10.07.2015 Views

Zibeline n° 62 en PDF

Zibeline n° 62 en PDF

Zibeline n° 62 en PDF

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Où sont les femmes ?Par la grâce d’une élégante et discrète mise <strong>en</strong>scène, les interprètes du Concert Privé àL’Ospedale Immaginario ont r<strong>en</strong>du un vibranthommage aux femmes innombrables qui ontpeuplé durant l’époque Baroque ces mêmesédifices véniti<strong>en</strong>s. Constitué pour la plupartd’orphelines, ces vénérables institutions où officièr<strong>en</strong>td’illustres compositeurs, à l’image dufameux Vivaldi, offrai<strong>en</strong>t à la g<strong>en</strong>t féminine uneformation musicale de haut vol. Étrange paradoxelorsqu’on sait que les femmes étai<strong>en</strong>talors interdites de scène par l’Eglise catholiqueelle-même, vocalem<strong>en</strong>t mises à l’index et remplacéesde la manière la plus barbare qui soitpar des castrats.Pour ce concert inaugural du Festival Prés<strong>en</strong>cesFéminines, à l’exception du violoncellisteEti<strong>en</strong>ne Mangot prés<strong>en</strong>t sur scène, touchant luiaussi de délicatesse, le plateau musical étaitexclusivem<strong>en</strong>t composé d’interprètes féminines.Au continuo et des claviers, Claire Bodin,la fondatrice du Festival, dirigeait l’<strong>en</strong>sembleLes Bijoux Indiscrets. Le timbre rond etchaleureux de la soprano Anne Magouët étaitmagnifiquem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> valeur, interrompuparfois par des lectures <strong>en</strong>voûtantes <strong>en</strong> formede courriers intimes imaginaires par la comédi<strong>en</strong>neVéronique Dimicoli. Au final, on regretterajuste que dans ce beau mom<strong>en</strong>t de poésie susp<strong>en</strong>dueà la gloire de ces femmes oubliées,preuve que l’histoire de la musique est un longchemin <strong>en</strong>taché de machisme, plusieurs ouvragesai<strong>en</strong>t été <strong>en</strong>core… d’origine masculine.Mais la suite du festival a fait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre ClaraSchuman et Louise Farr<strong>en</strong>c, qui composèr<strong>en</strong>tmalgré les hommes !ÉMILIEN MOREAUCe concert a eu lieu le 15 marsau Théâtre liberté, ToulonVeronique Dimicoli © X-D.R31MUSIQUEEsprit des Lumières…Pas un bémol pour le récital de musique de chambre de l’Ensemble Pythéas,donné le 17 mars à Notre-Dame du Mont ! Nonobstant, si leurprestation n’<strong>en</strong> mérite pas, les partitions à l’affiche, pour clarinette,signées Mozart ou Haydn, <strong>en</strong> comportai<strong>en</strong>t de fait… des bémols… à laclé ! C’est que ce tuyau d’ébène s’accordait naturellem<strong>en</strong>t, à l’époqueclassique, aux tonalités de si ou mi bémol majeur.Linda Amrani, belle anche virtuose, a <strong>en</strong>filé des guirlandes de sons,suaves ou brillants, à l’<strong>en</strong>vi, sautillant, rebondissant telle une funambulesolidem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>cordée par un beau trio d’archets : Yann Le Roux-Sédes(violon), Pascale Guérin (alto) et Xavier Chatillon (violoncelle). Leprogramme exposait une pertin<strong>en</strong>te unité vi<strong>en</strong>noise, avec aussi Beethov<strong>en</strong>ou Hoffmeister, contemporain méconnu de cette première«école» qui fonda, sur le Danube, l’esthétique classique, ses formes etses g<strong>en</strong>res, tout <strong>en</strong> clarté, élégance, s<strong>en</strong>s du jeu… Un esprit épris desLumières fort bi<strong>en</strong> transmis par le quatuor de musici<strong>en</strong>s.JACQUES FRESCHELL'<strong>en</strong>semble Pytheas © X-D.R© Irmeli JungTour de forceLa v<strong>en</strong>ue pour le Festival de Musique de Toulon d’un artistetel que Giovanni Bellucci, pianiste peu médiatisé <strong>en</strong> noscontrées, a bi<strong>en</strong> mérité le concert de louanges qui auréole sesprestations tant il a fait preuve de maestria <strong>en</strong> interprétantdeux des plus grands monum<strong>en</strong>ts du piano romantique. Auprogramme figurai<strong>en</strong>t des transcriptions de Franz Lisztd’œuvres de Mozart et Verdi où l’on pouvait déceler unevirtuosité cont<strong>en</strong>ue. Haute technicité qui fut confirmée dansla Sonate n° 2 opus 35 de Chopin où le piano semblait à peinesupporter la charge acoustique que lui imposait la puissancedu pianiste ! Mais l’apogée fut incontestablem<strong>en</strong>t atteintlorsque résonnèr<strong>en</strong>t les premières notes de l’impressionnanteSonate <strong>en</strong> Si mineur du hongrois. Le mélange d’ombres et delumières qu’offre la partition était traduit avec une rareint<strong>en</strong>sité : les pianissimo semblai<strong>en</strong>t fragiles et dérisoiresaux côtés des passages fortissimo tonitruants ! L’impressionfut confirmée avec une Rhapsodie hongroise généreusem<strong>en</strong>tofferte <strong>en</strong> bis. Magistral, somptueux, explosif, merveilleux,sublime, fantastique, transc<strong>en</strong>dantal… une démonstration<strong>en</strong> quelque sorte.EMILIEN MOREAUCe concert a eu lieu au palais Neptune, Toulon, le 4 avril

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!