Projet_Domination_T4..

Projet Domination (Tome 4) - Apocalypse Roman pour POLARIS
contre Travis... Travis qui se tenait à quelques pas devant lui... Travis qui était impuissant...
Racken braqua son arme sur la tête de l'ex-colonel hégémonien.
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Cyrull fut tiré de sa torpeur méditative par le vrombissement du portail. La machine
s'activait enfin, ce qui signifiait que cela serait bientôt son tour d'entrer en scène. Il se leva et
se planta devant le grand appareil ovale qui ressemblait à un miroir noir. Au sommet de la
machine, s'ouvrit une sorte d'œil d'où jaillit un rayon rouge qui vint balayer le corps du
Généticien.
*****
Dans la salle du trône de Conscience, le corps de Sanadack fut agité de soubresauts.
Quelque chose bougeait dans le cadavre. Le dos du commando hégémonien se recouvrit de
sang avant de se déchirer et d'éclater. Un squelette métallique émergea de la dépouille
sanguinolente dont il se débarrassa comme d'une combinaison de chair et de sang. Encore
rougi par le fluide vital de Sanadack et souillé de lambeaux de son cadavre, l'étrange machine
se précipita sur Racken et lui arracha son arme des mains.
Le pirate fut aussitôt tiré de son état de transe. Il recula instinctivement à la vue du
robot au crâne grimaçant. Il crut d'abord que c'était un véritable squelette humain mais il nota
les reflets métalliques des os. Le robot ignora complètement Racken et se tourna vers les
quatre empathes qui, surprises, s'étaient levées en dégainant leurs armes. Elles n'eurent pas
l'occasion de s'en servir. L'arme arrachée à Racken libéra une rafale de projectiles mortels qui
les faucha.
Puis le robot s'immobilisa. Pendant quelques secondes, il ne se passa rien puis Racken
remarqua que quelque chose se formait sur la surface métallique. Par couches successives, le
squelette de métal "s'habillait" de tendons, de nerfs, de muscles, de vaisseaux sanguin et de
chair. Le pirate, médusé, assistait à la reconstitution d'un corps humain. Il vit un cœur pousser
dans la poitrine de la machine et veines et artères se gonfler de sang. En un clin d'œil, ce qui
n'avait été qu'un assemblage de métal était redevenu un être humain qui se recouvrait
lentement d'une peau parcheminée et de vêtements grisâtres.
Quand le processus de réplication fut achevé, le miroir devant Cyrull s'ouvrit. Il voyait
par les yeux de son double, reconstitué par la Science Généticienne à des milliers de
kilomètres de là. Un double qui lui était en tout point semblable mais qui était dépourvu
d'esprit, ou plutôt, dont l'esprit était situé au cœur de l'Hégémonie.
Cyrull nota la présence de Racken puis se dirigea vers le corps inanimé de Conscience.
Face à un tel adversaire, le Généticien ne prendrait pas le moindre risque. Son attaque ne lui
laisserait aucune chance.
*****
Déméter était balayé par la puissance psychique de Conscience. Cette dernière, tirant
toute sa puissance du corail, bénéficiait d'une réserve presque inépuisable d'énergie spirituelle.
Le prêtre du Trident avait beau bénéficier du soutien des âmes de millions de mammifères
marins, elle semblait invincible. Son seul espoir était de trouver le lien qui l'unissait au coraux
et de le trancher. Malheureusement, Conscience ne lui en laissait guère le temps. L'esprit de
Déméter, épuisé et impuissant, se retrouva pris au piège des serres de l'immense dragon dont
les ailes paraissaient s'étendre à l'infini dans le Flux soumis à l'ennemi.
La tête bestiale s'approcha lentement du prêtre du Trident.
- Il ne pouvait en être autrement, souffla Conscience. Désormais, nul ne pourra plus
s'opposer à moi.
La gueule de la créature frappa la forme psychique de Déméter qui sentit tout son être,
ainsi que les âmes de millions de créatures, se mêler à une noirceur infinie. Mais alors que son
esprit partait en lambeaux, il eut l'impression qu'on lui plantait un fer chauffé à blanc dans le
cerveau. Ou plutôt dans celui de Conscience dont il faisait désormais partie intégrante. Le
dragon se cabra en arrière comme sous l'effet d'une terrible blessure. Sa tête se dressa et
Conscience poussa un hurlement qui fit trembler les cieux. La douleur était atroce. Tout ce qui
constituait l'entité régnant sur le flux fut secoué de spasmes incontrôlables.
Auteur : Philippe TESSIER Page 43 / 48