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la maison d’emeraude à bertrix
au cours. « Et là, je me suis dis qu’on passait
vraiment à côté de nos objectifs, dit Berthe. Cette
jeune fille est en effet très motivée. »
Qui dit initiative privée dit évidemment
absence de subsides. Les parents s’acquittent
d’un modique droit d’inscription de 70 euros
par trimestre. L’objectif des fondateurs était de
créer une école pour tous, peu importe le handicap,
même si les parents n’ont pas d’argent. « On
doit suivre notre ligne. » La Maison d’Émeraude
a été nominée en 2010 et 2011 pour le prix du
Godefroid social, un prix qui met en valeur des
associations faisant preuve de dynamisme et
d’esprit d’initiative en province de Luxembourg,
mais cela ne suffit cependant pas à la faire vivre.
« On vit de nos lasagnes ! » lance Berthe. Sans
rire, l’asbl se finance en grande partie grâce aux
repas qu’elle prépare, grâce à des associations
qui organisent des événements à son profit,
comme des randonnées équestres, des rassemblements
cyclistes, des concerts, grâce aux dons
de particuliers, de communes, de services clubs,
de sociétés ou d’organismes privés. « Nous avons
un statut d’indépendant et nous sommes rémunérés…
quand l’argent rentre, parfois avec un an de
retard », confie-t elle.
Plus le temps passe, plus elle trouve le rythme
de l’asbl éprouvant. « On a la vie de l’école, on
prépare les cours, on va chercher les enfants à
la gare, on gère le temps de midi, les récrés et le
retour… on n’arrête pas. » Et c’est ainsi trois fois
par semaine. « En plus de cela, il y a les manifestations
pour lever des fonds et les réunions d’info
dans la région ou à Bruxelles. » Berthe a quitté
son boulot au centre d’hébergement, elle est
en congé sans solde. « Mener les deux de front,
c’était trop. Surtout que de part et d’autre on n’est
pas dans la même dynamique. » ■
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le curSuS
Cahier n° 129
Les médiateurs-professeurs de la Maison
d’Émeraude ont suivi une formation intensive
à la pédagogie Feuerstein à Paris. Des sessions
rassemblant jusqu’à trente nationalités différentes
sont régulièrement organisées en Europe.
Ces cours sont ouverts aux éducateurs, logopèdes,
psychomotriciens, psychologues et autres
spécialistes de l’éducation et de l’enseignement.
La méthode s’articule autour de quatorze
outils, quatorze cahiers différents et progressifs
qui abordent la perception analytique, la comparaison,
la classification, etc.
Ce ne sont pas des manuels différenciés
d’apprentissage du français ou du calcul. Tout
est dans tout. L’utilisation de ces outils spécifiques
à la pédagogie Feuerstein permet, en plus
des objectifs précis et progressifs propres à la
méthode, de transposer cette approche dans
l’apprentissage du français et du calcul et de la
vie quotidienne et sociale.
Chaque cahier, chaque outil, est employé
dans un ordre déterminé et à respecter. Il poursuit
un ou plusieurs objectifs précis en vue de
corriger progressivement les fonctions cognitives
déficientes de l’apprenant, de développer
son vocabulaire, de créer de bonnes habitudes
de pensée et de le motiver dans l’apprentissage.