Principes fondamentaux de gastro-entérologie
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Les symptômes et signes courants 35<br />
nombre d’étapes, l’hème <strong>de</strong> l’hémoglobine est transformé en bilirubine;<br />
fortement liée à l’albumine, celle-ci est transportée dans le plasma jusqu’aux<br />
hépatocytes. La bilirubine y est alors captée, conjuguée avec l’aci<strong>de</strong> glucuronique<br />
et excrétée dans la bile sous forme diglucuronoconjuguée au<br />
niveau du duodénum. Dans l’intestin, les bactéries dégra<strong>de</strong>nt la bilirubine en<br />
urobilinogène dont 80 % est éliminé dans les selles, ce qui contribue à la coloration<br />
normale <strong>de</strong>s selles. Le 20 % qui reste est réabsorbé et excrété dans la<br />
bile et l’urine (circulation entérohépatique <strong>de</strong> l’urobilinogène).<br />
Une obstruction fonctionnelle ou anatomique à presque n’importe quelle<br />
étape <strong>de</strong> l’excrétion (à partir <strong>de</strong> l’hémoglobine jusqu’à la captation par la<br />
membrane hépatocellulaire et l’excrétion dans le système biliaire) provoque<br />
un ictère et une hyperbilirubinémie. Une forte augmentation <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong><br />
dégradation <strong>de</strong> l’hémoglobine seule (p. ex. l’anémiehémolytique) entraîne une<br />
hyperbilirubinémie non conjuguée. Si le trouble survient après les étapes <strong>de</strong><br />
captation et <strong>de</strong> conjugaison, on observe une hyperbilirubinémie conjuguée.<br />
Les causes <strong>de</strong> l’ictère se classent ordinairement comme suit : 1) hémolyse,<br />
2) anomalies génétiques du métabolisme <strong>de</strong> la bilirubine, 3) affection hépatocellulaire<br />
et 4) obstruction.<br />
14.3 Présentation clinique<br />
On décèle un ictère clinique lorsque la bilirubinémie atteint <strong>de</strong> 2 à 4 mg/dL<br />
(<strong>de</strong> 40 à 80 µmol/L). L’apparition <strong>de</strong> l’ictère est habituellement précédée pendant<br />
quelques jours <strong>de</strong> selles pâles, puisque l’excrétion <strong>de</strong> la bilirubine dans<br />
l’intestin est moindre, et d’urines foncées (en raison d’une augmentation <strong>de</strong> la<br />
filtration glomérulaire <strong>de</strong> la bilirubine conjuguée). En général, l’ictère est tout<br />
d’abord visible dans la sclérotique, bien que la bilirubine se dépose véritablement<br />
dansles membranes conjonctives sous-jacentes. Un jaunissement <strong>de</strong> la<br />
peau sans ictère scléral doit suggérer une caroténémie ou l’ingestion <strong>de</strong><br />
médicaments comme la quinacrine.<br />
Sauf lorsque l’ictère est secondaire à l’hémolyse, la plupart <strong>de</strong>s patients<br />
éprouvent <strong>de</strong>s nausées, <strong>de</strong> l’anorexie et un malaise à la région hépatique. On<br />
peut déceler une hépatomégalie, <strong>de</strong>s masses dans la région épigastrique ou du<br />
pancréas, ou une dilatation <strong>de</strong> la vésicule biliaire. Des signes d’hépatopathie<br />
chronique comme <strong>de</strong>s angiomes stellaires ou un érythème palmaire sont<br />
importants. L’ictère peut s’accompagner <strong>de</strong> prurit, probablement en raison du<br />
dépôt <strong>de</strong> sels biliaires dans la peau (ou <strong>de</strong> la rétention d’un agent prurigène<br />
habituellement excrété dans la bile).<br />
Plusieurs anomalies génétiques touchant la conjugaison ou l’excrétion <strong>de</strong> la<br />
bilirubine peuvent être à l’origine d’une hyperbilirubinémie conjuguée ou non<br />
conjuguée <strong>de</strong> longue date.