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la lutte contre les aleas climatiques au burkina faso acquis et ... - AVSF

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toutefois : <strong>les</strong> proj<strong>et</strong>s de gestion des terroirs, dans le cadre du PNGT, ainsi que le proj<strong>et</strong> PDRD,<br />

basé à Yako, se sont confrontés à ces problèmes d’aménagement. Il serait important d’avoir<br />

connaissance de leurs <strong>acquis</strong> <strong>et</strong> de leurs recommandations.<br />

6. L’amélioration des composts<br />

Les sols cultivab<strong>les</strong> de <strong>la</strong> Région sont p<strong>au</strong>vres en matière organique, leur capacité d’échange<br />

cationique est faible, <strong>et</strong> ils sont fortement carencés en phosphore. Nous faisons le point dans<br />

l’annexe E sur <strong>les</strong> connaissances disponib<strong>les</strong>, en particulier après <strong>les</strong> trav<strong>au</strong>x de P.Dugué dans trois<br />

vil<strong>la</strong>ges de références sur <strong>les</strong> pratiques paysannes <strong>et</strong> <strong>les</strong> modalités d’une fertilisation améliorée.<br />

Il en concluait que <strong>les</strong> conditions pour que <strong>la</strong> fertilisation minérale recommandée par <strong>les</strong> services<br />

techniques soit efficace <strong>et</strong> rentable sont très restrictives (certains types de sol) <strong>et</strong> aléatoires<br />

(pluviométrie favorable). La seule alternative organique disponible à l’époque, <strong>la</strong> poudr<strong>et</strong>te de<br />

parc, n’offre pas suffisamment de résidus organiques pour jouer un rôle <strong>au</strong>tre que de fertilisation<br />

minérale, elle <strong>au</strong>ssi soumise <strong>au</strong>x aléas <strong>climatiques</strong>. L’utilisation systématique des résidus de<br />

cultures comme ressource fourragère limite sévèrement <strong>les</strong> possibilités de fabriquer des quantités<br />

significatives de fumier ou de compost.<br />

L’option d’une fertilisation par l’usage de composts s’impose donc, d’<strong>au</strong>tant qu’avec <strong>la</strong> pratique du<br />

zaï c’est celle qui est mise en œuvre par <strong>les</strong> paysans. Mais <strong>les</strong> composts qu’ils utilisent sont de<br />

m<strong>au</strong>vaise qualité chimique, organique <strong>et</strong> microbiologique. Leur amélioration a fait l’obj<strong>et</strong> de<br />

nombreux trav<strong>au</strong>x de l’INERA (réf. 24) <strong>et</strong> de plusieurs ONG <strong>burkina</strong>bés, dont l’ARFA dans l’est du<br />

pays 24 (réf. 2, 23,) <strong>et</strong> le CEAS (réf. 16). Les modalités en sont simp<strong>les</strong>, même si leur mise en œuvre<br />

est très exigeante en temps de travail : (i) optimiser <strong>les</strong> conditions de <strong>la</strong> fermentation (couches<br />

successives de résidus de récolte, de déch<strong>et</strong>s anim<strong>au</strong>x, de cendres domestiques ; arrosages,<br />

r<strong>et</strong>ournements…) <strong>et</strong> (ii) enrichir le mé<strong>la</strong>nge avec du phosphate tricalcique, disponible localement.<br />

Les résultats obtenus sont très convaincants : raccourcissement du temps de fermentation (de<br />

l’ordre de deux à trois mois), destruction des graines d’adventices, eff<strong>et</strong>s sur le rendement des<br />

cultures maraîchères (<strong>les</strong> maraîchers sont <strong>les</strong> princip<strong>au</strong>x utilisateurs de composts) <strong>et</strong> céréalières.<br />

Certains paysans du Gourma, appuyés par l’ARFA, en ont déjà une bonne pratique.<br />

Leur adoption en zone subaride constitue donc un objectif important, mais elle va se heurter à <strong>la</strong><br />

disponibilité en e<strong>au</strong>, déjà limitante en de nombreux endroits pour <strong>les</strong> besoins des famil<strong>les</strong> <strong>et</strong> de<br />

leurs troupe<strong>au</strong>x. D’où l’idée, que nous sommes en train d’expérimenter, d’accélérer <strong>la</strong> dégradation<br />

des lignines <strong>et</strong> des celluloses par l’adjonction <strong>au</strong> compost de spores de Trichoderma harzianum,<br />

champignon endémique des sols tempérés <strong>et</strong> tropic<strong>au</strong>x 25 , avec l’objectif de raccourcir<br />

sensiblement le dé<strong>la</strong>i de fabrication des composts tout en bénéficiant de ses eff<strong>et</strong>s d’inhibition de<br />

certains parasites des cultures (réf. 19, 22, 25 ). Les résultats préliminaires obtenus en 2011, tant<br />

sur maïs, niébé <strong>et</strong> sésame que sur plusieurs cultures maraîchères, s’avèrent très encourageants.<br />

La fabrication à grande échelle de composts améliorés sera une œuvre de longue haleine, car <strong>les</strong><br />

volumes <strong>et</strong> <strong>les</strong> quantités en c<strong>au</strong>se sont élevés : il f<strong>au</strong>t en eff<strong>et</strong> 30 T/ha en maraîchage (1,5 T sur<br />

24 Association pour <strong>la</strong> Recherche <strong>et</strong> <strong>la</strong> Formation en Agro-­‐écologie, à Fada N’Gourma<br />

25 Cultivés commercialement par BIOPHYTEC, une entreprise artisanale française basée à proximité de Montpellier. L’objectif, si<br />

<strong>les</strong> résultats sont convaincants, de créer une unité de production <strong>au</strong> Burkina, avec des souches loca<strong>les</strong>, sur des matéri<strong>au</strong>x<br />

comme <strong>la</strong> bagasse de canne à sucre ou des grains de maïs<br />

Acquis <strong>et</strong> défis de l’agro-­‐écologie dans <strong>la</strong> région Nord du Burkina Faso – René Bil<strong>la</strong>z – <strong>AVSF</strong> – Mars 2012 26

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