payoff magazine FR 06/13

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options asiatiques : grandes
promesses et petits artifices
De nos jours, les émetteurs lancent de plus en plus de produits structurés
avec des options asiatiques, dont le rendement dépend d’un cours moyen
déterminé. Les promesses de ces produits sont souvent illusoires. Comme
l’illustre notre exemple, les investisseurs doivent ouvrir l’œil.
Serge Nussbaumer
Les options asiatiques ont été inventées
en 1987 par Bankers Trust à Tokyo pour
établir des cours moyens sur le pétrole.
Aujourd’hui encore, elles sont principalement
utilisées pour les matières premières
et les devises. Les options asiatiques
font partie de ce que l’on appelle
les « options exotiques ». La caractéristique
principale de ces « asiatiques » est
« Les options asiatiques sont
moins performantes mais
aussi moins volatiles. »
que le prix d’exercice ne dépend pas du
prix du sous-jacent à la date d’exercice
mais du prix moyen à des dates données.
Ces dernières sont généralement
réparties régulièrement tout au long de
la durée de l’option et peuvent être men-
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suelles, trimestrielles, semestrielles, etc.
Ces options dépendent donc de l’évolution
du sous-jacent dans le temps.
une prime plus faible
Comme elles reposent sur un cours
moyen, toujours moins volatil qu’un
cours à l’échéance ponctuel, les options
asiatiques sont invariablement moins
onéreuses que les options vanille. De
plus, contrairement à leurs consœurs
classiques, lorsque la durée restant à courir
n’est pas très longue, elles réagissent
moins aux fluctuations de cours du sousjacent
; leur volatilité baisse donc avec
le temps.
deux types d’options asiatiques
On distingue deux types d’options asiatiques
: les options arithmétiques et les
options géométriques. Les premières
reposent sur la moyenne arithmétique et
les secondes sur la moyenne géométrique
des cours. Les mathématiques financières
démontrent que la prime des options asiatiques
géométriques est inférieure à celle
des variantes arithmétiques. Pendant la
durée de vie d’une option asiatique, il
est impossible de calculer précisément
sa valeur. En effet, le prix dépend de
très nombreuses variables aléatoires
interdépendantes. Par conséquent, on
estime la valeur à l’aide de la simulation
de Monte-Carlo. Dans le contexte actuel,
marqué par des taux d’intérêt faibles, il
est impossible de s’appuyer sur le critère
de la moindre volatilité. Il est possible en
revanche de réduire la protection du capital,
la participation ou le prix de l’option.
exemple
En collaboration avec l’équipe Equity
Derivative de Credit Suisse, nous avons
imaginé le produit suivant : un produit de
participation avec protection du capital
d’une durée de vie de trois ans et lié au
DJ Eurostoxx 50 avec un taux de protection
du capital de 95%, un prix d’exercice
à la monnaie et des calculs effectués en
termes bruts. S’agissant du taux de participation,
les calculs donnent un résultat
de 57% pour une option d’achat classique
et 106% pour une option d’achat asiatique.
Les frais s’élèvent quant à eux à
9,79% pour la première et à 5,24% pour la
seconde. À partir de cet exemple, nous
souhaitons montrer quelles sont les différences
entre un produit à protection du
capital classique et une option asiatique
arithmétique. À cet effet, nous avons utili-