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Résistance politique - Mémorial de la Shoah

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- Le catholicisme entre résistance et indifférence<br />

le mon<strong>de</strong> catholique connaît quelques personnalités hors pair, hostiles à tout compromis.<br />

Ainsi, plusieurs ecclésiastiques catholiques se sont opposés dans les années 30 à<br />

l'idéologie nazie, en soulignant son incompatibilité avec <strong>la</strong> foi catholique.<br />

Le cardinal Bertram, critiqua les théories nationalistes et racistes nazies, ainsi que <strong>la</strong><br />

prétention <strong>de</strong> Hitler <strong>de</strong> créer un "christianisme positif" imprégné <strong>de</strong> l'idéologie nazie,<br />

indépendant <strong>de</strong> Rome et <strong>de</strong> toute autorité internationale, et incorporé à l'État totalitaire. En<br />

1931, les évêques <strong>de</strong> Bavière, puis <strong>de</strong> Cologne et <strong>de</strong> Pa<strong>de</strong>rborn condamnèrent l'idéologie<br />

nazie, sans rapport avec les dogmes chrétiens. Ils s'appuyaient sur <strong>la</strong> condamnation par le<br />

Pape Pie XI du mouvement monarchiste "Action française". « La reconnaissance<br />

officielle » dé facto, du régime nazi par l'Église catholique entraîné par <strong>la</strong> signature du<br />

Concordat fut lour<strong>de</strong> <strong>de</strong> conséquences. L'Église, liée par sa signature perdait le droit <strong>de</strong><br />

se prononcer sur <strong>de</strong>s questions sans rapport direct avec le culte, tandis que l’état<br />

allemand perdait celui d’intervenir dans les affaires religieuses et <strong>de</strong>vait respecter les<br />

biens ecclésiastiques. Ainsi, lorsqu'en novembre 1933 l'ancien dirigeant <strong>de</strong> l'action<br />

catholique <strong>de</strong> Munich, Mühler, fut arrêté parce qu'il avait raconté <strong>de</strong>s "mensonges" au<br />

sujet du camp <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> Dachau, le Vatican ne prit pas position.<br />

Des religieux comme le père jésuite Rupert Mayer qui n'hésitaient pas à critiquer<br />

ouvertement le régime dans leurs sermons furent persécutés par les nazis. Le père<br />

August Froehlich, refusa <strong>de</strong> faire le salut hitlérien ; il fut arrêté en 1941 non sans avoir<br />

protesté contre les mauvais traitements infligés aux travailleurs forcés dans une entreprise<br />

alleman<strong>de</strong>. Il fut déporté, torturé, et mourut le 22 juin 1942 au camp <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong><br />

Dachau. Le père Muckermann, exilé aux Pays-Bas, parvint à transmettre<br />

c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stinement en Allemagne <strong>de</strong>s tracts condamnant le nazisme et <strong>la</strong> <strong>politique</strong> <strong>de</strong> Hitler.<br />

Et le 22 mars 1935 fut fondé un "Comité d'ai<strong>de</strong> aux non-aryens catholiques", qui proposait<br />

une ai<strong>de</strong> juridique aux catholiques d'origine juive, et les aidait à trouver un pays d'accueil<br />

pour fuir l'Allemagne. Le 10 novembre 1938, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong> "Nuit <strong>de</strong> Cristal", le prieur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale <strong>de</strong> Berlin, Bernhard Lichtenberg, appe<strong>la</strong> les fidèles à prier pour les Juifs<br />

et les prisonniers <strong>de</strong>s camps <strong>de</strong> concentration, parmi lesquels se trouvaient également<br />

beaucoup <strong>de</strong> prêtres. Arrêté en octobre 1941, il fut déporté et mourut en 1943. Margarete<br />

Sommer, universitaire <strong>de</strong>stitué <strong>de</strong> sa chaire en raison <strong>de</strong> son engagement catholique,<br />

aida <strong>de</strong>s catholiques d'origine juive. En 1942, elle rédigea un rapport qu'elle envoya au<br />

Vatican sur le traitement réservé aux Juifs par les nazis, sur <strong>la</strong> déportation en camps <strong>de</strong><br />

concentration. Gertrud Luckner, pacifiste engagée travail<strong>la</strong>nt pour l'organisation <strong>de</strong><br />

bienfaisance catholique "Caritas", aida <strong>de</strong>s prisonniers <strong>de</strong> guerre et <strong>de</strong>s Juifs ; elle fut<br />

arrêtée en 1943 par <strong>la</strong> Gestapo et déportée au camp <strong>de</strong> concentration <strong>de</strong> Ravensbrück.<br />

En 1943, <strong>de</strong>s prêtres catholiques <strong>de</strong> Stettin, dont Carl Lamprecht, Friedrich Lorenz,<br />

Herbert Simoleit et Alfons Maria Wachsmann, furent condamnés à mort pour<br />

"démoralisation <strong>de</strong>s troupes" parce qu'ils avaient écouté <strong>de</strong>s émissions radiodiffusées<br />

étrangères.<br />

En 1937, l'Église décida <strong>de</strong> réagir : les évêques allemands écrivirent un mémorandum au<br />

ministre chargé <strong>de</strong>s questions religieuses, afin <strong>de</strong> protester contre l'attitu<strong>de</strong> du régime à<br />

l'égard <strong>de</strong>s catholiques, et le Pape Pie XI publia en mars 1937 l'encyclique "Mit<br />

brennen<strong>de</strong>r Sorge", "Avec un souci brû<strong>la</strong>nt", (texte rédigé par son secrétaire d’Etat,<br />

monseigneur Pacelli, ancien non à Berlin, négociateur du Concordat <strong>de</strong> 1933). Ce texte<br />

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