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10 Echos des Communes n° <strong>68</strong> 4 juin 2013 Échos des Communes<br />

Exposition<br />

Ils sont… Pierre<br />

C’est un temps fort de la vie artistique locale<br />

qui s’annonce. Dans l’abstrait le plus poussé,<br />

les peintres Pierre Calogero et Pierre Poillet<br />

vont illuminer les cimaises de la chapelle<br />

Saint-Etienne, de part et d’autre des œuvres<br />

de Luc Denieul, “sculpteur sur pierre“.<br />

Rencontres sur des chemins de lumière.<br />

L’exposition que présenteront le<br />

Roannais Pierre Poillet, le Parisien<br />

Pierre “Calo“ Calogero peintres<br />

abstraits et le sculpteur Tournusien<br />

Luc Denieul, du 12 au 19 juin, sur<br />

les cimaises et dans l’espace de la<br />

L’œuvre d’aujourd’hui de Pierre Poillet<br />

est assez étonnante. Au premier<br />

regard, on pense à des parcelles de<br />

terre qui auraient été peintes depuis<br />

la lune. Ce qui leur donne cet abord<br />

aisé, ce côté agréable qui séduit<br />

l’œil. Ce qui ne veut en rien dire<br />

que c’est une peinture facile. Car<br />

bien que totalement dépouillées de<br />

chapelle Saint-Etienne sera l’événement<br />

pictural majeur pour annoncer<br />

l’été. Car s’ils ont des parcours<br />

différents, ils ont en commun<br />

d’être passés par une phase fi gurative,<br />

de vivre une passion sans<br />

leur aspect fi guratif, les toiles de<br />

Pierre Poillet sont dans la lignée de<br />

celles de Paul Séruzier, et dans le<br />

droit fi l de la défi nition que Maurice<br />

Denis, historien de l’art donnait en<br />

1890 du synthétisme « il faut rappeler<br />

qu’une image avant d’être<br />

un cheval de bataille, une femme<br />

nue, ou une quelconque anecdote,<br />

De gauche à droite Pierre Poillet, Pierre Calogero et Luc Denieul.<br />

limites pour la liberté d’expression<br />

et de posséder un sens inné de<br />

l’abstraction lyrique et une quête<br />

intarissable de l’harmonie, à la<br />

Pierre Poillet le Maître-équilibriste<br />

S’il a commencé par un expressionnisme<br />

impressionnant entre le postimpressionnisme<br />

de Gauguin de la période “Martinique“<br />

et le cloisonnisme cher à Louis Angevin,<br />

Pierre Poillet est sorti du “grand cirque<br />

fi guratif“ pour devenir un équilibriste<br />

étonnant de l’abstrait symbolique.<br />

Installé comme sculpteur à Martailly-les-Brancion,<br />

près de Tournus,<br />

après une première “vie“ dans<br />

l’ombre comme chef de plateau<br />

du chanteur Bruce Springsteen,<br />

Luc Denieul a délaissé le rock pour<br />

lui préférer le roc et devenir sculpteur.<br />

Avec comme unique formation,<br />

la nostalgie d’avoir « sculpté<br />

du bois avec un canif » quand<br />

il était enfant. Dans la patrie du<br />

statuaire du début du XX ème siècle<br />

Désiré Mathivet, Luc Denieul se<br />

“colte“ d’abord au calcaire par<br />

du fi guratif massif qu’il épure<br />

rapidement. Puis il s’émancipe.<br />

D’abord du calcaire en “attaquant“<br />

le marbre qu’il soit noir ou<br />

blanc ou d’un rouge différent. Puis<br />

de la forme. Aux antipodes de ce<br />

qu’il réalisait jusque-là, car il se<br />

met à dégager la pierre de son<br />

écorce originelle et à la sevrer de<br />

matière pour dégager le volume à<br />

est essentiellement une<br />

surface plane recouverte<br />

de couleurs en un certain<br />

ordre assemblées ».<br />

Née de quelques traits<br />

entre lesquels s’invitent,<br />

se confrontent les couleurs,<br />

bien souvent monochromes,<br />

la peinture de<br />

Pierre Poillet “s’arrête“<br />

quand il a trouvé l’équilibre<br />

— on dirait même<br />

le triangle d’or — entre<br />

la beauté des formes,<br />

la force des traits, l’élégance<br />

des harmonies. En<br />

fait, c’est là qu’elle commence.<br />

Parce que les instants de vie<br />

qu’il vient d’enfanter, deviennent<br />

éternité. Dans ce cheminement vers<br />

la lumière. Il fait naître alors des<br />

formes épurées, presque éthérées,<br />

toujours autour d’une sorte<br />

de colonne vertébrale, souvent<br />

invisible mais très présente, dont<br />

l’harmonie des courbes qu’elles<br />

soient bosses, creux des arrêtes<br />

et “contre-bosses“, est toujours<br />

extraordinaire. Les sculptures de<br />

Luc Denieul, c’est des sculptures<br />

“tripes“, entre force et apesanteur.<br />

C’est aussi des sculptures<br />

“trip“ parce qu’elles sont un<br />

voyage permanent dans la sensualité<br />

loin de la mesure des<br />

choses, hors de la mesure du<br />

temps.<br />

rencontre de la lumière qu’ils ont<br />

trouvée. Ce sont des « abstraits qui<br />

parlent »…<br />

la lumière, le fi guratif a perdu un<br />

talent. Mais l’abstrait a gagné un<br />

Maître-équilibriste.<br />

Luc Denieul Denieul le compositeur de formes formes<br />

Exposant au “Salon“, créé par Louis XIV<br />

— mais pas depuis 1667 — Luc Denieul se<br />

revendique juste “sculpteur sur pierre“. Mais<br />

c’est surtout un grand compositeur de formes.

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