Dynamique de prise de Decisions en Afrique - Institute for Security ...
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Prise <strong>de</strong> décision régionale et CER<br />
Dans cette section du rapport, nous examinerons minutieusem<strong>en</strong>t<br />
les processus d’intégration (sous-)régionaux<br />
et détaillerons les exemples m<strong>en</strong>tionnés plus haut <strong>de</strong><br />
l’AAPS et du commerce dans le contexte <strong>de</strong>s CER.<br />
L’intégration régionale sur le contin<strong>en</strong>t africain est compliquée<br />
par l’<strong>en</strong>chevêtrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s diff ér<strong>en</strong>tes CER comparable<br />
à un «bol <strong>de</strong> spaghetti». Il est évi<strong>de</strong>nt qu’il existe<br />
un écart <strong>en</strong>tre l’intégration régionale déclarative et la<br />
réalité économique et politique. Des facteurs politiques<br />
fondam<strong>en</strong>taux doiv<strong>en</strong>t être pris <strong>en</strong> considération lors <strong>de</strong><br />
la création d’une interface effi cace <strong>en</strong>tre l’UA et les CER:<br />
les CER ont été créées avant l’UA; elles ont évolué à leur<br />
propre manière tandis que l’OUA se conc<strong>en</strong>trait sur la<br />
souveraineté <strong>de</strong> l’<strong>Afrique</strong>; elles possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s cultures<br />
institutionnelles diff ér<strong>en</strong>tes et sont confrontées au défi<br />
du timing et <strong>de</strong>s multiples appart<strong>en</strong>ances pour être <strong>de</strong>s<br />
blocs <strong>de</strong> construction effi caces <strong>de</strong> l’UA.<br />
Pour compr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> manière globale les processus <strong>de</strong><br />
<strong>prise</strong> <strong>de</strong> décision au sein <strong>de</strong>s CER, nous <strong>de</strong>vons examiner<br />
leurs structures et voir comm<strong>en</strong>t elles fonctionn<strong>en</strong>t et<br />
quels sont les rapports qu’elles <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t avec l’UA.<br />
Nous obti<strong>en</strong>drions ainsi un aperçu suffi sant pour débattre<br />
<strong>de</strong> leurs fonctions et <strong>de</strong> leurs défi s et examiner s’il n’existe<br />
pas d’autres alternatives au modèle actuel.<br />
En ce qui concerne les secrétariats <strong>de</strong>s CER, nous<br />
notons une diff ér<strong>en</strong>ce signifi cative au niveau <strong>de</strong> leur effi<br />
cacité opérationnelle. Cette situation est due <strong>en</strong> gran<strong>de</strong><br />
partie à la manière dont ces secrétariats ont été créés et<br />
<strong>de</strong> l’investissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gagé dans ces institutions par leurs<br />
gouvernem<strong>en</strong>ts membres respectifs. Les secrétariats sont<br />
supposés mettre <strong>en</strong> place une coopération <strong>en</strong>tre les états<br />
membres, fournir une assistance technique et administrative,<br />
assurer un suivi et m<strong>en</strong>er <strong>de</strong>s recherches afi n <strong>de</strong> sout<strong>en</strong>ir<br />
le développem<strong>en</strong>t et la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong> politiques<br />
régionales. Les secrétariats sont <strong>en</strong> réalité un exemple <strong>de</strong><br />
«capture bureaucratique»: contrairem<strong>en</strong>t aux prési<strong>de</strong>nces,<br />
les bureaucraties dur<strong>en</strong>t et ne sont pas neutres, mais possè<strong>de</strong>nt<br />
leurs propres ag<strong>en</strong>das. Ceci peut porter atteinte à<br />
l’appropriation politique <strong>de</strong> la régionalisation. Il <strong>en</strong> va <strong>de</strong><br />
même pour la bureaucratie <strong>de</strong> l’UA.<br />
Les CER doiv<strong>en</strong>t faire face aux implications pratiques<br />
du confl it qui oppose le supranationalisme et les intérêts<br />
nationaux. Les états hésit<strong>en</strong>t à r<strong>en</strong><strong>for</strong>cer les points <strong>de</strong><br />
contact nationaux au sein <strong>de</strong>s CER car ils ne veul<strong>en</strong>t pas<br />
autoriser les organisations à fonctionner <strong>de</strong> manière indép<strong>en</strong>dante.<br />
En outre, beaucoup reste <strong>en</strong>core à faire <strong>en</strong> ce<br />
qui concerne la structure organisationnelle <strong>de</strong>s CER. Les<br />
eff ectifs et les compét<strong>en</strong>ces ne sont pas assez développés.<br />
Les fonds <strong>en</strong>gagés par <strong>de</strong>s acteurs extérieurs sont l’objet<br />
d’une dép<strong>en</strong>dance excessive contrairem<strong>en</strong>t aux fonds<br />
régionaux, <strong>en</strong> particulier <strong>en</strong> ce qui concerne les problèmes<br />
stratégiques tels que la sécurité et la baisse du niveau <strong>de</strong><br />
pauvreté. Les secrétariats ne dispos<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> capacités<br />
suffi santes pour sout<strong>en</strong>ir et développer <strong>de</strong>s objectifs et<br />
stratégies communs. Conséqu<strong>en</strong>ce: les secrétariats sont<br />
incapables <strong>de</strong> travailler à un niveau supranational ni <strong>de</strong><br />
promouvoir l’intégration régionale tant que les régions ne<br />
sont pas reconstituées ni reconçues.<br />
Certains <strong>de</strong> ces problèmes ressurgiss<strong>en</strong>t au niveau<br />
du développem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s politiques<br />
régionales. Les CER ont été <strong>for</strong>mées <strong>en</strong> vue <strong>de</strong> sout<strong>en</strong>ir<br />
l’intégration économique régionale. Le commerce<br />
pourrait jouer un rôle capital dans les politiques <strong>de</strong>s organisations<br />
régionales dans la mesure où il représ<strong>en</strong>te un<br />
puissant instrum<strong>en</strong>t d’intégration économique régionale<br />
et mondiale, or le commerce interafricain est pratiquem<strong>en</strong>t<br />
inexistant. L’infrastructure se conc<strong>en</strong>tre toutefois<br />
sur l’extraction <strong>de</strong> matières premières, ce qui pourrait<br />
<strong>en</strong>traver la stimulation du commerce transfrontalier.<br />
Ainsi, par exemple, la majorité <strong>de</strong>s échanges commerciaux<br />
Rapport <strong>de</strong> la Confer<strong>en</strong>ce 9