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Résistance politique - Mémorial de la Shoah

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eaucoup d'entre eux ont étés torturés par <strong>la</strong> gestapo et envoyés en camp <strong>de</strong><br />

concentration (notamment Moringen près du Harz ouvert en 1942 et Neuwied près <strong>de</strong><br />

Coblence ouvert en 1944 pour les moins <strong>de</strong> 20 ans). D'autres ont même été tués. Ainsi, le<br />

27 octobre 1944, onze d'entre eux furent pendus sans procès, par les nazis à Cologne; le<br />

plus jeune avait seize ans.<br />

Durant <strong>la</strong> guerre, les civils considéraient les pirates <strong>de</strong> l’E<strong>de</strong>lweiss comme <strong>de</strong>s<br />

criminels et, en <strong>de</strong>hors du groupe, ils n’avaient que très peu d'amis. Après <strong>la</strong> guerre, cette<br />

opinion envers eux n'a pas changé <strong>de</strong> façon significative et il n'existe aujourd'hui qu'une<br />

petite p<strong>la</strong>que commémorative à Cologne mentionnant <strong>la</strong> pendaison du 27 octobre 1944.<br />

La raison pour <strong>la</strong>quelle les gens avaient tellement <strong>de</strong> soupçons au sujet <strong>de</strong> ces résistants<br />

est que ces jeunes leur donnaient mauvaise conscience. Ce n'était que <strong>de</strong>s enfants et<br />

pourtant ils affrontaient <strong>de</strong>s personnages aussi redoutés que le chef <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestapo <strong>de</strong><br />

Cologne.<br />

2. Le mouvement swing kids<br />

La réglementation stricte <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse en Allemagne nazie par Hitler a<br />

mené à l'apparition <strong>de</strong> plusieurs mouvements c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stins contestataires, par lesquels les<br />

adolescents pouvaient mieux exercer leur indépendance. Le mouvement swing kids était<br />

constitué <strong>de</strong> jeunes essentiellement issus <strong>de</strong> milieu bourgeois qui protestaient, en rejetant<br />

<strong>la</strong> musique popu<strong>la</strong>ire propagée par le parti nazi, pour lui préférer le jazz américain forme<br />

particulièrement « ba<strong>la</strong>nçante » (swing). Le jazz, et plus particulièrement le swing, étaient<br />

offensant pour <strong>la</strong> dictature nazie : ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> musique favorisaient non seulement<br />

<strong>la</strong> libération sexuelle, mais ils étaient associés à « l’ennemi américain » et également à <strong>la</strong><br />

« race africaine inférieure ». Pour les nazis, le jazz était une « musique <strong>de</strong> nègre ».<br />

Naturellement, tout le jazz n'était pas interdit en Allemagne. Une version germanique plus<br />

douce était popu<strong>la</strong>ire dans les clubs et montrait <strong>la</strong> gran<strong>de</strong>ur du troisième Reich.<br />

Les swing kids restauraient les tempos originaux et les messages <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> jazz,<br />

en les remettant au goût du jour pour protester, à travers <strong>la</strong> musique, contre <strong>la</strong><br />

réglementation sociale à <strong>la</strong>quelle ils <strong>de</strong>vaient faire face. Lottern (vie <strong>de</strong> débauche), était un<br />

terme popu<strong>la</strong>ire que les swing kids employaient pour se définir, indiquant ainsi que le<br />

mouvement s'opposait brutalement à <strong>la</strong> répression <strong>de</strong>s mœurs sexuelles du régime nazi.<br />

Les rapports faits par <strong>de</strong>s observateurs <strong>de</strong>s Jeunesses Hitlériennes sur les réunions <strong>de</strong>s<br />

swing kids et sur le jitterbug (type <strong>de</strong> danse) ont insisté sur le caractère sexuel <strong>de</strong> <strong>la</strong> danse<br />

qu'ils pratiquaient. Un rapport décrit comme "dépravation morale", le fait que cette<br />

jeunesse révoltée éprise <strong>de</strong> danse prenne du p<strong>la</strong>isir sexuel dans ses prestations.<br />

En dépit <strong>de</strong> ceci, le swing a été toléré à un certain <strong>de</strong>gré en Allemagne au moins jusqu'en<br />

1940, année où un festival <strong>de</strong> swing, tenu à Hambourg, a attiré plus <strong>de</strong> 500 jeunes.<br />

Cependant, celui-ci a été étroitement surveillé par <strong>la</strong> jeunesse hitlérienne. Quand ces<br />

rassemblements ont été interdits, <strong>de</strong>s clubs c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stins <strong>de</strong> swing se sont formés dans<br />

toutes les principales villes du Reich.<br />

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