25.06.2013 Views

Sarcoïdose (124) - Pôle Santé de Grenoble

Sarcoïdose (124) - Pôle Santé de Grenoble

Sarcoïdose (124) - Pôle Santé de Grenoble

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Pré-Requis :<br />

Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

<strong>Sarcoïdose</strong> (<strong>124</strong>)<br />

Professeur Christian MASSOT<br />

Juillet 2002 (Mise à jour juin 2005)<br />

Enseignement <strong>de</strong> Sémeiologie et d’Immunologie Fondamentale<br />

Mots-clés :<br />

<strong>Sarcoïdose</strong>, granulomatose, maladies systémiques.<br />

Références :<br />

• <strong>Sarcoïdose</strong> (Mise point thématique) Ann. Med. Interne 2001. 152 n°1 p 27-52.<br />

152 n°2 p 89-133<br />

• <strong>Sarcoïdose</strong> Valeyre et al in Maladies et syndrome systémiques. Paris Mé<strong>de</strong>cine-<br />

Sciences. Flammarion 2000 ; 1207.36<br />

Exercices :<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 1/14


1. Définition<br />

Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Sous le terme <strong>de</strong> sarcoïdose on désigne une affection granulomateuse bénigne, non caséeuse,<br />

multisystémique, d’étiologie inconnue.<br />

Epidémiologie<br />

C’est une affection ubiquitaire, diagnostiquée dans le mon<strong>de</strong> entier et dans toutes les races.<br />

La prévalence difficile à déterminer avec précision compte tenu du caractère latent <strong>de</strong><br />

nombreuses atteintes est estimée <strong>de</strong> 3 à 50 cas pour 100 000 habitants et varie avec le sexe, le<br />

pays, la race.<br />

L’inci<strong>de</strong>nce annuelle est estimée selon les pays et les groupes éthniques <strong>de</strong> 6 à 60 cas/<br />

100 000 habitants. Elle est estimée en France <strong>de</strong> 6 à 7 cas/100 000 habitants.<br />

On ne note pas <strong>de</strong> sexe ratio, l’âge <strong>de</strong> découverte est habituellement entre 20 et 40 ans et les<br />

sujets <strong>de</strong> race noire sont plus fréquemment atteints et présentent <strong>de</strong>s formes plus sévères.<br />

L’implication <strong>de</strong> facteurs d’environnement est suggérée par <strong>de</strong>s données épidémiologiques et<br />

cliniques, par l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> modèles animaux.<br />

Les cas <strong>de</strong> sarcoïdose sont plus fréquents en hiver et au début du printemps et <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong><br />

sarcoïdose ont été décrits avec une fréquence élevée dans certaines communautés.<br />

Des cas <strong>de</strong> sarcoïdose sont survenus chez <strong>de</strong>s sujets greffés à partir <strong>de</strong> donneurs ayant un<br />

antécé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> sarcoïdose.<br />

L’injection d’homogéneisat <strong>de</strong> tissu sarcoïdien est capable d’induire <strong>de</strong>s granulomes.<br />

La responsabilité <strong>de</strong> différents agents infectieux a été invoquée (agents mycobactériens, virus<br />

HHV8, propionibacterium acnes) mais aucun n’a été formellement retenu et il est probable<br />

que la sarcoïdose est une réaction immuno-pathologique à <strong>de</strong>s agents variés endogènes ou<br />

exogènes.<br />

L’implication <strong>de</strong> facteurs génétiques est suggérée par l’existence <strong>de</strong> formes familiales <strong>de</strong> la<br />

maladie. Des haplotypes HLA particuliers portant sur diverses molécules <strong>de</strong> classe I ou <strong>de</strong><br />

classe II ont été rapportés chez <strong>de</strong>s patients sarcoïdiens <strong>de</strong> race et d’éthnie variées, associés à<br />

<strong>de</strong>s formes cliniques et à <strong>de</strong>s pronostics différents selon les populations étudiées.<br />

Il a été suggéré que le polymorphisme <strong>de</strong>s gènes codant pour l’enzyme <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong><br />

l’angiotensine, pour le récepteur à la vitamine D ou pour les transporteurs associés à<br />

l’apprêtement <strong>de</strong> l’antigène pouvaient représenter <strong>de</strong>s facteurs liés à la survenue <strong>de</strong> la<br />

maladie.<br />

2. Circonstances <strong>de</strong> découverte<br />

Si historiquement les lésions infiltratives <strong>de</strong> la peau ont été les premières décrites, le<br />

diagnostic est le plus souvent évoqué actuellement <strong>de</strong>vant la découverte d’images<br />

médiastinopulmonaires anormales sur <strong>de</strong>s radiographies pratiquées <strong>de</strong> façon systématique ou<br />

à l’occasion d’une symptomatologie qui n’a pas forcément un lien avec la découverte<br />

d’imagerie.<br />

Le diagnostic peut également être évoqué sur <strong>de</strong>s signes en rapport avec une localisation extra<br />

pulmonaire <strong>de</strong> l’affection.<br />

Il peut exister une altération <strong>de</strong> l’état général qui peut être sévère et parfois apparemment<br />

isolée, ou s’intégrer dans un tableau clinique connu sous le nom <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> Löfgren<br />

associant un érythème noueux, <strong>de</strong>s polyarthralgies, <strong>de</strong>s adénopathies hilaires bilatérales.<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 2/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Quelle que soit la circonstance amenant à suspecter une sarcoïdose, un inventaire lésionnel est<br />

justifié. Il permet <strong>de</strong> renforcer la suspicion diagnostique en confirmant le caractère systémique<br />

<strong>de</strong> l’affection, <strong>de</strong> choisir le site biopsique le plus accessible et le moins traumatisant, <strong>de</strong><br />

prévoir le retentissement fonctionnel ou vital <strong>de</strong> certaines localisations.<br />

3. Diagnostic<br />

Le diagnostic <strong>de</strong> sarcoïdose évoqué sur l’association <strong>de</strong> manifestations cliniques,<br />

radiologiques et biologiques est confirmé par la mise en évi<strong>de</strong>nce d’un granulome non<br />

caséeux et par l’exclusion <strong>de</strong>s autres pathologies susceptibles d’être associées à une<br />

granulomatose diffuse.<br />

3.1. Diagnostic histologique<br />

Les données histologiques sont nécessaires au diagnostic mais il est admis qu’il n’est pas<br />

indispensable <strong>de</strong> les obtenir <strong>de</strong>vant une présentation typique d’adénopathies hilaires<br />

bilatérales chez un sujet asymptomatique ou <strong>de</strong>vant un syndrome <strong>de</strong> Löfgren.<br />

Les granulomes sarcoïdiens sont <strong>de</strong>s granulomes <strong>de</strong> type immunitaire dont la formation est la<br />

conséquence d’une réponse <strong>de</strong> type cellulaire mettant en jeu <strong>de</strong>s monocytes/macrophages et<br />

<strong>de</strong>s lymphocytes T.<br />

Ces granulomes sont typiquement composés d’un follicule central riche en macrophages<br />

activés, à type <strong>de</strong> cellules épithélioï<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> cellules géantes multinucléées ; les lymphocytes<br />

T sont intercalés entre les cellules épithélioï<strong>de</strong>s et surtout regroupés en couronne autour du<br />

follicule ; les lymphocytes TCD4+ prédominent au centre <strong>de</strong> la lésion alors que les<br />

lymphocytes TCD8+ et les lymphocytes B, régroupés en amas sont plus particulièrement<br />

présents en périphérie. Les polynucléaires neutrophiles et éosinophiles sont typiquement<br />

absents. La nécrose est classiquement absente <strong>de</strong>s lésions, toutefois quelques granulomes<br />

peuvent être centrés par une petite zone <strong>de</strong> nécrose <strong>de</strong> type fibrinoï<strong>de</strong>. Des inclusions non<br />

spécifiques (corps astéroï<strong>de</strong>s et corps <strong>de</strong> Schaumann) peuvent être observées. Dans les lésions<br />

anciennes apparaît du collagène <strong>de</strong>nse et hyalinisé.<br />

Les granulomes sarcoïdiens peuvent être mis en évi<strong>de</strong>nce partout dans l’organisme.<br />

Le matériel d’étu<strong>de</strong> histopathologique doit être obtenu à partir <strong>de</strong> l’organe le plus facilement<br />

accessible grâce à la métho<strong>de</strong> la moins invasive. La sensibilité moyenne <strong>de</strong>s biopsies est<br />

<strong>de</strong> 69 %.<br />

La sensibilité <strong>de</strong>s biopsies dirigées sur un site cliniquement atteint est supérieure à 90 % et la<br />

médiastinoscopie avec biopsie ganglionnaire médiastinale est l’examen qui possè<strong>de</strong> la<br />

rentabilité la plus élevée.<br />

La sensibilité <strong>de</strong>s biopsies à l’aveugle varie selon les sites.<br />

• Les biopsies <strong>de</strong> la muqueuse bronchique ont une sensibilité estimée à 60 %.<br />

• Les biopsies pulmonaires par voie transbronchique ont une sensibilité estimée entre 60<br />

et 85 %, plus gran<strong>de</strong> dans les types II et III que dans les types I.<br />

• Les biopsies hépatiques ont une sensibilité estimée à 70 %.<br />

• Les biopsies <strong>de</strong> glan<strong>de</strong>s labiales accessoires ont une sensibilité estimée à 30 %.<br />

• La réaction <strong>de</strong> Kveim qui consistait à pratiquer une intra<strong>de</strong>rmoréaction à partir d’un<br />

homogéinisat <strong>de</strong> ganglion d’un sujet atteint <strong>de</strong> sarcoïdose et à lui donner une valeur<br />

diagnostique en cas d’apparition d’un granulome n’est plus pratiquée.<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 3/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

3.2. Diagnostic différentiel<br />

Lorsqu’il n’y a pas <strong>de</strong> tableau clinique évocateur du diagnostic, la présence <strong>de</strong> granulome à<br />

cellule géante a une faible valeur car elle n’est pas spécifique <strong>de</strong> la sarcoïdose.<br />

• De nombreux agents peuvent provoquer une réaction granulomateuse incluant <strong>de</strong>s<br />

particules inertes <strong>de</strong> l’environnement : béryllium, sels <strong>de</strong> zyrconium, titanium,<br />

aluminium, talc ; <strong>de</strong>s agents infectieux : bactéries (mycobacterium tuberculosis, m.<br />

leprae, m. atypiques, brucella, chlamydia, tularemia, treponema, barthonella, p.<br />

pseudomallei), champignons (histoplasma, coccidiodomyce), parasites (leishmania,<br />

toxoplasma) ; <strong>de</strong>s antigènes médicamenteux ou <strong>de</strong>s antigènes <strong>de</strong> l’environnement<br />

induisant une hypersensibilité.<br />

• Des réactions granulomateuses peuvent s’observer au cours <strong>de</strong> pathologies<br />

dysimmunitaires (granulomatose <strong>de</strong> Wegener, cirrhose biliaire primitive, syndrome <strong>de</strong><br />

Churg et Strauss, maladie <strong>de</strong> Crohn, syndrome <strong>de</strong> Gougerot Sjögren, déficit en<br />

immunoglobulines).<br />

• Des réactions granulomateuses sarcoïd like localisées peuvent accompagner une<br />

tumeur, qu’il s’agisse <strong>de</strong> lymphome ou <strong>de</strong> tumeurs malignes épithéliales.<br />

Ces diagnostics sont évoqués sur la qualité <strong>de</strong> l’interrogatoire, sur les atypies cliniques et<br />

biologiques, sur les atypies histologiques. Ils peuvent être confirmés par une relecture <strong>de</strong>s<br />

lames, la pratique <strong>de</strong> colorations spécifiques (coloration <strong>de</strong> Ziehl, coloration PAS et Gomori-<br />

Grocott, coloration <strong>de</strong> Giemsa, examen en lumière polarisée), la mise en culture du<br />

prélèvement biopsique, la pratique <strong>de</strong> tests immunologiques et microbiologiques.<br />

La place nosologique d’atteinte granulomateuse idiopathique limitée à un organe (myocardite<br />

idiopathique à cellules géantes, mastite granulomateuse, hépatite granulomateuse) est discutée<br />

et ces atteintes sont généralement considérées comme <strong>de</strong>s entités particulières ne rentrant pas<br />

dans le cadre <strong>de</strong> la sarcoïdose.<br />

4. Manifestations clinico-biologiques<br />

Les manifestations <strong>de</strong> la sarcoïdose peuvent être diffuses ou ne concerner à un moment donné<br />

qu’un organe, elles se combinent selon une extrême diversité.<br />

4.1. Les localisations médiastinopulmonaires<br />

Ce sont les localisations les plus fréquentes concernant 90 % <strong>de</strong>s patients.<br />

L’atteinte thoracique est associée environ une fois sur <strong>de</strong>ux à une atteinte extrathoracique.<br />

L’atteinte extrathoracique isolée n’est présente que dans 10 % <strong>de</strong>s cas.<br />

Cliniquement les localisations médiastino-pulmonaires sont le plus souvent asymptomatiques<br />

mais <strong>de</strong>s douleurs thoraciques, une dyspnée d’effort, une toux sèche, une hémoptysie, <strong>de</strong>s<br />

râles bronchiques ou sibilants peuvent s’observer.<br />

4.1.1. L’imagerie thoracique<br />

L’analyse du cliché thoracique est un élément clef.<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 4/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

La radiographie thoracique est anormale dans 90 % <strong>de</strong>s cas et elle est souvent évocatrice. Elle<br />

montre <strong>de</strong>s adénopathies et/ou une atteinte parenchymateuse. Les adénopathies sont hilaires et<br />

médiastinales, principalement satellites <strong>de</strong> l’arbre bronchique. Elles sont généralement<br />

bilatérales, symétriques, volumineuses mais non compressives. L’atteinte parenchymateuse<br />

est le plus souvent nodulaire ou réticulonodulaire bilatérale et symétrique prédominant dans<br />

les régions supérieures ou moyennes <strong>de</strong>s poumons.<br />

Par convention internationale on classe les sarcoïdoses selon 5 types radiologiques.<br />

• Le type 0 où le cliché radiologique est normal.<br />

• Le type I où le cliché radiologique montre <strong>de</strong>s adénopathies hilaires bilatérales.<br />

• Le type II où le cliché radiologique montre <strong>de</strong>s adénopathies hilaires et <strong>de</strong>s<br />

modifications parenchymateuses diffuses.<br />

• Le type III où le cliché radiologique montre un infiltrat pulmonaire diffus sans<br />

adénopathies hilaires.<br />

• Le type IV exprime un sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> fibrose pulmonaire diffuse prédominante.<br />

Ces images radiologiques ne représentent pas nécessairement une progression<br />

séquentielle ou une maladie active.<br />

Dans une gran<strong>de</strong> série multicentrique portant sur 3676 patients, la répartition <strong>de</strong>s aspects<br />

radiographiques lors <strong>de</strong> la présentation initiale était <strong>de</strong> 8 % <strong>de</strong> type 0, <strong>de</strong> 51 % <strong>de</strong> type 1, <strong>de</strong><br />

29 % <strong>de</strong> type 2 et <strong>de</strong> 12 % <strong>de</strong> type 3.<br />

De nombreuses atypies radiographiques sont décrites, elles s’observent surtout chez les sujets<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 50 ans et sont sources <strong>de</strong> difficultés diagnostiques.<br />

Les adénopathies peuvent être <strong>de</strong> topographie inhabituelle (unilatérale, médiastinale<br />

antérieure isolée) ou exceptionnellement compressives ou calcifiées.<br />

Les anomalies <strong>de</strong>s images parenchymateuses peuvent être liées à une topographie lésionnelle<br />

anormale, à une présentation alvéolaire (4 à 5 % <strong>de</strong>s cas) sous forme d’opacités en plage à<br />

contour flou ou d’opacités nodulaires nettement limitées, à un aspect <strong>de</strong> verre dépoli diffus, à<br />

la constatation <strong>de</strong> cavités aériques soit fines à type <strong>de</strong> bulles d’emphysème, soit à parois<br />

épaisses pouvant représenter une surinfection <strong>de</strong> bulles ou <strong>de</strong> bronchectasies kystiques, ou<br />

une nécrose ischémique <strong>de</strong> granulomes confluents.<br />

On peut exceptionnellement observer un pneumothorax ou une pleurésie.<br />

4.1.2. La TDM haute résolution<br />

Elle permet l’i<strong>de</strong>ntification d’adénopathies invisibles sur la radiographie thoracique, la mise<br />

en évi<strong>de</strong>nce d’une atteinte parenchymateuse dans environ la moitié <strong>de</strong>s types I<br />

radiographiques, une meilleure individualisation que sur la radiographie standard <strong>de</strong>s<br />

différentes lésions élémentaires reconnues comme caractéristiques <strong>de</strong> la sarcoïdose<br />

(micronodules = ou < 5 mm liés à l’inflammation granulomateuse, situés dans les vaisseaux<br />

lymphatiques adjacents aux structures bronchovasculaires et dans les zones sous-pleurales), la<br />

différenciation <strong>de</strong> lésions «actives » et <strong>de</strong> lésions probablement fibreuses et irréversibles,<br />

l’étu<strong>de</strong> analytique <strong>de</strong>s lésions atypiques et <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong> fibroses dont le plus fréquent est<br />

caractérisé par une distorsion bronchique proximale.<br />

4.1.3. La scintigraphie au gallium 67<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 5/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Elle repose sur les capacités phagocytaires accrues <strong>de</strong>s cellules monocytaires qui incorporent<br />

plus facilement le gallium 67. La fixation pulmonaire du gallium normalement absente à l’état<br />

physiologique est un bon reflet <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> l’alvéolite sarcoïdienne.<br />

Les aspects dits en lambda ou en panda sont très évocateurs du diagnostic <strong>de</strong> sarcoïdose.<br />

4.1.4. Les épreuves fonctionnelles respiratoires<br />

Il existe une discordance fréquente entre l’absence ou le caractère modéré <strong>de</strong>s anomalies <strong>de</strong> la<br />

fonction respiratoire et l’importance <strong>de</strong> l’atteinte radiographique thoracique.<br />

• Les volumes pulmonaires peuvent être diminués à tous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la sarcoïdose. La<br />

baisse <strong>de</strong> la capacité vitale est l’anomalie la plus précoce et la plus fréquente.<br />

• La capacité <strong>de</strong> transfert à l’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (DLCO) est également précocément<br />

modifiée. Les types 0 ou 1 radiologiques s’accompagnent pour 1/3 <strong>de</strong>s patients d’une<br />

diminution <strong>de</strong> la DLCO.<br />

• Les gaz du sang au repos sont souvent normaux mais les tests d’effort permettent <strong>de</strong><br />

dévoiler une hypoxémie en règle corrélée à la diminution <strong>de</strong> la DLCO.<br />

• Un syndrome obstructif peut être lié à une atteinte granulomateuse bronchique intense<br />

et diffuse.<br />

Tardivement en cas <strong>de</strong> fibrose on peut observer une insuffisance respiratoire restrictive<br />

typique, ou une insuffisance respiratoire chronique obstructive par fibrose pulmonaire<br />

péribronchique proximale.<br />

4.1.5. Le lavage bronchoalvéolaire<br />

Le lavage bronchoalvéolaire montre les anomalies cellulaires reflet <strong>de</strong> l’alvéolite.<br />

Il existe une hypercellularité constituée <strong>de</strong> macrophages et <strong>de</strong> lymphocytes T. La majorité <strong>de</strong>s<br />

lymphocytes T sont <strong>de</strong> type CD4 avec un rapport CD4/CD8 augmenté (>3,5).<br />

Il est d’authentiques formes <strong>de</strong> sarcoïdose dont le lavage broncho-alvéolaire est normal ou<br />

caractérisé par une accumulation <strong>de</strong> lymphocytes CD8+.<br />

4.2. Les localisations cutanées<br />

Elles sont très variées et on distingue classiquement <strong>de</strong>s lésions spécifiques dont le support<br />

histologique est un granulome et <strong>de</strong>s lésions non spécifiques.<br />

Les lésions cutanées spécifiques sont observées chez 15 à 35 % <strong>de</strong>s patients. Elles peuvent<br />

apparaître au cours <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la maladie ou être révélatrices ; elles ont un grand<br />

polymorphisme. Elles sont le plus souvent chroniques et indolentes.<br />

On peut observer <strong>de</strong>s lésions infiltrées rouge violacé ou parfois rouge brunâtre, indolores et<br />

non prurigineuses dont la vitropression fait apparaître <strong>de</strong>s grains jaunâtres. Il s’y associe une<br />

participation épi<strong>de</strong>rmique. Leur localisation au visage est fréquente mais elles peuvent siéger<br />

également en n’importe quel point du corps. Elles réalisent <strong>de</strong>s tableaux très variables dans<br />

leur extension et très polymorphes dans leur présentation clinique et leur retentissement<br />

esthétique.<br />

Le lupus pernio désigne <strong>de</strong>s lésions violacées, indurées, siégeant principalement sur les joues,<br />

le nez, les lèvres et les oreilles, ces lésions peuvent être érosives. Elles sont plus fréquentes<br />

chez les femmes âgées et les sujets <strong>de</strong> race noire.<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 6/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Des nodules sarcoïdiens peuvent apparaître sur d’anciennes cicatrices, parfaitement<br />

quiescentes, qui augmentent <strong>de</strong> volume, <strong>de</strong>viennent érythémateuses et pseudochéloïdiennes.<br />

On peut également observer <strong>de</strong>s lésions papulaires appelées sarcoï<strong>de</strong>s à petits nodules<br />

siégeant sur le visage, les faces d’extension <strong>de</strong>s membres et moins souvent le tronc. Elles sont<br />

<strong>de</strong> couleur variable, infiltrées et fermes. Elles peuvent confluer en placard. Les lésions<br />

cutanées sarcoïdosiques sont souvent diagnostiquées par la biopsie d’une lésion atypique.<br />

Les lésions cutanées non spécifiques sont principalement représentées par l’érythème noueux<br />

qui peut s’intégrer dans le syndrome <strong>de</strong> Löfgren et qu’il est inutile <strong>de</strong> biopsier. Plus rarement<br />

il peut s’agir d’érythème polymorphe ou <strong>de</strong> vasculite.<br />

4.3. Les localisations oculaires<br />

L’atteinte ophtalmologique est observée dans 25 à 75 % <strong>de</strong>s cas et est révélatrice dans 10 à<br />

20 % <strong>de</strong>s cas. Pratiquement toutes les structures <strong>de</strong> l’oeil peuvent être atteintes.<br />

Les atteintes <strong>de</strong> la conjonctive (petits nodules jaune pâle) et <strong>de</strong>s glan<strong>de</strong>s lacrymales sont<br />

fréquentes et sont bénignes. Elles peuvent être responsables d’un syndrome sec.<br />

Tous les types d’uvéite peuvent être observés. L’uvéite antérieure est le type le plus fréquent<br />

(20 %). Elle peut se présenter comme une uvéite antérieure unilatérale aiguë ou plus<br />

fréquemment comme une uvéite antérieure bilatérale chronique granulomateuse. Elle peut<br />

s’intégrer dans un syndrome d’Heerfordt associant fièvre, uvéite, parotidite bilatérale et<br />

paralysie faciale. Des uvéites intermédiaires et postérieures avec atteinte rétinienne ou<br />

choroïdienne et/ou vascularite (périphlébites segmentaires et focales en général non<br />

occlusives) ont été également décrites.<br />

Les atteintes neuro-ophtalmologiques sont rares et graves. Elles peuvent affecter gravement<br />

l’acuité visuelle. Le nerf optique est le nerf le plus souvent lésé après le nerf facial.<br />

4.4. Les localisations ostéoarticulaires<br />

Leur fréquence varie <strong>de</strong> 10 à 25 % <strong>de</strong>s cas suivant les séries. Les arthralgies sont les<br />

manifestations les plus fréquentes. Elles sont symétriques, transitoires, fugaces, pouvant<br />

atteindre toutes les articulations. Les arthrites aiguës sont moins fréquentes, elles précè<strong>de</strong>nt le<br />

plus souvent un érythème noueux. Les articulations les plus souvent touchées sont les genoux<br />

et les articulations tibio-tarsiennes, puis les cou<strong>de</strong>s et les poignets.<br />

Des monoarthrites ou oligoarthrites parfois inaugurales peuvent s’observer. Elles sont plus<br />

rares que les polyarthrites aiguës.<br />

Des formes chroniques <strong>de</strong> polyarthrite sont rarement rapportées, avec atteinte bilatérale et<br />

symétriques <strong>de</strong>s grosses et moyennes articulations respectant les doigts. Ces arthrites ont<br />

souvent une évolution migratrice, elles s’accompagnent volontiers <strong>de</strong> myalgies, d’un<br />

syndrome inflammatoire modéré et d’une normalité <strong>de</strong>s radiographies.<br />

Des tenosynovites chroniques <strong>de</strong>s extenseurs ou <strong>de</strong>s fléchisseurs du poignet, associées aux<br />

manifestations articulaires ou isolées sont exceptionnellement rapportées.<br />

Une atteinte osseuse <strong>de</strong> type lytique est rare mais caractéristique. Elle s’observe<br />

essentiellement au niveau <strong>de</strong>s phalanges, <strong>de</strong>s os du carpe et du tarse mais peut concerner<br />

pratiquement tous les os. De rares formes con<strong>de</strong>nsantes ont été rapportées au niveau du<br />

bassin.<br />

4.5. Les localisations musculaires<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 7/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Wallace a rapporté la présence <strong>de</strong> granulomes pseudo-tuberculoï<strong>de</strong>s dans 50 % <strong>de</strong>s biopsies<br />

musculaires pratiquées à titre systématique au cours <strong>de</strong> la sarcoïdose, cependant les<br />

manifestations cliniques ne sont observées que dans 1 % <strong>de</strong>s cas. Il peut s’agir d’une<br />

fatigabilité chronique, <strong>de</strong> nodules palpables, d’une pseudohypertrophie musculaire, d’une<br />

myosite aiguë.<br />

4.6. Les localisations cardiaques<br />

Au cours <strong>de</strong> la sarcoïdose les manifestations cardiaques peuvent être secondaires à l’atteinte<br />

respiratoire sous forme <strong>de</strong> cœur pulmonaire chronique ou liées à <strong>de</strong>s localisations cardiaques.<br />

La prévalence <strong>de</strong>s localisations cardiaques rapportés à partir <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s autopsiés est variable<br />

(12 à 75 %), une faible proportion <strong>de</strong> ces patients ayant eu <strong>de</strong>s signes cliniques en rapport<br />

avec cette localisation.<br />

La localisation cardiaque est cependant l’une <strong>de</strong>s plus graves et elle est responsable d’environ<br />

50 % <strong>de</strong>s décès <strong>de</strong>s sarcoïdiens. Elle est décrite plus fréquemment chez les japonais et<br />

survient le plus souvent au cours d’une sarcoïdose diagnostiquée sur d’autres localisations.<br />

Les sites prédominants <strong>de</strong> l’atteinte myocardique sont la paroi libre du ventricule gauche, la<br />

partie basale du septum interventriculaire, le muscle papillaire.<br />

4.6.1. Les manifestations clinique<br />

Les manifestations cliniques sont rares. L’affection peut s’exprimer par <strong>de</strong>s palpitations, <strong>de</strong>s<br />

lipothymies et perte <strong>de</strong> connaissance brève, <strong>de</strong>s douleurs thoraciques. Une insuffisance<br />

cardiaque congestive s’observe initialement chez moins <strong>de</strong> 5 % <strong>de</strong>s patients mais concerne le<br />

tiers <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s décédés. Le risque <strong>de</strong> mort subite est important.<br />

4.6.2. L’examen électrocardiographique.<br />

La découverte d’anomalies électrocardiographiques du rythme, <strong>de</strong> la conduction et <strong>de</strong> la<br />

repolarisation est très variable selon les séries (9 à 51 %) mais l’ECG doit être pratiqué lors<br />

du bilan initial et du suivi <strong>de</strong> toute sarcoïdose.<br />

• Les troubles <strong>de</strong> la conduction sont les plus fréquents. Il peut s’agir <strong>de</strong> blocs <strong>de</strong> tout<br />

type.<br />

• Les troubles du rythme sont essentiellement ventriculaires (extrasystoles<br />

ventriculaires, tachycardie ventriculaire souvent réfractaire, fibrillation ventriculaire).<br />

Ils sont plus rarement auriculaires.<br />

• Les troubles <strong>de</strong> la repolarisation peuvent être responsables d’aspect trompeur<br />

d’ischémie et <strong>de</strong>s aspects <strong>de</strong> pseudonécrose peuvent être observés.<br />

4.6.3. L’échocardiographie<br />

Elle peut i<strong>de</strong>ntifier une dyskinésie localisée ou diffuse, une dilatation ventriculaire, une<br />

réduction <strong>de</strong> la fonction ventriculaire, <strong>de</strong>s anomalies valvulaires, un épanchement<br />

péricardique, un anévrysme ventriculaire.<br />

Ces découvertes peuvent être faites chez <strong>de</strong>s patients asymptomatiques.<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 8/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

4.6.4. Les scintigraphies myocardiques<br />

Les scintigraphies au thallium ou à la sestamibi montrent <strong>de</strong>s hypofixations non spécifiques,<br />

régressives sous Dipyramidol et non aggravées par l’effort.<br />

4.6.5. D’autres investigations<br />

D’autres investigations peuvent être justifiées dans le cadre <strong>de</strong> l’exploration d’une<br />

myocardiopathie (Holter, étu<strong>de</strong>s électrophysiologiques, IRM, biopsies endomyocardiques qui<br />

ne sont positives que dans 20 à 30 % <strong>de</strong>s atteintes myocardiques <strong>de</strong> la sarcoïdose en raison <strong>de</strong><br />

la localisation et <strong>de</strong> la disposition en mosaïque <strong>de</strong>s lésions).<br />

4.7. Les localisations lymphatiques<br />

Les lymphadénopathies intrathoraciques avec mise en évi<strong>de</strong>nce sur les radiographies d’une<br />

augmentation <strong>de</strong> volume <strong>de</strong>s ganglions médiastinaux s’observe dans près <strong>de</strong> 90 % <strong>de</strong>s cas.<br />

L’association érythème noueux et lymphadénopathie hilaire bilatérale constitue le syndrome<br />

<strong>de</strong> Löfgren qui peut être accompagné <strong>de</strong> fièvre, d’arthralgies ou d’arthrite, d’uvéite et<br />

d’atteinte pulmonaire parenchymateuse.<br />

Des lymphadénopathies périphériques peuvent également s’observer. Elles sont<br />

habituellement <strong>de</strong> petite taille, fermes, mobiles et indolores. Les sièges électifs sont<br />

cervicaux, axillaires, sous-claviculaires épitrochléens.<br />

Une localisation splénique asymptomatique est fréquente. Une splénomégalie peut être<br />

constatée, elle est habituellement liée à la granulomatose, plus rarement la conséquence d’une<br />

hypertension portale.<br />

4.8. Les localisations neurologiques<br />

Elles peuvent être multiples et diffuses. Elles sont observées cliniquement chez moins <strong>de</strong> 10<br />

% <strong>de</strong>s patients.<br />

Elles sont associées dans 80 % <strong>de</strong>s cas à une localisation intrathoracique mais chez la moitié<br />

<strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s elles constituent la première manifestation <strong>de</strong> la maladie.<br />

4.8.1. L’atteinte méningée<br />

L’atteinte méningée est la plus classique. Elle est souvent asymptomatique. Il n’existe pas <strong>de</strong><br />

modification spécifique du LCR mais on observe une élévation <strong>de</strong>s protéines, une<br />

hypercellularité à prédominance lymphocytaire le plus souvent modérée, <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s<br />

oligoclonales à l’immunoélectrophorèse, une hypoglycorachie est possible et dans environ<br />

50 % <strong>de</strong>s cas on note une élévation <strong>de</strong> l’enzyme <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong> l’angiotensine.<br />

On peut observer au scanner ou à l’IRM un rehaussement pathologique <strong>de</strong>s structures<br />

méningées après injection <strong>de</strong> produit <strong>de</strong> contraste.<br />

4.8.2. Les atteintes du système nerveux central<br />

Les atteintes du système nerveux central. Elles concernent environ 5 % <strong>de</strong>s sarcoïdoses.<br />

Les lésions sont en rapport avec <strong>de</strong>s granulomes inflammatoires intraparenchymateux et/ou le<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 9/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

développement <strong>de</strong> foyers ischémiques secondaires à l’engainement inflammatoire<br />

périvasculaire, le processus granulomateux débutant au niveau <strong>de</strong>s leptoméninges.<br />

La diversité <strong>de</strong>s substratum anatomiques et <strong>de</strong> leurs localisations explique le polymorphisme<br />

<strong>de</strong>s manifestations cliniques : troubles psychiques, crises comitiales, exceptionnellement<br />

symptomatologies liées à <strong>de</strong>s lésions intramédullaires.<br />

L’infiltration <strong>de</strong> la base du crâne s’étendant par contiguité à la fosse pituitaire, à<br />

l’hypothalamus, au plancher du 3e ventricule est responsable <strong>de</strong> signes neuro-endocriniens.<br />

L’hypogonadisme et le diabète insipi<strong>de</strong> sont les plus fréquents. Une insuffisance<br />

hypophysaire peut être associée ainsi qu’une insuffisance hypothalamique.<br />

Des troubles <strong>de</strong> la régulation <strong>de</strong> la température corporelle, <strong>de</strong>s troubles du comportement<br />

alimentaire à type d’hyperphagie, <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> la réponse <strong>de</strong> contre régulation à<br />

l’hypoglycémie ont été rapportés.<br />

La tomo<strong>de</strong>nsitométrie et l’IRM avec un avantage <strong>de</strong> sensibilité pour l’IRM permettent <strong>de</strong><br />

rattacher la symptomatologie soit à <strong>de</strong>s processus expansifs focaux intraparenchymateux, soit<br />

à <strong>de</strong>s masses méningées pouvant mimer un méningiome, soit à <strong>de</strong>s lésions périventriculaires<br />

<strong>de</strong> la substance blanche, soit à une hydrocéphalie, soit à une thrombose d’un sinus dural.<br />

4.8.3. Les atteintes du système nerveux périphérique<br />

Les atteintes du système nerveux périphérique. Elles sont rapportées avec une fréquence<br />

variable selon les séries. Il s’agit le plus souvent d’une atteinte <strong>de</strong>s paires crâniennes mais<br />

tous les types <strong>de</strong> neuropathie ont été rapportés.<br />

L’atteinte du nerf facial est considérée comme la manifestation la plus fréquente <strong>de</strong> la<br />

neurosarcoïdose. Elle relève soit d’un processus infiltratif, soit d’un processus compressif.<br />

Elle est <strong>de</strong> type périphérique mais s’associe fréquemment à d’autres signes neurologiques<br />

centraux ou périphériques. Elle peut être associée à une uvéoparotidite fébrile réalisant le<br />

syndrome <strong>de</strong> Heerfordt.<br />

Tous les autres nerfs crâniens peuvent être atteints avec une fréquence moindre et les<br />

paralysies peuvent être multiples. Des tableaux <strong>de</strong> neuropathies sensitivomotrices symétriques<br />

et <strong>de</strong> monomultinévrite, notamment du cubital et du sciatique poplité externe ont été<br />

rapportés. Dans la majorité <strong>de</strong>s cas ces neuropathies sont isolées, non associées à une autre<br />

atteinte centrale ou méningée.<br />

4.9. Les localisations hépatiques<br />

Les biopsies hépatiques pratiquées à titre systématique au cours <strong>de</strong> la sarcoïdose révèlent un<br />

granulome dans 40 à 70 % <strong>de</strong>s cas selon les séries.<br />

Les manifestations cliniques sont plus rares. Il peut s’agir <strong>de</strong> la constatation d’une<br />

hépatosplénomégalie, d’une hypertension portale présinusoïdale et <strong>de</strong> façon exceptionnelle<br />

d’une atteinte biliaire diffuse intrahépatique proche <strong>de</strong> ce que l’on observe dans la cholangite<br />

sclérosante primitive.<br />

4.10. Les localisations gastro-intestinales<br />

Elles sont exceptionnelles. Elles peuvent être responsables <strong>de</strong> syndromes douloureux<br />

abdominaux, d’hémorragies digestives ou d’entéropathies exsudatives.<br />

La localisation gastrique peut être à l’origine d’aspects macroscopiques inquiétants.<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 10/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Les localisations <strong>de</strong> l’intestin grêle et du côlon sont exceptionnelles.<br />

L’atteinte du péritoine peut être responsable d’une ascite.<br />

4.11. Les localisations endocriniennes<br />

L’expression clinique endocrinienne la plus fréquente est le diabète insipi<strong>de</strong>.<br />

Des signes d’insuffisance antéhypophysaire peuvent s’observer en association le plus souvent<br />

avec un diabète insipi<strong>de</strong>.<br />

L’atteinte <strong>de</strong> la thyroï<strong>de</strong> peut être responsable d’une forme pseudotumorale.<br />

Des localisations aux organes génitaux ont été rapportées.<br />

4.12. Les localisations rénales<br />

Des lésions granulomateuses du parenchyme rénal peuvent s’observer dans la sarcoïdose,<br />

avec une fréquence qui ne peut être précisément déterminée en raison d’aspects histologiques<br />

allant <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> quelques granulomes asymptomatiques à <strong>de</strong>s lésions extensives <strong>de</strong><br />

néphrite interstitielle granulomateuse pouvant augmenter la taille <strong>de</strong>s reins et entraîner une<br />

insuffisance rénale sévère.<br />

De rares cas <strong>de</strong> glomérulopathies ont été également décrits.<br />

Enfin les patients atteints <strong>de</strong> sarcoïdose peuvent présenter <strong>de</strong>s complications rénales liées à<br />

l’hypercalcémie et à l’hypercalciurie <strong>de</strong> la sarcoïdose (lithiase urinaire, néphrocalcinose).<br />

4.13. Les localisations ORL<br />

L’atteinte nasosinusienne est observée chez 2 à 18 % <strong>de</strong>s patients. Elle peut conduir à <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>structions ostéocartilagineuses. Une <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s os propres du nez peut être associée à<br />

un lupus pernio. Des atteintes laryngées peuvent être observées.<br />

4.14. Les manifestations biologiques<br />

Aucun paramètre biologique n’est spécifique <strong>de</strong> la sarcoïdose. Ils sont soit l’expression<br />

biologique <strong>de</strong>s mécanismes physiopathologiques impliqués dans la formation <strong>de</strong> granulomes,<br />

soit l’expression <strong>de</strong> la souffrance <strong>de</strong>s organes affectés.<br />

• La numération formule sanguine objective dans 40 % <strong>de</strong>s cas une lymphopénie<br />

habituellement caractérisée par une diminution du taux <strong>de</strong> lymphocytes CD4, un taux<br />

normal <strong>de</strong> lymphocytes CD8 et un rapport CD4/CD8 diminué. Une négativité <strong>de</strong>s tests<br />

tuberculiniques est souvent associée à la lymphopénie.Une anémie est présente dans 5<br />

à 20 % <strong>de</strong>s cas : elle peut être liée à un hypersplénisme ou à une granulomatose <strong>de</strong> la<br />

moelle osseuse, exceptionnellement à une hémolyse auto-immune. Une éosinophilie et<br />

une thrombopénie sont rarement observées.<br />

• Les marqueurs <strong>de</strong> l’inflammation (VS, CRP) ne sont retrouvés élevés que dans les<br />

formes aiguës et récentes.<br />

• Des anomalies biologiques hépatiques (augmentation <strong>de</strong>s phosphatases alcalines, <strong>de</strong>s<br />

transaminases) sont fréquentes.<br />

• Les marqueurs <strong>de</strong> l’activation lymphocytaire. Une hypergammaglobulinémie<br />

polyclonale est présente dans un cas sur <strong>de</strong>ux. Cette élévation touche l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

immunoglobulines mais plus particulièrement les IgG. Cet hyperfonctionnement <strong>de</strong>s<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 11/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

lymphocytes B peut également expliquer la présence <strong>de</strong> divers anticorps<br />

(antimycoplasma pneumoniae, herpes simplex, rubéole, virus Epstein Barr). La β 2<br />

microglobuline est augmentée dans 20 à 60 % <strong>de</strong>s cas. Des complexes immuns<br />

circulants sont présents dans 1 à 2 % <strong>de</strong>s cas.<br />

• Les marqueurs <strong>de</strong> l’activation monocytaire.<br />

o Les anomalies du métabolisme phosphocalcique sont le reflet <strong>de</strong> la synthèse<br />

enzymatique par les macrophages <strong>de</strong>s granulomes d’une alpha hydroxylase qui<br />

transforme la 25 hydroxyvitamine D3 (25 OH D3) en calcitriol (1-25 OH D3).<br />

Une hypercalciurie est retrouvée dans 30 à 50 % <strong>de</strong>s cas, une hypercalcémie<br />

dans 10 % <strong>de</strong>s cas.<br />

o L’enzyme <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong> l’angiotensine (ECA) est élevée dans 40 à 90 %<br />

<strong>de</strong>s cas et son taux peut être considéré comme le reflet <strong>de</strong> la masse<br />

granulomateuse. Il est classique <strong>de</strong> retrouver un taux normal ou bas au cours<br />

<strong>de</strong>s formes aiguës récentes.<br />

o Le lysozyme et la néoptérine secrétée par les cellules <strong>de</strong> la lignée monocytaire<br />

sont élevés au cours <strong>de</strong> la sarcoïdose mais n’ont pas d’intérêt pratique. Il en est<br />

<strong>de</strong> même <strong>de</strong> nombreux marqueurs proposés par <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche<br />

clinique.<br />

5. Histoire naturelle - Facteurs pronostiques – Evolution sous<br />

traitement<br />

L’histoire naturelle d’une sarcoïdose peut être considérée comme globalement favorable avec<br />

une guérison spontanée dans près <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s cas.<br />

Cependant <strong>de</strong>s lésions granulomateuses extensives dans un ou plusieurs organes peuvent être<br />

responsables <strong>de</strong> troubles fonctionnels graves et on estime que 3 % <strong>de</strong>s patients meurent <strong>de</strong><br />

cette affection.<br />

Un traitement par corticoï<strong>de</strong>s permet d’espérer une rémission <strong>de</strong>s signes lorsqu’ils entraînent<br />

une gêne fonctionnelle et permet d’empêcher leur réapparition.<br />

Les lésions viscérales granulomateuses sous traitement régressent en 3 semaines à 3 mois.<br />

La clinique, la radiographie du thorax, les EFR, la TDM HR qui permet <strong>de</strong> distinguer les<br />

lésions <strong>de</strong> fibrose et les lésions granulomateuses accessibles à la thérapeutique, les<br />

explorations reflétant l’activité biologique <strong>de</strong> la maladie, le suivi <strong>de</strong>s anomalies liées aux<br />

différentes localisations précé<strong>de</strong>mment répertoriées, permettent une adaptation <strong>de</strong> la<br />

thérapeutique et au total en 2 ans 70 à 80 % <strong>de</strong>s patients peuvent être considérés comme<br />

guéris.<br />

8 % <strong>de</strong>s types I gar<strong>de</strong>nt une expression radiographique i<strong>de</strong>ntique après plus <strong>de</strong> 5 ans<br />

d’évolution sans apparition <strong>de</strong> lésions nouvelles.<br />

Exceptionnellement certains patients évoluent d’un seul tenant vers une fibrose extensive.<br />

Plus fréquemment on observe <strong>de</strong>s évolutions chroniques prolongées, soit sous forme<br />

d’apparition <strong>de</strong> localisations granulomateuses nouvelles, soit sous forme <strong>de</strong> poussées<br />

évolutives.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> nouvelles localisations tardives chez <strong>de</strong>s patients parfois imunodéprimés, il<br />

faut savoir reprendre la démarche diagnostique pour ne pas étiqueter rechute la survenue<br />

d’une pathologie infectieuse ou tumorale (le risque <strong>de</strong> pathologie maligne, notamment <strong>de</strong><br />

lymphome, est cinq fois supérieur à celui <strong>de</strong> la population).<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 12/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

Les évolutions défavorables pouvant conduire au décès sont pour moitié liées à l’atteinte<br />

pulmonaire et pour moitié à l’atteinte cardiaque, exceptionnellement elles peuvent être liées à<br />

une atteinte neurologique.<br />

La fibrose pulmonaire est responsable d’insuffisance respiratoire.<br />

L’HTAP classiquement rare peut être sévère et représente l’une <strong>de</strong>s causes respiratoires <strong>de</strong><br />

mortalité. Elle peut être secondaire à une atteinte cardiaque, à une hypoxémie chronique, à<br />

une compression <strong>de</strong>s gros vaisseaux artériels pulmonaires par <strong>de</strong>s adénopathies, elle résulte le<br />

plus souvent d’une <strong>de</strong>struction vasculaire par fibrose pulmonaire ou d’une vascularite<br />

spécifique granulomateuse.<br />

La greffe d’un aspergillome au niveau <strong>de</strong>s lésions fibro-emphysémateuses peut entraîner <strong>de</strong>s<br />

hémoptysies <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> abondance.<br />

Les localisations cardiaques peuvent être à l’origine d’une mort subite ou d’une insuffisance<br />

cardiaque congestive irréversible.<br />

Aucune donnée clinique, radiographique, fonctionnelle respiratoire ou biologique ne permet<br />

<strong>de</strong> différencier les cas <strong>de</strong> sarcoïdose qui vont évoluer vers la résolution, la chronicité ou<br />

l’aggravation mais le pronostic varie statistiquement selon le type <strong>de</strong> présentation clinique.<br />

Les types I <strong>de</strong> la maladie guérissent spontanément dans 60 à 80 % <strong>de</strong>s cas, les types II dans<br />

50 à 60 % <strong>de</strong>s cas, les types III dans moins <strong>de</strong> 30 % <strong>de</strong>s cas.<br />

Lorsque la présentation clinique est celle d’un syndrome <strong>de</strong> Löfgren, l’évolution est le plus<br />

souvent bénigne et la maladie <strong>de</strong>vient habituellement inactive au cours <strong>de</strong> la première année.<br />

Cependant <strong>de</strong>s récurrences <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> Löfgren ( environ 6 % <strong>de</strong>s cas) après une<br />

résolution complète ont été rapportées, parfois 20 ans après la résolution initiale <strong>de</strong> la<br />

maladie.<br />

Un pronostic moins favorable est associé à la race noire, au début <strong>de</strong> la maladie après l’âge<br />

<strong>de</strong> 40 ans, à une symptomatologie persistant plus <strong>de</strong> 6 mois. La grossesse ne semble pas avoir<br />

<strong>de</strong> conséquence sur le profil évolutif <strong>de</strong> la sarcoïdose, le seul problème étant celui <strong>de</strong><br />

l’hypotrophie fœtale en cas <strong>de</strong> traitement corticoï<strong>de</strong> pour sarcoïdose active.<br />

Le traitement corticoï<strong>de</strong> est considéré comme efficace quel que soit l’organe atteint mais s’il<br />

est capable <strong>de</strong> diminuer l’importance du processus granulomateux et d’atténuer le<br />

retentissement fonctionnel, ses résultats sur l’évolution à long terme restent aléatoires.<br />

6. Traitement<br />

La sarcoïdose étant dans la majorité <strong>de</strong>s cas une maladie bénigne d’évolution spontanée<br />

favorable, son diagnostic n’implique pas <strong>de</strong> façon systématique un traitement, même si<br />

plusieurs essais thérapeutiques contrôlés ont montré l’efficacité <strong>de</strong>s corticoï<strong>de</strong>s dans la plupart<br />

<strong>de</strong>s cas au prix <strong>de</strong> leurs éventuels effets secondaires.<br />

La règle dictant les indications <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s est celle générale du «primum non nocere», le<br />

jugement concernant le rapport entre bénéfice thérapeutique et inconvénients du traitement<br />

étant facilement établi dans la plupart <strong>de</strong>s cas mais pouvant être plus délicat dans d’autres. Il<br />

est admis consensuellement qu’il convient <strong>de</strong> ne pas traiter les syndromes <strong>de</strong> Löfgren et les<br />

sarcoïdoses médiastino-pulmonaires paucisymptomatiques.<br />

Il est également admis consensuellement qu’il convient <strong>de</strong> traiter par corticoï<strong>de</strong>s les<br />

sarcoïdoses récentes comportant <strong>de</strong>s symptômes cliniques mettant en jeu le pronostic<br />

fonctionnel ou vital, en considérant comme tel toute anomalie cardiaque clinique ou<br />

électrique, les hypercalcémies, les atteintes pulmonaires <strong>de</strong> type II symptomatique ou<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 13/14


Corpus Médical – Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> <strong>Grenoble</strong><br />

entraînant un déclin progressif <strong>de</strong> la fonction respiratoire, les atteintes pulmonaires <strong>de</strong> type<br />

III, les atteintes neurologiques, les atteintes oculaires.<br />

Il apparaît également nécessaire <strong>de</strong> traiter malgré leur innocuité, les lésions cutanées<br />

lorsqu’elles entraînent un préjudice esthétique.<br />

• La corticothérapie locale est une modalité thérapeutique simple utilisée en présence<br />

<strong>de</strong> lésions cutanées ou <strong>de</strong> lésions oculaires à type d’uvéite antérieure. La<br />

corticothérapie inhalée est considérée comme traitement <strong>de</strong> l’atteinte bronchique et<br />

comme un moyen <strong>de</strong> réduire les corticoï<strong>de</strong>s oraux avec <strong>de</strong>s résultats contradictoires<br />

d’étu<strong>de</strong>s contrôlées.<br />

• La corticothérapie par voie générale est le plus souvent utilisée à la dose <strong>de</strong> 0,5<br />

mg/kg/jour. La durée du traitement d’attaque est <strong>de</strong> 8 à 12 semaines, suivie en cas <strong>de</strong><br />

réponse thérapeutique d’une décroissance progressive avec recherche d’une dose<br />

minimale efficace généralement proche <strong>de</strong> 0,1 mg/kg/jour pour une durée totale <strong>de</strong> 15<br />

à 18 mois, la réaggravation <strong>de</strong>s symptômes justifiant une réascension <strong>de</strong>s doses. Dans<br />

les localisations neurologiques et cardiaques un consensus est en faveur <strong>de</strong> doses <strong>de</strong><br />

1 mg/kg/jour, et en cas <strong>de</strong> manifestations fonctionnelles menaçantes, <strong>de</strong>s bolus <strong>de</strong><br />

Solumédrol sont utilisés.<br />

Les complications et les contre-indications <strong>de</strong> la corticothérapie, les exceptionnelles situations<br />

d’échec, les rechutes précoces nécessitant le maintien <strong>de</strong> traitement à <strong>de</strong>s doses seuils élevées<br />

(corticodépendance) conduisent à proposer <strong>de</strong>s alternatives thérapeutiques.<br />

• Les antipaludéens <strong>de</strong> synthèse bien que n’ayant pas fait l’objet d’étu<strong>de</strong>s contrôlées,<br />

sont recommandés en première intention en association ou après échec d’une<br />

corticothérapie locale dans les localisations cutanées. Ils peuvent être également<br />

utilisés dans un but d’épargne cortisonique.<br />

• Le Méthotrexate a été utilisé chez <strong>de</strong>s patients n’ayant pas d’évolution favorable sous<br />

corticoï<strong>de</strong>s ou ayant <strong>de</strong>s effets secondaires <strong>de</strong> la corticothérapie. A la dose <strong>de</strong> 7,5 à 15<br />

mg/semaine, il a permis dans plusieurs étu<strong>de</strong>s non contrôlées <strong>de</strong> réduire le niveau <strong>de</strong><br />

corticodépendance et a donné <strong>de</strong>s résultats satisfaisants dans <strong>de</strong>s manifestations<br />

musculo-squelettiques, cutanées, laryngées, neurologiques et oculaires.<br />

• La Ciclosporine capable <strong>de</strong> supprimer l’activité <strong>de</strong>s T lymphocytes, a pu donner <strong>de</strong>s<br />

réponses thérapeutiques intéressantes mais globalement les résultats portant sur un<br />

petit nombre <strong>de</strong> mala<strong>de</strong>s sont contradictoires et décevants. Chez les transplantés la<br />

Ciclosporine a pu permettre un meilleur contrôle <strong>de</strong> la maladie mais <strong>de</strong>s récidives ont<br />

été observées.<br />

• Le Ciclophosphami<strong>de</strong> malgré les risques thérapeutiques qu’il induit, trouve une<br />

indication dans les formes neurologiques et cardiaques graves. Dans ces formes les<br />

résultats obtenus sur <strong>de</strong> petites séries sont en faveur d’une attitu<strong>de</strong> thérapeutique<br />

initiale agressive associant <strong>de</strong>s agents cytotoxiques et <strong>de</strong>s corticoï<strong>de</strong>s.<br />

• Les expériences avec d’autres agents immuno-suppresseurs sont limitées et malgré la<br />

meilleure connaissance du profil <strong>de</strong>s cytokines produites dans les granulomes<br />

sarcoïdiens (profil <strong>de</strong> type TH1) nous ne disposons pas encore d’approches<br />

thérapeutiques ciblées.<br />

Les complications liées aux différentes localisations <strong>de</strong> la sarcoïdose qui ne régressent pas<br />

toutes sous corticoï<strong>de</strong>s, nécessitent également la mise en œuvre <strong>de</strong> nombreux traitements<br />

symptomatiques, allant <strong>de</strong> mesures hygiénodiététiques aux greffes d’organes.<br />

http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 14/14

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!