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de ses luttes pour le féminisme, de son plaisir à entendre les femmes venues de tous les horizons intellectuels, culturels ou sociaux, de son amour pour le Maroc, pour l'écriture et pour la vie. Françoise Collin était une hédoniste, une intellectuelle engagée et sans compromission aucune avec les institutions, une intellectuelle intègre et exigeante. Amicale, elle a vécu des moments de solitude dus à cette intégrité exemplaire. Avec une dignité remarquable, elle a supporté sa maladie, contractée depuis un certain temps déjà, mais qu'elle n'ébruitait pas par pudeur. Ayant vécu en philosophe, elle est morte en philosophe. J'ai le vif espoir que ses écrits et sa personne restent dans les mémoires et soient reconnus par les générations à venir comme des moments importants de l'histoire des idées. Jackie Buet Son intelligence nous a éveillées à l’aventure de la révolte La nouvelle de la disparition de Françoise Collin m’émeut et me ramène aux premières années de notre festival. Françoise Collin avait été parmi les premières féministes philosophes et écrivaines à nous soutenir, dès 1979, dans notre initiative et à venir volontiers animer avec nous et pour les réalisatrices débutantes, des rencontres avec le public, sur leur cinéma naissant. Son regard et son analyse ont toujours été un vrai encouragement. C’est ainsi qu’avec les Cahiers du Grif, qu’elle animait avec un collectif belge que nous admirions (et dont faisait partie Jacqueline Aubenas), elle publia un numéro spécial (n°25, 1982) sur le travail de Jutta Bruckner (réalisatrice allemande). Je me souviens aussi de Françoise à Cerisy-la-Salle (dans la Manche) en 1980, lors du colloque sur Gertrud Stein où elle intervenait sur l’œuvre et l’écriture si particulière de cette inclassable écrivaine (sur le thème de « l’écriture sans rature ») , et d’un autre moment de rencontre à Liège lors d’un rassemblement féministe important qu’elle avait contribué à organiser. Elle a été pour moi une passeuse, et l’une des premières féministes que je suis allée voir en Belgique bien avant même de penser à organiser un jour un festival International de Films de Femmes à Sceaux, puis à Créteil. Son engagement a construit le nôtre. En son honneur, nous lui dédicacerons le 35éme anniversaire de notre festival, que nous sommes en train de préparer pour mars 2013. Il serait bon alors de faire revivre sa mémoire à travers son regard sur ce cinéma devenu si essentiel à nos vies et à notre vigilance. Jackie Buet Jacqueline Brau Il y a un avant et un après une rencontre avec Françoise Collin. Sa pensée lumineuse, la force de son engagement, la profondeur de ses convictions ont changé ma façon d'être au monde. Je l'ai rencontrée dans le cadre d'une recherche historique que je faisais sur les Cahiers du GRIF en 2005 et je n'oublierai jamais son chaleureux accueil. Il importe maintenant de continuer à faire vivre sa pensée. Jacqueline Feldman La première fois que j'ai rencontrée Françoise Collin, elle m'avait été présentée par la journaliste féministe Anne-Marie de Villaine - disparue elle aussi. J'ai plaisir aujourd'hui, dans ce moment de tristesse, à évoquer aussi son souvenir -. Nous assistions à un amphi où - si mes souvenirs sont exacts - avait été annoncé et se préparait le colloque de Toulouse de 1982, qui allait lancer les "études féministes". La dernière fois que j'ai vue Françoise, c'était en décembre 2011, à un colloque sur "Féminisme et judéité". Ne connaissant pas grand-chose au monde du judaïsme, elle cherchait à s'informer et à comprendre. Comme toujours, son intervention, ce jour-là, avait porté la marque de son intelligence lumineuse. Elle défendait la clarté et la rigueur de pensée. Grâce à ces qualités et au courage de sa pensée dans un domaine philosophique alors pratiquement 8
inexistant, elle a contribué de façon importante à la pensée féministe issue du mouvement de libération des femmes. C'est une grande perte pour nous, affective et intellectuelle. Jacqueline Feldman Janie Michel J'ai été très touchée par la disparition brutale de Françoise, qui était une amie et dont j'ai toujours vivement apprécié l'intelligence et la sensibilité. Quelle perte pour le féminisme ! Janie Michel Présidente d'honneur de la Fédération Nationale Solidarité Femmes Julio Cesar Aguielra Hurtado From Bolivia Maïni C'est avec grande émotion que j'ai appris la disparition de Françoise Collin. Une grande féministe s'éteint à l'heure où les recherches féministes sont encore d'actualité, je reviens du 6ème Congrès de recherches féministes francophones à Lausanne (29 Août - 2 septembre 2012) Elle nous laisse le souvenir d'une femme qui a marqué l'Histoire par son grand cœur et sa pensée féministe. Le féminisme disait-elle : "Une tâche ardue mais toujours surprenante pour la pensée et pour l’action". Marie-Anne Juricic J'ai connu et apprécié Françoise Collin, grande penseuse féministe, à travers ses livres dont certains qu'elle m'avait gentiment offerts et envoyés, puis de nombreuses rencontres dans le cadre de la militance et des études féministes, à travers également de longues conversations téléphoniques ainsi qu'en l'invitant à plusieurs reprises dans mon émission de radio "Planète féministe" . D'ailleurs la dernière fois que je l'ai vue, c'était chez elle, en 2006 pour un long entretien sur son œuvre. Nous nous sommes longuement parlées, entretenues, bien au-delà de l'heure et demie prévue pour l'émission. Je me souviens de tout, surtout de sa grande intelligence, sa finesse, sa simplicité et sa sympathie. C'est avec tristesse que j'apprends sa mort mais je préserve d'elle beaucoup de grands souvenirs. Marie-Thérèse Martinelli "C'est une grande tristesse d'apprendre la disparition d'une des grandes figures de la pensée politique féministe. J'ai eu l'opportunité de rencontrer Françoise Collin à différentes occasions lorsqu'elle venait à Toulouse nous faire partager ses analyses, ses réflexions, ses questionnements. Avec Marie-France Brive, ce sont deux femmes que j'ai admirées, respectées, qui ont accompagne ma réflexion féministe lui donnant sa dimension politique. Avec elles l'action et la pensée sont indissociables car elles s'alimentent l'une de l'autre. Malgré les nombreuses années de la disparition de Marie France, elle me manque toujours, je suis convaincue que Françoise Colin restera, elle aussi, longtemps dans nos pensées, comme un manque que chaque femme qui lutte laisse dans nos vies. Marie-Thérèse Martinelli " 9
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Page 13: Ursula Del Aguila Chère Françoise

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