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Lorena Rojas<br />
«J’ai appris <strong>à</strong> accepter ma maladie»<br />
A l’inverse de beaucoup de personnes atteintes de SEP, c’est le chaud qui fait du bien <strong>à</strong> Lorena Rojas.<br />
temps que la maman est décédée. En<br />
2000, le papa apprend qu’il est atteint<br />
d’un cancer et désire que sa fille rentre<br />
en Suisse. En même temps, le beau-père<br />
de Lorena tombe gravement malade en<br />
Argentine. Claudio veut être près de<br />
son père et ne voit plus aucune raison<br />
de rester en Suisse. Lorena, cependant,<br />
rejoint son père malade et, <strong>à</strong> cause de<br />
l’évolution de la SEP, elle a de plus en<br />
plus besoin du soutien de son médecin<br />
de famille. Le couple se sépare. Non pas<br />
parce que l’amour s’est éteint, mais parce<br />
que les circonstances l’exigent. «Claudio<br />
était l’amour de ma vie», raconte Lorena,<br />
«même quand nous nous sommes quittés,<br />
j’étais encore amoureuse de lui.»<br />
Toujours l<strong>à</strong> pour sa sœur<br />
En 2000, Lorena rentre en Suisse. Au début,<br />
elle habite chez son frère Roberto.<br />
La sœur et le frère ne sont qu’une seule<br />
âme et se soutiennent mutuellement.<br />
Le père de Lorena décède peu de temps<br />
Lorena Rojas aime l’été.<br />
après le retour de sa fille. La séparation<br />
d’avec son grand amour, la mort de son<br />
père: Lorena va mal et également les<br />
symptômes de SEP se font sentir plus<br />
fortement. Le fauteuil roulant devient<br />
inévitable. Aujourd’hui, Lorena Rojas<br />
vit seule <strong>à</strong> Baden, dans un appartement<br />
de deux pièces. Elle aime toujours l’été.<br />
Alors, presque chaque jour elle va se promener<br />
dans le parc où elle admire avec<br />
bonheur les arbres et les fleurs, ainsi que<br />
les jeunes filles et garçons étendus dans<br />
l’herbe. Dans sa vie quotidienne, faite de<br />
douleurs et d’épisodes spastiques, elle<br />
essaie de voir les choses positives: «Bien<br />
entendu, je déteste ma maladie, mais j’ai<br />
appris <strong>à</strong> l’accepter. Et puis, je vis dans un<br />
environnement merveilleux, constitué<br />
de gens très gentils. De plus, cette année,<br />
outre le séjour en groupe, m’attend un<br />
autre grand moment: en novembre, j’irai<br />
au Brésil, nager avec les dauphins. Une<br />
de mes amies m’accompagnera.» Pour ce<br />
voyage de rêve, au cours de ces dernières<br />
années Lorena a économisé chaque centime,<br />
ainsi que Roberto qui, pour réaliser<br />
le vœu le plus cher de sa sœur, y a contribué<br />
généreusement. C’est pourquoi il<br />
vaut la peine de vivre.<br />
Texte: Erica Sauta, Photos: Tres Camenzind<br />
forte 3/20<strong>10</strong> 7