22.06.2013 Views

Dynamique de prise de Decisions en Afrique - Institute for Security ...

Dynamique de prise de Decisions en Afrique - Institute for Security ...

Dynamique de prise de Decisions en Afrique - Institute for Security ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

L’UNION AFRICAINE<br />

Bi<strong>en</strong> que cela n’ait pas toujours été le cas, l’UA est considérée<br />

comme un interlocuteur régional dans l’arène<br />

internationale. Elle pourrait <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir une plate<strong>for</strong>me <strong>de</strong>stinée<br />

à faire progresser l’action collective qui souti<strong>en</strong>t la<br />

<strong>for</strong>ce et l’importance du contin<strong>en</strong>t et à contrer la nouvelle<br />

«Ruée vers l’<strong>Afrique</strong>». Certains problèmes majeurs port<strong>en</strong>t<br />

toutefois atteinte à l’effi cacité et à l’importance <strong>de</strong> l’UA.<br />

Une analyse <strong>de</strong> la structure du pouvoir <strong>de</strong> l’UA et <strong>de</strong> la<br />

manière dont celle-ci infl u<strong>en</strong>ce le processus <strong>de</strong> <strong>prise</strong> <strong>de</strong><br />

décision se révèle dès lors très utile.<br />

Si l’on observe les institutions et les dispositions <strong>de</strong><br />

l’UA, il apparaît clairem<strong>en</strong>t que l’organisation a été développée<br />

<strong>en</strong> vue <strong>de</strong> r<strong>en</strong><strong>for</strong>cer la souveraineté et n’est pas allée<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la vision c<strong>en</strong>trée sur l’état <strong>de</strong> l’Organisation<br />

<strong>de</strong> l’Union Africaine (OUA). Elle a été créée <strong>en</strong> tant<br />

qu’organisation intergouvernem<strong>en</strong>tale. Les questions<br />

liées à la souveraineté et à l’interv<strong>en</strong>tion jou<strong>en</strong>t par ailleurs<br />

un rôle capital dans la <strong>prise</strong> <strong>de</strong> décision. Bi<strong>en</strong> que le<br />

modèle d’intégration europé<strong>en</strong> ait inspiré les structures<br />

et les institutions <strong>de</strong> l’UA, une autorité supranationale<br />

responsable <strong>de</strong> la <strong>prise</strong> <strong>de</strong> décision comparable à celle <strong>de</strong><br />

leur homologue europé<strong>en</strong> fait défaut auprès <strong>de</strong>s organes<br />

<strong>de</strong> l’UA et plus particulièrem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong><br />

l’UA. Le personnel <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s principaux instrum<strong>en</strong>ts<br />

<strong>de</strong>stinés à défi nir les politiques <strong>de</strong> l’UA est composé<br />

<strong>de</strong> représ<strong>en</strong>tants d’états offi ciels. Ces instrum<strong>en</strong>ts sont<br />

donc le refl et <strong>de</strong>s intérêts nationaux <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers. La<br />

Commission <strong>de</strong> l’UA (CUA) est le plus visible et le plus<br />

actif <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong> l’UA, qui fait toutefois uniquem<strong>en</strong>t<br />

offi ce <strong>de</strong> secrétariat. Ce rôle <strong>de</strong> secrétariat est le résultat <strong>de</strong><br />

la longue et complexe chaîne politique au sein <strong>de</strong> l’UA que<br />

nous illustrerons ci-après.<br />

L’organe <strong>de</strong> <strong>prise</strong> <strong>de</strong> décision le plus haut placé <strong>de</strong><br />

l’Union Africaine est l’Assemblée <strong>de</strong> l’Union Africaine<br />

offi ciellem<strong>en</strong>t connue sous le nom d’Assemblée <strong>de</strong>s<br />

Chefs d’État et <strong>de</strong> Gouvernem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’Union africaine<br />

(UA-AHSG). L’Assemblée et le Conseil Exécutif composés<br />

<strong>de</strong>s Ministres <strong>de</strong>s Aff aires étrangères <strong>de</strong>s états membres<br />

<strong>de</strong> l’UA prépar<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s décisions pour l’Assemblée et<br />

compt<strong>en</strong>t parmi les organes <strong>de</strong> <strong>prise</strong> <strong>de</strong> décision les plus<br />

infl u<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> l’UA. Lorsqu’une proposition politique est<br />

préparée au sein <strong>de</strong> l’UA, <strong>de</strong>s spécialistes désignés par les<br />

états membres travaill<strong>en</strong>t <strong>de</strong>ssus dans un premier temps<br />

lors <strong>de</strong> réunions d’experts. Leurs suggestions sont <strong>en</strong>suite<br />

examinées avec soin lors d’une réunion réunissant les<br />

ministres compét<strong>en</strong>ts <strong>de</strong>s états membres. Si la proposition<br />

a <strong>de</strong>s implications budgétaires, celle-ci doit être débattue<br />

par le Comité <strong>de</strong>s Représ<strong>en</strong>tants Perman<strong>en</strong>ts composé<br />

<strong>de</strong>s ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>s états membres <strong>de</strong> l’UA à Addis-<br />

Abeba. Une proposition revi<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fi n au Conseil Exécutif<br />

qui dispose <strong>de</strong> l’autorité pour adopter certaines <strong>de</strong>s<br />

Rapport rédigé par Jean-Christophe Hoste et Andrew An<strong>de</strong>rson<br />

propositions. Toutefois, s’il s’agit <strong>de</strong> problèmes s<strong>en</strong>sibles<br />

d’un point <strong>de</strong> vue politique, il approuve le texte et l’<strong>en</strong>voie<br />

à l’Assemblée pour l’adoption fi nale.<br />

Ces dynamiques jou<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un rôle au niveau<br />

sous-régional, dans la <strong>prise</strong> <strong>de</strong> décision <strong>de</strong>s Communautés<br />

économiques régionales (CER). Les CER sont considérées<br />

comme <strong>de</strong>s «blocs <strong>de</strong> construction» <strong>de</strong> l’UA et <strong>de</strong>s instrum<strong>en</strong>ts<br />

<strong>de</strong>stinés à poursuivre l’intégration <strong>de</strong> l’<strong>Afrique</strong>. De<br />

nombreux états africains rest<strong>en</strong>t fragiles et incapables <strong>de</strong><br />

relever les défi s auxquels ils sont confrontés. Cette reconnaissance<br />

constitue une <strong>for</strong>ce qui active <strong>de</strong>s mécanismes<br />

d’intégration sur d’autres contin<strong>en</strong>ts égalem<strong>en</strong>t. C’est<br />

ici que l’UA et les CER doiv<strong>en</strong>t donner l’exemple <strong>en</strong> tant<br />

qu’institutions multilatérales et supranationales. L’un <strong>de</strong>s<br />

principaux problèmes <strong>de</strong>s états africains reste la t<strong>en</strong>sion<br />

qui existe <strong>en</strong>tre un intergouvernem<strong>en</strong>talisme et un supranationalisme<br />

faibles. Plusieurs raisons expliqu<strong>en</strong>t cette<br />

situation : premièrem<strong>en</strong>t, les états hésit<strong>en</strong>t à reléguer une<br />

partie <strong>de</strong> leur indép<strong>en</strong>dance «réc<strong>en</strong>te» aux institutions<br />

supranationales. Deuxièmem<strong>en</strong>t, autrefois, les institutions<br />

internationales africaines étai<strong>en</strong>t créées <strong>en</strong> réaction<br />

à quelque chose (colonialisme, apartheid) et non pour<br />

quelque chose – à l’exception d’un panafricanisme <strong>for</strong>t,<br />

mais diffi cile à mettre <strong>en</strong> œuvre. La pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Guerre<br />

froi<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’Apartheid étant révolue, l’unique critère est<br />

désormais la géographie et non la compét<strong>en</strong>ce. Ce modèle<br />

repose donc sur la participation, à l’exception du Maroc<br />

qui a décidé <strong>de</strong> ne pas pr<strong>en</strong>dre part à l’UA <strong>en</strong> raison du<br />

désaccord perman<strong>en</strong>t concernant le statut du Sahara<br />

occi<strong>de</strong>ntal. Voilà pourquoi le rôle <strong>de</strong> l’UA est fondam<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t<br />

diff ér<strong>en</strong>t <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s CER bi<strong>en</strong> qu’il ne soit pas<br />

toujours couronné <strong>de</strong> succès.<br />

UN EXEMPLE DE POSITION AFRICAINE<br />

COMMUNE: LES NÉGOCIATIONS<br />

RELATIVES AU CHANGEMENT<br />

CLIMATIQUE À COPENHAGUE<br />

Lorsqu’il est question d’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t multilatéral avec<br />

l’<strong>Afrique</strong>, on a t<strong>en</strong>dance à considérer le contin<strong>en</strong>t comme<br />

un <strong>en</strong>semble monolithique alors qu’il s’agit d’une combinaison<br />

complexe d’états, d’intérêts et <strong>de</strong> dynamiques<br />

géopolitiques.<br />

Les positions africaines communes sont le produit <strong>de</strong><br />

plusieurs facteurs et <strong>for</strong>ces. Ainsi, par exemple, les intérêts<br />

nationaux <strong>de</strong>s Etats membres, la personnalité, les ressources<br />

et l’ag<strong>en</strong>da du prési<strong>de</strong>nt et la nature du problème<br />

soulevé jou<strong>en</strong>t un rôle ess<strong>en</strong>tiel. Au niveau international,<br />

les infl u<strong>en</strong>ces prov<strong>en</strong>ant d’acteurs extérieurs tels que les<br />

anci<strong>en</strong>nes puissances coloniales constitu<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

facteurs importants. En outre, la politique <strong>de</strong>s groupes et<br />

<strong>de</strong>s blocs continue d’exercer un rôle même après la Guerre<br />

froi<strong>de</strong>. Certaines s<strong>en</strong>sibilités linguistiques (anglophones /<br />

Rapport <strong>de</strong> la Confer<strong>en</strong>ce 3

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!