MERCURES D'OR - CCI Nice Côte d'Azur

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■ GRANDS DOSSIERS. APRÈS 40 ANS D’EXISTENCE, LA TECHNOPOLE AZURÉENNE PRÉPARE SON É SOPHIA ANTIPOLIS : LE NOUVEAU MODÈLE EN GEST Sophia Antipolis a été un vrai succès. Et il l'est toujours plus de quarante ans après sa création en 1969. Un indicateur qui ne trompe pas: la longueur des files de voitures aux entrées du parc technologique le matin entre 8 et 9h30, et aux sorties, le soir entre 17 et 18h30. En 2010, le Syndicat mixte Sophia Antipolis (SyMiSA) a recensé 1.500 entreprises, 31.000 emplois, 5.000 étudiants, 4.000 chercheurs et 1,3 million de m 2 de bureaux sur le site. En croissance par rapport aux années précédentes, ces chiffres montrent que la technopole a continué à progresser dans les vents pourtant bien contraires de la pire des crises économiques... Mais il n’ en reste pas moins à faire évoluer le modèle. Président du CPIME (Club des propriétaires d'immobilier d'entreprise), Philippe Wernert estime, en tant qu'investisseur, qu'il reste encore beaucoup de points d'interrogations autour des potentiels de Sophia Antipolis, alors que l'OIN de la Plaine du Var pointe du nez: "Difficulté d'accès, rationalisation des espaces, topographie pas évidente: nous nous posons la question de savoir si le modèle de Sophia, celui du développement d'activités économiques à la campagne, est encore suffisamment performant aujourd'hui pour faire venir les entreprises" . Un modèle qui reflète encore la culture des sixties. La décision prise par l'Etat et le Sy- MiSA de lancer des études majeures pour faire évoluer le concept même de Sophia Antipolis n'est donc pas liée à une baisse de régime. Au contraire. Elle vise à remédier aux problèmes engendrés par le succès comme l'engorgement des accès et à apporter des solutions à ce qui entrave de nouveaux développements comme la question du logement. Des problèmes qui s'aggravent au fil des ans et qui avaient été clairement identifiés par le Club des Dirigeants et la CCI, lors de l'opération Sophia Vision. Mais au-delà, il s'agit, de traduire en termes d'urbanisme, cette adaptation au nouveau monde d'aujourd'hui. Une démarche essentielle pour permettre à la première technopole d'Europe de garder un temps d'avance sur ses concurrents. Formalisé par sa Charte de 1977, le modèle Sophia toujours en vigueur, se caractérise par une place considérable accordée à l’environnement naturel (règle des 2/3 d’espaces non bâtis), par la volonté d’insérer discrètement les bâtiments dans le paysage et par la densité modeste (COS moyen de 0,3). Ce modèle urbain ne devrait pas être profondément remis en cause. Mais il sera retouché. Il a montré ses limites avec la place envahissante 8 I Azur Entreprises I N° 86 prise par la voiture individuelle et ses "migrations alternantes". L'éloignement entre les lieux de travail des actifs et leurs lieux de résidence, l'éclatement des entreprises dans l’espace et la faible densité des bâtiments, contribuent à cette situation. Ils rendent difficile la mise en place d'un réseau de transport en commun efficace. Adapter le modèle au monde économique du 21ème siècle. Trois équipes internationales d'urbanistes ont donc commencé à plancher sur cette "refondation" nécessaire. L'étude vise à recenser les pistes innovantes, tant au niveau des modes d’implantation des entreprises que des modalités de gestion urbaine au sens large (habitat, loisirs, culture, déplacements, etc.). Elle doit aussi déterminer le rôle de la puissance publique, des entreprises et des différents partenaires, examiner les possibilités de partenariats public/privé. Elle aura enfin à apprécier les conséquences des orientations stratégiques de développement urbain, en particulier dans le cadre de l’ouverture à l’urbanisme des zones affectées au périmètre technopolitain, mais encore vierges. Trois grandes séquences sont prévues. En pre- mier, une réflexion à l’horizon 2030. Les nouvelles fonctions que doit remplir la technopole ? Son positionnement dans le contexte local, régional et international ? Ensuite, seconde séquence: la traduction dans un schéma d’organisation spatiale. Quels secteurs urbaniser ? Lesquels densifier ? Comment améliorer la desserte du site ? Quelles mobilités internes et externes imaginer dans le futur ? Troisième séquence: traduire dans la gestion urbaine et dans la mobilisation des ressources foncières, les nouveaux besoins et les nouvelles formes de production des entreprises. Comment assurer les conditions d’un développement maîtrisé dans un contexte économique et concurrentiel en évolution permanente ? Quelles seront les nouvelles formes de partenariat public-privé ? Comment assurer des services intégrés dans des espaces innovants et à forte valeur ajoutée ? La première séquence doit se terminer fin mai, la seconde fin octobre, pour une synthèse des propositions par le comité technique et la décision de lancement des autres marchés subséquents par l’Etat et le SY- MISA, fin janvier 2012. Sophia Antipolis disposera alors de ce qu'il n'avait encore jamais véritablement eu: une stratégie pour les prochaines décennies. ■
VOLUTION. ATION FRÉDÉRIC FOURQUIN (CLUB DES DIRIGEANTS): LA TRADUCTION DE SOPHIA VISION EN TERMES D'URBANISME Pour Frédéric Fourquin, président du Club des Dirigeants de Sophia Antipolis, c'est la suite logique de Sophia Vision. "Cette étude vise à traduire les conclusions des chefs d'entreprise en terme d'infrastructure et de schéma directeur. Pour pouvoir aider au développement de Sophia Antipolis, il s'agit d'améliorer sur place le bien être de ceux qui y travaillent, de favoriser l'installation de nouvelles entreprises et de nouveaux actifs et de permettre aux entreprises déjà sur le site de grandir. Cela passe par l'amélioration de la circulation (l'aménagement de pistes cyclables et de chemins piétonniers va dans ce sens), par des solutions aux problèmes de signalétique". Pour le président du Club des Dirigeants il faut pouvoir également loger des actifs et assurer de nouvelles implantations d'entreprises: "En acceptant de densifier un peu et d'augmenter un peu les hauteurs autorisées pour être plus en phase avec le Grenelle de l'environnement. Il faut également renforcer les centres de vie. Autant de pistes sur laquelle la technopole est déjà engagée. La CASA a lancé son projet de ligne TCSP (Transport en commun en site propre) entre la gare Sncf d'Antibes et la gare routière de Sophia. Le centre aquatique, en cours de construction, la salle des sports, la salle de congrès vont renforcer l'animation sur le parc tandis que la médiathèque et l'aménagement du quartier de Saint-Philippe produisent déjà leurs effets. Le nouveau Sophia déjà en route ! ■ ÉCOBIZ. LE «RÉSEAU DES RÉSEAUX» CONTINUE À TISSER SA TOILE POUR FAVORISER LES CONTACTS ENTRE PROFESSIONNELS AZURÉENS. TROIS NOUVELLES E-COMMUNAUTÉS POUR JOUER LA CARTE DU RÉSEAU Déjà près de 9000 adhérents ! La plate-forme Côte d’Azur Ecobiz affiche un bilan très positif. Lancée en décembre 2007 par la CCI et ses partenaires, Ecobiz compte 6000 entreprises, plus de 200 acteurs économiques présents dans les comités de pilotage et les partenariats financiers, regroupés en 39 communautés, à ce jour. Jean-Pierre Savarino, vice-président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur, en charge d’Ecobiz, rappelle les principes fondamentaux de la plate-forme: « Ecobiz est basée sur l’éthique, la neutralité, l’ouverture et le potentiel économique des entreprises, c’est un club dont les membres ont la volonté de développer leurs réseaux, sans jugement, et qui participent au développement économique local. Ecobiz est fédérateur: les entreprises s’approprient très aisément la vie de la communauté ». Trois nouvelles communautés ont vu le jour en mars et avril 2011: Tourisme, Energie et Bijoutiers de la Côte d’Azur. Réunissant les Alpes Maritimes et le Var, la communauté Energie s’est créée dans le cadre du plan d’action «énergies» de la CCI autour du smart grid, le réseau de distribution d'électricité intelligent qui utilise des technologies informatiques de manière à optimiser la production et la distribution et mieux mettre en relation l'offre et la demande entre les producteurs et les consommateurs d'électricité. Actu animation économique Partagée par les professionnels du Var et de la Côte d’Azur, la nouvelle communauté «Energie» compte déjà 150 adhérents. Au-delà de l’énergie électrique, elle touche les entreprises impliquées dans la création de bâtiments intelligents, bâtiments basse consommation, l’énergie photovoltaïque, les énergies renouvelables… Pour Philippe Martin, animateur de la communauté Energie, « tout est nouveau, le bouleversement arrive à grands pas dans ce secteur et notre rôle est de fédérer les savoir-faire, en mettant à disposition la veille d’actualités, l’information sur les conférences et salons, de créer un espace d’échanges pour les entreprises, d’organiser des rencontres en vue de développer la filière économique sur le territoire. Et nous avons la matière: Nice est l’une des 5 villes d’Europe sélectionnée par IBM pour un programme de grande envergure visant à tester les solutions de communication sans fil M2M, machine to machine ». Après seulement 2 mois d’existence, Ecobiz Energie compte déjà 150 adhérents. Les prochaines communautés sont en cours de création et seront lancées au mois de mai: le Club Europe Azur, qui regroupe des spécialistes des financements européens, la communauté E-commerce, un réseau des acteurs du e-commerce et la communauté de l’industrie cinématographique et audiovisuelle, un réseau qui n’est pas uniquement départemental ou régional, mais bien d’envergure nationale. ■ plus sur: www.cote-azur-ecobiz.fr Azur Entreprises I N° 86 I 9
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