24.06.2013 Views

Le gréco-bouddhisme et l'art du poing en Chine - Sino-Platonic ...

Le gréco-bouddhisme et l'art du poing en Chine - Sino-Platonic ...

Le gréco-bouddhisme et l'art du poing en Chine - Sino-Platonic ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Lucas Christopoulos, "<strong>Le</strong> <strong>gréco</strong>-<strong>bouddhisme</strong> <strong>et</strong> <strong>l'art</strong> <strong>du</strong> <strong>poing</strong> <strong>en</strong> <strong>Chine</strong>"<br />

<strong>Sino</strong>-<strong>Platonic</strong> Papers, 148 (April, 2005)<br />

Alexandre le Grand avait déjà apporté avec lui cinq c<strong>en</strong>ts ans plus tôt des bouffons <strong>et</strong> des<br />

chansonniers privés comme Agis, Choirilos ou Cléon de Syracuse pour le divertir.<br />

L'art théâtral grec, très prisé par les rois <strong>et</strong> les colons, alla se perpétuer dans les colonies de<br />

Bactriane où un théâtre était construit dans chaque ville qu'ils bâtissai<strong>en</strong>t. Ces 'spectacles'<br />

allai<strong>en</strong>t se transm<strong>et</strong>tre plus tard <strong>en</strong> <strong>Chine</strong> sous le nom de Pohan Huxi, ou Qihan au travers des<br />

Sogdi<strong>en</strong>s.<br />

Ces jongleurs très réputés à la cour des Koushans sont m<strong>en</strong>tionnés dans ce paragraphe:<br />

«Quand un acrobate voulait faire une démonstration, il n<strong>et</strong>toyait le sol de toutes les pierres <strong>et</strong><br />

fragm<strong>en</strong>ts de poteries pour r<strong>en</strong>dre le sol lisse. Seulem<strong>en</strong>t après cela, il comm<strong>en</strong>çait à montrer ses<br />

prouesses ».72<br />

Des haltères pour l'<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t aux arts de combat ont été r<strong>et</strong>rouvés au Gandhara 73 <strong>et</strong> la<br />

peinture murale de Raum représ<strong>en</strong>tant deux lutteurs <strong>en</strong> culotte démontre l'importance des arts<br />

de combat chez les Sogdi<strong>en</strong>s <strong>et</strong> dans l'empire Koushan.<br />

<strong>Le</strong> Milindaphana, qui fut écrit <strong>et</strong> complété <strong>en</strong>tre le 2 ème <strong>et</strong> le Sème siècle, nous donne une<br />

information déterminante dans notre investigation sur la diffusion de la pugmachie <strong>en</strong> Inde <strong>et</strong><br />

<strong>en</strong> Asie c<strong>en</strong>trale par les Grecs, car les combats de <strong>poing</strong>s [boxe] y sont m<strong>en</strong>tionnés.<br />

«De même <strong>en</strong>core, il y a sur terre des groupes tels que les lutteurs, les atona, les pabbata, les<br />

dhammagiri(ya), les brahmagiri(ya), les acteurs, les danseurs, les acrobates, les boxeurs, les [adeptes<br />

des Génies] Manibhadda ou Punnabhadda, des [divinités de] la lune ou <strong>du</strong> soleil, des déesses Sri ou<br />

Kali, de Shiva, de Vasuveda, de Ghanika, d'Asipasa, de Bhaddiputta: le code secr<strong>et</strong> de chaque groupe<br />

ne circule qu'au sein de chacun, <strong>et</strong> les autres <strong>en</strong> sont exclus »74<br />

Il est ici question de groupes de combattants spécialisés dans la lutte où les combats de <strong>poing</strong>s<br />

qui transm<strong>et</strong>tai<strong>en</strong>t leur art dans le secr<strong>et</strong> des écoles. A nouveau, on peut <strong>en</strong> conclure que des<br />

jeux étai<strong>en</strong>t organisés dans l'empire Koushan puisqu'il existait des cercles de combattants<br />

professionnels. La lutte <strong>et</strong> la 'boxe' inscrites aux côtés de la danse, <strong>du</strong> théâtre, ou des<br />

acrobates ne fait aucun doute sur l'origine grecque de ces arts. Si les jeux grecs avai<strong>en</strong>t eu lieu<br />

72 Manoj. K. ThakolU'. lndia at the age ofKanishka. 2 nd ed. p. 79-80. World View, Delh4 1999.<br />

73 Bernard. C.P. lulli<strong>en</strong>, haltères votives de lutteurs dans le Gandhara, Sudia Iranica, 11, 1982, p. 33-47.<br />

74 Milindaphana, (191.3). Entr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s de Milinda <strong>et</strong> Nagas<strong>en</strong>a 1 trad. <strong>du</strong> pâli, prés<strong>en</strong>té <strong>et</strong> annoté par Edith Nolot,<br />

<strong>Le</strong> cercle privé de la communauté monastique. p. 162.Connaissance de l'Ori<strong>en</strong>t; 86. Série indi<strong>en</strong>ne. Gallimard,<br />

Paris, 1995.<br />

29

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!