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Zibeline n° 62 en PDF

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Émoi picardLe Théâtre Durance a eu la bonneidée de faire v<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> Prov<strong>en</strong>ce cespectacle à l’acc<strong>en</strong>t d’ailleurs : cemonologue écrit et interprété parBernard Crombey, salué partoutoù il a été représ<strong>en</strong>té, a peu tournépar ici. Il repose sur un fait diverstransposé au cinéma par Doillondans la Drôlesse, adapté dans leroman Le Ravisseur de Paul Savatin,et porté ici par le tal<strong>en</strong>t d’uncomédi<strong>en</strong> hors du commun. Lemonologue retrace par anamnèsessuccessives l’histoire de cet hommesimple, sans sexualité, qui avaitabrité une petite fille maltraitéedans son gr<strong>en</strong>ier durant un mois,sans abuser d’elle, mais <strong>en</strong> l’<strong>en</strong>levant.Depuis sa prison il raconte,bouleversant, et nous plongeonsdans sa psyché d’homme ému,impuissant à résister aux demandesd’Amandine, <strong>en</strong>vahi d’angoisseet d’affects jamais exprimés. L’acteur,emprisonné comme son personnagedans un espace de 9m 2 , devantsa Motobécane susp<strong>en</strong>due commeun souv<strong>en</strong>ir, incarne son personnageavec une vérité désarmante,dans un parler picard recréé, marquémais toujours compréh<strong>en</strong>sible.Une performance d‘écriture et dejeu impressionnante, par son humanités<strong>en</strong>sible, ses choix dramatiques,et l’inv<strong>en</strong>tivité langagière dece dialogue intérieur, transcriptiond’un parler qui sonne vrai…AGNÈS FRESCHELMotobécane s’est joué le 29 marsau Théâtre Durance,Château-ArnouxCandidature imposéeUn flash. Le son d’un générateur <strong>en</strong>recharge. Dos au mur, la comédi<strong>en</strong>ne(L<strong>en</strong>a Chambouleyron),l’impétrante, se prépare à la mise ànu de l’audition. Un passage <strong>en</strong>chambre obscure pour combler ledésir d’un réalisateur, puis le si<strong>en</strong>,démultiplié dans un lars<strong>en</strong> dereflets. «Ce que je veux c’est ce queje suis dans ma tête mais ce que j<strong>en</strong>e suis pas <strong>en</strong>core dans la vie.»Danse de la mort pour avoir le rôle,l’angoisse, l’affolem<strong>en</strong>t. Puis lachute et la pellicule qui brûle. Jouer,est-ce se donner corps et âme ?Devant elle, assise, l’autre figureféminine (Sharmila Naudou), l’alterego, qui écoute l’actrice «par oùpasse le monde» avant de luiopposer ses questionnem<strong>en</strong>tsexist<strong>en</strong>tiels, dans un monologue àla déclinaison alphabétique. Gueuledu rôle, physique de l’emploi, profiltype ? Chacune coincée dans saposture et son rapport au monde,sa réalité ou sa fiction, <strong>en</strong>tre nonditset solitude.Mise <strong>en</strong> scène par Olivier Barrereet <strong>en</strong> scénographie par ErickPriano, pour la Cie Art 27, lapièce d’Enzo Cormann t<strong>en</strong>te unedéfinition du désir et des limites del’intime. «Qui voudrait tourner unfilm sur une fille qui voudrait tournerdans un film ?»… épineuse questionqui reste susp<strong>en</strong>due aux fils del’expéri<strong>en</strong>ce des protagonistes.DELPHINE MICHELANGELILe dit de l’impétrance s’est jouédu 28 au 31 marsau théâtre des Carmes, Avignon© X-D.R© E.PDéplacéShakespeare ne se doutait certainem<strong>en</strong>t pasqu’<strong>en</strong> terminant Othello, le Maure de V<strong>en</strong>ise ilavait écrit un vaudeville ! Car c’est un (mauvais)vaudeville que Razerka B<strong>en</strong> Sadia-Lavant etManuel Piolat-Soleymat ont commis <strong>en</strong> adaptantl’une de ses plus remarquables tragédies !À croire qu’ils n’ont ret<strong>en</strong>u de la pièce qu’unebanale intrigue amoureuse, minimisant les ambitionsdéçues, l’imposture, la lâcheté, l’échec.La chute du héros et sa desc<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>fers.Bi<strong>en</strong> sûr, chez Shakespeare la farce n’est jamaistotalem<strong>en</strong>t abs<strong>en</strong>te, et ses héros tragiques ontla faiblesse des hommes simples. Leur âme s<strong>en</strong>oie dans de viles bassesses… Mais fallait-ilpour autant affubler les acteurs de déguisem<strong>en</strong>tscriards (au croisem<strong>en</strong>t d’une pièce durépertoire et du cabaret), intégrer des saynètesdansées absconses, confier à Sapho les intermèdesmusicaux et faire vociférer Othello dudébut à la fin ? Poussif et sans modulation, Disizdemeure brut de forme, dégrossi comme unbloc de marbre. Sans oublier l’intrusion bruyanted’un groupe d’amateurs qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t gonfler lesallées du marché nocturne et de la fête : parfois,l’évocation plutôt que l’illustration est le meilleurdes choix… Il manque à cet Othello la finesse etl’ironie que requiert cette farce politique, etl’interprétation de D<strong>en</strong>is Lavant n’y change ri<strong>en</strong> :il faut des nerfs solides pour <strong>en</strong>durer le spectaclep<strong>en</strong>dant 2h45...MARIE GODFRIN-GUIDICELLILes amours vulnérables de Desdémone et Othellofut joué les 26 et 27 marsau Théâtre Liberté, Toulon© Jean-Claude Azria23THÉÂTRE

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