N°093 - shage

Ceci fait qu’en période de sécheresse le bassin le plus bas n’était guère alimenté.
C’est à partir de 1782 qu’apparaît le premier service public et commercial de distribution de l’eau à
domicile, exploité par les frères Perier. Ceux-ci furent autorisés par Louis XIV en 1777 à créer une
Société par actions destinée à établir à leurs frais des pompes, des réservoirs, et un réseau de
conduites en fonte, permettant de distribuer l’eau à titre onéreux chez les particuliers qui
souscrivaient un abonnement.
Mais les avancées en matière d’assainissement demeurent timides. François 1 er avait
imposé les fosses sous immeuble et la corporation des « maîtres Fifi » avait pour tâche de vider
ces fosses et de transporter leur contenu vers les fossés d’enceinte, mais là encore seuls les
riches pouvaient s’offrir ce « luxe ». Quelques égouts sont construits, Paris en compte 24 au début
du règne de Louis XIV .Bien que souterrains, ils sont mal entretenus, obstrués par des boues
épaisses et encombrés d’immondices, ils empestent le voisinage. De plus par fortes pluies, ils
s’engorgent et les eaux refluent en mares puantes.
Dés le début du règne de Louis XIV commencent les travaux du grand égout de ceinture. A
la fin du règne de Louis XVI, les égouts mesurent 26 kms. Le réseau ne cesse de s’étendre, mais
toutes les eaux usées se jettent en Seine en plein Paris, où est également puisée l’eau de
consommation. Conseil est donné aux parisiens utilisant l’eau de la Seine de la prélever en amont,
où elle est évidemment plus propre, mais pour cela il faut faire des kilomètres à cheval ou en
carriole, ce que beaucoup ne font pas, surtout en hiver.
XIX ème siècle
On assiste à une hausse significative et
brutale de la population à Paris due à l’amélioration
de l’alimentation et à l’exode rural. Paris atteint près
de 2 millions d’habitants. Par arrêté consulaire du 6
prairial an XI (25 mai 1803), le Service des Eaux
devient entièrement municipal.
Napoléon 1 er décide en 1805 la réalisation d’un projet
plus important : amener à Paris par un canal une
partie des eaux de l’Ourcq, affluent de la Marne.
Celui-ci, achevé en 1822, représente un apport de
100.000 m³ par jour. Suivent le canal Saint-Denis en
1821 et le canal Saint-Martin en 1825.
Mais si les besoins quantitatifs étaient satisfaits, la qualité de l’eau était mauvaise et
provoquait de nombreuses épidémies, comme l’épidémie de choléra de 1832, très meurtrière. En
1841, le premier puits artésien est foré à 550 m de profondeur, mais la qualité reste encore
médiocre. D’autres puits sont creusés ailleurs avec le même résultat.
Après l’Empire et la Restauration, le rythme de construction des égouts va s’accélérer pour
atteindre 8 Kms par an en 1835. L’assainissement reste toutefois insuffisant, une politique de
grands travaux s’impose. Au milieu du XIX éme siècle, grâce au préfet Haussmann et à l’ingénieur
Belgrand, directeur du Service des Eaux, Paris se dote enfin des équipements et services
municipaux indispensables. Encouragés par Napoléon III, ils décident la création de deux réseaux
indépendants :
- L’un, destiné à l’alimentation des habitants.
- L’autre, d’eau non potable, destiné à l’entretien des voies publiques et alimenté
par l’eau de l’Ourcq et de la Seine.
Pour améliorer la qualité de l’eau, deux types de mesures sont prises :
La recherche d’eaux de sources et leur amenée vers Paris dans des conduits
fermés à l’abri des pollutions.
La filtration lente sur sable notamment des eaux de Seine-et-Marne prélevées en amont de
Paris. Deux établissements filtrants géants furent réalisés capables de débiter 600.000 m³
par jour jusqu’en 1960.
Nouvelles Racines n°93 10
Canal Saint-Martin à Paris.