SFIO 54ème Congrès national des 30, 31 mai, 1 et 2 juin ... - Ourouk

Cette année, la conjoncture récente fait que non seulement notre intervention est
nécessaire mais indispensable.
C'est donc au nom du comité national des Femmes et au nom de la fédération
que je prends la parole aujourd'hui.
Plus que par le passé, camarades, il me faut d'abord votre compréhension.
Dans nos tournées, au sein de la fédération, pendant les deux années qui
viennent de s'écouler, je me suis aperçue que trop souvent encore les camarades
se font une idée fausse du rôle du comité national des Femmes et ne
comprennent pas à cause de cela, les raisons que nous avons de le maintenir de
l'élargir, de développer chaque jour davantage son action.
Je m'excuse de me répéter, il faut qu'une première chose soit claire entre nous. Il
ne peut être question d'organiser un mouvement de Femmes Socialistes, un parti
dans le Parti. Il n'y a pas de femmes Socialistes, de jeunes Socialistes, il y a des
Socialistes, il y a le Parti tout simplement.
(Applaudissements)
Une seconde chose, camarades, a besoin d'être précisée, jamais, à mesure que se
développent et se développeront nos activités, nous ne réclamerons que soient
prises dans le Parti, pour les femmes, des dispositions de faveur.
Il fut un temps, après la libération, où l'on recommandait spécialement de mettre
les femmes en bonne place sur les listes électorales. Nous ne vous demanderons
jamais autre chose que de leur faire leur juste place en fonction de leurs qualités
individuelles et de leur dévouement au Parti. C'est à égalité de droits et de
devoirs que doivent être considérés dans le Parti la militante et le militant.
(Applaudissements)
Mais, pourquoi alors, me direz-vous, éprouvez-vous le besoin d'un comité
national de Femmes, de Commissions fédérales, de Commissions à l'échelon des
grandes sections ? Ne croyez surtout pas, camarades que cela correspond à un
quelconque besoin de nous grouper entre femmes. Si c'était cela, je vous l'avoue,
je n'en verrais pas l'intérêt. Le Socialisme plaçant sur un même pied d'égalité de
droits les hommes et les femmes, il ne peut être question de séparer l'action
politique des hommes de l'action politique des femmes.
Mais des différences de nature, de réaction, de comportement, de position
sociale, bien évidentes entre l'homme et la femme, il résulte que pour être
efficace la propagande du Parti doit prendre des formes différentes et recourir à
des méthodes ou procédés différents, selon qu'elle s'adresse aux militants ou aux
militantes, aux hommes ou aux femmes.
C'est donc pour répondre tout particulièrement à ce besoin et quelquefois pour
offrir au dévouement des femmes des tâches auxquelles elles sont mieux
préparées que les hommes, que s'est constituée à l'intérieur même du Parti, une
organisation spécialisée, composée parfois uniquement de femmes, parfois de
femmes mais auxquelles des camarades hommes acceptent très souvent de bon
gré d'apporter leur collaboration.