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Résistance politique - Mémorial de la Shoah

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Un <strong>de</strong>s groupes les plus actifs se nommait schwarze Jungmannschaft (« Association noire<br />

<strong>de</strong>s jeunes gens ») ; constitué dès janvier 1933, il se consacrait à <strong>de</strong> multiples activités<br />

c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stines comme par exemple <strong>la</strong> préparation à <strong>la</strong> conspiration et à <strong>la</strong> lutte contre le<br />

régime. Il possédait son propre organe <strong>de</strong> presse intitulé Die Unerbittlichen (« Les<br />

imp<strong>la</strong>cables »). Munis <strong>de</strong> faux papiers, les membres <strong>de</strong> ce groupe imprimèrent et<br />

distribuèrent une masse impressionnante d’écrits antihitlériens, dont un recueil <strong>de</strong> poésie<br />

satirique.<br />

Mais <strong>la</strong> Gestapo parvint à démanteler <strong>la</strong> schwarze Jungmannschaft ainsi que d’autres<br />

schwarze Bün<strong>de</strong>. Comme <strong>la</strong> jeunesse ouvrière organisée, <strong>la</strong> jeunesse <strong>de</strong>s Bün<strong>de</strong> paya un<br />

lourd tribut <strong>de</strong> sang pour avoir voulu résister à un régime beaucoup trop répressif. Lorsque<br />

les Bün<strong>de</strong> furent interdits le 24 juin 1933, une tempête <strong>de</strong> protestations se leva dans les<br />

rangs <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse affiliée à ces organisations. Elle ne put cependant ni empêcher <strong>la</strong><br />

dissolution <strong>de</strong> nombreux Bün<strong>de</strong>, ni l’intégration forcée <strong>de</strong>s autres dans <strong>la</strong> jeunesse<br />

hitlérienne.<br />

2. Les organisations résistantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse catholique et<br />

protestante<br />

On trouva, dans <strong>la</strong> lutte contre le régime <strong>politique</strong> que menèrent les jeunes appartenant à<br />

<strong>de</strong>s organisations catholiques et protestantes, une prise <strong>de</strong> conscience <strong>politique</strong> et morale très<br />

importante.<br />

Dès son arrivée au pouvoir, Hitler avait essayé d’intégrer les groupes <strong>de</strong> jeunes catholiques et<br />

protestants dans <strong>la</strong> jeunesse hitlérienne. S’il put, avec quelques difficultés tout <strong>de</strong> même,<br />

réussir à soumettre les organisations protestantes, il n’en fut pas <strong>de</strong> même pour les<br />

organisations catholiques grâce au concordat conclu entre Hitler et le Saint-Siège le 20 juillet<br />

1933 qui était supposé garantir l’autonomie <strong>de</strong>s jeunes catholiques et les mettraient à l’abri <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> pression idéologique du régime national-socialiste.<br />

Pour l’Eglise, le concordat était censé empêcher le gouvernement hitlérien <strong>de</strong> s’attaquer<br />

aux groupes et aux institutions catholiques. Cependant, ces organisations durent faire face à<br />

<strong>de</strong> nombreuses pressions exercées par les jeunesses hitlériennes. Les autorités<br />

ecclésiastiques, soucieuses <strong>de</strong> préserver l’existence <strong>de</strong> l’Eglise en Allemagne, proposèrent<br />

alors aux jeunes croyants <strong>de</strong> chercher un compromis voire une col<strong>la</strong>boration mais ce<br />

rapprochement n’eut pas lieu car certains groupes, très fermement opposés au régime, s’y<br />

refusèrent radicalement. Après ce violent échec, le régime se montra encore plus menaçant et<br />

l’on eut à déplorer les premières victimes.<br />

Le 30 juin 1934, lors du massacre organisé par Hitler afin <strong>de</strong> se débarrasser <strong>de</strong> ses rivaux et<br />

ennemis, Adalbert Probst fut assassiné. Ce jeune chef <strong>de</strong> l’Union catholique avait participé aux<br />

préparatifs du coup d’Etat avec le l’avocat munichois, fervent catholique, Edgar Julius Jung.<br />

Aussitôt après l’assassinat du jeune Probst, sa photo circu<strong>la</strong> parmi les jeunes qui le<br />

vénérèrent comme un martyr, mort pour défendre <strong>la</strong> cause du catholicisme allemand. Des<br />

rapports <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gestapo <strong>de</strong> cette époque re<strong>la</strong>tent d’importants troubles dans les régions<br />

catholiques <strong>de</strong> l'Allemagne.<br />

La résistance <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse catholique alleman<strong>de</strong> s’illustra aussi par <strong>la</strong> parution régulière du<br />

journal Die junge Front (« Le jeune Front »), qui atteignit peu avant son interdiction en 1936, un<br />

tirage <strong>de</strong> 300 000 exemp<strong>la</strong>ires. Il critiquait c<strong>la</strong>irement et sans détour l’idéologie nazie et<br />

l’hostilité du régime envers l’Eglise catholique.<br />

Quelque temps après, en vio<strong>la</strong>tion totale avec le concordat, le régime procéda à l’arrestation<br />

<strong>de</strong> cinquante dirigeants <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse catholique et vers 1937 il frappa d’interdiction toutes les<br />

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