 13. Pour y<br />
participer et gagner une résid<strong>en</strong>ce artistique accompagnée<br />
de professionnels du spectacle vivant et la possibilité<br />
de se produire dans le cadre d’une formation professionnelle<br />
p<strong>en</strong>dant l’année Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013,<br />
<strong>en</strong>voyez vos candidatures (extraits de shows chorégraphiques,<br />
historique de la cie, site Internet, li<strong>en</strong><br />
Myspace, page Facebook…) avant le 25 sept à fg13hcm@laposte.net.<br />
Le C<strong>en</strong>tre social Saint Gabriel Canet, l’association<br />
Château de Servières, Art-cade, le Merlan-scène<br />
nationale, Urban Prod associés à Marseille Prov<strong>en</strong>ce<br />
2013 propos<strong>en</strong>t trois contrats aidés pour des artistes<br />
du départem<strong>en</strong>t des Bouches-du-Rhône, toutes<br />
disciplines confondues. Cet appel s’effectue dans le<br />
cadre du projet Tremplins - expressions artistiques<br />
<strong>en</strong> milieu urbain et le thème choisi pour cette année<br />
est «Les doigts dans la prise». Les productions seront<br />
prés<strong>en</strong>tées <strong>en</strong> septembre 2013, autour de trois temps<br />
forts.<br />
Dossier de candidature (disponible sur le site<br />
http://culturestgabriel.wix.com/tremplins13) à<br />
déposer avant le 28 sept.<br />
AU PROGRAMME
68 ARTS VISUELS ART-O-RAMA<br />
Garder le cap<br />
Accueilli à la Friche depuis sa création <strong>en</strong> 2007,<br />
le projet de Gaïd Beaulieu-Lambert et Jérôme<br />
Pantalacci r<strong>en</strong>contre un succès régulier. L’édition<br />
2012 franchit indéniablem<strong>en</strong>t un palier de<br />
maturité, plus conforme à l’univers marchand <strong>en</strong><br />
vigueur, ce qui n’est pas forcém<strong>en</strong>t un handicap.<br />
Car la mise <strong>en</strong> espace s’est professionnalisée,<br />
pour se substituer aux efforts d’occupation quelque<br />
peu anarchiques des débuts dans une Cartonnerie<br />
plutôt à l’état brut. Certains ont regretté cet<br />
aspect expérim<strong>en</strong>tal ouvert, mais le nombre de<br />
galeries et d’artistes représ<strong>en</strong>tés, et de collectionneurs<br />
v<strong>en</strong>us visiter et acheter (même si les chiffres<br />
ne sont pas <strong>en</strong>core très précis), a progressé au<br />
point que pour la première fois depuis cette année<br />
les exposants doiv<strong>en</strong>t s’acquitter d’un droit d’<strong>en</strong>-<br />
Une des responsabilités que s’est<br />
donnée Art-O-Rama est le souti<strong>en</strong> et<br />
l’accompagnem<strong>en</strong>t des artistes. Ce<br />
dont a bénéficié Caroline Duchatelet<br />
choisie parmi les artistes de l’édition<br />
passée. «Art-0-Rama a été une très<br />
bonne surprise pour moi, l’année<br />
dernière avec le show-room et maint<strong>en</strong>ant<br />
comme artiste invitée. J’ai<br />
noué des contacts intéressants et<br />
des projets sont à v<strong>en</strong>ir. J’ai fait un<br />
livre aux éditions P et un autre chez<br />
Analogues, et un collectionneur<br />
parisi<strong>en</strong> a acheté deux de mes films<br />
récemm<strong>en</strong>t.»<br />
En marge de l’effervesc<strong>en</strong>ce du salon,<br />
ses deux nouvelles créations<br />
vidéos constitu<strong>en</strong>t un véritable havre<br />
de paix, hors du temps. Mardi 03 novembre<br />
et Lundi 26 avril ont été<br />
trée de 1 000 euros. Somme <strong>en</strong>core modeste,<br />
mais qui chiffre le désir d’exposer là.<br />
Jérôme Pantalacci désormais seul aux commandes<br />
confirme : «Nous sommes arrivés à un niveau<br />
qui correspond plutôt bi<strong>en</strong> à notre projet de<br />
départ. Avec vingt galeries pour une quinzaine<br />
l’année dernière et tout ce que cela représ<strong>en</strong>te<br />
d’organisation, c’est un format de foire que nous<br />
pouvons <strong>en</strong>core maitriser.» Le budget approcherait<br />
les 100 000 euros, la part publique représ<strong>en</strong>tant<br />
69 000 euros (24 de la ville de Marseille, 35 du<br />
Départem<strong>en</strong>t et 10 de la Région), les apports<br />
privés et de mécénat 15 000 euros, les prestations<br />
directes le reste. Ce qui n’est pas énorme et<br />
représ<strong>en</strong>te un bel équilibre.<br />
Reste à évaluer l’impact de l’évènem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ter-<br />
L’instant esthétique<br />
conçus dans la continuité de son<br />
travail <strong>en</strong>trepris dans les années<br />
2009 lors de son séjour à la Villa<br />
Médicis, lorsque l’artiste <strong>en</strong> vi<strong>en</strong>t à<br />
capter l’apparition de l’aube. Nous<br />
retrouvons les jeux l<strong>en</strong>ts et subtils<br />
modelant la fluidité du temps et de<br />
l’espace pour inviter à une percep-<br />
mes économiques et les retombées pour les<br />
galeries, le bénéfice pour les artistes, sans oublier<br />
la part de l’art lui-même qui fonde l’exist<strong>en</strong>ce de<br />
l’évènem<strong>en</strong>t, et son financem<strong>en</strong>t semi-public. On<br />
pourra discuter des choix des œuvres effectués<br />
par les galeries ret<strong>en</strong>ues qui ont toujours bénéficié<br />
du principe d’une carte blanche. Impression<br />
de déjà vu, manque d’ampleur pour certaines<br />
pièces (qu’on désigne rarem<strong>en</strong>t par la terminologie<br />
traditionnelle d’«œuvre» sauf à tomber sur<br />
un master-piece !), cadres retournés-vides-posés<br />
au sol, peinture/ dégoulinure, néo-urinoir, assemblage<br />
hasardeux peuv<strong>en</strong>t décevoir certaines<br />
s<strong>en</strong>sibilités… mais, c’est aussi le chall<strong>en</strong>ge, on<br />
peut y faire de belles r<strong>en</strong>contres !<br />
CLAUDE LORIN<br />
Mardi 3 novembre, 2009-2012, video 4'20 © Caroline Duchatelet<br />
Lundi 26 avril, 2010-2012, video 9'25 © Caroline Duchatelet<br />
tion <strong>en</strong> lâcher prise. Si on p<strong>en</strong>se à<br />
Bachelard, Duchatelet évoque volontiers<br />
une p<strong>en</strong>sée proche de la<br />
s<strong>en</strong>sibilité ori<strong>en</strong>tale avec le philosophe<br />
François Julli<strong>en</strong>. «Je ne travaille<br />
pas à partir d’idées ou de concepts.<br />
C‘est plus de l’ordre de l’intuition,<br />
d’une résonnance organique. Je<br />
suis sculpteur à l’origine mais je<br />
travaille <strong>en</strong> aveugle, de façon haptique<br />
pour faire <strong>en</strong> sorte que les<br />
choses advi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.»<br />
Avec Lundi 26 avril, pour une fois,<br />
l’espace, se dévoilant dans l’apparition<br />
l<strong>en</strong>te de la lumière, latérale<br />
comme chez un Vermeer, creuse<br />
une perspective dans l’ombre, annonce<br />
de la couleur, frôle une réalité<br />
plus objective qu’à l’habitude d’un<br />
intérieur inhabité. En faisant <strong>en</strong><br />
sorte qu’il n’y ait aucune prés<strong>en</strong>ce,<br />
ni bande son et si peu de lumière,<br />
l’artiste préfère s’arrêter juste «avant<br />
que mes films fass<strong>en</strong>t des images,<br />
que comm<strong>en</strong>ce une narration».<br />
C’est pourquoi il ne faut pas confondre<br />
l’aube et l’aurore. Seulem<strong>en</strong>t<br />
partager ce qui est <strong>en</strong> train d’adv<strong>en</strong>ir,<br />
la montée des choses avant leur<br />
passage <strong>en</strong> plein jour et <strong>en</strong>trer dans<br />
le quotidi<strong>en</strong>. Caroline Duchatelet<br />
invite là <strong>en</strong>core à une expéri<strong>en</strong>ce de<br />
l’instant vécu à contrario de l’espace<br />
arp<strong>en</strong>té et du temps mesuré. En<br />
quelque sorte une esthétique ténue<br />
de la dé-mesure.<br />
C.L.<br />
Art-O-Rama<br />
jusqu’au 16 sept<br />
Cartonnerie, La Friche<br />
www.art-o-rama.fr
Quatre artistes dans le v<strong>en</strong>t<br />
Le s<strong>en</strong>s de l’<strong>en</strong>vol<br />
Dominique Castell expose le dessin<br />
de ses jambes -pas les si<strong>en</strong>nes, mais<br />
celles de femmes qui dans<strong>en</strong>t- à côté<br />
des show-rooms d’Art-O-Rama, et<br />
dans la galerie de Vacances Bleues,<br />
où elle est <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce cette année.<br />
L’œuvre, légère, caresse l’œil et demande<br />
discrètem<strong>en</strong>t qu’on l’écoute,<br />
qu’on l’approche, pour s<strong>en</strong>tir ce<br />
qu’elle murmure. À La cartonnerie<br />
et sur un des murs de la galerie des<br />
jambes s’échauff<strong>en</strong>t, répétant des<br />
pas de tango. Des jambes, ou plutôt<br />
des dessins de jambes, ou plutôt une<br />
succession de dessins de jambes<br />
qui s’anim<strong>en</strong>t et esquiss<strong>en</strong>t des<br />
lignes, des spirales, des figures. Dans<br />
les écouteurs on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d des frottem<strong>en</strong>ts,<br />
des pieds qui gliss<strong>en</strong>t au sol<br />
sans doute, et des bruits incertains<br />
(bande son de Fabrice Martin). Puis<br />
on s’avance vers le c<strong>en</strong>tre de la<br />
pièce, au bout d’un grand rouleau de<br />
papier sur lequel un film est projeté.<br />
Guillaume Gattier et son installation - Grave © Claude Lorin/<strong>Zibeline</strong><br />
Depuis 2008 Art-O-Rama réserve un<br />
espace particulier aux jeunes artistes<br />
de Marseille Prov<strong>en</strong>ce qui trouv<strong>en</strong>t là<br />
une visibilité internationale<br />
À côté de leurs illustres ainés v<strong>en</strong>us de Rome, de<br />
Berlin, de Madrid ou de Kyoto, quatre jeunes artistes<br />
sont <strong>en</strong> pool position pour une asc<strong>en</strong>sion à<br />
c<strong>en</strong>t à l’heure, consci<strong>en</strong>ts que le Show-Room<br />
représ<strong>en</strong>te une véritable rampe de lancem<strong>en</strong>t.<br />
Car l’<strong>en</strong>jeu est de taille : non seulem<strong>en</strong>t leur travail<br />
est repéré par les galeristes, les collectionneurs<br />
et les institutionnels, mais un seul d’<strong>en</strong>tre eux<br />
sera «l’artiste invité» l’édition suivante ! À ce titre,<br />
il bénéficiera d’une exposition personnelle doublée<br />
d’une édition dans la collection Art-O-Rama.<br />
Si aujourd’hui Caroline Duchatelet invite le public<br />
à la contemplation sil<strong>en</strong>cieuse dans son travail<br />
vidéo sur la lumière et le paysage, on se souvi<strong>en</strong>t<br />
avec bonheur de ses prédécesseurs : Juli<strong>en</strong><br />
Bouillon, Émilie Perotto, Pascal Martinez,<br />
Sandro Delle Noce.<br />
Le commissaire d’exposition François Aubart a<br />
choisi cette année quatre jeunes diplômés aux<br />
parcours déjà bi<strong>en</strong> fournis.<br />
Guillaume Gattier -Festival des arts éphémères<br />
<strong>en</strong> 2010, Vidéochroniques <strong>en</strong> 2011, HLM <strong>en</strong> 2012fait<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre un son Grave né d’une impulsion<br />
aléatoire d’un moulage <strong>en</strong> plomb de sa main relié<br />
à une guitare susp<strong>en</strong>due. De ce mouvem<strong>en</strong>t de<br />
balancier nait «une partition répétitive [qui] peut<br />
se prolonger au-delà d’une heure», perceptible<br />
alors aux oreilles les plus fines. Entre le début et<br />
la stabilisation réside l’<strong>en</strong>jeu de Grave, dans<br />
«cette temporalité qui [lui] échappe…».<br />
Thomas Boulmier ag<strong>en</strong>ce son espace-bureau-<br />
Où quatre pieds féminins dans<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>core, cette fois sans esquisser,<br />
sans échauffer, dans le corps à<br />
corps délicat, cheek to cheek, jambe<br />
à jambe. Un mom<strong>en</strong>t de bonheur<br />
qui s’élève, offert, comme dans un<br />
film de Fred Astaire, et atteint la<br />
grâce simple.<br />
ARTS VISUELS 69<br />
salon-bibliothèque <strong>en</strong> une accumulation austère,<br />
directem<strong>en</strong>t inspirée de la scène allemande : un<br />
Autoportrait des limites de la raison conçu comme<br />
«une projection de l’espace intérieur sur<br />
l’espace extérieur» ; une œuvre de sculpteur qui<br />
assemble objets et mobiliers par affinités et<br />
tonalités, et questionne son rapport au geste et à<br />
l’espace.<br />
Installé à Marseille depuis 2005, Yann Gerstberger<br />
«fait de la sculpture classique et abstraite» et<br />
se définit comme un «anti-finish-fétiche» (?). Ce<br />
qui, <strong>en</strong> langage décodé, signifie un «anti sculpture<br />
<strong>en</strong> résine super polie» !… Résultat : un<br />
espace habillé de t<strong>en</strong>tures réalisées à partir de<br />
bandes de serpillères collées, confectionnées à<br />
Marrakech, dans une «ambiance de souk acide»<br />
où les matières dialogu<strong>en</strong>t sans véritablem<strong>en</strong>t de<br />
«s<strong>en</strong>s caché». Quant aux glacières vintage bardées<br />
de chaines métalliques disposées devant,<br />
elles n’ont paraît-il pas plus de s<strong>en</strong>s caché !<br />
Plus sil<strong>en</strong>cieuse, toute <strong>en</strong> profondeur, Julie<br />
Darribère Saintonge est véritablem<strong>en</strong>t la révélation<br />
du Show-Room : au cœur d’un dispositif<br />
soigné une œuvre au noir, photos et film 16 mm<br />
réalisé à partir d’objets insignifiants posés sur la<br />
plaque d’un rétroprojecteur. Un cond<strong>en</strong>sé de son<br />
travail autour du dessin et de l’écriture. Le public<br />
ne s’y trompe pas et demeure longtemps face à<br />
«sa petite archéologie personnelle», photographie<br />
la projection, scrute les murs badigeonnés à la<br />
suie puis «scarifiés» à la main pour retrouver «le<br />
geste primaire». Dans le brouhaha confus de la<br />
foire, il est un espace (féminin ?) où le temps susp<strong>en</strong>d<br />
son vol. Comme chez Caroline Duchatelet.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
Dominique Castell © Marif Deruffi<br />
En haut du rouleau de papier, à sa<br />
crête, des points rouges, allumettes<br />
fondues, comme un feu d’artifice, un<br />
désir d’embrasem<strong>en</strong>t. Derrière des<br />
volutes, des feuilles d’arbre qui tourbillonn<strong>en</strong>t,<br />
rouges, dessinées à la<br />
pointe de souffre. Leur incroyable<br />
minutie s’élève et se brouille, vaporeuse,<br />
dans les plis du papier,<br />
jusqu’à la crête où elles rejoign<strong>en</strong>t<br />
la surface de projection et… l’idée de<br />
beauté ?<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Dominique Castell<br />
Échauffem<strong>en</strong>t<br />
jusqu’au 16 sept<br />
Art-O-Rama, La Friche<br />
Ayant dansé tout l’été<br />
jusqu’au 27 sept<br />
Fondation Vacances Bleues<br />
04 91 00 96 83<br />
www.vacancesbleues-artistes-<strong>en</strong>resid<strong>en</strong>ce.fr
70<br />
ARTS VISUELS<br />
«L’unique chose stable, c’est le mouvem<strong>en</strong>t<br />
partout et toujours» écrivait Jean Tinguely. Point<br />
de vue que ne réfuterait sans aucun doute aucun<br />
des artistes de l’exposition Mouvem<strong>en</strong>t et lumière<br />
proposée par la Villa Datris, toute jeune fondation<br />
pour la sculpture contemporaine créée par les<br />
collectionneurs Danièle Marcovici et Tristan Fourtine.<br />
Inaugurée <strong>en</strong> 2011 sur le thème «sculptures<br />
plurielles», la Villa Datris offre ses espaces<br />
intérieurs et son jardin à quelque 85 œuvres : du<br />
sol au plafond, de la bibliothèque à la salle de<br />
bains et à l’office, cet anci<strong>en</strong> hôtel prov<strong>en</strong>çal du<br />
19 e siècle est propice à une balade iconoclaste à<br />
travers les matières, les t<strong>en</strong>dances, les déc<strong>en</strong>nies.<br />
On y croise les plus illustres représ<strong>en</strong>tants<br />
internationaux de l’art cinétique et de l’optical art,<br />
des lights box et des installations interactives, du<br />
néon et des mobiles. Outre l’aspect ludique de<br />
certaines pièces très accessibles (on p<strong>en</strong>se aux<br />
créations numériques de Miguel Chevalier, Herbariuset<br />
Fractal Flowers, à manier avec précaution),<br />
l’exposition est un voyage dans l’histoire de deux<br />
mouvem<strong>en</strong>ts majeurs du 20 e siècle : l’art cinétique,<br />
avec Vasarely comme chef de file dès 19<strong>55</strong>,<br />
et l’Op’art ou Optical art qui s’imposa <strong>en</strong> France<br />
dix ans plus tard. Sollicitations visuelles qui<br />
ouvrir<strong>en</strong>t la voie à des propositions avant-gardistes<br />
où les technologies les plus performantes<br />
rivalis<strong>en</strong>t avec l’imaginaire de leurs créateurs.<br />
CAMPREDON | VILLA DATRIS<br />
Le chant de la terre<br />
On pouvait craindre de pâles calques<br />
des œuvres, débarrassés des empreintes<br />
du souffle du v<strong>en</strong>t ou de la<br />
lumière du soleil, «défraîchis» car<br />
déconnectés de leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t<br />
naturel. Sauf que Nils-Udo prouve<br />
qu’<strong>en</strong> plus d’être un imm<strong>en</strong>se plastici<strong>en</strong><br />
de la nature, il est un<br />
formidable photographe, dessinateur<br />
et coloriste. Après avoir quitté<br />
l’atelier <strong>en</strong> 1972 pour se consacrer<br />
à une représ<strong>en</strong>tation moins «artificielle»<br />
de la puissance créatrice de<br />
la nature, l’artiste allemand fait un<br />
retour aux sources. À double titre.<br />
En retrouvant le chemin de l’atelier,<br />
et <strong>en</strong> ré<strong>en</strong>chantant l’œuvre originale<br />
née quelque part dans les dunes de<br />
Namibie, les montagnes de Haute-<br />
Bavière ou les terres c<strong>en</strong>dreuses de<br />
Lanzarote. Comme une seconde vie…<br />
Dans la photographie in situ Nils-<br />
Udo capte l’immédiateté, le clic est<br />
pris, souv<strong>en</strong>ir instantané de l’exist<strong>en</strong>ce<br />
éphémère de ses installations ;<br />
trace indélébile de journées passées<br />
à creuser, planter, tailler, cueillir<br />
tiges, branches, pierres, impalpables<br />
boules de neige. Son regard sur<br />
sa propre création inv<strong>en</strong>te à nouveau,<br />
dans une sorte de spirale<br />
rédemptrice. Un regard toujours aux<br />
aguets. À l’atelier, avec l’<strong>en</strong>cre de<br />
chine et l’huile sur la toile, c’est<br />
comme une transgression, un r<strong>en</strong>ouveau.<br />
Il réinterroge, dans un<br />
labyrinthe de lignes et d’aplats de<br />
couleurs exaltées, le cycle des saisons,<br />
les rythmes de la nature, ses<br />
transformations. Images fugaces<br />
d’une nature intériorisée. Brisures,<br />
taches, coulures, éclats chant<strong>en</strong>t<br />
sur la toile -comme s’il voulait saisir<br />
la quintess<strong>en</strong>ce de la nature- tandis<br />
que le sil<strong>en</strong>ce embrase ses <strong>en</strong>cres<br />
de chine. Épures japonaises à la<br />
Orchestrations mouvem<strong>en</strong>tées !<br />
Les images s’anim<strong>en</strong>t au gré des déplacem<strong>en</strong>ts,<br />
interagiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> produisant là du son, de la lumière,<br />
ici des ondes et des mouvem<strong>en</strong>ts. Illusions<br />
Jaildo Marinho, 3 Stelas, 2010, 61 x 74 x 30cm,<br />
marbre de Carrare, collection de l'artiste © X-D.R<br />
Octavio Herrera, Ligne descriptive, 2010,<br />
95 x 102 cm, Plexiglas, bois © X-D.R<br />
Nils-Udo, Maison d'eau, ilfochrome sur aluminium, 124x124 cm, 1982 © Nils-Udo<br />
délicatesse monum<strong>en</strong>tale. Son travail<br />
«dans et de la nature» gagne <strong>en</strong><br />
int<strong>en</strong>sité dans ses photographies<br />
plastiques (et non docum<strong>en</strong>taires !)<br />
qui laiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trevoir l’érosion du<br />
temps. Le Radeau <strong>en</strong> branches de<br />
frêne et de fleurs de merisiers<br />
confectionné <strong>en</strong> Haute Bavière n’est<br />
plus une frêle embarcation, il est<br />
signe graphique, jeu de gris et de<br />
noirs. La Maison d’eau, autrefois<br />
invitation au voyage au rythme de la<br />
marée, est un temple à la divinité<br />
Eau… Là où les sculptures-plantations<br />
étai<strong>en</strong>t poétiques, fragiles,<br />
offertes au v<strong>en</strong>t, au sable et aux<br />
intempéries, l’œuvre graphique est<br />
une architecture abstraite, structurée<br />
autour de l’illusion, de la réalité<br />
et de l’abstraction. Avec la nature<br />
toujours transfigurée.<br />
MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />
Nature (élém<strong>en</strong>t)<br />
Nils-Udo<br />
jusqu’au 7 octobre<br />
Campredon c<strong>en</strong>tre d’art,<br />
L’Isle-sur-la-Sorgue<br />
04 90 38 17 41<br />
www.islesurlasorgue.fr/campredon.html<br />
sonores chez Yaacov Agam qui nous invite à composer<br />
quatre ou cinq œuvres différ<strong>en</strong>tes à partir<br />
de son «orchestration visuelle», ou <strong>en</strong>core chez<br />
Alice Pilastre qui diffuse sa petite musique acidulée<br />
<strong>en</strong> un tour de manivelle et un ruban de métal<br />
ajouré. Illusions chromatiques avec Dario Pérez-<br />
Flores et son 234 mobile où les bandes verticales<br />
d’acrylique sur toile inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de nouvelles gammes.<br />
Même les matériaux classiques sont<br />
repoussés dans leurs retranchem<strong>en</strong>ts ! Ciris-Vell<br />
transgresse les limites du zinc jusqu’à l’abstraction<br />
totale, B<strong>en</strong>oit Luyckx se joue de la rugosité<br />
de la pierre <strong>en</strong> créant des plis s<strong>en</strong>suels, Tiéri<br />
Lancereau-Monthubert caresse l’écorce morte<br />
pour faire <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre la respiration de l’arbre, Nisa<br />
Chevènem<strong>en</strong>t érige <strong>en</strong> bronze une tour de Babel<br />
hérissée de pics à tête humaine. Mais ceux-là font<br />
de la résistance, car il est plus généralem<strong>en</strong>t<br />
question de leds, de diodes, de logiciels, d’œuvres<br />
évolutives, fractales et articulées. Un vocabulaire<br />
plastique moins s<strong>en</strong>suel mais tout aussi éclairant.<br />
M.G.-G.<br />
Mouvem<strong>en</strong>t et lumière<br />
jusqu’au 4 novembre<br />
Villa Datris, l’Isle-sur-la-Sorgue<br />
www.villadatris.com
Maitre goupil<br />
Bertrand Gad<strong>en</strong>ne inv<strong>en</strong>te<br />
des fictions vidéographiées<br />
épurées <strong>en</strong> filmant des animaux<br />
hors de leur lieu de vie naturel.<br />
Huit clins d’yeux à t<strong>en</strong>eur<br />
exist<strong>en</strong>tielle, à expérim<strong>en</strong>ter<br />
dans plusieurs lieux arlési<strong>en</strong>s<br />
La Fontaine s’interrogeait sur la vie d’un lièvre <strong>en</strong><br />
son gîte. Que faire si ce n’est y rêver ? Bertrand<br />
Gad<strong>en</strong>ne s’interroge à sa manière avec le médium<br />
de la vidéo <strong>en</strong> faisant apparaitre un r<strong>en</strong>ard<br />
sur le mur au fond des cryptoportiques et un poisson<br />
rouge (démesuré) dans la cave de la galerie<br />
Archipel. L’un et l’autre tourn<strong>en</strong>t dans un <strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>t<br />
qui ne se désigne pas. Ni cage ni bocal.<br />
Ça va ça vi<strong>en</strong>t. Amusant ? Inquiétantes paraboles<br />
exist<strong>en</strong>tielles ? Le poisson a l’air un peu couillon,<br />
le r<strong>en</strong>ard jamais m<strong>en</strong>açant ni perfide comme<br />
dans les fables. Il trottine, s’arrête, tourne la tête,<br />
semble s’interroger, puis disparaît pour resurgir<br />
d’un fond indéfini tantôt par la droite tantôt par la<br />
gauche, côté cour et côté jardin. Un théâtre désespérant<br />
? Magnifique aussi lorsqu’avançant<br />
vers le visiteur, la masse de son corps semble<br />
grandir d’échelle, son pelage s’offre brièvem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>richi de la matière des pierres antiques dans<br />
lesquelles il semblait s’être confondu.<br />
Au rez-de-chaussée de l’Atelier Archipel ne pas<br />
manquer une petite installation historique, car<br />
une des premières de l’artiste utilisant le support<br />
diapositive : un faisceau lumineux desc<strong>en</strong>d<br />
verticalem<strong>en</strong>t d’un appareil de projection sur le<br />
Carte blanche<br />
à Eduardo Souto de Moura<br />
Cela sonne comme un rituel. Depuis<br />
2006, un architecte international<br />
revisite le site de l’abbaye du Thoronet,<br />
interroge l’édifice cisterci<strong>en</strong> et<br />
son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t à travers son<br />
interv<strong>en</strong>tion (réalisation d’«une œuvre<br />
réversible»), sa réflexion (confér<strong>en</strong>ce<br />
le 5 oct) et une édition spéciale<br />
(Eduardo Souto de Moura au Thoronet,<br />
le Diable m’a dit de Dominique<br />
Machabert éd. Par<strong>en</strong>thèses). Après<br />
le parcours jalonné de bancs par<br />
John Pawson, les flèches dévidées<br />
comme signalétique d’Alvaro Siza, le<br />
mur d’<strong>en</strong>ceinte r<strong>en</strong>forcé de Luigi<br />
Snozzi, Patrick Berger et son dispositif<br />
Lux/Sonus, place au Portugais<br />
auréolé du Pritzker Prize 2011 :<br />
Eduardo Souto de Moura.<br />
Formé à l’École de Porto «qui<br />
<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t la relation <strong>en</strong>tre écriture<br />
contemporaine et architecture<br />
vernaculaire», Souto de Moura a<br />
particulièrem<strong>en</strong>t à cœur de dialo-<br />
Bertrand Gad<strong>en</strong>ne, Le r<strong>en</strong>ard, 2012, installation video, cryptoportiques, Arles © B. Gad<strong>en</strong>ne<br />
sol brut de la galerie/atelier sans autre artifice.<br />
Où et comm<strong>en</strong>t recueillir l’image ? Que montretelle<br />
? Demandez certains détails si vous êtes<br />
embarrassé, les images ne sont pas éternelles. À<br />
Arles, on fait tout à pied, impossible de manquer<br />
les huit installations proposées <strong>en</strong>tre l’Atelier<br />
Archipel, Asphodèle, L’atelier cinq, La nouvelle<br />
chair (vitrines nocturnes jusqu’à minuit place Paul<br />
Doumer, 11 rue du quatre septembre, 15 rue de la<br />
liberté) et les cryptoportiques. Mutualiser les<br />
compét<strong>en</strong>ces et les moy<strong>en</strong>s porte ses fruits et fait<br />
guer avec le bâtim<strong>en</strong>t, son histoire,<br />
sa lumière. D’ailleurs, il répondra à<br />
ce chall<strong>en</strong>ge par une recherche «autour<br />
de l’eau, du sol, et de la lumière»<br />
qui alim<strong>en</strong>tera sa réalisation et le<br />
sujet de sa confér<strong>en</strong>ce. En att<strong>en</strong>dant<br />
ARLES | THORONET ARTS VISUELS 71<br />
que les initiateurs 1 des Leçons du<br />
Thoronet lèv<strong>en</strong>t le voile sur cette 5 e<br />
expéri<strong>en</strong>ce, quelques indices ont<br />
filtré, à savoir qu’une lampe longue<br />
et plate sera disposée dans le cellier<br />
qui servait à l’époque de «frigo»<br />
naître une très belle idée. Même si c’est sans son<br />
et dans le noir.<br />
CLAUDE LORIN<br />
Une nuit sous la terre<br />
Bertrand Gad<strong>en</strong>ne<br />
jusqu’au 28 sept<br />
divers lieux, Arles<br />
www.atelierarchipel<strong>en</strong>arles.com<br />
www.espacepourlart.com<br />
Vue du dortoir de l'abbaye du Thoronet © X-D.R<br />
pour retrouver l’ambiance médiévale.<br />
Enfin, l’architecte redonnera du<br />
s<strong>en</strong>s à la visite <strong>en</strong> installant 10 plaques<br />
à même le sol du bâtim<strong>en</strong>t des<br />
convers 2 , du cloître, de l’anci<strong>en</strong> réfectoire,<br />
des vestiges de l’hôtellerie,<br />
de l’église, de la salle capitulaire, de<br />
la grange dîmière et du cimetière.<br />
M.G.-G.<br />
1 La Maison de l’Architecture<br />
et de la Ville Paca, le C<strong>en</strong>tre des<br />
Monum<strong>en</strong>ts Nationaux, la Drac Paca<br />
et le Départem<strong>en</strong>t du Var<br />
2Frères laïcs particulièrem<strong>en</strong>t affectés<br />
au service de l’économie<br />
Les Leçons du Thoronet<br />
du 5 oct au 31 déc<br />
Abbaye du Thoronet, Var<br />
04 94 60 43 90
72 ARTS VISUELS AU PROGRAMME<br />
Jocelyne Alloucherie<br />
La Galerie Itinérante, structure dédiée à l’art contemporain au sein de l’IUP d’Administration<br />
des Institutions Culturelles (Aix-Marseille) et la galerie Françoise Paviot (Paris) poursuiv<strong>en</strong>t leur<br />
collaboration <strong>en</strong> ouvrant la saison avec une importante sélection d’œuvres de Jocelyne Alloucherie.<br />
L’artiste canadi<strong>en</strong>ne met <strong>en</strong> formes particulières depuis les années 1970 son appréh<strong>en</strong>sion du<br />
paysage moins comme sujet <strong>en</strong> soi mais plutôt comme un reflet de notre rapport au monde. Le<br />
musée Réattu possède L’<strong>en</strong>vers, une de ses installations majeures. C.L.<br />
Œuvres choisies 1997-2012<br />
du 27 sept au 18 oct<br />
Espace Van Gogh, Arles<br />
04 90 49 37 53<br />
www.galerieitinerante.iupaic.univ-cezanne.fr<br />
L’art au c<strong>en</strong>tre<br />
Organisée par la Jeune Chambre Économique et le souti<strong>en</strong> de la ville de<br />
Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce, la 2 e édition de ce parcours de sculptures pr<strong>en</strong>d de<br />
l’ampleur <strong>en</strong> proposant une r<strong>en</strong>contre quotidi<strong>en</strong>ne avec les œuvres<br />
d’artistes contemporains. Une occasion d’apprécier des pratiques et des<br />
mises <strong>en</strong> œuvre singulières utilisant matériaux traditionnels et actuels lors<br />
de tours et détours dans le c<strong>en</strong>tre ville. C.L.<br />
Agathe Larp<strong>en</strong>t, serie d'acanthes, 2012 © Vinc<strong>en</strong>t Ruffe<br />
Art dans la ville<br />
jusqu’au 11 nov<br />
Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />
www.salon-de-prov<strong>en</strong>ce.fr<br />
R<strong>en</strong>é Seyssaud<br />
En att<strong>en</strong>dant l’inauguration du musée Regards de Prov<strong>en</strong>ce mi-janvier à<br />
La Joliette, la fondation fait jouer la palette chromatique de l’artiste<br />
marseillais R<strong>en</strong>é Seyssaud (1867-1952) avec les lambris de l’anci<strong>en</strong>ne<br />
bibliothèque du Palais des arts. Comme les Fauves dont il était<br />
contemporain, Seyssaud questionna la nature «<strong>en</strong> découvreur»,<br />
privilégiant une représ<strong>en</strong>tation subjective et colorée à toute forme<br />
d’imitation. M.G.-G.<br />
Jocelyne Alloucherie, Terre de Neige [de la serie Climats] - courtesy Galerie Francoise Paviot<br />
Agathe Larp<strong>en</strong>t<br />
Pour l’église de Salagon, Agathe Larp<strong>en</strong>t s’est inspirée du motif ornem<strong>en</strong>tal emblématique<br />
de l’architecture antique et de l’art roman prov<strong>en</strong>çal, la feuille d’acanthe ainsi que des vitraux<br />
rouge sélénium d’Aurélie Nemours. Dalles, frises murales et une table de braises, pièce<br />
unique de 16 élém<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> porcelaine translucides, se déploi<strong>en</strong>t dans le lieu saint et les jardins<br />
al<strong>en</strong>tour. Dans la salle romane, les photos de Vinc<strong>en</strong>t Ruffe qui a observé la céramiste à<br />
l’œuvre dans son atelier. C.L.<br />
L’ivresse de la couleur<br />
jusqu’au 18 nov<br />
Palais des arts, Marseille<br />
04 91 04 68 32<br />
www.museeregardsdeprov<strong>en</strong>ce.com<br />
D’acanthes et de braises<br />
jusqu’au 14 nov<br />
Musée de Salagon, Mane<br />
04 92 75 70 50<br />
www.musee-de-salagon.com<br />
Une oeuvre <strong>en</strong>igmatique de Dominique Bonillo pour Art dans la ville,<br />
Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce 2012 © ville de Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce<br />
© R<strong>en</strong>e Seyssaud, Les pointes rouges a Agay, vers 1902
De Gleizes à Baselitz<br />
À l’heure où le musée Estrine de Saint-Rémy-de-Prov<strong>en</strong>ce s’<strong>en</strong>gage dans d’importants travaux<br />
d’aménagem<strong>en</strong>t, la galerie du CG13 accueille une partie de sa collection perman<strong>en</strong>te<br />
constituée d’œuvres d’art graphique, de plusieurs sculptures et ouvrages rares. Ce «mini»<br />
panorama permet d’approcher l’esprit de la collection -ses artistes phares Rebeyrolle,<br />
Ceccarelli, Bioulès, Soulages- dans une scénographie préfigurant le nouveau musée.<br />
M.G.-G.<br />
À la découverte du musée Estrine, de Gleizes à<br />
Baselitz<br />
jusqu’au 16 déc<br />
Galerie d’art du Conseil général 13,<br />
Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />
04 13 31 50 70<br />
www.culture-13.fr<br />
Éclats d’art<br />
Dix-huit ans après avoir pointé son nez dans les ruelles de Toulon,<br />
un an après son installation sur le petit cours Lafayette dans des habits<br />
neufs, l’Espace Castillon déploie simultaném<strong>en</strong>t à Toulon et à Sanary<br />
quelques-uns des artistes qui ont écrit son histoire : soit 28 peintres,<br />
plastici<strong>en</strong>s, sculpteurs, illustrateurs sur une soixantaine de complices…<br />
Le 30 septembre, il sera possible de refaire le monde avec eux,<br />
au cœur de leurs dernières créations. M.G.-G.<br />
Roberta Gonzalez<br />
C’est avec Roberta Gonzalez, artiste Bormé<strong>en</strong>ne d’adoption, que le Réseau Lalan fête les 10 ans<br />
de son cycle d’expositions estivales au musée Arts et histoire. L’occasion de jeter un coup<br />
de projecteur sur l’œuvre «oubliée» de celle qui fut la femme de Hans Hartung, restée peut-être<br />
dans son ombre et celle de son père Julio Gonzalez, figure catalane de l’École de Paris…<br />
Où l’on découvre son écriture plastique «à mi-chemin <strong>en</strong>tre figuration et abstraction». M.G.-G.<br />
jusqu’au 14 oct<br />
Musée Arts et histoire, Bormes-les-Mimosas<br />
04 94 71 56 60<br />
H<strong>en</strong>ri Dobler<br />
Le Pavillon de V<strong>en</strong>dôme r<strong>en</strong>d hommage à H<strong>en</strong>ri Dobler, figure emblématique aixoise du début<br />
du 20 e siècle et dernier propriétaire des lieux, <strong>en</strong> déroulant dans les salons chacune de ses<br />
facettes : là l’homme de lettres et poète, le collectionneur et le paysagiste ; ici le déf<strong>en</strong>seur des<br />
arts, le peintre et dessinateur, l’ami des artistes. Vif opposant à «la sale peinture» de Cézanne, il<br />
eut la belle idée de préserver le Pavillon de V<strong>en</strong>dôme, et de le léguer à la ville… M.G.-G.<br />
© Roberta Gonzalez, Tete aux formes aigues, 1965, collage et <strong>en</strong>cre sur papier, 49,5 x 32,6 cm<br />
jusqu’au 30 sept<br />
Espace Saint-Nazaire, Sanary-sur-Mer<br />
du 12 sept au 6 oct<br />
Espace Castillon, Toulon<br />
04 94 93 47 33<br />
www.espacecastillon.free.fr<br />
La maison de rêve<br />
jusqu’au 14 oct<br />
Pavillon de V<strong>en</strong>dôme, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />
04 42 91 88 75<br />
ARTS VISUELS 73<br />
© Paul Rebeyrolle, les animaux malade de l eug<strong>en</strong>isme, 2001,<br />
technique mixte sur toile, 170 x 170 cm<br />
Exposition H<strong>en</strong>ri Dobler © X-D-R<br />
Sans titre, Nathalie Matheudi © X-D.R
74 ARTS VISUELS AU PROGRAMME<br />
Les Disparus © Juli<strong>en</strong> Friedler<br />
Sophie Testa © X-D.R<br />
Sophie Testa<br />
Issus du premier chapitre de son livre La mer des masques publié récemm<strong>en</strong>t aux Éditions de la Poissonnerie, les<br />
dessins de Sophie Testa, qui s’inspire des arts primitifs, seront aussi prés<strong>en</strong>tés sur les cimaises de la galerie<br />
éponyme. Vernissage le 6 oct à 19h. L’artiste dédicacera son livre. C.L.<br />
La mer des Masques Chapitre I, Fêtes<br />
du 6 au 26 oct<br />
La Poissonnerie, Marseille<br />
06 13 14 68 35<br />
http://lapoissonnerie.wix.com<br />
Claire Dantzer<br />
Territoires partagés a donné carte blanche à Claire<br />
Dantzer pour qu’elle s’imprègne,<br />
médite et propose un projet d’exposition in situ. De cette<br />
résid<strong>en</strong>ce est née Sleeping Beauty, qui joue de l’intimité<br />
et se prés<strong>en</strong>te «comme un reliquat de vanités dont la<br />
fragile beauté vi<strong>en</strong>t se heurter au réel. L’espace <strong>en</strong>tier<br />
dessine le rêve pour nous télescoper dans une vision<br />
fantasmagorique délicatem<strong>en</strong>t inquiétante». M.G.-G.<br />
Sleeping Beauty<br />
jusqu’au 27 oct<br />
Galerie Territoires partagés, Marseille<br />
09 51 21 61 85<br />
Friedler, Lasnier<br />
Les Disparus ce sont l’artiste et ses œuvres, abs<strong>en</strong>ts des images dont<br />
subsist<strong>en</strong>t les traces dans l’intimité de l’atelier. Pour sa première expo <strong>en</strong><br />
France, Juli<strong>en</strong> Friedler expose une série de photographies couleur de son<br />
lieu de travail duquel apparaît par <strong>en</strong>droits une poupée marquée de l’étoile<br />
jaune car les histoires familiale et individuelle s’y <strong>en</strong>trecrois<strong>en</strong>t. Contraste<br />
assuré dans le Project Room avec les propositions de David Lasnier<br />
inspirées des mathématiques. C.L.<br />
Les Disparus<br />
Juli<strong>en</strong> Friedler<br />
Can You Fill It ?<br />
David Lasnier<br />
jusqu’au 3 nov<br />
Galerie Gourv<strong>en</strong>nec Ogor, Marseille<br />
09 81 45 23 80<br />
www.galeriego.com<br />
Déambulations <strong>en</strong> coulisse<br />
Pour la 14 e édition des Ouvertures d’ateliers d’artistes, l’association Château de Servières a<br />
convaincu 118 artistes d’accueillir le public le temps d’un week-<strong>en</strong>d avec, pour l’occasion, des visites<br />
comm<strong>en</strong>tées. Parmi eux Pascale Mijares, artiste invitée à l’AtelieRnaTional (notre photo). Dans le<br />
prolongem<strong>en</strong>t, l’opération À V<strong>en</strong>dre transforme l’amateur <strong>en</strong> collectionneur <strong>en</strong> le conviant dans un<br />
lieu insolite où sont exposées les œuvres des artistes participants. Avec toujours le même esprit<br />
curieux. M.G.-G.<br />
21, 22 et 23 sept<br />
À V<strong>en</strong>dre<br />
28, 29 et 30 sept<br />
lieu non communiqué<br />
04 91 85 42 78<br />
www.chateaudeservieres.org<br />
Pascale Mijares, Et<strong>en</strong>ds tes pieds <strong>en</strong> proportion de ton tapis, 2010, Chariot<br />
elevateur, balcon <strong>en</strong> bois peint, tapis persan anci<strong>en</strong>, 420 x 400 x 300 cm,<br />
vue de la Cartonnerie, La Friche la Belle de Mai, Marseille<br />
Sleeping beauty © Claire Dantzer
Sophie Ristelhueber<br />
Se retrouver face aux photographies de Sophie Ristelhueber est toujours<br />
un choc, mélange d’étonnem<strong>en</strong>t, d’émotion, de déstabilisation. Comme<br />
avec cette série Beyrouth réalisée <strong>en</strong>tre 1982 et 2012. L’événem<strong>en</strong>t<br />
marseillais se double d’une exposition à la FIAC à Paris où la<br />
galerieofmarseille prés<strong>en</strong>te une sélection d’œuvres de son «écurie» :<br />
Mathieu Briand, Yto Barrada, Harald Fernagu, Bouchra Khalili, Lucy +Jorge<br />
Orta, Hervé Paraponaris. M.G.-G.<br />
Mad in Marseille<br />
Marseille possède une École supérieure<br />
des Beaux arts remarquable,<br />
la deuxième de France avec plus de<br />
400 étudiants. Dev<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> 2012<br />
établissem<strong>en</strong>t public avec une spécialité<br />
design, elle ne reçoit cep<strong>en</strong>dant<br />
que 10% de financem<strong>en</strong>t de l’État, le<br />
reste étant assuré par la Ville de<br />
Marseille. L’ESBAM (<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dez École<br />
supérieure des Beaux Arts de<br />
Marseille) s’est donc rebaptisée<br />
l’ESADMM (École supérieure d’art et<br />
de design de Marseille Métropole) et<br />
ouvre aujourd’hui une galerie, la<br />
MAD (Marseille Art Design). Démarche<br />
remarquable (<strong>en</strong> dehors de<br />
l’amour des sigles, que nous réprouvons<br />
par un usage intempestif<br />
des par<strong>en</strong>thèses) qui donne aux<br />
professeurs et artistes interv<strong>en</strong>ants<br />
le moy<strong>en</strong> de lier l’acte pédagogique<br />
et l’exposition professionnelle. L’espace<br />
de la MAD, plus vaste que celui<br />
de la galerie Montgrand où l’ESBAM<br />
exposait jusque-là, s’ét<strong>en</strong>d sur<br />
300m 2 agréables, lumineux, faits de<br />
recoins et de salles successives qui<br />
manqu<strong>en</strong>t un peu de recul et ne<br />
pourront abriter des œuvres monum<strong>en</strong>tales,<br />
mais seront parfaitem<strong>en</strong>t<br />
adaptées aux expositions de l’École,<br />
jusqu’au 3 nov<br />
galerieofmarseille, Marseille<br />
09 53 10 15 26<br />
www.galerieofmarseille.com<br />
<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les résid<strong>en</strong>ces d’artistes<br />
et la recherche qui s’y déroul<strong>en</strong>t.<br />
Après l’arasem<strong>en</strong>t<br />
L’exposition inaugurale est monographique,<br />
et consacrée à Thierry<br />
Mouillé, qui poursuit sa résid<strong>en</strong>ce à<br />
l’ESADMM jusqu’<strong>en</strong> 2013. L’artiste<br />
s’est intelligemm<strong>en</strong>t emparé des<br />
deux étages du lieu. Méditérrationnel<br />
se visite comme un tout, un bloc<br />
de p<strong>en</strong>sée qui comm<strong>en</strong>ce par un<br />
arasem<strong>en</strong>t, un découpage, des<br />
3 shows, 2 duos, 1 solo<br />
Vaste programme à La Gad qui conjugue un Battle 2 <strong>en</strong>tre Véronique Rizzo<br />
et Francisco Da Mata bi<strong>en</strong> décidés à exploser les frontières des œuvres<br />
(jusqu’au 12 oct) et un Contacte <strong>en</strong>tre Émilie Perotto et Maxime Thieffine<br />
(jusqu’au 30 sept) qui produis<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble une photo grand format exposée<br />
à l’atelier de Enseigne Design publicitaire. Enfin, <strong>en</strong> façade, Julia Kremer<br />
affiche un collage mural éphémère à l’occasion de son solo show Stick no<br />
bills (jusqu’au 16 nov). M.G.-G.<br />
La Gad-galerie Arnaud Deschin, Marseille<br />
06 75 67 20 96<br />
www.lagad.eu<br />
Contacte, Emilie Perotto<br />
et Maxime Thieffine<br />
© Arnaud Deschin<br />
morcellem<strong>en</strong>ts, et se conclut par la<br />
r<strong>en</strong>aissance de Dieu. Ou du moins<br />
par l’affirmation d’une persistance<br />
du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t esthétique.<br />
Ainsi dans les premières salles,<br />
lumineuses, l’artiste ponce un vinyl<br />
pour nous donner à écouter son<br />
ri<strong>en</strong>, met bruyamm<strong>en</strong>t une imm<strong>en</strong>se<br />
carte de la Méditerranée <strong>en</strong> pièces,<br />
expose un globe terrestre taille<br />
crayon qui tourne infinim<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre<br />
les mains d’un dieu dérisoire. Puis<br />
au sous-sol, comme au tréfonds de<br />
Installation Thierry Mouille © Julie Nedelec/ESADMM<br />
ARTS VISUELS 75<br />
Beyrouth (1982-2012),<br />
photographie noir et blanc,<br />
120x86 cm,<br />
épreuve pigm<strong>en</strong>taire,<br />
édition 3+EA<br />
© Sophie Ristelhueber<br />
ce qui vit <strong>en</strong>core, des vidéos. Pierre-<br />
Louis Lions qui efface inlassablem<strong>en</strong>t<br />
ses équations, un tunnel qui annule<br />
et aiguise nos perceptions, un tableau<br />
noir qui tourne et se pr<strong>en</strong>d<br />
pour un tapis volant puis, au bout, la<br />
mort de Dieu. La fameuse phrase de<br />
Nietszche qui met à bas l’histoire de<br />
l’art <strong>en</strong> annihilant la possibilité de<br />
transc<strong>en</strong>dance. Mais sur l’image un<br />
organisme camouflé palpite, et dans<br />
les oreilles la musique de Titanic nie<br />
le naufrage et affirme la persistance<br />
du s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t du beau, même ainsi<br />
dévoyé. «Ri<strong>en</strong> n’est <strong>en</strong>core perdu, il<br />
y a <strong>en</strong>core, possiblem<strong>en</strong>t, du pur<br />
détournem<strong>en</strong>t à l’œuvre.»<br />
AGNÈS FRESCHEL<br />
Méditérrationnel<br />
Thierry Mouillé<br />
jusqu’au 13 oct<br />
Galerie MAD, Marseille 5 e<br />
30 bd Chave<br />
06 12 05 87 34<br />
www.esadmm.fr
76<br />
CINÉMA<br />
R<strong>en</strong>trée<br />
LES RENDEZ-VOUS D’ANNIE<br />
Le 11 sept à 18h30, l’Alhambra prés<strong>en</strong>te sa saison<br />
et propose un work in progress de 2 artistes<br />
<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce, Alexander Schellow et Jean-Marc<br />
Montera, le portrait original <strong>en</strong> cinéma de la Gare<br />
du Nord par Paule Sardou, Sans sommeil d’Élise<br />
Tamisier et <strong>en</strong> hommage à Chris Marker, La<br />
Jetée.<br />
Alhambra Cinémarseille<br />
04 91 03 84 66<br />
www.alhambracine.com<br />
Martin Scorsese<br />
Du 12 sept au 2 oct, l’Institut de l’image à Aix propose<br />
une rétrospective Martin Scorsese, le chef<br />
de file des cinéastes italo-américains ; l’occasion<br />
de (re)voir aussi bi<strong>en</strong> ses œuvres de jeunesse<br />
comme Who’s That Knocking at my door ?que ses<br />
grands chefs-d’œuvre, Mean Streets, Taxi Driver,<br />
Raging Bull, Casino ou des films plus rares<br />
comme After Hours, Alice n’est plus ici, La Valse<br />
des pantins.<br />
Institut de l’Image<br />
04 42 26 81 82<br />
www.institut-image.org<br />
Le Meilleur<br />
de la Quinzaine<br />
Au cinéma Jean R<strong>en</strong>oir à Martigues, Le Meilleur<br />
de la Quinzaine, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec le GNCR, la<br />
Société des Réalisateurs de Films et les Inrockuptibles<br />
: 6 films dont 3 avant-premières : le 13 sept<br />
à 20h30, Alyah, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur, Elie<br />
Wajeman ; le 20 sept à 19h, R<strong>en</strong>gaine de Rachid<br />
Djaïdani et à 21h, Le Rep<strong>en</strong>ti de Merzak<br />
Allouache.<br />
Cinéma Jean R<strong>en</strong>oir<br />
04 42 49 25 42<br />
http://cinemajeanr<strong>en</strong>oir.blogspot.fr/<br />
La Jetée de chris Marker Alice n'est plus ici de Martin Scorsese<br />
Best of Short<br />
Le 14 sept à partir de18h au cinéma Lumière à la<br />
Ciotat, projection de 7 courts métrages de grands<br />
réalisateurs qui ont marqué l’histoire du cinéma<br />
et ont été récomp<strong>en</strong>sés : Le Gros et le maigre de<br />
Roman Polanski ; Le Coup du berger de Jacques<br />
Rivette ; Quinze août de Nicole Garcia… Seront<br />
aussi projetées les premières images du nouveau<br />
long métrage d’Yvan Le Moine, Ros<strong>en</strong>n. La soirée<br />
se poursuivra sur la place Evariste Gras : repas et<br />
concert avec Linda K<strong>en</strong>t. Réservation vivem<strong>en</strong>t<br />
conseillée, la manifestation étant très conviviale...<br />
Best of Short Films Festival<br />
06 63 82 88 41<br />
www.bestoffestival.com<br />
Le viaduc<br />
de Martigues<br />
Les 15 et 16 sept, à 14h30 et 15h30 dans le cadre<br />
des Journées Europé<strong>en</strong>nes du Patrimoine, l’Espace<br />
Cinéma Prosper Gnidzaz propose Le viaduc<br />
de Martigues de Jacques Hubinet, un docum<strong>en</strong>taire<br />
qui relate la construction du pont autoroutier,<br />
de 1969 à 1972, sous les regards curieux des<br />
Martégaux.<br />
Espace Cinéma Prosper Gnidzaz, Martigues<br />
04 42 10 91 30<br />
http://espacecinemapg.blogspot.fr/<br />
Une île<br />
et autres courts<br />
Le 20 sept à 20h, projection de 3 films <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>ce des cinéastes : Une île d’Anne Alix (voir<br />
Zib’46), précédé de Lambeaux de Laur<strong>en</strong>t Lombard<br />
et de La java bleue de Sophie-Charlotte<br />
Gautier et Anne Loubet.<br />
Alhambra Cinémarseille<br />
04 91 03 84 66<br />
www.alhambracine.com<br />
Une île d’Anne Alix<br />
Al cine<br />
Dans le cadre du cycle m<strong>en</strong>suel Al cine, ASPAS<br />
prés<strong>en</strong>te le 22 sept à 20h à l’AKDmia del tango,<br />
un docum<strong>en</strong>taire mexicain d’Ana Barc<strong>en</strong>as,<br />
Regiocolombia, suivi d’une milonga.<br />
ASPAS<br />
04 91 48 78 51<br />
http://aspas-marseille.org<br />
Stella de Michael Cacoyannis<br />
Tragédies grecques<br />
Dans le cadre des R<strong>en</strong>contres Films Femmes<br />
Méditerranée, à l’Alhambra Cinémarseille, le 3<br />
oct soirée Tragédies grecques : à 18h30 projection<br />
de Debtocraty <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Katerina Kitidi<br />
et à 21h30 Stella de Michael Cacoyannis avec<br />
Mélina Mercouri.<br />
Alhambra Cinémarseille<br />
04 91 03 84 66<br />
www.alhambracine.com<br />
Films Femmes Méditerranée<br />
www.films-femmes-med.org<br />
Valérie Mréj<strong>en</strong><br />
Dans le cadre d’ActOral, projection au MAC des<br />
films de Valérie Mréj<strong>en</strong>, La Défaite du rougegorge<br />
et Fr<strong>en</strong>ch Courvoisier, du 4 au 6 oct.<br />
Musée d’Art contemporain, Marseille<br />
04 91 25 01 07<br />
http://mac.marseille.fr<br />
Film égypti<strong>en</strong><br />
La Vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh<br />
Dans le cadre des Littorales, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec<br />
Aflam et avec le souti<strong>en</strong> de l’ACID, le 10 oct à 20h,<br />
à l’Alhambra Cinémarseille, La Vierge, les coptes<br />
et moi <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur Namir Abdel<br />
Messeeh et du poète- romancier Mourad Djebel.<br />
Alhambra Cinémarseille<br />
04 91 03 84 66<br />
www.alhambracine.com<br />
Courts-Bouillon 7<br />
Le 13 oct de 14h à 23h30, à Rousset, dans la salle<br />
Emili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Les Films du Delta propos<strong>en</strong>t le<br />
7 ème épisode de Courts-Bouillon : trois séances<br />
«coup de cœur» avec 23 courts métrages dont Ce<br />
n’est pas un film de cow-boys de B<strong>en</strong>jamin Par<strong>en</strong>t,<br />
sélectionné à la Semaine de la Critique ou le<br />
super Casus Belli de Yorgos Zois… et 13 pays<br />
représ<strong>en</strong>tés ainsi qu’une séance spéciale animation,<br />
<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’école Supinfocom Arles<br />
qui propose 9 films.<br />
Les Films du Delta<br />
04 42 53 36 39<br />
www.filmsdelta.com
78<br />
CINÉMA<br />
Du 26 sept au 8 oct aura lieu à Marseille,<br />
Aubagne, Toulon et Nice,<br />
Zefestival, traitant des questions<br />
lesbi<strong>en</strong>nes, gay, bi et trans. L’édition<br />
2012, organisée par Polychromes<br />
Nice est la mutualisation <strong>en</strong>tre le<br />
festival niçois et le Festival Reflets-<br />
Marseille, dont il a été souv<strong>en</strong>t<br />
question dans nos pages. En conservera-t-il<br />
l’esprit, qui se gardait du<br />
point de vue souv<strong>en</strong>t très masculin<br />
des LGBT, et abordait les questions<br />
«communautaires» les plus spécifiques<br />
tout <strong>en</strong> restant accueillant<br />
pour tous ? À expérim<strong>en</strong>ter !<br />
Le 5 oct à 19h, au cinéma Le Pagnol<br />
à Aubagne, Hors les murs<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />
du réalisateur David Lambert, l’histoire<br />
de Paulo, un jeune pianiste qui<br />
s’épr<strong>en</strong>d d’Ilir, guitariste d’origine<br />
albanaise et quitte sa compagne pour<br />
vivre avec lui…<br />
R<strong>en</strong>dez-vous incontournable de<br />
l’automne, les r<strong>en</strong>contres FFM pour<br />
leur 7ème édition s’annonc<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
bleu. Le bleu derrière lequel la photographe<br />
portugaise Héléna Almeida,<br />
sujet d’un docum<strong>en</strong>taire de<br />
la sélection, joue à cache-révélation<br />
sur affiches et flyers.<br />
Dédiée au travail des femmes de cinéma,<br />
la manifestation jumelée aux<br />
festivals internationaux de Salé et de<br />
Salina, proposera à Marseille, puis<br />
hors les murs, de nombreux films<br />
inédits, des échanges avec des invitées,<br />
une carte blanche au festival<br />
du film des femmes de Créteil et 13<br />
<strong>en</strong> courts, doté du convivial prix du<br />
public auquel s’ajoutera cette année<br />
un grand prix du jury présidé par<br />
Julie Gavras.<br />
En ouverture, une avant-première<br />
très att<strong>en</strong>due : Héritage de et avec<br />
Hiam Abbas, long-métrage sur la<br />
viol<strong>en</strong>ce d’un conflit familial sur fond<br />
de guerre libano-israéli<strong>en</strong>ne dans<br />
lequel on retrouvera la plus internationale<br />
des actrices marseillaises,<br />
Herzi Hafsia. Film ancré dans le<br />
monde tel qu’il va comme le poignant<br />
Djeca d’Aïda Begic qui suit<br />
deux orphelins à Sarajevo dans le<br />
traumatisme durable d’une aprèsguerre<br />
sans joie. Guillaume Giovanetti<br />
et Çaģla Z<strong>en</strong>dirci, seront là<br />
pour parler de Noor, conte initiatique<br />
sans acteur professionnel, où<br />
le personnage principal, danseur<br />
pakistanais transg<strong>en</strong>re, joue son<br />
propre rôle.<br />
FFM | ZEFESTIVAL | POLAR<br />
Reflets changeants<br />
Les bleus des femmes<br />
Autre invitée, la réalisatrice turque<br />
Belma Bas pour le subtil Zéphyr,<br />
voyage dans les rêves et tourm<strong>en</strong>ts<br />
d’une adolesc<strong>en</strong>te. À ne pas rater<br />
Querelle du disciple irani<strong>en</strong> de Kiarostami,<br />
Morteza Farshbaf, dont le<br />
pitch seul semble un défi : un huisclos<br />
à l’intérieur d’une voiture où<br />
dialogu<strong>en</strong>t deux sourds-muets persuadés<br />
que leur neveu assis à l’ar-<br />
Pintura habitada de Hel<strong>en</strong>a Almeida<br />
rière ne les compr<strong>en</strong>d pas ! À voir ou<br />
à revoir, sourire aux lèvres, Cherchez<br />
le garçon, la comédie made in<br />
Marseille de Dorothée Sebbag (voir<br />
Zib’52), Pain, amour et fantaisie de<br />
Luigi Com<strong>en</strong>cini (1953) où l’éruptive<br />
Gina Lollobrigida tourne la tête aux<br />
carabinieri et le t<strong>en</strong>dre Io la mia famiglia<br />
e Woody All<strong>en</strong> de Laura Hallevic.<br />
Le 1er oct, à la Maison de la<br />
Zéphyr de Belma Bas<br />
Région, trois films<br />
et une table ronde<br />
sur le rôle des<br />
femmes <strong>en</strong> politique.<br />
Le 3 oct, à l’Alhambra<br />
la semaine<br />
phocé<strong>en</strong>ne s’achèvera<br />
sur des tragédies<br />
grecques : un<br />
docum<strong>en</strong>taire implacable<br />
de Kate-<br />
rina Kitidis, Debtocracy suivi du<br />
mélodrame de Cacoyannis, Stella<br />
(19<strong>55</strong>) hommage à la liberté féminine<br />
rev<strong>en</strong>diquée jusqu’à la mort par<br />
Melina Mercouri.<br />
Puis la manifestation partira dans<br />
plusieurs villes de la région… Un<br />
programme substantiel pour apprécier<br />
le tal<strong>en</strong>t multiple des femmes<br />
du 7ème art et s’interroger <strong>en</strong>core<br />
et toujours sur la place des autres<br />
dans le monde !<br />
ÉLISE PADOVANI<br />
Film Femmes Méditerranée<br />
du 25 sept au 3 oct<br />
www.films-femmes-med.org<br />
Hors les murs de David Lambert<br />
Le film sera aussi projeté à Marseille<br />
au cinéma Variétés, le 6 oct à<br />
18h, précédé à 16h de Kyss Mig<br />
d’Alexandra-Therese Keining et<br />
suivi à 21h de Yossi d’Etan Fox.<br />
Le 7 oct à 16h, En 80 jours de Jon<br />
Garano et José Mari Go<strong>en</strong>aga ; à<br />
18h, Mixed kebab de Guy Lee Thys,<br />
suivi d’un débat animé par le représ<strong>en</strong>tant<br />
national de la commission<br />
LGBT d’Amnesty International ; à<br />
21h Mel et J<strong>en</strong>ny de Nana Neul,<br />
suivi d’un After avec le groupe Bella<br />
Dona 9 CH.<br />
Zefestival se clôturera le 8 oct à 20h,<br />
au cinéma Le Royal à Toulon avec le<br />
film de David Lambert, <strong>en</strong> sa prés<strong>en</strong>ce.<br />
A.G.<br />
Zefestival<br />
06 60 90 46 46<br />
http://www.polychromes.fr<br />
Plongée<br />
dans le noir<br />
Le directeur des éditions Rivages/<br />
Noir François Guérif, le réalisateur<br />
britannique Mike Hodges (qui donnera<br />
une leçon de cinéma le 7 oct au<br />
Tinel de la Chartreuse) et l’auteur<br />
américain Jerry Stahl sont les invités<br />
d’honneur de la 8 e édition du<br />
Festival du Polar de Vill<strong>en</strong>euve les<br />
Avignon. Du 5 au 7 oct, 50 auteurs et<br />
illustrateurs seront rassemblés sur<br />
le thème «roman noir et cinéma»,<br />
mettant à l’honneur la relation <strong>en</strong>tre<br />
romans policiers et 7 e art. R<strong>en</strong>contres<br />
et débats (avec Abdel Hafed<br />
B<strong>en</strong>otamm, Dominique Forma,<br />
Carlos Salem, Jerry Sthal, François<br />
Guérif, Jules Stromboni, Bruno<br />
Gallet…), projections de films (Les<br />
Nuits du Noir, les 5 et 6 oct, à la<br />
Chartreuse), concert autour des<br />
musiques de film (le 7 oct avec Lulu<br />
la Nantaise) et expositions plongeront<br />
les ruelles médiévales de<br />
Vill<strong>en</strong>euve-les-Avignon dans toutes<br />
les nuances du noir.<br />
DE.M.<br />
Festival du Polar<br />
du 5 au 7 oct<br />
Mairie Pôle culture,<br />
Vill<strong>en</strong>euve-les-Avignon<br />
04 90 27 49 95
AdhéreZ<br />
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avec <strong>Zibeline</strong><br />
sur votre site<br />
www.journalzibeline.fr<br />
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le deuxième mercredi du mois<br />
Edité à 32 000 exemplaires<br />
imprimés sur papier recyclé<br />
Edité par <strong>Zibeline</strong> SARL<br />
76 av<strong>en</strong>ue de la Panouse | <strong>n°</strong>11<br />
13009 Marseille<br />
Dépôt légal : janvier 2008<br />
photo couverture<br />
Agnès Mellon<br />
095 095 61 70<br />
photographeagnesmellon.blogspot.com<br />
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laregie@gmx.fr<br />
06 22 17 07 56<br />
Collaborateurs réguliers :<br />
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Christophe Floquet, Thomas<br />
Dalicante, Pierre-Alain Hoyet,<br />
Pascale Franchi, Clarisse<br />
Guichard