L'unité de la gauche de transformation sociale se renforce, jour ...

1,80 - N°3354 -Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Le Travailleur Catalan
L’HEBDOMADAIRE COMMUNISTE DES PYRÉNÉES-ORIENTALES ★ POUR DES LENDEMAINS QUI CHANGENT
L’unité de la gauche de transformation sociale
se renforce, jour après jour, dans la campagne électorale
Comme un air
de Front populaire !

2 l’agora
N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Sommaire
2 L’agora
3 Lu, vu, entendu
4 A la Une, une ambiance
de Front populaire
6 Débat d’orientations budgétaires
au Conseil général
7 La responsabilité de la France
dans le colonialisme,
l'exemple de l’Algérie
8 Impôt sur le revenu,
nouvelle injustice fiscale -
Le billet d’humeur
Régionales 2010
9 Le projet : l’urgence écologique
10 En campagne, portraits de candidats
12 Environnement :
le coût de la rénovation thermique -
Pollution atmosphérique
et risques sanitaires
14 Les colères d’Hypnos
15 Campler, « L’histoire du soldat »
de Igor Stravinsky
16 Le carrefour des artistes -
Aquarelles à Banyuls-sur-Mer
17 « Karnac, le domaine d’Amon »,
exposition à Cabestany
19 La tribune des lecteurs
20 L’actu, vue par Delgé
« Nos enfants
nous accuseront »
Projection organisée par Vallespir terres
vivantes
Mardi 2 mars, 20h30, au cinéma le Cérétan
(Céret): une restauration collective bio,
c’est possible. La commune de Barjac dans
le Gard et son maire ont transformé la cantine
scolaire en «restauration bio scolaire».
Le terme est revendiqué car il est le résultat
d’une logique de qualité, mais surtout d’une
responsabilité sanitaire et éducative envers
nos enfants. Vallespir terres vivantes s’engage
à faire évoluer le débat en ce sens, car
si Barjac l’a fait, nos communes le peuvent
aussi. Après le film édifiant, des intervenants
répondront aux questions…
A la maternelle,
on apprend !
Le SNUipp 66 organise une soirée cinédébat
mardi 2 mars à 19h10 au cinéma
Castillet de Perpignan
Le SNUipp a toujours placé la réflexion sur
l’école maternelle au cœur de ses travaux.
L’année dernière, les mobilisations importantes
ont obligé Xavier Darcos à changer de
ton, à faire des excuses pour ses propos
scandaleux et à mettre en place un groupe
de travail avec les organisations syndicales,
les parents d’élèves et l’Ageem.
Cette année, le ministère a édité un guide
destiné aux parents, «Votre enfant à l’école
maternelle», où Luc Chatel stipule que
«l’école maternelle occupe une place centrale
au sein de notre système éducatif. Elle
est plus qu’une structure d’accueil: elle est le
lieu des premiers apprentissages…» Il a
également créé cent postes d’inspecteurs
maternelle. Pour autant, ces mesures restent
très insuffisantes: mission des inspecteurs
maternelle très floues, formation continue
devenue inexistante, faute de remplaçants,
suppression de 16.000 postes d’enseignants,
faisant reculer la scolarisation des
enfants de 2 ans, et, pour finir, incitation
faite aux collectivités pour ouvrir des «jardins
d’éveil» pour les 2-3 ans, payants et
concurrençant directement la maternelle.
C’est pour ces raisons qu’aujourd’hui le
SNUipp présente son documentaire «Bravo!
A la maternelle, on apprend!», réalisé en
septembre 2009 avec la complicité de
Mireille Brigaudiot, linguiste et chercheuse
reconnue. Découverte de l’école, entrée dans
l’écrit, quels chemins les enfants parcourentils?
Comment les enseignants, professionnels
de l’éducation, s’y prennent-ils pour que
les élèves apprennent le plus tôt possible?
Le SNUipp a souhaité ouvrir une fenêtre sur
ce qui se passe à la maternelle et inviter tous
les partenaires de l’école à en discuter.
Débat ouvert à tous.
Un parti politique
qui dit lutter contre
l'oppression accepte une
femme voilée sur sa liste
Evelyne Leballeur. Femmes solidaires 66
Faut-il lui expliquer qu'il y a plusieurs formes
d'oppression, et l'intégrisme religieux
en est une. Accepter une femme voilée sur
sa liste, cela peut paraître condescendant
envers les femmes, en tout cas les féministes
n'apprécieront guère, et beaucoup
de voix de femmes risquent de leur manquer,
mais ça c'est leur problème. Le port
du voile, qu'il soit intégral ou non, est une
forme d'oppression pour les femmes. Se
soumettre à une volonté divine est une
soumission, donc une oppression, comme
le sont tous les systèmes religieux qui tendent
à l'intégrisme et qui sont si intolérants
envers ceux qui pensent autrement.
Croire ou ne pas croire, quelle que soit sa
religion ou sa non-religion, c'est strictement
personnel, cela fait partie de l'intime
de chaque individu et n'a pas besoin d'être
affiché. C'est cela la laïcité qui,
aujourd'hui, est bien mise à mal. Défendre
les opprimés est un combat de tous les
instants, mais tous les opprimés, sans
exception!
C'est ce que nous défendons sur les terrain
tous les jours, quand on voit des femmes
qui sont condamnées à mort, qui ne peuvent
pas vivre libre dans leur pays parce
qu'elles refusent de porter le voile.
Comment peut-on admettre qu'en France
on puisse accepter le port de tout signe
discriminatoire. Pensons un peu à toutes
ces femmes qui luttent pour la liberté, pour
leurs droits. C'est, en tout cas, ce qu'expliquent
de plus en plus de femmes écrivaines
dans les livres qui viennent d'être
publiés. Je parle de Djemila Benhabib et de
Wassyla Tamzali, deux parcours différents
de deux femmes algériennes, mais la
conclusion est la même.
100e anniversaire de la
Journée internationale
des droits des femmes
Femmes solidaires 66 vous invite à l’inauguration
de son exposition «Rendons nos
droits universels» le vendredi 5 mars à
18h30, Espace Saint-Mamet à Saint-Estève.
Exposition ouverte au public du 5 au 8
mars de 14h30 à 19h.
Justice en Palestine /
Agrexco, c'est non !
Collectif 66 Paix et justice en Palestine
Journée d'action nationale du samedi 6
mars contre l'implantation d'Agrexco à
Sète, avec une marche Montpellier-Sète:
«Pour le port de Sète, le droit, l'emploi et la
région, Agrexco ne passera pas!»
Les organisations du collectif départemental
appellent leurs adhérents à rejoindre la
marche à Frontignan. Un transport en bus
est prévu, avec un départ à 10h du parking
du parc des sports du Moulin à Vent, pour
une arrivée à Frontignan vers midi. Repas
tiré du sac et marche entre Frontignan et
Sète (8km) de 14h à 16h. Les bus amèneront
ceux et celles qui ne participeront pas
à la marche directement au rassemblement,
place Aristide-Briand à Sète. Retour aux
alentours de 21h.
La participation aux frais de transport
est de 15€.
Inscription:
collectif66palestine@gmail.com ou en
téléphonant au 06.31.18.52.36.
Un honneur bien mérité
Dernièrement s’est tenue l’assemblée de
l’association des anciens combattants
CATM à Palau-del-Vidre. A cette occasion,
Yvonne Stevens (au centre de la photo),
notre camarade et amie bien connue dans
le village, a reçu le diplôme d’honneur
départemental, pour sa fidélité à l’association
et le dévouement dont elle a fait
preuve envers ses camarades. Bravo et
félicitations !
Loto à Oms
La cellule PCF Julien Dapère organise son
traditionnel loto samedi 27 février à Oms,
salle polyvalente, 15h. 15 quines, 3 cartons
pleins, consolantes.

N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Le Conseil général des P-O a débattu de ses orientations budgétaires,
la semaine dernière (voir p.6), dans un contexte particulier.
Alors que le triptyque communes - Départements - État structure
politiquement le pays, la droite entend faire des Régions et des
intercommunalités des échelons privilégiés, correspondant au
mieux à sa vision économique libérale, à une mise en concurrence
conforme aux dogmes qui gui-
dent l’Union européenne.
Dénonçant un «millefeuille
administratif», la réforme fait
prévaloir l’économique sur le
politique. Son objectif réel,
comme l’avoue sans détour
Nicolas Sarkozy, est «d’adapter
notre territoire aux réalités
de la mondialisation et de
l’économie contemporaine».
Réforme territoriale :
un référendum
pour donner la parole
au peuple !
C’est vouloir faire oublier que les échelons administratifs actuels
privilégient les rapports de proximité avec les citoyens et la mise en
œuvre d’un système de solidarité républicaine et collective au plus
près des habitants.
Un des principaux apports de la Révolution française fut l’instauration
des communes, librement administrées, et la non-tutelle d’une
collectivité sur une autre. Or, ces principes s’opposent à l’intercommunalité
imposée de fait, en créant des communes nouvelles
La droite aux abonnés absents
Mais où sont donc passés les Mach, Irles, Calvet,
Alduy, Paul Blanc and Co? Certes, au détour d’une
petite phrase ou d’une photo dans la presse locale,
nous devinons qu’ils ne sont pas en longues vacances
et même que, ça et là, ils accompagnent le cortège
funèbre de l’UMP durant ces élections régionales.
Disons-le pourtant, ils et elle sont aux abonnés
absents durant cette campagne électorale et, pour ne
pas être éclaboussés par le naufrage, la débâcle des
listes Couderc, Casteix et consorts, ne se mouillent
absolument pas. Est-ce parce que la liste choisie dans les P-O par
Jean Casteix a écarté tous les cadres UMP placés sous l’aile des patrons locaux de la
droite? Possible. Est-ce que les barons de l’UMP on fait le choix de l’adversaire? Peu probable.
A moins que ce ne soit Jean Casteix lui-même qui soit visé? Plus ou moins imposé
par Xavier Bertrand, secrétaire national de l’UMP, dont il fut le directeur de cabinet au
ministère du Travail, l’actuel maire de Prades, que l’on dit très ambitieux, ne s’est peut
être pas fait que des amis chez celle et ceux qui nourrissaient les mêmes ambitions que
lui dans le département. La droite locale est coutumière de ces querelles fratricides qui,
souvent, favorisent le camp adverse. Jean Casteix le découvre sans doute à ses dépends.
Carton rose
Pour quelques semaines? Quelques mois? Quelques années? Jacques Cresta n’est plus
le secrétaire fédéral du PS d’ici, il n’est même plus, comme Christian Bourquin et une
dizaine d’autres candidats sur la liste Frêche, membre du PS. Qui va
disposer, maintenant, de l’appareil - siège, employés, compte en
banque? La liste Amiel-Donat? L’équipe de Jean Bigorre? Ou tout
simplement ces moyens potentiels vont-ils être gelés durant la
campagne. Ce serait alors une première pour le PS: une élection
avec une fédération fermée. Au lendemain du carton
rouge, jaune -Coluche aurait sans doute dit rose- qui, de
fait, exclut 59 socialistes sur 67 candidats (preuve que la
liste Frêche n’est pas très ouverte), l’affaire ressemble
plus à une pantalonnade qu’à autre chose. En effet,
une commission de conciliation sera mise en place
immédiatement après le scrutin pour examiner les possibilités
de rabibochage et de rénovation. Heureusement, sur les
marchés, dans les porte-à-porte, les réunions publiques, les
gens se disent fatigués de cette politique politicienne, de cette
médiatisation qui occultent le fond des problèmes. «La politique,
c’est plus sérieux que tout ça!», disait Jean-Luc Mélenchon lundi
soir, à Perpignan, pour l’inauguration du local de la liste «A gauche
maintenant!».
regroupant au moins 5.000 habitants, ou des métropoles d’au
moins 450.000 habitants, qui entraîneront rapidement et immanquablement
une profonde déstabilisation des Départements.
Les risques d’une telle mesure sont facilement perceptibles. Il y a,
d’abord, la régression démocratique, avec l’éloignement des centres
de décision. Ensuite, une centralisation verrouillée, symbolisée
par les pouvoirs coercitifs donnés
aux préfets en matière d’intercommunalité.
Ou encore la limitation
de l’intervention publique, sous
l’effet conjoint de la suppression
de la clause générale de compétence
et de l’assèchement des ressources
financières des collectivités
(suppression de la taxe professionnelle…).
Enfin, la mise en
concurrence exacerbée des territoires,
qui creusera encore un peu plus les inégalités entre eux.
Les conséquences de tout cela? La réduction des services publics
et l’ouverture des espaces abandonnés par la responsabilité publique
au secteur privé. Le projet de réforme territoriale touche aux
fondements même de nos institutions, de notre démocratie et de la
République. Le peuple doit pouvoir décider de ces nouvelles orientations.
Il est temps que le gouvernement organise un référendum
sur cette question et donne la parole au peuple.
lu, vu, entendu…
3
l’édito
de Sébastien Pouilly
La passion de la liberté :
20 poèmes, 20 affiches
Hommage aux brigades internationales.
En souvenir de l’héroïsme des Brigades internationales,
les éditions ART (Au reflet du temps) ont
édité une plaquette comprenant vingt poèmes des
plus grands poètes internationaux, un poème
contemporain de Jacques Gaucheron et une lithographie
de Boris Taslitzky de 1996, et vingt affiches
de graphistes de l’école de Barcelone (1936-
1939). Cet album est la reproduction d’un livre-
Alberti:
«Vous venez de très loin… Pourtant cette distance
qu’est-elle pour votre sang qui chante sans frontières?
Nécessaire, la mort chaque jour vous appelle,
peu importe la ville ou le champ ou la route…
Madrid à votre nom grandit et s’illumine.»
coffret publié en hommage aux combattants
volontaires des Brigades internationales à l’occasion
du 60e anniversaire de la guerre d’Espagne.
«Guerre d’Espagne». Album 58 pages, couleurs,
format A4. Affiches et poèmes. À commander
auprès de Aux reflets du temps, 142
rue Rateau, 93120 La Courneuve.
Les poètes: Lorca, Tzara, Alberti, Langston Hugues, Neruda, Nicolas Guillén, Machado,
Éluard, Vallejo, d’autres encore. Citons-en quelques vers :
Frères
Neruda:
«Car vous avez fait renaître par votre sacrifice
La foi perdue, l’âme absente, la confiance dans la terre,
Grâce à votre générosité, votre noblesse et par vos morts,
comme dans une vallée de rochers durs et sanglants
court un immense fleuve de colombes d’acier et d’espérance.»
Miguel Hernandez, poète espagnol mort dans les geôles franquistes:
«Au soldat international mort en Espagne
S’il existe des hommes dont l’âme est sans frontières
le front immense, la chevelure mondiale
tout couverts d’horizons, bateaux et cordillères,
couverts de sables et de neiges, tu es l’un de ceux-là…
Au travers de tes os, les oliviers
Déploieront dans la terre leurs dures racines
Universellement embrasseront les hommes, fidèlement.»

Une ambiance de Front populaire
Unité. Lundi soir, la liste
«A gauche maintenant!»
inaugurait sa permanence,
installée
12 rue Foch à Perpignan.
Le local de campagne,
situé en face de l’Ecole des
Beaux-Arts -tout un
symbole-, n’était pas assez
vaste pour accueillir
militants et anonymes
venus soutenir, puis très
vite acclamer, les candidats
de la liste «A gauche
maintenant!». Les orateurs
les ont harangués à
l’extérieur, debout sur une
chaise placée sur le trottoir.
Cette foule qui se pressait
dans la rue, cette tribune
improvisée, cela avait
comme un parfum de Front
populaire.
Michel
Franquesa
«En moins de quinze jours, plus de
deux cents syndicalistes et associatifs
ont signé un appel à soutenir
notre liste. Qu’il soit clair qu’ils
n’engagent nullement leurs organisations,
puisque nous tenons tous à
leur indépendance vis-à-vis des partis
politiques. S’ils se sont engagés en leur
nom personnel, c’est que l’union qui s’est réalisée dans notre
région est un réel espoir de pouvoir enfin faire bouger les choses,
de pouvoir enfin donner des perspectives aux luttes
sociales menées dans la dernière période.»
Françoise
Fiter
«C’est dans ce quartier de la ville
que des émeutes ont éclaté en
2005 et, depuis, rien n’est venu
améliorer la vie de ces habitants.
Aussi, comme dans d’autres quartiers
populaires, nos concitoyens se
demandent si cela peut servir à quelque
chose d’aller voter. Ils pensent que tous
les politiciens se valent, qu’ils se disputent des places mais
qu’au bout du compte personne ne fait rien pour changer le
sort de ceux qui souffrent. Et ce n’est sûrement pas le spectacle
médiatico-politicien local qui va les mobiliser. Nous,
nous disons que ces élections sont d’abord une occasion de
faire savoir très fortement qu’on veut résister, qu’on veut
une autre politique sociale, écologique et démocratique. Il
faut donner une bonne raclée à ceux qui représentent la
politique de Sarkozy et du Medef, les Castex, les Couderc et
leurs colistiers. Il faut se servir de cette élection pour faire
passer ce message de colère. Mais il faut dire aussi qu’on
veut une nouvelle majorité de gauche, qui se batte avec la
population contre la crise et ses conséquences. Il faut que
les élus au Conseil régional aient le courage de remettre en
question la gestion d’accompagnement des politiques libérales
et de commencer à construire autre chose.»
«La droite a voulu nous faire oublier
la crise en nous envoyant un message
qui a conduit à une dérive
odieuse, celle du débat sur l’identité
nationale. Aujourd’hui, ce débat a
fait flop et la question sociale revient
sur le tapis. Nous sommes la gauche
qui est la seule capable d’y répondre. Le vote
sanction contre Sarkozy, c’est nous, parce que depuis
toujours, dans la rue, dans les luttes, dans les idées,
nous nous battons contre cette politique. En vingt-cinq
ans, 170 milliards d’euros sont passés du travail au
capital. Nous voulons mettre en avant cette inégalité
dans la répartition des richesses. Nous ne sommes pas
comme le Parti socialiste, qui se réveille au dernier
moment pour s’apercevoir que le président de Région
n’est plus un homme gauche. Le fait que nous ayons
fait une liste unitaire ici, cela donne un espoir pour les
luttes futures qui seront nécessaires, un espoir qu’il y a
une alternative politique à cette droite très dure. Notre
but, c’est de prendre la tête de cette région et d’en faire
un pôle de résistance et de lutte contre la politique de
la droite et face à la mondialisation.»
David
Hermet
Abdellilah
Mniai
«Si Initiatives citoyennes est dans ce rassemblement,
c’est parce qu’il est essentiellement
issu du militantisme de la
rue contre la casse du service public,
de l’éducation, de la santé, contre les
injustices sociales, contre les ghettos
laissés à l’abandon. C’est aussi parce qu’ici
une gauche a déçu, celle qui a produit un per-
sonnage comme Georges Frêche. Ce qui m’émeut, aujourd’hui,
c’est que notre liste peut être un modèle pour les autres
régions. Nous portons l’urgence contre la politique des profits
et celle du capital. Nous y allons ensemble et, parce que nous
sommes unis, nous espérons gagner.»

N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
René
Revol
La situation
en Languedoc-Roussillon
«Tous les échos qui me parviennent me font dire que
c’est une campagne ardente, car les militants politiques
sont conscients de la responsabilité particulière qu’ils ont
devant tout le pays, dans la mesure où la situation en
Languedoc-Roussillon est exemplaire à un double titre:
d’une part, il y a la décadence du PS et le problème que
cela pose à toute la gauche et, d’autre part, il y a l’unité
qui a été réalisée à gauche, sans se cacher les difficultés,
car cela est très nouveau et très fragile. Aujourd’hui, il y
a une écoute à notre égard, car nous sommes le groupe
le plus lié aux mouvements sociaux et aux luttes. Je le
vois dans tout le pays, il y a une gauche qui est en train
de se reconstituer avec la relation à la rébellion, à l’action
syndicale, au mouvement ouvrier au sens traditionnel
du terme.»
La suite avec le PS et Europe Ecologie
«Il y a eu un moment un danger de folklorisation de
l’élection du fait du PS. Fort heureusement, grâce à la
capacité de sérieux de «À gauche maintenant!», la campagne
est repartie et les sondages sont bons pour nous.
Il y a une petite compétition, bienveillante mais réelle,
avec Europe Ecologie, mais nous tiendrons parole. S’ils
sont devant nous, nous ferons alliance derrière eux et
nous savons qu’ils nous rendrons la pareille dans le cas
contraire. Je forme le vœu que Mme Mandroux acceptera
cette règle de fusion de listes et en fera de même. Il
reste tout de même deux inconnues avec le PS officiel: la
fusion selon la règle que je viens d’énoncer, et la condition
qu’il n’y ait pas le Modem.»
L’après-élection
«Je pense que notre campagne
est en train de
devenir une véritable
mobilisation électorale.
Nous sommes la surprise
de ces élections, non pas
parce que nous débarquerions
sans avoir rien fait avant, mais parce
que nous nous sommes d’abord rassemblés sur des
idées, sur des propositions qui sont le fruit de la
maturation des luttes, des combats sociaux et électoraux
précédents, que, les uns et les autres, nous
avons menés. Et, à partir du moment où nous partagions
les mêmes idées, nous avons dit qu’il était
ridicule de faire différentes listes, qu’il fallait s’unir
sur ces idées et qu’en aucun cas nous ne devions
«Si la droite subit une lourde défaite politique, nous
aurons un véritable élan et nous aborderons dans des
conditions très différentes les luttes sociales, notamment
sur les retraites. Ceux qui, à gauche, sont pour faire passer
par-dessus bord cette conquête auront beaucoup de
participer aux combinaisons de toutes sortes qui se
faisaient autour de nous. Sans pour autant être
agressifs avec quiconque à gauche, nous avons dit
que, face à la décomposition politique et morale qui
marque la gauche dans cette région, il fallait une
réponse organisée, une force de recomposition
s’appuyant sur un programme de rupture et que
nous devions assumer unitairement cette position,
avec parmi nous des cultures qui sont différentes.
En trouvant un moyen d’expression commun, nous
avons été un facteur de renouveau, qui est regardé
de toute la France. Notre objectif n’est pas de témoigner,
mais de gagner. Nous serons en tête des listes
de gauche au premier tour et nous leur proposerons
de les conduire dans une nouvelle gauche, unie, de
rupture avec le capitalisme.»
mal. Et si, en plus, nous avons un bon résultat de la gauche
en général –et, là, j’inclus les socialistes-, le pouvoir
sera vraiment affaibli. Ensuite, si, à l’intérieur de cette
poussée de la gauche, le Front de gauche améliore son
résultat des élections européennes, ce sera un fil conducteur
qui sera tracé dans la situation politique. Personne
ne s’y trompera, tout le monde saura qu’il y a là un point
d’appui, que c’est nous qui sommes la nouveauté. Ce
que nous avons à dire sera entendu d’une autre manière.
Car, ce que nous avons à dire, ce n’est pas que des choses
tactiques, nous avons aussi des choses à dire sur le
fond. On sera alors dans une situation de dynamique et
d’énergie qui nous préparera bien pour les autres étapes
de rencontre avec le suffrage universel.»
à la une
«La situation en Languedoc-Roussillon
est exemplaire à double titre»
Jean-Luc Mélenchon. Le député du Front de gauche au parlement européen, président du Parti de gauche,
nous a fait part de ses analyses sur le déroulement de la campagne électorale en Languedoc-Roussillon et
dans les autres régions. Il en a repris les éléments essentiels dans sa prise de parole, au cours de l’inauguration
de la permanence de la liste «A gauche maintenant!».
La joie de l’unité, sans se cacher les difficultés.
Jean
Boucher
5
«Ce local va nous permettre d’affirmer tout notre programme,
toute notre démarche de rassemblement
pour une vraie gauche de combat, anticapitaliste, antilibérale
et antiproductiviste. Si nous sommes la seule
liste qui a le soutien de syndicalistes et d’associatifs,
c’est que nous voulons être les porte-parole de tous
ceux qui se battent, dans leurs syndicats et leurs associa-
tions, contre le racisme, pour la défense des travailleurs, pour les droits des
femmes, des sans-papiers. La présence de Jean-Luc Mélenchon ce soir, après
la venue d’Alain Krivine la semaine dernière, souligne à la fois les enjeux nationaux
de l’élection en Languedoc-Roussillon et le caractère inédit de notre
démarche. Notre liste rassemble toutes les forces qui se réclament de la transformation
sociale. Elle correspond à une attente populaire très forte.
Aujourd’hui, il y a une possibilité de sanctionner la politique libérale du gouvernement,
tout en se démarquant de la politique sociale-libérale telle qu’elle est
menée, en Languedoc-Roussillon et dans d’autres régions, par le PS.»
La place du PS
«Nous sommes à la fois en compétition avec lui, puisque nous
voulons lui ravir le leadership à gauche, et, d’un autre côté,
nous ne pourrons jamais faire la politique du pire, qui serait de
souhaiter que le PS fasse n’importe quoi pour prouver que
nous sommes les meilleurs. Nous voulons à tout prix empêcher
le désastre que serait son alliance avec le Modem. Même
si c’est résiduel, ici en Languedoc-Roussillon, même si personne
ne vous en parle, au niveau du pays c’est une tout autre
paire de manches. Dans ce contexte, où nombreux sont ceux
qui s’acharnent à brouiller les pistes, le Front de gauche est
serein dans la bataille, parce qu’il a pour lui la continuité historique
et, en même temps, l’ambition du futur.»
Propos recueillis par Roger Hillel

6 politique
N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Un débat d’orientations budgétaires
sur fond de crise et de réforme des collectivités
Conseil général. La
semaine dernière, les
conseillers généraux ont
débattu des orientations
budgétaires du
Département pour l’année
2010. Deux éléments
de contexte se
sont révélés incontournables
dans les discussions:
la crise économique
du système capitaliste,
d’une ampleur
rarement atteinte, et la
suppression de la taxe
professionnelle.
Le monde du travail paie au prix fort
cette crise, alors que la bourse, la spéculation
se portent à merveille. Pour le
peuple, c'est le chômage, la précarité
généralisée, la pauvreté. Pour les
riches, c'est le bouclier fiscal, la recherche
de toujours plus de profits (…)
Tout aussi révélatrice est la volonté
du gouvernement d'imposer la suppression
de la taxe professionnelle ou
la réforme des collectivités territoriales.
Cette réforme (…) est l'ultime
point d'étape d'un processus qui vise
la suppression des collectivités locales,
une réduction drastique des politiques
publiques et la suppression
des services publics locaux. C'est un
recul sans précédent contre la démocratie:
moins d'élus, moins de moyens
pour plus de centralisme et de
contrôle. Elle se situe dans le droit fil
du remodelage sarkozyste de la
France au seul service des puissances
d'argent et du traité de Lisbonne. Il
s'agit d'un coup de force du pouvoir,
contre la démocratie de proximité,
contre la vie démocratique tout court.
«Le Conseil général se prépare à répondre
à une demande sociale en très forte
progression, avec le niveau de ressources
le plus contraint de son histoire.» Le
ton est donné par le rapporteur de la
commission des finances du
Département. Une des premières raisons?
La crise, bien entendu. Celle des
subprimes a déclenché la plus grande
destruction spontanée de richesse de
l’histoire, tout en ne représentant que
0,1% du volume des marchés financiers.
A cela s’ajoutent le surendettement
des ménages américains, en
regard de leurs revenus réels disponibles,
et le mythe de la propriété à tout
prix, objectif de l’administration Bush.
Tout cela est bien loin des finances du
Conseil général? Certainement pas!
Rappelons que le Département a pour
compétence principale et obligatoire
l’action sociale à l’échelle de son territoire.
Dans un contexte international et
national marqué par la récession et les
drames humains qui s’ensuivent, l’institution
est donc la première instance de
protection pour les plus touchés par la
crise. Quand l’activité économique progresse
et crée de l’activité, les recettes
progressent et la demande sociale
baisse. A l’inverse -période que nous
connaissons aujourd’hui-, avec la récession,
les recettes diminuent et les
dépenses sociales explosent.
Point de vue de Jean-Louis Alvarez,
président du groupe communiste
Il s'agit d'une recentralisation du
pouvoir entre les mains d'un Etat au
service des puissances industrielles et
financières, à qui on offrira, comme le
dit la droite, «des territoires de compétitivité»,
c'est-à-dire des lieux mis
en concurrence à l'échelle européenne
et mondiale, où elles pourront
encore améliorer leur taux de
profit sur le dos des salariés, de leurs
conditions de travail, de leur rémunération
et de leur formation.
La taxe professionnelle va donc être
supprimée (…) Sa suppression va se
traduire par une augmentation de la
pression fiscale pour les populations.
Le message du gouvernement est
clair, c'est la logique qu'il a mise en
place ces cinq dernières années: je
transfère aux collectivités de nouvelles
compétences, je leur transfère surtout
de nouvelles charges, sans compensation
financière. Avec la réforme,
les Départements et les Régions ne
voteront plus les taxes, qui seront
décidées par le Parlement dans le
cadre de la loi de finances. C'est donc
Actuellement, le produit de la taxe professionnelle représente environ 60 millions d’euros
pour le Conseil général.
La réforme
de la taxe professionnelle
Pour Christian Bourquin, président du
Conseil général, la suppression de la
taxe professionnelle (TP) aggravera un
problème de fond que rencontrent les
collectivités. Depuis 2003 et l’acte II de
la décentralisation, la droite force les
collectivités à financer la solidarité
nationale par de l’impôt local. Il serait
nécessaire, au contraire, pour une véri-
la perte du pouvoir fiscal, en fait, du
pouvoir tout court.
L'Etat désigne les collectivités territoriales
comme responsables des déficits
publics et de l'endettement du pays,
les accusant de mauvaise gestion.
Refusons de tomber dans le piège
tendu par l'Etat. Notre rôle, celui de la
gauche, n'est pas l'adaptation à ce
système qui détruit les êtres humains,
il ne se limite pas non plus à la seule
protestation. Notre rôle, c'est de résister
dans les actes et de promouvoir
des choix opposés à ceux de la droite
et du Medef. Il est urgent, y compris
dans le cadre des compétences du
Département, d'élaborer des projets à
l'opposé des logiques capitalistes.
table péréquation, de financer la solidarité
locale par de l’impôt national. Sans
solidarité nationale, les contributeurs
fiscaux des P-O financent une demande
sociale parmi les plus fortes du pays. La
suppression de la TP réduira l’autonomie
du Conseil général et isolera un peu
plus les ménages locaux, puisque chaque
transfert de l’Etat non compensé à
l’euro près leur sera intégralement
imputé à partir de cette année.
Sébastien Pouilly
Les effets de la crise dans les P-O
Au 2e trimestre 2009, le taux de chômage était en
hausse de 25% sur une année, pour atteindre
12,6% de la population active.
Le Conseil général enregistre, à périmètre constant
(sans prise en compte des effets du RSA), une hausse
d’allocataires du RMI, avec 14.172 personnes concernées
au 30 juin 2009 (+5,6% sur un an).
En 2009, le Conseil général aura consacré plus de
137M€ au RMI-RSA et à l’APA, pour une compensation
directe de l’Etat de 84,8 millions d’euros, soit un
différentiel de 53 millions à la charge du budget départemental.
La crise immobilière privera le Département de 5 à 7
millions d’euros, soit une baisse en volume et en valeur
du marché immobilier local anticipée à -25%.
La taxe professionnelle en chiffres
Actuellement, le produit de la taxe professionnelle représente
environ 60 millions d’euros pour le Conseil général,
soit l’équivalent de trois à quatre nouveaux collèges.
En termes de ressources, la suppression de la TP prive
le Conseil général de sa recette la plus dynamique et la
plus pérenne, alourdissant le poids des charges transférées
par l’acte II de la décentralisation.
Le système mis en place par la loi de finances 2010, en
lieu et place de la TP, signifiera une perte de recettes
d’environ 4 millions d’euros pour le Département.

N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Une proposition de loi vient d’être soumise
au Parlement algérien par cent
vingt-cinq députés, prévoyant la création
de tribunaux spéciaux pour juger les responsables
de crimes coloniaux et demander
à la France excuses et indemnités.
Quand bien même cette initiative interviendrait
au moment où le pouvoir algérien,
confronté à de multiples dérives,
cherche à détourner la population des difficultés
économiques et politiques, il ne
faudrait pas se tromper de cible.
Le colonialisme et la guerre d’Algérie ont
laissé un bilan effarant. Des centaines de
milliers d’Algériens et des milliers de
Français en ont été les victimes. Des crimes
irréparables ont été commis, comme
les massacres épouvantables du 8 mai
1945. Pour le PCF, «la France doit accepter
le fait que rien ne peut être dépassé
tant qu’il n’y aura pas une acceptation
claire de sa propre responsabilité et compréhension
pour la blessure infligée au
peuple algérien. Les autorités françaises
doivent reconnaître le tort historique fait
à la nation algérienne par le colonialisme,
la répression et la guerre.»
Nous en sommes encore très loin, si l’on
en juge par les réactions de certains parlementaires
UMP au cours de la séance
du 9 février de l’Assemblée nationale,
appelée à ratifier une convention de partenariat
franco-algérien. Ainsi, Thierry
Mariani, candidat à la présidence du
Conseil régional de Provence-Alpes-Côte
d’Azur, après avoir réclamé le report de
cette ratification, a déclaré que ce texte
était une insulte aux «rapatriés qui ont
vécu au milieu du peuple algérien
jusqu’en 1962, ainsi que pour l’ensemble
de ceux qui ont servi en Algérie sous les
couleurs du drapeau français, les harkis,
politique
La responsabilité de la France
Colonialisme. Faute d’avoir, jusqu’à présent, accepté de l’assumer, la France se
retrouve violemment confrontée à son passé colonial.
Les Français divisés
Le débat lancé par le gouvernement sur la définition de l’identité
nationale semble avoir littéralement clivé le pays.
Selon l’enquête réalisée par Opinionway pour
«L’Humanité» et Beur FM, 45% des sondés
se disent favorables à la suppression du
ministère de l’Immigration. La proportion la
plus importante de ces opposants au ministère
est proche du PCF et du Parti de gauche
(82%), puis du PS (66%). À l’inverse, 52%
des sondés sont opposés à toute suppression,
dont 66% sont sympathisants de l'UMP
et 62% du FN.
La deuxième question de l’enquête concerne
le lien entre le passé colonial de la France et
les discriminations des jeunes héritiers de
l’immigration. Ainsi, 51% des Français jugent
que cette histoire joue un rôle important. À
gauche, ce sont une nouvelle fois les sympathisants
communistes et du Parti de gauche
qui sont les mieux représentés dans cet
ensemble (64%). De l’autre côté de l’échiquier
politique, 47% des sympathisants d’extrême
droite et 40% de ceux de l’UMP pensent
que la mémoire de la colonisation rejaillit
sur la place réservée à ces jeunes. Il
convient toutefois de nuancer, car, parmi les
sondés qui voient peu de liens entre ce passé
et les discriminations, 59% sont également
proches de l’UMP et 53% du Front national.
Pour Farid Frédéric Sarkis, du collectif de la
Semaine anticoloniale -qui s'achève dimanche
28 février-, «ce débat justifie la cohésion
nationale par la stigmatisation d’un groupe.
Il n’est pas seulement à visée électoraliste
mais relève d’une logique: poursuivre une
politique de casse sociale et la justifier en
prenant un bouc émissaire, dont on espère
qu’il fasse l’unité contre lui.»
les militaires professionnels, les appelés
du contingent, qui se sentent méprisés et
qu’on injurie une nouvelle fois». À l’inverse,
les élus socialistes et communistes,
favorables au renforcement des relations
entre la France et l’Algérie, ont voté pour
la convention.
«Il faut construire
une histoire partagée»
Répondant à Thierry Mariani, Hubert
Falco, secrétaire d’État aux Anciens
Combattants, a jugé que l’«initiative» des
députés algériens était «une charge antifrançaise
aussi outrancière, profondément
blessante, insultante pour nos compatriotes
rapatriés et pour notre mémoire nationale»,
et qu’elle renforçait sa «détermination
pour œuvrer à la réconciliation des
mémoires, non par le silence, qui voudrait
Cet essai a été suivi de 57 autres
essais, d'abord atmosphériques, puis
souterrains, avant le transfert, en
1966, en Polynésie française. Les autorités
françaises de l’époque avaient
choisi la région de Reggane, considérant
qu’il y régnait, sur sa plus grande
surface, une absence de vie quasi
totale.
Par la suite, des rapports ont relevé la
présence, au moment des expériences,
de quelque 40.000 habitants, sédentaires
et nomades, éparpillés par communautés
d’au moins cinq cents personnes,
séparées par une dizaine de
kilomètres l’une de l’autre. Ce que l’on
sait mieux, c’est que plusieurs milliers
de militaires français, dont des appelés
bâtir la réconciliation sur l’oubli des drames
des harkis ou des rapatriés ou sur la
repentance, mais par le travail de
mémoire et l’exigence de vérité!» Il a
saisi cette occasion pour justifier la création
de «la Fondation pour la mémoire de
la guerre d’Algérie et des combats du
Maroc et de Tunisie», créée par l’article 3
de la loi du 23 février 2005.
Cette fondation a été récusée, en son
temps, par plusieurs historiens, qui estimaient
qu’une fondation pour la mémoire
n’était pas une fondation pour l’histoire.
«Les historiens ne sont pas là pour entretenir
une quelconque nostalgie, ni produire
des travaux se pliant aux seuls souvenirs
de témoins», déclaraient-ils. Un
message que les promoteurs perpignanais
du musée de la Présence française en
Algérie devraient bien méditer.
Roger Hillel
Essais nucléaires
français en Algérie
Le 13 février 1960, une bombe atomique A
explosait dans le Sahara algérien.
du contingent, travaillaient dans le
camp installé à quelques dizaines de
kilomètres de Reggane, un bourg
regroupant à l'époque environ 2.000
habitants. Grâce à l’action de
l'Association des vétérans des essais
nucléaires (AVEN), on a une estimation
assez précise des victimes françaises,
mais, pendant longtemps, les effets sur
les populations ont été occultés. On
avance le chiffre de 25.000 victimes,
touchées de manière directe ou indirecte.
D’autres générations continuent,
aujourd’hui, de subir les effets des irradiations.
Outre le décès de milliers de
personnes des suites de ces «expériences»,
des maladies graves, notamment
cancers et leucémies, sont recensées
dans la région, dépassant de manière
sensible la moyenne nationale. Dans
plusieurs localités du Sud algérien, il a
été également constaté, de manière
fréquente, des cas de malformations
chez les nouveau-nés et une baisse de
la fertilité chez les couples. Mais il aura
fallu attendre que les langues se
délient et que les victimes racontent
elles-mêmes leur calvaire pour mesurer
l’ampleur et la gravité des séquelles
entraînées par ce que la France a voulu
présenter comme étant des essais
nucléaires «propres».

8 politique
N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Le billet de Jean-Marie Philibert
Il y a bien longtemps…
Il y a bien longtemps, dans un pays
pauvre et reculé que bordait une mer
sauvage, vivait une peuplade, pas très
dégourdie, mais heureuse de vivre. Elle
aimait faire la fête, dire des bêtises avé
l’assent et, surtout, ne se prenait
jamais au sérieux. Une peuplade nonchalante
qui se laissait porter par les
événements: ses seuls soucis étaient de
continuer à bénéficier des bienfaits
d’une nature généreuse et variée, de
profiter de la chaleur du soleil. Son seul
culte était celui des femmes sensuelles,
belles et gentilles. Sa seule contrainte
était… de laisser les enfants faire ce
qu’ils voulaient. Une peuplade que ses
voisins regardaient avec envie. Ce
n’était pas l’eldorado, mais presque.
Presque…
Presque? Oui, presque, parce que ce
peuple était divisé entre ceux qui
rêvaient d’un pouvoir et de toutes les
fanfreluches de ce pouvoir et ceux qui
s’en moquaient éperdument et qui
n’avaient d’autre ambition que de vivre
sans pouvoir, ni pour eux, ni pour les
autres. Il y avait, d’un côté, les mastuvus
et les notables et, de l’autre, les
zégos. Pendant de longs siècles, les
zégos, grâce à leur force d’inertie
démultipliée par les traditions paresseuses,
étaient parvenus à neutraliser
l’influence des mastuvus. Ce pays
n’avait pas de nom, pas d’histoire, pas
de souci; mais il avait une culture, des
artistes, mais tous d’une discrétion à
faire pâlir d’envie les plus grands timides.
Moa…
Par un accident de la génétique, peutêtre,
ou bien sous l’effet d’un microbe
apporté par les violents vents du nord
qui balayaient régulièrement ces terres,
un de nos aimables sauvages se mit à
avoir un comportement inhabituel et
étrange qui surprit tout le mode. Il
inventa un mot inconnu ici: le mot
chef! Et il dit: «C’est Moa!». Puis il
voulut donner un nom, le sien, à ce
pays sans nom, il lui donna une religion
monothéiste dont il fut le dieu unique
(bien sûr!) et respecté, il construisit les
décors d’un empire dont nul autre que
lui ne pouvait être le Pontifex Maximus.
Il eut besoin de sous pour tout ce tralala:
pour remplir les caisses, il inventa
un jeu nouveau auquel tout le monde
perdait régulièrement, mais auquel il
était obligatoire de jouer, le jeu de
Limpo. Et, comme tous ces changements
étaient l’objet de critiques de la
part d’un peuple ignorant, mais sage, il
dit et proclama la nouvelle règle d’or
du pays: «Tous des cons! Mais tous
derrière Moa!» Et il se trouva un quarteron
de fidèles pour voir en lui le roi
des c…
La fronde…
Jusqu’au jour où… venant des frontières
de l’ouest, des brumeuses montagnes,
d’une petit tribu qui avait gardé
sa langue et des habitudes alimentaires
étranges (comme manger des escargots
vivants), d’un petit peuple de gens
bornés et têtus qui avaient une longue
tradition de résistances aux conneries à
la mode, un vent de fronde se leva,
contre le pontifex, ses projets, ses mots
nouveaux et ses pratiques qui consistaient
à distribuer l’argent à ceux qui
en ont le moins besoin, tout en se
disant de gôche. Ce fut un vent de
fronde compliqué: tous les membres de
la tribu n’étaient pas d’accord. Ça partait
dans tous les sens! Ça risquait de
faire beaucoup de bruit pour rien!
L’issue était incertaine! Mais il y avait
un réel espoir…
A vous d’écrire la suite de l’histoire…
au présent… les 14 et 21 mars.
Pour se rencontrer et débattre
Assemblée générale des Vétérans du PCF 66. Samedi 6 mars à
partir de 15h, 44 avenue de Prades à Perpignan.
A la veille des élections régionales, où
nous nous unissons pour élire une
majorité de gauche qui rende possible
la transformation sociale dès maintenant,
l’Amicale 66 des vétérans du PCF
tiendra son assemblée générale samedi
6 mars à partir de 15h à la fédération,
44 avenue de Prades à Perpignan, en
présence d’un membre du bureau
national de l’Amicale.
Fin 2008, dans le cadre du projet de loi
de finances, la majorité UMP a adopté
une mesure qui modifie le calcul de
l’impôt sur le revenu (IR). Jusqu’alors,
tout contribuable vivant seul, qu’il soit
célibataire, divorcé ou veuf, bénéficiait
d’une demi-part supplémentaire s’il
avait élevé un enfant. À partir de 2010,
pour avoir droit à la demi-part, le contribuable
doit avoir élevé seul un
enfant… pendant au moins cinq
années depuis qu’il vit seul. Ce qui
exclut de nombreuses personnes, qui se
sont retrouvées seules suite au décès de
leur conjoint ou à une séparation et qui
ont bien assumé la charge d’un enfant,
mais en couple.
Sur les 4,3 millions de bénéficiaires
actuels de cette demi-part, 3,2 millions,
dont beaucoup de retraités, devraient la
perdre. Pour toutes les personnes ayant
acquis cette demi-part avant 2009, l’imposition
supplémentaire sera échelonnée
par tiers jusqu’en 2012. La suppres-
Les vétérans ainsi que leurs amis et
camarades y seront les bienvenus et
partageront ensemble le pot de l’amitié
à la fin de la réunion. Il est rappelé que
la qualité de vétéran du PCF n’est pas
liée à l’âge, mais à la durée de présence
au parti. Toute militante, tout militant
qui a adhéré il y a trente-cinq ans ou
plus peut être membre de l’Amicale. La
carte et le timbre sont gratuits.
Demi-part en moins
et injustice fiscale
Impôt sur le revenu. À partir de cette année, le fisc supprime
à 3,2 millions de contribuables le bénéfice d’une demipart
supplémentaire pour le calcul de l’impôt.
sion de la demi-part va avoir pour
conséquence soit de rendre imposable
des contribuables qui ne l’étaient pas,
soit d’augmenter, jusqu’à plus de
800€, le montant de leur impôt sur le
revenu (voir tableau). Au total, le fisc
devrait ainsi récupérer la bagatelle de
1,2 milliard d’euros.
Ce n’est pas tout. Pour nombre de
contribuables, la perte de cet avantage
entraînera des conséquences en cascade.
En devenant imposables, ou en
voyant leur revenu fiscal de référence
augmenter, ils perdront le bénéfice de
l’exonération ou d’allégements d’impôts
locaux, ainsi que de la redevance
télé. Des retraités, qui en étaient jusque-là
exonérés, seront assujettis à une
cotisation maladie sur leur pension. Des
aides pourront aussi leur être supprimées:
prise en charge d’une aide ménagère,
gratuité des transports…
En contrepartie, tout le monde n’est pas
pénalisé. Ne serait-ce que les19.000
personnes assujetties à l’impôt sur la
fortune, qui se sont vu restituer un total
de 600 millions d’euros en 2008.
R.H.
Calcul réalisé pour des personnes
ayant un montant de ressources
à déclarer et âgées d’au
moins 65 ans.
À déclarer Impôt annuel
mensuellement avec la demi-part
1.300 € 0 €
1.400 € 0 €
1.500 € 82 €
1.600 € 172 €
1.700 € 260 €
1.800 € 442 €
1.900 € 669 €
2.000 € 885 €
2.100 € 1.196 €
Impôt annuel
sans la demi-part
298 €
525 €
749 €
940 €
1.092 €
1.243 €
1.394 €
1.545 €
1.856 €
Différence
à payer
+298 €
+525 €
+667 €
+768 €
+832 €
+801 €
+725 €
+660 €
+660 €

N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Agir sur notre environnement, c’est possible!
Encore faut-il s’en donner les moyens.
En six ans, bien des choses pouvaient être
faites: en lien avec le développement économique,
en lien avec une pensée politique
alternative au libéralisme, pour l’aménagement
et la planification durables de
nos territoires, dans une exigence plus
sociale, plus solidaire, favorisant l’action
des outils publics qui sont à notre disposition.
Mais force est de constater que les
politiques menées jusqu'à présent sont
loin d’être satisfaisantes, au point que la
pensée écologique s’est souvent vue reléguée
au rang de gadget politique, au
mieux de façade expérimentale, sans lendemain
ni débouché.
Six ans et un contrat de projet signé entre
le Conseil régional et l’Etat plus tard, le
trafic de l’A9 a augmenté de 20%, le tout
routier s’est amplifié, laissant peu de place
Urgence écologique,
construire ensemble notre environnement
Le projet. Lutter contre le réchauffement climatique nous renvoie à nos contradictions, notamment à la question
de la compatibilité entre les politiques libérales et l’écologie.
LLee TTrraavvaaiilllleeuurr CCaattaallaann:: CCoommmmeenntt eesstt nnéé cceett aappppeell??
Michel Franquesa: «C’est une demande du collectif de
campagne de la liste départementale “À gauche maintenant!”.
À l’origine, l’appel avait été lancé à l’adresse de
syndicalistes enseignants, mais cela faisait un peu court.
Aussi, nous l’avons étendu à l’ensemble des syndicats et
du monde associatif. En huit jours, nous avons collecté
165 signatures*. L’effet boule de neige a joué tout son
effet.»
TTCC:: CC’’eesstt uunnee ddéémmaarrcchhee ppaarrttiiccuulliièèrree,, ppuuiissqquuee jjuusstteemmeenntt
nnoonn ppiilloottééee ppaarr llee ccoolllleeccttiiff ddee ccaammppaaggnnee……
M.F.: «Nous sommes persuadés que la liste «À gauche
maintenant!» répond au besoin d’unité qu’expriment les
citoyens. Il n’y a pas de collectif, pas de réunion. Les
signataires de l’appel reflètent la pluralité, la diversité de
leurs composantes, qu’ils peuvent promouvoir dans leur
quartier, sur leur lieu de travail. Les gens ont envie de se
prendre en main, de s’impliquer dans la campagne. Nous
les aidons à aller jusqu’au bout de leur démarche, qu’ils
aillent jusqu’au vote, gonflés par l’espoir d’un véritable
projet de gauche porté par la liste.»
TTCC:: LL’’aappppeell aauuxx mmiilliittaannttss ssyynnddiiccaalliisstteess eett aassssoocciiaattiiffss
nn’’eesstt--iill ppaass uunn ppeeuu rreessttrriiccttiiff??
M.F.: «Nous souhaitons, en effet, passer maintenant à une
deuxième étape, ouvrir l’appel à tout le monde, pour
impliquer de nouvelles personnes. Nous nous sommes
rendus compte qu’il y avait une demande, une volonté
d’investissement citoyen pour une campagne dynamique.
De plus, cet appel permet de faire circuler auprès de ses
aux politiques alternatives pour des transports
propres. On parle désormais de doublement
de l’A9 entre Nîmes et
Montpellier, d’élargissement à deux fois 3
voies de l’autoroute entre Perpignan Sud
et l’Espagne, de rocade ouest pour
Perpignan, d’aide aux low-cost aérien,
comme Ryanair, sur les aéroports de
Carcassonne et Montpellier, tout ceci se
chiffrant en millions d’euros pour le contribuable.
En revanche, rien sur une véritable
planification et localisation des productions,
rien sur l’ouverture de nouvelles
lignes TER, rien sur une vraie politique
publique des énergies renouvelable (bois,
eau, solaire), rien sur la préservation de
l’eau, ressource vitale pour l’humanité. En
vérité, une telle politique est-elle compatible
avec la visée de Georges Frêche, qui
place au rang de priorité les objectifs de
Lisbonne, avec ses pôles de compétitivité?
En rupture avec ces logiques, René Revol,
tête régionale de la liste «A gauche maintenant!»,
considère l’écologie comme un
axe fondamental du développement des
territoires.
Ainsi, des propositions sont faites dans
tous les domaines. En matière de transport
de marchandises, l’objectif est de faire
baisser de façon drastique le trafic des
camions sur l’A9, en favorisant le cabotage.
Pour cela, il faut aménager nos ports
et investir dans des plates-formes multimodales,
de manière à accueillir en même
temps du fret SNCF et fluvial.
En matière de transport de voyageurs, la
gratuité des TER est une proposition déterminante.
Elle s’accompagne d’un véritable
schéma de déplacement en cohérence
avec les autres modes de transport collectif.
Des mesures structurelles qui doivent,
par ricochets, favoriser aussi la relocalisa-
Un appel entendu
Campagne citoyenne. La semaine dernière, nous avons publié un appel de militants syndicalistes
et associatifs pour la liste «A gauche maintenant!». Nous avons rencontré
Michel Franquesa, ancien responsable syndical, initiateur, entre autres, de cet appel.
« Des individus, avec des engagements divers, considèrent l’union
comme une perspective d’espoir face à Sarkozy et pour qu’une véritable
politique de gauche soit menée dans la région.»
signataires des informations sur le déroulement de la
campagne, informations qu’ils n’auraient pas eues,
n’étant pas engagés politiquement. La mobilisation est
fondamentale. Des individus, avec des engagements
divers, considèrent l’union comme une perspective d’espoir
face à Sarkozy et pour qu’une véritable politique de
gauche soit menée dans la région.»
Propos recueillis par Sébastien Pouilly
* 241 ce mardi 23 février.
Contact: Michel Franquesa, mèl quesou@orange.fr
régionales 2010
tion de l’activité économique, dans un
développement utile et respectueux des
territoires: agriculture, viticulture, construction
de bâtiments publics, filière bois, filière
liège, etc.
Les aides de la Région au secteur économique
seront soumises à des critères écologiques
et sociaux précis. Une agence régionale
de l’énergie sera créée pour renforcer
une politique d’incitation à l’utilisation des
matières renouvelables et à la préservation
des ressources naturelles. Une agence
régionale de l’eau sera à disposition des
communes et collectivités. Elle aidera à des
retours en régie publique de la distribution
de l’eau, ainsi qu’à la préservation de la
ressource. Parallèlement à cette proposition,
la liste «A gauche maintenant!» veut
faire de la préservation des ressources
naturelles un enjeu majeur de ces élections
régionales.
Philippe Galano
Réunions publiques
Perpignan Saint-Gaudérique : Vendredi 26 février,
18h30, annexe mairie, rue Nature.
Canet-en-Roussillon : Vendredi 26 février, 18h30,
foyer Moudat, Canet-Plage.
Vernet-les-Bains : Vendredi 26 février, 20h, salle
polyvalente.
Elne : Dimanche 28 février, 11h, salle des fêtes de
la mairie.
Caramany : Lundi 1er mars, 18h, mairie.
Bages : Lundi 1er mars, 18h30, médiathèque.
Belesta : Mardi 2 mars, 18h, mairie.
Théza : Mardi 2 mars, 18h30, salle des Albères.
Angoustrine : Mercredi 3 mars, 20h.
Sahorre : Mercredi 3 mars, 20h, salle polyvalente.
Cassagne : Mercredi 3 mars, 18h, mairie.
Prats-de-Mollo : Jeudi 4 mars, 20h.
Villeneuve-de-la-Raho : Jeudi 4 mars, 18h30, salle
Rouzeau.
Ille-sur-Têt : Jeudi 4 mars, 17h30, salle Pons.
Saint-Cyprien : Jeudi 4 mars, 18h30, salle Pons.
Rasiguères : Jeudi 4 mars, 18h, mairie.
Perpignan : Jeudi 4 mars, 13h, Université - Amphi
4 (débat contradictoire en présence de plusieurs
listes).
Réunions en présence des candidats.
Meeting départemental
9
Vendredi 5 mars, 20h30, centre culturel de Cabestany
En présence de toute la liste départementale «A
gauche maintenant!», de René Revol, de François
Liberti, de David Hermet et de Francis Wurtz,
député honoraire au Parlement européen.

10 régionales 2010
N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Nicolas Garcia. « Le Languedoc-Roussillon
sera un véritable “labo national” »
Nicolas Garcia est maire d’Elne depuis
2001 et secrétaire départemental du PCF
66 depuis 2007. Sa présence sur la liste
«A gauche maintenant!» est arrivée tardivement.
Militant communiste depuis
près de trente ans, il jugeait que sa présence
n’était pas indispensable, compte
tenu que son engagement sans faille
dans la campagne ne dépendait en rien
de sa candidature. Au final, après débat
avec les partenaires de la liste et le renoncement,
pour raison personnelle, de l’un
de ses camarades, il est candidat en 7e
position.
Les preuves apportées dans la ville
qu’avec son équipe il dirige, en résistant
aux politiques libérales et en mettant en
œuvre des propositions réellement de
gauche; la confiance croissante que lui
accordent régulièrement les électrices et
électeurs du canton et de la circonscription
seront, a n’en pas douter, un plus
pour «A gauche maintenant!». La concrétisation
de cette large union, qu’il n’hésite
pas à qualifier d’«unique et historique»,
le comble de joie. Dans une lettre à la
population de son canton, il ose même:
«Des millions de salariés du public et du
privé, d’agriculteurs, de chômeurs, de
retraités, de jeunes et moins jeunes, l’ont
espérée; nous l’avons réalisée dans cette
région.»
Pour le secrétaire départemental du PCF,
le Languedoc-Roussillon sera un véritable
«labo national» dans l’élargissement du
Front de gauche, au sens d’une construction
en commun avec d’autres qui,
comme le PCF, souhaitent garder leur propre
organisation, leur apport spécifique,
sans refuser, s’il le faut et si le peuple en
décide, de prendre les rênes de tel ou tel
lieu de pouvoir. Il y a longtemps maintenant,
et singulièrement depuis l’expérience
des collectifs antilibéraux, que,
dans les P-O, la démarche de «rassemblement
populaire et majoritaire» est portée.
Front populaire? Oui! Pour lui, les mots et
l’idée font partie du présent et de l’avenir.
C’est pourquoi, avec ses camarades catalans
au conseil national du PCF, ils ont
défendu, en 2008, la création du Front de
gauche pour les européennes de l’année
dernière. «Ce Front de gauche est
conforme à la volonté que les communistes
ont exprimée durant leur congrès»,
mais il n’est surtout pas la fin de l’histoire
de l’union des forces transformatrices
dans ce pays. La preuve, un nouveau pas
a été franchi à ces régionales, avec le
NPA, la FASE et d’autres; demain, il faut
élargir encore, à des socialistes notamment.
13
8
9
5
10
Il ne déplore pas, d’ailleurs, que cette
union se fasse plus vite et aussi sur le terrain
des luttes. «Ne le faire qu’au plan
électoral serait purement aléatoire»,
explique Nicolas Garcia. Et d’ajouter:
«Nous ne voulons pas être l’aiguillon
d’une gauche sociale-libérale qui ne
conteste pas, ou si peu, la politique ultralibérale
de la droite, mais seulement la
place pour la mettre en œuvre.»
«L’objectif est de devenir l’alternative à
cette gauche pour battre la droite durablement
et dépasser le capitalisme sous
toutes ses formes», précise le maire
d’Elne, avant d’en remettre une couche:
«Porter le même espoir que l’union de la
gauche avant 1981, avec évidemment
d’autres contenus et, surtout, un autre
résultat si on gagne», ce dont il ne semble
pas douter.
Bien dans ses baskets de communiste, à
coup sûr, Nicolas Garcia l’est, mieux sans
doute que les quatre qui ont trahi leur
parti, leurs camarades, leurs amis, en faisant
allégeance à Georges Frêche. Le président
sortant de la Région n’a plus
grand-chose d’un homme de gauche et
eux n’ont plus rien de communistes,
assène-t-il lucidement. Pour lui, dans
cette région, la droite sera battue à plate
couture et les gens de gauche créeront les
conditions de diriger la Région réellement
à gauche, dans l’union de toutes les forces
progressistes en présence, dans la
sérénité et avec un autre président que
l’actuel. Belle prédiction ou méthode
Coué, ce sont les électrices et électeurs de
gauche qui ont la réponse…
S.P.
La liste
À gauche maintenant
1. Jean Boucher Agent France Télécom
2. Françoise Fiter Assistante sociale
3. Philippe Galano Conseiller régional
4. Dany Benquet Chef d’établissement scolaire
5. Abdelillah Mniai Enseignant
6. Betty Rivière Aide à domicile
7. Nicolas Garcia Maire d’Elne
8. Rose-Marie Normand Ouvrière agricole
9. Jean Tosti Militant altermondialiste
10. Anne-Marie Delcamp Militante des droits de l’homme
7
1
4
11
2
12
6
3
14
11. Jean Vila
Maire de Cabestany/Conseiller général
12. Élizabeth Andolfo
Militante écologiste
13. Hyacinthe Carrera
Universitaire
14. Véronique Mamou
Syndicaliste/Salariée secteur agricole
Abdelillah Mniai. « Militer po
agir au plus près
Le parcours d’Abdelillah Mniai est diversifié et
se décline surtout au fil des engagements militants
et associatifs. Arrivé en région parisienne
pour finir des études de sociologie entamées
au Maroc, il prend une part active à
l’Association de soutien aux travailleurs immigrés
(ASTI), où il côtoie les problèmes d’immigration
sur le terrain. Son DEA de sociologie
en poche, il repart au Maroc pour écrire sa
thèse. Revenu en France un an plus tard, il
change de direction et devient professeur de
langue arabe en Seine-Saint-Denis. Cela lui
permet d’approfondir son amour de la culture
et de l’histoire du monde arabe.
Les problématiques de laïcité, de voile et de jeunes
des banlieues, Abdelillah Mniai a eu l’occasion
de les toucher du doigt au cours de sa carrière.
Certains débats actuels, tels que celui qui
concerne la burqa, lui paraissent stériles et permettent,
selon lui, «d’éviter les vraies discussions».
D’ailleurs, quand on évoque le débat sur
l’identité nationale, il répond calmement que
«cette question, aujourd’hui, passe par une
meilleure connaissance de soi avant tout.»
Syndiqué au SNES depuis son entrée dans
l’Education nationale, M. Mniai n’a jamais
cessé ses actions associatives. Après l’ASTI, il
travaille dans un collectif de défense de l’enseignement
de l’arabe. A son arrivée à
Montpellier, il y a quelques années, il rejoint le
rassemblement national Coup de soleil Amitié
France Maghreb, qui souhaite faire le lien
entre les cultures française et maghrébine. Il
devient d’ailleurs président de l’antenne des
P-O lorsqu’il déménage à Perpignan.
En parallèle de son poste de professeur

N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Portraits de campagne
A gauche maintenant! A deux semaines du premier tour des élections régionales,
qui se tiendra le 14 mars prochain, nous poursuivons notre série de portraits
des candidats réunis sur la liste «A gauche maintenant!». Connus ou moins
connus, toutes et tous ont un parcours politique, syndical, social différent, qui
est le reflet de la richesse de la liste. Ce sont, toutes et tous, des femmes et
des hommes de conviction, engagés dans la construction de la gauche de
transformation sociale régionale.
La rédaction
Philippe Galano. « La priorité d’une
région, c’est l'emploi »
ur
des citoyens »
d’arabe au lycée Arago, il persiste dans ses
engagements, notamment dans le combat
contre la casse du service public. Une situation
qu’il dit vivre au quotidien dans l’enseignement.
Avec Coup de soleil, il organise
régulièrement des débats afin de discuter de
discrimination ou encore de ghettoïsation.
L’association a aussi son festival militant,
«Maghreb, si loin, si proche», qui diffuse des
films de cinéastes maghrébins, souvent
controversés. Enfin, la question palestinienne
reste au coeur de ses préoccupations, comme
en témoigne sa participation au Collectif 66
Paix et justice en Palestine.
Ce que voudrait Abdelillah Mniai, c’est «porter
le militantisme au niveau politique». S’il
est passé par le PS ou la LCR, il concentre
aujourd’hui son engagement politique dans
l’association Initiatives citoyennes, qui fait
partie de la Fédération pour une alternative
sociale et écologique (FASE). «Nous devons
réfléchir sur les possibilités que nous avons
de militer pour agir au plus près du citoyen,
et avant tout au niveau local», rappelle-t-il.
Après deux essais infructueux pour les municipales
et les européennes, le rapprochement
avec une liste d’union a, cette fois, été possible
pour les régionales. M. Mniai est,
aujourd’hui, «content d’avoir pu rejoindre la
liste “A gauche maintenant!”, qui tient
compte des revendications de toutes ses formations».
Il espère, comme tous ses colistiers,
barrer la route à Georges Frêche tout en
apportant une alternative sociale au
Languedoc-Roussillon.
Sabrina Lang
La politique régionale, Philippe
connaît! Élu communiste régional dans
la précédente mandature, il résume
ainsi cette expérience: «Des moments
extrêmement douloureux et emplis de
doute, pour répondre aussi à ceux qui
sont parfois sévères avec les élus», et,
en même temps, une période épuisante.
«Je crois qu’être opposant dans
sa propre majorité te fait obligatoirement
travailler plus que tout autre.»
Ancien syndicaliste CGT des
Autoroutes du Sud de la France (ASF),
licencié en 2003 «pour avoir organisé
une manifestation et le blocage d’une
autoroute», condamné à trois mois de
prison avec sursis en dernière instance
-«c’est le tarif pour avoir défendu son
emploi, les retraites, et s’être opposé à
la décentralisation»-, l’élu régional est,
avant tout, un homme de terrain.
Représentant de la Région aux
conseils d’administration de deux
lycées, il n’a ménagé ni son temps, ni
sa peine. Son implication aux côtés des
enseignants, des personnels du lycée
Jean-Lurçat contre la fermetures de
classes, la suppression de postes, pour
l’agrandissement du gymnase, la création
d’une salle de danse, est amplement
reconnue. Il est aux côtés des
personnels du lycée agricole de Théza,
régionales 2010
contre la fermeture du BTSA Technicocommercial
produits alimentaires et
celle du bac pro Viticulture œnologie.
Et que dire de l’implication de cet élu
régional aux côtés des cheminots de
Cerbère, en lutte pour le maintien de
l’atelier de maintenance des rames
voyageurs et contre le transfert du bout
de ligne sur Perpignan?
Philippe est un homme de conviction.
S’il reconnaît que «la politique régionale
est, certes, différente de celle de la
droite», les orientations politiques qu’il
espérait «n’ont pas été au rendezvous.
Nous voulions une politique de
résistance et en rupture avec le libéralisme.
Force est de constater qu’elle n’a
pas eu lieu.» Et d’ajouter: «Les logiques
européennes sont réaffirmées
dans les orientations de la Région,
notamment la stratégie de Lisbonne,
destructrice d’emplois.» Pour la troisième
fois, il n’a donc pas validé le
budget de la Région pour 2010. La
rupture avec la majorité régionale est,
alors, consommée; «il était hors de
question de repartir avec une liste
conduite par Georges Frêche.»
Quoi de plus naturel que de le retrouver
sur la liste «À gauche maintenant!»,
dont l’une des priorités est
l’aménagement du territoire, en lien
avec la gratuité des transports régionaux,
l’équité d’accès aux services
publics comme à l’emploi, alliant à la
fois l’exigence sociale et l’exigence
écologique. Un projet cher à l’élu
régional et pour lequel il est particulièrement
investi. «Je vis cette
période avec beaucoup d’espoir, car
elle peut être historique, dans le sens
où nous pouvons réussir un rassemblement
qui change les choses à gauche.»
Avec lucidité et beaucoup de sincérité,
il nous confie: «C’est un moment exaltant,
teinté de doute, car nous avons
décidé d’un chemin difficile, celui de la
bataille idéologique.»
Michèle Devaux
Photothèque Rouge / Esteban
L’aller-détour
d’Alain Krivine !
11
NPA. Au détour d’une tournée des
départements et des régions de
France, à l’occasion des élections
régionales, le leader historique de la
LCR Alain Krivine est venu soutenir la
liste «À gauche maintenant!».
Exclu du Parti communiste français en
1966 par, notamment, un certain Roland
Leroy -avec lequel il tenait une conférence
de presse le 18 février dans l’Hérault-,
Alain Krivine, responsable national du tout
récent NPA, ne pouvait pas faire l’impasse
du Languedoc-Roussillon, seule région de
France à avoir concrétisé cette union tant
demandée par le mouvement social. Une
présence attendue par les militants du
NPA, mais pas qu’eux!
Rassemblés au café de Vienne, avant d’assister,
au Rive gauche, à la projection d’un
documentaire sur la création du NPA, les
colistiers de la liste «À gauche maintenant!»
et Alain Krivine ont répondu aux
questions des journalistes des P-O, vite
entrés dans le vif du sujet. Mais c’est vers
le «chibani» (l'ancien, le sage en arabe)
que toutes les questions convergeaient:
alors, cette unité, dans les luttes comme
dans les urnes, il semblerait que ça se
concrétise? Pour Alain Krivine, la réponse
se trouve dans la particularité du
Languedoc-Roussillon. «Frêche et Sarkozy
ont mis tout le monde d’accord… Les
réformes pleuvent, la crise lamine les
ouvriers, le Smic, les retraites, les services
publics, la réforme des collectivités sont
autant de raisons de se mobiliser. Frêche
ne fait rien sur tous ces sujets; au
contraire, il est même complètement d’accord
avec un grand nombre de réformes
de Nicolas Sarkozy.» Une façon de dire
aussi que l’union réalisée en Languedoc-
Roussillon par toutes les forces de gauche
se réclamant de la transformation sociale
et anticapitaliste est une bonne manière de
répondre aux attaques du gouvernement
et du Medef.
Bavard sur beaucoup de sujets, le
«Commandante» ne s’étend pas sur tout.
Alors, quand on lui parle de regarder audelà
des régionales, en prenant exemple
sur le rassemblement constitué en
Languedoc-Roussillon, Alain Krivine
répond que la gauche anticapitaliste a
besoin de s’unir, qu’elle a un avenir, mais,
pour autant, il semble dire qu’il ne pense
pas qu’il faille brûler les étapes.
Ph. G.

Six cents milliards d'euros: un chiffre qui affole
le monde de la construction. C'est l'Ademe
(Agence de l'environnement et de la maîtrise de
l'énergie) qui le livre. Il s'agit du coût du chantier
de rénovation thermique des logements
existants en France, afin de diviser par quatre la
consommation d'énergie dans le bâtiment d'ici
à 2050. Cela concerne près de 24 millions de
logements et, vu la somme, se pose bien sûr la
question du financement. Pour la droite au pouvoir,
logique de classe oblige, c'est clair, ce sont
les ménages qui devront payer! Et les décrets
vont dans ce sens, par exemple, celui qui permet
de faire supporter la moitié du coût des travaux
de rénovation aux locataires, les propriétaires
payant le reste.
Le problème, c'est que, malgré tous les outils
incitatifs mis en place (crédit d'impôt, écoprêt à
taux zéro, subventions), tout cela s'avère inefficace,
vu l'ampleur de la tâche. De plus, les deux
milliards d'euros du plan de relance de Sarkozy
qui y étaient consacrés ont fondu à 500 millions.
Résultat: là où il faudrait près de 500.000 chantiers
de rénovation, le gouvernement en
annonce triomphalement quelques dizaines de
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environnement
La rénovation thermique n’est pas pour demain
Économies en énergie. Il est un projet qui serait utile socialement et créerait
des emplois tout en répondant à l'urgence écologique. Problème: ce gouvernement,
qui se dit «vert», ne veut pas en entendre parler.
milliers seulement par an. À ce
rythme, les objectifs affichés du plan
bâtiment du Grenelle de l'environnement
seront remplis non pas en 2050,
mais dans quatre siècles…
Les réponses ne sont
donc pas à la hauteur
Il faudrait 15 milliards d'euros par an
pour réaliser ces travaux à l'échelle de
la France. 15 milliards d'euros par an,
distribués sous forme de crédits ou
d'aides directes, ce n'est pas une
charge pour la collectivité, mais un
investissement social, un projet industriel
et une occasion de faire réaliser
des économies à la France.
Investissement social, car à l'heure où
trois millions de personnes sont dans
une situation de «précarité énergétique»,
il devient urgent de baisser les
factures de chauffage. Projet industriel,
car ce sont 125.000 emplois
pérennes pendant quarante ans qui
sont en jeu, avec, bien sûr, la nécessité
d’engager sans attendre un plan de
formation pour, d’ici à quelques
années, disposer de suffisamment de
professionnels de la rénovation thermique.
Ce sont aussi des investisse-
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ments dans l'industrie des systèmes
de chauffage et des matériaux isolants
performants, tout en continuant les
efforts de recherche dans ces domaines.
C'est, enfin, réaliser des économies.
En effet, le débat sur l'énergie se
limite souvent à une opposition
«nucléaire contre énergie renouvelable».
On oublie vite que les économies
d'énergie sont la source d'énergie la
moins chère et la moins polluante qui
existe! Pour l€ investi dans l'isolation,
ce sont 2€, dans l'hypothèse la
plus défavorable, qui seront évités en
investissement dans la production
d’énergie. D'autre part, face à la flambée
du pétrole, à partir de 2030, la
baisse de la facture énergétique suite
aux travaux d'isolation sera telle
qu'elle autofinancera le plan.
La région est le niveau
le plus pertinent
On pourrait déjà agir à travers les
fonds régionaux, ces fonds étant uniquement
destinés à rembourser les
intérêts des emprunts, qui, par effet de
levier, permettraient de mobiliser des
sommes d'argent considérables auprès
des banques. Ces crédits seraient alors
N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
proposés à taux zéro aux entreprises
de la rénovation thermique, sous
conditions d'embauches, d'investissements
et de politique de formation.
Parlons aussi de l'«énergie grise», celle
qui est nécessaire à la construction des
bâtiments, qui peut représenter
jusqu'à 20% de la consommation sur
toute la durée de vie de l'ouvrage!
L'impact de l'industrie du ciment, très
énergivore et polluante, pourrait être
diminué considérablement si la filière
bois et la construction en terre était
revalorisées, ce qui appelle à un changement
culturel vis-à-vis de ces
«archéomatériaux» injustement dévalorisés.
Reste à intégrer ces propositions
à une politique de l'urbanisme
qui limite les déplacements polluants.
En effet, il ne servira à rien de
construire des maisons économes si,
du fait de l'étalement urbain et du
défaut de moyens de transport en
commun, le déplacement en voiture
domine. Face à l'ampleur de la tâche,
on voit bien que le retour à une intervention
publique forte devient une
urgence écologique et sociale.
Amar Bellal, professeur agrégé de génie
civil (article paru dans «L’humanité» du
dimanche 11 février 2010)
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N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
On estime qu'environ 30.000 décès anticipés par an sont
liés à la pollution atmosphérique urbaine. On a enregistré,
depuis vingt ans, un doublement des maladies allergiques
respiratoires. Par ailleurs, des études montrent que 14%
des couples consultent pour des difficultés à concevoir,
celles-ci pouvant être liées à des expositions à des substances
toxiques pour la reproduction, et que 7 à 20% des
cancers seraient imputables à des facteurs environnementaux.
Les effets sur la mortalité
L’Institut de veille sanitaire (InVs) vient de publier un rapport
montrant que le risque de décès est significativement
associé à l’ensemble des indicateurs de pollution. Les
résultats sont tirés d’études réalisées sur la période 2000-
2004 dans neuf agglomérations (Bordeaux, Le Havre, Lille,
Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse).
L’analyse, basée sur des séries temporelles, a consisté à
environnement
Des risques sanitaires incontestables
Pollution atmosphérique. Parmi les multiples facteurs qui déterminent la
santé humaine et le développement des pathologies, la contamination des
milieux (air, eau, sols…), ainsi que les changements environnementaux
(variation climatique, biodiversité…) jouent un rôle fondamental.
relier les variations à court terme d’indicateurs de l’état de
santé (mortalité et hospitalisations) à celles des indicateurs
d’exposition à la pollution atmosphérique (NO2, O3
et particules fines PM10). Le risque de décès est associé à
l’ensemble des indicateurs de pollution étudiés. Les hospitalisations
pour causes cardiovasculaires sont associées
aux niveaux de NO2 et de PM10, mais pas à l’ozone (O3).
Ces résultats confirment ceux publiés en octobre 2008 par
l’Institut national de la santé et de la recherche médical
(Inserm) et l’Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement
et du travail (Afsset) Il est noté que «certains
travaux ont estimé qu’environ 1.300 et 1.900 décès par
cancer du poumon pourraient être évités chaque année
dans vingt-trois villes européennes si les niveaux moyens
de particules fines d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres
(PM2,5), étaient ramenés respectivement à 20 et à 15
Ìg/m3. Par ailleurs, des auteurs évaluent à 10% les cancers
du poumon attribuables à l’exposition aux PM2,5.»
R.H.
ducarnaval
du carnaval
Avec :
13
Le palmarès des entreprises
françaises les plus polluantes
Dix grandes entreprises françaises, ou implantées
en France, sont responsables de près d’un quart
des émissions françaises de CO2.
La France émet chaque année 397 millions de tonnes
de CO2. À elles seules, dix entreprises sont responsables
de 21% de cette pollution, selon les données du
Plan national d’affectation des quotas d’émission de
CO2. Trois grands secteurs industriels sont concernés:
l’énergie (pétrole, gaz, électricité), le BTP (ciments et
chaux) et la sidérurgie. Sur le podium des pollueurs,
on retrouve trois géants: celui de l’acier, ArcelorMittal,
celui de l’électricité, EDF, celui du pétrole, Total. Les
trois multinationales arrivent loin devant, cumulant
14% des émissions de CO2.
En quatre ans, les émissions de ces dix entreprises
ont globalement peu diminué, passant de 89 millions
à 83,5 millions de tonnes de CO2. Il est vrai que ces
industriels ne sont pas poussés à les réduire. En effet,
les plafonds d’émission, prévus par le protocole de
Kyoto, sont fixés pour chaque secteur et pour chaque
entreprise par le gouvernement, puis sont validés par
Bruxelles. Cent trente-sept entreprises françaises ou
implantées sur le territoire sont concernées par ce
«système d’échange des droits d’émissions de gaz à
effet de serre».
Pour les dix plus gros pollueurs, ces plafonds se sont
révélés trop élevés, entre 2005 et 2008, pour être vraiment
incitatifs. Ceux de la période 2008-2012 semblent
suivre la même voie. Lafarge ou GDF-Suez, par
exemple, sont autorisés à augmenter leurs émissions,
alors qu’ils les avaient stabilisées ou diminuées durant
les quatre années précédentes. Seuls EDF, Total et la
Société nationale d’électricité et de thermique (SNET)
s’engagent à les baisser. Pour le pétrolier, ce ne serait
qu’un début de rattrapage de la période 2005-2008,
pendant laquelle ses émissions ont bondi de 26%
pendant que le groupe réalisait de faramineux profits.
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14 actus
N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Que peut-il bien y avoir de commun entre
Olivier Besancenot, la ministre UMP de
l'Outre-mer et la direction de Quick? Rien,
a priori, et nous devrions nous en réjouir.
Mais voilà, les choses ne sont pas simples.
Et ces trois-là, que tout pourtant semble
opposer, ont un point commun et non le
moindre. Chacun à sa façon a cru bon de
faire l’éloge du communautarisme, de le
mettre en pratique, foulant ainsi les principes
fondamentaux de la République.
Et, dans cette affaire, le facteur le plus
célèbre de France a tiré le premier. En se
faisant fort de faire figurer sur ses listes
aux élections régionales une candidate
portant le foulard, alors même que l’acte
de se porter candidat représente une
adhésion aux valeurs de la République une
et indivisible.
Sans doute la droite n’a-t-elle pas voulu
être en reste, elle qui n’a pas eu de mots
assez forts pour dénoncer le geste du NPA
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Aussi, la ministre de l’Outre-mer, au cours
d’un meeting de campagne, a-t-elle
annoncé haut et fort sa volonté de servir
les seuls intérêts de son île. Au plus grand
mépris des exigences de sa fonction et
donc, là aussi, de la République. Et, comme
si de rien n’était, François Fillon vole au
secours de sa protégée, au lieu de tirer
courageusement les conséquences évidentes
qui s’imposent. Mais, à la République,
notre Premier ministre semble préférer le
déshonneur. Certains diront que c’est son
affaire. Pas si sûr, lorsque ce sont les principes
censés fédérer tout un peuple, audelà
des différences idéologiques et des
oppositions partisanes, qui sont ainsi remis
en cause.
Comme si cela ne suffisait pas, voilà que la
célèbre chaîne de fast-food Quick annonce
l’ouverture d’un restaurant ne servant que
des hamburgers «halal». Autrement dit
des hamburgers respectant les rites
Pour les sénatrices et sénateurs du
groupe CRC-SPG (PCF - PG), en la
personne de Guy Fisher -sénateur du
Rhône, vice-président du Sénat-, «les
gouvernements sont responsables de
cette situation, pour avoir refusé de
prendre les mesures permettant le
maintien de l’emploi, et pour avoir
accordé aux entreprises des exonérations
de cotisations sociales non justifiées
et non compensées, particulièrement
sur les bas salaires, créant de
véritables trappes à précarité.»
Face à cette situation inacceptable,
qui risque de s’aggraver du fait de
l’explosion du chômage, particulièrement
pour les salariés les plus âgés, et
des difficultés toujours plus grandes
pour les jeunes d’accéder à un premier
emploi correctement rémunéré,
il est temps d’agir! Et ce ne sont pas
Les colères d’Hypnos
Péril
en la République
d’une religion, en l’occurrence la religion
musulmane. Un nouveau concept commercial
se trouve donc inventé sur le territoire
de notre vieille et trop bonne République:
celui du restaurant communautariste!
Car c’est bien le communautarisme qui
constitue le lien entre ces trois affaires.
Chacun a, par la parole ou par les actes,
remis gravement en cause l’essence même
de la France républicaine telle que nous la
connaissons et qui constitue son socle
politique et social.
Certains ont voulu voir une affaire de laïcité.
D’autres une simple surenchère politico-médiatique
à l’approche des élections
régionales. Ceux-là se trompent. En réalité,
ces trois affaires caractérisent un grave
glissement de notre société vers une
société à l’anglo-saxonne, certes respectable,
mais qui n’est pas la nôtre.
Si la République se doit d’être tolérante, il
n’empêche qu’elle doit savoir être ferme
les mesures avancées par le président
de la République: retard de l’âge légal
de départ à la retraite, modification
du régime de pensions des fonctionnaires
ou recours à la capitalisation
par le biais de l’épargne retraite qui y
suffiront. Ces propositions font toute
supporter les efforts à faire par ceuxlà
mêmes qui contribuent déjà le plus
au système, les salariés.
sur ses principes. Sous peine de voir les
coups s’abattre sur elle. Des coups motivés
par la seule démagogie, les intérêts politiciens
ou les ambitions commerciales.
La vigilance est donc de mise. Mais elle ne
suffira pas. Un ministre qui n’entend pas
servir la République doit démissionner. Un
candidat doit faire preuve d’esprit républicain,
sous peine d’être exclu des listes. Une
chaîne commerciale doit comprendre que,
même dans une économie de marché, il
est des principes intangibles. Cela s’appelle
l’esprit de responsabilité politique.
Ou la vertu républicaine. Je sais: certains
trouvent cette expression bien trop démodée.
J’ose croire, au contraire, qu’en ces
temps difficiles où la concurrence et la
pauvreté galopantes divisent les classes
sociales et broient les hommes, la
République est une exigence autrement
plus moderne que les sirènes communautaires.
1 million de retraités vivent
sous le seuil de pauvreté
Retraites. Entre 1996 et 2006, les 10% de salaires les plus faibles n’ont progressé
que de 131€, alors que dans le même temps, les dividendes versés aux actionnaires
sont passés de 7 à 16%. Cette politique, qui préfère la spéculation au travail,
génère licenciements, délocalisations, tassement des salaires et des retraites, avec
comme conséquence une véritable paupérisation des retraités dont près de 1 million
d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire 817 euros.
A l’opposé de ces mesures, les sénatrices
et sénateurs du groupe CRC-
SPG rappellent que l’enjeu des retraites
est avant tout une question d’emploi
et de répartition des richesses. Ils
entendent profiter du débat parlementaire
à venir pour faire la
démonstration qu’il est aujourd’hui
possible de garantir l’avenir de notre
système de retraite par répartition et
l’ensemble de notre régime de protection
sociale, en prenant les mesures
nécessaires, à commencer par la
taxation des revenus financiers et la
modification de l’assiette de cotisations.
Paris, le 24 février 2010
Ndlr : nous traiterons, dans notre prochaine
édition, la mobilisation des retraités
à Perpignan de ce mercredi 24 février.

N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
«L’histoire du soldat»
Campler/ Théâtre de l’Archipel. Un spectacle à ne pas manquer:
«L’histoire du soldat», de Igor Stravinsky. Un conte
universel à (re)découvrir en famille. Dimanche 7 mars, à
16h, à l'auditorium du conservatoire.
Cette fable initiatique, chef-d’œuvre de
Stravinsky sur un texte de Ramuz,
raconte l’histoire de Joseph, soldat
brisé par la guerre, qui échange avec
le diable son violon contre un livre
magique qui doit lui apporter la fortune.
En offrant son violon, c’est
son âme qu’il vend…
Cette composition
de 1918 pour violon,
clarinette,
basson, trombone,percussions,
trompette
et contrebasse mêle
musique et théâtre.
Le compositeur Igor
Stravinsky témoigne
d’une écriture prolifique,
puisant son
inspiration
dans de nombreusesréférences
musicales,
tandis que l’écrivain
suisse
Charles-
Ferdinand Ramuz
Troisième bourse «Mots!»
pour jeunes écrivains catalans
Casa de la Generalitat.
Ouverture de la troisième
édition de la bourse
«Mots!» pour jeunes
écrivains d’expressioncatalane,
résidents
ou originaires de
Catalogne Nord.
Pour cette édition,
cette bourse
est constituée de
deux catégories
différentes: roman
et nouvelles. Les candidats
qui désirent se
présenter à cette bourse doivent
avoir moins de 35 ans et présenter un
dossier de candidature qui comprenne
un extrait de roman (un chapitre) ou de
recueil de nouvelles (une nouvelle complète).
Le dossier complet devra être
déposé avant le 16 mars. L’auteur du
meilleur projet gagnera la somme de
1.500€ et disposera d’une année pour
le mener à son terme. Au bout d’un an,
si le projet est effectivement achevé, il
recevra 1.500€ supplémentaires.
Pour mémoire, la deuxième édition de la
fournit
un récit en
ancien français qui
sonne comme une fable crédit E.Estèves
grinçante sur la guerre.
Sur scène, aux côtés des chefs de pupitres
de l’orchestre Perpignan
Méditerranée, dirigés par Daniel Tosi,
Campler a le plaisir d’accueillir le fulgurant
comédien William Mesguich
comme metteur en scène et récitant.
Tarifs: plein 18€, abonnés 14€,
enfants 7€.
Rens.: Campler 04.68.66.35.17 ou
www.campler.fr
bourse «Mots!», consacrée à l’essai, a
été remportée l’an dernier par Berenguer
Becat, pour un projet d’essai sur les grèves
des transbordeuses d’oranges à
Cerbère au début du XXe siècle, qui est
en cours d’achèvement.
Règlement complet et informations
complémentaires: Casa de la
Generalitat, 1 carrer de la Fusteria
66000 Perpinyà. Tel. 04.68.35.17.14.
casaperpinya@gencat.cat
«L’incroyable cirque du Farfalle» n’est
pas un spectacle de cirque, mais une
pièce burlesque et dramatique sur le
monde du cirque et le pouvoir ahurissant
de l’imagination d’un seul homme: Don
Farfalle. Il songe, éveillé, à un cirque
gigantesque, apothéose de sa vision
sublime du plus beau spectacle de tous
Le groupe de rock celtique AOC revient
à la Fabrica samedi 27 février, avec son
énergie, sa cornemuse, son chanteur en
kilt et la magie resplendissante du
mélange rock - légendes celtes . Créé il
y a quelques années, le groupe AOC,
composé de cinq musiciens et d’un
chanteur (explosif), répand des accords
survoltés qui font vibrer les salles.
Celles-ci réagissent au quart de tour: on
y danse à en perdre haleine! Un régal.
Le groupe AOC est bien connu dans le
département pour avoir participé à plusieurs
fêtes de la Musique, aux Jeudis
de Perpignan, à la fête du Travailleur
culture
15
« L'incroyable
cirque du Farfalle »
Alénya. Spectacle tout public, par la Cie
Bruitquicourt, en résidence à Alénya. Samedi 27
février à 21h salle Marcel-Oms.
les temps, lui, directeur, dans un costume
à paillettes extravagant, entouré d'un
groupe de clowns qu'il veut transformer
en artistes de talent.
Tarifs: plein 10€, réduit 6€.
Possibilité carte plusieurs spectacles.
Renseignements, réservations: office de
tourisme d'Alénya, 04.68.22.54.56.
Rock celtique à la Fabrica
Ille-sur-Têt. Samedi 27 février à 21h.
catalan et à de nombreux autres
concerts. Depuis quatre ans, il est l'un
des groupes phares du Off au Festival
interceltique de Lorient, la Mecque de
la musique celte. C’est aussi une merveilleuse
association de copains de longue
date, d’artistes talentueux et
d’hommes généreux, qui viennent soutenir
les petits lieux de culture comme
la Fabrica! On vous attend…
Tarifs: 8€, 5€.
La Fabrica, 25 rue de la Neige à Illesur-Têt.
www.lafabrica66.com
Renseignements: 04.68.84.08.09.

16 culture
N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Le bonheur
de la transparence
1er Salon international de l’aquarelle à
Banyuls.On est venu de très loin,
Carcassonne, Montpellier et au-delà, pour
visiter ce 1er Salon de l’aquarelle dans les
P-O. L’affluence au vernissage et durant le
week-end a dépassé les espérances.
Quelles que soient les
origines des artistes -dix
pays étaient représentés-,
la qualité essentielle
de l’aquarelle est
là: la transparence, qui
permet de faire vibrer
toutes les luminosités
et qui convient aussi
bien à l’éclat du Sud
qu’aux brumes de
A. M. Peris
pays aux ciels estompés.
Autant que les plus nobles
techniques, dans des styles différents, l’aquarelle autorise les
visions de rêve, l’évasion dans la fantaisie, l’embrasement des
couleurs, que ce soit dans les paysages extrêmement fouillés et
riches en couleurs de l’invitée d’honneur, Barbara Solanos, ou
dans les flammes montantes du feu célébré par un artiste local.
Mais laissons parler les peintres: «L’aquarelle, nous dit Barbara,
crée une “vivance” (un néologisme transgressant les frontières si
expressif !), elle suscite la convivialité. Au début, c’est un art difficile,
car on ne peut pas rectifier ce qui vient d’être fait. Il faut
apprendre à dominer cet écueil et inventer un idiome à trois
intervenants: l’eau, le pigment et l’artiste.» Oscar Sanchis, qui
vient de Barcelone, avec de grands tableaux urbains -Barcelone,
Montpellier, Collioure-, parle d’inspiration vitale, s’attarde sur sa
manière de travailler les couleurs, les gris notamment, qu’il compose
en mélangeant les couleurs fondamentales pour faire naître
de nouvelles vibrations.
Nous partageons l’appréciation d’ensemble de Barbara Solanos
et sa surprise en découvrant ce salon. Beaucoup d’œuvres, beaucoup
de qualité, ce qui met en valeur la force de l’aquarelle: «Elle
réunit beaucoup de gens, outrepasse les frontières et touche la
sensibilité.» Ce qui
frappe le plus, c’est,
par-delà l’extrême
variété des sujets,
l’unité entre les deux
espaces de cette
exposition: la salle
des artistes locaux
(surtout des femmes)
ne le cède en
rien en bonheur
visuel à celle des
artistes reconnus,
venant d’horizons divers, présentés dans la première salle. A
O. Sanchis
noter, à côté des sujets traditionnels -fleurs, paysages, marines-,
la présence en force des paysages urbains modernes, remarquablement
animés par le triptyque d’Anne-Marie Péris: urbanisation,
consommation, pollution.
Anne-Marie Péris qu’il faut féliciter, avec ses amies de l’association
qu’elle a créée, Aquarelle en Côte Vermeille, pour la réalisation
et le succès de ce premier Salon international de l’aquarelle
en Nord-Catalogne, à Banyuls très précisément.
Yvette Lucas
Le Carrefour des Artistes
par Paul Hallenaut
«L’art qu’en ciel» expose
Salle des mariages. Mairie de Villeneuve-de-la-Raho.
Du 6 au 19 mars inclus.
Cette association, présidée par René Diaz, a son siège
à Baixas, au Château les Pins. Il s’y pratique peinture,
mosaïque, modelage, aquarelle et dessin. Neuf de ses
membres participent à cette exposition. Sept peintres,
René Diaz, Guy Coll, Paule Camarasa, Christiane
Gimenez, Dominique Baillieux, José Bouchal, Maïté
Bertrand, Elodie Lopez, et une mosaïste, Françoise
Bosch. Ouvert de 10h à 12h et de 13h30 à 17h30,
sauf le lundi jusqu’à 19h et le vendredi jusqu’à 16h30.
Samedi et dimanche de 15h à 18h. Vernissage le vendredi
5 mars à 18h30.
The Wizard
Galerie 49. 49 rue Arago - Perpignan. Jusqu’au 13 mars
L’artiste montpelliérain nous propose, au premier service
de sa «Grande bouffe» à la galerie 49, une succession
de plats à l’apparence fraîche et colorée, dressés
dans des cadres en profondeur de 50 par 50 cm, dans
lesquels se mêlent bois peint, mousse minutieusement
recouverte de papier, jouets en plastique ou cotillons.
Les sujets sont traités en aplats de couleurs. Leur
minimalisme semble inspiré des pictogrammes.
L’intéressante contrainte du format est détournée, pour
certaines pièces, avec des éléments hors-cadre, des
installations surprenantes…
Puis vient le deuxième service, la lecture des sujets
traités, qui rend évident le lien avec le film «La grande
bouffe», qui fit scandale à l’époque. Nous sommes
confrontés «violemment», grâce à la simplicité formelle
du message, aux personnages de nos sociétés où opulence
rime avec consommation effrénée, où tout le
monde court et amasse, où même les machines pourraient,
un jour, se «tirer une balle». Les animaux, qui
ont une belle part dans l’exposition, semblent, quant à
eux, jouer l’équilibre d’une chaîne alimentaire «normale»…
Mais n’y a-t-il pas des baleines et des requins
dans le bec de ce pélican et trop de bestiaux dans l’estomac
de cet «ours», ogre qui s’apprête à dévorer une
brebis égarée? Pas encore désabusé, Wizard revendique
une certaine forme d’humour, ici matérialisée par
le portrait minimal d’un «Mon oncle» de Tati, fumant
sa pipe dos à ce spectacle.
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h et de 13h à
19h.
Felip Vilà
Médiathèque Ludovic-Massé. 2 rue du Commerce -
Céret. Jusqu’au 20 mars.
La mairie de Céret a souhaité rendre hommage à Joan
Felip Vilà, peintre catalan né à Figueres, qui repose au
cimetière de Céret, en organisant une rétrospective de
ses œuvres. Provenant de collections privées, celles-ci
permettent de suivre l’évolution picturale de cet artiste,
depuis les couleurs chatoyantes de ses débuts
jusqu’aux couleurs assagies de sa maturité. On y
retrouve une peinture expressionniste marquée de sa
patte toute personnelle, vivante et pleine de mouvement.
Scènes de rue, monde gitan et paysages sont
ses thèmes favoris et se distinguent par l’intensité des
couleurs. Felip Vilà était également un remarquable
dessinateur, qui croquait paysages et «humbles» personnages
d’un trait sabre et incisif («Nu au chignon»,
par exemple). Cette belle exposition, qui va droit au
cœur, se partage entre la médiathèque et l’office de
tourisme, salle Manolo. Salle que Felip Vilà (à l’origine,
avec d’autres, de la venue de Dali à Céret) utilisait
régulièrement en été. Vernissage le samedi 27 février, à
11h, à la médiathèque.
Daniel Deixonne
Espace Saint-Mamet à Saint-Estève. Du 5 au 8 mars.
Dans le cadre de la Journée internationale des droits de
la femme, Daniel Deixonne expose une trentaine de
photos de femmes, accompagnées de poèmes
empreints de sensibilité et de romantisme. Cette exposition
rend hommage à la femme, belle et moderne, qui
se bat pour défendre ses droits tout en affirmant sa
féminité. Ouvert de 14h30 à 19h. Vernissage le vendredi
5 mars à 18h30.
Lucebert, Brecht, Boersma
«àcentmètresducentredumonde». 3 avenue de Grande-
Bretagne - Perpignan. Jusqu’au 28 mars.
Lubertus Jacobus Swaanswyh, alias Lucebert, (1924 -
1994) était un membre du mouvement Cobre. Les toiles
exposées mettent en exergue les caractéristiques
de toute son œuvre: improvisation, spontanéité et naïveté.
Tout en développant, dans ses peintures, une
vision pessimiste, anxieuse de l’homme et de la
société, à travers des personnages à têtes grotesques
ou caricaturales, travaillés avec beaucoup de pâte,
Lucebert ne cesse de produire une œuvre graphique
très importante.
Brecht, fils de Lucebert, né en Hollande en 1953, est
surtout un dessinateur qui aime utiliser l’encre et la
plume. Il travaille soigneusement pour que le dessin
démontre son indépendance et soit fascinant.
L’engagement, dans tous les sens du terme, est essentiel
pour lui. L’indifférence, une malédiction. À noter
que, dans son travail de ces trois dernières années,
«l’amour est un texte récurrent.»
Peter Boersma, photographe, s’intéresse tout particulièrement
aux musiques de jazz, aux artistes d’arts
plastiques et autres groupes de théâtre alternatif. Dans
les années 1970, il se passionne pour les questions
sociales dans les quartiers chics, les banlieues défavorisées,
la vie maussade des quartiers modernes. Ses
photos en noir et blanc (au 1er étage) frappent par leur
réalisme et leur rendu; en particulier celles évoquant
ruines et démolition.
Ouvert tous les jours de 15h à 19h.

N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Le festival Tilt
2010 est annoncé
Elmediator. Spectacles, concerts, installations,
à retrouver du 17 au 20 mars prochain.
8e édition d'une manifestation à
nulle autre pareille, ce mélange
détonnant de multimédia, musiques,
arts numériques, avec ce
«côté novateur et jubilatoire»,
selon Maurice Lidou, directeur
adjoint délégué aux musiques
actuelles et aux arts croisés. Un
directeur heureux d'annoncer la
présence de «l'imparable danseur
de hip-hop Hiroaki Umeda» et de
deux créations du festival:
- Khalid K le mercredi 17 mars à
19h, gratuit, pour tous publics,
- la compagnie Adrien M et son
nouveau spectacle, «Cinématique»,
qui croise arts numériques,
danse, jonglage (jeudi 18 mars à
19h).
A noter aussi deux nuits de musiques
électroniques, vidéo, psycholight,
concours de remix et de
création de clip, une installation
multimédia du Berlinois
Niklas Roy, inspirée des jeux
vidéo Atari…
Au programme :
Spectacles:
- Taoufiq Izeddou, vendredi 19
mars à 20h30
- Hiroaki Umeda, samedi 20
mars à 19h.
Concerts:
- vendredi 19 mars: The
Herbaliser / Le Peuple de l'herbe /
Scratch Bandits Crew / Jessie
Evans / Curry & Coco
- samedi 20 mars: Mr Oizo / Data
/ Yusek / MeNeo / Curry & Coco /
Noblesse oblige.
Billetterie à Elmediator, du mardi
au vendredi, de 14h30 à 18h30, et
les samedis de 16h à 19h.
www.elmediator.org
culture
« Karnak, le domaine d’Amon »
Cabestany. Exposition présentée par l’association Terre
d'Égypte en partenariat avec la Ville de Cabestany, du 13 mars
au 4 avril au centre culturel. Première partie de l’expositioncolloque:
«À la découverte des temples de Karnak et Louxor».
Après les deux expositions-colloques
créées et présentées à Cabestany, ville du
siège de l'association, sur les sites de Tanis en
2006 et Oxyrhynchos en 2007 (actuellement
visible au musée archéologique de
Catalogne à Barcelone, puis à
Tarragone, Madrid et Paris), Terre
d'Égypte vous présente sa troisième
réalisation, sur les temples de
Karnak, de Louxor et du Palladium
de Thèbes.
Cette «Découverte des temples de
Karnak et de Louxor» a pour
objectif de présenter ces sites de
l'ancienne Thèbes dans leur globalité.
Elle se déroulera en trois
phases. En 2010, une exposition
«Karnak, le domaine d'Amon»
et un colloque avec des interventions
d'égyptologues, et,
en 2011, une exposition
«Louxor, le temple de
la régénération»
et «Les temples du Palladium de Thèbes».
«À la découverte des temples de Karnak et de
Louxor» n’est pas une simple exposition qui procure,
à la vue des photographies présentées, un sentiment
d'émotion et d'admiration des lieux, elle est
aussi une possibilité d'acquisition de connaissances
approfondies du site.
Site de l'exposition (http://expo-karnaklouxor.monsite.orange.fr)
Centre culturel de Cabestany,
place du 19-Mars-1962.
Entrée libre.
www.cabestany.com
17
«La maison de bambou»
Jean Vigo. Mardi 2 mars à 19h, salle
Marcel-Oms, «La maison de bambou»,
un grand film policier sorti en 1955.
Son réalisateur, Samuel Fuller, compte
parmi les meilleurs spécialistes américains
de films d’action, westerns, films de
guerre, films policiers. Pour ce premier
film hollywoodien entièrement tourné au
Japon après la Seconde Guerre mondiale,
il adapte un scénario déjà utilisé par
William Keighley en 1946, mais lui donne
une tout autre résonance. D’abord, par le
dépaysement: si les gangsters et le policier
viennent toujours des États-Unis, ils évoluent
dans un cadre exotique, avec des
paysages ruraux ou urbains magnifiquement
filmés en cinémascope et des
aspects de la civilisation japonaise bien
intégrés au récit.
Ensuite, Samuel Fuller, comme à son habitude,
montre nettement sa préférence pour
les personnages indépendants, ceux qui ne
se soumettent pas, n’acceptent pas les
contraintes, et tant pis s’ils ne sont pas
honnêtes. Chez lui, le policier est bien le
représentant de la loi, mais il n’est pas du
tout sûr que, humainement, il vaille mieux
que le truand! Enfin, de manière très subtile,
Fuller esquisse une relation ambiguë
entre les deux personnages principaux: le
comportement surprenant du chef de gang
est-il le signe d’une amitié sincère ou
d’une attirance de type homosexuel que
les conventions de l’époque ne permettent
pas d’expliciter?
Arsenal, 1 rue Jean-Vielledent,
Perpignan.
Renseignements / tarifs: 04.68.34.09.39
Site: www.inst-jeanvigo.eu
A l’affiche
Théâtre «Je veux qu’on me parle», de Louis
Calaferte.
Cabestany. Vendredi 26 février à 21h
au centre culturel. Tarifs: 9€ et 6€.
Rime aux Romarins propose «Orquestina
Incombustible». Perpignan. Musiques de cirque
à entendre et à voir!
Spectacle tout public, samedi 27 février
à 20h30 et dimanche 28 à 17h30.
Paroles Vives présente Marylin Monroe/
Entretiens. Saillagouse. Texte: Michel
Sneider, jeu: Stéphanie Marc. Spectacle pour
adultes et adolescents.
Charte intercommunale de Cerdagne.
Renseignements, réservations
04.68.04.06.41.

18 sports
N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Le point de vue du XIII de Robert Escaro
Super League
Wakefield, avec trois victoires, effectue un
bon début de championnat et sa victoire
face aux Harlequins, contre lesquels nous
avions largement perdu, prouve que cette
équipe ne sera pas à mésestimer. Bradford,
après deux défaites, gagne largement et
Leeds s’impose devant Salford. Crusaders,
contre toute attente, bat Hull FC et Hull KR
succombe nettement à Huddersfield.
Prochaine journée: Celtic - Leeds; Salford -
Bradford; Saint Helens - Wakefield; Hull FC
- Harlequins RL; Castelford - Hull KR;
Huddersfield – Warrington.
Wigan - Dragons
Vendredi à 21h. Jamais deux sans trois, diton
communément. Voilà ce qui est arrivé
aux Dragons pour cette troisième journée.
Malgré les absences de Bosc, Bell, Baile et
Guisset, on espérait. Mais après une bien
belle entame et deux magnifiques essais
des centres Sa et Walker, on a déchanté,
après le rouge infligé à Elima. La vidéo a
pourtant montré que la faute était bénigne,
en comparaison de quelques placages
hauts, d’interventions illicites et d’un
nombre important de hors-jeu des Anglais,
sous l’œil bienveillant de l’arbitre, M.
Prévoyance Obsèques
Testament Crématiste
Organisation d’obsèques
Ganson, à qui l’on conseille de voir un
opticien.
Devant cet état de fait, le public, nombreux
mais qui n’a cependant pas rempli le stade
-des abonnés en moins, ça compte-, a
exprimé son indignation. Les locaux n’ont
pas abdiqué, mais, à 12 contre 13, malgré
de brillantes actions, ils ont dû baisser
pavillon. De plus, quelques erreurs de placement
ont été fatales. Devant le désordre,
les Anglais, qui quadrillent bien le terrain,
ont utilisé quelques chandelles dans l’enbut,
sachant nos ailiers de taille moyenne.
Pourquoi ne pas avoir utilisé Martins? C’est
un point de vue.
Actuellement, les locaux sont derniers de la
poule. Pour ce déplacement chez le leader
actuel, le match remporté par Wigan à
Warrington 22 à 20, alors qu’il était mené
18 à 4, donne une image de ce qui attend
les Dragons. Wigan a gardé son ossature,
hormis le départ de l’entraîneur Noble, et
n’a recruté que Paul Deacon, de Bradford.
Un rude combat pour nos couleurs.
Prochains matchs
Harlequins RL - Wakefield
Leeds Rhinos - Salford
Bradford - Castleford
Dragons catalans - Saint Helens
Celtic Crusaders - Hull FC
Warrington - Wigan
Hull KR- Huddersfield
Élite 1
L’ASC n’a pas raté l’ascension en battant
largement Villeneuve 34 à 14 et reste
second. Lézignan conserve largement le
premier fauteuil, dont il sera indélogeable,
même si sa victoire à Limoux 28 à 22 a
entretenu le suspense.
Samedi et dimanche, place à la coupe
Lord Derby : Villeneuve - Carpentras;
Lescure – ASC.
Pia - Limoux : Les locaux, exempts dimanche
dernier, étaient attentifs aux résultats
de la poule et au comportement de leur
adversaire de dimanche en coupe. Celui-ci
a dû s’incliner sur son herbe. Limoux possède
un très bon pack, entreprenant, et des
lignes arrière non négligeable. Et puis l’ancien
entraîneur pianencq, Mendel, voudrait
se qualifier pour les demi-finales. Croyez
que ce match vaudra le déplacement.
Saint-Estève XIII catalan - Lézignan : Dans
les phases finales, le tirage au sort n’a
guère été favorable aux Catalans. Ils seront
opposés à l’équipe phare, qui gère impeccablement
sa saison et vient de gagner à
Limoux. L’entente catalane, on le pressentait,
n’a plus tenu le coup à Carpentras et a
rétrogradé au classement. C’est finalement
une équipe moyenne et si, en coupe, il y a
des surprises devant le champion de
France, le résultat est connu d’avance.
Elite 2
Samedi, Baho a ouvert les entames en
allant gagner à Lyon, les Rhodaniens ont
sorti le grand jeu. Ce 18 à 11 permet aux
Catalans de conserver leur seconde place.
Dimanche, en accueillant Albi, où ils avaient
gagné à l’aller, la prudence sera de mise.
Palau ira à Lyon et le résultat doit encore
plus motiver les hommes de Touxagas.
annonces légales - annonces légales
AVIS DE CONSTITUTION
1. Wigan
2. Wakefield
3. Warrington
4. Saint Helens
5. Huddersfield
6. Hull FC
7. Leeds Rhinos
8. Celtic Crusaders
9. Castleford
10. Bradford
11. Hull KR
12. Harlequins RL
13. Salford
14. Dragons
Avis est donné de la constitution d’une société présentant
les caractéristiques suivantes :
DENOMINATION SOCIALE : SARL LEADER FINANCES 66
FORME : Société à Responsabilité limitée à associé unique
CAPITAL : 100,00 euros
SIEGE SOCIAL : 8, rue du Réart - 66450 POLLESTRES
OBJET SOCIAL : Apporteur d’affaires auprès d’un concédant ayant la qualité de
Mandataire Bancaire. La participation de la société à toutes opérations susceptibles
de se rattacher audit objet par voie de création de sociétés nouvelles, apport, com-
Pts
6
6
4
4
4
4
4
4
2
2
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J
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Ce dimanche 28 février, le club de football
américain de Perpignan reçoit les Aigles de
Chambéry. Ce match s’inscrit dans les rencontres
interpoules de mi-saison entre les poules
Sud et Sud-Est. C’est la première fois que les
deux clubs se rencontrent. Toutefois, la lutte
pour nos Archanges, fraîchement arrivés en
division 3, risque d’être âpre. En effet, le club
de Chambéry existe depuis 1993, caracole en
tête de sa poule cette année et se retrouve
régulièrement dans les play-offs. Mais nous
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3
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O FFICE
F UNÉRAIRE ET
C RÉMATISTE
Crématorium Régional
Cimetière St Michel 66 140 Canet en
Roussillon
Renseignement et devis 04 68 73 50 50 ou
www.pompes.funebres.fr
Dif.
60
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68
42
34
26
16
-38
-17
-25
-38
-54
-50
-50
mandite, souscription ou rachat de titres ou de droits sociaux, fusion, acquisition,
location gérance de fonds de commerce, alliance en participation ou groupement
d’intérêt économique.
Ainsi que toutes opérations industrielles, commerciales et financières, mobilières et
immobilières se rattachant directement ou indirectement au dit objet, et ou à tous
les objets similaires ou connexes.
DUREE : 99 années à compter de son immatriculation au registre du commerce et
des sociétés
GERANT : Monsieur Pascal NEVEUX, demeurant : 8, rue du Réart - 66450 POLLES-
TRES
IMMATRICULATION : au Registre du Commerce et des sociétés de Perpignan.
Fait à Pollestres, le 15 Février 2010.
Les Archanges reçoivent les Aigles
ZI. La Mirande
66240 Saint-Estève
Tél. 04 68 51 30 20
Football américain
savons aussi que les Catalans ont du cœur, la
fougue et l’insouciance de la jeunesse. Cela
promet un match palpitant!
Venez les encouragez ou simplement découvrir
la discipline ce dimanche
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la tribune
Prévention ou surveillance sociale ?
N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010
Michel Martinez, PCF, membre du collectif départemental des droits et libertés
Le coup était prévisible! La prévention de
la délinquance a connu un tournant au
sein des communes en 2002. A cette époque,
le ministre de l’Intérieur (le président
de la République actuel) a souhaité que la
sécurité soit traitée au sein des conseils
communaux de prévention de la délinquance.
Depuis, ces instances sont devenues
des conseils locaux de sécurité et de
prévention de la délinquance. Le ministre
de l’Intérieur a fait son chemin, et la loi de
prévention de la délinquance de mars
2007est arrivée, avec son arsenal sécuritaire.
Trois ans après, la dérive sécuritaire continue
de prendre le dessus sur le volet prévention.
La prévention accorde plus de
place à la présence humaine, à un travail
de proximité qui s’inscrit dans le temps.
Cela induit la nécessité d’investir dans du
personnel qualifié, et non pas dans du
matériel vidéo, aussi dissuasif soit-il,
vidéosurveillance ou vidéoprotection.
A présent, les aides financières du fonds
interministériel de prévention de la délinquance
sont, en majeure partie, attribuées
aux communes qui investissent dans de la
vidéosurveillance. Le souhait de l’Etat
étant de tripler le nombre de caméras sur
le territoire national, de 20.000 à 60.000,
en deux ans. Ainsi à Perpignan, le nombre
Rendre hommage à une personne est toujours émouvant, encore
plus si cette personne est un proche, son père, car à l’émotion
ressentie se mêle un sentiment qu’on ne peut refréner: la fierté!
Moment privilégié qu’on a envie de faire partager.
Plantons alors le décor: Salindres, petite ville du Gard, bien
connue dans le Languedoc du temps où son usine chimique
Pechiney, berceau de l’aluminium, usine classée Seveso, régnait
en maître avec ses écoles dites «libres», son centre d’apprentissage
féminin, sa piscine, son stade, ses équipes sportives, enfin
tout ce qui faisait la vie salindroise.
Un lotissement social, le Gascut, est sorti de terre depuis peu,
deux rues ont été officiellement inaugurées. Elles portent les
noms de Gino Magnanelli, mon père, et de Raymond Clot, son
«fils spirituel», selon la volonté unanime du conseil municipal: «Il
n’y a que des rues d’ingénieurs, de directeurs… Jamais de rues
aux noms d’ouvriers.»
C’est désormais chose faite. Le jeudi 11 février, par un froid glacial,
une centaine de personnes, parmi lesquelles Jean-Michel
Suau, conseiller général communiste, candidat sur la liste «A
gauche maintenant!», Henri Costa, qui a été secrétaire départemental
PCF 66, les maires communistes de Salindres, deux villages
voisins, amis et riverains, sont venus témoigner leur amitié
aux deux familles, lors de l’inauguration des plaques. En tant
qu’ami et camarade, Henri Costa a rendu hommage aux deux
conseillers municipaux, militants syndicaux et politiques connus
et appréciés, et plus particulièrement à «cet homme généreux,
discret, d’une grande simplicité» qu’a été Gino.
Il a retracé le parcours de ce fils d’immigrés italiens, fuyant la
misère et le régime fasciste de Mussolini, embauché, dès l’âge de
13 ans, à l’usine chimique, qui rejoignit très vite la CGT et le PCF.
Parlant de son engagement syndical, il a souligné: «Compte tenu
de son expérience, de son sang froid dans les négociations, il a
été, pendant plus de quarante ans, l’homme sur qui se sont
de caméras va quasiment doubler en un
an: de 80 actuellement, la ville va passer
à 150 caméras. Cela fera-t-il reculer la
misère des populations, cela aura-t-il un
effet sur le chômage?
La caméra dissuade et peut, éventuellement,
aider à l’interpellation, mais le but
de la prévention n’est-il pas d’anticiper un
éventuel délit? De plus, le représentant de
l’Etat dans le département propose aux
collectivités qui souhaitent agir dans le
domaine de la prévention avec du personnel
qualifié un contrat précaire (CAE passerelle).
Le choix est entre vos mains, mesdames et
messieurs les élus. Soit vous soutiendrez
et accompagnerez les familles dans leurs
difficultés, soit ces familles seront épiées
et filmées, et elles resteront avec leurs
problématiques. Le glissement sémantique
très dangereux de la «vidéosurveillance»
à la «vidéoprotection» veut faire
croire aux citoyens qu'on les protège
contre un risque, mais l’on ne fait que
stigmatiser les quartiers populaires et les
jeunes, alors qu'il s'agit de nous surveiller
un maximum et de nous habituer à l'être.
On veille sur nous ou l’on nous surveille?
C’est une façon d’infantiliser la population.
La réelle prévention a pour ambition d’intervenir
auprès des familles et des jeunes
avant même que le problème n’arrive
(prévention primaire). La prévention primaire
est l’ensemble des moyens mis en
œuvre pour empêcher l’apparition d’un
trouble, d’une pathologie ou d’un symptôme
(déf. OMS). La prévention primaire
consiste, par conséquent, à lutter contre
des risques avant l'apparition de tout problème
(par exemple, en développant de
structures socio-éducatives et culturelles
accessibles). Les activités de prévention
primaire s’adressent, typiquement, à une
vaste population.
La prévention secondaire est la prise en
charge du problème au tout début de
l’apparition du trouble, qui peut ainsi être
enrayé (déf. OMS). Elle cherche à révéler
une atteinte pour prévenir une maladie ou
un désordre psychologique ou social, et à
éviter son installation.
La prévention tertiaire consiste à prévenir
la dégringolade sociale et somatique des
sujets déjà installés dans la délinquance,
ou dans la marginalité. L’on observe bien,
avec ces différentes définitions, que l’on
est bien loin de ce que nous propose le
gouvernement français actuel. Il semble
qu’il y ait une confusion, ce petit rappel
mérite donc d’être fait!
Deux hommes de conviction à l’honneur !
Michel Devaux, hommage d’une fille à son père
appuyés tous les premiers responsables du syndicat. Il a été, pendant
des décennies, le sage sur qui les salariés s’appuyaient et
auquel les directions s’adressaient.» Et d’ajouter: «Son engagement,
il le tenait pour fondamental, car il avait découvert le vrai
chemin de la vie, celui qui donne la joie de servir les gens… Son
expérience, sa lucidité, sa modestie conjuguée à sa générosité, le
dévouement à la cause des personnes et notamment des plus
humbles, la droiture, le désintéressement, autant de qualités dont
il sut faire bénéficier les salariés, mais aussi les communistes, ses
amis, son parti…» Evoquant la période actuelle, Henri Costa
souligna: «Gino serait soucieux et critique devant les m?urs politiques,
les scandales, les coups médiatiques, la lutte des leaders…»
Faisant référence aux écrits de mon père dans son livre «Une vie
simple», paru en 1979, il rappela que «rien n’est jamais simple,
ni acquis pour toujours, qu’il n’y a pas de transformations sans
combats, dans un tourbillon de luttes dont la résultante est rarement
décelable à chaud…». Et il conclut par la dernière phrase
du livre, «souhaitons qu’une vie plus juste pour tous se profile
dans le temps et n’oublions pas que ce sont les travailleurs unis
qui font l’histoire.»
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N°3354 - Semaine du 26 février au 4 mars 2010