Impacts et adaptation liés aux changements climatiques : Impacts et ...
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eproduction <strong>et</strong> leur distribution (voir l’encadré 1).<br />
On observe également que la survie des œufs, le<br />
t<strong>aux</strong> d’éclosion <strong>et</strong> la taille de la ponte de la plie<br />
rouge augmentent dans les e<strong>aux</strong> plus froides, ce<br />
qui fait dire à des chercheurs que, dans certaines<br />
régions, les récentes hausses de la température de<br />
l’eau ont contribué à la diminution observée de<br />
l’abondance du poisson. (40)<br />
Le réchauffement de l’eau, l’élévation du niveau de<br />
la mer <strong>et</strong> les variations de la salinité sont tous des<br />
facteurs susceptibles d’influer sur les pathogènes<br />
marins (42) <strong>et</strong> de modifier la distribution <strong>et</strong> l’importance<br />
de certaines maladies marines. C<strong>et</strong>te affirmation<br />
s’appuie sur des phénomènes déjà observés, par<br />
exemple l’extension vers le nord de l’aire de propagation<br />
de la maladie de l’huître le long de la côte<br />
américaine au milieu des années 1980, par suite<br />
d’une tendance au réchauffement hivernal. (42) Par<br />
contre, des recherches ont démontré que certaines<br />
maladies du saumon diminuent ou même disparaissent<br />
avec le réchauffement. (42)<br />
Un autre problème qui se pose dans la région de<br />
l’Atlantique est le risque d’une augmentation des<br />
proliférations d’algues. (43) Des chercheurs estiment<br />
en eff<strong>et</strong> que le réchauffement climatique pourrait<br />
stimuler la croissance <strong>et</strong> étendre l’aire de dispersion<br />
des organismes responsables des proliférations<br />
d’algues toxiques, comme les e<strong>aux</strong> rouges (voir<br />
l’encadré 2). Ces efflorescences menacent les populations<br />
de mollusques <strong>et</strong> de crustacés par leurs eff<strong>et</strong>s<br />
mortels <strong>et</strong> leurs impacts chroniques. Les exploitations<br />
aquacoles, en raison de leur caractère sédentaire, sont<br />
particulièrement sensibles <strong>aux</strong> proliférations d’algues<br />
toxiques. Les palourdes sont généralement plus<br />
touchées que les homards, les crev<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> les pétoncles.<br />
Une exposition <strong>aux</strong> toxines risque d’affecter<br />
l’habitat du poisson, son comportement, sa vulnérabilité<br />
à la maladie, sa capacité de se nourrir <strong>et</strong> sa<br />
reproduction. (44) Une fois infectés, les mollusques<br />
peuvent constituer un danger pour la santé humaine<br />
<strong>et</strong> causer éventuellement une intoxication paralysante.<br />
Les eff<strong>et</strong>s du changement climatique sur le saumon<br />
de l’Atlantique sont semblables à ceux dont nous<br />
avons parlé dans le cas du saumon du Pacifique.<br />
Durant son séjour en eau douce, le saumon de<br />
l’Atlantique est sensible <strong>aux</strong> variations de la température<br />
de l’eau comme <strong>aux</strong> variations des débits (voir<br />
l’encadré 3). On sait que les <strong>changements</strong> de température<br />
modifient considérablement les récoltes durables<br />
<strong>et</strong> les pratiques de pêche. Par exemple, les chercheurs<br />
ENCADRÉ 1 : Température de l’eau <strong>et</strong> crabe<br />
des neiges de l’Atlantique (41)<br />
Le crabe des neiges, un élément important<br />
des pêches dans l’Atlantique, est sensible au<br />
réchauffement climatique, surtout dans l’est de<br />
la Plate-forme Scotian <strong>et</strong> sur les Grands Bancs<br />
de Terre-Neuve. Les chercheurs ont observé une<br />
corrélation étroite entre la température de l’eau,<br />
d’une part, <strong>et</strong> la reproduction <strong>et</strong> la répartition de<br />
c<strong>et</strong>te espèce, d’autre part, bien qu’elle dépende du<br />
stade de développement du crabe. Voici ce qu’ils<br />
ont constaté principalement :<br />
• Les femelles incubent leurs œufs pendant un an<br />
dans les e<strong>aux</strong> dont la température est supérieure<br />
à 1 °C, <strong>et</strong> pendant deux ans dans les e<strong>aux</strong> plus<br />
froides. On en déduit que les femelles vivant dans<br />
des e<strong>aux</strong> chaudes pourraient produire deux fois<br />
plus d’œufs que celles qui vivent dans des e<strong>aux</strong><br />
froides pendant toute leur période de fécondité.<br />
• Le t<strong>aux</strong> de survivance <strong>et</strong> le t<strong>aux</strong> de croissance à<br />
long terme des juvéniles ont des valeurs optimales<br />
dans les e<strong>aux</strong> à température intermédiaire<br />
(de 0 à +1,5 °C).<br />
• La distribution spatiale du crabe adolescent <strong>et</strong><br />
adulte est influencée par la température de l’eau.<br />
Les e<strong>aux</strong> plus froides sont occupées par des spécimens<br />
jeunes <strong>et</strong> de p<strong>et</strong>ite taille, tandis que les e<strong>aux</strong><br />
chaudes sont habitées par des individus plus âgés<br />
<strong>et</strong> plus gros. Cependant, on ne trouve aucun crabe<br />
dans des e<strong>aux</strong> de plus de 8 °C.<br />
Photo : Gracieus<strong>et</strong>é de D. Gilbert.<br />
Le crabe des neiges de l’Atlantique<br />
LES PÊCHES 107