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L’association Apaiser Éducation a rencontré <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> terminale pour les sensibiliser aux dangers <strong>de</strong> la route.<br />
leur faut un témoignage choc pour les mettre face à la réalité. Et<br />
cette réalité, elle peut être violente, comme mon témoignage.»<br />
L’intervention d’Annabelle est d’autant plus percutante que<br />
les élèves peuvent facilement s’i<strong>de</strong>ntifier à elle, à son histoire.<br />
C’est d’ailleurs le but <strong>de</strong> ces actions menées auprès <strong>de</strong>s<br />
jeunes. « On veut vraiment instaurer un échange, un dialogue,<br />
sans leur faire la morale, explique Céline Reynoard, enseignante<br />
en Sécurité routière au sein <strong>de</strong> l’association Apaiser<br />
Éducation. On se met à leur niveau, en termes <strong>de</strong> vocabulaire<br />
notamment. On prend en considération leurs ressentis, leurs<br />
© François Déléna<br />
attentes, leur vie, tout simplement, d’adolescents ou jeunes<br />
adultes. » Cette discussion, c’est Céline qui l’instaure avec<br />
les élèves. L’intervenante cherche à savoir s’ils ont le permis,<br />
s’ils roulent en scooter, s’ils ont eu <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts. Parfois,<br />
en creusant un peu, les jeunes finissent par se confier,<br />
comme ce lycéen, dont l’attitu<strong>de</strong> un peu nonchalante et provoquante<br />
cache en fait une blessure. « Mon frère est mort<br />
dans un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la route. » Le lycéen peine à retenir ses<br />
larmes, mais reconnaît pourtant rouler parfois sans permis,<br />
et dépasser souvent les limitations <strong>de</strong> vitesse. Céline<br />
Reynoard, touchée par le témoignage du jeune homme,<br />
n’arrivera cependant pas à le raisonner. L’élève s’obstine :<br />
« Je sais ce que je fais, je sais conduire, et s’il m'arrive quelque<br />
chose, et bien tant pis, c’est la vie ». Mais le message finit toujours<br />
par passer. Après <strong>de</strong>ux heures <strong>de</strong> discussions, les réactions<br />
sont plus mesurées, moins provocantes. « C’est vrai<br />
que ça fait réfléchir. On n’a qu'une vie, il ne faut pas jouer avec »,<br />
réalise un jeune conducteur <strong>de</strong> scooter, conscient <strong>de</strong>s risques<br />
qu’il prend, parfois, sur la route. Comme lui, d’autres adolescents<br />
reconnaissent jouer avec le feu. Certains ont déjà<br />
été victimes ou responsables d’acci<strong>de</strong>nts, heureusement<br />
sans gravité. « On s’est planté dans un arbre » raconte l’un,<br />
« Je suis tombé en moto » s’amuse un autre. Des témoignages<br />
qui ne font qu’appuyer un constat : les jeunes ne sont pas<br />
les principaux usagers <strong>de</strong> la route, mais ils restent les plus<br />
touchés par les acci<strong>de</strong>nts, graves, notamment.<br />
REFLETS I FÉVRIER 2013 19