TP n°11 - Chimie - PCSI
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<strong>TP</strong> <strong>n°11</strong><br />
Déshydratation d’un alcool<br />
On réalise dans cette expérience la déshydratation d’un alcool : le 2-méthylcyclohexanol.<br />
CH 3<br />
OH H 3 PO 4<br />
CH 3<br />
Page 1 sur 5<br />
+ O<br />
+<br />
On réalise cette déshydratation dans un montage de distillation fractionnée (voir ANNEXE),<br />
ce qui permet d’isoler les alcènes au fur et à mesure de leur formation.<br />
I - Mode opératoire<br />
Réaliser un montage de distillation (utiliser un ballon bicol) : voir ANNEXE.<br />
Introduire dans le ballon 7,0 cm 3 de 2-méthylcyclohexanol (le réactif<br />
commercial contient un mélange des isomères cis et trans), environ 3 cm 3 d’acide<br />
phosphorique concentré et deux grains de pierre ponce.<br />
Attention ! L’acide phosphorique concentré provoque des brûlures. Manipuler avec<br />
soin et bien rincer la verrerie ayant contenu l’acide après utilisation. Les lunettes de sécurité sont<br />
obligatoires durant toute l’expérience.<br />
Procéder alors à la distillation : chauffer au maximum au début, afin de porter le mélange<br />
réactionnel à ébullition. Puis diminuer le chauffage de manière à recueillir entre une et deux<br />
gouttes par seconde de distillat.<br />
Noter la température de haut de colonne durant la distillation. La température ne doit jamais<br />
monter au-delà de 95°C, car l’alcool distillerait.<br />
Observer le distillat. Il comprend deux phases, l’eau et le mélange des alcènes. Lors d’une telle<br />
distillation, on dit que les alcènes ont été entraînés par l’eau (on parle d’hydrodistillation) :<br />
l’équilibre liquide-vapeur en haut de colonne s’établit à environ 90°C, température inférieure à<br />
la fois à la température d’ébullition de l’eau et à celle des alcènes.<br />
Verser le distillat dans une ampoule à décanter, éliminer la phase aqueuse, laver la phase<br />
organique (lavage basique, puis lavage à l’eau disitillée). Récupérer la phase organique, la sécher<br />
sur CaCl 2 anhydre, filtrer sur filtre plissé dans une éprouvette graduée propre, préalablement<br />
tarée. Mesurer la masse de la phase organique.<br />
Dans un tube à collerette, mélanger quelques gouttes de phase organique avec quelques<br />
gouttes d’éther anhydre. Analyser ce mélange en CPV.<br />
Mesurer l’indice de réfraction de la phase organique.<br />
H 2<br />
ou<br />
CH 3<br />
O<br />
H 2
II - Questions, compte-rendu<br />
1) Combien existe-t-il de stéréo-isomères du 2-méthylcyclohexanol ? Les écrire en projection<br />
de Cram, déterminer les descripteurs stéréochimiques de leurs atomes asymétriques,<br />
indiquer les relations d’isomérie entre eux.<br />
Pourquoi faut-il consacrer deux lignes au 2-méthylcyclohexanol dans le tableau de données<br />
physiques ci-dessous ?<br />
2) Pour simplifier l’étude, on considérera que la réaction d’élimination a lieu uniquement par le<br />
mécanisme E1. Écrire le mécanisme de la réaction et montrer que deux produits sont a priori<br />
possibles, indépendamment de l’isomère du 2-méthylcyclohexanol qui réagit. Les nommer.<br />
3) Dans quelles conditions devrait-on se placer pour réaliser la réaction inverse d’hydratation<br />
du 1-méthylcyclohexène ? Qu’obtiendrait-on en hydratant le 1-méthylcyclohexène ? Justifier.<br />
4) Étudier le chromatogramme CPV : déterminer les temps de rétention relatifs à l’éther,<br />
attribuer les pics en s’aidant des chromatogrammes authentiques, déterminer les<br />
pourcentages de chaque alcène grâce à la surface des pics.<br />
5) Indiquer l’indice de réfraction de votre mélange d’alcènes et commenter.<br />
6) Quelle sélectivité est mise en évidence par cette expérience ?<br />
Quelle règle concernant les éliminations est ainsi illustrée ?<br />
7) Calculer le rendement de la synthèse, commenter.<br />
Données :<br />
Masse molaire<br />
en g⋅mol −1<br />
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Masse volumique en<br />
g⋅cm −3
Le montage<br />
ANNEXE : La distillation fractionnée<br />
Remarques :<br />
Le système de chauffage peut être un chauffe-ballons (dans ce cas, on place deux ou trois grains<br />
de pierre ponce dans le ballon pour réguler l’ébullition), un bain marie sur agitateur magnétique<br />
chauffant (on place alors une olive aimantée), ou même un bain d’huile s’il est nécessaire de<br />
chauffer très fortement.<br />
Lors d’une distillation sous pression atmosphérique, l’ouverture est simplement laissée à l’air<br />
libre. Pour une distillation sous pression réduite, on la relie à la trompe à eau.<br />
Il existe des colonnes de Vigreux de différentes longueurs suivant la séparation à effectuer.<br />
On peut même supprimer la colonne de Vigreux ; dans ce cas, on recondense directement les<br />
vapeurs issues de l’ébullition ; on parle alors de distillation simple.<br />
L’évaporateur rotatif est une variante de distillation simple sous pression réduite.<br />
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Mode opératoire<br />
Cas le plus fréquent : on veut purifier un produit A.<br />
o On chauffe, fortement au début, pour obtenir l’ébullition du mélange.<br />
o Lorsque le front de condensation atteint le thermomètre, celui se fixe à une température<br />
que l’on note, les vapeurs se recondensent et on récupère le liquide (1 à 2 gouttes par<br />
secondes, adapter la puissance du chauffage pour cela).<br />
o Tant que la température de haut de colonne est inférieure à
Les équilibres liquide-vapeur sont réalisés en continu de bas en haut dans la colonne, entre le<br />
liquide qui redescend par gravité et la vapeur qui monte. Pour permettre une bonne réalisation<br />
de ces équilibres, le chauffage ne doit pas être trop intense. Une bonne distillation recondense<br />
environ une à deux gouttes de distillat par seconde.<br />
Remarque importante : toutes les distillations ne se passent pas ainsi. Par exemple, quand on<br />
distille de l’éthanol et de l’eau, on atteint une composition limite en haut de colonne (96% en<br />
volume d’éthanol) et il ne sert alors plus à rien d’allonger la colonne. Le mélange obtenu est alors<br />
appelé un azéotrope.<br />
2 ème cas : A et B ne sont pas miscibles, le mélange initial est biphasé<br />
Dans ce cas, le mélange a une température d’ébullition inférieure à la fois à celle de A et à celle<br />
de B. Lorsqu’on porte le mélange à ébullition, la vapeur émise a une composition fixe, quelles<br />
que soient les proportions initiales de A et de B dans le liquide.<br />
Cette vapeur est recondensée (distillation simple, colonne de Vigreux inutile) et le liquide<br />
biphasé obtenu en la recondensant est appelé un hétéroazéotrope.<br />
L’hétéroazéotrope se comporte comme un corps pur :