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Brigitte Baptista
Suis de tout mon cœur avec vous pour le décès de Françoise Collin. Je garderai toujours le souvenir
d'une femme si pétillante d'intelligence, de vivacité d'esprit et de présence dans les nombreuses luttes
auxquelles elle a participé. Nous aurons toutes notre tour aussi
Bien à vous,
Brigitte Baptista
Catherine Wallemacq
En préparant une Soirée de Sophia mettant à l’honneur Françoise Collin, j’ai eu l’occasion de me
pencher sur l’œuvre d’une théoricienne que je connaissais jusque là très peu. On n'a certes pas oublié
sa participation à la fondation et à la vitalité des Cahiers du Grif. En outre, les féministes de ma
génération ont toutes parcouru 30 ou 40 ans plus tard ces revues tellement essentielles pour
comprendre l’histoire du féminisme belge et le dynamisme de la pensée féministe.
Quelle révélation toutefois de recevoir les articles qu’elle nous envoyait, les ouvrages qu’elle nous
communiquait pour la préparation de cette conférence puis de l’ouvrage qui y a fait suite ! J'ai
découvert la fertilité d'une pensée à travers les décennies, au-delà des courants féministes, multipliant
les genres (de la littérature à la philosophie sans toutefois privilégier le "penser" sur l'“agir”, loin de là !)
Les travaux de Françoise Collin permettent d’appréhender d’autres penseuses et penseurs avec un
regard neuf, de relire certains articles avec une autre perspective, et nous donnent l’envie de se plonger
dans de nouvelles lectures. Françoise nous aidait et nous aidera encore à penser au-delà des
divergences et des ruptures apparentes. Elle nous partageait le souhait de réfléchir à la transmission
féministe. Elle proposait ainsi également des pistes pour l’action féministe, pour le militantisme.
Un féminisme qui pratique une "politique de l'irreprésentable", qui serait sans cesse en mouvement et
se remettant constamment en question afin de "juger et décider" à chaque moment, sans avoir une
vision précise de ses fins a priori: voilà un concept largement développé par Françoise qui m’a
marquée ! Il n’est nécessaire de partager toutes les positions de cette grande théoricienne pour saisir et
apprécier les enjeux de sa réflexion, si riche d'idées parmi lesquelles puiser pour alimenter le(s)
féminisme(s).
Malgré la tristesse causée par le départ de Françoise Collin c’est ce que je voudrais retenir: La pensée
de cette auteure restera fraîche, stimulante et inspirante pour des féministes de toutes générations et de
toutes tendances !
Rien ne compensera néanmoins la perte d’une femme humainement si riche. Je présente donc mes
plus sincères condoléances à ses proches.
Cécile Bertrand
Françoise Collin est ma grande tante. Sa maman et ma grand-mère étaient sœurs. Toute petite, il y
avait sur l'étagère de mes parents un livre qui m'aimantait "Rose qui peut"(quelle étrange titre pour
moi si petite à l'époque). Ma maman me disait que ce livre avait été écrit par sa cousine. Ca, ça me
fascinait: ah bon, des gens normaux, de ma famille en plus peuvent écrire des livres? Waouou. La
fascination grandit encore plus. Elle ne savait pas à ce moment-là, qu'elle me donnait la possibilité de
rêver mon avenir. Je le lui ai dit, il y a 6 ans, à la mort de ma mère. Elle a été émue, a regardé plus à
fond mon travail et m'a fait le bonheur de l'apprécier. Je l'ai revue à Paris à l'occasion d'une expo de
cartoonistes qu'elle est venue voir au Centre Wallonie-Bruxelles et cette soirée a été longue de papotes
sur la famille, sur elle, sur son travail, sur le mien bref un peu de tout, un beau souvenir. Je l'ai écoutée
à Bruxelles, à la librairie de la place des martyrs (il y a déjà 3 ou 4 ans)…Adorable oratrice, elle m'a
enchantée cette soirée-là et je suis sortie de cette conférence en ayant l'impression d'être plus
intelligente qu'en entrant! Merci Françoise
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