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Zibeline n° 62 en PDF

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26DANSE(Art)mez vous !Interprète privilégié de Preljocaj et de Jan Fabre, Olivier Duboisa été nommé parmi les 25 meilleurs danseurs du monde. Ilaurait pu se satisfaire de cette réussite mais chacune de sespièces est un manifeste <strong>en</strong>gagé. Ainsi Révolution, premier voletd’un cycle autour de l’humanité appelé Etude critique pour untrompe-l’œil.Sur scène, douze danseuses <strong>en</strong> noir pivot<strong>en</strong>t autour d’une barrede «pole dance». Synchronisées, elles suiv<strong>en</strong>t cet axe, et<strong>en</strong>tam<strong>en</strong>t une marche répétitive et éprouvante sur le rythmedu Boléro de Ravel. Elles sembl<strong>en</strong>t prisonnières, comme<strong>en</strong>chaînées à ce symbole du striptease et de la dominationsexuelle. Sil<strong>en</strong>cieuses et solidaires, elles partag<strong>en</strong>t leurs effortsavec le public qui doit lui aussi pati<strong>en</strong>ter et comm<strong>en</strong>ce àress<strong>en</strong>tir l’effet de la répétition, de l’inaction de l’abs<strong>en</strong>ced’évolution. La sueur des danseuses se mêle à la chaleur desanxieux (certains sort<strong>en</strong>t de la salle). Puis l’une d’<strong>en</strong>tre ellest<strong>en</strong>te de se révolter, de s’écarter de la barre. Le geste est brutalet épuisant, un appel à la résistance. D’autres la suiv<strong>en</strong>t, ellest<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t de trouver <strong>en</strong>semble de nouveaux mouvem<strong>en</strong>ts qui lesextrai<strong>en</strong>t du geste commun, qui soi<strong>en</strong>t à elles. Mais sansvéritable <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, le changem<strong>en</strong>t est impossible.Avec cette création, Olivier Dubois met <strong>en</strong> scène la prise deparole de la femme, sa force physique et m<strong>en</strong>tale, sesasservissem<strong>en</strong>ts. Il administre une piqûre de rappel brutale, surle caractère oppressif de notre société !ANNE-LYSE RENAUTRévolution a été joué les 28 et 29 mars à l’Odéon, Nîmes© Tommy Pascal© Jean-Luc BeaujaultMétamorphosecycloniqueTroublant personnage, transg<strong>en</strong>re,fascinant d’étrangeté, qui s’offre ànous dans Vortex. Empaquetée delourdeur sous de multiples couchesasphyxiantes, Phia Ménard opèreune performance-métamorphosetotalem<strong>en</strong>t hypnotisante et trèssignifiante. La chrysalide débute saprestation dans une féerie virevoltantede danseurs de (sac) plastique,happés par 24 v<strong>en</strong>tilateurs calibrésau millimètre près <strong>en</strong>cerclant unearène. Elle nous <strong>en</strong>traine dans letourbillon infernal de sa propremue. Si Debussy ouvre <strong>en</strong> douceurles hostilités musicales, la bandeson qui <strong>en</strong> découle ne laisse aucuneéchappatoire, angoissante etpossessive. Au gré de l’air propulsé,ses <strong>en</strong>combrantes peaux delatex et de nylon s’<strong>en</strong>vol<strong>en</strong>t pour unballet aéri<strong>en</strong> dans des sculptureshallucinantes de beauté, développantdes images de combat et decorps-à-corps majestueux. Poupéesgonflables dont l’artiste réussit à sedébarrasser pour atteindre sa libertéd’être, tirant de ses <strong>en</strong>traillesd’infinis cordons ombilicaux et desfantômes de souffrance. Un accouchem<strong>en</strong>tfrénétique pour recréerson propre cocon, choisir soncorps et son id<strong>en</strong>tité, pour une r<strong>en</strong>aissanceassumée et magnifiéepar l’art.DELPHINE MICHELANGELIVortex a été joué du 3 au 5 avril à laScène nationale de CavaillonLa danse <strong>en</strong> partageJust to Dance créé avec des danseurs du Congo,du Japon, du CCN de Ca<strong>en</strong>, le multi instrum<strong>en</strong>tisteCamel Zekri et la soprano DominiqueChevaucher, c’est l’idée du «vivre <strong>en</strong>semble» parl’expéri<strong>en</strong>ce du «danser <strong>en</strong>semble». Sous untitre ludique, Héla Fattoumi et Éric Lamoureuxconvoqu<strong>en</strong>t leurs singularités pour chanterun hymne à la diversité des corps, des cultures,des langues et des imaginaires. Abstraite, puisnarrative, cette composition «symphonique» surl’altérité est avant tout philosophique… Unemêlée reptili<strong>en</strong>ne parcourt l’obscurité lunaire, ladanse doucem<strong>en</strong>t se met <strong>en</strong> place dans unmelting-pot de peaux, de couleurs : chacuns’échappe de la masse tournoyante pour direson nom, chacun t<strong>en</strong>te d’apprivoiser l’autre. Et© Laur<strong>en</strong>t Philippequand la r<strong>en</strong>contre est possible c’est l’explosionde joie ! Élancem<strong>en</strong>ts, circulations complexes<strong>en</strong>tre les plots de bois, sauts frénétiques, déhanchem<strong>en</strong>tscomiques et saugr<strong>en</strong>us : tous sepavan<strong>en</strong>t comme des coqs dans un poulailleret se lanc<strong>en</strong>t dans des numéros incongrus. Ilsfont les beaux et elles font les belles, électriséspar la voix de Aucarré Rudolf Ulitch Ikoli N’Kazicoiffé d’un casque colonial... Ce monde richede ses électrons libres et disparates disjonctedans un show décoiffant. Puis l‘effervesc<strong>en</strong>celaisse place à une danse d’<strong>en</strong>semble complexe,addition de chorégraphies individuelles, deduos, puis de trios, pour composer un mouvem<strong>en</strong>tunique. Car, nous dit Just to Dance, il faut«abandonner l’idée que les différ<strong>en</strong>ces c’est cequi oppose».MARIE GODFRIN-GUIDICELLIJust to Dance... a été donné le 29 marsau CNCDC Châteauvallon, Ollioules

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