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cote la revue d azur.. - Cote Magazine

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Réceptions : +33 (0)4 92 92 56 00 - <strong>cote</strong>_<strong>azur</strong>@lenotre.fr<br />

Cannes - Boutique, Café et Ecole amateurs - 63, rue d’Antibes - Tél. : +33 (0)4 97 06 67 67<br />

Nice - Boutique et Salon de thé - 14, avenue Félix Faure - Tél. : +33 (0)4 92 26 17 00<br />

www.lenotre.fr<br />

Dans quel esprit avez-vous pensé <strong>la</strong> programmation du Centenaire des Ballets Russes ?<br />

J’ai cherché à montrer comment les frontières entre les arts ont évolué, comment ils sont entrés en<br />

contact à travers <strong>la</strong> danse. Notre programme propose au public un moyen de parcourir pratiquement<br />

un siècle d’évolution artistique au travers de l’art chorégraphique. On s’aperçoit ainsi que les frontières<br />

entre les arts ont explosé. Quand on propose un spectacle avec les pompiers de Monaco ou avec un<br />

danseur de f<strong>la</strong>menco d’une incroyable contemporanéité, on se dit que <strong>la</strong> fameuse mondialisation culturelle,<br />

c’est quelque chose qui existe et qu’il est très difficile de définir aujourd’hui ce qui est un spectacle<br />

d’art p<strong>la</strong>stique et ce qui ne l’est pas. Cependant, mon propos n’est pas de donner une direction<br />

à suivre, mais de faire un constat, de permettre au public de s’apercevoir que l’art reflète <strong>la</strong> réalité d’un<br />

monde et qu’il n’a de sens que s’il exprime l’essence d’une époque.<br />

Votre programme est divisé en trois actes, le premier se dérou<strong>la</strong>nt en décembre 2009, le second en<br />

avril 2010, le dernier en juillet 2010. Pourquoi ? Quel est l’esprit de chacun de ses actes ?<br />

Chaque acte obéit à une approche particulière et forme avec les deux autres un ensemble cohérent.<br />

Le premier acte montre que les Ballets Russes continuent d’inspirer les chorégraphes. Le Sacre du Printemps,<br />

par exemple, les interpelle toujours. Nous en proposerons plusieurs versions très différentes. Le<br />

deuxième acte a pour objet de montrer que <strong>la</strong> danse est un peu partout. Quand je fais venir les Deschiens,<br />

on s’aperçoit que le corps est complètement dansant. La danse a influencé le théâtre. Cette<br />

évolution est liée à l’avènement du metteur en scène. Au théâtre, aujourd’hui, on ne se contente plus<br />

de dire un texte, on l’interprète et on s’aperçoit que, suivant sa mise en scène, il peut prendre des significations<br />

totalement nouvelles. Ce qui m’intéressait, c’était de montrer que <strong>la</strong> frontière entre <strong>la</strong> danse<br />

et d’autres formes d’art, n’est pas étanche. Serge Lifar résumait bien ce propos, lorsqu’il disait : « Un<br />

corps qui se dép<strong>la</strong>ce d’un point à un autre, c’est déjà de <strong>la</strong> chorégraphie. » C’est l’idée de cet acte<br />

deux, avec comme emblème Merce Cunningham qui a donné un autre possible après Diaghilev. Pour<br />

lui, <strong>la</strong> musique n’a pas à être en harmonie avec <strong>la</strong> danse et <strong>la</strong> danse peut être le fait du hasard. Avec<br />

Merce, on sort de <strong>la</strong> notion d’interprète, liée au ballet c<strong>la</strong>ssique.<br />

Et l’acte trois ?<br />

Après le bi<strong>la</strong>n, on cherche à savoir de quoi sera fait l’avenir. Nous proposerons ainsi plusieurs créations.<br />

Trois d’entre elles explorent les re<strong>la</strong>tions entre <strong>la</strong> danse et l’écriture, <strong>la</strong> danse et <strong>la</strong> musique, et enfin, <strong>la</strong><br />

danse et les nouvelles technologies. D’autres créateurs nous proposerons des approches inédites. À<br />

travers ce troisième acte, notre ambition n’est pas de désigner les nouveaux Ballets Russes, mais de<br />

continuer à explorer, à avancer. La meilleure façon de tourner <strong>la</strong> page avec les Ballets Russes, c’est<br />

en effet d’écrire de nouvelles pages. Et pour ce<strong>la</strong>, il est important de garder les yeux ouverts, de ne pas<br />

perdre pied avec sa réalité, de voir ce que <strong>la</strong> modernité peut nous apporter sans renier <strong>la</strong> culture et <strong>la</strong><br />

mémoire du passé<br />

À l’arrivée ce<strong>la</strong> fait quelque 90 spectacles, 19 créateurs et quelque<br />

600 interprètes, c’est à coup sûr un événement exceptionnel ?<br />

J’ajouterai qu’il n’y a qu’à Monaco qu’on pouvait proposer un programme<br />

aussi riche. La taille de <strong>la</strong> Principauté nous permet d’entretenir<br />

des re<strong>la</strong>tions étroites avec l’ensemble des institutions<br />

monégasques, qui se sont unies pour contribuer au succès de ce<br />

Centenaire. Nous bénéficions ici d’une légèreté créative, d’une liberté<br />

et d’une indépendance uniques, qui ne peuvent pas exister<br />

dans un grand pays où <strong>la</strong> culture devient une affaire d’état avec des<br />

enjeux d’influence et de pouvoir. Ce programme reflète tout ce<strong>la</strong>, en<br />

même temps qu’il exprime l’apport des Ballets Russes. Il fait sauter<br />

les frontières entre les genres, il propose des spectacles très variés<br />

et ne s’adresse pas à un public particulier. Ce n’est pas un programme<br />

de pur divertissement, ni un programme d’avant-garde,<br />

c’est l’un et l’autre à <strong>la</strong> fois avec pour seule exigence <strong>la</strong> qualité du travail<br />

proposé. Pour reprendre une formule de S.A.R. <strong>la</strong> Princesse de<br />

Hanovre, qui résume bien l’esprit de notre approche, nous avons<br />

voulu « donner du p<strong>la</strong>isir sans chercher à p<strong>la</strong>ire… »<br />

(voir détail du programme dans notre Urban Guide p xx)<br />

Russes prove. Only he could bill on the same programme<br />

the greatest contemporary choreographers and a tango dancer,<br />

Béjart and Les Deschiens, romantic ballet and a ballet<br />

featuring... Monaco's firemen! Maillot believes there's dance<br />

everywhere because dance is life, hence this enthusiasm he<br />

communicates because he exudes it, this fantastic optimism<br />

that carries him along, but which don't deprive him of the rigour<br />

essential to his work. He's a choreographer, an artist,<br />

but he's also a multi-tasker, an organiser and a manager.<br />

He's the guardian of artistic and financial integrity... and he<br />

gets results. Today the Ballets de Monte-Carlo, like the Ballets<br />

Russes, performs all over the world from Asia through<br />

Europe to the USA, flying the Monaco f<strong>la</strong>g that also stands<br />

for sharing, dialogue and the love of art, or rather the arts,<br />

because here, on this little Rock where Diaghilev triumphed<br />

and Nijinsky's star shone bright, the word art is declined in<br />

the plural.<br />

décembre 2009 www.<strong>cote</strong>magazine.com<br />

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