Quand Rihanna enchante Casablanca - Maroc Hebdo International

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SOCIÉTÉ
•CONCERT DE LA STAR DU RN’B AU COMPLEXE MOHAMMED V
Quand Rihanna
enchante Casablanca
Quarante-cinq mille fans ont assité au concert de Rihanna à Casablanca, samedi 12 juillet . L’énergie
et le talent de la superstar sont pour beaucoup dans le succès de ce show comme seuls les artistes
américains savent en faire.
Le concert de Rihanna est sans
conteste l’événement de l’été
2008. La star américaine de Rn’B
a, le temps d’un court séjour à Casablanca,
mis sens dessus dessous toute
la ville. Dès l’annonce de la tenue de
son spectacle, le 12 juillet 2008, une
annonce faite tardivement pour ce
genre de show seulement quelques
jours avant sa programmation, son
nom est sur toutes les lèvres.
Sur les forums de discussions, les internautes
sont partagés entre enthousiasme
et scepticisme. L’événement est
trop beau pour y croire. Rihanna est
“La Chanteuse du
moment”.
Elle a, quand même,
réussi à détrôner
Madonna au top 50
mondial et a raflé deux
MTV Video Music
Awards et trois Billboard
Awards. Sa récompense
la plus récente est six
nominations aux Grammy Awards
confirmant ainsi sa place parmi les
chanteurs les plus prisés et témoignant
de son véritable talent. Comment une
aussi grosse pointure a accepté de se
produire au Maroc? Une question que
tout le monde se pose. On attribue
même l’organisation de ce concert aux
hautes sphères marocains pour trouver
une réponse plausible.
Pour le commun des mortels, impossible
qu’une agence d’événementiel
locale réponde aux exigences d’une
artiste aussi célèbre que Rihanna. Des
suspicions qui paraissent absurdes,
mais sont justifiées.
Rihanna au
complexe sportif
Mohammed V
de Casablanca.
“La Chanteuse du
moment”.

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Le Maroc n’est pas habitué à accueillir
des chanteurs au top de leur gloire. Les
festivals n’ont souvent ni les moyens
financiers ni la logistique requise pour
recevoir un artiste du calibre de Shakira
ou encore Beyoncé. Et, les promoteurs
privés ne s’aventurent pas trop de peur
de se casser les reins.
De plus, les concerts annoncés et annulés
à la dernière minute sont légion.
Celui de 50 Cents est le dernier en date.
Le rappeur américain, qui a vendu plus
de 30 millions d’albums, devait se produire
le 5 juillet 2008 au stade RUC à
Casablanca. Les organisateurs l’ont communiqué
dans une conférence de presse
en mai 2008. À cette époque, l’information
a été largement diffusée dans la
presse. Depuis, silence radio. Aucune
explication ni mot d’excuse.
Apparences
Le cas Rihanna n’a pas fait que des suspicieux
mais aussi des rabat-joie. À peine
le lieu du concert est cité que des voix se
sont soulevées : “l’aire du jeu du complexe
sportif Mohammed V est menacée”.
Celle-ci a été gazonnée récemment avec
un budget de cinq millions de dirhams.
On crie à la dilapidation de l’argent du
contribuable. Les amateurs de foot se
voient déjà privés des derbys Raja-
Wydad. Le tapis de protection qui recouvrira
le gazon lors du show ne calme pas
les esprits. Pour beaucoup, le conseil de
la ville doit rendre des comptes.
Le concert du Rihanna a posé un problème
d’un autre ordre, plutôt “moral”
cette fois. La plupart craignaient que la
star américaine ne choque les 100.000
spectateurs attendus en mettant l’une de
ses tenues sexy. Surtout que l’image sexsymbol
de la chanteuse n’est plus à faire.
Ce n’est pas pour rien que le magazine
Playboy lui a proposé de poser nue. Mais
que l’on se rassure. Les apparences sont
souvent trompeuses. Rihanna a refusé
de se dénuder même si l’offre est alléchante…
par crainte de sa mère.
Heureusement que cette artiste n’a pas
eu écho des réactions que son spectacle
a suscitées et qu’elle est bel et bien
venue, ce 12 juillet 2008, à Casablanca.
Ce jour-là, très tôt le matin, un dispositif
sécuritaire renforcé s’est déployé
autour du complexe sportif Mohammed
V. Mais, pas seulement. Les vendeurs
des tickets au noir se sont également
attroupés au vu et au su de tout le
monde. Les billets de 50 dirhams sont
vendus à 30 dirhams, ceux de 100 dirhams
à 80 dirhams, ceux de 300 dirhams
à 200 dirhams. Un commerce
bien juteux.
Ce n’est pas ces vendeurs à la sauvette
qui inquiéteront les organisateurs. Quarante-cinq
mille billets ont été écoulés.
Et, toutes les conditions ont été réunies
pour satisfaire le public de Rihanna.
Une qualité de son irréprochable, des
grands écrans pour une image impeccable
et des effets scéniques impressionnants.
Sans parler de l’énergie et le talent
de la superstar qui sont pour beaucoup
dans le succès de ce show comme seuls
les artistes américains savent en faire.
Habillée en robe noire et dorée et de
cuissardes noires, Rihanna a fait son
apparition à 22h30. Le concert était
prévu à 21 h30. L’assistance ne s’est pas
ennuyée puisqu’un Dj assurait l’animation
musicale.
Osmose
L’entrée en scène de l’artiste annonce
déjà la couleur de son spectacle. Elle
apparaît comme par magie au-dessus
de son orchestre et de ses choristes. Le
concert démarre alors, en parfaite
osmose avec le public qui répète en
choeur les paroles de ses grands succès.
Rihanna interprète des morceaux tirés
de ses trois albums : Shut up & Drive ou
Don’t need a reason, «Pon da Replay »,
SOS, Unfaithful, la fameuse Umbrella,
laissée pour la fin, ou encore des reprises
de Bob Marley Is this love et That Thing,
de la reine du R’nB’ Laurin Hill. Rihanna
a fait preuve, pour le tout premier
concert dans un stade de sa carrière,
d’une maîtrise parfaite et d’une présence
digne des plus grands. Faisant preuve
d’une grande complicité avec ses musiciens,
la star s’est produite avec sobriété,
sûre de sa voix et de son charme.
Tendances
Son expérience au Maroc est une belle
découverte.
«J’ai l’honneur et la grande joie d’être au
Maroc et d’y rencontrer mes fans. Je ne
connaissais pas bien ce pays, mais on
m’avait dit que les gens étaient “in” et très
ouverts aux dernières tendances musicales.
Rihanna a fait preuve
d’une maîtrise parfaite et d’une
présence digne des plus grands.
Dès que j’ai atterri ici, j’ai trouvé que tout est
bien organisé, que les gens sont très aimables
et, surtout, qu’il fait très beau ici,» a-t-elle
déclaré lors d’une conférence de presse
tenue le jour du concert.
Le public lui aussi l’a accueillie avec
autant de plaisir.
Adolescents en groupe, parents accompagnant
leurs enfants plus jeunes, touristes,
adultes ont dansé et chanté jusqu’à
minuit aux rythmes de la belle des îles de
la Barbade, sa terre natale. Une euphorie
comme les Casablancais n’en ont pas
connue depuis le concert de James
Brown au complexe Mohammed V. Et,
cela remonte à longtemps. C’était un 16
juillet 1986.
Loubna Bernichi
MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N°801 DU 18 AU 24 JUILLET 2008 ❘ 55