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Zibeline n° 61 en PDF

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un gratuit qui se lit<br />

N°<strong>61</strong> -<br />

du 13/03/13 au 10/04 /13


Ti<strong>en</strong>s, pas de<br />

femmes ce soir…<br />

La rédaction a décidé d’apposer un logo sur ses articles annonçant<br />

ou r<strong>en</strong>dant compte de spectacles, confér<strong>en</strong>ces, programmations,<br />

événem<strong>en</strong>ts ou concerts sans femmes. Ou à femmes très minoritaires<br />

et assignées à des tâches «féminines» dans un groupe<br />

d’hommes (costumière, scripte, modératrice, chanteuse).<br />

Il ne s’agit pas d’accuser les programmateurs, qui souv<strong>en</strong>t ne font<br />

que refléter une situation professionnelle qu’ils ne cré<strong>en</strong>t pas, mais<br />

de porter le regard sur un état de fait, pour le r<strong>en</strong>dre visible afin<br />

de contribuer à le changer. Car il est évid<strong>en</strong>t qu’il est plus difficile,<br />

à cause d’une longue histoire de domination masculine, de trouver<br />

des auteures, des compositrices, voire des personnages féminins<br />

que des héros mâles. Nous ne voulons stigmatiser aucune manifestation,<br />

et pouvons recommander un spectacle, ou un concert,<br />

une table ronde, sans femme. Il est évid<strong>en</strong>t qu’il faut continuer à<br />

monter les textes dont les femmes sont abs<strong>en</strong>tes ! Mais ce logo<br />

peut inciter les auteurs à écrire plus de rôles de femmes ; les<br />

metteurs <strong>en</strong> scène à choisir aussi des femmes pour les rôles neutres ;<br />

les organisateurs de colloques à donner la parole aux expertes. Et<br />

les femmes à s’emparer de la parole, à ne pas jouer à la petite<br />

chose fragile et s<strong>en</strong>suelle pour pouvoir monter sur scène, et à<br />

affirmer leur importance plus d’un jour par an.<br />

Car nous savons aussi que les femmes particip<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t à<br />

leur propre domination <strong>en</strong> ayant du mal à sortir des stéréotypes<br />

«féminins» et de la servitude de la séduction.<br />

Mais si nous voulons que cela change et que nos filles, qui sont<br />

très largem<strong>en</strong>t majoritaires dans les écoles d’art, puiss<strong>en</strong>t avoir<br />

les mêmes chances que nos garçons de jouer de la musique,<br />

dev<strong>en</strong>ir comédi<strong>en</strong>nes, auteures, plastici<strong>en</strong>nes, cinéastes, confér<strong>en</strong>cières…<br />

il faut adopter un comportem<strong>en</strong>t volontariste, qui consiste à<br />

déciller les regards sur l’incroyable inégalité qui règne dans le<br />

milieu culturel.<br />

Car VOIR cette inégalité pourtant flagrante n’est pas évid<strong>en</strong>t pour<br />

tous ! On nous répond souv<strong>en</strong>t, quand nous parlons de domination<br />

masculine dans le monde culturel, qu’il y a beaucoup de femmes<br />

directrices <strong>en</strong> Région PACA. Ce qui est vrai, même si elles ne sont<br />

pas majoritaires du tout, mais simplem<strong>en</strong>t moins minoritaires<br />

qu’ailleurs, et <strong>en</strong> général co-directrices. Mais cette prés<strong>en</strong>ce<br />

relative des femmes à la direction des établissem<strong>en</strong>ts culturels ne<br />

change <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> l’effroyable déséquilibre de la représ<strong>en</strong>tation des<br />

femmes sur les scènes !<br />

Or c’est à travers les représ<strong>en</strong>tations que les id<strong>en</strong>tités culturelles<br />

se construis<strong>en</strong>t. Si nous voulons que les femmes ne soi<strong>en</strong>t pas<br />

r<strong>en</strong>voyées à des stéréotypes, ou dans le néant de la non-représ<strong>en</strong>tation,<br />

il faut au moins pouvoir noter, calmem<strong>en</strong>t, sur le long<br />

terme, quand elles ne sont pas là… Ce que nous allons nous<br />

employer à faire !<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Politique culturelle<br />

La Prov<strong>en</strong>ce et les débats autour de Tapie 4, 5<br />

Événem<strong>en</strong>ts<br />

Hessel et le nucléaire, Guetta vs Dujardin 6<br />

Hommage à Wladyslaw Znorko 7<br />

Ouverture du Frac, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Pascal Neveu 8<br />

Les V<strong>en</strong>ts du Levant, Musiques sacrées du monde 9<br />

Marseille-Prov<strong>en</strong>ce 2013<br />

Atelier du Large au J1, Latcho Divano 10<br />

Balades comm<strong>en</strong>tées à Marseille 12<br />

Le Souk des Sci<strong>en</strong>ces, H 2 O, Pavillon M 13<br />

Musée Cantini, Le Frac à la Valette 14<br />

Scènes de printemps<br />

Festival de Pâques, Champ harmonique 16<br />

Babel Med Music, Les Musiques 17<br />

Cirque <strong>en</strong> capitales<br />

CREAC, C<strong>en</strong>taure, Le Merlan 18<br />

Le Sémaphore, Pays d’Aix, Arles 20<br />

Critiques<br />

Danse<br />

Les Hivernales, Le Pavillon Noir 22<br />

Les Bernardines, Château-Arnoux 23<br />

Théâtre<br />

Les Bernardines, La Friche, Rousset 24<br />

Les Bancs publics 25<br />

Avignon, Toulon, Château-Arnoux 26<br />

Jeune Public<br />

Le Sémaphore, Lieux Publics, Le Revest 27<br />

Musique<br />

L’Alcazar, le Jeu de Paume, Mars <strong>en</strong> Baroque 28<br />

Jeu de Paume, Le Pharo, GTP 29<br />

La Criée, Le Gymnase, Musicatreize 30<br />

Le Thor, Martigues, Espace Juli<strong>en</strong> 31<br />

Au programme<br />

Théâtre 32 à 37<br />

Danse 38, 39<br />

Cirque, arts de la rue 40<br />

Jeune Public 41 à 43<br />

Musique 44 à 51<br />

Cinéma<br />

Critiques 52 à 54<br />

Au programme 55 à 59<br />

Arts visuels 60 à 65<br />

R<strong>en</strong>contres 66 à 68<br />

Littérature<br />

Livres 69 à 70<br />

CD 71<br />

Arts 72<br />

Jeunesse 73<br />

R<strong>en</strong>contres 74 à 77<br />

Sci<strong>en</strong>ces 78


04<br />

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ULTURELLE<br />

À l’occasion de la nomination d’Olivier Mazerolle à la direction de la<br />

<strong>Zibeline</strong> revi<strong>en</strong>t sur l’arrivée de Bernard Tapie à la tête du quotidi<strong>en</strong>, et<br />

Le «rachat»<br />

de la Prov<strong>en</strong>ce<br />

Le rachat de la Prov<strong>en</strong>ce par Bernard Tapie<br />

n’<strong>en</strong> est pas un : le Groupe Hersant Média<br />

(GHM), auquel Lagardère a cédé <strong>en</strong> 2007 pour<br />

160 millions les titres du Sud Est (La Prov<strong>en</strong>ce,<br />

Var-Matin, Nice-Matin, Corse-Matin), vi<strong>en</strong>t à<br />

son tour de céder les actifs de ce groupe de<br />

presse à Bernard Tapie (25 millions) et à la<br />

famille Hersant (26 millions). Opération<br />

qu’une <strong>en</strong>quête de la brigade financière est<br />

chargée de clarifier. En effet GHM n’a jamais<br />

remboursé les prêts bancaires <strong>en</strong>gagés suite<br />

l’énorme faillite de sa filiale Comareg <strong>en</strong><br />

2011 : l’éditeur des ParuV<strong>en</strong>du, journaux<br />

d’annonces, s’est effondré <strong>en</strong> raison de la<br />

concurr<strong>en</strong>ce d’internet, laissant GHM avec une<br />

dette de 215 millions. La Prov<strong>en</strong>ce, possédant<br />

non seulem<strong>en</strong>t des rotatives neuves, des<br />

terrains, des véhicules, mais aussi depuis 2007<br />

de la trésorerie «offerte» par les banques,<br />

dégage un bénéfice <strong>en</strong>tre 6% et 8% par an.<br />

Son rachat représ<strong>en</strong>te une fort bonne<br />

affaire…<br />

Les problèmes concernant l’arrivée de Bernard<br />

Tapie à la direction de la Prov<strong>en</strong>ce sont donc<br />

d’abord financiers : comm<strong>en</strong>t 51 millions<br />

apportés par la famille Hersant et Bernard<br />

Tapie ont-ils pu annuler 215 millions de dettes<br />

auprès des banques, et éponger la dette<br />

ambitions électorales, à l’heure où la<br />

succession (ou pas ) de Jean-Claude Gaudin<br />

se profile <strong>en</strong>tre une UMP qui ne sait qui<br />

choisir, un PS <strong>en</strong>core secoué par «l’affaire<br />

Guérini» et les guerres intestines, et tous qui<br />

baign<strong>en</strong>t dans les réflexes cli<strong>en</strong>télistes comme<br />

dans un bouillon aux miasmes persistants.<br />

Voulons-nous d’une PQR <br />

Mais l’ess<strong>en</strong>tiel du problème reste celui de<br />

l’exist<strong>en</strong>ce du quotidi<strong>en</strong> régional. Si Nice, Corse<br />

et Var-Matin sont de santé fragile, La Prov<strong>en</strong>ce,<br />

de qualité inégale selon les jours et les<br />

rubriques, r<strong>en</strong>d compte des problématiques<br />

locales, ce qui est indisp<strong>en</strong>sable à la démocratie.<br />

Surtout à l’heure où La Marseillaise<br />

peine à se relever de saignées brutales, et où<br />

France 3 s’éloigne à grand pas de ses missions<br />

territoriales. Qui se préoccupera au quotidi<strong>en</strong><br />

de l’activité culturelle, sportive, de loisirs,<br />

associative, familiale, éducative, sociale,<br />

médicale, économique, politique, à Marseille<br />

mais aussi dans les territoires reculés, si ce<br />

n’est La Prov<strong>en</strong>ce <br />

De fait, ses journalistes ont su autant que les<br />

autres se garder des directives patronales. Ils<br />

ont conservé, sous Lagardère ou sous GHM, la<br />

même liberté éditoriale. Dès l’arrivée de<br />

Comareg Comm<strong>en</strong>t les nouveaux Bernard Tapie ils ont très majoritairem<strong>en</strong>t<br />

propriétaires échapp<strong>en</strong>t-ils au redressem<strong>en</strong>t fondé une société pour avoir les moy<strong>en</strong>s de<br />

judiciaire, qui équivaudrait à devoir déf<strong>en</strong>dre cette indép<strong>en</strong>dance. Il serait<br />

indemniser les 2500 lic<strong>en</strong>ciem<strong>en</strong>ts de 2011 <br />

L’opération est loin d’être claire, d’où<br />

l’<strong>en</strong>quête financière <strong>en</strong> cours. Bernard Tapie,<br />

prud<strong>en</strong>t, n’est <strong>en</strong> tous cas pas majoritaire dans<br />

la nouvelle <strong>en</strong>treprise…<br />

Une autre donnée du problème est clairem<strong>en</strong>t<br />

politique : l’arrivée de Bernard Tapie sur le<br />

Vieux-Port n’est pas sans interroger sur ses<br />

dramatique, même si d’autres médias<br />

d’information exist<strong>en</strong>t désormais, de brûler la<br />

Prov<strong>en</strong>ce avec le Tapie, et peu d’<strong>en</strong>treprises<br />

résist<strong>en</strong>t à son passage… Ce journal a survécu<br />

à ses propriétaires, de Defferre aux marchands<br />

d’armes, et il est, au fond, notre bi<strong>en</strong><br />

commun.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

© Agnes Mellon<br />

De la con<br />

transform<br />

de vertu<br />

Quelques débats ont été<br />

organisés suite au «rachat» de La<br />

Prov<strong>en</strong>ce. Par Libération à La<br />

Friche le 11 janvier, par Le Ravi<br />

et Médiapart à La Criée un mois<br />

après. Ces débats ont laissé un<br />

malaise très net dans les<br />

auditoires, voire parmi les<br />

interv<strong>en</strong>ants. Car lorsque la<br />

presse parle de la presse, elle ne<br />

peut le faire avec la même<br />

neutralité que lorsqu’elle<br />

s’attache à r<strong>en</strong>dre compte de faits<br />

auxquels elle est étrangère. Si<br />

Libé, La Marseillaise, Médiapart,<br />

Le Ravi ou Marsactu organis<strong>en</strong>t ou<br />

particip<strong>en</strong>t à ces débats, c’est<br />

aussi pour gagner des lecteurs.<br />

Ce qui n’est pas <strong>en</strong> soi<br />

répréh<strong>en</strong>sible, mais n’apparait<br />

pas forcém<strong>en</strong>t aux yeux des<br />

spectateurs nombreux ces soirslà,<br />

des auditeurs <strong>en</strong>core plus<br />

nombreux des radios et sites qui<br />

ont retransmis les débats :<br />

derrière tout cela il est question<br />

de concurr<strong>en</strong>ce, et de marchés.<br />

Les journaux sont partagés <strong>en</strong>tre<br />

leur solidarité professionnelle,<br />

soit la déf<strong>en</strong>se de la presse <strong>en</strong><br />

général, et la concurr<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre<br />

titres. Mediapart et Libé vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t<br />

à Marseille chercher des abonnés<br />

et des financem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> Région :<br />

Nicolas Demorand a d’ailleurs<br />

clairem<strong>en</strong>t déclaré le 13<br />

décembre que Libération allait se<br />

financer <strong>en</strong> organisant des<br />

événem<strong>en</strong>ts «<strong>en</strong> province». Quant<br />

au Ravi et à La Marseillaise, ils ne<br />

serai<strong>en</strong>t pas mécont<strong>en</strong>ts d’y<br />

gagner des lecteurs<br />

supplém<strong>en</strong>taires, et Marsactu d’y<br />

légitimer son image d’alternative<br />

possible à La Prov<strong>en</strong>ce, qui lui<br />

permettrait d’exister sans perdre<br />

des c<strong>en</strong>taines de milliers d’euros<br />

chaque année.<br />

Parler de toutes les<br />

pressions<br />

Ces soirs-là, sur les scènes, ces<br />

motivations ne fur<strong>en</strong>t pas


édaction de La Prov<strong>en</strong>ce,<br />

sur les débats qu’elle a suscités<br />

urr<strong>en</strong>ce<br />

e <strong>en</strong> acte<br />

évoquées. Les journalistes de la Prov<strong>en</strong>ce dur<strong>en</strong>t se<br />

cont<strong>en</strong>ter d’interv<strong>en</strong>ir depuis la salle, et à la Criée ils fur<strong>en</strong>t<br />

hués alors même qu’ils expliquai<strong>en</strong>t comm<strong>en</strong>t ils<br />

s’organisai<strong>en</strong>t pour préserver leur indép<strong>en</strong>dance. Un<br />

«v<strong>en</strong>du» pour le moins inapproprié fut lancé à Jean-<br />

Jacques Fiorito, journaliste de la Prov<strong>en</strong>ce qui expliquait<br />

qu’il n’avait pas les mains liées, et resterait libre. Par<br />

ailleurs le plateau composé par Nicolas Demorand, qui ne<br />

s’est à aucun mom<strong>en</strong>t départi d’une morgue ironicoagressive<br />

très désagréable, comportait une seule femme,<br />

celui du Ravi huit hommes. Déséquilibre qui n’est pas<br />

étranger au cont<strong>en</strong>u des débats, Demorand déf<strong>en</strong>dant des<br />

«Unes qui ont des couilles» et os<strong>en</strong>t «s’attaquer» aux<br />

annonceurs, et les hommes réunis à la Criée monopolisant<br />

la parole pour raconter des successions d’anecdotes et<br />

interdire le «débat» qu’ils avai<strong>en</strong>t annoncé. Pratiques<br />

masculines hélas courantes.<br />

Il restait impossible, à l’issue de ces débats, de compr<strong>en</strong>dre<br />

le véritable problème de toute la presse, de tous les<br />

médias : il s’agit pour chaque journaliste, national ou<br />

régional, gratuit ou payant, internet et/ou papier, de<br />

conserver une indép<strong>en</strong>dance éditoriale tout <strong>en</strong> sachant que<br />

sa direction se bat pour maint<strong>en</strong>ir un équilibre<br />

économique, qu’elle ne peut trouver que dans des<br />

dép<strong>en</strong>dances. Les pressions de tous ordres sont donc<br />

constantes : pression des propriétaires, c’est-à-dire Tapie<br />

pour La Prov<strong>en</strong>ce ou Rothschild pour Libé, pression des<br />

annonceurs, les collectivités publiques bi<strong>en</strong> sûr mais<br />

surtout les groupes privés, qui demand<strong>en</strong>t des articles <strong>en</strong><br />

échange de pub… Mais aussi pression du lectorat, dont il<br />

n’est jamais question : les chiffres <strong>en</strong> baisse constante<br />

(Libé -5.5% <strong>en</strong> 2012) <strong>en</strong>train<strong>en</strong>t les journaux dans une<br />

course folle au racolage, et au titre qui frappe ; chacun<br />

sait qu’un petit article sur la v<strong>en</strong>ue de Guetta aura<br />

beaucoup plus de lecteurs qu’un long papier argum<strong>en</strong>té,<br />

nécessitant <strong>en</strong>quête et <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s, sur les part<strong>en</strong>ariats<br />

publics privés dans le secteur culturel. Mais personne ne dit<br />

que la sujétion à la Une est la plus contraignante…<br />

La presse oscille donc <strong>en</strong>tre ces pressions, les gratuits<br />

dép<strong>en</strong>dant davantage de la publicité, les payants des<br />

lecteurs, des annonces publiques, des publicités aussi et<br />

des énormes aides à la presse que l’État leur accorde.<br />

Mettre <strong>en</strong> cause l’indép<strong>en</strong>dance de la rédaction de La<br />

Prov<strong>en</strong>ce, sans être clair sur ses propres dép<strong>en</strong>dances au<br />

scoop, à ses actionnaires ou aux pressions des annonceurs,<br />

n’est donc pas très honnête. L’intérêt des journalistes, pour<br />

maint<strong>en</strong>ir <strong>en</strong> France et <strong>en</strong> régions une information<br />

pluraliste et de qualité, serait de vraim<strong>en</strong>t faire débat sans<br />

camoufler cette réalité, pour fédérer une profession qui n’a<br />

pas besoin de se tirer dans les pattes pour aller mal.<br />

A.F


Hessel, Quilès<br />

et la bombe<br />

06<br />

É<br />

V<br />

É<br />

N<br />

E<br />

M<br />

E<br />

N<br />

TS<br />

Le décès du diplomate, intellectuel et surtout<br />

citoy<strong>en</strong> de 95 ans intervi<strong>en</strong>t le jour où Paul<br />

Quilès publie un second ouvrage mettant <strong>en</strong><br />

cause l’armem<strong>en</strong>t nucléaire français, et sa<br />

prét<strong>en</strong>due dissuasion. Le dernier combat de<br />

l’homme indigné ne pouvait trouver achèvem<strong>en</strong>t<br />

plus symbolique.<br />

Après le succès incroyable de son petit livre<br />

Indignez-vous, découvert grâce aux Écritures<br />

croisées aixoises (voir Zib’38), le vieux monsieur<br />

avait associé sa révolte au projet de<br />

«métamorphose» d’Edgar Morin (voir Zib’ 44)<br />

attaquant très directem<strong>en</strong>t les reculs sociaux<br />

de la présid<strong>en</strong>ce Sarkozy. Puis, choqué par<br />

l’abs<strong>en</strong>ce dans la campagne de François Hollande<br />

de la question du nucléaire militaire, il<br />

publia un autre petit livre, tout aussi rapide,<br />

incisif et procédant par raccourcis et slogans,<br />

avec Albert Jacquard. Plus percutant <strong>en</strong>core,<br />

et convaincant, parce que fondé sur des<br />

analyses concrètes et évoquant des solutions<br />

possibles : Exigez un désarmem<strong>en</strong>t nucléaire<br />

total n’a pas connu le même succès médiatique,<br />

d’autant que Stéphane Hessel n’avait<br />

plus la force de le déf<strong>en</strong>dre, de son affable<br />

fermeté, sur les plateaux télévisés.<br />

Le combat de ce petit livre est à la fois repris<br />

et inspiré par l’anci<strong>en</strong> ministre de la déf<strong>en</strong>se,<br />

Paul Quilès, qui démonte l’inanité d’une politique<br />

«dissuasive» dont chacun sait qu’elle ne<br />

l’est pas : juste après l’élection de François<br />

Hollande, dès juillet, l’anci<strong>en</strong> ministre écrit<br />

que «la bombe nucléaire s’appar<strong>en</strong>te à une<br />

assurance mort», au mieux caduque puisque<br />

la France ne veut pas faire disparaître le monde,<br />

même si elle est m<strong>en</strong>acée, même si elle<br />

est atteinte. Or, Hessel l’affirmait égalem<strong>en</strong>t<br />

avant les élections présid<strong>en</strong>tielles, la France<br />

socialiste peut aujourd’hui, seule parmi les<br />

trois pays possédant la force nucléaire immédiate<br />

-La France, les EU, la Russie, d’autres<br />

possédant des armes, mais non la capacité de<br />

riposte immédiate sur laquelle la «dissuasion»<br />

se fonde- faire cesser l’escalade absurde d’un<br />

armem<strong>en</strong>t extrêmem<strong>en</strong>t coûteux, parfaitem<strong>en</strong>t<br />

inutile au mieux, terriblem<strong>en</strong>t dangereux au<br />

pire. C’est-à-dire s’il servait, ce qui signifierait,<br />

immédiatem<strong>en</strong>t ou à moy<strong>en</strong> terme, la fin du<br />

monde.<br />

Aujourd’hui où chacun r<strong>en</strong>d hommage à Stéphane<br />

Hessel, où chacun dit la grandeur de<br />

l’homme, du Résistant, de l’homme de cœur,<br />

personne ne semble vouloir repr<strong>en</strong>dre ce dernier<br />

combat, qu’il n’a pas pu m<strong>en</strong>er à terme.<br />

Exigez un désarmem<strong>en</strong>t nucléaire total avance<br />

pourtant des argum<strong>en</strong>ts économiques (combi<strong>en</strong><br />

de milliards pourrai<strong>en</strong>t être investis<br />

ailleurs !) et le nouveau petit livre de Paul<br />

Quilès démonte les cinq m<strong>en</strong>songes d’État qui<br />

prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t que cet armem<strong>en</strong>t est indisp<strong>en</strong>sable.<br />

Tous deux s’appui<strong>en</strong>t sur les chiffres<br />

officiels de L’Observatoire des armem<strong>en</strong>ts,<br />

comme le premier livre de Paul Quilès publié<br />

cet été qui relate <strong>en</strong> particulier à quelle catastrophe<br />

nous avons échappé <strong>en</strong> 1983.<br />

Cette lutte est concrète, et peut aboutir. Ce<br />

serait le plus grand hommage possible au courage<br />

et à la clairvoyance de monsieur Hessel.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Guetta 4, Dujardin 2<br />

Ce qui est <strong>en</strong> quelques<br />

semaines dev<strong>en</strong>u l’affaire<br />

Guetta pourrait être<br />

un révélateur, si ce n’était<br />

l’arbre qui cache une forêt<br />

<strong>en</strong>chevêtrée…<br />

Que reproche-t-on aux 400 000 € que la Ville<br />

de Marseille veut allouer à un «grand événem<strong>en</strong>t<br />

populaire» qui manque à la capitale<br />

culturelle D’être payant malgré l’arg<strong>en</strong>t<br />

public Les places pour le concert de Guetta<br />

seront moins chères qu’à l’Opéra, et qu’au<br />

Stade Vélodrome. D’être alloué à une star aux<br />

cachets astronomiques Celles du cinéma<br />

français n’ont ri<strong>en</strong> à <strong>en</strong>vier à David Guetta, et<br />

Möbius avec Jean Dujardin a bénéficié de<br />

200 000 € de la Région, pour que le tournage<br />

se déroule <strong>en</strong> PACA. L’arg<strong>en</strong>t que les collectivités<br />

allou<strong>en</strong>t à la culture sert souv<strong>en</strong>t,<br />

indirectem<strong>en</strong>t, à payer certains cachets mirobolants<br />

de stars. Parce qu’elles rapport<strong>en</strong>t et<br />

qu’il faut aujourd’hui que les investissem<strong>en</strong>ts<br />

culturels induis<strong>en</strong>t un bénéfice pot<strong>en</strong>tiel. Que<br />

les tournages ou les concerts rempliss<strong>en</strong>t les<br />

hôtels, fass<strong>en</strong>t marcher l’industrie du tourisme<br />

et l’artisanat, produis<strong>en</strong>t des emplois et du<br />

chiffre d’affaire dans les <strong>en</strong>treprises d’un<br />

territoire.<br />

Or la culture n’a pas à être un facteur de développem<strong>en</strong>t<br />

économique. Les <strong>en</strong>treprises att<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t<br />

un retour sur investissem<strong>en</strong>t, et cela s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />

; mais que les collectivités se pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à<br />

ce jeu-là est nettem<strong>en</strong>t plus contestable :<br />

l’objectif de la culture c’est la création artistique,<br />

sa diffusion, la préservation et la mise<br />

<strong>en</strong> lumière des patrimoines et de la p<strong>en</strong>sée.<br />

De même que l’objectif de l’Éducation nationale<br />

est d’éduquer, et de la santé publique de<br />

soigner, pas de r<strong>en</strong>tabiliser les hôpitaux.<br />

Dans ces services publics la cohabitation avec<br />

des systèmes privés crée des déséquilibres qui<br />

ont souv<strong>en</strong>t été décrits. Dans le secteur culturel<br />

la cohabitation a pris ces dernières<br />

années des habitudes libérales, sur fond de<br />

crise.<br />

Ainsi l’État demande aux théâtres et aux<br />

musées un pourc<strong>en</strong>tage de recettes propres<br />

qui les oblige à louer leurs espaces à des événem<strong>en</strong>ts<br />

privés. Ce sera le cas, à Marseille, du<br />

MuCEM ou du FRAC. On inv<strong>en</strong>te des Délégations<br />

de Service Public, ou des Part<strong>en</strong>ariats<br />

Public Privé, demandant à des prestataires<br />

privés de programmer sans perspective de<br />

l’intérêt général. Sans avoir <strong>en</strong> tête la qualité<br />

culturelle, mais la r<strong>en</strong>tabilité.<br />

Aujourd’hui les théâtres, les festivals, n’hésit<strong>en</strong>t<br />

plus à se payer des stars relatives. Car si<br />

la star Guetta fait scandale, c’est simplem<strong>en</strong>t<br />

parce qu’elle est un peu grosse : les petites stars<br />

sont déjà r<strong>en</strong>tables, rempliss<strong>en</strong>t les salles de<br />

théâtre et de concert, qui sont aujourd’hui<br />

sommées de dégager une part importante de<br />

recettes propres.


Nucléaire, un m<strong>en</strong>songe Français<br />

Paul Quilès<br />

Editions Charles Léopold Mayer,<br />

juillet 2012<br />

Arrêtez la bombe<br />

Paul Quilès, Bernard Norlain<br />

et Jean Marie Collin<br />

Editions du Cherche Midi,<br />

mars 2013<br />

Exigez un désarmem<strong>en</strong>t<br />

nucléaire total<br />

Stéphane Hessel,<br />

Albert Jacquard<br />

Stock, avril 2012<br />

Wladyslaw Znorko a quitté sa Gare Franche au mom<strong>en</strong>t<br />

où Jérôme Savary et Hugo Chavez s’<strong>en</strong> allai<strong>en</strong>t eux aussi.<br />

Belle compagnie... Quelques hommages recueillis.<br />

Aurélie Filippetti<br />

Wladyslaw Znorko vi<strong>en</strong>t de nous quitter à Marseille,<br />

le 5 mars.<br />

Il avait un peu plus de vingt ans quand, <strong>en</strong> 1981,<br />

Wladyslaw Znorko avait fondé à Lyon sa compagnie<br />

théâtrale, le «Cosmos Kolej», c’est-à-dire «la découverte<br />

de l’univers». Cette découverte poétique était<br />

son programme, son ambition, la raison d’être de<br />

ses spectacles. Entre Saône et Rhône, il donnera<br />

figure à ses songes <strong>en</strong> se produisant dans la rue, dans<br />

les gares et dans bi<strong>en</strong> d’autres lieux de passage. Son<br />

inspiration l’avait m<strong>en</strong>é <strong>en</strong>suite jusqu’<strong>en</strong> Irlande, où<br />

il était demeuré 7 ans.<br />

Après bi<strong>en</strong> des pérégrinations, ce grand voyageur<br />

LES COSMONAUTES et tous leurs amis<br />

Ce matin, avant le point du jour, dans la Gare Franche<br />

apaisée, Kino a aboyé...<br />

Le sil<strong>en</strong>ce s’est susp<strong>en</strong>du dans la maison qui p<strong>en</strong>che.<br />

Le visage paisible et doux, Wladyslaw Znorko, se<br />

ti<strong>en</strong>t là, assoupi.<br />

De la f<strong>en</strong>être du gr<strong>en</strong>ier, on voit le poulailler grand<br />

ouvert...<br />

Coq et oies se pavan<strong>en</strong>t dans les jardins.<br />

avait <strong>en</strong>fin trouvé un port d’attache pour sa compagnie.<br />

Il s’était installé à Marseille, dans ces quartiers<br />

nord qui, par certains aspects, lui rappelai<strong>en</strong>t les<br />

décors de son <strong>en</strong>fance à Roubaix…<br />

C’est là qu’il avait ouvert la «Gare Franche», une maison,<br />

un jardin et une usine désaffectée qui constitu<strong>en</strong>t<br />

un formidable espace de r<strong>en</strong>contre et un lieu unique<br />

pour monter des spectacles d’une poésie à nulle<br />

autre pareille.<br />

Wladyslaw Znorko était à la recherche du spectacle<br />

total et, comme tout poète, il voulait aussi par ses<br />

créations changer la vie. Sa Gare Franche restera l’un<br />

de ces lieux rares où les rêves devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t réalité.<br />

Aujourd’hui, le ciel s’est fait gris et le mistral, tempête.<br />

Les Cosmonautes ont la mine sombre, leur capitaine<br />

les a quittés...<br />

Sans doute pour quelque tunnel labyrinthique, làbas<br />

du côté du Rove...<br />

À moins que, tout occupé d’un Spoutnik,<br />

Il ne soit resté cette nuit à l’heure des étoiles<br />

07<br />

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L’idée d’un marketing culturel<br />

fait ainsi son chemin, parce<br />

qu’il faut attirer le public. A<br />

donc de la valeur ce qui plaît.<br />

Pour <strong>en</strong> sortir il faut réaffirmer<br />

que l’œuvre artistique a certes<br />

une valeur, mais qu’on ne peut<br />

sûrem<strong>en</strong>t pas l’évaluer par les<br />

recettes qu’elle dégage. Les<br />

critères d’attribution des subsides<br />

publics doiv<strong>en</strong>t rester<br />

esthétiques, et se fonder sur la<br />

complexité d’un langage, la<br />

pati<strong>en</strong>te virtuosité de sa mise<br />

<strong>en</strong> œuvre (voir p28), et la<br />

trace symbolique et émotionnelle<br />

qu’elle laisse <strong>en</strong> nous.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

PIERRE SAUVAGEOT, directeur de Lieux Publics, nous a fait part de son hommage<br />

Good bye Mister Z.<br />

Pour parler de Wladyslaw Znorko, un seul mot pourrait<br />

suffire : artiste. Pas un de ces artistes juste<br />

dépositaire d’un savoir-faire. Pas un de ces artistes<br />

habile à se diriger dans l’air du temps. Pas un artiste<br />

juste aux heures ouvrables. Mais un artiste, au s<strong>en</strong>s<br />

le plus plein du terme, un artiste du jour et de la<br />

nuit, du sérieux et du drôle, du vrai et du faux, rare.<br />

Avec lui, impossible de démêler la fiction de la réalité.<br />

Chaque acte de la vie quotidi<strong>en</strong>ne est raconté<br />

comme une péripétie d’un scénario, comme un coup<br />

de théâtre, chaque causerie banale avec une personne<br />

croisée au hasard se transforme <strong>en</strong> dialogue<br />

ciselé, <strong>en</strong> joute poétique, chaque nuage qui traverse<br />

le ciel est chargé de la mémoire du monde.<br />

Fascinant, drôle, émouvant, et aussi épuisant, ne<br />

sortant jamais de son personnage d’artiste, puisque<br />

ce n’était pas un personnage mais une personnalité.<br />

Ess<strong>en</strong>tiel donc, car nous rappelant sans cesse qu’être<br />

artiste n’est pas affaire de statut social, de reconnaissance<br />

institutionnelle ou de succès médiatique,<br />

mais une évid<strong>en</strong>ce intime, juste une nécessité.<br />

Nous avions emm<strong>en</strong>é Wladyslaw lors de nos Missions-repérages,<br />

ces r<strong>en</strong>contres <strong>en</strong>tre élus et artistes<br />

pour une approche s<strong>en</strong>sible de la ville. A Roubaix, sa<br />

ville natale, il avait pu passer 2 jours avec le maire,<br />

R<strong>en</strong>é Van Dier<strong>en</strong>donck. Celui-ci s’était armé de sa<br />

sci<strong>en</strong>ce sociologique et urbanistique pour nous faire<br />

partager le futur de sa ville. Mais avait été désarmé<br />

devant le train électrique Hornby HO que Wladyslaw<br />

lui avait offert, témoignage de l’<strong>en</strong>fant d’ouvrier qui<br />

avait tant aimé et détesté la ville de son <strong>en</strong>fance.<br />

Certains ont ouvert des théâtres, d’autres ont créé<br />

des festivals. Wladyslaw a créé une «gare franche»,<br />

un refuge <strong>en</strong> plein cœur des quartiers Nord, un lieu<br />

défiant toutes les catégories : théâtre et potager,<br />

basse-cour et action culturelle, répétitions et libations.<br />

Un lieu qui lui ressemble, pas d’art qui n’ait les<br />

pieds ancrés dans le quotidi<strong>en</strong>, pas de quotidi<strong>en</strong> qui<br />

ne soit chargé d’art.<br />

Il y a maint<strong>en</strong>ant 10 ans, j’avais invité Wladyslaw à<br />

notre Remue-méninges <strong>en</strong> Corse. Un mom<strong>en</strong>t un peu<br />

susp<strong>en</strong>du où cinq artistes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t partager avec<br />

nous cinq ébauches de création. Wladyslaw nous<br />

parlait du Koursk, du naufrage de son monde slave,<br />

du bus-sous-marin qu’il imaginait comme décor.<br />

Mais surtout, il nous parlait tous les jours du «village<br />

des morts» que nous avions traversé. Effectivem<strong>en</strong>t,<br />

avant d’atteindre Pigna, village de la Balagne corse<br />

épic<strong>en</strong>tre de notre remue-méninges, la route passait<br />

à travers un regroupem<strong>en</strong>t de nécropoles, un vingtaine<br />

de caveaux funéraires, dessinés, ornés, décorés.<br />

Depuis ce jour-là, il était intarissable sur ce que se<br />

passait (probablem<strong>en</strong>t) dans cette ville-fantôme, sur<br />

cette civilisation qui avait créé des villages-cimetières.<br />

Puisant sans cesse dans des récits d’<strong>en</strong>fance,<br />

trop nombreux pour être honnêtes, il savait plus que<br />

quiconque faire ress<strong>en</strong>tir l’omniprés<strong>en</strong>ce souterraine<br />

des humains qui nous ont précédés pour conduire<br />

notre propre vie.<br />

Wladyslaw Znorko était un artiste. Et voilà qu’<strong>en</strong> corrigeant<br />

cet hommage, mon traitem<strong>en</strong>t de texte me<br />

propose de changer Znorko (mot abs<strong>en</strong>t du dictionnaire)<br />

<strong>en</strong> Zorro. Ça l’aurait fait bi<strong>en</strong> rire.<br />

PIERRE SAUVAGEOT EST COMPOSITEUR, DIRECTEUR DU CENTRE<br />

NATIONAL DE CRÉATION LIEUX PUBLICS.


Hyperc<strong>en</strong>tre et territoire<br />

08<br />

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Fort de son nouvel équipem<strong>en</strong>t dû à K<strong>en</strong>go<br />

Kuma (choisi aussi pour le Conservatoire d’Aix),<br />

le FRAC <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d pr<strong>en</strong>dre toute sa place dans un<br />

c<strong>en</strong>tre hyper urbain marqué al<strong>en</strong>tour par des<br />

objets architecturaux forts : Mucem, Villa Méditerranée,<br />

ABD, tour de Zaha Hadid.<br />

Att<strong>en</strong>tif au caractère peu vivant d’un quartier de<br />

bureaux, son directeur Pascal Neveux poursuit<br />

dans la continuité avec quelques inflexions liées<br />

à la crise, et l’int<strong>en</strong>tion de toucher un nouveau<br />

public. Pas de fric-frac mais du pragmatique !<br />

À l’autre bout de la ville, le MAC et son fonds<br />

contemporain exceptionnel espèr<strong>en</strong>t toujours<br />

un vrai projet architectural. À partager <br />

<strong>Zibeline</strong> : Ce nouveau bâtim<strong>en</strong>t amène-t-il<br />

des changem<strong>en</strong>ts dans les activités du FRAC <br />

Pascal Neveux : Les missions rest<strong>en</strong>t les mêmes<br />

avec l’idée première de collection <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t<br />

: prêt d’œuvres, médiation, part<strong>en</strong>ariats,<br />

relais privilégiés <strong>en</strong> région et au-delà.<br />

Car le Frac ne se séd<strong>en</strong>tarise pas à Marseille<br />

et ne fossilise pas autour de sa collection et<br />

de son bâtim<strong>en</strong>t comme un musée. Il reste,<br />

volontairem<strong>en</strong>t, une plateforme dynamique.<br />

Ici on aura une programmation d’expositions<br />

temporaires avec des œuvres de notre collection<br />

-mais pas seulem<strong>en</strong>t- et des invitations<br />

d’artistes pour conserver une dynamique de<br />

production et d’accueil. Par contre la collection<br />

sera r<strong>en</strong>forcée dans sa diffusion sur le<br />

territoire régional <strong>en</strong> liaison avec les lieux<br />

satellites. 70% de notre activité se fait quand<br />

même hors les murs. Dans le même temps ce<br />

qui se passe <strong>en</strong> région trouvera un écho dans<br />

le bâtim<strong>en</strong>t et une meilleure visibilité.<br />

Le budget reste le même <br />

Notre budget c’est 30% État, et 70% Région<br />

qui s’est beaucoup investie depuis 2010-2011.<br />

D’ailleurs le bâtim<strong>en</strong>t lui apparti<strong>en</strong>t. Avec ce<br />

nouvel outil nous sommes quasim<strong>en</strong>t sur un<br />

doublem<strong>en</strong>t du budget global artistique et<br />

fonctionnem<strong>en</strong>t. La crise nous place dans des<br />

budgets contraints, comme les petites structures<br />

d’art contemporain, même si celles-ci souffr<strong>en</strong>t<br />

beaucoup plus que nous. Nous comptons<br />

donc sur la part d’autofinancem<strong>en</strong>t avec les<br />

recettes du restaurant dans ce quartier tertiaire<br />

<strong>en</strong> forte demande, mais aussi de la<br />

billetterie…<br />

Finie la gratuité <br />

En partie. Nous passons à une politique tarifaire<br />

pour les activités dans le FRAC, abonnem<strong>en</strong>ts<br />

favorables pour les visiteurs. On va développer<br />

la privatisation des espaces. Nous sommes<br />

déjà sollicités par des <strong>en</strong>treprises intéressées<br />

par une image artistique et architecturale<br />

forte. Le nom de K<strong>en</strong>go Kuma est un vecteur<br />

de communication internationale. Le mécénat<br />

est aussi moteur, on le voit avec les six autres<br />

FRAC de nouvelle génération. Et on le s<strong>en</strong>t<br />

déjà pour d’autres part<strong>en</strong>ariats avec la Métropole,<br />

le Conseil Général.<br />

Et Marseille Prov<strong>en</strong>ce 2013 <br />

On traverse cette année 2013 sans trop de<br />

problème avec un apport de MP13 sur nos projets<br />

part<strong>en</strong>ariaux importants comme Ulysses<br />

(850 000 €). Mais à partir de 2014 on sera<br />

seuls maîtres à bord. C’est la crise partout mais<br />

le modèle des FRAC est un des seuls à avoir<br />

perduré depuis 30 ans. Nous intéressons des<br />

acteurs internationaux de l’art contemporain,<br />

aussi bi<strong>en</strong> par le type de fonctionnem<strong>en</strong>t que<br />

par les collections constituées d’artistes de<br />

tous horizons.<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR CLAUDE LORIN<br />

Le bâtim<strong>en</strong>t<br />

Investissem<strong>en</strong>t (foncier + bâti) : 21,5 millions d’€<br />

(50% État et 50% Région)<br />

Superficie : 5400m 2 dont 1000m 2 pour expos temporaires,<br />

1100m 2 réserves, docum<strong>en</strong>tation, plateau multimédia, project-room,<br />

atelier pédagogique, 2 logem<strong>en</strong>ts d’accueil, restaurant.<br />

Enveloppe/façade de 1500 «pixels» de verre <strong>en</strong>trepris au CIRVA puis<br />

par société E. Barrois<br />

Budget annuel de fonctionnem<strong>en</strong>t<br />

55% Région, 34% État, 10% autofinancem<strong>en</strong>t<br />

Avant (place Chirat) : 1 700 000 €<br />

Aujourd’hui : 2 450 000 €<br />

850 œuvres, la plus chère : Joan Mitchell (prix nc)<br />

Fréqu<strong>en</strong>tation att<strong>en</strong>due : pas de chiffrage précis<br />

(FRAC Bretagne : 35 000 visiteurs/an)<br />

À lire<br />

Nouvelles architectures-Fonds régionaux d’art contemporain, éditions HYX, 2012<br />

Ouverture<br />

L’expo inaugurale et générique donne à voir la dim<strong>en</strong>sion expérim<strong>en</strong>tale<br />

et prospective du FRAC questionnant «les modèles théoriques<br />

et sci<strong>en</strong>tifiques qui ont façonné notre culture contemporaine». Part<strong>en</strong>ariats<br />

artistes/chercheurs, œuvres historiques de Klein ou Baquié à<br />

qui sera consacrée une journée d’étude.<br />

Inauguration du nouveau FRAC<br />

le 22 mars<br />

La fabrique des possibles<br />

du 23 mars au 26 mai<br />

20 bd de Dunkerque, Marseille 2 e<br />

04 91 91 27 55<br />

www.fracpaca.org<br />

K<strong>en</strong>go Kuma, FRAC PACA, depuis le bd de Dunkerque, pose des pixels de<br />

verre <strong>en</strong> facade, 2013 © C. Lorin-<strong>Zibeline</strong>


À la Grasse de Dieu<br />

Les R<strong>en</strong>contres de musiques<br />

sacrées du monde rapproch<strong>en</strong>t<br />

des univers musicaux que peu de<br />

programmations propos<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble<br />

«Une porte ouverte sur un dialogue <strong>en</strong>tre les<br />

cultures et les religions par le biais de la musique»,<br />

tel est le but de ce festival spirituel à<br />

l’importance croissante dans le paysage culturel,<br />

et cultuel, régional. Dans des lieux comme<br />

le Théâtre, le Musée Fragonard, des chapelles<br />

et églises, des concerts variés d’une grande<br />

qualité révèle s’il le fallait la très grande richesse<br />

de la musique d’inspiration religieuse,<br />

et ce croisem<strong>en</strong>t pertin<strong>en</strong>t de superbes musiques<br />

sacrées est véritablem<strong>en</strong>t singulier, d’autant<br />

qu’il est accompagné de confér<strong>en</strong>ces, projections,<br />

r<strong>en</strong>contres…<br />

Le programme permet de découvrir le Stambali<br />

de Tunisie avec la troupe Sidi Ali Lasmar<br />

(le 23 mars à 20h30), le Heav<strong>en</strong>s de Mozart à<br />

Ellington avec Raphaël Imbert et la cie Nine<br />

Spirit (le 26 mars à 20h30) et les chants de<br />

Danse plastique et métaphysique<br />

Initié par Théâtres <strong>en</strong> Dracénie, le festival<br />

Les V<strong>en</strong>ts du Levant souffle un air de fantaisie<br />

plastique avec une 7 e édition consacrée à des<br />

chorégraphes explorateurs, sur les traces des<br />

chorégraphies visuelles d’Alwin Nikolais.<br />

Quatre temps forts au programme, auquel est<br />

intégré un week-<strong>en</strong>d de stages et confér<strong>en</strong>ces<br />

(23 et 24 mars), qui débutera le 19 avec l’intrigant<br />

Swan de la Cie Le Guetteur. Luc Petton<br />

qui confirme son goût pour le corps <strong>en</strong> apesanteur<br />

et donne vie au concept de zooësis<br />

(zoologie et poésie), <strong>en</strong> convoquant des cygnes<br />

comme part<strong>en</strong>aires de jeu aux danseuses qui<br />

s’ouvr<strong>en</strong>t à un travail improvisé et intuitif. Une<br />

complicité étonnante où le plus ambival<strong>en</strong>t<br />

des oiseaux fait li<strong>en</strong> <strong>en</strong>tre Art et Nature, évoque<br />

la féérie des contes et l’étrangeté du mythe<br />

de la métamorphose.<br />

l’Inde du Sud (le 23 mars à 14h et 16h), tout<br />

<strong>en</strong> écoutant les méditations instrum<strong>en</strong>tales<br />

du Quatuor Debussy et leurs Requiems intimes<br />

(le 24 mars à 15h et 25 mars à 21h), le<br />

Jephté de Carissimi par le Concerto Soave et<br />

l’Ensemble Jacques Moderne (le 22 mars à<br />

20h30), les géniales correspondances qui reli<strong>en</strong>t<br />

les chants sacrés de l’islam et de la<br />

chréti<strong>en</strong>té médiévale avec le concours des<br />

voix de Noureddine Tahiri, Dominique Vellard<br />

et du oud de Driss Berrada (le 23 mars à 15h<br />

et 17h) et la lég<strong>en</strong>daire contrebasse de R<strong>en</strong>aud<br />

Garcia-Fons pour le Cantique des<br />

cantiques (le 24 mars à 18h) !<br />

Il est aussi le reflet d’une constante dans toutes<br />

les musiques sacrées : <strong>en</strong> dehors de celles<br />

qui sont sorties du religieux, et le jou<strong>en</strong>t<br />

comme un répertoire appart<strong>en</strong>ant à tous donc<br />

toutes (Concerto Soave et Jacques Moderne),<br />

ces musiques sont exclusivem<strong>en</strong>t composées<br />

et jouées par des hommes (soit 34 hommes<br />

et 8 femmes), les femmes ne faisant «que»<br />

chanter. La tradition des musiques du monde<br />

Le 22 mars, le Système Castafiore apportera<br />

son univers fantastique dans R<strong>en</strong>ée <strong>en</strong> botaniste<br />

dans les plans hyperboles. Un poème<br />

visuel et sonore qui allie la métaphysique au<br />

merveilleux, conçu par Karl Biscuit et chorégraphié<br />

par Marcia Barcellos. Des maîtres de<br />

l’illusion qui mêl<strong>en</strong>t cinq danseurs à des images<br />

sophistiquées issues des nouvelles technologies<br />

ou à une fantaisie plus baroque grâce à<br />

l’utilisation de machineries anci<strong>en</strong>nes, pour<br />

dévoiler les mouvem<strong>en</strong>ts de l’inconsci<strong>en</strong>t.<br />

Happy Child de Nathalie Béasse, à voir le 25,<br />

est un spectacle-énigme sur la famille, l’<strong>en</strong>fance<br />

oubliée et ses jeux. Un théâtre dansé très<br />

plastique, une danse macabre où les faux semblants<br />

et les non-dits se démêl<strong>en</strong>t lors d’une<br />

réunion familiale jouant du polar et du conte,<br />

dans un décor étonnamm<strong>en</strong>t immaculé. Entre<br />

Quatuor Debussy © Bernard B<strong>en</strong>ant<br />

explique cela. Il serait temps d’<strong>en</strong> écrire un<br />

autre <br />

FRED ISOLETTA<br />

3 e Festival des Musiques sacrées du monde<br />

du 22 au 27 mars<br />

0493405300<br />

www.musiques-sacrees-du-monde.com<br />

désir, folie et pouvoir, la t<strong>en</strong>sion vécue par les<br />

protagonistes suit les traces de Shakespeare.<br />

Pour finir, les 28 et 29 mars, ce sera le Panorama<br />

de Philippe Decouflé. Un programme best<br />

of qui revisite 20 ans de créations, révélant<br />

l’humour, la poésie et l’exubérance du chorégraphe<br />

dans un feu d’artifice graphique d’images<br />

projetées, de jeux d’ombres et d’effets d’optique.<br />

Une création mosaïque mais à part <strong>en</strong>tière.<br />

DE.M<br />

Les V<strong>en</strong>ts du Levant<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan<br />

du 19 au 29 mars<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

09<br />

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Tous au Large !<br />

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P2013<br />

Bain du 1er janvier - Cercle des nageurs de Marseille © Paul-Louis leger 2004<br />

Au J1, les expositions se succèd<strong>en</strong>t sans forcém<strong>en</strong>t<br />

se ressembler, mais <strong>en</strong> rassemblant toujours<br />

autant de monde. À la Galerie des chercheurs<br />

de midi, c’est la série Usages qui a remplacé<br />

depuis le 26 février les Paysages, composant<br />

une mosaïque colorée, familière et chaleureuse.<br />

Un portrait collectif de notre Prov<strong>en</strong>ce à l’heure<br />

de la sieste, des bains de mer ou des parties de<br />

pétanque... l’art de vivre à la façon du sud !<br />

La galerie La Jetée accueille des albums de<br />

famille nettem<strong>en</strong>t plus sombres. Celui de Mylène<br />

Blanc est peuplé d’étranges hybrides, du<br />

nourrisson à pattes de poulet à l’homme qui<br />

porte <strong>en</strong> guise d’ailes d’ange une paire de cornes<br />

effilées. Chez Juli<strong>en</strong> Magre, les photographies<br />

sont hantées par la prés<strong>en</strong>ce (ou l’abs<strong>en</strong>ce )<br />

de sa femme et de ses fillettes. Quant à Delphine<br />

Balley, elle met <strong>en</strong> scène la famille qui<br />

pèse, qui bride, voire qui grillage ! avec tous les<br />

ingrédi<strong>en</strong>ts du malaise : décor bourgeois, poupées,<br />

masques, pansem<strong>en</strong>ts, minerve et jeune<br />

mariée sur lit de mort...<br />

L’association Petit à Petit prés<strong>en</strong>te à la Galerie<br />

des quais un travail ethnographique réalisé avec<br />

le Museon Arlat<strong>en</strong>, sur la population gitane d’Arles.<br />

Un dispositif amusant de f<strong>en</strong>êtres portes <strong>en</strong><br />

bois qui ouvr<strong>en</strong>t sur des scènes du quotidi<strong>en</strong> via<br />

photographies, vidéos et bandes-sons, plonge<br />

le visiteur dans un univers à la frange <strong>en</strong>tre traditions<br />

et modernité. On y appr<strong>en</strong>d que l’architecte<br />

Rado Konic a construit pour les anci<strong>en</strong>s nomades<br />

séd<strong>en</strong>tarisés des maisons aux toits arrondis<br />

comme ceux des roulottes, et que certaines<br />

gitanes jou<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> de la guitare, mais<br />

qu’elles préfèr<strong>en</strong>t danser. L’acc<strong>en</strong>t est mis sur<br />

le rôle très différ<strong>en</strong>cié des g<strong>en</strong>res : les femmes<br />

se consacr<strong>en</strong>t aux tâches ménagères p<strong>en</strong>dant<br />

que les hommes vont boire un coup avec les<br />

copains.... on est loin des préjugés sur les voleurs<br />

de poule, mais les clichés sexistes ont la<br />

vie dure !<br />

Juste <strong>en</strong> face, l’Atelier graphique de Fotokino<br />

ne désemplit pas, avec la proposition légèrem<strong>en</strong>t<br />

subversive de Sacha Léopold et François<br />

Havegeer : Écrire où on peut. Marqueurs,<br />

stylos, clés... écrire, c’est aussi graver, et les <strong>en</strong>fants<br />

s’empar<strong>en</strong>t avec délices de tous les outils<br />

qui leur permettront de laisser une trace. Ce<br />

n’est pas nouveau, mais c’est toujours r<strong>en</strong>ouvelé<br />

: la joie du graffiti a traversé les siècles.<br />

Leur succéderont du 15 mars au 11 avril les<br />

masques de Thomas Couderc et Clém<strong>en</strong>t<br />

Vauchez, ou comm<strong>en</strong>t combiner 26 paires<br />

d’yeux, 26 nez et 26 bouches <strong>en</strong> d’infinies possibilités.<br />

Guettez le bal de clôture, où le produit<br />

de ces ateliers pr<strong>en</strong>dra vie <strong>en</strong> farandole!<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

J1, Atelier du Large, Marseille<br />

Usages – Galerie des chercheurs de midi,<br />

jusqu’au 31 mars<br />

Histoire de famille – Galerie La Jetée,<br />

jusqu’au 7 avril<br />

À la gitane – Galerie des quais,<br />

jusqu’au 17 mars<br />

Écrire où on peut –<br />

jusqu’au 14 mars<br />

04 91 88 25 13<br />

www.mp2013.fr<br />

À l’heure tzigane<br />

Parler, danser, chanter à la tzigane (selon les paroles du regretté Bobby<br />

Lapointe : «le violon, de deux choses l’une, soit tu joues juste, soit tu joues<br />

tzigane»), ce sera possible et même recommandé lors du Festival Latcho<br />

Divano 6 e Edition. Outre les séances de cinéma docum<strong>en</strong>taire et fiction,<br />

les repas, les expositions et les concerts (Kesaj Tchavé, Parno Graszt...),<br />

on note la v<strong>en</strong>ue des journalistes du MECEM, C<strong>en</strong>tre Médiatique Rom.<br />

Une équipe ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t féminine, avec au départ très peu de moy<strong>en</strong>s,<br />

Kesaj Tchavé © Kesaj Tchavé<br />

qui réalise aujourd’hui une émission quotidi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> langue romani à la TV<br />

slovaque, et espère essaimer <strong>en</strong> Europe.<br />

Pour ceux qui veul<strong>en</strong>t aller plus loin à la r<strong>en</strong>contre de la culture tzigane,<br />

un stage de romani animé par Slavka Stefanova de l’Institut National des<br />

Langues et Civilisations Ori<strong>en</strong>tales est prévu, ainsi que des cours de danse<br />

avec la fougueuse Elodie T<strong>en</strong>ant. Grâce au souti<strong>en</strong> du CNL, la médiathèque<br />

de la P<strong>en</strong>ne sur Huveaune a constitué un fonds de contes, livres, CD<br />

qui vi<strong>en</strong>t compléter le c<strong>en</strong>tre de ressources de la Maison Méditerrané<strong>en</strong>ne<br />

des droits de l’homme sur le Cours Juli<strong>en</strong>. Une perman<strong>en</strong>ce se<br />

ti<strong>en</strong>dra tous les après-midi à l’Ostau dau país marselhés, et du covoiturage<br />

sera organisé sur le site de Latcho Divano pour se r<strong>en</strong>dre dans les lieux<br />

exc<strong>en</strong>trés.<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Latcho Divano, Festival des Cultures Tziganes<br />

du 28 mars au 8 avril<br />

Marseille, divers lieux<br />

www.latcho-divano.com


12<br />

M<br />

P2013<br />

L’accueil du Nord<br />

Les 15 e et 16 e arr. marseillais aurai<strong>en</strong>t donc un patrimoine<br />

Une coopérative d’habitants l’affirme depuis<br />

2011, Hôtel du Nord. Ce réseau de 50 chambres d’hôtes<br />

accueille un public curieux de découvrir la ville loin<br />

des s<strong>en</strong>tiers battus, et lui propose des balades urbaines<br />

ou <strong>en</strong> mer plus étonnantes les unes que les autres, de<br />

6 à 35 €.<br />

Le fulgurant printemps des garrigues est la saison<br />

idéale pour découvrir la «vue seigneuriale» des cités<br />

marseillaises, dominant la mer et les collines, à l’emplacem<strong>en</strong>t<br />

des bastides d’antan. On peut suivre par exemple<br />

Christine Breton, Conservateur du Patrimoine, qui<br />

piste les habitats construits <strong>en</strong>tre le VI e siècle avant J-C et<br />

le II e après : «on nous bassine avec la colonie grecque,<br />

alors qu’il y a bi<strong>en</strong> eu une culture celte méditerrané<strong>en</strong>ne,<br />

et personne n’<strong>en</strong> parle !» Elle <strong>en</strong>traîne une quarantaine<br />

de personnes jusqu’à l’Oppidum du vallon des Mayans,<br />

lequel étale ses pierriers sur plusieurs hectares au<br />

dessus de la cité La Solidarité, et dont une portion<br />

infime a été fouillée.<br />

On croise le tracé du GR2013, qui sera inauguré bi<strong>en</strong>tôt,<br />

et le canal des eaux de Marseille, de plus <strong>en</strong> plus muré.<br />

La plupart des g<strong>en</strong>s ignor<strong>en</strong>t le passé de l’<strong>en</strong>droit où ils<br />

viv<strong>en</strong>t, et ces balades lui permett<strong>en</strong>t de remonter à la<br />

surface. Parmi les participants, un spécialiste du cadastre<br />

des archives départem<strong>en</strong>tales, une visiteuse parisi<strong>en</strong>ne<br />

La consultation nationale sur l’éducation artistique<br />

et culturelle «pour un accès de tous les<br />

jeunes à l’art et à la culture», lancée <strong>en</strong> novembre<br />

2012 par Aurélie Filippetti, a <strong>en</strong>fin questionné<br />

la place à donner à la culture sci<strong>en</strong>tifique et<br />

technique ; l’<strong>en</strong>jeu fait débat : pour certains «Il<br />

faut redonner aux jeunes le goût des sci<strong>en</strong>ces et<br />

des techniques» (Claudie Haigneré). Pour d’autres,<br />

il s’agit d’opérer «une mise <strong>en</strong> débat, une<br />

et une riveraine échang<strong>en</strong>t : «mon père s’est caché dans<br />

le ravin de la Viste p<strong>en</strong>dant la guerre.»<br />

Au passage, on s’arrête chez Agnès et Louis. Apiculteurs,<br />

ils ont une villa avec une chambre disponible dans<br />

un vallon abrité du mistral, où leurs ruchers s’étag<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre violettes et fleurs d’amandiers: «cette année le<br />

romarin est beau, le miel sera doux». Prosper Wanner,<br />

gérant de la coopérative, pr<strong>en</strong>d la parole pour expliquer<br />

que «la loi interdit de faire des chambres d’hôtes dans<br />

l’habitat social. Mais c’est am<strong>en</strong>é à évoluer : à Lyon, <strong>en</strong><br />

Seine Saint-D<strong>en</strong>is et dans bi<strong>en</strong> d’autres <strong>en</strong>droits des<br />

collectifs réclam<strong>en</strong>t un droit au patrimoine.» Christine<br />

Breton r<strong>en</strong>chérit : «Ces quartiers ont historiquem<strong>en</strong>t été<br />

mis au ban de la société, mais ils vont se retrouver<br />

au c<strong>en</strong>tre de la Métropole !»<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Programmation et inscriptions<br />

aux prochaines Balades<br />

http://hoteldunord.coop/<br />

cal<strong>en</strong>drier/programmation-2013<br />

Récits d’hospitalité d’Hôtel du Nord<br />

Christine Breton<br />

Éditions Commune, 10 €<br />

Des sci<strong>en</strong>ces capitales<br />

Que d’eau !<br />

La Ville de Gardanne et l’Ecole des Mines – site<br />

Charpak organis<strong>en</strong>t une randonnée urbaine,<br />

H 2 O, guidée par smartphone : une découverte<br />

historique, sci<strong>en</strong>tifique et technique pour explorer<br />

l’eau sous toutes ses coutures à Gardanne, d’une<br />

durée de 2h30 à 3h.<br />

le 22 mars à 14h à l’Office de Tourisme<br />

04 42 51 02 73<br />

www.ville-gardanne.fr/mp2013<br />

mise <strong>en</strong> culture des sci<strong>en</strong>ces» et non pas sa simple<br />

vulgarisation.<br />

De nombreuses initiatives locales ont anticipé la<br />

réflexion interministérielle (voir Zib 60) préconisée<br />

par le comité de pilotage de la consultation<br />

nationale : des acteurs régionaux -universités,<br />

école, associations, collectivités- ont depuis<br />

longtemps compris l’importance de la culture<br />

sci<strong>en</strong>tifique dans la réconciliation des jeunes<br />

avec le goût et le désir d’appr<strong>en</strong>dre, dans l’ouverture<br />

de l’imaginaire et œuvr<strong>en</strong>t pour la diffuser<br />

largem<strong>en</strong>t depuis plusieurs années, comme nous<br />

<strong>en</strong> r<strong>en</strong>dons compte régulièrem<strong>en</strong>t (voir p78).<br />

La culture au souk<br />

Les organisateurs de Marseille-Prov<strong>en</strong>ce 2013<br />

ont ainsi résolum<strong>en</strong>t inscrit un <strong>en</strong>semble de<br />

manifestations grand public, organisées dans la<br />

région et souv<strong>en</strong>t par la Région soucieuse des<br />

sci<strong>en</strong>ces, au programme de l’année «capitale».<br />

Le Souk des sci<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> sera l’événem<strong>en</strong>t<br />

phare au printemps.<br />

Prés<strong>en</strong>té sous la forme d’un marché éphémère,<br />

Dans la colline au dessus de la Solidarite © Gaelle Cloarec<br />

Balades e<br />

Avec Barcelone, Lisbonne et Vic<strong>en</strong>za,<br />

Marseille fait partie des villes qui<br />

ont conçu des balades urbaines<br />

dans le cadre du projet Culture Pilots,<br />

une des rares initiatives nées<br />

à l’occasion d’une Capitale Europé<strong>en</strong>ne<br />

-dans ce cas celle de Linz<br />

<strong>en</strong> 2009- à avoir été pér<strong>en</strong>nisées.<br />

Six C<strong>en</strong>tres sociaux des Bouchesdu-Rhône<br />

ont recruté chacun deux<br />

animateurs touristiques et culturels<br />

pour accompagner les prom<strong>en</strong>eurs<br />

et «poser un autre regard sur la ville<br />

dans des lieux insolites, à la r<strong>en</strong>contre<br />

des habitants». Formés par la<br />

coopérative Hôtel du Nord (voir cicontre),<br />

les guides ont effectué des<br />

recherches patrimoniales, fouillé les<br />

archives, interrogé des riverains,<br />

avant de rassembler la masse d’informations<br />

récoltées <strong>en</strong> 6 parcours<br />

urbains à Marseille et à Miramas.<br />

D’une durée de 2h <strong>en</strong>viron pour un<br />

tarif allant de 1 à 5 €, les balades sont<br />

absolum<strong>en</strong>t tout public, et certai-<br />

Balade urbaine capitale St Gabriel © Nicolas Felician<br />

c’est un lieu vivant d’échanges d’idées et de<br />

connaissances où les transactions ne sont que<br />

culturelles. Depuis 10 ans, il s’installe auprès des<br />

habitants, au cœur des quartiers, sur une place<br />

ou au coin d’une rue. En quelques minutes, des<br />

chercheurs y racont<strong>en</strong>t des histoires de sci<strong>en</strong>ces,<br />

font découvrir quelques secrets de la nature<br />

ou étonn<strong>en</strong>t avec les dernières inv<strong>en</strong>tions technologiques.<br />

L’objectif est d’aiguiser la curiosité<br />

sci<strong>en</strong>tifique et le s<strong>en</strong>s critique, notamm<strong>en</strong>t des<br />

plus jeunes, par une approche concrète et ludique<br />

: démonstrations, jeux et distribution de<br />

matière grise pour tous !<br />

CHRISTINE MONTIXI<br />

Le souk des sci<strong>en</strong>ces<br />

le 3 avril, Gardanne<br />

le 10 avril au parc F. Billoux, Marseille<br />

le 15 mai, Aix<br />

le 22 mai cours Belsunce, Marseille<br />

04 13 55 10 92<br />

www.mp2013.fr


n Capitale<br />

nes peuv<strong>en</strong>t être découvertes <strong>en</strong> anglais, arméni<strong>en</strong>,<br />

espagnol, itali<strong>en</strong> et russe. Sur demande !<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts et réservations<br />

directem<strong>en</strong>t auprès des C<strong>en</strong>tres sociaux<br />

Ombres et Lumières<br />

Le Panier, Marseille 2 e<br />

04 91 91 29 59<br />

Le Roy des Calanques<br />

Parc du Roy d’Espagne, Marseille 8 e<br />

04 91 73 39 82<br />

Une campagne <strong>en</strong> béton<br />

La Rose, Marseille 13 e<br />

04 91 70 13 39<br />

Cosi fan tutti : industries et migrations<br />

Bon Secours-le Canet, Marseille 14 e<br />

04 91 67 32 03<br />

M’as-tu vue<br />

La Viste, Marseille 15 e<br />

04 91 60 57 27<br />

Chemins de ville, chemins de fer<br />

Miramas<br />

04 90 58 20 49<br />

www.mp2013.fr<br />

Autres prom<strong>en</strong>ades<br />

La comédi<strong>en</strong>ne et réalisatrice Bénédicte Sire<br />

propose ses parcours-spectacles Dans le v<strong>en</strong>tre<br />

de la Canebière : une (re)découverte de cette<br />

av<strong>en</strong>ue avec r<strong>en</strong>contres de lieux inconnus et<br />

inatt<strong>en</strong>dus, et d’habitants accueillants dont elle<br />

interprète les récits de vie, ainsi que ceux<br />

d’écrivains célèbres qui ont traversés ces lieux.<br />

La balade dure 2h30 <strong>en</strong>viron, prévoyez<br />

vêtem<strong>en</strong>ts tout-terrain et appareil photo !<br />

les 16, 21 et 30 mars à 14h<br />

Réservations à l’Espaceculture<br />

04 96 11 04 <strong>61</strong><br />

www.espaceculture.net<br />

www.mp2013.fr<br />

À qui profite le M <br />

Plus de 200 000 visiteurs au Pavillon<br />

M depuis son ouverture !<br />

Ce succès prouve l’appétit de culture et de<br />

découverte qui anime les Marseillais. Car ce sont<br />

eux qui constitu<strong>en</strong>t 70% de la fréqu<strong>en</strong>tation de<br />

ce bâtim<strong>en</strong>t éphémère sur le Vieux Port. Mais on<br />

trouve de tout <strong>en</strong> guise de visiteurs : des familles,<br />

des scolaires, des Français desc<strong>en</strong>dus à la<br />

Capitale p<strong>en</strong>dant leurs vacances, des Europé<strong>en</strong>s<br />

et beaucoup de Chinois… Certains vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t chercher<br />

des r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur l’offre culturelle,<br />

d’autres s’attard<strong>en</strong>t aux r<strong>en</strong>dez-vous qui rythm<strong>en</strong>t<br />

chaque journée…<br />

Quelques uns des ces r<strong>en</strong>dez vous Le jeudi à<br />

18h, les Before, une heure pour découvrir les<br />

événem<strong>en</strong>ts qui se prépar<strong>en</strong>t sur le territoire,<br />

Printemps des poètes ou Latcho divano…<br />

Le samedi vous pouvez partir <strong>en</strong> Colo à 9h30,<br />

un voyage surprise concocté par l’équipe de<br />

MP2013 pour vous faire découvrir un nouvel<br />

équipem<strong>en</strong>t, un lieu insolite… À 11h30, 15h et<br />

16h30, une programmation concoctée par Xavier<br />

Adri<strong>en</strong> Laur<strong>en</strong>t qui a fait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre Enco de botte<br />

le 9 mars, un groupe de femmes qui arrange avec<br />

ses tripes et juste ce qu’il faut d’innovation le<br />

répertoire corse et occitan. Le 16 mars ce sera<br />

le tour des écrivains de l’Overlittérature (Festival<br />

à Septêmes du 22 au 23 mars), le 23 mars<br />

celui des Poulettes (festival Avec le temps..) le<br />

30 mars du conteur Jean Guillon… XAL choisit<br />

les artistes <strong>en</strong> fonction de leur actualité, mais<br />

rémunère égalem<strong>en</strong>t leurs prestations… Ce qui<br />

n’est pas le cas des artistes exposés dans l’espace<br />

muséal ou les galeries d’art éphémères, qui<br />

trouv<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant au Pavillon M l’occasion de<br />

promouvoir les expositions qu’ils font ailleurs<br />

dans la ville.<br />

Les R<strong>en</strong>contres capitales, organisées par<br />

MP2013, poursuiv<strong>en</strong>t leur r<strong>en</strong>dez vous quotidi<strong>en</strong><br />

du lundi au v<strong>en</strong>dredi, à 15h, avec les artistes de<br />

la programmation : le mardi on y parle des Ateliers<br />

de l’Euroméditerranée, le v<strong>en</strong>dredi on<br />

lève le rideau sur les spectacles <strong>en</strong> création, les<br />

autres jours on discute balade, musée, expos,<br />

sci<strong>en</strong>ces, concerts, participation citoy<strong>en</strong>ne, dans<br />

des échanges chaleureux…<br />

À partir du 15 mars le Pavillon M exposera égalem<strong>en</strong>t<br />

le Trésor exquis des musées de Marseille,<br />

qui ont chacun prêté une œuvre sans savoir ce<br />

que l’autre exposerait, espérant que la proximité<br />

de leur Trésor fera s<strong>en</strong>s…<br />

Quant à l’espace de 400m 2 que la Ville de Marseille<br />

offre généreusem<strong>en</strong>t à ses part<strong>en</strong>aires du<br />

territoire, il est occupé depuis le 6 mars par le<br />

Pays d’Aubagne et de l’Étoile, qui <strong>en</strong> profite<br />

pour nous donner un avant-goût savoureux du<br />

Colossal d’Art brut de Danielle Jacqui. Une œuvre<br />

monum<strong>en</strong>tale, colorée, éclatante pour cette<br />

artiste résistante, «survivor» comme elle se plait<br />

à dire, qui lutte contre l’épure <strong>en</strong> affirmant la<br />

beauté du foisonnem<strong>en</strong>t. L’occasion aussi de<br />

mesurer le formidable élan qui anime la Ville d’Aubagne<br />

et son pays, plongés dans la capitale<br />

jusqu’au cou, et regorgeant de magnifiques projets,<br />

clairem<strong>en</strong>t détaillés au long de l’exposition.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Pavillon M, Marseille<br />

www.pavillon-m.com


14<br />

M<br />

P2013<br />

Pour une poétique révolutionnaire<br />

Dans les espaces rénovés du musée<br />

Cantini, les toiles gigantesques de Matta<br />

(1911-2002) trouv<strong>en</strong>t un écrin à leur<br />

démesure. Elles illumin<strong>en</strong>t les cimaises de<br />

leur «imagination courageuse». Nul besoin<br />

d’une muséographie délirante pour <strong>en</strong>rober<br />

l’exposition ! Mieux vaut l’exploration chronologique<br />

de ce qui a conduit Matta «des<br />

voies de l’automatisme surréaliste à une<br />

interprétation métaphorique de l’histoire»<br />

pour faire sauter les verrous d’une œuvre<br />

parfois complexe, au-delà du jeu chromatique<br />

séduisant. Cette volonté de clarté<br />

met <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce les répercussions des<br />

événem<strong>en</strong>ts surv<strong>en</strong>us au Chili, à Cuba, et<br />

dans le monde, sur une création prolifique.<br />

D’ailleurs trois étages ont été réquisitionnés,<br />

faisant la part belle aux huiles sur toile et, <strong>en</strong><br />

fin de parcours, à l’œuvre graphique qui sous-t<strong>en</strong>d<br />

ses recherches, pour saisir sa personnalité<br />

fougueuse, ses <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts (Les Roses sont<br />

belles <strong>en</strong> hommage aux époux Ros<strong>en</strong>berg ou<br />

Les juges de Nuremberg sont autant de manifestes),<br />

ses amitiés avec les artistes et les poètes<br />

(de Garcia Lorca à Magritte, de Dali à Breton).<br />

Les tableaux, dès 1942, sont traversés de lignes<br />

météoriques, d’éclats de couleurs, de formes<br />

ou figures disloquées ; traces et éclaboussures<br />

révèl<strong>en</strong>t leur monde intérieur tumultueux. À<br />

partir de 1947 la profusion chaotique laisse place<br />

à un ordonnancem<strong>en</strong>t géométrique des aplats.<br />

Tout est là, déjà, qui annonce la toile peinte <strong>en</strong><br />

1950, à Rome, à la mémoire de son ami Lorca,<br />

fusillé : Contra vosotros asesinos de palomas.<br />

Une œuvre fondam<strong>en</strong>tale à la mécanique interne<br />

Contra vosotros asesinos de palomas, 1950. Huile sur toile, 200 x 271 cm. C<strong>en</strong>tre national des arts plastiques, Paris.<br />

En depot au musee Cantini Marseille © Adagp, Paris. Credit photographique Jean Bernard<br />

complexe, aux récits juxtaposés, à la palette<br />

tourm<strong>en</strong>tée. À partir de là les châssis ne vont<br />

jamais cesser de grandir jusqu’aux polyptiques…<br />

Comme cet Etre Hommonde de 1960,<br />

véritable chant héroïque, où les ondulations,<br />

symboles, figures mythologiques et autres<br />

machines improbables figur<strong>en</strong>t une partition<br />

unique. Pour cet arp<strong>en</strong>teur infatigable, quelle<br />

plus belle façon d’exister que par la peinture<br />

«s<strong>en</strong>sée nous donner le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’être uni,<br />

d’être hommonde» <br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Matta du surréalisme à l’histoire<br />

Jusqu’au 20 mai<br />

Musée Cantini, Marseille<br />

04 91 54 77 75<br />

www.culture.marseille.fr<br />

Portrait d'Andre Cadere Museum van Hed<strong>en</strong>daagse Kunst, Gand, Juin<br />

1977 Courtesy Succession Cadere et Galerie Herve Bize, Nancy<br />

Cadere à la dérive<br />

En 1978 André Cadere disparaît des écrans<br />

avant-gardistes qu’il a marqués de sa singularité.<br />

Il avait 44 ans. Et avait dérivé sans faillir à ses<br />

<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>ts, affirmant sa posture radicale,<br />

passant comme une météorite.<br />

Inclassable, il promène sa silhouette longiligne<br />

avec une Barre de Bois Rond à la main, et, sans<br />

jamais s’<strong>en</strong> départir, arp<strong>en</strong>te le bitume d’Europe<br />

et des États-Unis, fait irruption dans les vernissages<br />

et les happ<strong>en</strong>ings, écrit inlassablem<strong>en</strong>t.<br />

Photographies des rues de Londres et de New-<br />

York à l’appui, Barre de bois rond posée contre<br />

une poubelle év<strong>en</strong>trée ou exposée <strong>en</strong> galerie.<br />

Et textes à l’appui : «La Barre de bois blond est<br />

un assemblage de segm<strong>en</strong>ts peints dont la<br />

longueur égale le diamètre du matériau utilisé.<br />

Les permutations des différ<strong>en</strong>tes couleurs se<br />

succèd<strong>en</strong>t d’après une méthode comportant des<br />

erreurs.»<br />

Le Moulin se fait le passeur <strong>en</strong> réinv<strong>en</strong>tant un<br />

parcours semé de Barre de Bois Rond, toujours<br />

la même et jamais pareille, <strong>en</strong> réunissant une<br />

abondante correspondance, manuscrits, articles<br />

de presse qui témoign<strong>en</strong>t de ses expositions,<br />

de ses amitiés, de ses recherches. Et de ses<br />

pérégrinations : officielles comme lors de son<br />

exposition à la galerie Maeght à Paris <strong>en</strong> 1973 ;<br />

ou inacceptables aux yeux d’un conservateur de<br />

musée parisi<strong>en</strong> qui le chassa du Festival d’automne<br />

<strong>en</strong> 1972 sous prétexte que l’introduction<br />

des parapluies était interdite !<br />

Pour André Cadere l’art est omniprés<strong>en</strong>t, dans<br />

les rues, les galeries, l’atelier, de jour comme de<br />

nuit. Jusque dans une vitrine réfrigérée de la pâtisserie<br />

L. Darcy, rue de Seine, qui «v<strong>en</strong>d» la<br />

Barre de Bois Rond et les petits gâteaux ! Ce qui<br />

pourrait paraître anecdotique est l’acte d’un<br />

artiste v<strong>en</strong>t debout, qui refuse l’avis de «farfelus<br />

milliardaires, de richissimes galeristes, d’organisateurs,<br />

critiques et artistes de service persuadés<br />

que l’art ne peut être exposé partout».<br />

M.G.-G.<br />

Cadere / la Barre de Bois Rond et ses avatars<br />

Dans le cadre d’Ulysses, itinéraire d’art contemporain<br />

jusqu’au 27 avril<br />

Espace d’art Le Moulin, La Valette-du-Var<br />

04 94 23 36 49<br />

www.lavalette83.fr


De bois brut<br />

Horizons, première réalisation<br />

du projet Les S<strong>en</strong>tiers de l’Eau<br />

commandé à Tadashi Kawamata,<br />

s’est posé au Pont de Rousty<br />

<strong>en</strong> Camargue. Les cinq suivantes<br />

prolongeront le parcours<br />

d’Arles jusqu’à la mer<br />

Les installations conçues par Kawamata se<br />

définiss<strong>en</strong>t par l’usage exclusif du bois : planches<br />

brutes, cagettes, palettes, chaises… Le<br />

plus souv<strong>en</strong>t éphémères, elles suggèr<strong>en</strong>t<br />

certains désordre, instabilité, fragilité face au<br />

construit, à la pierre monum<strong>en</strong>tale comme <strong>en</strong><br />

1987 pour l’exposition Japon Art Vivant à la<br />

Vieille Charité.<br />

Pour ce projet à long terme comm<strong>en</strong>cé <strong>en</strong> 2011<br />

dans le cadre des Nouveaux Commanditaires<br />

piloté par le Bureau des Compét<strong>en</strong>ces<br />

et Désirs, à travers des ateliers participatifs<br />

avec des étudiants <strong>en</strong> art, le parti est au contraire<br />

d’imaginer un <strong>en</strong>semble de six postes<br />

d’observation pér<strong>en</strong>nes intégrés au paysage<br />

camarguais. Dans un contexte naturel évolutif<br />

(changem<strong>en</strong>ts des saisons, interv<strong>en</strong>tions humaines),<br />

mais aussi protégé dans le cadre du<br />

Parc, Horizons apparaît comme un assemblage<br />

hâtif de planches de pin douglas juste dégrossies.<br />

Mais il cond<strong>en</strong>se plusieurs ordres de<br />

significations <strong>en</strong> relation avec le site et son<br />

imaginaire : promontoire surélevé, affût de chasse<br />

Croquis de Tadashi Kawamata pour Horizons, 2012 © Tadashi Kawamata<br />

ou d’observation, structure de bateau traditionnel<br />

<strong>en</strong> cours de construction, ponts et passerelles<br />

<strong>en</strong>jambant canaux et roubines, palissades des<br />

manades al<strong>en</strong>tour, arènes… ou un nid gigantesque<br />

Contrairem<strong>en</strong>t à l’affirmation monum<strong>en</strong>tale<br />

de ses œuvres précéd<strong>en</strong>tes, confrontées à<br />

l’échelle de l’architectural et de l’urbain, ici dans<br />

la plaine on ne saurait décider si cet Horizons<br />

est grand (vécu de l’intérieur) ou petit (passant<br />

à son pied). Les choses serai<strong>en</strong>t-t-elles de<br />

nature si incertaines <br />

Il faudra att<strong>en</strong>dre les prochaines réalisations<br />

dont celle à Arles <strong>en</strong> avril, à Trinquetaille, dont<br />

Van Gogh r<strong>en</strong>dit le pont fameux...<br />

CLAUDE LORIN<br />

Horizons<br />

Tadashi Kawamata<br />

Mas du Pont de Rousty<br />

Parc naturel régional de Camargue<br />

www.bureaudescompet<strong>en</strong>ces.org<br />

www.nouveauxcommanditaires.eu<br />

15<br />

M<br />

P2013


16<br />

M<br />

P2013<br />

L’année Capitale se poursuit, avec l’inauguration du GR2013 le 22 mars, les expositions<br />

qui se r<strong>en</strong>ouvell<strong>en</strong>t, et le temps fort Scènes d’hiver qui comm<strong>en</strong>ce : à la Criée avec Ali<br />

Baba, et avec beaucoup de musiques…<br />

L’harmonie<br />

<strong>en</strong> marche<br />

A Martigues, <strong>en</strong> 2010 © Do.M<br />

Pâques <strong>en</strong> musique<br />

R<strong>en</strong>aud Capuçon occupe une place de choix dans le paysage musical<br />

français. Aux dernières Victoires de la Musique classique, jouissant<br />

de son privilège, il a annoncé la t<strong>en</strong>ue du tout premier Festival de Pâques<br />

d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce qu’il organise <strong>en</strong> collaboration avec Dominique<br />

Bluzet. C’est un nouveau grand r<strong>en</strong>dez-vous donné aux mélomanes de<br />

la région, et bi<strong>en</strong> au-delà, l’année-même qui consacre Marseille-Prov<strong>en</strong>ce<br />

Capitale Europé<strong>en</strong>ne de la Culture, dans une période (hors été)<br />

où, précise le violoniste, «les festivals ne sont pas si nombreux» ! Notons<br />

aussi que la prochaine cérémonie des «Victoires de la musique classique»<br />

sera retransmise justem<strong>en</strong>t… du Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce.<br />

Peut-on <strong>en</strong>core espérer louer sa place parmi la vingtaine d’évènem<strong>en</strong>ts <br />

Les affiches sont prestigieuses ! Elles illustr<strong>en</strong>t une volonté de partage et<br />

de transmission : «accueillir les très grands et inviter les jeunes…» ! Valery<br />

Gergiev et son Mariinsky, Semyon Bychkov à la tête du Chamber<br />

Orchestra of Europe, le Gustav Mahler Jug<strong>en</strong>dorchester (dir. Herbert<br />

Blomstedt), l’Orchestre de l’Opéra de Paris (dir. Philippe<br />

Jordan) assum<strong>en</strong>t les soirées symphoniques.<br />

Autour de R<strong>en</strong>aud Capuçon s’articul<strong>en</strong>t des récitals chambristes<br />

incontournables : Nicholas Angelich, Hélène Grimaud, Angelika<br />

Kirschlager… Sans parler des «mythes» : Radu Lupu, Gidon Kremer<br />

ou Alfred Br<strong>en</strong>del (luxueux confér<strong>en</strong>cier !).<br />

Côté création, le compositeur Jörg Widmann est associé à l’édition 2013,<br />

quand pour ouvrir ce temps «pascal» et musical, Acc<strong>en</strong>tus, Concerto<br />

Köln et Laur<strong>en</strong>ce Equilbey interprèt<strong>en</strong>t la Passion selon saint Jean.<br />

Et pour attiser l’intérêt public citons <strong>en</strong> vrac : la soprano Sonya Yoncheva,<br />

le baryton Mathias Goerne, les violonistes Valerij Sokolov, James<br />

Ehnes, les pianistes Khatia Buniatishvili, Daniil Trifonov, Leif Ove<br />

Andsnes, Bertrand Chamayou, les sœurs Labèque… le violoncelliste<br />

H<strong>en</strong>ri Demarquette ou le tout jeune surdoué (Révélation instrum<strong>en</strong>tale<br />

aux Victoires 2013) Edgard Moreau… Pardon pour les autres, et n’hésitez<br />

pas à tout <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre !<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Déguster librem<strong>en</strong>t la musique qui passe, voir le son pr<strong>en</strong>dre<br />

naissance et se répandre jusqu’à vous, au gré du v<strong>en</strong>t et du<br />

ressac, <strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre l’origine dans le souffle, le choc, le<br />

frottem<strong>en</strong>t… telles sont les joies de l’installation de Pierre Sauvageot.<br />

Son Champ harmonique, fait de petits ou grands<br />

instrum<strong>en</strong>ts bricolés, se découvre <strong>en</strong> une prom<strong>en</strong>ade, module<br />

au gré des élém<strong>en</strong>ts, du v<strong>en</strong>t qui le traverse… Chaque paysage<br />

emmène dans ses petites mélodies, sa couleur harmonique,<br />

ses timbres, et éloigne du grand tintamarre qui au quotidi<strong>en</strong><br />

nous assomme de ses rythmes binaires et de ses watts. Et<br />

chacun des tableaux traversés est particulier pourtant, évoquant<br />

des musiques plus ou moins archaïques ou lointaines,<br />

futuristes ou ori<strong>en</strong>tales, et belles toutes de leurs instrum<strong>en</strong>ts,<br />

éoli<strong>en</strong>nes ou violoncelles perchés, petites boites closes ou<br />

dispositif aéré, bois, peaux, colorés ou ocres, fantastiques ou<br />

mécaniques. Un parcours sans êtres humains autres que les<br />

prom<strong>en</strong>eurs, et la magie des Goudes, où le Champ s’installe<br />

pour quatre semaines ; là où le ciel, la mer et la roche blanche<br />

se découp<strong>en</strong>t, rappelant comm<strong>en</strong>t la nature a sculpté de ses<br />

forces un paysage brut qui coupe notre souffle humain, et<br />

impose le si<strong>en</strong>.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

khatia Buniatishvili © X-D.R<br />

Festival de Pâques<br />

du 26 mars au 7 avril<br />

GTP et Jeu de Paume, Aix<br />

08 2013 2013<br />

www.festivalpaques.com<br />

Champ harmonique<br />

Du 4 au 28 avril<br />

Les Goudes, Marseille<br />

www.lieuxpublics.com


Tremplin de Babel<br />

En mars le Dock des Suds se transforme <strong>en</strong><br />

marché international des musiques du monde,<br />

avec une programmation nocturne <strong>en</strong>richie<br />

d’une nouvelle scène. Sami Sadak, co directeur<br />

de Babel Med Music, nous parle de cette<br />

manifestation financée ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t par la<br />

Région PACA<br />

<strong>Zibeline</strong> : Quelle place occupe Babel Med<br />

Music dans le petit monde des musiques du<br />

monde <br />

Sami Sadak : Ces musiques ont peu de marchés<br />

internationaux reconnus, à part le Womex.<br />

En neuf éditions, Babel Med Music a su s’installer<br />

durablem<strong>en</strong>t dans le paysage, elle est<br />

considérée par les professionnels du monde<br />

<strong>en</strong>tier comme un r<strong>en</strong>dez-vous annuel de référ<strong>en</strong>ce.<br />

L’ancrage à Marseille, avec l’ouverture<br />

sur la Méditerranée, et sur le reste du monde, y<br />

a fortem<strong>en</strong>t contribué.<br />

Comm<strong>en</strong>t se porte l’économie des musiques du<br />

monde <br />

Mieux que celle des autres musiques. On constate<br />

que la baisse des v<strong>en</strong>tes de CD s’est<br />

stabilisée. Les auditeurs préfèr<strong>en</strong>t avoir un objet<br />

<strong>en</strong>tre les mains qu’un album numérisé. Mais<br />

c’est surtout le spectacle vivant, le goût du<br />

public pour les concerts qui caractérise cette<br />

relative bonne santé du secteur. La part<br />

ess<strong>en</strong>tielle des ressources vi<strong>en</strong>t de la scène.<br />

Quelles sont les nouveautés de cette édition,<br />

labélisée MP2013 <br />

Nous disposons d’une scène supplém<strong>en</strong>taire,<br />

baptisée Watt !, qui accueille des créations sur<br />

la base de r<strong>en</strong>contres et de dialogues <strong>en</strong>tre les<br />

musiques de monde traditionnelles et urbaines,<br />

notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre Marseille et le monde arabe.<br />

Babel Med Music a toujours privilégié les croisem<strong>en</strong>ts<br />

d’esthétiques. C’est aujourd’hui une<br />

t<strong>en</strong>dance forte des musiques du monde actuelles<br />

comme l’est aussi les musiques de diasporas,<br />

celles de musici<strong>en</strong>s exilés qui continu<strong>en</strong>t là où<br />

ils viv<strong>en</strong>t de faire rayonner leur culture.<br />

Quels sont vos coups de cœur <br />

On a quelques perles comme The Alaev Family<br />

(Tadjikistan/Israël), Baloji (Congo/Belgique),<br />

Kan’Nida (Guadeloupe).<br />

Les artistes régionaux que vous sélectionnez<br />

s’export<strong>en</strong>t-ils mieux grâce à Babel Med Music<br />

Leurs parcours connaiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> général un<br />

rebond après leur passage. On peut dire que<br />

Babel Med Music est un tremplin pour les musici<strong>en</strong>s<br />

de Prov<strong>en</strong>ce-Alpes-Côte d’Azur.<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS DALICANTE<br />

Au programme<br />

Sur 34 groupes, 24 sont exclusivem<strong>en</strong>t<br />

masculins. Les 10 groupes compr<strong>en</strong>ant des<br />

femmes comport<strong>en</strong>t généralem<strong>en</strong>t 1 seule<br />

femme, chanteuse, et aucune instrum<strong>en</strong>tiste.<br />

Babel Med Music programme donc 111<br />

artistes hommes, et 14 artistes femmes.<br />

Le 21 mars : Baloji, Coetus, De Temps Antan,<br />

Du Bartas, Joaquin Diaz, Mounira Mitchala, Sia<br />

Tolno, The Alaev Family, Vinicio Capossela,<br />

Sound(Z) Of Freedom, Wilaya 49.<br />

Le 22 mars : Ablaye Cissoko & Volker<br />

Goetze, Black Bazar, Chicha Libre,<br />

Dubioza Kolektiv, Gr<strong>en</strong> Seme, Mariem<br />

Hassan, Mashrou’ Leila, Mazalda-Turbo<br />

Clap, Mohammad Motamedi, S.Mos,<br />

Söndörgö, Taksim Trio, Watt A Nine Brass<br />

Boom!.<br />

Le 23 mars : Compagnie Rassegna<br />

(PACA), D’Aqui Dub (PACA), Elina Duni<br />

Quartet, Hoba Hoba Spirit, Rosapaeda,<br />

Spiky The Machinist (PACA), Tiloun,<br />

Wanlov & The Afro-Gypsy Band, Kheper<br />

Watt !, Zamalek.<br />

www.dock-des-suds.org/babelmedmusic2013<br />

Eclats sonores<br />

Suivre, de lieux <strong>en</strong> lieux, les concerts, performances,<br />

installations, ballets, opéra, r<strong>en</strong>contres,<br />

proposés par le Festival les Musiques du<br />

Gmem (C<strong>en</strong>tre National de Création Musicale<br />

- Marseille), c’est accepter de se laisser porter<br />

vers des terres inconnues, des sons inouïs, des<br />

mondes étranges, surpr<strong>en</strong>ants, excitants ou<br />

dérangeants… qui ne laiss<strong>en</strong>t pas indiffér<strong>en</strong>t !<br />

Pour l’année «Capitale», Christian Sebille difracte<br />

18 événem<strong>en</strong>ts (31 œuvres dont 7<br />

créations) pour un «festival éclaté» de La<br />

Criée à l’Alcazar ou les ABD Gaston Defferre,<br />

de l’Opéra de Marseille ou La Friche<br />

vers Le Merlan… jusqu’au pied de la Sainte-<br />

Victoire et… au Château d’If !<br />

Baloji © Jerome Bonnet<br />

Ictus Strings © Frederic Iovino<br />

Cinq labels MP13 orn<strong>en</strong>t les affiches, de l’«Installation<br />

Musicale» prévue <strong>en</strong> avant-première<br />

(poisson du 1 er d’avril sur l’îlot imaginaire de<br />

Monte-Cristo ), du concert acousmatique,<br />

spatialisé sur orchestre de haut-parleurs (Les<br />

mondes de roré – le 5 avril), de la pléthorique<br />

Odyssée 2013 (Musicatreize – les 6 et 7 avril)<br />

d’Oscar Strasnoy et sa dizaine de chœurs<br />

suivant les traces d’un Ulysse moderne, du<br />

parcours sonore Oiseaux/Tonnerre à suivre du<br />

côté de Gardanne (du 12 avril au 12 mai), ou de<br />

la création dansée de Michel Kelem<strong>en</strong>is<br />

(Siwa - le 4 mai) sur les Quatuors de Debussy<br />

et d’Yves Chauris (commande 2013).<br />

Le Quatuor à cordes, fer de lance de l’innovation<br />

musicale depuis Mozart et Haydn, est<br />

justem<strong>en</strong>t à l’honneur <strong>en</strong> début de festival<br />

avec Jonathan Harvey, Janacek, John Cage ou<br />

Bartok (Ictus Strings – le 4 avril). Autres points<br />

forts de la manifestation : un focus électronique<br />

sur… la vielle à roue (les 15 avril et 1 er<br />

mai), un Opéra sur des poèmes de Nietzsche<br />

O M<strong>en</strong>sch ! (le 30 avril) de Pascal Dusapin,<br />

musici<strong>en</strong> égalem<strong>en</strong>t à l’honneur aux côtés de<br />

Ligeti ou X<strong>en</strong>akis (Ask - le 3 mai), les performances<br />

de Donati<strong>en</strong>ne Michel-Dansac sur<br />

Georges Aperghis (les 2, 3, 4 et 5 mai), ou, <strong>en</strong><br />

clôture, Médée Kali, tragédie antique revisitée<br />

par Laur<strong>en</strong>t Gaudé sur une création musicale<br />

de Lionel Ginoux (le 15 mai).<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

26 e édition Les Musiques 2013,<br />

un festival éclaté<br />

du 1 er avril au 15 mai<br />

04 96 20 60 10<br />

www.gmem.org<br />

17<br />

M<br />

P2013


18<br />

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Q<br />

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E<br />

Cirque <strong>en</strong> capitales s’est achevé, remplissant sur tout le territoire les chapiteaux<br />

et les théâtres, avec un nombre important de créations régionales…<br />

Magie et acrobaties<br />

Le Creac, Pôle national des Arts du Cirque, a<br />

pris le relais de Janvier dans les Étoiles (voir Zib’<br />

60) pour proposer des spectacles <strong>en</strong> création,<br />

mettant tous le corps <strong>en</strong> jeu dans des exercices<br />

de virtuosité acrobatiques. Le non-cirque de la<br />

cie Anomalie n’a pas réussi à mettre <strong>en</strong> œuvre<br />

ses propres propositions (Les larmes de Bristlecone),<br />

détournant les règles du cirque et de la<br />

confér<strong>en</strong>ce sans <strong>en</strong> proposer de nouvelles,<br />

sinon l’<strong>en</strong>nui. En revanche le très beau duo de<br />

la Cie Morosof a coupé le souffle des spectateurs<br />

<strong>en</strong> inv<strong>en</strong>tant sur un seul agrès une longue<br />

danse s<strong>en</strong>suelle, faite de contacts, de plongeons<br />

tête première et de variations infinies sur<br />

un porteur et sa voltigeuse, suivis <strong>en</strong> direct par<br />

un musici<strong>en</strong> à la console inspirée (2 et ). Le trio<br />

Ronde qui lui succédait a confirmé le tal<strong>en</strong>t de<br />

la cie Rouge Eléa, capable d’allier une vraie<br />

théâtralité, faite de relations <strong>en</strong>tre personnages,<br />

et une virtuosité jamais démonstrative, sur des<br />

agrès inv<strong>en</strong>tifs et toujours cruels.<br />

La création de Guy Carrara avec la cie israéli<strong>en</strong>ne<br />

On Orit nevo est plus complexe <strong>en</strong>core :<br />

les performances physiques des acrobates<br />

danseurs, impressionnantes, ne sont jamais<br />

intégrées a des numéros mais mises constamm<strong>en</strong>t<br />

au service d’un propos sur la migration. À<br />

partir de l’évocation des exodes historiques vers<br />

Israël, le propos s’ouvre sur la difficulté de<br />

passer les frontières, la souffrance des sans<br />

toits et des ballottés de l’histoire, projetant des<br />

images d’archives, des murs qui se dress<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre les peuples, <strong>en</strong> particulier celui de Gaza.<br />

Un propos politique sans ambiguïté pour ce<br />

spectacle coproduit pourtant par l’État d’Israël,<br />

mais qui réunit toutes les souffrances et se<br />

place très volontairem<strong>en</strong>t du côté de tous les<br />

Sisyphe heureux<br />

Pour Le vide-Essai #5, on <strong>en</strong>tre sous le chapiteau<br />

noir du Théâtre du C<strong>en</strong>taure, <strong>en</strong>tre chi<strong>en</strong><br />

et loup, au son d’une musique lancinante. On<br />

découvre sur la piste de sable une planche sur<br />

tréteaux, des matelas de mousse superposés et<br />

7 cordes susp<strong>en</strong>dues au faîte du chapiteau. C’est<br />

alors qu’un acrobate, susp<strong>en</strong>du <strong>en</strong> haut d’une<br />

corde qui brutalem<strong>en</strong>t se décroche, chute… «Il<br />

arrive que les décors s’écroul<strong>en</strong>t.» Alexis Auffray,<br />

qui un peu plus tard jouera du violon, retire<br />

alors la pancarte avec l’inscription Prologue où<br />

les g<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t. À la fin il sortira du sable une<br />

pancarte id<strong>en</strong>tique sur laquelle on pourra lire<br />

Epilogue où les g<strong>en</strong>s sort<strong>en</strong>t.<br />

Entre les deux, le circassi<strong>en</strong> Fragan Gehlker,<br />

très méticuleusem<strong>en</strong>t, refera ses essais d’asc<strong>en</strong>sion,<br />

Sisyphe persévérant, retombant sans<br />

cesse et recomm<strong>en</strong>çant sans fin, créant dans<br />

le public une t<strong>en</strong>sion douloureuse, l’obligeant à<br />

Ronde, Cie Rouge Elea © Cecile Viggiano<br />

opprimés (Somewhere and nowhere).<br />

La programmation de magie s’est poursuivie<br />

égalem<strong>en</strong>t, après les très belles réussites à<br />

Arles et celles d’Eti<strong>en</strong>ne Saglio (voir Zib’ 60),<br />

par des occupations dans Marseille programmées<br />

par le théâtre du Merlan. Les Brigades<br />

magiques ont attiré les passants dans des<br />

démonstrations de close up épatantes, les petits<br />

tours à la Chambre de commerce ont ravi les<br />

<strong>en</strong>fants et permis une approche au plus près<br />

des numéros de dissimulations, surgissem<strong>en</strong>ts,<br />

escamotages (La grosse collection d’Éric Burbail).<br />

Si on a retrouvé avec étonnem<strong>en</strong>t les<br />

pouvoirs de m<strong>en</strong>taliste de Thierry Collet, ceux<br />

de Bébel à La Criée (Belkhéïr) se sont dilués<br />

dans une histoire pas très bi<strong>en</strong> ficelée, autour<br />

s’interroger sur le lâcher-prise<br />

et l’absurde<br />

de la vie. «Si la desc<strong>en</strong>te<br />

se fait dans la<br />

douleur, elle peut aussi<br />

se faire dans la joie.»<br />

Fragan Gehlker travaille<br />

sur la répétition<br />

du labeur ; le Mythe de<br />

Sisyphe de Camus l’accompagne<br />

dans son<br />

travail d’acrobate<br />

virtuose poétique et<br />

philosophique. Il faut<br />

l’imaginer heureux !<br />

ANNIE GAVA<br />

© Annie Gava<br />

Le vide-essai #5 a été donné du 9 au 20 février<br />

au Théâtre du C<strong>en</strong>taure, Marseille<br />

d’un rêve qui projetait le manipulateur dans un<br />

jeu de cartes… La virtuosité de cet homme seul,<br />

assis, fait frissonner lorsqu’il joue de ses grandes<br />

mains pour exécuter des tours incompréh<strong>en</strong>sibles,<br />

mais <strong>en</strong> conteur il est moins convaincant…<br />

Reste que cette pléthore de spectacle de<br />

cirques, puisqu’il faut sans aucun doute aujourd’hui<br />

l’écrire au pluriel, a dressé un panorama<br />

très divers de tout ce qui est issu aujourd’hui de<br />

cet univers, et fabrique des arts nouveaux, <strong>en</strong><br />

mouvem<strong>en</strong>t, qui contamin<strong>en</strong>t la danse et le<br />

théâtre autant qu’ils s’<strong>en</strong> inspir<strong>en</strong>t…<br />

AGNES FRESCHEL<br />

Ces spectacles ont été joués à Marseille<br />

du 15 au 24 février


20<br />

C<br />

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E<br />

Paradoxes et métaphores<br />

Spectacle de fin d’études de 17 circassi<strong>en</strong>s de<br />

la 24 e promotion du C<strong>en</strong>tre National des Arts<br />

du Cirque, Pulsions, mis <strong>en</strong> scène par Laur<strong>en</strong>t<br />

Laffargue, offre un remarquable exemple de<br />

ce nouveau cirque parv<strong>en</strong>u à maturité. Il ne s’agit<br />

plus d’<strong>en</strong>chaîner des numéros éblouissants (le<br />

caractère éblouissant reste !), mais de t<strong>en</strong>ir un<br />

propos fort qui contamine l’<strong>en</strong>semble, et l’esprit<br />

même de chaque tableau.<br />

Ces Pulsions, comme les sept péchés capitaux,<br />

«r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t aux s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts primaires de l’homme».<br />

S’orchestre un travail sur la transgression,<br />

ess<strong>en</strong>ce même du cirque qui défie les lois de la<br />

pesanteur, de l’équilibre. D’un magma originel se<br />

dégag<strong>en</strong>t les id<strong>en</strong>tités de g<strong>en</strong>re souv<strong>en</strong>t confuses,<br />

puis des pulsions primaires exploitées par<br />

une société mercantile, disséquée et dénoncée.<br />

Les passions, les excès parfois insout<strong>en</strong>ables<br />

sont mis <strong>en</strong> scène. On est alors partagé <strong>en</strong>tre<br />

Show devant !<br />

Proserpine peut faire la fête, elle a fait du bon<br />

boulot, dans les consci<strong>en</strong>ces au moins, <strong>en</strong><br />

aidant à lutter contre les peurs nées de l’annonce,<br />

effrayante (), de la fin du monde annoncée<br />

pour décembre 2012. Point de dégringolade<br />

cosmique, fêtons-ça nous dit-elle ! Car pour faire<br />

fi de cette inhibition qui nous empêcha de vivre<br />

pleinem<strong>en</strong>t (vraim<strong>en</strong>t ) la fin d’année, ri<strong>en</strong> de tel<br />

qu’une «after», de ces fêtes débridées qui permett<strong>en</strong>t<br />

de prolonger les soirées <strong>en</strong> lâchant le<br />

meilleur (voire le pire) de chacun d’<strong>en</strong>tre nous.<br />

Expulsées, donc, les peurs instillées par les<br />

© Danielle Lorin<br />

Pulsions, les premices, septembre 2012 © Sileks<br />

l’admiration de la prouesse physique et la répulsion<br />

pour ce qui est représ<strong>en</strong>té, ainsi la scène<br />

de ce couple où le mépris, la viol<strong>en</strong>ce, s’<strong>en</strong>trelac<strong>en</strong>t<br />

crûm<strong>en</strong>t. Puis on retrouve l’harmonie au<br />

trapèze, lorsque les êtres <strong>en</strong>fin réconciliés élabor<strong>en</strong>t<br />

de fluides arabesques. Bascule coré<strong>en</strong>ne,<br />

cadre aéri<strong>en</strong>, portique, corde lisse, vélo acrobatique<br />

et mât chinois traduis<strong>en</strong>t le cheminem<strong>en</strong>t<br />

de la p<strong>en</strong>sée, les désirs d’asc<strong>en</strong>sion comme les<br />

plus glauques instincts. Le tout se dessine dans<br />

les jeux de rideaux conc<strong>en</strong>triques, qui jou<strong>en</strong>t sur<br />

les hauteurs ; les transpar<strong>en</strong>ces, accueill<strong>en</strong>t des<br />

images réelles de boxe ou d’un tableau de<br />

Bruegel… Un cirque qui allie la force vitale de<br />

très jeunes g<strong>en</strong>s à une vision esthétique.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Pulsions a été joué dans le Pays d’Aix<br />

du 21 février au 5 mars<br />

rigorismes religieux et politique, sans parler des<br />

dérives médiatiques !<br />

L’After et sa Mamamia avait de ça, sorte de<br />

concert inabouti ou de spectacle raccourci,<br />

mais qui se prés<strong>en</strong>tait comme un joyeux électro-show.<br />

Or le mélange laissa comme un goût<br />

d’inachevé, après quelques riffs de guitare<br />

pourtant bi<strong>en</strong> s<strong>en</strong>tis de la part des deux acolytes<br />

de la clown. Que nous dit-elle, Proserpine, que<br />

nous ne sachions déjà Que la fête est<br />

compliquée à faire à certains âges mais que tout<br />

est une question de volonté Qu’un objet<br />

imaginaire <strong>en</strong>voyé dans le public est r<strong>en</strong>voyé<br />

derechef, la tête de turc désignée jouant le jeu<br />

bi<strong>en</strong> volontiers Qu’un marteau peut aider à<br />

expulser toute p<strong>en</strong>sée négative, à condition que<br />

les coups soi<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dus <br />

Heureusem<strong>en</strong>t la danse était là, celle que<br />

chacun s’approprie et qui peut servir d’exutoire<br />

à tout mom<strong>en</strong>t, à l’image de celle qui porta les<br />

flashs mobs vécus quelques jours avant dans<br />

un supermarché de Port-de-Bouc et sur une<br />

place de Martigues. À quand le vrai défouloir<br />

géant <br />

DO.M.<br />

L’After et sa Mamamia a été donné le 16 février<br />

à Port-de-Bouc<br />

Merci Pierrot…<br />

Il a fait sortir le cirque des chapiteaux et des<br />

théâtres, introduit du rock’n’roll et des <strong>en</strong>gins<br />

vrombissants. Disparu <strong>en</strong> 2010, Pierrot Bidon<br />

était l’un des grands réformateurs du cirque,<br />

créateur <strong>en</strong> 1984 du cirque Archaos. Inv<strong>en</strong>tif et<br />

généreux, il a fondé au total une dizaine de<br />

cirques dans le monde <strong>en</strong>tier, du Brésil à l’Angleterre<br />

<strong>en</strong> passant par la Guinée. Installé à<br />

Arles <strong>en</strong> 2006, Bidon a émerveillé la ville par ses<br />

tempêtes de plumes de «Place des Anges»<br />

inv<strong>en</strong>tées pour le festival Drôles de Noëls <strong>en</strong><br />

2007, et reprise pour la fête d’ouverture de<br />

MP20123.<br />

«Faire une grande et belle fête quand on s’<strong>en</strong><br />

s<strong>en</strong>tirait la force et l’<strong>en</strong>vie». Tel était sont dernier<br />

vœu. Promesse t<strong>en</strong>ue grâce à cette « fête à<br />

Pierrot » qui a eu lieu du 8 au 10 mars à Arles <strong>en</strong><br />

plein cœur d’une friche industrielle des quais du<br />

Rhône. L’ambiance était au r<strong>en</strong>dez vous. Des<br />

petits chapiteaux pour manger et rigoler, du<br />

cirque <strong>en</strong> plein air avec La roue de la mort, du<br />

trapèze «grand volant» et des projections des<br />

spectacles de l’artiste. Sous un grand chapiteau,<br />

des artistes du monde <strong>en</strong>tier, qui ont croisé la<br />

route de Pierrot Bidon, proposai<strong>en</strong>t des numéros<br />

atypiques pour un dernier cabaret <strong>en</strong> son<br />

honneur. Tango voltigeur, ou Max le cochon<br />

charmeur qui déshabille la belle Sarah, une équilibriste<br />

déjantée… Au loin des anges dévers<strong>en</strong>t<br />

leurs plumes. Le public assiste à un concert<br />

unique sur le rythme effréné des tronçonneuses<br />

illuminé par des jongleurs et cracheurs de feu.<br />

Une pluie de plumes <strong>en</strong>sevelit la foule, et, le<br />

regard vers le ciel, tout le monde dit au revoir et<br />

merci Pierrot…<br />

ANNE-LYSE RENAUT<br />

La fête à Pierrot a eu lieu du 8 au 10 mars<br />

à l’Espace Chapiteau à Trinquetaille<br />

sur les bords du Rhône à Arles<br />

© Anne-Lyse R<strong>en</strong>aut


22<br />

D<br />

A<br />

N<br />

SE<br />

Hivernales du désir<br />

Le festival de danse contemporaine a déroulé<br />

ses tapis aux danseurs de la Méditerranée,<br />

<strong>en</strong>trainant plus de 6000 spectateurs dans une<br />

quinzaine de lieux. Un tapis de désirs, de<br />

langages s<strong>en</strong>sibles, d’hallucinations collectives,<br />

de fleurs et de sueur, d’esquisses parfois inabouties<br />

mais toujours généreuses. Avec le<br />

fougueux Marathon Bagouet par la jeune génération<br />

au Palais des Papes, la légèreté et<br />

l’humour du chorégraphe disparu laisseront des<br />

traces, transformant l’essai <strong>en</strong>jôleur <strong>en</strong> r<strong>en</strong>dezvous<br />

incontournable. Mixant capoeira et hip<br />

hop, les 12 danseurs algéri<strong>en</strong>s d’Hervé Koubi<br />

dans Ce que le jour doit à la nuit ont apprivoisé<br />

la lumière, délivré un message de fraternité et<br />

une sacrée dose de testostérone. Une gestuelle<br />

ample qui atteint parfois ses limites, mais permet<br />

d’exprimer les difficultés de la danse dans<br />

My g<strong>en</strong>eration<br />

Ça comm<strong>en</strong>ce par le sil<strong>en</strong>ce, les esquisses<br />

d’attitudes rock, un micro qui s’incline, tournoie,<br />

accompagne de clichés le musici<strong>en</strong> muet, puis<br />

se transforme <strong>en</strong> javelot qui att<strong>en</strong>d son <strong>en</strong>vol.<br />

Les mouvem<strong>en</strong>ts des objets cré<strong>en</strong>t des ondes<br />

sonores, redessin<strong>en</strong>t l’espace. Puis, dans un<br />

tableau surréaliste, les instrum<strong>en</strong>ts s’anim<strong>en</strong>t,<br />

guitares à jambes, caisses mouvantes… Les<br />

gestes mim<strong>en</strong>t le groupe rock, les voix s’<strong>en</strong>fl<strong>en</strong>t,<br />

le batteur s’emporte dans des numéros à la fois<br />

parodiques et virtuoses, dans la lignée de Keith<br />

Moon, avec ses réactions inatt<strong>en</strong>dues, délirantes.<br />

L’univers des Who se reflète et se diffracte dans<br />

Micro, le spectacle de Pierre Rigal. Avec des<br />

mom<strong>en</strong>ts très forts, quand Mélanie Chartreux<br />

devi<strong>en</strong>t un automate qui se dérègle… Entre transes<br />

et ballades, le spectacle trace un chemin<br />

auto-parodique, parfois <strong>en</strong>fumé à l’excès, parfois<br />

leur pays. En clôture, d.opa ! de Patricia Apergi,<br />

avec des danseurs grecs libres de créer mais<br />

sans moy<strong>en</strong>, relevait d’une égale énergie, communicatrice,<br />

confrontant le passé au monde<br />

moderne. Une danse très bavarde, frôlant parfois<br />

la rébellion du punk. Un état que n’a pas<br />

atteint Fabrice Ramalingom dans My Pogo,<br />

avec ses danseurs plus précis mais contraints<br />

dans le corps-à-corps sans atteindre la tempête<br />

de la contestation. Tout comme Mauro Paccagnella,<br />

tournant <strong>en</strong> rond dans ses solos à force<br />

d’abattre les quatre murs d’un ring imaginaire.<br />

un peu lourd, mais le<br />

dynamisme fait vite<br />

oublier les quelques<br />

longueurs et le manque<br />

d’inv<strong>en</strong>tion harmonique.<br />

Qui n’est pas celui des<br />

Who !<br />

M.C.<br />

Micro a été joué au<br />

Pavillon Noir, Aix, les 7<br />

et 8 mars (ATP)<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

les 29 et 30 mars<br />

Théâtre de Grasse<br />

04 93 40 53 00<br />

www.theatredegrasse.com<br />

Micro © Pierre Grosbois<br />

Samir El Yamni, Carnets de route, Hivernales 2013 © DE.M<br />

Traversée des âges<br />

Dans Acte sans parole I, le funambule Dominique<br />

Dupuy joue avec les mots de Beckett et<br />

nous saisit. Accompagné <strong>en</strong> miroir par un jeune<br />

circassi<strong>en</strong>, il accomplit le trajet de l’auteur, visage<br />

émacié, torse nu sous manteau noir, index<br />

pointé affirmant ce qu’<strong>en</strong> acrobaties son prédécesseur<br />

démontrait. Une autodérision glaçante<br />

qui signe à mots murmurés la solitude d’un<br />

corps de 83 ans <strong>en</strong> att<strong>en</strong>te.<br />

Plus réjouissant, Mon Amour, de Thomas Ferrand,<br />

déroule papier peint à fleurs et Molière<br />

tchatcheur pour servir de course contre la mort<br />

aux deux performers épuisés par la peur de<br />

«s’<strong>en</strong>dormir dans la tranquillité d’un tel amour».<br />

Ambra S<strong>en</strong>atore a offert, avec John, un délicieux<br />

terrain de jeu, où les objets et les mots<br />

fabriqu<strong>en</strong>t une partition de mouvem<strong>en</strong>ts délicats<br />

et poétiques. Mais surfant sur la provoc et<br />

la dép<strong>en</strong>se, Mickaël Allibert, dans Office du<br />

Tourisme, a perdu le fond par trop de forme. Ses<br />

touristes-zombies, monstres risibles et déshumanisés<br />

err<strong>en</strong>t dans un territoire ravagé, à<br />

grand effet de tronçonneuse, de body-painting<br />

et de scotch déroulé. Sous l’esthétisme déglingué,<br />

la société consumériste et l’impossible<br />

r<strong>en</strong>contre sembl<strong>en</strong>t n’être que prétexte au chaos<br />

très organisé, laissant un goût de déjà-vu.<br />

En revanche, Pascal Rambert dans Mem<strong>en</strong>to<br />

Mori a offert une séance d’hallucination anxiogène<br />

mémorable. Une épreuve subliminale<br />

dans l’obscurité, où des corps-lueurs se meuv<strong>en</strong>t<br />

du fond de la caverne vers l’accouplem<strong>en</strong>t<br />

orgiaque. Hypnotique égalem<strong>en</strong>t l’Anatomia<br />

publica de Tomeo Vergés, avec la captivante<br />

Sandrine Maisonneuve, automate spasmodique<br />

confinée dans un sidérant triangle amoureux.<br />

Qui était égalem<strong>en</strong>t chorégraphe, avec Laur<strong>en</strong>ce<br />

Rondoni, de Nobody knows, every body<br />

knows au Klap : une pièce portant l’instantanéité<br />

d’une jeunesse qui cherche à ré-<strong>en</strong>chanter<br />

le monde. Les danseurs cour<strong>en</strong>t, grimp<strong>en</strong>t,<br />

s’<strong>en</strong>lac<strong>en</strong>t et se repouss<strong>en</strong>t, jouant de leur<br />

corps pour traduire les doutes et l’<strong>en</strong>thousiasme<br />

qui caractéris<strong>en</strong>t leur âge.<br />

DE.M ET T.D.<br />

La 35 e édition des Hivernales a eu lieu à Avignon,<br />

Vaucluse, Vill<strong>en</strong>euve, Aix et Marseille<br />

du 23 fév au 2 mars


De l’art<br />

<strong>en</strong> puissance<br />

© Michel Cavalca<br />

Les onze danseurs de la Compagnie Käfig<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t depuis 2012 une nouvelle création,<br />

Käfig Brasil, née au Festival de Montpellier<br />

Danse. Quatre chorégraphes sont invités par<br />

Mourad Merzouki pour ce spectacle, apportant<br />

chacun un propos et une technique qui<br />

se conjugu<strong>en</strong>t aux propositions des danseurs.<br />

Hip hop, capoeira, samba, bossa nova, musique<br />

électronique, voix, danse contemporaine<br />

se tiss<strong>en</strong>t, se crois<strong>en</strong>t, se r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t. Les arts<br />

martiaux donn<strong>en</strong>t à la danse une énergie combative,<br />

la danse permettant ici la formulation<br />

d’une p<strong>en</strong>sée et d’histoires.<br />

D<strong>en</strong>is Plassard situe les danseurs dans l’att<strong>en</strong>te<br />

d’un asc<strong>en</strong>seur, esthétique de dessin<br />

animé déjanté à la Tex Avery. On observe ces<br />

personnages <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ue de ville, cravatés, avec le<br />

regard de l’ethnographe. Étrangetés soulignées<br />

par les acrobaties physiques et vocales. On est<br />

pris <strong>en</strong>tre le rire et la poésie. Céline Lefèvre<br />

interroge sur le non-dit qui fait mal, les mains se<br />

pos<strong>en</strong>t sur les lèvres, se mord<strong>en</strong>t. Le besoin de<br />

dire <strong>en</strong>fin libéré autorise l’écoute de l’autre, la<br />

naissance de la solidarité, transcrite par la<br />

liberté de l’<strong>en</strong>semble sur scène. Octavio Nassur<br />

instaure un dialogue transculturel <strong>en</strong>tre le<br />

sport de combat qu’est la capoeira et le hip<br />

hop. Son esthétique se nourrit des contrastes,<br />

et des époustouflantes acrobaties de l’<strong>en</strong>semble.<br />

Anthony Égéa s’inspire de la musique<br />

électro pour une danse de masse toute <strong>en</strong> percussions,<br />

<strong>en</strong> ivresse des mouvem<strong>en</strong>ts répétés,<br />

dans une int<strong>en</strong>se jubilation. Jubilatoire <strong>en</strong> effet<br />

tout ce superbe spectacle où l’on s<strong>en</strong>t la pâte<br />

Merzouki, qui unit les étapes <strong>en</strong> une œuvre<br />

cohér<strong>en</strong>te et forte. Performances physiques,<br />

expressivité des danseurs, variété des sources<br />

d’inspiration, superbe occupation du plateau,<br />

tout concourt à la remarquable réussite de<br />

l’<strong>en</strong>semble. On <strong>en</strong> sort émerveillés.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Käfig Brasil a été dansé le 9 février<br />

au Théâtre Durance, Château Arnoux<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

le 30 mars<br />

Le Carré, Sainte-Maxime<br />

04 94 56 77 77<br />

www.carreleongaumont.com<br />

23<br />

D<br />

A<br />

N<br />

SE<br />

Chanson de geste(s)<br />

Demi-brume, temps susp<strong>en</strong>du : un homme guide<br />

avec mille précautions un grand corps drapé à<br />

tête de loup v<strong>en</strong>u du fond des âges, l’accompagne<br />

jusqu’à la lumière et la chaise <strong>en</strong> front de<br />

scène ; un masque est doucem<strong>en</strong>t ôté qui <strong>en</strong><br />

cache un autre puis un autre... rires timides<br />

dans la salle, puis inquiets... sil<strong>en</strong>ce. Le zèbre...<br />

la gr<strong>en</strong>ouille... la bête se dépouille l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t et<br />

l’homme joue sur sa trompette un air crépusculaire<br />

à ressusciter Miles Davies ; un mom<strong>en</strong>t<br />

mec, cigarette au bec, la belle finit par sortir<br />

d’une ultime métamorphose…<br />

Tableau inaugural, première des Sad Songs<br />

imaginées, chorégraphiées et mises <strong>en</strong> musique<br />

par Thierry Baë(l’homme), dansées par Corinne<br />

Garcia, ce poème liminaire impose doucem<strong>en</strong>t<br />

un ajustem<strong>en</strong>t des s<strong>en</strong>s et laisse flotter le s<strong>en</strong>s.<br />

La salle ne s’y trompe pas et se serre dans une<br />

att<strong>en</strong>tion toute particulière qui ne faiblira pas.<br />

Flûte japonaise, ciels tourm<strong>en</strong>tés et évanesc<strong>en</strong>ce<br />

de la gestuelle : la danseuse est incarnée<br />

mais n’incarne ri<strong>en</strong> ; le musici<strong>en</strong> souffle et c’est<br />

un peu le matin du monde ou un morceau<br />

d’éternité sans visage. Peu à peu l’inquiétante<br />

étrangeté s’estompe<br />

ou plutôt se transforme<br />

pour laisser se<br />

déployer un numéro<br />

sidérant de hula hoop :<br />

le cerceau de plastique<br />

coqueluche des<br />

années 50 finissantes<br />

va <strong>en</strong>traîner tout autant<br />

qu’<strong>en</strong>traver la<br />

danseuse désormais<br />

id<strong>en</strong>tifiable (à qui )<br />

avec sa jolie robe bleue.<br />

Condamnée au déhanchem<strong>en</strong>t<br />

rythmé<br />

jusqu’à épuisem<strong>en</strong>t du sourire, la jeune femme<br />

t<strong>en</strong>te de survivre tout simplem<strong>en</strong>t : arroser une<br />

plante ou manger des corn-flakes relève de<br />

l’acrobatie ; t<strong>en</strong>dre et poignant comme le blues<br />

déchirant que l’homme joue sur sa guitare <strong>en</strong>tre<br />

deux apparitions <strong>en</strong> magici<strong>en</strong> raté, ce spectacle<br />

étonnant donne <strong>en</strong>vie de r<strong>en</strong>trer <strong>en</strong> soi-même,<br />

et d’y rester longtemps.<br />

MARIE JO DHO<br />

© Jerome Tisserand<br />

Sad Songs de Thierry Baë a été crée au théâtre<br />

des Bernardines, Marseille, <strong>en</strong> collaboration<br />

avec marseille objectif DansE du 14 au 16 février<br />

RetrouveZ sur notre site ces critiques danse et découvreZ les autres !<br />

- Hep garçon ! aux Bernardines<br />

www.journalzibeline.fr<br />

- Ailey II à Toulon<br />

- Daphnis é Chloé au Pavillon noir<br />

- Don Quichotte du Trocadéro à la Criée


24<br />

T<br />

H<br />

É<br />

Â<br />

TRE<br />

Treize pour le prix d’une<br />

Il y a quelques saisons, dans des<br />

lieux plutôt intimistes (appartem<strong>en</strong>ts,<br />

librairies…), Clara Le Picard<br />

nous régalait de son Endroit de<br />

l’objet, solo pour comédi<strong>en</strong>ne et<br />

vidéoprojecteur, un spectacleconfér<strong>en</strong>ce<br />

décalé qui interrogeait<br />

la relation de l’homme à l’objet. Ce<br />

curieux otni (objet théâtral non<br />

id<strong>en</strong>tifié) avait permis la naissance<br />

du personnage de Martine Schmurpf,<br />

«émin<strong>en</strong>te sci<strong>en</strong>tifique autodidacte».<br />

La voici de retour pour un «deuxième<br />

programme de formation».<br />

© Adeline Ferrante<br />

Cooking with Martines Schmurpfs<br />

s’attaque à la relation de l’homme<br />

à l’alim<strong>en</strong>tation. En plein scandale<br />

du «horsegate», la confér<strong>en</strong>ce-cours<br />

de cuisine qu’elle propose ne pouvait<br />

tomber mieux ! Afin de «dynamiser<br />

le propos», elle n’a pas hésité à se<br />

cloner ! Ainsi, ce sont deux confér<strong>en</strong>cières<br />

duettistes qui mèn<strong>en</strong>t le<br />

programme, tandis que douze clones<br />

ratés, les non Martines, s’affair<strong>en</strong>t<br />

à concocter le kit de survie<br />

destiné à nous permettre de résister<br />

«<strong>en</strong> cas de destruction massive<br />

de l’industrie agro alim<strong>en</strong>taire». Il y<br />

a du monde sur le plateau : les<br />

douze amateurs recrutés localem<strong>en</strong>t,<br />

les deux comédi<strong>en</strong>nes (tous<br />

Troublante alchimie...<br />

Interv<strong>en</strong>ant régulièrem<strong>en</strong>t dans les formations disp<strong>en</strong>sées aux élèves de<br />

l’ERAC (École Régionale d’Acteurs de Cannes), c’est tout naturellem<strong>en</strong>t<br />

qu’Hubert Colas a écrit pour les étudiants de l’<strong>en</strong>semble 20 au terme de<br />

leur 3 e année. Auparavant il a fait appel à Jean-Jacques Jauffret, cinéaste.<br />

De la scène à l’écran, de l’image à la chair même de l’acteur, le<br />

spectacle s’est mis <strong>en</strong> place, l’alchimie s’est réalisée. Les personnages<br />

sont à l’âge de leurs interprètes, jeunes adultes qui se cherch<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core<br />

<strong>en</strong> cherchant les autres. Mais ils ne sort<strong>en</strong>t pas indemnes de leurs<br />

r<strong>en</strong>contres. L’un d’eux dit : «Je ne suis pas assez mature pour vivre une expéri<strong>en</strong>ce<br />

sans me faire mal», c’est peut-être une des clés de la pièce... Le<br />

désir circule, les personnalités s’affront<strong>en</strong>t et se jalous<strong>en</strong>t. L’écriture<br />

d’Hubert Colas adhère à ses jeunes interprètes, se frotte aux images de<br />

Jauffret, rejaillit avec d’autres mots. Au début du spectacle le spectateur<br />

s’aperçoit que les treize comédi<strong>en</strong>s sont assis au premier rang et se<br />

retourn<strong>en</strong>t vers lui. Regards qui cherch<strong>en</strong>t la complicité Un plan fixe sur<br />

deux corps nus et tristes, plus tard deux autres s’accoupl<strong>en</strong>t... Les corps<br />

s’offr<strong>en</strong>t, se mesur<strong>en</strong>t sous le regard du spectateur qui ne sait plus où<br />

est le film ni où est le théâtre ; l’acteur sort de l’écran dans le même<br />

costume, avec les mêmes mots. La scénographie transforme les murs<br />

de la scène par des effets de projections. L’illusion est parfaite, le pari<br />

t<strong>en</strong>u !<br />

CHRIS BOURGUE<br />

No signal [ Help], coproduction ERAC et Diphtong Cie, s’est joué du 13 au 16 février<br />

à La Friche salle Seïta, Marseille<br />

© Bellamy<br />

<strong>en</strong> t<strong>en</strong>ue blanche, toque sur la tête<br />

et queue de cheval), plus tous les<br />

amis de Facebook régulièrem<strong>en</strong>t<br />

consultés, plus les g<strong>en</strong>s filmés ou<br />

interrogés. Même le public dans la<br />

salle est prié d’interv<strong>en</strong>ir. Une<br />

confér<strong>en</strong>ce interactive donc, avec<br />

recours massif aux tablettes et aux<br />

Fabulons !<br />

Fabulations, extrapolations, inv<strong>en</strong>tions, illusions conjuguées<br />

sous toutes leurs formes, avec L’Écran de fumée, le théâtre<br />

du Maquis fait ses délices du m<strong>en</strong>songe érigé <strong>en</strong> vérité, et<br />

l’amour des mots, du coq à l’âne de la coquecigrue, de la<br />

parodie, de la «fumée du monde», si importante «qu’on ne la<br />

voit pas»… Pour ses tr<strong>en</strong>te ans, cette troupe fait preuve du<br />

même esprit juvénile et déjanté qu’à ses débuts, dans un<br />

spectacle qui ti<strong>en</strong>t du cabaret, avec ses numéros, son bateleur,<br />

ses chansons. On remonte à Adam, <strong>en</strong> direct, on suit des<br />

reportages plus vrais que nature : l’émission «Ri<strong>en</strong> à dire»,<br />

spécialiste de l’att<strong>en</strong>te, n’est pas sans <strong>en</strong> rappeler certaines qui<br />

se pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t au sérieux ! On fait des maths à propos des exilés<br />

fiscaux, où 1+1=1, on sourit à la confér<strong>en</strong>ce sur le thème<br />

fumeux de Consci<strong>en</strong>ce et univers ! Les Mayas, les pastèques, la<br />

planète Nibiru, les voix de Jeanne d’Arc… tout se mêle aux<br />

m<strong>en</strong>songes du quotidi<strong>en</strong>. Qui nous joue le mieux du pipeau <br />

Ceux qui nous abrutiss<strong>en</strong>t de bêtises ou de comm<strong>en</strong>taires<br />

fumeux On est t<strong>en</strong>té de tout mettre <strong>en</strong> doute, dans le jeu des<br />

décors mouvants, des lumières qui soulign<strong>en</strong>t ou éclips<strong>en</strong>t. La<br />

seule réalité reste celle du rire qui secoue la salle, la vivacité<br />

des acteurs. On leur souhaite <strong>en</strong>core de belles années de<br />

m<strong>en</strong>songe théâtral !<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Les tr<strong>en</strong>te ans du théâtre du Maquis s’est joué le 14 février<br />

à Rousset, le 8 mars à Gardanne<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

les 11 et 12 avril<br />

Bois de l’Aune, Aix<br />

04 42 93 85 40<br />

www.agglo-paysdaix.fr<br />

projections et un certain nombre<br />

d’interludes musicaux, dansés ou<br />

publicitaires plutôt hilarants. Dans<br />

cette profusion, des supports, des<br />

g<strong>en</strong>res, on perd parfois le propos.<br />

Sans doute Clara Le Picard gagnerait-elle<br />

à resserrer un peu tout<br />

cela. N’empêche, c’est drôle et<br />

plein d’énergie. Une intellig<strong>en</strong>te<br />

satire non seulem<strong>en</strong>t de nos systèmes<br />

alim<strong>en</strong>taires mais sans<br />

doute aussi de notre rapport aux<br />

images et aux réseaux sociaux.<br />

FRED ROBERT<br />

Cooking with Martines Schmurpfs,<br />

écrit et mes par Clara Le Picard,<br />

création sonore de Frédéric<br />

Nevchehirlian, a été joué au théâtre<br />

des Bernardines dans le cadre de<br />

La Minoterie hors les murs, du 20<br />

au 22 février<br />

Pour le site<br />

Le 8 mars<br />

Cinéma 3 Casinos, Gardanne<br />

04 42 65 77 00<br />

www.ville-gardanne.fr


Boîte noire<br />

Plongées dans l’obscurité, leurs visages clairs<br />

comme la lune, trois jeunes filles «veill<strong>en</strong>t les<br />

heures qui pass<strong>en</strong>t» devant un cercueil. Pour<br />

compr<strong>en</strong>dre une boîte noire, il faut jouer avec,<br />

dit-on : pour conjurer l’énigme du cercueil, les<br />

trois jeunes filles cherch<strong>en</strong>t à parler, et à s’inv<strong>en</strong>ter<br />

dans cette parole, à essayer des fictions.<br />

Elles rêv<strong>en</strong>t des souv<strong>en</strong>irs d’elles-mêmes, puis<br />

cré<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble le rêve d’un autre. Comme un<br />

chœur antique, ou comme un conte d’<strong>en</strong>fants<br />

dans le noir, elles compos<strong>en</strong>t à plusieurs voix la<br />

fable d’un marin échoué sur une île, qui s’inv<strong>en</strong>te<br />

des patries imaginaires, jusqu’à ce que le<br />

retour au pays natal soit dev<strong>en</strong>u impossible, car<br />

il est plus inconsistant que ses rêves. Alors les<br />

jeunes filles s’éveill<strong>en</strong>t au jour <strong>en</strong> tremblant de<br />

n’être elles-mêmes que le rêve du marin.<br />

Les comédi<strong>en</strong>nes se ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ainsi <strong>en</strong> équilibre<br />

instable sur le trait d’union du clair-obscur, sur<br />

la ligne mince qui sépare les vivants des morts,<br />

la parole du sil<strong>en</strong>ce, le rêve de la réalité. Livrées<br />

à une épreuve perdue d’avance, pour qui découvre<br />

le drame d’exister, d’être dans le temps,<br />

où tout est passé sitôt que vécu, irréel sitôt que<br />

formulé. Et quelque chose a lieu : la naissance<br />

d’une poésie métaphysique qui vit -ni cérébrale<br />

ni s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>cieuse, mais vibrante des s<strong>en</strong>sations,<br />

du rythme polyphonique des voix, de la lutte<br />

© Mathieu Bonfils<br />

imperceptible, intérieure, du mouvem<strong>en</strong>t contre<br />

l’immobilité. La possibilité d’une île, qui serait<br />

aussi la possibilité d’un autre théâtre, sans<br />

décor, sans psychologie et sans intrigue, qui<br />

n’habille pas des mots mais crée <strong>en</strong> nous du<br />

sil<strong>en</strong>ce.<br />

AUDE FANLO<br />

Le marin, de Pessoa, mis <strong>en</strong> scène par<br />

Guillaume Clausse et Flor<strong>en</strong>t Haas (cie l’Individu),<br />

a été créé aux Bancs publics, Marseille,<br />

du 7 au 9 mars<br />

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TRE<br />

Vider son sac<br />

Dans la petite chapelle att<strong>en</strong>ante au théâtre<br />

des Halles, Alain Timar invite Blanche<br />

Aurore Céleste à se confier. Sans autre<br />

scénographie que le lieu sol<strong>en</strong>nel rempli<br />

d’<strong>en</strong>c<strong>en</strong>s, quelques cierges, un autel auprès<br />

duquel une jeune femme d’aujourd’hui <strong>en</strong>tre<br />

-par hasard - <strong>en</strong> confession, croisant quelques<br />

fantômes et délires sanguinaires au<br />

détour de son inv<strong>en</strong>taire amoureux. Blanche<br />

déboule avec ses valises, son portable<br />

rose, ses cheveux hirsutes, ses tics d’ado,<br />

ni sainte ni catholique, punkette au cœur<br />

de midinette qui raconte les pièges du<br />

destin. Camille Carraz, toute <strong>en</strong> nuances,<br />

nous pr<strong>en</strong>d dans ses bagages, conte les<br />

déceptions, s’<strong>en</strong> amuse, s’affole, fait vibrer<br />

la chapelle d’une danse folle, épingle ses<br />

doutes exist<strong>en</strong>tiels, devi<strong>en</strong>t auguste cruel<br />

pour avouer sa peur de vieillir sans amour<br />

ou vierge prête à tout pour ne pas finir seule.<br />

Un personnage imaginé par Noëlle<br />

R<strong>en</strong>aude, lucide et naïve à la fois, instable<br />

et volontiers fantasque, qui se débarrasse<br />

de ses désillusions pour continuer à vivre.<br />

Elle s’amourache aussi vite que les hommes<br />

la laiss<strong>en</strong>t tomber, alors elle fait des<br />

rêves et <strong>en</strong> rajoute. Après Jules, Selim,<br />

Albert et Planton, Paulo, Ernest et Mario,<br />

Victor, Marcel… arrive Amédée, et c’est elle<br />

qui nous plante pour goûter des myrtilles.<br />

Les valises sont posées, Blanche n’a ri<strong>en</strong><br />

profané. Mais elle est libre et vivante.<br />

DELPHINE MICHELANGELI<br />

Blanche Aurore Céleste s’est joué<br />

du 7 au 9 mars puis du 14 au 16 mars<br />

au théâtre des Halles, Avignon<br />

Un désespoir si grand<br />

Une âme immortelle<br />

La petite sirène, c’est la quête d’une âme immortelle.<br />

Les sirènes viv<strong>en</strong>t certes 300 ans,<br />

mais ne possèd<strong>en</strong>t pas ce privilège des humains.<br />

La petite sirène la désire plus que tout :<br />

comme toujours chez Anders<strong>en</strong> il est question<br />

des transformations du corps et des injustices<br />

de la fortune. Objet d’une quête spirituelle, l’âme<br />

immortelle se gagne par les sacrifices et les<br />

bonnes actions : comme toujours chez Anders<strong>en</strong><br />

l’émancipation échouera tragiquem<strong>en</strong>t. Nous<br />

sommes bi<strong>en</strong> loin de l’appauvrissem<strong>en</strong>t symbolique<br />

de Walt Disney, et il faut r<strong>en</strong>dre grâce à<br />

Alexis Moati d’avoir su restituer ses perspectives<br />

métaphoriques au conte.<br />

Il fait porter la parole par trois jeunes filles, fines,<br />

aéri<strong>en</strong>nes comme la petite sirène, qui <strong>en</strong>doss<strong>en</strong>t<br />

tous les rôles. Une évolution des points de vue<br />

L’amplitude littéraire de H<strong>en</strong>ning Mankell est<br />

souv<strong>en</strong>t occultée par sa série Wallander, le célèbre<br />

commissaire dépressif ! Mais l’écrivain est<br />

égalem<strong>en</strong>t dramaturge. Dans Des jours et des<br />

nuits à Chartres, il délaisse les grisailles de sa<br />

Suède natale et la chaleur tropicale du Mozambique<br />

où il séjourne régulièrem<strong>en</strong>t (L’œil du<br />

léopard vi<strong>en</strong>t d’être traduit au Seuil) pour s’attacher<br />

à un épisode particulièrem<strong>en</strong>t sombre de<br />

l’histoire française : l’Occupation allemande et<br />

l’épuration. À partir d’une photographie de Robert<br />

Capa prise le 16 août 1944, il tire les fils de<br />

la vie de Simone, mère d’un jeune bébé né de sa<br />

liaison avec un officier allemand, décédée à 44<br />

ans d’alcoolisme… De la même manière que<br />

l’auteur navigue <strong>en</strong>tre fiction et réalité, admettant<br />

avoir pris «beaucoup de libertés avec les<br />

faits», le metteur <strong>en</strong><br />

scène Daniel B<strong>en</strong>oin<br />

chamboule la chronologie<br />

des événem<strong>en</strong>ts<br />

et procède par saynètes<br />

successives. De la<br />

chambre noire à la<br />

prison, de l’atelier de<br />

couture à la salle de<br />

bal, avec le photographe<br />

comme fil rouge<br />

au récit, pas très<br />

convaincant dans le<br />

rôle d’un Capa soliloquant<br />

à voix haute… Quant au rideau noir qui<br />

s’ouvre et se ferme à chaque changem<strong>en</strong>t de<br />

scène, cela <strong>en</strong> devi<strong>en</strong>drait presque cocasse si<br />

l’on ne mourrait pas d’<strong>en</strong>nui ! Les thèmes<br />

fondateurs sont là pourtant, interprétés avec la<br />

gravité nécessaire par des acteurs qui donn<strong>en</strong>t<br />

du relief à une mise <strong>en</strong> scène linéaire et monotone<br />

: la délation, la peur, la v<strong>en</strong>geance, le mal<br />

et le bi<strong>en</strong>, la trahison, l’inconsci<strong>en</strong>ce ou la méconnaissance,<br />

l’amour filial qui efface tout,<br />

même l’inconcevable.<br />

M.G.-G.<br />

Des jours et des nuits à Chartes a été joué<br />

les 8 et 9 mars au Théâtre Liberté, Toulon<br />

orchestre la progression, du simple lecteur de<br />

l’histoire, à celui qui se souvi<strong>en</strong>t et rapporte les<br />

faits, <strong>en</strong>fin à la prise de possession du personnage<br />

par l’emploi de la première personne. Le<br />

décor est original et symbolique : le sol est<br />

jonché de vêtem<strong>en</strong>ts et çà et là, d’énormes<br />

aquariums reçoiv<strong>en</strong>t des gouttes d’eau qui<br />

tomb<strong>en</strong>t des cintres… nous sommes au fond de<br />

l’océan où «l’eau est bleue comme les feuilles<br />

des bleuets», <strong>en</strong>tre le livre et le jeu, le désir de<br />

grandir, les <strong>en</strong>thousiasmes adolesc<strong>en</strong>ts, la vivacité<br />

douloureuse d’une danse où les pieds<br />

souffr<strong>en</strong>t. Douleur cons<strong>en</strong>tie pour une asc<strong>en</strong>sion<br />

qui traverse les trois élém<strong>en</strong>ts, l’eau, la<br />

terre, l’air. Par son sacrifice, la petite sirène devi<strong>en</strong>t<br />

une fille de l’air et pourra par un long<br />

cheminem<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>ir <strong>en</strong>fin une âme. Car Moati<br />

ne peut se résoudre à<br />

punir les désirs de sa<br />

sirène, et nous fait<br />

croire, finalem<strong>en</strong>t, que<br />

«les êtres humains sont<br />

nés de ses rêves»…<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Les petites sirènes, nouvelle<br />

création de la cie Vol Plané<br />

a été joué les 7 et 8 mars<br />

Théâtre Durance,<br />

Château-Arnoux


Les caprices de l’empereur<br />

À la cour de l’empereur, la vérité n’est<br />

pas bonne à dire. Seul un <strong>en</strong>fant s’y<br />

risque fortuitem<strong>en</strong>t : «Mais l’empereur<br />

est nu !». S’inspirant du conte<br />

d’Anders<strong>en</strong>, la compagnie Graine de<br />

malicea plus d’un tour dans son sac<br />

pour transformer les carafes, coupes,<br />

gobelets, pipettes et cabochons<br />

pour un royaume. Danielle Pasquier<br />

et Roland Boully insuffl<strong>en</strong>t<br />

vie aux objets, métamorphos<strong>en</strong>t un<br />

paysage de sable <strong>en</strong> château et<br />

campagne, donn<strong>en</strong>t corps et voix<br />

à l’empereur, aux courtisans et au<br />

peuple. Car au royaume ça caquette<br />

jour et nuit, ça fait des courbettes,<br />

ça minaude, ça flagorne et ça complote<br />

drôlem<strong>en</strong>t ! À la manière d’un<br />

Éclore ou pas<br />

tableau de Rembrandt -effets de<br />

transpar<strong>en</strong>ce du verre et s<strong>en</strong>sualité<br />

des étoffes et des d<strong>en</strong>telles imaginaires-,<br />

les deux comédi<strong>en</strong>s racont<strong>en</strong>t<br />

le conte par petites touches délicates,<br />

chuchotem<strong>en</strong>ts, gestes l<strong>en</strong>ts et<br />

maniérés, une ritournelle, de précieux<br />

éclairages, dans une semi-obscurité<br />

pour plus d’intimité. Dans cette<br />

proximité complice, le public se<br />

laisse pr<strong>en</strong>dre dans les mailles du<br />

filet et, jusqu’à la fin, vit au rythme<br />

des toilettes impériales, des amusem<strong>en</strong>ts<br />

de la cour, des caprices<br />

de l’empereur… dans l’att<strong>en</strong>te de<br />

voir apparaître cette étoffe magique<br />

que deux tisserands perfides<br />

tram<strong>en</strong>t <strong>en</strong> secret. Mais tout n’est<br />

qu’illusion : «tisse tisse la laine, tisse<br />

tisse le peuple» chante le bouffon…<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Les Habits neufs de l’Empereur<br />

a été joué du 19 au 21 février au PJP,<br />

Le Revest<br />

RetrouveZ sur notre site ces critiques spectacles et découvreZ les autres !<br />

- Le rêve, soirée transfert à la Criée<br />

- Ponts susp<strong>en</strong>dus au 3 bis f<br />

-Médée à Miramas<br />

- Le jour des meurtres aux Carmes<br />

-Jean la chance au Toursky<br />

L’univers plastique de la Cie Att<strong>en</strong>tion<br />

fragile est précieux, fait d’un<br />

équilibre assez miraculeux <strong>en</strong>tre<br />

esprit de récup, amour pour la couleur<br />

et l’esprit des contes, modestie de<br />

la bricole et équilibre des espaces<br />

et du mouvem<strong>en</strong>t. Sur le Parvis de<br />

l’opéra leur installation de caravanes<br />

poétiques était fascinante…<br />

mais leur prestation le fut moins.<br />

Lorsque Gilles Cailleauévoque tout<br />

Shakespeare <strong>en</strong> deux heures on est<br />

emporté par la richesse du monde<br />

évoqué, des histoires qui se crois<strong>en</strong>t<br />

à toute vitesse. Cette Naissance de<br />

Dalida est tout l’inverse : tout est<br />

l<strong>en</strong>t et ri<strong>en</strong> ne varie, et le monde<br />

évoqué est pauvre.<br />

Plus généralem<strong>en</strong>t : on n’échappe<br />

pas aujourd’hui à l’évocation nostalgique<br />

des mauvais chanteurs de<br />

variétoche <strong>en</strong> guise de culture<br />

populaire ; or Dalida, ou Mireille<br />

Mathieu, sont des mythes parce<br />

qu’on nous les a marketées ainsi,<br />

depuis 30 ou 40 ans. Le théâtre devrait<br />

nous aider à échapper à nos<br />

formatages par les professionnels<br />

du «temps de cerveau disponible», et<br />

pas à y plonger avec complaisance.<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

La naissance de Dalida a eu lieu<br />

le 6 mars<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

A Table ! par les appr<strong>en</strong>tis de la Fai-Ar<br />

Le 3 avril à 12h<br />

Parvis de l’opéra, Marseille<br />

04 91 03 81 28<br />

www.lieuxpublics.com<br />

© Vinc<strong>en</strong>t Lucas<br />

© X-D.R<br />

-Cyrano de Bergerac à Châteauvallon<br />

-la Commune Paris 1871 au Vitez<br />

-Que la noce comm<strong>en</strong>ce aux Salins<br />

...Femmes,<br />

ombres portées des hommes...<br />

Né du désir d’interroger la figure<br />

féminine dans l’immigration féminine,<br />

Va jusqu’où tu pourras réunit<br />

trois écritures, trois auteurs à qui le<br />

Dynamo Théâtre a passé commande<br />

: la Turque Sedef Ecer, le<br />

Belge Stanislas Cotton, et le<br />

Français Michel Bellier, porteur<br />

du projet avec Joëlle Cattino, qui<br />

met <strong>en</strong> scène cette trilogie. Découpée<br />

<strong>en</strong> trois récits, L’abs<strong>en</strong>te,<br />

Les invisibles et Le rêve d’Angleterre,<br />

la pièce raconte l’épopée de<br />

Perce-neige, jeune femme dont le<br />

seul horizon est d’être la Kouma<br />

(troisième épouse) dans son couple,<br />

et qui va «profiter» d’un tremblem<strong>en</strong>t<br />

de terre pour disparaitre<br />

vraim<strong>en</strong>t, fuir pour se reconstruire<br />

dans cette Europe qu’on dit accueillante.<br />

Sur sa route des r<strong>en</strong>contres,<br />

femmes et hommes qui façonneront<br />

son dev<strong>en</strong>ir. Deux femmes<br />

notamm<strong>en</strong>t, qui, comme elle, vont<br />

tout faire pour se fondre dans le<br />

paysage, «des moins que des ombres»<br />

cherchant la vie... Galanthine,<br />

trans cachée sous son niqab qui<br />

appr<strong>en</strong>d à avancer, juste avancer<br />

(et quelle interprétation de la part<br />

de Fabi<strong>en</strong> Aïssa Besetta !), et Kardel<strong>en</strong><br />

(Sedef Ecer tout <strong>en</strong> ret<strong>en</strong>ue),<br />

seul souti<strong>en</strong> financier de sa<br />

nombreuse famille et portant son<br />

quatrième <strong>en</strong>fant, <strong>en</strong> quête d’une<br />

r<strong>en</strong>aissance. Marseille, Bruxelles,<br />

Londres... seule Perce-neige, dev<strong>en</strong>ue<br />

Dunya, arrivera, à quel prix !, à<br />

destination. Un quatrième récit,<br />

indisp<strong>en</strong>sable respiration humoristique,<br />

vi<strong>en</strong>t compléter, et éclairer,<br />

l’histoire : celle d’une artiste qui<br />

exposera ses œuvres, toutes issues<br />

de la vie de Perce-neige, «l’abs<strong>en</strong>te»<br />

par excell<strong>en</strong>ce dont on peut<br />

réécrire l’histoire pour qu’elle colle<br />

à une att<strong>en</strong>te... esthétique. En télescopant<br />

les styles narratifs, et<br />

faisant se croiser théâtre, chants et<br />

vidéos, le Dynamo théâtre transporte,<br />

et questionne durablem<strong>en</strong>t,<br />

la notion d’id<strong>en</strong>tité.<br />

DO.M.<br />

Va jusqu’où tu pourras a été créé<br />

au Théâtre de Grasse<br />

les 14 et 15 février, et joué le 8 mars<br />

au Sémaphore, Port-de-Bouc<br />

www.journalzibeline.fr<br />

27<br />

T<br />

H<br />

É<br />

Â<br />

TRE


Odyssée <strong>en</strong> treize chants<br />

Serra vs Guetta<br />

À l’Alcazar, l’<strong>en</strong>semble Baroques Graffiti termine<br />

sa prés<strong>en</strong>tation sur le «Prêtre roux». La<br />

langue vivante de Vivaldi a, dans la chaleur<br />

de la salle de confér<strong>en</strong>ce, le 13 février, cahincaha,<br />

survécu au péril qui m<strong>en</strong>açait de dét<strong>en</strong>dre<br />

les si s<strong>en</strong>sibles cordes <strong>en</strong> boyau des violons<br />

quand, à contres<strong>en</strong>s, montait le diapason de<br />

l’orgue positif… En funambules, rompus depuis<br />

les gammes <strong>en</strong>fantines aux soucis techniques<br />

liés à leur art, Jean-Paul Serra (clavier), Sharman<br />

Plesner (violon) et Anne-Garance Fabre<br />

dit Garrus (violoncelle) pos<strong>en</strong>t la dernière<br />

cad<strong>en</strong>ce sur une Sonate de l’opus 2. Le maître<br />

de cérémonie invite le public, v<strong>en</strong>u <strong>en</strong> nombre,<br />

à sout<strong>en</strong>ir ses musici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> les suivant<br />

aux prochains concerts, car dit-il, «On <strong>en</strong> a<br />

besoin… d’autant que, la subv<strong>en</strong>tion de 2012<br />

que nous promet la municipalité, ne nous a<br />

toujours pas été versée». Après un instant de<br />

stupeur, une voix s’élève dans l’assistance, miirritée<br />

et ahurie : «Mais on aura David Guetta !».<br />

Serra vs Guetta, voilà un combat singulier,<br />

emblématique sur le Vieux-Port ! R<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts<br />

pris, la subv<strong>en</strong>tion qui pose souci<br />

s’élève à… 3000€ ! En revanche, il semblerait<br />

que le chèque destiné à la production du<br />

millionnaire VIP animateur de boites de nuits<br />

s’élèverait à plusieurs c<strong>en</strong>taines de milliers<br />

d’euros. Drôle de balance pour une ville dont<br />

on chante partout qu’elle est Capitale Europé<strong>en</strong>ne<br />

de la Culture <strong>en</strong> 2013. Quel est le<br />

s<strong>en</strong>s de cette culture-là Ne perd-on pas, à<br />

force de vouloir créer l’événem<strong>en</strong>t, l’objectif<br />

premier de l’idée de culture, qui n’est pas de<br />

remplir les hôtels, mais de nourrir les esprits <br />

Et combi<strong>en</strong> de «Serra» pourrait-on sout<strong>en</strong>ir<br />

avec un magot qu’on n’a ni mal, ni scrupule à<br />

trouver, sur le dos d’un contribuable n’<strong>en</strong><br />

demandant pas tant Combi<strong>en</strong> d’artistes de<br />

tal<strong>en</strong>t, vivant <strong>en</strong> nos murs la vraie et fatale<br />

«vie d’artiste», celle grinçante que chantait<br />

Ferré, pourrait-on <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, voir, lire, découvrir…<br />

De quoi, au mieux, provoquer des<br />

questions… au pire, des colères !<br />

Un risque Avec Guetta <strong>en</strong> 2013… patatras<br />

<strong>en</strong> 2014 !<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Treize chants, ou plutôt treize «av<strong>en</strong>tures»<br />

pour évoquer une Méditerranée nourrie de<br />

rêves, d’échos passés et contemporains. La<br />

nouvelle œuvre de Sonia Wieder-Atherton,<br />

achevée par 10 jours de résid<strong>en</strong>ce au Jeu de<br />

Paume, referme son triptyque comm<strong>en</strong>cé par<br />

des Chants Juifs puis des Chants de l’Est. Le<br />

décor, composé de caisses blanches <strong>en</strong>tassées<br />

<strong>en</strong> colonnes dissymétriques, avec çà et là<br />

quelques objets, posés, anodins, une pomme,<br />

un gobelet… Dans ces ruines d’une divine<br />

blancheur, un sol mouvant, sombre, les couleurs<br />

d’une Méditerranée où sav<strong>en</strong>t éclore les<br />

28 mythes… Le bruit de la mer et du v<strong>en</strong>t constitue<br />

la base de la bande son qui accompagne<br />

M<br />

USIQUE<br />

la violoncelliste, seule sur scène. Une année a<br />

été nécessaire pour rassembler, orchestrer,<br />

modeler les sons naturels, les voix, les extraits<br />

de film, les passages <strong>en</strong>registrés au violoncelle,<br />

pour un résultat d’une acrobatique<br />

© Marthe Lemelle<br />

précision, chargé d’une puissance évocatoire son, puis s’appesantit, accordant une profondeur<br />

veloutée aux phrases musicales. Viol<strong>en</strong>ce<br />

qui dessine une succession de paysages sonores<br />

dans lesquels chaque auditeur puise des virtuose, accalmies délicates, rêves, sil<strong>en</strong>ces,<br />

émotions, des significations différ<strong>en</strong>tes. L’image tout cela semble danser dans les belles variations<br />

de lumière, de la blancheur infinie aux<br />

de la Callas domine par ses acc<strong>en</strong>ts de tragédi<strong>en</strong>ne<br />

dans la Médée de Pasolini, femme ocres, jusqu’aux teintes bleutées qui <strong>en</strong>velopp<strong>en</strong>t<br />

le bouleversant Adio. Temps susp<strong>en</strong>du<br />

symbole de la Méditerranée, où résonne <strong>en</strong>core<br />

le printemps arabe, et le courage des femmes pour un spectacle taillé dans l’étoffe des<br />

qui lutt<strong>en</strong>t toujours pour leurs droits. rêves !<br />

Les compositions de la violoncelliste se conjugu<strong>en</strong>t<br />

avec celles des auteurs classiques,<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

comme Stravinski, Bach, Prokofiev, Bellini, Odyssée pour violoncelle et chœur imaginaire<br />

mais aussi aux chants traditionnels hébraïques,<br />

corses, ou arabo-andalou… l’archet au Théâtre du Jeu de paume, Aix<br />

a été donné du 5 au 7 mars<br />

effleure les cordes, joue sur les frontières du<br />

Diva baroque<br />

Le premier concert de Mars <strong>en</strong> baroque a été minimale : son <strong>en</strong>semble Concerto Soave,<br />

à la hauteur des att<strong>en</strong>tes du public qui, depuis composé de formidables solistes, n’a pas<br />

11 saisons, att<strong>en</strong>d de vibrer aux suavités des besoin de plus. Les cordes expertes, s<strong>en</strong>sibles,<br />

violes, aux pleurs et soupirs affér<strong>en</strong>ts aux goûts dialogu<strong>en</strong>t plus qu’elles n’accompagn<strong>en</strong>t, au<br />

des XVII e et XVIII e siècles. C’est une Europe fil d’une subtile écoute, avec une Diva avérée,<br />

baroque qu’on a survolée, dominée par la belle fleur épanouie (de magnifiques robes<br />

langue itali<strong>en</strong>ne, alors que l’opéra se répand aidant !) dans son jardin chez Antonio Cesti<br />

partout, soulève les passions comme les foules<br />

: une parfaite illustration d’une confér<strong>en</strong>ce tournable Ha<strong>en</strong>del.<br />

ou Leonardo Leo, Nicola Porpora et l’incon-<br />

donnée, sur ce sujet, deux jours plus tôt à Sandrine Piau livre, généreuse, un programme<br />

l’Alcazar par Patrick Barbier.<br />

d’une douzaine d’airs, tout <strong>en</strong> vocalises à la<br />

Aux commandes, posé <strong>en</strong> bout de nef à l’Abbaye<br />

de Saint-Victor, Jean-Marc Aymes félicité amoureuse que les tempêtes du cœur,<br />

virtuosité transc<strong>en</strong>dée, exprimant autant la<br />

dirige des claviers, au gré d’une gestique <strong>en</strong> ombre et lumière, hautem<strong>en</strong>t théâtrale<br />

dans les récits, contemplative dans un bel<br />

canto angélique qui dessine la t<strong>en</strong>dresse ou<br />

les blessures de l’âme… À <strong>en</strong> oublier les pièges<br />

techniques tant la soprano maîtrise son<br />

© X-D.R<br />

Sandrine Piau © Antoine Le Grand - naive<br />

souffle, des aigus cristallins qu’elle pose <strong>en</strong><br />

duvet vaporeux au-dessus de nos têtes…<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

Ce concert a eu lieu le 7 mars à Marseille<br />

Le festival Mars <strong>en</strong> baroque se poursuit<br />

jusqu’au 26 mars<br />

www.concerto-soave.com<br />

www.mars<strong>en</strong>baroque.com<br />

Les signatures s’accumul<strong>en</strong>t sur ce li<strong>en</strong>-là…<br />

on peut toujours s’y r<strong>en</strong>dre :<br />

http://chn.ge/WRWnvC


Album de jeunesse<br />

Premiers pas sur la scène du GTP pour L’Insula Orchestra,<br />

dans un programme classique et pré-romantique construit<br />

autour d’œuvres de «jeunesse» de Schubert et de Mozart…<br />

…et déjà première réussite pour ce nouveau<br />

né d’un an, composé ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t de jeunes<br />

interprètes, qui a su adopter promptem<strong>en</strong>t<br />

l’Equilbey attitude ! Précision, recherche de<br />

l’équilibre sonore, rigueur… tous les élém<strong>en</strong>ts<br />

qui ont fait et qui font la r<strong>en</strong>ommée de la<br />

directrice musicale d’Acc<strong>en</strong>tus, se retrouv<strong>en</strong>t<br />

sous les doigts agiles de ces instrum<strong>en</strong>tistes.<br />

Pour preuve, la très fraîche et délicieuse 5 e<br />

Symphonie du petit Franz, aux nouveautés<br />

harmoniques et stylistiques décapantes pour<br />

un compositeur de 19 ans, portée par un pupitre<br />

de cordes tout <strong>en</strong> rondeur, homogène,<br />

brillant sans être emphatique, inonda de sa<br />

douce lumière le théâtre aixois. Difficile par<br />

contre d’être aussi laudatif avec le pupitre des<br />

v<strong>en</strong>ts, tant le manque d’unité avec le reste de<br />

l’<strong>en</strong>semble fut criant dans le Concerto pour<br />

piano n°23 de Mozart. Bi<strong>en</strong> peu aidée il faut<br />

dire, par le faible r<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t sonore du pianoforte<br />

de Kristian Bezuid<strong>en</strong>hout, la formation<br />

sur instrum<strong>en</strong>ts d’époque eut du mal à trouver<br />

Leleu fait le show<br />

Ceux qui n’avai<strong>en</strong>t jamais <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du le tubiste<br />

Thomas Leleu <strong>en</strong> concert sort<strong>en</strong>t de l’Auditorium<br />

du Pharo réellem<strong>en</strong>t ébahis. «Mais<br />

comm<strong>en</strong>t peut-on faire tout ceci avec un tel<br />

instrum<strong>en</strong>t», si lourd cuivre cantonné au<br />

sempiternel <strong>en</strong>chainem<strong>en</strong>t tonique-dominante<br />

dans l’orchestre classique Entre les mains du<br />

jeune musici<strong>en</strong> (Victoire de la musique 2012<br />

dans la catégorie «Révélation Instrum<strong>en</strong>tale»),<br />

comme t<strong>en</strong>u à deux doigts, le tuba<br />

virevolte et s’<strong>en</strong>vole, s’allège et chante, swingue<br />

et tempête, livre des sonorités inouïes,<br />

multi-phoniques étranges, souffle <strong>en</strong> continu<br />

pour une embouchure qui happerait trois<br />

poumons, du grave le plus sourd, laissant<br />

battre des hertz <strong>en</strong> vagues sombres, aux doubles<br />

croches ornem<strong>en</strong>tales, éclairs fulgurants<br />

lancés <strong>en</strong> toute hâte...<br />

D’abord une création signée Richard Galliano,<br />

commande de la Ville de Marseille pour son<br />

Orchestre Philharmonique, où le tuba a<br />

comm<strong>en</strong>cé de s’émanciper d’un tapis de cordes<br />

brodé aux fils métissés de Ravel, du jazz ou du<br />

tango. Puis Converg<strong>en</strong>ces de Jean Philippe<br />

Vanbeselaere où le soliste a décl<strong>en</strong>ché de<br />

béats bravi ! On l’a suivi dans les thèmes<br />

décollant <strong>en</strong> flèche, alors que l’orchestre,<br />

agrém<strong>en</strong>té de guitares, basse électriques,<br />

batterie, samplers, peignait autour de lui des<br />

décors symphonico-psychédéliques, jingles<br />

«west coast», batucada ou big band… Un<br />

opus séduisant au cœur d’un programme<br />

compr<strong>en</strong>ant aussi la festive Ouverture du<br />

Candide de Bernstein et la grandiloqu<strong>en</strong>te 2 e<br />

symphonie de Sibelius ! J.F.<br />

Ce concert a eu lieu le 8 mars à Marseille<br />

Laur<strong>en</strong>ce Equilbey © Juli<strong>en</strong> Mignot<br />

un son à la hauteur de la magistrale œuvre du<br />

compositeur autrichi<strong>en</strong>. Heureusem<strong>en</strong>t, les<br />

quelques notes extraites de Rosamunde distillées<br />

<strong>en</strong> bis, effacèr<strong>en</strong>t rapidem<strong>en</strong>t ce petit<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t mitigé et confirmèr<strong>en</strong>t l’adage<br />

qu’«aux âmes bi<strong>en</strong> nées, la valeur n’att<strong>en</strong>d<br />

point le nombre des années».<br />

CHRISTOPHE FLOQUET<br />

Le concert a été donné le 7 mars au GTP, Aix<br />

Thomas Leleu © Philippe Doignon<br />

Par<br />

Mahler…<br />

La trompette éclate : militaire !<br />

Les cordes suaves chant<strong>en</strong>t leur<br />

tristesse au fil d’un déhanchem<strong>en</strong>t<br />

bohémi<strong>en</strong>, d’une fanfare<br />

mélancolique… Bi<strong>en</strong>tôt, sous la<br />

baguette de Mikko Franck, admirable<br />

tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire finlandais, la<br />

c<strong>en</strong>taine de musici<strong>en</strong>s de l’Orchestre<br />

Philharmonique de<br />

Radio France épanche, romantique<br />

à souhait, un souffle qui<br />

décoiffe ! L’allegro furieux déverse<br />

des vagues impressionnantes<br />

quand les violoncellistes se régal<strong>en</strong>t<br />

d’avaler leurs phrases<br />

vibrantes… même que les bois<br />

<strong>en</strong> rigol<strong>en</strong>t !<br />

Le Scherzo rebondit telle une balle<br />

lourde, un charriot sonore qui<br />

bringuebale à l’écho d’un cor<br />

merveilleux ou d’un canon <strong>en</strong><br />

forme de valse alanguie…<br />

Là culmine la Sehnsucht !<br />

Mahler distille, au gré de sa 5 e<br />

symphonie, une sci<strong>en</strong>ce experte<br />

de l’orchestration, toute de couleurs,<br />

d’équilibre et de subtilité,<br />

qu’il magnifie dans le célèbre<br />

Adagiet-to associé, depuis Mort à<br />

V<strong>en</strong>ise, aux plans de Visconti. Des<br />

pizzi-cati de contrebasses<br />

fouill<strong>en</strong>t le fond des temps d’où<br />

émerg<strong>en</strong>t des arpèges de harpe.<br />

Un chant plaintif libère des<br />

dissonances passagères au gré<br />

d’appoggiatu-res alanguies, avant<br />

de regagner la chaleur<br />

apaisante… un pro-fond sil<strong>en</strong>ce,<br />

susp<strong>en</strong>du… et le Rondo jovial.<br />

C’était le 15 février au Grand Théâtre<br />

de Prov<strong>en</strong>ce : un mom<strong>en</strong>t<br />

rare de musique !<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

29<br />

M<br />

USIQUE


30<br />

M<br />

USIQUE<br />

Pépites<br />

marseillaises<br />

remises au goût<br />

du jazz<br />

Beaucoup de jeunes Marseillais ignor<strong>en</strong>t peutêtre<br />

qu’avant de retirer des CD à l’Alcazar, on<br />

v<strong>en</strong>ait y écouter des chansons. C’est à cette<br />

période et ses artistes de music-hall que la<br />

création Alcazar Memories r<strong>en</strong>d hommage. Et<br />

avant tout aux grands noms de la chanson<br />

marseillaise. Se réappropriant le répertoire,<br />

Paul Lay, Isabelle Sörling et Simon Tailleu<br />

réinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des standards qu’ils altern<strong>en</strong>t avec<br />

des classiques du jazz et des compositions<br />

originales. Pianiste à la virtuosité déjà reconnue,<br />

Paul Lay a su préserver la jovialité des<br />

titres <strong>en</strong> leur insufflant une énergie jazz<br />

pourtant bi<strong>en</strong> loin du cabaret. Son collègue à<br />

la basse, ainsi qu’à la boîte à musique, ponctue,<br />

dans la complém<strong>en</strong>tarité, la voix <strong>en</strong>voûtante<br />

à la diction parfois fragile de la Suédoise<br />

Isabelle Sörling. Le pari était certes risqué de<br />

confier l’interprétation de classiques de Vinc<strong>en</strong>t<br />

Scotto à une chanteuse à l’acc<strong>en</strong>t à<br />

couper au couteau. Mais la tal<strong>en</strong>tueuse et<br />

Voyage extralucide<br />

Les trois théâtres GTP, Jeu de Paume et Gymnase<br />

offr<strong>en</strong>t cette année une programmation<br />

jazz exceptionnelle qui va toutefois perdurer<br />

dans le but de faire du Gymnase le lieu dédié<br />

Paul Lay © X-D.R<br />

© Dan Warzy<br />

parfois déjantée scandinave est parv<strong>en</strong>ue à<br />

donner un nouveau rythme, un souffle baroque<br />

aux pourtant intouchables Adieu V<strong>en</strong>ise<br />

prov<strong>en</strong>çale, La Canebière ou Le petit cabanon.<br />

Le trio a égalem<strong>en</strong>t salué la mémoire d’un<br />

grand Monsieur du jazz à Marseille, à l’origine<br />

du festival des Cinq contin<strong>en</strong>ts, Roger Luccioni,<br />

<strong>en</strong> proposant une version aéri<strong>en</strong>ne de<br />

Sheherajazz.<br />

THOMAS DALICANTE<br />

Alcazar Memories a été joué le 5 mars à La Criée,<br />

Marseille<br />

au jazz qu’il fût par le passé. Andy Emler,<br />

tal<strong>en</strong>tueux pianiste, grand pédagogue de<br />

l’improvisation et compositeur inspiré, colporte<br />

et fait vivre son projet du MégaOctet<br />

avec la Compagnie aime l’Air depuis plus de<br />

vingt ans. Dans sa forme actuelle, neuf musici<strong>en</strong>s<br />

sur scène délivr<strong>en</strong>t, avec force et énergie,<br />

une musique d’une très grande diversité d’influ<strong>en</strong>ces.<br />

Les compositions foisonnantes sont<br />

une invitation à un voyage extralucide. La partition<br />

est très écrite, rigoureuse, tout <strong>en</strong> laissant<br />

un champ d’expérim<strong>en</strong>tation inouï à chacun<br />

de ses musici<strong>en</strong>s. Vrai catalyseur de tal<strong>en</strong>ts et<br />

de bonne humeur, Andy Emler a une haute<br />

consci<strong>en</strong>ce du groupe et de la distribution instrum<strong>en</strong>tale<br />

de l’orchestre : le marimba apporte<br />

avec les bois (deux saxos alto, un sax ténor et<br />

clarinettes) et les cuivres (trompette-bugle et<br />

tuba) une texture unique à laquelle on s’attache<br />

peu à peu. Une coloration qu’on laisse<br />

pénétrer et qu’au final on apprivoise. «Chauve-<br />

Power !... les cheveux on les a dans le cœur !»,<br />

s’exclame Andy le chauve, acclamé par tous<br />

les chauves de la salle !<br />

DAN WARZY<br />

Ce concert a été joué le 6 mars<br />

au Théâtre du Gymnase, Marseille<br />

CD : Andy Emler MegaOctet - E total<br />

Label La Buissonne / Harmonia Mundi 2012<br />

Trois pincés !<br />

De la lyre d’Orphée aux compositeurs<br />

contemporains, les cordes pincées<br />

continu<strong>en</strong>t de charmer…<br />

Issus de l’Ensemble C Barré, Vinc<strong>en</strong>t Beer-<br />

Demander, mandoline, Thomas Keck, guitare,<br />

Célia Perrard, harpe, nous font voyager et<br />

croiser des répertories variés, du baroque au<br />

contemporain. Il est beau de voir trois jeunes<br />

musici<strong>en</strong>s et <strong>en</strong>seignants ne pas se figer dans<br />

un répertoire formaté (Vivaldi, Sor, Debussy…).<br />

La boucle ibérique contemporaine permet<br />

de découvrir deux très belles pièces : le Preludio<br />

a H<strong>en</strong>décaméron (création Gmem 2012)<br />

de Miguel Gálvez-Taroncher, aspérités atonales,<br />

accords rugueux alternant avec des<br />

plages tonales méditatives et Trois autres perspectives<br />

d’une abs<strong>en</strong>ce d’Iván Solano, prés<strong>en</strong>t<br />

dans la salle Musicatreize, palette magnifique<br />

de sonorités impressionnistes et concrètes,<br />

tableaux contemporains ciselés. On découvre<br />

la belle technique de Vinc<strong>en</strong>t Beer-Demander<br />

dans le Crépuscule du marseillais Laur<strong>en</strong>t<br />

Fantauzzi. La Sonate pour mandoline et harpe,<br />

la seule <strong>en</strong> 4 mouvem<strong>en</strong>ts de Dom<strong>en</strong>ico Scarlatti,<br />

nous rappelle que le compositeur était<br />

au service du Roi d’Espagne Ferdinand VI : bel<br />

équilibre <strong>en</strong>tre le dessus et le continuo, <strong>en</strong>tre<br />

exubérance et plainte. Célia Perrard donne<br />

toute son expression dans la danse de Granados,<br />

Ori<strong>en</strong>tale, main gauche arpégée sur un<br />

thème mélodique inspiré. Thomas Keck, élégant,<br />

capte le public par une technique impressionnante<br />

dans la transcription pour guitare<br />

de la redoutée Suite Espagnole d’Albéniz. Mais<br />

il s’exprime véritablem<strong>en</strong>t dans le superbe<br />

Ti<strong>en</strong>to de Maurice Ohanna, où il retrouve,<br />

rageur, le du<strong>en</strong>de populaire. Ce Ti<strong>en</strong>to faisant<br />

suite à la très belle Follia, anonyme, pour<br />

mandoline et guitare, les deux musici<strong>en</strong>s se<br />

jouant du thème et des 8 variations avec<br />

panache.<br />

YVES BERGÉ<br />

Ce concert s’est donné le 20 février<br />

dans la salle Musicatreize, Marseille, et le 21<br />

février dans le cadre du festival de Chaillol


L’Espace peuplé de Lianne<br />

«C’est mon premier concert à Marseille et je s<strong>en</strong>s<br />

que ce ne sera pas le dernier, vous êtes incroyables<br />

!» Lianne La Havas et le public de l’Espace<br />

Juli<strong>en</strong> vivai<strong>en</strong>t un mom<strong>en</strong>t d’échange exceptionnel<br />

le soir du 24 février, à Marseille.<br />

P<strong>en</strong>dant 1h30, la jeune auteure-compositeureinterprète<br />

et ses 4 musici<strong>en</strong>s (pianiste, batteur,<br />

choriste et bassiste) emmèn<strong>en</strong>t les spectateurs<br />

dans une contrée soul poétique, teintée<br />

de groove jazzy et de mélodie pop. La prestation<br />

du groupe, humble et épurée, est d’une<br />

int<strong>en</strong>sité éblouissante. Lianne La Havas chante<br />

avec tellem<strong>en</strong>t de tal<strong>en</strong>t et d’émotion que son<br />

naturel est déconcertant. La londoni<strong>en</strong>ne de<br />

23 ans à la voix suave semble ne faire aucun<br />

effort pour dégager tant de puissance, et impose<br />

le respect sans artifice. Tout son premier<br />

Dans le secret du oud<br />

«Trois frères unis. Trois musici<strong>en</strong>s de conserve<br />

jouant du soleil de l’Ori<strong>en</strong>t parleront. Car c’est<br />

de la lumière que vi<strong>en</strong>dra la lumière, et respl<strong>en</strong>dira<br />

du bruissem<strong>en</strong>t de la chanterelle la<br />

musique éternelle.» Sur un parchemin imaginaire<br />

ces mots glissés avou<strong>en</strong>t leur faiblesse<br />

quand il faut parler de la musique des frères<br />

Joubran. Le signifié se tarit, le verbe se<br />

dérobe face au tréfonds de leur âme qui surgit<br />

© Marc Ginot<br />

album est retravaillé pour de sublimes versions<br />

lives, agrém<strong>en</strong>tés d’une reprise solo du He loves<br />

me de Jill Scott.<br />

Sur les titres Is Your Love Big Enough et Forget,<br />

la communion <strong>en</strong>tre la scène et la salle<br />

est impressionnante. Mais déjà lorsqu’elle<br />

débute le concert seule à la guitare sur No<br />

Room For Doubt dans une lumière orangée,<br />

elle met tout le monde d’accord. Comme l’arc<br />

<strong>en</strong> ciel réunit toutes les couleurs de la vie, les<br />

compositions de Lianne La Havas exprim<strong>en</strong>t<br />

toutes les émotions de l’exist<strong>en</strong>ce…<br />

KEVIN DERVEAUX<br />

Lianne La Havas s’est produite le 24 février<br />

à L’Espace Juli<strong>en</strong>, Marseille<br />

Lianne la havas © X-D.R<br />

<strong>en</strong> musique. Les cordes se dénou<strong>en</strong>t, les doigts<br />

se déli<strong>en</strong>t et dans ce torr<strong>en</strong>t de notes perl<strong>en</strong>t<br />

les odeurs de jasmin, pleur<strong>en</strong>t les mélodies<br />

gorgées de soleil de la Palestine. Dissimulés<br />

dans l’ombre d’une jalousie on observe : sur<br />

scène les regards se crois<strong>en</strong>t et se mêl<strong>en</strong>t, les<br />

ouds s’interrog<strong>en</strong>t et se répond<strong>en</strong>t : chants<br />

amoébés, harmonies flavesc<strong>en</strong>tes, gerbes de<br />

notes, canevas de rythmes claudiquants, <strong>en</strong>trechocs<br />

de mesures irrégulières… les sons se<br />

mélang<strong>en</strong>t dans l’ivresse d’un soir, des timbres<br />

nouveaux surgiss<strong>en</strong>t, hym<strong>en</strong> impossible des<br />

sonorités inouïes des peaux et des ors du<br />

percussionniste et des larmes des charmeurs<br />

de oud. Alors dans une émotion cont<strong>en</strong>ue,<br />

sans emphase, tout simplem<strong>en</strong>t, le temps<br />

s’arrête… pour contempler la musique.<br />

CHRISTOPHE FLOQUET<br />

Le Trio Joubran, avec le percussionniste Youssef<br />

Hbeisch, à l’Auditorium du Thor le 8 mars<br />

© X-D.R.<br />

Au delà des<br />

frontières…<br />

Dès les premières minutes du concert, les lumières<br />

se pos<strong>en</strong>t discrètem<strong>en</strong>t sur Serge<br />

Teyssot-Gay et Khaled Al Jaramani. Une<br />

complicité surpr<strong>en</strong>ante s’instaure immédiatem<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre deux artistes que tout oppose. L’un<br />

jouait dans le groupe français Noir Désir<br />

p<strong>en</strong>dant que l’autre se produisait à Damas<br />

dans un orchestre de Musique arabe. Et pourtant,<br />

un véritable dialogue se crée <strong>en</strong>tre les<br />

longues vibrations de la guitare électrique et<br />

les notes aigües du oud. Le choix du nom du<br />

groupe «Interzone» pr<strong>en</strong>d alors tout son<br />

s<strong>en</strong>s : une musique atypique à la frontière de<br />

plusieurs cultures dépassant la vision clivante<br />

ori<strong>en</strong>t/occid<strong>en</strong>t.<br />

Dans le cadre du festival Mare Nostrum, l’<strong>en</strong>semble<br />

est complété («ext<strong>en</strong>ded») par Carol<br />

Robinson, une tal<strong>en</strong>tueuse clarinettiste franco-américaine<br />

à la voix légère et <strong>en</strong>voûtante.<br />

Aux sonorités ori<strong>en</strong>tales du oud, à la tonalité<br />

grave de la guitare, à la délicatesse de la<br />

clarinette s’ajoute le swing de la trompette du<br />

franco-libanais Ibrahim Maalouf. Aussi discret<br />

que tal<strong>en</strong>tueux, Keyvan Chemirani au<br />

zarb explose dans un remarquable solo réalisé<br />

sur un rythme <strong>en</strong>diablé. Il n’y a pas de doutes<br />

ce sont cinq personnalités musicales. Mais<br />

comm<strong>en</strong>t décrire cette atmosphère si particulière<br />

qu’ils réussiss<strong>en</strong>t à créer <strong>en</strong>semble Le<br />

groupe s’est formé sur l’idée d’élaborer une<br />

musique hybride alliant l’esthétique différ<strong>en</strong>te<br />

de chacun des membres. Le résultat est<br />

surpr<strong>en</strong>ant : une création métissée offrant<br />

généreusem<strong>en</strong>t ce voyage musical inédit, hors<br />

du temps et de toutes frontières…<br />

ANNE-LYSE RENAUT<br />

Le concert Interzone «ext<strong>en</strong>ded» a eu lieu<br />

au théâtre des Salins, Martigues, le 5 mars,<br />

et au Théâtre de Cavaillon le 15 février<br />

31<br />

M<br />

USIQUE<br />

RetrouveZ sur notre site ces critiques musique et découvreZ les autres !<br />

- Katell Boisneau & Yancouba Diébaté au Rouge<br />

-Follies à Toulon<br />

-Opéra Roland de Lassus<br />

-Mars <strong>en</strong> baroque à la salle Musicatreize<br />

-Baroques-Graffiti<br />

-Trio Geoges Sand à la Faculté de Médecine<br />

-Trio au Méjan<br />

-Erotokritos à Nîmes<br />

www.journalzibeline.fr


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HÉÂTRE<br />

Ali Baba<br />

Macha Makeïef se plonge dans le conte ori<strong>en</strong>tal<br />

pour faire naître l’image nouvelle, rugueuse,<br />

s<strong>en</strong>suelle, d’un Bagdad qui ressemblerait à<br />

Marseille, d’un homme pauvre et naïf sur qui la<br />

fortune fond... Elle dévoile ainsi pourquoi ce<br />

conte, et les Mille et une nuits, fascin<strong>en</strong>t ori<strong>en</strong>t<br />

et occid<strong>en</strong>t, adultes et <strong>en</strong>fants, dans les<br />

chaumières et jusqu’au fond des palais, depuis<br />

des siècles...<br />

du 13 au 29 mars<br />

La Criée, Marseille<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

Ubu Roi<br />

© Vinc<strong>en</strong>t de Bouard, Camille Cayol, Christophe Gregoire, Xavier Boiffier<br />

Sa mise <strong>en</strong> scène tapageuse, terrifiante comme<br />

les viol<strong>en</strong>ces d’<strong>en</strong>fants... elle tourne depuis des<br />

années <strong>en</strong> Angleterre et <strong>en</strong> Europe : Declan<br />

Donnellan a su redonner à Ubu Roi l’irréductible<br />

brutalité des désirs d’<strong>en</strong>fants, sans<br />

frontière et sans surmoi, drôles quand ils rest<strong>en</strong>t<br />

inaccomplis, mais qui font frissonner si l’on<br />

p<strong>en</strong>se au tyran... Toute l’ambiguïté de la farce<br />

potache de Jarry est là.<br />

du 3 au 6 avril<br />

La Criée, Marseille<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

Le songe d’une nuit...<br />

Charles Eric Petit et sa cie L’individu tourn<strong>en</strong>t<br />

autour de cette création depuis plusieurs années<br />

: la pièce de Shakespeare est un quadrille,<br />

et plusieurs couples plus ou moins aberrants s’y<br />

form<strong>en</strong>t autour d’un drôle de duo dominant et<br />

manipulateur... Que devi<strong>en</strong>dront-ils vus par<br />

cette bande d’Individus <br />

du 9 au 13 avril<br />

Le Gyptis, Marseille<br />

04 91 11 41 50<br />

www.theatregyptis.com<br />

© Thomas Fourneau<br />

© Laur<strong>en</strong>ce Garel<br />

L’homme de son lit<br />

Mireille Guerre tourne autour de l’Agamemnon<br />

d’Eschyle, fascinée par sa brutalité première, la<br />

succession de meurtres familiaux, et Cassandre,<br />

l’annonciatrice. Elle propose avec cette<br />

nouvelle lecture d’approcher plus près <strong>en</strong>core<br />

du texte, avec une assemblée hétéroclite de<br />

comédi<strong>en</strong>s au verbe et aux corps divers. Pour y<br />

puiser, <strong>en</strong>core, des s<strong>en</strong>s nouveaux, ou retrouver<br />

les origines.<br />

du 19 au 29 mars<br />

Les Bernardines, Marseille<br />

04 91 24 60 40<br />

www.theatre-bernardines.org<br />

Belle du Seigneur<br />

Jean-Claude Fall et R<strong>en</strong>aud Marie Leblanc<br />

confi<strong>en</strong>t à Roxanne Borgna les plus belles pages<br />

du roman d’Albert Coh<strong>en</strong>. Autour de la découverte<br />

du plaisir chez cette femme s<strong>en</strong>suelle, le<br />

texte devi<strong>en</strong>t confession intime au bruissem<strong>en</strong>t<br />

féminin, et la comédi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> r<strong>en</strong>d s<strong>en</strong>sible<br />

chaque virgule, chaque élan...<br />

du 12 au 23 mars<br />

Le L<strong>en</strong>che, Marseille<br />

04 91 91 52 22<br />

www.theatredel<strong>en</strong>che.info<br />

Xal<br />

Xavier Adri<strong>en</strong> Laur<strong>en</strong>t produit un one man show<br />

marseillais où Shakespeare et Baudelaire côtoi<strong>en</strong>t<br />

les grands att<strong>en</strong>dus de la cité phocé<strong>en</strong>ne, le<br />

foot, l’acc<strong>en</strong>t, le rap... Un mélange détonnant,<br />

qui tourne depuis plusieurs années dans les<br />

théâtres d’humour, plus littéraire pourtant, d’une<br />

immodestie fabriquée comme un masque.<br />

du 19 au 30 mars<br />

L’Antidote, Marseille<br />

06 23 59 46 39<br />

www.theatreantidote.fr<br />

Monsieur Andesmas<br />

Le récit de Marguerite Duras, publié <strong>en</strong> 1962,<br />

possède une puissance d’écriture incantatoire,<br />

qui narre les heures d’att<strong>en</strong>te du vieux monsieur<br />

Andesmas <strong>en</strong> s’attachant aux détails infimes de<br />

la vie. Les li<strong>en</strong>s tissés <strong>en</strong>tre les êtres expos<strong>en</strong>t<br />

leur fragilité et leur force, amour, détachem<strong>en</strong>t,<br />

les grands thèmes naiss<strong>en</strong>t dans un cadre<br />

minimal où les mots si difficiles à dire, nou<strong>en</strong>t de<br />

subtils échos avec le sil<strong>en</strong>ce. La Cie In Pulverem<br />

reverteris prés<strong>en</strong>te ce texte dans une<br />

adaptation et mise <strong>en</strong> scène de Danielle Bré<br />

avec Maurice Vinçon dans le rôle-titre.<br />

L’après-midi de Monsieur Andesmas<br />

le 25 mars<br />

Le L<strong>en</strong>che (Friche du Panier), Marseille<br />

04 91 91 52 22<br />

www.theatredel<strong>en</strong>che.info<br />

le 27 mars<br />

Théâtre Vitez, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 59 94 37<br />

http://theatre-vitez.com<br />

Dompter la chute<br />

La Cie de l’Écho offre une version déjantée des<br />

textes de Jean-Pierre Siméon, mêlant techniques<br />

du théâtre, de la vidéo, du chant, du<br />

corps… Le langage semble ici le seul lieu où<br />

l’utopie reste possible, les mots les seules<br />

armes pour résister à un monde qui nie l’humanité.<br />

La troupe <strong>en</strong> résid<strong>en</strong>ce au théâtre D<strong>en</strong>is<br />

à Hyères s’<strong>en</strong> donne à cœur joie sous la<br />

houlette de Xavier Hérédia.<br />

du 2 au 6 avril<br />

Le L<strong>en</strong>che (Friche du Panier), Marseille<br />

04 91 91 52 22<br />

www.theatredel<strong>en</strong>che.info<br />

© X-D.R.<br />

© Geoffrey Fages


Festival Russe<br />

À côté d’une forte prés<strong>en</strong>ce du cinéma (voir p<br />

57), le 18 e festival russe propose des cabarets<br />

russes à la suite de chaque spectacle. Une<br />

soirée musicale exceptionnelle avec Ludmil<br />

Angelov (voir p 44) dans un programme d’une<br />

grande virtuosité, Scriabine, Rachmaninov,<br />

Stravinski, Kapustin. Puis du 22 au 24 mars,<br />

la troupe du Théâtre National de Saint Pétersbourg<br />

met <strong>en</strong> scène Les méandres de l’amour,<br />

pièce d’un fondateur du théâtre russe, Alexandre<br />

Ostrovski. Triangle amoureux, humour,<br />

romantisme, satire sociale, une pièce vive et<br />

brillante.<br />

Du 12 au 24 mars<br />

Théâtre Toursky, Marseille<br />

0 820 300 033<br />

www.toursky.org<br />

Le voci di d<strong>en</strong>tro<br />

En création au Gymnase, la pièce d’Eduardo<br />

de Filippo met <strong>en</strong> scène les habitants d’un<br />

immeuble napolitain <strong>en</strong> 1948. Le rire, le drame,<br />

le grotesque et le comique <strong>en</strong>semble mêlés<br />

assur<strong>en</strong>t la construction d’une comédie de<br />

mœurs proche de l’univers de Pirandello, mais<br />

politiquem<strong>en</strong>t moins amère, qui narre «une<br />

humanité barbarisée» dans une Naples qui est<br />

aussi la «métaphore du monde». Une mise <strong>en</strong><br />

scène Toni Servillo, avec la troupe du Picolo<br />

Teatro di Milano.<br />

du 20 au 23 mars<br />

Le Gymnase, Marseille<br />

0820 000 422<br />

www.lestheatres.net<br />

Les méandres de l’amour © X-D.R.<br />

Toni Servillo, Le voci di d<strong>en</strong>tro © Marco Caselli<br />

Gaspard Proust<br />

On le compare parfois à Desproges, <strong>en</strong> raison<br />

de son humour décalé, du caractère politiquem<strong>en</strong>t<br />

incorrect de ses sketches, de ses<br />

blagues d’une misogynie outrée, de son arrogance<br />

sereine qui lui permet ainsi d’asséner<br />

que la «Wii est ce truc qui permet aux pauvres<br />

de jouer au golf»… Cet habitué des plateaux<br />

télé (il est produit par Ruquier) manie avec brio<br />

la distanciation. Saura-t-il passer la rampe <br />

Gaspard Proust tapine à … Marseille<br />

du 26 au 30 mars<br />

Le Gymnase, Marseille<br />

0820 000 422<br />

www.lestheatres.net<br />

© Alain Leroy<br />

Les liaisons...<br />

Le roman épistolaire de Laclos adapté à la<br />

scène par Christopher Hampton (qui a aussi<br />

livré le scénario du film de Steph<strong>en</strong> Frears) est<br />

repris au théâtre dans une mise <strong>en</strong> scène libre<br />

de John Malkovich. Les objets numériques<br />

contemporains s’immisc<strong>en</strong>t dans la scénographie,<br />

mais la langue reste toujours aussi forte et<br />

élégante, et les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts ambigus.<br />

Les liaisons dangereuses<br />

du 9 au 20 avril<br />

Jeu de Paume, Aix<br />

0 820 000 422<br />

www.lestheatres.net<br />

© Cosimo Mirco Magliocca<br />

© Johan Persson<br />

The suit<br />

Le costume, créé il y a 12 ans, mis <strong>en</strong> scène<br />

par Peter Brook, se situe dans les années 50<br />

d’une Afrique du Sud qui va bi<strong>en</strong>tôt se retrouver<br />

plongée dans l’horreur de l’apartheid. Cela<br />

comm<strong>en</strong>ce comme un vaudeville, classique<br />

triangle amoureux, dans lequel le costume oublié<br />

de l’amant va jouer le rôle d’un véritable<br />

personnage. La vie déstructurée du couple<br />

devi<strong>en</strong>t alors le symbole d’un peuple noir<br />

opprimé, <strong>en</strong> perte totale de repères.<br />

<strong>en</strong> anglais surtitré<br />

du 19 au 23 mars<br />

Jeu de Paume, Aix<br />

0 820 000 422<br />

www.lestheatres.net<br />

Droit dans le mur<br />

Bi<strong>en</strong> que le projet, cocasse, de transformer l’exprison<br />

Sainte-Anne à Avignon <strong>en</strong> hôtel 5 étoiles<br />

soit <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>s, Serge Barbsucia s’empare du<br />

sujet pour un spectacle original et s<strong>en</strong>sible.<br />

Sout<strong>en</strong>u par la Fondation Abbé Pierre qui<br />

prés<strong>en</strong>tera son Rapport sur le Mal-Logem<strong>en</strong>t<br />

2013 le même jour au Toursky, cette création<br />

aborde le problème des sans abris et des<br />

conditions de dét<strong>en</strong>tion, <strong>en</strong>tre réel et fiction,<br />

textes d’auteurs et témoignages.<br />

le 9 avril<br />

Théâtre Toursky, Marseille<br />

04 91 02 58 35<br />

www.toursky.org<br />

les 13 et 14 avril<br />

Théâtre du Balcon, Avignon<br />

04 90 85 00 80<br />

www.theatredubalcon.org<br />

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HÉÂTRE<br />

Les larmes r<strong>en</strong>trées<br />

Au départ, Mars de Fritz Zorn, qui y évoque<br />

son combat pour la vie. Contre le cancer, la<br />

parole apparaît comme une arme, peut-être la<br />

seule, à l’<strong>en</strong>contre d’un monde bourgeois<br />

m<strong>en</strong>teur, auquel le personnage principal apparti<strong>en</strong>t.<br />

La pièce compr<strong>en</strong>d plusieurs niveaux,<br />

celui de la consci<strong>en</strong>ce, celui des désirs refoulés.<br />

Quête complexe d’une vérité de soi multiple<br />

dans une forme dessinée par Laur<strong>en</strong>t de<br />

Richemond qui use des corps, des images,<br />

des sons des lumières et même du public.<br />

les 20 et 21 mars<br />

Théâtre Vitez, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 59 94 37<br />

http://theatre-vitez.com<br />

Que faire <br />

C<strong>en</strong>t ans après la parution du célèbre Que<br />

faire de Lénine, un couple dans sa cuisine<br />

(«lieu simple de l’aliénation contemporaine»)<br />

s’attaque au tri monstrueux de l’Histoire, de<br />

l’art, des p<strong>en</strong>sées. Livres <strong>en</strong>tassés, pages qui<br />

se confront<strong>en</strong>t, de Descartes à Bourdieu, avec<br />

la révolution française, la révolution russe, le<br />

néolibéralisme, Nietzsche, mai 68… la pièce de<br />

B<strong>en</strong>oît Lambert et Jean-Claude Massera,<br />

s’appuyant avec brio sur les textes fondateurs<br />

nous emporte dans un festival de réflexions<br />

décapantes.<br />

Que faire (le retour)<br />

Les 2 et 3 avril<br />

Théâtre Vitez, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 59 94 37<br />

http://theatre-vitez.com<br />

© V. Arbelet<br />

© Thomas Fourneau<br />

© Jean-Claude Grouard<br />

Les mamelles de...<br />

La pièce d’Apollinaire, premier «drame surréaliste»<br />

de l’histoire, scandaleuse pour 1917<br />

permet à Danielle Bré une mise <strong>en</strong> scène précise,<br />

intégrant une grande variété de techniques<br />

théâtrales, propres à initier de jeunes comédi<strong>en</strong>s<br />

aux arcanes du théâtre. Le propos aux<br />

<strong>en</strong>jeux multiples, s’inscrit dans le cadre du<br />

colloque organisé par le CIELAM et «Esprit<br />

nouveau <strong>en</strong> Poésie» de Paris III pour le c<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire<br />

de Alcools.<br />

Les mamelles de Tirésias<br />

Le 11 avril<br />

Théâtre Vitez, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 59 94 37<br />

http://theatre-vitez.com<br />

L’importance d’être ...<br />

Philippe Honoré s’inspire du titre d’une œuvre<br />

d’Oscar Wilde, L’importance d’être<br />

constant, et peint <strong>en</strong> douze tableaux la vie<br />

tumultueuse de l’écrivain anglais. Trois brillants<br />

comédi<strong>en</strong>s retrac<strong>en</strong>t les grandes étapes,<br />

nourrissant leurs répliques des aphorismes du<br />

célèbre dandy, <strong>en</strong>tremêlant cet hommage<br />

d’extrait de textes, de témoignages d’artistes.<br />

Un spectacle de la Cie Philippe Person.<br />

L’importance d’être Wilde<br />

Le 21 mars<br />

Salle Émili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Rousset<br />

04 42 29 82 53<br />

www.rousset-fr.com<br />

Courts Tchekhov<br />

La Cie Les Grues Maux prés<strong>en</strong>te trois<br />

courtes pièces de Tchekhov. Chaque comédie<br />

est construite sur le mode du retournem<strong>en</strong>t :<br />

jamais les int<strong>en</strong>tions premières des personnages<br />

ne seront satisfaites. On trompe beaucoup,<br />

surtout soi-même, dans ces jeux où les mots<br />

<strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t ins<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t les personnages sur<br />

des terres minées où des facettes parfois<br />

insoupçonnées se dessin<strong>en</strong>t.<br />

L’ours/La Folle nuit/ La Demande <strong>en</strong> mariage<br />

Le 2 avril<br />

Salle Émili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Rousset<br />

04 42 29 82 53<br />

www.rousset-fr.com<br />

© Pascal-Francois<br />

Le Préjugé vaincu<br />

Le préjugé dans cette pièce <strong>en</strong> un acte de<br />

Marivaux est le ressort même de l’intrigue.<br />

Angélique, aristocrate, acceptera-t-elle d’épouser<br />

Dorante, dont le seul défaut est la roture <br />

L’action est transposée dans les années 50,<br />

avec une toile de Magritte <strong>en</strong> fond de scène, la<br />

danse se mêle au texte. Avec cette œuvre, le<br />

Théâtre du Temps Pluriel sous la direction de<br />

Jean-Luc Revol a reçu le Prix du Jury, le Prix du<br />

Public et le prix d’Interprétation (pour Olivier<br />

Broda) lors du festival d’Anjou 2010.<br />

Le 4 avril<br />

Salle Émili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Rousset<br />

04 42 29 82 53<br />

www.rousset-fr.com<br />

Clôture de l’amour<br />

Dans le cadre du festival des scènes nationales<br />

Effet de scènes, les Salins accueill<strong>en</strong>t la pièce<br />

de Pascal Rambert, écrite pour Audrey Bonnet<br />

et Stanislas Nordey, les deux comédi<strong>en</strong>s qui<br />

jou<strong>en</strong>t les rôles de ce couple qui se déchire<br />

dans un tête à tête criant de réalisme, jusqu’à la<br />

désagrégation des corps pris sous les assauts<br />

verbaux de l’une et de l’autre.<br />

les 21 et 22 mars<br />

Théâtre des Salins, Martigues<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr<br />

© Marc Domage


Quand<br />

m’embrasseras-tu <br />

Sur les poèmes du poète palestini<strong>en</strong> Mahmoud<br />

Darwich, la compagnie Brozzoni créée un spectacle<br />

de cabaret théâtral, musical et pictural<br />

avec le comédi<strong>en</strong>-chanteur-musici<strong>en</strong> Abdelwaheb<br />

Sefsaf, les musici<strong>en</strong>s Georges Baux et<br />

Claude Gomez et le plastici<strong>en</strong> Thierry Xavier.<br />

le 22 mars<br />

Théâtre de Fos<br />

0810 006 826<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Piaf, l’être intime<br />

Un an après la mort de Marcel Cerdan, Edith<br />

Piaf eut une liaison avec un certain Tony Franck,<br />

son amant d’un mois «à la gueule si belle». En<br />

adaptant pour la scène onze lettres <strong>en</strong>voyées<br />

par Edith à Franck, Clotilde Courau se met <strong>en</strong><br />

scène, accompagné par un accordéoniste.<br />

L’occasion d’approcher l’univers intime d’une<br />

femme libre et aimante, ferv<strong>en</strong>te et intransigeante.<br />

le 6 avril<br />

Théâtre de Fos<br />

0810 006 826<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Un fil à la patte<br />

Du boulevard, oui, mais du Feydeau ! La cie de<br />

l’Esquisse revi<strong>en</strong>t à Port-Saint-Louis avec un<br />

classique du répertoire qu’elle joue tambour<br />

battant, à l’image de la desc<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>fers<br />

vécue par Fernand de Bois d’Enghi<strong>en</strong>, qui n’ose<br />

avouer son mariage avec une riche héritière à<br />

sa maîtresse... Quiproquos, portes qui claqu<strong>en</strong>t<br />

-élém<strong>en</strong>ts prépondérants du décor-, poursuites<br />

et empilem<strong>en</strong>t de m<strong>en</strong>songes sont au r<strong>en</strong>dezvous<br />

!<br />

le 12 avril<br />

Espace Gérard Philippe, Port-Saint-Louis<br />

0810 006 826<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

© Marc Limousin<br />

La lég<strong>en</strong>de de...<br />

Cette lég<strong>en</strong>de dit que les orangs-outans sav<strong>en</strong>t<br />

parler mais ne le dis<strong>en</strong>t pas pour ne pas avoir à<br />

travailler... Oui c’est bi<strong>en</strong> du travail qu’il s’agit,<br />

et donc de r<strong>en</strong>tabilité, de servitude volontaire<br />

mais aussi de dignité, de mérite, d’utilité dans<br />

la société... Bref, de la société d’aujourd’hui<br />

dont le collectif l’Avantage du doute s’empare<br />

avec acidité pour passer au crible les travers et<br />

les valeurs des temps modernes.<br />

La lég<strong>en</strong>de de Bornéo<br />

les 14 et 15 mars<br />

Théâtre de Nîmes<br />

04 66 36 65 00<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

© Pierre Grosbois<br />

Eyolf...<br />

Hélène Soulié et R<strong>en</strong>aud Dilig<strong>en</strong>t adapt<strong>en</strong>t un<br />

texte d’H<strong>en</strong>rik Ibs<strong>en</strong>, un conte cauchemardesque<br />

où le fantastique bouscule la réalité.<br />

Alors que Rita s<strong>en</strong>t que son mari Alfred lui<br />

échappe, ce dernier lui annonce au retour d’un<br />

voyage qu’il r<strong>en</strong>once à écrire le livre qui était<br />

l’œuvre de sa vie pour se consacrer uniquem<strong>en</strong>t<br />

à son fils. Comm<strong>en</strong>t vivre son bonheur, au-delà<br />

des normes morales de la société <br />

Eyolf (quelque chose <strong>en</strong> moi me ronge)<br />

les 3 et 4 avril<br />

Théâtre de Nîmes<br />

04 66 36 65 00<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

© X-D.R<br />

© Nathalie Hervieux<br />

George Dandin<br />

Un riche paysan acquiert un titre de noblesse,<br />

<strong>en</strong> épousant la jeune Angélique, noble mais<br />

ruinée. Un acte qui va précipiter sa chute, le<br />

paysan, voulant à tout prix prouver l’infidélité de<br />

sa jeune épouse, ne maîtrisera plus ri<strong>en</strong>, personne<br />

ne l’écoutant… Ivan Romeuf met <strong>en</strong> scène<br />

l’œuvre de Molière avec sa cie L’Egregore, insérant,<br />

<strong>en</strong> guise d’épilogue, La Jalousie du barbouillé,<br />

prolongeant la farce cruelle <strong>en</strong> tragédie assumée.<br />

le 22 mars<br />

Le Sémaphore, Port-de-Bouc<br />

04 42 06 39 09<br />

www.theatre-semaphore-portdebouc.com<br />

© X-D.R<br />

Dom Juan<br />

Ce «grand seigneur méchant homme» ne cesse<br />

de fasciner les metteurs <strong>en</strong> scène qui plong<strong>en</strong>t<br />

alors, à l’instar de R<strong>en</strong>é Loyon et sa troupe, dans<br />

cette «histoire romanesque à souhait [avec] un<br />

séduisant exotisme et un savoureux mélange des<br />

g<strong>en</strong>res où s’<strong>en</strong>trecrois<strong>en</strong>t comédie, tragédie,<br />

farce et merveilleux.» Avec six comédi<strong>en</strong>s pour<br />

jouer tous les rôles, dans un rapport de partage<br />

et de proximité avec le public.<br />

le 5 avril<br />

Le Sémaphore, Port-de-Bouc<br />

04 42 06 39 09<br />

www.theatre-semaphore-portdebouc.com<br />

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HÉÂTRE<br />

Le dit de...<br />

La Cie Art 27 adapte le texte d’Enzo Cormann<br />

sur la confrontation <strong>en</strong>tre deux jeunes femmes,<br />

jouées par Léna Chambouleyron et Sharmila<br />

Naudou : l’impétrante, comédi<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir<br />

et l’Alter Ego, ancrée dans le réel. Un face à face<br />

intime dans lequel elles questionn<strong>en</strong>t leur rapport<br />

au monde et au désir. Olivier Barrère met<br />

<strong>en</strong> scène, Erick Priano signe la scénographie<br />

et les lumières.<br />

Le dit de l’impétrance<br />

du 28 au 31 mars<br />

Théâtre des Carmes, Avignon<br />

04 90 82 20 47<br />

www.theatredescarmes.com<br />

Des souris et des...<br />

L’œuvre de Steinbeck portée à la scène par<br />

Jean-Philippe Evariste et Philippe Ivancic,<br />

respectivem<strong>en</strong>t George et L<strong>en</strong>nie, tourne depuis<br />

plus de 10 ans. Les thèmes universels qui la<br />

compos<strong>en</strong>t, l’histoire de fraternité et la tragédie<br />

des pulsions, la dépression des années 30 qui<br />

ressemble tant à la nôtre, dix comédi<strong>en</strong>s exceptionnels,<br />

font de cette adaptation un spectacle<br />

citoy<strong>en</strong> et populaire.<br />

Des souris et des hommes<br />

du 22 au 24 mars<br />

Théâtre du Chêne Noir, Avignon<br />

04 90 86 74 87<br />

www.ch<strong>en</strong><strong>en</strong>oir.fr<br />

© J. Evariste<br />

© X-D.R<br />

Le petit théâtre...<br />

Un spectacle sur la philosophie composé de<br />

textes et d’objets, ceux utilisés par les philosophes<br />

pour étayer leurs démonstrations. Le<br />

tamis de Socrate, la main d’Epictète, l’aimant<br />

de Platon, le marteau de Spinoza… un bric-àbrac<br />

étrange et inspirant qui illustre leur p<strong>en</strong>sée,<br />

sous la houlette de Dominique Houdart.<br />

Le petit théâtre d’objet des philosophes<br />

les 11 et 12 avril<br />

Théâtre du Chêne Noir, Avignon<br />

04 90 86 74 87<br />

www.ch<strong>en</strong><strong>en</strong>oir.fr<br />

Le Labo<br />

Du 18 au 23 mars, c’est L’effet Scènes, le festival<br />

des Scènes nationales. Pour participer au<br />

mouvem<strong>en</strong>t de l’art vivant, citoy<strong>en</strong> et accessible<br />

à tous, <strong>en</strong> produisant et diffusant la création, la<br />

Scène de Cavaillon accueille Cyril Teste,<br />

Patrick Laffont et le collectif MxM, artistes<br />

associés au théâtre. Ils prés<strong>en</strong>teront la restitution<br />

publique (<strong>en</strong> <strong>en</strong>trée libre) d’un laboratoire<br />

de création m<strong>en</strong>é <strong>en</strong> complicité avec des<br />

étudiants de l’École d’Art d’Avignon et du pôle<br />

théâtre du Conservatoire. Après cette étape de<br />

transmission, Abd Al Malik poursuivra <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>tant<br />

l’Art et la révolte (le 22) librem<strong>en</strong>t inspiré<br />

de l’Envers et l’<strong>en</strong>droit d’Albert Camus.<br />

le 19 mars<br />

Théâtre de Cavaillon<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

Invisibles<br />

Ce mom<strong>en</strong>t de théâtre est des plus émouvants.<br />

Les Chibanis, immigrés algéri<strong>en</strong>s de première<br />

génération, <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fin dans la lumière, sur<br />

scène, retrouvant une exist<strong>en</strong>ce que la France<br />

contemporaine, qu’ils ont bâtie et déf<strong>en</strong>due, leur<br />

a refusée. Les comédi<strong>en</strong>s sont parfois maladroits,<br />

l’écriture de Nasser Djemaï lourde de<br />

refoulem<strong>en</strong>t. Qu’importe, le mom<strong>en</strong>t est<br />

exceptionnel.<br />

le 15 mars<br />

Théâtre d’Arles<br />

04 90 52 51 55<br />

www.theatre-arles.com<br />

© Philippe Delacroix<br />

Cité Nez Clown<br />

© X-D.R<br />

10 e édition du festival de clowns contemporains,<br />

initié par l’association étudiante avignonnaise<br />

Culture.com. À découvrir le 27 mars à l’Université<br />

Sainte-Marthe Exilod de la Cie Tout samba’l,<br />

les 27 et 28 à la Chapelle des Pénit<strong>en</strong>ts Blancs,<br />

<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec l’Eveil Artistique, le duo<br />

dompteurs d’origami de la Cie Sauce aux<br />

Clowns et son Cabaret de papier (dès 3 ans). Le<br />

théâtre Golovine recevra le 27 Le Cadeau de<br />

Vénus par la Cie Durama (égalem<strong>en</strong>t accueillie<br />

pour un atelier impro-danse le 26) et la Cie<br />

Arpette dans la Vie <strong>en</strong> douce, une odyssée du<br />

quotidi<strong>en</strong> à vivre le 28. À La Fabrik’, le 29, c’est<br />

à un regard singulier sur le clown au féminin que<br />

la Cie Terre Sauvage nous invite avec Nez à<br />

nue (à partir de 16 ans) et au Cloître des Carmes,<br />

<strong>en</strong> clôture le 30, Lâcher de clowns par la<br />

Cie du I suivi par le mini-festival Rues Jaunes par<br />

la Triplette de quartiers (<strong>en</strong>core des étudiants<br />

qui font bouger la vile).<br />

du 26 au 30 mars<br />

Divers lieux, Avignon<br />

http://culturepointcom.com<br />

Motobécane<br />

Bernard Combrey interprète le rôle d’un<br />

homme solitaire et un peu naïf. Un jour, p<strong>en</strong>dant<br />

l’une de ses longues balades sur sa bicyclette<br />

bleue, Victor tombe sur Amandine, une petite<br />

fille de 10 ans. Celui que l’on surnomme Motobécane<br />

ne se doute pas qu’elle va bouleverser<br />

sa vie. Désormais <strong>en</strong> prison, l’homme se livre<br />

sur un cahier d’écolier...<br />

le 29 mars<br />

Théâtre Durance, Château-Arnoux<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr


Platonov mais...<br />

Alexis Arm<strong>en</strong>gol propose une libre adaptation<br />

de la pièce d’Anton Tchekhov. Les invités délurés<br />

de la jeune veuve, Anna Petrovna, se<br />

confi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> métamorphosant l’écriture <strong>en</strong> un<br />

flot contemporain à l’énergie électrique. Un<br />

théâtre concert qui sublime ce héros atypique<br />

qu’est Platonov, un aristocrate ruiné et surtout<br />

un piètre Don Juan.<br />

le 15 mars<br />

Théâtre du Briançonnais<br />

04 92 25 52 42<br />

www.theatre-du-brianconnais.eu<br />

Courteline <strong>en</strong>...<br />

La Belle et la bête<br />

Deux Québécois revisit<strong>en</strong>t avec ingéniosité le<br />

conte, <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce au film de Cocteau. Pour<br />

Michel Lemieux et Victor Pilon, La Belle et la<br />

bête est une «histoire à la fois contemporaine et<br />

intemporelle». En mêlant la vidéo, la poésie et le<br />

théâtre d’image, les artistes plong<strong>en</strong>t le spectateur<br />

dans un monde onirique grâce à leur s<strong>en</strong>s<br />

aigu de l’illusion.<br />

les 15 et 16 mars<br />

Le carré, Sainte-Maxime<br />

04 94 56 77 77<br />

www.carreleongaumont.com<br />

La crise comm<strong>en</strong>ce…<br />

La crise. Ce phénomène a <strong>en</strong>vahi notre quotidi<strong>en</strong><br />

plus que l’on ne l’avait imaginé ! Olivier<br />

Balazuc s’est inspiré des textes d’Eric Chauvier<br />

pour mettre <strong>en</strong> scène une étonnante<br />

comédie socio-ludique. L’histoire d’un couple<br />

traversé par la crise mondiale, à moins que ce<br />

ne soit finalem<strong>en</strong>t le monde incarné à l’échelle<br />

d’un couple…<br />

La crise comm<strong>en</strong>ce où finit le langage<br />

les 10 et 11 avril<br />

Théâtre Liberté, Toulon<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

Intime Cabaret<br />

Du mot à la note, de la danse au chant <strong>en</strong><br />

passant par le jeu, Intime Cabaret conte l’impossible<br />

histoire d’amour <strong>en</strong>tre un homme et une<br />

femme. Accompagnés par un musici<strong>en</strong> virtuose,<br />

les deux amants port<strong>en</strong>t avec délicatesse<br />

les textes de grands auteurs latino-américains<br />

rythmés par des chansons blues-jazz <strong>en</strong>voûtantes,<br />

dont les rythmes métissés de la<br />

chanteuse Lhassa.<br />

le 23 mars<br />

Le carré, Sainte-Maxime<br />

04 94 56 77 77<br />

www.carreleongaumont.com<br />

© Marie Petry<br />

© X-D.R<br />

© Joachim Olaya<br />

Pour Jérôme Deschamps, la bêtise est le propre<br />

de la nature humaine. Il plonge avec délices<br />

dans l’univers bourgeois de Courteline, aussi<br />

cruel que le si<strong>en</strong>, <strong>en</strong>tre crise de nerf et pérégrinations<br />

avinées. Il continue ce combat contre<br />

la «crétinocratie», toujours d’actualité !<br />

Courteline <strong>en</strong> d<strong>en</strong>telles<br />

les 10 et 11 avril<br />

Théâtre Liberté, Toulon<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

Les Baba Cadres<br />

© Cap Ev<strong>en</strong>ts Organisation<br />

Comme de nombreux citadins, ils rêvai<strong>en</strong>t du<br />

«retour à la nature» ! Christian Dob brosse le<br />

portrait de deux quadragénaires qui décid<strong>en</strong>t<br />

de tout quitter pour partir vivre dans une vieille<br />

ferme au fond du Cantal. Comm<strong>en</strong>ce alors un<br />

fiasco attachant et hilarant dans lequel deux<br />

intellectuels t<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de survivre <strong>en</strong> faisant de<br />

l’élevage et de l’artisanat.<br />

le 30 mars<br />

Croisée des arts, Saint-Maximin<br />

04 94 86 18 90<br />

www.st-maximin.fr<br />

© Dak<br />

© Yves R<strong>en</strong>aud<br />

Marie Tudor<br />

Pascal Faber adapte, avec viol<strong>en</strong>ce et poésie,<br />

le texte de Victor Hugo. «J‘ai voulu traiter Marie<br />

Tudor comme un véritable drame policier populaire,<br />

un thriller décomplexé.» L’intrigue historique<br />

très romantisée de Hugo devi<strong>en</strong>t donc un drame<br />

passionnel dans le Londres inquiétant, et<br />

fantasmé, du XVI e siècle, qui <strong>en</strong>tremêle l’exist<strong>en</strong>ce<br />

de deux êtres que tout oppose.<br />

Le 22 mars<br />

Théâtre de la Licorne, Cannes<br />

04 97 06 44 90<br />

www.madeincannes.com<br />

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ANSE<br />

Influx<br />

Portée par le jeune chorégraphe Lionel Hun,<br />

anci<strong>en</strong> danseur du BNM et du Cirque du Soleil,<br />

la Cie Hybride prés<strong>en</strong>te une création pluridisciplinaire<br />

et multimédia. Pour interroger la<br />

condition humaine et ses relations avec les<br />

nouvelles technologies, cinq danseurs, très<br />

techniques, évolu<strong>en</strong>t dans un décor interactif,<br />

mêlant danse classique, contemporaine et<br />

urbaine.<br />

le 15 mars<br />

Auditorium de Vaucluse, Le Thor<br />

04 90 33 96 80<br />

www.auditoriumjeanmoulin.com<br />

Entre deux…<br />

Soirée hip hop avec deux pièces de la compagnie<br />

Stylistik. Dans Entre deux, Abdou N’Gom<br />

creuse la problématique de l’<strong>en</strong>tre-deux cultures,<br />

la construction et la perception quand on<br />

est «ni d’ici, ni d’ailleurs». Puis, toujours chorégraphié<br />

par Clarisse Veaux, le danseur poursuivra<br />

le questionnem<strong>en</strong>t dans Same same, accompagné<br />

de Sithy Sithadé Ros, pour dévoiler les<br />

ressources et les richesses du métissage. En<br />

première partie, place aux jeunes amateurs de<br />

l’école de danse le Studio.<br />

Entre deux et Same Same but differ<strong>en</strong>t<br />

le 4 avril<br />

Théâtre Golovine, Avignon<br />

04 90 86 01 27<br />

www.theatre-golovine.com<br />

cie stylistik © Clem<strong>en</strong>ce Richier<br />

© Simon Giraud<br />

© Jean-Luc Beaujault<br />

© Laur<strong>en</strong>t Philippe<br />

Vortex<br />

Avec cet <strong>en</strong>voutant «ballet aéri<strong>en</strong> pour un<br />

personnage <strong>en</strong> quête d’id<strong>en</strong>tité», la pièce du v<strong>en</strong>t<br />

de Phia Ménard subjugue et révèle la beauté<br />

d’un corps r<strong>en</strong>aissant. Brisant volontiers carcans<br />

et tabous, avec le v<strong>en</strong>t comme matière<br />

première, l’artiste cherche à effleurer la liberté<br />

d’être et lutte contre la stigmatisation. Une<br />

pièce grave, s<strong>en</strong>suelle, troublante et sincère.<br />

du 3 au 5 avril<br />

Théâtre de Cavaillon<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

Just to dance<br />

Héla Fattoumi et Eric Lamoureux invit<strong>en</strong>t<br />

neuf danseurs de France, d’Afrique et d’Asie<br />

pour inv<strong>en</strong>ter à partir de leur diversité, de soli<br />

<strong>en</strong> trios, une symphonie harmonieuse. Créée <strong>en</strong><br />

2010, la pièce, sous la voix bi<strong>en</strong>veillante d’Edouard<br />

Glissant, laisse surgir du groupe une humanité<br />

riche et plurielle.<br />

le 29 mars<br />

Châteauvallon, Ollioules<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

Symphonia...<br />

La Symphonie des chants plaintifs, du compositeur<br />

polonais Górecki hante le chorégraphe<br />

Kader Attou depuis longtemps. Les 10 danseurs<br />

de la cie Accrorap accompagn<strong>en</strong>t ce l<strong>en</strong>t<br />

mouvem<strong>en</strong>t au plus près, dansant <strong>en</strong> groupe,<br />

duo ou trio, mêlant leur hip hop à une construction<br />

contemporaine, traversant la force<br />

mélodique de l’oeuvre de Górecki.<br />

Symphonia Pie ni a osnych<br />

le 4 avril<br />

Théâtre des Salins, Martigues<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr<br />

© Xavier Leoty<br />

Le Sacre du…<br />

C’est un hommage particulier que Roger<br />

Bernat, chef de file des arts de la scène contemporaine<br />

espagnole, r<strong>en</strong>d à Pina Bausch : il<br />

recrée le ballet mythique de la chorégraphe à<br />

travers un dispositif interactif au cœur duquel le<br />

public devi<strong>en</strong>t interprète, des écouteurs sur les<br />

oreilles lui donnant des instructions drôles ou<br />

déroutantes…<br />

Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky<br />

les 21 et 22 mars<br />

Théâtre d’Arles<br />

04 90 52 51 51<br />

www.theatre-arles.com<br />

Sacre # 197<br />

S’inspirant des dessins que Val<strong>en</strong>tine Gross-<br />

Hugo fit, <strong>en</strong> 1913, des costumes et de la<br />

chorégraphie de Vaslav Nijinski, Dominique<br />

Brun revisite au prés<strong>en</strong>t cette danse sacrale<br />

avec six interprètes, Cyril Accorsi, François<br />

Chaignaud, Emmanuelle Huynh, Latifa Laâbissi,<br />

Sylvain Prunier et Julie Salgues, et une mezzo<br />

soprano, Isabel Soccoja.<br />

le 26 mars<br />

Théâtre d’Arles<br />

04 90 52 51 51<br />

www.theatre-arles.com<br />

© Marc Domage


Partituur<br />

Interrogeant depuis des années les notions de<br />

représ<strong>en</strong>tations, la chorégraphe Ivana Müller<br />

créée une œuvre interactive pour le jeune public,<br />

convié à agir librem<strong>en</strong>t autour d’un espace<br />

dessiné au sol, un casque sur les oreilles pour<br />

suivre, ou pas, les consignes et suggestions.<br />

Une chorégraphie qui modifie singulièrem<strong>en</strong>t<br />

l’idée d’un imaginaire collectif.<br />

le 10 avril<br />

Théâtre d’Arles<br />

04 90 52 51 51<br />

www.theatre-arles.com<br />

Une semaine d’art…<br />

Sur scène, deux générations de femmes, fille et<br />

mère, racont<strong>en</strong>t leur festival : Olivia Grandville,<br />

qui dansa So Schnell et Jours étranges de<br />

Dominique Bagouet, et sa mère, Léone Nogarède,<br />

qui participa <strong>en</strong> 1947 au premier festival<br />

aux côtés de Jean Vilar. Avec Catherine Legrand,<br />

qui travailla elle aussi avec Bagouet, elles<br />

dis<strong>en</strong>t et dans<strong>en</strong>t leurs souv<strong>en</strong>irs…<br />

Une semaine d’art <strong>en</strong> Avignon<br />

le 26 mars<br />

Théâtre de l’Olivier, Istres<br />

0810 006 826<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

© Christophe Raynaud de Lage<br />

Haze<br />

Première compagnie de danse contemporaine<br />

créée <strong>en</strong> Chine <strong>en</strong> 2008, la Beijing Dance<br />

Theater, sous la direction artistique de la<br />

chorégraphe Wang Yuanyuan, fait fusionner le<br />

ballet et la danse contemporaine, <strong>en</strong> y mêlant<br />

des élém<strong>en</strong>ts de la culture chinoise. Haze est<br />

une pièce pour 14 danseurs, empreinte de ces<br />

différ<strong>en</strong>ts mélanges…<br />

le 2 avril<br />

Théâtre de l’Olivier, Istres<br />

0810 006 826<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

© Liesbeth Bernaerts<br />

Révolution<br />

Olivier Dubois conçoit la danse comme un<br />

manifeste. D’on ne sait quoi, et tant mieux,<br />

sinon que ses pièces sont des coups de poings<br />

au cœur, au v<strong>en</strong>tre. Dans Révolution 12 femmes<br />

<strong>en</strong>trainées par le Boléro de Ravel autour de<br />

barres de pole dance mett<strong>en</strong>t leurs corps <strong>en</strong><br />

rotation avec une vigueur infinie, donnant à voir<br />

l’épuisem<strong>en</strong>t, la viol<strong>en</strong>ce et la douleur. Et la<br />

résistance.<br />

les 28 et 29 mars<br />

Théâtre de Nîmes<br />

04 66 36 65 10<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

© Tommy Pascal<br />

Érection<br />

Créée <strong>en</strong> 2003, la pièce de Pierre Rigal réécrit<br />

l’évolution de l’homme, de la position couchée<br />

à celle debout. Entre ces deux indépassables,<br />

une longue histoire, peuplée de t<strong>en</strong>tatives<br />

vaines, de jaillissem<strong>en</strong>ts, d’éclosions, au son<br />

d’une musique électronique particulièrem<strong>en</strong>t<br />

expressive. Érection pose des interrogations<br />

ess<strong>en</strong>tielles sur l’homme, son mouvem<strong>en</strong>t, ses<br />

élans, dans des projections vidéo qui instaur<strong>en</strong>t<br />

un véritable duo avec le corps du danseur.<br />

les 5 et 6 avril<br />

La Passerelle, Gap<br />

04 92 52 52 52<br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

© Pierre Grosbois<br />

© X-D.R<br />

Les chants de l’Umaï<br />

Au comm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t était Umaï, matrice de<br />

l’univers, la femme-dragon du Gravbekistan, les<br />

rites des Cubikoplastes… Cinq chants v<strong>en</strong>us de<br />

l’Inde ou de l’Afrique permett<strong>en</strong>t la création de<br />

ces divinités rêvées. Leur geste, à l’image des<br />

grandes sagas, est retracée par la grâce des<br />

corps, et les vidéos, lumières, hologrammes qui<br />

soulign<strong>en</strong>t la poésie d’un univers onirique…<br />

celui du Système Castafiore.<br />

le 16 mars<br />

Théâtre Le Forum, Saint-Raphaël<br />

04 98 12 43 92<br />

www.agglosc<strong>en</strong>es.com<br />

Ce que le jour…<br />

C’est le titre du très beau roman de Yasmina<br />

Khadra, parce que par la danse Hervé Koubi<br />

tisse des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre influ<strong>en</strong>ces ori<strong>en</strong>tales et<br />

danse contemporaine occid<strong>en</strong>tale. Le propos<br />

est porté avec puissance et justesse par douze<br />

danseurs algéri<strong>en</strong>s et burkinabés, qui jongl<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong>tre la viol<strong>en</strong>ce et le sacré, tournoiem<strong>en</strong>ts de<br />

derviches, élans fulgurants, l<strong>en</strong>teurs, harmonie.<br />

Une partition superbe !<br />

Ce que le jour doit à la nuit<br />

le 6 avril<br />

Théâtre Le Forum Saint-Raphaël<br />

04 98 12 43 92<br />

www.agglosc<strong>en</strong>es.com<br />

Soirée Bagouet<br />

Dans le cadre des découvertes dansées du<br />

KLAP, un programme est dédié à Bagouet,<br />

avec l’interprétation par les jeunes danseurs de<br />

Coline des Petites pièces de Berlin, puis, par le<br />

Cannes Jeune Ballet, de Danse blanche avec<br />

Éliane, et <strong>en</strong>fin, la Suite pour violes par les<br />

élèves de l’École Supérieure de Danse de<br />

Cannes Rosella Hightower et de l’École<br />

Nationale Supérieure de Danse de<br />

Marseille. Une partie du programme sera<br />

aussi dansée à Fos-sur-Mer.<br />

le 22 mars<br />

KLAP, Marseille<br />

04 96 11 11 20<br />

www.kelem<strong>en</strong>is.fr<br />

le 19 mars<br />

Théâtre de Fos<br />

0810 006 826<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

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IRQUE<br />

Ubik<br />

«Vers quoi l’homme va-t-il évoluer lorsque sa vie<br />

numérique et organique ne seront plus dissociables<br />

et livrées à l’appréciation de tous et à la<br />

merci de quelques-uns » Le collectif marseillais<br />

le Nomade Village apporte une réponse <strong>en</strong><br />

images, lumière et son, pour public secoué…<br />

les 27 et 28 mars<br />

Théâtre des Salins, Martigues<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr<br />

les 9 et 10 avril<br />

La Gare Franche, Marseille<br />

04 91 65 17 77<br />

www.cosmoskolej.org<br />

Imperman<strong>en</strong>ce<br />

Entre rêve et réalité, visible et invisible, Elise Vigneron<br />

créée une poésie visuelle et fantastique<br />

à la croisée du cirque, de la musique et de la<br />

marionnette, <strong>en</strong> explorant des matières éphémères<br />

telles que la glace, la vapeur, ou l’eau. La<br />

fildefériste Marion Collé, et les poèmes de l’auteur<br />

norvégi<strong>en</strong> Tarjei Vesaas ponctu<strong>en</strong>t ce<br />

voyage au-delà d’une «catastrophe collective où<br />

tout est redev<strong>en</strong>u poussière».<br />

les 4 et 5 avril<br />

Théâtre d’Arles<br />

04 90 52 51 51<br />

www.theatre-arles.com<br />

© X-D.R<br />

© Philippe Dom<strong>en</strong>gie - Collectif Le Nomade Village<br />

© Mario Del Curto<br />

Hans was Heiri<br />

Le duo de metteurs <strong>en</strong> scène suisses Zimmermann<br />

& De Perrot revi<strong>en</strong>t avec son théâtre<br />

d’images et son univers burlesque si <strong>en</strong>sorcelant.<br />

À partir de détails et de petits évènem<strong>en</strong>ts,<br />

cinq danseurs circassi<strong>en</strong>s s’interrog<strong>en</strong>t sur leurs<br />

différ<strong>en</strong>ces pour constater leurs implacables<br />

ressemblances. Une installation délirante remplie<br />

d’humour et d’espièglerie.<br />

du 21 au 24 mars<br />

Châteauvallon, Ollioules<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

Wu-Wei<br />

Le spectacle magique de Yoann Bourgeois, où<br />

l’acrobatie se mêle à la danse chinoise et aux<br />

quatre saisons de Vivaldi, poursuit sa route…<br />

le 6 avril<br />

Théâtre <strong>en</strong> Dracénie, Draguignan<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatre<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

Alim<strong>en</strong>tation...<br />

La drôle de camionnette du TéATr’éPROUVèTe<br />

traversera la communauté de Communes du<br />

Briançonnais, de l’Arg<strong>en</strong>tiérois et du Guillestrois.<br />

Tout comme les commerçants ambulants, Jean<br />

Bojko et son équipe artistique distribu<strong>en</strong>t à<br />

chacun de leurs passages des petits mom<strong>en</strong>ts<br />

de bonheur aux habitants. Au programme : du<br />

théâtre, de la danse, de la poésie, de la<br />

philosophie… et bi<strong>en</strong> d’autres surprises !<br />

Alim<strong>en</strong>tation générale culturelle<br />

du 3 au 7 avril<br />

Théâtre du Briançonnais<br />

04 92 25 52 42<br />

www.theatre-du-brianconnais.eu<br />

© Stephanie Jayet<br />

© Amanda Russel<br />

T’as de la chance…<br />

Cette pièce émouvante, mise <strong>en</strong> scène par Fatna<br />

Djahra, s’interroge sur notre façon de partager<br />

l’espace public. La cie No Tunes International<br />

y joue l’histoire d’un homme inquiet à la recherche<br />

de son petit frère handicapé. Pourquoi<br />

n’est-il pas v<strong>en</strong>u à leur r<strong>en</strong>dez-vous Poussé<br />

par son instinct fraternel, il part à la r<strong>en</strong>contre<br />

de tous les passants à sa portée.<br />

T’as de la chance d’être mon frère<br />

les 6 et 7 avril<br />

Théâtre du Briançonnais<br />

04 92 25 52 42<br />

www.theatre-du-brianconnais.eu<br />

Circus Incognitus<br />

Clown, jongleur et acrobate, Jamie Adkins<br />

incarne un personnage s<strong>en</strong>sible et malicieux. À<br />

travers un registre ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t burlesque,<br />

l’artiste crée un univers fantastique dans lequel<br />

il anime de simples objets du quotidi<strong>en</strong>. Un chapeau,<br />

une chaise, ou une échelle pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t vie<br />

au fil du spectacle mêlant inv<strong>en</strong>tion et poésie.<br />

les 6 et 7 avril<br />

Théâtre des Salins, Martigues<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr<br />

le 2 avril<br />

Palais des congrès, Saint-Raphaël<br />

04 94 19 84 19<br />

www.agglosc<strong>en</strong>es.com<br />

Imagine- toi<br />

À la fois clown, mime, bruiteur et poète, Juli<strong>en</strong><br />

Cotterau <strong>en</strong>sorcèle petits et grands avec des<br />

histoires d’ogre, de princesse et de monstres<br />

délirants. Comme par <strong>en</strong>chantem<strong>en</strong>t, l’artiste<br />

dessine des tableaux surgis d’un monde merveilleux.<br />

Mis <strong>en</strong> scène par Erwan Daouphars<br />

et récomp<strong>en</strong>sé <strong>en</strong> 2007 par le Molière de la<br />

révélation théâtrale, Imagine-toi est un clownmime<br />

show unique…<br />

le 29 mars<br />

Théâtre du Briançonnais<br />

04 92 25 52 42<br />

www.theatre-du-brianconnais.eu


Mon échappée Belle<br />

Résultat du travail de programmatrices passionnées, le Festival Mon échappée<br />

Belle du 27 mars au 14 avril, irrigue de sa poésie quatre villes de la CPA.<br />

Trois semaines de spectacles destinés à un public jeune, pour un nouveau<br />

festival qui ne s’interdit pas d’émerveiller ou d’interroger les adultes.<br />

C’est la délicate marionnette de Vy de Michèle<br />

Nguy<strong>en</strong>, Molière jeune public 2011, pour un<br />

théâtre conté s<strong>en</strong>sible, ou l’histoire de l’art par<br />

le théâtre Piccoli Principi, La Magie des images,<br />

qui nous appr<strong>en</strong>d le pourquoi de la manière<br />

de dessiner des Égypti<strong>en</strong>s ou évoque le premier<br />

tatouage préhistorique. La compagnie Kronope<br />

met <strong>en</strong> scène un frère et une sœur qui lors du<br />

rituel du coucher évoqu<strong>en</strong>t des contes, la réalité<br />

et la fiction s’emmêl<strong>en</strong>t dans un fantaisiste<br />

Blanche Neige. Pierre Delay s’amuse à évoquer<br />

l’arrivée d’un bébé et les surprises des par<strong>en</strong>ts<br />

avec Petit bonhomme et Cie (à partir de 5 ans).<br />

La compagnie Peanuts nous <strong>en</strong>traîne à partir<br />

de 8 ans dans le cours des méandres du Mississipi<br />

avec une lecture théâtralisée des av<strong>en</strong>tures<br />

de Huckleberry Finn. Fragile (La Gare C<strong>en</strong>trale),<br />

<strong>en</strong> trois courtes histoires, aborde les thèmes<br />

difficiles de la différ<strong>en</strong>ce, de l’exclusion avec<br />

t<strong>en</strong>dresse et humour. Bernard Abeille offre un<br />

concert où les baleines inspir<strong>en</strong>t la contrebasse.<br />

La compagnie Aristobulle nous emporte dans<br />

la magie et l’illusion, 24 heures plus tôt… Art de<br />

la chute avec la compagnie Anima Théâtre et<br />

son Ikare, qui devi<strong>en</strong>t un petit bout de papier qui<br />

tombe d’une poche. De la magie <strong>en</strong>core avec la<br />

compagnie Les 4 fers <strong>en</strong> l’air et son Concert<br />

insolite où les instrum<strong>en</strong>ts se rebell<strong>en</strong>t… à cela,<br />

il faut ajouter L’atelier des petits machins trucs<br />

par la compagnie Les petits détournem<strong>en</strong>ts<br />

et le très beau spectacle de Ma Compagnie,<br />

Poucet, Le temps des m<strong>en</strong>songes. Et avec les<br />

spectacles, une exposition d’art contemporain<br />

assortie d’ateliers par Mathieu Herreman.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Exposition Matthieu Herreman du 6 au 14 avril<br />

Vy le 28 mars<br />

Petit Bonhomme et cie le 3 avril<br />

Fragile le 5 avril<br />

Bouc-Bel-Air<br />

04 42 60 68 78<br />

www.boucbelair.com<br />

La magie des images © Dario lasagni<br />

Baleine et contrebasse le 2 avril<br />

Petit bonhomme et cie le 5 avril<br />

Ikare le 6 avril<br />

24 heures plus tôt le 6 avril<br />

Atelier des petits machins trucs le 7 avril<br />

Poucet, le temps des m<strong>en</strong>songes le 7 avril<br />

Lambesc<br />

04 42 17 00 62<br />

www.lambesc.fr<br />

Blanche neige le 30 mars<br />

Ikare le 6 avril<br />

Concert insolite le 13 avril<br />

Simiane-Collongue<br />

04 42 22 62 34<br />

www.simiane-collongue.fr/culture/index.html<br />

Exposition Le Geste dans l’art (Artes<strong>en</strong>s)<br />

du 6 au 14 avril<br />

La Magie des images le 29 mars<br />

Huckleberry Finn le 5 avril<br />

Carte blanche jeunes tal<strong>en</strong>ts classiques<br />

le 6 avril<br />

V<strong>en</strong>elles<br />

04 42 54 93 10<br />

www.v<strong>en</strong>elles.fr/culture<br />

Festival Festo Pitcho<br />

Une semaine avant les vacances de Pâques, le<br />

Vaucluse est à la fête avec la 7 e édition du temps<br />

fort de spectacles vivants pour publics jeunes,<br />

conçue par un collectif de 25 part<strong>en</strong>aires et<br />

coordonné par l’Éveil Artistique. Avant et après<br />

la découverte, deux r<strong>en</strong>dez-vous incontournables<br />

: la Festo Pitcho Parade (6 avril) dans les<br />

rues d’Avignon pour défiler sur le thème «la tête<br />

dans les étoiles» et le bal de clôture à la Salle<br />

du Château d’Eau de Monteux (le 14).<br />

Parmi les 25 spectacles et 80 représ<strong>en</strong>tations<br />

programmés, toutes de qualité, l’âge est une<br />

condition à respecter… Pour les tout-petits, la<br />

pièce du v<strong>en</strong>t <strong>en</strong>chanteresse de Phia Ménard<br />

l’Après-midi d’un Foehn au théâtre de Cavaillon,<br />

le ciné-concert Félix le chat par le collectif Arfi<br />

invité par l’Ajmi au cinéma Utopia, de la danse<br />

contemporaine avec Histoire sans paroles à la<br />

salle des Pénit<strong>en</strong>ts de Châteauneuf-de-Gadagne,<br />

Ukwezi femme lune à l’espace F<strong>en</strong>ouil de<br />

Carp<strong>en</strong>tras et la comédie musicale des Méli-<br />

Mômes, la Boîte à rêves, au théâtre des Halles.<br />

À partir de 5 ans, du théâtre avec la cie Bout<br />

d’Ômà l’Entrepôtdans C’est aujourd’hui demain,<br />

Toute seule au théâtre des Doms, C<strong>en</strong>drillon par<br />

le Kronope à la Fabrik Théâtre, de la danse<br />

avec À l’ombre des Bambous à Golovine, de la<br />

musique avec Serp<strong>en</strong>tine et Satanas aux Passagers<br />

du Zinc ou les Frères Casquette à<br />

l’Akwaba. Dès 7 ans, au théâtre du Balcon, les<br />

<strong>en</strong>fants pourront admirer C<strong>en</strong>drillon fille d’aujourd’hui<br />

par le Hangar Palace, Bertrand au<br />

théâtre Isle 80, Comm<strong>en</strong>t je suis dev<strong>en</strong>ue Don<br />

Quichotte à l’Espace Folard de Morières, ou<br />

une adaptation du conte d’Anders<strong>en</strong>, Neiges, au<br />

Chi<strong>en</strong> qui Fume. Quant au pré-ados, ils pourront<br />

suivre Monsieur Agop de la Naïve à Morières<br />

ou Le jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet<br />

par Éclats de Scènes à l’Auditorium du Thor.<br />

DE.M.<br />

Festo Pitcho<br />

du 6 au 14 avril<br />

Avignon et 7 villes du Vaucluse<br />

Réservations dans les salles<br />

Eveil Artistique 04 90 85 59 55<br />

www.festopitcho.com<br />

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UBLIC<br />

Baba yaga<br />

Ce spectacle est inspiré par Rébecca Dautremer,<br />

l’une des plus célèbres illustratrices pour<br />

<strong>en</strong>fants. Tout droit sortie des contes de fées<br />

russes, Baba Yaga est une sorcière inquiétante.<br />

Sa méchanceté oblige l’innoc<strong>en</strong>te Michette à<br />

vivre de nombreuses épreuves pour grandir.<br />

Mêlant l’image et la danse, la cie itali<strong>en</strong>ne TPO<br />

emmène les <strong>en</strong>fants à partir de 5 ans dans cette<br />

av<strong>en</strong>ture inoubliable.<br />

du 3 au 5 avril<br />

La Criée, Marseille<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

Sous un ciel de...<br />

À la frontière israélo-palestini<strong>en</strong>ne, la petite<br />

Lirane s’amuse à éteindre un feu imaginaire<br />

avec de l’eau. Alerté par ses cris, Ferhat traverse<br />

la colline pour la sauver. Le garçon est surpris de<br />

découvrir tout ce gaspillage, alors que sa famille<br />

n’a plus d’eau depuis des mois. Malgré leurs<br />

différ<strong>en</strong>ces, une amitié profonde comm<strong>en</strong>ce à<br />

naître <strong>en</strong>tre les <strong>en</strong>fants de la colline. Wilma<br />

Lévy repr<strong>en</strong>d ce texte s<strong>en</strong>sible de Daniel<br />

Danis, à partir de 7 ans.<br />

Sous un ciel de chamaille<br />

les 28 et 29 mars<br />

Le Massalia, Marseille<br />

04 95 04 95 70<br />

www.theatremassalia.com<br />

Bagatelle<br />

Cornelius n’a pas de maison. La seule chose qui<br />

lui apparti<strong>en</strong>t, c’est cette poussette. Elle abrite<br />

quelques-uns de ses effets et… une histoire.<br />

Tout <strong>en</strong> douceur et <strong>en</strong> simplicité, la cie belge<br />

Agora Theater parle, à travers ce personnage,<br />

de la propriété, de l’angoisse de tout perdre, de<br />

dettes <strong>en</strong>vers des fermiers et des banques mais<br />

surtout de ce qu’il faut pour être heureux. À<br />

partir de 7 ans.<br />

du 2 au 6 avril<br />

Le Massalia, Marseille<br />

04 95 04 95 70<br />

www.theatremassalia.com<br />

© doug mac hell © Ines Hein<strong>en</strong><br />

© Willi Filtz<br />

© Raphael Arnaud<br />

Le roi sans royaume<br />

Le roi a tout perdu. Il ne lui reste que sa couronne<br />

comme seul souv<strong>en</strong>ir pour partir à la<br />

recherche de son royaume. Sur son chemin, il<br />

fera des r<strong>en</strong>contres étonnantes avec les animaux,<br />

les hommes, la nature et peut être même<br />

avec lui-même. Un spectacle émouvant qui a<br />

reçu de nombreux prix, à partir de 7 ans.<br />

du 9 au 12 avril<br />

Le Massalia, Marseille<br />

04 95 04 95 70<br />

www.theatremassalia.com<br />

Le magici<strong>en</strong> d’Oz<br />

La cie Ainsi de suite revisite la célèbre histoire<br />

de Frank Baum. Dans cette mise <strong>en</strong> scène<br />

résolum<strong>en</strong>t moderne, le bûcheron de fer danse<br />

le hip hop et la fée est une chanteuse hors pair !<br />

Entre théâtre, commedia dell’arte, musiques de<br />

film, jazz ou slam, petits et grands sont invités à<br />

découvrir cette version exceptionnelle du<br />

voyage inoubliable de Dorothy Ems au pays<br />

d’Oz. À partir de 5 ans.<br />

le 15 mars<br />

Les 3 casino, Gardanne<br />

04 42 65 77 00<br />

www.ville-gardanne.fr<br />

Peau d’âne<br />

La salle Emili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre prés<strong>en</strong>te une adaptation<br />

originale du conte de Perrault par la compagnie<br />

Hangar Palace. Entre le théâtre et la comédie<br />

musicale, l’histoire de ce roi à la recherche de la<br />

plus belle femme du royaume est astucieusem<strong>en</strong>t<br />

rythmée par les chansons du film culte<br />

de Jacques Demy. Une mise <strong>en</strong> scène pleine<br />

de surprise et d’émotions ! À partir de 6 ans.<br />

le 13 mars<br />

Salle Emili<strong>en</strong> V<strong>en</strong>tre, Rousset<br />

04 42298253<br />

www.rousset-fr.com<br />

© Cie Garin Trousseboeuf<br />

Pomme<br />

Pomme ne veut plus être une pomme. Il rêve de<br />

marcher, de voler ou même de nager. Le chemin<br />

s’annonce difficile… C’est toute la magie des<br />

signes et des images <strong>en</strong> mouvem<strong>en</strong>t qui est<br />

mise <strong>en</strong> valeur dans ce spectacle plein d’humour.<br />

Un poème marionnettique savamm<strong>en</strong>t<br />

orchestré par le duo Franco-canadi<strong>en</strong> Patrick<br />

Conan et Isabelle Payant, à croquer de 3 à 6<br />

ans.<br />

les 18 et 19 mars<br />

Théâtre La Colonne, Miramas<br />

04 90 58 37 86<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

le 22 mars<br />

Espace Pièle, Cornillon-Confoux<br />

04 90 55 71 53<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

les 26 et 27 mars<br />

PôleJeunePublic, Le Revest<br />

04 94 98 12 10<br />

www.polejeunepublic.com<br />

Hand stories<br />

Héritier de cinq générations de marionnettistes<br />

à gaine chinoise, Yeung Faï évoque dans ce<br />

conte poétique le destin bouleversant de sa<br />

famille, du noble grand-père au père brisé par la<br />

dictature, jusqu’à ce fils qui repr<strong>en</strong>d le flambeau…<br />

«Aujourd’hui <strong>en</strong>core, dit-il, ce savoir est<br />

<strong>en</strong> danger, il y a donc une réelle urg<strong>en</strong>ce à<br />

transmettre ce patrimoine qui n’est pas spécifiquem<strong>en</strong>t<br />

chinois, mais universel…»<br />

le 27 mars<br />

Le Comoedia, Aubagne<br />

04 42 18 19 88<br />

www.aubagne.com


Picoli s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ti<br />

Cette petite marionnette ressemble à un<br />

doudou à lunettes. Dans ce décor fait de constructions<br />

miniatures et d’élém<strong>en</strong>ts naturels, elle<br />

s’éveille à la vie. Ce mini héros éprouve de<br />

nombreux «petits s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts» liés à l’émerveillem<strong>en</strong>t<br />

: la joie, la solitude, le désir et même<br />

la colère. La compagnie belge Tof Théâtre<br />

élabore jolim<strong>en</strong>t un monde à la fois doux et<br />

poétique. À partir de 3 ans.<br />

les 8 et 9 avril<br />

Théâtre de l’Olivier, Istres<br />

04 42 56 48 48<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

le 12 avril<br />

Théâtre de Fos<br />

04 42 11 01 99<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

C<strong>en</strong>drillon<br />

Après Le Petit chaperon rouge et Pinocchio,<br />

Joël Pommerat réinv<strong>en</strong>te le conte de C<strong>en</strong>drillon.<br />

Avec délicatesse et un soupçon d’humour,<br />

Il aborde des questions graves de l’<strong>en</strong>fance.<br />

Touchante, s<strong>en</strong>sible et meurtrie par la vie,<br />

C<strong>en</strong>drillon est <strong>en</strong> deuil, perdue dans une famille<br />

recomposée qui ne veut pas d’elle. Révoltée et<br />

toujours <strong>en</strong> quête du prince charmant, elle<br />

<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>d un véritable voyage initiatique. À<br />

partir de 9 ans.<br />

du 19 au 21 mars<br />

Théâtre de l’olivier, Istres<br />

04 42 56 48 48<br />

www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

du 26 au 28 mars<br />

Théâtre de Cavaillon<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

© Melisa Stein © Cici Olsson<br />

© X-D.R<br />

Les géants d’ocres...<br />

Inspirée par l’univers onirique de Kitty Crowther,<br />

Christelle Mél<strong>en</strong> fait r<strong>en</strong>aître de drôle de<br />

géants cachés dans les profondeurs d’un lac.<br />

Ces personnages féériques et bi<strong>en</strong>veillants vont<br />

redonner le sourire à Annie. Une petite fille triste<br />

qui ne se s<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> qu’au bord de l’eau. Sa vie<br />

va basculer, lorsqu’un jour, Annie décide<br />

finalem<strong>en</strong>t de plonger dans le lac… À partir de<br />

7 ans.<br />

le 20 mars<br />

Théâtre de Nîmes<br />

04 66 36 65 10<br />

www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

© Helice Theatre<br />

La Pecora nera<br />

Ludique et drôle, la nouvelle création du Teatro<br />

Distinto traite avec douceur de la différ<strong>en</strong>ce et<br />

de la tolérance. L’histoire d’une brebis pas<br />

comme les autres : celle-ci est noire et blanche,<br />

une spécificité qui l’oblige à être exclue du<br />

troupeau. Malheureusem<strong>en</strong>t, la solitude devi<strong>en</strong>t<br />

trop pesante pour cette petite brebis bicolore<br />

qui recherche la normalité. Comm<strong>en</strong>t va-t-elle<br />

réussir à intégrer le troupeau <br />

du 19 au 22 mars<br />

Théâtre du Briançonnais<br />

04 92 25 52 42<br />

www.theatre-du-brianconnais.eu<br />

© Jean-Michel Etchemaite<br />

© La nouvelle compagnie<br />

Le Pop up cirkus<br />

Fatna Djahra devi<strong>en</strong>t tour à tour comédi<strong>en</strong>ne,<br />

conteuse puis marionnettiste. Elle manipule à<br />

merveille ce joli cirque de papier dans lequel les<br />

dessins s’anim<strong>en</strong>t comme par magie. La piste<br />

miniature accueille à chaque nouvelle page des<br />

jongleurs hors du commun, des acrobates de<br />

l’extrême, et des funambules à l’adresse inégalée.<br />

Une occasion unique d’<strong>en</strong>trer dans un<br />

livre comme sous un chapiteau dès l’âge de 2<br />

ans.<br />

du 25 au 29 mars<br />

Théâtre du Briançonnais<br />

04 92 25 52 42<br />

www.theatre-du-brianconnais.eu<br />

Blanche Neige<br />

Nicolas Liautard propose un théâtre d’image,<br />

muet et <strong>en</strong>chanteur. Une version plus mystérieuse<br />

de Blanche Neige qui puise sa force<br />

non pas dans le récit mais dans la mise <strong>en</strong><br />

scène astucieuse d’images, de sons et de<br />

lumières. Le miroir magique, la pomme empoisonnée<br />

ou <strong>en</strong>core le cercueil de verre,<br />

devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les élém<strong>en</strong>ts ess<strong>en</strong>tiels d’un conte<br />

aussi cruel que féérique.<br />

le 15 mars<br />

Théâtre Liberté, Toulon<br />

04 98 00 56 76<br />

www.theatre-liberte.fr<br />

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UBLIC<br />

du 3 au 6 avril<br />

Châteauvallon, Ollioules<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

le 19 mars<br />

Croisée des arts, Saint-Maximin<br />

04 94 86 18 90<br />

www.st-maximin.fr


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USIQUE<br />

R<strong>en</strong>aud Garcia-Fons<br />

R<strong>en</strong>aud Garcia Fons © Klaus H<strong>en</strong>ninghans<strong>en</strong><br />

Contrebasse «sans frontières» <strong>en</strong>tre jazz, classique<br />

et folklores du monde méditerrané<strong>en</strong>,<br />

ori<strong>en</strong>tal… Dans le cadre du cycle Mare Nostrum.<br />

MARTIGUES. Le 16 mars à 20h. Théâtre des Salins<br />

04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr<br />

Xavier de Maistre<br />

Le harpiste joue un programme mêlant Tarrega,<br />

Falla, Granados à Caplet ou Smetana.<br />

AVIGNON. Le 16 mars à 20h30. Opéra<br />

04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr<br />

Entre pierre et mer<br />

L’<strong>en</strong>semble Les Voix animées dirigé par Luc<br />

Coadou, spécialisé dans le répertoire de musiques<br />

à cappella (6 voix), prés<strong>en</strong>te son 2 e cycle<br />

de concerts dans deux architectures varoises<br />

propices aux résonances anci<strong>en</strong>nes (<strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec le C<strong>en</strong>tre des Monum<strong>en</strong>ts nationaux).<br />

Mille Regretz messe parodique de Cristobal de<br />

Moralès d’après Josquin est chantée au côté<br />

d’œuvres de Vittoria ou Guerrero…<br />

TOULON. Le 16 mars à 20h30.<br />

Eglise de l’Immaculée Conception<br />

LE THORONET. Le 17 mars à 17h15. Abbaye<br />

06 51 63 51 65 www.lesvoixanimees.com<br />

Les Voix animees 2013 © Cecilia Montesinos<br />

Clarinette<br />

Un programme de l’Ensemble Pythéas autour<br />

de l’instrum<strong>en</strong>t cher à Mozart, Haydn, mais aussi<br />

Hoffmeister ou Gebauer… Linda Amrani a<br />

l’anche bi<strong>en</strong> <strong>en</strong>cordée avec Yann Le Roux-<br />

Sèdes (violon), Pascale Guérin (alto) et<br />

Xavier Chatillon (violoncelle) !<br />

MARSEILLE. Le 17 mars à 16h30.<br />

Eglise Notre-Dame du Mont<br />

06 21 50 52 90 www.<strong>en</strong>semble-pytheas.com<br />

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Vivaldi<br />

Concerti pour piccolo par Jean-Louis Beaumadier<br />

et Le Concert Buffardin.<br />

VAISON-LA-ROMAINE. Le 17 mars à 17h.<br />

Chapelle St-Qu<strong>en</strong>in<br />

www.piccolo-beaumadier.fr<br />

J<strong>en</strong>ufa<br />

L’opéra de Janacek, créé <strong>en</strong> 1904, surpr<strong>en</strong>d<br />

<strong>en</strong>core par sa modernité, l’originalité de son<br />

expression. Il met <strong>en</strong> scène une famille meurtrie,<br />

disloquée, aux rapports conflictuels dans<br />

la Moravie rurale. Une jeune femme, élevée par<br />

sa belle-mère, ayant cédé à une pulsion physique<br />

pour un cousin ivrogne, met au monde un<br />

<strong>en</strong>fant adultérin. Pour la tirer du déshonneur<br />

et la «marier», la mère adoptive tue le nourrisson<br />

et sombre dans la folie. Il y a un quart<br />

de siècle, l’Opéra de Marseille créait, <strong>en</strong> France,<br />

la version originale de J<strong>en</strong>ufa <strong>en</strong> tchèque.<br />

Depuis, ce chef-d’œuvre est l’un des fleurons<br />

des scènes lyriques. On le découvre aujourd’hui<br />

dans la Cité papale !<br />

AVIGNON. Le 17 mars à 14h30<br />

et le 19 mars à 20h30. Opéra<br />

04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr<br />

Semaine sainte<br />

Concert spirituel © X-D.R<br />

Trois r<strong>en</strong>dez-vous arlési<strong>en</strong>s : Per la Virgine<br />

Maria (le 17 mars à 11h) et L’Europe du clavecin<br />

(le 17 mars à 17h) par Concerto Italiano<br />

(dir. Rinaldo Alessandrini) avant Campra et<br />

Vivaldi (le 24 mars à 11h) par le Concert<br />

Spirituel (dir. Hervé Niquet).<br />

ARLES. 28 e Semaine sainte. Les 17 et 24 mars. Méjan<br />

04 90 49 56 78 www.lemejan.com<br />

Ludmil Angelov<br />

Le pianiste bulgare, vainqueur du Concours<br />

Chopin à Varsovie, joue Scriabine, Rachmaninov<br />

ou Stravinsky, dans le cadre du traditionnel<br />

Festival Russe.<br />

MARSEILLE. Le 19 mars à 20h. Théâtre Toursky<br />

0820 300 033 www.toursky.org<br />

Le maître et l’élève<br />

La soprano Sophie Karthäuser et l’<strong>en</strong>semble<br />

baroque Café Zimmermann dans un programme<br />

autour du «maître» Jean-Chréti<strong>en</strong> Bach et<br />

son prestigieux «élève» : Mozart !<br />

AIX. Le 19 mars à 20h30. Grand Théâtre de Prov<strong>en</strong>ce<br />

«Jeune public» le 20 mars à 15h.<br />

08 2013 2013 www.lestheatres.net<br />

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Sacré David !<br />

À côté du nouveau «Goliath» à Aix (Festival de<br />

Pâques voir p.16), le traditionnel Festival de<br />

Musique Sacrée des Festes d’Orphée fait figure<br />

de «David». Guy Laur<strong>en</strong>t propose cep<strong>en</strong>dant,<br />

depuis 22 ans, un programme baroque réellem<strong>en</strong>t<br />

lié au temps pascal. On ne négligera pas leur<br />

Jesu bleibet meine Freude, célèbre motet de Bach<br />

(le 20 mars à 19h. Temple rue de la Masse),<br />

la confér<strong>en</strong>ce illustrée sur Louis Archimbaud (le<br />

21 mars à 18h30. Cité du Livre), leur «v<strong>en</strong>dredi-<br />

Saint» autour de la Passion dans l’Europe baroque<br />

(le 29 mars à 19h. Musée des Tapisseries), comme<br />

les Motets festifs illustrant la jubilation pascale<br />

(le 1 er mars à 15h. Eglise du Saint-Esprit).<br />

AIX. 22 e Festival de Musique Sacrée.<br />

Les Festes d’Orphée<br />

04 42 99 37 11 www.orphee.org<br />

Saïd Chraïbi<br />

Dans le cadre de Mars <strong>en</strong> baroque (voir p.28)<br />

un maître marocain de l’oud (luth) pour une<br />

«Clé de Gr<strong>en</strong>ade».<br />

MARSEILLE. Le 22 mars à 20h. La Criée<br />

04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com<br />

Prés<strong>en</strong>ces féminines<br />

3 e édition d’un festival qui met à l’honneur les<br />

femmes compositrices, interprètes… Au programme<br />

: le Concerto de Clara Schumann<br />

(piano : Marie Vermeulin) avec l’Orchestre<br />

Symphonique de l’Opéra (dir. Debora Waldman)<br />

qui nous fait découvrir la Symphonie<br />

n°1 de Louise Farr<strong>en</strong>c.<br />

TOULON. Le 22 mars à 20h30. Opéra<br />

Entrée libre sur réservation.<br />

Espace des Arts 04 94 08 85 21<br />

04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr<br />

Véronique G<strong>en</strong>s<br />

Veronique G<strong>en</strong>s © M. Ribes & A. Vo Van Tao-Virgin Classics<br />

La soprano donne un «Concert de Prestige»<br />

<strong>en</strong> compagnie de l’OLRAP (dir. Yeruham Sharovsky).<br />

Elle chante Gluck et Mozart.<br />

AVIGNON. Le 22 mars à 20h30. Opéra<br />

04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr<br />

MIRAMAS. Le 23 mars à 20h30.<br />

Théâtre de la Colonne<br />

04 90 58 37 86 www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr


Bartok <strong>en</strong> duos<br />

Dans le cadre de Musique <strong>en</strong> Cité(s) et à l’occasion<br />

de la sortie de leur disque des 44 duos<br />

pour violon de Bartok (voir Zib 59), Agnès Pyka<br />

(Ensemble Des Equilibres) et Jan Talich<br />

prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t leur travail commun… sur le vif !<br />

MARSEILLE. Le 22 mars à 20h30. La Magalone<br />

TOULON. Le 23 mars à 20h30. Eglise St-Louis<br />

06 73 30 23 62 www.desequilibres.fr<br />

Otello<br />

Vladimir Galouzine © X-D.R<br />

Tout comm<strong>en</strong>ce abrupto par une tempête<br />

sonore ! Elle préfigure celle qui balaiera l’intime<br />

raison du héros shakespeari<strong>en</strong>, malgré les<br />

baisers de Desdémone, si t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t dessinés<br />

par l’orchestre de Verdi… Le drame de la jalousie<br />

mis <strong>en</strong> musique par l’Itali<strong>en</strong> est peut-être son<br />

chef-d’œuvre, mariant plus que jamais le théâtre<br />

au chant. Pour monter l’ouvrage, il faut<br />

surmonter un handicap : trouver un ténor d’exception<br />

pour le rôle-titre ! On a la chance<br />

d’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre l’un des rares, aujourd’hui, à pouvoir<br />

r<strong>en</strong>dre à Otello sa puissance expressive : Vladimir<br />

Galouzine. Il est luxueusem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>touré<br />

d’Inva Mula (Desdémone) et S<strong>en</strong>g-Hyoun Ko<br />

(Iago) dans cette co-production avec Orange<br />

mise <strong>en</strong> scène par Nadine Duffaut.<br />

MARSEILLE. Le 24 mars à 14h30<br />

et les 27, 30 mars, 2 & 5 avril à 20h. Opéra<br />

04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr<br />

Confér<strong>en</strong>ce Opéra. Le 16 mars à 17h. Foyer Opéra<br />

R<strong>en</strong>contre à l’Alcazar avec chanteurs le 20 mars à 17h.<br />

04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr<br />

Les c<strong>en</strong>t vierges<br />

Elles aurai<strong>en</strong>t dues être acheminées, par la mer,<br />

pour repeupler une colonie lointaine… Mais<br />

leur bateau fait naufrage. Deux rescapées embarquées<br />

par erreur, leur mari partis à leur<br />

rescousse, contraints de se travestir pour éviter<br />

la p<strong>en</strong>daison, <strong>en</strong> sont pour leur frais face à<br />

l’appétit des colons... Une intrigue échevelée,<br />

rehaussée par l’élégante musique de Charles<br />

Lecoq. Chœur, orchestre, danse, chant et<br />

fantaisie sont au r<strong>en</strong>dez-vous !<br />

MARSEILLE. Les 23 et 24 mars à 14h30.<br />

Théâtre de l’Odéon<br />

04 96 12 52 70 www.marseille.fr<br />

R<strong>en</strong>contre à l’Alcazar avec les chanteurs le 16 mars à 17h<br />

04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr<br />

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La Passion de l’Amour<br />

Une Passion sur des textes de Michel-Marie<br />

Zanotti-Sorkine (récitante Marie-Christine<br />

Barrault) accompagnée du Requiem de Duruflé<br />

chanté par l’<strong>en</strong>semble Ad Fontes (dir. Jan<br />

Heiting) et Chantal de Zeeuw à l’orgue.<br />

MARSEILLE. Le 24 mars à 17h. Eglise des Réformés<br />

04 96 11 04 <strong>61</strong> www.marseilleconcerts.com<br />

Duo Selmi<br />

Violon & violoncelle dans Bach, Beethov<strong>en</strong> et<br />

Ha<strong>en</strong>del.<br />

MARSEILLE. Le 24 mars à 17h30. Comptoir de la Mode<br />

06 14 31 59 55<br />

Iberia<br />

Alb<strong>en</strong>iz par Jean-François Heisser (piano) qui<br />

s’<strong>en</strong>toure, par souci de retour aux sources andalouses,<br />

de deux interprètes flam<strong>en</strong>cos :<br />

Chaparro de Malagua (guitare) et Antonia<br />

Contreras (chant).<br />

AIX. Le 25 mars à 20h30. Jeu de Paume<br />

08 2013 2013 www.lestheatres.net<br />

Histoires sacrées<br />

Les <strong>en</strong>sembles Jacques Moderne (dir. Joël<br />

Suhubiette) et Concerto Soave (dir. Jean-Marc<br />

Aymes) part<strong>en</strong>t à la source de l’oratorio baroque<br />

pour une création autour de Carissimi (Jephté)<br />

et son modèle méconnu : Dom<strong>en</strong>ico Mazzocchi.<br />

Dans le cadre du festival Mars <strong>en</strong> baroque (voir<br />

p.28) et MP13 : concert de clôture !<br />

MARTIGUES. Le 26 mars à 20h30. Théâtre des Salins<br />

Confér<strong>en</strong>ce de D<strong>en</strong>nis Morrier à 18h.<br />

04 42 49 02 00 www.theatre-des-salins.fr<br />

Le voyage d’hiver<br />

Le cycle de Schubert du côté des Alpes par<br />

Simon Lefort (ténor) et Simon Zaoui (piano)<br />

CHAILLOL. «Week-<strong>en</strong>d musicaux du Festival» du 27<br />

au 31 mars.<br />

www.festivaldechaillol.com<br />

Festival indo-persan<br />

La Cité de la Musique de Marseille accueille<br />

de fameux artistes v<strong>en</strong>us d’Inde (Aparma Panshikar,<br />

le 8 avril), du Tadjikistan (Soheba<br />

Davlatshaeva, le 29 mars), d’Afghanistan<br />

(Homayoun Sakhi, le 27 mars) ou d’Iran (Shadi<br />

Fathi, le 30 mars et Yitzaak Refoua, le 4<br />

avril). Concerts, cinéma, ateliers, expositions,<br />

lectures, stages de langue, séminaires et…<br />

gastronomie !<br />

MARSEILLE. Du 27 mars au 8 avril. Cité de la musique<br />

04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com<br />

06 73 <strong>61</strong> 21 48 www.ushpizin.org<br />

Soirée à l’opéra<br />

Anaït & Armine Sogomonian (pianos) jou<strong>en</strong>t<br />

des transcriptions d’airs célèbres.<br />

PORT-ST-LOUIS. Le 29 mars à 18h30.<br />

Espace Gérard Philipe<br />

04 42 48 52 31 www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

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Lam<strong>en</strong>tations<br />

baroques<br />

Deux Leçons de Ténèbres de Michel Lambert et<br />

François Couperin par Monique Zanetti (soprano),<br />

Marianne Muller (viole de gambe) et<br />

Dominique Serve (orgue).<br />

VAUVENARGUES. Le 29 mars à 20h30. Eglise<br />

04 42 66 04 15 Les Voies du Baroque<br />

Chœurs d’Avignon<br />

«Autour de mélodies» par le Chœur de<br />

l’Opéra-Théâtre (dir. Aurore Marchand).<br />

AVIGNON. Le 30 mars à 17h. Foyer Opéra<br />

04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr<br />

Orchestre de Cannes<br />

Philippe B<strong>en</strong>der dirige sa quarantaine de musici<strong>en</strong>s<br />

dans un programme «Musique et cinéma»,<br />

AUBAGNE. Le 30 mars à 21h. Théâtre Comoedia<br />

04 42 18 19 89 www.aubagne.fr<br />

Quatuor Tana<br />

Dans le cadre du Festival Les musiques (voir p.<br />

16) du Gmem, les quatre cordes livr<strong>en</strong>t les clés<br />

du Quatuor de Jonathan Harvey et son traitem<strong>en</strong>t<br />

électronique.<br />

MARSEILLE. Le 3 avril à 17h. Alcazar. Entrée libre.<br />

04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr<br />

Operassimo<br />

Le Chœur lyrique des <strong>en</strong>fants de l’Estaque<br />

formé par Ganayé Hovhannissyan, l’Orchestre<br />

Giocoso dirigé par Pierre Iodice, interprèt<strong>en</strong>t<br />

des «chefs-d’œuvre du répertoire lyrique».<br />

MARSEILLE. Le 4 avril à 20h. Opéra<br />

04 91 46 52 72<br />

www.harmonie-estaque-asso.com/marseille.htm<br />

Giovanni Bellucci<br />

Le pianiste joue deux chefs-d’œuvre romantiques<br />

: la 2 e sonate de Chopin et celle <strong>en</strong> si<br />

mineur de Liszt.<br />

TOULON. Le 4 avril à20h30. Palais Neptune<br />

04 94 18 53 07 www.festivalmusiquetoulon.com<br />

Giovanni Bellucci © Irmeli Jung<br />

45<br />

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46<br />

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M<br />

E<br />

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USIQUE<br />

Festival cassidain<br />

Trois jours de musique dans la calanque :<br />

«Soirée allemande», musique de chambre et<br />

Lieder de Beethov<strong>en</strong>, Mahler et Brahms (le 5<br />

avril à 20h30), Récital du jeune pianiste Haiou<br />

Zhang (le 6 avril à 20h30) et La voix humaine<br />

de Poul<strong>en</strong>c par la soprano Anne-Sophie<br />

Schmidt et le pianiste Christian Ivaldi (le 7<br />

avril à 17h30) !<br />

CASSIS. Festival du 5 au 7 avril. Oustau Cal<strong>en</strong>dal<br />

04 42 01 77 73 www.musicalescassis.com<br />

Odyssée<br />

© Frederic Demesure<br />

Un grand projet choral pour l’Odyssée dans<br />

l’espace MP13 de Musicatreize et le Festival<br />

Les Musiques (voir p.16) : une création d’Oscar<br />

Strasnoy dirigée par Roland Hayrabedian.<br />

MARSEILLE. Les 6 avril à 20h30<br />

et le 7 avril à 15h30. Le Merlan<br />

04 96 20 60 10 www.gmem.org<br />

Francis Poul<strong>en</strong>c<br />

Une confér<strong>en</strong>ce à plusieurs voix sur un grand<br />

compositeur du XX e siècle et les poètes qui l’on<br />

inspiré (Apollinaire, Eluard, Cocteau…), prés<strong>en</strong>tée<br />

par Lionel Pons et illustrée par la<br />

soprano Alice Buro.<br />

MARSEILLE. Le 6 avril à 16h.<br />

Alcazar - Salle de confér<strong>en</strong>ce<br />

04 91 55 90 00 www.bmvr.marseille.fr<br />

Nemanja Radulovic<br />

Le violoniste & Les trilles du Diable jou<strong>en</strong>t<br />

Saint-Saëns, Mozart, Chausson, Sarasate…<br />

AVIGNON. Le 6 avril à 20h30. Opéra<br />

04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr<br />

Wu-Wei Vivaldi<br />

Les Quatre Saisons revisitées par le Balkan<br />

Baroque Band (dir. Jean-Christophe Frisch),<br />

et des Chinois acrobates sur un argum<strong>en</strong>t de<br />

Yoann Bourgeois (mise <strong>en</strong> scène) et Marie Fonte.<br />

DRAGUIGNAN. Le 6 avril à 20h30. Théâtre<br />

04 94 50 59 59 www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

Martine Joséphine<br />

Thomas<br />

Elle chante, récite, joue du piano : un répertoire<br />

contemporain qui court des Récitations<br />

d’Aperghis au clavier de Bartok ou des textes<br />

de Nancy Huston…<br />

ARLES. Le 7 avril à 11h. Méjan<br />

04 90 49 56 78 www.lemejan.com<br />

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Aïda<br />

Un incontournable Verdi qu’on représ<strong>en</strong>te souv<strong>en</strong>t,<br />

aujourd’hui, dans des mises <strong>en</strong> scène<br />

(Paul-Emile Fourny) qui mari<strong>en</strong>t l’intime au<br />

«pharaonique», car, hormis quelque défilé «péplum»,<br />

bon nombre de scènes se limit<strong>en</strong>t à de<br />

purs dialogues. Rest<strong>en</strong>t aux voix à être à la<br />

hauteur des emplois : on att<strong>en</strong>d donc Mardi<br />

Byers (Aïda), Carl Tanner (Radamès) ou Carlos<br />

Almaguer (Amonasro) dans cette production<br />

niçoise.<br />

TOULON. Le 7 avril à 14h<br />

et les 9, 11 & 13 avril à 20h. Opéra<br />

04 94 92 70 78 www.operadetoulon.fr<br />

Trompette et Orgue<br />

David Guerrier et Iveta Apkalna dans un programme<br />

copieux !<br />

MARSEILLE. Le 8 avril à 20h. Eglise des Réformés<br />

04 96 11 04 <strong>61</strong> www.marseilleconcerts.com<br />

Quatuor Modigliani<br />

Assurém<strong>en</strong>t, l’un des plus beaux quatuors<br />

français actuels pour la clôture de la saison à<br />

la SMCM, dans Haydn, Beethov<strong>en</strong> et Ravel.<br />

MARSEILLE. Le 9 avril à 20h.<br />

Auditorium de la faculté de médecine<br />

Espace Culture 04 96 11 04 60<br />

www.musiquedechambremarseille.org<br />

Adam Laloum<br />

Après La Folle Criée et Nikolai Lugansky, La<br />

Roque Hors Saison fixe un nouveau r<strong>en</strong>dezvous<br />

aux afficionados du clavier avec Adam<br />

Laloum dans un beau programme Schumann.<br />

MARSEILLE. Le 9 avril à 20h. La Criée<br />

04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com<br />

Adam Laloum photo Carole Bellaiche © Mirare<br />

Des Equilibres<br />

Agnès Pyka et Marie Or<strong>en</strong>ga (violons), Blandine<br />

Leydier (alto) dans Kodaly, Dvorak et<br />

Taneïev.<br />

CARRY. Le 9 avril à 20h30. Espace Fernandel<br />

04 42 44 64 01 www.mom<strong>en</strong>ts-musicaux-de-carry.fr<br />

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War Sum Up<br />

© Gunars Janaitis<br />

Opéra poétique et contemporain sur l’abomination<br />

de la guerre, pour 12 chanteurs, inspiré du<br />

Nô à la sauce manga, par la compagnie Hotel<br />

Pro Format.<br />

NÎMES. Le 10 avril à 19h. Théâtre<br />

04 66 36 65 10 www.theatred<strong>en</strong>imes.com<br />

Freddy Eichelberger<br />

Improvisations pour clavecin à pédalier. «Le<br />

Retour de Freddy» : un programme Concerto<br />

Soave.<br />

MARSEILLE. Le 11 avril à 20h. Salle Musicatreize<br />

04 91 00 91 31 www.musicatreize.org<br />

La jeune fille<br />

aux mains d’arg<strong>en</strong>t<br />

Le conte de Grimm, opéra pour comédi<strong>en</strong> (Franck<br />

Manzoni) et marionnettes, chœur et instrum<strong>en</strong>ts<br />

(Ensemble Télémaque), mis <strong>en</strong> musique<br />

par Raoul Lay sur un livret d’Olivier Py, <strong>en</strong><br />

scène par Catherine Marnas, a été créé <strong>en</strong> 2006.<br />

Il n’<strong>en</strong> finit plus de tourner : un succès tout<br />

public qui passe par le Vaucluse !<br />

TARASCON. Le 12 avril à 20h30. Théâtre Municipal<br />

Entrée libre sur réservation au 04 90 91 51 02<br />

El Bacha<br />

Le pianiste interprète le Concerto n°1 de<br />

Brahms avec l’Orchestre Philharmonique de<br />

Marseille (dir. Fabrizio Maria Carminati) qui<br />

joue égalem<strong>en</strong>t deux Ouvertures de Wagner (Les<br />

Maîtres Chanteurs de Nuremberg et Tannhäuser).<br />

MARSEILLE. Le 12 avril à 20h. Silo<br />

04 91 55 11 10 http://opera.marseille.fr<br />

David Grimal<br />

Le violoniste joue Tzigane de Ravel et Havanaise<br />

de Saint-Saëns avec l’OLRAP (dir. Friedemann<br />

Layer) qui interprète égalem<strong>en</strong>t la Sinfonietta<br />

de Britt<strong>en</strong> et la Symphonie n°100 «Militaire»<br />

de Haydn.<br />

AVIGNON. Le 12 avril à 20h30. Opéra<br />

04 90 82 42 42 www.opera-avignon.fr


48<br />

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E<br />

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USIQUE<br />

«Avec<br />

le temps»,<br />

la chanson reste<br />

Cela fait une quinzaine d’années qu’au tournant<br />

du printemps le festival Avec le temps<br />

invite à Marseille des grands noms de la<br />

chanson française autant que celles et ceux<br />

qui aspir<strong>en</strong>t à s’<strong>en</strong> faire un. Têtes d’affiche,<br />

tal<strong>en</strong>ts confirmés, découvertes, une tr<strong>en</strong>taine<br />

d’artistes se côtoi<strong>en</strong>t dans la programmation<br />

conçue depuis l’origine de l’événem<strong>en</strong>t par<br />

D<strong>en</strong>is Laroussinie. Pour cette édition, année<br />

capitale europé<strong>en</strong>ne de la culture oblige, les<br />

organisateurs ont réquisitionné tout ce que<br />

Marseille compte de salles et café-concert :<br />

de l’intimiste Machine à coudre à l’imposant<br />

Silo <strong>en</strong> passant par l’Eoli<strong>en</strong>ne, le Molotov, le<br />

Nomad’Café, <strong>en</strong> privilégiant l’Espace Juli<strong>en</strong>.<br />

L’âme de Léo Ferré, auquel le festival doit son<br />

nom, planera tout au long de la manifestation,<br />

avec un concert de reprises que s’est<br />

réapproprié l’underground Marcel Kanche<br />

accompagné pour l’occasion de I.Overdrive<br />

Trio, une exposition ainsi qu’une confér<strong>en</strong>ce<br />

à la bibliothèque l’Alcazar et la projection d’un<br />

concert inédit aux Variétés. Une manière de<br />

marquer le vingtième anniversaire de la<br />

disparition du chanteur dont l’œuvre continue<br />

d’inspirer. Sans contester la pertin<strong>en</strong>ce d’avoir<br />

programmé des personnalités comme Dominique<br />

A, Jean-Louis Murat, Michel Jonasz ou même<br />

Du klezmer<br />

<strong>en</strong> mode<br />

dépoussiérage<br />

Jean-Louis Murat © Frank Loriou<br />

Yom © fredrol<br />

Juli<strong>en</strong> Clerc, on regrette qu’Emily Loizeau soit<br />

la seule femme invitée vedette de cette édition.<br />

À noter, <strong>en</strong> coproduction avec Marseille-Prov<strong>en</strong>ce<br />

2013, la r<strong>en</strong>contre <strong>en</strong>tre Arthur H <strong>en</strong><br />

solo et le Marseillais David Walters. Dans la<br />

génération plus jeune, l’univers bohème de La<br />

Rue Kétanou et le rap sophistiqué de Rocé<br />

sont égalem<strong>en</strong>t au r<strong>en</strong>dez-vous.<br />

THOMAS DALICANTE<br />

Festival Avec le temps<br />

du 16 au 27 mars<br />

divers lieux, Marseille<br />

www.festival-avecletemps.com<br />

Plateau détonnant <strong>en</strong>tre un clarinettiste<br />

tal<strong>en</strong>tueux qui revisite le klezmer et un groupe<br />

polyglotte qui secoue la tradition yiddish. Yom<br />

versus Kabbalah, c’est une grande fête <strong>en</strong><br />

perspective où les cultures musicales<br />

judaïques d’Europe de l’Est se frott<strong>en</strong>t au rock<br />

autant qu’aux musiques urbaines et<br />

électroniques. Virtuose, inv<strong>en</strong>tif et mégalorigolo,<br />

Yom est passé du statut autoproclamé<br />

de «Nouveau roi de la clarinette klezmer» -<br />

titre francisé de son premier opus- à celui de<br />

Rabin superhéros, <strong>en</strong> référ<strong>en</strong>ce à sa dernière<br />

production discographique. Un album concept<br />

dans lequel il explore un son post-rock<br />

psychédélique, ouvertem<strong>en</strong>t inspiré par<br />

Radiohead et Mogwai. Accompagné du<br />

triptyque claviers-basse-batterie, Yom <strong>en</strong>voie<br />

du gros son tout <strong>en</strong> préservant la délicatesse<br />

du jeu qui le caractérise. Kabbalah, quant à<br />

eux, propos<strong>en</strong>t une navette (marseillaise)<br />

<strong>en</strong>tre Ori<strong>en</strong>t et Occid<strong>en</strong>t, intégrant au socle<br />

klezmer des influ<strong>en</strong>ces actuelles, rock, afroaméricaine,<br />

hip hop… poussant parfois<br />

jusqu’à la transe.<br />

T.D.<br />

le 11 avril<br />

Espace Juli<strong>en</strong>, Marseille<br />

04 91 24 34 10<br />

www.espace-juli<strong>en</strong>.com<br />

So WATT !<br />

À l’occasion de la Capitale europé<strong>en</strong>ne, cinq<br />

escales musicales sont prés<strong>en</strong>tées à Aix et<br />

Marseille au printemps. Première voyage au<br />

Bois de l’Aune avec l’électro-chaabi égypti<strong>en</strong><br />

de Zamalek, une création <strong>en</strong>tre rap, jazz, et<br />

sons électroniques, portée par le<br />

percussionniste Ahmad Compaoré. Watt a<br />

nine brass boom pr<strong>en</strong>dra le relai pour une<br />

r<strong>en</strong>contre hors du commun <strong>en</strong>tre les quatre<br />

beatboxers champion du monde d’Under<br />

Kontrol et le rappeur syriano-américain Omar<br />

Off<strong>en</strong>dum, arbitrée par dix cuivres et v<strong>en</strong>ts<br />

sur les compositions de Raphaël Imbert et<br />

Cyril B<strong>en</strong>hamou.<br />

le 21 mars<br />

Bois de l’Aune, Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 42 93 85 40<br />

www.aixpaysdaix2013.com<br />

www.mp13.fr<br />

Cité<br />

bouillonnante<br />

Lieu qui veut incarner l’échange <strong>en</strong>tre<br />

Marseille et le reste du globe, la Cité de la<br />

Musique est au cœur de l’année capitale. Mois<br />

après mois, dans le cadre de ses «Cantates du<br />

Monde», elle accueille des artistes du pourtour<br />

méditerrané<strong>en</strong>. En avril, Safar Project et Emel<br />

Mathlouthi y font escale.<br />

Musici<strong>en</strong>s attachés au brassage des cultures,<br />

les membres de Safar Project particip<strong>en</strong>t à cet<br />

<strong>en</strong>chevêtrem<strong>en</strong>t d’esthétiques qui constitue le<br />

génie méditerrané<strong>en</strong>, prouvant ainsi l’inanité<br />

des replis id<strong>en</strong>titaires dans une région du<br />

monde caractérisée depuis toujours par sa<br />

tolérance. Autour d’Imed Alibi (percussion et<br />

direction artistique), jeune Tunisi<strong>en</strong> qui vit<br />

actuellem<strong>en</strong>t à Montpellier, Stéphane Puech<br />

(machines), Zied Zouari (violon) et Zé Luis<br />

Nascim<strong>en</strong>to (percussions), navigu<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre<br />

buleria espagnole, debka libanaise, fezzani<br />

tunisi<strong>en</strong>, baladi égypti<strong>en</strong>, gnawa marocain et<br />

tar<strong>en</strong>telle napolitaine. Un voyage rythmique,<br />

ouvert à l’improvisation, s’inscrivant dans les<br />

cultures de transe et de danse, accompagné<br />

par les percussions du Mare Nostrum, jusqu’aux<br />

plus actuelles.<br />

Après Babel Med Music et les R<strong>en</strong>contres<br />

d’Averroès <strong>en</strong> 2012, Emel Mathlouthi revi<strong>en</strong>t à<br />

Marseille. Dans la veine des «protest singers»,<br />

la chanteuse tunisi<strong>en</strong>ne est dev<strong>en</strong>ue, depuis<br />

Paris, l’ét<strong>en</strong>dard musical de la révolution de<br />

jasmin. Alliant rythmes traditionnels et<br />

électro, son album Kelmti Horra (Ma parole est<br />

libre) est un auth<strong>en</strong>tique cri du cœur.<br />

T.D.<br />

Cantates du monde<br />

les 11 et 12 avril<br />

Cité de la Musique, Marseille<br />

04 91 39 28 28<br />

www.citemusique-marseille.com


50<br />

A<br />

U<br />

P<br />

R<br />

O<br />

GR<br />

A<br />

M<br />

M<br />

E<br />

M<br />

USIQUE<br />

AIX<br />

GTP : Abd Al Malik (12 au 16/3), Richard<br />

Galliano (21/3)<br />

04 42 91 60 70-www.lestheatres.net<br />

La Baume : Daniel Beaume (22/3)<br />

04 42 16 10 41-www.labaumeaix.com<br />

Pasino : Le Soldat Rose (15/3),<br />

Linda Lemay (20 et 21/3), Patrick<br />

Fiori (27/3)<br />

04 42 59 69 00- www.casinoaix.com<br />

Seconde Nature : Robert Hood +<br />

Jack Collins (15/3), Fairmont + Nahr<br />

+ Dawad & Z<strong>en</strong> (22/3)<br />

04 42 64 <strong>61</strong> 01 -www.second<strong>en</strong>ature.org<br />

Théâtre et Chansons : Louis Luci<strong>en</strong><br />

Pascal (23/3), Putain de vie (7/4)<br />

04 42 27 37 39<br />

www.theatre-et-chansons.com<br />

ARLES<br />

Cargo de nuit : The Stars from the<br />

Commitm<strong>en</strong>ts (16/3), Lescop +<br />

Andromakers (21/3), Soirée la<br />

Granouille avec Nabil Baly + El Pulpo<br />

(22/3), Malted Milk (23/3), Arles <strong>en</strong><br />

Prémices (28/3)<br />

04 90 49 55 99-www.cargod<strong>en</strong>uit.com<br />

AUBAGNE<br />

Escale : Jazz Puzzle (21/3), Daby<br />

Touré + Sibongile Mmambo (29/3)<br />

04 42 18 17 18-www.mjcaubagne.fr<br />

AVIGNON<br />

AJMI : Jam Session #6 (14/3), Trio<br />

Cook Lab (15/3), Tarbaby invite Marc<br />

Ducret(5/4), Ciné-Concert Félix le<br />

Chat ARFI (7/4), Daniel Erdmann &<br />

Samuel Rohrer 4tet (12/4)<br />

04 90 860 8<strong>61</strong>-www.jazzalajmi.com<br />

Haut Plateaux-La Manut<strong>en</strong>tion :<br />

Gare aux Oreilles avec le quintet<br />

Filiamotsa Soufflant Rhodes (22/3)<br />

09 51 52 27 48-www.collectif-inoui.org<br />

Passagers du Zinc : Wax Tailor +<br />

Doctor Flake (15/3), Sonith (21/3),<br />

Sébasti<strong>en</strong> Tellier + Lescop (23/3),<br />

Carte blanche à Redrum Records<br />

avec God Damn + The Real Mac Coy<br />

(29/3), The Toxic Av<strong>en</strong>ger Dj set + Dj<br />

Mike Rock (5/4)<br />

04 90 89 45 49<br />

www.passagersduzinc.com<br />

Chêne Noir : Annick Cisaruk chante<br />

Léo Ferré, l’âge d’or (15/3)<br />

04 90 82 40 57-www.ch<strong>en</strong><strong>en</strong>oir.fr<br />

Théâtre des 3 Soleils : Soirées Kymono<br />

avec Polaris + Moky et<br />

Archipass (5 et 6/4)<br />

06 16 57 43 42-www.mokymusic.com<br />

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BEAUMONT DE PERTUIS<br />

Salle Codonel : Guinguette déglinguée<br />

chez les V.I.eilles P.ies avec Les<br />

Chevreuils + BaT Point G (16/3)<br />

www.arc<strong>en</strong>solasso.fr<br />

BERRE L’ETANG<br />

Forum de Berre : World Kora trio<br />

(22/3), Ottilie [B] + Violons Barbares<br />

(6/4)<br />

04 42 10 23 60<br />

www.forumdeberre.com<br />

BRIANÇON<br />

Théâtre du Briançonnais : Las<br />

hermanas Caronni (5/4)<br />

04 92 25 52 42<br />

www.theatre-du-brianconnais.eu<br />

CANNES<br />

MJC Picaud : Broussaï + Jah Legacy<br />

(15/3), Maniacx + Comic Strip + Les<br />

Frères Parish (23/3)<br />

04 93 06 29 90-www.mjcpicaud.fr<br />

CAVAILLON<br />

Scène Nationale : Abd Al Malik<br />

dans l’Art et la révolte (22/3)<br />

04 90 78 64 64<br />

www.theatredecavaillon.com<br />

CHÂTEAU-ARNOUX<br />

Théâtre Durance : Patricia Barber<br />

quartet (15/3), Raphaël Imbert Heav<strong>en</strong>s<br />

(5/4) (voir p. 71)<br />

04 92 64 27 34<br />

www.theatredurance.fr<br />

CHÂTEAUNEUF-DE-GADAGNE<br />

Akwaba : La solitude des abeilles<br />

avec Andréa Pierdicca et Yo Yo Mundi<br />

(15/3), Slam’n’jam au Cloître des<br />

Carmes d’Avignon (16/3), Natty Jean<br />

+ Dias + Korodjo sound system (16/3),<br />

Broc + Moky (23/3), Maniacx + The<br />

Gard + Papaya Dj set + Radikal Bass<br />

crew + Cous R2R (30/3), The Coup +<br />

Harlem Funk Trotters (6/4), Les frères<br />

Casquette (9/4)<br />

04 90 22 55 54-www.akwaba.coop<br />

DIGNE<br />

C<strong>en</strong>tre culturel : Marc-André Léger<br />

trio (15/3), Mountain M<strong>en</strong> (16/3),<br />

Fatoumata Diawara (23/3), L’Alphabête<br />

(27/3), Youn Sun Nah duo<br />

(30/3)<br />

04 92 30 87 10-www.sortiradigne.fr<br />

DRAGUIGNAN<br />

Théâtres <strong>en</strong> Dracénie : Youn Sun<br />

Nah quartet (4/4)<br />

04 94 50 59 59<br />

www.theatres<strong>en</strong>drac<strong>en</strong>ie.com<br />

ENTRAIGUES sur SORGUES<br />

La Courroie : Else Kitch<strong>en</strong> (20/3)<br />

04 90 32 11 41-www.lacourroie.org<br />

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GAP<br />

La Passerelle : Pulcinella (26 au<br />

30/3 <strong>en</strong> Exc<strong>en</strong>trés), Bionicologists (8<br />

et 9/4)<br />

04 92 52 52 52<br />

www.theatre-la-passerelle.eu<br />

Le cabaret pop : La Fille <strong>en</strong> Équilibre<br />

(23/3)<br />

04 92 55 72 39-www.cabaretpop.com<br />

GRANS<br />

Espace Robert Hossein : D’est <strong>en</strong><br />

ouest (5/4)<br />

04 90 55 71 53-www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

HYÈRES<br />

Théâtre D<strong>en</strong>is : Marcel Kanche & I<br />

Overdrive trio + Dimone (22/3)<br />

04 98 070 070-www.tandem83.com<br />

ISTRES<br />

L’Usine : Black Rebel Motorcycle<br />

club (13/3), Disiz (16/3), Olivia Ruiz<br />

(22/3), Alice Russell (30/3), Youn<br />

Sun Nah quartet (5/4)<br />

04 42 56 02 21-www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

LA CIOTAT<br />

Théâtre du Golfe : Hervé Deroeux<br />

& Isabelle Beaune (11/4)<br />

04 42 08 92 87-www.laciotat.com<br />

Atelier Jazz Converg<strong>en</strong>ces : Loïs<br />

Trio (16/3)<br />

04 42 718 125<br />

www.jazzconverg<strong>en</strong>ces.com<br />

LA GARDE<br />

Théâtre du Rocher : Charles Pasi<br />

(26/3), les Violons Barbares (5/4)<br />

04 94 08 99 34-www.ville-lagarde.fr<br />

LAMBESC<br />

IMFP La boite à Musique : Duo<br />

Imbert Perez (14/3), Longsworth Soumano<br />

Di Fraya World Kora trio (21/3)<br />

Salle Sévigné : Sudd<strong>en</strong> 4tet (11/4)<br />

04 42 17 00 71<br />

www.lambesc.fr-www.imfp.fr<br />

LA SEYNE SUR MER<br />

Fort Napoléon : Philippe Petrucciani<br />

4tet invite Nathalie Blanc (22/3)<br />

04 94 09 47 18<br />

www.ot-la-seyne-sur-mer.fr<br />

LA VALETTE-DU-VAR<br />

Marélios : Karimouche (6/4)<br />

04 94 23 62 06-www.lavalette83.fr<br />

Salle Couros : Soirée Carnaval Brésil<br />

(22/3)<br />

06 76 29 38 95<br />

www.saravabrasil.com<br />

LE THOR<br />

Auditorium de Vaucluse : Grupo<br />

Compay Segundo (14/3), Noche de<br />

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arte Flam<strong>en</strong>co, Festival Andalou(16/3),<br />

Paul Personne (22/3), les Franglaises<br />

(31/3)<br />

04 90 33 96 80<br />

www.auditoriumjeanmoulin.com<br />

Sonograf’ : Mountain M<strong>en</strong> (22/3),<br />

Di Mauro swing (6/4)<br />

04 90 02 13 30-www.lesonograf.fr<br />

MANOSQUE<br />

Jean le Bleu : Vis à Vies (14/3)<br />

04 92 70 34 19<br />

www.adcalaffiche.fr/theatre-jean-lebleu<br />

MARSEILLE<br />

Cabaret Aléatoire : Splash Night<br />

avec Dodge & Fuski + Funtcase +<br />

Roksonix + Habstrakt (15/3), Midi<br />

Night avec Jimmy Edgar + Matias<br />

Aguayo + L’Amateur (23/3), Find out<br />

session #1 (30/3), Tha Dogg Pound<br />

+ Dj Djel (31/3), Concert goûter avec<br />

Nicolas Cante (10/4)<br />

04 95 04 95 09<br />

www.cabaret-aleatoire.com<br />

Caravelle : Full Prints (15/3), Linha<br />

de Seda (20/3), Mayari (22/3), JFB<br />

New 4tet (27/3), ZakariAn (29/3)<br />

04 91 90 36 64<br />

www.lacaravelle-marseille.com<br />

Cité de la Musique : La Grèce dans<br />

le cadre de Méditerranées, des grandes<br />

cités d’hier aux hommes au J1<br />

(14/3), Kompani Massalias dans le<br />

cadre de MP2013 (15/3), Bharatanatyam<br />

(21/3), Flûte Carnatique<br />

(22/3), Festival Indo-persan de Marseille<br />

avec le Chant du Rebab (27/3),<br />

Tadjikistan (29/3), Le Pavillon rouge<br />

(30/3), chant judéo-persan (4/4) et<br />

Aparna Panshikar (8/4), Festival des<br />

cultures tsiganes avec La Yeya Santiago<br />

(5/4), Jazz et musiques actuelles<br />

(8 et 9/4)<br />

04 91 39 28 60<br />

www.citemusique-marseille.com<br />

Creuset des Arts : Le Chat Bleu<br />

(16/3), Duo jazz (24/3), Jean-Marc<br />

Dermesropian (7/4)<br />

04 91 06 57 02<br />

www.creusetdesarts.com<br />

Cri du Port : Sylvain Riflet (14/3),<br />

Marcel Kanche & i Overdrive trio<br />

(21/3), Ronnie Lynn Patterson trio<br />

(28/3), Tarbaby invite Marc Ducret<br />

(4/4)<br />

04 91 50 51 41-www.criduport.fr<br />

Dock des Suds : NineSpirit Brass<br />

Band Watt#5 & Under Kontrol (22/3),<br />

Zamalek (23/3)<br />

04 91 99 00 00<br />

www.dockdessuds.org


Equitable Café : Swing Café jam<br />

session (16/3)<br />

04 91 47 34 48<br />

www.equitablecafe.org<br />

Espace Juli<strong>en</strong> : Beth Hart (30/3)<br />

04 91 24 34 10<br />

www.espace-juli<strong>en</strong>.com<br />

Espace des Accates : Andy Thus<br />

Machine & Lizzy Gayle (14/3), Scène<br />

ouverte (15/3), Not Guilty (16/3),<br />

Watson Five (21/3), Soirée Salsa<br />

(22/3), Johnazz Collectif (28/3),<br />

Katia Masselot & Orchestre (29/3),<br />

Hunky Dory (30/3), Phil Good (4/4),<br />

Salsa (5/4), Roy Swart’s Jazz (6/4)<br />

04 91 44 92 41<br />

www.espace-musical.net<br />

Grim : Impasse Invaders #3 avec<br />

Lee Noble + Powerdove (27/3),<br />

Ciné-concert Few of Us avec Toboflex<br />

et Erik Minkkin<strong>en</strong> dans le cadre du<br />

Festival International du Film Chiant<br />

au Temple Grignan (3 et 4/4)<br />

04 91 04 69 59<br />

www.grim-marseille.com<br />

Inga des Riaux : Rémi Abram 4tet<br />

(15/3), Peggy Quetglass Trio (22/3),<br />

Trio Chansong (28/3), John Massa<br />

4tet (29/3)<br />

06 07 57 55 58<br />

www.inga-des-riaux.fr/music.html<br />

J1 : Fête de la Saint Patrick avec Lo<br />

Còr de La Plana et Gurvant Le Gac<br />

(17/3)<br />

www.mp2013.fr<br />

Kawawateï : Marie Orgue de Barbarie<br />

(15/3), Ismaël et Katrina &<br />

Invitados (16/3), Nabil Baly (23/3),<br />

Ernesto Concha Cuimbia (29/3),<br />

L’odeur du Tchaman (30/3)<br />

06 60 13 15 84 et 09 81 25 66 62<br />

www.mains-libres.org<br />

La Machine à Coudre : La Fille <strong>en</strong><br />

Équilibre (16/3)<br />

04 91 55 62 65<br />

www.lamachineacoudre.com<br />

La Mer Veilleuse : Marsyas (15/3),<br />

Trio Fernandez (16/3), La<br />

Cumbiamba Parrandera (22/3)<br />

09 53 31 40 02<br />

www.lamerveilleuse.org<br />

La Meson : Carte blanche à Cyril<br />

B<strong>en</strong>hamou (15 au 17/3), Atelier<br />

chansons françaises (22 et 23/3),<br />

Carte blanche à B<strong>en</strong>jamin Minimum<br />

(5/4), Ensemble ori<strong>en</strong>tal de Marseille<br />

(6/4)<br />

04 91 50 11 <strong>61</strong>-<br />

www.lameson.com<br />

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Latté : 4’Bandy’s latino tous les mercredis,<br />

Cabaret tous les jeudis,<br />

Muddy’s Streets (15/3), M.Oat<br />

(16/3), Robertinho de Paula 4tet<br />

(19/3), Marie Stone & Co (21/3),<br />

Cathy Favre Paul Pioli Pierre F<strong>en</strong>ichel<br />

Trio vocal (22/3)<br />

09 82 33 19 20<br />

www.lattemarseille.com<br />

Le Gymnase : La Trahison Orale (14<br />

et 15/3), Robin McKelle & The Flytones<br />

(2/4), Charles Berling Jeune<br />

Chanteur (6/4)<br />

08 2013 2013-www.lestheatres.net<br />

Le Moulin : Wax Tailor (14/3), 1995<br />

(16/3), Horace Andy & Johnny Clarke<br />

+ The Banyans (23/3), Tété (27/3),<br />

Alexis HK (29/3)<br />

04 91 06 33 94-www.lemoulin.org<br />

Point de Bascule : Stéphanie Joire<br />

(15/3), Ralph Adamson & Cascino<br />

trio (16/3)<br />

06 63 58 13 51<br />

www.levillagedesfacteursdimages.org<br />

Le Poste à Galène : Theodore Paul<br />

et Gabriel (16/3), Messes synthétiques<br />

(22/3), Jil is lucky (29/3), Yan<br />

Wagner (30/3), Ravel Traxx +<br />

Engraved (5/4), Dissonant Nation<br />

(6/4)<br />

04 91 47 57 99<br />

www.leposteagal<strong>en</strong>e.com<br />

Le Silo : NDR Big Band - Symphonie<br />

Portuaire (15/3), Les Chœurs de<br />

l’Armée rouge (24/3)<br />

04 91 90 00 00<br />

www.silo-marseille.fr<br />

L’Embobineuse : Schaak +<br />

Postcoïtum + Lucia<strong>en</strong> Zellum (15/3),<br />

Dj Marcelle + Exoticon (29/3), Child<br />

Bite + Monsieur Marcaille (30/3),<br />

Jean Louis + Action beat + The s<strong>en</strong>se<br />

of adv<strong>en</strong>ture + Mons Meg + Bad Body<br />

(5/4)<br />

04 91 50 66 09-www.lembobineuse.biz<br />

L’éoli<strong>en</strong>ne : Johanne Piraino & Ruth<br />

Levy B<strong>en</strong>seft + Mardjane Chemirani<br />

(26/3), Isabelle Courroy + Shadi<br />

Fathi (28/3)<br />

04 91 37 86 89<br />

www.leoli<strong>en</strong>ne-marseille.fr<br />

Maison des Cultures Ori<strong>en</strong>tales :<br />

Cie Al Masira (28/3)<br />

09 52 29 23 83<br />

Nomad Café : Rocé (16/3)<br />

04 91 62 49 77-www.l<strong>en</strong>omad.com<br />

Rouge : H<strong>en</strong>ri voit Rouge : Lor<strong>en</strong>zo<br />

Minguzzi 4tet (14/3), Leloil Mansuy<br />

Surménian trio (15/3), Cascino trio<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

(20/3), Alfa trio (21/3), Up and<br />

Down 5tet (23/3 ), Raphaël Imbert-<br />

Amandine Habib duo (28/3),<br />

Djez-zire (11/4), Africa Express 5tet<br />

(25/4)<br />

04 91 07 00 87<br />

www.jazzaurouge.musikmars.com<br />

Roll’ Studio : Trio Up-Close (16/3),<br />

Duo Intermezzo Tango (31/3), Claire<br />

Abram & Takae Bouyssi-Kanaoka duo<br />

(6/4)<br />

04 91 64 43 15-www.rollstudio.fr<br />

Station Alexandre : Le printemps<br />

des Poètes avec L’esprit des cafés,<br />

l’âme de poètes Compagnie Arteco &<br />

Trio Jahir (22/3), Bal Cubain (5/4)<br />

04 91 00 90 04<br />

www.station-alexandre.org<br />

Théâtre des Chartreux : Vis à Vies<br />

(22/3)<br />

04 91 50 18 90<br />

www.theatredeschartreux.fr<br />

Toursky : Nuit de l’anarchie avec<br />

Bernard Lubat dans l’Amusici<strong>en</strong> d’Uz<br />

(29/3), Festival Mai-Diterranée et Au<br />

fil des Voix avec Angélique Ionatos &<br />

Katerina Fotinaki (5/4), Débora Russ<br />

(6/4)<br />

0 820 300 033-www.toursky.org<br />

MARTIGUES<br />

Théâtre des Salins : R<strong>en</strong>aud Garcia-Fons<br />

(16/3), Melingo (29/3)<br />

04 42 49 02 00<br />

www.theatre-des-salins.fr<br />

MAUBEC<br />

La Gare : The Red Rum Orchestra +<br />

Hugh Coltman (14/3)<br />

04 90 76 84 38-www.aveclagare.org<br />

MIRAMAS<br />

Comoedia : Alain Jean-Marie trio<br />

(14/3), Yves Brouqui quartet (4/4)<br />

04 90 50 14 74-www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

NIMES<br />

Paloma : Disiz + Ladea + Kussay &<br />

The Smokes (14/3), Rubin Steiner<br />

(15/3), Festival Les Femmes s’<strong>en</strong><br />

mêl<strong>en</strong>t avec Go Chic + Tubbe (21/3),<br />

K<strong>en</strong>y Arkana (22/3), Gablé (3/4),<br />

Crane Angels + Mesparrow (5/4)<br />

04 11 94 00 10-www.paloma-nimes.fr<br />

OLLIOULES<br />

Châteauvallon : Interzone Ext<strong>en</strong>ded<br />

(voir p 31) (16/3) Melingo (30/3)<br />

04 94 22 02 02<br />

www.chateauvallon.com<br />

Salle Jean Moulin : Trio Gerschwin<br />

(16/3), Monteverdi trios A trace of<br />

grace Baroque et Jazz (19/3)<br />

04 94 93 34 29<br />

//////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////<br />

SAINT-CANNAT<br />

Salle du 4 Septembre : Vis à Vies +<br />

Morabeza Project (24/3)<br />

04 42 50 <strong>61</strong> 72<br />

SAINT-MAXIMIN<br />

Croisée des Arts : Celtic Kanan<br />

(16/3), Eiffel + Djiel (23/3), Ana<br />

Moura (9/4)<br />

04 94 86 18 90-www.st-maximin.fr<br />

SAINTE MAXIME<br />

Le Carré : Raphaël Imbert Heav<strong>en</strong>s<br />

(voir p. 71) (13/4)<br />

O4 94 56 77 77<br />

www.carreleongaumont.com<br />

SALON-DE-PROVENCE<br />

IMFP-Salon de Musique : Leïla<br />

Martial Group (19/3), Blanc Petrucciani<br />

réunion (26/3), Douce France<br />

(2/4), Philippe Troisi trio (2/4)<br />

04 90 53 12 52-www.imfp.fr<br />

Portail Coucou : Caminos (16/3), I<br />

Canzonieri (19/3), Gadjo Combo +<br />

Jam <strong>en</strong> Co (23/3), Jersey Julie band<br />

(6/4)<br />

04 90 56 27 99<br />

www.portail-coucou.com<br />

SIX-FOURS<br />

Espace Malraux : Sébasti<strong>en</strong> Tellier<br />

+ Lescop (22/3), Thomas Fers<strong>en</strong> (6/4)<br />

04 94 74 77 79<br />

www.espace-malraux.fr<br />

TOULON<br />

Oméga Live : Guillaume Perret &<br />

The Electric Epic (15/3), The Australian<br />

Pink Floyd Show (16/3),<br />

Hilight Tribe + Sci<strong>en</strong>tyfreaks + Cristal<br />

Pho<strong>en</strong>ix (30/3), Carte blanche à<br />

BATpointG (5/4)<br />

04 98 070 070-www.tandem83.com<br />

Théâtre Liberté : Abd Al Malik (19/3)<br />

04 98 00 56 76-www.theatre-liberte.fr<br />

VENELLES<br />

Salle des fêtes : Comparses & sons<br />

(16/3), Yoanna (6/4)<br />

04 42 54 93 10<br />

www.v<strong>en</strong>elles.fr/culture<br />

VITROLLES<br />

Moulin à Jazz : Sylvain Rifflet 4tet<br />

(16/3), Soirée OFF-Concert de la<br />

classe jazz (28/3), Virginie Teych<strong>en</strong>é<br />

4tet (6/4)<br />

04 42 79 63 60<br />

www.charliefree.com<br />

51<br />

A<br />

U<br />

P<br />

R<br />

O<br />

GR<br />

A<br />

M<br />

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USIQUE


52<br />

C<br />

I<br />

N<br />

É<br />

M<br />

A<br />

Manosque des<br />

grands chemins<br />

Le voyage sur les s<strong>en</strong>tiers du monde, à<br />

Manosque, a ouvert grand les portes de<br />

mon-des intimes, singuliers ou collectifs, et<br />

permis des r<strong>en</strong>contres avec les réalisateurs<br />

invités par Pascal Privet, qui fait toujours<br />

preuve d’audace dans ses choix.<br />

Amore carne de Pippo Delbono est filmé <strong>en</strong><br />

grande partie au moy<strong>en</strong> d’un téléphone<br />

portable. Dispositif léger pour un carnet<br />

intime bouleversant qui traite de sujets<br />

lourds : sa séropositivité, la mort des êtres<br />

chers, Birk<strong>en</strong>au, l’Aquila, l’amour impossible<br />

des mères. Le cinéaste-narrateur<br />

raconte qu’un homme ayant gravi une<br />

montagne accompagné par la mort, s’est<br />

mis à danser. La mort lui a dit qu’elle ne le<br />

faucherait pas tant qu’il danserait. Et la<br />

caméra légère de Pippo danse, saisit ce qui<br />

vit, ce qui se joue dans les r<strong>en</strong>contres, convoquant<br />

ses amis, les morts et les vivants :<br />

Bobò, le microcéphale, Sophie Calle, Irène<br />

Jacob, Marie-Agnès Gillot, Marisa Ber<strong>en</strong>son,<br />

Tilda Swinton, Pina Bausch mais aussi<br />

Pasolini, Rimbaud et T.S Eliot. Les lieux<br />

défil<strong>en</strong>t, trains, tunnels, hôpital, chambres<br />

d’hôtels, la musique de Balanescu accompagne<br />

le voyage. Les textes s’<strong>en</strong>chaîn<strong>en</strong>t, se<br />

mêl<strong>en</strong>t. La vie s’inscrit dans la chair du<br />

monde, le détail d’une assiette de raviolis ou<br />

un geste sans voix. Film de l’intime qui r<strong>en</strong>voie<br />

à l’universel tout comme le beau film<br />

Les maux de l’Italie<br />

C’est dans une salle remplie de lycé<strong>en</strong>s que<br />

le 15 février Marco Tullio Giordana, accompagné<br />

de Jean Gili, critique à Positif et<br />

spécialiste historique du cinéma itali<strong>en</strong>, et<br />

de Mathieu Labrouche, directeur du cinéma<br />

Les Lumières à Vitrolles, est v<strong>en</strong>u prés<strong>en</strong>ter<br />

Piazza Fontana. Delphine Camolli de Tilt et<br />

Vinc<strong>en</strong>t Thabourey de Cinémas du Sud leur<br />

ont parlé d’Écrans Voyageurs, le cinéaste<br />

itali<strong>en</strong> étant l’invité de cette 3 e escale.<br />

Piazza Fontana est à l’image du cinéma de<br />

ce réalisateur qui dénonce les maux de<br />

l’Italie d’aujourd’hui, pouvoir complice de<br />

groupes néo nazis, terrorisme, mafia… dans<br />

la lignée de Francesco Rosi. Et<br />

comme le déclare Peppino Impastato,<br />

le héros des C<strong>en</strong>t pas,<br />

à la fin de la projection de Main<br />

basse sur la ville : «Un film est<br />

toujours une œuvre d’art, il ne<br />

reproduit jamais la réalité mais<br />

à travers un certain regard, il<br />

réinv<strong>en</strong>te cette réalité, la transfigure<br />

et lui donne du s<strong>en</strong>s.» Ce<br />

film, d<strong>en</strong>se, sorti <strong>en</strong> mars 2012<br />

<strong>en</strong> Italie, évoque l’att<strong>en</strong>tat à la<br />

bombe au siège de la Banque de<br />

l’agriculture, le 12 décembre<br />

Amore carne de Pippo Delbono<br />

Après le sil<strong>en</strong>ce.<br />

C’est <strong>en</strong> Roumanie que Vanina Vignalest allée<br />

donner la parole, Après le sil<strong>en</strong>ce, à trois<br />

générations de femmes qui se taisai<strong>en</strong>t :<br />

«J’ai essayé de tout laisser derrière… Je ne<br />

veux plus ni p<strong>en</strong>ser, ni me souv<strong>en</strong>ir» confie<br />

Ioana, au début du docum<strong>en</strong>taire. La réalisatrice<br />

a connu son amie Ioana Abur <strong>en</strong><br />

1991 ; toutes deux parlai<strong>en</strong>t de tout sauf de<br />

la dictature de Ceausescu dont le pays sortait<br />

à peine. «Ioana s’était réfugiée dans une<br />

bulle et je suis <strong>en</strong>trée dans la bulle de Ioana.<br />

Aujourd’hui, mon film lui permet de mettre<br />

des mots… Ce qui n’est pas dit n’existe pas.»<br />

Effectivem<strong>en</strong>t, Vanina Vignal, dans ce second<br />

volet d’une trilogie roumaine, après Stella,<br />

fait parler des effets <strong>en</strong>core prégnants de la<br />

dictature, met à jour les rouages de la transmission<br />

du sil<strong>en</strong>ce et fait apparaître les<br />

fantômes du passé qui empêch<strong>en</strong>t de bi<strong>en</strong><br />

vivre le prés<strong>en</strong>t. Un film passionnant avec<br />

des personnages très attachants.<br />

1969, qui a fait 16 morts, de très nombreux<br />

blessés et qui marque le début des «années<br />

de plomb». Marco Tullio Giordana reconstitue<br />

pas à pas l’<strong>en</strong>quête m<strong>en</strong>ée par le<br />

commissaire Calabresi (Valerio Mastandrea)<br />

nous faisant pénétrer ainsi dans les<br />

milieux anarchistes avec Pinelli (Pierfrancesco<br />

Favino) qui meurt déf<strong>en</strong>estré, dans<br />

des circonstances étranges et jamais élucidées,<br />

puis dans les milieux d’extrême<br />

droite, néo fascistes, <strong>en</strong>fin à la tête de l’État<br />

et la CIA. Le film, construit comme un thriller,<br />

mainti<strong>en</strong>t le spectateur sous t<strong>en</strong>sion,<br />

jusqu’au bout et l’amène à s’interroger sur<br />

On a déjà écrit tout le bi<strong>en</strong> qu’on p<strong>en</strong>sait d’À<br />

bas bruit, le film de Judith Abitbol, prés<strong>en</strong>te<br />

à Manosque avec sa comédi<strong>en</strong>ne, Nathalie<br />

Richard (voir Zib’54), et le festival de Manoque<br />

nous a aussi permis de découvrir The<br />

Tundra Book d’Aleksei Vakhrushev, Jajouka<br />

de Marc et Eric Hurtado, 11 images de l’homme<br />

d’Anastasia Lapsui et Makku Lehmuskallo,<br />

Soran fait son cinéma de Fulvia Alberti et<br />

Soran Qurbani ou <strong>en</strong>core Wadjda, premier<br />

film de fiction tourné et produit <strong>en</strong> Arabie<br />

Saoudite par Haifaa Al-Mansour… dont vous<br />

trouverez les comptes-r<strong>en</strong>dus sur notre site<br />

www.journalzibeline.fr.<br />

ANNIE GAVA ET ÉLISE PADOVANI<br />

Les R<strong>en</strong>contres Cinéma de Manosque/Oeil<br />

zélé, Du réel à l’imaginaire,<br />

ont eu lieu du 5 au 10 février<br />

une histoire qu’il ne connaissait pas ou avait<br />

oubliée.<br />

Le film proposé <strong>en</strong>suite, I C<strong>en</strong>to Passi nous<br />

emm<strong>en</strong>ait à Cinisi, une petite ville sicili<strong>en</strong>ne,<br />

dans les années 60. La mafia règne <strong>en</strong> maître<br />

et Peppino Impastato (Luigi Lo Cascio)<br />

est destiné à <strong>en</strong> dev<strong>en</strong>ir un chef ; sa famille<br />

habite à c<strong>en</strong>t pas de la maison de Tano Badalam<strong>en</strong>ti<br />

(Tony Sperandeo) le parrain local.<br />

Il <strong>en</strong> sera tout autrem<strong>en</strong>t car, <strong>en</strong> 1968, se<br />

rebellant contre son père et l’ordre établi, il<br />

va monter une radio locale qui dénonce les<br />

pratiques de la Cosa Nostra... Un film qui<br />

permet de connaître l’histoire de ce jeune qui<br />

a osé s’attaquer à ce fléau et<br />

qui est dev<strong>en</strong>u un personnage<br />

très populaire <strong>en</strong> Italie.<br />

ANNIE GAVA<br />

Piazza fontana de Marco Tullio Giordana<br />

La 3 e escale des Écrans Voyageurs<br />

a eu lieu du 12 au 17 février<br />

au cinéma Les Lumières à Vitrolles<br />

À lire<br />

L’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Marco Tullio Giordana<br />

sur www.journalzibeline.fr


Le Baiser<br />

de Marseille<br />

En quelques jours la photographie de Gérard<br />

Juli<strong>en</strong>, de l’AFP, est dev<strong>en</strong>ue emblématique<br />

de la lutte pour le mariage pour tous ! La<br />

société de production marseillaise, Films de<br />

Force Majeure, a proposé à Valérie Mitteaux<br />

de réaliser un docum<strong>en</strong>taire autour de<br />

cette photo.<br />

<strong>Zibeline</strong> : En quoi cette proposition de film<br />

vous a intéressée <br />

Valérie Mitteaux : Il y a urg<strong>en</strong>ce à parler de<br />

l’homophobie, à analyser le discours de ceux<br />

qui, tout <strong>en</strong> luttant contre le mariage pour<br />

tous, affirm<strong>en</strong>t qu’ils ne sont pas homophobes.<br />

C’est une imposture ! Le film est une<br />

manière de s’indigner. Je veux voir comm<strong>en</strong>t<br />

cette photo révélatrice est perçue. Ce qui<br />

m’étonne, c’est que les deux jeunes filles,<br />

Auriane et Julia, refus<strong>en</strong>t de situer leur geste<br />

politiquem<strong>en</strong>t. Elles refus<strong>en</strong>t de mettre de la<br />

p<strong>en</strong>sée dans un geste qu’elles dis<strong>en</strong>t avoir<br />

fait à l’instinct.<br />

Quelle forme va pr<strong>en</strong>dre le docum<strong>en</strong>taire <br />

Qui avez-vous prévu de r<strong>en</strong>contrer <br />

Cette photo est très bi<strong>en</strong> construite, très<br />

d<strong>en</strong>se et mon idée est qu’on peut y plonger,<br />

comme zoomer dans l’image, pour isoler<br />

des zones qui font s<strong>en</strong>s autour du point<br />

c<strong>en</strong>tral… Je vais voir les jeunes filles tous les<br />

jours, elles adhèr<strong>en</strong>t au projet, on va appr<strong>en</strong>dre<br />

à se connaitre. Leur gémellité est étonnante<br />

sur la photo, elles sont semblables, même<br />

coiffure, mêmes vêtem<strong>en</strong>ts. Auriane sourit<br />

et le baiser est donné, on perçoit aussitôt le<br />

côté «fuck off» de l’action.<br />

À l’arrière plan, on voit les «mamans» J’ai<br />

<strong>en</strong>vie de les <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, d’<strong>en</strong> r<strong>en</strong>contrer<br />

quelques-unes de générations différ<strong>en</strong>tes.<br />

Peut-être un homme aussi. On a r<strong>en</strong>dezvous<br />

avec deux personnes d’Alta Vita pour<br />

essayer de compr<strong>en</strong>dre les racines de cette<br />

position. À priori, les argum<strong>en</strong>ts sur ce qui<br />

fonde les origines du rejet ne seront pas très<br />

originaux mais je voudrais essayer par le film<br />

de déconstruire ce discours int<strong>en</strong>able, ou au<br />

moins <strong>en</strong> faire percevoir le côté absurde…<br />

Et le photographe Il couvrait la manif <br />

Non ! Il devait faire un reportage à Toulon qui<br />

a été annulé. Il est allé faire un tour à cette<br />

manifestation, était plutôt cont<strong>en</strong>t de cette<br />

photo mais ne s’att<strong>en</strong>dait pas à ce qu’elle<br />

soit aussi diffusée. C’est un journaliste, Paul<br />

Parant, qui est le premier à l’avoir «tweetée».<br />

Il nous a contactés pour nous le dire. On va<br />

aller le voir.<br />

Films de Force Majeure est le seul producteur<br />

du film <br />

Pour le mom<strong>en</strong>t, oui. Vu l’urg<strong>en</strong>ce, j’ai comm<strong>en</strong>cé<br />

à tourner. On va essayer de trouver<br />

d’autres financem<strong>en</strong>ts…<br />

PROPOS RECUEILLIS PAR ANNIE GAVA<br />

Vous pouvez aider à financer le film sur ulule<br />

http://fr.ulule.com/baiser-demarseille/promote/<br />

Elise Tamisier et Valerie Mitteau © A.G<br />

Ils sont là !<br />

Pour Nous sommes ici tout comm<strong>en</strong>ce<br />

à Jebel Jeloud, a précisé le<br />

critique Tahar Chikhaoui qui a prés<strong>en</strong>té<br />

le docum<strong>en</strong>taire à la Maison<br />

de la Région, dans le cadre des<br />

Écrans d’Aflam. En effet, le jeune<br />

réalisateur, Abdallah Yahya, a appris<br />

par un ami, professeur de<br />

théâtre, que des lycé<strong>en</strong>s de Jebel<br />

Jeloud, une banlieue de Tunis, préparai<strong>en</strong>t<br />

une caravane pour le<br />

village d’Essray, à 280 kms à l’intérieur.<br />

Ce jeune réalisateur, assistant<br />

d’Annaud sur Or noir, décide de filmer<br />

cette av<strong>en</strong>ture, puis retourne à<br />

Jebel Jeloud r<strong>en</strong>contrer et filmer les<br />

habitants qui parl<strong>en</strong>t de leur misère,<br />

de leurs difficultés à trouver du<br />

travail, de la drogue qui gangrène la<br />

jeunesse, de leur détresse. «Nous<br />

sommes ici, nous faisons partie de<br />

ce pays, nous avons les mêmes droits<br />

que tout citoy<strong>en</strong>...» Cela donne un<br />

docum<strong>en</strong>taire sans concessions,<br />

très construit, ponctué par le leitmotiv<br />

d’un gamin à vélo dans les<br />

rues du village. Le film démarre par<br />

un plan où l’on voit, de dos, ce jeune<br />

garçon qui parle avec son oncle. On<br />

les retrouve à la fin du film, dans le<br />

même cadre, avec ces paroles<br />

terribles : «Ton père est à Lampedusa,<br />

qu’il y reste et puisse ainsi te<br />

procurer une vie meilleure.»<br />

À côté de ces aspects dramatiques,<br />

on découvre le dynamisme de groupes<br />

de chanteurs hip hop et rap,<br />

dont les chansons ponctu<strong>en</strong>t le film,<br />

la générosité de l’action citoy<strong>en</strong>ne<br />

des jeunes lycé<strong>en</strong>s, avec ses limites<br />

soulignées par une vieille femme<br />

d’Essray qui crie, fort justem<strong>en</strong>t que<br />

l’aide, c’est bi<strong>en</strong>, mais qu’il vaudrait<br />

mieux qu’on leur donne des bêtes<br />

pour l’élevage et leur survie. «C’est<br />

la 1 e fois qu’une caméra vi<strong>en</strong>t nous<br />

filmer, nous les oubliés de Tunisie<br />

!», <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d-on. Et, comme l’a rappelé<br />

Tahar Chikhaouilors de la discussion<br />

après la projection, ce film-MIROIR,<br />

démarré trois mois après la chute<br />

de B<strong>en</strong> Ali, n’aurait jamais pu voir le<br />

jour avant, ni par le cont<strong>en</strong>u, ni par<br />

la forme.<br />

ANNIE GAVA<br />

Le film a été projeté<br />

le 14 février<br />

à la Maison de la Région,<br />

Marseille<br />

53<br />

C<br />

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N<br />

É<br />

M<br />

A<br />

RetrouveZ nos ag<strong>en</strong>das et r<strong>en</strong>dez-vous ainsi que toutes les annonces du mois à v<strong>en</strong>ir,<br />

sur notre site mis à jour quotidi<strong>en</strong>nem<strong>en</strong>t<br />

www.journalzibeline.fr


54<br />

C<br />

I<br />

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É<br />

M<br />

A<br />

Enfermés<br />

Évoquer Camille Claudel <strong>en</strong> cinéma, c’est<br />

p<strong>en</strong>ser à Isabelle Adjani dans le film de<br />

Bruno Nuytt<strong>en</strong>. Mais la Camille du nouveau<br />

film de Bruno Dumont, c’est Juliette Binoche.<br />

La comédi<strong>en</strong>ne, et peintre, souhaitait<br />

tourner avec le cinéaste, qui lui a proposé ce<br />

rôle de la sculptrice, internée p<strong>en</strong>dant tr<strong>en</strong>te<br />

ans à Montfavet, dans la «maison des<br />

ins<strong>en</strong>sés» de Montdevergues (voir p. 62).<br />

Premier plan : une femme de dos est conduite<br />

au bain malgré sa rétic<strong>en</strong>ce par deux<br />

religieuses. On découvre dans le plan suivant,<br />

«Melle Claudel», le visage ravagé. Plus<br />

tard, seule dans une cuisine, elle prépare sa<br />

nourriture, craignant qu’on ne l’empoisonne<br />

puis agresse un interne qui veut lui faire<br />

rejoindre le groupe des jeunes femmes<br />

aliénées.<br />

Ces scènes comme les autres, sont inspirées<br />

de faits réels, du quotidi<strong>en</strong> de l’artiste<br />

qui a sombré dans la folie lorsque Rodin l’a<br />

quittée. Bruno Dumont, s’appuyant sur la<br />

correspondance, les photos et le journal<br />

médical, tournant avec des personnes<br />

<strong>en</strong>fermées et leurs soignants, restitue avec<br />

force ce qu’a été la vie de la sculptrice,<br />

choisissant de nous faire partager trois jours<br />

de sa vie, <strong>en</strong> 1915, au mom<strong>en</strong>t où elle att<strong>en</strong>d<br />

une des rares visites de son frère Paul.<br />

Et, à l’exception de vingt minutes où l’on suit<br />

Paul Claudel <strong>en</strong> route pour lui r<strong>en</strong>dre visite,<br />

on ne quitte pas Camille qui souffre, pleure,<br />

écrit, sourit mais ne sculpte pas, craignant<br />

qu’on lui vole idées et œuvres. Juliette<br />

Binoche EST Camille Claudel, lui insufflant<br />

sa force, son int<strong>en</strong>sité de jeu et sa ferveur :<br />

sublime ! Paul Claudel (Jean-Luc Vinc<strong>en</strong>t)<br />

<strong>en</strong> illuminé chréti<strong>en</strong> est terrifiant<br />

d’inhumanité, aussi <strong>en</strong>fermé dans sa foi<br />

que sa sœur dans son p<strong>en</strong>sionnat-asile.<br />

Ce film, âpre, sobre, aux dialogues rares,<br />

tout <strong>en</strong> t<strong>en</strong>sions intérieures, nous fait<br />

approcher, avec beaucoup d’humanité, la<br />

folie, réfléchir sur le statut de l’artiste, sur<br />

la solitude et la liberté. Des problématiques<br />

au cœur de la manifestation organisée par<br />

l’hôpital de Montfavet (voir p. 66).<br />

ANNIE GAVA<br />

Camille Claudel 1915 de Brunot Dumont<br />

Voir <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec le réalisateur sur<br />

www.journalzibeline.fr<br />

Le film, sout<strong>en</strong>u par la Région, a été prés<strong>en</strong>té<br />

<strong>en</strong> avant-première au cinéma R<strong>en</strong>oir à Aix, le<br />

1 er mars, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur Bruno<br />

Dumont. Il sort <strong>en</strong> salles le 13 mars<br />

Désaliénés<br />

Entre le fameux «c’est possible» de la SNCF et le «Yes we can»<br />

obamesque, le titre du film de Giulio Manfredonia Si può fare (2008)<br />

projeté ce 26 février à l’Institut Culturel Itali<strong>en</strong>, ressemble à un<br />

slogan politico-publicitaire. Dans cette comédie «humaniste», la<br />

formule traduit le pari fou de Nello, syndicaliste écarté par sa<br />

fédération, sur la capacité des fous à s’insérer dans une société pas<br />

très raisonnable. Toute ressemblance avec la réalité n’est <strong>en</strong> aucun<br />

cas fortuite.<br />

Milan, 1983. À la suite de la loi Basaglia de 78, les manicomi (asiles<br />

d’aliénés) ont été fermés, libérant les malades m<strong>en</strong>taux. Se cré<strong>en</strong>t<br />

alors des coopératives sociales pour leur assurer un semblant<br />

d’activités. Nello, parachuté directeur d’une de ces structures va<br />

redonner à ces éclopés de la vie, une dignité qui passe par un<br />

Signore/Signora pour s’adresser à eux, la reconnaissance de leur<br />

statut d’associés, un salaire, le droit de vote <strong>en</strong> assemblée générale<br />

et celui d’une sexualité retrouvée par la diminution des doses de<br />

sédatifs. Mieux, le génie propre de leurs pathologies respectives va<br />

créer une plus-value ! Ainsi l’esprit géométrique des schizos de la<br />

petite <strong>en</strong>treprise spécialisée <strong>en</strong> pose de parquets, transforme une<br />

catastrophe <strong>en</strong> réussite commerciale, un simple parquetage <strong>en</strong><br />

mosaïque d’art, donnant métaphoriquem<strong>en</strong>t valeur doublée à des<br />

«déchets» achetés deux fois moins cher. Drôle et tragique (un des<br />

malades se suicide par amour parce que, parfois, non vraim<strong>en</strong>t, ce<br />

n’est plus possible !) le film de Manfredonia, s’il n’évite pas le mélo<br />

et l’appel aux bons s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts, offre un retour sur ces années<br />

Si puo fare de Giulio Manfredonia © Claudio Lannone<br />

d’ébullition idéologique que l’Institut Itali<strong>en</strong> revisitera les 16, 23 et 30<br />

avril à 18h, avec le film-somme de Marco Tullio Giordana, La Meglio<br />

giov<strong>en</strong>tù. Là aussi, il sera question d’une folie à lier et... délier.<br />

ÉLISE PADOVANI<br />

Istituto Italiano di Cultura, Marseille<br />

04 91 48 51 94<br />

www.iicmarsiglia.esteri.it


Nigérian<br />

stories<br />

Après les États Unis et l’Inde,<br />

qui sait que le Nigéria, état fédéral<br />

anglophone de 140 millions<br />

d’habitants, reste le troisième<br />

plus gros producteur de fictions<br />

du monde Qui sait qu’après<br />

Hollywood et Bollywood, Nollywood,<br />

créé à partir de ri<strong>en</strong>, sans<br />

salles de cinéma, sans studios,<br />

sans plateaux, sans arg<strong>en</strong>t, sans<br />

écoles, avec des cinéastes autodidactes<br />

et dans des conditions<br />

de tournage pionnières soumises<br />

aux caprices des coupures<br />

électriques ou du ronron des<br />

générateurs, offre aux nigérians<br />

et aux africains de toute la<br />

planète, plus de 2 000 films par<br />

an v<strong>en</strong>dus <strong>en</strong> DVD, aussitôt piratés<br />

! Qui sait que cette industrie<br />

de bout de ficelles génère plus<br />

de 300 millions de dollars de<br />

chiffre d’affaires avec des films<br />

v<strong>en</strong>dus 2 $, gagne des parts de<br />

marché car les Noirs malgré la<br />

qualité médiocre de ces productions<br />

bricolées «préfèr<strong>en</strong>t les films<br />

réalisés par des Noirs pour des<br />

Noirs aux œuvres étrangères» <br />

Pour nous l’appr<strong>en</strong>dre, l’association<br />

Sankofa qui se donne<br />

pour mission de promouvoir les<br />

cultures africaines, organisait ce<br />

23 février, au Polygone étoilé<br />

une soirée «nollywoodi<strong>en</strong>ne»<br />

autour de la projection de Made<br />

in Nollywood, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de<br />

Léa Jamet, réalisatrice de ce<br />

docum<strong>en</strong>taire-<strong>en</strong>quête de 2007<br />

sur le phénomène. Entre les<br />

extraits de films, plus occid<strong>en</strong>talisés<br />

à Lagos dans le sud du<br />

pays, plus indianisés à Kano<br />

dans le nord islamique, elle<br />

donne la parole aux cinéastes,<br />

aux acteurs dont certains ont<br />

déjà participé à des c<strong>en</strong>taines de<br />

réalisations. On y <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d leur<br />

soif de formation, de reconnaissance<br />

internationale, leur fierté<br />

aussi et on se dit que dans cette<br />

fourmilière de passionnés, le<br />

Nigéria, déjà distingué mondialem<strong>en</strong>t<br />

pour sa musique et sa<br />

littérature, verra forcém<strong>en</strong>t naître<br />

un cinéma d’auteur.<br />

ÉLISE PADOVANI<br />

Le Retour d’Andrei Zviaguintsev<br />

Errances, racines et familles<br />

Dans le cadre du XVIIIe Festival Russe, à<br />

20h, le théâtre Toursky propose cinq séances<br />

de cinéma suivies de soirées-cabarets pour<br />

prolonger par une fête slave le plaisir<br />

cinéphile. Au programme, des films <strong>en</strong> V.O,<br />

multi-primés à revoir. Le romanesque Anna<br />

Karénine d’Aleksandr Zarkhi, sorti <strong>en</strong> 1967,<br />

qu’on pourra comparer avec la réc<strong>en</strong>te<br />

adaptation du chef-d’œuvre de Tolstoï par<br />

Joe Wrigth. La comédie douce-amère Une<br />

gare pour deux d’Eldar Riazanov (1982) qui<br />

met <strong>en</strong> scène une r<strong>en</strong>contre amoureuse<br />

improbable <strong>en</strong>tre un musici<strong>en</strong> et une serveuse<br />

à Zastoupinsk. L’Été froid de l’année<br />

53 d’Aleksandr Prochkine, sorti <strong>en</strong> 1988, <strong>en</strong><br />

A Busca de Luciano Moura<br />

Après un préambule à Aix, Vitrolles, Marseille<br />

et Miramas, les 15 e R<strong>en</strong>contres de<br />

cinéma sud-américain se dérouleront à La<br />

Friche avant de partir essaimer dans 6 autres<br />

villes de la région. 41 films, longs et<br />

courts, fictions et docum<strong>en</strong>taires, sans oublier<br />

les films d’animation avec la rétrospective du<br />

réalisateur arg<strong>en</strong>tin, Juan Pablo Zaramella,<br />

qui donnera le 19 mars à 18h30 une leçon de<br />

cinéma sur les techniques de l’animation<br />

dont le stop motion.<br />

Invité d’honneur, le réalisateur mexicain<br />

Jorge Fons dont seront projetés El at<strong>en</strong>tado<br />

et <strong>en</strong> ouverture, le 15 mars à 18h, El callejon<br />

de los milagros, adapté du roman de l’Égypti<strong>en</strong><br />

Naguib Mahfouz, un des films de la<br />

Carte Blanche de MP 2013 «Errances et<br />

Racines».<br />

Trois grandes métropoles : Mexico, Caracas<br />

et Bu<strong>en</strong>os Aires, seront le décor de trois<br />

films de susp<strong>en</strong>se, Chalán de Jorge Michel<br />

Grau, Piedra, papel o tijera de Hernán Jabes<br />

et De martes a martes de Gustavo Fernandez<br />

Triviño. Ces 3 longs métrages seront <strong>en</strong><br />

compétition pour le Colibri d’Or avec 6 autres :<br />

Distancia du Guatémaltèque Sergio Ramirez,<br />

El ethnografo de l’Arg<strong>en</strong>tin Ulises Rosell,<br />

Insurg<strong>en</strong>tes du Bolivi<strong>en</strong> Jorge Sanjinés,<br />

Verdades, la vida de estela de Nicolás Gil<br />

Lavedra, Jardin de Amapolas du Colombi<strong>en</strong><br />

Juan Carlos Melo Guevara et le 1 er long de la<br />

Mexicaine K<strong>en</strong>ya Márquez, Fecha de<br />

caducidad.<br />

8 courts métrages nous emmèneront dans 7<br />

pays, Arg<strong>en</strong>tine, Brésil, Colombie, Cuba,<br />

Mexique, Pérou et V<strong>en</strong>ezuela.<br />

Les R<strong>en</strong>contres, ce sont aussi des expositions<br />

de peinture et de sculptures dont celle<br />

du muraliste El Mono Gonzalez qui animera<br />

un atelier avec des étudiants, des séances<br />

scolaires, une table ronde le 16 mars à<br />

18h30, Cinéma, littérature et migration avec<br />

Jorge Fons, Pascal Jourdana et Hernán<br />

Harispe, suivie à 21h d’un spectacle de danse<br />

et musique, Peña <strong>en</strong> flor.<br />

En clôture le 23 mars à 21h, A Busca du<br />

Brésili<strong>en</strong> Luciano Moura nous fera découvrir<br />

avec Théo ce qui importe réellem<strong>en</strong>t dans la<br />

vie.<br />

ANNIE GAVA<br />

15 e R<strong>en</strong>contres de cinéma<br />

sud-américain<br />

du 15 au 23 mars<br />

La Friche, Marseille<br />

du 24 mars au 30 avril<br />

Manosque, Forcalquier,<br />

Saint Bonnet, Fréjus,<br />

La Ciotat, Montauraux<br />

04 91 48 78 51<br />

www.cinesud-aspas.org<br />

Les 20 heures du Toursky<br />

pleine Pérestroïka, vu par 64 millions de<br />

soviétiques, où deux déportés victimes du<br />

stalinisme vont dev<strong>en</strong>ir après la mort du petit<br />

père des peuples, les «deux merc<strong>en</strong>aires» de<br />

villageois terrorisés par des criminels de<br />

guerre amnistiés. Le sidérant premier film<br />

d’Andreï Zviaguintsev, Le Retour, Lion d’or<br />

à la Mostra de V<strong>en</strong>ise <strong>en</strong> 2003, périple initiatique<br />

de deux frères de 14 et 12 ans dans une<br />

île sauvage sous la conduite d’un père<br />

taciturne surgi de nulle part après douze ans<br />

d’abs<strong>en</strong>ce. Enfin, celui de la réalisatrice<br />

Larissa Sadilova Ri<strong>en</strong> de personnel (2007).<br />

Drame intime, troublant où des destins<br />

féminins opposés se révèl<strong>en</strong>t sous la<br />

caméra scrutatrice d’un détective privé qui<br />

ne sortira pas indemne de ce qu’il voit.<br />

ÉLISE PADOVANI<br />

Festival Russe<br />

du 12 au 16 mars<br />

Théâtre Toursky, Marseille<br />

04 91 02 58 35<br />

www.toursky.org<br />

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Le Voleur de Badgad<br />

Le 16 mars à 17h15, dans le cadre de Caravansérail,<br />

La Criée propose Le Voleur de<br />

Badgad de Raoul Walsh, l’une des plus grosses<br />

productions des années vingt. Entrée<br />

libre.<br />

La Criée, Marseille<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

Films de la danse<br />

Dans le cadre du Mois de la Danse, au Cinéma<br />

Jean R<strong>en</strong>oir, projection de 3 films. Le 16<br />

mars est consacré à la danse contemporaine :<br />

à 16h, Anna Halprin, le souffle de la danse de<br />

Ruedi Gerber et à 19h, Pina de Wim W<strong>en</strong>ders.<br />

Le 20 mars à 18h30, danse classique<br />

avec Le Concours de danse de Bess Kargman<br />

et le 27 mars à 18h30, Carte Blanche au<br />

tango avec Tango de Carlos Saura, suivi d’un<br />

buffet dansant.<br />

Cinéma Jean R<strong>en</strong>oir, Martigues<br />

04 42 44 32 21<br />

cinemajeanr<strong>en</strong>oir.blogspot.com<br />

Femmes du Jazz<br />

Le 18 mars à 17h30 et 20h30, à l’occasion du<br />

Mois des femmes <strong>en</strong> PACA le GRAIF et la<br />

Région propos<strong>en</strong>t le docum<strong>en</strong>taire de Gilles<br />

Corre, Femmes du Jazz. Au mois d’avril 1999,<br />

la percussionniste Susie Ibarra organisait un<br />

«Mois des femmes du jazz à New York».<br />

Portraits d’une vingtaine de musici<strong>en</strong>nes qui<br />

ont choisi d’affronter la jungle de New York<br />

pour se faire un nom au Panthéon du Jazz.<br />

Entrée libre.<br />

Maison de la Région, Marseille<br />

04 91 57 57 50<br />

Vidéo FID<br />

Gangster-Project de Teboho Edkins<br />

Le 19 mars à 20h, soirée Vidéo FID : projection<br />

de Gangster-Project de Teboho Edkins :<br />

Teboho Edkins rêve d’un «film de gangsters».<br />

À Cape Town, pas besoin d’acteurs, se dit<br />

l’appr<strong>en</strong>ti cinéaste, ils cour<strong>en</strong>t les rues, il<br />

suffit d’un bon casting. De r<strong>en</strong>dez-vous <strong>en</strong><br />

zones isolées de la périphérie de la ville, le<br />

cinéaste emboite le pas aux fables hollywoodi<strong>en</strong>nes<br />

pour t<strong>en</strong>ter de les <strong>en</strong>rôler. Mais<br />

peu à peu les images s’effrit<strong>en</strong>t…<br />

FID, Marseille<br />

04 95 04 44 90<br />

www.fidmarseille.org<br />

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Cinémathèque<br />

Les G<strong>en</strong>s du voyage de Jacques Feyder<br />

Les Mardis de la Cinémathèque propos<strong>en</strong>t le<br />

19 mars à 19h, Les Diaboliques de H<strong>en</strong>ri-<br />

Georges Clouzot avec Charles Vanel,<br />

Simone Signoret, Michel Serrault, Paul<br />

Meurisse, Véra Clouzot. Le 26 mars, ce sera<br />

Les G<strong>en</strong>s du voyage de Jacques Feyder, la vie<br />

des membres d’une troupe de cirque<br />

ambulant.<br />

Cinémathèque de Marseille<br />

Espace Cézanne, CRDP<br />

04 91 50 64 48<br />

www.cinemathequedemarseille.fr<br />

Edward II<br />

Le 19 mars à 20h aux Variétés et le 20 mars<br />

à 20h15 à La Buzine dans le cadre de Mars<br />

<strong>en</strong> baroque, Concerto Soave propose Edward<br />

II de Derek Jarman, adapté de la pièce de<br />

Christopher Marlowe. Nouvellem<strong>en</strong>t couronné,<br />

Edward II d’Angleterre rappelle son<br />

fidèle ami et amant Piers Gaveston de l’exil. Il<br />

le couvre de cadeaux et de titres honorifiques,<br />

suscitant la jalousie de la cour…<br />

Le 19 à 18h, la projection est précédée d’une<br />

confér<strong>en</strong>ce de B<strong>en</strong>ito Pelegrin, Rivages,<br />

visages, virages du théâtre baroque : rives et<br />

dérives.<br />

Concerto Soave<br />

04 91 90 93 75<br />

www.concerto-soave.com<br />

Écrans d’Aflam<br />

Le 21 mars à 14h et 19h, Mort à v<strong>en</strong>dre de<br />

Faouzi B<strong>en</strong>saidi, l’histoire de trois amis,<br />

Malik, Allal et Soufiane, trois jeunes perdus<br />

qui vivot<strong>en</strong>t de petites arnaques à Tetouan.<br />

Entrée libre.<br />

Maison de la Région, Marseille<br />

04 91 47 73 94<br />

www.aflam.fr<br />

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Mort a v<strong>en</strong>dre de Faouzi B<strong>en</strong>saidi<br />

Écrans Voyageurs 5<br />

Du 20 au 25 mars, Escale 5 des Écrans<br />

Voyageurs au cinéma l’Alhambra, avec Walter<br />

Salles (sauf le 24) accompagné d’Ariane<br />

Allard rédactrice de Positif. Le réalisateur<br />

brésili<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>tera une rétrospective de son<br />

œuvre : Terre lointaine (1997), C<strong>en</strong>tral do<br />

Brasil (1998), Carnets de voyage (2004), Avril<br />

brisé (2003), Une famille brésili<strong>en</strong>ne (2009) et<br />

Sur la route (2012) et proposera une Leçon de<br />

cinéma le 23 à 16h30.<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 03 84 66<br />

www.alhambracine.com<br />

www.ecransvoyageurs.fr<br />

Carnets de voyage de Walter Salles<br />

Globe-trotters<br />

Du 22 au 24 mars, se ti<strong>en</strong>dra à Avignon le 16 e<br />

Festival des Globe-Trotters. Confér<strong>en</strong>ces,<br />

expositions-photos, ateliers d’écriture, de<br />

carnets de voyage, de scrapbooking, r<strong>en</strong>dezvous<br />

avec des écrivains-voyageurs, projections<br />

de films qui emmèn<strong>en</strong>t <strong>en</strong> voyage au bout du<br />

monde, dans différ<strong>en</strong>ts lieux de la ville dont<br />

la salle B<strong>en</strong>oît XII, les théâtres du Chi<strong>en</strong> qui<br />

Fume et de La Luna.<br />

Quartier des Teinturiers, Avignon<br />

06 65 24 78 41<br />

http://abmavignon.free.fr/index.html<br />

Figure de l’«arabe»<br />

Le 21 mars à 18h30, confér<strong>en</strong>ce d’Yvan Gastaut,<br />

spécialiste des questions d’immigration <strong>en</strong><br />

France et dans le bassin méditerrané<strong>en</strong> sur<br />

Les représ<strong>en</strong>tations de l’immigré ou la figure<br />

de l’«arabe» à l’écran : la manière dont la<br />

figure de l’immigré a évolué dans le paysage<br />

audiovisuel français depuis la guerre<br />

d’Algérie. Entrée libre.<br />

La Criée, Marseille<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

Caravansérail<br />

Le 29 mars à 18h, dans le cadre de<br />

Caravansérail, La Criée propose deux films<br />

d’animation de Flor<strong>en</strong>ce Miailhe : Hammam<br />

(1991), portrait d’un bain public pour femmes<br />

et Shéhérazade (1995), lég<strong>en</strong>de inaugurale<br />

des Mille et une Nuits dans une version écrite<br />

par Marie Desplechin. Entrée libre.<br />

La Criée, Marseille<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com


Docum<strong>en</strong>taires Roms<br />

Le 30 mars à 14h30, dans le cadre du Festival<br />

des cultures tsiganes, projection de 4 docum<strong>en</strong>taires<br />

<strong>en</strong> romani sous-titré <strong>en</strong> anglais du<br />

C<strong>en</strong>tre médiatique rom de Kosice <strong>en</strong> Slovaquie,<br />

<strong>en</strong> coproduction avec MP 2013 : la<br />

projection sera suivie d’un débat sur l’évolution<br />

de la situation des Roms <strong>en</strong> Slovaquie.<br />

Latcho Divano, Marseille<br />

09 52 72 89 28<br />

www.latcho-divano.com<br />

D’une école à l’autre<br />

Le 2 avril à 18h, ciné-débat-repas : D’une<br />

école à l’autre de Pascale Diez. Quarantecinq<br />

<strong>en</strong>fants de quartiers différ<strong>en</strong>ts ont<br />

mélangé leurs horizons et ont créé un spectacle<br />

qui reflète la diversité de leurs origines,<br />

de leurs cultures et de leurs savoirs.<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 46 02 83<br />

www.alhambracine.com<br />

Notre monde<br />

Le 3 avril à 20h, Notre monde, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce<br />

du réalisateur Thomas Lacoste : un docum<strong>en</strong>taire<br />

qui rassemble plus de 35 interv<strong>en</strong>ants,<br />

philosophes, sociologues, économistes, magistrats,<br />

médecins, universitaires et écrivains.<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 46 02 83<br />

www.alhambracine.com<br />

Écrans Voyageurs 6<br />

Du 5 au 9 avril les Écrans Voyageurs font leur<br />

sixième escale. Seront projetés cinq films de<br />

Brillante M<strong>en</strong>doza <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur<br />

philippin et de Vinc<strong>en</strong>t Amiel, rédacteur<br />

de Positif : Captive (2012), Lola (2010), Serbis<br />

(2008), John John (2008), Masahista (2005),<br />

Tirador (2007). Leçon de cinéma le 6 avril à<br />

14h30.<br />

Institut de l’Image, Aix<br />

04 42 26 81 82<br />

www.institut-image.org<br />

www.ecransvoyageurs.fr<br />

Mangrove<br />

Le 9 avril à 20h, l’association AVEC-La Gare<br />

de Coustellet propose Mangrove de Frédéric<br />

Choffat et Julie Gibert. Une plage isolée sur<br />

la côte sud du Pacifique. Au bout, la mangrove.<br />

Une jeune femme europé<strong>en</strong>ne revi<strong>en</strong>t<br />

avec son fils après plusieurs années<br />

d’abs<strong>en</strong>ce. Mais peut-on faire la paix avec les<br />

fantômes du passé <br />

Bibliothèque de Cabrières d’Avignon<br />

04 90 76 84 38<br />

www.aveclagare.org<br />

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La Traversée<br />

Le 10 avril à 20h30, avant-première de La<br />

traversée <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de la réalisatrice,<br />

Elisabeth Leuvrey. Chaque été, ils sont nombreux<br />

à transiter par la mer <strong>en</strong>tre la France et<br />

l’Algérie. Depuis le huis clos singulier du<br />

bateau, ces femmes et ces hommes<br />

bringuebalés, chargés de sacs et d’histoires,<br />

nous dis<strong>en</strong>t autrem<strong>en</strong>t l’immigration.<br />

Alhambra Cinémarseille<br />

04 91 46 02 83<br />

www.alhambracine.com<br />

Cinépage<br />

Le 11 avril à 20h, Cinépage propose Le Cheval<br />

de Turin de Béla Tarr : à Turin, <strong>en</strong> 1889,<br />

Nietzsche <strong>en</strong>laça un cheval d’attelage épuisé<br />

puis perdit la raison. Quelque part, dans la<br />

campagne : un fermier, sa fille, une charrette<br />

et le vieux cheval. Dehors le v<strong>en</strong>t se lève.<br />

Cinéma Pathé Madeleine, Marseille<br />

04 91 85 07 17<br />

www.cinepage.com<br />

La France qui se leve tot de Hugo Chesnard<br />

La Criée fête<br />

le court-métrage<br />

Du 11 au 13 avril, de 10h à 22h, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat<br />

avec le Festival international du Court-<br />

Métrage de Clermont-Ferrand, La Criée fête<br />

le court-métrage : une sélection «surmesure»<br />

de films à découvrir p<strong>en</strong>dant trois<br />

jours, dont Méditerranées d’Olivier Py ; Ce<br />

qu’il restera de nous de Vinc<strong>en</strong>t Macaigne ;<br />

Next Floor de D<strong>en</strong>is Vill<strong>en</strong>euve ; La Sole,<br />

<strong>en</strong>tre l’eau et le sable d’Angèle Chiodo ; La<br />

France qui se lève tôt de Hugo Chesnard.<br />

La Criée, Marseille<br />

04 91 54 70 54<br />

www.theatre-lacriee.com<br />

Écrans voyageurs 7<br />

Du 11 au 13 avril : Escale 7 des Écrans avec le<br />

duo burlesque Fiona Gordon et Dominique<br />

Abel. Les réalisateurs-comédi<strong>en</strong>s seront là,<br />

accompagnés par Vinc<strong>en</strong>t Thabourey,<br />

rédacteur de Positif pour prés<strong>en</strong>ter La Fée<br />

(2011), Rumba (2008), L’Iceberg (2005). Avant<br />

chaque séance, projection d’un courtmétrage<br />

d’Abel et Gordon et, le 13, de celui<br />

des lycé<strong>en</strong>s des classes cinéma de Craponne.<br />

Les Arcades et Le Club, Salon de Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 90 53 65 06<br />

www.ecransvoyageurs.fr


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Les<br />

chemins<br />

de l’Ailleurs<br />

Les R<strong>en</strong>contres cinématographiques sont<br />

un r<strong>en</strong>dez-vous incontournable, et la 23 e<br />

édition aura un goût particulier, itali<strong>en</strong><br />

puisqu’une Carte Blanche est donnée au<br />

Festival de Sciacca <strong>en</strong> Sicile, <strong>en</strong> coproduction<br />

avec MP2013 : cinq films dont deux inédits<br />

<strong>en</strong> France, Malavoglia, adaptation du chefd’œuvre<br />

vériste de Verga, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du<br />

En musique !<br />

Comme chaque année depuis<br />

14 ans, au printemps, se ti<strong>en</strong>t le<br />

Festival International du Film<br />

d’Aubagne (FIFA), consacré au<br />

rapport de la musique à l’image,<br />

réunissant compositeurs, musici<strong>en</strong>s<br />

et cinéastes. Parmi les<br />

invités d’honneur, Bruno Coulais<br />

composera pour Aubagne une<br />

pièce, interprétée, le 22 mars,<br />

par son ami Jean-Michel Bernard<br />

qui jouera aussi ses morceaux<br />

les plus remarquables pour le<br />

cinéma. Jorge Arriagada, compositeur<br />

<strong>en</strong>tre autres du<br />

réalisateur chili<strong>en</strong> Raoul Ruiz,<br />

donnera une leçon de musique<br />

à partir du film Le temps retrouvé.<br />

Et c’est la compositrice<br />

Selma Mutal qui assurera la 10 e<br />

Master Class de musique à<br />

l’image.<br />

10 longs métrages seront <strong>en</strong><br />

compétition, v<strong>en</strong>us surtout du<br />

Nord : de Belgique comme Kid<br />

de Fi<strong>en</strong> Troch, Offline de Peter<br />

Monsaert ou Dead Man Talking<br />

de Patrick Ridremont ; d’Allemagne,<br />

Oh boyde Jan-Ole Gerster,<br />

Meanwhile in Mamelodi de B<strong>en</strong>jamin<br />

Kahlmeyer ou Schuld<br />

Sind Immer Die Ander<strong>en</strong> de<br />

Lars-Gunnar Lotz ; du Danemark,<br />

Vaerelse 304 de Birgitte Staermose.<br />

Rock the casbah de Yariv Horowitz<br />

est une coproduction France<br />

Des morceaux de moi de Nolw<strong>en</strong>n Lemesle<br />

réalisateur Pasquale Scimeca ; et La Voce<br />

di Rosa sur Rosa Balistreri, la cantatrice de<br />

Licata, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce du réalisateur Nello<br />

Correale et de la comédi<strong>en</strong>ne Donatella<br />

Finocchiaro.<br />

Un zoom sur les films du bassin méditerrané<strong>en</strong><br />

permettra de voir cinq films<br />

d’Algérie, Chypre, Espagne, Israël et Maroc<br />

Tutti I Santi Giorni de Paolo Virzi<br />

Israël et deux films français<br />

complèt<strong>en</strong>t cette sélection : Des<br />

morceaux de moi de Nolw<strong>en</strong>n<br />

Lemesle et la comédie de<br />

Martin Le Gall, Pop redemption.<br />

En ouverture le 18 mars, Final<br />

Cut, Ladies and G<strong>en</strong>tlem<strong>en</strong> de<br />

Gyorgy Palfi, un hymne au cinéma<br />

remettra <strong>en</strong> lumière les<br />

scènes éternelles des plus<br />

grandes histoires d’amour.<br />

Le public pourra aussi découvrir<br />

les 73 courts métrages <strong>en</strong> compétition<br />

ainsi que 16 des films<br />

primés au Festival de Clermont<br />

Ferrand qui programme la Nuit<br />

du court le 23 mars. Trois autres<br />

festivals europé<strong>en</strong>s auront des<br />

cartes blanches :Anima, le Festival<br />

International du Film d’Animation<br />

de Bruxelles, DOC SK, un<br />

festival slovaque de Kosice, et le<br />

Zagreb Film Festival (Croatie).<br />

Et pour pim<strong>en</strong>ter la semaine,<br />

r<strong>en</strong>contres, débats, concerts<br />

Fins de soirée, Regards croisés<br />

dont deux <strong>en</strong> avant-première, Le Rep<strong>en</strong>ti de<br />

Merzak Allouache et Andalousie mon<br />

amour <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce de Mohamed Nadir.<br />

Le reste du monde n’est pas oublié avec la<br />

sélection Tout un monde à voir, 20 films,<br />

comédies ou drames, traitant de sujets<br />

actuels et/ou invitant au voyage, comme le<br />

road movie Avé de Konstantin Bojanov<br />

(Bulgarie), En el nombre de la hija de Tania<br />

Hermida (Equateur), Une seconde femme<br />

d’Umut Dag (Autriche), Voie rapide de<br />

Christophe Sahr (France) ou L’<strong>en</strong>fant d’<strong>en</strong><br />

haut d’Ursula Meier (Suisse).<br />

En ouverture, et <strong>en</strong> avant-première, Tutti I<br />

Santi Giorni de Paolo Virzi ; <strong>en</strong> clôture seront<br />

projetés les films choisis par le Jury, le<br />

public et les jeunes, après une semaine<br />

d’ateliers, une après-midi de courts métrages,<br />

des animations musicales, des séances<br />

scolaires…<br />

ANNIE GAVA<br />

Les R<strong>en</strong>contres Cinématographiques<br />

du 19 au 26 mars<br />

Cinéma Les Arcades, Salon<br />

04 90 17 44 97<br />

www.r<strong>en</strong>contres-cinesalon.org<br />

des écoles europé<strong>en</strong>nes de cinéma…<br />

et un ciné concert que<br />

proposeront <strong>en</strong> clôture les 8 jeunes<br />

compositeurs de la Master<br />

Class.<br />

A.G<br />

FIFA, Aubagne, La P<strong>en</strong>ne sur<br />

Huveaune<br />

du 18 au 23 mars<br />

04 42 18 92 10<br />

http://aubagnefilmfest.fr/fifa2013/fr


Loin des blockbusters<br />

Comme chaque année Scènes et Cinés se p<strong>en</strong>che hommage <strong>en</strong> proposant Little Odessa et La Nuit<br />

sur le cinéma d’un pays, avec cette fois-ci un nous apparti<strong>en</strong>t, le 22 mars à 18h15. Si vous<br />

panorama du cinéma américain indép<strong>en</strong>dant : des préférez la soirée déjantée, c’est à Miramas, qu’il<br />

films qui témoign<strong>en</strong>t d’un esprit de liberté face à faudra vous r<strong>en</strong>dre le 19 mars à 18h : Dark Horse<br />

une production qui souv<strong>en</strong>t manque d’audace et de Todd Solondz précèdera Paperboy de Lee<br />

d’originalité. Une quinzaine de films seront Daniels. Quant à Port-Saint-Louis, après Little<br />

proposés dans 5 salles après l’ouverture de la Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie<br />

manifestation le 15 mars au Coluche à Istres et la Faris à 18h30 et In the air de Jason Reitman, vous<br />

projection de Mud-Sur les rives du Mississippi de saurez «Comm<strong>en</strong>t reconnaître une comédie<br />

Jeff Nichols.<br />

américaine labellisée : cinéma indép<strong>en</strong>dant »<br />

À Fos-sur-Mer, <strong>en</strong> avant-première, le 17 mars à grâce à Vinc<strong>en</strong>t Thabourey, coordinateur de<br />

19h, Promised Land de Gus Van Sant, qui a eu la Cinémas du sud et critique de cinéma à Positif.<br />

m<strong>en</strong>tion spéciale du jury à la Berlinale. Et le 21 ANNIE GAVA<br />

mars ce sera une soirée Musique et musici<strong>en</strong>s<br />

avec, à 18h30, The Brooklyn Brothers de Ryan Panorama du cinéma américain indép<strong>en</strong>dant<br />

O’Nan et à 21h, Sugar Man de Malik B<strong>en</strong>djelloul. du 15 au 24 mars<br />

À Grans, le 16 mars Soirée Famille <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce Cinéma l’Odyssée, Fos-sur-Mer<br />

d’Elise Dom<strong>en</strong>ach, spécialiste de la philosophie Espace Robert Hossein, Grans<br />

anglo-américaine contemporaine qui prés<strong>en</strong>tera Cinéma Coluche, Istres<br />

Brok<strong>en</strong> Flowers de Jim Jarmusch à 18h 30 et 21h, Cinéma Le Comoedia, Miramas<br />

The Place Beyond the Pines de Derek Cianfrance. Espace Gérard Philipe, Port-Saint-Louis<br />

Le 20 mars, ce sera un hommage à Terr<strong>en</strong>ce www.sc<strong>en</strong>esetcines.fr<br />

Malick. C’est à James Gray qu’Istres r<strong>en</strong>dra<br />

Promised Land de Gus Van Sant<br />

V<strong>en</strong>ts<br />

Du 27 au 31 mars, Image de<br />

ville propose la 8 e édition des<br />

Journées du film sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t,<br />

Courant d’air : des<br />

confér<strong>en</strong>ces, films, r<strong>en</strong>contres<br />

avec des philosophes, des compositeurs,<br />

installations autour<br />

du thème de l’air et du v<strong>en</strong>t.<br />

En ouverture, le 27 à 20h30, à la<br />

Cité du Livre un Ciné-concert,<br />

Le V<strong>en</strong>t de Victor Sjöström, accompagné<br />

par le compositeur<br />

Gaël Mevel et par des poèmes<br />

de Saint John Perse. Ce concert<br />

est précédé à 18h d’une projection-débat<br />

du philosophe de<br />

l’urbain, Thierry Paquot, sur l’évocation<br />

du vocabulaire v<strong>en</strong>teux et<br />

d’une r<strong>en</strong>contre avec Pierre<br />

Sauvageot, compositeur, autour<br />

sa création Champ Harmonique,<br />

symphonie éoli<strong>en</strong>ne (voir p.<br />

16). Le 28 à 20h30, un hommage<br />

est r<strong>en</strong>du à Joris Iv<strong>en</strong>s avec la<br />

projection du docum<strong>en</strong>taire Pour<br />

le Mistral et du ciné poème Une<br />

histoire de v<strong>en</strong>t. Le l<strong>en</strong>demain,<br />

le film kirghize Le voleur de<br />

lumière d’Aktan Arym Kubat.<br />

Le 31 à 17h, au Muséum d’Histoire<br />

Naturelle, Beetle Que<strong>en</strong><br />

Conquers Tokyode Jessica Oreck<br />

sur la fascination des Japonais<br />

pour les insectes. Tout au long<br />

de ces journées, 25 films à la<br />

carte, dans les Arbres à v<strong>en</strong>t,<br />

installations-vidéo à la Cité du<br />

Livre, ateliers et débats… et une<br />

exposition de cerfs-volants !<br />

A.G.<br />

Courant d’air<br />

Cité du Livre, Aix<br />

04 42 63 45 09<br />

www.imagedeville.org<br />

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INÉMA<br />

Digne fait son cinéma<br />

Du 18 au 21 mars se dérouleront les 41 e R<strong>en</strong>contres<br />

Cinématographiques de Digne-les-Bains, un<br />

des plus anci<strong>en</strong>s festivals de la région : projection<br />

de longs métrages, r<strong>en</strong>contres avec les réalisateurs,<br />

concours de premiers courts métrages de<br />

fiction et découverte du cinéma amérindi<strong>en</strong>s<br />

seront au programme.<br />

Je ne suis pas mort de Mehdi B<strong>en</strong> Attia © Michael Crotto<br />

Parmi les films proposés, on pourra voir Le premier<br />

homme de Gianni Amelio, d’après le roman<br />

inachevé d’Albert Camus, avec Jacques Gamblin,<br />

D<strong>en</strong>is Podalydès, Catherine Sola… Je ne suis pas<br />

mort de Mehdi B<strong>en</strong> Attia, Grand Prix du Jury au<br />

festival 1 ers Plans d’Angers ; Quelques jours <strong>en</strong><br />

septembre de Santiago Amigor<strong>en</strong>a avec Juliette<br />

Binoche, John Turturo, Sarah Forestier ; Bella<br />

mariposas de Salvatore Mereu, ainsi que des<br />

films de la cinéaste-écrivaine, Emmel<strong>en</strong>e Landon.<br />

A.G.<br />

Le V<strong>en</strong>t de Victor Sjostrom<br />

R<strong>en</strong>contres Cinématographiques<br />

C<strong>en</strong>tre culturel R<strong>en</strong>é Char, Digne-les-Bains<br />

04 92 32 29 33<br />

www.unautrecinema.com


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ISUELS<br />

De l’imperman<strong>en</strong>ce des choses<br />

Pas de cartel ni de feuille de<br />

salle, les œuvres sont livrées<br />

sans indices. Seule information<br />

objective : c’est le «r<strong>en</strong>dezvous»<br />

annuel des artistes de la<br />

galerieofmarseille.<br />

Réunies sous la dénomination<br />

commune Évacuer (M), -(M) pour<br />

Marseille, bi<strong>en</strong> sûr, Évacuer<br />

restant relativem<strong>en</strong>t énigmatique-<br />

les pièces opèr<strong>en</strong>t par<br />

frottem<strong>en</strong>t, par porosité. L’une<br />

s’agrège à l’autre par sa force<br />

formelle ou conceptuelle. Les<br />

deux n’étant pas impossibles.<br />

L’<strong>en</strong>semble compose un corpus<br />

symptomatique des réflexions<br />

de la scène contemporaine<br />

nationale et internationale : l’exil,<br />

les migrations, l’effondrem<strong>en</strong>t,<br />

la chute, la reconstruction…<br />

Autant de thématiques <strong>en</strong> débat<br />

dans les expositions de Marseille<br />

2013, notamm<strong>en</strong>t Ici, Ailleurs<br />

à la Tour-Panorama (voir Zib’59),<br />

où l’on retrouve Yto Barrada,<br />

Ymane Fakhir, Bouchra Khalili<br />

Sarkis, De la terrasse de l'homme qui regarde le paysage, 1992-2009, table <strong>en</strong> bois, v<strong>en</strong>tilateur,<br />

12 briques, 3-4 journaux quotidi<strong>en</strong>s, 90 x 300 x 146 cm<br />

et Sarkis. Un aller-retour <strong>en</strong>tre<br />

les deux expositions étant vivem<strong>en</strong>t<br />

conseillé pour plonger<br />

plus avant dans leur univers. Ici,<br />

Yto Barrada dénonce dans une<br />

photographie inédite les pillages<br />

des sites de fossiles autour de<br />

Tanger, où il vit, par des individus<br />

peu scrupuleux : une interrogation<br />

r<strong>en</strong>ouvelée sur ce que<br />

l’homme «fait de ce paysage<br />

fragile et originel», sa transformation<br />

sociale, qui est au cœur<br />

de son œuvre. Pas de surprise<br />

du côté de Ymane Fakhir avec<br />

sa série sur le mariage, Socles,<br />

photographie de prés<strong>en</strong>toirs à<br />

gâteaux vidés de leurs gourmandises…<br />

et de leur s<strong>en</strong>s<br />

rituel.<br />

Deux belles découvertes avec<br />

les pièces de Sarkis et Valère<br />

Costes qui nourriss<strong>en</strong>t un dialogue<br />

auth<strong>en</strong>tique : sur une table<br />

de chantier, le souffle d’un v<strong>en</strong>tilateur<br />

soulève des articles de<br />

presse comme dans un flux<br />

d’infos ininterrompu ; l’œuvre<br />

est prête à décoller, voire à<br />

s’échapper. Même tropisme dans<br />

la vidéo de Valère Costes, The<br />

Build, où des blocs de glaise<br />

s’effrit<strong>en</strong>t pour redev<strong>en</strong>ir à l’état<br />

de matière originelle. Une chose<br />

est sûre : tout est éphémère.<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Évacuer (M)<br />

jusqu’au 28 avril<br />

Galerieofmarseille,<br />

Marseille 2 e<br />

09 53 10 15 26<br />

www.galerieofmarseille.com<br />

Le fantôme de l’opéra<br />

Derrière les portes de l’Opéra de Toulon, tout<br />

un petit monde s’agite : chef d’orchestre,<br />

chanteurs et musici<strong>en</strong>s habitués à la pleine<br />

lumière, sans oublier les «hommes» de<br />

l’ombre : éclairagistes, maquilleuses, costumières,<br />

régisseurs auxquels le photographe<br />

Olivier Pastor donne un visage. Grâce à lui<br />

on desc<strong>en</strong>d dans la fosse, on pénètre dans<br />

les loges, on monte sur scène ! Après avoir<br />

longtemps côtoyé l’univers de la mode à<br />

Paris, Olivier Pastor s’est installé dans le sud<br />

pour travailler <strong>en</strong> indép<strong>en</strong>dant ; aujourd’hui<br />

il rev<strong>en</strong>dique la pratique d’une photographie<br />

humaniste : «Ce que j’aime, c’est travailler<br />

avec les g<strong>en</strong>s.» Dans ses clichés d’allure<br />

banale, on s<strong>en</strong>t son attachem<strong>en</strong>t aux êtres<br />

qu’il capte dans leur quotidi<strong>en</strong> -fût-il magique<br />

aux yeux des spectateurs- et sa<br />

proximité est bi<strong>en</strong> réelle, au point que son<br />

P<strong>en</strong>tax K7 passe inaperçu dans le bouillonnem<strong>en</strong>t<br />

de l’institution. Séances d’essayage,<br />

raccords maquillage, vocalises, réglages<br />

des poursuites, ultimes répétitions… on<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>drait presque les couloirs bruisser du<br />

taffetas froissé, résonner des accords de la<br />

violoniste, seule dans la coursive… Les petites<br />

mains et les chevilles ouvrières du grand<br />

spectacle sont traquées au même titre que<br />

les têtes d’affiche : toute l’empathie d’Olivier<br />

Pastor pour ses modèles est là. Mais ces<br />

quelques morceaux choisis de la vie de<br />

l’opéra ont une faille car s’ils éclair<strong>en</strong>t le<br />

© Olivier Pastor<br />

public sur l’<strong>en</strong>vers du décor, ils manqu<strong>en</strong>t<br />

de souffle. Sans véritable point de vue<br />

plastique ou docum<strong>en</strong>taire, son travail reste<br />

celui d’un «témoin privilégié».<br />

M.G.-G.<br />

L’opéra <strong>en</strong> coulisse<br />

jusqu’au 13 avril<br />

Maison de la Photographie, Toulon<br />

04 94 93 07 59<br />

www.toulon.com


C’était<br />

un rêve…<br />

Le 1 er mars, Pierre Dumon rêvait tout éveillé : «son» musée Regards<br />

de Prov<strong>en</strong>ce était inauguré 15 ans après sa Fondation ! Une<br />

ouverture doublem<strong>en</strong>t symbolique car l’anci<strong>en</strong>ne Station sanitaire<br />

maritime construite par Fernand Pouillon <strong>en</strong> 1948, aujourd’hui<br />

réhabilitée par Guy Daher (cabinet MAP), était alors la porte d’<strong>en</strong>trée<br />

des arrivants à Marseille… Et que l’<strong>en</strong>jeu économique est de taille :<br />

avec un coût total de 6,5 M€ dont 4,3 financés par la Fondation, le<br />

musée privé mise sur 80 000 visiteurs annuels contre 25 000 à 40<br />

000 accueillis <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne selon les expositions. Pour atteindre son<br />

objectif, il espère rayonner au-delà de son périmètre traditionnel et<br />

met tous les atouts de son côté.<br />

Il y a d’abord la qualité des aménagem<strong>en</strong>ts architecturaux qui magnifi<strong>en</strong>t<br />

l’ouverture à la mer, la lisibilité du parcours -depuis l’<strong>en</strong>trée<br />

monum<strong>en</strong>tale jusqu’à la salle des étuves conservée <strong>en</strong> l’état-, et les<br />

espaces conviviaux (librairie, boutique, Regards Café à l’étage<br />

supérieur avec vue impr<strong>en</strong>able sur le MuCEM, la Villa Méditerranée<br />

et la Major). Puis la visibilité accrue des 900 œuvres de la collection<br />

d’art de la Méditerranée grâce à des vagues d’expositions thématiques<br />

ou chronologiques. Enfin, peu repéré par la scène actuelle, le<br />

musée r<strong>en</strong>force ses li<strong>en</strong>s avec l’art contemporain à travers des<br />

commandes à Georges Rousse (créations in situ <strong>en</strong> septembre<br />

2011), François Mezzapelle (toujours aussi facétieux, ses gardi<strong>en</strong>s<br />

du temple cueill<strong>en</strong>t le visiteur dès l’<strong>en</strong>trée) et Luc Dubost (ses<br />

personnages sculptés évoqu<strong>en</strong>t les passagers <strong>en</strong> transit et ouvr<strong>en</strong>t<br />

sur d’autres points de vue).<br />

Mais on regrettera, justem<strong>en</strong>t, dans ces beaux espaces tout <strong>en</strong><br />

transpar<strong>en</strong>ce, la faiblesse de la Salle Estaque consacrée à sa collection<br />

d’art contemporain : exceptée l’acquisition d’une sculpture de<br />

Nicolas Rubinstein de 2012, les pièces déjà anci<strong>en</strong>nes de Ceccarelli,<br />

Traquandi ou Klem<strong>en</strong>siewicz prouv<strong>en</strong>t que le musée devra réactiver<br />

sa politique d’achat <strong>en</strong> faveur des artistes vivants… VivantEs <br />

M.G.-G.<br />

Expositions inaugurales jusqu’au 16 juin<br />

Musée Regards de Prov<strong>en</strong>ce, Marseille 2 e<br />

04 91 42 51 50<br />

www.museeregardsdeprov<strong>en</strong>ce.com<br />

Musee Regards de Prov<strong>en</strong>ce, vue du Foyer avec, susp<strong>en</strong>due, la sculpture de Francois Mezzapelle © X.D-R


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Richard Baquié<br />

Laure Chaminas chantera Richard Baquié lors du vernissage, le 21 mars à partir<br />

de 15h. Une dégustation sera offerte sous les auspices d’Olivier Zol… L’av<strong>en</strong>ture<br />

continue avec une p<strong>en</strong>sée délicate pour une des figures de l’art contemporain ayant<br />

dépassé les frontières phocé<strong>en</strong>nes. C.L.<br />

Richard Baquié, vitrine textes et dessins<br />

du 21 mars au 20 avril<br />

OÙ, Marseille<br />

06 98 89 03 26<br />

www.marseilleexpos.com<br />

Claire Béguier<br />

Diplômée de l’ENSP d’Arles et lauréate du prix SFR Jeunes Tal<strong>en</strong>ts, elle<br />

photographie les choses et les g<strong>en</strong>s du monde vernaculaire, se joue de<br />

décalages sémantiques, provoque des affabulations visuelles.<br />

Claire Béguier échafaude aussi des mises <strong>en</strong> scène du corps féminin,<br />

le si<strong>en</strong> égalem<strong>en</strong>t. C.L.<br />

Richard Baquie, Ballon-Ev<strong>en</strong>em<strong>en</strong>t du 29 mars 1982. Collection FRAC PACA © D.R., ADAGP 2012, Paris<br />

Claire Béguier, Call me Barbie<br />

du 11 au 30 avril<br />

Galerie Andiamo, Marseille<br />

04 91 95 80 88<br />

www.assopoc.org<br />

Claire Beguier, de la serie Vanites © Claire Beguier<br />

Bernard Pesce<br />

Petite annonce : «V<strong>en</strong>ez raconter votre histoire». Bernard Pesce s’adressait aux<br />

Marseillaises originaires du pourtour méditerrané<strong>en</strong> pour qu’elles évoqu<strong>en</strong>t leurs<br />

parcours singuliers. Questions d’id<strong>en</strong>tité, d’origine, d’intégration saisies selon des<br />

modalités proposées par les modèles elles-mêmes. C.L.<br />

Sara © Bernard Pesce<br />

Femmes de Marseille<br />

jusqu’au 6 avril<br />

Bastide Saint Joseph, Marseille<br />

04 91 83 45 42<br />

http://planetemerg<strong>en</strong>ces.org<br />

© Remi Trotereau<br />

Œuvres sur papier<br />

Les œuvres de Franta, Nathalie Deshairs et Rémi Trotereau sont habitées<br />

par la souffrance, la joie, le désespoir, la force. Même leurs vocabulaires<br />

formels ont des cousinages : corps meurtris aux visages abstraits, aux<br />

ombres cannibales, aux sombres f<strong>en</strong>tes infibulées… Une manière<br />

douloureuse de questionner le monde sur sa condition. M.G.-G.<br />

du 22 mars au 5 mai<br />

Galerie 22, Cabrières d’Avignon<br />

04 90 71 85 06<br />

www.galerie22contemporain.com


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Arles Contemporain<br />

Deuxième édition pour le réseau arlési<strong>en</strong> fédérant (presque) tous<br />

les lieux consacrés à l’art contemporain. Ouvertures<br />

exceptionnelles de 11h à 19h, performances, animations ou<br />

concours de gâteaux () avec le Collectif E3, lecture/musique à<br />

l’Atelier Cinq, du Made in Arles au Magasin de Jouets <strong>en</strong>tre autres<br />

réjouissances… C.L.<br />

Week-End Art Contemporain<br />

22 et 23 mars<br />

divers lieux, Arles<br />

www.arles-contemporain.com<br />

Dormeur © Anne-Sophie Boivin<br />

Anne-Sophie Boivin<br />

Elle a parcouru l’Afrique de janvier à août 2008, de la Mauritanie<br />

au Ghana, avec dans ses bagages trois boîtes sténopé et un<br />

laboratoire photographique complet. Ses images <strong>en</strong> noir et blanc<br />

intercèd<strong>en</strong>t pour une ré-vision poétisée <strong>en</strong>tre vrai et faux de la<br />

réalité aperçue. C.L.<br />

Le Bal poussière<br />

du 22 mars au 6 avril<br />

L’Atelier du Midi, Arles<br />

04 90 49 89 40<br />

www.atelierdumidi.com<br />

© Jean-Luc Amand Fournier, 119-911<br />

Raphaël Thierry<br />

Sable, fusain, peinture, installation, traitem<strong>en</strong>t cinétique ou<br />

fragm<strong>en</strong>tation, Raphaël Thierry dérive d’une matière à l’autre pour<br />

métamorphoser portraits, paysages, nus et vanités. Entre ses<br />

mains le monde réel semble fuir : le visage et l’eau ne sont plus<br />

que des reflets instables. R<strong>en</strong>contre les 31 mars et 1 er avril à 15h. M.G.-G.<br />

Dérives<br />

jusqu’au 15 juin<br />

Campredon c<strong>en</strong>tre d’art, L’Isle-sur-la-Sorgue<br />

04 90 38 17 41<br />

www.islesurlasorgue.fr/campredon.html<br />

Raphaël Thierry, REFLEXIONS huile sur papier marouflé sur toile 150 x 380 cm © ADAGP 2013<br />

La Valse, détail © JF Garde Xavier Teboul<br />

Camille Claudel…<br />

70 ans après sa disparition, le C<strong>en</strong>tre hospitalier de Montfavet r<strong>en</strong>d<br />

un hommage d’<strong>en</strong>vergure à la sculptrice, au Musée des Arcades<br />

ouvert <strong>en</strong> 2009 au sein de l’hôpital. Treize œuvres <strong>en</strong> bronze y<br />

seront exposées, La vieille Hélène, la Valse, l’Implorante…, mises<br />

<strong>en</strong> regard avec celles de l’atelier de psychothérapie à médiation<br />

créatrice Marie-Laur<strong>en</strong>cin. La commissaire d’exposition Mireille<br />

Tissier sublime et éclaire sci<strong>en</strong>tifiquem<strong>en</strong>t l’œuvre au fil des<br />

pages du catalogue d’exposition. DE.M.<br />

De la grâce à l’exil. La femme, la folie, la création<br />

du 30 mars au 2 juin<br />

Musée les Arcades, Avignon<br />

04 90 03 90 80<br />

www.camilleclaudel2013.com


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ENCONTRES<br />

Libraires du sud /Libraires à Marseille<br />

- 04 96 12 43 42<br />

R<strong>en</strong>contres : avec Claude Chalabreysse pour<br />

son livre S<strong>en</strong>sations voyageuses (Paulo Ramand)<br />

le 13 mars à 18h45 à la librairie Evadné les<br />

G<strong>en</strong>êts d’or (Avignon)<br />

avec Michel Blay et Michèle Gally à l’occasion<br />

de la sortie du livre de Roland Gori La fabrique des<br />

imposteurs (Les Li<strong>en</strong>s Qui Libèr<strong>en</strong>t) le 13 mars à<br />

19h à la librairie L’Odeur du temps (Marseille)<br />

avec Christiane Vollaire et le photographe<br />

Philippe Bazin autour d’une thématique sur les<br />

demandeur d’asile et la circulation dans l’espace<br />

Sch<strong>en</strong>g<strong>en</strong>. Thème de leur livre commun, Le milieu<br />

de nulle part (Creaphis - Foto Creaphis) le 14 mars<br />

à 18h à la librairie de l’Arbre (Marseille)<br />

avec Sophie Testa pour son livre la Mer des<br />

masques (éd de La Poissonnerie) le 15 mars à 19h<br />

à la librairie Le Lièvre de Mars (Marseille)<br />

avec Jacques Follorou pour une confér<strong>en</strong>ce<br />

autour du livre La guerre des parrains corses<br />

(Flammarion) le 15 mars dès 17h à la librairie<br />

Maupetit (Marseille)<br />

avec Eric Giacometti et Jacques Rav<strong>en</strong>ne<br />

pour leur roman policier Le Temple noir (Fleuve<br />

Noir) le 16 mars à 16h30 à la librairie Prado<br />

Paradis (Marseille)<br />

avec Marion Brunet et Rolland Auda pour leurs<br />

romans respectifs Frangine et L’Equipée volage<br />

(Sarbacane) le 16 mars à 19h à la librairie Histoire<br />

de l’œil (Marseille)<br />

avec Corinne Dreyfuss et Virginie Vallier pour<br />

leur livre C’est qui le petit (Thierry Magnier) le 16<br />

mars à 11h à la librairie Maupetit (Marseille)<br />

avec Dan B<strong>en</strong>david pour son livre Ainsi soit-il<br />

(Thélès) le 16 mars à 14h à la librairie de Prov<strong>en</strong>ce<br />

(Aix)<br />

avec Alexandra Apikian pour son livre Marseille<br />

l’ess<strong>en</strong>tiel (Nomades) le 16 mars à la librairie<br />

Maupetit (Marseille)<br />

avec Marie d’Hombres et Blandine Scherer<br />

pour leur livre Au 143, rue Félix Pyat, parc Bellevue,<br />

histoire d’une copropriété à Marseille (1957-2011)<br />

(Ref2c) le 16 mars dès 11h à la librairie Maupetit<br />

(Marseille)<br />

avec Pierre Stambul pour une confér<strong>en</strong>cedébat<br />

pour son livre Israël-Palestine, du refus<br />

d’être complice à l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t (Acratie) le 20<br />

mars à 18h30 à la librairie Le Lézard amoureux<br />

(Cavaillon)<br />

avec Hélène Echinard pour une confér<strong>en</strong>ce<br />

autour de son livre Marseille au féminin (Autre<br />

Temps) le 20 mars à 17h30 à la librairie Maupetit<br />

(Marseille)<br />

avec Jean Contrucci autour de son dernier livre<br />

La v<strong>en</strong>geance du roi soleil (Lattes) le 21 mars dès<br />

19h à la librairie L’Attrape Mots (Marseille) et le<br />

23 mars dès 16h à la librairie Maupetit (Marseille)<br />

avec Marie Lou Lamarque pour son essai Civilités<br />

barbares, femmes d’ori<strong>en</strong>t et d’occid<strong>en</strong>t<br />

Algérie 1830-1962 (L’Harmattan) le 21 mars à 18h<br />

à la librairie Jean Jaurès (Nice)<br />

avec Isabelle Gr<strong>en</strong>ut pour son livre Ces êtres<br />

intéressants et infotunés. Les <strong>en</strong>fants trouvés des<br />

Basses-Alpes au XIX e siècle (C’est-à-dire) le 22<br />

mars à 19h30 à la librairie La Carline (Forcalquier)<br />

avec Frédéric Martel pour une confér<strong>en</strong>ce autour<br />

de son livre Global Gay, comm<strong>en</strong>t la révolution gay<br />

a changé le monde (Flammarion) le 22 mars de<br />

17h à 19h à la librairie Maupetit (Marseille)<br />

avec Patrick Mouton pour une confér<strong>en</strong>ce<br />

autour de Dieu a-t-il reconnu les si<strong>en</strong>s sur le<br />

thème Marseille au temps des galères le 23 mars<br />

à 18h30 à la librairie Apostille (Marseille)<br />

avec Philippe Dedieu pour une confér<strong>en</strong>ce autour<br />

de son livre La parole immigrée (Klincksieck) le 23<br />

mars à 16h à la librairie Maupetit (Marseille)<br />

avec Xavier Lainé et Michèle Durand pour Le<br />

chant des anges (L’Harmattan) le 28 mars à<br />

18h30 à la librairie La Carline (Forcalquier)<br />

avec Sandrine Rochel, présid<strong>en</strong>te de<br />

l’association Vivre Soleil R<strong>en</strong>aitre pour son<br />

ouvrage Survivre à l’<strong>en</strong>fer, se reconstruire après<br />

l’inceste (La Boite à Pandore) le 28 mars à 19h30<br />

à la librairie de l’Horloge (Carp<strong>en</strong>tras)<br />

avec Guy Bedos pour son livre Rire de résistance<br />

: dernière tournée (Aube) le 28 mars à 16h à la<br />

librairie Maupetit (Marseille)<br />

avec Jean-Paul Delfino pour son ouvrage Pour<br />

tout l’or du Brésil (Le Passage) le 30 mars à 16h à<br />

librairie de Prov<strong>en</strong>ce (Aix)<br />

avec Marie-hélène Guyonnet, ethnographe, et<br />

Patrick Box, photographe, pour leur ouvrage<br />

L’Empire du sel – Salin de Giraud (Le Bec <strong>en</strong> L’Air),<br />

le 6 avril à 18h30 à la librairie Apostille (Marseille)<br />

Itinérances littéraires : avec Thomas Vinau<br />

pour son ouvrage Bric à brac hopperi<strong>en</strong> (Alma), le<br />

14 mars à 19h à la librairie Histoire de l’œil<br />

(Marseille)<br />

avec Nerte Fuster-Dautier à l’occasion de la<br />

réédition de son ouvrage Bastides et jardins de<br />

Prov<strong>en</strong>ce (Par<strong>en</strong>thèses) le 28 mars à 18h45 à la<br />

librairie Evadné les G<strong>en</strong>êts d’or (Avignon), le 29<br />

mars à 18h à la librairie Goulard (Aix) et le 30<br />

mars à 18h à la librairie Maupetit (Marseille)<br />

Escales <strong>en</strong> librairies : avec Harlan Cob<strong>en</strong><br />

pour son nouveau roman Ne t’éloignes pas<br />

(Belfond) le 2 avril dès 12h à la librairie Goulard<br />

(Aix) et de 18h à 20h à la librairie Maupetit<br />

(Marseille)<br />

AIX<br />

C<strong>en</strong>tre des Ecrivains du sud - 04 42 21 70 95<br />

Journées des écrivains du sud sur le thème Le<br />

roman du roman, avec une vingtaine d’auteurs<br />

français et francophones, les 5 et 6 avril.<br />

Théâtre des Ateliers – 04 42 38 10 45<br />

3 e volet de l’Odyssée d’Homère : Le retour à<br />

Ithaque, mes Alain Simon, le 13 mars à 15h et le<br />

20 mars à 15h.<br />

La Non-Maison – 06 29 46 33 98<br />

Photographier et faire l’amour : confér<strong>en</strong>ce<br />

d’Alain Chareyre-Méjan, le 20 mars à 19h.<br />

Association des amis de la Fondation Vasarely<br />

– www.vasarely.net<br />

Interactions <strong>en</strong>tre couleurs, formes et mouvem<strong>en</strong>t<br />

dans la perception visuelle et l’œuvre de Victor<br />

Vasarely : confér<strong>en</strong>ce de Pascal Mamassian,<br />

chercheur au Laboratoire Psychologique de la<br />

Perception à l’université Paris Descartes. Le 26<br />

mars à 18h.<br />

3bisf – 04 42 16 17 75<br />

Dora Garcia / Désordre : ateliers de conversations<br />

filmées, les 27, 28 et 29 mars de 10h à 12h.<br />

Perspective Nevski / Petites réductions absurdes<br />

de l’expéri<strong>en</strong>ce humaine : prés<strong>en</strong>tation du<br />

travail <strong>en</strong> cours, le 11 avril à 19h et le 12 avril à 15h.<br />

ALLAUCH<br />

Musée – 04 91 10 49 00<br />

Exposition Figures du mythe, Kachina et tissus<br />

précolombi<strong>en</strong>s : collection et créations de l’artiste<br />

perpignanais Claude Par<strong>en</strong>t-Saura. Jusqu’au 25<br />

mai.<br />

Galerie du Vieux Bassin – 04 91 10 48 06<br />

R<strong>en</strong>contre projections-débat avec Jean-Christophe<br />

Béchet, invité d’honneur du 47 e Salon<br />

Photographique d’Allauch dans le cadre du<br />

vernissage de son exposition American Puzzle, le<br />

5 avril à 20h30.<br />

ARLES<br />

Atelier Archipel – 06 21 29 11 92<br />

Exposition des œuvres d’Arnaud Vasseux, du 7<br />

avril au 12 mai, vernissage le 7 avril à 11h30.<br />

BRIANÇON<br />

Bibliothèque municipale - 04 92 20 46 01<br />

2 e édition de Festivalise, festival du livre sur le<br />

thème du voyage : r<strong>en</strong>contres, signatures,<br />

confér<strong>en</strong>ces, projections... Les 6 et 7 avril.<br />

BRIGNOLES<br />

Le Bazar du Lézard – 04 94 86 01 63<br />

Exposition des dessins et peintures de Jérémie<br />

Eyraud, et des sculptures d’Ivan Mathis,<br />

jusqu’au 1 er avril.<br />

CADENET<br />

Association l’E dans l’O - 04 90 68 38 21<br />

3 e édition de Les Beaux jours de la petite édition :<br />

lectures, expositions, ateliers, r<strong>en</strong>contres... Les 6<br />

et 7 avril.<br />

GAP<br />

Mairie - 04 92 53 22 70<br />

Histoire de lire sur le thème Grandes et petites<br />

histoires de la montagne, avec les auteurs Fabian<br />

Grégoire et Frédéric Stehr : r<strong>en</strong>contres, dédicaces,<br />

ateliers atistisques... Du 18 au 23 mars.<br />

GAREOULT<br />

Mairie - 04 94 04 94 72<br />

8e édition du Printemps du livre : r<strong>en</strong>contres,<br />

dédicaces, ateliers, expositions, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ces<br />

d’auteurs et d’éditeurs. Le 7 avril.<br />

LA CIOTAT<br />

Association Zygo - 04 42 08 53 31<br />

11 e édition de Festival de poésie partagée, avec<br />

les poètes Sophie Monnier et Mari<strong>en</strong> Guillé :<br />

r<strong>en</strong>contres, impros et déambulations poétiques,<br />

café-poésie... Du 5 au 7 avril.<br />

L’ISLE-SUR-LA-SORGUE<br />

Association Dire & Lire - 06 10 64 35 05<br />

13 e édition du Salon du livre jeunesse : r<strong>en</strong>con-


tres, dédicaces, ateliers... Le 23 mars de 10h à<br />

19h.<br />

MANE<br />

Salagon, musée et jardins – 04 92 75 70 50<br />

Exposition Un loisir érudit. Le Marquis François de<br />

Ripert-Monclar, photographe amateur (1844-1921),<br />

du 16 fév au 30 juin.<br />

MANOSQUE<br />

C<strong>en</strong>tre Jean Giono - 04 92 70 54 54<br />

Exposition littéraire et artistique C<strong>en</strong>tre Jean<br />

Giono, 20 ans de création : rétrospective qui r<strong>en</strong>d<br />

hommage aux artistes contemporains qui ont su<br />

faire approcher les territoires intérieurs de<br />

l’écrivain aux visiteurs. Jusqu’au 31 mars.<br />

MARSEILLE<br />

ABD Gaston Defferre - 04 13 31 82 00<br />

Exposition César et les secrets du Rhône, jusqu’au<br />

24 mars.<br />

Hors cadre, les coulisses du musée : exposition<br />

de photos de Gilles Rondeau, jusqu’au 24 mars.<br />

Docum<strong>en</strong>t fiction et droit dans l’art contemporain :<br />

colloque organisé par le Laboratoire d’études <strong>en</strong><br />

sci<strong>en</strong>ces des arts (LESA), les 19 et 20 mars de<br />

9h à 17h.<br />

MuCEM – 04 91 54 70 54<br />

4 e r<strong>en</strong>dez-vous sur Les R<strong>en</strong>contres de L’autre<br />

rive : Au bazar du g<strong>en</strong>re, confér<strong>en</strong>ce par<br />

D<strong>en</strong>is Chevallier, ethnologue, responsable<br />

du départem<strong>en</strong>t recherche et <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t,<br />

et commissaire général de l’exposition Au<br />

bazar du g<strong>en</strong>re, le 14 mars à 18h30 à La Criée.<br />

Maison de la Région – 04 91 54 54 50<br />

Décomposer l’État. Réhabiliter l’échelon local avec<br />

Jean-François Hérouard, maire-adjoint de<br />

Cognac, le 25 mars de 18h à 20h.<br />

Qualité de l’emploi et services à la personne : analyse<br />

des pratiques et <strong>en</strong>jeux pour l’action, confér<strong>en</strong>ce<br />

proposée par le Laboratoire d’Économie et de<br />

Sociologie du Travail d’Aix-Marseille Université, le<br />

28 mars de 18h à 20h.<br />

Bancs Publics – 04 91 64 60 00<br />

Esprit de Babel, culture des cultures à Marseille &<br />

ailleurs invite à débatrre sur le thème Projets<br />

participatifs : et après avec Andrée Antolini, dir<br />

du c<strong>en</strong>tre social Frais Vallon, Erick Gudimard,<br />

dir des Ateliers de l’image et Pascal Raoust, chef<br />

de projet actions participatives MP2013, le 14<br />

mars à 18h30 à la Galerie La Traverse (Marseille,<br />

Le Panier).<br />

Théâtre La Criée – 04 91 54 70 54<br />

R<strong>en</strong>contre avec Chantal Aubry autour de son<br />

livre La Femme et le travesti (Rouergue) dans le<br />

cadre du Festival Avec le temps, le 28 mars.<br />

ESADMM – 04 91 82 83 10<br />

Les épreuves du concours d’<strong>en</strong>trée à l’école<br />

supérieure d’arts et de design auront lieu les 13,<br />

14 et 15 mai, la date limite d’<strong>en</strong>voi des dossiers<br />

est fixée au 5 avril.<br />

Théâtre du Petit Matin – 04 91 48 98 59<br />

Festival Le Dire des Femmes : poésie, danse,<br />

théâtre, musique, lecture performée, vidéo… Du<br />

14 au 16 mars.<br />

La récitation du chant I de l’Eneide de Virgile par<br />

la Cie du Singulier, du 4 au 6 avril à 20h30.<br />

Planète Emerg<strong>en</strong>ces – planetemerg<strong>en</strong>ces.org<br />

Femmes de Marseille : racontez-moi votre histoire :<br />

exposition photographique et sonore orchestrée<br />

par Bernard Pesce, jusqu’au 6 avril aux loges de<br />

la Bastide St Joseph (Marseille, mairie du 13/14).<br />

Les Têtes de l’Art – 04 91 50 77 <strong>61</strong><br />

Les intermitt<strong>en</strong>ts, des artistes comme les autres <br />

L’intermitt<strong>en</strong>ce indemnisée : histoire et <strong>en</strong>jeux :<br />

confér<strong>en</strong>ce de Matthieu Gregoire, maître de<br />

confér<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> sociologie, chercheur au CNRS,<br />

chercheur associé au C<strong>en</strong>tre d’Etudes de l’Emploi,<br />

et Agnès Graceffa, histori<strong>en</strong>ne, chargée de<br />

cours à l’Université de Lille 3. Le 19 mars de 14h<br />

à 17h30.<br />

Maison de v<strong>en</strong>te aux <strong>en</strong>chères Leclere<br />

– 04 91 50 00 00<br />

Confér<strong>en</strong>ces prés<strong>en</strong>tées par Jean-Noël Bret, à<br />

18h : La révolution gothique, confér<strong>en</strong>ce et signature<br />

d’Alain Erlande-Brandebourg, histori<strong>en</strong> de<br />

l’art, le 18 mars ; Un trésor méconnu du patrimoine<br />

marseillais : le rétable de Della Robbia, par<br />

Béatrice Beillard, restauratrice du Patrimoine,<br />

le 25 mars ; Duchamp confisqué, Marcel retrouvé<br />

par Philippe Sers, philosophe et critique d’art,<br />

le 8 avril.<br />

MARTIGUES<br />

Musée Ziem – 04 42 41 39 60<br />

Exposition Résonnances, jusqu’au 21 avril.<br />

MONTFAVET<br />

Musée Les Arcades – C<strong>en</strong>tre Hospitalier –<br />

04 90 03 90 80<br />

Camille Claudel, de la grâce à l’exil – La femme, la<br />

folie, la création : exposition de 13 œuvres de<br />

l’artiste, du 30 mars au 2 juin.<br />

Colloque, sur le thème de La femme, la folie, la<br />

création, avec des histori<strong>en</strong>s d’art, une plastici<strong>en</strong>ne<br />

et cinéaste, un professeur de lettres, des<br />

acteurs, des psychanalystes et psychiatres, le 26<br />

avril à la salle de spectacles du C<strong>en</strong>tre hospitalier.<br />

MOUANS-SARTOUX<br />

Médiathèque – 04 92 92 43 75<br />

Abdellatif Laâbi, la fierté d’être homme : confér<strong>en</strong>ce-spectacle<br />

de Jacques Alessandra et Félix<br />

Chabaud, avec la participation de Louis Isnardy,<br />

le 15 mars à 18h30.<br />

Ciné-concert Duel de Spielberg, avec le guitariste<br />

Olivier Mellano, le 14 mars à 19h.<br />

SAINT-CHAMAS<br />

Office de tourisme – 04 90 50 90 54<br />

Exposition de Fabrice Nesta, Figures abstraites,<br />

jusqu’au 28 avril.<br />

SEPTÈMES-LES-VALLONS<br />

C<strong>en</strong>tre culturel louis Aragon – 04 91 96 31 00<br />

2 e édition du Festival Overlittérature : confér<strong>en</strong>ces,<br />

théâtre, projection… Du 22 au 24 mars.<br />

TOULON<br />

Théâtre Liberté – 04 98 00 56 76<br />

Dans le cadre du Théma #8 Frères et sœurs, le<br />

hall du théâtre accueille l’exposition de photos de<br />

Gilles Favier, jusqu’au 30 mars. Confér<strong>en</strong>ce Des<br />

frères et des sœurs par Sylvie Angel, psychiatre<br />

et thérapeute familiale, le 29 mars à 19h30.<br />

Maison de la photographie – 04 94 93 07 59<br />

Exposition L’Opéra <strong>en</strong> coulisses, photo d’Olivier<br />

Pastor, jusqu’au 13 avril.<br />

VAISON-LA-ROMAINE<br />

Association ACAL - 04 90 36 18 90<br />

3e édition de Vaison-la-Nouvelle invite le polar :<br />

concours de nouvelles, résid<strong>en</strong>ces d’écriture,<br />

lectures publiques, ateliers, r<strong>en</strong>contres d’auteurs<br />

autour des littératures policières... avec Pascal<br />

Dessaint, Jean-Hugues Oppel, Marin Ledun,<br />

Marcus Malte, Claude Mesplède, Marc Villard,<br />

Danielle Thiery... Du 13 au 21 avril.<br />

CONCOURS<br />

Dans le cadre du 29 e r<strong>en</strong>dez-vous des jeunes<br />

plastici<strong>en</strong>s, du 17 mai au 8 juin, l’association<br />

Elstir – Passerelle pour l’art lance un appel à<br />

candidature ouvert aux artistes plastici<strong>en</strong>s de<br />

toutes disciplines, sans limite d’âge et ayant<br />

moins de 10 ans de pratique. Le dossier de<br />

candidature, téléchargeable sur www.elstir.fr et<br />

www.saint-raphael.fr, est à adresser au Service<br />

culturel – pôle exposition – Sophie Bergeron –<br />

Hôtel de ville 83700 Saint-Raphaël avant le 30<br />

mars.<br />

Le CAUE13 lance un appel à candidature pour le<br />

Grand Prix départem<strong>en</strong>tal de l’architecture, de<br />

l’urbanisme et du paysage : peuv<strong>en</strong>t être<br />

prés<strong>en</strong>tées toutes opérations réalisées dans les<br />

Bouches-du-Rhône depuis moins de 3 ans pour<br />

l’architecture et moins de 6 ans pour le paysage<br />

et l’urbanisme. Les inscriptions et l’<strong>en</strong>voi des<br />

docum<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t se faire sur www.caue13.fr,<br />

par la poste ou sur grandprix1.13@caue13.fr<br />

avant le 18 mars.<br />

Le recrutem<strong>en</strong>t de la 5 e promotion de la formation<br />

supérieure de La Cité des Arts de la rue FAI<br />

AR est ouvert, la date limite de dépôt des<br />

candidatures est fixée au 31 mars.<br />

Téléchargeable sur www.faiar.org<br />

L’association Polly Maggoo, organisatrice des<br />

7 e R<strong>en</strong>contres Internationales Sci<strong>en</strong>ces et<br />

Cinémas (RISC), lance un appel à candidatures :<br />

sont éligibles tous les films - docum<strong>en</strong>taires,<br />

fictions, films expérim<strong>en</strong>taux, art vidéo, animation…-<br />

dont le sujet est directem<strong>en</strong>t lié à des<br />

thématiques sci<strong>en</strong>tifiques. La date limite<br />

d’inscription est fixée au 15 avril.<br />

www.pollymagoo.org/doc_polly/risc-2013.html<br />

67<br />

A<br />

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GR<br />

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M<br />

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ENCONTRES


68<br />

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A<br />

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M<br />

E<br />

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IVRES<br />

Bulles de printemps<br />

La dixième édition des R<strong>en</strong>contres du 9 e art pr<strong>en</strong>dra<br />

une ampleur particulière <strong>en</strong> cette année<br />

capitale. Labellisée MP 2013, la manifestation<br />

se prépare à accueillir des auteurs du monde<br />

<strong>en</strong>tier et ne proposera pas moins de dix-neuf<br />

expositions dans quatorze lieux différ<strong>en</strong>ts. Une<br />

belle édition <strong>en</strong> perspective donc, qui s’accompagnera<br />

d’événem<strong>en</strong>ts dans la ville. On pourra<br />

ainsi admirer, du 16 mars au 14 avril, Le manège<br />

magique conçu et installé <strong>en</strong> haut du cours<br />

Mirabeau par François Delarozière et Jean-Luc<br />

Courcoult de la compagnie Royal Deluxe, ou<br />

suivre le Parcours <strong>en</strong> ville imaginé par Lolmède,<br />

qui a tiré le portrait de tr<strong>en</strong>te boutiques de la cité<br />

aixoise. À moins qu’on ne préfère s’attabler à une<br />

terrasse pour lire dans La Marseillaise la suite<br />

du roman-feuilleton Les Mystères de la Capitale,<br />

auquel la bédéiste libanaise Zeina Abiracheb<br />

apportera sa contribution durant tout le mois de<br />

mars. Une r<strong>en</strong>contre-lecture est d’ailleurs prévue<br />

le 31 mars au J1 à Marseille.<br />

Au rayon des expositions, on aura l’embarras du<br />

choix : l’humour surréaliste du flamand Herr<br />

Seele et de son Cowboy H<strong>en</strong>k ; l’hommage très<br />

att<strong>en</strong>du de Jacques Ferrandez à Camus (la<br />

découverte des planches originales de son adaptation<br />

de L’Étranger devrait être un des grands<br />

mom<strong>en</strong>ts du festival) ; les illustrations de Blexbolex<br />

; l’artiste berlinois Jim Avignon et son<br />

Masterplan, avec <strong>en</strong> prime un apéro concert le<br />

26 mars (car il est égalem<strong>en</strong>t musici<strong>en</strong>) et bi<strong>en</strong><br />

d’autres <strong>en</strong>core. Comme tous les ans, le Muséum<br />

d’Histoire Naturelle est part<strong>en</strong>aire de la<br />

Chez nous et d’ailleurs<br />

En cette Capitale europé<strong>en</strong>ne de la culture, où il<br />

est plus que jamais question de culture méditerrané<strong>en</strong>ne,<br />

la manifestation Lire Ensemble trouve<br />

naturellem<strong>en</strong>t sa place. Pour la 8 e année, cette<br />

programmation s’attache à sout<strong>en</strong>ir les artistes<br />

d’ici, et permet aux habitants du vaste territoire<br />

d’Agglopole Prov<strong>en</strong>ce (17 villes et villages) de se<br />

réapproprier les bibliothèques, de participer à des<br />

ateliers, d’aller voir des spectacles… et de s’essayer<br />

à l’écriture grâce au concours de nouvelles<br />

chaque année très couru. Cette année le thème<br />

Rassegna © Fred Gromier<br />

manifestation;<br />

cette année, ce sont les artistes de la collection<br />

Métamorphoses qui l’investiront pour le transformer<br />

<strong>en</strong> un véritable cabinet de curiosités sur<br />

la thématique des insectes. Le temps fort du<br />

festival sera bi<strong>en</strong> sûr le Week-<strong>en</strong>d BD, du 12 au<br />

14 avril : plus de cinquante auteurs invités, une<br />

c<strong>en</strong>taine de professionnels du livre et de multiples<br />

occasions pour les amateurs d’échanger, de<br />

met <strong>en</strong> avant les «G<strong>en</strong>s d’ici et d’ailleurs», une<br />

façon de voyager au travers d’histoires, de spectacles,<br />

à comm<strong>en</strong>cer par celui qui marquera<br />

l’ouverture de la manifestation (le 30 mars à<br />

Salon) : la création musicale Bu<strong>en</strong>a Sombra de la<br />

cie Rassegna, qui revisite des chansons populaires<br />

de Sicile, d’Espagne, d’Italie… Au cours de<br />

la quinzaine, spectacles et ateliers émailleront la<br />

vie des villes et villages, sous forme de balades<br />

contées, de lectures-spectacles, d’atelier d’écriture<br />

(Jihad Darwiche <strong>en</strong> anime un à Pellissanne le<br />

29 mars), de pièces de théâtre, de lecture (la cie<br />

S<strong>en</strong>n’ga lit La Trace de Sabine Tamisier à Mallemort<br />

le 11 avril), de r<strong>en</strong>contres (avec Claudine<br />

Galéa, auteure, le 2 avril à la librairie Le Gr<strong>en</strong>ier<br />

d’Abondance à Salon), de concerts… Avant<br />

d’aborder la soirée de clôture, au Portail Coucou<br />

à Salon, où la cie Tout Samba’L mettra son grain<br />

de folie lors de la remise des prix des concours…<br />

DO.M.<br />

Lire Ensemble<br />

du 29 mars au 12 avril<br />

Agglopole Prov<strong>en</strong>ce<br />

04 90 44 77 41<br />

www.agglopole-prov<strong>en</strong>ce.fr<br />

découvrir<br />

et de faire dédicacer leurs albums favoris.<br />

FRED ROBERT<br />

R<strong>en</strong>contres du 9 e art<br />

du 16 mars au 25 mai<br />

Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce<br />

www.bd-aix.com<br />

Désir<br />

de Français<br />

Comme chaque année, la semaine de la langue<br />

française et de la Francophonie irrigue le territoire<br />

de propositions offrant au grand public<br />

l’occasion de manifester son attachem<strong>en</strong>t à la<br />

langue française. Sous le titre Dis-moi dix mots<br />

semés au loin, la francophonie est abordée sous le<br />

biais de formes littéraires ou artistiques, les 10<br />

mots <strong>en</strong> question -atelier, bouquet, cachet, coup<br />

de foudre, équipe, protéger, savoir-faire, unique,<br />

vis-à-vis et voilà- ayant été choisis parmi les mots,<br />

tournures ou expressions empruntés à la langue<br />

française par d’autres langues comme l’allemand,<br />

l’anglais, le polonais, le portugais, le russe, le<br />

néerlandais, l’espagnol et l’itali<strong>en</strong>. À cette occasion,<br />

de multiples projets sont programmés dans<br />

certaines villes de la région, pour la plupart des<br />

restitutions de projets m<strong>en</strong>és tout au long de<br />

l’année, mais aussi des ateliers, lectures, concours,<br />

spectacles, concerts…<br />

DO.M.<br />

du 16 au 24 mars<br />

www.dismoidixmots.culture.fr<br />

L'Etranger © Ferrandez


Tourner le Rouergue<br />

Les éditions du Rouergue fêt<strong>en</strong>t leurs 20 ans !<br />

L’av<strong>en</strong>ture remonte à l’année 1993 avec la<br />

parution du petit ouvrage emblématique<br />

d’Olivier Douzou, Jojo la mache. Ouvrage<br />

audacieux qui lance les publications pour la<br />

jeunesse. En 1997 le premier livre de Guillaume<br />

Guéraud arrive par la poste et lance la collection<br />

DoAdo. De nombreux jeunes auteurs et<br />

illustrateurs feront leurs premières armes sous la<br />

férule de Sylvie Gracia, découvreuse de tal<strong>en</strong>ts,<br />

qui rejoint l’équipe <strong>en</strong> 2001. Vi<strong>en</strong>dront <strong>en</strong>suite<br />

les collections Zig Zag (à partir de 7 ans) <strong>en</strong> 2002<br />

et Dacodac (à partir de 9 ans) <strong>en</strong> 2009. En 2010<br />

la société s’est associée à Actes Sud pour assurer<br />

sa pér<strong>en</strong>nité et l’av<strong>en</strong>ir, suite au départ à la retraite<br />

de sa directrice. Avec sa dizaine de collaborateurs<br />

Le Rouergue garde son autonomie éditoriale et<br />

son originalité. Désormais l’équipe est scindée <strong>en</strong><br />

deux : une moitié à Arles, une autre à Paris. Pour<br />

marquer cette fête de création paraîtra au<br />

printemps un album, Forêt-wood, avec une<br />

c<strong>en</strong>taine d’arbres imaginaires <strong>en</strong> hommage aux<br />

forêts, au bois, au papier et aux livres !<br />

Une nouvelle collection vi<strong>en</strong>t de naître qui<br />

s’adresse aux lecteurs débutants : Tic Tac. Son<br />

premier titre, Le thé des poissons, d’une auteure<br />

d’origine estoni<strong>en</strong>ne, Piret Raud, est un recueil<br />

amusant d’historiettes contemporaines et<br />

farfelues illustrées, qui ont des héros aussi<br />

inatt<strong>en</strong>dus qu’une carotte ou un téléphone<br />

portable ! C’est la vraie vie qui inspire <strong>en</strong><br />

revanche le récit d’Hélène Gaudy, jolim<strong>en</strong>t<br />

illustré par Émilie Harel de l’atelier V<strong>en</strong>ture de<br />

Marseille, avec la petite Amy qui décide de<br />

s’<strong>en</strong>fermer dans le cagibi pour protester contre<br />

l’incompréh<strong>en</strong>sion dont elle se s<strong>en</strong>t victime ;<br />

décision qui permettra à la famille de trouver un<br />

nouveau mode de fonctionnem<strong>en</strong>t.<br />

Les adolesc<strong>en</strong>ts seront s<strong>en</strong>sibles au roman de<br />

Louis Atangana qui dénonce racisme et<br />

antisémitisme dans un récit bi<strong>en</strong> ficelé. Né d’un<br />

père congolais le jeune Dami<strong>en</strong> découvre que sa<br />

mère est juive ; s’<strong>en</strong>suit dans sa cité une série de<br />

réactions <strong>en</strong> chaîne et une prise de consci<strong>en</strong>ce<br />

libératrice.<br />

Parmi les albums on s’émerveille du livre<br />

accordéon de Juliette Binet qui se déplie et se<br />

raccorde par un jour de grand v<strong>en</strong>t, et de celui de<br />

Jean Gourounas qui joue avec des figures<br />

géométriques et des couleurs vives pour créer<br />

différ<strong>en</strong>tes silhouettes et attiser l’imagination. Le<br />

dernier album des marseillais Guillaume<br />

Guéraud et Hélène Georges se déroule dans les<br />

tuyaux d’évacuation des salles de bain et donne<br />

vie à un bestiaire coloré qui joue à aiguiser<br />

l’imaginaire... C’est donc avec dynamisme que<br />

le Rouergue attaque une nouvelle période de<br />

création à l’int<strong>en</strong>tion des jeunes lecteurs <strong>en</strong> leur<br />

r<strong>en</strong>voyant un miroir de leur temps tout <strong>en</strong><br />

répondant à leurs interrogations !<br />

Mais le Rouergue c’est aussi la littérature avec sa<br />

collection La Brune qui fête ses quinze ans. Sans<br />

oublier la série des livres historiques, romans de<br />

société, thrillers, essais et livres d’art. De quoi<br />

tourner des pages <strong>en</strong>core longtemps...<br />

CHRIS BOURGUE<br />

La femme et le travesti (Rouergue) de Chantal Aubry sera<br />

prés<strong>en</strong>té à La Criée le 28 mars à 18h30 par son auteur,<br />

Macha Makëiff et la journaliste Christine Rodès<br />

Crudités et nouilles bouillies<br />

Dure à cuire, la narratrice, invaincue jusqu’à la<br />

dernière page, se bat becs et ongles contre le<br />

malheur qui ne la lâche pas autant que contre les<br />

odeurs de cuisine tout aussi prégnantes. Il faut<br />

dire qu’il n’y a que des puants dans ce roman et<br />

ça r<strong>en</strong>ifle dès la première ligne, lui ce qu’elle a<br />

<strong>en</strong>tre les cuisses et elle le chou ferm<strong>en</strong>té de<br />

l’automne d’avant. Le lecteur s’<strong>en</strong> pr<strong>en</strong>d plein le<br />

pif dès l’ouverture et fait la fermeture courbatu,<br />

l’œil nébuleux pour avoir lu la phrase fatidique<br />

«Tout recomm<strong>en</strong>çait comme avant». Cette riante<br />

chronique à la première personne, au titre qui<br />

fleure bon l’antiphrase -Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue signalant<br />

l’<strong>en</strong>trée dans une proche banlieue de Séoul- relate<br />

sans fioriture ni douceur, ni complaisance<br />

d’ailleurs, le quotidi<strong>en</strong> désastreux de la jeune<br />

Yunyeong, de nos jours, au pays du Matin calme.<br />

En Corée, 12 e puissance économique mondiale,<br />

on peut vivre sans trop se plaindre dans un soussol<br />

aveugle vert d’humidité ou dans un container<br />

posé sur une terrasse accessible par une échelle<br />

branlante ; on peut choisir librem<strong>en</strong>t de laisser<br />

sa fille handicapée sans soin faute d’arg<strong>en</strong>t ou de<br />

servir du matin au soir des soupes grasses avant<br />

de servir soi-même de friandise aux cli<strong>en</strong>ts<br />

gourmands ; on sait aussi que le taux de suicide<br />

y est l’un des plus élevés de la planète. La<br />

narratrice est à peine sympathique dans son<br />

pragmatisme viscéral ; survivre à tout prix sans<br />

considération morale, <strong>en</strong>caisser la déchéance de<br />

son corps comme r<strong>en</strong>trée de rev<strong>en</strong>us supplém<strong>en</strong>taires,<br />

se laver les mains dans la rivière : c’est<br />

là toute la force de ce roman froid qui sans<br />

état d’âme -l’écriture de KimYi-seol navigue<br />

aisém<strong>en</strong>t dans l’horreur tranquille- brosse un<br />

portrait de femme que l’on n’oublie pas dans un<br />

monde que l’on aimerait oublier !<br />

MARIE JO DHO<br />

Le thé des poissons<br />

Piret Raud<br />

Tic tac, 9 €<br />

Quand j’étais cagibi<br />

Hélène Gaudy<br />

& Émilie Harel (ill.)<br />

Zig Zag, 7 €<br />

Une étoile<br />

dans le coeur<br />

Louis Atangana<br />

DoAdo, 11 €<br />

Un courant d’air<br />

Juliette Binet, 17 €<br />

Girafe<br />

Jean Gourounas<br />

15 €<br />

Safari dans le lavabo<br />

Guillaume Guéraud &<br />

Hélène Georges (ill.)<br />

16 €<br />

http://www.facebook.com/rouerguejeunesse<br />

www.lerouergue.com<br />

Bi<strong>en</strong>v<strong>en</strong>ue<br />

Kim Yi-seol (traduit<br />

du coré<strong>en</strong> par Lim<br />

Yeong-hee et<br />

Françoise Nagel)<br />

Philippe Picquier,<br />

17,50 €<br />

69<br />

L<br />

I<br />

V<br />

R<br />

ES<br />

RetrouveZ nos chroniques livres, et découvreZ les autres !<br />

www.journalzibeline.fr<br />

-Beso de la muerte de Gilles Vinc<strong>en</strong>t<br />

-Ô Chevaux... de Hidéo Furukawa


70<br />

L<br />

I<br />

V<br />

R<br />

ES<br />

Malheureux ceux qui rest<strong>en</strong>t<br />

Et si le souhait secret de Jérôme Garcin était de<br />

faire revivre les disparus Les proches : <strong>en</strong> 1998,<br />

il consacrait La chute de cheval à son père décédé<br />

à quarante-cinq ans ; plus récemm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> 2011,<br />

Olivier retraçait la mort accid<strong>en</strong>telle de son frère<br />

jumeau âgé de six ans. D’autres aussi, qui ont<br />

existé mais que la postérité a oubliés. Bleus horizons<br />

ressuscite ainsi la figure de Jean de La Ville<br />

de Mirmont. Qui se souvi<strong>en</strong>t de cet écrivain<br />

fauché au Chemin des Dames à l’âge de vingthuit<br />

ans Il avait pourtant déjà écrit quelques<br />

contes, un recueil aux acc<strong>en</strong>ts baudelairi<strong>en</strong>s L’horizon<br />

chimérique (dont le roman égrène quelques<br />

strophes) et un bref récit d’une stupéfiante<br />

modernité Les dimanches de Jean Dézert (que La<br />

Table Ronde a eu la bonne idée de rééditer dans<br />

sa collection La Petite Vermillon). À ce jeune<br />

homme qui rêvait d’<strong>en</strong> découdre, et peut-être<br />

aussi de trouver dans la guerre l’occasion d’un<br />

grand sujet, Garcin redonne vie. Non par le biais<br />

Odyssée givrée<br />

Dans son troisième ouvrage, le germano-marseillais<br />

Mika Biermann r<strong>en</strong>oue avec le grand<br />

roman d’av<strong>en</strong>tures des siècles passés. Comme<br />

certains de ses prédécesseurs illustres, il précise<br />

dans la préface que «ri<strong>en</strong> dans ce livre n’est inv<strong>en</strong>té»<br />

(la première de couverture annonce pourtant un<br />

«roman» !). Il ne serait donc que l’humble collecteur<br />

des récits de différ<strong>en</strong>ts protagonistes, récits<br />

retrouvés par hasard, voire réceptionnés d’outretombe<br />

par un médium certifié, du moins pour<br />

l’un d’<strong>en</strong>tre eux. Alors l’expédition de l’Astrofant,<br />

une «av<strong>en</strong>ture auth<strong>en</strong>tique» On demande à<br />

voir. Mais au fond qu’importe «L’idée de fêter<br />

l’avènem<strong>en</strong>t du nouveau millénaire, lors du réveillon<br />

du 31 décembre 2000, avec un feu d’artifice au<br />

plus profond de l’Antarctique…» a de quoi séduire<br />

d’une biographie chronologique, mais grâce au<br />

récit émouvant qu’<strong>en</strong> fait Louis Gémon, son<br />

frère d’armes, un personnage fictif qui donne<br />

toute son épaisseur romanesque à l’ouvrage. Car<br />

dans l’ombre du héros mort trop tôt, c’est<br />

l’exist<strong>en</strong>ce du survivant qui se dessine. Une exist<strong>en</strong>ce<br />

totalem<strong>en</strong>t absorbée dans la mémoire de<br />

l’autre, qui vire (presque) à l’échec total. «J’ai cru<br />

que je survivais à Jean, mais la vérité, c’est que je me<br />

suis tué pour lui. […] J’ai préféré son passé à mon<br />

av<strong>en</strong>ir. Il a été mon jumeau de guerre, mon double<br />

idéal, et je ne suis jamais parv<strong>en</strong>u à <strong>en</strong> faire le<br />

deuil.» Et si écrire, pour Garcin, c’était t<strong>en</strong>ter,<br />

inlassablem<strong>en</strong>t, de faire ce deuil <br />

FRED ROBERT<br />

Jérôme Garcin prés<strong>en</strong>tera son livre à la librairie<br />

Maupetit le 20 avril à partir de 16h (r<strong>en</strong>contre<br />

animée par Jean Contrucci)<br />

les lecteurs amateurs de défis à la Jules Verne.<br />

Altern<strong>en</strong>t au fil des chapitres la verve ampoulée<br />

et quelque peu désuète du chef de l’expédition,<br />

l’argot et les obscénités des carnets du cuisinier<br />

du bord (un personnage haut <strong>en</strong> couleur, mais<br />

pas <strong>en</strong> taille puisqu’il est nain), le journal du<br />

premier officier du navire (que le médium a<br />

récupéré d’<strong>en</strong>tre les morts). On peut aussi y lire<br />

les notes d’une ichtyologue aux allures de baleine<br />

et même quelques extraits d’un livre gelé trouvé<br />

dans une station sci<strong>en</strong>tifique abandonnée. Biermann<br />

a visiblem<strong>en</strong>t pris plaisir à créer cette<br />

polyphonie délirante, reflet de la nef des fous<br />

que devi<strong>en</strong>t très vite l’Astrofant. Et on le suit volontiers<br />

dans cette parodie d’expédition polaire !<br />

F.R<br />

Bleus horizons<br />

Jérôme Garcin<br />

Gallimard, 16,90 €<br />

Un Blanc<br />

Mika Biermann<br />

Anacharsis, 15 €<br />

Le quatuor de Trivandrum<br />

Ils sont quatre. Une réalisatrice et deux écrivains<br />

français invités pour une semaine <strong>en</strong> Inde dans le<br />

cadre d’un festival culturel. Plus Géraldine,<br />

directrice de l’Alliance Française à Trivandrum,<br />

chargée de les accueillir dans le Sud du pays. Le<br />

dixième roman de Catherine Cusset est choral.<br />

Treize chapitres <strong>en</strong> scand<strong>en</strong>t les étapes, de Roissy<br />

à Kovalam, et la durée, selon une chronologie au<br />

jour le jour et des points de vue variés. Le lecteur<br />

passe ainsi de l’anxieuse et émotive Charlotte à<br />

Roland le séducteur sur le retour ou à Géraldine<br />

la perfectionniste fleur bleue. Aucun chapitre<br />

selon Raphaël, le jeune auteur ombrageux dont<br />

on s’arrache le dernier ouvrage au parfum de<br />

scandale, comme si lui seul échappait à la sonde<br />

de l’auteur ; son pseudonyme Eleuthère ne veutil<br />

d’ailleurs pas dire «libre» <strong>en</strong> grec Il est sans<br />

doute le personnage le plus intéressant, le plus<br />

mystérieux aussi de ce récit fluide mais qui reste<br />

comme à la surface artificielle du réel. Dans<br />

l’univers luxueux des grands hôtels, des voitures<br />

avec chauffeur et des soirées de gala, il reste assez<br />

peu de place pour le pays, dont on perçoit seulem<strong>en</strong>t<br />

par intermitt<strong>en</strong>ces la misère et la viol<strong>en</strong>ce<br />

lat<strong>en</strong>te. Là n’est d’ailleurs pas le propos. De fait,<br />

la romancière s’attache surtout à ses protagonistes,<br />

que la par<strong>en</strong>thèse indi<strong>en</strong>ne va changer. À<br />

chacun sa faille, ses souv<strong>en</strong>irs <strong>en</strong>fouis, ses deuils<br />

à faire. Un roman psychologique bi<strong>en</strong> ficelé, qui<br />

brode avec aisance sur les motifs de l’amour, du<br />

couple, de la famille, de l’amitié… mais<br />

n’échappe pas toujours, justem<strong>en</strong>t, à ses propres<br />

ficelles.<br />

F.R<br />

Indigo<br />

Catherine Cusset<br />

Gallimard, 19,90 €<br />

La romancière sera l’invitée des Escales <strong>en</strong> Librairies le<br />

14 mars à Saint-Rémy-de- Prov<strong>en</strong>ce (librairie Voyage<br />

au bout de la nuit, 04 90 94 68 35) et le 15 mars à<br />

Marseille (librairie Prado-Paradis, 04 91 76 55 96)<br />

www.librairie-paca.com


Peu de mots pour le dire<br />

Fabi<strong>en</strong>ne Yvert arp<strong>en</strong>te les s<strong>en</strong>tiers peu battus<br />

d’une poésie pleine des aléas et du dérisoire de<br />

l’exist<strong>en</strong>ce. Dans Télescopages, paru <strong>en</strong> 2010 chez<br />

Attila, elle avait mis <strong>en</strong> fiches sa vie de 1997 à<br />

2002. Depuis quelque dix ans, ce sont aussi de<br />

petits livres tamponnés que l’artiste typographe<br />

fabrique chez elle à Marseille. «Les petits livres,<br />

voilà mon champ de bataille», rev<strong>en</strong>dique-t-elle, car,<br />

comme elle le tamponne haut et fort dans Je<br />

n’écris plus «tous ces livres dans les librairies me<br />

dégoût<strong>en</strong>t/Autant de mots de blabla/Si peu de poésie<br />

de littérature».<br />

Ce qui l’intéresse «Le rebut palpitant, les restes<br />

du vivant, le soi-disant insignifiant.» C’est de cette<br />

matière prét<strong>en</strong>dum<strong>en</strong>t triviale que la poétesse fait<br />

son miel. Un miel acide, qu’elle tamponne sur<br />

les pages de ses deux derniers ouvrages. Y <strong>en</strong> a<br />

marre d’être pauvre dresse le bilan qui pourrait<br />

être pathétique d’une vie passée à «racler les fonds<br />

de tiroirs & les raclures de porte-monnaie». Pourtant,<br />

même «border larmes», celle qui vit «d’emprunts<br />

& d’eau fraîche» garde les yeux ouverts sur la<br />

misère des autres et ne perd ri<strong>en</strong> de son s<strong>en</strong>s de<br />

l’autodérision. Quant à Je n’écris plus, cette réédition<br />

du texte de 2004 est une sorte de<br />

manifeste, car de l’incapacité à écrire naît une<br />

nouvelle forme de travail : «J’écris de petites phrases<br />

qui essai<strong>en</strong>t de fixer le temps.» Et une nouvelle<br />

technique, celle du tampon, qui contraint à ne<br />

garder que le nécessaire. Une économie de mots<br />

<strong>en</strong> parfaite adéquation avec l’exist<strong>en</strong>ce précaire<br />

de cette artiste originale et <strong>en</strong>gagée.<br />

FRED ROBERT<br />

Y <strong>en</strong> a marre d’être pauvre et Je n’écris plus<br />

Fabi<strong>en</strong>ne Yvert<br />

Éditions des petits livres, 10 €<br />

71<br />

L<br />

I<br />

V<br />

Clavecin galant<br />

C’est au couv<strong>en</strong>t Royal de Saint-Maximin (Var)<br />

que Brigitte Tramier (à l’origine des classes de<br />

clavecin à Val<strong>en</strong>ce et Arles avant sa nomination<br />

au Conservatoire d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce) a <strong>en</strong>registré<br />

ces pièces de Jacques Duphly (1715-1789) : un<br />

panorama sonore somptueux, d’une quinzaine<br />

de titres, donnant une belle idée de la richesse<br />

expressive du style «Galant» d’un émin<strong>en</strong>t représ<strong>en</strong>tant<br />

de l’école française de clavecin au<br />

XVIII e siècle. On se laisse conduire au fil d’une<br />

formidable palette de couleurs, un jeu libre, un<br />

lyrisme souple dans les phrasés dansants d’un<br />

Rondeau ou d’une Chaconne, vers quelques portraits<br />

sonores, délicieuses miniatures dessinant<br />

des figures mythologiques, de la commedia<br />

dell’arte, d’un contemporain… le tout sur un<br />

clavecin d’époque (1738) signé Antoine Vater,<br />

facteur à qui Duphly dédia son La de Vatre. Un<br />

clavier royal !<br />

JACQUES FRESCHEL<br />

CD Parnassie éditions<br />

PAR 03<br />

En téléchargem<strong>en</strong>t sur<br />

http://parnassie.fr<br />

R<br />

ES<br />

C<br />

D<br />

|<br />

Théodore Dubois<br />

On a souv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>t<strong>en</strong>du, ces dernières années dans<br />

notre région, au Grand théâtre de Prov<strong>en</strong>ce <strong>en</strong><br />

particulier, l’<strong>en</strong>semble Les Siècles dirigé par<br />

François-Xavier Roth jouer sur ses instrum<strong>en</strong>ts<br />

historiques. C’est <strong>en</strong> collaboration avec le C<strong>en</strong>tre<br />

de musique romantique française Palazzetto<br />

Bru Zane et les éditions Actes Sud que la formation<br />

grave (<strong>en</strong> live) ce beau programme dédié à<br />

un musici<strong>en</strong> du XIX e siècle, du type qu’on se<br />

Éclats <strong>en</strong> fusion<br />

Tout comm<strong>en</strong>ce par un stomp de Duke : le sax<br />

de Raphaël Imbert file ses croches ballottées<br />

avant qu’un blues lascif ne s’<strong>en</strong>file à son train et<br />

que résonn<strong>en</strong>t les sirènes d’un jazz band…<br />

Abrupto, le Quatuor Manfred, rehaussé de la<br />

clarinette de Flor<strong>en</strong>t Héau, livre un pur classique<br />

emperruqué ! Deux univers, ceux d’Ellington<br />

et Mozart, sembl<strong>en</strong>t s’édifier <strong>en</strong> parallèle, au fil<br />

des premières plages, voire s’ignorer… Pourtant,<br />

<strong>en</strong> t<strong>en</strong>dant l’oreille, on perçoit qu’adroitem<strong>en</strong>t<br />

le monde de l’un a déjà pénétré, saisi celui de<br />

l’autre, par-delà les siècles…<br />

On avait découvert ce travail de la Cie Nine<br />

Spirit sur Amadeus & The Duke <strong>en</strong> 2011, au GTP.<br />

Avant cela leur concept avait marié avec bonheur<br />

Bach & Coltrane autour d’un mémorable disque<br />

(Zig-Zag Territoires, 2008). Il trouve, avec cette<br />

seconde galette, un nouveau prolongem<strong>en</strong>t vers<br />

des terres fusionnelles.<br />

plait à ignorer dans l’hexagone. Dès les premières<br />

notes de son Ouverture Frithiof, on mesure<br />

pourtant la puissance sombre du romantisme de<br />

Théodore Dubois (1837-1924), son lyrisme clair<br />

dans son Concerto n°2 pour piano (brillante<br />

Vanessa Wagner sur un Erard de 1874) et<br />

l’originalité d’une écriture dans un rare Dixtuor.<br />

J.F<br />

«J’espère contribuer à ce que leurs éclats se fond<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> une seule et même lueur» précise Raphaël Imbert.<br />

De fait, la fusion opère : l’album trace une<br />

piste initiatique, autour de la mise <strong>en</strong> lumière<br />

d’un «classicisme» intemporel, élégant mais profond,<br />

au gré d’un s<strong>en</strong>s commun de la fantaisie<br />

et de la volonté de dissiper les frontières…<br />

Marion Rampal chante de sa voix grave un<br />

bouleversant Lied mozarti<strong>en</strong> façon cabaret quand<br />

le batteur Jean-Luc di Fraya joue le faussetfaussaire<br />

dans un poignant standard (My Love).<br />

Sax et cordes <strong>en</strong>tremêlés inv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t un Ed<strong>en</strong><br />

(Heav<strong>en</strong>), au seuil duquel sembl<strong>en</strong>t nous conduire<br />

deux gardes surgis d’une Flûte <strong>en</strong>chantée<br />

balancée… Alors, après un funèbre Chopin et la<br />

marche statuaire d’un Commandeur réincarné,<br />

au chant du cygne testam<strong>en</strong>taire de Martin<br />

Luther King, les barrières s’effac<strong>en</strong>t et l’harmonie<br />

règne. Un chemin s’ouvre, possible à tous, vers<br />

CD Musicales Actes<br />

Sud - distr. Harmonia<br />

Mundi<br />

www.lessiecles.com<br />

www.actes-sud.fr<br />

cette même Lumière maçonnique qui a éclairé<br />

les deux musici<strong>en</strong>s… où même «negro» rime avec<br />

spirituel !<br />

Au final, on plane dans l’éther d’un quintette<br />

dématérialisé (Thomas Weirich aux platines)<br />

avant que l’Ave verum ne se mue <strong>en</strong> «bœuf» sur<br />

le toit d’un temple voué à la Beauté. J.F.<br />

CD Jazz Village-harmonia mundi JV 570011<br />

www.jazzvillagemusic.com


72<br />

L<br />

I<br />

V<br />

R<br />

ES<br />

Le bi<strong>en</strong> nommé<br />

Voici un livre qui tombe à pic <strong>en</strong> cette année<br />

Capitale europé<strong>en</strong>ne de la culture et la fin des<br />

travaux du Vieux-Port ! Le lecteur pourra s’y<br />

prom<strong>en</strong>er avec des images d’antan, des souv<strong>en</strong>irs<br />

et des anecdotes plein la tête. Préfacé par Jean-<br />

Claude Gaudin et postfacé par Jean-Marc<br />

Aveline, Le quai de la Fraternité Marseille joue<br />

hors catégorie. Ni 100 % historique bi<strong>en</strong> que<br />

Gabriel Chakra (tr<strong>en</strong>te ans au Méridional) fasse<br />

<strong>en</strong> r<strong>en</strong>aître les temps forts ; ni 100 % album<br />

photo de la dynastie Detaille puisque tirages et<br />

docum<strong>en</strong>ts annexes vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t s’y greffer. L’originalité<br />

de l’<strong>en</strong>treprise, dont la paternité revi<strong>en</strong>t à<br />

Gérard Detaille -par ailleurs adjoint à la culture<br />

de la mairie des 6 e et 8 e arr.-, se situe dans le<br />

mélange des g<strong>en</strong>res et les <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s avec quelques<br />

figures du Vieux-Port : Ernest Zutta, ex-propriétaire<br />

de La Samaritaine ; Jean Sicard, notaire<br />

et mémorialiste, petit-fils du propriétaire du<br />

Mont-V<strong>en</strong>toux ; Monique V<strong>en</strong>turini qui fut p<strong>en</strong>dant<br />

20 ans aux commandes du New York. Et,<br />

comme une arête dans la bouillabaisse, Danièle<br />

Giraudy, ex-directrice des musées de Marseille,<br />

aux premières loges depuis ses f<strong>en</strong>êtres ! Reste le<br />

portfolio qui témoigne des petites et grandes<br />

heures du quai de la Fraternité «le bi<strong>en</strong> nommé»,<br />

avec ses anonymes, ses commerces, ses petits<br />

métiers, ses bains de foules (visites présid<strong>en</strong>tielles<br />

de Loubet, Doumergue, Poincaré) ou ses clameurs<br />

(couronnem<strong>en</strong>t de Notre-Dame de la<br />

Garde, grèves…). Peut-être un prochain épisode<br />

à partir du 12 janvier 2013 <br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

Le quai de la Fraternité Marseille<br />

Photographies des fonds Detaille et Baudelaire<br />

Texte de Gabriel Chakra<br />

Hervé Chopin, 29,90 €<br />

Pour la photographie<br />

Intitulée très simplem<strong>en</strong>t Photo autant que la<br />

maquette se prés<strong>en</strong>te sobrem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> rouge et<br />

blanc, cette nouvelle collection d’ARTE Éditions<br />

ambitionne d’explorer <strong>en</strong> douze volets l’acte photographique,<br />

ses multiples courants comme ses<br />

histoires perdues. Ce premier DVD analyse quatre<br />

grands chapitres de la photographie abordables<br />

séparém<strong>en</strong>t mais complém<strong>en</strong>taires : La photographie<br />

surréaliste, La nouvelle objectivité Allemande,<br />

Les primitifs de la photographie et La Photographie<br />

mise <strong>en</strong> scène. Techniques, histoire, démarches<br />

sci<strong>en</strong>tifiques, artistiques, parti-pris et polémiques<br />

-art ou simple <strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t littéral du réel -<br />

sont mis <strong>en</strong> perspectives. Impardon-nable donc<br />

d’ignorer ce qu’est une photo au collodion humide,<br />

la différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre un calotype et un<br />

L’égalité à naître<br />

On a bi<strong>en</strong> des difficultés à dater la naissance des<br />

inégalités : Rousseau l’accole à celle de la propriété<br />

individuelle, d’autres à la possibilité de<br />

stocker des ressources. L’homo sapi<strong>en</strong>s a 200 000<br />

ans, et Christophe Darmangeat appelle la<br />

préhistoire et l’ethnologie à la rescousse, pour <strong>en</strong><br />

resituer l’évolution à grande échelle. Une bonne<br />

vieille chronologie a t<strong>en</strong>dance à r<strong>en</strong>dre plus<br />

humble : notre modèle de structures sociales n’est<br />

décidém<strong>en</strong>t pas le seul, imparable et définitif.<br />

L’auteur a donné à son livre la forme plaisante<br />

d’un dialogue, très habile procédé permettant de<br />

parer aux objections courantes comme aux plus<br />

pointues, et de déployer son raisonnem<strong>en</strong>t avec<br />

élégance. Il décrit des communautés «ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t<br />

composées d’individus économiquem<strong>en</strong>t<br />

indép<strong>en</strong>dants, politiquem<strong>en</strong>t libres, et armés», tout<br />

<strong>en</strong> évitant l’écueil de l’idéalisation caricaturale des<br />

peuples égalitaires, qui <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t beaucoup<br />

daguerréotype, comm<strong>en</strong>t Jeff Wall ou les Becher<br />

conçoiv<strong>en</strong>t leurs dispositifs après les Nadar,<br />

Bayard (<strong>en</strong> noyé), Man Ray ou les brûlages<br />

d’Ubac. Simplicité, intelligibilité, richesse informative<br />

et iconographique caractéris<strong>en</strong>t cette<br />

collection conçue par Stan Neumann co-auteur<br />

d’une précéd<strong>en</strong>te Architectures qui fit date.<br />

Manquerait-il un livret ou un répertoire<br />

interactif <strong>en</strong> ligne pour <strong>en</strong> prolonger tous les<br />

cheminem<strong>en</strong>ts On att<strong>en</strong>d avec une évid<strong>en</strong>te<br />

impati<strong>en</strong>ce les prochaines livraisons.<br />

CLAUDE LORIN<br />

Photo Vol 1<br />

DVD Arte Éditions, 20 €<br />

de viol<strong>en</strong>ce meurtrière, et surtout, une condition<br />

féminine souv<strong>en</strong>t épouvantable.<br />

Alors certes, «l’histoire de toutes les sociétés<br />

humaines s’inscrit dans une t<strong>en</strong>dance générale vers<br />

le développem<strong>en</strong>t des inégalités et l’apparition des<br />

classes». Sans doute, mais ri<strong>en</strong> ne dit que c’est un<br />

processus qui ne connaîtra pas d’autres étapes...<br />

dont on peut déjà rêver, ce petit livre <strong>en</strong> mains.<br />

GAËLLE CLOAREC<br />

Conversation sur la naissance des inégalités<br />

Christophe Darmangeat<br />

Agone, 12 €<br />

À compléter par la lecture de l’anthologie<br />

Malheur aux riches prés<strong>en</strong>tée par Sébasti<strong>en</strong> Lapaque<br />

chez J’ai lu (coll. Librio à 2 €), qui démontre que<br />

dans notre propre culture il n’a pas manqué de<br />

courants critiquant l’accumulation des richesses


Sociétés <strong>en</strong> péril<br />

Antonio Altarriba porte le même<br />

prénom que son père ; c’est peutêtre<br />

cela qui l’a <strong>en</strong>couragé à se<br />

fondre <strong>en</strong> lui et à raconter à la<br />

première personne l’histoire de ce<br />

fils de paysan d’Aragon parti à la<br />

conquête d’une vie citadine. Roman<br />

graphique mis <strong>en</strong> images <strong>en</strong><br />

noir et blanc par Kim, célèbre<br />

dessinateur catalan, qui raconte la<br />

vie de celui qui lutta pour la justice,<br />

s’<strong>en</strong>rôla auprès des républicains,<br />

participa à la guerre civile, connut<br />

le franquisme et l’exil <strong>en</strong> France, la<br />

seconde guerre mondiale et revint<br />

dans son pays vivre une autre forme<br />

d’exil... Vie amoureuse ratée, amitiés<br />

souv<strong>en</strong>t trompées. La gestation<br />

de ce livre fut laborieuse car l’auteur<br />

<strong>en</strong> chercha la forme pour<br />

être au plus près<br />

de la vérité et du<br />

ress<strong>en</strong>ti. La BD<br />

l’emporta qui<br />

développe par des<br />

métaphores<br />

visuelles des s<strong>en</strong>sations<br />

trop lourdes à<br />

restituer. Le livre<br />

r<strong>en</strong>d hommage à<br />

cet homme qui s’est<br />

suicidé <strong>en</strong> se jetant<br />

par la f<strong>en</strong>être de sa<br />

maison de retraite.<br />

Déclaré meilleur roman graphique<br />

<strong>en</strong> Espagne <strong>en</strong> 2010 il<br />

ne cesse d’être traduit et loué<br />

comme hommage vibrant à<br />

la conquête de la liberté.<br />

Un titre coup de poing<br />

pour une autre histoire<br />

tristem<strong>en</strong>t banale, <strong>en</strong><br />

quelque sorte : une<br />

bagarre de jeunes dans<br />

Une perle <br />

une cité pauvre des années 70 qui<br />

finit mal, très mal. Tout ça pour une<br />

histoire de K7 ! Dans ces années là<br />

une K7 avait une valeur terrible et<br />

les jeunes se la refilai<strong>en</strong>t, chacun y<br />

mettait son morceau préféré.<br />

Jusqu’au jour où on ne sait plus qui<br />

a la K7. Suspicion, accusations, un<br />

mot de trop, l’injure suprême «Fils<br />

de pute !» et le drame. Fin d’une<br />

époque. L’épilogue établit un<br />

constat amer sur ces vies brisées<br />

pour ri<strong>en</strong>. Gilles Rochier réussit un<br />

album efficace au dessin précis <strong>en</strong><br />

noir, blanc et sépia, variant constamm<strong>en</strong>t<br />

le format des vignettes,<br />

n’hésitant pas à faire de grands<br />

dessins pleine page.<br />

CHRIS BOURGUE<br />

Ces deux albums sont<br />

sélectionnés pour le Prix<br />

littéraire des lycé<strong>en</strong>s PACA<br />

2013<br />

TMLP -<br />

Ta mère la pute<br />

Gilles Rochier<br />

6 pieds sous terre, 16 €<br />

L’art<br />

de voler<br />

Antonio<br />

Altarriba<br />

& Kim<br />

D<strong>en</strong>oël Graphic,<br />

23,50 €<br />

C’est l’histoire d’une petite fille dont la soeur et les cousins déclar<strong>en</strong>t qu’elle<br />

serait une huître si elle était un animal ! Myriam se s<strong>en</strong>t terriblem<strong>en</strong>t vexée<br />

et décide de rester dans sa coquille. Plus de jeux, plus de communication,<br />

la guerre est déclarée. Une huître n’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />

pas, ne parle pas et occupe des heures la baignoire.<br />

Mais elle peut fabriquer des perles...<br />

Un petit récit charmant qui ne manquera pas<br />

de provoquer des discussions sur les relations<br />

dans la famille. D’ailleurs son auteure,<br />

Raphaële Frier, Marseillaise née à Bordeaux<br />

connaît bi<strong>en</strong> les huîtres et les <strong>en</strong>fants !<br />

C.B<br />

Tu serais une huître<br />

Raphaële Frier<br />

Thierry Magnier, 5,10 €


La Justice et la Force<br />

74<br />

R<br />

E<br />

N<br />

C<br />

O<br />

N<br />

TRES<br />

Ce qui est profondém<strong>en</strong>t rassérénant quand on<br />

écoute Tzvetan Todorov, c’est que sa p<strong>en</strong>sée se<br />

construit sur des concepts affirmés et qu’on y<br />

retrouve, alors qu’il parle du problème concret<br />

de l’exercice d’une justice universelle, un univers<br />

intellectuel articulé finem<strong>en</strong>t autour de la p<strong>en</strong>sée<br />

humaniste. Il comm<strong>en</strong>ce ainsi son exposé par un<br />

postulat qui comm<strong>en</strong>te Pascal et Montesquieu,<br />

affirmant qu’il existe un «s<strong>en</strong>s universel» de la<br />

Justice, et que «on ne peut admettre une justice<br />

relative qui serait valable au-delà des Pyrénées et<br />

non <strong>en</strong>-deçà». Il conclura <strong>en</strong> citant Montaigne :<br />

«l’exist<strong>en</strong>ce humaine est un jardin imparfait» et<br />

nous n’avons pas à rougir de choisir une voie<br />

moy<strong>en</strong>ne.<br />

Pourquoi La Justice universelle que les nations<br />

essai<strong>en</strong>t de mettre <strong>en</strong> place depuis Nuremberg<br />

ne fonctionne pas. Et, ne peut fonctionner, soumise<br />

qu’elle est aux nations les plus fortes.<br />

Son exposé le démontre par l’exemple : le Tribunal<br />

Pénal International, contemporain des<br />

événem<strong>en</strong>ts qu’il juge, a employé les termes de<br />

«génocide» et «crime contre l’humanité» contre<br />

Milosevic, à partir des chiffres avancés de 100 000<br />

à 500 000 morts au Kosovo, crimes réels mais<br />

dont on sait aujourd’hui qu’ils fir<strong>en</strong>t 4 000 morts,<br />

et 2 000 disparus. La raison de cette qualification<br />

des faits erronée est avouée par l’OTAN : «nous<br />

sommes les bailleurs de fonds du TPI», il fallait<br />

donc que l’OTAN justfie l’emploi de la force.<br />

La Cour Pénale Internationale souffre d’autres<br />

maux, dus au manque de moy<strong>en</strong>s : économiques,<br />

qui l’empêche d’<strong>en</strong>quêter et donc l’amène à juger<br />

d’après des preuves recueillies par les plaignants ;<br />

statutaires, puisqu’elle ne peut accuser que ceux<br />

qui ont ratifié sa conv<strong>en</strong>tion, et que ni les USA,<br />

ni la Russie, ni la Chine ne l’ont fait ; les membres<br />

perman<strong>en</strong>ts du Conseil de sécurité de l’ONU<br />

sont au-dessus de la loi, ainsi que leurs protégés<br />

grâce à leur droit de véto. Ainsi la CPI, c<strong>en</strong>sée<br />

d’après Kofi Annan «protéger les faibles et punir<br />

les crimes des puissants», a laissé <strong>en</strong>vahir l’Irak et<br />

bombarder les populations civiles sous un<br />

prétexte fallacieux ; n’agit <strong>en</strong> ri<strong>en</strong> contre les<br />

crimes d’Israël <strong>en</strong> Palestine ; de la Russie <strong>en</strong><br />

Tchétchénie ; de la Chine au Tibet : elle n’<strong>en</strong> a<br />

pas les moy<strong>en</strong>s. Les inculpations de la CPI, 28 à<br />

ce jour, concern<strong>en</strong>t toutes des chefs d’État Africains<br />

! Et la Cour est toujours saisie par les vainqueurs,<br />

qui transform<strong>en</strong>t leurs <strong>en</strong>nemis <strong>en</strong><br />

criminels et camoufl<strong>en</strong>t leurs propres exactions.<br />

Une justice sélective, qui ne frappe que les vaincus,<br />

est-elle <strong>en</strong>core une justice «On poursuit les<br />

m<strong>en</strong>us rats alors que les gros rats s’échapp<strong>en</strong>t», disait<br />

Orwell à propos de Nuremberg. Le TPI et la CPI<br />

ne font pas mieux.<br />

D’où le choix de la voie moy<strong>en</strong>ne : si la justice<br />

universelle, soumise à la force, ne fonctionne pas,<br />

la justice internationale progresse. Car «on a plus<br />

de chance d’être juste lorsqu’on reste modeste et<br />

empirique qu’avec un grand dessein» : Tzvetan<br />

Todorov prône la collaboration <strong>en</strong>tre nations,<br />

«l’agglutination et le bricolage». Qui peut comm<strong>en</strong>cer<br />

par des problèmes résolubles : les crimes<br />

économiques (paradis fiscaux) ou écologiques<br />

sont à portée d’action !<br />

AGNÈS FRESCHEL<br />

Tzvetan Todorov interv<strong>en</strong>ait dans le cadre<br />

d’Échange et diffusion des savoirs<br />

à l’Hôtel du départem<strong>en</strong>t, Marseille, le 7 mars<br />

Un soir<br />

WAAW !<br />

Vingt heures. L’apéro bat son plein au WAAW<br />

(What An Amazing World, bistrot culturel <strong>en</strong>tre<br />

le Cours Juli<strong>en</strong> et La Plaine). Mousse de la musique,<br />

des voix, des bières. Pourtant, ce n’est pas un<br />

soir comme les autres. Attablés dans un coin de<br />

la salle, les quatre chroniqueurs du jour sont fin<br />

prêts. Avec ou sans notes, ils vont déf<strong>en</strong>dre ou<br />

desc<strong>en</strong>dre les six BD sélectionnées. Depuis 2009,<br />

Marseille s’est <strong>en</strong>gagée dans le concept Raging<br />

Bulles, imaginé par un Bordelais et largem<strong>en</strong>t<br />

sout<strong>en</strong>u par l’association Massilia BD et la<br />

librairie La réserve à bulles. Aujourd’hui, ces<br />

chroniques BD m<strong>en</strong>suelles et <strong>en</strong> public se déroul<strong>en</strong>t<br />

simultaném<strong>en</strong>t à Bordeaux, à Marseille<br />

et à Toulon. Chaque mois, six ouvrages sont<br />

proposés à la critique d’une dizaine de chroniqueurs<br />

tournants, pas forcém<strong>en</strong>t des spécialistes<br />

mais assurém<strong>en</strong>t des amateurs éclairés. La sélection,<br />

large, comporte toujours au moins un<br />

manga et un comic. Les BD choisies sont mises<br />

à la disposition du public durant tout le mois<br />

précédant la r<strong>en</strong>contre. Ainsi, chacun peut v<strong>en</strong>ir<br />

les lire au WAAW et interv<strong>en</strong>ir librem<strong>en</strong>t lors de<br />

la session. Raging Bulles, le nom sonne comme<br />

un uppercut, mais la joute verbale, pour passionnée<br />

qu’elle soit, n’a ri<strong>en</strong> d’agressif. Ce qui frappe<br />

surtout, c’est l’érudition de ces <strong>en</strong>ragés de bulles<br />

et l’acuité de leurs analyses. L’animateur distribue<br />

équitablem<strong>en</strong>t la parole. Le public intervi<strong>en</strong>t<br />

souv<strong>en</strong>t. Le ton est libre et dét<strong>en</strong>du, le dialogue<br />

vif, les formules percutantes. Bref, un débat à la<br />

loyale qui <strong>en</strong>voie au tapis pas mal d’idées reçues<br />

sur le monde de la BD.<br />

FRED ROBERT<br />

Soiree Raging Bulles au WAAW © Theo Gremillet<br />

Raging Bulles se déroule au WAAW, Marseille,<br />

chaque dernier jeudi du mois à 20h<br />

www.waaw.fr<br />

www.ragingbulles.fr/marseille


76<br />

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E<br />

N<br />

C<br />

O<br />

N<br />

TRES<br />

Écrire<br />

la voix<br />

qu’on<br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<br />

Une fois par mois, le dimanche matin, il est possible<br />

d’aller s’attabler aux Grandes Tables de La<br />

Friche pour pr<strong>en</strong>dre, non pas un air de messe<br />

mais un bain littéraire que l’atmosphère dominicale,<br />

vaguem<strong>en</strong>t somnol<strong>en</strong>te <strong>en</strong>core et très<br />

dét<strong>en</strong>due, r<strong>en</strong>d d’autant plus plaisant. À l’air livre<br />

est un cycle de r<strong>en</strong>contres publiques organisées<br />

par La Marelle <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec La Friche,<br />

diffusées sur Radio Gr<strong>en</strong>ouille (88.8). En 2013,<br />

ces r<strong>en</strong>contres se dérouleront généralem<strong>en</strong>t durant<br />

les week-<strong>en</strong>ds Made in Friche. C’était le cas le<br />

17 février. Pascal Jourdana recevait François<br />

Cervantes, un habitué des lieux puisqu’il y a<br />

ancré p<strong>en</strong>dant plusieurs années sa cie L’Entreprise<br />

et qu’il y donnait ses deux dernières créations Le<br />

prince séquestré et Carnages (voir Zib’60). Invité<br />

Sur les routes de la fiction<br />

Les r<strong>en</strong>contres à la BDP sont très féminines ces<br />

derniers temps. Après le duo Camille Laur<strong>en</strong>s/<br />

Laur<strong>en</strong>ce Tardieu <strong>en</strong> janvier (voir Zib’59) et<br />

avant Michèle Lesbre <strong>en</strong> avril, c’est Ingrid Thobois<br />

qui était l’invitée du cycle Écrivains <strong>en</strong><br />

dialogue. Elle a parlé un peu de ses voyages, beaucoup<br />

de sa façon d’appréh<strong>en</strong>der le monde et de<br />

sa manière d’écrire des fictions <strong>en</strong> prise avec la<br />

réalité la plus contemporaine. Elle a évoqué tout<br />

cela avec sa fraîcheur et son naturel coutumiers,<br />

principalem<strong>en</strong>t à partir de ses deux derniers<br />

ouvrages : Recto Verso (avec les photographies de<br />

Téobaldi, paru aux éditions Thierry Magnier<br />

dans l’intéressante collection Photo Roman) et<br />

Sollicciano (éd. Zulma), dont la comédi<strong>en</strong>ne<br />

Virginie Comte a lu de larges extraits. Évoquant<br />

tout d’abord son «obsession du visuel», elle a expliqué<br />

son système d’«écriture polaroïd», ces<br />

instantanés dont elle remplit les carnets qu’elle a<br />

toujours sur elle, et pas seulem<strong>en</strong>t lorsqu’elle<br />

voyage. Le point de départ de son écriture est<br />

toujours visuel : «Tout le reste du texte constitue le<br />

hors-champ de ce plan séqu<strong>en</strong>ce initial» nécessaire<br />

à la naissance de la fiction. Pour elle, la fiction<br />

reste la manière la plus concrète de faire éprouver<br />

Francois Cervantes © L'<strong>en</strong>treprise Ingrid Thobois © John Foley<br />

<strong>en</strong> tant qu’auteur, cet homme de théâtre passionné,<br />

qui a écrit des pièces mais égalem<strong>en</strong>t des<br />

nouvelles, des romans et des essais, est rev<strong>en</strong>u<br />

longuem<strong>en</strong>t sur son <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> écriture qu’il fait<br />

remonter à l’âge de douze ans, lorsque sa famille<br />

est r<strong>en</strong>trée du Maroc. Pour le jeune garçon, ce<br />

retour s’est accompagné d’une impression de<br />

perte de chaleur, de distance. Se rappelant son<br />

père qui lui reprochait son mutisme d’alors,<br />

Cervantes affirme qu’il a «comm<strong>en</strong>cé à écrire pour<br />

appr<strong>en</strong>dre à parler». Convaincu que la parole est<br />

supérieure à l’écriture, il voit cep<strong>en</strong>dant celle-ci<br />

comme un «pont vers l’autre», une façon de<br />

sortir du sil<strong>en</strong>ce. Mais une fois le texte écrit, il<br />

s’agit qu’il devi<strong>en</strong>ne voix. C’est ce mystère qui<br />

continue d’inspirer Cervantes. Que ce soit par le<br />

biais du masque, dont il a redit l’importance, ou<br />

du clown, l’acteur, au-delà des traces que l’auteur<br />

a laissées sur le papier, doit remonter à la source<br />

de l’écriture, jusqu’au «sil<strong>en</strong>ce qui circule <strong>en</strong>tre<br />

nous avant la parole». C’est cela que lui dramaturge<br />

essaie à chaque fois de faire émerger, «le<br />

nous qu’on porte <strong>en</strong> soi» et «les morceaux de textes<br />

qui sont déjà à l’intérieur des acteurs». Cela pr<strong>en</strong>d<br />

diverses formes et des temps de création très variables<br />

(d’une semaine à quinze ans !). Mais dans<br />

tous les cas, il y a le désir de garder au travail son<br />

caractère artisanal, de faire de chaque soirée une<br />

œuvre et une r<strong>en</strong>contre uniques, de r<strong>en</strong>dre<br />

compte par l’écriture d’un monde contemporain<br />

«assez magique et bouleversant». Une conversation,<br />

intime et forte, à l’image des spectacles de<br />

cet insatiable curieux des formes.<br />

FRED ROBERT<br />

Prochaine r<strong>en</strong>contre À l’air livre, le 17 mars,<br />

avec Arno Bertina et Anissa Michalon<br />

le réel. Elle décrit jolim<strong>en</strong>t celui-ci comme «une<br />

aspérité où s’accroche la fiction», qui lui permet de<br />

se laisser traverser par l’expéri<strong>en</strong>ce d’un autre. Car<br />

l’écriture selon Thobois, ce n’est pas raconter une<br />

histoire, <strong>en</strong>core moins parler de soi ; c’est, comme<br />

dans le voyage, partir à la r<strong>en</strong>contre des autres.<br />

C’est égalem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre compte de la complexité<br />

des choses, d’où sa prédilection pour les récits<br />

polyphoniques, la fragm<strong>en</strong>tation des points de<br />

vue.<br />

Ingrid Thobois revi<strong>en</strong>dra <strong>en</strong> septembre à Marseille<br />

pour une résid<strong>en</strong>ce d’écriture à La Marelle.<br />

Au programme : recettes de famille et histoires<br />

de cuisine. On s’<strong>en</strong> régale d’avance !<br />

FRED ROBERT<br />

Ingrid Thobois était aux ABD Gaston Defferre<br />

le 4 mars dans le cadre d’Écrivains <strong>en</strong> dialogue<br />

À v<strong>en</strong>ir<br />

Michèle Lesbre<br />

le 9 avril à 18h30<br />

ABD Gaston Defferre, Marseille<br />

04 13 31 82 00<br />

www.biblio13.fr


La brune<br />

et le J1<br />

À l’heure où paraît le dernier épisode de son<br />

roman feuilleton Les Heures claires écrit à Istres à<br />

l’occasion d’une résid<strong>en</strong>ce, Jakuta Alikavazovic<br />

est l’invitée d’une lecture-r<strong>en</strong>contre au J1. Elle<br />

brave les coups de mistral qui cogn<strong>en</strong>t aux parois<br />

vitrées pour répondre avec <strong>en</strong>thousiasme aux<br />

questions de Thierry Guichard, fin connaisseur<br />

d’une «œuvre» qu’elle a du mal à nommer ainsi.<br />

Corpus, peut-être… Elle évoque rapidem<strong>en</strong>t Les<br />

Heures claires, et s’attarde sur son dernier opus<br />

La Blonde et le bunker, par phrases sinueuses<br />

ponctuées de blancs, de détours et de retours <strong>en</strong><br />

arrière… À l’instar de son écriture dont «l’unité<br />

de mesure» n’est pas le paragraphe ! Et, quand<br />

elle décide de lire deux extraits du feuilleton, sa<br />

diction emprunte les mêmes chemins, collant au<br />

mot qui stoppe net et ouvre sur d’autres mots<br />

possibles. Comme si ses textes jouai<strong>en</strong>t à cachecache<br />

avec les mots, les idées, les images, les<br />

situations et les personnages. Il <strong>en</strong> va de son<br />

écriture par truchem<strong>en</strong>ts et disparitions comme<br />

Des mots filant comme des étoiles<br />

Le 5 e Festival Un Max’de Poésies organisé par la<br />

Zip de Barjols et les éditions Plaine Page avec<br />

la complicité de la ville de Saint-Maximin anime<br />

de son souffle créatif les rues et les structures<br />

culturelles. Cette année, Nina Kibuanda, comédi<strong>en</strong>,<br />

slameur, metteur <strong>en</strong> scène, intervi<strong>en</strong>t auprès<br />

des publics scolaires et associatifs. Un court recueil<br />

composé à quatre mains avec Bruno Vieillescazes,<br />

Baisers de ma solitude, est publié à l’issue de la<br />

résid<strong>en</strong>ce par les éditions Plaine Page. Les deux<br />

voix se conjugu<strong>en</strong>t, l’une plus classique, où flotte<br />

le parfum de Verlaine, Rimbaud, Pérec ou Baudelaire,<br />

l’autre dans le rythme, le goût des échos,<br />

des sons, des répétitions incantatoires. Cette<br />

poésie pr<strong>en</strong>d sa force lorsqu’elle est dite, martelée,<br />

affirmée, contée, lorsqu’elle inv<strong>en</strong>te une esthétique<br />

du partage. Nina r<strong>en</strong>d hommage à son<br />

professeur, Marx Michel qui lui a donné le goût<br />

des mots, «par lui, j’ai compris que les mots sont<br />

une pâte à modeler».<br />

Le travail avec les <strong>en</strong>fants «Cela me permet de<br />

rester humain. La poésie est partout et remet les êtres<br />

au c<strong>en</strong>tre.» Les <strong>en</strong>fants (Qu<strong>en</strong>tin, Florian, Mélissa,<br />

Ylane, Shanna) qui ont participé à ses ateliers<br />

dis<strong>en</strong>t leurs poèmes, «Ma vie est libre et prisonnière<br />

à la fois», «je suis la statue de ta liberté». Leur<br />

conviction égale la d<strong>en</strong>sité de leurs mots…<br />

D’autres poètes sont invités, Pauline Catherinot,<br />

avec Danoshk, bouleversant… La poésie<br />

est vécue, vivante, int<strong>en</strong>se.<br />

MARYVONNE COLOMBANI<br />

Cette r<strong>en</strong>contre a eu lieu le 2 mars à la librairie<br />

Le Jardin des Lettres, Saint-Maximin<br />

Jakuta Alikavazovic © Emmanuel Trousse<br />

© Jean-Pierre Cousin<br />

des personnages qui s’incrust<strong>en</strong>t dans ses livres,<br />

id<strong>en</strong>tiques malgré le travestissem<strong>en</strong>t de leurs<br />

prénoms : «Un clin d’œil au lecteur, précise-t-elle,<br />

mais chaque roman existe par soi et <strong>en</strong> soi. Le<br />

personnage est bi<strong>en</strong> sûr une conv<strong>en</strong>tion mais on<br />

<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>t avec lui une relation affective, on s’attache<br />

à ce qui résiste chez lui.» La r<strong>en</strong>contre, éclairante,<br />

questionne ses thématiques obsessionnelles :<br />

l’id<strong>en</strong>tité, l’abs<strong>en</strong>ce, l’art, les mythes, dont celui<br />

d’Eurydice. Quand on l’interroge sur son<br />

rapport à la photographie («le li<strong>en</strong> à l’image ti<strong>en</strong>t<br />

du désir») et aux livres, elle ouvre exceptionnellem<strong>en</strong>t<br />

une f<strong>en</strong>être sur l’intime pour raconter<br />

une anecdote familiale. Puis revi<strong>en</strong>t vite à<br />

l’ess<strong>en</strong>tiel, la construction de son écriture : «Le<br />

mieux, c’est quand ri<strong>en</strong> n’est press<strong>en</strong>ti. Une fois de<br />

côté les brouillons et les matériaux annexes, je<br />

comm<strong>en</strong>ce à écrire. C’est comme une forme de<br />

contamination par l’irréel et le fantastique»… et<br />

du fantastique, La Blonde et le bunker n’<strong>en</strong><br />

manque pas !<br />

MARIE GODFRIN-GUIDICELLI<br />

La Blonde et le bunker<br />

L’Olivier, 16,50 €<br />

La lecture-r<strong>en</strong>contre a eu lieu le 24 février dans le cadre<br />

de MP2013, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec La Marseillaise et<br />

Librairies du Sud<br />

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N<br />

TRES<br />

M<strong>en</strong>suel gratuit paraissant<br />

le deuxième mercredi du mois<br />

Edité à 32 000 exemplaires<br />

imprimés sur papier recyclé<br />

Edité par <strong>Zibeline</strong> SARL<br />

76 av<strong>en</strong>ue de la Panouse | n°11<br />

13009 Marseille<br />

Dépôt légal : janvier 2008<br />

Directrice de publication<br />

Rédactrice <strong>en</strong> chef<br />

Agnès Freschel<br />

agnes.freschel@wanadoo.fr<br />

06 09 08 30 34<br />

Imprimé par Rotimpress<br />

17181 Aiguaviva (Esp.)<br />

photo couverture<br />

Un kiosque à Marseille<br />

Agnès Mellon<br />

095 095 <strong>61</strong> 70<br />

photographeagnesmellon.blogspot.com<br />

RetrouveZ <strong>Zibeline</strong> et vos invitations sur notre site<br />

www.journalzibeline.fr<br />

Secrétaires de rédaction<br />

Dominique Marçon<br />

journal.zibeline@gmail.com<br />

06 23 00 65 42<br />

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d.michelangeli@free.fr<br />

06 65 79 81 10<br />

Arts Visuels<br />

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Annie Gava<br />

annie.gava@laposte.net<br />

06 86 94 70 44<br />

Élise Padovani<br />

elise.padovani@orange.fr<br />

Philosophie<br />

Régis Vlachos<br />

regis.vlachos@free.fr<br />

Sci<strong>en</strong>ces<br />

Christine Montixi<br />

christne.montixi@yahoo.fr<br />

Polyvolantes<br />

Chris Bourgue<br />

chris.bourgue@wanadoo.fr<br />

06 03 58 65 96<br />

Maryvonne Colombani<br />

mycolombani@yahoo.fr<br />

06 62 10 15 75<br />

Gaëlle Cloarec<br />

ga.cloarec@gmail.com<br />

Marie-Jo Dhô<br />

dho.ramon@wanadoo.fr<br />

Marie Godfrin-Guidicelli<br />

m-g-g@wanadoo.fr<br />

06 64 97 51 56<br />

Anne-Lyse R<strong>en</strong>aut<br />

annelyse.r<strong>en</strong>aut@gmail.com<br />

Maquettiste<br />

Philippe Perotti<br />

philippe.zibeline@gmail.com<br />

06 19 62 03 <strong>61</strong><br />

Directrice commerciale<br />

Véronique Linais<br />

vlinais@yahoo.fr<br />

06 63 70 64 18<br />

La Régie<br />

Jean-Michel Florant<br />

laregie@gmx.fr<br />

06 22 17 07 56<br />

Collaborateurs réguliers :<br />

Kévin Derveaux, Yves Bergé,<br />

Émili<strong>en</strong> Moreau, Christophe<br />

Floquet, Thomas<br />

Dalicante, Pierre-Alain<br />

Hoyet, Clarisse Guichard,<br />

Christine Rey


78<br />

S<br />

C<br />

IE<br />

N<br />

C<br />

ES<br />

Icones<br />

et sci<strong>en</strong>ces<br />

de l’âge<br />

Axel Kahn, Docteur <strong>en</strong> médecine et Docteur<br />

ès sci<strong>en</strong>ces, spécialiste de l’éthique<br />

de la médecine et de la génétique, nous<br />

livre avec force conviction les valeurs<br />

qui fond<strong>en</strong>t son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, liées à sa<br />

condition d’homme et de chercheur.<br />

«Nous ne pouvons p<strong>en</strong>ser à nous sans un<br />

instant suivant…» écrit François Jacob<br />

dans Le jeu des possibles. Seul l’homme<br />

a consci<strong>en</strong>ce du temps qui passe et des<br />

conséqu<strong>en</strong>ces de l’âge. C’est cette question<br />

qu’Axel Kahn décide d’approcher<br />

dans Les âges de la vie <strong>en</strong> confrontant la<br />

vision donnée par les mythes et les arts<br />

et le regard des sci<strong>en</strong>ces. L’histori<strong>en</strong> et<br />

commissaire d’expositions Yvan Brohard<br />

propose une riche sélection d’illustrations<br />

<strong>en</strong> écho aux réflexions humanistes<br />

du génétici<strong>en</strong>, iconographies classiques<br />

issues des plus grandes collections aussi<br />

bi<strong>en</strong> que photographies contemporaines.<br />

La reproduction de couverture choisie<br />

par les auteurs <strong>en</strong> dit long sur le propos :<br />

sculpture de Mauro Corda (2000), Le grand<br />

cycle de la vie représ<strong>en</strong>te une femme à<br />

différ<strong>en</strong>ts âges dans une progression<br />

cyclique où la fillette succède à la femme<br />

âgée. Une manière d’illustrer la<br />

succession des générations qui rappelle<br />

-pour Axel Kahn- la conception pascali<strong>en</strong>ne<br />

du progrès : «… toute la suite des<br />

hommes, p<strong>en</strong>dant le cours de tous les<br />

siècles, doit être considérée comme un<br />

même homme qui subsiste toujours et<br />

qui appr<strong>en</strong>d continuellem<strong>en</strong>t.»<br />

Plusieurs âges de la vie reti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

particulier son att<strong>en</strong>tion. L’adolesc<strong>en</strong>ce<br />

d’abord le fascine ; inv<strong>en</strong>tion sociale du<br />

XIX e siècle, elle décrit néanmoins un<br />

âge particulier, le «seul vrai âge de la vie<br />

où le corps et l’esprit se transform<strong>en</strong>t<br />

profondém<strong>en</strong>t chez un être profondém<strong>en</strong>t<br />

consci<strong>en</strong>t de cette transformation».<br />

La maternité a <strong>en</strong>suite toute sa t<strong>en</strong>dresse<br />

; la photo d’une future mère Himba<br />

caressant avec fierté son v<strong>en</strong>tre rond<br />

rappelle que les femmes sont à l’origine<br />

du monde. La vieillesse et ses combats<br />

pour <strong>en</strong> retarder l’outrage sont un sujet<br />

d’indignation ; car si jadis les anci<strong>en</strong>s,<br />

éloignés des passions, jouai<strong>en</strong>t un rôle<br />

social à part, «source respectée de<br />

sagesse», le vieillissem<strong>en</strong>t dans les sociétés<br />

modernes est «l’âge de l’inégalité<br />

absolue» : son impact est le reflet des<br />

disparités économiques et sociales.<br />

La subjectivité esthétique transparaît<br />

dans la passion avec laquelle l’auteur<br />

déf<strong>en</strong>d les œuvres choisies par Yvan<br />

Brohard ; pour autant, après s’être consacré<br />

aux objets sci<strong>en</strong>tifiques avec un<br />

rationalisme qu’il rev<strong>en</strong>dique, il s’<strong>en</strong>gage<br />

aujourd’hui pour déf<strong>en</strong>dre «l’humanité<br />

<strong>en</strong> chacun de nous», avec la même rationalité,<br />

s’appuyant sur un corpus de<br />

valeurs qu’il explicite, att<strong>en</strong>dant de ses<br />

interlocuteurs qu’ils puiss<strong>en</strong>t les contredire<br />

ou -de préfér<strong>en</strong>ce- se les approprier.<br />

Le point de départ de cette quête est<br />

éthique : pour lui, l’homme est un être<br />

social dont la morale s’appuie sur la<br />

capacité à p<strong>en</strong>ser la réciprocité, c’està-dire<br />

à reconnaître la valeur de l’autre.<br />

Leçon parfois un peu magistrale mais<br />

tout à fait salutaire.<br />

CHRISTINE MONTIXI<br />

Axel Kahn était invité<br />

à la librairie Saint-Paul le 7 février<br />

dans le cadre d’Escales <strong>en</strong> Librairies<br />

Les âges de la vie<br />

Axel Kahn et Yvan Brohard<br />

La Martinière, 39 €<br />

AGENDA<br />

AIX-EN-PROVENCE<br />

Le 21 mars à 19h, confér<strong>en</strong>ce d’Olivier<br />

Groussin, astrophysici<strong>en</strong> au LAM<br />

(Laboratoire d’astrophysique de Marseille) :<br />

À la r<strong>en</strong>contre des comètes.<br />

Planétarium<br />

04 42 20 43 66<br />

www.aix-planetarium.fr<br />

ARLES<br />

Café des Sci<strong>en</strong>ces le 14 mars à 20h30. Bruno<br />

Poucet, du Laboratoire de neurosci<strong>en</strong>ces<br />

cognitives (LNC) de Marseille, sur le thème :<br />

Quand la mémoire défaille.<br />

Café Malarte<br />

04 90 96 03 99<br />

CAVAILLON<br />

Dans le cadre du Festival Sci<strong>en</strong>ces et fictions,<br />

l’association Pesco Luno propose une aprèsmidi<br />

astronomique le 13 mars.<br />

Jardins de l’Office de Tourisme<br />

04 90 71 32 01<br />

www.cavaillon-luberon.com<br />

GAP<br />

Le Printemps des chercheurs sera cette année<br />

axé sur la r<strong>en</strong>contre avec les sci<strong>en</strong>tifiques et<br />

l’expérim<strong>en</strong>tation. Du 20 au 27 mars.<br />

Médiathèque, C<strong>en</strong>tre Social c<strong>en</strong>tre-ville, Foyer<br />

des Jeunes Travailleurs<br />

04 92 53 92 70<br />

http://printempsdeschercheurs.fr<br />

GARDANNE MP2013<br />

À partir du 22 mars, H 2 O, balade sci<strong>en</strong>tifique,<br />

parcours numérique développé par la Ville de<br />

Gardanne et le site Charpak de l’École des<br />

Mines de Saint-Eti<strong>en</strong>ne.<br />

Départ Office du Tourisme<br />

04 42 51 70 31<br />

www.ville-gardanne.fr<br />

ISLE-SUR-LA-SORGUE<br />

Pour fêter le printemps, l’association Pesco<br />

Luno propose une soirée d’observation du<br />

ciel le 16 mars au C<strong>en</strong>tre de loisirs Saint-<br />

Jean.<br />

04 90 71 32 01<br />

www.pescoluno.phpnet.org<br />

MARSEILLE<br />

Dans le cadre de La semaine du cerveau, du<br />

11 au 17 mars, ateliers animés par les Petits<br />

Débrouillards pour les <strong>en</strong>fants de 8 à 12 ans :<br />

le 13 mars à 14h, Bibliothèque de Saint-<br />

André (04 91 03 72 72) et le 17 mars à 14h,<br />

Bibliothèque du Merlan (04 91 12 93 60).<br />

Le 13 mars à 18h, Muriel Marion<br />

(vétérinaire comportem<strong>en</strong>taliste) :<br />

Les émotions chez les animaux de<br />

compagnie ; le 14 mars à 18h, Bernard<br />

Sablonnière, Professeur à la Faculté de<br />

Médecine de Lille : La chimie des s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts ;<br />

le 15 mars à 18h, le psychiatre Christophe


Boulanger-Marinetti : Le<br />

binge drinking des adolesc<strong>en</strong>ts.<br />

Du 12 au 16 mars dans le<br />

départem<strong>en</strong>t Sci<strong>en</strong>ces et<br />

techniques, exposition<br />

réalisée par la Direction de<br />

l’information sci<strong>en</strong>tifique et de<br />

la communication de l’Inserm :<br />

La chimie de l’amour<br />

BMVR Alcazar<br />

www.bmvr.marseille.fr<br />

Le 18 mars, r<strong>en</strong>contre avec<br />

Nazim Kourdougli et<br />

Charlène Guillot, doctorants,<br />

sur la recherche <strong>en</strong><br />

Neurosci<strong>en</strong>ces et sur le thème<br />

Le cerveau <strong>en</strong> émoi.<br />

Maison Municipale D<strong>en</strong>is Papin<br />

www.semaineducerveau.fr<br />

/2013/France.php<br />

Dans le cadre des actions<br />

Sci<strong>en</strong>ce et Citoy<strong>en</strong>neté<br />

sout<strong>en</strong>ues par la Région PACA,<br />

Forum de synthèse Les Nanos<br />

dans la peau, débats,<br />

projections et expositions, le<br />

19 mars de 14h à 17h pour les<br />

lycé<strong>en</strong>s, de 17h30 à 20h30<br />

pour tous les publics avec<br />

Michel Vauzelle, Présid<strong>en</strong>t de<br />

la Région PACA, Margrit<br />

Hanbuck<strong>en</strong>, Directrice de<br />

Recherche CNRS, Gérard<br />

Stehelin, Présid<strong>en</strong>t de<br />

l’association ARCSIS et Jean-<br />

Yves Duboz, Directeur du<br />

C<strong>en</strong>tre de Recherche sur<br />

l’Hétéro Epitaxie et ses<br />

Applications du CNRS…<br />

Hôtel de Région<br />

www.nanos-dans-la-peau.fr<br />

www.asts.asso.fr<br />

1 ère r<strong>en</strong>contre du cycle Regards<br />

sur le XXI e siècle, une<br />

confér<strong>en</strong>ce animée par Pedro<br />

Lima le 21 mars à 18h30.<br />

Gilles Pison, présid<strong>en</strong>t du<br />

conseil sci<strong>en</strong>tifique de l’IRD,<br />

évoquera la croissance<br />

démographique et le vieillissem<strong>en</strong>t<br />

de la population : 7<br />

milliards d’hommes <strong>en</strong> 2013, 9<br />

milliards <strong>en</strong> 2050.<br />

2 e r<strong>en</strong>contre : Malnutrition et<br />

faim dans le monde :<br />

réinv<strong>en</strong>ter les politiques<br />

alim<strong>en</strong>taires Avec Yves<br />

Martin-Prével,<br />

épidémiologiste, et Carine<br />

Mag<strong>en</strong> anthropologue de la<br />

santé, le 28 mars à 18h30.<br />

3 e r<strong>en</strong>contre : Quelle transition<br />

énergétique pour quelles<br />

énergies du futur Avec<br />

Michel Goria, Directeur<br />

régional adjoint de l’ADEME et<br />

Jean Jacquinot, conseiller<br />

sci<strong>en</strong>tifique auprès de<br />

l’Administrateur général du<br />

CEA, le 4 avril à 18h30.<br />

ABD Gaston Defferre<br />

04 13 31 82 00<br />

www.archives13.fr<br />

L’association Andromède<br />

organise une confér<strong>en</strong>ce le 22<br />

mars à 20h30 : Des «Stars»<br />

dans le ciel : les supernovae<br />

par Alain Mazure, Directeur<br />

de Recherche au<br />

CNRS/Laboratoire<br />

d’Astrophysique de Marseille.<br />

Le 5 avril à 20h30, François<br />

Mignard, Directeur de<br />

Recherche au CNRS,<br />

intervi<strong>en</strong>dra sur le thème<br />

Le satellite GAIA va-t-il changer<br />

la distance des étoiles <br />

Anci<strong>en</strong> Observatoire de<br />

Marseille<br />

04 13 55 21 55<br />

www.andromede13.info<br />

Les Jeudis du CNRS : Le rôle<br />

des mathématiques dans<br />

l’élaboration de traitem<strong>en</strong>ts<br />

personnalisés des cancers,<br />

confér<strong>en</strong>ce de Guillemette<br />

Chapuisat, du laboratoire<br />

d’analyse topologie et<br />

probabilités, le 4 avril à 18h.<br />

CNRS<br />

www.prov<strong>en</strong>ce-corse.cnrs.fr<br />

7 e Édition du Printemps des<br />

chercheurs, du 8 au 27 avril :<br />

découvertes réc<strong>en</strong>tes, sujets<br />

d’actualité et résonances<br />

artistiques <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec<br />

MP2013<br />

http://printempsdeschercheurs.fr<br />

TOULON<br />

Lever de voile sur l’invisibilité,<br />

confér<strong>en</strong>ce de Frédéric Zolla,<br />

professeur à Aix-Marseille<br />

Université et chercheur à<br />

l’Institut Fresnel. Les<br />

physici<strong>en</strong>s étudi<strong>en</strong>t la<br />

possibilité de dissimuler un<br />

objet ou de le r<strong>en</strong>dre<br />

transpar<strong>en</strong>t grâce à certains<br />

métamatériaux… le 14 mars<br />

à 18h30.<br />

Campus de La Garde, Amphi 08<br />

04 94 14 20 00<br />

www.univ-tln.fr

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