Proposition de projet - PNUD
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<strong>Proposition</strong> <strong>de</strong> <strong>projet</strong> <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s OASIS Secteur Guelmim-Assa-Tata /ADPS/<strong>PNUD</strong><br />
l'émigration, un niveau <strong>de</strong> revenu par habitant <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 1600Dh/an, ce qui situe ce<br />
bassin oasien parmi les plus riche du Maroc.<br />
79. Dans cette région entre Guelmim et Tata si le processus <strong>de</strong> l'émigration est très présent,<br />
l'évolution <strong>de</strong> la société s'effectue lentement et bien <strong>de</strong>s aspects traditionnels sont encore<br />
plus ou moins préservés (solidarité, gestion collective <strong>de</strong>s droits d'eau, Jemâa…). La<br />
société civile est en train d'émerger fortement à travers la prolifération <strong>de</strong> nombreuses<br />
associations, tout particulièrement autour <strong>de</strong> Guelmim comme à Tata. Ce phénomène est<br />
en train <strong>de</strong> redistribuer les cartes au niveau du pouvoir local, faisant <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong>s<br />
associations <strong>de</strong>s acteurs directs <strong>de</strong> la vie sociale et économique. Si la solidarité ancestrale<br />
entre les personnes et l’attachement à la terre ont tendance à régresser <strong>de</strong>s ‘Jemâa’<br />
continuent à gérer le système d’irrigation et l’eau selon le droit coutumier. Mais d’autre<br />
part, les associations surtout <strong>de</strong> jeunes veulent aussi s’occuper <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> l’eau<br />
comme <strong>de</strong> tous les aspects concernant le développement. A ce titre elles drainent même<br />
<strong>de</strong>s financements extérieurs. Aujourd'hui les autorités ont donc multiplication <strong>de</strong>s<br />
interlocuteurs, à qui elles délèguent bien souvent <strong>de</strong>s fondamentaux du développement<br />
local. Cette situation où les frontières administratives, civiles et collectives sont<br />
mouvantes, participent <strong>de</strong> l'émergence <strong>de</strong> la démocratie locale, mais doit être précisé et<br />
clarifié dans le souci <strong>de</strong> générer une bonne gouvernance.<br />
80. Face à la dégradation croissante <strong>de</strong>s conditions environnementales et économiques <strong>de</strong>s<br />
oasis, le transfert du mon<strong>de</strong> rural vers le mon<strong>de</strong> urbain s'est accéléré, et les communes<br />
urbaines, bien que peu nombreuses, mobilisent aujourd'hui la majorité <strong>de</strong> la population<br />
<strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> Guelmim et Tata. Les besoins en espaces urbanisés augmentant, cette<br />
redistribution spatiale et culturelle entre les oasis et la cité, modifie les équilibres et les<br />
pressions spatiales, et surtout les systèmes <strong>de</strong> référence, qui dévalorisent pour les<br />
générations nouvelles le contexte oasien par rapport au contexte urbain. En ce sens le<br />
patrimoine architectural historique oasien est fortement menacé faute d'une adaptation aux<br />
normes <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnité. L’exemple d’Assa avec son ancienne kasba et sa ville nouvelle<br />
est typique, le bâti subit actuellement <strong>de</strong>s mutations profon<strong>de</strong>s, fortement altéragènes <strong>de</strong>s<br />
environnements et surtout totalement hors contexte oasien avec <strong>de</strong>s constructions et une<br />
urbanisation qui remettent totalement en question la valeur et la qualité patrimoniales<br />
culturelles <strong>de</strong>s oasis.<br />
81. Cette orientation "citadine" <strong>de</strong> l'évolution sociale, a aussi pour conséquence une<br />
diminution très nette <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> travail disponible pour l'agriculture oasienne.<br />
Autrefois, la culture <strong>de</strong> l'oasis revenait surtout à la catégorie <strong>de</strong> travailleurs 'Harrathine' qui<br />
constituait le réservoir <strong>de</strong> main d’œuvre à bon marché et qui permettait au système <strong>de</strong> se<br />
reproduire. Ce système a pratiquement disparu, puisque <strong>de</strong>puis 20 à 30 ans, ces travailleurs ont<br />
eu <strong>de</strong>s opportunités d’emploi rémunératrices en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la région. Le problème est qu'ils ne<br />
sont pas réellement remplacés par les enfants <strong>de</strong>s propriétaires <strong>de</strong> la terre et <strong>de</strong> l’eau car les<br />
jeunes générations ne veulent pas travailler la terre et cherchent surtout à émigrer (seule la<br />
palmeraie d'Akka semble bénéficier d'une mobilisation <strong>de</strong>s jeunes générations). Il y a<br />
donc vieillissement <strong>de</strong>s actifs oasiens, crise aiguë dans bien <strong>de</strong>s cas pour trouver <strong>de</strong>s<br />
travailleurs, et corollairement baisse significative <strong>de</strong> l'entretien <strong>de</strong>s palmeraies.<br />
82. Si dans certaines oasis comme à Foum Zguid les propriétaires fonciers sont aussi les<br />
agriculteurs qui travaillent la terre (force <strong>de</strong> travail familiale), le recours à <strong>de</strong> la main<br />
d'œuvre saisonnière et même journalière est le plus pratiqué car dans bien <strong>de</strong>s oasis, les<br />
propriétaires n’avaient pas, dans le passé, l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> travailler la terre. Seulement cette<br />
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