Proposition de projet - PNUD
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<strong>Proposition</strong> <strong>de</strong> <strong>projet</strong> <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s OASIS Secteur Guelmim-Assa-Tata /ADPS/<strong>PNUD</strong><br />
62. Les oasis marocaines en général et celle <strong>de</strong> la Province <strong>de</strong> Tata en particulier ont toujours<br />
été confronté à l'aridité climatique et donc tributaire <strong>de</strong> faibles pluviométries à régime<br />
aléatoire. Les habitants avaient su réagir à cela en mettant en place <strong>de</strong>s systèmes<br />
traditionnels performants, comme les khettaras par exemple. Il faut donc comprendre le<br />
problème actuel bien plus comme un problème d'inadaptation <strong>de</strong>s pratiques mo<strong>de</strong>rnes,<br />
que comme la résultante logique <strong>de</strong> la sécheresse. Le développement d'une agriculture<br />
très peu efficiente quand à son bilan hydrique, avec <strong>de</strong>s pratiques à taux élevé <strong>de</strong><br />
gaspillage imposant <strong>de</strong>s prélèvements toujours plus importants sur l'aquifère souterrain,<br />
ont précipité et amplifié les conséquences d'une sécheresse et surtout d'un climat dont<br />
l'aridité croissante semble être aujourd'hui une composante historique.<br />
La Crise du PALMIER<br />
63. Le Maroc a perdu en un siècle plus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> son capital productif phoenicicole. Il<br />
y avait plus <strong>de</strong> 15 millions <strong>de</strong> palmiers au siècle <strong>de</strong>rnier contre moins <strong>de</strong> 4 millions<br />
aujourd'hui. La province <strong>de</strong> Tata n'a pas échappé à ce déclin historique. En 1970 il y avait<br />
dans la zone d’action <strong>de</strong> la DPA (cercles <strong>de</strong> Tata et d’Akka) 1,2 million <strong>de</strong> palmiersdattiers,<br />
il n’y en a plus que 800 000 aujourd’hui. La région <strong>de</strong> Tata compte 10000ha <strong>de</strong><br />
palmeraie et couvre à peu près ¼ du potentiel marocain. La production <strong>de</strong> dattes varie<br />
entre 8000 et 10000 T/an ce qui représente presque 20% <strong>de</strong> la production nationale.<br />
D’autre part, pour les arbres existant 40 % ont dépassé l’âge <strong>de</strong> production et seulement<br />
30 % sont considérés comme productifs.<br />
64. Les conduites phoenicicoles sont aujourd'hui très peu optimisantes, et malgré un savoirfaire<br />
que l'on peut penser ancestral, accumulation patiente d'une longue histoire agricole,<br />
l'état actuel <strong>de</strong>s palmeraies du Secteur Guelmim-Assa-Tata, démontre une réelle absence<br />
<strong>de</strong> pratiques compétentes et rationnelles. En conséquence les productions sont soient très<br />
basses (pour un potentiel <strong>de</strong> 100kg par arbre, on obtient à peine 15 à 20 kg aujourd'hui)<br />
soient <strong>de</strong> bien mauvaises qualités (oasis zone Guelmim-Assa), soient inexistantes.<br />
65. Si la crise <strong>de</strong> l'eau est un facteur qui fut décisif dans l'accélération du processus <strong>de</strong> perte<br />
puis d'abandon du parcellaire oasien, d'autre impacts, comme celui du Bayoud<br />
(champignon apparu en 1870 et responsable <strong>de</strong> dégâts historiques et considérables dans<br />
les palmeraies du Maghreb), <strong>de</strong> la salinisation <strong>de</strong>s sols, <strong>de</strong> l'ensablement ont aussi leur<br />
part <strong>de</strong> responsabilité. Mais ce qui reste le plus notable, c'est cette mauvaise gestion <strong>de</strong><br />
l'eau et <strong>de</strong> la palmeraie par ses exploitants, qui a conduit à <strong>de</strong>s systèmes générateurs d'un<br />
grand gaspillage d'eau, à une production <strong>de</strong> faible qualité, à <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d'irrigation<br />
inadaptés. Face à l'évolution écologique régressive <strong>de</strong>s milieux, face à <strong>de</strong>s transformations<br />
sociétales évi<strong>de</strong>ntes qui ont bouleversé les équilibres ancestraux, mais face aussi aux<br />
exigences <strong>de</strong> l'économie <strong>de</strong> marché, aux règles contraignantes <strong>de</strong> la concurrence, les<br />
producteurs Tataouis n'ont pas su s'organiser ni s'adapter.<br />
66. Aujourd'hui ce qui fut autrefois une gran<strong>de</strong> région phoenicicole du Maroc, importe <strong>de</strong>s<br />
dattes d'autres pays du Maghreb. Les gran<strong>de</strong>s qualités <strong>de</strong> dattes du Maroc, <strong>de</strong> réputation<br />
mondiale au 19 ème siècle comme la Boufeggous, ne représentent plus aujourd'hui qu'une<br />
portion très faible <strong>de</strong> la production locale, principalement composée <strong>de</strong> datte <strong>de</strong> secon<strong>de</strong><br />
et troisième catégorie le plus souvent hybri<strong>de</strong>s (khalts ou Saïrs) et peu rentables 2 . Le<br />
Bayoud a pour beaucoup contribué à la perte <strong>de</strong>s oasis marocaines tout au long du 20ème<br />
2 il faut être pru<strong>de</strong>nt en ce qui concerne certains Saïrs, qui peuvent se révéler aussi bon sinon plus<br />
qu'une datte <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité ! - c'est le cas du Saïr Laayalat à Tata, résistant au Bayoud.<br />
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