dimanche 13 novembre

19 18
DIMANCHE
SEIZIÈME ANNEE. — N° 820. 75 CENT. — 13 NOVEMBRE 1938.
1 93 8
20 ANS D'HISTOIRE ENTRE LA GUERRE ET LA PAIX
Film de quelques-uns des principaux faits de la vie internationale
TtQUô...
VINGT ANS
APRÈS
par Clément V AUTEL
L
E il NOVEMBRE 1918
s'est terminé un affreux
cauchemar et a commencé
un beau rêve.
Après avoir tant souffert,
les peuples allaient se réconcilier.
Pouvaient - ils oublier
une si cruelle leçon ? Cette
paix enfin reconquise, ils la
placeraient au-dessus de tout,
lui sacrifiant sans regret les
orgueils, les ambitions, les
égoïsmes qui, pendant tant de
siècles, avaient été à l'origine
des guerres. La force brutale
ne devait plus régner sur le
monde... Il n'y avait plus de
frères ennemis : la famille humaine
retrouvait son unité de
l'âge d'or.
A plus forte raison, les
Français vivraient - ils désormais
dans une Arcadie où les
rivalités, les haines seraient
ignorées... Les épreuves subies
en commun les avaient, sans
aucun doute, assagis : quel détestable
sceptique pouvait en
douter ? Oui, la paix, la paix,
totale comme la guerre, effacerait
jusqu'au souvenir des
anciennes querelles...
Un beau rêve, vous dis-je.
Mais le Bonhomme — qui
n'était pas si bonhomme que
ça — aura, hélas ! toujours
raison d'avoir écrit :
Chassez le naturel, il revient au
[galop.
Les peuples ont retrouvé —
les avaient-ils perdus? — leurs
égoïsmes, leurs orgueils, leurs
ambitions, et certains y ont
ajouté d'implacables rancunes.
La force brutale fait, ou veut
faire, la loi, selon une tradition
gui date du jour où, pour la
première fois, un loup rencontra
un agneau. L'âge d'or ?
Nous sommes à l'âge du fer,
de l'acier le plus dur, le meilleur
pour faire des canons.
Et en France...
A vrai dire, l'après-guerre,
à ses débuts, parut réaliser le
beau rêve que nous avons tous,
ou presque tous, fait il y a
vingt ans. Une prospérité soudaine,
dont le caractère factice
n'était aperçu que par de rares
clairvoyants, avait répandu
l'optimisme et cette euphorie
grisante qui multiplie les baisers
Lamourette. On gagnait
de l'argent, on dansait, on
s'amusait... Comment trouver
le temps de se disputer ?
— C'est trop beau, disaient
d'antipathiques Cassandres, ça
ne peut pas durer.
En effet... Il y a même longtemps
que c'est Uni.
Vingt ans après l'armistice,
faut-il reconnaître avec amertume
que, si nous avons gagné
la guerre, nous avons perdu la
paix, que la terrible leçon n'a
servi à rien, que le beau rêve,
après le cauchemar vécu, n'a
été et ne pouvait être que le
plus vain, le plus trompeur
des mirages ?
Non, l'instinct de la conservation
finit toujours par prendre
sa revanche : il prend la
forme du bon sens, des vérités
premières que nulle ironie ne
peut étouffer, de ces revenez-y
aux principes essentiels, vitaux,
qui sont toujours à la page,
car ils sont éternels : amour
du travail, discipline, solidarité...
m m
11 NOV. 1918
C'est l'armistice ! Les
plénipotentiaires allemands
ont accepté
les conditions militaires
qui leur étaient
offertes. A 11 heures
une immense allégresse
se répand sur
la France et ses
vaillants alliés.
17 NOV. 1918
Plus un Allemand n'est
sur le sol français.
La révolution gronde
en Allemagne : la république
sera proclamée
(voir ci-contre).
Nos troupes se préparent
à une entrée
triomphale à Metz,
Colmar, Strasbourg,
puis à une occupation
dont le point terminal
sera Kehl.
14 DEC. 1918
Le président Wilson
connaît, à Paris, un
accueil délirant. Il
veut faire « non pas
la paix des continents,
mais celle des
peuples ». Le 14 février
1910, dans le
salon de l'Horloge du
Quai d'Orsay, il lira
le pacte de la S.D.N.
JUIN 1919
C'est la paix de Versailles.
Suivront:
à Saint-Germain-en»
Laye (10 sept.) celle
avec l'Autriche ; à
Neuilly (27 nov.)
celle avec la Bulgarie
et, en 1920, les 4 juin
et 10 août, celles de
Trianon avec la Hongrie,
de Sèvres, avec
la Turquie.
12 OCT. 1920
La Pologne et le gouvernement
bolchevik
mettent fin, à Riga, à
des hostilités commencées
le 22 février
et qui, depuis le 17
août (début du plan
Weygand) ne sont,
pour les troupes polonaises
qu'une longue
série de victoires.
L'agitation est extrême
en Russie.
11 NOV. 1920
Le rite de la fête de
la victoire s'institue.
La veille, a été choisi,
à Verdun, le Soldat
inconnu « représentant
anonyme de la
foule héroïque des
poilus ». Voici le ministre
Maginot devant
sa tombe.
15 NOV. 1920
Mise « dans ses meubles
» à Genève, le
i ep septembre par 41
Etats, la Société des
nations (S.D.N.) fille
spirituelle du président
Wilson, a tenu
ses premières réunions.
Le président
mourra le 3 février
1924, sans avoir pu y
faire entrer les Etats-
Unis.
1" AVRIL 1922
Mort à Punchal (île
de Madère) de Charles
IV de Habsbourg,
empereur d'Autriche
et roi de Hongrie. Il
avait régné du 22 nov.
1916 au 11 nov. 1918,
vouant tous ses efforts
à la paix et fait, en
1921, deux essais de
restauration.
9 SEPT. 1922
La guerre gréco-turque
en Asie Mineure,
commencée le 20 mars
1921 se termine par
une victoire totale
d'un jeune général :
(Cernai et par son entrée
dans Smyrne. Il
sera Gazi, le Victorieux,
et deviendra, le
29 octobre 1923, le
chef de la nouvelle
Turquie.
;
23 SEPT. 1922
La victoire turque
amène en Grèce l'abdication
du roi Constantin.
Cinq ministres,
dont Gounaris et
le général en chef
Hadjanesti sont fusillés.
Après la révolution
de mars 1924,
le roi Georges II quittera
la Grèce à son
tour.
29 OCT. 1922
Appelé au pouvoir,
Mussolini fait sa marche
sur Rome. C'est
le triomphe du fascio.
Un des premiers actes
du Duce sera de régler
la question de
Fiume par un accord
avec la Yougoslavie
(2a juillet 1923).
11 JANV. 1923
Entrée des troupes
françaises à Essen.
L'arrêt des livraisons
de charbon a provoqué
cette mesure.
C'est l'occupation de
la Ruhr. Suivront les
accords de Londres et
le plan Dawes (16
août).
appelle au pouvoir le
général Primo de Rivera.
L'Espagne sera
gouvernée pendant 6
ans par un directoire.
Mais le régime s'effondrera
dans la lassitude
générale, peu
avant la mort de son
chef (16 mars 1930,
à Paris).
9 NOV. 1923
Le chef du jeune
parti national socialiste
Adolf Hitler
tente de s'emparer du
gouvernement de la
Bavière et de remplacer
von Kahr par
son fidèle second :
le général Ludendorf.
Mais, le lendemain, le
«putsch» est réprimé
et son auteur incarcéré.
21 JANV. 1924
Mprt à Gorki • de
Wiadimir Illitch Oulianov,
dit Lénine,
maître de la Russie
depuis les journées
de nov. 1917. Théoricien
du marxisme, il
fit de l'ancien empire
des tsars un Etat
communiste:
I'U.R.S.S.
25 MAI 1926
Assassinat à Paris,
où il était réfugié, de
l'hetman Petlioura. Il
avait lutté depuis
1919 pour faire naître
une Ukraine indépendante
et la disputer à
l'influence de I'U.R.
S.S. Mais la paix de
Riga en avait décidé
autrement.
7 AVRIL 19*6
Le métier de dictateur
n'est pas de tout repos.
Le 19, 25 et 26,
M. Mussolini fut
l'objet de quatre attentats
; il en sortit
indemne, sauf de celui
qui eut lieu à la date
ci-dessus; on le voit,
le nez pansé, s'embarquant
pour Tripoli.
28 MAI 1926
Oliveiro Salazar quitte
l'université de Coïmbre,
où il enseigne
l'économie politique,
pour prendre en mains
les finances du Portugal.
Le 5 juillet
1933, il sera premier
ministre et imprimera
à son pays un magnifique
redressement.
m
1
ÉÈPIpiï
■ Il i il
'f
v
14 MARS 1931
Fin du conflit sino»
japonais — que la
S.D.N. n'a pu ni empêcher
ni restreindre.
Création de l'Etat in^
dépendant du Mandchoukouo,
dont le
chef Pou Yi choisit
la ville de Changchun
pour capitale.
14 AVRIL 1931
La République est
proclamée en Espagne.
Le roi Alphonse
XIII quitte Madrid
pour s'embarquer à
Carthagène à destination
de Paris, où il
retrouvera les membres
de la famille
royale.
7 MARS 1932
Mort d'Aristide
Br i a n d, l'animateur
de la S. D. N. le
« pèlerin de la paix ».
Son ami et partenaire
des entretiens de
Thoiry, Georges Stresemann,
était mort
subitement le 3 octobre
1929.
29 DEC. 1933
Pour avoir dissous la
« Garde de fer »,
groupement pro-hitlêrien,
M. Jean Duca,
président du Conseil
roumain, leader du
parti libéral, est
assassiné en gare de
Sinaïa, par des agitateurs
extrémistes.
17 FEV. 1934
Mort accidentelle, à
Marche-les-Dames, de
S. M. Albert I" de
Belgique, connu dans
l'Histoire sous le surnom
de « roi-chevalier
». Le duc de Brabant,
prince héritier,
lui succède sous le
nom de Léopold III.
12 MAI 1934
Mort du maréchal
Pilsudski, le libérateur
de la Pologne,
l'un des vainqueurs
de la bataille de Varsovie.
Le pays qu'il a
contribué à ressus»
citer a 388.634 km2
et compte une population
de 34 millions
d'âmes.
26 JUILLET 1934
Le chancelier Engelbert
D o 11 f u s s est
assassiné par des nazis
pour avoir voulu,
malgré l'effort allemand,
conserver à la
République autrichienne
son caractère
d'Etat catholique germain
indépendant.
2 AOUT 1934
Moins de onze ans
après le putsch malheureux'
de Munich,
Hitler est le maître
du Reich : le Fiihrer.
38.279.514 voix le
plébiscitent. Il était
chancelier depuis le
13 janvier 1933.
9 OCT. 1934
La Yougoslavie et la
France éprouvent en
commun un deuil
cruel : Alexandre I er ,
roi de Yougoslavie, est
assassiné aux côtés de
M. Barthou. Grand
ami de notre pays,
Alexandre I er avait
succédé à son père
Pierre I", au mois
d'août 1931.
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*««*:;;
13 JANV. 1935
477.119 « Ja », sur
528.005 votants, tel
est le résultat du
plébiscite qui devait
avoir lieu dans le
bassin de la Sarre
après quinze ans
d'occupation. Et le
territoire de la Sarre
de faire retour au
Reich.
3 OCT. 1935
Début de la guerre
italo - éthiopienne. Le
2 mai 1936 le Négus
abandonnera sa capitale.
La S.D.N. n'a pu
empêcher cette guerre,
les sanctions ont fait
de l'Italie une ennemie
irréductible de l'Assemblée
de Genève.
25 NOV. 1935
En Grèce, une lutte de
huit ans eHtre les républicains
de Venizelos
et les monarchistes
de Tsaldaris
se termine par l'écrasement
des premiers
et la restauration sur
le trône hellène, de
Georges II.
7 MARS 1936
Hitler tire prétexte
de la ratification par
la Chambre française
du pacte franco-soviétique,
pour faire entrer
ses troupes en
Rhénanie. La dernière
clause militaire du
traité de Versailles se
trouve abolie.
13 JUILLET 1936
Attentat à Madrid
contre Calvo Sotelo.
Deux jours après
éclate le mouvement
du général Franco.
C'est le début de la
guerre civile, qu'envois
de matériels et
de renforts transformeront
bientôt en
guerre des deux
Espagnes.
16 SEPT. 1937
S. D. N. 1937... A
l'appel ! Manquent :
Allemagne, Brésil-,
Chili, Costa-Rica, Guatemala,
Honduras,
Italie, Japon, Nicaragua,
Paraguay. N'ont
jamais fait partie :
Etats - Unis d'Amérique,
Irak.
12 MARS 1938
Ce fut un samedi que
le Reich fondit sur
l'Autriche. Auparavant,
Schuschnigg, le
successeur de Dollfuss,
avait été reçu à
Berchtesgaden par
Hitler. On sait le
reste : un ultimatum
et... l'Anschluss.
19 JUILLET 1938
Visite en France de
LL. MM. britanniques.
Belles journées d'amitié.
Le regretté roi
George V étant mort
le 20 janv. 1936, et son
fils aîné Edouard VIII
ayant, le 10 décembre,
abdiqué, nos illustres
hôtes sont le roi
George VI et la reine
Elizabeth.
28 SEPT. 1938
Munich ! La paix demeure
inscrite au calendrier
de l'année.
Hélas ! la République
tchécoslovaque en fait
les frais... Encore une
création des ' traités
qui n'a pu résister à
l'épreuve du temps !

wnmmn DIMANCHE-ILLUSTRE ■■■•■■•■■■ni iimuiinJU'MÏÏI U • """" ' ;■"!'""" , """"""""»» 2 J Mijiin Miniii'iiii ■ ...«...., ,„„„ , „, „, , „., , , ■ LE 13 NOVEMBRE 1938 .............
— LE.*à VOll_/\ IL«3 "\
' ONT REPÈRE* I il
c -
LE^ ! r
péniblement vers U'3 autre
siège, où il s'installa en
geignant et en grimaçant.
Valréas s'efforça de
dominer son trouble. Il se
dit qu'il obtenait une faveur
inespérée, que le désir
. *i l 'Avait amené dans
cette' maison était comblé,
que l'interview avec lord
Abgrey devait marquer une
importante étape de sa
carrière. Ainsi reprit-il
quelque assurance, pour
remercier Sa Seigneurie de
l'honneur qu'elle lui accordait.
Mais Sa Seigneurie ricana
de nouveau, d'un air
ironique, en répondant :
— Si j'ai fait une
exception au régime sévère
de claustration et de solitude
que m'imposent les médecins, ce n'est pas pour vous faire
piaisir et vous ne m'en devez aucun remerciement. Mon collaborateur
Williamson m'a dit que vous aviez vu récemment une
personne qui a quitté mon service dans des conditions... dans
des conditions enfin que je vous révélerai peut-être tout à
l'heure... Est-ce vrai ?
— S'il s'agit d'une jeune étudiante en médecine qui a été
votre infirmière, et qui se prénomme Miriam, oui, c'est vrai...
Le vieillard fit une nouvelle et fort laide grimace et poursuivit
:
■— Je vous prie, mister Valréas, de vouloir bien me dire,
sans me céler le moindre détail, ce que fut votre rencontre avec
cette... personne. Vous hésitez ? Vous craignez de lui nuire ?
Ah ! quelle aberration est la vôtre ! Si réellement vous l'avez
* VIM>.~ si réellement vous lui avez parlé, comment r>«=u'"==--"o>»« ,
croire ?...
Une sorte d'étouffement l'interrompit. Il porta la main à
son côté. Il respira difficilement, avec bruit. Sa figure se décomposa
sous l'empire d'une vive et soudaine douleur.
Bernard, effrayé, se leva, chercha des yeux une sonnette,
un moyen d'appeler du secours.
— Laissez, laissez, murmura le vieillard. Ce n'est qu'une
toute petite crise...
Et lord Abgrey, d'une main tremblante, approcha de ses
narines un petit flacon de cristal qu'il venait de tirer de sa
poche, et dont il respira avidement l'odeur.
Enfin, ses traits se détendirent. D'une voix encore un peu
altérée et qui, graduellement, redevint mordante, il dit :
— Excusez-moi, mister Valréas, de vous donner le
pénible spectacle de ma déchéance. Le temps n'est pas très
éloigné où j'étais un homme robuste et sain. Mais, revenons à
Miriam. Je pense que vous n'étiez pas venu pour me parler
d'elle, mais pour m'entendre parler de moi-même,.. Soit ! donnant,
donnant ! Je veux vous accorder ma confiance, afin de
gagner la vôtre. C'est au journaliste que je m'adresse à présent.
Vous allez recueillir la première, 1 unique interview, qu ait
donnée lord Abgrey depuis son... accident ! En échange, tout
à l'heure, je ferai appel à l'homme privé. Je compte sur une
franchise aussi complète, ■
—■ C'est promis, répondit le reporter, qui accepta, sans
plus de phrases, ce pacte singulier.
Lord Abgrey se recueillit un instant, les yeux clos, puis,
levant lentement les paupières, fixa sur l'honnête visage du jeune
homme son regard obsédant.
— Connaissez-vous, dit-il, la funeste aventure de lord
Carnavon, mon compatriote et mon confrère en ègyptologie?
Oui, sans doute. Toutefois, je veux vous la rappeler, pour
mieux vous faire saisir l'analogie avec mon propre cas. Pouf
pénétrer dans l'hypogée de Touth-Ank-Hamon, lord Carnavon
dut braver la formule d'exécration inscrite au-dessus de la porte
qu'il fracturait... Voici la reproduction de cette formule : Que
soit anéantie la main qui s'attaque à mon nom, à mon effigie, à
ma demeure... Cette redoutable phrase, je la connais par cœur,
car je l'ai lue, moi aussi, sur le seuil du tombeau de celui-là.
De sa main maigre, il désigna la momie, puis continua :
— Quand lord Carnavon remonta au jour, après avoir
rassasiêlson regard de l'éblouissante découverte, son assistant
lui fit remarquer qu'il avait une tache rouge sur la joue. On
pensa que quelque insecte avait dû le piquer, dans l'ombre. Vous
savez ce qu'il advint de cette tache rouge, comme elle s'étendit,
s'aggrava, se gangréna... Un érysipèle tenace envahit la figure,
qui se tuméfia et dont la peau se souleva. Les voies respiratoires
se prirent ensuite et lord Carnavon succomba en quelques
jours à un mal que le bulletin médical définit officiellement
ainsi : « Pneumonie consécutive à un érysipèle double et à un
empoisonnement du sang »... Cette définition n'expliquait rien
du tout, car elle restait muette sur les causes déterminantes de
l'érysipèle et de l'empoisonnement...C'est bien votre avis ?
Valréas, la gorge serrée par une sorte d'angoisse, approuva
d'un signe de tête.
— Il est donc hors de doute, fit lord Abgrey, que mon
illustre confrère a été victime de la malédiction du défunt dont
il a violé la tombe. Ce qui demeure obscur, c'est la force qui a
pu faire agir la terrible vengeance du pharaon, plus de trentecinq,siècles
après sa mort. Ma triste expérience personnelle me
permet d'affirmer qu'il n'y a rien eu dans cette affaire qui ne
soit compatible avec la raison et le bon sens. On peut bannir
toute hypothèse basée sur l'occultisme, le spiritisme, la métapsychique.
Il est tellement plus simple d'admettre que les
anciens Egyptiens avaient le secret de la conservation indéfinie
de germes morbides, dont la virulence assoupie était prête à se
réveiller au contact de l'air extérieur. On a bien envisagé, pour
les guerres futures, l'éventualité d'obus chargés de bacilles.
Pourquoi les anciens n'auraient-ils pas songé à mettre, entre
les dépouilles embaumées de leurs souverains et les tentatives
sacrilèges des vivants, une barrière invisible, mais mortelle,
faite avec des bactéries virulentes 1 Ils savaient beaucoup de
choses que nous ignorons.
il 0
CETTE dernière phrase prononcée sur un ton mélancolique,
le vieillard se recueillit de nouveau, comme pour laisser
à son interlocuteur le temps de méditer sur ses paroles.
Après une minute de recueillement, il revint à son sujet :
— Mon cas, vous disais-je, est semblable à celui de mon
compatriote. Comme lord Carnavon, j'ai passé outre à l'avertissement
formulé par le pharaon dont j'ai fouille la dernière
-ATT£r40EZ-,
J'Ai' UNE IOÉ.C
^lE-N MEILUEURE.
LA SEMAINE PROCHAt
N lA. VfcNC,tAMCE\à
CIABCLI 43 Vfc- . r .
MYRIAM ET
LE PHARAON
Grand roman d'aventures
= par LÉON GROC =
demeure. Comme lui, j'ai découvert, après ma première descente
dans la chambre souterraine, une tache rouge, non pas sur ma
joue, mais sur le côté droit de ma poitrine. Comme lui, encore,
j'étais, dès cet instant, condamné à mort. Mais mon pharaon,
plus raffiné dans sa colcre que Touth-Ank-Hamon, avait préparé
à l'envahisseur impie un trépas plus lent et plus douloureux.
Ai-je besoin de vous dire le nom moderne du mal que j'ai
contracté dans l'hypogée d'où j'ai tiré cette momie ?
■—i Le cancer, murmura Valréas, en reculant instinctivement
son siège, qui effleurait le sarcophage.
■— Oui, le cancer. Mais ne craignez rien pour vous. Tout
cela est désinfecté. Ce n'était que dans le tombeau lui-même
que résidait le péril.
Il émit son petit ricanement agaçant et poursuivit son
— Donc, ce rôPqui vécut vOicï quarante* siècles et dont
la momie e$t aujourd'hui à moi par droit de conquête, avait
jugé bon, avant sa mort, de punir toute violation future de sa
sépulture, par l'intrusion d'un allié, infiniment petit et terriblement
nocif. Seulement, il n'avait pas prévu que naîtrait, un jour,
un certain Pierre Curie, qui découvrirait l'adversaire irréductible
et puissant de cet infiniment petit. Le rayonnement du
radium s'est révélé, contre le genre de cancer dont je souffre,
d'une efficacité certaine. J'allais à grand pas vers la guérison,
avec l'aide des soins intelligents et dévoués de mes médecins et
de mon infirmière, lorsque s'est produite la stupéfiante disparition
de tout le radium du monde. Ainsi, c'est cette momie qui
aura le dernier mot. L'envahisseur de sa tombe ne guérira pas !
Il exhala un soupir d'une affreuse tristesse et Bernard
s'écria :
— Mais on va extraire d'autre radium, si l'on ne retrouve
celui qui a été volé !
— Il faudra pour cela des mois, vous l'avez écrit et
démontré vous-même dans un article que j'ai lu avec l'intérêt
que vous devinez. Or, dans quelques semaines si je ne reprends
mon traitement, il sera trop tard pour lutter...
Lord Abgrey, ayant ainsi parlé, fit le geste de chasser une
pensée importune et reprit sa voix ironique et sèche pour
déclarer :
— L'interview est terminée, monsieur le journaliste, et je
crois vous avoir fourni un papier intéressant. A vous maintenant
de parler. Où et quand avez-vous vu Miriam ? Que faisaitelle
? Que vous a-t-elle dit ?...
(LA SUITE AU PROCHAIN NUMERO,)
LE CROIRIEZ. VOUS ?
LE TOUR DE LA TERRE EN UN DIXIEME DE SECONDE
QUE l'Homme (avec un H majuscule) soit un monstre
d'orgueil est évident. A défaut d'autres preuves, point
difficiles à trouver, considérez avec quelle emplutse on
parle, à présent, de la possibilité future, affirmée présentement
par l'ingénieur suédois Lindkwist, de construire un avion stratosphérique,
plafonnant à quelque 18,000 mètres {ce n'est pas
mal) et qui, à cette altitude, réaliserait une vitesse de l'ordre
de 750 kilomètres à l'heure. Quelle misère, si l'on compare cette
vitesse à celle du « mobile », nommé communément « lumière ^
lequel franchit, sensiblement 300.000 kilomètres par seconde
dans l'air. Reconnaissons qu'il s'agit là d'un record mieux que
terrestre et justement qualifiable d' « universel ». /I n'en
demeure pas moins que le jour — qui n'arrivera jamais — où
nous pourrions acquérir une telle rapidité de transport, nous
accomplirions le tour de la Terre —■ on dit, vulgairement, le
tour du monde — en un dixième de seconde. Nous serions
capables de battre, à la course, les immenses systèmes d'étoiles,
appelés galaxies, dont la voie lactée est un exemplaire, parmi
des milliards d'autres, et qui nous fuient, certaines avec des
vitesses de plus de 40.000 kilomètres par seconde. Par contre,
même à cette vitesse de 300.000 kilomètres par seconde, il nous
faudrait près de 2.000 ans pour parvenir aux dernières étoiles
visibles. C'est dire qu'un personnage qui se trouverait, actuellement,
à la place de ces astres, et qui disposerait d'instruments
assez puissants pour observer ce qui se passe sur la
Terre, verrait en ce moment, l'agitation humaine contemporaine
des premiers jours du christianisme.
Le coin de la blague
Pour toutes les fêtes
le pont sera rendu
obligatoire
PARIS, 11 novembre. — Après
enquête ouverte par les services
du ministère du Travail, il est
apparu que le premier mouvement
d'un Français à l'annonce d'une
fête était de rechercher si, par
hasard, elle ne puovait pas donner
lieu à un pont. Lo ministre du
Travail a jugé qu'il convenait
d'enlever une fois pour toutes aux
Français d'aussi légitimes préoccupations
et considérant, d'autre
part, que la suite des ponts de
la Toussaint et du 11 novembre
n'a provoqué aucune protestation
a retenir, décide qu'à l'avenir toutes
les fêtes légales, même les
lundis de Pâques et de Pentecôte,
auraient lieu le vendredi, afin de
permettre l'établissement d'un
pont.
La lune avait disparu...
Est-ce une fugue ?
PARIS, 7 novembre. — L'éclipsé
de lune, annoncée à grand traças
comme un spectacle magnifique, a
été une simple déception pour les
savants et pour tout le monde,
d'épais nuages couvrant le ciel,
ce soir-là. Mais deux astronomes
qui étaient montés en avion pour
faire leurs observations au-dessus
des nuées ont constaté un phénomène
extraordinaire : la lune
avait manqué, l'heure du rendezvous
pour l'éclipsé. Profitant de
ce qu'il n'était vu par personne,
l'astre des nuits vagabondait on
ne sait où. Reviendra-t-il ï

(*Vr- u ! ,;:
niimniii LE 13 NOVEMBRE 1938 •iiimiimimiim imimiui IIHIIIIIIIIIIMII mm iiiuili mm i mmimitii imiimmiiummi miiiiiitumimmji 3 m lumm ummuiim m immimmmiiiii m mm mmmmmiuiimmm un.m mmmiHiimmmmimt DIMANCHE-ILLUSTRE
LA PISCINE LA MANIÈRE DE DONNER
VAUT MIEUX QUE CE QU'ON DONNE, OU.
— Pas honteux ? Tu es veuf depuis huit jours, et
je te trouve déjà à moitié gris !
— Tu as raison... Je te promets que dès ce soir
je serai complètement noir !...
(Dessin inédit de MARS-TWCK.)
— Une auto ?
— Non ! Avec ma femme, on a
fêté l'armistice..
îf^< , .yjZS^

•MI n m n i DIMANCHE-ILLUSTRE >»>«»« • ■ ■>■■■ «mmmmm iiiiiiiiiin „„;„„ , „, ,„,„,„„ „,.„„„■ ,„■„„„„„„„„„„„„ 4 „1 „„„„„„„„ „„,„„,„„„„,„„ „„„„ ; „„„,.„„„„„„„ , ■ , .........m. LE 13 NOVEMBRE 1938 >«»,«,».
Vous pourrez voir sur les écrans...
KATIA.
D
ANIELLE DARRIEUX, qui interprète
l'héroïne de la princesse Bibesco,
est le principal attrait de ce film ;
elle a, ici, l'occasion de jouer toute
une gamme d'expressions. Tour à tour
mutine, coléreuse, sensible, pathétique,
désespérée, elle possède là un rôle en
nuances diverses qui est ravissant par
elle et pour elle.
Basée sur une aventure historique,
cette production est romancée à l'ex-
cès et les nombreuses invraisemblan-
ces qui la parsèment lui enlèvent une
partie de son charme. Les amours du
tsar Alexandre II et de la petite
princesse Dolgorouky, aventure dra-
matique et passionnée, sont contées
avec émotion dans de luxueux décors
de palais alternant avec des extérieurs
d'un très bel effet. Maurice Tourneur
a réalisé une bande imposante, d'une
richesse exceptionnelle, où ne man-
Une expression de DANIELLE
DAKRIEUX dans « Katia ».
queut ni les endroits pathétiques ni
les scènes d'intimité.
Katia, princesse Dolgorouky, qui
s'est éprise de son tsar lorsqu'elle était
à peine sortie de l'enfance, l'aimera
avec une inlassable fidélité et devien-
dra plus tard son épouse morgana-
tique. Mais, alors que Katia allait être
sacrée impératrice, Alexandre II
mourra assassiné par un terroriste, et
sa veuve, désespérée, prendra pour la
vie le deuil et restera inconsolable.
Le début du film, où l'on voit la
jeune Katia, enfant terrible et atta-
chante, est de beaucoup la meilleure
partie de cette production ; Danielle
Darrieux s'y montre d'une espièglerie
et d'une spontanéité charmantes. Les
scènes de cour et le bal, qui réunit
des centaines de figurants, ont quel-
que chose de guindé et de convention-
nel qui enlève de leur attrait à cet
impressionnant étalage de splendeur.
Nous leur préférons les scènes d'inti-
mité, délicieusement photographiées,
et les promenades du couple amou-
reux dans le Paris de 1867, bien que
ces dernières soient parsemées d'épi-
sodes par trop démocratiques «qui
semblent choquants. La scène de la
mort, très émouvante, est un peu trop
longue pour être parfaitement réussie.
Danielle Darrieux, nous l'avons
déjà dit, est parfaite dans le rôle de
Katia et forme avec John Loder un
très séduisant couple d'amoureux ; on
regrette que ce dernier soit un peu
trop froid et réservé et on déplore
également son accent anglais, très
prononcé, qui paralyse forcément sa
diction et son jeu. Autour de ces
deux grands noms, d'excellentes créa-
tions ont été interprétées par Jeanne
Provost, Marie-Hélène Dasté, Char-
lotte Lysès, Marcel Simon, Aimes et
Aimé Clariond.
CARREFOUR.
C
'EST certainement un des plus
émouvants drames tournés cette
année en France et sa classe artis-
tique n'a d'égale que sa valeur hu-
maine. Le metteur en scène Kurt
Bernhardt est un technicien sans re-
proche et son film captive dès les
premières images. Une atmosphère
d'angoisse et de mystère prend le
spectateur, et la lumineuse réalisation,
dans de riches et beaux décors, tra-
duit l'histoire avec émotion et vérité.
Ce sujet psychologique pose le
problème d'amnésie due à la guerre,
le personnage principal, Roger de
Vétheuil, découvrant, à la suite d'une
tentative de chantage, qu'il n'était
avant la guerre qu'un mauvais garçon
recherché par la police et qui disparut
au front. Reconnu par un homme
douteux, Sailloux, dont il achète le
silence, navré par le désespoir de
son petit garçon qui, harcelé par les
insinuation de ses camarades, a tenté
de se suicider, Roger de Vétheuil dé-
cide d'en finir. Il attire dans un piège
Sailloux, mais ce dernier s'échappe et
est sur le point de le dénoncer quand
Michèle Alain, chanteuse qui a fol-
lement aimé Jean Pelletier et qui l'a
reconnu en la personne de Roger de
Vétheuil, tue le misérable et se sui-
cide, faisant place nette à l'honora-
bilité de son ancien amant.
Ce film, que les dialogues émou-
vants de A.-P. Antoine rendent très
théâtral, se signale par une inter-
prétation parfaite et un choix d'ar-
tistes excellents, même dans les plus
petits rôles. Charles Vanel, dans le
personnage de l'amnésique, acharné à
découvrir la vérité, puis décidé à dé-
fendre la paix de son foyer contre le
chantage, fait une de ses plus belles
créations. Suzy Prim est déchirante
de passion et de fureur. Jules Berry
est irritant de brutalité canaille et de
sadisme. Tania Fédor joue avec dis-
tinction, Boverio avec adresse et
Marcelle Géniat, dans une unique
scène, atteint à une émotion d'une
parfaite sincérité.
MARCEL COLIN-REVAL.
Les pièces dont on parle...
FEMMES, pièce en deux actes et
douze tableaux de CI ar e
Boothe, adaptation française
de Jacques Deval, au théâtre
Plgalle.
V OICI UNE COMÉDIE où il est
beaucoup question des hommes,
de leurs caractères, de leurs senti-
ments et de leurs défauts. Mais i! n'y
a pas d'hommes.. L'homme dont on
parle toujours ne paraît jamais et
c'est de la coulisse qu'il mène le jeu.
Par contre il est abondamment rem-
placé, cet homme, par quarante fem-
mes qui, ouvrant leur cœur ou dé-
pouillant leurs sentiments, nous font
dans des décors nombreux des confi-
dences plus nombreuses encore.
L'action est extrêmement ténue :
Mary Curtiss demande le divorce
parce que son mari Stephen la dé-
laisse pour une femme de pas grand-
chose. Mais les époux retomberont
dans les bras l'un de l'autre quand
Mary aura enfin persuadé à Stephen,
qu'elle n'a jamais cessé d'aimer,
combien sa nouvelle compagne était
frivole et intéressée.
Mais ce n'est pas, dans cette pièce,
le scénario qui compte. Il n'est qu'un
prétexte à nous montrer la psycho-
En voyage
Un courant d'air en voyage est si
vite pris. L'attente dans une gare,
une portière entr'ouverte et voilà un
rhume en perspective, la grippe, la
tous: et toutes ses conséquences.
Ayez donc toujours en poche un
flacon de capsules de Goudron Guyot.
Ces capsules, à base de goudron
végétal ou extrait de pins de Norvège
pur, prises a la dose de 2 à 3 à cha-
que repas, sont douées de la plus
grande efficacité dans les cas de
rhumes, bronchites ou catarrhes.
Elles sont en vente dans toutes les
pharmacies, et afin d'éviter toute
erreur, exigez bien le véritable Gou-
dron Guyot, dont l'étiquette porte le
nom de Guyot imprimé en gros carac-
tères et sa signature en trois cou-
leurs, violet, vert, rouge et en biais,
ainsi que le nom et adresse : Maison
Frère, 19, rue Jacob, Paris.
Echantillon gratuit sur demande.
SI J'ÉTAIS LE PATRON!
S'établir, gérer sa propre en
treprise, n'est-ce pas le rêve de
tous ceux qui travaillent? A
votre tour, combien de fois
n'avez-vous pas envisagé de
créer une industrie ou un com
merce qui vous procurerait une
vie plus large et plus libre ?
Hier encore le manque de
capitaux, ou leur insuffisance
vous ont arrêté ; aujourd'hui,
peut-être n'en est-il plus de
même. Une chance s'offre à
vous : du jour au lendemain
vous pouvez disposer d'un ca
pital s'élevant jusqu'à 5 mil
lions, grâce à la Loterie natio
nale dont la tranche de l'in
dustrie (12 a tranche 1938)
répartira 90 millions de francs.
Faites le geste qui vous ou
vrira peut-être l'avenir : pre
nez un billet de la LOTERIE
NATIONALE.
logie, les réactions, l'âme de femmes
de classes sociales différentes, agis-
sant chacune selon son éducation et
sa personnalité. La pièce, déjà jouée
avec succès à New-York avant que
Jacques Deval l'adapte au goût fran-
çais, a connu un grand public chez
nous ; on l'appréciera sans doute
moins, encore que l'action soit ra-
pide, diverse, et que chaque tableau
soit très « cinéma ». Car successive-
ment nous sommes transportés dans
le salon d'un appartement de New-
York, dans un salon de coiffure, dans
un boudoir, dans les salons d es
sayage d'un grand couturier, dans
une salle de gymnastique, dans la
cuisine d'une maison bourgeoise, puis
dans un autre salon, dans une cham-
bre de clinique, dans un salon d'hô-
tel, dans une salle de bain, dans une
chambre à coucher et enfin dans un
vestiaire de dames.
On comprendra que, aussi bien
que la dame du monde, la cuisinière,
la manucure, l'essayeuse, la camé-
riste, l'infirmière, auront leur mot à
dire et à juger des gens et des choses
selon leur propre entendement. Cest
le charme de la pièce, un charme
superficiel fait de tout ce mélange
de toute cette psychanalyse — pour
écrire enfin un mot dont je ne vou
lais pas user — de toutes ces ré
flexions spontanées qui peuvent
s'échanger dans un milieu de femmes
qui ne sont pas toutes de très bonnes
amies. Songez : quarante femmes !
C'est Mlle Jane Marnac, éloignée
du théâtre depuis quelques temps, qui
vient en tête de la distribution et qui
dirige maintenant les destinées du
Pigale ; c'est Mlfe Suzet Ma'ia,
acide, mauvaise langue et délicieu-
sement rosse ; c'est Mmes Marcelle
Fraine, toujours parfaite comédienne;
ce sont encore Mmes Suffel, Marie
Dea, Andrée Ducret et la petite
Jacqueline Kami, dont le talent n'at-
tend pas le nombre des années. Ce
sont aussi toutes les autres inter-
prètes qui, dans des rôles nombreux,
ont agréablement conduit la pièce
jusqu'à son dernier tableau.
CAMILLE DUCRAY.
je voudrais
bien savoir...
D'où vient l'expression « lan-
terner » ?
L E phare d'Alexandrie, que les
anciens considéraient comme
une des sept merveilles du
monde, était surmonté d'une cou-
pole ou « lanterne » dans la-
quelle brûlaient des troncs de pin.
Cette lanterne servait également
d'observatoire aux gardes du
port. Ils voyaient ainsi l'arrivée
des bateaux marchands et quand
ces derniers, pourchassés par
une flotte ennemie, venaient
chercher abri dans le port, ils
faisaient remonter la ohaîne,
barrant l'entrée dès que le der-
nier navire était rentré.
En ce cas, « lanterner » veut
dire : attendre que le dernier
personnage attendu soit arrivé.
'*■**., i- «> «>«'
Quand Wilbur Wright, grand
pionnier américain de l'avia-
tion, vola-t-il pour la pre-
mière lois ?
wriLBUR WRIGHT qui, ainsi que
" son frère Orville et sa sœur
Catherine, vint en France grâce
à la clairvoyance et à l'appui
financier de Léon Bollée, le cé-
lèbre constructeur d'automobiles
français — qui avait mis à sa
disposition une partie de son
usine des Sablons — effectua son
premier vol, le 8 août 1908, à
bord d'un biplan.
Comment extraire de l'essence
de roses ?
T 'EXTRACTION de l'essence de ro-
•*-' ses se fait généralement en
distillant dans un alambic un
mélange d'eau et de pétales de
roses ; la vapeur d'eau entraîne
l'essence et, après condensation,
on recueille le mélange dans un
récipient dit « florentin » dont
la partie inférieure porte un col
de cygne, ce qui permet d'éliimi-
ner l'eau au fur et à mesure, tout
en laissant, dans le récipient,
l'essence qui reste à la surface.
Le chauffage de l'alambic peut
se faire à feu nu, mais il est
préférable de chauffer à la va-
peur produite séparément dans
un générateur, afin d'éviter le
surchauffage des pétales au
contact des parois du récipient
Dans les appareils modernes,
cette distillation s'effectue dans
le vide.
Comment fonctionne l'horloge
parlante de l'Observatoire?
E LLE fonctionne d'après un prin-
cipe analogue à celui employé
dans les appareils de cinéma
parlant. Des bandes sonores
passent tour à tour et à de
brefs intervalles par un ampli-
ficateur, où aboutissent tous les
téléphones fl: Paris sitôt que
l'on a formé sur le cadran auto-
matique le numéro d'appel :
Odéon 84-00.
«■«>
Qui a droit à une pension ali-
mentaire ?
E N dehors de celles qui sont
attribuées par un tribunal au
profit des enfants, en cas de
divorce des parents, les parents
peuvent demander et obtenir de
leurs enfante des pensions ali-
mentaires en en faisant la de-
mande devant les tribunaux.
Cette pension ne peut être attri-
buée que dans la ligne ascen-
dante : père, mère et grands-
parents. Ils doivent justifier de
l'insuffisance de leurs ressources
et de leur impossibilité de tra-
vailler.
Toutefois, une disposition lé-
gale nouvelle introduit une déro-
gation à ce principe général. En
effet, les enfants qui auraient été
condamnés au service d'une pen-
sion à leurs parents, en sont dis-
pensés si la déchéance de la
puissance paternelle est pronon-
oée contre les parents qui étaient
bénéficiaires de cette pension
sauf décision contraire d'un tri-
bunal.
^
Quels sont les concours ouverts
prochainement aux licenciés
et diplômés des grandes
écoles ?
R ÉDACTEUR stagiaire à la direc
tion générale des finances du
Maroc (quatre postes). Date du
concours : 9 janvier 1939 ; clô-
ture des inscriptions : 9 décem
br e 1938.
Inspecteur adjoint départemen-
tal d'hygiène et emplois assimilés
(trente-cinq postes). Date du
concours : 22 novembre 1938.
Rédacteur des services civils
de l'Indochine (dix postes). Dates
du concours : 16, 17 et 18 mai
1939.
Rédacteur au ministère du
Commerce et de l'Industrie (dix
postes). Dates du concours : 7
et 8 décembre 1938.
Comment conserver des fleurs
naturelles ?
i 0 On laisse plonger les tiges
1 des fleurs dans de l'eau conte-
nant 5 grammes de sel ammoniac
par litre. De cette façon, les
fleurs restent un mois et plus
dans leur fraîoheur.
Pour augmenter encore la du-
rée des fleurs, on peut les plonger
entièrement dans de d'eau légè-
rement gommée ; il suffit de 10
à 12 grammes de gomme ara-
bique pour un litre d'eau.
2° Un autre procédé consiste
à ne faire éclore les boutons
qu'au moment où on le désire.
Pour cela, on laisse aux boutons
une tige de dix centimètres au
moins ; on bouche l'extrémité
avec de la cire fondue, on enve-
loppe ensuite chaque bouton sé-
parément dans du papier parche-
miné. Pour faire épanouir le
bouton à n'importe quelle saison,
il suffit de couper, le soir, le
bout de la tige et de olonger le
bouton dans de l'eau* addition-
née d'une petite pincée de sel.
«■ $>
Quelle est la signification des
initiales S. P. Q. R. que l'on
trouve sur certains monu-
ments ?
/">ES initiales signifient Sénatiis
populusque romanuç. c'est-à-
dire « le Sénat et le peuple ro-
main ». Cette devise latine était
la devise officielle des Latins et
voulait témoigner de l'union
entre l'Etat et le peuple.
Comment faire un raccord dt
tuyau à gaz improvisé ?
/">'EST dimanohe. Les magasins
sont fermés. Votre tuyau" à
az vient de se rompre et le
déjeuner n'est pas cuit. Prenez
un porte-paquet dont la poignée
i iimiiii/mii nui i,,,
30
est en bois, retirez-lui son cro-
chet métallique ; avec un cou-
teau ou une râpe, faites-lui à
chaque extrémité une petite
gorge. Raccordez alors votre
tuyau rompu comme l'indique ie
dessin en le fixant bien avec
de la ficelle ou, mieux, du fil
de cuivre.
S/' l'on peut faire de la four-
rure avec les peaux de rats ?
\7ous savez qu'une des lois po-
v sées par Darwin est celle du
oesoln créant ro-rg-a-rre: ' x*r, v TeS'
Américains ont remarqué que les
rats vivant dans les glacières se
couvrent au bout d'une ou deux
générations d'un poil très lisse et
très luisant. De là naquit l'idée
d'exploiter cette merveilleuse pré-
voyance de la nature. C'est ainsi
que, depuis quelques années, oh
fait un véritable élevage de rats
de glacières dont les fourrures
atteignent des prix de plue en
plus élevés.
Un moyen simple pour enlever
les taches ?
M ETTEZ sur le feu un récipient
'rempli d'eau et muni de son
couvercle ; quelques minutes
après l'eau entrera en ébullition.
Vous découdrez la doublure du
vêtement et vous exposerez ce-
lui-ci à l'envers, quatre ou cinq
fois au-dessus de la vapeur du
récipient. Vous brosserez ensuite
vivement et, après cette opéra-
tion, les taches auront disparu
«>«•
Quel est le nom de l'arbuste
qui fournit le kapok ?
C E n'est pas un arbuste, mais
un arbre qui peut atteindre
de très grandes dimensions. Son
nom est le fromager. Le kapok
provient du fruit de cet arbre
il consiste en une matière fila-
menteuse analogue au coton. Il
est imputrescible.
Combien doit peser un nou-
veau-né ?
U N enfant, à la naissance, doit
peser de 3 kilos à 3 kg. 500 ;
il existe, bien entendu, de nom-
breuses variations individuelles.
Après la naissance, le poids
de l'enfant baisse ; au 10 e jour,
il doit avoir regagné son chiffre
initial. A 1 an, l'enfant doit avoir
triplé son poids, 9 kilos ; à 7 ans,
il doit doubler ce nouveau chif-
fre ; à 13 ans, doubler encore
le dernier poids.
*
Quelles sont les régions vini-
coles des Etats-Unis et quel
aspect revêt le problème de
la production ?
L ES vins américains sont sur-
tout originaires des Etats de
Californie, New - Jersey, New-
York, Ohio, Michigan, Caroline
du Nord et Missouri. Mais 85 p.
100 environ de la production
totale proviennent de la Cali-
fornie, et les chiffres actuels
pourraient encore être accrus s'il
existait des marchés pouvant
absorber les excédents, problème
qu'il a été Impossible de résoudre
jusqu'à présent.
I
S'il existe' réellement des ma-
lades atteints de lèpre à
Paris ?
IL existe actuellement environ
* une centaine de lépreux à
Paris ; beaucoup d'entre eux
vivent parmi nous et sont conta-
gieux. Il existe à l'hôpital Saint-
Louis un pavillon spécial où les
lépreux peuvent être soignés par
les maîtres les plus autorisés.
• contagion de la lèpre est
possible à n'importe quel stade
de la maladie, et l'Académie de
médecine étudie actuellement sa
prophylaxie.
■$>
A quel chiffre s'élève la popu-
lation des Etats-Unis et
quels sont les Etats où rési-
dent le plus grand nombre
d'étrangers ?
L E bureau de recensement es-
time à 129.800.000 d'habitants
la population des Etats-Unis.
Les Etats comprenant le plus
grand nombre d'étrangers sont
ceux de New-York, New-Jersey,
Massachusets, Connecticut, Pen-
sylvanic, Illinois, Ohio, Wiscon-
sin, Californie et Minnesota. Les
Allemands sont au nombre de
6.800.000, auxquels il faut ajouter
un million d'Autrichiens.
«■
Quelle vitesse atteindrait une
bombe d'avion lâchée d'une
hauteur de i.ooo mètres
en touchant le sol ? Si le
poids de la bombe varie pen-
dant le mouvement ?
S i Ton ne tient pas compte de
ia résistance opposée par l'air,
'le ea'lnul donno une vitesse de
14

"»' «S 13 NOVEMBRE 1938 .... t Illllllllf'lllll llMM1lllMIMIillllMIMIIl>llllllt1IM1lllltltllllllll1l1IUIIIIIMII11Mrt1llllllttlllMlllllltlllllllinill]lllIlllfllIMII!ltlTItfIlrilFII1l DIMANCHE-ILLUSTRE -» »
LES ROMANS DE LA VIE... f
IL Y A VINGT ANS...
les parlementaires allemands
franchissaient nos lignes***
C'ETAIT
.et voici fe récif inédit d'un témoin
Est-il un roman de la vie plus émouvant que celui des
quelques heures qui précédèrent l'armistice, en 1918 ?
Instants pleins d'une indicible grandeur et qui, dans la boue
des tranchées, tout au long d'un front de plusieurs centaines
de kilomètres, furent en quelque sorte une résurrection. Ne
semblait-il pas, en effet, que les portes de l'enfer s'ouvraient
enfin vers la vie, vers cet arrière où des millions de mères
ou d'épouses attendaient le retour au foyer d'un fils ou d'un
mari ? Nos lecteurs liront certainement avec intérêt et émotion
ce récit historique de notre collaborateur.
En haut: le commandant de BOURBON- BUSSET ; à gauche: VON WINTERFELDT;
à droite : M. ERZBERGER.
LE général Debeney, commandant la
1" armée française, était averti
dans la nuit du 6 au '/ novembre
1918, à son quartier général, transféré
le jour même de Beaulieu-les-
Fontaines, dans la Somme, à Homblières,
près de Saint-Quentin, que l'Allemagne
demandait un armistice et que ses parlementaires
se présenteraient sur le front
de la \" armée ; il fallait donc organiser
le franchissement des lignes par les plénipotentiaires,
puis leur réception et leur
transport vers Compiègne, où les recevrait
le commandant en chef des armées alliées.
« Un échange de communications par
T.S.F., m'a dit le général Hucher, chef
d'état-major du général Debeney, eut alors
lieu entre nous et le général von Hutier,
commandant l'armée allemande, qui nous
était opposée, pour assurer le franchissement
des lignes par les parlementaires.
L'Allemand, désireux sans doute de profiter
de l'occasion pour arrêter la pression
de nos avant-gardes, réclamait la cessation
du feu sur tout le front. U lui fut répondu
que les parlementaires étaient attendus au
carrefour des routes nationales de La Capelle
et que la cessation du feu serait
limitée à un kilomètre, à droite et à gauche
de Marie-La Capelle-Maubeuge.
» Le corps d'armée et la division intéressée
— le 31 e corps, commandé par le
général Toulorge ; la 166* division, aux
ordres du général Cabaud — reçurent les
instructions nécessaires et le commandant
de Bourbon-Busset, chef du 2" bureau (renseignements)
de notre état-major, reçut la
mission d'aller au devant des parlementaires,
de les recevoir, dès qu'ils auraient
franchi les lignes et de les amener ensuite à
Homblières.
» Le 7, au matin, le déplacement du
quartier général, de Beaulieu à Homblières,
s'exécutait conforrhément aux ordres antérieurs,
et je me trouvais personnellement
à Homblières, dès 9 heures du matin.
» C'était un pauvre village, mais qui
n'avait pas subi les destructions systématiques
de l'ennemi, comme ceux de la
région désolée où nous venions de passer
trois mois. Je m'étais bien vite personnellement
mis en quête, accompagné du
commandant du Q. G., d'un local convenable
pour recevoir à leur arrivée les
parlementaires de l'Allemagne. Mon choix
se fixa sur le presbytère, petite maison
bien modeste, mais à peu près intacte et
encore pourvue de quelques meubles. Une
équipe de territoriaux fut chargée de le
nettoyer... »
» Passé Guise, en forêt de Nouvion, là
où commence la Thiérache, cette Normandie
du Nord, que Jean Richepin, qui en
était originaire a appelée « un délicieux
et fin paradis », l'auto du commandant de
Bourbon-Busset est arrêtée par un entonnoir,
que les soldats du génie s'efforcent
de reboucher.
» — Le lieutenant qui les commandait,
m'a dit le commandant de Bourbon-Busset,
s'écria, en riant : « Mon commandant, vous
« n'avez pas je suppose, l'intention de
« continuer : il nous faut encore plusieurs
« heures de travail. »
» — Il faut que je passe, répondis-je,
et vous allez voir comment.
» J'appelle les sapeurs et, leur montrant
mon ordre de mission, je leur dis : « Je
« vais chercher les parlementaires alle-
« mands. Si je ne passe pas, cela retardera
« la fin de la guerre ; débrouillez-vous. »
» Ce fut d'abord de la stupéfaction,
puis de l'incrédulité et enfin de l'enthousiasme.
Deux baliveaux furent coupés et
placés, l'un à l'avant, l'autre à l'arrière
de l'auto et la voiture fut soulevée par
vingt sapeurs, qui firent contourner l'entonnoir,
à l'ébahissement du lieutenant.
Après s'être entretenu, à Buironfosse,
avec le général Cabaud, commandant la
166° D. I. et avoir atteint La Capelle, ea
même temps que les troupes, au milieu des
transports de la population, délivrée de
quatre ans d'occupation, le commandant
de Bourbon-Busset avait gagné la villa
Pâques, qui, située sur la grand'route
Vervins-Maubeuge, était la veille encore,
occupée par l'état-major de la 5 e division
de réserve allemande et se trouvait être
maintenant le poste de commandement du
Les parlementaires allemands, ayant à leur tète M. ERZBERGER, viennent d'être
introduits dans le wagon de l'armistice... Ils sont reçus par le maréchal FOCH et
les négociateurs alliés.
par CHARLES VILAIN
chef de bataillon Ducornez commandant
le 19' bataillon de chasseurs à pied — celui
de Verdun — et l'avant-garde de la 166 e
division. Cependant que partout on signale
des parlementaires allemands venant
dire : « La guerre est finie, la radio nous
l'a annoncé », il règle les dispositions pour
l'arrivée des parlementaires venant de
Berlin. Un message téléphoné du quartier
général de la 1" armée annonce que les
plénipotentiaires n'arriveront vraisemblablement
pas avant 16 heures ou même
17 heures. Or, on les attendait depuis le
matin et le lieutenant Hengy, commandant
la 1" compagnie du 171* d'infanterie —
un régiment belfortain — avait reçu à
8 heures l'ordre suivant :
• « Une auto, transportant des parlementaires
allemands, se présentera sur la route
de La Capelle. Les traiter avec tous les
égards. Cessez le feu. »
A 15 heures, on annonce le major von
Behr, chef d'état-major de la 5* division
allemande, qu'accompagnent deux officiers,
et qui est porteur d'une lettre du général
von Anwarter, insistant pour que des dispositions
soient prises en vue de la sécurité
des parlementaires. Le commandant de
Bourbon-Busset convient que le major restera
à la villa jusqu'à l'arrivée des parlementaires,
puis qu'il sera ramené dans ses
lignes, les Français restant libres de reprendre
l'offensive deux heures après.
A 17 heures, on apprend au poste de
commandement du commandant Ducornez
qu'un parlementaire allemand s'est présenté
au lieutenant Hengy et au capitaine Lhuillier,
chef des avant-postes, sur la route La
Capelle-Haudroy, près d'un carrefour de
chemins, à la cote 232, là où se trouve
maintenant la pierre qui marque l'emplacement
du premier des « Cessez le feu ! » libérateurs.
C'est le lieutenant von Jacobi qui,
portant un brassard blanc au bras gauche,
est venu dire que le feu avait cessé de son
côté et que les plénipotentiaires, considérablement
retardés par le mauvais état des
routes, arriveraient avec un grand retard.
Le commandant de Bourbon-Busset se
rend, avec le chef de bataillon Ducornez,
sur la route d'Haudroy, où, un peu au delà
du carrefour et de la ferme Robard, le
front a été stabilisé. Il y a là en lignes
ou en réserve : le 4 e escadron du 12 e régiment
de chasseurs à cheval, le premier
bataillon du 171 e d'infanterie — aux ordres
du capitaine Lhuillier — le 19" bataillon
de chasseurs à pied et un groupe du 234 e
régiment d'artillerie de campagne. Les
deux commandants se concertent avec le
capitaine Lhuillier, chef des avant-postes.
Il est convenu que, aussitôt que des phares
apparaîtront dans la nuit brumeuse — il
est 19 h. 30 et il tombe une petite pluie
fine et froide — le P. C. Ducornez sera
prévenu de toute urgence par une estafette
spéciale.
Mais quand arriveront les Allemands 1
Soudain, quelqu'un s'écrie :
« Les voilà ! Les voilà ! »
L ÉTAIT 21 heures.
I « Les autos allemandes, tous phares
allumés, nous a relaté le commandant
de Bourbon-Busset, arrivent à la villa
Pâques, avec le capitaine Lhuillier. Sur le
marche-pied de la première voiture se
trouve le caporal-clairon Sellier qui a remplacé
le trompette allemand, maréchal des
logis-chef Zobroski. Depuis Haudroy, à
1.500 m. de la villa, il sonne le « Cessez le feu ! » et les refrains des divers corps de
la division.. Les autos sont cinq grands
cabriolet jaune-crème, avec des fanions
blancs enroulés autour de hampes en bois,
» Les Allemands descendent d'auto ; je
m'avance vers eux, me nomme et leur
apprends que j'ai mission de les conduire
au maréchal Foch.
» Le premier d'entre eux est le général
von Winterfeldt, que j'avais connu attaché
militaire à Paris et qui, blessé au cours
des grandes manœuvres du Sud-Est, avait
reçu la croix de chevalier de la Légion
d'honneur. Il ne portait, d'ailleurs, pas
cette croix, comme on l'a prétendu. Il est
grand, distingué, grisonnant, porte la petite
tenue de général et la casquette plate ; un
col de fourrure est posé sur son manteau.
Il se nomme en un excellent français.
» A ma demande, von Winterfeldt présente
les membres de la délégation :
Erzberger, ministre de la propagande, petit,
assez gros, rasé, lunettes d'or ; le
comte OberndorfF ministre plénipotentiaire;
le capitaine de vaisseau von Vanselow en
petite tenue d'officier de marine ; puis, en
10 Km.
Les parlementaires d'outre-Rhin franchissant les lignes allemandes pour se rendre à Haudrcy.
bloc, les capitaines von Heldorff et von
Geyer courriers, et deux experts civils. »
Le commandant de Bourbon-Busset
présente les officiers français : colonel
Garçon, commandant l'infanterie de la 166°
division ; capitaines Pihier et Brunet, de
l'état-major de la 1 armée ; le commandant
HaLia du Fretay ainsi que les capitaines
de Boyson et Blachère, de l'étatmajor
du 31 e corps, envoyés en liaison par
le général Toulorge ; le capitaine Taboureau
— en littérature Jean des Vignes-
Rouges — venu en mission historique.
Comme la pluie redouble, officiers français
et allemands gagnent la salle de billard
de la villa.
— Je dois tout d'abord, dit le commandant
de Bourbon-Busset, dissiper un
malentendu : nous avons reçu plusieurs
parlementaires d'une division allemande,
venus nous dire qu'ils croyaient que l'armistice
était signé ; il est bien entendu que
les opérations ne sont pas terminées.
— Non, non, répondent les plénipotentiaires,
dont le porte-parole, le général von
Winterfeldt règle, avec le chef de la mission
française sous un grand portrait de
Napoléon III, le vaincu de Sedan, la répartition
des parlementaires dans les voitures.
Et les autos, une fois chargés les bagages,
partent sans incident, dans l'ordre
fixé.
IENTÔT, Erzberger, qui parle assez bien
B le français, se plaint des cahots de la
route, qui est, en effet, fort mauvaise.
Je lui réponds que les troupes allemandes
ont labouré la route au tracteur pour retarder
notre avance et que la rapidité de
notre progression ne nous a pas permis
de la remettre en état.
Soudain, la voiture s'arrête pile ; je suis
protégé par mon casque, mais le chapeau
melon du ministre allemand se défonce
contre le toit : près de Buironfosse, nous
avions failli buter contre un canon allemand,
dont les conducteurs et les chevaux
avaient été tués.
Erzberger parle peu. Il me demande
comment se prononce le nom du commandant
en chef des alliés : Foche ou FocA: ?
A 23 h. 30, nous arrivions à Homblières,
où, pendant que les parlementaires se sustentaient
au presbytère, le général Debeney
vint leur demander : « Avez-vous
besoin de quelque chose ?» A 0 h. 30,
nous repartions pour Tergnier.
La ville avait été rasée par les troupes
du génie allemand, lors du repli. Plus
de maisons. Rien que des entonnoirs. La
gare ? Pas moyen de la découvrir. Je
descends pour m'orienter ; Erzberger fait
de même : il est frappé par l'aspect lunaire
de ce paysage où pas un pan de mur n'est
debout.
A 2 heures, nous arrivions à la gare,
dont il ne restait que de vagues traces.
Une compagnie de chasseurs, immobiles
comme des statues, rendit les honneurs.
Un train est là. Sur le quai, le capitaine
Schutz, un Alsacien, détaché par le
G. Q. G., fait remarquer un vaste entonnoir,
creusé la veille par l'explosion d'un
obus à retardement, juste contre la voie
sur laquelle stationne le train des parlementaires.
Tout naturellement, je dis à
Erzberger : « J souhaite qu'il n'éclate pas
e
semblable obus sous ce train, quand vous
y aurez monté. » Ce train comprend trois
voitures, dont un wagon-restaurant, un
wagon-lit et un wagon-salon. Vous devinez
mon étonnement quand je remarquai
que sur les sièges à fond vert de ce wagon-salon
se trouvait un « N » surmonté
de la couronne impériale : c'était l'ancien
wagon de Napoléon III.
Quand les parlementaires eurent pris
place, selon l'ordre de la bienséance, dans
le train, dont chaque voiture était gardée
par des gendarmes, le général von Winterfeldt
me demanda : « Où allons-nous ?
Le savez-vous ? » Je lui répondis que je
l'ignorais, mais qu'il verrait bientôt le maréchal
Foch.
Le départ se fit à 3 heures, le 8 novembre,
tous rideaux baissés.
A 7 h. 15, je fus tiré d'un sommeil pro-'
fond par un gendarme qui me tirait le bras.
Je ne compris tout d'abord pas où j'étais,
ni la raison de l'intervention de ce gendarme.
Mais le train était arrêté. Je regardai
par une vitre : il faisait à peine
jour et le brouillard estompait les arbres
d'une forêt.
— Où sommes-nous ? demandai-je.
— Dans la forêt de Compiègne, me dit
le gendarme à l'oreille. Le général Wey-
gand désire vous parler tout de suite. Je
vais vous montrer le chemin.
Un cheminement de caillebotis d'une
cinquantaine de mètres m'amena au train
du maréchal Foch, arrêté à hauteur de
celui des parlementaires. Le général Weygand
me dit : « Vous avertirez les parlementaires
allemands qu'ils seront reçus à
9 heures exactement. »
Quand ils eurent pris leur petit déjeuner
dans leur train, aux abords duquel étaient
échelonnés des gendarmes, en descendirent
et marchèrentà la file indienne derrière moi
Erzberger, Oberndorff, von Winterfeldt,
von Vanselow, von Heldorff, von
Geyer... vers l'autre train, où nous
montâmes dans le wagon-bureau, dont une
longue table occupait le centre.
La mission allemande se place d'un
même côté. Par la porte opposée entrent
le maréchal Foch, sir Wemyss, premier
lord de l'Amirauté britannique, le général
Weygand et l'amiral Hope. Tout le
monde est debout. Le maréchal fait un
bref salut militaire. Erzberger présente ses
compagnons.
— Qu'est-ce que vous attendez de moi ?
demande le chef des armées alliées.
Les Allemands répondent qu'ils demandent
un armistice.
Quelque temps après, le général revenait
:
— Les Allemands, dit-il, demandent une
prolongation du délai imparti.
— Impossible, répondit Foch ; je leur ai
accordé trois jours. C'est suffisant.
Le général Weygand revint alors pour
dire : « Les Allemands demandent l'autorisation
d'envoyer un courrier à leur
G. Q. G. pour y soumettre les clauses de
l'armistice. Il y a, disent-ils, des conditions
dont la discussion n'avait pas été prévue
par eux. »
Foch lance :
— Ils n'ont qu'à envoyer une dépêche
chiffrée.
— Mais, répond Weygand, ils ont oublié
d'amener avec eux les officiers du
chiffre.
— Eh bien ! répond Foch, qu'ils l'envoient
en clair.
— Mais, monsieur le maréchal, ce n'est
pas possible : le monde entier connaîtrait
les conditions de l'armistice.
— Eh bien ! qu'ils envoient un officier
seulement. Il ne peut être seul. Bourbon,
vous l'accompagnerez. Vous connaissez la
route, partez avec lui. Prenez deux de
mes voitures. Faites vite.
A 13 heures, je partis donc dans une
Le maréchal FOCH quitte le wagon de l'armistice, pour se rendre à Paris et y
soumettre au gouvernement le manuscrit original de la convention revêtue des
signatures des plénipotentiaires alliés et allemands.
— Ces messieurs ont-ils des pouvoirs
pour négocier ? interroge le maréchal.
Les Allemands remettent leurs pouvoirs.
— Nous allons les examiner, dit Foch,
qui s'éloigne avec sa suite.
Au moment où Foch revenait de vérifier
dans le wagon voisin les pouvoirs des
plénipotentiaires, signés par le chancelier
Max de Bade, un officier entra en disant :
« On demande monsieur le maréchal au
téléphone. » « C'est impossible », répondit
le général Weygand, qui me chargea de
prendre la communication.
■— Qui est à l'appareil ? demandai-je.
— La présidence du conseil.
— Ici, le commandant de Bourbon-Busset.
Le maréchal ne peut pas se déranger.
— Ne quittez pas. M. le président du
Conseil va vous parler.
Et Georges Clemenceau me demanda :
— Où en est la séance ?
— Elle vient de commencer, monsieur
le président, répondis-je.
— Alors, répondit le Tigre, j'ai le temps
d'ajouter une nouvelle clause aux conditions
de l'armistice. Ecrivez : « Des troupes
allemandes ont pénétré dans le Tyrol
autrichien. Non seulement, le gouvernement
allemand arrêtera les mouvements
de troupe de ce côté, mais il rappellera
celles qui ont passé la frontière. »
Je portai cette note au général Weygand,
qui la fit taper à la machine et joindre
au document, qui fut remis aux Allemands
un peu avant 11 heures, avec un délai de
trois jours pour l'accepter.
voiture du maréchal ; une voiture de secours
suivait. Von Helldorff emportait
une volumineuse caisse de fer, pleine de
papiers. Jamais, je n'oublierai jamais le
véritable ahurissement que fut pour tous,
le long du trajet, la vue d'un officier allemand
et d'un officier français, assis côte
à côte dans une voiture du Grand Quartier
Général des Alliés.
Et le commandmt de Bourbon-Busset
nous raconte comment, non sans mal, il
réussit à faire passer les lignes au parlementaire
allemand. Quand il arriva le soir,
à 19 h. 30, à La Capelle, la marche en
avant avait repris depuis le matin, 6 heures,
en direction de Rocquigny, Fournies
et la frontière belge. Malgré les appels du
clairon Roux et les multiples interventions
des lieutenants de Kérarmel et Chambon,
il fut impossible de toute la nuit de faire
cesser le feu allemand et c'est en vain que
von Helldorff criait : « Ici un officier de
la délégation de l'armistice : cessez le
feu ! »
Le commandant de Bourbon-Busset, qui
avait eu l'émotion de trouver à Rocquigny
la tombe de son frère, lieutenant de chasseurs
d'Afrique, tué là en 1914, rejoignit
Rethondes. Il devait, l'armistice signé, reconduire
jusqu'à Chimay les parlementaires
allemands, cependant que le lieutenant
Minier transportait en avion, à Spa, les
conditions de l'armistice du 11 novembre
1918, qui marquait la fui de la plus sanglante
de toutes les guerres...
CHARLES VILAIN.

mmiiniii DIMANCHE-ILLUSTRE mmiu mmnm i «
DE
'""""""'"""""•»»"» ..m.MN,.m,m„„„„,„„„ ,„„„„„„ $ „.,„„„„„„„„„„„„ „ ,i,m„„i„„i„,ni ,,m„» ....M ............... ... „,..',.„„.m......,„..„„„„...i„„. ....,...,„.,.,„,„ „„ LE 13 NOVEMBRE 1938 "...
n m l l l
TOUT POUR-TOUS
LA CHRONIQUE DU MYSTÈRE LE TOUR DU MONDE
EN CINQ MINUTES
A semaine du 13 au 19 novem-
L bre 1938 sera assez variable.
Elle comportera des alternatives
d'adoucissement et de refroidissement,
et des embellies ensoleillées
séparées par de courtes périodes
de mauvais temps. Les
vents domineront de l'Ouest ou du
Nord-Ouest et seront tantôt faibles
tantôt assez forts ou forts.
Sur les côtes la mer sera assez
belle par intervalles, et très houleuse
à d'autres moments.
DIMANCHE. — Temps brumeux
et assez doux. Rares gelées
nocturnes. Vent faible variable.
Un peu de mistral toutefois
sur le Sud de la vallée du Rhône.
Eclaircies ensoleillées dans le
Midi.
LUNDI. — Refroidissement général.
Gelées nocturnes plus nombreuses
et plus accusées. Coups
de vent du Nord. Temps nuageux
avec belles éclaircies. Mer très
houleuse sur les côtes.
MARDI. — Adc icissement passager.
Journée un peu troublée.
Chutes de pluies assez nombreuses.
Vent assez fort ou fort. Quelques
neiges en montagnes. Baromètre
•'■ oscillant vers la baisse
puis vers la hausse.
MERCREDI. — Encore quelques
pluies, mais vent moins fort.
Quelques éclaircies. Refroidisse-
ES arcades au sommet des let-
L tres abondent dans l'écriture
allemande, mais faisant corps
avec celle-ci, on ne peut y voir
un grand sens graphologique.
Dans l'écriture française, au
contraire, les arcades supérieuies
n'étant pas intimement liées à
celle-ci ont, par suite, un sens
assez net.
Le graphique à arcades est
propre aux gens qui recherchent
l'effet, soit dans leur mise, leur
parler, etc.
A côté de l'arcade supérieure,
nous pouvons également dire
qu'une courbe dans le bas d'une
un
lettre donne le même genre de
type, c'est-à-dire besoin de paraître
et de produire son effet, petit
ou grand.
Donc, tout ce qui est arcade,
dôme, courbe dans le bas (qui
n'est, somme toute, qu'un dôme
renversé), donne le type qui recherche
l'ostentrtion. Son rêve
serait de passer sous l'Arc de
Triomphe de l'Etoile (un grand
ment presque général. Brumes ou
brouillards le matin persistant
par places une grande partie de
la journée.
JEUDI. — Eclaircies la nuit
avec gelées. Vent modéré du Nord.
Quelques chutes de neige en montagnes,
ainsi que dans le Nord,
le Nord-Est et le Centre.
D 1
VENDREDI. — Accalmie et
embellie surtout sur la moitié
Nord. Belles éclaircies ensoleillées.
Mistral sur la vallée du
Rhône. Température en baisse.
Gelées nocturnes et matinales.
SAMEDI. — Nouvelle aggravation.
Pluies à peu près générales.
Coups de vent, principalement
sur les côtes. Mer mauvaise.
Ciel couvert ou très nuageux
avec rares éclaircies. Adoucissement.
point A& vue rie lastfcc^Lcpxa
IEU fit l'homme à son image.
Traduisez : le Soleil, d'un
fragment de sa substance, créa
la Terre et son singulier parasite
: émanation du Soleil, l'homme
est gouverné par lui,
DIMANCHE, 0 h. à 12 h. —
Vénus et J upiter dispensent 'joie
et chance. Mais, attention ! La
Fatalité rôde...
12 h. à 24 h. — Si. vous êtes
sages, après-midi passable, soirée
plus gaie.
LUNDI, 0 h. à 12 h. — Réveil
grinchu par Uranus. Après 8 h.,
dispositions artistiques et littéraires.
Bonne chance d'affaires.
12 h. à 24 h. — Idem. Mais
n'ayez besoin de personne. Egoïsme.
Après 18 h., malchance. Du
dôme, celui-là.), acclamé par la
foule, et fanfares en tête.
Ci-après, quelques lignes à arcades
et courbes inférieures.
Ceux de nos lecteurs qui désireront
une consultation particulière sur une
écriture déterminée, voudront bien
joindre à leur demande la somme de
10 francs. (En cas d'envoi par mandat,
inscrire obligatoirement le nom
de Dimanche-Illustré.) Nous leur recommandons
de nous adresser une
lettre ou fragment de lettre (dix
lignes au moins) écrit sans application
et portant autant que possible
une signature. Indiquer le sexe et
l'âge du signataire. Les documents
communiqués seront toujours retournés
avec la réponse pour laquelle nous
demandons quinze jours de délai.
ES SIGNES accidentels de la main
L sont encore :
Un point rouge : blessure ou
maladie grave.
Un point bleu : nerfs malades.
Un point bleu très clair : Très
grave maladie nerveuse.
Une fourche dont les rameaux
se dirigent vers le haut : Bon
présage, chance, réussite.
Fourche aux rameaux se dirigeant
vers le bas : Ennuis, mais
ennuis purement matériels.
Signe en forme de corne :
PEU À PEU
ioutes les femmes y viennent
SAVON
CADUM
/""•ES résultats — combien magnifiques
I — il ne tient qu'à vous
de les constater par vous-même, en
essayant le savon Cadum. Sa mousse
à petites bulles, seule, peut vous
prouver comme il est simple d'acquérir
un teint plus clair, plus frais
et, sur tout le corps, une peau douce
et satinée. La mousse à petites
bulles vous offre la double chance
d'obtenir à la fois le teint Cadum
et le satin Cadum. Cette chance vaut
bien quelques centimes par jour I
1*90 LE PAIN
calme au diner ! Toto sera insupportable.
MARDI, 0 h. à 12 h. — Vénus
boudeuse. Allons ! Embrassezvous
! Et maintenant, aux choses
sérieuses ! Réussite matérielle.
12 h. à 24 h. — La chance
s'accentue encore. Œuvres de
l'esprit. En soirée, toutes relations.
MERCREDI, 0 h. à 12 h. —
Activité par Uranus . (sciences,
mécanique). Mais, prudence !
Chance contraire.
12 h. à 24 h. — Maximum de
déveif.3 vers 18 h. Plus ou moins
suivant la date de naissance. Ne
nous risquons pas... Préférable.
JEUDI, 0 h. à 12 h. — Bonjour
! Bonjour ! Excellente chance
partout. Allez-y ! Et Vénus
déride tous les visages.
12 h. à 24 h. — Ça va ! Ça va !
Un peu de sang-froid de 16 à 18 h.
(incendies, accidents). Après le
dîner, couchez-vous tôt
VENDREDI, 0 h. à 12 h. —
Hola ! Quelle vieille figure ! Réagissez
! Au diable Saturne ! Cependant,
tout en souriant, ne
vous risquez point.
12 h. à 24 h. — Réussites matérielles
et intellectuelles. Mais,
danger d'accidents mécaniques.
En soirée, rien de bon.
SAMEDI 0 h. à 12 h. — Matinée
superbe de joie et d'entrain.
Et quelle veine ! Tentez votre
chance partout et même ailleurs...
12 h. à 24 h. — Ah dame !
après 15 h., moins gai. Ayant
dansé ce matin, chantez maintenant.
Et tout s'arrangera... j_ g.
Soyez prudents à tous les points
de vue.
Triangle : Capacité, réussite
dans la signification de l'endroit
où il se trouve.
Les raies (rameaux) : Grande
énergie, force, dynamisme, dans la
qualité accordée au mont ou à la
ligne sur lequel ou laquelle elles
se trouvent.
Barres : obstacles, que l'on
pourra toutefois surmonter.
Ile (deux lignes formant une
sorte d'îlot dans la main) : Maladie,
tendance au sommanbu-
_____ lisme, événement grave
à craindre, non pour soi,
mais dans la vie d'une
personne qu'on aime.
Carré : Excellent si-
gne qui préserve d'un
danger ou d'une infor
tune qui serait à crain
dre.
Rectangle : Bon sens,
justesse, équilibre.
BOLIVIE : AU-DESSUS DES CIMES ANDINES
L'accès des riches gisements d'or situés dans les Andes boliviennes est des plus difficiles.
Souvent même, les prospecteurs se heurtent à des obstacles qui rendent leur tâche
impossible, surtout lorsqu'ils ont à emporter avec eux les machines, parfois très lourdes,
et le matériel qui leur est indispensable. Pour résoudre ce problème, de puissants et
rapides avions seront désormais employés, et voici des ouvriers plaçant plusieurs machines
à bord d'un de ces appareils.
ALLEMAGNE : LA LIGNE SIEGFRIED
Non, les cônes blancs que voici ne sont point quelque stock de sel, d'aspect semblable à
ceux que l'on a accoutumé de voir sur les côtes de Bretagne. Il s'agit des chevaux de
frise antitanks de la nouvelle ligne d'ouvrages fortifiés, actuellement en construction aux
frontières ouest de l'Allemagne et baptisée « ligne Siegfried ».
ÉTATS-UNIS : EXPERIENCE UTILITAIRE
Un inventeur d'outre-Atlantique a conçu un nouveau type de parachute, qu'il expérimente
en se lançant dans le vide du haut des collines du Colorado. Ce modèle est doté
de petites poches d'air qui amortissent « l'atterrissage » et il peut s'ouvrir en cinq fois
moins de temps que les autres appareils de même genre.
U
BRIC-A-BRAC
— Informations du monde entier —
VINCENNES ET VERSAILLES
AMERICAINS
N des nouveaux croiseurs-cui-
rassés de la marine améri-
caine, le Vincennes, va recevoir,
sous le signe de l'amitié francoaméricaine,
un tableau représentant
le célèbre donjon qui veille
aux portes de Paris.
A vrai dire, le navire évoque
plus particulièrement la ville de
Vincennes fondée, en 1735, dans
l'Etat d'Indiana, par des émigrés
français et qui fut, au cours de
la guerre de Sécession, le théâtre
d'une bataille acharnée.
A l'occasion de la remise de ce
tableau, le Vincennes américain
enverra-t-il à son homonyme de
la banlieue parisienne une dépêche
dans le genre de celle que reçut
notre Versailles après le traité "de
1919 ? Elle émanait d'une municipalité
d'outre-Atlantique : « Sommes
heureux d'apprendre qu'il y
a « aussi » un Versailles en
France. »
L'Intransigeant.
LE DERNIER ROI
DE POLOGNE
i«O«O«O»û«O»O»G»û«0«0»0»0»O»O«0«0»oéc«0«O»O»0«O»O«O«0«O»O»O»O«O»0«0»0»O»0»O«O»0«O»O»O»0»Ct0«O»0»O«O»0«O«0»O»O«0»O»O»O»(!'
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profitons de nos loisirs...
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s:
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i
•o
SS
3 •o
o.
ss
ss
LES DANGERS
du FEU A BORD
récent sinistre du Deutsch-
LE
land, heureusement conjuré,
vient d'attirer à nouveau l'attention
sur le danger du feu à bord.
On sait que Normandie a été à
cet égard, réalisé avec un maximum
de sécurité : mille avertisseurs
automatiques, des centaines
de sonneries d'alarme, reliés à un
poste central, un matériel d'extinction
des plus modernes, et puis
un compartimentage qui permet,
au cas où le sinistre éclaterait
tout de même, de faire sa part
strictement limitée. Et voici une
nouvelle tenue pour les cas d'incendie
à bord, qui vient d'être
mise à la disposition des marins
UNE NOUVELLE TENUE DES MARINS
EN CAS D'INCENDIE A BORD.
du s/s Europa : vêtements
d'amiante avec cagoule encapuchonnante
et masque protecteur.
SSSÏSSS8SSSS;8SSSSSSSSSS88S888SSSSSÏS8SSS8SSS8S8SSS8$SSS^
Sciences naturelles : LES TILLANDSIA
ON appelle parasites, des plantes
qui vivent sur d'autres
aux dépens de celles-ci. Ainsi le
mot a-t-il en botanique le même
sens que dans la vie quotidienne.
Plus discrets, les soprophytes se
contentent de prendre pied ou racine...
sur des parties mortes. Les
épiphytes, eux, se servent de la
plante comme d'un simple support,
sans aucunement vivre à ses
dépens.
Les tillandsia, dont notre muséum
national d'histoire naturelle
possède en ses serres chaudes une
très belle collection, sont des
herbes épiphytes de l'Amérique
tropicale, à feuilles plus ou moins
linéaires à bords entiers, à fleurs
régulières, hermaphrodites en épis
ou en grappes, accompagnées de
bractées colorées. Tels sont le
DEUX ASPECTS DE TILLANDSIA.
tillandsia usueoides qu'on prendrait
pour des, bouts de ficelles .
emmêlés et qui pousse au Mexique,
jusque sur les fils télégraphiques,
le tillandsia londèniana
dont notre photo montre de profil
la très belle fleur.
LA CAPITALE
DE LA BIÈRE :
MUNICH
qui ajoute à sa carac-
MUNICH
téristique ancienne de plus
grand foyer intellectuel de l'Allemagne
du Sud celle de berceau et
de Mecque du national socialisme,
est aussi une des capitales mondiales
de la bière.
A dépouille mortelle de Stanis-
L las-Auguste Poniatowski, dernier
roi de Pologne, a été rapatriée.
Transportées de Léningrad,
les cendres royales ont été inhumées
en l'église de Wolczyn. en
Polésie, lieu de naissance de Stanislas-Auguste.
Le roi Stanislas - Auguste a
régné de 1764 à 1795, jusqu'au
troisième et dernier partage de
la Pologne. Lorsque le royaume
de Pologne eut été effacé de la
carte d'Europe, Stanislas-Auguste
dut s'établir à Saint-Pétersbourg,
aujourd'hui Léningrad. Il mourut
en exil et fut enterré dans l'ancienne
capitale de l'empire russe.
Varices douloureuses
L'inventeur, M. Wurtelee, a
déclaré qu'il n'avait pris aucune
disposition en vue de la fabrication
de sa machine, bien qu'il ait
pris tous les brevets nécessaires
pour protéger son invention.
Revue de la Cliambr»
de commerce française
aux Etats-Unis.
SIGNALISATION
D'AUTREFOIS
L existe encore de vieilles bornes
I royales marquées d'une fleur
de lys dont on trouve un certain
nombre d'exemplaires non loin de
Paris. • t
L'une d'elles se trouve en bordure
ouest de la R. D. 12, entre
Claye-Souilly et Le Mesnil-Amelot,
exactement entre les bornes
hectométriques 2 km. 5 et 2 km. 6.
Une seconde borne portant audessus
de la fleur de lys le n" 16
se trouve entre les bornes 4 km. 5
et 4 km. 6.
Dans cette même région on
peut en voir deux autres au nord
de la R. N. 3, entre Claye-Souilly
et Villeparisis.
De tels souvenirs du passé méritent
bien de retenir, ne fût-ce
qu'un instant, l'attention des touristes.
' . - •■ ■
. Revue du T. C F.
LES PROGRES
DE LA TELEVISION
Les Amis de la Pologne.
A télévision enregistre des pro-
L grès considérables. Si l'année
dernière l'on pouvait considérer
que théoriquement et artistiquement
cette science était au point,
il est possible d'affirmer aujourd'hui
que le problème technique
est complètement résolu et que
l'on est arrivé à réaliser un type
standard. Cet état de choses a eu
une répercussion immédiate sur
les prix. Il y a un an à peine, un
PROGRES MECANIQUE ET... récepteur de télévision coûtait
AGRICOLE
cent livres sterling. Aujourd'hui,
A Louisiane produit annuelle- on peut avoir un tel appareil pour
L ment pour vingt millions de quarante livres et les nouvelles
dollars de canne à sucre, dont la séries qui seront fabriquées seront
récolte se fait encore aujourd'hui vraisemblablement moins chères
par les procédés que l'on employait encore.
—
il y a environ cent cinquante ans. En Angleterre, la télévision a
Des nègres coupent les tiges avec créé un renouveau de la fabrica-
un couteau spécial. Le procédé tion et de la vente de pièces
est long, et il est arrivé que détachées, car de nombreux ama-
d'importantes quantités de canne teurs cherchent à réaliser eux-
à sucre ont été gelées parce que mêmes un appareil récepteur. Us
la récolte se faisait trop lente- trouvent actuellement le plus
ment.
grand choix de pièces qui man-
Au cours des expériences faites quaient l'année dernière.
récemment, une machine nouvel- Souhaitons qu'en France trois
lement conçue a effectué le tra- ou quatre grandes villes de postes
vail de cinquante à soixante hom- d'émission contribuent à l'avanmes.
Elle est construite de telle cement de cette science.
sorte qu'elle peut se mouvoir sur
toutes sortes de terrains ; elle
T. S. F - Phono - Ciné.
coupe des titres de dix ô. 'louw
pieds de hauteur à la vitesse
d'une tonne en trois ou quatre Avis aux fumeurs
minutes ; elle lie et empile les
tiges, dont elle coupe en même
temps la partie supérieure desti- Après la cigarette une Pastille
née à la nourriture du bétail. La Ricqlès dissipe le goût du tabac
quantité de ce sous-produit re- et laisse persister une délicieuse
cueillie en deux jours a été suffi- sensation de fraîcheur. Les Passante
pour payer les frais d'entilles Ricqlès sont vendues partretien
de la machine. tout 1 fr. 25 l'étui carton, et
2 fr. 50 le double étui métal. Tous
les fumeurs adoptent lés Pastilles
Ricqlès, la menthe forte qui réconforte.
Si vos bas à varices vous serrent
trop, remplacez-les par une
bande de Crêpe Velpeau. Très
souple, la bande Velpeau maintient
la jambe sans la comprimer.
Exigez une véritable bande de
Crêpe Velpeau, qui seule conserve
au lavage ses merveilleuses qualités
de souplesse.
LA COMPTABILITÉ
commerciale est . enseignée partout,
mais comment ! Seul, l'enseignement
donné par des professionnels éprouvés
vous permettra de débuter dans la
pratique. Dem. progr. grat. n° 3 à
Jamet-Buffereau, G. Billiard, expert
comptable D. P. L. G., 96, rue de
Rivoli, à Parts.
C'est de la cité bavaroise qu'est
venu le procédé de fabrication dit
bavarois et qui consiste principalement
dans la décoction du
malt et dans la fermentation
basse ou froide.
Les marques munichoises :
Lœwenbrseu, Spaten, Pschorr, etc.
ont une réputation universelle. Les
brasseries de dégustation sont de
véritables temples de la bière à
gros débit quotidien... surtout en
périodes d'assemblée. Il en est de
même des Bierkeller (brasseriesjardins).
Chaque année, la boisson
nationale de l'Allemagne est
l'objet de fêtes populaires à
UN DÉFILÉ PITTORESQUE AU COURS
DES FÊTES DE L* BIÈRE A MUNICH.
grand concours de population ;
voici, à l'occasion d'une de ces
fêtes, une belle exhibition de
pittoresques costumes locaux.
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§1
SS
RÉVEILLEZ LA BILE
DE VOTRE FOIE-
Sans calomel — Et vous sauterez du lit
le matin, "gonflé à bloc".
Votre foie devrait verser, chaque jour, au
moins un litre de bile dans votre intestin. Si
cette bile arrive mal, vous ne digérez pas
vos aliments, ils se putréfient. Vous vous
sentez lourd. Vous êtes constipé. Votre organisme
s'empoisonne et vous êtesamer, abattu.
Vous voyez tout en noir !
Les laxatifs sont des pis-aller. Une selle
forcée n'atteint pas la cause. Seules les
PETITES PILULES CARTERS POUR LE
FOIE ont le pouvoir d'assurer cet afflux de
bile qui vous remettra à neuf. Végétales,
douces, étonnantes pour activer la bile.
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(llllll | ,,lllllllill>111
LE 13 NOVEMBRE .1938 ,„ itjitlIMiHiiliftiiiiiIllîiliiltl itiifiiiiiitii>tiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiirii>iiiiiiiiiiKiiitiiiiitiiiftiiiitiiriiiiiiiiiiiitiiiiliiiBittti>"t *i '
LES PROPOS
DU LECTEUR
et LES IDÉES
DE LA LECTRICE
LA NOUVELLE FORMULE
de DIMANCHE-ILLUSTRÉ
Notre nouvelle présentation sur
huit pages de grand format nous
vaut toujours un abondant courrier,
et voioi l'opinion qu'exprime
sur oe sujet un de nos lecteurs
de Paris :
— J'approuve entièrement votre
nouvelle formule, bien qu'habitué
depuis dix ans à l'ancienne,
qui offrait certes beaucoun de
commodités. Mais on ne doit pas
seulement considérer un journal
du point de vue « portatif »,
on doit aussi voir ce qu'il renferme.
Or je constate que vous
t
'avez maintenu toutes le3 anciennes
rubriques qui font le succès
de Dimanche-Illustré, ainsi que
'les grands «.rticles historiques et
les chroniques de vos collaborateurs
réguliers : MM. Clément
vautel et Franck Crâne, par
exemple. Mais voua y avez ajouté
de nombreuses rubriques nouvelles
et des articles situés en
première page, qui formeront
dans l'avenir un intéressant groupement
d'enquêtes inspirées de
l'actualité.
Cependant, comme il n'est
Point d'éloge sans critique, je me
permets d'exprimer le désir de
voir situer, dans 1» mesure du
possible, toujours aux mêmes
places, les plus importantes rubriques,
les articles dits « de variété
» pouvant être groupés en
une seule et même page.
MARCEL J.
10, rue de Châteaudun,
Paris.
Notre aimable correspondant
constatera que nous avo?is devancé
son désir, puisque, dans le
présent numéro, nous nous sommes
efforcés de grouper, sous le
titre « De tout pour tous », le
plus possible des articles dont
il parle. Notre préoccupation essentielle
n'est-elle point en effet
de présenter à nos lecteurs un
organe chaque semaine plus attrayant
et d'un réel intérêt doewmentaire
? — N. D. L. R.
LES ACCIDENTS
D'AVIATION
Les journaux quotidiens nous
apprennent, de plus en plus souvent,
que des avions volant à
basse altitude et survolant de
gros bourgs, des cités de banlieue
et parfois même Paris,
•sont tombés sur des immeubles
qu'ils ont incendiés ou ont causé
la mort de plusieurs personnes.
Il existe cependant une réglementation
des transports aériens
ainsi que des ordonnances ou a.rrétés
interdisant aux aviateu-s
de survoler les villes. Alors, comment
expliquer ces accidents de
plus en plus fréquents et de plus
C
en plus meurtriers, qui permettent
d'augurer un « bien bel
avonir » pour les générations futures
? Et n'y aurait-il pas lieu
de rappeler aux pouvoirs publics
que tout aviateur ayant survolé
sans raison majeure une cité de
quelque importance doit être
poursuivi, même quand aucun
accident n'en est résulté ?
Je vous soumets ce problème
sans parti pris d'aucune sorte,
avec pour seul souci celui d'assurer
la sécurité de ceux qui ne
vivent point entre ciel et terre et
qui ont trop souvent l'occasion de
se plaindre. Un jour, une catastrophe
plus grave encore obligera
les pouvoirs publics à sévir.
Mais il vaut mieux n'avoir point
à. le faire et, pour cela, il importe
de prévoir et d'éviter le
pire plutôt que de punir.
Un abonné de banlieue.
LE PROGRÈS
MECANIQUE
Le progrès mécanique, qui est
l'œuvre des inventeurs de machines-outils,
a été réalisé par
ces derniers pour diminuer la
durée de la journée de l'ouvrier
des usines et des champs, ainsi
que la somme de leur fatigue
physique, tout en permettant
d'augmenter leurs loisirs, c'està-dire
leur mieux-être.
Malheureusement, les idéologies
politiques actuelles, au sein
des Etats contemporains, ne sont
que la résurrection de méthodes
gouvernementales inspirées de
l'antiquité, et sont inconciliables
avec le progrès mécanique moderne.
Elles tendent en effet à la
diminution des salaires, à l'économie
dirigée ou orientée (autarchie),
qui est un obstacle à la
libre répartition des richesses
mondiales, etc. Lorsque ces problèmes
politiques seront résolus
par la formule de Taylor : « A
une forte production doit correspondre
hauts salaires », la
sous-consommation sera supprimée
ainsi que le chômage, qui en
est la conséquence, si des méthodes
de libéralisme sont substituées
à l'organisation archaïque
du monde moderne.
MATICHARP,
coiffeur à Melay (S.-et-L.).
QUE LE MONDE
EST AGITÉ !
« Vanité des vanités », a dit
le sage. Plus nous courons, plus
nous sommes pressés. Tant que
nous errerons dans le circuit fermé
du matérialisme, rien ne
servira, de courir !
Jean LOMBARD,
60, rue du Temple, Ris-Orangis.
MON ALBUM DE TIMBRES
NOUVEAUTÉS DE COLOMBIE
ONTRAIREMENT à ce que
pensent parfois quelques ama-
teurs débutants ou mal renseignés,
ia Colombie est un des meilleurs
UNE ANTIQUE HABITATION
COLOMBIENNE.
pays du domaine philatélique. Les
timbres de ses premières émissions
postales sont des raretés
classiques ou de bonnes valeurs
moyennes, très recherchées par
tous les connaisseurs. Quant aux
vignettes de date plus récente,
elles forment un ensemble extrêmement
attrayant et d'un réel
intérêt documentaire. C'est pourquoi
nous consacrons aujourd'hui
cette chronique à la nouvelle série
que l'administration des postes
colombienne vient de mettre en
cours, à l'occasion du 400° annivet
salre de Bogota, capitale de la
république.
Cette série, imprimée par Waterlow
and Sons Ltd, de Londres,
se compose de sept valeurs
qu'illustrent des dessins différents
et fort bien conçus, montrant
divers aspects d'antiques maisons
colombiennes, les armoiries de la
ville, l'ancien couvent dominicain
devenu l'hôtel des postes; ou bien
encore un buste de Jiménez de
Quesada, fondateur de la vieille
cité et une curieuse reproduction
de « Bochica », divinité de la
mythologie indienne.
L'ensemble est des plus artistiques
et bien fait pour séduire
les amateurs de timbres-poste aux
illustrations à la fois décoratives,
finement gravées et instructives.
DIDIER DARTEYRE.
COMMENT ENTRAINER SA VOLONTÉ...
Cette semaine, vous ne serez plus désordonné
(ou désordonnée )
Un beau désordre est un effet de l'art, dit-on. Mais justement
il y a très peu de personnes qui sachent faire un beau désordre...
et vous n'êtes certainement pas de celles-là.
Quand vous vous servez d'une chose, remettez-la ensuite à sa
plaoe. C'est si simple.
Quand vous faites votre toilette, ne sortes pas tous vos accessoires
en même temps, mais prenez chaque chose, une à
une et rangez-la dès que vous n'en avez plus besoin.
yeillez à ce que la pièce où vous vous tenez ne prenne pas tout
de suite l'aspect d'un champ d,e bataille. Pas de vêtements
par terre, de pantoufles sur la cheminée, de livres sous le
Ut et de mégots dans tous les coins. Ce n'est pas esthétique,
c'est grotesque !
Ke couvrez pas votre bureau de feuilles êparses, ne multipliez
pas les crayons à mmes cassées, ne déchiquetez pas vos
buvards, n'éparpillez pas vos dossiers.
Cet ami vous réclame gentiment le livre qu'il vous a prêté.
Arrangez-vous pour n'avoir pas à lui répondre : mon paurtire
vieux, excuse-moi, je ne sais plus où je l'ai mis.
Une personne que l'on voit toujours entourée d'un désordre indescriptible
donne l'impression d'un pauvre être perdu.
Dégagez une impression de confiance. Soyez ordonné physiquement
et moralement, la vie sera plus facile et vous paraîtrez
quelqu'un de sain et d'équilibré.
SAIN • PARFAIT
TONIQUE
LES RÉFLEXIONS
DE FRANK CRANE
L'INCONNU possède une inégalable
puissance d'attraction.
Mais les merveilles dont on rêve
se dépouillent, à l'examen, d'une
bonne partie de leur auréole.
Toujours les prophètes qui se
flattent de pouvoir percer, d'une
prunelle extra-lucide, le voile de
cet avenir que sollicitent tant de
souhaits, tant d'angoisses, sont
assurés de trouver des auditeurs
prêts à recueillir les plus extravagantes
vaticinations comme
autant de révélations divines.
En décembre 1814 mourait, en
Ecosse, une femme étrange,
Joanna Southcott, sorte d'évangéliste
itinérante, de vagabonde
inspirée, que l'on vénérait comme
une prophétesse. Elle demanda
que fût placée dans sa
tombe une boîte renfermant une
prédiction si importante, dit-elle,
que, de son fait, non seulement
l'Angleterre, mais le monde entier
seraient sauvéï d'un terrible
désastre. Seulement la précieuse
boîte ne devait pas être ouverte
avant cent ans.
Le siècle s'écoula, mais à la fin de
1914, engagée dans la guerre,
l'Angleterre avait bien autre
chose à faire qu'à songer à l'hé
ritage de la prophétesse.
Quand arriva la fin de l'effroyable
conflit, cette mémoire oubliée
revécut d'une façon singulière.
Une vague de mysticisme passa
sur les petits villages de pêcheurs
où vécut jadis la curieuse
voyante. Il en est même un que
l'on nomme « le village des
saints ».
De ce hameau, des gens se répan
dirent dans tout le piys, réclamant
l'ouverture de la boîtimn»»iHiiiniiiiiiiiiiiitmiHIIIIH 111iitriiiifiiiiiiiiiiitifiiiiiiiiiTiiiiriritiiiiiutiiiiiiiiitfititiiiififiiii■ mitiiittiiiiiiiiiittiiitiimiiitifiutii■ttimititiiiii 11111141 DIMANCHE-ILLUSTRE » »
LA MODE DE PARIS
U
V OUS avez dû voir, comme moi» mes chères
lectrices, que la mode, cette fée capricieuse, vous
permet toutes les fantaisies, autorise toutes les
audaces. Il suffit, pour s'en assurer, de regarder
les vitrines qui renferment ces charmants colifichets,
tels que les voilettes, les blouses, les gants, les foulards
— et j'en passe — qui sont les compléments indispensables
d'une toilette véritablement élégante.
Et voici trois modèles de blouses absolument diverses
de forme et de matière et que vous pourrez porter
aux ^différentes heures de la journée.
Ci-dessous, également, une jeune et délicieuse robe
quadrillée, dont la ligne nouvelle vous séduira et que
vous aimerez certainement.
Le corsage est ouvert sur un gilet blanc et la raille
est serrée, en avant, par un mouvement de patteé fort
original,
MAD.
JEUNESSE
Une petite robe que
vous pouvez faire
vous-même
Le patron se compose de 7 mor
ceaux, se taille avec coutures et
ourlets en plus : découpe devant
(flg. 1), devant (flg. 2), dos (flg. 3)
découpes dos (flg. 4 et 5), gilet
(flg. 6) et manche (flg. 7).
COUPE
ASSEMBLAGE
Ouvrir le tissu dans toute sa
largeur, placer la flg. 4 le milieu
du dos sur le plein biais ; retourner
le patron pour obtenir le côté
gauche et le placer à côté sans
couture au milieu du dos. Faire
de même pour la flg. 5 placée à
côté. A côté, placer les flg. 1, 6 et
7 sur le plein biais indiqué par
des crans ; retourner ces trois
patrons et les placer une deuxième
fois de la même façon. Plier en
deux, dans le sens travers, le tissu
restant (voir plan) et placer la
flg. 3 le milieu du dos sur le pli
du tissu, et la flg. 2 du côté du
devant sur le droit fll.
Faire la pince de taille au dos
former le pli au devant ; assembler
le milieu du devant à C,D,E,
le devant au côté du devant à A,B
les découpes du dos au dos à
F, G et à H, J, les dessous de
bras à M, N et les épaules à K, L.
Fixer le gilet intérieurement à
K, C. Assembler la manche à
O, P et la monter en réunissant
les crans du dessous de bras.
Métrages : 2 m. 80 en 140 et
0 m. 45 en 100.
Cl-DESSOUS
QUELQUES INDICATIONS
POUR OBTENIR
LA TAILLE 46 OU 42
Ca patron, établi en taiile 44
(poitrine 96, taille 75, hanches
Jvb), permet d'obtenir une taille
46 en augmentant de 1/2 cm. au
■milieu du devant, 1/2 om. au milieu
du dos, 1/2 cm. devant et dos
au dessous de bras, au corsage et
à la jupe, 1/2 cm. de hauteur et
de largeur d'épaule et 1/2 cm. à
I
POUR \î
O CONSULTATIONS U-* I
i-X CONCOURS AT] , I
VVf TRAIN-RADIO
1
A DECOUPER t
la manche de chaque côté de la
couture.
Pour la taille 42, diminuer au
lieu d'augmenter dans les mêmes
proportions.
Nous tenons ce patron à la disposition
de nos lectrices contre
la somme de 3 fr, 50.
Nous ne pouvons envoyer à
nos lectrices que des patrons
pour la taille 44, utilisables également
pour le 42 et le 46, Pour
les autres mesures, ces patrons
sont établis sur commande et leur
prix est majoré.
DECOUPAGE
DU PATRON
DE
LA ROBE
"JEUNESSE"
LES PATRONS
Dimanche - Illustré
sont en vente à nos bureaux
13, rue d'Enghien, ou peuvent
être envoyés par la
poste sur demande accompagnée
de leur montant et
d'un timbre de 0 fr. 65.
FAITES-VOUS
VOTRECUISINE?
GIGOT A L'ANGLAISE
A fille revient d'Angleterre et ne
M parle plus que de short*head,
jam et du fameux gigot à la menthe.
J'avoue que j'ai longtemps hésité à
reconstituer ici cette fameuse recette.
Livrons-la cependant aux amateurs de
cuisine anglo-saxonne...
Choisissez donc votre gigot court et
large à chair fine. Lorsqu'il est mortifié
à point, battez-le pour l'attendrir.
Enveloppez-le d'un linge fin et faitesle
cuire à l'eau bouillante avec sel,
poivre, épices, bouquet garni. Laissezle
cuire très doucement pendant quatre
heures. Une heure avant de servir,
ajoutez des navets. La cuisson terminée,
retirez les navets, que vous réduisez
en purée en ajoutant un bon
morceau de beurre et du poivre. Retirez
le gigot délicatement de son en-|
veloppe de lingerie et servez-le sur;
son lit de navets. Faites passer uné
saucière de sauce à la menthe chaude.
Pour la confection de cette sauce,
employez un demi-verre de vinaigre,,
deux bonnes pincées de sucre en
poudre, une pointe de cayenne et
deux pincées de feuilles de menthe.
Faites réduire en sirop^ Ajoutez une
demi-cuillerée de jus et une demi-noix
de glace de viande. Laissez bouillir
un moment et passez.
Evadons-nous pour une fois du traditionnel
mariage de convenance ( gigot
aux haricots) au profit du « gigot
à la menthe ». L. L.
LE COURRIER
DE LA CUISINIÈRE
Comment faire la gelée
de pommes?
Epluchez, épépinez, coupez en
quartiers des pommes blanches,
jetez les morceaux dans l'eau
fraîche, puis dans la baasine, avec
de l'eau en quantité suffisante
pour qu'elles y baignent. Laissezles
bien s'amollir sur le feu ; retirez,
passez le tout au tamis, et
au pilon, puis passez le jus obtenu
à la fine mousseline.
Remettez ce jus dans la bassine
avec 500 grammes de sucre par
500 grammes de jus ; laissez
bouillir, remuez jusqu'à épaississement.
(Il faut que la gelée soit
assez consistante.)
Versez dans des pots.
DES BLOUSES..,
EN HAUT : Blouse de crêpe foncé, fermée par des nœuds. Ruche de l'encolure,
doublé de mousseline blanche glacée ou de dentelle.
A GAUCHE : Blouse de lainage fermée par des clips de métal doré,
EN BAS : Blouse de crêpe georgette noir avec des incrustations de dcnlette
guipure.
LES
DE
CONSEILS
CLAUDINE
Pour enlever les taches d'encre
sur le linge, faites tremper
l'étoffe dans du lait. Au bout de
quelques heures, huit ou dix,
changez le lait et renouvelez
l'opération jusqu'à ce que la tache
ait disparu. Ne frottez pas l'étoffe.
Rincez à l'eau fraîche. S'il s'agit
d'une étoffe de laine, enlevez la
matière grasse, avec de l'eau savonneuse
et rincez à l'eau chaude.
Le froid arrive à grands pas et
beaucoup d'entre nous le supportent
mal. Pour activer la circulation
du sang, frictionnez-vous
tous les matms avec un gant de
crin, mouillé d'alcool ou d'eau de
Cologne. Après la friction, vous
vous sentirez bien mieux. Essayez.
D
E même
qu'un être
• vivant ne
peut vivre sans
respirer, vos chereux
ne peuvent pousser s'ils sont
privés do leur aliment naturel.
Quand tout va bien, les 14 substances
organiques qui constituent
cet aliment sont apportées aux
racines capillaires par la circulation
du sang. Quand, par suite de
surmenage, de maladie ou d'appauvrissement,
le sang cesse de
fournir ces substances organiques,
seule la Silvlkrlne peut remplacer
le sang et provoquer la
pousse normale des cheveux, par
l'extérieur.
En effet, la Silvikrine n'est pas
autre chose que la solution biologique
des 14 éléments constitutifs
des cheveux, réalisée par le savant
D' Weidner, sous une forme stable
•t assimilable par le cuir chelevu.
C'est pourquoi
H n'existe ca« d» plua tùr moyen
d'échapp»r à la calvitie humiliante
vous ferme
toutes lee porte»,
Et aussi les cœurs.
CONVOCATIONS
Clubs Sans-Souci et Lutèce
Ainsi que nous l'avons annoncé,
par décision du bureau, l'hiver
rendant impossibles les promenades
ou excursions, qui font l'attrait
des clubs, ceux - ci seront
fermés du l sr novembre 1938 au
15 mars 1939. Nous demandons aux
membres de ne pas oublier les
liens d'amitié qui les unissent et
de revenir nombreux à la réouverture.
Les membres du bureau.
tombent, si vous Min
infes'té~ de pellicules,
si 1 e s démangeaisons
vous tourmentent, si
votre ehevelure s'éclaircit de plus
en plus, recourez immédiatement
à la Silvikrine.
Dans le monde entier, des minions
de personnes ont été sauvées de
la ealvitié par la Silvikrine. L'argent
dépensé leur rapporte ml'He
fois sa valeur.
Dès les premières applications, la 1
chute s'arrête, les pellicules sont
chassées dij jour au lendemain. En'
quelques semaines, les racines,'
ravitaillées en éléments nutritifs, :
reprennent leur activité normale.
Elles déclenchent une pousse nouvelle.
Votre chevelure reprend sa
vigueur. Vous rajeunissez
à vue d'œil.
Vous ne risquez plus
qu'on vous dise :
« Trop vieux. »
Mais n'attendez pas
qu'il soit trop tard.
Procurez-vous la Silvikrine aujourd'hui
même. Chaque jour qui
passe aggrave votre- cas.
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iimrnnniiiimiiminmimMiiiiiiiiiiiiiiiiiniiniiiiiiiniiniiii
BICOT
ça
colle...
Soyez perspicace,.,
LE DETECTIVE DOMINO
Détective Domino n'est pas content... Qu'a-t-il vu tout à l'heure,
en arrivant pour dîner chez sa fiancée, Mlle Papillote ? Une immense
photo s'étalant complaisamment sur la cheminée du salon. Une
photo qui représentait un monsieur avec des dents comme des
morceaux de sucre de canne et qui portait une flamboyante dédicace
: « A la toute gracieuse Papillote Papillon. Son admirateur
éperdu, César Puce, basse de l'Opéra. »
— Enlevez cette photo ridicule ! Déchirez-la !
— Jamais _^de la vie ! J'adore trop les voix de basse ! Je le lui
avais d'ailleurs confié. C'est alors qu'il m'avait avoué sa qualité et
sa profession.
Détective Domino, le cœur ulcéré de jalousie, prend son chapeau
et hop ! le voici dans la rue. Tant pis pour le dîner de Papillote.
— Mais, tiens, tiens... un homme entre deux gendarmes... De
quoi s'agit-il ?
— Détective, nous venons d'arrêter le nommé César Puce,
accusé d'avoir dérobé cinquante mille francs, avant-hier, chez
M. Untel...
— Ah ! ah ! mon gaillard, c'est donc vous César Puce, dit
détective Domino. Je vous suis, les amis. Je veux interroger moimême
cet homme.
— Cette accusation est une infâme calomnie, proteste César
Puce, une fois devant le commissaire de police. D'abord, avant-hier
je n'étais pas chez M. Untel... puisque je faisais un voyage d'étude
dans le Midi et ne suis rentré que ce matin.
— Quel voyage d'étude ?
— Je voulais fonder une compagnie théâtrale et j'envisageais
d'effectuer une tournée. Je voulais monter «Carmen». Je suis un
chanteur connu. Don José est mon meilleur rôle. Je connais très
bien l'Espagne, et j'avais déjà commandé mon costume et ma
perruque et...
Pendant que César Puce déverse ses phrases saccadées, détective
Domino l'observe attentivement.
♦L'homme est vulgaire, habillé d'une façon voyante.
D'une de ses poches émerge un programme de cinéma, déchiqueté
et les semelles de ses souliers sont en caoutchouc.
— Ah ! ah !...
Détective Domino bondit :
— Mettez cet homme en prison ! C'est un voleur-certainement,
car il ment et, de plus, un imposteur !
— Mais comment avez-vous découvert cela? demande Papillote
émerveillée, tout autant que vexée, une heure plus tard.
LE JEU DES PRESENTATIONS
Voilà un jeu qui fait fureur
actuellement en Amérique : vous
êtes plusieurs personnes réunies.
Vous demandez à chaque joueur
de s'informer du nom de ses voisins.
Un joueur se place au milieu
du cercle formé par le groupe de
gens, désigne un des participants
et commence à compter jusqu'à
dix. Après dix secondes, comme en
boxe, le joueur indiqué doit avoir
dit le nom de ses deux voisins...
et sans en écoroher la prononciation.
Essayez, ce n'est pas si facile
que ça, vous verrez.
CHERCHEZ QUI EST...
La belle X., mystérieux personnagedu
BAR DU DIMANCHE
L'impassible barman, notre exubérant reporter, le Meunier
qui dort, Mistinguett et la belle X...
NOTRE EXUBÉRANT REPORTER. — Hello ! les amis, comment allezvous
?
LE MEUNIER QUI DORT. — Heu... comme ça, à cause du moulin.
Quand il va trop vite y a des tas de gens qui viennent m'en avertir
et me le crier dans les oreilles. J'ai horreur de ça. Humph .' (Il
bâille.)
NOTRE EXUBÉRANT REPORTER. — Et vous, mademoiselle, qu'avezvous
à nous dire f
MISTINGUETT. — Ce que j'ai f... J'ai cinquante ans.
(Un bruit épouvantable retentit alors. L'impassible barman
vient de casser trois verres en les laissant tomber.)
NOTRE EXUBÉRANT REPORTER. — Impassible barman, vous exagérez...
Nous n'allons plus avoir assez de verres, et justement voilà
la belle, la sémillante X... J'entends ses castagnettes... C'est bien
elle !
LA BELLE X... — Vite, vite, Lïlas Pastia, versez-moi du manzanïlla,
j'ai soif.
NOTRE EXUBÉRANT REPORTER. — Ce n'est pas Lilas Pastia. Ce
n'est que l'impassible barman...
MISTINGUETT. — Ben, et Vtoréador ? J'aurai voulu le voir, le
toréador...
LA BELLE X... w— Le toréador, il prend garde... Vous savez,
mon novio est si ombrageux...
LE MEUNIER QUI DORT. — Et les cigares ? Dites, vous avez des
cigares ? Non. Oh zut ! Ce n'était pas la peine de me réveiller
pour venir vous voir.
LA BELLE X... (furieuse). — Hombre ! Quel malotru! (Elle le
gifle.)
MISTINGUETT. — Pan ! Une giroflée, une ! (Elle chante) :
La fleur que tu m'avais jetée...
ADHESINtr SOLIDtPROPRE.ECONOMIpUl:
LE DÉDALE
r—i—i— i—i—~r
J I L
Ceci représente un château de
•trente-six pièces dont les portes
■ne s'ouvrent que dans un sens,
en poussant. Le sens d'ouverture
est donné par le dessin. Vous êtes
en X et vous devez sortir du château
par le haut du dessin. Quel
chemin prewdrez-vous ?
SYLLABES ENCHAINEES
N
N
N
N
N
N
N
N
Inscrire dans ce dessin neuf
mots de trois syllabes tels que la
dernière syllabe de chaque mot
soit la première du mot suivant.
La deuxième syllabe de chaque
mot commence par la lettre N.
Les neuf mots doivent répondre
aux définitions suivantes :
Ancienne république italienne. —
Inutile après vieillard. — Pape
rouge. — Lotus. — Nom de famille
d'une reine qui épousa un petitfils
de Louis XIV. — C'est de la
moutarde. — Habitait le .Morbihan
au temps des druides. —
Caverne près des enfers. — Donne
une nouvelle forme.
PERSPICACITÉ
Plusieurs jeunes gens et jeunes
filles décidèrent d'aller piqueniquer
dans une île située au
milieu d'un lac. Ils prirent plusieurs
embarcations pour se rendre
sur l'île. En débarquant, ils
se rendirent compte que chaque
jeune homme avait traversé avec
trois jeunes filles, tandis que chaque
jeune fille avait traversé avec
deux jeunes gens.
Il y avait vingt-quatre jeunes
gens. Pouvez-vous dire quel était
le nombre des jeunes filles ?
DEVINETTE
Quelle ressemblance y a-t-il entre
un plus de trente ans et un homme
qui vagabonde au hasard ?
MOTS CROISES
HORIZONTALEMENT
1. Dont on est venu à bout.
Espace de temps.
2. Marqua le début. — Génisse.
3. Elément du langage. — Au
monde. — Ils ne sont pas navigables.
4. Capitale américaine.
5. Note. — Métal. — Initiales de
deux opposés. — Canton.
5. Rois de Pologne..
7. Peintre hollandais. — Partie
interne.
8. Entre. — Pronom.
9. Brut. — Céréales.
10. Souvent renvoyée au numéro
suivant. — Surveillants.
11. Mince. — Porte respect.
12. Ancienne ville d'Italie.— Parées.
VERTICALEMENT
I. Ceux qui écrivent beaucoup en
consomment beaucoup.
II. Débarrasse des défauts superficiel:.
— Ville d'Espagne.
III Viscère. — Milieu corrompu.
IV Poussé. — Remarquée. — Gardée
pour soi.
V. Qui a besoin de retourner à
l'écde.
VI Telles que la nature les a
faitts. — Note. — Note.
Vil. Termiraison d'infinitif. — Parfumé
par i ne graine. — Sans mélange.
VÏTI. Lance macédonienne.— Terme
d'approbation.
IX. En Chaldée. — Mesure. — On
y tre le cordon.
X Facile. — Est bien utile à
l'aimteur de T.S.F.
XI. Lac. — Possessif. — Crochets.
FRioiNioisrn iroiuid
mis s SSBDSO
SOLUTION DU DERNIER NUMERO.
Girolle n'a psa vu Morillon depuis deux mot.» aussi est-ce avec un
peu d'inquiétude qu'il frappe à sa ports. Morillon en robe de chambra
vient lui ouvrir.
— Et alors ?.. fait Girolle, que deviens-tu î
Mais observant Morillon et remarquant sa pâleur et en traits-tiré*:
— As-tu été malade 7
— Je pense bien, fait Morillon, très malade mime, je «sens d»
faire une crise d'anémie cérébrale.
— Oh ! fait Girolle en l'asseyant dans un fauteuil, ta as fait ds
t'anémie cérébrale ?... Alors dis, raconte-moi une histoire de fous I
LA COURSE-RELAIS DE COSINUS
Le professeur Cosinus passe
ses vacances dans un village où
l'on naît cycliste. Il organise une
course-relais à laquelle prennent
part quatre jeunes espoirs du pays.
Mais laissons Cosinus nous conter
les péripéties de l'épreuve:
— Le premier concurrent a
couvert la moitié du parcours total
plus la moitié d'un kilomètre;
le second, les deux tiers du chemin
restant à parcourir plus
deux tiers de kilomètre ; le troi
sième, les trois quarts de la distance
qui restait à couvrir, plus
trois quarts de kilomètre ; le quatrième
— il ne s'est pas surmené!
— les quatre cinquièmes de la
distance qui le séparait de l'arrivée,
plus 4/5 e de kilomètre.
Quelle était la longueur totale
du parcours? Combien chaque cycliste
a-t-il couvert de kilomètres?
de conservation garantie. Idéale
çour coller papier, carton, photos,
étoffes. FabricaHon { Qoiecfot>
JEU DE PATIENCE
Allez d'une étoile blanche à
l'autre d'un trait continu qui ne
se recoupe pas et en passant par
toutes les étoiles noires, mais en
plaçant entre chacune d'elles le
même nombre de cercles.
PROVERBE D'AUTOMNE
En s'aidamt des lettres déjà Inscrites
dans les cases, trouver horizontalement,
dix mots répondant
aux déflnitione suivantes :
Spécialité du génie. — La fourmi
n'y tient pas, dit-on. — Fat. —
S'attribue la possession exclusive.
— Brûlera du sucre, en quelque
sorte. — Qualifie un vrai sommeil
de plomb. — Chauffe pour tuer
par hygiène. — Boisson, ville ou
couleur. — Capitale asiatique. —
Sa venue réduisit un hémiptère
à la mendicité.
Lues de gauche à droite et de
haut en bas, les lettres placées
dans la colonne encadrée de noir
donneront un proverbe.
CHARADE
Quand je goûte mon vin il devient
[mon premier
Et de mon verre vide apparaît
[mon dernier.
Un grand naturaliste est, lecteur,
[mon entier.
Le bar du dimanche.
Baker.
Joséphine
Perspicacité. — Si l'on porte trop
d'attention aux détails, le problème,
paraît compliqué ; cependant, il ne
l'est pas et une observation générale
en fournit rapidement la réponse.
Les cinq pneus peuvent faire un total
de 58.000 kilomètres, mais, étant
donné qu'un kilomètre de route nécessite
quatre kilomètres d'usure de
pneus, la distance que notre automobiliste
aurait pu parcourir avec ses
cinq pneus serait le quart de 58.000,
c'est-à-dire 14.600 kilomètres.
Devinette. — Us sont tous deux
« gîte à la noix ».
Recherches géographiques.— Rennes,
Chartres, Corbeil, Tulle, Sens, Vitré,
Falaise, Sceaux, Pau, Tours, Caen.
Le détective Domino. — Si une
larme faisait couler le Rimmel de
Papillote, à plus forte raison, des
heures passées sous une pluie battante...
Or, son visage était net.
Problème policier. — Si Blain avait
poignardé Tucker, il n'aurait eu ni le
temps ni la possibilité d'écarter la
robe de chambre et la chemise. U
aurait frappé à travers les vêtements.
Clendon se trouvait devant un
cas de suicide, évident à ses yeux
exercés. U avait souvent remarqué,
en effet, que les suicidés mettent
presque toujours à nu la partie de
leur" corps qu'ils vont transpercer
d'une balle ou d'un coup de couteau.
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PROBLÊME POLICIER
LE COUP DE RASOIR
A la pâle lueur du jour naissant, l'inspecteur Clendon considérait
le cadavre étendu sur le plancher de la salle à manger.
A proximité de la main droite gisait un rasoir ouvert, alors
que des blessures de la gorge une large mare de sang s'était répandue
sur le tapis.
S'approchant du cadavre, il remarqua que la gorge portait de
profondes entailles en forme de croix, mais que la mort avait
résulté d'une nette taillade dans la jugulaire.
Malgré la grande habitude qu'il avait d«= «cène He ce eenril
fut frappé par l'étrange attitude que prend le corps d un homme
brutalement arraché à la vie et d'un coup de doigt négligent écarta
une mèche de cheveux qui retombait sur les paupières fermées.
— Voyons, monsieur, dit-il en se tournant vers Godard, le
neveu du mort, quand l'avez-vous trouvé dans cet état ?
— Ce matin vers deux heures, répliqua Godard. J'avais comme
un pressentiment que quelque chose d'anormal allait se passer et
je ne pouvais dormir. Soudain, j'entendis un gémissement suivi d'un
bruit de chute et je me précipitai vers la chambre de mon oncle.
Je me penchai sur lui et il eut à peine le temps de murmurer :
« Ça y est, Geo... Adieu ! » avant de mourir. U avait dû préparer
cela car il a inscrit les mêmes paroles à la craie sur le mur.
— Avait-il parlé de son intention de se suicider ? questionna
Clendon.
— Oui, à de nombreuses occasions, répondit l'autre. Mais je ne
l'avais jamais pris au sérieux.
Laissant le cadavre, le détective observa les mots inscrits grossièrement
sur le mur puis, en mesurant, s'aperçut que la base de
la lettre « A » était exactement à i m. 83 du sol. A deux ou trois
reprises, il alluma nuis éteignit la lumière et se pencha de nouveau
sur le corps pour l'observer.
Soudain son attention fut attirée par une large tache de cendre
de cigarette qui avait été mal essuyée sur le pantalon du mort.
— Vous fumiez quand vous êtes entré dans cette pièce ? demanda
Clendon.
— Non. répliqua Godard. Pourquoi ?
— Aucune importance, dit le détective. Après avoir découvert
le corps avez-vous touché à quelque chose dans la pièce ?
— Eh bien ! naturellement j'ai examiné mon oncle, mais je
pourrais jurer que je n'ai rien touché d'autre !
— Tout cela ne me plaît pas beaucoup, s'écria Clendon. Suivezmoi...
Je vous arrête !
(Pourquoi Godard fut-il arrêté ?. •>
NOMS PROPRES
ET NOMS COMMUNS
Voici huit définitions de noms
communs :
Vulgairement, c'est l'aune. —
Sauce faite avec de la farine et
du beurre. — Ancien copiste
greffier. — Semelle d'un rail. —
Elle roule sur les routes, dans les
rues, sur les rails. — Jeune enfant
comparé à un tout petit
gallinacé. — Bonnet de certains
magistrats. — Plante ornementale
et très parfumée.
En mettant une majuscule à ces
huit noms, on doit trouver huit
noms propres :
Ecrivain académicien épistolier
du xvii' siècle. — Inventeur de la
sérothérapie. — Perruquier poète
(1798-1864). — Illustre peintre qui
peignit de célèbres bergers grecs.
—■>. Maréchal de France tué tdans
Paris. — Médecin français du
.xvir 3 siècle qui a laissé des lettres
satiriques. —■ Intarissable auteur
dramatique du Second Empire. —
Fécond romancier d'aventurés du
siècle dernier.
LA CHANSON EN DESSIN
RÉFLÉCHISSEZ BIEN. A L'AIDE DE CE DESSIN, VOUS
DEVEZ TROUVER TROIS TITRES DE CHANSONS BIEN
CONNUES...;