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Reflets - Ville de Martigues

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VIVRE ENSEMBLE / REPORTAGE<br />

SÉCURITÉ ROUTIÈRE<br />

Sur la route <strong>de</strong> la raison<br />

Impliquée dans <strong>de</strong> nombreuses actions <strong>de</strong> prévention, l’association Apaiser<br />

Éducation multiplie les animations auprès <strong>de</strong>s jeunes. Des intervenants sont<br />

venus rencontrer <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> terminale du lycée Jean Lurçat. Objectif:<br />

dialoguer, et sensibiliser avec ces jeunes usagers <strong>de</strong> la route<br />

MARION PISCIONE //<br />

FRÉDÉRIC MUNOS<br />

«SUR LE VIF<br />

« Je n’ai pas le permis mais je roule<br />

tous les jours en scooter. J’essaie <strong>de</strong><br />

rester pru<strong>de</strong>nt mais je ne respecte<br />

pas toujours les limitations <strong>de</strong><br />

vitesse. Le témoignage d’Annabelle<br />

m’a un peu secoué. On se dit que ça<br />

n’arrive qu’aux autres, mais quand<br />

on écoute son histoire, on se rend<br />

compte que cela peut toucher<br />

n’importe lequel d’entre nous. »<br />

Jimmy Rostang, 18 ans, élève en<br />

terminale TCI au lycée Jean Lurçat.<br />

»<br />

18 REFLETS I FÉVRIER 2013<br />

Je me suis fait flasher à 150 km/h entre Fos et Istres, mes<br />

parents ne le savent pas encore. » Cet élève <strong>de</strong> 18 ans,<br />

jeune conducteur, avoue ne pas toujours respecter les<br />

limitations <strong>de</strong> vitesse, « Parce que la vitesse, c’est méchant! »<br />

lance-t-il. Et parce que souvent, entre 15 et 20 ans, on se<br />

sent invincible. D’ailleurs, sur les treize élèves présents<br />

dans la salle ce jour-là, six affirment avoir déjà roulé sans permis,<br />

ou être prêts à le faire un jour. Difficile <strong>de</strong> convaincre<br />

les jeunes adultes, avi<strong>de</strong>s d’indépendance, et pour certains,<br />

<strong>de</strong> sensations fortes, que prendre <strong>de</strong>s risques sur la route<br />

peut avoir <strong>de</strong>s conséquences irréversibles. Pour mieux les<br />

sensibiliser, l’association marseillaise Apaiser Éducation,<br />

qui intervient régulièrement dans les Maisons <strong>de</strong> quartier,<br />

les collèges et lycées, mise sur <strong>de</strong>s témoignages choc,<br />

comme celui d’Annabelle Floriani. Rien ne distingue cette<br />

Marseillaise <strong>de</strong> 25 ans <strong>de</strong>s élèves qu’elle rencontre. Il faut<br />

écouter son histoire pour comprendre la gravité, presque<br />

indécelable mais bien réelle, dans son regard. « Ma vie a<br />

basculé un jour d’avril 2002, raconte-t-elle. J’avais 15 ans. J’étais<br />

passagère sur le scooter <strong>de</strong> mon petit copain. Il a coupé un virage<br />

sur la voie <strong>de</strong> gauche, mais une voiture est arrivée en face et<br />

nous a percutés. C’est ma jambe gauche qui a encaissé le choc ».<br />

Le pilote du scooter s’en sort avec quelques égratignures. Pour<br />

Annabelle, c’est un long calvaire qui commence. Il se termine<br />

le jour où, après <strong>de</strong> multiples opérations et <strong>de</strong>s mois<br />

<strong>de</strong> souffrance, elle déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> se faire amputer. « Ça a été<br />

comme une délivrance » confie-t-elle.<br />

Une prise <strong>de</strong> conscience<br />

C’est cette histoire, cette réalité violente, qu’Annabelle<br />

raconte aux élèves. Sans détour, sans tabou. « J’attends même<br />

la toute fin du témoignage pour leur dire que je suis amputée et<br />

que je porte une prothèse. Juste pour encore plus les suprendre »,<br />

confie-t-elle. « On ne vit pas dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bisounours.<br />

Les jeunes, quand on les écoute, ils se croient dans un film. Il

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