MAI 2006 N° 359 - Jeunesse Sportive et Culturelle Pitray-Olier

ien que
du bonheur
Philippe BEAUCHAMPS
48 ans
Marié avec Cathy
Adjoint pédagogique du
Cours Lafayette à Paris
Coordonnateur du secteur
vacances du P.O, chargé
de l’organisation des
séjours et du Bourdiou
Les 5 meilleurs souvenirs
au P.O. de ... PHILOU
1 L’intronisation
Juillet 1972, à l’époque, le P.O est encore un traditionnel « patro
» et le Bourdiou est à son image. Les adolescents du « petit camp
» et du « grand camp » sont hébergés sous de vieilles tentes
marabout dignes des terrains de manœuvre de l’armée de terre.
Les rassemblements sont ordonnés « au carré » devant le pavillon
central, chaque équipe est alignée derrière son fanion, c’est là que
l’on annonce les « servitudes », celui qui aura l’immense
avantage et le privilège de nettoyer les W.C. ou les douches, celui
qui mettra le couvert, qui servira à table… Le gros lot étant pour
le « Maître d’hôtel » qui aura l’honneur de servir le vin à table et
qui pourra en profiter pour s’humecter les babines et se réveiller
les papilles…Je dis « celui » car cette année là, une seule fille
s’est engagée dans cet acte militant de représenter la gente
féminine à la colo.
Le Bourdiou a son drapeau tricolore – le bleu pour représenter le
ciel et l’océan, le jaune symbolisant le soleil et les dunes, le vert
pour l’espérance et la forêt – Le matin on monte les couleurs,
l’étendard du Bourdiou flottant au vent en compagnie de ceux des
nations qui sont représentées, la France (bien entendu) l’Espagne
(j’en profite pour saluer ici nos fidèles amis d’outre Pyrénées qui
aujourd’hui encore nous confient leurs enfants). Les nouveaux
venus sont bizutés, le baptême consistant généralement en un
bain dans le « Brahma » (ruisseau qui s’écoule derrière les
cuisines et dans lequel les tortues vertes font leurs ablutions dans
les eaux grasses jonchées de colombins et autres papiers
usagés… Eh oui !
Le Bourdiou ne connaît pas encore le tout-à-l’égout. Les douches sont extérieures, on s’y lave en
petite tenue derrière un grillage et on peut y fumer sans prendre garde, le filet d’eau qui en sort ne
risquant pas d’éteindre un mégot… Eh bien, figurez-vous que je n’en reviens pas moi-même !
C’est dans cette ambiance là, qui ne me ressemble en rien, que j’ai été atteint par le virus, que j’ai
été envoûté par la magie du Bourdiou. Gabriel, moniteur chef alors en fonction a appelé mon nom,
j’ai eu l’honneur de hisser les couleurs en face de Marie-Christine, je ne savais pas encore que ce
drapeau qui s’élevait engagerait plus de trente ans de ma vie à m’investir pour faire vivre ce lieu
qui ne laisse personne indifférent et qui est le royaume des enfants, mais je savais qu’un grand
moment était en train de se jouer.
Le chef a poussé le célèbre cri de ralliement « P.O TOUJOURS » tous les colons d’une même voix
ont répondu « JOYEEUUUX ! » il a conclu avec la phrase mythique « je vous souhaite une Belle,
Bonne et Grande Journée » chacun est reparti vivre sa vie et ce fut pour moi le début d’une grande
aventure qui n’a pas encore trouvé son épilogue.
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