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shogun: total war et l'extension officielle mongol invasion contient ...

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Le code de l’honneur, le bushido, est apparu avec les samouraï. Mais ce n’est qu’à la fin de<br />

l'ère Sengoku <strong>et</strong> au début du <strong>shogun</strong>at Tokugawa que les "règles" ont commencé à être<br />

transcrites. Les objectifs du bushido étaient les mêmes que ceux de la chevalerie médiévale :<br />

ils perm<strong>et</strong>tent aux guerriers de vivre en accord avec certains principes, les élevant ainsi audessus<br />

du commun des guerriers. Des vertus telles que la droiture, la résistance, la frugalité,<br />

le courage, la politesse, l'honnêt<strong>et</strong>é <strong>et</strong> tout spécialement la loyauté étaient capitales à tout<br />

samouraï souhaitant respecter scrupuleusement le code du bushido.<br />

Tant qu’un samouraï restait fidèle à son engagement, son honneur était sauf. Son obsession<br />

pour l’honneur à tout prix entraînait le samouraï à accomplir des actes d’abnégation<br />

apparemment excessifs. Selon le code d’honneur du bushido, un samouraï encerclé par ses<br />

ennemis <strong>et</strong> qui continuait à avancer ne se sacrifiait pas en vain. Il prouvait la sincérité de sa<br />

loyauté. Le bushido peut alors sembler étrange, voire suicidaire aux yeux de nos<br />

contemporains. En réalité, il n'en était rien. C'était une vision différente de la notion<br />

européenne de chevalerie. Un samouraï imprégné du vrai sens du bushido faisait abstraction<br />

de sa propre vie lorsqu'il envisageait ses actions. La vie <strong>et</strong> la mort n'étaient pas prises en<br />

considération, tant que l'acte était juste. La tentative suivie de la mort valaient mieux que<br />

l'inaction, car l'action avait été tentée sans penser aux conséquences personnelles qu'elle<br />

pouvait avoir.<br />

Il n'en reste pas moins que certains samouraï fuyaient parfois le champ de bataille (ils<br />

n'étaient que des hommes après tout). Il ne faut pas oublier non plus que le bushido<br />

n'obligeait personne à se battre jusqu'au bout sans se soucier des conséquences. Le<br />

samouraï devait agir intelligemment, <strong>et</strong> pas seulement avec bravoure. Sacrifier inutilement sa<br />

vie était non seulement inapproprié mais aussi stupide. Les suicides manifestes (il arrivait<br />

ainsi régulièrement que la garnison d'un château ouvre les grilles pour charger l'ennemi)<br />

doivent être envisagés en rapport avec le bushido. Charger l'ennemi qui assiège votre<br />

château équivaut à se suicider, mais si cela perm<strong>et</strong> de r<strong>et</strong>arder l'adversaire afin que votre<br />

seigneur puisse le vaincre, c'est un acte dicté par la loyauté <strong>et</strong> la bravoure, <strong>et</strong> non pas un<br />

élan autodestructeur. C'est ce que firent les 200 derniers défenseurs Tokugawa dans le<br />

château Fushimi, en 1600, lorsqu'ils ouvrirent les grilles <strong>et</strong> chargèrent à plusieurs reprises<br />

l'armée de l'ouest au compl<strong>et</strong> ! Ceci, bien entendu, explique également les charges banzai<br />

menées, au cours de la Seconde guerre mondiale, par les garnisons japonaises basées dans<br />

le Pacifique. Le code du bushido a survécu jusqu'au XXe siècle dans l'armée de terre <strong>et</strong> la<br />

marine de l'Empereur.<br />

Le bushido, comme tout autre code de conduite, avait ses mauvais côtés. Ainsi, les samouraï<br />

traitaient souvent avec une extrême dur<strong>et</strong>é les prisonniers qui n'avaient pas réussi à vivre<br />

selon les principes du code. Nombreux sont ceux qui furent exécutés après les batailles<br />

pour c<strong>et</strong>te raison. Au moyen âge, en Occident, un noble ou un chevalier pouvait être gardé<br />

captif (souvent pendant des années) jusqu'à ce qu'une rançon soit versée. Au Japon, ce<br />

système n'a jamais été réellement développé. Un samouraï ou un daimyo, pris vivant sur le<br />

champ de bataille, pouvait s'attendre à mourir ignominieusement entre les mains de ses<br />

geôliers.<br />

Les recueils traitant du bushido <strong>et</strong> qui nous restent de l'ère Sengoku <strong>et</strong> des années qui<br />

suivirent peuvent être classés en trois catégories. Certains sont des manuels généraux qui<br />

décrivent l’utilisation des armes ; le bushido y est réduit à une série de compétences<br />

pratiques. Le livre Tanki Yoriaki (littéralement "Un cavalier solitaire") date de 1735 <strong>et</strong> se<br />

concentre sur l'armement du samouraï avant la bataille. Le sous-titre en est Hi Ko Ben ou<br />

"L'art de porter une armure" <strong>et</strong> décrit parfaitement le contenu de c<strong>et</strong> ouvrage. Bien qu'il ait<br />

été écrit longtemps après la fin de l'ère Sengoku, le conservatisme inhérent au <strong>shogun</strong>at<br />

32<br />

Tokugawa fait que les techniques qui y sont décrites restaient valides près d'un siècle plus<br />

tard.<br />

D'autres oeuvres sont des ouvrages philosophiques dans lesquels l’esprit du combat est<br />

appliqué à la vie de tous les jours, les idées <strong>et</strong> théories développées dans le bushido pouvant<br />

ainsi être utilisées pour atteindre n’importe quel objectif. La troisième catégorie regroupe<br />

des notes pratiques <strong>et</strong> concrètes sur la façon de gérer un château <strong>et</strong> une armée de<br />

samouraï, ces notes perm<strong>et</strong>tent également de comprendre de quelle façon le bushido<br />

pouvait s’appliquer dans la vie quotidienne du samouraï. La citation de Kato Kiyomasa selon<br />

laquelle "Un samouraï qui s’entraîne à danser... devrait recevoir l’ordre de se faire harakiri..."<br />

paraît peut-être un peu sévère, mais Kiyomasa devait avoir ses raisons ! Peut-être<br />

n'était-il pas un très bon danseur, ou peut-être pensait-il qu'il était du devoir d'un guerrier de<br />

consacrer son énergie à l'apprentissage des arts martiaux plutôt qu'à la culture.<br />

Ceci dit, on attendait d'un "samouraï compl<strong>et</strong>" qu'il soit un homme cultivé en même temps<br />

qu'un guerrier accompli. Il ne devait pas seulement savoir manier une épée, il devait<br />

également savoir comment se comporter en société <strong>et</strong> démontrer ses talents de poète ou<br />

d'homme de goût lors de la cérémonie du thé. Il existait même un style particulier de duel<br />

poétique auquel les samouraï s'adonnaient, parfois même sur le champ de bataille ! Un<br />

samouraï récitait le premier vers <strong>et</strong> son adversaire devait lui répondre rapidement. Allusions<br />

<strong>et</strong> jeux de mots intelligents étaient très appréciés lors de ces joutes oratoires.<br />

Naturellement, le Japon était un pays plutôt riche <strong>et</strong> les samouraï, qui se trouvaient au<br />

somm<strong>et</strong> de l'échelle sociale, pouvaient goûter aux plaisirs les plus raffinés. Le style de vie<br />

opulent des daimyo pouvait être identifié par n'importe quel propriétaire terrien de l'époque<br />

<strong>et</strong> ce, quel que soit son pays de résidence.<br />

hara-kiri : mort <strong>et</strong> honneur<br />

"Dans tout type de stratégie, il est nécessaire de maintenir les positions de combat<br />

dans la vie de tous les jours, <strong>et</strong> de faire de vos positions de tous les jours vos positions<br />

de combats."<br />

- Miyamoto Musashi, Ecrit sur les cinq cercles<br />

Le suicide comme principe n’est pas uniquement japonais. Les Empereurs romains, par<br />

exemple, perm<strong>et</strong>taient souvent aux conspirateurs de se suicider, ainsi ils préservaient la<br />

fortune de leur famille : devoir se suicider était une punition suffisante.<br />

Mais chez les samouraï les choses différaient un peu. En plus d’être une punition, le suicide<br />

était une façon légitime de conserver l’honneur. Les samouraï se suicidaient pour éviter<br />

d’être capturés ou parce que leur seigneur était mort <strong>et</strong> qu’ils désiraient prouver leur<br />

complète dévotion. Une autre forme de suicide – qui peut sembler étrange – était le suicide<br />

de protestation, en eff<strong>et</strong> il arrivait que des samouraï se suicident en signe de protestation<br />

contre la décision du seigneur. Cela était considéré comme le summum de la loyauté, même<br />

si le seigneur en question ne prêtait aucune attention à ce suicide, mais il était rare qu’un<br />

seigneur ne revienne pas sur sa décision lorsqu’un de ses serviteurs avait préféré se suicider<br />

plutôt que d’obéir.<br />

Il est évident que se faire hara-kiri (ou "se transpercer le ventre") est très douloureux : c’est<br />

intentionnel ! La victime était sensée se transpercer l’estomac plusieurs fois de suite.<br />

S’éventrer était tellement horrible que le samouraï transformait souvent c<strong>et</strong> acte en simple<br />

coup de couteau. Dès que ce coup avait été porté, un ami de la victime ou un servant fidèle<br />

lui attribuait le coup de grâce en lui tranchant la tête. Même si la mort était provoquée par<br />

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