SFIO 54ème Congrès national des 30, 31 mai, 1 et 2 juin ... - Ourouk

Je crois que je vous dois, à cela, quelques explications, et peut-être aussi, après
quinze années, ai-je le droit de prendre un peu de votre temps pour rendre
compte de ma gestion.
Des explications sur cet article, parce que je détiens mes pouvoirs
d'administrateur de la confiance du Comité directeur, mais que je détiens les
pouvoirs du titre un peu ronflant de Président Directeur Général de l'assemblée
Général des actionnaires, dont les actions étaient détenues dans leur quasi
totalité par Léon Blum, et aujourd'hui sont détenues, dans leur quasi totalité, par
Robert et Renée Blum.
C'est pourquoi vous trouverez toujours ma signature et pendant quelques
semaines, je l'espère, au bas du Populaire de Paris.
Je crois que Guy Mollet ne trouvera pas à redire si j'annonce la décision qui a
été prise à l'unanimité par le Comité directeur hier soir, Comité directeur qui a
désigné, pour prendre le gouvernail, la barre du Populaire, à partir de ce soir,
mon camarade et ami Gérard Jaquet.
C'est une tâche assez difficile, et il peut être assuré de mon concours absolu.
J'aurai besoin de remonter assez haut, et je tâcherai d'être bref.
Besoin de remonter assez haut, parce qu'a plusieurs reprises un membre du
Comité directeur m'a jeté à la figure - bien sur, je suis rémunéré, et plus
rémunéré qu'un ouvrier qualifié - m’a jeté à la figure : "moi, je ne coûte rien au
Parti." J'ai trouvé cela injurieux pour ma personne, et j'y ai déjà fait allusion ici à
propos d'un autre militant, car nous sommes un certain nombre a qui le Parti
demande leur temps, et qui doivent être rémunérés.
Mais, quoiqu'il en soit, je repartirai de loin, car je veux tout de même que le
Parti sache que je n'ai pas demandé, moi, journaliste professionnel, à entrer au
Populaire.
Au début de 1945, j'étais au journal France-Soir, au titre, à la fonction, et au
traitement de grand reporter. Aussitôt, le Populaire m'a demandé des
collaborations épisodiques, que je ne pouvais pas lui refuser, avec l'autorisation
que m'accordait, avec sa bienveillance coutumière, mon vieil ami Pierre
Lazareff.
Et puis, dans le courant de l'année 1945, je crois en fin d'année 1945, Léon Blum
a voulu me voir ; il y avait dans son bureau Pierre Verrier et Oreste Rosenfeld,
et Léon Blum m'a dit : "René, il faut maintenant entrer au Populaire à plein
temps." C'était un ordre, je n'ai pas hésité.
Le Populaire ne pouvait pas m'accorder le traitement que je recevais à, France-
Soir. Bah, j'avais d'autres activités à coté, littéraires, un bouquin qui était sorti et
qui avait eu un certain succès de librairie, de nombreuses émissions artistiques
et, disons plus modestement, dans le domaine des variétés, à la Radiodiffusion
nationale.
Le "Populaire" m'a envoyé en 1945-1946 à peu près aux quatre coins du monde,
et vers la fin de 1946, l'ensemble du personnel, rédacteurs, administrateurs, et
encore peut-être qu'il y a quelques témoins ici, en tout cas je vois Roger Laron et