SFIO 54ème Congrès national des 30, 31 mai, 1 et 2 juin ... - Ourouk

catastrophique depuis un certain nombre de mois et depuis un certain nombre
d’années déjà et que, par conséquent, il faudra y travailler.
Il ne servirait à rien de préparer un monde nouveau, il ne servirait à rien d'aller
vers de nouvelles victoires si le Parti, si ce moyen qu'est le Parti, si cet appareil
risquait d'être frappé à mort parce que les jeunes ne viennent pas et ce problème
est d'autant plus grave, il doit d'autant plus requérir des solutions, ce
vieillissement risque d'être d'autant plus accablant que jamais la jeunesse n’a été
aussi nombreuse, que sous la pression de la poussée démographique que tout le
monde connaît - et sur laquelle je ne veux pas insister - le Parti aura, si les
jeunes ne viennent pas dans ses rangs, si les jeunes ne viennent pas autour de lui,
si nous ne faisons pas un effort pour cela, énormément de difficultés pour être
véritablement un mandataire auprès du corps électoral car, en 1970, les jeunes
de moins de 35 ans représenteront 40% des citoyens et des citoyennes.
La difficulté est encore aggravée, camarades, parce que cette jeune génération -
il faut le voir froidement, posément - c'est la génération des enfants de la guerre,
de ceux qui ont été durement marqués par le conflit mondial qu'ils n'ont pas
connu.
Le pourcentage des familles perturbées passe de 7% pour les enfants nés en
1937, à 26 pour ceux qui sont nés en 1941, et sans doute y a-t-il là une
explication dans cette course au confort que l'on rencontre actuellement de la
part de la jeunesse dans le sens des choses concrètes, des réalités, lorsqu’on
rapproche ces deux dates. Elle a, en plus, pour elle, l'irruption d’une civilisation
technique qui rend difficiles les problèmes d’adaptation et, par conséquent, il
n'est pas étonnant que les relations entre générations n’aient jamais été aussi
peut-être difficiles, n'aient jamais été aussi aiguës.
Enfin, dernière raison, l'épisode gaulliste n’a rien arrangé du tout. A longueur de
journée, à longueur de semaine, on attaque les Partis, on attaque les idéologies et
j'ai pu même entendre un des personnages qui représente la jeunesse officielle,
qui représente la jeunesse française, nous dire que la jeunesse était gaulliste sans
le savoir, comme M. Jourdain faisait de la prose, ce qui, entre parenthèses, n'est
pas très gentil pour la jeunesse à moins que l'intéressé n'ait jamais vu Le
Bourgeois Gentilhomme !
Par conséquent, la conjoncture est tout de même à ce point critique qu'il faut
nous préoccuper des problèmes de jeunesse, qu'il nous faut arrêter des plans et je
dis que c'est possible et qu'actuellement nous pouvons prendre un certain
nombre de défaisions et nous pouvons réussir seulement, cette jeunesse, il faut
d’abord la connaître.
Rapidement, je voudrais essayer, très objectivement - et je crois que c'est le
reflet de ce qu'a pensé la Commission - de vous dire comment elle se présente.
D'abord, pour ceux qui fréquentent les jeunes, il faut savoir qu'il y a deux
groupes.
Il y a d'abord une élite, le 10% traditionnel de tous ceux qui acceptent un
engagement, de tous ceux qui ont décidé, à 16 ans, à 17 ans, de ne pas vivre