Dynamique de prise de Decisions en Afrique - Institute for Security ...
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La Briga<strong>de</strong> <strong>en</strong> Att<strong>en</strong>te <strong>de</strong> la SADC représ<strong>en</strong>te un<br />
élém<strong>en</strong>t important <strong>de</strong> l’architecture sécuritaire <strong>de</strong> la<br />
région. Celle-ci est néanmoins basée dans une région<br />
pauvre et pourrait tirer profi t d’un souti<strong>en</strong> externe pour<br />
améliorer son effi cacité. Un fi nancem<strong>en</strong>t plus approprié<br />
pour la SADC et l’UA est réellem<strong>en</strong>t nécessaire dans la<br />
mesure où <strong>de</strong>s interv<strong>en</strong>tions sout<strong>en</strong>ues requièr<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s ressources<br />
et <strong>de</strong>s fonds. Ce fi nancem<strong>en</strong>t a toutefois égalem<strong>en</strong>t<br />
été utilisé pour contraindre l’UA et les CER à s’<strong>en</strong>gager<br />
dans un cadre temporel artifi ciel pour l’intégration,<br />
par exemple. Si les états africains veul<strong>en</strong>t éviter toute<br />
ingér<strong>en</strong>ce extérieure, ceux-ci doiv<strong>en</strong>t investir davantage<br />
dans la sécurité et le développem<strong>en</strong>t. Tant qu’ils ne seront<br />
pas capables <strong>de</strong> répondre à ces besoins fondam<strong>en</strong>taux<br />
pour leurs citoy<strong>en</strong>s, ils seront soumis aux ag<strong>en</strong>das<br />
étrangers.<br />
Autre défi : le manque <strong>de</strong> responsabilité <strong>de</strong>s comités<br />
nationaux. Ces comités ne sont pas <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t<br />
développés et sont même inexistants dans certains cas.<br />
S’ils fonctionn<strong>en</strong>t, ils reçoiv<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s instructions <strong>de</strong> la<br />
part <strong>de</strong> l’état membre respectif et les secrétariats ne<br />
dispos<strong>en</strong>t ni du pouvoir ni <strong>de</strong> l’autorité qui les r<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t<br />
responsables. Le niveau exécutif <strong>de</strong>s CER et <strong>de</strong> l’UA n’a<br />
pas été <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t développé. Cette situation doit être<br />
améliorée par le biais d’un cadre <strong>de</strong> r<strong>en</strong><strong>for</strong>cem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s capacités<br />
qui se conc<strong>en</strong>trerait, <strong>en</strong>tre autres, sur la planifi cation,<br />
l’administration et le fi nancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> programmes<br />
qui permettrai<strong>en</strong>t aux CER d’exécuter leur mandat <strong>de</strong><br />
manière plus effi cace.<br />
ARCHITECTURE AFRICAINE DE PAIX ET DE<br />
SÉCURITÉ DANS LA CORNE DE L’AFRIQUE<br />
L’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s intérêts locaux, nationaux, régionaux et<br />
extérieurs qui interagiss<strong>en</strong>t dans la région <strong>de</strong> la Corne<br />
<strong>de</strong> l’<strong>Afrique</strong> est varié et l’év<strong>en</strong>tail <strong>de</strong> processus politiques<br />
régionaux et internationaux complexe. Il s’agit <strong>de</strong> la<br />
frontière <strong>en</strong>tre l’<strong>Afrique</strong> et le Moy<strong>en</strong>-Ori<strong>en</strong>t où la Lybie,<br />
Israël, l’Égypte, l’Arabie Saoudite et autres jou<strong>en</strong>t un rôle<br />
capital. Le Bassin du Nil, par exemple, est le cadre <strong>de</strong><br />
t<strong>en</strong>sions interétatiques et intra-étatiques. Les relations<br />
<strong>en</strong>tre le Soudan, l’Égypte et l’Éthiopie illustr<strong>en</strong>t les interfér<strong>en</strong>ces<br />
transfrontalières réciproques qui compliqu<strong>en</strong>t<br />
la matrice <strong>de</strong>s relations interétatiques. Les confl its qui<br />
aff ect<strong>en</strong>t la Corne <strong>de</strong> l’<strong>Afrique</strong> ont <strong>de</strong>s dynamiques intérieures,<br />
régionales et extérieures. Durant la confér<strong>en</strong>ce,<br />
l’analyse s’est conc<strong>en</strong>trée sur l’IGAD, l’Érythrée, le<br />
Soudan et la Somalie.<br />
Bi<strong>en</strong> qu’un certain nombre <strong>de</strong> CER ai<strong>en</strong>t été établies<br />
dans la région, la plus importante reste l’Ag<strong>en</strong>ce<br />
Intergouvernem<strong>en</strong>tale pour le Développem<strong>en</strong>t (IGAD).<br />
L’UA et l’IGAD ont assuré conjointem<strong>en</strong>t le contrôle <strong>de</strong><br />
la Briga<strong>de</strong> <strong>en</strong> Att<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’<strong>Afrique</strong> <strong>de</strong> l’Est (BRIGAAE)<br />
Rapport rédigé par Jean-Christophe Hoste et Andrew An<strong>de</strong>rson<br />
jusqu’à la fi n 2006. Début 2007, la coordination a<br />
été re<strong>prise</strong> par le Mécanisme <strong>de</strong> Coordination <strong>de</strong> la<br />
Briga<strong>de</strong> <strong>en</strong> Att<strong>en</strong>te <strong>de</strong> l’<strong>Afrique</strong> <strong>de</strong> l’Est (MCBRIGAAE).<br />
L’opérationnalisation cohér<strong>en</strong>te <strong>de</strong> la BRIGAAE est<br />
<strong>en</strong>travée par <strong>de</strong>s confl its et <strong>de</strong>s rivalités interétatiques<br />
dans la région <strong>de</strong> la Corne, par les intérêts diverg<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s<br />
principaux acteurs internationaux, par l’appart<strong>en</strong>ance<br />
<strong>en</strong>chevêtrée <strong>de</strong> pays à diff ér<strong>en</strong>tes CER et à la double affi liation<br />
dans <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s régionales. Le confl it frontalier<br />
<strong>en</strong>tre l’Éthiopie et l’Érythrée est un exemple d’intérêts<br />
diverg<strong>en</strong>ts. Les divisions et les rivalités internes qui oppos<strong>en</strong>t<br />
l’Éthiopie et l’Érythrée à propos <strong>de</strong> leur confl it<br />
frontalier bloqué a limité l’IGAD dans sa capacité à<br />
contribuer à la résolution <strong>de</strong> cette crise. L’IGAD n’est pas<br />
non plus parv<strong>en</strong>ue à mettre <strong>en</strong> application l’Accord <strong>de</strong><br />
Paix Global (CPA) <strong>en</strong>tre le Nord Soudan et le Sud Soudan<br />
(bi<strong>en</strong> qu’elle ait joué un rôle majeur dans sa négociation)<br />
ni à trouver une solution à la crise <strong>en</strong> Somalie.<br />
Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas du Soudan et <strong>de</strong> la Somalie mett<strong>en</strong>t<br />
l’acc<strong>en</strong>t sur certains défi s pour la <strong>prise</strong> <strong>de</strong> décision africaine<br />
et régionale concernant la sécurité, l’économie et<br />
d’autres thèmes. L’utilisation <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas est<br />
importante car celles-ci illustr<strong>en</strong>t la complexité <strong>de</strong>s réalités<br />
politiques dans la Corne <strong>de</strong> l’<strong>Afrique</strong> et le contin<strong>en</strong>t.<br />
Les modèles, les choix rationnels et les concepts tels que<br />
les cultures politiques ont <strong>de</strong>s limites.<br />
Un référ<strong>en</strong>dum a été organisé au Sud Soudan afi n <strong>de</strong><br />
savoir si celui-ci voulait rester dans un Soudan unifi é ou<br />
– ce qui sera probablem<strong>en</strong>t le cas – <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir indép<strong>en</strong>dant<br />
(les premiers résultats étai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> 98,8% <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong><br />
l’indép<strong>en</strong>dance). Ce référ<strong>en</strong>dum marque la <strong>de</strong>rnière étape<br />
du CPA qui fut la pierre angulaire <strong>de</strong>s négociations <strong>de</strong><br />
paix qui se sont t<strong>en</strong>ues dans le cadre <strong>de</strong> la structure <strong>de</strong><br />
l’IGAD. Le choix <strong>de</strong> t<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s négociations p<strong>en</strong>dant un<br />
mandat <strong>de</strong> l’IGAD est signifi catif car il s’agit <strong>de</strong> la CER la<br />
plus pauvre et la plus faible d’<strong>Afrique</strong>. Cette faiblesse a été<br />
son principal avantage et l’est peut-être toujours, d’après<br />
les experts. Elle dép<strong>en</strong>dait <strong>de</strong> <strong>for</strong>ces extérieures et est<br />
apparue comme une couverture pratique pour les acteurs<br />
extérieurs, au sein <strong>de</strong> la région, mais aussi <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors. Il<br />
est diffi cile d’évaluer la nature <strong>de</strong>s négociations car les<br />
traces écrites se font <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus rares. Les discours et<br />
les métho<strong>de</strong>s ne sont plus matérialisés. Les négociations<br />
<strong>de</strong> paix au Soudan fur<strong>en</strong>t à peine prés<strong>en</strong>tées au public,<br />
à l’exception d’un rapport principalem<strong>en</strong>t k<strong>en</strong>yan 3 . Les<br />
K<strong>en</strong>yans n’ayant pas eux-mêmes fait preuve d’impartialité<br />
vis-à-vis du MPLS, il est diffi cile <strong>de</strong> se faire une idée<br />
objective <strong>de</strong> la manière dont les décisions ont été <strong>prise</strong>s.<br />
Les observateurs ont toutefois noté que l’IGAD allait dans<br />
le s<strong>en</strong>s du MPLS au fi l <strong>de</strong>s années. Depuis le CPA, l’IGAD<br />
n’a pas <strong>en</strong>core réussi à exercer un rôle important dans la<br />
région. Il a été mis à l’écart concernant le Soudan et se<br />
consacre à la Somalie.<br />
Rapport <strong>de</strong> la Confer<strong>en</strong>ce 11