la lutte contre les aleas climatiques au burkina faso acquis et ... - AVSF
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37 % de c<strong>et</strong>te tranche d’âge entre 1993 <strong>et</strong> 1998, <strong>et</strong> de 11 à 17 % sous sa forme sévère. Et<br />
l’insuffisance pondérale affecte un tiers des jeunes : elle a également tendance à s’accroître. sous<br />
sa forme chronique, elle est passée de 30 à 34 % de c<strong>et</strong>te tranche d’âge entre 1993 <strong>et</strong> 1998, <strong>et</strong> de<br />
8 à 12 % sous sa forme sévère 9 .<br />
Les famil<strong>les</strong> paysannes de <strong>la</strong> Région, adultes <strong>et</strong> jeunes compris, souffrent donc de déficits<br />
céréaliers <strong>et</strong> nutritionnels chroniques.<br />
4.4. L’organisation sociale<br />
Elle est marquée par <strong>la</strong> superposition de trois « modè<strong>les</strong> » :<br />
Celui des origines <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> précolonia<strong>les</strong> : historiquement, l’expansion mossi à partir du Sud a<br />
repoussé <strong>les</strong> Dogons vers <strong>la</strong> frontière du Mali, où ils ne représentent plus que 0,5 % de <strong>la</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion. C’est également de cas des Samo, <strong>au</strong> SW. Une <strong>au</strong>tre <strong>et</strong>hnie endogène, antérieure <strong>au</strong>x<br />
Mossi, <strong>les</strong> Fulsé (ou Kurumba) a été dominée puis assimilée progressivement : ils sont donc restés<br />
sur p<strong>la</strong>ce. Ils représenteraient moins de 20 % de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. L’arrivée par le Nord des Peulhs-‐<br />
Fulbé (<strong>et</strong> leurs anciens esc<strong>la</strong>ves Rimaïbé) <strong>et</strong> des Silmi-‐moosé s’est traduite par leur dissémination<br />
<strong>au</strong> sein des terroirs, dans le cadre de rapports d’échanges de services spécifiques avec <strong>les</strong> <strong>au</strong>tres<br />
vil<strong>la</strong>geois. Ils représentent respectivement 9 <strong>et</strong> 5 % de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Avec 67 %, <strong>les</strong> Mossi sont<br />
donc <strong>la</strong>rgement majoritaires, <strong>et</strong> de surcroît ils dominent l’organisation socio-‐politique. A <strong>la</strong><br />
campagne, <strong>les</strong> structures socia<strong>les</strong> sont donc marquées par <strong>la</strong> prééminence des hiérarchies héritées<br />
du roy<strong>au</strong>me mossi du Yatenga <strong>et</strong> par <strong>les</strong> rapports de voisinage des mossi avec <strong>les</strong> Fulsé-‐Kurumba,<br />
<strong>les</strong> Fulbé <strong>et</strong> <strong>les</strong> Silmi-‐moosé.<br />
Celui des structures de <strong>la</strong> gouvernance démocratique : depuis <strong>la</strong> fin du siècle dernier, le Burkina<br />
Faso a créé des communes rura<strong>les</strong>, dont <strong>les</strong> maires <strong>et</strong> <strong>les</strong> conseillers municip<strong>au</strong>x sont élus. Il y a<br />
une quarantaine de communes rura<strong>les</strong> dans <strong>la</strong> Région, soit une dizaine par province. El<strong>les</strong> ont<br />
toutes constitué un Comité vil<strong>la</strong>geois de développement (CVD) doté d’attributions importantes en<br />
matière de développement rural.<br />
Celui des organisations professionnel<strong>les</strong> paysannes : el<strong>les</strong> sont très nombreuses, car on peut en<br />
trouver plusieurs par vil<strong>la</strong>ge (par quartier, par genre 10 …). A partir des années 80, une organisation<br />
faîtière régionale a pris une grande importance, celle des groupements NAAM, dont le siège est à<br />
Ouahigouya : el<strong>les</strong> ont eu un rôle décisif dans <strong>la</strong> mise en œuvre des actions de <strong>lutte</strong> <strong>contre</strong> <strong>la</strong><br />
sécheresse, avec l’appui technique <strong>et</strong> financier de l’ONG « 6S » 11 .<br />
L’articu<strong>la</strong>tion entre ces trois formes de légitimité <strong>et</strong> de pouvoir est un exercice délicat,<br />
particulièrement pour ce qui relève des questions foncières <strong>et</strong> des « biens publics », dont l’accès à<br />
l’e<strong>au</strong>, à <strong>la</strong> santé…. Les services de l’Etat <strong>et</strong> <strong>les</strong> ONG doivent trouver des modalités spécifiques de<br />
col<strong>la</strong>boration avec <strong>les</strong> unes <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>au</strong>tres. Dans un passé récent, <strong>les</strong> pratiques du proj<strong>et</strong> national de<br />
gestion des terroirs (PNGT) <strong>et</strong> du proj<strong>et</strong> régional PDRD, basé à Yako, méritent certainement un<br />
intérêt particulier.<br />
9<br />
Source : EDS 98/99, cité par « P<strong>la</strong>n National d’Action pour <strong>la</strong> Nutrition » 2001 ; <strong>et</strong> FAO (1990) : « Aperçu sur <strong>la</strong> situation<br />
nutritionnelle <strong>au</strong> BF »<br />
10 28 pour le seul vil<strong>la</strong>ge de Sabouna (Yatenga central)<br />
11 Savoir se servir de <strong>la</strong> sécheresse <strong>au</strong> Sahel<br />
Acquis <strong>et</strong> défis de l’agro-‐écologie dans <strong>la</strong> région Nord du Burkina Faso – René Bil<strong>la</strong>z – <strong>AVSF</strong> – Mars 2012 14