La papillomatose laryngée - ORL Nantes - Free
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l’atteinte et à l’évolution. Les enfants infectés par le type 11 auraient des formes plus<br />
obstructives et avec un risque plus important de trachéotomie [82]. Un seul de nos patients<br />
présentait un type 11 mais le recul est insuffisant pour dire s’il s’agit d’une forme agressive.<br />
Les types 16, 18 et 33 ont plutôt été retrouvés dans des carcinomes dont certains ne<br />
présentaient aucun autre facteur de risque [88, 90] et notamment ceux développés sur des<br />
<strong>papillomatose</strong>s [14]. <strong>La</strong> présence de l’HPV sur la muqueuse saine adjacente aux papillomes<br />
[15, 16], et qu’il ne se développe que dans des celules épithéliales particulières [17] peut<br />
expliquer que des papillomes puissent se développer sur des muqueuses traumatisées<br />
devenues métaplasiques [12]. Ainsi la réalisation du typage de l’HPV permettrait à l’échelon<br />
individuel de donner un appréciation pronostique. Par ailleurs, sur le plan collectif, il<br />
permettra de mieux comprendre les implications précises de ce virus dans l’évolution et le<br />
traitement des <strong>papillomatose</strong>s.<br />
Les traitements actuels des <strong>papillomatose</strong>s sont actuellement de deux ordres : local à<br />
visée, s’attaquant au papillome, et à visée curative, s’attaquant à la maladie infectieuse à<br />
HPV.<br />
Les traitements ayant fait le plus preuve de leur efficacité pour l’exérèse des<br />
papillomes sont le laser, la microchirurgie classique, et le laser PDT. Quelque soit la<br />
technique utilisée, l’anesthésie conditionne la qualité du geste opératoire et le pronostic de la<br />
maladie. Différents modes de ventilation, et donc d’anesthésies, permettent des gestes<br />
endoscopiques mais l’existence de papillomes expose à des risques particuliers qui<br />
conditionnent le choix. L’intubation par sonde à ballonnet ne permet pas le traitement de<br />
lésions trachéales et, dans certaines conditions, sous-glottiques. Des papillomes pouvant<br />
apparaître sur les muqueuse traumatisées [12, 91], l’intubation peut favoriser la dissémination<br />
du papillomavirus aux points de frottements de la sonde [30]. Le masque laryngé a été<br />
proposée pour éviter le contact trachéal [30] et laisse libre tout l’endolarynx. Cependant il<br />
impose l’utilisation du laser KTP qui est le seul utilisable sur un fibroscope souple. <strong>La</strong> jet<br />
ventilation consiste à insuffler de l’air par intervalles réguliers à l’aide d’une sonde de calibre<br />
de 3 à 4 mm introduite dans la trachée, sans obstruction par ballonnet. L’avantage concerne<br />
surtout le chirurgien puisqu’il possède une vue très dégagée sur le larynx sans qu’il soit obligé<br />
d’utiliser un laser particulier. Cette technique est utilisable chez l’adulte comme chez l’enfant<br />
[92]. Cependant ces deux dernières techniques exposent à un risque de diffusion des<br />
vaporisats de papillomes (qui contiennent de l’ADN viral) vers les bronches d’une part,<br />
exposant à un risque de dissémination de l’arbre trachéobronchique, et vers l’opérateur<br />
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