Lors du 34e congrès du PCF, les communistes ont décidé à une ...
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N°3296 - Semaine <strong>du</strong> 19 au 25 decembre 2008<br />
l’actu de la semaine<br />
<strong>PCF</strong> Perpignan<br />
Pour un vaste rassemblement<br />
<strong>à</strong> gauche en cas d’élection<br />
Sur fond de crise, <strong>les</strong> élus et responsab<strong>les</strong> <strong>communistes</strong> de Perpignan <strong>ont</strong><br />
fait le point ce mercredi 17 décembre et donné leur opinion sur la situation<br />
de la ville, abordant notamment la question d’éventuel<strong>les</strong> élections en cas de<br />
confirmation d’invalidation de Jean-Paul Al<strong>du</strong>y par le Conseil d’Etat.<br />
Avant d’aborder <strong>les</strong> élections, Françoise<br />
Fiter, secrétaire de la section <strong>PCF</strong> de<br />
Perpignan pose un préalable, c’est de<br />
«mobiliser en première urgence <strong>les</strong><br />
Perpignanais c<strong>ont</strong>re <strong>les</strong> effets de la crise<br />
et des mesures antisocia<strong>les</strong> de Sarkozy».<br />
Selon la responsable communiste, <strong>une</strong><br />
bonne partie des habitants qui souffrent<br />
déj<strong>à</strong> v<strong>ont</strong> voir leurs conditions de vie<br />
encore s’aggraver.Ainsi il faut faire grandir<br />
la riposte <strong>à</strong> tous <strong>les</strong> mauvais coups.<br />
Elle pense notamment l<strong>à</strong> <strong>à</strong> l’augmentation<br />
des salaires et des pensions ou<br />
encore <strong>à</strong> la création d’un pôle public<br />
bancaire : « Les Perpignanais s<strong>ont</strong> de<br />
plus en plus nombreux <strong>à</strong> être scandalisés<br />
des sommes données sans c<strong>ont</strong>rôle<br />
aux banques. Avant, on nous disait qu’il<br />
n’y avait pas d’argent. » Françoise Fiter<br />
profite de l’occasion pour affirmer le<br />
soutien actif <strong>du</strong> <strong>PCF</strong> départemental <strong>à</strong><br />
toutes <strong>les</strong> luttes en cours (c<strong>ont</strong>re la<br />
réforme des lycées par <strong>les</strong> élèves, enseignants,<br />
parents ou pour le maintien <strong>du</strong><br />
centre de santé des Escaldes en<br />
Cerdagne - Capcir pour <strong>les</strong> soins, l’emploi,<br />
l’aménagement <strong>du</strong> territoire).<br />
Préalable donc d’un c<strong>ont</strong>exte que l’on<br />
ne peut pas abstraire pour aborder la<br />
question des élections municipa<strong>les</strong> de<br />
Perpignan. « Aujourd’hui, la question de<br />
la liste n’est pas essentielle » poursuit<br />
Françoise Fiter. Et de rappeler que « l’on<br />
parle d’élections éventuel<strong>les</strong>, même si<br />
on espère que le Conseil d’Etat invalidera<br />
Jean-Paul Al<strong>du</strong>y ». La priorité est<br />
donc la riposte <strong>à</strong> la droite nationale et<br />
locale. Le maire de Perpignan est dans la<br />
droite ligne de Sarkozy et de l’UMP, « et<br />
nous la combattons » enfonce la responsable.<br />
«Battre Al<strong>du</strong>y, c’est aussi battre la<br />
droite».<br />
Un c<strong>ont</strong>exte nouveau pour<br />
d’éventuel<strong>les</strong> municipa<strong>les</strong><br />
Si el<strong>les</strong> devaient avoir lieu (en cas d’invalidation<br />
définitive <strong>du</strong> maire par le<br />
Conseil d’Etat), <strong>les</strong> élections s’appuieraient<br />
sur de nouvel<strong>les</strong> bases. « Ce ne<br />
sera pas un troisième tour » précise<br />
Nicole Gaspon, conseillère municipale<br />
communiste élue en mars dernier, « il y<br />
aura de nouveau deux tours ». Le programme<br />
porté par la liste de gauche au<br />
premier tour (liste con<strong>du</strong>ite par la socialiste<br />
Jacqueline Amiel-Donat <strong>à</strong> laquelle<br />
participaient <strong>les</strong> <strong>communistes</strong>) est un<br />
point d’appui. Mais il doit aller plus loin<br />
« dans <strong>les</strong> mesures socia<strong>les</strong>, <strong>les</strong> trans-<br />
Avec la crise et dans l’éventualité d’<strong>une</strong> nouvelle élection, il faudra construire avec <strong>les</strong><br />
Perpignanais un programme portant de fortes mesures socia<strong>les</strong>.<br />
ports, le logement, <strong>les</strong> services publics,<br />
l’eau, car la crise est l<strong>à</strong> » reprend<br />
Françoise Fiter. « C’est un programme<br />
anti-crise <strong>à</strong> construire avec <strong>les</strong><br />
Perpignanais » poursuit-elle, sans<br />
oublier de proposer un renouveau<br />
démocratique pour la ville. La construction<br />
avec <strong>les</strong> Perpignanais, <strong>les</strong> <strong>communistes</strong><br />
s’y attèllent déj<strong>à</strong>. Ainsi dans <strong>les</strong><br />
quartiers, ils initient chaque samedi «Les<br />
samedis de la colère et de l’espoir» où<br />
débats et propositions fusent avec la<br />
population. Pour <strong>les</strong> élus <strong>communistes</strong>, il<br />
est nécessaire de solliciter davantage la<br />
participation des citoyens.<br />
« Le Modem ne fait pas<br />
partie <strong>du</strong> scénario »<br />
En réaction <strong>à</strong> certaines déclarations<br />
relayées par la presse locale, Françoise<br />
Fiter trouve « dommageable que <strong>les</strong><br />
élections soient détournées par des<br />
règlements de comptes ou par des ambitions<br />
personnel<strong>les</strong> ». Et de souhaiter que<br />
le PS ne se redivise pas comme pour le<br />
premier tour en mars dernier. Nicole<br />
Gaspon confirme : « On ne veut pas de<br />
règlements de comptes, on ne veut pas<br />
d’ambitions personnel<strong>les</strong>, la question<br />
n’est pas de chasser Al<strong>du</strong>y pour chasser<br />
Al<strong>du</strong>y. Il faut <strong>du</strong> fond, un véritable changement,<br />
c’est cela qui est essentiel ».<br />
Pour l’élu communiste Michel<br />
Franquesa, « il n’y a pas d’homme ou de<br />
femme providentiel. C’est un collectif qui<br />
doit assumer le changement de cette<br />
ville ». Françoise Fiter reprend :<br />
«Perpignan doit avoir <strong>une</strong> offre politique<br />
<strong>à</strong> gauche». « C’est évident que le<br />
Modem ne fait pas partie <strong>du</strong> scénario »<br />
enchaîne-t-elle. « Il est de droite, il vote<br />
<strong>les</strong> lois de Sarkozy. Bayrou opposant <strong>du</strong><br />
président de la République, c’est <strong>une</strong><br />
légende. » Et de préciser que <strong>les</strong> élus<br />
<strong>communistes</strong> partagent ce qu’a déclaré<br />
Martine Aubry (pas d’alliance avec le<br />
Modem) et la fédération PS 66 qui l’a<br />
soutenue, « c’est ce qui a fait sa différence<br />
avec Ségolène Royal ».<br />
La seule façon de battre Jean-Paul Al<strong>du</strong>y,<br />
c’est de construire avec la population et<br />
toutes <strong>les</strong> forces politiques de gauche.<br />
«Il faut aller plus loin que le premier tour<br />
de mars dernier» précise Françoise Fiter.<br />
« Nous devons nous unir, socialistes de<br />
Jacqueline Amiel-Donat, Jean Codognès,<br />
<strong>communistes</strong>, Verts, PRG, MRC, LCR, LO,<br />
ERC ». Dans <strong>les</strong> semaines qui viennent,<br />
<strong>les</strong> <strong>communistes</strong> de Perpignan proposer<strong>ont</strong><br />
« d’engager des discussions avec<br />
(ses) partenaires ». Chaque analyse respective<br />
doit être versée au débat des<br />
Perpignanais. « L’heure n’est pas <strong>à</strong> la<br />
distribution des postes » détaille Nicole<br />
Gaspon, et de s’interroger sur <strong>les</strong> intentions<br />
de Jacqueline Amiel-Donat pour<br />
ses déclarations dans la presse et ses<br />
ultimatums unilatéraux.<br />
Quant <strong>à</strong> la tête de liste de l’union au<br />
premier tour, pour Françoise Fiter « il n’y<br />
a pas de problème pour Jacqueline<br />
Amiel-Donat. Si c’est le choix <strong>du</strong> PS,<br />
nous suivrons, tout comme nous désignerons<br />
souverainement <strong>les</strong> <strong>communistes</strong><br />
qui fer<strong>ont</strong> partie de la liste ».Avec ou<br />
sans Christian Bourquin, président <strong>du</strong><br />
Conseil général ? L<strong>à</strong> encore, <strong>les</strong> <strong>communistes</strong><br />
respecter<strong>ont</strong> le choix des socialistes.<br />
Sébastien Pouilly<br />
l’édito<br />
de Sébastien Pouilly<br />
Pour que la transformation<br />
<strong>du</strong> <strong>PCF</strong> soit <strong>une</strong> réalité<br />
3<br />
<strong>Lors</strong> <strong>du</strong> <strong>34e</strong> Congrès <strong>du</strong> <strong>PCF</strong>, <strong>les</strong> 1 000 délégués<br />
<strong>communistes</strong> <strong>ont</strong> donc <strong>décidé</strong> de faire vivre et de<br />
développer le <strong>PCF</strong> en le transformant. Le faire<br />
vivre? La question n’était pas incongrue, tant la<br />
déroute subie <strong>à</strong> l’élection présidentielle avait déstabilisé<br />
plus d’un militant. Le danger était grand<br />
entre trois postures possib<strong>les</strong>, postures rejetées <strong>à</strong><br />
la Défense. Le repli identitaire, le renfermement sur<br />
des fondamentaux aux c<strong>ont</strong>ours mal définis <strong>ont</strong> été<br />
écartés par <strong>les</strong> congressistes. Il ne fait aucun doute<br />
que pour <strong>une</strong> grande majorité de délégués, le<br />
retour <strong>à</strong> un <strong>PCF</strong> <strong>du</strong> XXe siècle n’est pas possible,<br />
ni souhaitable. La deuxième posture aurait été de<br />
ne rien faire, surtout de ne pas bouger. Attitude frileuse<br />
qui aurait certainement con<strong>du</strong>it le <strong>PCF</strong> au<br />
fond de l’impasse, incapable d’engager tout changement.<br />
Hypothèse elle aussi écartée. La troisième<br />
enfin aurait été de couler le navire, mais laissant la<br />
place <strong>à</strong> quoi ? L<strong>à</strong> encore, <strong>les</strong> délégués <strong>ont</strong> estimé<br />
que le <strong>PCF</strong> pouvait toujours servir la cause de la<br />
lutte sociale et politique <strong>du</strong> pays c<strong>ont</strong>re la droite et<br />
le capitalisme dévastateur. Mais <strong>à</strong> <strong>une</strong> condition,<br />
celle de le transformer.<br />
Alors, que mettre dans cette transformation ? Il<br />
manquait <strong>du</strong> temps aux congressistes pour répondre<br />
<strong>à</strong> cette question. D’ailleurs, ce n’était pas <strong>à</strong><br />
1000 délégués de le faire, mais bien <strong>à</strong> tous <strong>les</strong><br />
<strong>communistes</strong>. Si <strong>une</strong> large commission nationale<br />
va travailler <strong>à</strong> cette transformation <strong>du</strong> <strong>PCF</strong>, tous <strong>les</strong><br />
<strong>communistes</strong> ser<strong>ont</strong> associés <strong>à</strong> chaque étape de la<br />
réflexion. Et le chantier est énorme.<br />
Sur le projet de société, sur sa conception d’<strong>une</strong><br />
société juste et sociale, le Parti communiste devrat-il<br />
affiner cette conception et l’actualiser <strong>à</strong> la mondialisation<br />
capitaliste ? Qu’entend-il par alternative<br />
au capitalisme ? Lui faudra-t-il dégager <strong>les</strong> points<br />
l<strong>à</strong> où il est crédible, l<strong>à</strong> où il l’est moins ?<br />
Plus prosaïquement, sur ses méthodes militantes,<br />
quel vocabulaire devra-t-il choisir pour se faire<br />
entendre et surtout, quel<strong>les</strong> méthodes devra-t-il<br />
adopter pour encore mieux écouter, pour être au<br />
plus proche des attentes politiques <strong>à</strong> gauche ?<br />
Sur la forme parti, quels types d’organisation, de<br />
collectifs, de directions doit-il adopter, comment<br />
définir la forme « parti » au XXIe siècle, comment<br />
doit-il tenir compte de ses camarades de luttes non<br />
adhérents ?<br />
Sur sa stratégie, quels rapports aux autres forces<br />
de gauche doit-il entretenir, jusqu’où passe l’union,<br />
l’unité, jusqu’où passe l’ouverture <strong>à</strong> des fr<strong>ont</strong>s<br />
communs ?<br />
Il ne s’agit pas de se c<strong>ont</strong>enter de dresser <strong>une</strong> liste<br />
exhaustive de questions. Le processus de transformation<br />
ne s’enclenchera que si <strong>les</strong> <strong>communistes</strong><br />
s’attèllent véritablement <strong>à</strong> y répondre, sans crainte<br />
et sans tabou.