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Zibeline n° 62 en PDF

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un gratuit qui se litN°<strong>62</strong> -du 10/04/13 au 15/05 /13


Les nanosà la l upe…Depuis quinze ans déjà, une révolution est <strong>en</strong>marche : les nanotechnologies et les nanosci<strong>en</strong>cespart<strong>en</strong>t à la conquête de l’infinim<strong>en</strong>tpetit <strong>en</strong> étudiant, fabriquant et manipulantdes structures à l’échelle de quelques nanomètres(soit un millionième de millimètre). Lestechniques se perfectionn<strong>en</strong>t à grande vitessedans des domaines sci<strong>en</strong>tifiques variés (électronique,mécanique, chimie, optique, biologie)et promett<strong>en</strong>t de bouleverser notre quotidi<strong>en</strong>par l’apport de nouveaux matériaux, de nouveauxprocédés industriels, de nouveaux traitem<strong>en</strong>tsmédicaux… Ce qui n’est pas sans soulever d<strong>en</strong>ombreuses questions éthiques dans un espac<strong>en</strong>ormatif <strong>en</strong>core à définir.Mais quel est donc cet étrange «nanomonde» ?D’un point de vue économique la réponse estsimple : un imm<strong>en</strong>se réservoir de profit. En effetla technologie des nanoparticules manufacturéesa généré 147 milliards de dollars surl’année 2008 avec des prévisions à court termetablant sur 3000 milliards de dollars. Autantdire que l’industrie a vite intégré cette disciplinede l’infinim<strong>en</strong>t petit, les avancées trèss<strong>en</strong>sibles des moy<strong>en</strong>s actuels de communicationconstituant la partie visible d’un icebergdont la partie immergée reste à étudier et àdévelopper industriellem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>nanomédecine.On peut dès lors se demander, comme toujourslorsque de tels volumes économiques sont <strong>en</strong>jeu, si les intérêts de l’homme et de la sociétéconditionn<strong>en</strong>t seuls le transfert <strong>en</strong>tre rechercheet développem<strong>en</strong>t ou si les profits industrielsexerc<strong>en</strong>t une pression majeure sur les choixopérés. Ainsi ces nanotechnologies pourrai<strong>en</strong>tprofiter à des secteurs <strong>en</strong>tiers de l’économieavant d’<strong>en</strong>vahir notre quotidi<strong>en</strong>… Pourtant ilsconstitu<strong>en</strong>t une réelle rupture technologique,comme le fut la microtechnologie avec lesmicroprocesseurs dans les années 1970-1980,ce qui n’est pas sans conséqu<strong>en</strong>ces : les nanoproduitsfont débat, suscitant des crainteslégitimes et soulevant égalem<strong>en</strong>t des questionséthiques.Un haut risque multiple,pour tousComme toute activité humaine, les nanotechnologiescomport<strong>en</strong>t des risques ; la difficulté,pour mesurer ces risques et s’<strong>en</strong> prémunir,réside d’abord dans la capacité à rec<strong>en</strong>ser lesnanoparticules manufacturées, à développerdes méthodes de mesure de ces particulesaujourd’hui difficilem<strong>en</strong>t détectables par desmoy<strong>en</strong>s simples, vu leur taille. Ce qui compliquel’évaluation du rapport bénéfices/risques <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dré par leur développem<strong>en</strong>t :peu de données sont aujourd’hui disponiblesquant à leurs effets sur l’homme ou les écosystèmes.Or leur rapport surface/volume et leur taillepermett<strong>en</strong>t un dépassem<strong>en</strong>t des barrièresbiologiques par une diffusivité augm<strong>en</strong>tée àtrès petite échelle. Les risques «classiques» dela chimie du vivant serai<strong>en</strong>t donc accrus. C’estbi<strong>en</strong> ce qui inquiète les associations de citoy<strong>en</strong>s.De plus, au-delà de ces risques physiologiques,des problèmes sociétaux se pos<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>particulier celui du non-respect de la libertéindividuelle : est-il tolérable d’être soumis ànotre insu à ces particules invisibles, <strong>en</strong> l’abs<strong>en</strong>ced’une maîtrise fiable de la filière deproduction, d’études sérieuses sur leurs effetsbiologiques, <strong>en</strong> l’état actuel des connaissancesparcellaires ?Il est <strong>en</strong> effet crucial que face à cette révolutiondes nanosci<strong>en</strong>ces, poussant la matièredans ses derniers retranchem<strong>en</strong>ts, les sci<strong>en</strong>tifiqueset les décideurs poursuiv<strong>en</strong>t leurstravaux dans le respect de la personne. Ici, lerôle du débat citoy<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d tout son s<strong>en</strong>s, carpermettre une plus grande couverture médiatiquedoit faciliter la mise <strong>en</strong> œuvre d’un cadreréglem<strong>en</strong>taire, même s’il ne faut pas toutatt<strong>en</strong>dre de la réglem<strong>en</strong>tation : une fois lesrisques sur la santé humaine cont<strong>en</strong>us (etceux-ci ne le sont pas), le risque pour l’Homm<strong>en</strong>’<strong>en</strong> sera pas pour autant maîtrisé. Lesprogrès opérés grâce à la miniaturisation dansle domaine des biotechnologies sont unexemple flagrant à cet égard : les «laboratoiressur puce» (lab on chip) permett<strong>en</strong>t, mêmesi leur développem<strong>en</strong>t reste du domaine de larecherche, un diagnostic génétique beaucoupplus rapide et moins coûteux qu’avec les outilsactuels. Quelle maîtrise aura-t-on sur l’utilisationde cette information génétique r<strong>en</strong>duefacilem<strong>en</strong>t accessible ? Les fichages les pluscomplets seront possibles, et la t<strong>en</strong>tation d’uneugénisme correctif.En débattre ne s’improvise pas ! À l’heure oùla culture sci<strong>en</strong>tifique et technique va dev<strong>en</strong>irune compét<strong>en</strong>ce obligatoire des conseils régionaux,il semble urg<strong>en</strong>t que tous les part<strong>en</strong>aires(éducatifs, politiques) s’empar<strong>en</strong>t de la questionde la formation à l’éthique pour que ledébat dépasse les peurs irraisonnées.Le premier forum les nanos dans la peau quia été proposé aux citoy<strong>en</strong>s le 19 mars à l’Hôtelde région constitue bi<strong>en</strong> un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tdans ce s<strong>en</strong>s. Il s’agit aujourd’hui de faire<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre à tous qu’une révolution technologiqueà hauts risques est <strong>en</strong> route.CHRISTINE MONTIXI05POLITIQUECULTURELLE☝Extraits du rapport du ministère de l’Écologie et du Développem<strong>en</strong>t durable, 2006Les perspectives économiques justifi<strong>en</strong>t les considérables efforts derecherche et développem<strong>en</strong>t sur les nanotechnologies. Le contrast<strong>en</strong>’<strong>en</strong> est que plus frappant avec le caractère <strong>en</strong>core très limité desétudes d’impact sanitaire des nanotechnologies, de leur production àleur destin final (déchets) et la proposition très insuffisante des <strong>en</strong>veloppesbudgétaires destinées à ce type d’investigation. Cet impact peutêtre de nature strictem<strong>en</strong>t sanitaire, mais aussi social et éthique.[…] Les conséqu<strong>en</strong>ces possibles de la mise <strong>en</strong> œuvre des nanotechnologiessont pour l’ess<strong>en</strong>tiel imprévisibles […]. Néanmoins, certainesapplications ou usages devrai<strong>en</strong>t susciter une particulière vigilance :ainsi les processus de séparation isotopique de radioélém<strong>en</strong>ts pourrai<strong>en</strong>têtre grandem<strong>en</strong>t facilités par les nanotechnologies. Une interprétationpossible est que la fabrication d’armes nucléaires va s’<strong>en</strong> trouver simplifiée.[…] La population professionnelle exposée par la fabrication, la mise<strong>en</strong> œuvre et l’usage des nanoparticules va croître rapidem<strong>en</strong>t, de façondispersée et peu id<strong>en</strong>tifiable. L’exposition des consommateurs croîtraégalem<strong>en</strong>t rapidem<strong>en</strong>t, soit par utilisation explicite et contrôlée desnanoparticules (cosmétiques, nouveaux médicam<strong>en</strong>ts), soit par relargagede celles-ci à partir de substances dont elles vis<strong>en</strong>t à modifier lespropriétés, sans que le consommateur soit averti de leur prés<strong>en</strong>ce. De même,l’exposition des riverains d’installations productrices ou utilisatrices…[…] Il existe de multiples argum<strong>en</strong>ts converg<strong>en</strong>ts obt<strong>en</strong>us à partir desdiverses approches expérim<strong>en</strong>tales (études cellulaires, tissulaires chezl’animal, mais aussi études chez l’homme) pour affirmer l’exist<strong>en</strong>ce d’uneréactivité biologique particulière des nanoparticules. Les nanoparticulespeuv<strong>en</strong>t donc représ<strong>en</strong>ter un danger pour l’homme. Néanmoins il n’existepas actuellem<strong>en</strong>t suffisamm<strong>en</strong>t de données ni de méthodologies adaptéespour évaluer les risques pour la santé de l’homme.Rapport complet disponible :www.developpem<strong>en</strong>t-durable.gouv.fr/IMG/pdf/16-3.pdf


Des modèles<strong>en</strong> criseAu Théâtre Liberté de Toulon se t<strong>en</strong>ait, du21 au 23 mars, le Forum euroméditerrané<strong>en</strong>du réseau euromedinculture : l’occasion detables rondes, ateliers et spectacles autourdes politiques culturelles dans cet espacegéographique d<strong>en</strong>se et divers. La premièrer<strong>en</strong>contre de ce forum qui s’attachait àinterroger les «nouveaux modèles économiquespour les arts et la culture», fit voir, defaçon flagrante, la différ<strong>en</strong>ce des réalitéséconomiques d’une rive à l’autre, mais aussiune certaine inadéquation des cadresd’interv<strong>en</strong>tion des financem<strong>en</strong>ts, avec lesréalités locales.En Allemagne ce sont les régions et les villesqui financ<strong>en</strong>t la culture expliqua HertaPietsch-Zuber, responsable de la culture dela Ville de Munich. Celle-ci, qui «a pleinem<strong>en</strong>tconsci<strong>en</strong>ce que la culture est un vecteur dedéveloppem<strong>en</strong>t» lui consacre 5.2% de sonbudget, soit 160 millions, tandis que le Landde Bavière lui alloue plus de 300 millions !Elle note pourtant que ces moy<strong>en</strong>s stagn<strong>en</strong>tdepuis des années, alors que les chargess’accroiss<strong>en</strong>t considérablem<strong>en</strong>t, que financerles équipem<strong>en</strong>ts et troupes salariéesdans un pays comme l’Allemagne a un coûtplus élevé qu’ailleurs : «le système est <strong>en</strong>danger de basculer, les fonds vont vers lesinstitutions installées, et les projets indép<strong>en</strong>dantsne parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plus à émerger.»Ricardo Vasquez (directeur de la culture duVar qui cofinançait le forum) qualifia le systèmefrançais de monarchique. «C’est l’Étatqui décide de ce qui est bon ou ne l’est pas.Ses budgets sont <strong>en</strong> baisse, il s’est déchargédu paiem<strong>en</strong>t des artistes par le régime del’intermitt<strong>en</strong>ce, ou du RSA pour les plastici<strong>en</strong>s.Mais cela n’empêche pas l’hyperc<strong>en</strong>tralisationde ses financem<strong>en</strong>ts : presque tout va àParis, il faut faire partie des cercles approuvéspour tourner dans les réseaux nationaux.Aujourd’hui on <strong>en</strong>lève des moy<strong>en</strong>s fiscauxaux collectivités territoriales, et cela vadéboucher sur une véritable crise du financem<strong>en</strong>tde la culture, majoritairem<strong>en</strong>t assumépar les communes, même si l’État continued’attribuer des labels et de décider des directionscomme si il était le principal payeur.»Marina Barham, modératrice (Palestine),confirma que le système français était perçu<strong>en</strong> Europe comme opaque, fondé sur unecompétition perman<strong>en</strong>te qui nécessitaitd’appart<strong>en</strong>ir à des cercles… Bi<strong>en</strong> sûr, la réalitéde la Jordanie est tout autre : même sile Royaume est un modèle de stabilité dansla région, expliqua Lina Attal (King HusseinFoundation), les budgets alloués à la culturesont minimes, et les acteurs culturelsdoiv<strong>en</strong>t «tricher» pour obt<strong>en</strong>ir des financem<strong>en</strong>tsinternationaux au nom des droitsde l’homme : la culture ne fait pas partie despréoccupations nationales, <strong>en</strong> dehors del’attrait touristique. Et <strong>en</strong> Tunisie «la culturesert à décorer le politique» explique RochdiBelgasmi, chorégraphe. Mais une scène indép<strong>en</strong>dantese construit grâce à la liberténouvelle, et au souti<strong>en</strong> du peuple qui participebénévolem<strong>en</strong>t, achète des produitsdérivés, s’implique…Se dessine donc le paysage paradoxal d’uneEurope figée dans d’anci<strong>en</strong>s systèmes <strong>en</strong>crise, et de pays plus pauvres faisant feu detout bois. Pour quel modèle ?AGNÈS FRESCHELwww.euromedinculture.org


La FabricA <strong>en</strong>chantée ?10 mois après le début du chantier, le gros œuvrede La FabricA est achevé. L’<strong>en</strong>semblearchitectural de 9000m 2 imaginé par MariaGodlewska, sous la maîtrise d’ouvrage du Festivald’Avignon, sera livré le 7 juin. Pari t<strong>en</strong>upour le nouveau lieu de répétitions et de résid<strong>en</strong>ce,qui sera inauguré (gratuitem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong>extérieur) le 5 juillet <strong>en</strong> ouverture de la 67 eédition avec une Topofiction du Groupe F, etvisitable par le public toute la journée du 6.Nicolas Stemann baptisera la salle modulableavec Faust I + II, 8 heures durant, du 11 au 14,et Krzysztof Warlikowski, qui ouvre égalem<strong>en</strong>tà Varsovie un lieu de création, pr<strong>en</strong>drale relais du 19 au 25 avec un Cabaret Varsovi<strong>en</strong>.Le «rêve de Vilar» devi<strong>en</strong>t donc réalité et offreà Hort<strong>en</strong>se Archambault et Vinc<strong>en</strong>t Baudrillerune sortie de piste «historique», Olivier Pyleur succédant à la direction <strong>en</strong> 2014. Lors dela prés<strong>en</strong>tation de la 67 e édition, les représ<strong>en</strong>tantsdes institutions ayant financé leprojet (10 M € partagés à part égale <strong>en</strong>tre État,Ville d’Avignon, Départem<strong>en</strong>t de Vaucluse, RégionPACA) s’accordai<strong>en</strong>t à louer la nécessitéde cet outil qui permettra au «plus grand festivalde théâtre du monde» de «trouver sonancrage dans le XXI e siècle».Quant à son ancrage dans la région… la questionde l’opportunité d’un tel investissem<strong>en</strong>tdes collectivités locales, pour un Festival quis’attache trop ponctuellem<strong>en</strong>t à sout<strong>en</strong>ir lacréation des territoires qui le financ<strong>en</strong>t, etsemble viser ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t une reconnaissanceparisi<strong>en</strong>ne et internationale, ne fut passoulevée. La FabricA changera-t-elle quelquechose à l’impression de «colonisation» estivaleque viv<strong>en</strong>t beaucoup de Vauclusi<strong>en</strong>s ?Aura-t-elle le même rôle de pôle régional decréation que la Scène nationale de Cavaillonpar exemple, qui à l’heure actuelle se meurtfaute de financem<strong>en</strong>ts locaux ?Les publics du territoire ne seront quant à euxpas oubliés. La FabricA est née à la croisée deschemins <strong>en</strong>tre créations et actions de s<strong>en</strong>sibilisation,qui permett<strong>en</strong>t au Festival de leverle voile «sur les mystères de la création»et de s’ancrer dans un quartierpériphérique plutôtmoribond,quasim<strong>en</strong>t déserté par le tissu associatif etculturel, sur le terrain d’un anci<strong>en</strong> collège ZEP<strong>en</strong>tre Monclar et Champfleury.Ce lieu dédié à la création (salle de répétitionaux dim<strong>en</strong>sions de la Cour transformable pouraccueillir 600 spectateurs, espace de résid<strong>en</strong>ceavec 18 logem<strong>en</strong>ts, ateliers techniques, foyer)assoit la volonté de développem<strong>en</strong>t culturelet d’éducation artistique dans les quartiers. Ils’agit même d’une «opération à tiroir» selon laMaire Marie-Josée Roig, puisqu’est prévu <strong>en</strong>2015 l’installation sur le même terrain de l’Écoled’Art qui laisse son hôtel particulier pour l’ext<strong>en</strong>sionde la Collection Lambert.Mais «ce formidable outil perman<strong>en</strong>t de démocratisationculturelle» ne soignera pas tout seulles car<strong>en</strong>ces éducatives, sociales et culturelles<strong>en</strong>vers une population <strong>en</strong> situation d’exclusion.Hort<strong>en</strong>se Archambault rappelait avec justesseque «les collectivités devront pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> comptela nécessité de rouvrir un c<strong>en</strong>tre social etp<strong>en</strong>ser l’aménagem<strong>en</strong>t urbain pour la réussitedu projet». Michèle Addala, qui œuvre dansles quartiers d’Avignon, souv<strong>en</strong>t dans l’ombre,depuis plus de 25 ans avec la cie Mises <strong>en</strong> Scène,<strong>en</strong> témoignera, à sa manière, <strong>en</strong> créant La paraboledes papillons, une pièce mêlant acteurset amateurs, issue d’ateliers de parole m<strong>en</strong>ésauprès de femmes. Elles auront dans cette éditionleurs mots à dire, <strong>en</strong>fin !Car si La FabricA permet à des femmes et à descompagnies d’ici d’être financées et <strong>en</strong>t<strong>en</strong>duesdurant le Festival, et pas seulem<strong>en</strong>t dans desmanifestations périphériques, Hort<strong>en</strong>se Archambaultet Vinc<strong>en</strong>t Baudriller auront vraim<strong>en</strong>taccompli quelque chose !DELPHINE MICHELANGELILa confér<strong>en</strong>ce de presse de la 67 e éditiondu Festival d’Avignon, qui se ti<strong>en</strong>dradu 5 au 26 juillet, a eu lieu le 18 marsà la Salle B<strong>en</strong>oit XII, AvignonLa FabricA, mars 2013 © DE.MA l'exposition Cet art de m'<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre, UPE 13, devantLes Pingouins de Gilles Aillaud, collection Mac Marseille © X-D.ROuvrirle fondspublicÀ l’heure des baisses budgétaires généralisées,les institutions publiquesvoi<strong>en</strong>t d’un bon œil le rapprochem<strong>en</strong>tde l’art et des <strong>en</strong>treprises et espèr<strong>en</strong>tque ces frottem<strong>en</strong>ts déboucheront surdes projets communs, sans influ<strong>en</strong>cerles cont<strong>en</strong>us artistiques. Vœu pieu ?Comme le Musée d’art contemporainqui «s’est laissé <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre» parl’UPE13 : «c’est important que le Macs’inscrive dans la dynamique de la villecar le public des chefs d’<strong>en</strong>treprises estcelui qui a le pot<strong>en</strong>tiel économique».Un pragmatisme contagieux puisquele Fonds départem<strong>en</strong>tal des Nouveauxcollectionneurs au collège (3 juin/1 eraoût), le Fonds communal d’art contemporainde la Ville de Marseille (12août/18 octobre) et le Frac (4 novembre/27janvier 2014) jou<strong>en</strong>t le jeu del’exposition Cet art qui m’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>d…,dévoilant ainsi aux acteurs privés unepartie de leurs collections publiques.Une véritable malle aux trésors danslaquelle il a fallu opérer un choix draconi<strong>en</strong>: 600 pièces au Mac, 1800 auFonds communal créé <strong>en</strong> 1949, 80 auxNouveaux collectionneurs et 960 auFrac ! Comme l’opération vise à susciterd’autres mécénats, l’UPE13 a prissoin d’éclairer les œuvres par des textesdidactiques et des visites comm<strong>en</strong>tées,ultime «service après-v<strong>en</strong>te» pourle commissaire d’exposition BernardMuntaner qui espère «que les expositions<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dront l’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eurpour qu’il <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>ne l’art».Premier volet donc, avec Au bord del’eau, auquel Mécènes du sud s’associe<strong>en</strong> sélectionnant 4 artistes-lauréatssur la thématique «Donnez-nous devos nouvelles». Message reçu !M.G.-G.www.upe13.com et www.mec<strong>en</strong>esdusud.fr07POLITIQUECULTURELLE


Camille Claudel,l’immortelle08POLITIQUECULTURELLEVieil aveugle chantant, bronze posthume, Camille Claudel 1894 © DE.M70 ans après sa disparition, un siècle après soninternem<strong>en</strong>t à l’Hôpital de Montfavet (anci<strong>en</strong>asile de Montdevergues), Camille Claudelreçoit hors du musée Rodin l’hommage qui estdû à son tal<strong>en</strong>t imm<strong>en</strong>se. En montant l’expositionDe la grâce à l’exil au musée des Arcades,dans le c<strong>en</strong>tre hospitalier où elle agonisa 30ans jusqu’à sa mort, la commissaire d’expositionMireille Tissier, psychologue clinici<strong>en</strong>ne,r<strong>en</strong>verse l’histoire <strong>en</strong> y faisant rev<strong>en</strong>ir l’artiste«non par la folie, mais par la création», et <strong>en</strong>ouvrant au public les portes de l’hôpital psychiatrique.«Être une femme sculptrice au XIX <strong>en</strong>’était pas aisé mais Camille ne s’inscrivait pasdans une lutte féministe. Elle sculptait parceque c’est là qu’elle apaisait son être. Créer luipermettait de satisfaire une jouissance insatiable»explique-t-elle.12 œuvres de la collection particulière de sapetite nièce Reine-Marie Paris sont alignéesdans des box de verre, et le théâtre intérieurde l’artiste et sa puissance de travail opèr<strong>en</strong>t.Du cri du Vieil aveugle chantant à la s<strong>en</strong>sualitéde La Valse, malgré des reflets lumineux (ougrâce), nous tournons autour de ses bronzes pourgoûter aux détails, pris dans le mouvem<strong>en</strong>t dela chair exaltée, découvrant la force de sonœuvre autobiographique, <strong>en</strong> grande partie détruite,de sa fascination pour le corps, l’abandon,la vieillesse. En miroir sont exposées les fascinantesœuvres des pati<strong>en</strong>ts actuels, issues desateliers de psychothérapie à médiation créatrice.Le psychiatre R<strong>en</strong>é Pandelon, responsabledes ateliers, est convaincu que «l’art-thérapieaméliore la condition des pati<strong>en</strong>ts», rappelant«l’extermination douce des malades psychiatriquesp<strong>en</strong>dant la guerre. On n’aura plus lanécessité de faire ce travail de mémoire pourtaire le remords. Les «fous» sont des g<strong>en</strong>s quisouffr<strong>en</strong>t, qui peuv<strong>en</strong>t créer et <strong>en</strong>richir la société.»Le thème, décliné <strong>en</strong> trois axes, la femme, lafolie la création, est lié à un projet sci<strong>en</strong>tifiqueet culturel : colloque avec psychiatres, agrégésde lettres et histori<strong>en</strong>s de l’art (26 avril),parcours mémorial Sur les pas de Camille,spectacles danse (Lettres de Camille, 24-25mai) et théâtre (Camille Ad Honores, 31 mai-1 er juin), livre d’étude, docum<strong>en</strong>taire.À l’issue de cette célébration, la CollectionLambert et le Palais des Papes prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tdu 9 juin au 11 nov Les Papesses. 30 œuvresde la sculptrice (l’Âge mûr, le buste de Rodin)croisées à celles de Louise Bourgeois, BerlindeDe Bruyckere, Kiki Smith et Jana Sterbak,2013, l’année Claudel et des femmes-artistes !DE.M.Camille Claudel. De la grâce à l’exildu 30 mars au 2 juinMusée des Arcades,c<strong>en</strong>tre hospitalier de Montfavet04 90 03 90 80www.camilleclaudel2013.comVoir dans Zib’61,la critique du film Camille Claudel 1915Sur les chemins du VéloDepuis que la Cie Vélo Théâtre, fondée parCharlot Lemoine et Tania Castaing, a investi<strong>en</strong> 1991 une friche industrielle à Apt, baptiséedu même nom, la culture sur le bassin aptési<strong>en</strong>a un vrai p’tit vélo dans la tête. Sout<strong>en</strong>u parla Ville, la Région et le Départem<strong>en</strong>t, le VéloThéâtre est depuis 2002 Pôle régional de développem<strong>en</strong>tculturel (et Pôle départem<strong>en</strong>taldepuis 2006), avec un projet lieu/compagnieautour de l’aménagem<strong>en</strong>t culturel du territoiremêlant création et accueil d’artistes (15 cies<strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce cette saison, 12 de la région). C’estaussi grâce à la reconnaissance, internationalede la compagnie qu’il s’est vu missionné <strong>en</strong>2009 par le ministère de la Culture comme Lieude compagnonnage marionnette et théâtred’objets, le seul <strong>en</strong> Paca. Après le théâtre Entrouvert,le Collectif T de N+1 est associé.Ce laboratoire de r<strong>en</strong>contres et de diffusionmise sur l’accès à l’art pour tous et le décloisonnem<strong>en</strong>t,malgré un contexte financierincertain. Si le Vélo reçoit une aide globale aufonctionnem<strong>en</strong>t, la compagnie n’a pas d’aideà la création. «Notre rôle est de garantir à lapopulation une proximité avec les formesCie Bout d'Om, festival Greli Grelo © Velo Theatreartistiques, maint<strong>en</strong>ir le niveau d’aide aux autreset nous autoproduire… un équilibre difficile àt<strong>en</strong>ir» explique Sébasti<strong>en</strong> Lauro-Lillo, déléguégénéral. De fait, loin de toute logique marchande,la compagnie a une douzaine de spectacles àson répertoire <strong>en</strong> tournée, ne produit pas tousles ans, et sa dernière création La Gr<strong>en</strong>ouilleau fond du puits croit que le ciel est rond (les14 et 15 mai au théâtre Durance, voir p42.)a creusé le déficit.Mais pas question pour le Vélo de s’<strong>en</strong>dormirsur ses doutes, <strong>en</strong> att<strong>en</strong>dant de savoir si lesdotations de l’État auprès des Régions serontmaint<strong>en</strong>ues, «sachant qu’on est dans un territoirereculé avec une vision du milieu ruralappauvrie malgré une vraie richesse culturelle».Ainsi, 3000 spectateurs ont suivi du 1 er au 9mars le 6 e festival jeune public Greli Grelo(www.velotheatre.com/greli-grelo/). Sept compagnieslocales, régionales, europé<strong>en</strong>nes ontjoué dans 5 communes, <strong>en</strong> écoles, crèches, sousun chapiteau dans un quartier, à une politiquetarifaire volontariste (3 €). Cette démocratisationde l’offre culturelle, avec un aller retour<strong>en</strong>tre local et international et une mixitésociale intergénérationnelle, fait référ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>Vaucluse !DELPHINE MICHELANGELIVélo Théâtre, Apt04 90 04 85 25www.velotheatre.com/greli-grelo/


10MP2013Artefactset puis s’<strong>en</strong> vontIl y avait du monde, et du beau, lors de l’inauguration !Cécile Helle, vice-présid<strong>en</strong>te à la Culture de la Région,présid<strong>en</strong>te du Fonds Régional d’Art Contemporain, aloué le «symbole de ce FRAC nouvelle génération», arappelé que «depuis l’impulsion donnée par Jack Lang,les FRAC constitu<strong>en</strong>t aujourd’hui la 3 e collectionfrançaise d’art contemporain.»C’est bi<strong>en</strong> le paradoxe de cette institution, assise surdes sacs d’or qu’elle ne peut v<strong>en</strong>dre : l’art contemporainest un investissem<strong>en</strong>t que les spéculateursconnaiss<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong>, capable de rapporter très rapidem<strong>en</strong>t,pour peu qu’on ait du nez, et les FRAC <strong>en</strong> ont,400% de bénéfice. Mais 2.45 M d’euros de budget defonctionnem<strong>en</strong>t c’est assez peu pour remplir toutesses missions : expositions dans ses murs et sur le territoire,acquisitions, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et restauration, pédagogie,diffusion, résid<strong>en</strong>ce d’artistes, programmation d’événem<strong>en</strong>tsartistiques et confér<strong>en</strong>ces, productionthéorique…Att<strong>en</strong>tive à cette diversité d’objectifs, Aurélie Filippettia surtout évoqué «la diffusion de l’art contemporain»,parlant avec une émotion s<strong>en</strong>sible de la visite delycé<strong>en</strong>s dans l’après-midi. Michel Vauzelle, quant àlui, <strong>en</strong> profita pour interpeller sur la «beauté de bâtir»,réfutant l’idée qu’<strong>en</strong> cas de crise il fallait réduire les investissem<strong>en</strong>tsculturels «outils indisp<strong>en</strong>sables à ladémocratie». Des discours généreux mais qui cach<strong>en</strong>tmal les problèmes qu’ils évoqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> creux : les «effortsbudgétaires» évoqués par la ministre aboutiss<strong>en</strong>tà ce que le budget d’acquisition, c’est-à-dire ce qui revi<strong>en</strong>t<strong>en</strong> bout de course à acheter des œuvres aux artistes,soit réduit à une part plus que congrue : 224 000euros(70% Région, 30% État), soit moins de 10% du fonctionnem<strong>en</strong>t,l’équival<strong>en</strong>t de ce que la Région peut donner,seule, à un long métrage (voir p 61). Comm<strong>en</strong>t veut-onque les plastici<strong>en</strong>s viv<strong>en</strong>t ?Quant au bâtim<strong>en</strong>t, situé dans l’hyper c<strong>en</strong>tre, il sembleavoir été fini à la hâte et à l’économie : béton blanchi,verre, métal <strong>en</strong>duit de gris confèr<strong>en</strong>t aux espaces d’expositionune esthétique industrielle sans originalité.Seul l’emblématique mur rideau extérieur y échappe,et les espaces de repos <strong>en</strong>tres les salles d’expo,terrasse et jardins…Austérité contagieuseExposition inaugurale, La Fabrique des possibles s’inscritcomme naturellem<strong>en</strong>t dans cet écrin austère. L’arts’est inspiré <strong>en</strong> maints <strong>en</strong>droits de l’univers sci<strong>en</strong>tifiqueet technique. Fernand Léger s’émouvait de la beautéde la culasse d’un canon, les Futuristes louai<strong>en</strong>t lesnouvelles technologies de leur temps, Duchampinstillait de la mécanique dans son œuvre et Tinguelyy pr<strong>en</strong>ait un plaisir destructeur.Bi<strong>en</strong> d’autres poursuiv<strong>en</strong>t cet élan aujourd’hui. Desartistes prés<strong>en</strong>tés plusieurs ont bénéficié de résid<strong>en</strong>ceset part<strong>en</strong>ariats avec des laboratoires sci<strong>en</strong>tifiques 1 . CeYannick Papailhau, Rack, 2012. Materiaux divers, bois, inox. 5 x 3 x 2.75m. Production FRAC PACA © C. Lorin/<strong>Zibeline</strong>rapprochem<strong>en</strong>t, parfois fécondcomme pour Bettina Samson,propose une muséographie et desobjets souv<strong>en</strong>t rudes au regard duvisiteur.Car le choix du directeur PascalNeveux s’est porté sur une dim<strong>en</strong>sionexpérim<strong>en</strong>tale et exploratoirequi caractériserait la démarche duFRAC. Pour une expo inauguraleouverte au plus grand nombre laposture est hardie ! Plans, maquettes,croquis, notes et int<strong>en</strong>tions,docum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> vitrines compos<strong>en</strong>tavec les œuvres exposées un itinérairecomplexe, suggèr<strong>en</strong>t descheminem<strong>en</strong>ts… qui devrai<strong>en</strong>t s’expliciterdans le catalogue à v<strong>en</strong>ir.Mais plutôt qu’une démonstrationdidactique, l’exposition propose unbackground où interfèr<strong>en</strong>t art etp<strong>en</strong>sée sci<strong>en</strong>tifique : apparaiss<strong>en</strong>talors des utopies, de la poésie aucœur de la technique, de la technologie.Ainsi des hybridationsd’Anthony Duchêne, l’imposantdispositif à panneaux combinatoire(référ<strong>en</strong>ce aux systèmes des réservesmuséales) de Yannick Papailhau.L’intérêt de la posture artistiqueserait-elle cont<strong>en</strong>ue dans le détournem<strong>en</strong>tde l’univers des sci<strong>en</strong>ces,concept, process, low/high tech ?D’après Nadège Laneyrie-Dag<strong>en</strong> 2 ,l’esprit sci<strong>en</strong>tifique est né dans lesprospections artistiques au tournantdu Moy<strong>en</strong>-âge à la R<strong>en</strong>aissance,celles qui ont délaissé la représ<strong>en</strong>tationsymbolique pour l’explorationdu réel, un temps où «les artistesagiss<strong>en</strong>t comme de précoces savants…».Vinci lâche la peinture«lorsqu’il veut décrire des phénomènesprécis […] lui préfère ledessin et les comm<strong>en</strong>taires écritspour exposer les causes».Comm<strong>en</strong>t appréh<strong>en</strong>der alors lescroquis, les images annotées deKlein, Baquié, Rottier ou Fuller ? Àchoisir <strong>en</strong>tre l’art ou la sci<strong>en</strong>ce nuln’est t<strong>en</strong>u, l’intérêt résidant dansleurs métissages. Quitte à rajouterun peu de poésie et de la couleurs’il <strong>en</strong> reste dans les réserves ?CLAUDE LORIN ET AGNÈS FRESCHEL1implantés à la Technopole de ChâteauGombert2Nadeije Laneyrie-Dag<strong>en</strong>,L’inv<strong>en</strong>tion de la nature, Flammarion, 2008La Fabrique des Possiblesjusqu’au 26 maiFRAC PACA, Marseille04 91 91 27 55


Un moisd’MLe Pavillon M poursuit son ouvertureperman<strong>en</strong>te, toujours plusfréqu<strong>en</strong>té, par des habitants et destouristes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t y chercherde l’information immédiate, maisaussi par des g<strong>en</strong>s qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tassister aux micro événem<strong>en</strong>ts,regard<strong>en</strong>t les expo et les performances(Street art le 12 avril,Yacine Hachani le 19 avril de 10hà 15h…), s’attard<strong>en</strong>t aux Before,aux Colos du samedi (voir zib 61),aux propositions du P’tit m (unedemi-heure à 11h30, 15h et 16h30tous les samedis, avec au programmeB<strong>en</strong> Colibri pour uneperformance de live-painting le 13avril, la Cie les Déclownes le 20,les humoristes multitâches le 28…)Les musées de Marseille continu<strong>en</strong>tde prés<strong>en</strong>ter leurs Trésorsexquis issus de chaque collection(voir Zib 61), <strong>en</strong> s’attachant le 17avril à accompagner les <strong>en</strong>fants,avec goûter offert ! (de 14h à 17h).MP2013 prés<strong>en</strong>te ses R<strong>en</strong>contrescapitales tous les jours de la semaineà 15h : Levers de rideau surla programmation, Ateliers de l’Euroméditerranée,les artistes et lesprogrammateurs expliqu<strong>en</strong>t leurschoix, et on peut ce mois-ci ycroiser Bernar V<strong>en</strong>et, Anne Guiotqui racontera la Folle Histoire desarts de la rue, Julie de Muer quiparlera du GR2013…Le Conseil Général 13 s’estinstallé dans les 400m 2 de la mezzaninepour tout le mois d’avril, pourune programmation d’événem<strong>en</strong>tsnon stop autour du numérique :ateliers, spectacles, confér<strong>en</strong>cess’y succèd<strong>en</strong>t de 11h à 17h, autourde l’éducation culturelle, de l’écriture<strong>en</strong> réseau... La parole estdonnée à nombre d’associationsculturelles et éducatives, patrimonialesaussi, et des spectaclesjeune public ont lieu trois fois parsemaine, les mercredis, samedis etdimanches à 11h. Avec la Baleinequi dit «vagues» (voir p 69), leGroupe maritime de théâtrepour Jeunesse de Conrad (les 20et 21 avril)…Bref, on pourrait aisém<strong>en</strong>t y passertoutes ses journées, s’il ne fallaitpas travailler !!A.F.www.pavillon-M.comVers un parlem<strong>en</strong>teuroméditerrané<strong>en</strong> ?Michel Vauzelle ne pouvait rêver mieux, pourinaugurer «sa» Villa, que ce premier sommet desPrésid<strong>en</strong>ts des Parlem<strong>en</strong>ts nationaux del’Union pour la Méditerranée : les 42 paysétai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts, ont dialogué, pris semble-t-ilquelques résolutions, et décidé d’une «déclarationconjointe». Une première depuis 2008 etsurtout, comme le soulignait Martin Schulz,Présid<strong>en</strong>t du Parlem<strong>en</strong>t europé<strong>en</strong> qui dirigeaitégalem<strong>en</strong>t ce sommet des PPUM, la premièrefois qu’aucun représ<strong>en</strong>tant d’une dictatur<strong>en</strong>’était prés<strong>en</strong>t dans leurs rangs ! Un «signal fort»que ces «42 parlem<strong>en</strong>ts librem<strong>en</strong>t élus», qui sontparv<strong>en</strong>us à discuter de problèmes concrets,écologiques et économiques, voire politiques.«C’est une chance historique,sans précéd<strong>en</strong>t, de créer unezone de coopération interrégionale.Nous sommes desvoisins, nous devons résoudre<strong>en</strong>semble les problèmes de lamigration <strong>en</strong> Méditerranée,décider de modes d’agriculturedurable, trouver un développem<strong>en</strong>téconomique harmonieuxqui ne plonge pas la rive sudet le sud de l’Europe dans ladésespérance, résoudre lechômage des jeunes par desmesures pratiques.» Même sile conflit Israélo Palestini<strong>en</strong> aété évité («nous voulions résoudredes problèmes, et làla solution ne nous apparti<strong>en</strong>t© Agnès Mellonpas»), la position de l’Allemagne et de l’Europedu Nord a clairem<strong>en</strong>t été remise <strong>en</strong> cause : «Lesrégions les plus riches de cette zone de coopérationdoiv<strong>en</strong>t travailler à ne plus accepter ledéséquilibre économique, et le désespoir intégraldu chômage des jeunes. L’union europé<strong>en</strong>ne doitt<strong>en</strong>ir la promesse de la coopération économiqueet politique chez elle, et avec l’UPM.»Une Villa culturelle ?À l’issue de ce sommet, on compr<strong>en</strong>d le rôle queMichel Vauzelle, désormais Chargé de missiondu Présid<strong>en</strong>t de la République pour la Méditerranée,veut faire jouer à sa Villa : c’est évidemm<strong>en</strong>tle lieu idéal, et Martin Schulz l’a souligné, pour quese ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de grands forums politiques internationaux.Mais il s’agit égalem<strong>en</strong>t d’un bâtim<strong>en</strong>t culturel,au s<strong>en</strong>s large : dès cette première manifestation1200 jeunes de tous les pays ont eu la parole, etont exprimé leurs inquiétudes, qui ont été prises<strong>en</strong> compte par les politiques. «La Villa Méditerranéec’est là, disait Michel Vauzelle <strong>en</strong> désignantla mer et l’esplanade, et le présid<strong>en</strong>t ici c’estvous tous.»Un rêve qu’il faudra concrétiser par une programmationculturelle et artistique ambitieuse :l’équipem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> a les moy<strong>en</strong>s, à l’heure où lesecteur culturel est mis à mal avec une viol<strong>en</strong>ceinédite (voir p4). Si l’on ne peut que saluer l’investissem<strong>en</strong>tdans un tel bâtim<strong>en</strong>t si beau etd’ores et déjà utile, il est regrettable que soninauguration coïncide avec une baisse notabledes subv<strong>en</strong>tions culturelles de la Région, et cep<strong>en</strong>dant l’année de la Capitale CulturelleEuropé<strong>en</strong>ne.AGNÈS FRESCHELÀ v<strong>en</strong>irEn raison de problèmes techniques imprévus,un certain nombre d’événem<strong>en</strong>ts culturels ontdus être reportés, mais non annulés !Le prochain grand r<strong>en</strong>dez vous, public celui-là,est un grand Forum du quotidi<strong>en</strong> Libération, pourses quarante ans. Espérons que Nicolas Demorandet son équipe y feront preuve de moinsd’ironie désinvolte que lors de leur précéd<strong>en</strong>tforum, à la Friche, sur la presse (voir Zib’ 61).Il sera question cette fois d’Alger, de réinv<strong>en</strong>terle commerce Méditerrané<strong>en</strong>, de la «Tragédie»Syri<strong>en</strong>ne, des révolutions et de la jeunesse,dans les pays Arabes mais aussi <strong>en</strong> Grèce et <strong>en</strong>Espagne. Il y sera question égalem<strong>en</strong>t dutraitem<strong>en</strong>t de l’information, <strong>en</strong> Israël et à Tunis,et d’Al-Jazeera. Des journalistes et sociologuesseront prés<strong>en</strong>ts, mais aussi des artistes, despolitiques, des militants. Huit grands débatsvariés sur la Méditerranée au prés<strong>en</strong>t, pour yfaire avancer l’exercice de la démocratie.Forum Libérationles 19 et 20 avrilVilla Méditerranée, Marseillewww.villa-mediterranée.orgwww.liberation.fr11MP2013


12MP2013Pourquoi un GR ?Le GR2013 est une des productionsde la capitale culturelle. Uns<strong>en</strong>tier de grande randonnée quirelie tout le territoire, et met <strong>en</strong>relief sa diversité : littoral, étang,collines, paysages urbains souriantsou rudes, la richesse des perspectiveset la diversité des habitants yest traversée… Inauguré <strong>en</strong> plusieurslieux du 22 au 24 mars (voirci-dessous) par des marcheurs<strong>en</strong>thousiastes suivis par GPS, guidéspar <strong>en</strong>droits par des conteursdu paysage, accompagné par desfanfares et des batucadas, leGR2013 a donc vu le jour, <strong>en</strong>treprisequi n’aurait pu avoir lieu sansla capitale culturelle, tant elle nécessiteune concertation complexeLa prom<strong>en</strong>ade initiée par H<strong>en</strong>drik Sturm intitulée «Leplateau d’Arbois : au c<strong>en</strong>tre du GR2013» <strong>en</strong> est uneparfaite démonstration. L’artiste-prom<strong>en</strong>eur nous<strong>en</strong>traîne dans sa lecture des lieux, sculptant lesespaces. Une carte IGN, un GPS de poche, de vieillesphotographies, un tableau… permett<strong>en</strong>t une approchedu terrain particulière : les traces -livres abandonnés,sacs oubliés, vieux papiers, fragm<strong>en</strong>ts de moteurfondus <strong>en</strong> formes étranges- sont confrontées auxdocum<strong>en</strong>ts, aux savoirs, aux hypothèses. H<strong>en</strong>drikSturm est une mine de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts, d’anecdotes,de dates, de récits ! C’est à l’humain qu’il s’intéresse,et cet artiste marcheur ne parle botanique ou géologie,mais nous <strong>en</strong>traîne dans un exercice d’archéologiecontemporaine où les al<strong>en</strong>tours de la gare de l’Arboislivr<strong>en</strong>t leurs secrets, de la prostitution aux techniquesde compostage à grande échelle au c<strong>en</strong>tre deretraitem<strong>en</strong>t des ordures du Pays d’Aix, avec les ruinesd’habitats qui s’anim<strong>en</strong>t par les relevés du cadastre…Ou plus étonnant <strong>en</strong>core, les vestiges du campaméricain qui y séjourna de 44 à 47, doté d’unimm<strong>en</strong>se théâtre qui vit se produire Marlène Dietrich !des pouvoirs publics... On peut sedemander si cet aménagem<strong>en</strong>t duterritoire nécessitait un tel investissem<strong>en</strong>t,humain et économique,sur des budgets culturels, qu’onaurait pu employer à des productionsartistiques. On peut aussis’interroger sur certains parcoursou, comme à la Viste, les traceursvolontaires ont essuyé des tirs decailloux. Le jour de l’inaugurationce ne fut pas le cas. Et immédiatem<strong>en</strong>t,malgré le temps pluvieux,des c<strong>en</strong>taines de marcheurs ontpris la route, dans un pays où larandonnée se pratique <strong>en</strong> famille,à la découverte d’une nature etd’une culture ancrées dans lespierres, les fossiles, les strates deÀ l'arrivee, à Miramas © Do.M.civilisation, les odeurs si particulières.Tout est culture ? Marcher,<strong>en</strong> tous les cas, nous relie aumonde.AGNÈS FRESCHELNous lisons les paysages avec le filtre de nos att<strong>en</strong>tes. Ainsi <strong>en</strong> est-il des s<strong>en</strong>tiers balisésde nos prom<strong>en</strong>ades. Mais le nouveau s<strong>en</strong>tier de Grande Randonnée se permet deschemins de traverse, des excroissances délicieuses où l’on joue avec les frontièresdélimitées par les traces rouge et orange.Buissonner sur l’Arbois…Sur le plateau de l'Arbois © M.C.Le paysage pr<strong>en</strong>d alors une épaisseur nouvelle, sereconstruit par la vertu de cette nouvelle poétique dela marche.… dans l’urbain…Nul besoin de campagne pour randonner ! Ladécouverte de Marseille par les petites rues et lesespaces verts permet un regard nouveau. Ainsi,partant du rond-point de Mazargues pour finir à laVierge de la Garde, des marcheurs bi<strong>en</strong> urbains ontbravé le ciel gris et pluvieux. Le trajet traverse le ParcBortoli puis le MAC, pour repartir vers le Parc Borély,longer les plages du Prado et remonter à travers leRoucas blanc et ses belles échappées vers la mer.Enfin la vue magnifique depuis la colline virginalerécomp<strong>en</strong>se les efforts de la montée...… autour de l’étangPartis vers 9h du Port des Heures Claires, à Istres, lesmarcheurs se sont retrouvés <strong>en</strong>tre terre et mer,redécouvrant des points de vue remarquables malgréle temps couvert. Pour arriver jusqu’à Miramas, oùavait lieu le relais avant de repartir à Grans, le trajetempruntait le s<strong>en</strong>tier du littoral, <strong>en</strong>tre collines etrestanques, avant de rejoindre le bas de Miramas-levieux…À l’arrivée à 13h25 à Miramas, une batucadarythmait leur pas. Une pause rapide, puis lesmarcheurs-relayeurs repr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t leur route, passantpar le plan d’eau Saint-Suspi pour rejoindre Grans parl’intérieur des terres, où l’arrivée était prévue vers 15h.Le GR est <strong>en</strong> marche !M.C., C.B. ET DO.M.Le GR2013 s’est inauguré du 22 au 24 mars, sur tout leterritoire de MP2013Les tempsAprès le week-<strong>en</strong>d inaugural, l’annéecapitale est ponctuée de sixtemps forts sur le territoire, offrantdes mom<strong>en</strong>ts de découvertes festifssur les 365 kms du tracé. Les<strong>en</strong>tier métropolitain pédestre ainspiré des artistes-marcheurs quiont créé des œuvres éphémères etoriginales pour une approcher<strong>en</strong>ouvelée du paysage.Premier r<strong>en</strong>dez-vous <strong>en</strong> Pays deMartigues, du 12 au 14 avril, avecdes randonnées atypiques, l’inaugurationdu s<strong>en</strong>tier du littoral dePort-de-Bouc, des balades urbainesavec Nicolas Memain, spécialistede l’improvisation prom<strong>en</strong>adologique,un pique-nique point de vueavec le collectif SAFI. GeoffreyMathieu et Bertrand Stofleth<strong>en</strong>traineront des photographesamateurs pour constituer unObservatoire Photographique duPaysage, l’Ag<strong>en</strong>ce Touriste proposeraun atelier de carnets devoyage de l’errance, le CollectifPar ce Passage Affranchi partiraà l’exploration du Golfe de Fos etde l’Étang de Berre et Julie deMuer & Radio Gr<strong>en</strong>ouille prés<strong>en</strong>terontleurs Prom<strong>en</strong>adessonores.À Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce, les 27 et28 avril, écouteurs sur les oreilles,ces récits balades (à télécharger


This is not wom<strong>en</strong>fortssur www.prom<strong>en</strong>ades-sonores.com)conçus spécialem<strong>en</strong>t pour les paysages<strong>en</strong>tre ville et nature partirontdu point accueil GR®2013 à 14h.Parmi les randonnées autour dupatrimoine historique et industrielde la ville, découvrez le feuilletoncartographique Échelle 1 :1 lacarte qui coule de Jean-Luc Brisson(le 28 à 14h30).Troisième temps fort au Paysd’Aubagne et de l’Etoile, du 7 au12 mai, dans le cadre du 5 efestival de Randonnées avecdes balades artistiques, lesProm<strong>en</strong>ades sonores, l’installationperformanceLandmarks de LuceMoreau et un pique-nique pointde vue (le 12).Prochains r<strong>en</strong>dez-vous : Vitrolleset Pays d’Aix du 24 au 26 mai,Istres du 28 au 30 juin et Marseilledu 12 au 15 septembre.DE.M.Les réservations sur les baladeset ateliers sont recommandéesMartigues 04 42 06 90 61-www.paysdemartigues.frSalon 04 90 56 27 60-www.salondeprov<strong>en</strong>ce.frAubagne 04 42 03 49 98-www.2013-paysdaubagne.frwww.mp2013.fr/gr2013La dernière vague, Tom Sachs, Quaterpipe, 2008, bronze, 102x178x201 cm.Courtesy de l'artiste et Galerie Thaddaeus Ropac, Paris-SalzburgL’événem<strong>en</strong>t This is (not) Music <strong>en</strong>vahit les40 000 m 2 de La friche pour montrer comm<strong>en</strong>tl’art et la musique ont été contaminés par un<strong>en</strong>ouvelle culture underground, inspirée des sportsde la glisse. Malheureusem<strong>en</strong>t, cette culturejeune est aussi terriblem<strong>en</strong>t masculine, commesi nos mères s’étai<strong>en</strong>t battues pour ri<strong>en</strong> !Pour cette occasion, le nouveau c<strong>en</strong>tre d’art, LePanorama, accueille l’exposition La dernièreVague, titre qui fait référ<strong>en</strong>ce à la peur des surfeursde ne plus pouvoir glisser. Une véritable addictionque connaiss<strong>en</strong>t les passionnés de skate,moto-cross ou BMX. Tout comme les sportifs,les artistes test<strong>en</strong>t leurs limites et trouv<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>ouveaux moy<strong>en</strong>s d’expressions grâce à cetteBoard Culture. 60 artistes seront exposés, dont4 femmes. Parmi eux, le célèbre photographeLarry Clark, le graffeur Tilt ou <strong>en</strong>core l’américainMike Giant.L’exposition se prolongera à l’extérieur de la Fricheavec la réalisation, parfois <strong>en</strong> live, d’œuvrescréées à l’aide de pinceaux, bombes, pochoirsou d’un marteau-piqueur !Des «spots naturels» comme le street park serontouverts pour les adeptes de skate ou BMX etpour les démonstrations de professionnels commeKoston Chomp, Juli<strong>en</strong> B<strong>en</strong>oliel ou ChrisPfanner.Côté musique, de nombreux artistes sont programméscomme Fortunato D’Orio proposantun récital de piano rythmé par des vidéos deskate. Les spécialistes de la soul musique, CodyChesnutt, Oyet Selecter The Punisher, serontles premiers à se produire le 25 avril. Des hommes,<strong>en</strong>core et toujours… Car le plus terribledans l’écrasante domination masculine sur lesscènes et dans les arts est qu’elle s’acc<strong>en</strong>tu<strong>en</strong>otablem<strong>en</strong>t quand l’âge des artistes et despublics desc<strong>en</strong>d… alors même que les écolesManger <strong>en</strong>sembleLe partage du repas serait-il dev<strong>en</strong>u une culture degauche ? C’est ce qu’on pouvait légitimem<strong>en</strong>t sedemander lors de la confér<strong>en</strong>ce de presse des Festinsde méditerranée, le «G8» comme s’appell<strong>en</strong>tt<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre eux les responsables de la culturede Port-de-Bouc/Martigues, Aubagne, Arles, Salon,Gardanne, Saint-Rémy et Istres... La palette s’étaledu rose franc au rouge carmin, mais ils assur<strong>en</strong>t qu’unemarie UMP aurait été bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue dans leur fête culinaire! Il s’agit de mettre <strong>en</strong> œuvre «la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>treexcell<strong>en</strong>ce artistique et culture populaire», dans l’espritdes Arts et festins que Gardanne organise depuis13 ans : un grand chef propose un véritable festin,thématique, racontant le patrimoine culinaire méditerrané<strong>en</strong>,pour 15 euros (plus le vin) ; le repas pris<strong>en</strong> commun par 600 convives (inscrivez-vous !) s’accompagn<strong>en</strong>tde spectacles, concerts, lectures,r<strong>en</strong>contres autour de la nourriture, avant, p<strong>en</strong>dant etaprès le repas ; les <strong>en</strong>fants festoi<strong>en</strong>t aussi, autour des<strong>en</strong>teurs, de goûts, de jeux et de contes ; des ateliersde jardinage et de cuisine, de dégustation, sont proposéspour tous les âges ; et l’on s’interroge sérieusem<strong>en</strong>tsur l’av<strong>en</strong>ir de la nourriture, autour de tables rondessur l’agriculture bio et la pêche, la consommation etla santé, la cantine et la collectivité, le temps de lacuisine, la transmission des savoir-faire, avec deschefs, des philosophes, des élus, le présid<strong>en</strong>t deSlow food, un représ<strong>en</strong>tant des AMAP dans le paysoù les premières fur<strong>en</strong>t créées (Aubagne). Unbémol ? La ville de Gardanne est la seule à avoir faitappel à des chefs au féminin, comme si là aussi les«grands» n’étai<strong>en</strong>t que des hommes…Mais <strong>en</strong>fin, quoi de plus culturel que la cuisine ?Quand <strong>en</strong> plus la p<strong>en</strong>sée et l’art s’<strong>en</strong> mêl<strong>en</strong>t, le festinest bi<strong>en</strong> un acte Capitale.AGNÈS FRESCHELd’art et de musique sont bourrées de filles ! Estcelà la culture de demain ? les programmateursverront-ils un jour combi<strong>en</strong> ce déséquilibre priveune génération d’artistEs de tout av<strong>en</strong>ir, et lepublic d’œuvres pot<strong>en</strong>tielles auxquelles ils nedonn<strong>en</strong>t pas les moy<strong>en</strong>s d’éclore ? Sans compterque tout cela <strong>en</strong>ferme les jeunes filles dansune passivité de regardante, loin de l’idée que laparole est aussi à elles…ANNE-LYSE RENAUTProchaine programmation musicale :26 avril : Concert Rock / Tommy Guerrero (créationskateband), Blundetto, DVNO, Dj Falcon27 avril : Concert Rock / The Undertones , SplashMacadamConcert DJ Set / Sound Pellegrino Thermal Team2 mai : Concert Hip Hop / Dope D.O.D3 mai : Concert Rock / Peter Doherty7 mai : soirée électro / Surkin, Para One, BobmoThis is (not) MusicDu 25 avril au 9 juinLa Friche, Marseille04 95 04 95 95www.lafriche.orgChristophe Dufau (Les Bacchanales, V<strong>en</strong>ce)le 4 mai, AubagneJour de fêteGeorgiana Viou (L’Atelier de Georgiana)Mina Rouabah-Roux (MinaKouk, Marseille)du 18 au 20 mai, GardanneEntre terre et merSébasti<strong>en</strong> Richard (La table de Sébasti<strong>en</strong>, Istres)Guillaume Sourieu (L’épuisette, Marseille)Kamal Mouzawak (Le Souk el tayeb, Beyrouth)le 25 mai, IstresRetour de pêcheFabi<strong>en</strong> Morréale (Le Garage, Martigues)Alexandre Mazzia (Le v<strong>en</strong>tre de l’architecte, Marseille)David Toutainles 21 et 22 juin, Port-de-BoucLe bonheur est dans le préFrancis Robin (Le mas du Soleil, Salon)Les producteurs Salonnaisle 7 juillet, SalonLa guinguette des DeltasArmand Arnal (La Chassagnette, Le Sambuc)Afrique <strong>en</strong> Viele 3 août, ArlesUn dimanche sous les oliviersConservatoire des Cuisines Grand Sudle 13 oct, St-Rémy13MP2013


14MP2013Changerles signesLe Tunnel des Mille signes, Tunnel Bénédit, Frederic Clavère © Sam Mert<strong>en</strong>sLe c<strong>en</strong>tre ville marseillais est coupé<strong>en</strong> deux par la voie de cheminde fer. Deux tunnels routiers, nauséabondset bruyants, sont les seulsmoy<strong>en</strong>s pour rejoindre à pied les1 er et 3 e arr. d’une ville qui n’<strong>en</strong> apas fini de panser ses clivages. LesQuartiers Créatifs, actions de participationcitoy<strong>en</strong>ne inv<strong>en</strong>tés par laCapitale culturelle, profess<strong>en</strong>t le regardartistique comme (un) remèdeaux plaies sociales. Dans le casdes tunnels Bénédit et Nationall’initiative artistique de la capitale,relayée par La Friche, a réussi àintégrer les habitants, et à forcerl’implication des collectivités dontdép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les équipem<strong>en</strong>ts urbains: si les tunnels rest<strong>en</strong>t polluéset sonores, s’il y pleut <strong>en</strong>core,l’éclairage est moins glauque, ilssont nettoyés et <strong>en</strong> partie repeints.Le port du masque n’est plus obligatoire,les asthmatiques sontadmis et… il faut désormais y ouvrirles yeux !Car les artistes offr<strong>en</strong>t aux regardsde quoi s’occuper le temps de latraversée. Voire de quoi y flâner !Dans le Tunnel Bénédit des panneauxaux Mille signes offr<strong>en</strong>t leurspictogrammes au jeu du décryptage…Fréderic Clavère amuseainsi les passants avec un jeud’énigme, un habillage aux couleursattractives, agrém<strong>en</strong>té de quelquesmessages subversifs. BoulevardNational le tunnel est plus sol<strong>en</strong>nel,très haut, chargé d’histoire tragiquepuisque les bombardem<strong>en</strong>tsalliés y causèr<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 44 des c<strong>en</strong>tainesde morts. Philippe Mouillon& Maryvonne Arnaud l’ont transformé<strong>en</strong> cathédrale laïque garnied’Ex-voto, vœux des citoy<strong>en</strong>s dontun œil, une main une bouche cadrésdis<strong>en</strong>t le besoin de respect,de réussite, d’air, de vie, <strong>en</strong> desslogans mis <strong>en</strong> boîtes élégantes.Le 30 mars quelques manifestationsfestives, concert d’élèves,tarte aux pommes, caramel et petittrain touristique accompagnai<strong>en</strong>t,depuis la Friche, cette originalerénovation d’un territoire. Mais l’ess<strong>en</strong>tielreste aujourd’hui à faire, sansquoi cet investissem<strong>en</strong>t artistique,modeste mais capital, manquerason but : la rénovation urbaine doitavoir lieu jusqu’au bout, dans l’intérêtconcerté des habitants duquartier le plus pauvre de France.AGNÈS FRESCHELDe la vapeurau générique !Pour MP2013, la cie dethéâtre de rue GénérikVapeur est prés<strong>en</strong>te surplusieurs projets. AvecLes grandes Carrioles dela Friche, elle devi<strong>en</strong>t«créateur de l’extraordinaire»dans l’hommager<strong>en</strong>du aux kiosques de ruedes grands marchés de laMéditerranée, pour un Barbecue-mer<strong>en</strong> duo avecPierre Berthelot et le chefChristian Ernst (<strong>en</strong> tournée sur le territoire à partir d’avril dans d<strong>en</strong>ombreux projets : GR®2013, Transhumance, Festins de Méditerranée, Lanuit des Suds…).Inaugurée le 12 avril (jusqu’au 21 sept) sur le parvis du J1, la Clepsydre,<strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec les Savonneries du Midi et du Fer à Cheval, est une installationmonum<strong>en</strong>tale proche de l’Art Brut <strong>en</strong> savon de Marseille. Une sculpturede 3x3m qui permet de mesurer le temps par la disparition, la transformationde la matière que génère l’eau sur le savon.Du 10 au 15 mai sur l’esplanade du J4, une autre œuvre monum<strong>en</strong>tale etéphémère, 17 e arrondissem<strong>en</strong>t-cité utopique, une cité de containers <strong>en</strong> bordde mer, abritera les interv<strong>en</strong>tions d’une cinquantaine d’artistes de France,du Chili, de Chine et d’Allemagne. Et dans le cadre de la Folle Histoiredes arts de la rue, le 17 mai, Générik Vapeur initiera la soirée Moteurs !organisée par l’<strong>en</strong>semble des Habitants de la Cité des Arts de la rue,puis le 19 mai au J4 le spectacle de nuit grand format Waterlitz.DELPHINE MICHELANGELIwww.g<strong>en</strong>erikvapeur.comwww.mp2013.frWaterlitz © Lady TaktakSalon, savon,cavalcade et voltigeLa participation de Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce à la Capitale Culturellereprés<strong>en</strong>te une opportunité vivifiante pour le maire de Salon etson adjoint à la Culture. La dynamique créée a permisl’aménagem<strong>en</strong>t d’un nouveau lieu d’exposition pér<strong>en</strong>ne,l’Espace Robert de Lamanon, pour la somme de 400 000euros. Il accueillera du 10 avril au 16 juin le travail de TaysirBatniji, artiste palestini<strong>en</strong>, notamm<strong>en</strong>t la pièce faite de 154carrés de savon intitulée L’homme ne vit pas seulem<strong>en</strong>t de pain# 2, élaborée à la Savonnerie Marius Fabre durant un atelier del’Euroméditerranée. Une autre exposition lui succèdera, uniqueet singulière, du 5 juillet au 30 sept : celle d’un artiste-artisan,Raymond Reynaud, <strong>en</strong>fant du pays.Le Château de l’Emperi, quant à lui, accueillera du 24 mai au1 er déc l’étonnante proposition de Felice Varini qui, séduit parles toits de la ville, proposera une création monum<strong>en</strong>tale faitede surfaces colorées et autocollantes sur les façades. Salonaccueillera aussi la TransHumance, des C<strong>en</strong>taures Manolo etCamille qui investiront le Domaine du Merle, seule école debergers transhumants de France. Enfin un événem<strong>en</strong>t inédit le26 mai : un duo d’avions extra 300 chorégraphié par KitsouDubois, spécialiste de l’apesanteur, suite à une collaborationavec l’Armée de l’air lors d’un autre atelier del’Euroméditerranée. La chorégraphe a introduit une dramaturgiedans la virtuosité des figures, considérant que les avions sontle prolongem<strong>en</strong>t du corps des pilotes…CHRIS BOURGUEwww.salondeprov<strong>en</strong>ce.frL’homme ne vit pas seulem<strong>en</strong>t de pain #2 (Detail),Taysir-Batniji, 2012_ ADAGP Paris 2013© Clem<strong>en</strong>tine Crochet


Mai <strong>en</strong> folie !La Folle histoire des Arts de la Rue a comm<strong>en</strong>cé<strong>en</strong> 2008, année de la désignation de laCapitale europé<strong>en</strong>ne ; ce qui instaure d’embléeun li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre MP2013 et les Arts de la Rue.Cette 4 e édition élargit le territoire et le nombredes interv<strong>en</strong>tions pour un budget total de 2,5Md’€, apporté à 40% par MP 2013 et 33% par leConseil Général 13. Soit une cinquantaine despectacles programmés par Karwan, des compagniesd’Europe et de Méditerranée, 46% decompagnies locales, 11 créations dont 4 in situ,plus de 200 artistes, et près de 300 bénévolesdans 6 villes dont Marseille, durant 18 jours. Dequoi mettre animer le départem<strong>en</strong>t !Un spectacle tout feu tout flamme ouvre lesfestivités à Marseille les 3 et 4 mai : la Cie Carabosseva déployer une stupéfiante scénographiesur le plan d’eau du Vieux-Port avec quelques6000 pots de terre <strong>en</strong>flammés et un ponton àl’emplacem<strong>en</strong>t du mythique Pont transbordeur.Puis, les 10 et 11 mai, deux créations : la CieMotion house et son ballet de tractopelles surla plage du Prado, le BNM avec Sport Fictionsur l’Esplanade St Charles (voir p 46). Le 17 mai,le Théâtre de l’Unité prés<strong>en</strong>tera un spectacleculinaire et amoureux au sein de l’<strong>en</strong>trepriseDescours & Cabaud, puis Moteurs ! à La Citédes Arts de la Rue offrira une nuit effervesc<strong>en</strong>tede créations collectives avec la complicité des<strong>en</strong>treprises de la zone d’activités Arnavant.Lambesc et Marignane accueilleront la CieThé à la Rue et le Danse Théâtre Minimi deFinlande ; Charleval découvrira Les 3 Mousquetairesde la Cie suisse Les batteurs de pavés,spécialisée dans la revisitation des grandsclassiques ; Port-Saint-Louis suivra l’erranceCie Artonik, the color of time ©Tayseer-Gettycurieuse de la Cie grecque Eekuipoiz, La faimdes apôtres d’Ilotopie et La collection des sixpièces chorégraphiques de la Cie Pernette,égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tée à Aureille où No TunesInternational repr<strong>en</strong>dra ses émouvantesdigressions.Explosion finale avec Dream City-Voyage à l’Estaquepar l’Art Rue de Tunisie dont les créationspermettront de découvrir des lieux insoupçonnéset d’apprécier le tal<strong>en</strong>t courageux des artistestunisi<strong>en</strong>s plongés dans une société instable.Enfin les 19 et 20 mai deux spectacles de clôture: Générik Vapeur prés<strong>en</strong>te Waterlitz et sontotem de métal de 19 mètres (voir ci-contre), etArtonik proposera de changer de peau et decouleur dans l’allégresse sur le Bd de Paris !Sachez que vous pourrez durant ces manifestationsvisiter le Porte-Folie, camion-expo toutrouge qui déambulera sur les différ<strong>en</strong>ts lieuxavec vidéos, témoignages sur l’histoire de cetteFolle Histoire. Et que toutes les manifestationssont gratuites !CHRIS BOURGUELa Folle histoire des arts de la Ruedu 3 au 20 maiDépartem<strong>en</strong>t des BdRwww.follehistoire.fr15MP2013Juste à côté, ici-même«Ral<strong>en</strong>tir le temps», c’est l’ambitiondu collectif d’artistes Ici-même <strong>en</strong>résid<strong>en</strong>ce au Théâtre du Merlan.Leur méthode consiste à proposerun certain nombre de r<strong>en</strong>dez-vous«intimistes, l<strong>en</strong>ts, à la dim<strong>en</strong>sion presqueartisanale» : écouter les yeuxfermés un «concert de sons de ville»,marcher la nuit, dormir le jour dansun lit à 50 places, monter une «ag<strong>en</strong>cede conversation» ou acquérir unmorceau d’œuvre d’art. Mystère,mystère... Il est vrai qu’il est difficilede transposer <strong>en</strong> mots une expéri<strong>en</strong>ces<strong>en</strong>sorielle, et c’est bi<strong>en</strong> cequi fait la particularité de leur travail.Reste donc pour le public à selaisser guider dans les «chemins detraverse» <strong>en</strong> faisant confiance auxinterv<strong>en</strong>ants.Ce qui n’empêche pas le journalistechargé d’informer ses lecteursde se poser un certain nombre dequestions concrètes, auxquelles ilne faut surtout pas répondre, de© Gael Guyonpeur de «dévoiler la surprise». On serabat donc sur l’observation de chaquepartie pr<strong>en</strong>ante dans ce projet,dont les démarches sembl<strong>en</strong>t secroiser, et converger parfois. Lesmembres d’Ici-même rev<strong>en</strong>diqu<strong>en</strong>tle fait de ne pas chercher à drainerles habitants du quartier vers leurspropositions artistiques : «On lesinvite plutôt à aller vivre cette expéri<strong>en</strong>cedans d’autres secteurs, l’objectifétant de déplacer les regards.» Pourle Merlan, c’est un impératif, car «leThéâtre du Merlan n’est pas lethéâtre des quartiers nord, c’est laScène nationale implantée dans lesquartiers nord». Quant au «voisin dudessus», le responsable de l’énormec<strong>en</strong>tre commercial part<strong>en</strong>airedu projet, il insiste : «Je me bats surtoutpour revaloriser mes employés,dont la plupart viv<strong>en</strong>t al<strong>en</strong>tour ; c’estun combat fatigant.»Dans l’<strong>en</strong>semble, tout le monde al’air satisfait, surtout le délégué dela Poste, autre part<strong>en</strong>aire : «On apassé le cap de l’interrogation. Vousvous êtes fondus dans la plateformede courrier, nous avons pu continuerà travailler et apprécié votreprés<strong>en</strong>ce. Je suis impati<strong>en</strong>t de voirle résultat à prés<strong>en</strong>t.» Nous aussi,car le susp<strong>en</strong>s est soigneusem<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tret<strong>en</strong>u !GAËLLE CLOARECOpératour Ici-Même [Tous travaux d’art]du 12 avril au 25 maiDivers lieux, Marseille04 91 11 19 20www.operatour.org


16MP2013Picasso,précurseur de la céramiquecontemporainePicasso céramiste et la méditerranée est lefruit du mariage exceptionnel <strong>en</strong>tre la Chapelledes Pénit<strong>en</strong>ts noirs d’Aubagne et leMusée national de la céramique de Sèvres.En effet les deux villes sont sur un territoirecommun : celui de la «terre».Mais l’événem<strong>en</strong>t est double, puisqu’il donneaussi le coup d’<strong>en</strong>voi du Grand atelierdu Midi (13 juin-13 octobre), exposition diptyquecompr<strong>en</strong>ant De Van Gogh à Bonnardau musée des Beaux-arts de Marseille etDe Cézanne à Matisse au musée Granet àAix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, à laquelle s’associe RaoulDufy, de Martigues à l’Estaque au muséeZiem à Martigues. Ce parcours inédit débuteradonc le 27 avril, dans le nouveau c<strong>en</strong>tred’art aubagnais, chapelle patrimoniale dev<strong>en</strong>ueun bel espace muséal contemporain.L’histoire de Picasso céramiste est particulière: elle s’ancre à la fois à Sèvres, où il futinvité par des artisans catalans dans lesannées 1936/38, et à Vallauris où il fit desexpéri<strong>en</strong>ces singulières, d’ordre artisanal etintime, plongeant dans le geste et le contactavec la matière après la Seconde Guerremondiale. Pour évoquer cette productionmarquée par l’obsession méditerrané<strong>en</strong>ne,les commissaires d’exposition JoséphineMatamoros 1 et Bruno Gaudichon 2 ontopté pour une démarche pédagogique. Etconçu une exposition à caractère patrimonialqui mêle sources antiques (prêts duLouvre), vaisselles produites à Vallauris (oucomm<strong>en</strong>t l’artiste s’<strong>en</strong> empare), évoque laprégnance de la tauromachie, du drameespagnol, de la figure du faune, et expliquecomm<strong>en</strong>t la céramique a nourri l’imaginairepictural et sculptural de Picasso. Aussiles pièces, pour la plupart inédites, sontelles<strong>en</strong>richies de matrices et de modèlesanci<strong>en</strong>s qui sont autant de référ<strong>en</strong>ts deson travail. Plats <strong>en</strong> terre cuite à décorpeint à l’émail, vases à col évasé <strong>en</strong> terrecuite rouge, gravée et peinte à l’<strong>en</strong>gobe,plaque rectangulaire <strong>en</strong> terre cuite et autresTanagras <strong>en</strong> terre cuite blanche tournée etmodelée témoign<strong>en</strong>t de son appét<strong>en</strong>cepour la terre sous toutes ses formes, etpour les couleurs révélées à la cuisson :«Ce qui est formidable pour Picasso, souligneBruno Gaudichon, c’est la part derisque cont<strong>en</strong>ue dans la céramique». Cettepart de risque qui fait que Picasso a toutt<strong>en</strong>té, ouvrant la voie aux artistes d’aujourd’huipar cette production d’objets quin’est pas accessoire dans son œuvre depeintre, mais une forme ess<strong>en</strong>tielle de sonesthétique.MARIE GODFRIN-GUIDICELLI1Conservatrice honoraire du Patrimoine2Directeur du musée d’art et d’industrie AndréDilig<strong>en</strong>t - La Piscine à Roubaixdu 27 avril au 13 octChapelle des Pénit<strong>en</strong>ts noirs-c<strong>en</strong>tre d’art,Aubagnewww.picasso2013.comChouette sur tête de faune 9-3-61 Vase zoomorphe dessiné par Picasso, terre cuite blanche (élém<strong>en</strong>ts tournés, modelés et assemblés), peinte auxoxydes et à l’<strong>en</strong>gobe, sous couverte partielle 58 x 48 x 40 cm. Pièce unique. Coll. part. © Successions Picasso 2012 © Maurice AeschimannP<strong>en</strong>ser, oublier, jouir, partir, neons et transformateurs, Nicolas Gilly et Laur<strong>en</strong>t Le Forban, 2013Vies de château22 artistes marseillais sont <strong>en</strong> escaleau Château de Servières pour un retour auxorigines place des Compagnons Bâtisseurs.Entre nostalgie et petits bonheursL’expéri<strong>en</strong>ce aura duré près de vingt ans. De 1988 à2006, le c<strong>en</strong>tre social installé dans la Bastide desquartiers nord sous l’impulsion de Régine Dottoriexpérim<strong>en</strong>tait un espace d’art contemporain intégré àsa mission auprès des habitants. Sur le principe d’unegalerie associative ouverte aux artistes de Marseilleet sa région, après la fermeture du c<strong>en</strong>tre, celle-ci atrouvé refuge boulevard Boisson dans les Ateliers dela ville de Marseille toujours sous la direction de MartineRobin. Le Mythe du retour signe donc un comeback temporaire aux origines avec les artistes quifréqu<strong>en</strong>tèr<strong>en</strong>t le lieu sur les hauteurs de la ville, alorsque la directrice ambitionne une programmationspécifique pour la suite de cette année 2013.Dans la variété des propositions nous retrouvons desœuvres anci<strong>en</strong>nes et plusieurs réalisées pour cet évènem<strong>en</strong>t,interpelant le plus souv<strong>en</strong>t les dim<strong>en</strong>sions dutemps et du voyage. Marc Quer disperse valises etautres objets délaissés, le train de Koki Watanabétourne <strong>en</strong> rond <strong>en</strong> traversant les murs… P<strong>en</strong>ser, -, jouir,partir de Nicolas Gilly et Laur<strong>en</strong>t Le Forban suggèreun rev<strong>en</strong>ir avec un brin de nostalgie. Celle-ci relèveraitd’une double portée : le retour (nostos) allié à la douleur(albos) dont nous aurions ret<strong>en</strong>u surtout le premierdans l’inquiétude du déracinem<strong>en</strong>t 1 .À l’autre bout de la ville Miguel Palma restructurant<strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t les ateliers Boisson <strong>en</strong> un labyrinthetranspercé de projections lumineuses (issues d’unerésid<strong>en</strong>ce avec Voyons Voir) s’ingénie à perdre levisiteur à travers un théâtre de l’errance <strong>en</strong>tre visibleet aveuglem<strong>en</strong>t.Ulysse rejoint Dédale. Souhaitons-leur un bon retour.CLAUDE LORIN1La Nostalgie, Barbara Cassin, Ed Autrem<strong>en</strong>t, 2013Le mythe du retourjusqu’au 29 juinChâteau de Servières, La Bastide, Marseille04 91 85 42 78www.chateaudeservieres.org


Forcém<strong>en</strong>tmonum<strong>en</strong>tal !Pour sa première exposition à Marseille, Désordre,Bernar V<strong>en</strong>et a choisi les jardins verdoyants du Pharosur fond de ciel et de mer. Bleu de préfér<strong>en</strong>ce.<strong>Zibeline</strong> : En quelques mots, quelle est lag<strong>en</strong>èse de cet imposant Désordre ?!Bernar V<strong>en</strong>et : L’histoire a comm<strong>en</strong>cé lorsquej’ai découvert l’esplanade du David : j’ai faitquelques photos et je me suis dit que ce seraitbi<strong>en</strong> de faire un jour une exposition à Marseille.C’était bi<strong>en</strong> avant la capitale europé<strong>en</strong>ne de laculture… Et puis l’association l’Art pr<strong>en</strong>d l’air 1est v<strong>en</strong>ue me voir <strong>en</strong> m’expliquant son projetd’exposition collective. Je n’étais pas contre,mais j’avais déjà l’idée d’une exposition degroupe de mes sculptures ! On travaille <strong>en</strong>sembledepuis quatre ans et finalem<strong>en</strong>t on y est :c’est l’installation.Sur quels critères avez-vous choisi les jardinsdu Pharo ?Entre-temps, j’ai visité plusieurs lieux avecJuliette Laffon 2 , certains étai<strong>en</strong>t trop éloignés,d’autres n’étai<strong>en</strong>t pas parfaits. Un jour, j’aitrouvé qu’ici c’était l’idéal parce que surélevé etBernar V<strong>en</strong>et au Palais du Pharo a l'occasion de la depose de son oeuvre Desordre © Flor<strong>en</strong>ce Loussier - L'Art pr<strong>en</strong>d l'airqu’il y a deux couleurs, le bleu et le vert.Et l’architecture j’imagine !Comme vous le voyez toutes mes œuvres sont<strong>en</strong> courbe, et, au contraire de cette architecturetellem<strong>en</strong>t symétrique et géométrique, j’aitravaillé sur le désordre. Ce contraste est trèsintéressant car j’ai abandonné l’idée de prés<strong>en</strong>terplusieurs pièces, il y a une seule installationcomposée de douze groupes d’arcs.Après le repérage, avez-vous réalisé des croquisou de nouvelles photos ?J’ai fait quelques photos montages uniquem<strong>en</strong>tà l’att<strong>en</strong>tion des décideurs de la Ville qui avai<strong>en</strong>tdes responsabilités par rapport à mon projet.Et quand je suis rev<strong>en</strong>u, j’ai p<strong>en</strong>sé à une installationphysique qui ti<strong>en</strong>ne l’espace : <strong>en</strong> réalité, cesont trois œuvres séparées que j’ai mises<strong>en</strong>semble pour créer une œuvre unique.Pourquoi exposer dans un espace public aussiaccessible que l’on peut <strong>en</strong>jamber les arcs oumême s’asseoir dessus ?Exposer des œuvres c’est l’objectif numéro un.Dans un musée c’est formidable, mais il y aussiune autre réalité : mes sculptures sont monum<strong>en</strong>taleset se prêt<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> à l’espace public.Je crois que l’art doit être montré à tout lemonde : certains y seront allergiques, d’autresles trouveront peut-être intéressantes. Un jourils tomberont sur un livre ou un article et appr<strong>en</strong>drontce qu’est la sculpture moderne. Enfin, lami<strong>en</strong>ne.Après Versailles, Le Pharo : c’est la même manièred’appréh<strong>en</strong>der les deux projets ?C’est à peu près pareil. À Marseille je suis lepremier à exposer dans ce lieu qui s’y prête vraim<strong>en</strong>t.Mais Versailles a un tel prestige qu’il n’apas le même impact : on a eu 6 millions devisiteurs, c’est énorme ! Chaque <strong>en</strong>droit a sonintérêt et Marseille est la grande ville d’unerégion où je suis né et où je vis, je suis donc ravid’y exposer. C’est important pour moi.PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE GODFRIN-GUIDICELLIÀ découvrir jusqu’au 27 septembrehttp://www.lartpr<strong>en</strong>dlair.fr1Françoise Bunan et Flor<strong>en</strong>ce Loussier2Commissaire de l’exposition Ici, ailleursà la Tour-Panorama de la Friche la Belle de mai(12 janvier/31 mars)17MP2013


Abris sans fortuneMer, mythe, épopéeet sirènes ne rim<strong>en</strong>t pasforcém<strong>en</strong>t avec bonnefortune confrontésau principe de réalité.Pour preuve la série Shelterde H<strong>en</strong>k Wildschut à lagalerie Voies OffPasser la mer ou faire la manche ?Dans la continuité d’un premierreportage sur les campem<strong>en</strong>tsd’urg<strong>en</strong>ce suite aux tremblem<strong>en</strong>tsde terre au Pakistan, le photograph<strong>en</strong>éerlandais <strong>en</strong>tame <strong>en</strong> 2005un projet sur les émigrés illégauxde Calais. Il <strong>en</strong> sera tiré un livre etun film objets de plusieurs récomp<strong>en</strong>ses.Une sélection d’une quinzainede photographies de grand formatnous est prés<strong>en</strong>tée, appliquéesdirectem<strong>en</strong>t sur les murs de la galerie,vouées ainsi à disparaître.Parti pris clair et cohér<strong>en</strong>t <strong>en</strong> regarddu sujet tout empreint des problèmesde précarité.© H<strong>en</strong>k Wildschut, Calais, France, Fevrier 2009L’auteur témoigne sans misérabilism<strong>en</strong>i s<strong>en</strong>sationnalisme du vernisde l’imagerie photographique. Quandnombre des projets sur la junglecalaisi<strong>en</strong>ne s’attach<strong>en</strong>t aux personnes(Marion Osmont, Des hommesviv<strong>en</strong>t ici, voir Zib’ 60), la majoritédes clichés de Wildschut se passede leur prés<strong>en</strong>ce. Ses images sembl<strong>en</strong>tdire j’étais là, j’ai vu. Avec labonne distance. En témoin et martyr.Car un martyr c’est à la foiscelui qui témoigne et celui qui subit(du grec μάρτυς/ mártus «témoin»).Journaliste comme martyr, refusantd’abjurer sa foi <strong>en</strong> son rôle d’informateur,de témoin, c’est celuiqui r<strong>en</strong>d compte du martyre de sessemblables. C’est aussi une façonde concevoir une forme nouvelleau travail s<strong>en</strong>sible du photo-reportage<strong>en</strong> une période où ce domainesubit une profonde crise. Ou unemutation.Ces cabanes d’urg<strong>en</strong>ce de bric etde broc pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une valeur universelle,r<strong>en</strong>voyant à toutes lesformes de précarité. Ce sont cellesaussi de l’<strong>en</strong>fance mais bi<strong>en</strong> plusgravem<strong>en</strong>t celles que l’on subitqu’on soit indigène ou <strong>en</strong> exil.Shelter, abri de fortune. L’expressionfrançaise prise à lettre induitun terrible oxymore. Il n’y a pas dechâteaux à Calais. Les images deH<strong>en</strong>k Wildschut <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>t.CLAUDE LORINH<strong>en</strong>k Wildschut : Shelterjusqu’au 9 juinGalerie Voies Off, Arles04 90 96 93 82www.voies-off.com19MP2013VitaNONnova PowerFilms, exposition photo, sculptures et performances,Polyptych Bobby Seale est l’élém<strong>en</strong>tfinal de VitaNONnova, un cycle de créations ducollectif marseillais LFKs consacré à l’histoiredu Black Panther Party et du Black Power.Ce troisième épisode r<strong>en</strong>d hommage à FredHampton, présid<strong>en</strong>t du Black Panther Party deChicago, assassiné par une unité spéciale depolice le 4 décembre 1969 et au «Chicago 8», unprocès dans lequel le leader national BobbySeale a comparu bâillonné et <strong>en</strong>chainé à unechaise. Deux personnalités dev<strong>en</strong>ues les symbolesde l’injustice inouïe et de la viol<strong>en</strong>ceextrême exercées par les autorités américainessur la population afro-américaine.Ces épisodes ont été la source d’inspiration desBooby Seale Got His 9 VitaNONnove#3 A tribute to Fred Hampton, Arles-Chicagoartistes prés<strong>en</strong>ts dans la grande Halle des AteliersSNCF de Arles. D’où la prés<strong>en</strong>ce d’un matelas<strong>en</strong>sanglanté sur son chevalet ; d’une grille desécurité abimée posée sur un socle de bois ; demystérieux petits livres bleus, fidèles copies duPetit livre rouge de Mao, dans la chapelle… Lespectateur-visiteur doit tourner autour de cessculptures et <strong>en</strong> chercher le s<strong>en</strong>s.Pour Jean-Michel Bruyère, le fondateur ducollectif LFKs, «La sculpture c’est cela : la découvertepar le déplacem<strong>en</strong>t du corps d’un<strong>en</strong>semble de signes déployés dans l’espace etse transformant toujours tandis que le regardl’<strong>en</strong>cercle.» Ces œuvres sont toutes implicitem<strong>en</strong>tliées à la bande son et la voix live du«performer» du film Bobby Seale Got His 9 quirésonne dans toute la halle grâce à un dispositifsonore colossal. Projeté sur cet écran gigantesque,ce film, tourné à Chicago p<strong>en</strong>dant l’été 2012,est évidemm<strong>en</strong>t le fil conducteur de l’installationet crée volontairem<strong>en</strong>t le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre les parolesde ces révolutionnaires du passé et… le mondeactuel !ANNE-LYSE RENAUTPolyptych Bobby SealeJusqu’au 5 maiGrande halle, Parc des ateliers, Arles04 90 49 38 20www.arles-info.fr


20THÉÂTREFunny gamesAh le théâtre ! on va voir Ubu Roi et on se retrouvedans son salon -à une moulure près- àécouter France Inter égr<strong>en</strong>er les turpitudes d’uncertain Jérôme C. Il faut dire que la scénographiede Nick Ormerod est aux mises <strong>en</strong> scènede Declan Donnelan ce que sont les cartes àl’art de la guerre et ici le champ de bataille estd’un raffinem<strong>en</strong>t exquis.D’abord, l’idée lumineuse que le regard-laserbi<strong>en</strong> vert d’un ado sur Pa et Ma, qui reçoiv<strong>en</strong>tleurs amis à dîner, conti<strong>en</strong>t une puissance destructricedont le jeune Jarry aurait fait un festinde cruauté ; la pièce se construit sur deuxniveaux qui s’emboît<strong>en</strong>t à merveille : le «merdre»inaugural se ti<strong>en</strong>t au bord de la cuvette des wcfilmée par un fils vacant, et du babil bio du repas<strong>en</strong>tre amis se lève «l’hénaurme» tempête verbaleet gesticulatoire de la farce. Il faut bi<strong>en</strong> du tal<strong>en</strong>t© Cecile Leterme, Camille Cayol, Vinc<strong>en</strong>t de BouardBaba au RomLa grande création de Macha Makeïeff à laCriée s’appuie intelligemm<strong>en</strong>t sur une relecturedu conte persan, Ali Baba, pour le nourrir de nosimages d’Ori<strong>en</strong>t contemporaines, celui quijouxte nos frontières, ou avec lequel on cohabiteà Marseille. Ses Mille et une nuits sont duMaghreb et de nos quartiers, ont l’acc<strong>en</strong>t deFernandel, la faconde acrobatique de breakers,habit<strong>en</strong>t à la belle étoile comme nos Roms,ferrailleurs et usuriers de nos lég<strong>en</strong>des, maistout près de containers des docks comme lesimmigrés réc<strong>en</strong>ts que nous sommes. Lesymbole est juste, le choix du conte judicieux, lamétaphore universelle : qu’arrive-t-il au marchandqui trahit son frère, au pauvre sur quitombe la fortune, au fils qui voit son pèrechanger ? La fable est r<strong>en</strong>due par une distributionbigarrée qui danse, chante, joue et trahitavec <strong>en</strong>thousiasme. On peut regretter que deuxdes trois rôles féminins soi<strong>en</strong>t travestis et que laseule femme danse du v<strong>en</strong>tre et joue peu (lorsqu’onvous disait que les femmes aussi programm<strong>en</strong>tpeu de femmes…), mais il est rare d’avoir surnos plateaux des acteurs de cette diversité d’origine,hors les musiques du monde…Ce propos sur la diversité est servi par une scénographiefourmillant de détails et de trouvailles,très élégante dans ses fausses référ<strong>en</strong>ces à lavie de bohême, ou de souk. Trappes où les accessoiress’échang<strong>en</strong>t et les regards espionn<strong>en</strong>t,rideaux et lointain où le jeu se prolonge <strong>en</strong>projections, portes ouvrant sur des lieux quirest<strong>en</strong>t imaginaires, l’espace dramaturgique estfinem<strong>en</strong>t travaillé. Mais le temps l’est beaucoupmoins : par manque d’att<strong>en</strong>tion aux équilibressonores les voix des acteurs, le soir de la première,s’échappai<strong>en</strong>t dans les volutes de lamusique et les acteurs, drôles parfois, à l’abattagecertain, semblai<strong>en</strong>t combler un <strong>en</strong>chainem<strong>en</strong>tdramatique incertain avec des petites danses,chant, numéros, et des dialogues bi<strong>en</strong> écrits,mais mal calibrés dans le temps.Des questions de rythme qui se règleront sûrem<strong>en</strong>tau fil des représ<strong>en</strong>tations, <strong>en</strong> resserrantune matière trop peu consistante pour les deuxheures et demies du spectacle.AGNÈS FRESCHELAli Baba a été joué à La Criée, Marseille,du 13 au 29 mars, et du 5 au 7 avrilau Théâtre Liberté à ToulonÀ v<strong>en</strong>irle 3 maiThéâtres <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan04 94 50 59 59www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com© Brigitte EnguerandFinalem<strong>en</strong>tcons<strong>en</strong>suelLe problème avec l’humoriste, c’est la distanceà soi-même et à la salle -quelles que soi<strong>en</strong>t lesdim<strong>en</strong>sions- toujours trop proche de la scène :«1 mètre 50» évalue approximativem<strong>en</strong>t XavierAdri<strong>en</strong> Laur<strong>en</strong>t au début de son dialogue ininterrompuavec le public et l‘artiste dramatiquequ’il incarne. Malaise donc : de qui parle lapersonne <strong>en</strong> scène ? de ce personnage inquietqui accueille le spectateur à l’<strong>en</strong>trée par unepoignée de mains de condoléances anticipéeset le remerciera g<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t service fait ? de cecomédi<strong>en</strong> qui a bi<strong>en</strong> des malheurs <strong>en</strong>tre les versqui résist<strong>en</strong>t à l’emphase, les exercices absconsdu conservatoire et la pub pour le loto qui luicolle son image à la peau, n’est-ce pas lui ? Lesavoir-faire déployé (le gag de la chaise-téléphonefait rire comme un gag... tout va bi<strong>en</strong>) dansla mise <strong>en</strong> abyme ou la désacralisation du jeu -hop le premier rang mis à contribution et leg<strong>en</strong>til monsieur appelé sur scène pour dire le«vide»- n’a-t-il pas pour fonction d’exposer lessouffrances du métier pour se faire consoler parun public <strong>en</strong> empathie totale ? Du rassurant surtoute la ligne : <strong>en</strong> convoquant Baudelaire, Hugo,Verlaine, Rimbaud et Akhénaton sur la pelousede l’OM, et <strong>en</strong> les mêlant aux rires, on se rapproche<strong>en</strong>core et on se serre les coudes contreceux qui voudrai<strong>en</strong>t peut-être que la poésie nesoit pas <strong>en</strong> vers ou ne conti<strong>en</strong>ne pas tous lesplus beaux s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts du monde –les parisi<strong>en</strong>speut-être, les intellectuels bi<strong>en</strong> sûr ! Spectaclede tradition qui faisant m<strong>en</strong>tir son slogand’accroche fera bi<strong>en</strong> voir la culture «commeavant» sans la moindre délocalisation intérieure.Att<strong>en</strong>tion artiste pas méchant et qui ne mordpas !MARIE JO DHOArtiste Dramatique écrit par Xavier Adri<strong>en</strong> Laur<strong>en</strong>tet mis <strong>en</strong> scène par Hervé Lavigne a été prés<strong>en</strong>téau Café-Théâtre de l’Antidote, Marseille,du 19 au 30 marsaux comédi<strong>en</strong>s, Christophe Grégoire et CamilleCayol <strong>en</strong> tête, pour habiter les deuxregistres ; <strong>en</strong> parfaits acteurs shakespeari<strong>en</strong>sfr<strong>en</strong>chy, tous ont la fluidité et l’intellig<strong>en</strong>ce deleur double jeu. Et c’est un massacre jubilatoirequi va souiller, r<strong>en</strong>verser, détruire <strong>en</strong> toute démesurepotache : le gigot et sa sauce tomatese retrouv<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t dans l’énucléationsanglante du capitaine Bordure et les ust<strong>en</strong>silesde cuisine façon dada sont des armes redoutables(mixer Moulinex et cervelle font bonménage !). Le salon bourgeois est soufflé, lespectateur aussi, par la déflagration d’<strong>en</strong>fance,de burlesque Grand-Guignol qui pulvérise lesbarrières... et pif et paf… quelle efficacité !Réglé par le désir de ne pas faire dire plus à cetexte que sa jeunesse transgressive, ce spectacleatteint sans doute ce qu’il y a de plusprofond <strong>en</strong> chacun.M.J.D.Ubu Roi d ‘Alfred Jarry dans la mise <strong>en</strong> scène deDeclan Donnellan a été donné à La Criée,Marseille, du 3 au 6 avril


Patrimonial !Le Piccolo teatro de Milano + Eduardo deFilippo + les frères Servillo : on ne peut rêvermeilleurs ambassadeurs d’une culture itali<strong>en</strong>neque l’on dit fragilisée par les temps qui cour<strong>en</strong>t.Ri<strong>en</strong> à craindre ici ! La création au théâtre duGymnase de Le Voci di D<strong>en</strong>tro a donné tous lessignes de l’aisance confortable d’un théâtre lespieds sur terre sinon bi<strong>en</strong> assis ; seul lesurtitrage, le soir de la première, a peiné à suivrela coulée continue du dialecte napolitain jamaisrefroidi mais fermer les yeux n’est pas déplaisantquand les oreilles sont ainsi comblées.Comédie grinçante qui s’ouvre sur un corpslourdem<strong>en</strong>t pris dans le sommeil et se clôt parun monologue debout d’une amertume décapante,ces voix du dedans sont celles quipeupl<strong>en</strong>t un immeuble d’après-guerre et tiss<strong>en</strong>tune conversation perman<strong>en</strong>te où il est questionde savon et de chandelle, de macaronis réchauffés,de chômage humiliant ou de prostitutioncamouflée; ce sont peut-être surtout les voixintérieures -le diable probablem<strong>en</strong>t- qui pouss<strong>en</strong>tAlberto Saporito (savoureux Toni Servillo,imm<strong>en</strong>se acteur de cinéma qui assure aussi lamise <strong>en</strong> scène) et son frère (fort à propos PeppeServillo) à dénoncer à la police la famillevoisine pour un assassinat... vu <strong>en</strong> rêve. Dérèglem<strong>en</strong>tdans les étages et délation généralisée :Eduardo de Fillipo n’a pas son pareil pour donnerdes dim<strong>en</strong>sions cosmiques à une tragédiede cuisine et c’est ce que jou<strong>en</strong>t tal<strong>en</strong>tueusem<strong>en</strong>tles acteurs dans les règles de l’art ; expressivitéhaut de gamme, fluidité des déplacem<strong>en</strong>ts etdu verbe haut. Que dire ? Une bonne soirée ?...voilà !MARIE JO DHOLe Voci di D<strong>en</strong>tro d’Eduardo de Filippo, mis <strong>en</strong> scènepar Toni Servillo a été créé au théâtre du Gymnase,Marseille, le 20 mars 2013Encore EschyleSon Agamemnon l’accompagne depuis desannées. Mireille Guerre le triture, lui donne lestraits d’Alain Fourneau obsédé lui aussi, puisd’un autre, se laissant emporter par la lyriquetraduction de Judet de la Combe, préservantbruts les passages les plus archaïques, lesconfiant à des corps et des voix typées,contemporaines, qui dis<strong>en</strong>t la brutalité <strong>en</strong> se© Thomas Fourneau© Fabio Espositogardant de l’hystérie. Là pour cette version,L’homme de son lit, elle s’est conc<strong>en</strong>trée autourdu drame familial. Du meurtre. Agamemnon lepremier qui tue sa fille pour du v<strong>en</strong>t, mais surtoutClytemnestre, dont Cassandre ne sembleque l’écho, comme si Médée s’était scindée <strong>en</strong>sorcière étrangère, et <strong>en</strong> épouse v<strong>en</strong>geresse.L’inéluctable de la tragédie se joue sanssusp<strong>en</strong>s, tout se déplace vers son but… et lescomédi<strong>en</strong>s, chacun dans son g<strong>en</strong>re, sembl<strong>en</strong>tles jouets d’un destin décidé ailleurs, et dont onne fait qu’observer les corps perdus dans lesrouages. Pascale Bongiovanni, maître deslumières, ouvre la cérémonie avec une justessede Coryphée retrouvé…AGNES FRESCHELL’Homme de son lit a été joué aux Bernardines,Marseille, jusqu’au 29 mars


22THÉÂTRETri sélectifTout l’art du théâtreLe Costume, tiré d’une nouvelle de Can Thembaécrite juste avant l’Apartheid, et de quelquestextes des années 70 qui imprim<strong>en</strong>t le reculhistorique nécessaire, dit l’oppression sans ytoucher, par la misère. Car la ségrégation estdéjà à l’œuvre dans cette Afrique du sud desannées 50, mais pr<strong>en</strong>d ici la forme d’un dramebourgeois : un mari trompé, une femme qui subitsans mot dire sa v<strong>en</strong>geance, et <strong>en</strong> meurt.Peter Brook repr<strong>en</strong>d ce texte, qu’il avait monté<strong>en</strong> français 1999, <strong>en</strong> anglais cette fois, avec desacteurs sud africains, une spl<strong>en</strong>dide chanteuse,divine actrice, et trois musici<strong>en</strong>s. La simplicitéde la scénographie, fondée sur deux chaises,une petite table, trois portants qui délimit<strong>en</strong>tl’espace, ti<strong>en</strong>t de l’épure miraculeuse. Sophiatownest là, pas <strong>en</strong>core township mais déjàmisérable, et l’espace privé d’un couple, un barclandestin, un arrêt de bus, un club culturel oùl’esprit un instant croit s’échapper d’un réel quicourt vers une omniprés<strong>en</strong>te catastrophe. Prisau piège d’une cruauté qu’il subit et fait subir lemari désespéré se transforme <strong>en</strong> bourreau desa femme. L’Apartheid est là, <strong>en</strong> filigrane, dansce bonheur bourgeois désiré et impossible.Les comédi<strong>en</strong>s sont d’une justesse rarem<strong>en</strong>tatteinte. D’un geste, un cou qui s’affaisse, d’uneposition dans un bus imaginaire, d’un sil<strong>en</strong>cejuste un peu trop pesant ils parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à communiquerlittéralem<strong>en</strong>t au public, qui l’éprouve,l’effondrem<strong>en</strong>t des rêves, l’angoisse, la noirceur,puis la mort qui happe. Une subtilité constanteachemine chaque spectateur vers une émotion© V. Arbelet© Johan PerssonAu diable la philosophie dans le boudoir etbi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue au bonheur, toujours une idée neuvedans ce monde sans Lumières. On se pr<strong>en</strong>d àrêver à la scène d’après, celle qui suivrait ladernière de Que Faire ? le retour qui nous prometde sacrés illuminations et surtout un Boum <strong>en</strong>avant plus radical que celui de Charles Tr<strong>en</strong>et !En voilà une soirée qui relance la machine -façonnostalgie c’est vrai mais avec des trucs dethéâtre pas grippés– à bricoler son monde devigueur, de rigueur et de fantaisie !Si Lénine est dans son mausolée, sa questioncourt <strong>en</strong>core sur les jambes de François Chattotet Martine Schambacher dont l’imm<strong>en</strong>setal<strong>en</strong>t consiste à littéralem<strong>en</strong>t rajeunir sur scènedans la liberté suprême de leurs corps : maisque font-ils donc justem<strong>en</strong>t dans cette cuisinede vieux couple ? Elle ramène du marché les Méditationsmétaphysiques de Descartes p<strong>en</strong>dantqu’il démonte un réveil ; du fond du cabas,l’injonction à détruire les anci<strong>en</strong>nes opinions queB<strong>en</strong>oît Lambert dans une mise <strong>en</strong> scèneépoustouflante pr<strong>en</strong>d au pied de la lettre : leslivres vals<strong>en</strong>t au gré de «on garde» «on jette» etles grands textes dans la bouche de nos deuxhéros dansants retrouv<strong>en</strong>t une saveur oubliée.Mickeymousing ou music-hall à paillettes façonNina Hag<strong>en</strong>, performances conceptuelles parodiques(Semiotics in the Kitch<strong>en</strong> et son alphabetdécapant ; Joseph Beuys, son feutre et soncoyotte) chansons t<strong>en</strong>dres de nos années, toutest bon pour dire et provoquer le plaisir dep<strong>en</strong>ser <strong>en</strong>semble à deux ou à dix mille.Traiter les idées avec t<strong>en</strong>dresse et les spectateursavec respect est donc <strong>en</strong>core possible :merci de l’avoir rappelé avec un tel brio !MARIE JO DHOQue faire ? le retour a été prés<strong>en</strong>té par les ATPd’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce et joué au Théâtre AntoineVitez les 2 et 3 avrilint<strong>en</strong>se, tout <strong>en</strong> ménageant des temps délicieuxde dét<strong>en</strong>te, de rire, de complicité, de chants etde musique… À 87 ans, Peter Brook est au sommetde son art, imm<strong>en</strong>se.AGNÈS FRESCHELThe Suit, créé <strong>en</strong> 2012, était au Jeu de Paume,Aix, du 19 au 23 marsL’aubergeitali<strong>en</strong>neElle a le verbe haut et la robe froufroutante, sourireaux lèvres et idée dans la tête… Car si Mirandolinaest courtisée par tous les hommes quilog<strong>en</strong>t dans son auberge, c’est surtout celui quirésiste à son charme, un chevalier misogyne quis’est juré de ne jamais donner son cœur à unefemme, qu’elle cherchera à mettre à g<strong>en</strong>ou. Unpiège brillamm<strong>en</strong>t orchestré dans lequel elletombera aussi, victime des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts aveclesquels elle aura imprudemm<strong>en</strong>t joué.La mise <strong>en</strong> scène simple et efficace de MarcPaqui<strong>en</strong> laisse libre cours au jeu des comédi<strong>en</strong>squi évolu<strong>en</strong>t dans une scénographie réduite àl’ess<strong>en</strong>tiel, quelques meubles déplacés par lescomédi<strong>en</strong>s eux-mêmes transformant la sallecommune <strong>en</strong> chambre ou buanderie, par simpletransposition d’actions. Dans les rôles-titres,Dominique Blanc, éblouissante de malice etrouerie, et André Marcon, touchant dans ledoute, sont implacables de précision, s’affront<strong>en</strong>ttandis qu’autour virevolt<strong>en</strong>t le marquis et lecomte, cocasses amoureux transis, mais ignorés.La supplique ultime du Chevalier amoureuxne saura faire basculer la raison de cette femmelibre, <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce seulem<strong>en</strong>t...DOMINIQUE MARÇONLa Locandiera a été joué le 12 marsà L’Olivier, Istres, du 25 au 27 marsau Théâtre de NîmesÀ v<strong>en</strong>irle 30 avrilPalais des Congrès, Saint-Raphaël04 98 11 89 00www.agglosc<strong>en</strong>es.comles 21 et 22 maiThéâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.comles 30 et 31 maiThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr© Pascal Victor


Émoi picardLe Théâtre Durance a eu la bonneidée de faire v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce cespectacle à l’acc<strong>en</strong>t d’ailleurs : cemonologue écrit et interprété parBernard Crombey, salué partoutoù il a été représ<strong>en</strong>té, a peu tournépar ici. Il repose sur un fait diverstransposé au cinéma par Doillondans la Drôlesse, adapté dans leroman Le Ravisseur de Paul Savatin,et porté ici par le tal<strong>en</strong>t d’uncomédi<strong>en</strong> hors du commun. Lemonologue retrace par anamnèsessuccessives l’histoire de cet hommesimple, sans sexualité, qui avaitabrité une petite fille maltraitéedans son gr<strong>en</strong>ier durant un mois,sans abuser d’elle, mais <strong>en</strong> l’<strong>en</strong>levant.Depuis sa prison il raconte,bouleversant, et nous plongeonsdans sa psyché d’homme ému,impuissant à résister aux demandesd’Amandine, <strong>en</strong>vahi d’angoisseet d’affects jamais exprimés. L’acteur,emprisonné comme son personnagedans un espace de 9m 2 , devantsa Motobécane susp<strong>en</strong>due commeun souv<strong>en</strong>ir, incarne son personnageavec une vérité désarmante,dans un parler picard recréé, marquémais toujours compréh<strong>en</strong>sible.Une performance d‘écriture et dejeu impressionnante, par son humanités<strong>en</strong>sible, ses choix dramatiques,et l’inv<strong>en</strong>tivité langagière dece dialogue intérieur, transcriptiond’un parler qui sonne vrai…AGNÈS FRESCHELMotobécane s’est joué le 29 marsau Théâtre Durance,Château-ArnouxCandidature imposéeUn flash. Le son d’un générateur <strong>en</strong>recharge. Dos au mur, la comédi<strong>en</strong>ne(L<strong>en</strong>a Chambouleyron),l’impétrante, se prépare à la mise ànu de l’audition. Un passage <strong>en</strong>chambre obscure pour combler ledésir d’un réalisateur, puis le si<strong>en</strong>,démultiplié dans un lars<strong>en</strong> dereflets. «Ce que je veux c’est ce queje suis dans ma tête mais ce que j<strong>en</strong>e suis pas <strong>en</strong>core dans la vie.»Danse de la mort pour avoir le rôle,l’angoisse, l’affolem<strong>en</strong>t. Puis lachute et la pellicule qui brûle. Jouer,est-ce se donner corps et âme ?Devant elle, assise, l’autre figureféminine (Sharmila Naudou), l’alterego, qui écoute l’actrice «par oùpasse le monde» avant de luiopposer ses questionnem<strong>en</strong>tsexist<strong>en</strong>tiels, dans un monologue àla déclinaison alphabétique. Gueuledu rôle, physique de l’emploi, profiltype ? Chacune coincée dans saposture et son rapport au monde,sa réalité ou sa fiction, <strong>en</strong>tre nonditset solitude.Mise <strong>en</strong> scène par Olivier Barrereet <strong>en</strong> scénographie par ErickPriano, pour la Cie Art 27, lapièce d’Enzo Cormann t<strong>en</strong>te unedéfinition du désir et des limites del’intime. «Qui voudrait tourner unfilm sur une fille qui voudrait tournerdans un film ?»… épineuse questionqui reste susp<strong>en</strong>due aux fils del’expéri<strong>en</strong>ce des protagonistes.DELPHINE MICHELANGELILe dit de l’impétrance s’est jouédu 28 au 31 marsau théâtre des Carmes, Avignon© X-D.R© E.PDéplacéShakespeare ne se doutait certainem<strong>en</strong>t pasqu’<strong>en</strong> terminant Othello, le Maure de V<strong>en</strong>ise ilavait écrit un vaudeville ! Car c’est un (mauvais)vaudeville que Razerka B<strong>en</strong> Sadia-Lavant etManuel Piolat-Soleymat ont commis <strong>en</strong> adaptantl’une de ses plus remarquables tragédies !À croire qu’ils n’ont ret<strong>en</strong>u de la pièce qu’unebanale intrigue amoureuse, minimisant les ambitionsdéçues, l’imposture, la lâcheté, l’échec.La chute du héros et sa desc<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>fers.Bi<strong>en</strong> sûr, chez Shakespeare la farce n’est jamaistotalem<strong>en</strong>t abs<strong>en</strong>te, et ses héros tragiques ontla faiblesse des hommes simples. Leur âme s<strong>en</strong>oie dans de viles bassesses… Mais fallait-ilpour autant affubler les acteurs de déguisem<strong>en</strong>tscriards (au croisem<strong>en</strong>t d’une pièce durépertoire et du cabaret), intégrer des saynètesdansées absconses, confier à Sapho les intermèdesmusicaux et faire vociférer Othello dudébut à la fin ? Poussif et sans modulation, Disizdemeure brut de forme, dégrossi comme unbloc de marbre. Sans oublier l’intrusion bruyanted’un groupe d’amateurs qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t gonfler lesallées du marché nocturne et de la fête : parfois,l’évocation plutôt que l’illustration est le meilleurdes choix… Il manque à cet Othello la finesse etl’ironie que requiert cette farce politique, etl’interprétation de D<strong>en</strong>is Lavant n’y change ri<strong>en</strong> :il faut des nerfs solides pour <strong>en</strong>durer le spectaclep<strong>en</strong>dant 2h45...MARIE GODFRIN-GUIDICELLILes amours vulnérables de Desdémone et Othellofut joué les 26 et 27 marsau Théâtre Liberté, Toulon© Jean-Claude Azria23THÉÂTRE


24JEUNEPJe suis pas malcomme personneQui est C<strong>en</strong>drillon ? Le mythe, nous répondPommerat, le conte connu de chacun, peutsubir une transposition, et apparaître commeune histoire contemporaine, dérangeante etréjouissante, parlant de notre psyché, de nosculpabilités post freudi<strong>en</strong>nes. Et théâtralejusqu’au bout, dans la représ<strong>en</strong>tation des peurset des joies.C<strong>en</strong>drillon (Deborah Rouach, époustouflante ettroublante) est une <strong>en</strong>fant obstinée, à la répartiecinglante, qui s’inflige d’elle-même des punitionsqui, p<strong>en</strong>se-t-elle, lui correspond<strong>en</strong>t. Les tâchesingrates du ménage ne la rebut<strong>en</strong>t pas, aucontraire, elle ne mérite que ça, victimecons<strong>en</strong>tante, soumise à une promesse faite àsa mère mourante. Une parole mal interprétée,qui ori<strong>en</strong>tera toute sa vie, gâchant toute chanced’épanouissem<strong>en</strong>t. Autour d’elle, comme dansle conte, l’horrible belle-mère ; les deux sœurs,teigneuses à souhait ; le père inconsistant ; lafée, personnage hilarant, fatiguée de devoir vivre© Cici Olssonéternellem<strong>en</strong>t et archi nulle <strong>en</strong> magie ; le prince,petit garçon perdu qui att<strong>en</strong>d depuis 10 ans leretour de sa mère décédée... Dans la réécriturede Joël Pommerat tout est étonnant etfascinant, des multiples variations qui r<strong>en</strong>d<strong>en</strong>tl’histoire fictionnelle complètem<strong>en</strong>t réelle auxdécors grandioses auxquels s’adjoint lemagnifique travail sur la lumière d’Eric Soyer.DOMINIQUE MARÇONC<strong>en</strong>drillon a été joué du 19 au 21 marsà L’Olivier, Istres, du 26 au 29 marsà la Scène nationale de Cavaillon,du 3 au 6 avril à Châteauvallon, OllioulesUBLICRUE|En réalitéUbik est un spectacle créé au plus près des adolesc<strong>en</strong>ts : auxSalins où il a été repris, ou au Théâtre Durance qui l’a égalem<strong>en</strong>tcoproduit, les lycé<strong>en</strong>s impliqués dans le projet ont appréciél’univers représ<strong>en</strong>té, proche de nombreuses fables cinématographiques: il est question d’un monde virtuel où un hommejeune est emprisonné, sans contact réel avec la vie. Il va appr<strong>en</strong>dreà peu à peu éprouver les choses… Ubik met donc <strong>en</strong>scène, par des procédés techniques très habiles qui mêl<strong>en</strong>tcorps réel et projections, écrans et transpar<strong>en</strong>ces, la vanitéd’un monde où tout contact est factice, et dans lequel nombred’adolesc<strong>en</strong>ts pass<strong>en</strong>t plus de temps que dans le réel qui les<strong>en</strong>toure. L’int<strong>en</strong>tion est louable et le spectacle se ti<strong>en</strong>t, malgrédes dialogues qui sonn<strong>en</strong>t mal et un comédi<strong>en</strong>, Yoan Mourlès,à l’aise dans la danse mais moins dans le dialogue qu’il <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>tavec lui-même : l’ubiquité, propos même de la Cie NomadeVillage, repose trop grandem<strong>en</strong>t sur ses seules épaules !A.F.© X-D.RPr<strong>en</strong>ez et mangez...En ce début d’avril les Appr<strong>en</strong>tis dela FAI-AR, école de formation desArts de la Rue, ont rassemblé lepublic autour d’une célébration,celle du pain et de l’amitié. Ri<strong>en</strong> desacré cep<strong>en</strong>dant dans la forme ;c’est l’humour et la fantaisie qui ontsout<strong>en</strong>u le propos. Les 14 Appr<strong>en</strong>tisse couvr<strong>en</strong>t de farine le visage,les cheveux et le corps avec frénésieet délectation, allant jusqu’à <strong>en</strong>proposer à pleines mains aux spectateurs,provoquant de grandsremous dans le public qui n’avaitpas particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vie de s’yfaire rouler ! Pourtant des caressestrès douces étai<strong>en</strong>t offertes auxaudacieux... Car au final un conseiljudicieux nous est donné : pourfaire un bon repas <strong>en</strong>tre amis, lemeilleur ingrédi<strong>en</strong>t c’est... les amis! Limpide. Après la sirène des painssont offerts et partagés...CHRIS BOURGUEÀ table ! s’est donné le 3 avrilsur la place de l’Opérawww.lieuxpublics.comÀ v<strong>en</strong>irV<strong>en</strong>ue d’ailleursVal<strong>en</strong>tin Clastier et Hervé Biroliniavec le GMEMle 8 mai à midi04 91 03 81 28www.lieuxpublics.com© Vinc<strong>en</strong>t LucasUbik, mise <strong>en</strong> scène Philippe Dom<strong>en</strong>gie,a été joué aux Salins, Martigues,les 27 et 28 mars et le 2 avril


Trois truies !Les trois petits cochons sont <strong>en</strong>fait des filles ! Qui ont de l’énergieà rev<strong>en</strong>dre. Marion Lévy s’estattachée à actualiser le contetraditionnel du XVIII e siècle adaptépar Disney <strong>en</strong> 1933, le transformant<strong>en</strong> parabole sur l’appr<strong>en</strong>tissage dela liberté et de l’indép<strong>en</strong>dance. Etcela ne va pas sans quelquesécueils... Très soudées mais avecdes personnalités différ<strong>en</strong>tes, lestrois cochonnes affirm<strong>en</strong>t leurvolonté d’autonomie dans une danserythmée, avec des <strong>en</strong>roulem<strong>en</strong>tsde bras et des déhanchem<strong>en</strong>tsgénéreux, dans un <strong>en</strong>semble impeccable.Attachée au dialogue<strong>en</strong>tre texte et danse, Marion Lévy asollicité Marion Aubert pour toutrécrire. Ainsi la louve rock and rollne se cont<strong>en</strong>te pas de vouloir lesdévorer, et les incite à s’affranchirde l’<strong>en</strong>fance et à suivre leur chemin.Les trois maisons vont se construire,et la plus solide est un blockhausavec des miradors. Est-ce vraim<strong>en</strong>tça la vie ? Ne vaut-il pas mieux courirquelques risques ? D’autant quele loup attaque avec artillerie lourde,fumigènes, musique infernale…Lève-toi et marcheCamélia !Recréé à chaque tournée avec des résid<strong>en</strong>ts de maisons de retraite,Camélia laisse des traces d’humanité précieuses. Stimulés, investis, less<strong>en</strong>iors repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t leur place sur la photo <strong>en</strong> partageant l’av<strong>en</strong>ture avecla vieillissante marionnette Camélia qui, projetée dans le corps des artistesdu Boustrophédon, avant d’«appr<strong>en</strong>dre à dev<strong>en</strong>ir vieille» gravira desmontagnes de verre, rompra ses chaines, voltigeuse <strong>en</strong> grâce oudanseuse rhumatisante. Observateurs att<strong>en</strong>tionnés de ses prouesses, euxaussi accompliss<strong>en</strong>t des exploits, poussant la chansonnette et créant desvalses jubilatoires «parce que c’est pas fini chez les vieux le goût de l’autre».Les 3 circassi<strong>en</strong>s-musici<strong>en</strong>s dans un li<strong>en</strong> visible, sans doute difficile àdéfaire, font rire d’émotion et pleurer de dérision, et conjur<strong>en</strong>t <strong>en</strong>l’évoquant la peur de la mort. Un face-à-face avec la vieillesse qui sonnejuste et nécessaire. Car si les 14 personnes âgées n’ont pas quitté leurschaises roulantes ce soir-là, elles se sont pourtant levées et ont marché !Une int<strong>en</strong>se et t<strong>en</strong>dre leçon de vivre-<strong>en</strong>semble.DE.MCamélia s’est joué à l’Auditorium de Vaucluse, Le Thor, le 30 mars© DE.M© Lucas DureyUn magnifique travail, souligné parla scénographie aux couleurs changeanteset au dispositif astucieux.CHRIS BOURGUE© Willi FilzDans le v<strong>en</strong>tre du loup s’est donnéau Pôle jeune public, Le Revest,les 12 et 13 mars, au Massalia,Marseille, du 17 au 19et à La Passerelle, Gap, le 22Au royaumedu sans «sans»Il était une fois un roi qui s’est réveillé un matin sans lit, sanschâteau, sans reine : tout son royaume s’était <strong>en</strong>volé ! Seule sacouronne était <strong>en</strong>core sur sa tête. Voici qu’il parcourt le mondeavec allégresse, suivant le v<strong>en</strong>t, à la recherche de son hymn<strong>en</strong>ational ; <strong>en</strong> chemin, il croise un chat noir sacrém<strong>en</strong>t malin, uncerf prét<strong>en</strong>tieux aux manières efféminées, et d’étonnantspersonnages. Absurdes comme ces deux douaniers, incongruscomme ces trois rameurs. Le tout dans des saynètes sansqueue ni tête (pas étonnant pour un «royaume sans sans» !).Auréolé de prix <strong>en</strong> Belgique, Le roi sans royaume de lacompagnie Agora Theater est un spectacle musical, sonore etvocal, où les musici<strong>en</strong>s jou<strong>en</strong>t la comédie et dans<strong>en</strong>t. Lanarration est le maillon faible, à l’instar de la chorégraphie. Ilreste d’excell<strong>en</strong>ts multi-instrum<strong>en</strong>tistes et une manièreastucieuse d’<strong>en</strong>rober les jeunes spectateurs dans leur équipéed’un jour.MARIE GODFRIN-GUIDICELLILe roi sans royaume a été joué les 4 et 5 avril au PJP, Le Revest, et auMassalia, Marseille du 9 au 12 avril25JEUNEPUBLICRetrouveZ sur notre site ces critiques spectacles et découvreZ les autres !- La danse indi<strong>en</strong>ne des Gleizeswww.journalzibeline.fr- Journée Fair ar-Hans was Heiri à Châteauvallon


26DANSE(Art)mez vous !Interprète privilégié de Preljocaj et de Jan Fabre, Olivier Duboisa été nommé parmi les 25 meilleurs danseurs du monde. Ilaurait pu se satisfaire de cette réussite mais chacune de sespièces est un manifeste <strong>en</strong>gagé. Ainsi Révolution, premier voletd’un cycle autour de l’humanité appelé Etude critique pour untrompe-l’œil.Sur scène, douze danseuses <strong>en</strong> noir pivot<strong>en</strong>t autour d’une barrede «pole dance». Synchronisées, elles suiv<strong>en</strong>t cet axe, et<strong>en</strong>tam<strong>en</strong>t une marche répétitive et éprouvante sur le rythmedu Boléro de Ravel. Elles sembl<strong>en</strong>t prisonnières, comme<strong>en</strong>chaînées à ce symbole du striptease et de la dominationsexuelle. Sil<strong>en</strong>cieuses et solidaires, elles partag<strong>en</strong>t leurs effortsavec le public qui doit lui aussi pati<strong>en</strong>ter et comm<strong>en</strong>ce àress<strong>en</strong>tir l’effet de la répétition, de l’inaction de l’abs<strong>en</strong>ced’évolution. La sueur des danseuses se mêle à la chaleur desanxieux (certains sort<strong>en</strong>t de la salle). Puis l’une d’<strong>en</strong>tre ellest<strong>en</strong>te de se révolter, de s’écarter de la barre. Le geste est brutalet épuisant, un appel à la résistance. D’autres la suiv<strong>en</strong>t, ellest<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de trouver <strong>en</strong>semble de nouveaux mouvem<strong>en</strong>ts qui lesextrai<strong>en</strong>t du geste commun, qui soi<strong>en</strong>t à elles. Mais sansvéritable <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, le changem<strong>en</strong>t est impossible.Avec cette création, Olivier Dubois met <strong>en</strong> scène la prise deparole de la femme, sa force physique et m<strong>en</strong>tale, sesasservissem<strong>en</strong>ts. Il administre une piqûre de rappel brutale, surle caractère oppressif de notre société !ANNE-LYSE RENAUTRévolution a été joué les 28 et 29 mars à l’Odéon, Nîmes© Tommy Pascal© Jean-Luc BeaujaultMétamorphosecycloniqueTroublant personnage, transg<strong>en</strong>re,fascinant d’étrangeté, qui s’offre ànous dans Vortex. Empaquetée delourdeur sous de multiples couchesasphyxiantes, Phia Ménard opèreune performance-métamorphosetotalem<strong>en</strong>t hypnotisante et trèssignifiante. La chrysalide débute saprestation dans une féerie virevoltantede danseurs de (sac) plastique,happés par 24 v<strong>en</strong>tilateurs calibrésau millimètre près <strong>en</strong>cerclant unearène. Elle nous <strong>en</strong>traine dans letourbillon infernal de sa propremue. Si Debussy ouvre <strong>en</strong> douceurles hostilités musicales, la bandeson qui <strong>en</strong> découle ne laisse aucuneéchappatoire, angoissante etpossessive. Au gré de l’air propulsé,ses <strong>en</strong>combrantes peaux delatex et de nylon s’<strong>en</strong>vol<strong>en</strong>t pour unballet aéri<strong>en</strong> dans des sculptureshallucinantes de beauté, développantdes images de combat et decorps-à-corps majestueux. Poupéesgonflables dont l’artiste réussit à sedébarrasser pour atteindre sa libertéd’être, tirant de ses <strong>en</strong>traillesd’infinis cordons ombilicaux et desfantômes de souffrance. Un accouchem<strong>en</strong>tfrénétique pour recréerson propre cocon, choisir soncorps et son id<strong>en</strong>tité, pour une r<strong>en</strong>aissanceassumée et magnifiéepar l’art.DELPHINE MICHELANGELIVortex a été joué du 3 au 5 avril à laScène nationale de CavaillonLa danse <strong>en</strong> partageJust to Dance créé avec des danseurs du Congo,du Japon, du CCN de Ca<strong>en</strong>, le multi instrum<strong>en</strong>tisteCamel Zekri et la soprano DominiqueChevaucher, c’est l’idée du «vivre <strong>en</strong>semble» parl’expéri<strong>en</strong>ce du «danser <strong>en</strong>semble». Sous untitre ludique, Héla Fattoumi et Éric Lamoureuxconvoqu<strong>en</strong>t leurs singularités pour chanterun hymne à la diversité des corps, des cultures,des langues et des imaginaires. Abstraite, puisnarrative, cette composition «symphonique» surl’altérité est avant tout philosophique… Unemêlée reptili<strong>en</strong>ne parcourt l’obscurité lunaire, ladanse doucem<strong>en</strong>t se met <strong>en</strong> place dans unmelting-pot de peaux, de couleurs : chacuns’échappe de la masse tournoyante pour direson nom, chacun t<strong>en</strong>te d’apprivoiser l’autre. Et© Laur<strong>en</strong>t Philippequand la r<strong>en</strong>contre est possible c’est l’explosionde joie ! Élancem<strong>en</strong>ts, circulations complexes<strong>en</strong>tre les plots de bois, sauts frénétiques, déhanchem<strong>en</strong>tscomiques et saugr<strong>en</strong>us : tous sepavan<strong>en</strong>t comme des coqs dans un poulailleret se lanc<strong>en</strong>t dans des numéros incongrus. Ilsfont les beaux et elles font les belles, électriséspar la voix de Aucarré Rudolf Ulitch Ikoli N’Kazicoiffé d’un casque colonial... Ce monde richede ses électrons libres et disparates disjonctedans un show décoiffant. Puis l‘effervesc<strong>en</strong>celaisse place à une danse d’<strong>en</strong>semble complexe,addition de chorégraphies individuelles, deduos, puis de trios, pour composer un mouvem<strong>en</strong>tunique. Car, nous dit Just to Dance, il faut«abandonner l’idée que les différ<strong>en</strong>ces c’est cequi oppose».MARIE GODFRIN-GUIDICELLIJust to Dance... a été donné le 29 marsau CNCDC Châteauvallon, Ollioules


La fusion du TrocadéroDon Quichotte du Trocadéro de José Montalvodémontre avec brio la nécessité vitale du divertissem<strong>en</strong>t.Combi<strong>en</strong> nous est nécessaire cetart, regardé avec mépris par les conceptuels,avec condesc<strong>en</strong>dance par les t<strong>en</strong>ants de lacruauté, et constamm<strong>en</strong>t dévoyé par les coucousdes écrans (vous savez, ces habitants deslucarnes télévisuelles qui, quand ils sontplacardisés, vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t occuper les nids desalouettes <strong>en</strong> tuant leur desc<strong>en</strong>dance).Dans ce sublime Don Quichotte tout est constamm<strong>en</strong>tvirtuose, au-delà du parfait : lesvidéos, leur montage, les couleurs, mais surtoutles danseurs, si époustouflants, chacun dansleur g<strong>en</strong>re, qu’il faudrait inv<strong>en</strong>ter des superlatifspour vous <strong>en</strong> donner une idée. Et le plus étonnantn’est pas là, dans leurs performancespersonnelles classiques ou néo, hip hop ouori<strong>en</strong>tales, africaines, claquettes ou flam<strong>en</strong>ca.Le plus épatant est à quel point les treize interprètesparvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à danser <strong>en</strong>semble, dansune fusion des g<strong>en</strong>res qui laisse à chacun sasingularité mais ne se permet aucun décalage,à une vitesse folle, avec une ampleur incroyable,une souplesse d’un autre monde, et des placem<strong>en</strong>tsparfaits. C’est-à-dire toutes les qualitésde toutes les danses, pour la première fois sansdoute réunies à ce point dans des numéroscommuns.Ajouter à cela un humour d’un raffinem<strong>en</strong>textrême, reposant sur la mémoire de la danse© Patrick Bergerrevisitée ; une autodérision délicieuse, grâce àPatrice Thibaud qui campe un Don Quichotteau second degré absolum<strong>en</strong>t hilarant, comm<strong>en</strong>tanttout, exécutant des numéros <strong>en</strong>tre danse etmime qui vous laiss<strong>en</strong>t sans voix tant ses gestesd’escamoteur sont rapides ; un s<strong>en</strong>s du rythmequi permet qu’aucun numéro ne soit trop courtou trop long, et que leur <strong>en</strong>chaînem<strong>en</strong>t vousconduise vers plusieurs climax de rire savamm<strong>en</strong>torchestrés pour vous laisser repr<strong>en</strong>drevotre souffle ; un propos intellig<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin, quiaffirme mine de ri<strong>en</strong> que l’énergie vitale de notresociété est dans la mixité, la r<strong>en</strong>contre, qu<strong>en</strong>ous pouvons la vivre sans ri<strong>en</strong> y perdre, et queles quêtes d’absolu se dénich<strong>en</strong>t au fond de nosstations de métro, qui abrit<strong>en</strong>t nos rêves…AGNÈS FRESCHELDon Quichotte du Trocadéro a été créé <strong>en</strong> janvierau théâtre de Chaillot, joué à la Criée, Marseille,du 14 au 16 février, au Théâtre de Nîmesles 20 et 21 marsÀ v<strong>en</strong>irles 3 et 4 maiThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr27DANSE100 ans de Sacres !La version revisitée du Sacre duprintemps par Roger Bernat, <strong>en</strong>hommage à Pina Bausch, prônaitla liberté de la gestuelle du danseurqui l’avait majestueusem<strong>en</strong>t adapté<strong>en</strong> 1975. Pour ce spectacle ducréateur catalan, un dispositif interactifsurpr<strong>en</strong>ant a été mis <strong>en</strong>place. En <strong>en</strong>trant dans la salle, il n’ya ni chaises, ni scène, ni même dedanseurs ! Un simple casque audioest mis à disposition de chaquespectateur. Une voix électroniqueet anonyme plante avec délicatessele décor composé d’un préprintanier <strong>en</strong>touré de collines et dela forêt. De mystérieuses instructionssurgiss<strong>en</strong>t dans l’oreille dupublic, l’assemblée se déplace demanière harmonieuse, et au fur àmesure, chacun trouve sa place…dans le ballet ! La mutation opèreet le spectateur se métamorphose<strong>en</strong> interprète. Pas de brutalité, pasd’obligations, pas de performancesou de jugem<strong>en</strong>ts, le rôle est donnéà qui le souhaite et l’interprètecomme il le ress<strong>en</strong>t. Rythmé par la♕Le sacre du Printemps par Roger Bernat © X-D.R.musique d’Igor Stravinsky, la lignedirectrice est donnée avec humourpar cette voix malicieuse et toutaussi amusante. Mais sur scène,c’est lui qui agit, ce spectateur/ danseur,timide, expressif ou maladroitpeu importe… Ce spectacle seraunique, quel privilège !Une autre version de cette œuvremajeure du siècle dernier a été proposéepar Dominique Brun. Lesarchives de la chorégraphie originaleayant disparu, la créatrice a décidéde s’inspirer des dessins de Val<strong>en</strong>tineGross-Hugo.Pour cette c<strong>en</strong>t-quatre-vingt-dixseptièmeversion (#197), ellerestructure totalem<strong>en</strong>t la dansemais aussi la musique originale quiest mixée, saccadée, décomposéeet par instant, chantée par la sublimemezzo-soprano, Isabel Soccoja.Six danseurs parmi lesquels FrançoisChaignaud, EmmanuelleHuynh, Sylvain Prun<strong>en</strong>ec <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong> harmonie, et même <strong>en</strong> transe,avec les fibrations de la musiqueélectronique. La source qui l’a inspiréemodule toute la mise <strong>en</strong>scène grâce à cette décompositionet ces temps d’arrêts liés au caractèreimmobile du dessin. Unevéritable exploration artistique,innovante, dont il est malheureusem<strong>en</strong>tdifficile pour le spectateurde saisir les <strong>en</strong>jeux.Dominique Brun <strong>en</strong>tamera l’annéeprochaine une seconde partiedu Sacre du printemps. C’est unfait, cette œuvre magique perdurera…jusqu’à son bic<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire !ANNE-LYSE RENAUTLe printemps «des sacre(s)» ! a eu lieudu 21 au 26 mars au théâtre d’Arles


Babel Med,l’adoubem<strong>en</strong>tpopulaire16 000 spectateurs ont <strong>en</strong>vahiles 4 espaces pour découvrir36 formations issues de 45 pays28La 9 e édition du forum marseillais des musiquesdu monde confirme la curiosité d’un publicgrandissant. À se demander si Babel Med Musicne serait pas <strong>en</strong> train de dev<strong>en</strong>ir une deuxièmeFiesta des Suds. Nos coups de cœur.Mashrou’ Leila. Au-delà d’un charisme déroutant,le leader de ce groupe libanais inv<strong>en</strong>teun rock indie qui assume les influ<strong>en</strong>ces occid<strong>en</strong>tales(jazz, blues, funk) d’une jeunesseproche-ori<strong>en</strong>tale habitée par la soif de vivre etla révolte. À suivre.Baloji. Ce Congolais de Belgique, tantôt croonertantôt slameur, a <strong>en</strong>sorcelé le public avec sarumba congolaise aux acc<strong>en</strong>ts afro-funk, hiphopet soul. Le mélange de likembés, balafonset guitares électriques crée un univers spatiotemporelindéfini.Ablaye Cissoko et Volker Goetze. L’un à lakora, l’autre à la trompette, ce mariage afro-europé<strong>en</strong><strong>en</strong>tre free jazz et musique mandingueest un dialogue de sonorités, tout <strong>en</strong> murmures.Taksim trio. Sur des bases très traditionnelles,la clarinette de Hüsnü S<strong>en</strong>l<strong>en</strong>dirici, accompagnéed’un quanûn et d’un luth baglama useavec grâce d’improvisations flirtant avec lejazz, et nous rappelle la nature hybride d’uneTurquie refusant de choisir <strong>en</strong>tre Ori<strong>en</strong>t etOccid<strong>en</strong>t.Mohammad Motamedi. Bercé par la musiquesavante persane, ce jeune prodige irani<strong>en</strong> r<strong>en</strong>ouvellela tradition millénaire du radif qu’il chanteavec modernité et exaltation.Mariem Hassan. Une voix <strong>en</strong>voûtante, un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t-celui de la lutte pour l’indép<strong>en</strong>dancedu Sahara Occid<strong>en</strong>tal-, cette chanteuse de bluesmandingue émeut par le lancinem<strong>en</strong>t de ses complaintespartagées <strong>en</strong>tre joie et déchirem<strong>en</strong>t.Coetus. Emm<strong>en</strong>é par Eliseo Parra, ce grand orchestrede percussions ibériques (panderoscuadrados, cajas, tamboris, pandereta, tabal, chicot<strong>en</strong>)donne vie une à un patrimoine musicalespagnol inédit <strong>en</strong> réunissant dans une mêmeformation des instrum<strong>en</strong>ts traditionnels derégions différ<strong>en</strong>tes habituellem<strong>en</strong>t utilisés demanière séparée.The Alaev Family. Trois générations de musici<strong>en</strong>squi font vivre la culture tadjik <strong>en</strong> Israël.Une musique frénétique sous forme d’éloge dela fête qui met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce le li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre lessonorités ottomane, indi<strong>en</strong>ne et tsigane.Tiloun / Gr<strong>en</strong> Seme. En programmant deux groupesde La Réunion, Babel Med a pris le pari demontrer la mutation <strong>en</strong> cours dans ce coin del’Océan Indi<strong>en</strong>. Imprégnés de maloya, épurépour l’un, évolutif pour l’autre, Tiloun et Gr<strong>en</strong>Seme se rejoign<strong>en</strong>t sur la prise <strong>en</strong> compte desMUSIQUEYou say «Watt» !Mashrou' Leila © X-D.Rproblématiques de la société réunionnaised’aujourd’hui.Wanlov and the Afro Gypsy Band. Si, musicalem<strong>en</strong>t,le résultat n’est pas convaincant, leconcept est assez inédit. Né d’une mère roumaineet d’un père ghané<strong>en</strong>, le très «looké»Wanlov et son african gypsy music assembl<strong>en</strong>thip life (son ghané<strong>en</strong> mêlant highlife, rap etdance hall), tambours africains et violons deTransylvanie. Une audace qui lui a valu le prixMondomix 2013.Hoba Hoba Spirit. Ceux que l’on surnomme les«Clash marocain» pour leur verve contestataireséviss<strong>en</strong>t depuis une quinzaine d’années.Bêtes de scène, les Hoba Hoba associ<strong>en</strong>t rock,sonorités urbaines et ganouis, français, arabeet anglais.Les créations Watt. Propositions de MP2013,ces résid<strong>en</strong>ces nous auront laissés sur notrefaim. Explorant des pistes certes intéressantes(particulièrem<strong>en</strong>t les cuivres et beatboxers de«Watt a nine brass room» et la transe urbainede «Wilaya 49»), les projets <strong>en</strong>tre artistes marseillaiset d’autres rivages de la Méditerranéese sont révélés inaboutis. THOMAS DALICANTEBabel Med Music a eu lieu du 21 au 23 marsau Dock des Suds, MarseilleSadat et MC Amin, 100COPIES Studio, Le Caire 2012 © X-D.RBabel Med, ses r<strong>en</strong>contres, ses créations,ses découvertes, échappe un soir à Marseillepour une escapade au Bois de l’Auneà Aix avec le luxe de deux concerts <strong>en</strong> unesoirée : deux univers différ<strong>en</strong>ts, mais animéspar la même fougue, une incontestablequalité musicale, et une même abs<strong>en</strong>cetotale de femmes. Un plateau de cuivres derêve avec les Nine spirit accompagnés parles quatre beatboxers d’Under Kontrol, championsdu monde de leur discipline, véritablesbatteries humaines qui s’emport<strong>en</strong>t dans desimprovisations stupéfiantes et rythm<strong>en</strong>t leconcert avec un tempo de métronome. Lessolos des trombonistes, trompettistes, saxophonesse mêl<strong>en</strong>t aux compositions virtuosesde Cyril B<strong>en</strong>hamou et de Raphaël Imbert. Àcela, ajoutez une guitare et des claviers, del’humour, le bonheur palpable de faire de lamusique <strong>en</strong>semble, avec un blues <strong>en</strong> hommageà Martin Luther King, le Hip Hop des Kidspour lequel la salle bondée s’<strong>en</strong>flamme, ou,annonçant la performance suivante, le grandtube Égypt Strut de Salah Ragab, aux accordsori<strong>en</strong>talisants. Le jazz, langage dev<strong>en</strong>u universel,intègre les modes des musiques actuelles,leur apportant son esprit de liberté.La fête musicale se poursuit sur un autre modeavec Zamalek, eux aussi <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce à l’initiativede MP2013. Les nappes sonores desguitares soulign<strong>en</strong>t la poésie de la flûte deLaïth Suleiman, la guitare superbe de JeffKellner, le phrasé expressif de Amin (El Général)et Sadat, deux «icones» de la jeunesseégypti<strong>en</strong>ne, pour la première fois <strong>en</strong> France,<strong>en</strong>tre rap, hip hop, dub. Ahmad Compaoré àla batterie et percussions sait fondre lesinflu<strong>en</strong>ces du jazz, du rap de l’électro-chaabi<strong>en</strong> un tout cohér<strong>en</strong>t et inv<strong>en</strong>tif. Masculin ?MARYVONNE COLOMBANILe 21 mars Bois de l’Aune Aix


Camus<strong>en</strong> lame defondAbd Al Malik dit avoir trouvéchez Camus «un grand frère» etress<strong>en</strong>ti le même «élan dans lafaçon d’habiter l’écriture». Comm<strong>en</strong>tne pas voir qu’ils partag<strong>en</strong>tla même brûlure quand il slame«le soleil est un royaume tragique»? Dans L’art et la révolte,le rappeur s’est réapproprié L’<strong>en</strong>verset l’<strong>en</strong>droit <strong>en</strong> injectant <strong>en</strong>treles nouvelles des textes de sonmeilleur cru. Mais le spectacle n’estpas une lecture mise <strong>en</strong> espace,c’est une forme hybride qui ti<strong>en</strong>tdu tour de chant, du concert derap mâtiné de jazz et d’électropop, de la déclamation poétiqueet théâtrale. Gibraltar, titre ambiguqui fait l’apologie du retour aupays, trouve ici un écho poignant :«parce qu’on a la Méditerranée <strong>en</strong>L'art et la revolte © Agnes MellonGarcia-Fons donne des ailes à son instrum<strong>en</strong>t imposant,lorsque sa contrebasse se fait violon, guitare,percussion, traverse tous les styles, du baroque auflam<strong>en</strong>co, <strong>en</strong> passant par le jazz, le rock. La musiquer<strong>en</strong>aît, décloisonnée, vivante, populaire et pourtantsi savante de sci<strong>en</strong>ces diverses… La variété des timbres,des improvisations, est mue par une virtuositécharnelle. R<strong>en</strong>aud Garcia-Fons (Deutscher MuzikPreisJazz du meilleur instrum<strong>en</strong>tiste international 2010et 2011 !) crée son style propre <strong>en</strong> croisant mille influ<strong>en</strong>ces,pari osé avec sa seule contrebasse à 5cordes. Fort de ses origines catalanes, il transmet avecfougue, grâce, exig<strong>en</strong>ce, une musique puissante ets<strong>en</strong>suelle. Au Théâtre des Salins, il a donné un merveilleuxrécital, tiré de l’extraordinaire album soloThe Marcevol Concert : invitation au voyage imaginaire,de la Catalogne (Marcevol évoquant ce Prieuré<strong>en</strong> pays catalan) à l’Iran d’Ostad Elahi Sheikh Amiris,le maître irani<strong>en</strong> du tambûr, <strong>en</strong> passant par hommageà Atahualpa Yupanki, jusqu’à Pilgrim qui nousramène <strong>en</strong> Irlande. On ferme les yeux, on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dPaco de Lucia, Piazzolla, Savall, Grappelli, Alan Stivell,partage, j’ai écrit Gibraltar» ; LesChutes, interprété au piano parMichael Karagozian, est accompagnépar le danseur Miguel Nosibor,décevant par sa prestation fragile.Mais c’est surtout musicalem<strong>en</strong>tque L’art et la révolte reste peuinv<strong>en</strong>tif, le gros son hyperpulsédominant dans la première partirhip hop comme dans la deuxièmeplus soul… De fait l’originalité duprojet, et sa réussite, est de faire<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre à toutes les générationsla langue <strong>en</strong>gagée de l’écrivain etla si<strong>en</strong>ne, effilée comme une lameContrebasse nomadeNguyên Lê, Doudou N’Diaye, Ray Brown… ! Pourtantles samples qui sort<strong>en</strong>t des hauts parleurs sont issusde sa seule contrebasse, gérés par l’artiste au sol: arco,pizzicato, col legno, appuis percussifs commeun djembé sur la table : impressionnant ! Et dire quep<strong>en</strong>dant des déc<strong>en</strong>nies on associait la contrebasseà l’Eléphant de Camille Saint-Saëns !YVES BERGÉR<strong>en</strong>aud Garcia-Fonss’est produit au ThéâtreLes Salins, Martigues,le 16 marsIl était aussi programméà Grasse, dans le cadredes Musiques Sacrées duMonde, dans Le Cantiquedes cantiques,le 24 marsde couteau. Il explose, susurre,<strong>en</strong>rage «qu’il n’y a pas d’amour devivre, non, sans désespoir (des espoirs?) de vivre…». Poignant quandil évoque sa mère, son quartier,ses origines, il est lui aussi unhomme révolté.MARIE GODFRIN-GUIDICELLIL’art et la révolte a été crééle 12 mars au Grand Théâtre deProv<strong>en</strong>ce, Aix, <strong>en</strong> tournée auThéâtre Liberté à Toulonle 19 mars et au Théâtre deCavaillon le 22 marsR<strong>en</strong>aud Garcia-Fons © X-D.RJeu sansfrontièresDepuis une tr<strong>en</strong>taine d’années, lemétissage, la fusion des styles…sont dev<strong>en</strong>us une constante stylistiquedans la musique, aussibi<strong>en</strong> «savante» que «populaire» :Steve Turre dans l’album Rhythmwithin, ou <strong>en</strong>core Kronos Quartetdans le CD Pieces of Africa <strong>en</strong> sontquelques représ<strong>en</strong>tants. En concertau Forum de Berre l’Etangle 22 mars, le World Kora Trio,composé du compositeur et violoncellisteélectrique américainEric Longsworth, du batteur etpercussionniste aux doigts de féeJean-Luc Di Fraya, et du virtuosemali<strong>en</strong> à la Kora Cherif Sourano,ont distillé une musique vivante,rythmée, inspirée, riche <strong>en</strong> couleurs,mêlant inspirations de lamusique traditionnelle d’Afriquede l’Ouest et compositions originales.Construites sur des élém<strong>en</strong>tssimples, ostinatos mélodico-rythmiques,grounds… ces pièces,d’obédi<strong>en</strong>ce modale, fur<strong>en</strong>t l’occasionpour ces musici<strong>en</strong>s quirespir<strong>en</strong>t la joie de vivre et l’<strong>en</strong>viede transmettre leur art, de transc<strong>en</strong>derce matériau et d’<strong>en</strong> tirer laquintess<strong>en</strong>ce pour am<strong>en</strong>er le publicà un état de transe. Jubilatoire !CHRISTOPHE FLOQUET29MUSIQUERetrouveZ sur notre site ces critiques musique et découvreZ les autres !- Ouverture Aves le Temps- Mai-diterrané, au fil des voix au Toursky-Sébasti<strong>en</strong> Tellier à Six-Fours- Wax Tailor au Moulin-Réouverture de l’Intermédiaire-Radio Babel à la Cité de la musique-festival Indo-persan à la Mèson-Robin Mac Kelle au Gymnasewww.journalzibeline.fr


30(A)More à mortMUSIQUE© Christian Dresse 2013Le Verdi imaginé par Nadine Duffaut est gris ! Ces deux-là, leur improbable amour, font tache !Dans le décor stylisé d’Emmanuelle Favre, Elle s’efface au souffle des trois derniers baisersintemporel, les pans de murs, colonnes angulaires,sont lisses, anthracite, les costumes nos joues… du dos de la main.déchirants… comme des larmes qu’on biffe surd’esprit R<strong>en</strong>aissance de Katia Duflot se dessin<strong>en</strong>tdans le même ton, plus clair : matière Impérieux Vladimir Galouzine : dans le rôle-Phénomènes vocaux !grise d’Iago, habile à p<strong>en</strong>ser… le Mal ! Tout titre, il est puissant, sombre, émouvant, héroïque,Chypre semble <strong>en</strong>v<strong>en</strong>imée par sa parole manipulatrice,monochrome d’où deux êtres émerg<strong>en</strong>t. baryton, mordant à pleins décibels dans sonrare… Impressionnant S<strong>en</strong>g-Hyoun Ko : fortAu rouge : Otello ! Son visage est argile, sa vêtureun clin d’œil au «Méphisto» de Boito toute une palette de timbres. Leurs duos cou-maléfique Credo ; excell<strong>en</strong>t acteur, il joue sur(musici<strong>en</strong>/librettiste qui, <strong>en</strong> 1887, adapte Shakespeare): incarnat, symbole de son amour pour parvi<strong>en</strong>t à rester légère, aéri<strong>en</strong>ne, à faire aussip<strong>en</strong>t le souffle ! Impeccable Inva Mula : elleDesdémone, du sang invoqué <strong>en</strong> châtim<strong>en</strong>t, claironner son soprano face à un excell<strong>en</strong>tde l’<strong>en</strong>fer où le conduit la jalousie. Au blanc : Orchestre (dir. Friedrich Pleyer) volontierssa jeune épouse, pure, injustem<strong>en</strong>t soupçonnée.Comm<strong>en</strong>t le More peut-il ne pas croire à Pierre Iodice) ajout<strong>en</strong>t leur part à la réussite«sonophage» ! Et les artistes du Chœur (dir.son innoc<strong>en</strong>ce ? Le Démon n’est sans doute de ce Verdi qui restera dans les mémoires.pas là où on l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d : s’il cède au fiel d’Iago, JACQUES FRESCHELc’est que le Diable est déjà <strong>en</strong> lui, dès l’ouverture-éclair,comme son spectre mortuaire figé Otello de Verdi a été joué jusqu’au 5 avrilsur le gaillard d’un navire <strong>en</strong> pleine tempête, à l’Opéra de Marseilleavant son victorieux «Esultate» !Évocation andalouseJouer <strong>en</strong> intégralité Iberia d’Albéniz est uneperformance pianistique : difficulté acrobatiquedes rythmes, subtilité des variations decouleurs, équilibre délicat <strong>en</strong>tre une factureclassique et l’évocation d’une certaine couleurlocale avec les échos des différ<strong>en</strong>ts g<strong>en</strong>res musicauxpopulaires de l’Andalousie. Les quatrecahiers écrits <strong>en</strong>tre 1905 et 1908 nous <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>tdu port de Sainte Marie de la Province deCadix, au quartier gitan El Albaicin de Gr<strong>en</strong>adepuis dans une auberge, Eritaña, aux abords deSéville, où l’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d l’air d’une procession.Aux lieux aimés correspond<strong>en</strong>t les parfums demusiques traditionnelles, Almeria, Ronda, ElPolo, flam<strong>en</strong>co, ou les mélodies de Jerez deMalaga… Jean-François Heisser nous emmènede ses doigts dans ce voyage où les tableauxde g<strong>en</strong>re se conjugu<strong>en</strong>t, avec une élégante légèreté,à de douces rêveries peuplées d’instantméditatifs, de retournem<strong>en</strong>ts calmes, d’interrogationsétonnées, d’échos de fêtes. Le quatrièmecahier, le plus ardu, permet au virtuose uneinterprétation éblouissante.Cet hymne à l’Espagne se complétait de la prés<strong>en</strong>cede la guitare flam<strong>en</strong>ca de Chaparro deMalaga, et des colpas de la chanteuse AntoniaContreras : le jeu perlé de la guitare quisonne parfois comme une mandoline, la voixrauque de la chanteuse, particulièrem<strong>en</strong>t bellequand elle s’intériorise, r<strong>en</strong>forçai<strong>en</strong>t l’ancragepopulaire de ces pages, sans <strong>en</strong> trahir l’écrituresavante, <strong>en</strong> remontant à sa source. En bisun Gracias a la vida façon flam<strong>en</strong>co a clos ceconcert du partage…MARYVONNE COLOMBANIIberia a été joué le 25 marsau Théâtre du Jeu de Paume, AixCrimeet châtim<strong>en</strong>tAtroce scelus nefas que celui de la Sacristinequi tue le propre <strong>en</strong>fant de sa fille, J<strong>en</strong>ufá,avant de plonger dans une culpabilité qui larongera jusqu’à la folie. Le roman de GabrielaPreissova est une histoire familiale tragique,sous fond de tares héréditaires, d’alcoolisme,de relations quasi incestueuses ; Steva, pèrede l’<strong>en</strong>fant, est le cousin de J<strong>en</strong>ufá et le frèrede Laca, autre prét<strong>en</strong>dant à sa cousine ! Tragédiefamiliale typique d’un naturalisme finde siècle (le XIX e ) qui transpirait jusqu’à l’opéra !Ce sujet complexe fut l’occasion pour Janácek,dans cet opéra composé <strong>en</strong> 1903, deposer des traits d’écriture qui définiront sonstyle dans les œuvres suivantes, telles que lesdeux Quatuors ou la Petite R<strong>en</strong>arde Rusée :la technique de la segm<strong>en</strong>tation, l’utilisationde motifs rythmiques très courts (xylophonedans le premier acte), la prolifération d’idéesmélodiques qui se substitue à la notion classiquede développem<strong>en</strong>t, d’où la difficulté àret<strong>en</strong>ir des mélodies, les sonorités abruptes…autant de déviations de la syntaxe musicaledominante, qui a créé le langage très particulierde Janácek… qui lui a valu d’être à la foisrejeté par les hommes de son temps, puis parles «contemporains» qui suivir<strong>en</strong>t comme troptonal.Balàzs Kocsàr, à la tête de l’Orchestre et duChœur de l’Opéra d’Avignon, eut du mal, dufait de cette écriture complexe, à trouver unéquilibre <strong>en</strong>tre l’orchestre et les chanteurs,voire à r<strong>en</strong>dre perceptible cette formidablepalette sonore prés<strong>en</strong>te dans l’orchestration.La distribution, comme très souv<strong>en</strong>t à Avignon,était <strong>en</strong> revanche très bonne : ChristinaCarvin dans le rôle principal, et les deux ténors,Martin Miller, Laca, et Florian Laconi, Steva,insufflèr<strong>en</strong>t à cette tragédie toute leur énergie.Quant à la mère diabolique, GéraldineChauvet, elle fut un peu <strong>en</strong>-deçà au niveaude la puissance, mais à fond dans l’incarnationde son rôle. Glaçant !CHRISTOPHE FLOQUETJ<strong>en</strong>ufà a été donné le 17 marsà l’Opéra-Théâtre d’Avignon© Cedric Delestrade - ACM Studio - Avignon


Où sont les femmes ?Par la grâce d’une élégante et discrète mise <strong>en</strong>scène, les interprètes du Concert Privé àL’Ospedale Immaginario ont r<strong>en</strong>du un vibranthommage aux femmes innombrables qui ontpeuplé durant l’époque Baroque ces mêmesédifices véniti<strong>en</strong>s. Constitué pour la plupartd’orphelines, ces vénérables institutions où officièr<strong>en</strong>td’illustres compositeurs, à l’image dufameux Vivaldi, offrai<strong>en</strong>t à la g<strong>en</strong>t féminine uneformation musicale de haut vol. Étrange paradoxelorsqu’on sait que les femmes étai<strong>en</strong>talors interdites de scène par l’Eglise catholiqueelle-même, vocalem<strong>en</strong>t mises à l’index et remplacéesde la manière la plus barbare qui soitpar des castrats.Pour ce concert inaugural du Festival Prés<strong>en</strong>cesFéminines, à l’exception du violoncellisteEti<strong>en</strong>ne Mangot prés<strong>en</strong>t sur scène, touchant luiaussi de délicatesse, le plateau musical étaitexclusivem<strong>en</strong>t composé d’interprètes féminines.Au continuo et des claviers, Claire Bodin,la fondatrice du Festival, dirigeait l’<strong>en</strong>sembleLes Bijoux Indiscrets. Le timbre rond etchaleureux de la soprano Anne Magouët étaitmagnifiquem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> valeur, interrompuparfois par des lectures <strong>en</strong>voûtantes <strong>en</strong> formede courriers intimes imaginaires par la comédi<strong>en</strong>neVéronique Dimicoli. Au final, on regretterajuste que dans ce beau mom<strong>en</strong>t de poésie susp<strong>en</strong>dueà la gloire de ces femmes oubliées,preuve que l’histoire de la musique est un longchemin <strong>en</strong>taché de machisme, plusieurs ouvragesai<strong>en</strong>t été <strong>en</strong>core… d’origine masculine.Mais la suite du festival a fait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ClaraSchuman et Louise Farr<strong>en</strong>c, qui composèr<strong>en</strong>tmalgré les hommes !ÉMILIEN MOREAUCe concert a eu lieu le 15 marsau Théâtre liberté, ToulonVeronique Dimicoli © X-D.R31MUSIQUEEsprit des Lumières…Pas un bémol pour le récital de musique de chambre de l’Ensemble Pythéas,donné le 17 mars à Notre-Dame du Mont ! Nonobstant, si leurprestation n’<strong>en</strong> mérite pas, les partitions à l’affiche, pour clarinette,signées Mozart ou Haydn, <strong>en</strong> comportai<strong>en</strong>t de fait… des bémols… à laclé ! C’est que ce tuyau d’ébène s’accordait naturellem<strong>en</strong>t, à l’époqueclassique, aux tonalités de si ou mi bémol majeur.Linda Amrani, belle anche virtuose, a <strong>en</strong>filé des guirlandes de sons,suaves ou brillants, à l’<strong>en</strong>vi, sautillant, rebondissant telle une funambulesolidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>cordée par un beau trio d’archets : Yann Le Roux-Sédes(violon), Pascale Guérin (alto) et Xavier Chatillon (violoncelle). Leprogramme exposait une pertin<strong>en</strong>te unité vi<strong>en</strong>noise, avec aussi Beethov<strong>en</strong>ou Hoffmeister, contemporain méconnu de cette première«école» qui fonda, sur le Danube, l’esthétique classique, ses formes etses g<strong>en</strong>res, tout <strong>en</strong> clarté, élégance, s<strong>en</strong>s du jeu… Un esprit épris desLumières fort bi<strong>en</strong> transmis par le quatuor de musici<strong>en</strong>s.JACQUES FRESCHELL'<strong>en</strong>semble Pytheas © X-D.R© Irmeli JungTour de forceLa v<strong>en</strong>ue pour le Festival de Musique de Toulon d’un artistetel que Giovanni Bellucci, pianiste peu médiatisé <strong>en</strong> noscontrées, a bi<strong>en</strong> mérité le concert de louanges qui auréole sesprestations tant il a fait preuve de maestria <strong>en</strong> interprétantdeux des plus grands monum<strong>en</strong>ts du piano romantique. Auprogramme figurai<strong>en</strong>t des transcriptions de Franz Lisztd’œuvres de Mozart et Verdi où l’on pouvait déceler unevirtuosité cont<strong>en</strong>ue. Haute technicité qui fut confirmée dansla Sonate n° 2 opus 35 de Chopin où le piano semblait à peinesupporter la charge acoustique que lui imposait la puissancedu pianiste ! Mais l’apogée fut incontestablem<strong>en</strong>t atteintlorsque résonnèr<strong>en</strong>t les premières notes de l’impressionnanteSonate <strong>en</strong> Si mineur du hongrois. Le mélange d’ombres et delumières qu’offre la partition était traduit avec une rareint<strong>en</strong>sité : les pianissimo semblai<strong>en</strong>t fragiles et dérisoiresaux côtés des passages fortissimo tonitruants ! L’impressionfut confirmée avec une Rhapsodie hongroise généreusem<strong>en</strong>tofferte <strong>en</strong> bis. Magistral, somptueux, explosif, merveilleux,sublime, fantastique, transc<strong>en</strong>dantal… une démonstration<strong>en</strong> quelque sorte.EMILIEN MOREAUCe concert a eu lieu au palais Neptune, Toulon, le 4 avril


32MUSIQUETextures, ironieet airs à boire !Dans le cadre de la programmationMatins Sonnants, Musicatreizeprés<strong>en</strong>tait les œuvres de compositeursvivants : le libanais ZadMoultaka et le grec AlexandrosMarkeas. Ikhtifa (disparition) etCadavres exquis de Moultaka.Ikhtifa évoque deux tableaux(Ubac et De Staël) sur des poèmesd’Al-Maari, <strong>en</strong> deux parties,lisse puis striée, et une désintégrationprogressive. Le chœuralterne sil<strong>en</strong>ces et mots fractionnésdans une boucle sonore, surun dispositif électroacoustiquepuissant. Dans Cadavres exquis,clin d’œil aux joutes surréalistes,le son l’emporte sur le s<strong>en</strong>s, <strong>en</strong>une texture harmonique insoliteoù chaque mouvem<strong>en</strong>t est le souv<strong>en</strong>irtuilé du précéd<strong>en</strong>t. Travailextrême sur la résonance des sonssur laquelle se pos<strong>en</strong>t des motsépars…Le grec Markeas nous ramène, avecWall Street Lullaby, aux financiersagressifs qui nous berc<strong>en</strong>t d’illusions,puis à la mère grecque qui<strong>en</strong>dort son <strong>en</strong>fant pour mieux leprotéger «dors, chut…». Les voixexplor<strong>en</strong>t des registres extrêmes,cresc<strong>en</strong>di subits ou allongem<strong>en</strong>tsdes sons sur le souffle, et l’ironieest désabusée : «ami, fais confianceà tes désirs !».Dionysos, le vin, le sang proposeAlexandros Markeas © X-D.R<strong>en</strong> une variété de tableaux toutl’univers de la littérature bachique,vin gai ou tragique, mélodiestraditionnelles, des terrifiantesbacchantes aux airs à boire. Surdes <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>ts très évocateurs,électro et concrets, et voixtraitées numériquem<strong>en</strong>t, RolandHayrabedian semble le maître descouleurs…. Une belle invitationcroisée, initiée par le Gmem, pourun matin sonnant… si bi<strong>en</strong>.YVES BERGÉCe matin sonnant a eu lieu le 10 marsà l’Opéra de MarseilleAux portes de l’Enfer…Le «théâtre musical» pose un concept : le «musical» commande et justifiele «théâtral». Mauricio Kagel (1931-2008) fut l’un de ses principauxartisans. Il <strong>en</strong>visageait l’idée d’une «théâtralisation» du geste instrum<strong>en</strong>tal,p<strong>en</strong>sait l’expression corporelle du musici<strong>en</strong> comme un véritable«jeu» d’acteur. Dans La Trahison Orale (1981-83), sa «geste» originaleest portée par une suite de textes populaires évoquant le Diable. L’opuspropose un espace de liberté aux interprètes, au scénographe, quant àla répartition des voix instrum<strong>en</strong>tales et des textes parlés… Du coup,chaque production inv<strong>en</strong>te sa propre forme.Sur la scène du Gymnase, le GRIM (scène musicale de Montévidéo) etHubert Colas, ont fait le choix, hormis quelques interv<strong>en</strong>tions parlées(mais malhabiles) des musici<strong>en</strong>s, d’un mélodrame à une voix. BernardBloch (au faciès diabolique !) <strong>en</strong>chaîne, avec une verve certaine, lestextes, récits et contes sur les figures du Démon ; un tapis instrum<strong>en</strong>talse tisse autour de lui, composé de violon, cymbalum, guitare électrique,harpe ou saxophone…On aurait pu adhérer à ce bastringue de cirque triste, fanfare macabre,réminisc<strong>en</strong>ce sarcastique de Kurt Weill, aux cloches <strong>en</strong> percussions pourmesse noire, à quelque violon rappelant le pacte démoniaque de l’Histoiredu soldat de Stravinsky, à la course à l’abime, au songe de Sabbat…Mais on est resté aux portes de cet Enfer auquel il a manqué, outre dupublic, un li<strong>en</strong> organique <strong>en</strong>tre les impulsions théâtrale et instrum<strong>en</strong>tale,peu <strong>en</strong>diablée… et un brin de flamme musicale !JACQUES FRESCHEL© Pierre Gondard© Elodie HercouetComprovisations…Au piano, ça tourne autour de quelques sons :mode andalou, «cante jondo» orné qui s’<strong>en</strong>tête,secondes mineures et augm<strong>en</strong>tées quis’emmaill<strong>en</strong>t, avant qu’un clavier additif,électro-synthétique, cloche et décroche, siffle,persiffle…Le compositeur Alexandros Markeos aime«tous les pianos»… il y passe : fouille dans lev<strong>en</strong>tre de la caisse, sonde le sil<strong>en</strong>ce, tombedans les cordes <strong>en</strong> mémoire de John Cage,s’accroche aux double-cordes qui grond<strong>en</strong>t,s’accorde aux double-croches qui claqu<strong>en</strong>t, autempo d’une habanera déglinguée… aux triplesqui s’étrip<strong>en</strong>t... Alors son piano-orchestres’imagine <strong>en</strong> gamelan préparé ! Le filetagecrisse et crie, lance des miaulem<strong>en</strong>ts liquides…Le discours se construit, au fil de l’impro ;les résonances se brouill<strong>en</strong>t... hasard prémédité?... pour une heure de poésie sonore !JACQUES FRESCHELPiano caméléon, un récital d’Alexandros Markeasdonné le 13 mars Salle Musicatreize, MarseilleLa Trahison orale a été jouée au Gymnase, Marseille, les 14 et 15 mars


De l’intime à l’épique…Le festival Les Musiques s’éclate <strong>en</strong> 2013…dans l’espace, le temps et par sa programmationplurielle ! En deux jours, on passe dulaboratoire intime de création que constitue,<strong>en</strong>core aujourd’hui, le quatuor à cordes, à unefresque sonore frôlant la démesure.Éternel quatuor…Le 4 avril à La Friche, avec Jonathan Harvey(2003), on plonge aux origines du son, quandle frottem<strong>en</strong>t de l’archet n’est <strong>en</strong>core qu’unsouffle, avant qu’il ne se fonde <strong>en</strong> fréqu<strong>en</strong>cesqu’un dispositif électronique, ét<strong>en</strong>dant le rôletraditionnel du quatuor <strong>en</strong> superpositions etboucles, projette dans l’espace. Chez SaedHaddad et sa création Mirage, Mémoire, Mystère,le violon supérieur assume son leadership,chante, murmure par bribes au-dessus d’unepalette homogène, soignée, où l’émotion trouvesa place. Déf<strong>en</strong>du par les Quatuors Tana etIctus String, le double programme jette unregard rétrospectif vers deux chefs-d’œuvre deBartok (4 e Quatuor) et Janacek (Lettres intimes) :leur modernisme intrinsèque pose des bases,dès 1928, pour une littérature à v<strong>en</strong>ir. Mêmel’électron libre John Cage cèdera <strong>en</strong> 1949 à lat<strong>en</strong>tation d’une forme statuaire qui réinv<strong>en</strong>teobsessionnellem<strong>en</strong>t ses codes…Oratorio homérique !Les 6 et 7 avril, le vaisseau du Merlan est prêtpour L’Odyssée 2013 mise <strong>en</strong> musique par OscarStranoy sur un livret d’Alberto Manguel.Parfait luth !Le luth est, à la R<strong>en</strong>aissance, considéré commeun symbole de perfection lié à la Création :harmonie du monde réduite dans l’arrondi desa caisse, la consonance de ses doubles-cordes…un jeu mystérieux de Nombres dont lesmaîtres-luthiers étai<strong>en</strong>t dépositaires !C’est sur ce principe, pim<strong>en</strong>té de «résonancesori<strong>en</strong>tales» (La clé de Gr<strong>en</strong>ade par Saïd Chraïbià La Criée), que s’appui<strong>en</strong>t les récitals (PaulO’Dette dans Dowland) et la confér<strong>en</strong>ce (Duoud au luth de Dinko Fabris) prévus autour del’instrum<strong>en</strong>t, par Jean-Marc Aymes, au cœurdu festival Mars <strong>en</strong> Baroque.En remplacem<strong>en</strong>t d’Eugène Ferré, indisponiblepour raisons de santé, c’est au pied levé queCe projet, porté au long cours par Musicatreize,trouve son aboutissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> l’annéeCapitale !Impressionnant : des choristes partout ! Prèsde 250 chanteurs <strong>en</strong>cadr<strong>en</strong>t le dispositif instrum<strong>en</strong>taloriginal (orgues/synthés, bois,timbales, wood-blocks), le public, jusque dansson dos… Tout est millimétré dans la mise <strong>en</strong>espace de Jeanne Roth, le travail accompli,sur une partition difficile pour des amateurs,par la pléiade de chefs de chœur qui relay<strong>en</strong>tles gestes de Roland Hayrabedian.L’œuvre est bâtie sur une structure antiquealternant solistes et chœurs, une narrationportée par un récitatif moderne et l’universalitédes langues. Tout y est d’Homère : de laguerre de Troie à l’interminable retour, duCyclope à Calypso et Circé, Pénélope ou Télémaque,autant de rôles assumés avec brio parles solistes de Musicatreize. Seul, le hérosmaudit manque à la distribution, s’échappesans cesse, errant, regretté… Les tableaux sonoresévit<strong>en</strong>t l’effet facile, s’emboit<strong>en</strong>t partaches étales qui dévoil<strong>en</strong>t l’épopée, <strong>en</strong> tuilageschorals spatialisés, parlés/chantés, dontle chœur des Sirènes et sa touche françaiseconstitu<strong>en</strong>t un sommet.JACQUES FRESCHELLe Festival les Musiques se poursuitjusqu’au 15 mai (voir p 51)L'odyssee 2013 © Frederic DemesurePascale Boquet a assumé l’ouverture du cycleCousins de Méditerranée au Temple Grignanle 21 mars. La musici<strong>en</strong>ne a offert un beaumom<strong>en</strong>t de douce intimité autour Du mignardluth et de la guitare r<strong>en</strong>aissance, une «cousine»un peu «pincée», mais à la sonorité mordante.Au gré de chansons harmonisées, ornées dedélicates diminutions du tempo, de danses ternairesou binaires v<strong>en</strong>ues de France et d’Italie,on a songé au plaisir (au martyr ?) de l’att<strong>en</strong>teamoureuse, aux regrets de l’abandon, commeà son délice… Tout un voyage vers les originesde l’art instrum<strong>en</strong>tal europé<strong>en</strong>, à la sourced’une exquise poétique !J.F.Joel Suhubiette © Francois PasseriniSacrés affects !«Heu mihi ! filia mea»… le chef-d’œuvre deCarissimi se fige dans ces mots : ceux d’unpère au supplice ! Victorieux des Ammonites,Jephté doit, au nom d’un pacte passéavec Yahvé, sacrifier la première personnequ’il r<strong>en</strong>contre à son retour : mais c’est sa filleunique, dansant au son du tambour, qui s’approche! «Pater mi»… avec quelle innoc<strong>en</strong>ce,<strong>en</strong> trois notes candides, elle accepte sondestin !On n’est pas loin du théâtre avec cet oratorioqui fixe un modèle au cœur du XVII esiècle : les solistes altern<strong>en</strong>t récits et airs,reliés au chœur par un narrateur… le toutsout<strong>en</strong>u par le continuo. C’est cet art baroquede la représ<strong>en</strong>tation et des passionsqu’ont prodigué avec tal<strong>en</strong>t, sobriété etsubtilité, l’Ensemble Jacques Moderne(dir. Joël Suhubiette) et Concerto Soave(dir. Jean-Marc Aymes) le 26 mars aux Salinsà Martigues pour la clôture du festivalMars <strong>en</strong> baroque.Portée par de magnifiques solistes, FurioZanasi, ténor au timbre clair et à la déclamationexperte (formidable Orphée parailleurs), Maria-Christina Kiehr, si singulièreet émouvante, cet opéra spirituel arévélé ses couleurs originelles. Les solostirés du chœur de chambre, comme les fabuleusesdéplorations finales ont fait vibrerle public.En première partie, on a découvert égalem<strong>en</strong>tquelques Histoires sacrées de Dom<strong>en</strong>icoMazzocchi, continuateur du style de Monteverdi.Bourrées de figuralismes, expressions<strong>en</strong> musique du sommeil, des pleurs ou de lapaix (superbe trio avec t<strong>en</strong>ue), les œuvresoffrai<strong>en</strong>t de surcroit quelques pertin<strong>en</strong>tescontiguïtés avec le temps pascal, la mortet la Résurrection, les figures de Lazare ouMarie-Madeleine.JACQUES FRESCHEL33MUSIQUE


Joyeuses Pâques !34MUSIQUELe Festival de Pâques est bi<strong>en</strong>,artistiquem<strong>en</strong>t et musicalem<strong>en</strong>tparlant, un Festival «horsnorme»R<strong>en</strong>aud Capuçon et Dominique Bluzet, lesinitiateurs du projet, ne cess<strong>en</strong>t de le répéter<strong>en</strong> exergue de chaque concert, se félicitant dela prés<strong>en</strong>ce «d’interprètes hors norme». Maiscette réussite, liée bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du à la qualitédes artistes prés<strong>en</strong>ts durant ces deux semaines,est égalem<strong>en</strong>t à mettre sur le compted’une programmation intellig<strong>en</strong>te, équilibréeet éclectique.Trois événem<strong>en</strong>ts, proposés dans la foulée auThéâtre du Jeu de Paume, sembl<strong>en</strong>t révélateursde cet esprit. Samedi, le démoniaque DaniilTrifonov, jeune prodige russe longiligne auréoléde titres internationaux, proposa, dansla lignée des grandes joutes virtuoses du XIX esiècle, un concert diabolique, se débattant avecles forces méphistophéliques de la Sonate <strong>en</strong>si m de Liszt, <strong>en</strong>chaînant avec des Variationssur un thème de Chopin op 22 de Rachmaninov,avant de tirer sa révér<strong>en</strong>ce après quatre bisdantesques ! Un concert ébouriffant qui sembleposer comme thèse que la musique est unart de la démonstration.Le l<strong>en</strong>demain, antithèse ! Le génialissime GidonKremer avec la superbe Khatia Buniatishviliau piano et l’excell<strong>en</strong>te Giedre Dirvanauskaiteau violoncelle, démontrèr<strong>en</strong>t, au contraire, sansost<strong>en</strong>tation, que la musique est affaire d’intériorité,de poésie, de sublimation, d’élévationspirituelle. Avec l’audace que de débuter leconcert par une pièce de Stevan Kovacs Tickmayer,œuvre contemporaine tout <strong>en</strong> élégance,fruit d’un travail méticuleux sur le timbre, l’introspectionsonore étant au cœur de ce Triocon echi da Monteverdi. Les deux trios quisuivir<strong>en</strong>t de Franck et de Tchaïkovski, fur<strong>en</strong>tun exemple d’intellig<strong>en</strong>ce de lecture d’œuvreGidon Kremer, Khatia Buniatishvili et Giedre Dirvanauskaite © Caroline Doutreet d’interprétation ; c’est peut être cela la maturitémusicale !Et de maturité, de finesse, de clairvoyance ilfut question avec la confér<strong>en</strong>ce lumineuse dumaître, Alfred Br<strong>en</strong>del, sur un thème appropriépour un 1 er avril : «La musique pure peut-ellefaire preuve d’humour ?». Savamm<strong>en</strong>t éclairépar des référ<strong>en</strong>ces à Kant, Goethe… mâtinéd’extraits d’Haydn de Beethov<strong>en</strong> proposés surCD ou, <strong>en</strong> direct au piano, malicieusem<strong>en</strong>t joués,le propos p<strong>en</strong>sé, am<strong>en</strong>é, disp<strong>en</strong>sé pour le coup,avec beaucoup d’humour, combla un publicéclectique, composé de mélomanes, d’amateurséclairés, mais égalem<strong>en</strong>t d’étudiants qui,grâce à des tarifs cette fois abordables, pur<strong>en</strong>tprofiter des lumières de cet imm<strong>en</strong>se musici<strong>en</strong>qu’est Br<strong>en</strong>del.Daniil Trifonov © Caroline DoutreLe prix et l’humourCar le seul véritable bémol de ce festival exceptionnelfut le prix pratiqué certains soirs,raisonnable par rapport à certaines salles deconcert parisi<strong>en</strong>nes, mais que l’on a peu l’habitudede voir pratiquer dans la région <strong>en</strong>dehors du Festival d’Aix. Il est dommage qu<strong>en</strong>ombre de mélomanes pauvres, et il y <strong>en</strong> a,nombre d’élèves du Conservatoire d’Aix parailleurs conviés généreusem<strong>en</strong>t à des masterclass n’ai<strong>en</strong>t pu assister aux concerts d’orchestre,à 66€ la place, tandis que le tarifréduit des concerts de chambre ne desc<strong>en</strong>daitpas, sauf pour les jeunes <strong>en</strong>fants, <strong>en</strong> dessousde 22€. Une politique tarifaire qui, <strong>en</strong> dépitdu mécénat généreux de la CIC, t<strong>en</strong>drait àconfirmer que la musique «classique» veut seréserver à une élite économique.Ainsi peu d’étudiants pour le Concerto pourdeux pianos <strong>en</strong> rém de Francis Poul<strong>en</strong>c, dévergondépar le jeu fantasque des pétillantessœurs Labèque, proposé le l<strong>en</strong>demain auGTP ! Pourtant il n’aurait pas détonné dans laconfér<strong>en</strong>ce de la veille, tant l’humour est auc<strong>en</strong>tre de cette pièce tout <strong>en</strong> brillance etspontanéité ! Œuvre emblématique de la périod<strong>en</strong>éo-classique, ce concerto explosa sousles doigts des membres du Chamber Orchestraof Europa ! Quant à l’interprétation deL’Inachevée de Schubert et de la Jupiter deMozart avec, à la direction, l’imm<strong>en</strong>se chefSemyon Bychkov, un seul qualificatif s’impose: sublime !Profitons que la boîte à laudatifs est ouverte,pour discerner égalem<strong>en</strong>t à tous les interprètesprés<strong>en</strong>ts sur scène pour «La carte blancheà R<strong>en</strong>aud Capuçon» le même éloge : FranckBraley, Gérard Causse… Jörg Widmann, clarinettistesurdoué mais égalem<strong>en</strong>t compositeuravec un morceau crée le soir même pour l’occasion,conc<strong>en</strong>trés sur un programme trèsd<strong>en</strong>se autour des compositeurs de la deuxièmeécole de Vi<strong>en</strong>ne, mais égalem<strong>en</strong>t de Brahms,Mahler… ont apporté une réponse cinglanteà Br<strong>en</strong>del : cette musique ne peut pas fairepreuve d’humour ! Mais elle peut vous éleverà des hauteurs insoupçonnées… jusqu’auscintillem<strong>en</strong>t des étoiles d’Ainsi la nuit, musiqueintemporelle, baignée de poésie, ocelléede grappes d’accords irisant l’espace, dansl’éclat solaire des Métaboles, lieu de métamorphosessonores perman<strong>en</strong>te. De BertrandChamayou, magnifique, H<strong>en</strong>ri Demarquette,inspiré et lumineux, au Quatuor Zaïde, d’unegrâce toute féminine, à un Valery Gergiev ausommet de son art à la tête du somptueuxOrchestre du théâtre Mariinsky, autantd’imm<strong>en</strong>ses artistes au tal<strong>en</strong>t exceptionnelprés<strong>en</strong>ts pour célébrer un des plus grandscompositeurs français : H<strong>en</strong>ri Dutilleux.Trifonov (1991…), Dutilleux (1916…) : dansce grand écart, <strong>en</strong>tre jeunes interprètes etcompositeurs phare du XXe siècle, réside laforce de ce Festival de Pâques. Un sommet adéjà été atteint pour une première ; on att<strong>en</strong>dmaint<strong>en</strong>ant un Festival de l’Asc<strong>en</strong>sion, pouraller… toujours plus haut !CHRISTOPHE FLOQUETExceptions…Combi<strong>en</strong> de temps a duré le sil<strong>en</strong>ce aprèsl’ultime Lied de La Belle Meunière ? Nul nepeut le dire précisém<strong>en</strong>t ! Long, très long…Dans le trouble immédiat du cycle schuber-


Pas de deuxti<strong>en</strong>, le public, susp<strong>en</strong>du au battem<strong>en</strong>t d’uncil du chanteur, tout <strong>en</strong>tier <strong>en</strong>core dans lemonde romantique du «Wanderer» et de la«Sehnsucht», att<strong>en</strong>d de manifester son émoi :à Aix, il vit un mom<strong>en</strong>t rare, comme on <strong>en</strong>connait seulem<strong>en</strong>t à Vi<strong>en</strong>ne, Salzbourg, auMet… On acclame ! Les artistes moissonn<strong>en</strong>tles rappels…Dans l’écrin idéal du Jeu de Paume, le 3 avril,Matthias Goerne a joué au sculpteur, modelantsa pâte vocale comme un plastici<strong>en</strong> malaxeune argile fraîche, allégeant, assombrissant àl’<strong>en</strong>vi son baryton soyeux, au gré d’une narrationélégante et d’un souffle formidablem<strong>en</strong>tmaîtrisé. L’usage aiguisé de la voix mixte dansle haut médium, dès les premières notes, ar<strong>en</strong>du une jeunesse opportune à l’<strong>en</strong>tame dupremier grand cycle de Schubert. Puis, au fildes poèmes, s’appuyant sur le piano «orchestral»de Pierre-Laur<strong>en</strong>t Aymard contrôlant <strong>en</strong>sorcier l’alchimie clavier/voix, à l’écoute dessil<strong>en</strong>ces, le duo a conduit le public vers uneapproche rapsodique et sombre de la secondepartie, une douleur sourde à chavirer lesâmes...… CapitalesAu dernier concert on vi<strong>en</strong>t de loinpour la belle Hélène,Enfant de retour au Pays d’Aix, Milhaud,Et de Marseille aussi où la fille GrimaudApprit ses gammes auprès de Barbizet…On regrette un peu que malgré la bombardeTombée de Paris sur nos chefs prov<strong>en</strong>çaux,Telle une Sainte Raison précédant P<strong>en</strong>tecôte,Notre région att<strong>en</strong>de <strong>en</strong>corl’adoubem<strong>en</strong>t capital…Pour naître Capitale… et Culturelle.Qu’<strong>en</strong> terre de Puget, Daumier, Artaud,Rostand, Campra,«Exception» rime toujours avec…«Parisianisme» !La jauge est un peu grande, le 7 avril au GTPpour le duo chambriste, malgré l’ardeur sonoredu roi R<strong>en</strong>aud, au violon, la spl<strong>en</strong>deur lumineused’un Arvo Pärt glaciaire, une flammefraternelle dans Brahms ou Schumann, unchant aéri<strong>en</strong> terriblem<strong>en</strong>t vibrant… Et Ravel :piano-sortilège et violon de cristal !Tal<strong>en</strong>t d’artistes au faîte de leur art…Au final, on offre un instrum<strong>en</strong>t fabriqué pourl’occasion par les luthiers Barthel et Bonet.Geste généreux pour jeune violoniste : Bilalvi<strong>en</strong>t de Syrie, exilé de sa famille et sa patrie<strong>en</strong> guerre, Prix du conservatoire d’Aix. Il sevoit confier une copie du Guarneri que joueCapuçon… et jouait Stern avant lui.Belle transmission !JACQUES FRESCHELConcerts donnés au GTPet au Théâtre du Jeu de Paume, Aix,du 26 mars au 7 avrilPierre laur<strong>en</strong>t Aimard et Matthias Goerne © Caroline DoutreAgnes Pyka et Jan Talich © X-D.RJan Talich est un prince du violon.Son père lui légua, outre sonpropre prénom, la direction duQuatuor dont il fut le fondateur ily a près de cinquante ans. C’esttoute une lignée de musici<strong>en</strong>s deBohême qui vibre dans les cordesdu premier violon des «Talich»,fleuron de la musique de chambreinternationale !Il y a près de six ans eut lieu, <strong>en</strong>treAgnès Pyka (fondatrice del’<strong>en</strong>semble Des Equilibres) et lemusici<strong>en</strong> tchèque, une «r<strong>en</strong>contremusicale et humaine» qui s’estmatérialisée, fin 2012, par un<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t des 44 duos pourviolons de Bartok (voir Zib 59). LeHongrois composa, <strong>en</strong> 1931, cettesuite de tableaux sonores inspirésde danses, mélodies ou chansonstraditionnelles magyares, des Carpatesou des Balkans, dans unbut tout autant pédagogiquequ’ethnographique.Mais c’est leur valeur singulièrem<strong>en</strong>tartistique qui frappe, auconcert, le 22 mars à la Villa Magaloneà Marseille, alors que leslignes se crois<strong>en</strong>t, se confond<strong>en</strong>t,s’interrog<strong>en</strong>t et s’aimant<strong>en</strong>t, seheurt<strong>en</strong>t <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sions éphémères…On vibre au ballet des archets, àce folklore magnifié, art majeur<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du comme tel par Bartok,tissé de bourdons et d’échos, decad<strong>en</strong>ces évoquant des scènespaysannes, au rythme des saisons,d’une berceuse à apaiser lescœurs ou d’une danse «à fairetourner les filles»… et nos têtes !JACQUES FRESCHEL35MUSIQUERetrouveZ sur notre site ces critiques musique et découvreZ les autres !- La Passion de l’Amour à l’église des Réformés, Marseille - Les c<strong>en</strong>t vierges à l’Odéon- Bernard Chamayou à Toulon- Lam<strong>en</strong>tations baroques à Vauv<strong>en</strong>argues-Le pianiste aux 50 doigts au Comoedia- Francis Poul<strong>en</strong>c à l’Alcazar- Semaine sainte à Arles- La messe de Pâques de Gounod à l’église St-Cannat, Marseillewww.journalzibeline.fr


36AUPROGRAMMETHÉÂTRERituel pour...Ce devrait être un des grands mom<strong>en</strong>ts dethéâtre labellisé par la capitale culturelle, qui <strong>en</strong>manque… Après le Piccolo teatro di Milano (voirp 21) c’est au tour de la Comédie Française decréer, au Gymnase, un conte ori<strong>en</strong>tal du Syri<strong>en</strong>Saadallah Wannous, mis <strong>en</strong> scène par leKoweïti<strong>en</strong> Sulayman Al-Bassam. Ce sera lapremière pièce de langue arabe traduite etinscrite au répertoire de la Comédie Française.L’histoire d’une femme qui s’émancipe de ladomination masculine et défie le pouvoir dumufti. Avec quelques monstres sacrés surscène : Sylvia Bergé, Thierry Hancisse,Hervé Pierre, D<strong>en</strong>is Podalydès…Rituel pour une métamorphosedu 29 avril au 7 maiLe Gymnase, Marseille0820 000 422www.lestheatres.netBeaucoup de bruit...Sulayman Al-Bassam © Ayham Dib © Antonia BozziLe tourbillon…Dans De toutes beautés, les habitantes d’un vieilimmeuble vivai<strong>en</strong>t au rythme des épisodes deleur feuilleton Dans le tourbillon de l’amour.Edmonde Franchi dévoile à prés<strong>en</strong>t lesdessous de cette soap production <strong>en</strong> suivantquatre comédi<strong>en</strong>s qui y jou<strong>en</strong>t : tableau hilarantque cette production de seconde zone, quidénonce, avec la verve coutumière d’EmondeFranchi, l’exploitation au travail, la bêtise, lamondialisation…Le tourbillon de l’amourles 12 et 13 avrilLe Toursky, Marseille0 820 300 033www.toursky.org© De.MLe MisanthropeTrois comédi<strong>en</strong>s pour pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge le textede Molière : Dominique Sicilia <strong>en</strong> Climène, maisaussi <strong>en</strong> prude Arsinoé, Patrick Ponce <strong>en</strong>Alceste et Oronte, et Bruno Bonomo dans unemultitude de personnages… Dans un décordont tous les élém<strong>en</strong>ts sont susp<strong>en</strong>dus etinterchangeables, avec musique électro àl’appui, le Cartoun Sardines Théâtre digèreet revisite l’œuvre de prodigieuse façon.les 3 et 4 maiLe Toursky, Marseille0 820 300 033www.toursky.org© Detanico-Lain et galerie Martine Aboucaya© Eric RondepierreSolarisFrançois Michel Pes<strong>en</strong>ti lit l’étrange texte deStanislas Lem, dans une installation d’AngelaDetanico et Rafael Lain. Il cherche «unedissolution du s<strong>en</strong>s commun des choses», pour«nous r<strong>en</strong>dre à l’étrangeté de notre exist<strong>en</strong>ce».Poser les masques, retirer les pelures, pouratteindre le fond cruel : une recherche qu’ilmène depuis plusieurs décades avec sa cie duPoint aveugle.les 19 et 20 avrilLes Bernardines, Marseille04 91 24 30 40www.theatre-bernardines.orgVie de Jean NicoliC’est une version joyeuse et irrévér<strong>en</strong>cieuse deShakespeare que Clém<strong>en</strong>t Poirée met <strong>en</strong>scène. Le double jeu amoureux, couple tragiquecouple comique, ne nous dit-il pas aussi latapageuse vanité de l’état amoureux ? Cetteversion, créée <strong>en</strong> 2011, transpose la comédiesans la trahir, pour mieux l’éclairer d’un jourbaroque, et la sortir des interprétationsromantisantes…Beaucoup de bruit pour ri<strong>en</strong>du 15 au 18 maiLa Criée, Marseille04 91 54 70 54www.theatre-lacriee.com© Louise BruyereNoël Casale s’attache à la vie de Jean Nicoli,résistant communiste corse exécuté par lesfascistes <strong>en</strong> 1943, rédacteur d’un Journal d’Afriquedénonçant âprem<strong>en</strong>t la colonisation auSoudan… C’est par l’intermédiaire des lettres etécrits de sa femme, incarnée par Edith Merriau,que le parcours de cet homme <strong>en</strong>gagé estretracé.du 29 avril au 4 maiLes Bernardines, Marseille04 91 24 30 40www.theatre-bernardines.org


38AUPROGRAMMETHÉÂTREPrincesses…La cie La Variante repr<strong>en</strong>d les textes deElfriede Jelinek, prix Nobel de Littérature. Lescontes de fées sont passés à la moulinette d’unhumour cruel qui r<strong>en</strong>verse les codes. Qui sontles Princes charmants d’aujourd’hui ? à quoirêv<strong>en</strong>t Blanche-Neige ou la Belle au Bois Dormant? C’est drôle, emporté par la plumeincisive d’une auteure au verbe sec. Féministe ?Cette coproduction du Bois de l’Aune avecMP2013 est inscrite dans le cadre du projetPrincesses et citoy<strong>en</strong>nes…Blanche Neige/ La Belle au bois dormantles 22 et 23 maiBois de l’Aune, Aix04 42 93 85 40www.agglo-paysdaix.frLoin d’euxLe collectif Les Possédés s’empare du premierroman de Laur<strong>en</strong>t Mauvignier, Loin d’eux.Seul sur scène, Rodolphe Dana offre une lecturedans laquelle il devi<strong>en</strong>t les six personnages decette famille traversée par le sil<strong>en</strong>ce, légué degénération <strong>en</strong> génération, jusqu’au départ,jusqu’à la mort. Un théâtre intimiste où sereconstruit la langue particulière de l’écrivain,éclatante dès sa première œuvre.les 14 et 15 maiBois de l’Aune, Aix04 42 93 85 40www.agglo-paysdaix.fr© X-D.R© Anne BaugeL’écran de fumée…ou le cabaret du m<strong>en</strong>songe heureux est ledernier fait d’armes du théâtre du Maquis.Déjanté, délirant, le spectacle <strong>en</strong>chaîne les numérosqui port<strong>en</strong>t un regard critique et jovial surnos travers intimes et sociaux. On rit beaucoup,les acteurs se gliss<strong>en</strong>t dans la peau des différ<strong>en</strong>tspersonnages souv<strong>en</strong>t hauts <strong>en</strong> couleurs.Une approche des frontières <strong>en</strong>tre vérité etm<strong>en</strong>songe, où le langage s’<strong>en</strong> donne à cœurjoie.les 11 et 12 maiBois de l’Aune, Aix04 42 93 85 40www.agglo-paysdaix.frVoyage sur placeLe théâtre des Ateliers repr<strong>en</strong>d le textesavoureux d’Alain Reynaud. Lecture à deux voixd’Alain Simon et d’Alain Reynaud pour unedélicieuse remontée dans le temps où couleurlocale et souv<strong>en</strong>irs s’<strong>en</strong>lac<strong>en</strong>t. Du Tour deFrance au Jeu des mille francs de Luci<strong>en</strong> Jeunesse,ce voyage t<strong>en</strong>dre et plein d’humourévoque l’achat de la première voiture, le charmedes majorettes, la vie d’un petit village del’Ardèche dans les années 50-60. Un plaisirrare, à savourer comme une madeleine deréminisc<strong>en</strong>ces !le 30 avrilSalle Émili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Rousset04 42 29 82 53www.rousset-fr.com© D. Pincet© X-D.RMême si tu m’aimesSimon et Marie veul<strong>en</strong>t sauver leur couple et<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t une thérapie à deux. Travailmouvem<strong>en</strong>té, qui leur permettra de se transformer.Une histoire vraie écrite à quatre mains,dev<strong>en</strong>ue une véritable pièce de théâtre qui jouedu rire et des larmes, dans une mise <strong>en</strong> scènede Juli<strong>en</strong> Boisselier.le 2 maiSalle Émili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Rousset04 42 29 82 53www.rousset-fr.comDélires d’initiésLa crise financière de 2009 a inspiré Flor<strong>en</strong>ceBardon et Simon Leblond qui ont reçu pources Délires d’initiés <strong>en</strong> 2010 au Festival d’Avignonle prix Saltimbanque, qui récomp<strong>en</strong>seles comédies traitant des thèmes du développem<strong>en</strong>tdurable et de la mondialisation. Lasatire s’exerce ici sur l’inépuisable sujet dudémon de l’arg<strong>en</strong>t et de ses vices.le 3 maiEspace Nova, Velaux04 42 87 75 00www.espac<strong>en</strong>ova.comTémoignage…Ecrit et joué par Louis-Emmanuel Blanc, sousle regard artistique de Sarah Lamour, cespectacle est né à la suite des interv<strong>en</strong>tions ducomédi<strong>en</strong>-professeur au C<strong>en</strong>tre Pénit<strong>en</strong>tiaire deToulon-La Farlède. Un journal de bord qui témoignedes parcours et des visages r<strong>en</strong>contrés, desexpressions <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dues, et fait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, del’intérieur, «une vision honnête, réaliste et sincèrede la prison».Témoignage d’un professeur de théâtre <strong>en</strong> prisonle 12 avrilEspace des Arts, Le Pradet04 94 21 71 69www.le-pradet.fr/-La-CultureLe Voyageur sans...À la fin de la Première guerre mondiale, Gastonest retrouvé amnésique. Il est cep<strong>en</strong>dant réclamépar des familles, dont la famille R<strong>en</strong>aud dontil semble être le fils. Le g<strong>en</strong>til, et riche, Gastondécouvre alors avec horreur qu’il est un personnagecynique, viol<strong>en</strong>t, sans scrupules… Gw<strong>en</strong>dolineHamon et Alain Fromager adapt<strong>en</strong>t et mett<strong>en</strong>t<strong>en</strong> scène le chef-d’œuvre de Jean Anouilh, avecFrédéric Dief<strong>en</strong>thal dans le rôle-titre.Le voyageur sans bagagele 11 avrilThéâtre de l’Olivier, Istres0810 006 826www.sc<strong>en</strong>esetcines.frle 12 avrilThéâtres <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan04 94 50 59 59www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com


Nanine...Un prince tombe amoureux d’une paysanne...Si l’histoire fait sourire aujourd’hui, elle était àl’époque où l’écrivit Voltaire réellem<strong>en</strong>t subversive: alors que la monarchie absolue comm<strong>en</strong>çaità trembler sur ses bases inégalitaires, Voltaireposait la question de la naissance, de l’égalité,des privilèges et de leur abolition... Laur<strong>en</strong>tHatat fait triompher l’amour, avec six jeunesactrices qui jou<strong>en</strong>t tous les rôles, masculinscomme féminins.Nanine ou comm<strong>en</strong>t faire avec les filles pauvres quandelles sont bellesle 14 maiThéâtre de l’Olivier, Istres0810 006 826www.sc<strong>en</strong>esetcines.frL’affaire DussaertLe spectacle de Jacques Moug<strong>en</strong>ot épingle lesnobisme de certaines avant-gardes. Unspectacle-confér<strong>en</strong>ce sur le peintre PhilippeDussaert, dont le parcours artistique est passéd’un Après la Joconde sans la Joconde, à unAprès Radeau de la Méduse sans ses passagers,pour finir par un Après tout, dans une salleunique, vide où ri<strong>en</strong> n’est exposé… Entre satireet comédie, la critique paraît saine...le 12 avrilEspace Robert Hossein, Grans0810 006 826www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr© X-D.RTout mon amourDirigé par Rodolphe Dana, le Collectif LesPossédés prés<strong>en</strong>te sa nouvelle création <strong>en</strong> tantqu’artistes associés au théâtre de Nîmes, unhuis clos tragi-comique d’après un texte deLaur<strong>en</strong>t Mauvignier spécialem<strong>en</strong>t écrit poureux. Dix ans que leur fille avait disparu. Le retourde l’<strong>en</strong>fant tant aimée chez ses par<strong>en</strong>ts réveilleles fantômes d’un drame familial non résolu etoffre sur le plateau une explosion d’émotionsbouleversantes.du 16 au 18 avrilThéâtre de Nîmes04 66 36 65 10www.theatred<strong>en</strong>imes.com39AUPROGRAMMETHÉÂTRENanine © Carlotta ForsbergL’École des femmesDepuis une dizaine d’années, Jean Liermier met<strong>en</strong> scène des pièces du répertoire, notamm<strong>en</strong>tMarivaux et Musset. Dans cette adaptation deMolière, il met l’acc<strong>en</strong>t sur Arnolphe (GillesPrivat), bourgeois despote et cynique qui choisitsa femme alors qu’elle n’est qu’une <strong>en</strong>fant et lamainti<strong>en</strong>t volontairem<strong>en</strong>t dans l’isolem<strong>en</strong>t etl’ignorance. Jusqu’à ce qu’elle éprouve uns<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t amoureux... pour Horace !le 30 avrilThéâtre de l’Olivier, Istres0810 006 826www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr© X-D.RHaïm…La comédi<strong>en</strong>ne Anouk Grinberg raconte la viequi traverse le siècle des extrêmes et le destinhors du commun du violoniste Haïm Lipsky quisurvécut au camp d’Auschwitz grâce à lamusique. Il a transmis sa passion à ses <strong>en</strong>fantset petits-<strong>en</strong>fants, dev<strong>en</strong>us pour la plupart desmusici<strong>en</strong>s de r<strong>en</strong>ommée internationale. Le rôledu grand-père est t<strong>en</strong>u par le violoniste virtuoseNaaman Sluchin, accompagné par trois autresmusici<strong>en</strong>s classiques et klezmer, qui un voyagemusical dans le temps et la mémoire.Haïm-à la lumière d’un violonles 14 et 15 maiThéâtre d’Arles04 90 52 51 55www.theatre-arles.com© Ledroit-Perrin© Jean-Louis FernandezHistoires parallèles…Dans le cadre de la manifestation Histoiresparallèles : pays mêlés proposée depuis le 7mars par le chorégraphe Alain Buffard, <strong>en</strong>écho à la Galerie d’ethnographie du Muséumd’Histoire naturelle de Nîmes, trois r<strong>en</strong>dez-voustraversant différ<strong>en</strong>tes pratiques sont à suivre.Comme on choisit un livre dans un catalogued’ouvrages, La bibliothèque de Fanny deChaillé invite le public à choisir une personnequi lui délivrera son histoire <strong>en</strong> tête à tête (les19 et 20 avril au Carré d’Art-Bibliothèque, le 21au Muséum d’Histoire naturelle). Au théâtre deNîmes, deux s<strong>en</strong>sibilités à l’unisson duo dansChamber Music avec le joueur de kora BallakéSissoko et le violoncelliste Vinc<strong>en</strong>t Segal (19avril). À l’Odéon, la danseuse Nadia Beugré,dans Quartiers libres, explore et révèle lesespaces tabous, les lieux interdits pour unevaine et viol<strong>en</strong>te quête de liberté (20 avril).Histoires parallèles : pays mêlésjusqu’au 28 avrilMuséum d’Histoire naturelle, Nîmes09 54 65 36 27Carré d’Art, Nîmes04 66 76 35 03L’Odéon, Nîmes04 66 36 65 10www.theatred<strong>en</strong>imes.com


40AUPROGRAMMETHÉÂTREFestival Émerg<strong>en</strong>ce(s)Portée par Surikat Production, la 3 e éditiondu Festival de la jeune création artistique, localau préalable, s’ouvre aux compagnies de toushorizons. Avec l’émerg<strong>en</strong>ce comme fer delance, des tarifs diminués (de 5 à 10 ¤) et, sansaucun doute, l’exig<strong>en</strong>ce comme priorité deprogrammation. L’Espace Vaucluse reçoitl’exposition Métempsychoses de CatherineDuchêne, Johann Fournier et Simo Aagadi.Première étape théâtrale avec les Corps depassage, au Balcon, pour une réflexion sur larésistance dans Tout ce dont nous avons besoin.À la Chartreuse, la cie Strophe’ prés<strong>en</strong>tel’Amour de Phèdre mêlant danse, vidéo etmusique à la tragédie revisitée par Sarah Kane.À l’Entrepôt, sept écrans diffuseront l’installationvidéo/performance Eva de CoretechsEnterprise. Danse hip hop & jazz et devoir demémoire autour de la Shoah avec Les voixsourdes par Havin’Fun au théâtre Golovine.Aux Doms, sortie de résid<strong>en</strong>ce de la cie belgeLes 2 Frida et lecture musicale du roman dePaolo Giordano La Solitude des nombres premiers; aux Carmes, sur un texte de Jean-YvesPicq, les Cordes pas sages jou<strong>en</strong>t Doberman; au Laurette théâtre, Le 13 e Cri adaptele Chagrin des Ogres de Fabrice Murgia.De la musique (Aywa et Badala Foly à l’espaceFolard) à la danse de rue (Main d’œuvre par leBallet des Zigues) jusqu’à la littérature avec larevue Le chant du monstre (éditionsIntervalles), <strong>en</strong> mai, l’émerg<strong>en</strong>ce fait ce qui luiplait !Émerg<strong>en</strong>ce(s)du 10 au 20 maiDivers lieux, Avignon, Vill<strong>en</strong>euve-les-Avignon,Morières09 82 52 43 69www.emerg<strong>en</strong>ces-festival.comTout ce dont nous avons besoin © Corps de passageL’appr<strong>en</strong>tie...Adaptée du roman de Kar<strong>en</strong> Cushman parPhilippe Crubézy, mise <strong>en</strong> scène par FélixPrader, la pièce <strong>en</strong>dossée brillamm<strong>en</strong>t, àtravers une vingtaine de personnages, parNathalie Bécue, raconte le chemin initiatiqued’une <strong>en</strong>fant sans nom. Un conte-spectacle,sans décor, disposant quelques objets du 17 esiècle pour supports de cette fable qui verracette Alice, sous la férule d’une sage-femmerevêche, pr<strong>en</strong>dre sa place dans le monde.L’appr<strong>en</strong>tie sage-femmeles 11 et 12 maiLes Halles, Avignon04 90 85 52 57www.theatredeshalles.comle 14 maiSalle Émili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Rousset04 42 29 82 53www.rousset-fr.comLe cœur cousuQuatre acteurs pour une traversée dans leroman de Carole Martinez, embarqués dansla mémoire familiale de Soledad, dans lessecrets et les superstitions qui se transmett<strong>en</strong>tde mères <strong>en</strong> filles, où la magie se mêle desdestins dans une langue chatoyante. Uneodyssée féminine littéraire inoubliable, qu’on ahâte de découvrir sur le fil du théâtre.les 12 et 13 avrilLes Carmes, Avignon04 90 82 20 47www.theatredescarmes.com© Bruno Steff<strong>en</strong>84 Charing cross roadL’histoire vraie, émouvante et drôle d’unecorrespondance de plus de 20 ans <strong>en</strong>tre uneécrivaine sans le sou et un libraire, sur fondd’Amérique et d’Europe d’après guerre. Au 84Charing cross road, à Londres, une librairiespécialisée <strong>en</strong> ouvrages d’occasion ; c’est làqu’Hel<strong>en</strong> Hanff adresse son courrier, avantqu’un certain F.P.D pour Marks & co lui réponde...20 ans de passion littéraire et d’amourdes livres mis <strong>en</strong> scène par Bernars Yerlès.le 3 maiThéâtre Durance, Château-Arnoux04 92 64 27 34www.theatredurance.frOncle VaniaIncluant les spectateurs dans l’espace de jeu,les comédi<strong>en</strong>s du collectif Les Possédés transform<strong>en</strong>tla scène <strong>en</strong> ring dans une interprétationdu chef-d’œuvre de Tchékhov. Une proximité quiinterdit les approximations et les tricheries, etr<strong>en</strong>d plus réels <strong>en</strong>core les t<strong>en</strong>sions et l’énergiedu texte du dramaturge russe. Dans un espacepresque cinématographique, une succession degros plans captivants happés par la fièvre de cesrelations houleuses.les 29 et 30 avrilThéâtre La Passerelle, Gap04 92 52 52 52www.theatre-la-passrelle.com© Jean-Louis FernandezL’Œuf, la poule...Si elle cumule les Prix depuis 2011 ce n’est paspar hasard. Nicole Ferroni est très drôle, deces humoristes-nés qui ne peuv<strong>en</strong>t passer outrece tal<strong>en</strong>t qui allège les soucis et déride les zygomatiques.Car cette «jeune» comédi<strong>en</strong>ne futprof de biologie, avant de se lancer dans unseule-<strong>en</strong>-scène qui décortique le quotidi<strong>en</strong> avecdinguerie et émotion.L’œuf, la poule ou Nicoleles 12 et 13 avrilForum de Berre l’Étang04 42 10 23 60www.forumdeberre.com


La maison d’osAnne-Laure Liégeois s’accompagne du grandPierre Richard (ainsi que Sharif Andoura,Sébasti<strong>en</strong> Bravard, Olivier Dutilloy, AgnèsPontier et des comédi<strong>en</strong>s amateurs), qui atroqué blondeur et chaussure noire pour s’<strong>en</strong>gouffrerdans l’œuvre multiforme de RolandDubillard. Dans le rôle monstre du maître,l’acteur traverse lieux improbables et irréelspour une fantastique énigme, foisonnante d’imageset d’allégories autour des rapports de forcedominants/dominés avec ses quarante valets.Drôle et déroutant.les 14 et 15 maiThéâtre de Cavaillon04 90 78 64 64www.theatredecavaillon.comAntigoneAdel Hakim met <strong>en</strong> scène la pièce de Sophocleavec les acteurs du Théâtre NationalPalestini<strong>en</strong>, <strong>en</strong> y <strong>en</strong>trelaçant la poésie deMahmoud Darwich et la musique du trioJoubran. Antigone se dresse <strong>en</strong>core, fidèle aumythe tragique, dans son refus du m<strong>en</strong>songe etdes compromis. Un spectacle qui tisse <strong>en</strong>filigrane, par ses propres thèmes, des échosavec la situation actuelle.le 7 maiThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.frLa NaïveÀ Naples, dans un contexte de chômage et demisère sociale, Anna, simple couturière, faitvivre à bout de bras sa famille, des ingrats qui luifont payer sa naïveté et sa g<strong>en</strong>tillesse. Face auxproblèmes, sa confiance <strong>en</strong> l’autre va-t-elle laperdre ou la sauver ? Une comédie humaine,burlesque et tragique à la fois, jouée par leCarrozzone Teatro.le 14 maiLe Rocher, La Garde04 94 08 99 34www.ville-lagarde.fr© Nabil Boutros © Laur<strong>en</strong>t Rodes…John WayneAprès Cité Babel et Un jour j’irai à Vancouver,Rachid Bouali offre un troisième volet de cettesaga sociale <strong>en</strong> racontant ses souv<strong>en</strong>irsd’<strong>en</strong>fance. Un volet est marqué par les voyages,son départ de la maison familiale, le jour où il adécouvert l’Algérie, la première machine à laverde sa mère… Il y a les exploits des mères de sonquartier, pour que leurs <strong>en</strong>fants ai<strong>en</strong>t une viedigne. Par-dessus, le tal<strong>en</strong>t de conteuse de lasi<strong>en</strong>ne, qui savait si bi<strong>en</strong> évoquer ses rêves.Le jour où ma mère a r<strong>en</strong>contré John Waynele 11 avrilThéâtre Marélios, La Valette04 94 23 <strong>62</strong> 06www.lavalette83.frLe Porteur d’histoireUn carnet manuscrit découvert le jour où il<strong>en</strong>terre son père va <strong>en</strong>trainer Martin Martindans une av<strong>en</strong>ture rocambolesque. Il parcourtles contin<strong>en</strong>ts et l’Histoire, avec un grand H.Cinq comédi<strong>en</strong>s dirigés par Alexis Michalik<strong>en</strong>doss<strong>en</strong>t une myriade de rôles, dans un récità la structure de poupées russes.le 4 maiThéâtre Marélios, La Valette04 94 23 <strong>62</strong> 06www.lavalette83.frRachid Bouali © Simon Wyffels© Juli<strong>en</strong> Lemore© X-D.RLevel 4 no ElevatorLa journée d’une femme, par quatre foisréitérée, dans des scénographies différ<strong>en</strong>tes.Supports musicaux, images numériques, vidéo,danse, arts plastiques, tout <strong>en</strong>semble cherche àcerner, <strong>en</strong> variant les formes de représ<strong>en</strong>tation,la réalité intime du quotidi<strong>en</strong>. Le projet mis <strong>en</strong>scène par Nicolas G<strong>en</strong>y pour la Cie del’imprimerie est sout<strong>en</strong>u par la Cie Alain Timar.le 6 maiThéâtres <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan04 94 50 59 59www.theatre<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com© De.ML’huitre30 ans de mariage, Bernard doute : sa femme,Viviane, l’aime-t-elle <strong>en</strong>core ? Afin de s’<strong>en</strong> assureril choisit le stratagème cher au boulevard : ilfeint de la tromper. Bi<strong>en</strong> sûr, les complicationset les rebondissem<strong>en</strong>ts propres au g<strong>en</strong>repermettront aux s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts sincères d’éclore.Une comédie mise <strong>en</strong> scène par Didier Caron.le 20 avrilLa Croisée des Arts, Saint-Maximin04 94 86 18 90www.var.fr41AUPROGRAMMETHÉÂTRE


42AUPROGRAMMEJEUNEPUBLICL’<strong>en</strong>fant sauvageS’appuyant sur le récit du docteur Itard et sur lefilm de Truffaut, Bruno Castan raconte l’histoirede Victor de l’Aveyron, <strong>en</strong>fant sauvage élevé pardes loups au XIX e siècle, de façon s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>tdiffér<strong>en</strong>te, s’adressant aux <strong>en</strong>fants. Car Victorappr<strong>en</strong>d à dev<strong>en</strong>ir humain. Une création deMarie Prov<strong>en</strong>ce, à partir de 9 ans.les 14 et 15 maiJeu de Paume, Aix04 42 99 12 00www.lestheatres.netSlumsLa cie Notoire plonge au cœur des «slums», des«bidonvilles». La criminalité y fait rage et la mortest omniprés<strong>en</strong>te. Pourtant, les rires des <strong>en</strong>fantscontinu<strong>en</strong>t de résonner dans ces quartiers.Thierry Bedard donne les clefs aux adultes etaux adolesc<strong>en</strong>ts pour compr<strong>en</strong>dre comm<strong>en</strong>tvivre au milieu de cette folie. À partir de 15 ans.du 15 au 18 maiLe Massalia, Marseille04 95 04 95 70www.theatremassalia.comPoucetJeanne Béziers livre une version musicale duconte Charles Perrault <strong>en</strong> montrant la fabricationdu théâtre, les bruitages, et l’utilisationde la musique de Martin Béziers, jouée <strong>en</strong>direct, comme vecteur d’émotions. Un PetitPoucet qui fait appel à l’inv<strong>en</strong>tion, à l’imagination,et rebondit au s<strong>en</strong>s propre du terme <strong>en</strong>chaussant les bottes de l’ogre.le 17 avrilThéâtre Comoedia, Aubagne04 42 18 19 88www.aubagne.com© Corinne MalletLa Barbe bleueBarbe bleue est <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t bleu (Klein), etpoilu. Il possède des hélicoptères et des Ferrari,vit dans une grande maison dont il ne faut pasouvrir la porte interdite… L’adaptation dePerrault par Jean-Michel Rabeux pr<strong>en</strong>d desdétours surpr<strong>en</strong>ants pour conter cette histoired’amour atypique. Car oui, les protagonistessont amoureux l’un de l’autre, ce qui changequelque peu le cours de l’histoire…le 13 avrilThéâtre des Salins, Martigues04 42 49 02 00www.theatre-des-salins.fr© Rolland Th<strong>en</strong>adeyLe rêve de...Et si la Joconde avait disparue ? Mona Lisa rêvede liberté et va vivre une véritable épopée <strong>en</strong>partant à la r<strong>en</strong>contre des personnages «desgrands tableaux d’art». Elle se faufile partout,emprunte les moustaches de Dali et goute lapomme verte de Magritte. Gilles Deb<strong>en</strong>at met<strong>en</strong> scène un théâtre de marionnettes dynamiqueassociant de nombreuses techniquesd’animation d’images. Dès 3 ans.Le rêve de la Jocondele 23 avrilLe Sémaphore, Port-de-Bouc04 42 06 39 09www.theatre-semaphore-portdebouc.com© Velo Theatre© Stephane Negrin© Caroline BigretLa gr<strong>en</strong>ouille…Monsieur Brin d’Avoine a passé sa vie àconstruire quatre c<strong>en</strong>ts maisons ! Pourtant,aucune ne lui plaît totalem<strong>en</strong>t. Il cherchait <strong>en</strong>fait, inconsciemm<strong>en</strong>t, sa maison natale ! Pourconstruire ce spectacle, la cie Vélo théâtre(voir p 8) a travaillé sur le s<strong>en</strong>s symbolique decet espace pour l’<strong>en</strong>fant, un lieu intime etsécurisé, vécu comme une ext<strong>en</strong>sion du corpsmaternel. À partir de 6 ans.La gr<strong>en</strong>ouille au fond du puits croit que le ciel est rondle 15 maiThéâtre Durance, Château-Arnoux04 92 64 27 34www.theatredurance.frDeux PierresTout droit sortis d’un tiroir d’objets oubliés, sespinces à linges rouillés, bouts de ficelles etcailloux de toutes tailles repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t vie grâceaux mains presque «magiques» de MichelLaubu. Avec humour et dérision, il crée etarticule quatre courtes histoires alliant l’image àpoésie dans un petit espace insolite t<strong>en</strong>ant dansla paume d’une main ! Dès 7 ans.les 3 et 4 maiLa Passerelle, Gap04 92 52 52 52www.theatre-la-passerelle.eu


Bête dans...Joué pour la première <strong>en</strong> France, ce spectaclebelge de Frank Dier<strong>en</strong>s et Mark Verstraetmêle drame et folie. L’histoire d’une jeune filleobligée d’obéir à sa marâtre de belle-mère suiteau décès de sa mère. Elle se s<strong>en</strong>t délaissée parun père démuni et se pose des questions surcette dém<strong>en</strong>ce qui la guette.Bête dans la têtele 11 avrilPôleJeunePublic, Le Revest04 94 98 12 10www.polejeunepublic.comTraverséeUn récit <strong>en</strong> deux langues (langue des signes etfrançais) autour de l’histoire de Nour, <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dante,et Youmna, sourde, qui l’élève depuis quesa mère est partie lui construire un av<strong>en</strong>ir, loin.Un récit qui évoque la situation des migrants,les héritages inconsci<strong>en</strong>ts, la filiation. JessicaBuresi et Noémie Churlet dialogu<strong>en</strong>t dansleur langue et laiss<strong>en</strong>t place, aussi, au langagedu corps.le 14 maiPôleJeunePublic, Le Revest04 94 98 12 10www.polejeunepublic.com© Phile Deprez © Danica Bijeljac© X-D.RÀ pas contés…La chorégraphe Christine Fricker aimeraconter des histoires. Elle projette la danseuseY<strong>en</strong>di Nammour dans un conte initiatique quiraconte les peurs <strong>en</strong>fantines, pour mieux lescontourner : peur d’être abandonné, de se perdre,d’être dévoré… La danseuse dialogue avecson alter ego filmé, révélateur de son <strong>en</strong>vied’émancipation.À pas contés dans la forêtles 11 et 12 avrilSalle des fêtes, V<strong>en</strong>elles04 42 54 93 10www.v<strong>en</strong>elles.fr/culture© Herve MilliardDorothyL’espace 233 propose une version «hip hop» duMagici<strong>en</strong> d’Oz, librem<strong>en</strong>t inspirée du film deVictor Fleming. Une création moderne et audacieusedu chorégraphe Anthony Egéa, danslaquelle il mêle les pas effrénés du hip hop àl’imagerie numérique. Un univers futuristesublimé par le tal<strong>en</strong>t de la danseuse EmilieSudre.le 4 maiEspace 233, Istres0810 006 826www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr© Agnès Mellon © X-D.RLe 4 e souffleClown et danse hip hop ne feront qu’un p<strong>en</strong>dantcette représ<strong>en</strong>tation à Port-Saint-Louis. L’un faitson show p<strong>en</strong>dant que les autres dans<strong>en</strong>t, etinversem<strong>en</strong>t ! Le public assiste à la constructiondu spectacle dans lequel les membres ducollectif 4 e souffle découvr<strong>en</strong>t sous le regarddu public le savoir-faire de chacun d’<strong>en</strong>tre eux.le 3 maiEspace Gérard-Philipe, Port-Saint-Louis0810 006 826www.sc<strong>en</strong>esetcines.frEl CidAprès Sophocle et Molière, L’Ag<strong>en</strong>ce deVoyages Imaginaires adapte les amours deRodrigue et Chimène, avec humour, et toujoursdans le respect de l’auteur. Après un voyage de3 mois sur les routes d’Espagne et du Maroc,sur les lieux de l’action du Cid, la pièce s’est<strong>en</strong>richie d’un métissage culturel riche et viol<strong>en</strong>t,un périple qui a nourrit de toutes ses influ<strong>en</strong>cesce spectacle hors norme.le 30 avrilThéâtre de Fos0810 006 826www.sc<strong>en</strong>esetcines.frUn fil à la patteC’est un classique du répertoire, un vaudeville,un Feydeau, avec portes qui claqu<strong>en</strong>t, quiproquosà gogo, courses effrénées et personnagescaricaturaux… La cie de l’Esquisse relève le défides trois décors, avec 11 comédi<strong>en</strong>s sur scène,pour jouer l’histoire de Fernand de Boisd’Enghi<strong>en</strong> qui n’ose pas avouer son mariage àsa maîtresse…le 12 avrilEspace Gérard Philippe, Port-Saint-Louis0810 006 826www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr43AUPROGRAMMEJEUNEPUBLIC


Petit cirque…Imagine-toi© Philippe Cibille© Philippe CibilleDami<strong>en</strong> Bouvet est un clown-orchestre. Avecses mains et quelques objets de bric et broc,il redonne vie au monde du cirque et de lacorrida. Ingénieux, créatif et drôle, ce magici<strong>en</strong>de la mise <strong>en</strong> scène emmène petits et grandsdans un univers simple et merveilleux fait depetits ri<strong>en</strong>s.Petit cirque et les petits torosle 2 maiThéâtre d’Arles04 90 52 51 51www.theatre-arles.comBach <strong>en</strong> balles© Raphael Kahn © X-D.RAvec t<strong>en</strong>dresse et émotion, Juli<strong>en</strong> Cottereau,anci<strong>en</strong> du Cirque du Soleil, crée ce personnageunique qui ne s’exprime qu’avec des sons, desonomatopées et des acrobaties. Un clownmime-showuniversel et burlesque dans lequelmonstres, princesses… chi<strong>en</strong>s et moustiquesdéambul<strong>en</strong>t dans une sphère imaginaire dontseul l’artiste a le secret.le 5 maiThéâtre Le Forum, Saint-Raphaël04 98 12 43 92www.agglosc<strong>en</strong>es.comCourts-miraclesQuand l’humour devi<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel à la survie…La cie Le Boustrophédon associe l’énergiedu cirque et la t<strong>en</strong>dresse des marionnettespour évoquer la guerre. Dans un camp derescapés, un orchestre de fortune s’organise.L’humanité et le rire se mêl<strong>en</strong>t à la monstruositéambiante. La vie doit continuer, et <strong>en</strong>un court instant, l’espoir r<strong>en</strong>ait… Dès 7 ans.les 11 et 12 avrilThéâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.comLes deux artistes de la cie Chant de Balles,Eric Bellocq, au luth, et Vinc<strong>en</strong>t deLav<strong>en</strong>ère, jongleur, cont<strong>en</strong>t une histoire sansmot, où les doigts du luthiste sont despersonnages et les balles du jongleur desnotes de musique. Un voyage poétique etmusical qui «donne à voir ce qu’on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d etécouter ce qui se voit».le 30 avrilThéâtre <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan04 94 50 59 59www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.comCuerdoLa cie La Loggia emporte le public dans lemonde de Karl Stets ! Sur scène, il transformeune corde <strong>en</strong> une vipère légèrem<strong>en</strong>teffrayante, et des souricières serv<strong>en</strong>t à animerun numéro de fakir original. Entre manipulationd’objets, cirque et marionnettes, ce spectacleludique est rythmé par de nombreusessurprises. Dès 4 ans.le 30 avrilThéâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.com


46AUPROGRAMMEDANSELes NuitsElles ne seront pas Mille et Une, mais il s’agirabi<strong>en</strong> de celles de Shéhérazade… Le succès deBlanche Neige a révélé l’intérêt qu’AngelinPreljocaj porte au conte, Siddhârta ou Eldorado,son appét<strong>en</strong>ce pour un certain Ori<strong>en</strong>t,plutôt Moy<strong>en</strong>. Mais ses Nuits r<strong>en</strong>ou<strong>en</strong>t surtoutavec son discours sur la s<strong>en</strong>sualité et la chair,omniprés<strong>en</strong>te dans ces histoires variées quitoutes dévoil<strong>en</strong>t ou voil<strong>en</strong>t d‘int<strong>en</strong>ses désirsd’amours, d’horizons nouveaux, de possession…les 29 et 30 avrilGTP, Aix0820 000 422www.lestheatresnet.netGrupo CorpoLa cie brésili<strong>en</strong>ne prés<strong>en</strong>te deux pièces deRodrigo Pederneiras, O Corpo et Sans Moi,reposant toutes deux sur l’énergie et la bellevirtuosité de cette troupe contemporaine à laphysicalité impressionnante. Métissée, rythmée,fondée sur le contact, la souplesse et l’ampleurdu mouvem<strong>en</strong>t, les deux pièces contrast<strong>en</strong>t parleurs univers musicaux (Carlos Nuñez ouArnaldo Antunes) mais toutes deux emport<strong>en</strong>t…du 10 au 12 avrilGTP, Aix0820 000 422www.lestheatresnet.net© JC Carbonne© Jose Luis PederneirasÀ louerTout est à louer proclame la cie Belge PeepingTom, et tout est éphémère. Dans un décorsomptueux qui joue sur des perspectives torduesrappelant les manoirs hantés, les danseursde la compagnie évolu<strong>en</strong>t dans les ambiancesmorbides de peur, de rêve ou de cauchemardans lesquelles s’immisce la réalité. Unimaginaire nourri d’émotion et de tal<strong>en</strong>t.les 15 et 16 maiPavillon Noir, Aix0811 020 111www.preljocaj.orgSiwaMichel Kelem<strong>en</strong>is crée, sur le plateau de laCriée, un quatuor pour hommes sur la minéralité,inspiré par l’oasis de Siwa, image d’unEd<strong>en</strong> persistant. Pour cette coproduction duGMEM dans le cadre de son festival, les quatredanseurs sont accompagnés par un quatuorissu de l’<strong>en</strong>semble C Barré, pour une créationd’Yves Chauris (commande GMEM) et LEquatuor à cordes de Debussy.le 4 maiLa Criée, Marseille04 91 54 70 54© Herman SorgeloosComplicités © Agnès Mellon© Agnès MellonSport fictionCela fait longtemps que la mise <strong>en</strong> danse dusport lui tourne dans la tête ! Ce rapport aucorps dans la performance et la victoire, lespetits et grands mythes de l’histoire du sport, lacompétition, la défaite, la blessure… et leurmédiatisation. Frédéric Flamand crée ses fictionssportives avec le Ballet National deMarseille dans le cadre de la Folle Histoire desarts de la rue à la gare saint Charles, puis lerepr<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> salle, à la Criée.les 10 et 11 mai, Esplanade de la Gare st CharlesBNM, Marseille04 91 32 72 72www.ballet-de-marseille.comBallet d’EuropeLe ballet d’Europe s’installe pour deux soiréesaux Salins, avec les 3 dernières créations deJean-Charles Gil. Dans un premier temps,Comme un souffle de femmes et Complicités : lapremière r<strong>en</strong>d hommage aux femmes méditerrané<strong>en</strong>nesmaint<strong>en</strong>ues dans l’ombre, avec lavoix de Maria Farantouri qui transmet lespoèmes oniriques de Dionyssis Karatzas ; dansla deuxième se succèd<strong>en</strong>t duos et trios quiracont<strong>en</strong>t la complexité des rapports humains.Le l<strong>en</strong>demain, dans H 2 O, créée <strong>en</strong> collaborationavec Luc Long, le découvreur du buste de César,12 danseurs du Ballet d’Europe et 6 danseursde break dance s’uniss<strong>en</strong>t pour symboliser uner<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre deux mondes méditerrané<strong>en</strong>squi doiv<strong>en</strong>t fusionner pour retrouver le s<strong>en</strong>s decet élém<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiel : l’hydrogène léger, l’oxygènetourbillonnant, qui partiront <strong>en</strong>suite pourune visite marine du passé antique immergédans le fleuve…Comme un souffle de femmes et Complicitésle 3 maiH 2 O-Mémoires de l’eaule 4 maiThéâtre des Salins, Martigues04 42 49 02 00www.theatre-des-salins.fr


48AUPROGRAMMEDANSETemps danse IIComme chaque année, Aubagne ménagequelques belles surprises pour son temps dedanse d’avril : sout<strong>en</strong>ant la création, les ciesrégionales, et offrant de beaux spectacles auxhabitants de l’Etoile, l’équilibre est parfait… Celacomm<strong>en</strong>ce par Kubilaï Khan Investigations :Franck Micheletti, avec 5 danseurs, t<strong>en</strong>ted’attraper le prés<strong>en</strong>t dans There is no satellite(le 10 avril à la Distillerie). Puis Jean-ClaudeGallotta fait revivre Daphnis é Chloé, unsublime trio amoureux créé <strong>en</strong> 1982, et repris<strong>en</strong> 2012 par trois jeunes danseurs sublimes (le12 avril au Comoedia). Enfin Christine Frickerdresse un Inv<strong>en</strong>taire des corps mouvem<strong>en</strong>tés,<strong>en</strong> installant ses danseurs au dehors, dans des<strong>en</strong>droits inhabituels où le mouvem<strong>en</strong>t induit lasurprise, et le léger décalage qui permetd’interroger le réel (le 13 avril, 11h30 et 18h,esplanade De Gaulle). T<strong>en</strong>dance ?Du 10 au 13 avrilAubagne04 42 18 19 88www.aubagne.frDes défis à releverLa nouvelle création d’Hamid B<strong>en</strong> Mahi est undéfi chorégraphique unique : sa cie Hors sériesouhaite r<strong>en</strong>dre corps aux textes d’AlainBashung à travers un concert corporel. Unspectacle liant subtilem<strong>en</strong>t la parole du corps àla poésie grâce au contraste de deux cultures,la musique rock et la danse hip hop.le 3 maiThéâtre de Fos0810 006 826www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr© C. MoreauDaphnis e Chloe © Guy DelahayeMiracleInspiré par Miracle à Milan de Vittorio de Sica, lacie les G<strong>en</strong>s du quai, dans une chorégraphied’Anne Lopez, interprète un joli conte chorégraphiqueet musical. Des clochards trouv<strong>en</strong>t«miraculeusem<strong>en</strong>t» du pétrole sur leur propreterrain. Une av<strong>en</strong>ture trépidante comm<strong>en</strong>cepour ces drôles de vagabonds. Mais seront-ilsassez forts pour faire face à l’avidité despuissants?le 14 maiThéâtre de Nîmes04 66 36 65 00www.theatred<strong>en</strong>imes.com2.repulsion / duoCompositeur, vidéaste et chorégraphe virtuose,Hiroaki Umeda a réalisé une nouvelle pièced’<strong>en</strong>semble et un solo <strong>en</strong> travaillant sur lesimpressions sonores et visuelles de la danse hiphop, et <strong>en</strong> y introduisant les motifs du reflet, del’illusion. La gestuelle mécanique du hip hop sefond dans la problématique du danseur face àson image, perdu <strong>en</strong>tre le réel et le virtuel.les 11 et 12 avrilThéâtre de Nîmes04 66 36 65 00www.theatred<strong>en</strong>imes.comCes deux-là© Francois Lopez© Dieter Hartwig«Depuis plusieurs années, j’assiste à l’évolutiondu mouvem<strong>en</strong>t hip-hop… Plus qu’une mode,c’est un vrai mouvem<strong>en</strong>t qui s’est installé toutautour de nous.» L’énergie et le vocabulaire decette danse fascine Jacques Fargearel,chorégraphe contemporain. Un langage qu’il achoisi pour réaliser traiter de la relationfraternelle.le 24 avrilFestival Cultures urbaines, Berre L’Etang04 42 10 23 60www.forumdeberre.com© Delphine MichelangeliVariations... © Herve MilliardMy God !Version finale du deuxième opus des Onstap,dirigé par la metteure <strong>en</strong> scène Agnès Régoloqui se fait chorégraphe <strong>en</strong> <strong>en</strong>traînant HassanRazak et Mourad Boulhali dans un pas dedeux réglé comme du papier à musique. Dialoguespirituel, surréaliste et drôle pour unquestionnem<strong>en</strong>t métaphysique dans lequel leduo se fait «poil à gratter», déportant leur corpsde percussionnistes corporels vers l’outranceclownesque, la valse ou le ballet. Une nouvellecréation qui confirme leur tal<strong>en</strong>t d’interprètes etleur liberté de p<strong>en</strong>ser. Et de danser.le 7 maiThéâtre des Hivernales, Avignon04 90 82 33 12www.hivernales-avignon.comTemps DanseClôture de saison au théâtre du Briançonnaisavec un Temps Danse décliné sur 2 jours. Le 3mai, Josette Baïz et la compagnie Gr<strong>en</strong>adeprés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t Grand Hôtel, mêlant un premierespace surréaliste et immaculé pour une dansesouple et éthérée, à une version plus terrestre etréaliste. Le 5, Isabelle Mazuel et ses élèves dela Fédération Française de Danserepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la pièce phare de Jean-ClaudeGallotta. Enfants, adultes et s<strong>en</strong>iors bouclerontla boucle de la transmission.Grand HôtelVariations autour de Trois générationsles 3 et 5 maiThéâtre du Briançonnais, Briançon04 92 25 52 42www.theatre-du-brianconnais.eu


Ce que j’appelle oubliCréée à la Bi<strong>en</strong>nale de Lyon, la pièce intègre à la chorégraphie letexte de Laur<strong>en</strong>t Mauvignier, lu de bout <strong>en</strong> bout sur scène, quibouleverse et révolte. La danse, <strong>en</strong> contrepoint, dit l’ambiguïté dela viol<strong>en</strong>ce, sa beauté et son plaisir, et l’écœurem<strong>en</strong>t. Une veinesociale qu’on ne connaissait pas à Preljocaj, mais qui portepourtant, magnifiquem<strong>en</strong>t, sa marque.le 15 maiThéâtres <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan04 94 50 59 50www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com© JC CarbonneAcuéadarte…Voyage <strong>en</strong>tre Ori<strong>en</strong>t et Occid<strong>en</strong>t avec la charismatique danseuse deflam<strong>en</strong>co Eva Luisa, accompagnée de quatre musici<strong>en</strong>s autempéram<strong>en</strong>t de feu (dont Antonio Moya, figure emblématique dela guitare flam<strong>en</strong>co). Une invitation à se souv<strong>en</strong>ir de cet art ancrédans la mémoire collective dans un hommage puissant, s<strong>en</strong>suel,fiévreux et allègre.Acuéadarte (souvi<strong>en</strong>s-toi !)le 27 avrilCarré Léon Gaumont, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.comÉloge…Après le Sacre du printemps <strong>en</strong> 2005 ou Mais le diable marche à noscôtés <strong>en</strong> 2010, nouvel opus de l’insaisissable chorégraphe HeddyMaalem. Il sera accompagné par la puissance gestuelled’interprètes du bout du monde, Jigsaw aka Twin Tiger et seskrump dancers, le break-dancer Camerounais Alexandre AtangaAtanga et la Finlandaise Solie Voima.Éloge du puissant royaumeles 10 et 11 maiThéâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.com© Stephanie Griguer


50AUPROGRAMMEMUSIQUEVénusC’est de sa faute, prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t Hélène Michaïlides(soprano), B<strong>en</strong>jamin Alexandre (haute-contre)et Jean-Jacques Tournebise-Ceruti(pianiste, compositeur et récitant)… Peutêtrebi<strong>en</strong> !MARSEILLE. Le 12 avril à 20h30.Chapelle St Joseph (14 e ). Entrée libreVadim Tchijik© Oscar Laur<strong>en</strong>tAprès Jan Talich (voir p.34), Des Equilibresinvite un nouveau violoniste dans deux programmes: français (Poul<strong>en</strong>c, Vierne, Milhaud) etplus divers (Bach, Mozart, Paganini, Honegger).MARSEILLE. Le 12 avril à 20h30.Bastide la Magalone04 91 39 28 28 www.citemusique-marseilleTOULON. Le 13 avril à 20h30. Eglise St-Louis06 32 65 41 85 www.desequilibres.frQuintettes romantiquesDeux Quintettes de Dvorak et Franck parAlexandre Amedro et Frédéric Ladame (violons),Xavier Franck (alto), Odile Gabrielli(violoncelle) et Olivier Lechardeur (piano).MARSEILLE. Le 13 avril à 17h. Foyer Opéra04 91 55 11 10 http://opera.marseille.frOrphée aux <strong>en</strong>fersAprès La Périchole, un nouvel opéra-bouffed’Off<strong>en</strong>bach est joué par la Troupe LyriqueMéditerrané<strong>en</strong>ne (dir. Mikhael Piccone) :une jeunesse qui monte !MARSEILLE. Les 13 avril à 20h et le 14 avril à 15h.Théâtre du Lacydon06 60 36 99 09 www.troupe-lyrique.com//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////«Mille Chœurs……pour un regard». Concerts caritatifs au profitde Retina France avec Murielle Tomao(mezzo), Jean-Christophe Born (ténor) etChristophe Guida (orgue).MARSEILLE. Les 13 et 14 avril à 16h.Églises de St Barnabé puis Notre Dame du Mont06 25 02 36 79«Entre pierre et mer» 2Deuxième concert du cycle par Les Voix animées(6 voix a cappella) dirigé par Luc Coadou.Gaudeamus : polyphonies liées au Concile deTr<strong>en</strong>te de Palestrina, Victoria…TOULON. Le 13 avril à 20h30.Eglise de l’Immaculée ConceptionLE THORONET. Le 14 avril à 18h45. Abbaye06 51 63 51 65 www.lesvoixanimees.comJournée pianoGeorges Pludermacher joue Falla, Debussy etStravinsky, un programme autour des Balletsrusses (Le Tricorne, Prélude à l’après-midi d’unfaune, Le Sacre de printemps à 11h). MikhaïlRudy lui succède dans Moussorgski (Tableauxd’une exposition à 15h).ARLES. Le 14 avril. Méjan04 90 49 56 78 www.lemejan.comMikhail Rudy © X-D.R.Michel GaechterLe pianiste dans «Episodes de la vie d’unartiste» pour le bic<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire Wagner.ENTRAIGUES SUR LA SORGUE.Le 16 avril à 20h15. La Courroie04 90 32 11 41 www.lacourroie.orgCNIPALRécitals des jeunes chanteurs du C<strong>en</strong>tre Nationald’Artistes Lyriques (http://www.cnipal.fr/).MARSEILLE. «L’heure du Thé».Les 18 et 19 avril à 17h15. Foyer de l’OpéraEntrée libre. Réservation CNIPAL : 04 91 18 43 18AVIGNON. «Apér’Opéra». Le 20 avril à 17h.Foyer Opéra 04 90 82 42 42www.opera-avignon.frTOULON. «L’heure exquise». Le 25 avril à 19h.Foyer Campra 04 94 92 70 78www.operadetoulon.fr//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////Trio BhuwanaUne création de Philippe Boivin pour Musicatreize(dir. Roland Hayrabedian) et legamelan balinais Bitang Tiga (dir. GastonSylvestre).MARSEILLE. Le 19 avril à 20h. Salle Musicatreize04 91 00 91 31 www.musicatreize.orgFrance-MaliBallake Sissoko et Vinc<strong>en</strong>t Segal © Claude GassianHistoires parallèles par le joueur de kora BallakéSissoko et le violoncelliste Vinc<strong>en</strong>t Segal.NÎMES. Le 19 avril à 20h. Théâtre04 66 36 65 10 www.theatred<strong>en</strong>imes.comAnne QueffélecLa pianiste joue le Concerto n°23 de Mozartavec l’Orchestre Symphonique de l’Opéra deToulon (dir. Daniel Klajner) qui interprèteégalem<strong>en</strong>t la Symphonie « Réformation » deM<strong>en</strong>delssohn et une œuvre contemporaine :Rush de Jonathan Leshnof.TOULON. Le 19 avril à 20h30. Opéra04 94 92 70 78 www.operadetoulon.frStéphanie d’OustracLa mezzo-soprano dans un beau programmeréunissant Poul<strong>en</strong>c et Cocteau : La Voixhumaine, La Dame de Monte-Carlo et Lis tonjournal. Mise <strong>en</strong> scène Vinc<strong>en</strong>t Vittoz, avecPascal Jourdan (piano).AVIGNON. Le 19 avril à 20h30. Opéra«Causerie» par Philippe Gut à 18h.Foyer (<strong>en</strong>trée libre)04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr«Sacrée soirée»Concert pour voix (Christelle Simiac, DominqueD<strong>en</strong>is) et orgue (Bernard Gely), avecJean-Marc Regoli (trompette).AIX. Le 20 avril à 20h30. Eglise du St-Espritprimalamusica2011@hotmail.fr 06 82 45 34 51Alexandre TharaudLe pianiste joue Grieg, Schumann, Ravel etBeethov<strong>en</strong>. Une affiche pour « mailomanes » !MARSEILLE. Le 20 avril à 20h30.Auditorium du Pharolesmailomanes@free.fr ou 06 14 88 19 24


«Flûtes <strong>en</strong> fête»Des pièces baroques pour trois ou quatreflûtes à bec par les Festes d’Orphée.AIX. Le 30 avril à 20h30. Chapelle des Oblats04 42 99 37 11 www.orphee.orgA FilettaL’<strong>en</strong>semble polyphonique (dir. Jean-ClaudeAquaviva) dans Di Corsica Ripuso, Requiempour deux regards, <strong>en</strong> ouverture du 18 e Festivalde Musique Sacrée de MarseilleMARSEILLE. Le 20 avril à 20h30. Eglise St-MichelRéservations Opéra de Marseille04 91 55 11 10 http://opera.marseille.frA Filetta © Didier D. Darwin-AKA designBarbe BleueAprès le succès des C<strong>en</strong>t Vierges de Lecocq,l’Odéon met <strong>en</strong> scène un grand Off<strong>en</strong>bach,certes moins représ<strong>en</strong>té que La belle-Hélène,La Périchole, Orphée aux <strong>en</strong>fers ou La grandeDuchesse de Gérolstein, mais d’une grande veineartistique et comique. Le conte de Perrault,revisité avec fantaisie, est mis <strong>en</strong> scène parJean-Jacques Chazalet.MARSEILLE. Les 20 et 21 avril à 14h30.Théâtre de l’Odéon04 96 12 52 70 www.marseille.frR<strong>en</strong>contre à l’Alcazar. Le 13 avril à 17h.Salle de confér<strong>en</strong>ce04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.frConcerto SoaveAprès le festival Mars <strong>en</strong> baroque (voir p.33),on retrouve Jean-Marc Aymes (claviers) etMaria-Christina Kiehr (soprano) dans un programmebaroque nous conduisant «de Naplesà Marseille» grâce à Chalabeuil, Loüet ouPergolèse.MARSEILLE. Le 26 avril à 20h30. Eglise St-Michel18 e Festival de Musique Sacrée de Marseille.04 91 55 11 10 http://opera.marseille.frJean-Marc Aymes et Cristina Kiehr © Catherine Peillon//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////Impasse Invaders #4Invasion de musicos à Montévidéo ! Larry Ochs& Don Robinson (duo free : sax & percus)précèd<strong>en</strong>t Fanny Paccoud (violons) et Jean-Marc Montera (guitares) pour une r<strong>en</strong>contreatypique.MARSEILLE. Le 30 avril à 20h30.Impasse Montévidéo04 91 04 69 59 www.grim-marseille.comLes Musiques (suite)La deuxième partie du Festival Eclaté duGMEM (voir p.33) débute avec O M<strong>en</strong>sch, cyclede poèmes de Nietzsche chantés par lebaryton de Pascal Nigl (le 30 avril à 20h30.LaCriée), se poursuit avec des performances dela soprano Donati<strong>en</strong>ne Michel-Dansac autourd’opus de Georges Aperghis (le 2 mai à 17h.Alcazar - les 3 et 4 mai à 19h. La Criée - le 5mai à 11h. Foyer de l’Opéra), un concert del’<strong>en</strong>semble C Barré dans Dusapin, Ligeti ouX<strong>en</strong>akis (le 3 mai à 21h. La Criée), un balletde Michel Kelem<strong>en</strong>is (Siwa le 4 mai à 21h.La Criée), pour se conclure avec une créationde Lionel Ginoux d’après Médée (le 15 mai à19h. ABD Gaston Defferre).Les Musiques 2013, un festival éclaté26 e édition. Jusqu’au 15 mai.04 96 20 60 10 www.gmem.orgDonati<strong>en</strong>ne Michel-Dansac © Mikael LibertLaure Favre-KahnLa pianiste dans un programme éclectiqueallant d’Ha<strong>en</strong>del à Piazzolla <strong>en</strong> passant parLiszt, Chopin, Debussy ou Bartok !AIX. Le 2 mai à 20h30. Théâtre du Jeu de Paume08 2013 2013 www.lestheatres.net//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////Rolando VillazónRolando Villazon © Felix BroedeAprès la par<strong>en</strong>thèse exceptionnelle du Festivalde Pâques (voir p.34) le Grand Théâtre aixoisretrouve… l’exception ! Le ténor chante Verdi,pour son bic<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire, avec l’Orchestre SymphoniqueTchèque.AIX. Le 2 mai à 20h30. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.netRequiem de MozartLes Voix de Phocée et l’Orchestre philharmoniqueGiocoso dans la messe des morts.MARSEILLE. Le 2 mai à 21h. Abbaye de St-VictorEspace Culture 04 96 11 04 61 www.espaceculture.frLaur<strong>en</strong>t StewartLe claveciniste dans Couperin et Froberger !ENTRAIGUES SUR LA SORGUE.Le 3 mai à 20h15. La Courroie04 90 32 11 41 www.lacourroie.orgCap VertL’OLRAP dirigé par Marc-Olivier Dupin accompagnela chanteuse capverdi<strong>en</strong>ne MarianaRamos (coproduction symphonique avecTremplin Jazz).AVIGNON. Le 3 mai à 20h30. Opéra04 90 82 42 42 www.opera-avignon.frMarseille,ville MandolineSérénades urbaines par des mandolinistes etguitaristes marseillais avec Manu Théron (à14h. Place R<strong>en</strong>é Sarvil derrière la bibliothèque)Concert-confér<strong>en</strong>ce avec Vinc<strong>en</strong>t Beer-Demander(mandolines) et ses invités : JoëlVersavaud (saxophones) Frederic Isoletta(piano) et le Nov’mandolin-<strong>en</strong>semble.MARSEILLE. Le 4 mai à 15 h et 17h.Salle de confér<strong>en</strong>ce. Entrée libre04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr51AUPROGRAMMEMUSIQUE


52AUPROGRAMMEMUSIQUEMaria-Joao PiresLa pianiste joue le 2 ème concerto de Chopin avecl’Orchestre de chambre de Bâle (dir. TrevorPinnock) qui interprète égalem<strong>en</strong>t SiegfriedIdyll de Wagner et la 41 ème symphonie «Jupiter» de Mozart.AIX. Le 4 mai à 20h30. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.netCosi fan tutteSix chanteurs et piano pour un Mozart aménagépar la Compagnie L’Envolée Lyrique.Au programme : chants, danses, combats,masques…MIRAMAS. Le 4 mai à 20h30. Théâtre la Colonne04 90 50 05 26 www.sc<strong>en</strong>esetcines.frLa Clém<strong>en</strong>ce de TitusAprès le triomphe d’Otello (voir p.31), onretrouve un sujet classique tiré de Métastaseet de Cinna de Corneille : un grand opéra deMozart, contemporain de La Flûte <strong>en</strong>chantée,écrit à la veille de sa mort. Cette coproductionde l’Opéra de Marseille avec le Festival d’Aixet le Capitole de Toulouse, est mise <strong>en</strong> scènepar David Mc Vicar, dirigée par Mark Shanahan,avec Paolo Fanale (Tito), Amanda Echalaz(Vitellia) et Kate Aldrich (Sesto)MARSEILLE. Les 4, 7, 10 mai à 20h.Le 12 mai à 14h30. Opéra04 91 55 11 10 http://opera.marseille.frConfér<strong>en</strong>ce Opéra. Le 27 avril à 15h. Foyer OpéraR<strong>en</strong>contre à l’Alcazar avec chanteurset plateau technique.Le 3 mai à 17h. Salle de confér<strong>en</strong>ce. Entrée libre04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.frPaolo Fanale © X-D.RMare NostrumRichard Galliano (accordéon), Paolo Fresu(trompette) et Jan Lundgr<strong>en</strong> (piano) crois<strong>en</strong>tleur langage et se retrouv<strong>en</strong>t sur les bords dela «mer du Milieu» dans une anci<strong>en</strong>ne Criéeaux poissons jouxtant le Lacydon.MARSEILLE. Le 6 mai à 20h. La Criée04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.comEn part<strong>en</strong>ariat avec Marseille Concertswww.marseilleconcerts.com//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////Trotignon & AngelichLes deux pianistes dans un mélange des g<strong>en</strong>res,classique & jazz, <strong>en</strong> compagnie del’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine.AIX. Le 7 mai à 20h30. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.netSonates de MozartJouées dans un esprit baroque par Alice Pierrot(violon) et Jean-Marc Aymes (clavecin –Concerto Soave).MARSEILLE. Le 9 mai à 20h. Salle Musicatreize04 91 00 91 31 www.musicatreize.orgPartition, interprète,auditeur…Confér<strong>en</strong>ce illustrée de Guy Laur<strong>en</strong>t.AIX. Le 9 mai à 18h30. Espace Forbin04 42 99 37 11 www.orphee.orgFoliephonies #29Polo & Vinc<strong>en</strong>t Laubeuf (duo d’ordinateurs)avec Orian Batigne, jeune compositeur.MARSEILLE. Le 13 mai à 20h30.Auditorium rue Bernard Dubois04 91 39 28 28 www.citemusique-marseilleVivaldiJean-Louis Beaumadier (piccolo) et le ConcertBuffardin dans des opus du «Prêtre roux».CARRY. Le 14 mai à 20h30.Espace Fernandel04 42 44 64 01 www.mom<strong>en</strong>ts-musicaux-de-carry.frL’Histoire du soldatL’étrange épopée de Stravinsky et Ramuz parles musici<strong>en</strong>s de TM+ (dir. Laur<strong>en</strong>t Cuniot)mise <strong>en</strong> scène par Jean-Christophe Saïs.AIX. Le 14 mai à 20h30 et le 15 mai à 15h. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.netLa flûte <strong>en</strong>chantéeChef-d’œuvre mozarti<strong>en</strong> mis <strong>en</strong> scène parRobert Fortune, dirigé par Wolfgang Doerneravec Sophie Karthaüser (Pamina), AndrewK<strong>en</strong>nedy (Tamino), Kathryn Lewek (la Reinede la nuit), William Berger (Papag<strong>en</strong>o) ouSergeii Magera (Sarastro)…TOULON. Les 14, 17 et 21 mai à 20h,le 19 mai à 14h30. Opéra04 94 92 70 78 www.operadetoulon.frSalon baroqueA la découverte de pièces pour flûte d’AnnaBon de V<strong>en</strong>ezia par Valérie Balssa & Jean-PierrePinet au traverso (Les Bijoux Indiscrets dir.Claire Bodin) !TOULON. Le 16 mai à 19h. Foyer Opéra04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////La mort marraineUne musique par Raoul Lay, poétique etpuissante, et des harmonies inquiétantes,t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t dissonantes ! Elles accompagn<strong>en</strong>tle conte des Grimm. Un spectacle pour touspublics qui poursuit sa belle av<strong>en</strong>ture depuiscinq ans ! Ceux qui ne l’ont jamais vu (oudésir<strong>en</strong>t le revoir) profit<strong>en</strong>t de son passage àLa Belle de Mai. La comédi<strong>en</strong>ne Agnès Audiffr<strong>en</strong>repr<strong>en</strong>d le rôle de conteuse dans cetétrange récit aux nombreux degrés de lecture,secondée par les instrum<strong>en</strong>ts virtuoses del’Ensemble Télémaque.MARSEILLE. Le 16 mai à 19h15 (14h30 scolaire).Théâtre Gyptis04 91 11 00 91 www.theatregyptis.comJordi SavallJordi Savall © Philippe RocaUn voyage <strong>en</strong> compagnie d’Hespèrion XXIvers Istanbul : La Sublime Porte (1430-1750)et des sources ottomanes, grecques, sépharades,arméni<strong>en</strong>nes…AIX. Le 16 mai à 20h30. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.netSonates de BachUn programme Concerto Soave avec SylvieMoquet (viole de gambe) et Jean-Marc Aymes(clavecin).MARSEILLE. Le 17 mai à 20h. Salle Musicatreize04 91 00 91 31 www.musicatreize.orgPetite messesol<strong>en</strong>nelleUn délicieux péché de vieillesse signé Rossiniinterprété par l’Orchestre et le Chœur de l’Opérade Marseille (dir. Paolo Arrivab<strong>en</strong>i) et unbeau quatuor de solistes.MARSEILLE. Le 17 mai à 20h30. Eglise St-Michel18 e Festival de Musique Sacrée de Marseille.04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr


54AUPROGRAMMEMUSIQUEAIXArchives départem<strong>en</strong>tales : Moireset Mouvances par Ameylia Saad Wu(2/5)04 13 31 57 00www.archives13.frBois de l’Aune : New Cabaret par lesIbis du Cercle d’Or de V<strong>en</strong>elles (26/4)04 42 93 85 40www.agglo-paysdaix.frGrand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce : Angelich-Trotignonavec l’Orchestre Nationalde Bordeaux (7/5)0820 2013 2013www.grandtheatre.frPasino : Pascal Obispo (12/4), B<strong>en</strong>jaminBiolay (18/4), Pink Martini (19/4),The Rabeats (2/5)04 42 59 69 00www.casinoaix.comSeconde Nature : Dave Aju + Elysée(12/4), Lefto + Mars Blackmon (19/4),Jin Choi + Maayan Nidam (26/4), Andromakers+ Harold Abstraxion (3/5),Motor City drum <strong>en</strong>semble + Occult69(10/5), Midi Night avec L’amateur(17/5)04 42 64 61 01www.second<strong>en</strong>ature.orgThéâtre et Chansons : Malvinachante avec les loups (12 au 14/4),Jeanne Garraud (4/5)04 42 27 37 39www.theatre-et-chansons.comARLESCargo de nuit : Bambounou + BostonBun (12/4), Melissa Laveaux(20/4), Aline + Dissonant Nation(3/5), Soirée label Andalou (10/5)04 90 49 55 99www.cargod<strong>en</strong>uit.comAUBAGNEEscale : Finale nationale Buzz Booster(13/4), Dolfy & fri<strong>en</strong>ds (18/4), LitteGroovy world (26/4), Monalisa +Psyché + Hangovers (27/4), DissonantNation + Aline + Les Robertes(4/5), Clair de lune (16/5)04 42 18 17 18www.mjcaubagne.frComoedia : Concert du Cefedem (7/5)04 42 18 19 88www.aubagne.frAVIGNONAJMI : Daniel Erdmann & SamuelRohrer 4tet (12/4), Jam Session #7(18/4), Charmasson Jaume GressRainey 4tet (19/4), Jazz Story #4 JoeHarriot (25/4), Kris Davis trio (3/5),Prés<strong>en</strong>tation des Ateliers de l’AJMI(16/5)04 90 86 08 61www.jazzalajmi.com//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////Passagers du Zinc : Radio Campusfête ses 3 ans avec Skrabble + WeMake Believe + XVI Artist + Ozarm +Dubfaya + Dj Chaase d’Ô (12/4),Capleton (15/4), Oxmo Puccino +Féfé à la salle polyval<strong>en</strong>te de Montfavet(19/4), B<strong>en</strong>jamin Biolay + MathisGardel à la salle de l’étoile de Châteaur<strong>en</strong>ard(20/4), Godisdead + LittleVicious Monkeys (25/4), Hilight Tribe+ Fedayi Pacha à l’espace Folard deMorières (4/5), Stephan Eicher àChâteaur<strong>en</strong>ard (16/5)04 90 89 45 49www.passagersduzinc.comSalle polyval<strong>en</strong>te Montfavet : LesForbans avec le Chœur France Prov<strong>en</strong>ce(14/4), UltraSong de Spectacul’Art +Watt Cham (11/5)www.choeurdefranceprov<strong>en</strong>ce.com06 51 43 86 89 www.spectaculart.frBEAUMONT de PERTUISFestival Les Sons du Lub’ 9e éd :Free Beans-Gamac + Junky Monkeys-Nell Sin + Ottilie(B) + Raoul Petite +ScareCrow + Solsista + Tem<strong>en</strong>ikElectric + Thomas Shoeffler Jr + Underplane+ Vlad-Kaliange Sisters +Orchestre Phil Intercomm du Luberon+ Sandrine Devester-Bruno & Vinc<strong>en</strong>tCalemard + B.A.B + Famille Maestroet Lina And au Château de Clapier àMirabeau (19/5)www.arc<strong>en</strong>solasso.frCARNOUXMédiathèque Albert Camus: Yochk’oSeffer Expo + Concert Chromophonie(4/5)04 42 01 68 60www.mediatheque-carnoux.frCHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNEAkwaba : Slam’n’Jam jeunes (11/4),First Step avec Taiki & Nulight + Dub-4 + Trichomes Syndicate + BRK + MCGossip (13/4)04 90 22 55 54www.akwaba.coopCORNILLON-CONFOUXLes Floralies : Tom Sawyer and co(28/4)04 90 55 71 53www.sc<strong>en</strong>esetcines.frDIGNEC<strong>en</strong>tre culturel R<strong>en</strong>é Char : CarineBonnefoy quintet (12/4), Hyph<strong>en</strong> Hyph<strong>en</strong>et finalistes du 16 e TremplinJeunes Musici<strong>en</strong>s (4/5)04 92 30 87 10www.sortiradigne.frDRAGUIGNANThéâtres <strong>en</strong> Dracénie : Le Cor de laPlana (17/5)04 94 50 59 59www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////ENTRAIGUES sur SORGUESLa Courroie : Michel Gaechter (16/4),Laur<strong>en</strong>t Steward (3/5)04 90 32 11 41www.lacourroie.orgGAPLa Passerelle : Opus Néo 1 (12/4)04 92 52 52 52www.theatre-la-passerelle.euLe cabaret pop : Nicolas Son (12 et13/4)04 92 55 72 39www.cabaretpop.comHYÈRESThéâtre D<strong>en</strong>is : Faveurs de Printempsavec Bumcello + Red Rum Orchestra+ Bad<strong>en</strong> Bad<strong>en</strong> + Ev<strong>en</strong>ing Hymns +Gablé + The Luyas + Juli<strong>en</strong> Pras +Narrow Ter<strong>en</strong>ce + Flip Grater (18 au20/4)04 98 070 070www.tandem83.comISTRESL’Usine : Psy4 de la Rime + Jibs(12/4), Du rock pour Audrey avecRoad Runner + Kiko Malbos + Jam <strong>en</strong>co (27/4), Moussu T e lei Jov<strong>en</strong>ts(4/5), Richard Kolinka Ev<strong>en</strong> If +Tem<strong>en</strong>ik Electric (10/5), Didier Super(17/5)04 42 56 02 21www.sc<strong>en</strong>esetcines.frLA CIOTATThéâtre du Golfe : Quartet SylvieClém<strong>en</strong>t (20/4)04 42 08 92 87www.laciotat.comLA SEYNE SUR MERFort Napoléon - ArtBop : VirginieTeych<strong>en</strong>é 4tet (12/4), Julie B<strong>en</strong>oliel5tet (17/5), Tuomas Turun<strong>en</strong> trio(31/5)04 94 09 47 18www.ot-la-seyne-sur-mer.frLE PRADETEspace des Arts : Drôles d’oiseaux(3/5), Des beaux chants (4/5), FestivalScène du Monde avec LiviaLucas + Barrio Chino (10 et 11/5)04 94 01 77 34www.le-pradet.frLE THORAuditorium de Vaucluse : ARFIBerlioz Fantasy (19 et 20/4), PeterPan par l’OLRAP (20/4), La diagonaledes Mers avec Vertigo + MartheVassallo (28/4), Festival Ciné-Concertsavec Metropolis par l’Arfi +L’homme à la caméra par Archipass +Georges Mélies par Marie-Hélène &Lawr<strong>en</strong>ce Léhérissey (15 au 17/5)04 90 33 96 80www.auditoriumjeanmoulin.com//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////Sonograf’ : Bob Margolin & MikeSponza (11/4), Cotton Belly’s (18/4),JC Brooks & The Uptown Sound(2/5), Jean-Marie Ecay (8/5)04 90 02 13 30www.lesonograf.frLES PENNES-MIRABEAULa Capelane : Zor El Pacha avec LionelDamei et Guillaume Saurel (12/4)04 42 09 37 80www.p<strong>en</strong>nes-mirabeau.orgMARSEILLECabaret Aléatoire : Martha High(12/4), Asaf Avidan & Band + Joe Bel(18/4), Ebony Bones + Black Strobe +Ok Bonnie + Air Solid + Malin (19/4),Matt Black Coldcut (20/4), CodyChesnuut + Oy + Selecter thePunisher (25/4), The Undertones +Splash Macadam (27/4), DopeD.O.D (2/5), Peter Doherty (3/5),Para One + Surkin + Bobmo (7/5),Mos Def (9/5), Major Lazer + Airsolidvs. John E Boy et DUB-4 (11/5)04 95 04 95 09www.cabaret-aleatoire.comCaravelle : Nafas (12/4)04 91 90 36 64www.lacaravelle-marseille.comCité de la Musique : Safar Project(12/4), Emel Mathlouthi (13/4)04 91 39 28 60www.citemusique-marseille.comCreuset des Arts : Alert’O’Jazz (28/4),Jean Marc Dermesropian (12/5)04 91 06 57 02www.creusetdesarts.comCri du Port : Cédric Chauveau trioinvite Craig Handy(11/4), MichelB<strong>en</strong>ita + Manu Codjia Ramblin’(23/5), Yaron Herman + Emile Parisi<strong>en</strong>4tet (16/5), Isabelle Olivier(23/5), Diego Imbert 4tet (30/5)04 91 50 51 41www.criduport.frDan Racing : The Zebra Skies(12/4), Space Radiation + Jaraguai(13/4), Wetsho trio (19/4), Azkhor +Otherside (20/4), Sigma (26/4),Distracks + Hell’s Dicks (27/4),Who’s Mike + Collectif Kowabunga(3/5), MAAN + The Plectres (4/5),Coffee Pop (10/5), Mary’s Insayne(11/5)06 09 17 04 07http://guitarjacky.free.frDock des Suds : Colloque à Tanger(12/4), Distropunx Party (13/4),Marseille Dub station 23 (20/4),Boombass Party #10 (27/4), La nuitrouge (17 et 18/5)04 91 99 00 00www.dock-des-suds.org/


Espace Juli<strong>en</strong> : Kabbalah + Yom &the wonder Rabbis (11/4), HumanToys + The Rippers + Binaire (12/4),Finale nationale Buzzbooster avecLadea et REDK (13/4), La Ultima +Cathy Heiting (18/4), Disquaire Dayavec Iraka + Tem<strong>en</strong>ik Electric + Maniacx(20/4), Tight Club (20/4), MekanikKantatik (24/4), Les nuits de la pieuvre2013 (25/4), See you + Human etCrew (26/4), Havana de Primera(30/4), Eti<strong>en</strong>ne de Crecy + Bakermat+Shook + Letournedisque (7/5),Brodinsky + Gramatik + Cherokee +Kartell + Cezaire (8/5), Popof + HOSH+ Nicole Braemer + Celsius (9/5),Medine (10/5), La cumbia chicharra(11/5)04 91 24 34 10www.espace-juli<strong>en</strong>.comEspace Musical Culturel des Accates: Philgood (11/4), Sucré Salé(12/4), Watson Five (18/4), ScèneOuverte (18/4), Marie Jo (20/4), Wato(25/4), Blue Turtle (30/4), ScèneOuverte Sonia Biancotto (3/5), AndyThuss Machine & Lizzie Gayle (7/5),Kevin (10/5), Mariannick Saint Céran(16/5), Scène Ouverte (17/5)04 91 44 92 41www.espace-musical.netGrim Montévidéo : Sonic Protest#9 avec The Dead C + Torturing Nurse(19/4), Impasse Invaders #4 avecLarry Ochs & Don Robinson + FannyPaccourd & Jean-Marc Montera dansle cadre de MP2013 (30/4)04 91 04 69 59www.grim-marseille.comInga des Riaux : New B<strong>en</strong>jazz 4tet(12/4), Phocea Trio (19/4), Godfathers(25/4), Note de Swing (26/4)06 07 57 55 58www.inga-des-riaux.fr/music.htmlNomad Café : Rebecca Dry (19/4)04 91 <strong>62</strong> 49 77www.l<strong>en</strong>omad.comLa Machine à Coudre : Climates +Wake the dead (11/4), Hoax Hoax(12/4), Crimson Muddle + Fillette +Filthy Charity (13/4), Concours jeunestal<strong>en</strong>ts Les Inrocks Lab (16/4),Manu Theron & Ange B (19/4), TheEarl Grey + Sail to north + Go awayPirate (20/4), Complications (23/4),Antonio Negro et ses invités (25/4),B<strong>en</strong>dir a Votz + Jagdish (26/4), Froz<strong>en</strong>Yellow spot + Jostle (27/4)04 91 55 <strong>62</strong> 65www.lamachineacoudre.comLa Meson : Tablao Flam<strong>en</strong>co avecMarie-Carm<strong>en</strong> Fernandez (13/4) etKuky Santiago (4/5), Atelier chansonsfrançaises (27 et 28/4 et 11 et 12/5),Carte blanche à Marion Rampal PFBlanchard Linda Wise Los T ArT sOng//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////(3/5), Wladimir Anselme + Ecart +Iraka (5/5)04 91 50 11 61www.lameson.comLe Dôme : Sexion d’Assaut + Dry(30/4), -M- (15/5), Marc Lavoine (16/5)04 91 12 21 21dome.marseille.frLatté : 4’Bandy’s latino tous les mercredis,Cabaret tous les jeudis, Jazzles V<strong>en</strong>dredis Michel Dinard (11/4),Daniel Roure trio (27/4), Cavalerietrio swing manouche (12/4), Fado-Rebetiko (13/4), Duo Drai & Abdy(18/4), M Oat (20/4), Doodlin’(26/4)09 82 33 19 20www.lattemarseille.comLe Moulin : Puggy (12/4), Takfarinas(14/4), Capleton (18/4), HarmonicG<strong>en</strong>erator (19/4), Ez3kiel Ext<strong>en</strong>ded(25/4), Zaho (27/4), Deluxe (10/5),Danzo Jones (12/5)04 91 06 33 94www.lemoulin.orgLe Poste à Galène : Soirée E’Massi’Liaavec Neramex + Hide Away +Salut c’est cool (11/4), Merwam Rim(12/4), Fredrika Sthal (13/4), Jack deMarseille + James Taylor (19/4), AnPierlé (25/4), The Magnets + BellyButton + Departure kids (26/4), TheLiminanas (27/4), Canardo (30/4),Markize + Mind (3/5), Ariane Moffatt(4/5)04 91 47 57 99www.leposteagal<strong>en</strong>e.comLe Silo : B<strong>en</strong>jamin Biolay (19/4)04 91 90 00 00www.silo-marseille.frL’Embobineuse : Sightings (17/4),R. Stevie Moore (21/4), Sebkha-Chott + 1000 postures de danceavant de se p<strong>en</strong>dre (26/4), PhonoMundial #7 + Meridian Brothers(30/4), Zs (4/5), Paint Fumes +Bazooka + Les Robertes (7/5)04 91 50 66 09www.lembobineuse.bizRoll’ Studio : Black Brothers (13/4),Tzwing (20/4), Annie Bucchini 4tet(27/4), B<strong>en</strong>oit Paillard Juli<strong>en</strong> Baudryduo (4/5), Là Y Kà Quatuor(11/5),Pacific Jazz 4tet (18/5), JFB 4tet(25/5)04 91 64 43 15ou 06 86 72 83 96www.rollstudio.frRouge : H<strong>en</strong>ri voit Rouge : Djezzire(11/4), Kristin Marion 4tet (12/4),Quintête à Gospel (18/4), JFB’s Newquartet & Cclaire Marlange (19/4),Africa Express 5tet (25/4), Duo//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////Heitting Soucasse (2/5), ElectricLady Band 5tet (16/5), Musika Grazia(21/5)04 91 07 00 87www.jazzaurouge.musikmars.comStation Alexandre : Soirée LéonardBernstein (3/5)04 91 00 90 04www.station-alexandre.orgToursky : XXIIIe Festival Mai-DiterranéeSemaine Slovaque avec PaCoRa Trioet <strong>en</strong>semble Bashavel (14/5)0 820 300 033www.toursky.orgMARTIGUESThéâtre des Salins : Incisif #2 avecCasey & Martin Mey (11/4)04 42 49 02 00www.theatre-des-salins.frMAUBECLa Gare : Répercussions + Ottilie [B](19/4)04 90 76 84 38www.aveclagare.orgMIRAMASThéâtre la Colonne : Cosi Fan Tutte(4/5)04 90 50 05 26www.sc<strong>en</strong>esetcines.frNIMESPaloma : Mass Hysteria + DidierWampas & The Bikini Machine + Verdun(12/4), Psy4 de la Rime + ThePharcyde + Phoebe Jean (13/4), KidCongo Power & The Pink MonkeyBirds (14/4), Alpha Blondy & Thesolar system (18/4), Foliesd’Espagne… et d’ailleurs (19/4),Finale de la bourse des jeunes tal<strong>en</strong>ts(20/4), Chilly Gonzales Solo Piano II(20/4), The Vaccines + An Pierlé(24/4), Electric Rescue + Cebb &Sandy + R<strong>en</strong>o & Klem + Sylvain DuRoc (27/4), Public Enemy (30/4),Local Heroes #6 (3/5), Sanseverino(4/5), Mike Stern (10/5), DubInvaders + OBF (11/5)04 11 94 00 10www.paloma-nimes.frThéâtre de Nîmes : Ciné-ConcertBiques et Piafs par Label Caravan(17/4), Chamber Music de BallakéSissoko & Vinc<strong>en</strong>t Segal (19/4)04 66 36 65 10www.theatred<strong>en</strong>imes.comPORT-DE-BOUCLe Sémaphore : Le bonheur des unspar la Fédération et le quatuorDebussy (12/4)04 42 06 39 09www.theatre-semaphoreportdebouc.com//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////SAINT-MAXIMINCroisée des Arts : Trio Mercy(13/4), Les Poulettes (4/5)04 94 86 18 90www.st-maximin.frSAINTE-MAXIMELe Carré : Mozart Ellington (13/4),Duo Varnerin (19/4)04 94 56 77 77www.carreleongaumont.comSALON-DE-PROVENCEIMFP - Salon de Musique : OlivierBogé 4tet (30/4)www.imfp.frPortail Coucou : Divine Paiste +Little D Big B (13/4), Hyph<strong>en</strong> Hyph<strong>en</strong>+ Honey Pony (26/4), La caravanepasse + Dj Grounchoo (8/5)04 90 56 27 99www.portail-coucou.comSETEScène Nationale : Le bonheur desuns par le quatuor Debussy (19/4),Taraf Goulamas (6 et 7/5)04 67 74 66 97www.theatredesete.comSIX-FOURSEspace Malraux : Melody Gardot(19/4), Oxmo Puccino + Greg Frite(20/4), Chilly Gonzales (21/4),Sepultura + Hammercult (2/5), SalifKeita (8/5) Richard Bona (16/5)04 94 74 77 79www.espace-malraux.frLa Vague : Jazz Club Jam sessions lesjeudis04 94 07 01 73www.lavagues<strong>en</strong>sualsound.comTOULONOméga Live : Wishbone Ash + theArgus Show (12/4), Twinkle Brother +Pupa Orsay backed by Jah love music(25/4), Carte blanche à Cosimo &Co’Blues band (27/4), Fills Monkey(7/5)04 98 070 070www.tandem83.comVENELLESSalle des fêtes : Comparses & sons(13/4), Ottilie (4/5)04 42 54 93 10www.v<strong>en</strong>elles.fr/cultureVITROLLESMoulin à Jazz : Daniel Erdmann &Samuel Rohrer 4tet (13/4)Théâtre Fontblanche : Vinc<strong>en</strong>tPeirani 5tet Living Being (27/4),Laur<strong>en</strong>t Mignard Pocket 4tet (11/5),Sylvain Beuf (18/5)04 42 79 63 60www.charliefree.com55AUPROGRAMMEMUSIQUE


56CINL’été froid de l’année 53 d’Aleksandr ProchkineLudmil Angelov © X-D.RÉMARemontée dans le temps russeLe XVIII e Festival russe au Toursky s’estdécliné comme chaque année sur plusieursmodes, cinéma, théâtre, musique, artsplastiques, et par-dessus tout cela, uneconvivialité tangible lors des prés<strong>en</strong>tationsde spectacles, avec les invités, cinéastes,représ<strong>en</strong>tants officiels, ou les cabarets russesqui succèd<strong>en</strong>t à chaque spectacle. LeFestival a permis égalem<strong>en</strong>t d’inaugurer lanouvelle salle Léo Ferré, <strong>en</strong>fin construiteaprès 20 ans de démêlés, qui permet d’accueillirexpos, cabarets, petites formes, et àl’av<strong>en</strong>ir de nombreux concerts de toutes lesmusiques. Un moy<strong>en</strong> pour le Toursky desatisfaire son public, et d’<strong>en</strong> attirer un autre !Loin des clichésParadoxalem<strong>en</strong>t, l’exposition de photographies,Russie d’aujourd’hui, proposée parl’Alliance Franco-Russe de Marseille danscet espace, propose une vision éloignée desclichés sur la Russie. La jeune fille assisesur un banc lors d’une fête populaire est <strong>en</strong>vêtem<strong>en</strong>ts légers et banals, l’église orthodoxeavec ses clochetons est à l’ombre d’unebarre d’immeuble… Les photographes instaur<strong>en</strong>t,par leurs choix, une distance <strong>en</strong>treles représ<strong>en</strong>tations stéréotypées du pays, etce quotidi<strong>en</strong> dénué d’apprêts qu’ils offr<strong>en</strong>taux regards.La programmation cinématographique estplus tragique. Le Retour (2003) d’AndreïZviaguintsev s’attache à une histoire avecétapes initiatiques : voyage <strong>en</strong> barque pouratteindre une île déserte, asc<strong>en</strong>sion de tours(plongeoirs ou observatoires), t<strong>en</strong>tation duvide. Deux <strong>en</strong>fants (14 et 12 ans) doiv<strong>en</strong>t accompagnerpour une partie de pêche unpère qu’ils n’ont pas vu depuis 11 ans. Cedernier, peu loquace, bourru, est perçucomme un héros par l’aîné, un être injustepar le cadet. Photographies sépia, cadragesde tableaux, jeu <strong>en</strong>tre plans fixes et travellings,couleurs fondues, situ<strong>en</strong>t l’œuvre<strong>en</strong>tre réalisme et rêve. Les gestes sembl<strong>en</strong>trelever de l’ordre du symbolique, dans lecadre dépouillé où les élém<strong>en</strong>ts sont euxaussi acteurs du drame.Comptant 64 millions de spectateurs dès sapremière année, L’été froid de l’année 53(1988) d’Aleksandr Prochkine est déjà unclassique. Il évoque un sujet <strong>en</strong>core c<strong>en</strong>suréà l’époque, et c’est sur un tout autre scénarioque son financem<strong>en</strong>t avait été acceptépar l’Union soviétique finissante. Le tournage<strong>en</strong> Carélie connaît des journées d<strong>en</strong>sesd’improvisation, de modifications journalières,pour déboucher sur une œuvre qui parlede l’année 53. Année durant laquelle Béria,main droite de Staline et artisan des grandespurges, souhaitant alors lui succéder, faitlibérer un million de dét<strong>en</strong>us de droit commun,qui étai<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> mieux traités que lesprisonniers politiques. Ils vont répandre unevague de terreur dans tout le bloc soviétique,et terroriser le petit village du film. Les paysansseront déf<strong>en</strong>dus par les deux prisonnierspolitiques assignés à résid<strong>en</strong>ce.Bouleversant, le film émeut le public, nombreux,et ceux qui ont vécu cette période -leFestival Russe les réunit chaque annéel’évoqu<strong>en</strong>tavec des larmes dans la voix. Leréalisateur repr<strong>en</strong>d leurs témoignages : «Lepouvoir de cette époque était criminel <strong>en</strong> luimême,d’où une certaine compréh<strong>en</strong>sion avecles bandits.» Quant à la peur… «Elle étaitl’instrum<strong>en</strong>t de pouvoir par excell<strong>en</strong>ce, il n’yavait pas de vie normale au XX e siècle. C’étaitl’époque des loups, avec la destruction méthodiquedes personnes les plus brillantes…La peur déforme les g<strong>en</strong>s. Tous les personnagesdu film sont malheureux à leur façon.»Retour <strong>en</strong> RussieLes compositeurs russes, et soviétiques, sontprés<strong>en</strong>ts chaque saison dans un concertclassique de haute t<strong>en</strong>ue. Le public musical,toujours nombreux dans ce quartier pourtantnord, a été particulièrem<strong>en</strong>t gâté cetteannée, avec la v<strong>en</strong>ue d’un très grand interprète.Le pianiste Ludmil Angelov n’a pas <strong>en</strong>France la notoriété qu’il mérite. C’est unimm<strong>en</strong>se technici<strong>en</strong> doublé d’un musici<strong>en</strong>s<strong>en</strong>sible, profondém<strong>en</strong>t original.Il proposait un voyage à travers des opus à lalumière glacée signés Scriabine ou unesérie de Préludes de Rachmaninov. On acheminé, <strong>en</strong> sa compagnie, le long de routesbalayées par un souffle d’une grande puissancevirtuose. Sa propre transcription,quasi-inhumaine, de L’Oiseau de feu deStravinsky fut impressionnante, autant parle fracas percussif de l’infernale danse deKastchei, que par le chant grave et berceurfigurant le basson, volatile originel à l’orchestre.Les bis fur<strong>en</strong>t un couronnem<strong>en</strong>t: onn’avait pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, depuis longtemps, lePrélude <strong>en</strong> do dièse mineur (posthume) deChopin, joué avec autant de liberté susp<strong>en</strong>sive,de nuances et d’émotion… L’âmerusse ?Enfin, le Théâtre National de la Jeunessesur la Fontanka de Saint-Pétersbourg prés<strong>en</strong>taitune pièce du père du théâtre russe,Alexandre Ostrovski, Les méandres de l’amour.Triangle amoureux, passion, cynisme, cas deconsci<strong>en</strong>ce… El<strong>en</strong>a aime un aristocrate pauvreet se marie avec un riche marchandamoureux à la folie. Entre la sincérité del’un, les fourberies de l’autre, la belle devrachoisir… Dans cette pièce sans génie, marivaudagetardif, le thème est vieilli, la façon,souv<strong>en</strong>t désuète. Mais le tal<strong>en</strong>t des acteursréussit à transporter tout cela, jouant avec humourdes lourdeurs et des images conv<strong>en</strong>ues.Peu de théâtre donc cette année ! Mais <strong>en</strong>novembre prochain, à l’occasion du jumelage<strong>en</strong>tre Marseille et Saint-Pétersbourg, seti<strong>en</strong>dra le XIX e Festival russe avec quatrepièces au programme…MARYVONNE COLOMBANI ET JACQUES FRESCHELLe Festival russe s’est déroulédu 12 au 24 mars au théâtre Toursky,Marseille


58CINÉMAEn P<strong>en</strong>nsylvanieDu 15 au 25 mars, Scènes et Cinés a proposéun Panorama du cinéma américainindép<strong>en</strong>dant. Les cinéphiles, de Port-Saint-Louis à Istres et Miramas, n’ont eu quel’embarras du choix : 32 films de tous g<strong>en</strong>resdont 3 <strong>en</strong> avant-première parmi lesquels, le17 mars au cinéma l’Odyssée de Fos,Promised Land, le dernier film de Gus VanSant qui y a retrouvé, quinze ans après WillHunting, Matt Damon, l’un des coscénaristeset acteurs avec John Krasinski.Le thème est très actuel puisqu’il concernel’exploitation du gaz de schiste par la méthodede fracturation, dont les dangers sontexpliqués de manière très pédagogique pardeux opposants au projet dans une communautérurale de P<strong>en</strong>nsylvanie qui souffrede la crise économique. C’est d’ailleurs pourcela qu’un commercial d’une grande société,Steve Butler (Matt Damon) et sa collègue(Frances McDormand) parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t assezaisém<strong>en</strong>t, au départ, à convaincre des fermiersde leur accorder le droit de forage surleurs terres. Steve qui a grandi à la campagneet a connu dans son <strong>en</strong>fance les dommagesde la crise quand l’usine Caterpillar de saville natale a fermé, est convaincu de lanécessité de l’exploitation du gaz de schisteet il promet aux habitants qu’ils vont dev<strong>en</strong>irriches. La résistance s’organise peu à peu…On ne vous dévoilera pas la fin.Gus Van Sant a réussi à faire un portrait intéressantde cette communauté rurale, àPromised Land de Gus Van Santmettre <strong>en</strong> scène des mom<strong>en</strong>ts de vie quotidi<strong>en</strong>ne,à nous montrer comm<strong>en</strong>t on pr<strong>en</strong>ddes décisions importantes pour l’av<strong>en</strong>ir ; lesacteurs sont bons, Matt Damon ainsi queJohn Krasinski, un «écologiste», ainsi queRosemarie DeWitt dans le rôle d’Alice,l’institutrice. Mais le film ne décolle pas vraim<strong>en</strong>t,peut-être à cause d’un scénarioprévisible -sauf le coup de théâtre final-. Onest loin du Gus Van Sant d’Elephant, mais on<strong>en</strong> reti<strong>en</strong>dra cep<strong>en</strong>dant de belles images etdes mom<strong>en</strong>ts musicaux intéressants.ANNIE GAVALe Panorama du cinéma américainindép<strong>en</strong>dant s’est déroulé du 15 au 25 marsdans les salles de Scènes et Cinés OuestProv<strong>en</strong>ceLe film Promised Landsortira <strong>en</strong> salles le 17 avrilLes Brésil de WalterInvité de l’Escale 5 des Écrans Voyageurs,Walter Salles était à l’Alhambra du 20 au 24mars, prés<strong>en</strong>tant ses films, discutant aussibi<strong>en</strong> dans la salle que dans le hall autourd’un verre avec les spectateurs… répondantavec simplicité aux questions des lycé<strong>en</strong>squi v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t de voir jeudi matin Carnets devoyage. Avec ce périple sur une vieille moto,à travers l’Amérique latine, des deux jeunesArg<strong>en</strong>tins Alberto Granado et ErnestoGuevara, certains découvrai<strong>en</strong>t que Le Ch<strong>en</strong>’était pas qu’une icone publicitaire !L’après-midi, avec Une Famille Brésili<strong>en</strong>ne,réalisé <strong>en</strong> 2008 avec Daniela Thomas, leslycé<strong>en</strong>s ont partagé la vie, pas souv<strong>en</strong>t rose,de quatre frères nés de pères différ<strong>en</strong>ts, àSao Paulo. Chacun a l’espoir d’échapper àla misère, rêve d’un au-delà, comme lamère, tout à la fois «père et mère» -SandraCorveloni, prix d’interprétation féminine àCannes- de nouveau <strong>en</strong>ceinte et qui espèreavoir une fille, cette fois-là !Un film superbe, tourné avec de jeunesacteurs et des non-professionnels, dont lemontage <strong>en</strong> parallèle, tout <strong>en</strong> soulignant leTerre lointaine de Walter Salles et Daniela Thomasdésir d’appart<strong>en</strong>ance à la famille, crée uneffet de t<strong>en</strong>sion perman<strong>en</strong>t. Un film <strong>en</strong> étatd’urg<strong>en</strong>ce pour décrire une société sur le fil.«Au Brésil, les g<strong>en</strong>s ne se regard<strong>en</strong>t plus<strong>en</strong>tre classes sociales.»Une réalité différ<strong>en</strong>te de son premier longmétrage de fiction coréalisé avec DanielaThomas <strong>en</strong> 1995, Terre lointaine, lié aucontexte du Brésil qui sortait de 25 ans dedictature : de 1989 à 1994, aucun film n’a étéréalisé au Brésil. «C’est un film fait par desg<strong>en</strong>s qui voulai<strong>en</strong>t retrouver l’amour ducinéma !» On s<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> cet amour duCinéma Novo de la Nouvelle Vague, onp<strong>en</strong>se à Wim W<strong>en</strong>ders, à Antonioni, onretrouve la 404 d’À Bout de souffle… Tourné<strong>en</strong> noir et blanc, <strong>en</strong> montage parallèle, Terrelointaine nous emmène du Brésil auPortugal et malgré l’histoire tragique,procure un vrai plaisir esthétique.Ceux qui ne connaissai<strong>en</strong>t de Walter Sallesque C<strong>en</strong>tral do Brasil ou son dernier opus,Sur la route, ont pu ainsi découvrir l’œuvred’un cinéaste très s<strong>en</strong>sible, généreux ettal<strong>en</strong>tueux. À l’Alhambra, qui appr<strong>en</strong>dinlassablem<strong>en</strong>t à regarder les images et lemonde, dans une réalité sociale parfois passi éloignée du Brésil…A.G.Voir <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Walter Sallessur www.journalzibeline.fr


Sous le ciel d’ItalieC’est dans la bonne humeur et<strong>en</strong> musique qu’ont démarré, le19 mars, les 23 e R<strong>en</strong>contresCinématographiques de Salonavec le trio I Canzonieri et seschants populaires transalpins.Normal car cette édition est auxcouleurs de la Sicile avec uneCarte Blanche donnée au Festivalde Sciacca dont le directeurartistique, Sino Caracappa, étaitprés<strong>en</strong>t, ainsi que Nello Correalequi prés<strong>en</strong>tait La Voce diRosa le 20 et Pasquale Scimecadont le film Malavoglia, d’aprèsle roman de Verga, était projetéle 21.En ouverture, Tutti I santi Giornia été projeté <strong>en</strong> avant-premièreau cinéma Les Arcades dansune salle comble. Cette comédieadaptée du roman La g<strong>en</strong>erazionede Simone L<strong>en</strong>zi, écrivainet compositeur interprète, est ledernier film de Paolo Virzì à quion doit notamm<strong>en</strong>t Catarina va<strong>en</strong> ville et La prima cosa bella.Tutti I santi Giorni, qui sortira <strong>en</strong>France sous le titre Chaque jourque Dieu fait, r<strong>en</strong>voie au récitque Guido fait chaque matin, <strong>en</strong>r<strong>en</strong>trant de son travail de portierde nuit, à sa compagne, Antonia,hôtesse d’accueil dans uneag<strong>en</strong>ce de location : il lui raconte,avant qu’ils fass<strong>en</strong>t l’amour,la vie du saint du jour. Guido(Luca Marinelli) est doux, passionnéd’hagiographie tandisqu’Antonia, impétueuse et peucultivée, compose de jolies chansonset les chante parfois dansdes bars où personne ne l’écoute.Tout semble les opposer ; maisils s’aim<strong>en</strong>t même s’ils ne parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tpas à avoir d’<strong>en</strong>fant.Comm<strong>en</strong>ce alors un parcours,traité avec légèreté par lecinéaste, et qui nous vaut desTutti I santi Giorni de Paolo Virziscènes très drôles comme laséqu<strong>en</strong>ce de relaxation «shanta»pieds nus dans la neige ou lacourse éperdue des hommesdans les couloirs de la cliniqueoù va se faire la FIV, pour arriverle premier dans les toilettes. Lacomédie s’essouffle durant lesvingt dernières minutes maisPaolo Virzì a montré son s<strong>en</strong>s durythme, sa verve et son humourpour traiter un sujet un peudélicat.Le public, qui semblait charmépar le film, a été invité à rejoindrela salle de concert du PortailCoucou pour finir <strong>en</strong> musiqueavec R<strong>en</strong>ato Tonin, JamesSadras et Yannick Boudruchedu trio I Canzonieri. Une soiréetrès conviviale.ANNIE GAVALes R<strong>en</strong>contresCinématographiques ont eulieu du 19 au 26 mars à Salon04 90 17 44 97www.r<strong>en</strong>contres-cinesalon.org59CINÉMA


60AUPROGRAMMECINÉMAExplorations –postcolonialesB<strong>en</strong> Barka de Simone BittonLe 10 avril à 18h30, à l’Alcazar, dans le cycleExplorations - postcoloniales, le départem<strong>en</strong>tCivilisation et Cinémémoire, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariatavec la Cinémathèque de Marseille proposeB<strong>en</strong> Barka : l’équation marocaine de SimoneBitton. Le film recueille, pour la premièrefois, les témoignages et les archives quiracont<strong>en</strong>t le parcours exceptionnel d’un <strong>en</strong>fantde la médina passionné de mathématiqueset de politique, qui fut l’un des leaders de lalutte pour l’indép<strong>en</strong>dance de son pays, lefondateur de la gauche marocaine, et l’undes dirigeants les plus <strong>en</strong> vue dumouvem<strong>en</strong>t tiers-mondiste des années 60.Cinémémoire, Marseille04 91 <strong>62</strong> 46 30http://cinememoire.netÉcrans d’AflamLe 11 avril à 14h et 19h, à la Maison de laRégion, dans le cadre des Écrans d’Aflam,Courts <strong>en</strong> herbe !, une collection de courtsmétrages sortis des écoles et ateliers :Black out de l’Égypti<strong>en</strong>ne Mayye Zaye,Mahragan d’Omar Al Shamy, Zahra de laMarocaine Houda Lakhdar, Apnée deMahassine El Hachadi et L’étang d’AzzamEl Mehdi. Entrée libre.Aflam, Marseille04 91 47 73 94www.aflam.frZahra de Houda Lakhdar//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////Écrans voyageurs 7Du 11 au 13 avril : Escale 7 des ÉcransVoyageurs à Salon-de-Prov<strong>en</strong>ce avec le duoburlesque Fiona Gordon et Dominique Abel.Les réalisateurs-comédi<strong>en</strong>s seront là,accompagnés par Vinc<strong>en</strong>t Thabourey, rédacteurde Positif pour prés<strong>en</strong>ter La Fée(2011), Rumba (2008), L’Iceberg (2005).Avant chaque séance, projection d’un courtmétrage d’Abel et Gordon et, le 13, de celui deslycé<strong>en</strong>s des classes cinéma de Craponne.Cinémas Les Arcades et Le Club, Salon04 90 53 65 06www.ecransvoyageurs.frAu nom de la terreDes abeilles et des hommes de Markus ImhoofLe 12 avril à 18h30 soirée <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t etdéveloppem<strong>en</strong>t durable : projection du filmde Markus Imhoof Des abeilles et deshommes et à 21h 30, Pierre Rabhi, au nomde la terre de MD Dhelsing. Les films serontaccompagnés par Maurice Jacquot deCCFD - Terre solidaire ; Jean-Marc Buzon,apiculteur ; Philippe Dragon, avocat, accompagnem<strong>en</strong>tjuridique d’écoprojets et JosetteAmor, spécialisée dans la finance solidaire.Cinéma Les Lumières, Vitrolles04 42 77 91 51www.cinemaleslumieres.frLa meglio giov<strong>en</strong>tuNos meilleures annees de Marco Tullio GiordanaLes 16, 23 et 30 avril se ti<strong>en</strong>dra un cycle de3 r<strong>en</strong>contres autour du film, La megliogiov<strong>en</strong>tu (Nos meilleures années) de MarcoTullio Giordana, qui nous permet de parcourirl’histoire de l’Italie des années 60 ànos jours. R<strong>en</strong>contres animées par AzzuraMaffei. Entrée libre, adhésion obligatoire àIIC.Istituto Italiano di Cultura, Marseille04 91 48 51 94www.iicmarsiglia.esteri.it//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////Jean-Pierre ThornOn n'est pas des marques de vélo de Jean-Pierre ThornLe 18 avril à 20h30 au cinéma Lumière, FilmFlamme, <strong>en</strong> collaboration avec le Pôlecinéma de la Ville de La Ciotat propose Jet’ai dans la peau, tourné à Marseille <strong>en</strong> 1988par Jean-Pierre Thorn. La projection serasuivie d’une r<strong>en</strong>contre avec le réalisateur quisera prés<strong>en</strong>t aussi le 19 avril à 19h30 pour laprojection <strong>en</strong> plein air à la Cité de l’Abeille,dans le cadre d’un Quartier Créatif deMP2013, de On n’est pas des marques devélo, un portrait chorégraphié d’un jeunedanseur de hip hop.Film Flamme, La Ciotat04 91 91 58 23www.polygone-etoile.comL’Espace d’un hommeLe 18 avril à 18h, l’association écologisteCLAP 73 vous invite à la projection <strong>en</strong> avantpremièrede L’Espace d’un homme d’HervéNisic, un film consacré à Alexandre Groth<strong>en</strong>dieck,mathématici<strong>en</strong> de génie -médailleFields <strong>en</strong> 1966 et Prix Crawford <strong>en</strong> 1988- etprécurseur de l’écologie. La projection serasuivie d’un débat <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur,ainsi que de Jean-Paul Malrieu, physici<strong>en</strong>,Jérôme Manuceau, mathématici<strong>en</strong> etCéline Pessis, histori<strong>en</strong>ne.Cinéma Variétés, Marseille09 75 83 53 19www.cinemetroart.comBollywoodLe 19 avril à 19h, le cinéma Les Variétés etLa Jnoun Factory propos<strong>en</strong>t une soiréeBollywood kitch délirant : projection deJusqu’à mon dernier souffle , une romancede Yash Chopra. Samar, personnage mystérieuxet introverti, rejoint l’armée indi<strong>en</strong>nepour fuir sa vie passée à Londres. Au Cachemire,il r<strong>en</strong>contre Akira, une jeune journalistequi tombe éperdum<strong>en</strong>t amoureuse de lui…À partir de 22h, la soirée continue au bar LaJetée.Cinéma Variétés, Marseille09 75 83 53 19www.cinemetroart.comJusqu'à mon dernier souffle de Yash Chopra


Avril <strong>en</strong>chantéDu 17 avril au 5 mai, Le Château de la Buzineprés<strong>en</strong>te Avril <strong>en</strong>chanté, un hommageau film musical, aux USA d’abord, de l’âged’or de la comédie musicale avec Un américainà Paris de Vinc<strong>en</strong>te Minnelli jusqu’àDirty Dancing d’Emile Adolino, le film-cultedes années 80, <strong>en</strong> passant par New York,New York de Scorsese et Cabaret de BobFosse.Puis un tour du monde : Brésil avec Operado malandro de Ruy Guerra ; Espagne avecCarm<strong>en</strong> de Carlos Saura, Australie avecBallroom dancing de Baz Luhrman, Grande-Bretagne avec Les chaussons rouges deMichael Powell sans oublier Swing de TonyGatlif, Opéra Jawa de l’Indonési<strong>en</strong> Garin Nugrohoou <strong>en</strong>core l’Assoiffé de l’Indi<strong>en</strong> GurutDutt et Devdas de Sanjay Leela Bhansali.Pour les plus jeunes, Mary Poppins de RobertStev<strong>en</strong>son et Charlie et la chocolateriede Tim Burton.La Buzine, Marseille04 91 45 27 60www.chateaudelabuzine.comUn americain à Paris de Vinc<strong>en</strong>te MinnelliCinéma russeDu 26 au 28 avril Art et essai Lumière <strong>en</strong>part<strong>en</strong>ariat avec l’Alliance franco-russe deMarseille propose au cinéma Lumière, 3jours avec le cinéma russe des années 2000 :El<strong>en</strong>a d’Andrey Zviaguintsev, une histoire defamille et d’héritage ; Baboussia de LidiyaBobrova, un long périple à travers la Russie ;Le vilain petit canard de Garri Bardine, unefable politique inspirée du conte d’Anders<strong>en</strong>et Schizo de Guka Omarova qui nous <strong>en</strong>traîneau Kazakhstan, au début des années90. Les films seront accompagnés par LucThauvin, réalisateur et responsable du cinéclubde l’Alliance franco-russe ainsi que parTatiana Gribkova, fondatrice du ciné-club.Art et Essai Lumière, La Ciotatwww.artetessailumiere.frOtto PremingerLaura d'Otto PremingerDu 8 au 26 mai, l’Institut de l’image proposede revoir <strong>en</strong> copies neuves quelques-uns deses grands films noirs : Laura, Un si douxvisage, Crime passionnel, un film historiqueAmbre, Carm<strong>en</strong> Jones, longtemps invisible<strong>en</strong> France, ou <strong>en</strong>core Sainte Jeanne, Bonjourtristesse, les tout premiers rôles de JeanSeberg et d’autres chefs-d’œuvre…Institut de l’Image, Aix04 42 26 81 82www.institut-image.orgCinépageLe 16 mai à 20h, Cinépage, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariatavec le Cinéma Pathé Madeleine, proposeJerichow de Christian Petzold. R<strong>en</strong>voyé del’armée et averti du décès de sa mère,Thomas retourne à Jerichow, une petite villedu nord-est de l’Allemagne. Il souhaiterénover la maison familiale et démarrer uneautre vie, mais il n’y a pas de travail danscette région exsangue. Sa route croise celled’Ali, <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur solitaire et méfiant, mariéà Laura.Cinépage, Marseille04 91 85 07 17www.cinepage.comJerichow de Christian Petzold40 films pour10 bougiesDepuis 10 ans la Région Paca souti<strong>en</strong>t lacréation et la production cinématographique,par un fonds spécifique. 3 millionsd’euros annuels sont dédiés à ce fonds, 3autres millions allant à la diffusion, auxfestivals, à l’éducation au cinéma.Lorsque la Région souti<strong>en</strong>t un long métrage,elle lui alloue jusqu’à 200 000 €, et demandeque 50 % du tournage s’effectue <strong>en</strong> PACA.Cette somme se situe très au-dessus desaides à la création du spectacle vivant, àl’édition, aux arts plastiques. Pourtant cettepolitique de souti<strong>en</strong> reste ess<strong>en</strong>tielle : ellepermet de boucler les budgets de filmsd’une grande qualité artistique qui nepourrai<strong>en</strong>t voir le jour, comme Être là deRégis Sauder (le 19 avril à 12h15), Pieds nussur les limaces (le 30 avril à 12h15) deFabi<strong>en</strong>ne Berthaud, La trahison de PhilippeFaucon (le 8 avril à 12h15) ou <strong>en</strong>core dernièrem<strong>en</strong>tle docum<strong>en</strong>taire historique <strong>en</strong>gagéde Lam Lê, Cong Binh.Ses choix ont souv<strong>en</strong>t été très inspirés commepour Un Prophète de Jacques Audiard(le 19 avril à 19h). Mais d’autres sont contestables.L’Itali<strong>en</strong> avec Kad Merad, d’unequalité artistique pour le moins discutable,le R<strong>en</strong>oir réc<strong>en</strong>t, ou Möbius de Rochant avecDujardin ont-ils besoin de subv<strong>en</strong>tions publiques? Et la série policière Caïn ? Cela nereprés<strong>en</strong>te «ri<strong>en</strong>» dans leur budget, maisune part non négligeable d’aides à la créationrégionale <strong>en</strong> forte baisse (voir p. 4). Cesproductions solides devrai<strong>en</strong>t pouvoir sepasser de cet arg<strong>en</strong>t public. Mais la Régioninvestit aussi dans le cinéma pour ses retombéeséconomiques, <strong>en</strong> termes touristiques,et d’image. Et le cinéma rapporte <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s,fait marcher les hôtels et les petites <strong>en</strong>treprisesrégionales… Mais est-ce le rôle desubv<strong>en</strong>tions culturelles <strong>en</strong> berne d’aider cessecteurs ?Reste que parmi les 40 films proposésgratuitem<strong>en</strong>t au public beaucoup sont degrande qualité, ce qui n’est pas un hasard :malgré quelques dérives, les choix sont,jusqu’à prés<strong>en</strong>t, éclairés par le souci de laqualité plutôt que de la r<strong>en</strong>tabilité. Espéronsqu’ils le rest<strong>en</strong>t.AGNÈS FRESCHELLa Région fait son cinémaJusqu’au 30 avrilMaison de la Région, Marseille04 91 57 57 50www.regionpaca.fr61AUPROGRAMMECINÉMARetrouveZ sur notre site ces critiques cinéma et découvreZ les autres !- R<strong>en</strong>contres du cinéma sud-américain ASPASwww.journalzibeline.fr- Courant d’Air Image de ville-Entreti<strong>en</strong> avec Walter Salles- Festival Éco-citoy<strong>en</strong> de Gardanne


Marseille vue par…La Bibliothèque départem<strong>en</strong>tale tire un portrait uniquede Marseille à travers c<strong>en</strong>t photographies prises par des artistesv<strong>en</strong>us des quatre coins du monde.Sélectionnés par Antoine d’Agata, cofondateur de l’Atelier de Visu,les regards singuliers de ces hommes et femmes de passage dansla cité phocé<strong>en</strong>ne s’assembl<strong>en</strong>t dans une mise <strong>en</strong> scène urbaineoriginale. A-L.RMarseille vue par 100 photographes du mondedu 18 avril au 20 juilletABD Gaston Defferre, Marseille04 13 31 82 00www.biblio13.fr<strong>62</strong>AUPROGRAMMEARTSVISUELS© Patrick Zachmann (France)L’art r<strong>en</strong>ouvellePour la 16 e année un courant d’art bruisse dans les établissem<strong>en</strong>ts scolaires à Marseille,Cassis et La Ciotat grâce au Passage de l’art. Des expositions <strong>en</strong> cascade, des r<strong>en</strong>contres,un colloque pour apprivoiser l’art contemporain. Thème choisi : «Les Mâts de Marseille :la verticalité de l’espace ; mâts, totems et autres statues verticales». M.G.-G.L’art r<strong>en</strong>ouvelle le lycée, le collège, la ville et l’universitéjusqu’au 14 juinPassage de l’art, Marseille 7 e04 91 31 04 08Mats, JC Legouic © X-D.REros et Thanatos40 artistes <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pour 20 ans ! 1993-2013 : deux déc<strong>en</strong>nies pour la Galerie Meyer,nourries aux œuvres de notre temps dans leurs formes les plus singulières, iconoclastes,hybrides ou hors limites, qui jou<strong>en</strong>t les décloisonnem<strong>en</strong>ts. Ça se fête aussi afin que leshistoires de l’art vivant continu<strong>en</strong>t à Marseille. C.L.jusqu’au 11 maiGalerie Meyer, Marseille04 91 33 95 01www.marseilleexpos.comKatharina Scharer, XYZ Eros 017, 2013 © Marina MarsSerge AssierDouble shoot ! Avec un hommage à son ami R<strong>en</strong>é Charet leur complicité où se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t littérature et photographie,vernissage le 26 avril à 18h. Face au Pavillon M quatre containersseront ouverts sur Anvers, Barcelone, Marseille et Rabat qui faitaussi l’objet d’un livre <strong>en</strong> autoédition. C.L.Rabat, Quatre rives et un regard © Serge AssierTravaux Communsdu 27 avril au 27 maiEspace Culture, Marseillewww.espaceculture.netQuatre rives et un regarddu 1 er au 31 maiEsplanade Vill<strong>en</strong>euve Bargemon, Marseillewww.sergeassier.com


Une saison, une aubeÀ chaque saison, une aube filmée de Caroline Duchatelet est prés<strong>en</strong>téedans une «chambre noire-miroir» conçue et réalisée par les architectes marseillaisManon Gaillet et Sylvain Bérard. Un cube de 3 x 3 m dans lequel on s’isole pour vivrecette expéri<strong>en</strong>ce à l’abri des clameurs extérieures… Le premier film, inédit,dimanche 2 mai (vidéo de 9’40’’, 2010-2013) est visible aux heures d’ouverturede la maison des v<strong>en</strong>tes. M.G.-G.Vue de la «chambre noire-miroir» pour la projection des aubes filméesde Caroline Duchatelet © Timothe Leszcynski - Leclere-Maison des v<strong>en</strong>tesDami<strong>en</strong> Leclere, Marseille 6 e04 91 50 00 00www.leclere-mdv.comFeuilleté d'écriture, Max Sauze © X-D.RMax SauzeAprès la galerie Vinc<strong>en</strong>t Bercker à Aix, il expose <strong>en</strong> plein air cinqFeuilletés d’écriture (livres effeuillés page à page sur socle de métalsoudé), que la pluie ou le soleil amélioreront au fil du temps… Desœuvres prés<strong>en</strong>tées dans le cadre du Printemps de Paper Art Projectorganisé par l’association Gudgi, regroupem<strong>en</strong>t de galeriesindép<strong>en</strong>dantes basées à Aix et sa région. M.G.-G.du 12 avril au 25 maiHôtel de Châteaur<strong>en</strong>ard, Aix04 42 91 99 19www.gudgi.org63AUPROGRAMMEARTSVISUELSSm’artLe cru 2013 met à l’honneur deux artistes, Hervé Di Rosa et Ivan Messac, etdeux courants : l’un «modeste», l’autre narratif. Avec eux, quelque 200plastici<strong>en</strong>s, sculpteurs, photographes, designers et vidéastes se sont donné lemot pour pique-niquer au parc Jourdan transformé <strong>en</strong> jardin d’artcontemporain, le temps des expositions, r<strong>en</strong>contres et débats. M.G.-G.8 e salon d’art contemporaindu 2 au 6 maiParc Jourdan, Aixwww.salonsmart-aix.com© Ivan Messac, Bus T17Richard Baquie © Adagp, Paris, 2013De main <strong>en</strong> mainLa Prov<strong>en</strong>ce terre de sculpteurs depuis Puget ou FranscescoLaurana ? Convoquant les œuvres de Dominique Angel, RichardBaquié, Judith Bartolani, César, Toni Grand, André Masson,Richard Monnier, Germaine Richier et Arnaud Vasseux,l’exposition interroge les coïncid<strong>en</strong>ces, influ<strong>en</strong>ces, emprunts etinteractions <strong>en</strong>tre ces artistes installés au Midi. A-L.Rdu 5 avril au 9 juinGalerie d’art du CG13, Aix04 13 31 50 70www.culture-13.fr


64AUPROGRAMMEARTSVISUELSLa fondation s’expose !D’un artiste à l’autre, d’un pays à l’autre, depuis 10ans la Fondation Blachère a mis sous les feux dela rampe la production artistique du contin<strong>en</strong>tafricain. Pour cet anniversaire, deux rétrospectivesferont revivre fragm<strong>en</strong>tairem<strong>en</strong>t les temps forts,les expositions, les r<strong>en</strong>contres. Selon desdispositifs scénographiques offrant des lecturescritiques et esthétiques. M.G.-G.1 er volet jusqu’au 16 juinFondation Blachère, Apt04 32 52 06 15www.fondationblachere.org47 e salonPour cette année capitale Phocal porte deux expositions sous labelMarseille-Prov<strong>en</strong>ce 2013. American Puzzle de l’invité d’honneurJean-Christophe Béchet jusqu’au 12 mai et Marseille <strong>en</strong> scènes :30 regards, 30 histoires, projet collectif à l’Usine électriqu<strong>en</strong>ouveau pôle multiculturel, jusqu’au 16 juin. Plusieurs expos dansla ville et soirée porte ouverte jeudi 25 avril avec signature du livreMarseille, ville natale par J.C. Béchet. C.L.47 e salon photographique d’AllauchVieux Bassin et divers lieux, Allauch04 91 10 49 20www.phocal.orgVue de l'exposition La Fondation s'expose © X-D.RAmerican Puzzle © Jean-Christophe BechetLibraires du sud /Libraires àMarseille - 04 96 12 43 42R<strong>en</strong>contres : avec Charles Ebguypour son recueil de poèmes Feuilletsde temps froissé, poèmes 2008-2012(Harmattan) le 10 avril à 18h45 à lalibrairie Evadné les G<strong>en</strong>êts d’or(Avignon)avec Claude Chalabreysse autourdes écrivains voyageurs et de sonlivre S<strong>en</strong>sations voyageuses (PauloRamand) le 10 avril à 17h à la librairieMaupetit (Marseille)avec Hélène Bracco pour son livreL’Autre face ; Europé<strong>en</strong>s <strong>en</strong> Algérieindép<strong>en</strong>dante (Non Lieu) le 11 avril à18h30 à la librairie harmonia Mundi(Aix)avec Many Camara autour de l’ouvrageTombouctou, terre de r<strong>en</strong>contres(Patrimoines et médias) le 12 avril à18h30 à la librairie Harmonia Mundi(Arles)avec Janine Gerson-Père pour sonlivre Bella, itinéraire mémoriel (Edilivre)le 12 avril à 18h30 à la librairieLa Carline (Forcalquier)avec Marie Sabine Roger pour sonlivre Bon rétablissem<strong>en</strong>t (Rouergue)le 12 avril dès 19h à la librairie AuxV<strong>en</strong>ts des mots (Gardanne)avec José D’Arrigo pour Marseillemafias (Le Toucan) le 13 avril <strong>en</strong>tre15h et 18h à la librairie de Prov<strong>en</strong>ce(Aix)avec Danièle Simon pour une confér<strong>en</strong>cesur Stress, comm<strong>en</strong>t s’<strong>en</strong>faire un allié (A2c Medias), le 13 avrilà 17hà la librairie Maupetit (Marseille)avec Marc Bernardot autour de sonlivre Captures (Croquant) le 13 avril à16h à la librairie Maupetit (Marseille)avec Elie Boissin pour son livreMarseille : du mythe à la réalité (LeTemps qui passe) le 15 avril à 18h àla librairie Maupetit (Marseille)avec les poètes de La Revue desArchers pour la sortie de leur derniernuméro le 18 avril à 18h30 à lalibrairie Apostille (Marseille)avec Claude Martel qui a dirigé larédaction de l’ouvrage Le canal deManosque (Alpes de Lumière) le 19avril à 19h à la librairie Le Poivre d’Âne(Manosque)avec Roz<strong>en</strong>n Guilcher pour sonlivre Futura (Sulliver) le 20 avril <strong>en</strong>tre16h et 18h à la librairie de Prov<strong>en</strong>ce(Aix)avec Jérôme Garcin pour son livreBleus horizons (Gallimard) le 20 avrilà 16hà la librairie Maupetit (Marseille)avec Jean-Loup Chifflet pour Dictionnaireamoureux de l’humour (Plon)et Eti<strong>en</strong>ne de Montety pour Encoreun mot (Chiflet et Cie) le 24 avril à18h30 à la librairie Masséna (Nice)avec Marie-Hélène Prouteau, dansle cadre de la fête de la librairie indép<strong>en</strong>dante,pour ses deux livres paruaux éditions La Part commune, LesBlessures fossiles (2008) et LesBalcons sur la Loire (2012) le 27 avriltoute la journée à la librairie La Carline(Forcalquier)avec Boualem Sansal, dans lecadre de la fête de la librairie indép<strong>en</strong>dante,pour une r<strong>en</strong>contre animéepar son éditeur Jean-Marie Laclavetinele 27 avril à 11h à la librairieMasséna (Nice)avec Marion Brunet et GuillaumeGuéraud, durant laquelle se ti<strong>en</strong>draune exposition de reproductions d’illustrationsde la collection Série Bdes éditions Sarbacane le 27 avrildès 15h30à la librairie Maupetit (Nice)avec Xavier-Marie Bonnot, dans lecadre de la fête de la librairie indép<strong>en</strong>dante,pour son roman Premierhomme (Actes Sud) le 27 avril dès 15hà la librairie Maupetit (Marseille)avec Gilles Martin-Raget pour sonlivre De Marseille <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce (Crès)le 27 avril dès 16h à la librairie Maupetit(Marseille)avec Nelson Monfort pour sonouvrage Le roman de Charles Tr<strong>en</strong>et(éd. du Rocher) le 30 avril dès 17h àla librairie Prado Paradis (Marseille)Itinérances littéraires :Prés<strong>en</strong>tation des éditions Zulma <strong>en</strong>prés<strong>en</strong>ce de Laure Leroy, directricedes éditions, le 13 avril à 9h30 à lalibrairie Alpine (Gap), à 12h à lalibrairie Au coin des mots passants(Gap), à 16h à la librairie Davagnier(Gap), à la librairie La Loupiote (Gap)AIXOffice du Tourisme – 04 42 16 11 6110 e édition des R<strong>en</strong>contres du 9 eart : r<strong>en</strong>contres, tables rondes, expos,ateliers, dédicaces, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’unecinquantaine d’auteurs. Du 12 au 14avril.3bisf – 04 42 16 17 75 SPPerspective Nevski / Petites réductionsabsurdes de l’expéri<strong>en</strong>cehumaine : prés<strong>en</strong>tation du travail <strong>en</strong>cours, le 11 avril à 19h et le 12 avril à15h.APTLe Vélo Théâtre– 04 90 04 85 25Les Cris poétiques, des poètes surla scène : Ce jour reste isolé au milieudes mots, avec Maxime H. Pascalet Claude Held, le 12 avril à 20h30.ARLESAtelier Archipel – 06 21 29 11 92


Exposition des œuvres d’ArnaudVasseux, jusqu’au 12 mai.Association Bulles d’Arles– 04 90 49 83 7412 e édition de Arles fait ses bulles :r<strong>en</strong>contres, dédicaces, remise deprix, expositions… Du 15 avril au 15mai.BRANTESEditions du Toulour<strong>en</strong>c– 06 15 52 51 777 e édition de Le goût des pages,salon des éditeurs indép<strong>en</strong>dants etleurs auteurs : lecture, confér<strong>en</strong>ce,dictée décalée, dédicaces… Le 5 mai.CABRIÈSC<strong>en</strong>tre commercial Avant Cap –04 42 46 65 35Salon des artistes : exposition, animationset performances <strong>en</strong> direct.Du 23 avril au 5 mai.ISTRESIvres de livres – 04 42 55 58 015 e édition de Ivres de livres : r<strong>en</strong>contresd’auteurs et d’illustrateurs, ateliers,animations… avec Bénédicte Guettier,Anne Cortey, Marcel Zaragoza ,Pascale Breysse, Vinc<strong>en</strong>t Bourgeau,Tania Sollogoub, Alice De Porcheville,Nathalie Brisac, Pierrick Bisinski etMarion Di Mino (Yayo) et HuguesBeaujard. Du 2 au 5 mai au collègeCoutarel.LA VALETTEEspace d’art Le Moulin– 04 94 23 36 49Exposition Cadere / la barre de boisrond et ses avatars, conçue par HervéBize, jusqu’au 27 avril.MANESalagon, musée et jardins– 04 92 75 70 50Exposition Un loisir érudit. Le MarquisFrançois de Ripert-Monclar, photographeamateur (1844-1921), jusqu’au30 juin.MARSEILLEABD Gaston Defferre- 04 13 31 82 00L’Académie de France à Rome et laculture europé<strong>en</strong>ne du Grand Tour :colloque international d’histoire del’art et d’esthétique, sous la dir.sci<strong>en</strong>tifique d’Emilie Beck Saeillo etJean-Noël Bret. Les 3 et 4 mai.BMVR l’Alcazar – 04 91 55 90 00Mémoire et id<strong>en</strong>tité : confér<strong>en</strong>ce deTzvetan Todorov, dans le cadre deMarseille Espérance, le 11 avril à17h30.Laïcité, athéisme et liberté de consci<strong>en</strong>ce: confér<strong>en</strong>ce de Jean Baubérot,dans le cadre de Marseille Espérance,le 16 mai.Couleurs cactus –couleurscactus@yahoo.frAteliers d’écriture nomade pour tousles adultes à partir de 16 ans : EstherSalmona, auteure et paysagiste donnerales consignes. Les 13, 20, 27avril, le 11 mai et le 1 er juin. Une restitutionfinale aura lieu le 15 juin dansle cadre du festival du livre de laCanebière.Association Sur la Place– 04 13 04 02 607 e édition des R<strong>en</strong>contres de l’illustration: expositions, tables rondes,ateliers, projections, dédicaces... <strong>en</strong>prés<strong>en</strong>ce d’artistes du livre. Du 15 au17 mai.L’Atelier des Arts – 04 91 26 09 06Le Storie du Italo, solo joué et dansépar Marco Becherini. Le 12 avril à20h30.Librairie Histoire de l’œil– 04 91 48 29 92Prés<strong>en</strong>tation des nouvelles publicationsdu cipM dans le cadre du Colloqueà Tanger : prés<strong>en</strong>tation-lectures avecEmmanuel Ponsartpour une prés<strong>en</strong>tationgénérale et pour la prés<strong>en</strong>tationdes livres de Bernard Heidsieck et deJean-Michel Espitallier ; avec GérardGoerges Lemaire pour la prés<strong>en</strong>tationdu nouveau numéro de CCPconsacré à la Beat G<strong>en</strong>eration et dela nouvelle édition du Colloque deTanger ; avec Philippe Pigeard pourla prés<strong>en</strong>tation de Je m’appelle uneville ; Lola Créïs pour Dix-sept portraitsde mes oncles ; avec François LagardepourSans Lég<strong>en</strong>de, Hors collectioncipM ; avec Marie-Laure Dagoitpourune prés<strong>en</strong>tation de la boîte BeatG<strong>en</strong>eration des éditions Derrières laSalle de Bain ; avec El<strong>en</strong>a Pr<strong>en</strong>ticeet Gustave de Staël pour la prés<strong>en</strong>tationdes éditions Khbar Bladna(Tanger). Le 13 avril à partir de 11h30.La Friche – 06 85 03 23 15Prélude : exposition photographiqueet vidéo de Philippe Charles, dansle cadre de la programmation 2013du ZINC. Du 13 avril au 12 mai,vernissage le 13 avril à partir de 19h.Marseille Objectif danse- 04 95 04 96 42Performances <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce : Divideby Zero, courts duos de DanielLepkoff et Sakura Shimada. Le 13avril à 19h et le 14 avril à 17h.Association Lumin’Arts– 04 91 82 77 3915 e édition de la manifestation DesCalanques et des bulles : dédicaces,match d’impro dessiné,confé-r<strong>en</strong>ce, quizz BD… Les 27 et 28avril.CRDP Aix-Marseille– 04 91 14 13 045 e édition du salon des éditeurs :prés<strong>en</strong>tation de ressources pédagogiquesà destination des <strong>en</strong>seignantsdu primaire (maternelle, élém<strong>en</strong>taire),et secondaire (collèges, lycéesd’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t général et professionnel).Le public pourra découvrirles manuels scolaires de demain(numériques et interactifs), des produitsmultimédias pour appr<strong>en</strong>dre,des albums pour la jeunesse... Le 15mai.CIPM – 04 91 91 26 45Le Colloque à Tanger : hommage àBrion Gysin & William Burroughs,colloque, expositions, films, docum<strong>en</strong>taires,performances, lectures,publications… Du 11 au 14 avril.Villa47 – 06 95 12 78 29Exposition des œuvres de Texereau,jusqu’au 13 avril.Maison de v<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>chèresLeclere – 04 91 50 00 00Confér<strong>en</strong>ces prés<strong>en</strong>tées par Jean-Noël Bret, à 18h : Un peintre et sonmusée : Fernand Léger, par DianaGay, dir. du musée Fernand Léger àBiot, le 13 mai.MARTIGUESMusée Ziem – 04 42 41 39 60Exposition Résonnances, jusqu’au 21avril.Stage de pratique artistique pour les<strong>en</strong>fants à partir de 6 ans, découverteet approfondissem<strong>en</strong>t de ce qu’estl’art contemporain. Du 15 au 19 avrilde 10h à 11h30.TOULONThéâtre Liberté – 04 98 00 56 76Les paysages de Don Quichotte :exposition des photographies de JuanManuel Castro Prieto, jusqu’au 31mai.VAISON-LA-ROMAINEAssociation ACAL– 04 90 36 18 903 e édition de Vason-la-Nouvelle invitele polar : concours de nouvelles,résid<strong>en</strong>ces d’écriture, lectures publiques,ateliers, et r<strong>en</strong>contresd’auteurs <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de PierreBondil, Pascal Dessaint, Jean-HuguesOppel, Marin Ledun, Marcus Malte,Roger Martin, Claude Mesplède,Jean-Hugues Oppel, Danielle Thiéry,Marc Villard... Du 13 au 21 avril.CONCOURSAppel à projets Id<strong>en</strong>tité, Parcours& Mémoires. Thèmes d’actionsprioritaires : la connaissance desréalités et des expressions des populationsissues de l’immigration et desterritoires ; la valorisation de lamémoire, de l’histoire et des patrimoinesculturels migratoires ; las<strong>en</strong>sibilisation de la société aux <strong>en</strong>jeuxde la diversité culturelle et dupatrimoine commun.Le caractère innovant de la demandesera apprécié sous plusieurs angles :artistique, culturel, patrimonial etpédagogique. Date de clôture deréception des dossiers : le 30 avril.Dossier de demande de subv<strong>en</strong>tiontéléchargeable sur le site de laDRAC,http://www.paca.culture.gouv.fr/,celui de la Direction régionale de lajeunesse,http://www.paca.drjscs.gouv.fr/, etsur celui de la mission d’appuiTeknicité, Culture & Développem<strong>en</strong>t,http://www.heritages-culturels.org/.L’association Polly Maggoo, organisatricedes 7 e R<strong>en</strong>contres InternationalesSci<strong>en</strong>ces et Cinémas (RISC), lanceun appel à candidatures : sont éligiblestous les films - docum<strong>en</strong>taires,fictions, films expérim<strong>en</strong>taux, artvidéo, animation…- dont le sujet estdirectem<strong>en</strong>t lié à des thématiquessci<strong>en</strong>tifiques. La date limite d’inscriptionest fixée au 15 avril.www.pollymagoo.org/doc_polly/risc-2013.htmlImages et Paroles Engagées organis<strong>en</strong>tles 3 e R<strong>en</strong>contres Régionalesdes Vidéos Urbaines du 10 au 12octobre et lanc<strong>en</strong>t un appel à filmsautour de Mémoires des villes, mémoiresdes villages, mémoires deports ; films <strong>en</strong> vidéo réalisés àMarseille, dans les Bouches-du-Rhône ou <strong>en</strong> PACA. L’appel à projetdure jusqu’au 31 juillet.Règlem<strong>en</strong>t, charte et fiche sur le sitehttp://videosurbaines2010.free.fr /04 91 79 32 94.65AUPROGRAMMERENCONTRES


66AUPROGRAMMERENCONTRESPrintemps latino-arabeDepuis 2008, le festival CoLibriS pose un regardoriginal sur la littérature latino américaine contemporaine,arp<strong>en</strong>tant les frontières d’un contin<strong>en</strong>ttrès divers ou donnant la parole, comme l’andernier, aux «voix indigènes». Pour sa sixièmeédition, qui se déroulera fin avril à Marseille etdans la région, le festival croise les perspectives etles élargit. Regards latino-arabes, ainsi s’intitulel’édition à v<strong>en</strong>ir. Un parti-pris inédit, justifié parles trois <strong>en</strong>trées choisies par les organisateurs. Lesmouvem<strong>en</strong>ts humains d’abord. Migrations etorigines familiales font que certains des écrivainsinvités sont à cheval sur les deux mondes, AntonioUngar par exemple, né <strong>en</strong> Colombie maisrésidant à Jaffa et marié à une écrivaine palestini<strong>en</strong>ne; ou Walter Garib et Miguel Littin,dont les familles d’origine arabe ont émigré auChili. Les filiations littéraires <strong>en</strong>suite : les grandesœuvres latino américaines ont souv<strong>en</strong>t puisé auxsources de la mystique et des contes arabes, tandisque des écrivains comme Gamal Ghitany,figure phare de la scène culturelle égypti<strong>en</strong>neactuelle, s’inspir<strong>en</strong>t du réalisme magique cherAméricaines échappéesCraig Johnson © Elisabeth RogerAprès le Chili <strong>en</strong> 2011 et l’Italie au printempsdernier, la troisième édition des Escapades Littéraires,organisée à Draguignan par l’associationLibraires du Sud, propose d’explorer cette annéeles grands espaces américains et de r<strong>en</strong>drehommage au célèbre romancier du Sud MarkTwain. Durant tout le week-<strong>en</strong>d, l’Amériquesera à l’honneur avec des films, des concerts, desateliers pour <strong>en</strong>fants, et surtout des r<strong>en</strong>contresavec des écrivains de choix. Tables rondes, lectures,buffet littéraire (dimanche midi, réservationsau 04 94 84 54 31), r<strong>en</strong>contres individuelles,autant d’occasions de retrouver des auteurs qu<strong>en</strong>ous admirons, comme Percival Everett, RichardRusso, Iain Levison ou David Vann (onse souvi<strong>en</strong>t de son superbe et terrifiant SuckwannIsland). D’<strong>en</strong> découvrir : Rick Bass, qui placesouv<strong>en</strong>t ses fictions dans le Sud profond ou leMontana cher à Jim Harrison ; Craig Johnson,auteur d’une saga célèbre autour du shérif WaltLongmire (qui intervi<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> direct du Wyoming!) ; Adam Novy, dont le premier romanLa cité des oiseaux (paru aux E.U. <strong>en</strong> 2011) a étésalué outre-Atlantique… Des éditeurs seront làaussi : Olivier Coh<strong>en</strong>, fondateur de la maisonde L’Olivier qui fait une large place à la littératureanglo-saxonne, et Oliver Gallmeister,dont la jeune maison (il l’a créée <strong>en</strong> 2006) nepublie que de la littérature américaine ; il estd’ailleurs l’éditeur à l’honneur cette année. Serontégalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts Claro et Bernard Hoepffner,qui arp<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t et traduis<strong>en</strong>t depuis longtempscette littérature. Être américain aujourd’hui,Quelles littératures américaines <strong>en</strong> France, Verticalescités : Interroger la ville américaine et Les grandsespaces américains : telles sont les thématiquesprincipales autour desquelles les invités échangeront.La BD ne sera pas oubliée : AnthonyPastor et MarcVoline débattront de comic et degraphic avec l’Américain Gilbert Shelton. Unfestival éclectique, à l’image de la mosaïque nordaméricaine.F.R.NB : S<strong>en</strong>na Danzy est la seule femme parmi 16écrivains invités. Soit 6 % de femmes écrivaines ?La programmation habituelle de Libraires duSud ne tombe pas souv<strong>en</strong>t dans de tels déséquilibres...USA grands espacesEscapades littérairesles 3, 4 et 5 maiChapelle de l’Observance, Draguignan04 96 12 43 40www.librairie-paca.comCarlos Liscano © Louis Monieraux auteurs sud-américains. Le rôle de l’écrivainface au pouvoir <strong>en</strong>fin, souv<strong>en</strong>t assez similairedans ces deux parties du monde où injustice etdictatures pouss<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t. De nombreuxinvités v<strong>en</strong>us du monde arabe (MaïssaBey, Khaled Osman…) comme d’Amériquelatine (Carlos Liscano, Eduardo Halfon, SantiagoGamboa…) seront donc prés<strong>en</strong>ts pour deslectures et des tables rondes qui promett<strong>en</strong>t cetteannée <strong>en</strong>core d’être passionnantes. On retrouveraaussi avec plaisir l’écrivain baroudeur ChristianGarcin (voir Zib’60). Quant à l’éditeur invité,ce sera L’Atelier du Tilde.FRED ROBERTdu 24 au 30 avrilLa Friche, Marseille04 91 05 84 72www.villa-lamarelle.frFace au cap nègreLa 25 e édition du Printemps du Livre de Cassis,qui se ti<strong>en</strong>dra du 27 avril au 5 mai dans l’écrinmagnifique de la Fondation Camargo, estplacée cette année sous le thème des «Horizonsmultiples». La formule ne change pas : au seinde l’Amphithéâtre Jérôme Hill se succèd<strong>en</strong>t lesauteurs invités, pour des r<strong>en</strong>contres privilégiéesanimées par Serge Koster et Antoine Spire.Danièle Milon, Maire de Cassis et Présid<strong>en</strong>ted’honneur de l’association, à l’origine de la manifestation,reste très exigeante sur la spécificité dela manifestation : «Les écrivains pass<strong>en</strong>t <strong>en</strong>virondeux heures avec leurs lecteurs. Ceux-ci ne cess<strong>en</strong>tde poser toutes sortes de questions. Le dialogues’installe. Ils se dévoil<strong>en</strong>t, expliqu<strong>en</strong>t leurs motivations,leurs techniques d’écriture. Ils parl<strong>en</strong>t ainside façon très intime. Les lecteurs aussi se dévoil<strong>en</strong>t etpartag<strong>en</strong>t.»Cette année seront prés<strong>en</strong>ts, <strong>en</strong>tre autres, PaulNizon (Les Carnets d’un coursier, Actes Sud) pourdes Errances Helvétiques, Olivier Rolin (Circus1 et Circus 2, Le Seuil) sur La littérature commevoyage, Marcel Rufo (Grands-par<strong>en</strong>ts, à vous dejouer, Anne Carrière) pour Histoire familiale ettransmission, Mona Ozouf (La cause des livres,Gallimard) pour Une vie dans les livres, TobieNathan (Ethno-roman, Grasset) pour Littératureet ethnopsychiatrie... La manifestation accueilleprogramme aussi un cycle de cinéma autour duthème : Claude Lelouch est cette année le réalisateurinvité, du 29 avril au 3 mai au C<strong>en</strong>treculturel de Cassis. Enfin, et pour la 10 e année,sera remis le Prix du Printemps du Livre de Cassis,placé sous la présid<strong>en</strong>ce de Jean-Paul Kauffmanet la présid<strong>en</strong>ce d’honneur de Patrick Poivred’Arvor. Une pluie de stars habituées de la manifestation,qui sait attirer les foules, pour desdialogues pas toujours vains.DO.M.Le Printemps du Livre de Cassisdu 27 avril au 5 mai06 09 73 24 50www.printempsdulivre.fr


68LIVRESLes vies d’IdrissParmi les nombreux artistes invités lon. Un texte volontairem<strong>en</strong>t désolidarisédes images, comme dans leau dernier Week-<strong>en</strong>d Made in Friche,il y avait Arno Bertina, v<strong>en</strong>u livre. Car, insiste Bertina, «le texteprés<strong>en</strong>ter Numéro d’écrou 3<strong>62</strong>573 n’est pas là pour souligner ; les photostout juste paru aux éditions du bec ne sont pas là pour illustrer». Les<strong>en</strong> l’air. Bertina est un habitué des deux voix diverg<strong>en</strong>tes se complèt<strong>en</strong>tlieux : il a été récemm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ced’auteur à La Marelle et c’est terrain. Le travail docum<strong>en</strong>taire<strong>en</strong> ne jouant pas sur le mêmele quatrième ouvrage auquel il collaboreavec Fabi<strong>en</strong>ne Pavia au sein taires dont elle accompagne sesd’Anissa Michalon et les comm<strong>en</strong>-de la collection Collatéral, une photos mett<strong>en</strong>t <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce lacollection que <strong>Zibeline</strong> suit depuis viol<strong>en</strong>ce subie par les migrants,longtemps et qui associe texte et soumis à la double pression de leursphotographie (voir la chronique de familles restées au pays (une vingtainede personnes viv<strong>en</strong>t deLit national, p. 74). Numéro d’écrou3<strong>62</strong>573 est né du travail de longue l’arg<strong>en</strong>t <strong>en</strong>voyé par un travailleurhaleine que la photographe Anissa émigré) et du pays dans lequel ilsMichalon a m<strong>en</strong>é auprès de l’importantecommunauté mali<strong>en</strong>ne de papiers, condamnés à l’évitem<strong>en</strong>tarriv<strong>en</strong>t (la plupart sont sansMontreuil. Elle a photographié les perpétuel des contrôles, à des tâcheshommes dans les foyers de la banlieueparisi<strong>en</strong>ne ; elle a égalem<strong>en</strong>t vie précaires). Bertina montre luisous-payées et à des conditions deeffectué plusieurs voyages au Mali, aussi ce désarroi et la s<strong>en</strong>sation derapportant des clichés de leurs plus <strong>en</strong> plus prégnante d’<strong>en</strong>fermem<strong>en</strong>tdans laquelle s’<strong>en</strong>lise levillages, de leurs familles restées aupays, des maisons imposantes que migrant. Mais <strong>en</strong> plaçant Idriss auleur arg<strong>en</strong>t si difficilem<strong>en</strong>t gagné cœur de la fiction, il lui donne lapermet de construire là-bas. C’est parole. L’occasion, <strong>en</strong>fin, de dev<strong>en</strong>irainsi qu’elle a fait la connaissance sujet de son histoire, et pas seulem<strong>en</strong>tun numéro d’écrou.d’Idriss, dont le livre relate l’«histoiretragiquem<strong>en</strong>t exemplaire», FRED ROBERTcomme l’a rappelé Arno Bertina audébut de la r<strong>en</strong>contre. Arno Bertina La r<strong>en</strong>contre avec Arno Bertina auet Anissa Michalon se sont connus Week-<strong>en</strong>d Made in Friche a eu<strong>en</strong> 2004, leur projet a germé assez lieu le 16 mars,vite, mais jusqu’<strong>en</strong> 2009-2010, il ne à Marseillesavait pas quelle forme donner àson récit. C’est à Alger qu’il a eu leNuméro d’écroudéclic ; l’hospitalité algéri<strong>en</strong>ne est3<strong>62</strong>573d’ailleurs dev<strong>en</strong>ue un des leitmotiveArno Bertinadu court roman qu’il a imaginé(texte), Anissaautour d’un Idriss fictif dev<strong>en</strong>u narrateur.Dans un Petirama plongé(photographies)Michalondans l’obscurité, la r<strong>en</strong>contre s’estLe bec <strong>en</strong> l’air,déroulée <strong>en</strong> deux temps. P<strong>en</strong>dantcollectionune tr<strong>en</strong>taine de minutes, Bertina aCollatéral,lu des extraits de son texte, avant de14,90 €laisser «parler» les photos de Micha-Arno Bertina © Charlotte Dup<strong>en</strong>loupEmmanuel Lepage à Marseille © X-D.RMaître improvisateurAussi loin qu’il s’<strong>en</strong> souvi<strong>en</strong>ne, il a toujours voulu faire de labande dessinée. Alors, depuis plus de vingt-cinq ans, il écrit etdessine des histoires. On lui doit, <strong>en</strong>tre autres, La terre sans mal,les deux tomes de Muchacho, Alex Clém<strong>en</strong>t est mort (dont l’actionse déroule à Marseille), ainsi que deux Fragm<strong>en</strong>ts d’un voyage,Brésil et America, parus au début des années 2000. Mais c’estpour son magnifique Voyage aux îles de la désolation qu’EmmanuelLepage était de passage <strong>en</strong> mars à Marseille. Cet albumédité <strong>en</strong> 2011 est <strong>en</strong> effet <strong>en</strong> lice pour la sélection BD du Prixlittéraire des lycé<strong>en</strong>s et appr<strong>en</strong>tis de la région PACA. Lepage était àce titre invité au lycée Périer puis à la librairie La réserve àbulles. Répondant aux questions de Richard G, il a d’abordrappelé la g<strong>en</strong>èse du projet qui lui a permis d’embarquer sur leMarion Duquesne à destination des TAF (Terres AustralesFrançaises), d’<strong>en</strong> rev<strong>en</strong>ir avec des dessins, des croquis, sortes d<strong>en</strong>otes graphiques, et de réaliser ce «livre hybride qui s’est construitau fur et à mesure» <strong>en</strong> moins de six mois, dans un état de «jubilation»int<strong>en</strong>se. Pourquoi tant de plaisir et une telle rapiditéd’exécution ? Parce qu’il a lâché la bride à son désir d’improvisation.Parce qu’il a accepté de travailler «sur une matière <strong>en</strong>perpétuel mouvem<strong>en</strong>t». Parce qu’il a trouvé dans cet album la justedistribution <strong>en</strong>tre les dessins exécutés p<strong>en</strong>dant l’expédition (etinsérés sans retouches) et le rythme narratif d’une véritablehistoire <strong>en</strong> images. De fait, cette BD docum<strong>en</strong>taire est <strong>en</strong>coreplus foisonnante qu’un carnet de voyage. Variété des techniques(lavis, pastel, crayon gras, <strong>en</strong>cre, aquarelle…) et des cadrages (dela simple vignette noir et blanc à l’illustration double pagecouleurs), organisation dynamique et souv<strong>en</strong>t surpr<strong>en</strong>ante desplanches, c’est une superbe odyssée de l’image que ce maîtredessinateur offre au lecteur. Il revi<strong>en</strong>t tout juste d’un voyage dedeux mois <strong>en</strong> Antarctique. On espère déjà l’opus à v<strong>en</strong>ir.F.RLa r<strong>en</strong>contre à La réserve à bulles a eu lieu le 19 marsVoyage aux îles de la désolationEmmanuel LepageFuturopolis, 24,40 €(album sélectionné pour le Prix littérairedes lycé<strong>en</strong>s et appr<strong>en</strong>tis de la régionPACA)Voir sur www.journalzibeline.frla chronique Un printemps à Tchernobyl,du même auteur


Jusqu’au boutde la nuit…… <strong>en</strong> toute liberté : de partir, de s’<strong>en</strong>dormir surun conte et se réveiller sur un autre. Dans lesméandres des Mille et une nuits, flux d’histoires<strong>en</strong>châssées dans lequel il pioche librem<strong>en</strong>t, etauquel il a soin d’ajouter quelques av<strong>en</strong>tures deNasreddine, et des anecdotes personnelles, JihadDarwiche, conteur d’origine libanaise que leshabitués de La Baleine qui dit «Vagues» connaiss<strong>en</strong>tbi<strong>en</strong>, a ouvert La nuit du conte proposéeà La Criée dans le cadre du caravansérail d’AliBaba. Une nuit blanche à savourer les histoiresde Shéhérazade, portées par la voix inspirée duconteur, son acc<strong>en</strong>t délicieux et son s<strong>en</strong>s durythme répétitif, cyclique. Sur le flot <strong>en</strong>sorcelantde sa parole, on se laisse voguer et les sessionsd’une heure tr<strong>en</strong>te fil<strong>en</strong>t. Des quelque c<strong>en</strong>t soixantespectateurs de tous âges, plus du quart ontpassé la nuit dans le petit théâtre, dont la scènes’est peu à peu transformée <strong>en</strong> salon ori<strong>en</strong>tal avectapis, coussins, poufs, afin d’accueillir confortablem<strong>en</strong>tles <strong>en</strong>ragés d’histoires. Jusqu’à septheures du matin ils sont restés. Quant au conteur,il adore ce g<strong>en</strong>re de performance. Il auraitmême, dit-on, le projet d’organiser sept nuitsJihad Darwiche © Tomasz Myslukblanches consécutives. Une semaine <strong>en</strong>tière dansles contes ? Une histoire à suivre…FRED ROBERTLa nuit du conte s’est déroulée le 23 marsà La Criée (Marseille), <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avecLa Baleine qui dit «Vagues»69LIVRESQuand une <strong>Zibeline</strong> croiseune Baleine…Créée <strong>en</strong> 1996, La Baleine qui dit «Vagues» estdésormais incontournable pour qui s’intéresseaux arts de la parole. Salle de spectacles, lieu derésid<strong>en</strong>ce, c<strong>en</strong>tre de ressources, elle n’<strong>en</strong> finit pasde grandir et d’évoluer, allant souv<strong>en</strong>t nager dansd’autres eaux. Pour que ce g<strong>en</strong>re prét<strong>en</strong>dum<strong>en</strong>tmineur et destiné aux <strong>en</strong>fants soit mieux connude tous les publics. Car, comme le dis<strong>en</strong>tElisabeth et Laur<strong>en</strong>t Daycard, «le conte apportedes leçons mais ne les impose pas» et chaquerelecture «répond à nos questions du mom<strong>en</strong>t».<strong>Zibeline</strong> : Vous v<strong>en</strong>ez d’organiser une nuit duconte à La Criée. Sortez-vous souv<strong>en</strong>t de votreespace du Cours Juli<strong>en</strong> ?La Baleine : De plus <strong>en</strong> plus, car nous souhaitonsélargir notre public, et promouvoir le g<strong>en</strong>redans la région. Grâce à cette nuit, de nouvellespersonnes ont r<strong>en</strong>contré le conte. Cette saison,nous avons collaboré cinq fois avec La Criée. Enplus de la nuit, nous avons proposé quatre séancesde contes du monde à destination d’unpublic familial. Nous sommes aussi au PavillonM le mercredi matin. Comme nous appart<strong>en</strong>onsau Réseau National du Conte et des Arts de laParole et que nous sommes missionnés par laDRAC, nous participons très régulièrem<strong>en</strong>t à desjournées professionnelles dans toute la région.Nous accompagnons égalem<strong>en</strong>t des projetsscolaires, municipaux. Mais nous proposonsaussi des événem<strong>en</strong>ts dans nos murs et dans lequartier.Lesquels, pour ces prochaines semaines ?Les 19 et 20 avril à 20h30, nous recevrons SalimHatubou pour Kara’. Salim était <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce àLa Baleine l’an dernier ; il a collecté des récits et<strong>en</strong> a fait une «épopée comori<strong>en</strong>ne», dont ildonnera ici la version contée. Et aux beaux jours,ce sera la cinquième édition des Oralies, le festivalque nous proposons sur le Cours Ju, histoire desortir le conte des salles obscures et d’aller à lar<strong>en</strong>contre d’un public mixte, pas uniquem<strong>en</strong>tcomposé de spécialistes. Il s’ouvrira cette annéesur une journée de contes <strong>en</strong> continu (une grandehistoire, un seul conteur) le 19 mai. Et nousespérons pouvoir le clôturer le 22 juin par un<strong>en</strong>uit au Frioul, comme nous le faisions autrefois.PROPOS RECUEILLIS PAR FRED ROBERTLa Baleine qui dit «Vagues»04 91 48 95 60http://labaleinequiditvagues.org


Roman-feuilleton,troisième70LIVRESC’est <strong>en</strong>core une femme qui a œuvré le mois dernier,ajoutant un très graphique troisième épisode aux Mystèresde la Capitale, le roman-feuilleton publié chaquev<strong>en</strong>dredi dans La Marseillaise depuis le début de l’année2013. Après Maylis de Kérangal et Jakuta Alikavasovic,Zeina Abirached était donc invitée au J1, afin d’évoquersa résid<strong>en</strong>ce à Aix et plus généralem<strong>en</strong>t son travail.Répondant aux questions d’un amateur passionné,Boris H<strong>en</strong>ry, la jeune bédéiste libanaise, qui dit avoirappris le français dans les bulles de BD, a déclaré s’êtrelancée «sans préméditation» dans ce mode de narrationqui s’est imposé à elle au début des années 2000, lorsqu’ellea s<strong>en</strong>ti l’urg<strong>en</strong>ce à effectuer un travail de mémoiresur son pays alors <strong>en</strong> pleine amnésie. Cela a donnéBeyrouth catharsis puis Le jeu des hirondelles, l’émouvantalbum autobiographique qui a r<strong>en</strong>du célèbre songraphisme noir et blanc si particulier, tout <strong>en</strong> volutes,<strong>en</strong> recherche sur les vides et les pleins. Noir et blanc aus<strong>en</strong>s propre, sans gris. Un graphisme inspiré de la calligraphiearabe, que Zeina a d’abord utilisé, dit-ellemodestem<strong>en</strong>t, «pour sout<strong>en</strong>ir la faiblesse du dessin».Mais qui est vite dev<strong>en</strong>u un parti-pris esthétique, et samarque de fabrique. On l’a évidemm<strong>en</strong>t retrouvé sur lesdoubles pages réalisées durant sa résid<strong>en</strong>ce. La dessinatricea accepté avec joie d’y faire revivre la mémoire decertains lieux emblématiques de la ville et des al<strong>en</strong>tours :l’Opéra, la Manufacture des allumettes (dev<strong>en</strong>ue Citédu Livre), les carrières de Bibémus, la fondation Vasarely…Elle a même revisité l’inv<strong>en</strong>tion du calisson, et lapeste. Les planches, projetées sur grand écran p<strong>en</strong>dant lar<strong>en</strong>contre et largem<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>tées par Boris H<strong>en</strong>ry,affirm<strong>en</strong>t son goût pour les strips horizontaux, les effetsd’échos visuels, les motifs récurr<strong>en</strong>ts ; autant de choixgraphiques qui font s<strong>en</strong>s et li<strong>en</strong>t subtilem<strong>en</strong>t la forme etle fond.En att<strong>en</strong>dant la sortie de son prochain roman graphique(une fiction cette fois, mais toujours située à Beyrouth),on peut voir les dessins de Zeina Abirached et ceux deMichèle Standjofski au C<strong>en</strong>tre aixois des Archivesdépartem<strong>en</strong>tales dans le cadre de l’exposition La Franceet le Liban, Parcours <strong>en</strong>tre archives et bandes dessinées (jusqu’au8 juin).FRED ROBERTZeina Abiracheb © A.GNous remercions vivem<strong>en</strong>t Zeina Abiracheb pour ce dessin exclusif arrivési g<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de BeyrouthMourir partir rev<strong>en</strong>irLe jeu des hirondellesZeina AbirachebCambourakis 20 €La r<strong>en</strong>contre a eu lieu au J1, Marseille le 31 mars dans le cadre de MP2013,<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec La Marseillaise et Libraires du SudZeina Abiracheb sera égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>te aux 10 e R<strong>en</strong>contres du 9 e art à la Cité du Livre d’Aix du 12 au 14 avril


72LIVRESConsci<strong>en</strong>ce humanisteOn ne classe pas Montaigne parmi les p<strong>en</strong>seurspolitiques. On sait qu’il fut maire de Bordeauxp<strong>en</strong>dant 4 ans, qu’il avait ses <strong>en</strong>trées à la cour deParis et qu’il servit souv<strong>en</strong>t de négociateur <strong>en</strong>treelle et le futur H<strong>en</strong>ri IV dont il était proche ;mais on le perçoit davantage comme un sceptique,réfugié le plus souv<strong>en</strong>t dans sa tour,précurseur <strong>en</strong> cela du romantique Vigny. Maiselle n’est pas d’ivoire pour Montaigne ! Elle estfaite de livres, de s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces gravées sur les poutresde sa «librairie». Et son étude de soi t<strong>en</strong>d à l’universelpuisque «chaque homme porte la forme<strong>en</strong>tière de l’humaine condition».Biancamaria Fontana apporte un regard nouveausur l’auteur des Essais, <strong>en</strong> la passant au criblede l’histoire, <strong>en</strong> contextualisant l’écriture dansune étude précise et érudite. S’appuyant surl’évolution des textes, elle montre à quel point lap<strong>en</strong>sée de Montaigne est impliquée dans l’histoirede son temps, bouleversée par les guerres deLe récit de Furukawa Hideo, magnifiquem<strong>en</strong>ttraduit chez Picquier par Patrick Honnoré,approche avec une imm<strong>en</strong>se subtilité du cœurde la catastrophe. Né dans la province de Fukushima,abs<strong>en</strong>t lorsqu’elle a été ravagée, leromancier figé dans un prés<strong>en</strong>t incompréh<strong>en</strong>sibleraconte comm<strong>en</strong>t il est retourné quelquesjours après dans son pays dévasté, comm<strong>en</strong>t ils’est irradié de son réel, pour compr<strong>en</strong>dre ce quiétait adv<strong>en</strong>u. Sa démarche est telle que pas à pason le suit, on s’imprègne à son rythme de cettemort absolue, sans s’y <strong>en</strong>gloutir, parce que sonrécit est fait d’allers retours <strong>en</strong>tre ses propresromans et le prés<strong>en</strong>t, <strong>en</strong>tre souv<strong>en</strong>ir et brusquessurgissem<strong>en</strong>ts du réel, <strong>en</strong>tre ce qu’il s’att<strong>en</strong>d àdécouvrir et ce qui est, brut, et qui nous faitcompr<strong>en</strong>dre chaque fois, comme autant d’épiphanies,l’insondable. Une tranchée dans lebéton explosé comme un château de sable. Unarrêt dans le paysage brisé. Un sil<strong>en</strong>ce absolu,religion qui serv<strong>en</strong>t les intérêts de chefs de guerresans scrupules. On s<strong>en</strong>t, à relire les additions successivesdes essais, la corruption grandissante dudiscours public, la distorsion de la vérité, la confianceabolie.Par la fréqu<strong>en</strong>tation intime des textes de l’antiquitéet de ses contemporains, par ses <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tset sa constante réflexion sur son temps, Montaigneest bi<strong>en</strong> un p<strong>en</strong>seur politique : il n’érige pasde système, semble préférer la République, maisréfléchit sur les pratiques politiques et le pouvoirroyal, souligne l’imbrication des responsabilitésindividuelles et des vertus. Son travail s’attache àdémonter les mécanismes du principe d’autoritéainsi que ceux qui régiss<strong>en</strong>t l’opinion. Ainsi Fontanavoit <strong>en</strong> Montaigne et son indép<strong>en</strong>dance dep<strong>en</strong>sée, sa consci<strong>en</strong>ce individuelle qui est aussipolitique, une préfiguration des Lumières, plutôtque d’isolem<strong>en</strong>t romantique ! Elle nous incite àrev<strong>en</strong>ir aux textes de Montaigne, qui s’avèr<strong>en</strong>tAu cœur nucléaire de nos actescomme si le son avait été coupé, parce que lesanimaux ne sont plus. Des chevaux que l’on nepeut plus approcher, symboles d’une cette provinceoubliée, domptée puis r<strong>en</strong>due à la sauvagerie.Des bateaux <strong>en</strong>tassés loin des côtes comme parune main géante. Des corbeaux, infinim<strong>en</strong>t. Et,partout, lorsqu’ils rest<strong>en</strong>t, des hommes hagards,vidés par la disparition absolue de tout ce quiavait fait leur réel.Pour les habitants de Fukushima le souv<strong>en</strong>ir d’avantest impossible, sans réalité, sans appui géographique,physique, parce tout a disparu jusqu’auxêtres, jusqu’aux murs, jusqu’au tracé même despaysages. Le roman peut-il <strong>en</strong>core s’écrire sedemande Furukawa au long de sa traversée ? Lafiction même, les mythes emportés par la vague ?Ô Chevaux, la lumière est pourtant innoc<strong>en</strong>te. Desferm<strong>en</strong>ts de révolte sont là. Parce que cette provinceoubliée, qui a toujours fourni nourritureet énergie au reste d’un pays riche, doit trouverLa prétérition de CassandreLa lecture de Karl Kraus fait l’effet d’un coupde poing ; parce que, à la suite de l’annonce programmatique<strong>en</strong> forme de prétérition Je n’aiaucune idée sur Hitler, sont annoncés les prémicesde l’apocalypse que décl<strong>en</strong>che le IIIe Reich. Quelleimpitoyable lucidité de ce texte, écrit <strong>en</strong> 1933 !Agone édite ici la version abrégée, adaptée à lascène par José Lillo (voir Zib’28), de La Troisièm<strong>en</strong>uit de Walpurgis (Agone 2005) écrite <strong>en</strong>référ<strong>en</strong>ce au Second Faust de Goethe. Ce véritablepamphlet pratique une cinglante ironie.Écrivain et journaliste, Kraus oppose la presse quiapparaît comme un organe de propagande, m<strong>en</strong>songer,abrutissant, à la solde d’un pouvoir qui vad’ailleurs l’écraser et la littérature, seule formed’expression libre, visionnaire, capable d’analyse.Il <strong>en</strong>trelace ses propos d’extraits du Faust deGoethe ou du Macbeth de Shakespeare. Terriblessont les r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>ts immondes, où le bourreause pose <strong>en</strong> victime et la victime <strong>en</strong> bourreau,la destruction systématique des intellectuels, lavolonté d’abrutissem<strong>en</strong>t de la population par unlavage de cerveau à grande échelle (temps decerveau disponible ?), <strong>en</strong>fin, la capacité incroyabled’aveuglem<strong>en</strong>t alors que les premiers campsfonctionn<strong>en</strong>t, que les commerces t<strong>en</strong>us par desJuifs sont détruits, que les jeunes filles allemandesqui sort<strong>en</strong>t avec un Juif ont la tête rasée… toutceci, déjà, <strong>en</strong> 33. Comm<strong>en</strong>t oser dire que l’on nesavait pas ! Les mécanismes de l’installation de ladictature et de la terreur sont démontés, lesexactions dénoncées…À lire absolum<strong>en</strong>t, pour appr<strong>en</strong>dre à être att<strong>en</strong>tifsaux signes.M.C.d’une stupéfiante actualité, dans leur descriptionde la consci<strong>en</strong>ce individuelle <strong>en</strong> prise avec unesociété <strong>en</strong> crise…MARYVONNE COLOMBANIMontaigne <strong>en</strong>politiqueBiancamariaFontanatraduit de l’anglaispar FrançoiseStonboroughAgone, coll. Bancd’essais, 24 €une voix. Mais celle-ci est aussi brisée que le récit,qui ne peut <strong>en</strong>visager la moindre bribe de linéarité,<strong>en</strong>tre l’impuissance de l’imprécation contrela vague, et la révolte impossible contre un étatlointain qui remettra les c<strong>en</strong>trales <strong>en</strong> route.AGNÈS FRESCHELÔ chevaux, la lumièreest pourtant innoc<strong>en</strong>teFurukawa HideoPhilippe Picquier,17,50 €Je n’ai aucune idéesur HitlerKarl KrausAgone, 10 €


Arrêt sur imagesLe dernier livre de Michèle Lesbre comm<strong>en</strong>cepar un drame : à la station de métro un vieilhomme, «anonyme et fugace», sourit à la narratricepuis se jette sous le métro qui arrive. Celle-ci,au lieu de se r<strong>en</strong>dre à la gare, part alors à la dérivedans les rues de Paris. Pourtant son amant l’att<strong>en</strong>dà l’hôtel des Embruns, au bord de la mer où ilsse retrouv<strong>en</strong>t régulièrem<strong>en</strong>t. Une nuit de déambulation,de doutes, <strong>en</strong>trecoupée des fulgurancesde souv<strong>en</strong>irs d’<strong>en</strong>fance ou d’amours passées,comm<strong>en</strong>ce pour elle qui nous <strong>en</strong>traîne à sa suite.Dans un bar arg<strong>en</strong>tin elle danse le tango aux sonsvoluptueux du bandonéon, boit un café au petitmatin et se perd sous l’orage dans les rues. C’estProm<strong>en</strong>ades littérairesLe GR 2013 vi<strong>en</strong>t d’être inauguré (voir p.12).De nombreuses associations propos<strong>en</strong>t des baladesurbaines, souv<strong>en</strong>t littéraires. On peut aussichoisir, <strong>en</strong> cette année capitale, d’arp<strong>en</strong>ter la villeseul sur la trace de ses passants (plus ou moins)célèbres. Pour ce faire, il suffit de se laisser<strong>en</strong>traîner par «le piéton de Marseille», MichéaJacobi. Auteur d’un «carnet de prom<strong>en</strong>ades»illustré, paru <strong>en</strong> 2011 sous le titre Le piéton chronique,et plus récemm<strong>en</strong>t d’un délicieux élogedes Walking class heroes (voir Zib’58), ce marcheurinvétéré persiste et signe aujourd’hui Marseille <strong>en</strong>toutes lettres, une anthologie qu’il voit plutôtcomme «un guide littéraire» à destination de«personnes qui aim<strong>en</strong>t à marcher et à se souv<strong>en</strong>irTrop de mémoireOn ne peut s’empêcher <strong>en</strong> lisant le premier romand’un traducteur reconnu -Khaled Osmana été récomp<strong>en</strong>sé à plusieurs reprises pour sestraductions de Naguib Mahfouz ou GamalGhitany- de guetter l’imprégnation de la languedes «autres», ceux dont il est le passeur tal<strong>en</strong>tueux.Pour contrer cette lecture un brin perverse,l’auteur qui semble avoir tout prévu (ce n’est pasle moindre défaut de ce récit suréquipé) construitune narration trouée de réminisc<strong>en</strong>ceslittéraires et cinématographiques qui sont autantde fragm<strong>en</strong>ts non dissous, flottant parfois maladroitem<strong>en</strong>tà la surface de l’amnésie partielle dupersonnage c<strong>en</strong>tral. Victime d’un malaise dansle taxi qui le ramène au c<strong>en</strong>tre du Caire sa villed’origine, l’homme v<strong>en</strong>u de France pour seretrouver, perd tout et surtout son id<strong>en</strong>tité ; ilà son amant qu’elle s’adresse, comme une répétitionde ce qu’elle lui dira, peut-être, le l<strong>en</strong>demainau téléphone. Lui l’a att<strong>en</strong>due <strong>en</strong> vain à la gare,s’est <strong>en</strong>dormi. Soucieux ou fâché ? Elle sait quesa défection peut provoquer un virage dans leurrelation ; cep<strong>en</strong>dant elle ne peut agir autrem<strong>en</strong>t.L’accid<strong>en</strong>t la met dans une situation de susp<strong>en</strong>sionet de turbul<strong>en</strong>ces, provoquant une épreuvequ’elle qualifie de «salutaire ou fatale». Onretrouve dans ce court roman la voix et le rythmede Michèle Lesbre qui nous font naviguer <strong>en</strong>trepassé et prés<strong>en</strong>t, traçant à l’aquarelle paysages etpersonnages sur les bords de mer ou l’Italie,évoquant des photographies, notamm<strong>en</strong>t cellesque plusieurs écrivains les ont précédées, ont regardéce qu’elles voi<strong>en</strong>t et ont tâché de l’écrire». Aux«touristes littéraires» ce fin connaisseur des spectaclesgrandioses ou dérisoires de la ville, de sesbeaux quartiers comme de ses zones propose doncquatorze prom<strong>en</strong>ades qui toutes revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong>son cœur, le Vieux-Port. Des prom<strong>en</strong>ades guidéespar les mots des innombrables écrivains qui,depuis l’Antiquité, ont parcouru la ville, les bordsde mer et les collines al<strong>en</strong>tour ; par ses mots à luiégalem<strong>en</strong>t, qui donn<strong>en</strong>t à ces déambulations leurfil directeur. Cela <strong>en</strong> fait des tours, cela <strong>en</strong> fait dumonde ! Évidemm<strong>en</strong>t, impossible de les fairefigurer tous. Certains sont à peine cités, d’autressont évoqués <strong>en</strong> apostille, le but n’étant pas d’êtredevi<strong>en</strong>t Nassi «l’Oublieux» pour la chaleureusecompagnie (tous formidables, pas de traitre àsignaler) de la p<strong>en</strong>sion de famille qui le recueillegénéreusem<strong>en</strong>t ; galerie de portraits couronnéepar la mère de substitution Sett Baheya, figure sisouv<strong>en</strong>t approchée dans les arrière-boutiques desmaîtres cités plus haut. Panorama de la grandeculture égypti<strong>en</strong>ne et heureusem<strong>en</strong>t loin desnouveaux clichés déployés à partir de la placeTahrir, Le Caire à corps perdu peine à sortir del’écriture «littérature de jeunesse» avec ses dialoguesappliqués et ses bons mauvais s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts.Trop apprêté, empesé pour l’exam<strong>en</strong> de passage...Vite comme le héros toujours sans nom à lafin du roman, il faut donner «un vigoureux coupde pieds dans la couche de joncs et de lich<strong>en</strong>s quitapiss<strong>en</strong>t le lit du fleuve» pour repr<strong>en</strong>dre un peude l’amant photographe qui préfère les imagesaux mots qu’il ne trouve pas toujours «à lahauteur». CHRIS BOURGUEÉcoute la pluieMichèle LesbreSabine Wespieser, 14 €exhaustif mais d’inciter les lecteurs à lâcher cetteanthologie pour se frayer leur propre passage versles œuvres. FRED ROBERTMarseille <strong>en</strong> toutes lettres,une anthologie littéraireMichéa Jacobiavec 30 photographiesoriginalesde H<strong>en</strong>ryk ViernyPar<strong>en</strong>thèses, 22 €d’air frais, comme nous y invite la collectionV<strong>en</strong>ts d’ailleurs aux si belles jaquettes.MARIE JO DHOLe Caire à corps perduKhaled OsmanV<strong>en</strong>ts d’ailleurs,18 €Le romancier/traducteurest invité du 24 au 30 avrildans le cadre de lamanifestation CoLibriS«littérature latino-arabe»à La Friche (voir p. 66)73RL EI NVC RO ESNTRESRetrouveZ nos chroniques livres, cd, r<strong>en</strong>contres et confér<strong>en</strong>ces et découvreZ les autres !-Compr<strong>en</strong>dre l’art moderne de Sam Phillips-Empreintes de Céline Boyer-Mappamundi, art et cartographie de Guillaume Monsaingeon-DVD Jacques Hérold-CD/DVD Mediterraneo de Christina Pluhar-CD Alkan œuvres pour piano de Pascal Amoyel-CD/livret VDE Gallo Musiques sacrées-CD Verdi de Placido Domingo-BD Un printemps à Tchernobyl d’Emmanuel Lepage-La V<strong>en</strong>geance du Roi-Soleil de Jean Contrucci-Western Girl d’Anne Percin-R<strong>en</strong>contre «la transition énergétique» aux ABDwww.journalzibeline.fr


74LIVRESOn the road r<strong>en</strong>gaine«Voilà ce que c’est de voyager : offrir des histoiresdans une cuisine inconnue très loin de chez soi.»Alexandre, jeune parisi<strong>en</strong>, écrit des histoires dansun magazine pour <strong>en</strong>fants. Sa compagne estpartie vivre avec un autre, à Marseille. Alors,pour fuir la douleur insupportable de la séparation,il quitte tout : ville, travail, amis, téléphone,et part rejoindre celle qu’il aime à Marseille, àpieds. Le roman ti<strong>en</strong>t dans le récit de ce parcours,où la direction est plus importante que lebut : fatigue de la marche, forêts profondes ouautoroutes longeant les tracés de TGV, nuitsd’hôtels ou dortoirs, r<strong>en</strong>contres de fortune, d’oùse détach<strong>en</strong>t les visages solitaires de Nina, lajeune mère célibataire et Giovanni, solide compagnonde route trucul<strong>en</strong>t comme un clowntriste et insouciant. Le randonneur devi<strong>en</strong>tLa BD de Lionel Richerand nous <strong>en</strong>traîne minede ri<strong>en</strong> dans les mythes fondateurs. Le récit estnourri d’imaginaires qui nous hant<strong>en</strong>t, la forêtobscure, dévoratrice et protectrice tout à la fois,les êtres hybrides, les crapauds avides de baisers,la poupée qui parle, le grand cerf des bois,l’<strong>en</strong>fant-loup, les vœux exaucés, les promessesqui <strong>en</strong>chaîn<strong>en</strong>t…Cette fable initiatique nous narre l’histoire d’unepetite fille Anna, qui vit dans un grand domaineperdu au milieu des bois. Alors qu’un nouveaurégisseur fait son apparition et cherche à accaparerla propriété par les moy<strong>en</strong>s les plus retors,l’<strong>en</strong>fant est appelée une nuit par sa poupée <strong>en</strong>levéepar une bande de crapauds. Elle sera confrontéeau secret de sa naissance, devra choisir sa voie…les objets de l’<strong>en</strong>fance qui l’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t pr<strong>en</strong>drontalors leur véritable signification. La nature facevagabond, et la solitude est traversée par la spontanéitéde ces r<strong>en</strong>contres éphémères. Puis l’espace serétrécit au c<strong>en</strong>tre-ville de Marseille, où il débusquela jeune fille sans l’aborder.La reconquête amoureuse se double d’une quêteinitiatique, d’une expéri<strong>en</strong>ce intérieure de détachem<strong>en</strong>tet de dénuem<strong>en</strong>t offerte à celle qu’ilaime. C’est un récit simple, qui évite avecbonheur les considérations philosophiques outouristiques sur l’errance, même s’il <strong>en</strong> retrouvetous les clichés, et qui préfère à l’expression de ladouleur amoureuse celle de la ferveur d’un donde soi total. Mais à force d’être simple, l’argum<strong>en</strong>test mince, pour ne pas dire inconsistant, etle paysage bi<strong>en</strong> plat.AUDE FANLOEntre Lilith et la cryptozoologieà la rapacité humaine et ses forces de destructiontrouve dans sa révolte une puissance supérieurecapable de surmonter les petitesses. La BD quicomm<strong>en</strong>ce comme un roman de mœurs, estirriguée de fantastique, jonglant <strong>en</strong>tre l’onirismeet l’exploitation des mythes. Les terreurs <strong>en</strong>fantinessont portées par les images de Lilith ou dela «Grande Boueuse». Le graphisme d’une grandefinesse oscille <strong>en</strong>tre réalisme et fantastique, usantd’une subtile palette d’ocres et de sépias. Unbestiaire fantastique complète l’ouvrage, lui apportantde nouvelles clés.P<strong>en</strong>dant le festival de BD d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce,cette collection investit le Muséum d’HistoireNaturelle (voir Zib’61)… Avec de telles planchesde bestiaire, la r<strong>en</strong>contre s’annonce palpitante !MARYVONNE COLOMBANILe temps d’arriverAuréli<strong>en</strong> ManyaGallimard/L’Arp<strong>en</strong>teur, 17,50 €Dans la forêtLionel RicherandSoleil, collection Métamorphose, 17,95 €Comme on fait son litDans le cadre d’une résid<strong>en</strong>ce d’écriture, JoySorman a passé plusieurs mois dans une <strong>en</strong>treprisede literie de Seine-Saint-D<strong>en</strong>is. Celle-ci aégalem<strong>en</strong>t ouvert ses portes au regard fureteur deFrédéric Lecloux. Aujourd’hui paraît, fruit deces deux expéri<strong>en</strong>ces, Lit national (du nom del’<strong>en</strong>treprise), un émouvant récit <strong>en</strong> images et <strong>en</strong>mots. Une histoire de lits, de sommeil et demort. Dans la chambre où repose Louise, sagrand-mère, qui vi<strong>en</strong>t de mourir à quatre-vingtneuf ans dans son lit et dans son sommeil (unexploit de nos jours !), la narratrice laisse filer sesp<strong>en</strong>sées. Le li<strong>en</strong> est fort qui les unissait. Or,quand sa mère lui annonce qu’elle héritera du litde la défunte, un lit extraordinaire, 160 par 190,matelas <strong>en</strong> laine, garanti à vie, c’est la panique…S’<strong>en</strong>suit une méditation effilochée <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce-bribes de la vie saine et organisée de Louise, fragm<strong>en</strong>tsplus chaotiques de celle de la narratrice,réflexions sur l’insomnie, sur les divers lits possibles,les chambres, la nuit et les rêves, lesmultiples postures des dormeurs, évocation decontes célèbres…- qui tisse pourtant adroitem<strong>en</strong>tle fil narratif. Car de ce legs, que faire ? Comm<strong>en</strong>tdormir dans le lit d’une morte ? Comm<strong>en</strong>t fairele deuil d’une grand-mère chérie ? À l’introspectionintimiste de Joy Sorman répond<strong>en</strong>t lesphotographies. Dans la grande <strong>en</strong>treprise deliterie où l’on coud <strong>en</strong>core à la main l’étiquette dela marque sur les matelas finis, Frédéric Leclouxsemble traquer les détails (bobines de fil, amasde laine, ressorts abandonnés) ; des humains quitravaill<strong>en</strong>t ici ne rest<strong>en</strong>t que les mains, ou desuniformes sur des cintres. Comme si elle aussiétait sur son lit de mort. Saisissant.FRED ROBERTLit nationalJoy Sorman (texte), Frédéric Lecloux (photographies)Le bec <strong>en</strong> l’air, coll. Collatéral, 14,90 €


Marseille, ouvre-toi !Connu pour être l’un des pionniers de la voguedu polar marseillais des années 90, FrançoisThomazeau est aussi éditeur (L’Écailler), libraire,journaliste sportif, rédacteur de guides«bistronomiques» et du Guide du Marseille insolite.Était-il possible de réunir toutes ces passions ?L’<strong>en</strong>treprise est réussie pour celui qui rêvaitd’écrire «LE livre sur Marseille». On y retrouvel’intrigue du polar, son amour pour la villephocé<strong>en</strong>ne et l’att<strong>en</strong>tion aux faits du journaliste.Persuadé que Marseille possède une âme,l’écrivain invite son lecteur à le suivre dans sesinvestigations.Tout comm<strong>en</strong>ce lors une prom<strong>en</strong>ade improviséeavec son amie Martha, dans le Vieux Saint-Marcel.C’est <strong>en</strong>tre les collines du massif de Saint-Cyret les contreforts du massif du Garlaban qu’uneétrange apparition se produit. Puis disparaît.Qu’est ce que c’était ? Qui, de quelle époque,quelle religion ? Il retourne sur la butte des Baousde Saint-Marcel… Sur son chemin, il croisera le«vicomte» Brémond, le vieux pêcheur Michel,Pierre l’ouvrier itali<strong>en</strong>, d’autres <strong>en</strong>core… Desgardi<strong>en</strong>s de l’histoire qui réveill<strong>en</strong>t par leurs récitsles fantômes qui ont vécu sur cette «frontière»marseillaise. Des Ségobriges à la riche familleForbin <strong>en</strong> passant par Marie Deluil-Martiny etmême Éric Cantona, tous ces personnages devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdes clefs secrètes pour compr<strong>en</strong>dre lemystère de cette ville partagée <strong>en</strong>tre terre et mer,aussi protectrice qu’insoumise.ANNE-LYSE RENAUTMarseille, une biographieFrançois ThomazeauStock, 19,75 €75RCO ENCOCerveau et marketingQui a dit que la sci<strong>en</strong>ce n’intéresse pas legrand public ? Le 12 mars dernier,l’auditorium de l’Alcazar était archicomblelors de la confér<strong>en</strong>ce d’Olivier Oullier intituléeÉmotion et prise de décision. Précisonsque cet orateur est familier des grandsrassemblem<strong>en</strong>ts, ayant été désigné Youngglobal leader au Forum de Davos <strong>en</strong> 2011.Enseignant-Chercheur à l’Université d’Aix-Marseille, son travail consiste à étudier lesli<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les caractéristiques du cerveau etle comportem<strong>en</strong>t des individus. À compr<strong>en</strong>dre«comm<strong>en</strong>t l’émotion et la rationalitéjou<strong>en</strong>t l’une contre l’autre, la distinction <strong>en</strong>treles deux étant de plus <strong>en</strong> plus difficile à établir,car les décisions sont biaisées par la subjectivité».Tout est question de contexte :devant un dilemme moral, on ne réagit pasde la même manière lorsqu’on est impliquéaffectivem<strong>en</strong>t (si votre amoureux est dansun avion détourné par des terroristes, quel’on vous demande d’abattre pour éviterqu’il ne s’écrase sur une ville, par exemple)ou à distance (les réactions des soldatsmanipulant des drones sont att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>tanalysées).Les applications de ce type d’études ? OlivierOullier donne «moins de deux ans» à lajustice pour s’appuyer sur des tests d<strong>en</strong>europsychologie et l’imagerie cérébraleavant de r<strong>en</strong>dre ses décisions ! Évidemm<strong>en</strong>t,«les experts vont se battre sur la question de lafiabilité». Mais le fonctionnem<strong>en</strong>t du cerveaupassionne avant tout le marketing, quibase ses profits sur l’exploitation du circuitde la récomp<strong>en</strong>se, et cherche son Graal : laprédictibilité comportem<strong>en</strong>tale. Le jeunehomme explique <strong>en</strong> souriant que les progrèsde la technologie peuv<strong>en</strong>t être utilisésaussi bi<strong>en</strong> pour soigner que pour v<strong>en</strong>dre, etil pose la question : «Le privé paye ses chercheursénormém<strong>en</strong>t plus que le secteurConfér<strong>en</strong>ce Olivier Oullier © G.Cpublic… devinez qui se consacre à quoi ?» Oncomm<strong>en</strong>ce à avoir des doutes sur saposition dès l’interrogation suivante :«Pourquoi donc les marchands de soda nousv<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t-ils un monde meilleur, et la santépublique du cholestérol ?» Peut-être parce queles uns v<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t un produit, alors que lestorytelling ne fait pas vraim<strong>en</strong>t partie desmissions de l’autre ? Sa conclusion, quinous ramène vers la psychologie constructiviste,laisse dubitatif : être intellig<strong>en</strong>t, c’estêtre adapté à son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Voilà uneaffirmation qui se discute aujourd’hui, dansun <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t saturé de signesmanifestem<strong>en</strong>t pathogènes.GAËLLE CLOARECLa confér<strong>en</strong>ce du 12 mars était organiséepar l’association Cerveau Point Commdans le cadre de la Semaine du Cerveau,sous l’égide de la Société Françaisedes Neurosci<strong>en</strong>cesLe terreaude la religionDans le cadre des Grandes r<strong>en</strong>contres de l’Université,le site de la Canebière accueillait le 19mars Raphaël Liogier, directeur de l’Observatoiredu religieux. Sa confér<strong>en</strong>ce intitulée Id<strong>en</strong>titéset religions dans un monde sans frontières portaitprincipalem<strong>en</strong>t sur un constat : loin de connaîtrele «rouleau compresseur de rationalité» préditjadis par certains sociologues, notre monde globaliséest traversé par de forts courants religieux.Trois phénomènes majeurs se développ<strong>en</strong>t, quel’on peut étudier de manière intéressante sousl’angle social et économique : sectes et spiritualitésapparues ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t après la 2 deguerre mondiale dans les sociétés les plus riches,mouvem<strong>en</strong>ts évangéliques <strong>en</strong> très forte progressiondans les pays pauvres, et fondam<strong>en</strong>talismeréactionnel des populations ayant subi une graveblessure narcissique (colonisation, déportation...).On constate alors «que les différ<strong>en</strong>ces<strong>en</strong>tre ces t<strong>en</strong>dances crois<strong>en</strong>t de très importantspoints communs» : elles sont toutes globalisées(à l’échelle contin<strong>en</strong>tale a minima, d’Al Qaïda àla Sci<strong>en</strong>tologie), extrêmem<strong>en</strong>t adaptables, etdifficilem<strong>en</strong>t maîtrisables par les États-Nations.Cette grille théorique souple prés<strong>en</strong>te l’avantagede mettre <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les stratégies plus géopolitiquesque spirituelles qui permett<strong>en</strong>t auxreligions de se déployer, et aussi de saisir plusfinem<strong>en</strong>t les raisons pour lesquelles un catholiquepourrait se s<strong>en</strong>tir plus proche d’un bouddhisteque d’un chréti<strong>en</strong> charismatique, ou un protestantpréférer dialoguer avec un adepte dusoufisme plutôt qu’un p<strong>en</strong>tecôtiste… G.C.À lireSouci de soi, consci<strong>en</strong>ce du monde.Vers une religion globale ?Armand Colin, 2012NFÉRENCESNTRES


La sci<strong>en</strong>cepour tous76SCIENCESC’est la couleur rouge évoquant les terresargileuses des <strong>en</strong>virons qui a été ret<strong>en</strong>ue pourle Souk des sci<strong>en</strong>ces de Gardanne le 3 avril :sur les étals de ce marché un peu spécial, ontrouve donc <strong>en</strong>tre autres propositions de labetterave et de la bauxite. L’objectif de lamanifestation étant de r<strong>en</strong>dre la culture sci<strong>en</strong>tifiqueaccessible à tous les publics, le chalandpasse avec curiosité de la reconnaissance olfactivedes ess<strong>en</strong>ces méditerrané<strong>en</strong>nes auxreliques des télécommunications d’antan, <strong>en</strong>quête d’hébergem<strong>en</strong>t muséal. Chaque standest animé par de souriants chercheurs faisantassaut de pédagogie car, la représ<strong>en</strong>tanted’Aix-Marseille Université le déplore : «Entreceux qui ont quitté le système scolaire précocem<strong>en</strong>t,et les filières littéraires, un grand nombrede g<strong>en</strong>s n’ont pas eu d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t sci<strong>en</strong>tifiqueau lycée.» S<strong>en</strong>sibiliser la population aux<strong>en</strong>jeux de la sci<strong>en</strong>ce, c’est aussi une préoccupationdu maire, Roger Meï, à l’heure où lacommune accélère sa transition énergétique :Souk des sci<strong>en</strong>ces Gardanne © Gaelle Cloarecgéothermie, parc photovoltaïque, biogaz, autantde mesures qui permettront bi<strong>en</strong>tôt à Gardannede produire autant d’énergie qu’elle <strong>en</strong>consomme. Son adjoint r<strong>en</strong>chérit : «Marseille-Prov<strong>en</strong>ce 2013 sert de période de préfigurationsur le long terme. Nos part<strong>en</strong>ariats avec l’Uni--versité, les labos de recherche appliquée et lesindustries vont se poursuivre.»Pour les 10 ans du Souk, son fondateur HassanBitar rayonne : l’anniversaire est prometteur !GAËLLE CLOARECÀ v<strong>en</strong>irLe Souk des sci<strong>en</strong>ces se ti<strong>en</strong>dra le 10 avril,le 15 mai à Aix et le 22 mai à MarseilleAGENDAAIX-EN-PROVENCELe 11 avril à 19h, confér<strong>en</strong>ce de Jean-MarcAné, du Commissariat à l’Énergie Atomique etaux Énergies Alternatives : L’énergie desétoiles, un des futurs de l’énergie sur Terre ?Planétarium04 42 20 43 66www.aix-planetarium.frARLESCafé des Sci<strong>en</strong>ces le 11 avril à 20h30. Jean-François Cholley et Antoine Lleberia :L’évolution de la photographie de Daguerre aunumérique.Café Malarte04 90 96 03 99AVIGNONL’adaptation des plantes cultivées au changem<strong>en</strong>tclimatique, le 18 avril à 18h. Confér<strong>en</strong>ce-débatavec Inaki Garcia de Cortazar, du C<strong>en</strong>treINRA PACA.Épicurium04 90 31 58 91ISLE-SUR-LA-SORGUEL’association Pesco Luno propose Des Starsdans le ciel, les supernovae, confér<strong>en</strong>ce d’AlainMazure le 19 avril à 19h.Espace de création artistique04 90 38 04 18www.pescoluno.phpnet.orgMANEPetit déjeuner sous l’herbe, botanique etlittérature avec Claude Marco, le 5 mai de 10hà 12h. 10 €.Musée départem<strong>en</strong>tal ethnologique, Prieuré deSalagon04 92 75 70 50http://musee-de-salagon.comMARSEILLEConfér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> anglais, le 26 avril à 18h, parRolf-Dieter Heuer directeur général du CERN :The search of a deeper understanding of ouruniverse at the Large Hadron Collider: theworld’s Largest particle Accelerator. Inscription<strong>en</strong> ligneAuditorium du Parc Chanot04 91 82 72 01http://marwww.in2p3.fr/confDis.php7 e Édition du Printemps des chercheurs,du 8 au 27 avril.Découvertes réc<strong>en</strong>tes, sujets d’actualité,ateliers et mise <strong>en</strong> résonance artistique. Unprogramme varié et abondant, de la paléoclimatologieà l’art sci<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> passant par lequinoa et la biorobotique. Pour tous, des<strong>en</strong>fants aux spécialistes.Fac Saint Charles, Alcazar,Bibliothèque Saint Andréhttp://printempsdeschercheurs.frLes petits débrouillards s’install<strong>en</strong>t dans lesquartiers de la Rose, de Saint-Joseph et duc<strong>en</strong>tre ville pour proposer des animationssci<strong>en</strong>tifiques. Du 13 au 29 avril. MP2013Et le 30 avril à 18h30, Café Sci<strong>en</strong>ce : Les bouesrouges, quels impacts ? Quels <strong>en</strong>jeux ?Point de Bascule04 91 66 12 07www.lespetitsdebrouillardspaca.orgLes Jeudis du CNRS : La grotte Cosquer : 20 ansde recherche sur un site exceptionnel <strong>en</strong> coursde disparition, confér<strong>en</strong>ce de Luc Vanrell, le 2mai à 18h.CNRSwww.prov<strong>en</strong>ce-corse.cnrs.frL’association Andromède organise une confér<strong>en</strong>cele 3 mai à 20h30 : Galaxies de toutes lescouleurs: des âges sombres de l’Univers àaujourd’hui par D<strong>en</strong>is Burgarella, astronomeau Laboratoire d’Astrophysique de Marseille.Anci<strong>en</strong> Observatoire de Marseille04 13 55 21 55www.andromede13.infoLe Souk des sci<strong>en</strong>ces s’installe dans le 15 earrondissem<strong>en</strong>t toute la journée du 10 avril,avec la couleur verte comme thématique.Parc François Billoux04 13 55 10 92http://maisondessci<strong>en</strong>ces.univ-prov<strong>en</strong>ce.fr


Troublantsface à face78PATRIMOINETrois années de préparation pour cette exceptionnelleexposition, Rodin, La lumière del’antique, qui s’inscrit dans la continuité dutravail amorcé avec Ingres et l’antique (2006-2007) au musée archéologique d’Arles. Lemontage <strong>en</strong> fut complexe, les œuvres prov<strong>en</strong>antdu monde <strong>en</strong>tier… Pascale Picard, commissairegénérale de l’exposition, prés<strong>en</strong>te avecune grande finesse, nourrie d’anecdotes et deprécisions historiques, la scénographie de l’exposition.Ni lourde ni didactique, elle fournit<strong>en</strong> quelques grands panneaux les informationsnécessaires à la situation des faits, de leurs<strong>en</strong>jeux esthétiques. Rodin, explique-t-elle, aucontraire des artistes de la R<strong>en</strong>aissance (quivont aussi l’inspirer, particulièrem<strong>en</strong>t Michel-Ange), ne copie pas, mais continue la manièredes artistes de l’antiquité gréco-romaine. L’objectifest d’atteindre leur virtuosité, dans leurinv<strong>en</strong>tion et leur représ<strong>en</strong>tation de la nature.L’œuvre, comme chez les Grecs, est destinéeaux dieux. Ainsi, la première version de L’hommequi marche était montée sur une colonnede 2m50 : les g<strong>en</strong>s ne la voyai<strong>en</strong>t pas !Soulignant cette continuité, l’exposition ne secoupe pas des collections perman<strong>en</strong>tes du musée,qui aurai<strong>en</strong>t passionné le sculpteur : cesont de grandes toiles de tulle qui par leurtranspar<strong>en</strong>ce permett<strong>en</strong>t au regard de s’évader,d’appréh<strong>en</strong>der la porosité des g<strong>en</strong>res, des époques.Le parcours de l’exposition s’orchestre<strong>en</strong> trois thèmes, L’atelier sacré, La beauté tranquillede l’antique : d’Aphrodite à Ève, L’ombrede l’antique. Avec <strong>en</strong> perspective l’Homme quimarche et le P<strong>en</strong>seur, un <strong>en</strong>semble d’œuvresissues de la collection classique de Rodin sontassemblées, du Togatus de type impérial auxtêtes d’Athéna.Arp<strong>en</strong>teur inlassable des musées, Rodin étaitun boulimique d’antiquités : sa collection personnellecompr<strong>en</strong>dra 6 000 pièces (dont 2 000gréco-romaines) qui couvr<strong>en</strong>t l’histoire de l’artde l’Ori<strong>en</strong>t à l’Occid<strong>en</strong>t. Trois fois refusé auxBeaux-arts, il s’est formé par le regard, fréqu<strong>en</strong>tantle Louvre, le British Museum. Manquantd’arg<strong>en</strong>t pour se procurer le matériel nécessaireà la peinture, il passe de longues heuresà reproduire les statues : pour cela un crayonet du papier suffis<strong>en</strong>t ! Les statues antiquesétant pour la plupart tronquées, il sculpte latête de l’Homme au nez cassé qui par son infirmitéles évoque. Refusée au Salon, elle ouvrel’exposition <strong>en</strong> forme de revanche posthume !Continuité et relectureLes œuvres sont installées dans une perspectivequi permet leur confrontation, à traversquelques principes simples : Rodin repr<strong>en</strong>d ledécoupage <strong>en</strong> 4 plans (jambes, hanches, torse,tête) de l’art antique dont il admire la sérénitéL’homme qui marche, Auguste Rodin, Bronze, 1905, RF.4094, 213x161x72 cm, Musee d’Orsay, Paris © RMN Grand Palais (musee d'Orsay) Herve Lewandowskiet la maîtrise. Ainsi, le Diadumène (jeune athlètese ceignant du bandeau de la victoire) trouvéà Vaison, donne une nouvelle perspective àl’Âge d’airain, dont la perfection avait fait direaux détracteurs de Rodin qu’il s’agissait d’unmoulage !L’étude du mouvem<strong>en</strong>t voit son accomplissem<strong>en</strong>tdans l’Homme qui marche. Rodin met <strong>en</strong>œuvre une esthétique de l’inachèvem<strong>en</strong>t, l<strong>en</strong>on finito de Michel-Ange, pour signifier lesremuem<strong>en</strong>ts de l’âme, la perpétuelle t<strong>en</strong>sionvers la perfection. Il accorde aux formes unevision allégorique, et relit l’antique à traversl’héritage judéo-chréti<strong>en</strong> : Aphrodite est transcrite<strong>en</strong> Ève, et la figure sereine pr<strong>en</strong>d un visagetourm<strong>en</strong>té. La scénographie installe avec humourl’Ève de Rodin, humble, derrière la magnifiqueVénus d’Arles, rev<strong>en</strong>ue dans sa région d’originele temps de l’exposition.Une série de dessins, des photographies, jalonn<strong>en</strong>tle couloir qui mène à l’<strong>en</strong>trée de lapièce plongée dans un clair-obscur d’où émerg<strong>en</strong>tles formes des statues, grands groupesmis <strong>en</strong> perspective, le monum<strong>en</strong>t à VictorHugo avec le Laocoon. Un éblouissem<strong>en</strong>t ! Autour,des formes plus petites, merveilles definesse, comme la C<strong>en</strong>tauresse, le jeune Panretirant une épine du pied d’un satyre. En échola vidéo du théâtre du C<strong>en</strong>taure dans l’atrium…Cette exposition sait à la fois transcrire lap<strong>en</strong>sée d’un sculpteur majeur, et combler levisiteur par sa disposition qui joue avec humourde celle des grandes collections du XIXe.MARYVONNE COLOMBANIRodin, La lumière de l’antiqueJusqu’au 1 er septembreMdAA, Arleswww.arles-antique.cg13.frJournées de l’AntiquitéGaëlle Viard, maître de confér<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> langueet littérature latines à l’université d’Aix-Marseille,et présid<strong>en</strong>te de l’AJA (association pourles Journées de l’Antiquité), a concocté unnouveau programme passionnant : ces visitespatrimoniales, confér<strong>en</strong>ces, et ateliers, qui ontobt<strong>en</strong>u la labellisation Marseille 2013, sontune des rares manifestations qui parvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tà allier les régions PACA et Languedoc-Roussillon! Un <strong>en</strong>semble de manifestations variées,érudites, régulières, ouvertes à tous… donton retrouve le détail et le cal<strong>en</strong>drier sur lesite : www.cpaf.cnrs.fr. M.C.


Notre patrimoinereligieuxL’association Cathédrale Vivante organise à Aix dans la Caveaux Huiles un cycle de confér<strong>en</strong>ces érudit, les Samedis deSaint-Sauveur. L’ess<strong>en</strong>tiel du public semble v<strong>en</strong>ir y chercherdes points d’ancrage à sa foi, mais ce patrimoine religieuxappart<strong>en</strong>ant aussi à l’état laïc, il devrait faire le bonheur detous !Ainsi le 9 mars dernier c’est un professeur émérite <strong>en</strong> linguistique,Marie-Christine Hazaël-Massieux, qui consacraitson exposé à Saint-Augustin. À partir des textes et de leurcontextualisation, elle a mis <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce l’originalité du personnage,dans l’histoire de l’église et l’Histoire, son humour,la richesse de ses images, son s<strong>en</strong>s de l’humain. Grand spirituel,il ne concevait pas la foi comme une adhésion à unedoctrine, mais comme une recherche de ce qui dépassel’homme, et <strong>en</strong>couragea la recherche sci<strong>en</strong>tifique. Sa nouvelletraduction permet de mieux <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre son style direct, etmême parfois, au détour d’une formule, quelques expressionsberbères, langue de sa mère, Sainte-Monique.Après les textes le témoignage des pierres : Xavier Delestre,Conservateur de l’archéologie à la Drac, prés<strong>en</strong>te un état desfouilles d’Hippone, épiscopat de Saint-Augustin de 396 à430, qui devint Bône, puis Annaba. Escale pour les navires aucours de la période carthaginoise, point de départ du blépour Rome, Hippone, ville portuaire, était opul<strong>en</strong>te. Sur unesuperficie de 60 ha dont 15 seulem<strong>en</strong>t ont été fouillés, onretrouve des thermes, des citernes, des bassins d’agrém<strong>en</strong>t,des fontaines, un théâtre, des villas, de superbes mosaïques.Mais dès les premières fouilles <strong>en</strong> 1833 les erreurs s’accumul<strong>en</strong>t,on reconstruit pour donner un côté monum<strong>en</strong>tal auxruines, on n’effectue pas de relevés précis des lieux ni desobjets, si bi<strong>en</strong> que les indices permettant de déterminer lafonction des bâtim<strong>en</strong>ts sont perdus !«Fouiller, c’est détruire», rappelle Xavier Delestre. Ainsi ErwanMarec, <strong>en</strong> 1957, accomplira un travail considérable mais partial: il p<strong>en</strong>se avoir découvert la basilique de Saint-Augustin,triture la docum<strong>en</strong>tation sci<strong>en</strong>tifique, détruit et reconstruitdes murs pour que les vestiges corrobor<strong>en</strong>t ses intuitions ! Lesable coquillier qu’il utilise le trahit aujourd’hui, il n’est pasantique ! Xavier Delestre insiste sur la difficulté des missions,sur le paradoxe aussi de la notoriété du lieu, due à l’importancede Saint-Augustin, qui excède la quantité des vestiges.Et comme dans tous les pays où les religions se sont succédées,une étrange destinée des objets : c’est dans la mosquéed’Annaba que l’on trouve aujourd’hui les chapiteaux corinthi<strong>en</strong>s…MARYVONNE COLOMBANICette double confér<strong>en</strong>ce a eu lieu le 9 mars à AixVue g<strong>en</strong>erale de la Basilique Saint-Augustin © Robledo

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