1 - International Joint Commission

L'ENVIRONNEMENT El
EN CAS D'~~LEVATI;ON
-:-
-.i
* *',
DU LAC RO%$ ':JUSQU'A LA
COTE 1725 DA"NS
*

FRONTIERE - - - -
4 9 0 ~ ~ ~ ~ ~ O N A L E
-
1 0 1 2
RAGE GORGE
RIVIERE SKAGIT
FIGURE 1

LOUIS J. ROBICHAUD, prssident
A.D. SCOTT
8
BERNARD BEAUPRE
COMMISSION ;MIXTE INTERNATIONALE
I
CANADA - ETATS-UNIS
J.L. MACCALLUM, avocat-conseil
CHRISTIAN A. HERTER Jr., pr6sident
CHARLES R. ROSS
MURRAY W. THOMPSON, ingenieur-conseil
J.F. HENDRICKSON, conseiller en environnement
D.G. CHANCE, secr6taire
W.A. BULLARD, secr6taire

Chapitre
1
TABLE DES MATIERES
INTRODUCT TON 11
A
I CONDUITE DE LIENQUETE
PARTTE I
/
IT IMPACT ECOLOGIQUE ET WIRONNEMENTAL
L ENVIRONNEMENT ACTUEL
IMPACT PHYSIQUE
Fond delavallge ..................... 26
Flore........,......................... 27
Gibier et autres animaux........,...... 28
Poissons............................... 29
Loisirs..., ............................ 30
/
Education et recherche................. 32
VALEUR DE L'UTILTSATION HUMAINE 33
Valeur de llutilisation commerciale.... 34
Valeur de llutilisation r6cr6ative ..... 35
/'
VALEURS SOCIALES NON MESUREES
Valeurs dloption ....................... 40
Valeurs sociales de conservation....... 40
I
Evaluation des consdquences 42

Chapitre Page
PARTIE 11' . .
IV AUDIENCES PUBLIQUES 55
V LE LAC ROSS 65
/
HISTORIQlJE DU RESERVOIR ROSS AU CANADA 66
4
APPARTENANCE DES TERRES VISEES DANS LE
SECTEUR CANADIEN 68
A /
LOISIRS DU COTE AMERICAIN 72
4
VALLEE DU BIG BEAVER 73
PROGRAMME DE CONSTRUCTION ENVISAGE 76
/
REGULARISATION PERMANENTE PROPOSEE 76
VI INVENTAIRE DES RESSOURCES 80
!
/
GEOLOGIE DU SOUS-SOL 83
Geologie de l'assise rocheuse........... 83
Geologic de la couche de surface. ....... 84
\
LA RIVIERE SKAGIT 87
. .
La riviere.............................. 88
Principaux tributaires. ................. 90
CLIMAT 91
Precipitation ........................... 91
Temperature ............................. 92
t

Chapitre
VI
/
PRINCIPALES COMMUNAUTES DE PLANTES
Page
Plaine alluviale ................................ 99
CGne alluvio-colluvial ......................... 100
Terrasse fluvio-glaciaire ...................... 100
Terrasse fluvio-glaciaire avec couronnement
dlargile ....................................... 102
Canes dlalluvion mixtes... ..................... 102
HABITATS FLORISTIQUES PARTICULIERS 103
Prairies. ...................................... 103
Etangs et marais...... ......................... 104
Abords de la rivisre ........................... 105
Affleurement rocheux tr8s sec.................. 105
2
PLANTES D 'UN INTEA PARTICULIER 106
Plantes de ltint6rieur ......................... 106
. \
Plantes c6tieres. .............................. 109
Plantes des hautes r6gions ..................... 110
Arbrisseaux dlimportance sp6ciale .............. 110
\
ESPECES ANIMALES
Habitat faunique ............................... 112
/ \
LES DIFFERENTES ESPECES ANIMALES
Oiseaux ........................................ 114
Reptiles et amphibiens ......................... 115
/
DENOMBREMENT ESTIMATIF DE LA POPULATION ANIMALE
RESSOURCES PISCICOLES /
ASPECT CULTUREL ET ARCHEOLOGIQUE
VII USAGE ACTUELLE DES RESSOURCES 120
\
USAGE A DES FINS COMMERCIALES 120
Exploitation de la forst. ................ 120
Cueillette du buis. ...................... 121

Chapitre Page
LOISIRS
PQche...... .............................
Chasse. ................................. 126
Loisirs en g6n6ral.. . . . . . . . . . . . . . , . . . . . . 127
VALEUR DE LtUTILISATION ACTUELLE DES RESSOLlRCES 129
' Usages B des fins commerciales ..........
Usages B des fins r6cr6atives. ..........
/ \ fl
VIII LA VALLEE DE LA SKAGlT SANS LE RELEVEMENT DU RESERVOIR ROSS 136
VTILISATIONS FUTURES POSSIBLES 136
Agriculture .............................. 136
Exploitation minisre ..................... 137
Exploitation de la for&. ................
RQcolte du buis... .......................
Loisirs. .................................
Education et recherche.... .....,.........
/ /
UTILISATION RECREATIVE OPTIMUM
Ressources dlordre r6cr6atif...... .......
Chasse... ................................
Loisirs dlordre g6ngral.- en ltabsence
dtam6nagements rgcr6atifs ................
Loisirs dtordres g6n6ral - ii la faveur
dtam6nagements r6crQatifs ................
A
UTILISATION COMMERCIALE OPTIMUM DE LA FORET
VALEUR POTENTIELLE
Loisirs en ltabsence dtam6nagements
rEcr6atifs ...............................
Loisirs 2 la faveur d1am6nagements r6cr6a-
tifs ......................................
Exploitation forestisre et cueillette du
buis............. .........................

Chapitre
Page
\
SERAIT RELEVE 158
2
X COMPARAISON
LE SECTEUR SUBMERGE 158
EFFETS SUR LA FLORE 159
EFFETS SUR LA FAUNE 16 1
EFFETS SUR LE POISSON 162
Durant la construction .................... 163
L'habitat dans le r6servoir High Ross
projet6 ................................... 163
Fraysres disponibles ...................... 164
EFFETS SUR LES LOISIRS 16 5
Chasse..... ............................... 167
Loisirs g6nGraux en l'absence d1am6nagements
rGcr6atifs ................................ 167
ActivitSs g6n6rales de loisirs 2 la faveur
d ' am6nagements appropri6s. . . . . . . . . . . . . . . . . 168
/
IMPACT sUR L 'EDUCATION ET LA RECHERCHE
IMPACT SUR L'EXPLOITATION COMMERCIALE DE LA FOR&' 171
VALEUR POTENTIELLE 171
Les loisirs en l'absence dtam6nagements r6cr6a-
tifs ....................................... 172
Les loisirs B la faveur d1am6nagements
approprigs 173
Exploitation commerciale de la foret ....... 175
COUPE DU BOIS ET R~COLTE DU BVLS
LOISIRS
VALEUR TOTALE

Chapitre Page
/
XI APPRECIATION DES VALEURS NON MESUREES
Figure
/
EDUCATION ET RECHERCHE
VALEUR D'OPTION
VALEURS SOCIALES DE CONSERVATION
LISTE DES FIGURES
1 La rivisre Skagit ................................ 00
2 Topographie de la rivibre Skagit.. . . . . . . . . . . . . . . . 81
3 Profils en travers de la vall6e de la Skagit ..... 82
4 Unites de relief de la vall6e de la Skagit au Canada 86
5
Tab1 eau
1
2
Classification de la for& des basses terres con-
tinentales... .................................... 95
LISTE DES TABLEAUX
Valeur actuelle de l'utilisation future de la vall6e
de la Skagit ................................. 3 7
Principales unit6s de relief de la basse Skagit et
de la vallBe de la KlesjlRwa orientale.. . . . .. . . . . . 87
3 Dgnombrement est imat if des vert 6br6s. . . . . . . . . . . . . 116
4
5
6
7
Utilisation actuelle de la vallBe B des fins
rScr6atives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Utilisation possible des loisirs dans la vall6e de
la Skagit sans amenagements r6cr6atifs majeurs ... 178
Utilisation rScr6ationnelle possible B la faveur
dtam6nagements appropri6s 179
Valeur nette actuelle des utilisations de la val-
lee de la Skagit ' 181

Appendice
. , . . . . . . . . . . .
APPENDICES
/
A TEXTE DU UANDAT CONFIE A LA COMMISSION MIXTE INTERNA-
/ #
B MEMBRES DE L'EQUIPE DE CONSEILLERS SPECIAUX
0 8
C PEJGONNES AYANT PRESENTE DES MEMOIRES OU FAIT DES
DEPOSITIONS LORS DES AUDIENCES PUBLIQUES DE LA
COMMISSION MIXTE INTERNATIONALE
\ J 1 f / /
D ESPECES VERTEBREES DENOMBREES DANS LA VALLEE DE
LA SKAGIT AU CANADA
/
E LISTE DES PLANTES DANS LA VALLEE DE LA SKAGIT AU
CANADA
/ /
F ETUDES ECONOMIQUES DES LOISIRS DE PLEIN AIR

INTRODUCTION
Le pr6sent rapport de la Commission mixte internationale trai-
te des cons6quences sur llenvironnement et 116cologie au Canada si
on haussait le lac ROSS 2 1725 pieds au-dessus du niveau moyen
de la mer. Le Rapport a 6t6 divis6 en trois parties pour en facili-
ter la pr6sentation. La Partie I, chapitres I 3 111, comporte la
r6ponse de la Commission aux questions pr6cises de son mandat. La
Partie 11, chapitres IV B XI, fournit les d6tails de llenqu&e et
les motifs des conclusions de la Commission. La Partie 111, appendi-
ces A 8 F, renferme des donn6es compl6mentaires.
La vall6e de la Skagit au Canada se situe 2 environ quatre-
vingt milles 2 ltest du Vancouver m6tropolitain, centreId6mographi-
que de la region continentale sud de la Colombie-Britannique. (Voir
la carte). A partir du Vancouver m6tropolitain, on peut acc6der 8
la vall6e en faisant 116 milles de route: 90 milles sur la route
Transcanadienne et 26 sur une bonne voie de gravier. AprSs avoir
travers6 la rivisre Skagit, cette voie suit le fond de la vall6 sur
12 milles, jusqu18 la frontisre internationale. Dans la partie qui
serait inondee, la riviSre coule en direction sud-est et pr6sente
une d6clivit6 r6guliSre et assez douce. La largeur du fond de la
, vall6e varie de 1 B 1; mille.
Le fond de la vall6e est couvert dlune v6g6tation vari6e en
raison du chevauchement des for&ts ssches de 11int6rieur et des fo-
rEts humides de la c6te. Ces forets constituent llhabitat dlune faune
extrcmement diversifi6e. Les eaux de la rivisre Skagit et du r6ser-
voir Ross actuel renferment plusieurs espsces de poissons, mais sur-
tout de la truite arc-en-cie 1. La vall6e de' la Skagit au Canada
nla pas Bt6 utilisBe 8 fond dans le pass6, mais elle posssde des res-
sources touristiques tant pour les r6sidents du Canada que des

Etats-Unis. La vall6e est ouverte au public parce qulelle se compo-
se presque entisrement de terres domaniales.
J
Le barrage Ross, situ6 sur la rivisre Skagit dans llEtat de
Washington, 2 environ trente milles de la frontisre internationale, a
6t6 construit par la ville de Seattle il y a quelque trente ans. De-
puis lors, on en a graduellement accru la hauteur. Aujourdlhui, il
endigue les eaux du lac Ross a concurrence de 1702.5 pieds au-dessus
du niveau moyen de la mer. Lorsque le rgservoir est plein, sa nappe
d6borde jusqulau Canada, sur une distance dlenviron un mille. S1il
6tait 6lev6 jusqu18 1725 pieds au-dessus du niveau de la mer, le lac
dgborderait de huit milles 8 11int6rieur du Canada et y submergerait
quelque 5,180 acres de terrain.
La proposition visant ii 6lever le niveau du r6servoir 2 1725
pieds constitue la dernisre Gtape dlun programme 8 long terme dtap-
provisionnement hydro6lectrique pour la ville de Seattle. Afin de
faire aboutir ce projet, Seattle a demand6 8 la Commission mixte in-
ternationale, conform6ment 2 llarticle IV du Trait6 sur les eaux
limitrophes, dlapprouver la hausse, par gtapes, du niveau du lac
jusqu12 1725 pieds. En 1942, la Commission a donn6 son assentiment,
sous rgserve de certaines conditions. L1une de ces conditions 6tait
que la ville de Seattle indemnise convenablement la Colombie-Britan-
nique de tous dommages que la province subirait,et que le niveau de
lleau 8 la frontisre internationale ne soit pas haus& avant que la
ville et la province n'aient conclu un accord irr6vocable de r6para-
tion pour tous les dommages causes en Colombie-Britannique.
De 1954 8 1966, la ville et la province ont conclu des accords
annuels permettant aux earn dgpassant la frontisre dlatteindre un
niveau de 1600 pieds au cours de cette p6riode. En 1967, une entente
de quatre-vingt-dix-neuf ans est intervenue, autorisant 11616vation

13 ~TOV~IICC en cspPces ou cn 6q~livnlcnt d' 611crsic :I cct l-it~uc.. En
octobre 1970, la ville de Seattle a demand6 ,? la Federal Po\ier Com-
mission des Etats-Unis de modifier son permis de 1927 en vue dt61ever
le lac Ross au niveau de 1725 pieds. Un historique plus complet.
des d6marches juridiques entreprises re'lativement B ltinondation du
territoire canadien figure au chapitre V.
,
Au Canada come aux ~tats-~nis, nombre de personnes en sont
venues 2 s1inqui6ter du programme dt616vation du lac Ross et de ses
les
cons6quences sur llenvironnement dansideux pays. Face B cette inqui6-
/
tude, les Gouvernements canadien et am6ricain ont demand6 2 la Com-
mission mixte internationale, le 7 avril 1971, dT6tudier les effets
de la hausse de niveau du lac Ross sur ltenvironnement du c6t6 cana-
dien, et de faire les recommandations qutelle jugerait necessaires B
la protection et 2 11am61ioration des aspects g6onomiques de la r6gion
touch6e du Canada. Le texte du mandat confi6 par les deux gouverne-
ments apparaft au complet 2 llappendice A.
Ce mandat, la Commission lta interpr6t6 cornme une demande
dt6tude limit6e aux cons6quences 6cologiques et environnementales
directes que susciterait 11616vation des eaux du r6servoir en sol
canadien,et aux r6percussions indirectes pouvant r6sulter des effets
I
6cologiques directs qui se produiraient aux Etats-Unis. Par cons6-
quent, la pr6sente enquEte ne constitue pas une 6tude apprgciative
de lf6ventuel barrage High Ross, pas plus qutelle ne
r6pond entisrement aux inqui6tudes de la population. Aux termes du
mandat, le coat des amgnagements ngcessaires, la production gventuel-
le dt61ectricit6, les autres sources de courant dont pourrait disposer
Seattle, ainsi que les cons6quences 6cologiques directes en terre
am6ricaine ont 6t6 exclus de llenquEte de la Commission. MEme si on
a soulev6 aussi des questions sur la Ggalit6 de ltordonnance dlap-
probation de la Commission (1942) et de l'accord Seattle - Colombie-

CHAPITRE I
A la rBception de son mandat, la Commission n'a pas constitu6
de groupe international, come elle le fait dlordinaire. En raison
du d6lai de six mois impos6 par les gouvernements, elle a choisi des
spBcialistes pour la conseiller directement dans cette enquete.
En quelques semaines, la Commission a rassemblB une Bquipe trbs
diverses de sp6cialistes dans les domaines suivants: pgches, biolo-
gie de la faune, 6cologie forestibre, planification des loisirs de
plein air, gBnie hydro-6lectrique et ggologie. On a puisB les mem-
bres de cette Bquipe au ministbre de llEnvironnement du Canada, 3
llHydro-Bonneville, 2 la Pacific Northwest River Basins Commission,
#
au ministbre de llEnvironnement de llEtat de Washington et au minis-
tsre des Loisirs et de la Conservation de la Colombie-Britannique.
En outre, la Commission a retenu les services dlun Bconomiste en
ressources naturelles pour coordonner le travail des conseillers
spBciaux. On trouvera 3 llappendice B la liste des membres de cette
6quipe multidisciplinaire.
Au cours de llenquete, ces conseillers sp6ciaux se sont r6unis
3 de multiples reprises et ont gard6 des contacts 6troits et frBquents
avec la Commis.sion.
La Commission et les conseillers ont effectu6 une inspection
a6rienneet au sol de la vall6e de la Skagit,en amont du barrage
Ross, avant de tenir les audiences mentionnGes ci-dessous. Les con-
seillers ont fait plusieurs autres inspections.
Aprbs avoir dement publi6 un avis, conform6ment au Rsglement
intgrieur de la commission ,' des- audiences pub1 iques ont eu 1 ieu
3 Bellingham le 3 juin 1975 et 3 Vancouver les 4 et 5 juin. La
. ,

transcription st6nographique des tgmoignages alors entendus et toutes
les propositions 6crites prgsent6es aux audiences ou aprss sont dans
nos dossiers. On peut les consulter aux bureaux de la Commission B
Ottawa et 3 Washington, D.C. La Commission a 6t6 impressionn6e par
la qualit6 des propositions et m6moires dont elle fut saisie. La
liste des personnes qui ont t6moign6 aux audiences ou qui ont sou-
mis des expos6s parart B llappendice C.
La ma j orit6 des tEmoins entendus-aux audiences s' oppo-saient B
- . - - - - -- - -- - - - -- ---
la hausse de niveau du lac Ross. Les profestataires ont-all6gu6
des motifs 6conomiques et juridiques, et des questions
dlenvironnement et de loisirs. Come on pouvait sly attendre, la
Commission a rep bon nombre de t6moignages qui ne se rapportaient
pas directement B son mandat. On a mis en doute la l6galit6 de l1or-
donnance dlapprobation de la Commission de 1942 et de llAccord Seattle-
Colombie-Britannique de 1967. Quelques t6moins ont d6plor6 l1exi-
guYt6 du mandat de la Commission et llinsuffisance du d6lai impar-
ti. Un r6sum6 des audiences publiques figure au chapitre IV de ce
rapport.
La Commission tient 3 souligner qulen temps normal une 6tude
des conditions 6cologiques et environnementales devrait s16tendre sur
trois ann6es entisres. Celle dont il s1agit ici slest au contraire
effectu6e en quatre mois, soit du-d6but de juin - date dlouverture des
audiences publiques - au d6but dloctobre. Par conqsquent, le tra-
vail de 116quipe consultative a surtout consist6 en une interpr6ta-
I
tion de donn6es brutes et parfois incomplstes, rassembl6es par d1au-
tres, et B une 6tude de rapports d6j3 publi6s. MSme slil 6tait pos-
sible aux conseillers de d6terminer la nature et, approximativement,
llampleur des cons6quences de 11616vation du rGservoir, ils nlont pu
fournir Je -certitudes scientifiques B la Commission sur certains
points .

au cours de cette enquete internationale.
des renseignements utiles et formu16 des opinions mOrement r6fl6chies
organisations et des divers services gouvernementaux qui ont fourni
reconnaissance 2 llendroit des personnes, des
que lui a apportGe son 6quipe de conseillers sp6ciaux etsa profonde
slest r6vGl6 tr8s utile lors des d6lib6rations de la Commission.
y
-
Enfin, la Commissiontient exprimer sa gratitude pour llaide
sieurs aspects de la vall6e Gtaient 6tudiGs dans ce rapport, qui
un groupe d16tudiants de ltUniversit6 de Colombie-Britannique. Plu-
~u un rapport intitul6 "L1avenir de la vall6e Skagit", pr6par6 par
bien des aspects g6onomiques importants. La Commission a aussi re-
nlaurait pas Gt6 en mesure de prGsenter un rapport satisfaisant sur
faites au Canada. Sans le secours de ces donnges, la Commission
des donn6es de base relatives 2 des 6tudes 6cologiques qulils avaient
Company Limited, de fournir au groupe consultatif et 2 la Commission
lui ont apport6 aide et collabor~-ltion. La \-ille de Seattle slest monen
tr6e tr2s g6n6reuse,:permettant 2 ses conseillers, F.F. Slaney and
La Commission d6sire remercier les nombseuses pessonnes qui

CHAPITRE I1
I
IMPACT ECOLOG IQUE ET ENV I RONNEk1ENT.AL
Le mandat confi6 par les deux gouvernements priait la Commission:
- a) dfenquEter sur les cons6quences environnementales et 6co-
logiques au Canada de 11616vation du lac Ross 2 1725 au-
dessus du niveau moyen de la mer, compte tenu des.informa-
tions recueillies sur les r6percussion'g6onomiques que
cela aurait en dfautres endroits de la'Skag'it,'et des me-
sures prises ou pr6vues pour prot6ger et am6liorer l.'envi-
ronnement dans ces r6gions;
- b) 2 la lumisre de ses constatations, faire rapport sur.la
nature, 116tendue et la port6e de ces cons6quences;"
La Comm.ission a r6flGchi avec soin sur la m6thode d'analyse
et la marche 2 suivre pour bien s'acquitter de sa tgche.
I1 6tait clair,.au d6part, que la nature des cons6quences
environnementales et 6cologiques pourrait se dGfinir en termes de
r6percussions du r6servoir projet6 sur diverses composantes du mi-
lieu - terrc, eau, flore et faune. N6anmoins, la pr6vision de ces
cffets n'indiquait en rien ce que serait leur importance ou leur
ampleur. Ainsi, il-a fallu 6largir le champ df6tude pour que la
Commission puisse faire rapport sur lf6tendue et la portge desdites
cons6quences. Ces nouvelles dimensions traduisent le double aspect
de la quantit6 et de la qualitd des utilisations humaines de l'en-
vironnement. Afin-de comparer les utilisations qui seraient r6ali-
sables "avec" ou "sansf' l'dventuel r6servoir High Ross, on
a 6valu6 la quantit6 et la qualit6 de chacune,et la diffgrence de
qualit6 globale des utilisations de la vall6e a 6t6 retenue comme
indice de la port6e ou de l'ampleur des cons6quences de la hausse de

niveau du r6servoir.
De cette manisre, l'analyse scrute la nature, 116tendue, et
la port6e des cons6quences 6cologiques - mesur6es sous l'angle des
changements physiques, ainsi que de la valeur des usages humains
du milieu en cause. Cela implique, de toute ngcessitg, un examen
s6par6 de chacun des 616ments du milieu. Pareille approche ne peut
r6ussir que si l'on parvient ?i quantifier la nature, 116tendue et
la port6e des cons6quences 6cologiques. Les valeurs sociales futu-
res qui ne dependent pas de l'emploi actuel de la vallge, posent
des problsmes de mesure. On y a accord6 beaucoup d'attention, et
mCme si le d6bat n'a pas permis 3 la Commission de formuler des con-
clusions pr6cises ?i cet 6gard, il a n6anmoins servi B signaler des
d
problsmes importants pour le Canada et les Etats-Unis.
Voici les 6tapes suivies en r6ponse aux exigences du mandat:
- a) un examen de l'environnement et de 116cologie actuels de
,
la vallge de la Skagit au Canada, sa pr6sente utilisation,
son emploi futur probable (voir chapitre VI, ,VII et VIII)';
- b) une 6valuation de l'influence qu'aurait le relsvement du
r6servoir Ross sur le milieu 6cologique de la vall6e de la
Skagit; les utilisations de celle-ci, dans 116ventualit6
d'une 616vation effective des eaux du r6servoir (voir
chapitre IX) ;
c) une comparaison des deux "avenirs" de la vall6e de la
-
Skagit et 116valuation de l'importance des diff6rences en cas
d1616vation du r6servoir Ross (voir chapitre XI;
et

L'environnement actuel
Les 6tudes de la omm mission r6vZlent que la- val'l.6e. de la
Skagit est dotge, dans ltensemble, d'un riche environnement de haute
qualit6. La diversit6 des formes du.terrain - le plat de la vallEe,
le sol alluvionnaire avoisinant, les versants, et les montagnes en
bordure - se marie 2 des rivisres et des ruisseaux attirants, et 2
un r6servoir qui, lorsqu'il atteint sa pleine capacit6, revEt un
aspect trss panoramique. La vall6e est une "zone de transition",
a v6gGtation m6langGe issue de la comp6n6tration de communaut6s
avoisinantes de plantes. Sa basse altitude lui assure un m6lange
inhabituel dtesp2ces v6g6tales propres aux forEts humides du
littoral occidental et d'espsces propres aux forEts intgrieures
de l'est.
Ce milieu diversifi6 - terre, eau, v6g6tation - abrite de
nombreuses vari6t6s de vert6br6s qui constituent un 616ment important
-
de ltenvironnement. Quelques-unes de ces espsces ne sont pas abon-
dantes dans la rGgion, ou bien elles se trouvent 2 la limite de leur
aire. C'est le cas surtout de certaines esp2ces de 1' "int6rieurt;
que les associations v6g6tales de la forEt s2che attirent. Plus de
40 esp2ces de mammifsres et 170 esp2ces d'oiseaux ont 6t6 identifi6es
dans la vall6e: l'on croit que plus de 40 autres espsces d'oiseaux
la frequentent, mais les observateurs ne les ont pas encore apergues.
L'environnement aquatique est domin6 par la rivisre Skagit et
le r6servoir Ross. La Skagit est une rivisre attrayante, trss
,pittoresque, qui sillonne le fond forestier de la vallge, pour
6merger en amont du r6servoir.
I1 n'y a aucune communaut6 humaine permanente dans la vallGe,
et les eaux de la rivisre et du r6servoir sont propres et non pollu6es.
-

On trouve dans la rivibre et le r6servoir quatre espbces de poissons
de pEche sportive: la truite arc-en-ciel, la truite rouge, la truite
mouchetge, le piqueur et llomble de llOregon. I1 nly a, cependant,
aucun poisson commun.
- -
Pris un 3 un, les divers 616ments de ce milieu sont importants
en soi, mais ils prennent une dimension accrue lorsqulon les juxtapo-
sent. ~ette' mosaFque biot ique pr6sente une - valeur remarquable . Bien
qulelle ne soit manifestement pas unique, en ce sens qulelle ne con-
tient aucune espbce de plantes ou dlanimaux exclusive, la r6gion sort
nganmoins de llordinaire et m6rite qulon lui porte une attention sp6-
ciale. Come zone de transition 11c8te-int6rieur", il ne fait aucun
doute que peu d'endroits offrent une vari4t6 comparable de plantes
La proximit6 de la vall6e de la Skagit par rapport a la
principale agglomeration humaine de la Colombie ~iitanni~ue en
augmente davantage encore 1 importance g60nomique. Cette vall6e
est me r6gion de loisirs qui attire les amateurs de chasse, de
ptche et de camping. Ces loisirs de plein air y sont habituellement
consid6r6s come de haute qualit6, surtout la ptche, bien que le
public ne fr6quente pas intens6ment la r6gion 3 llheure actuelle.
En plus des activit6s de loisir, on y pratique aussi, depuis quel-
ques annees, la coupe du bois ?I faible Bchelle.
Mtme si le-pr6sent m6moire porte surtout sur les effets
Bcologiques que produirait le relsvement du rgservoir Ross du. c8t6
canadien, on a inclus une brsve description de la vall6e dela Big
Beaver au chapitre V, en raison de llimportance qulelle repr6sente
dans llensemble des consid6rations dlordre environnemental.
Le d6tail de 116tude de la Commission sur llenvironnement et

a Canada
lldcologie de la vallde de la Skagit Y fait llobjet du chapitre VI du
pr6sent mdmoire, et llusage actuel de cette.vallde.est ddcrit au
chapitre VII.
', Lmpact physique
Le haussement des eaux du r6servoir Ross jusqulB 1725 pieds
entraznerait une transformation trbs sensible de ltenvironnement de
la vall6e. La perte du lit de la rivibre et de la vallde d6truirait
atimportants habitats et fraybres et r6duirait le peuplement de la
plupart des espbces fauniques, notamment le cerf, llours, le cougar,
la g6linotte hupp6e et une trbs grande varidt6 dlautres oiseaux e,t
animaux. La vdgdtation appel6e B disparaetre par suite de la hausse
du bassin comprendrait quelques-unes des communautds de plantes les
plus diverses de la vallde de la Stgit. Les caractdristiques vari6es
et intgressantes dlune bonne partie du fond de la vall6e disparaztraient
- - - - - - .-- - - - - - - - -
sous un r6servoir qui serait rempli Bbcapacit6, ou presque, -
\
pendant la majeure partie de 116t6 et le d6but de llautomne, mais
qui verrait sa nappe dleau baiss6e de 56 pieds en hiver et au prin-
temps.
Le bref apersu que voici des effets du projet sur chacun des
6ldments de la vall6e reprdsente une 6valuation de la nature et de
la portde des consdquences gdonomiques qui slensuivraient. Un expos6
d6taill6 de la question se trouve au chapitre IX.
Fond de la vall6e
Le r6servoir High Ross inonderait de 10 3 15 milles du tronson
de la Skagit qui se prste le mieux P la pi$che et autres loisirs. Ses
eaux envahiraient prbs de 5,180 acres au Canada, soit quelque 42 p. 100
des 10,550 acres du terrain plat de la vall6e. Le secteur inond6
comprendrait 520 acres du bassin actuel, 360 acres de la rivibre et

du marais, 50 acres de pr6, 30 acres de route et 4,220 acres de bois6.
Les t6moignages pr6sent6s i2 la Commission insistent sur l1im-
portance et 11accessibilit6 du terrain plat qui serait submern6. En
soi, llutilisation actuelle du terrain plat dans la vall6e de la
Skagit ne semble pas aussi importante que llutilisation des rives de
la rivisre, des abords du reservoir et des diverses autres caract6-
ristiques naturelles. Le relsvement du r6servoir Ross ferait dis-
.
paraftre quelques-unes de ces caractgristiques naturelles et rempla-
cerait une longue bordure de rivisre par une bordure de r6servoir.
La superficie du terrain plat semble suffisante pour satisfaire aux
exigences des activit6s pr6vues.
Flore
, . .
En ce . qui . concerne le m6lange ou la mosaPque de v6g6tation,
le relzvement projetg, come il est expos6 ci-dessus, supprimerait
plusieurs communaut6s floristiques distinctes, dont le pr6 de pins
a bois lourd, le pr6 du ranch Witworth, le marais 3 bouleaux noirs,
ainsi que plusieurs petits 6cosyst2mes d16tangs et bras de rivizres.
Prbs de 75 p, 100 de la flore et de la plaine alluviale de la Skagit
seraient d6truits.
Les rhododendrons prgsentent un int6rGt tr8s particulier dans
la vallge de la Skagit. Ceux qui existent sur llemplacement du r6ser-
voir envisag6 seraient anGantis, mais cornme 12s rhododendrons sont
trss r6pandus dans la vallge, au deli2 de llemplacement en question,
il en subsisterait quand mSme un nombre assez considsrable. On
verrait aussi disparaftre la communaut6 floristique associ6e au
pin a bois lourd et au pr6 a d6couvert que submergeraient les eaux
du futur r6servoir. Ces sp6cimens sont particulisrement accessibles
et repr6sentent les plus beaux exemples de leur type dans la vallge.

La vgggtation riveraine est dlune vigueur remarquable dans
la basse ~kagit et lesbras de recul situgs 2 la hauteur de ltempla-
cement du futur reservoir. Les espbces floristiques qui composent
cette veggtation se presentent ailleurs dans la vallee, mais elles
nly croissent pas avec la meme densit6 et elles ne se presentent
pas en peuplements aussi drus qul& llendroit du futur reservoir.
L1appendice E donne le repertoire des espbces floristiques.
identifiges dans la vallee de la Skagit.
Gibier et autres animauc
Si on hausse le barrage Ross, une baisse dlabondance chez la
plupart des espbces animales de la vallee de la Skagit estg prgvoir,
par suite de la perte de llhabitat que forme le fond de la vallge.
D1autre part, on ne s1attend pas 2 ce qulaucune espbce nlaugmente.
Les effets du projet High Ross sur chacune des espbces sont signales
Le plus important impact du reservoir porterait sur les animaux
rgsidents du creux de la vallge, qui nlauraient aucun autre habitat
oa se rgfugier. Le peuplement de presque tous les petits mammifbres,
notamment les mammifbres aquatiques, decro2trait sans doute. Quelques
varietds de faucons et la plupart des espbces dloiseaux de moindre
envergure qui tirent leur subsistance du fond boisd de la vallge
Le rgservoir High Ross inonderait mille acres de lthabitat
printanie~ du chevreuil, ne laissant intactes que quelques acres de
cet habitat saisonnier de predilection. Cet habitat printanier
renferme des valeurs nutritives indispensables au regime hivernal
des cervides. La disparition de la majeure partie de llhabitat
printanie~entrarnerait une baisse du nombre de cerfs

d'au moins 50 p. 100, chiffre qui pourrait m8me atteindre 80 p. 100.
De plus, le peuplement qui subsisterait serait priv6 d'une provision
hstive d'aliments riches en protdines ndcessaires 3 une bonne repro-
duction et. 3 la survie des faons .
-9
Le peuplement des gelinottes huppees baisserait de prbs de
90 p. 100 en raison de la perte du fond de la vallee, lieu de nidi-
fication prefer6 de ces oiseaux. Le tdtras sombre et le tetras de
. +
....
...... ...............
Franklin ddpdriraient aussi parce qu'ils n'auraient plus d'habitat.
Les ours noirs diminueraient de moitie, tandis que les cougars
. - - -
seraient presque entibrement an6antis. v6me si on prevoit une
baisse trss nette de l'abondance chez maintes espbces, comme nous
venons de l'indiquer, rien ne laisse supposer'cependant qu'aucune
espsce dispara'itrait totalement de la vallee.
Poi s sons
Bien qutune fois relev6 le reservoir Ross comporterait une
plus grande surface, ltensemble des peuplements de poissons diminue-
rait. Selon les donn6es disponibles, prSs de 60 p. 100 des tr,uites
arc-en-ciel.qui viennent frayer dans 1es:eawt de la vallee dispara'i-
traient, conclut~on, par suite de l'inondation de la partie de la
rivibre de la Skagit qui f'oule au Canada. La rdgularisation pnojet6e
des nivea& deretenue permettrait aux poissons de frayer dans la
- .
partie non inondde de la rivibre, mais leurs oeufs seraient perdus
dSs la crue du rdservoir au printemps. Les poissons qui frayent
presentement en de$ de la ligne d'inondation projetee, ne s'habi-
tueraient pas 3 remonter plus haut pour frayer. De plus, il n'est
guhe probable que de nouvelles fraysres de quelque importance se
d6veloppent dans les ruisseaux tributaires, en ddpit du meilleur
accss que le reservoir relevd de la Skagit creerait pour le poisson.
MGme si certains secteurs devenaient disponibles, ils ne seraient
pas utilisds. Le poisson ne fraie plus dans ces eaux dlamont,.et

,
ce ntest que par un heureux hasard et aprss plusieurs g6n6rations de
s6lection qutune nouvelle race parviendrait $ sty ,6tablir.
I1 est g6n6ralement admis que le lac doit attirer la progEni-
ture de toutes les fraysres actuelles de la rivisre pour atteindre sa
pleine capacit6 dt61evage et de production. I1 slensuit que la pPche-
rie de truite arc-en-ciel du lac se d6t6riorerait et m2me disparaf:
trait malgr6 1 apport accru d aliments que fournirait 1 inondation .
Loisirs
La pGche dans la rivisre Skagit pourrait continuer pendant
le rsamgnagement du barrage et la hausse du rgservoir, mais le rem-
plissage du nouveau bassin d6placerait les lieu de pGche. La hausse
de niveau aurait pour effet permanent dt61iminer toute activit6 de
psche sur les 10 milles de rivisre quton inonderait. La pPche en
rivisre resterait possible en amont du r6servoir. On estime que
le projet High Ross r6duirait dtune fason d6finitive ce type de
psche $ 20 p. 100 de son volume actuel.
La pGche dans le secteur canadien du r6servoir deviendrait
impossible pendant le haussement du barrage, puisquton mettrait le
r6servoir 3 sec et que lteau ne rep6n6trerait pas au Canada avant
au moins deux ans. La pPche dans les eaux du r6servoir pourrait
sans doute reprendre dss ltachSvement du projet High Ross, mais dans
une mesure beaucoup plus faible qutaujourdthui. Lt6tude sur la
pGche en rivisre r6vGle implicitement que les fraysres subsistantes
continueraient 3 produire du poisson, mais pas assez pour constituer
une pscherie valable dans le r6servoir. Cela r6sulterait dtun peu-
plement amoindri et dispers6 dans un bassin plus vaste.
La chasse, dans le cas de la plupart des espsces de gibier
3 plume su sein de la basse vall6e de la Skagit, cesserait sans

doute dGs qufon entreprendrait le dgblayage, bien que la chasse reste-
rait possible'hors de la zone du r6servoir. Quant 2 la chasse au
chevreuil; il se peut qulelle s1am61iorerait pendant deux ou trois
ans par suite du dgfrichage et de la multiplication des jeunes pousses
sur le tapis.de la vall6e. Toutefois, cornme le nouveau reservoir
Ross fonctionnerait en permanence, toute activit6.de chasse devien- .,
drait alors tr8s restreinte. Compte tenu des peuplements de gibier
qui survivraient, on estime que la chasse nlatteindrait plus que
25 p. 100 de son volume actuel. I1 resterait cependant un nombre
suffisant de sujets des espsces actuelles de' gibier, ainsi qbe
de toutes les autres espbces de la faune locale pour attirer ceux
qui aiment' observer ou photographier les animaux sauvages .
Les activitss g6n6rales de'loisir dans la vall6e de la Skagit
comprennent le camping, les excursions et promenades 3 pied, le cano-
tage, la navigation de plaisance, la baignade, les visites, la cueil-
lette des baies et des champignons. Toutes ces activitds cesseraient
pendant le r6am6nagement du barrage, car la coupe du bois, le d6fri-
chage et le brOlage depareraient le secteur. Toutefois, les activitgs
g6n6rales de loisirs pourraient reprendre aprss le remplissage et la
mise en service du r6servoir 2 un r6gime annuel stable.
L1utilisation g6n6rsle des possibilit6s de loisirs dans la
vall6e d6pend pour beaucoup de leur degrE de mise en valeur. En
1 absence de vastes' pro j ets dl amgnagements dl ordre rgcrdatif, 1 'usage
g6n6ral des ressources rdcrgatives reprendrait, estime-t-on, mais
dans une-mesure moindre qu12 llheure actuelle.. I1 faut noter que
la vall6e de la Skagit, avec ou sans le relkvement du r6servoir
Ross, pourrait "permettre une utilisation des possibilit6s gdngrales
de loisirs beaucoup plus intense si on proc6dait 3 des amgnagements
d'envergure 2 cette fin.

f
Education et recherche
L1impact le plus sensible qulaurait le projet High Ross sur
11uti9isation de la vall6e come lieu d16ducation et de recherche
reside en ce que les zones les plus accessibles et les plus repr6-
sentatives de sa flore et de sa faune seraient abolies. C1est no-
tamment le cas des pr6s ouverts et des autres comunaut6s discrstes
<
de plantes du tapis de la vall6e.
Mtme si le niveau du r6servoir Ross 6tait hauss6, le m6lange
dlespbces floristiques et fauniques de la r6gion prgsenterait encore
de la valeur et de 11int6rtt en ce qui touche la recherche scientifique
proprement dite. Mais au point de vue du dilettantisme et, surtout,
de 116cole verte, 11utilit6 de la vall6e serait fort amoindrie. On
ne saurait estimer llampleur de cette diminution, mais le fait est
que le projet High Ross ne favoriserait plus llusage de la vall6e
B ces fins. .
L1analyse et la comparaison r6sum6es ci-dessus de llenvironnement
et de 116cologie indiquent lleffet 6ventuel de la hausse de niveau
du r6servoir Ross sur chacune des composantes de ce milieu. On peut
en conclure qulil se.produirait,des pertes partielles, B divers degres,
de certains 616ments dlimportance et une simplification 6cologique.
~outefois, mSme si des pertes ne font aucun doute dans le cas de
quelques glgments, B llexception de certaines espbces de plantes
communes 2 11int6rieur de la Colombie-Britannique, rien ne laisse
prgvoir la disparition totale dlaucune des espsces propres B la
flore ou 2 la faune de la vall6e.

L'environnement actuel, qui serait en partie d6plac6, a des
caract6ristiques qui ne se retrouvent gusre dans le plateau conti-
nental de la Colombie-Britannique. Le rgservoir qui le remplacerait
ne constitierait qulun milieu ordinaire, puisqu' il y a d6 j 2 plusieurs
rgservoirs et lacs de cette nature dans le plateau continental inf6-
rieur de la province., Mais le r6servoir High Ross differerait des
autres r6servoirs de la r6gion en ce qui concerne le climat, 1s
perspective d6gagCe qulil offrirait sur la vall6e et llaspect rela-
tivement plat des terres environnantes.
~,
A Certaines caractgrist iquks de la vall6e actuelle, comme le
climat et le paysage que forment les montagnes avoisinantes ne
seraient pas modifiges et contribueraient 3 rendre les lieux aussi
attrayants, m2me si on haussait le rgservoir Ross. Le relsvement du
rgservoir produirait un effet mixte sur llensemble de 1' "esthbtique
visuellel' de la vall6e. L1aspect szduisant de la rivibre serait
perdu . mais ,, remplac8.pa-r le plus vaste horizon que le reservoir ouvri-
rait sur la vallge. Rempli 3 pleine capacite,. le reservoir Righ Ross
pourrait former en Colombie-Britannique, aprss le dgfrichage et
l'essouchage de ses rives, une nappe d'eau tout aussi attrayante
que le rCservoir actuel dais 1 '(tat' de Washington.
. ,
Valeur de l'utilisation humaine
La r6percussion de la hausse du reservoir Ross sur l1environ-
nementet 116cologie de la vall6e de la Skagit est en rapport direct
avec l'ampleur.de lfutilisation de la vall6e par les particuliers, et
la valeur qulils y attachent. L'impact sur l'utilisation commerciale
s16tablit sans difficult6. Par contre, llimpact sur l'utilisation
r6cr6ative ne se mesure pas aussi facilement; en effet, il faut 2
cette fin pr6voir les niveaux dlutilisation et llimportance que
prendrait cette utilisation par suite de la mise en place d1am6nage-
ments r6cr6atifs majeurs.

Pour 6valuer l'es changements de ces formes dlutilisation on
a besoin dlune m6thode permettant d1appr6cier les divers effets
dlordre environnemental, et de les comparer les uns a m autres afin
dlen 6tablir le bilan reel. Dans ce but, on a recouru 2 llanalyse
6conomique. La valeur mon6taire des diverses activit6s que les
particuliers exerceraient, selon que le r6servoir Ross serait hauss6
ou ne le serait pas, fournit une commune unit6 de mesure. Celle-ci
r6vble la d6sirabilit6 relative des deux "avenirsl1 possibles de la
vall6e de la Skagit. On a estim6 la valeur de chaque activit6,
ainsi que les coats y affGrents, pour chaque ann6e 2 venir; les
estimations obtenues diffBrent du point de vue des montants et de
leur r6partif.ion dans le temps. Afin de rendre ces donn6es directe-
ment comparables, on les a converties, par voie d'actualisation, en
Bquivalents forfaitaires qui traduisent les valeurs futures en
termes de valeurs actuelles.
Les r6sultats relatifs aux utilisations commerciales et r6cr6a-
tives sont expos6es sSpar6ment avant la synthbse finale.
Valeur de 1 Iutilisation comnierciale
Dans son 6tat actuel, la vall6e de la Skagit peut assurer des
r6coltes continues de bois dloeuvre et de buis, et permettre un
agencement de ces rgcoltes de manisre que les valeurs rgcrgatives
soient conserv6es; On obtiendrait des r6coltes annuelles moyennes
d'une valeur nette d'environ $22,000. Ce chiffre est bas6 sur les
redevances B la Couronne et le bGn6fice net des recoltes de buis.
L'gquivalent actuel ou forfaitaire de ces valeurs annuelles se
chiffre 3 $314,000.
Si on haussait le r6servoir Ross, la coupe du gros bois et
les r6coltes de buis sur l'emplacement du r6servoir cesseraient.
Lors du d6frichage on y enlsverait tout le bois dloeuvre destin6

au co-rce, ce qui donnerait lieu 3 la rgalisation de valeurs impor-
tantes en un court laps de temps. On obtiendrait pour 3 peu pr2s
$1',257,000 de droits de coupe en quelque deux ans. La valeur gqui-
valente actuelle de ces droits atteint $1,216,000.
Tout compte fait, les valeurs rgalisges par ces utilisations
commerciales de llemplacement du projet seraient supQrieures avec le
relsvement du r6servoir Ross qulelles ne le seraient sans son reldve-
t 4 , .
ment . La diffgrence, environ $900,000, slexplique par la rsalisation
presque immgdiate des valeurs forestisres grSce au dgfrichage de
llemplacement du nouveau reservoir, en regard de ce que rapporterait
la coupe annuelle restreinte si l1on ne-relevait pas le reservoir.
Valeur de llutilisation rgcrgative
Dans son pr6sent &at, la vall6e de la Skagit au Canada permet
une utilisation limitge de loisirs plein air de qualit6 ggngralement
glevze, et'elle pourrait assurer une consommation de loisirs beaucoup
plus grande si on exgcutait les am6liorations qui slimposent au cha-
pitre des voies dlaccss et des amgnagements rscrgatifs. Dans le,cas
05 les ressources rgcrgatives ne seraient p,as am6liorGes, on estime
que la vallge pourrait offrir environ 25,000 jours dlutilisation-
loisirs par annge, rgpartis comme suit: pache (3,000 jours en
rivisre, 2,400 jours dans les eaux du r6servoir); chasse (4,000
jours) et loisirs en g6n6ral (16,000 jours). La base de ces estima-
tions est indiquge au chapitre VIII.
Les possibilites de loisirs d'eaux et de camping en gengral,
axGes principalement sur la prgsence du reservoir actuel, pourraient
Stre beaucoup accrues gr3ce 2 des am6nagmeents tels que de meilleures
routes d1acc2s, des parcs de camping, des plages et la mise en 6tat
des rives. ~areilles am6liorations permettraient 3 la vallge dlassurer

prSs de 350,000 jours dlutilisation par inn&. L1usage des lieu par
I
les pEcheurs et les chasseurs nlaugmentarait pas, mais les activites
r6crBatives g6n6rales, notamment le camping, les plaisirs. de la plage
et le nautisme, atteindraient 340,000 jours par annEe.
~i on relbve le reservoir Ross 'sans qblaucun effort ne' slaccomplis-
se pour mettre en service dlintensives ressources de loisirs, on
estime que llutilisation de la vallEe se limiterait B 12,000 jours
par an, compos6e dlune activit6 11r6siduelle11 de pEche (1,000 jours
en r~servoir,' 400 en rivisre) , dlune activite 11r6siduel lel1 de chasse'
(550 jours), laissant la majeure partie de llutilisation (10,000
jours) aux activit6s r6crEatives g6n6rales. Par contre, si on
apporte les am6liorations voulues pour mettre B profit les possibi-J
. ,
lit& de loisirs quloffrirait le nouveau r6servoir;la vallee serait
alors en mesure dlassurer 342,000 jours d1activit6s de loisir par an.
. .
L1utilisation du reservoir, de la plage et des parcs de camping
absorberait 340,000 jours, la chasse et la pQche accaparant le
reste come il est indiqu6 plus haut. La base de ces chiffres
est pr6cisQe au' chapitre IX.
. .

.. Bgngfices- loisirs
PSche en rivisre
PEche en rdservoir
Chasse
Loisirs en ggngral
Total
Immobilisations-loisirs
Valeur nette des loisirs
, ' Valeur commerciale nette
VALEUR NETTE TOTALE
AVEC LE
. HIGH ROSS
SANS LE AVEC LE
HIGH ROSS ' HIGH ROSS
Milliers de dollars
SANS LE
HIGH ROSS

La valeur approximative de ces niveaux d'utilisation et les
coats y aff6rents sont r6sum6s au Tableau I. I1 s'agit dtun tableau
comparatif de la valeur de chacune des utilisations de.la vall6e
envisag6es "avec" ou ttsans'l le relbvement du r6servoir Ross. - Dans
le cas des activit6s de loisirs, les chiffres sont bash sur deux
hypothbses: la premisre suppose l'absence d'amgnagements r6cr6atifs
majeurs; la, seconde suppose qu'il y en aurait. La Commission est
certaine de la validitd de ses $valuations deliusage des lie=
. - . . -. . .. . ..
en 1 'absence dt am6nagements ma j eurs .' ~outefois ,son 6st ima-
tion fond6e sur une mise en valeur importante des ressources
r6cr6atives depend avant tout de la future politique des loisirs
qu'appliquera le gouvernement de la Colombie-Britannique Zi lt6chelle
provinciale .
Le Tableau I indique, en somme, que la valeur de ltutilisation
de la vall6e de la Skagit serait r6duite d'environ un million de
dollars si on Glevait le niveau du r6servoir Ross. MSme si finalement
la capacit6 de la vall6e Zi offrir--des activit6s de loisirs serait
plus grande avec le r6servoir High Ross, la valeur actuelle des
ressources r6cr6atives diminuerait'pa-r suite de la perte de riches
secteurs de pGche et de chasse,et de ltinterruption de la plupart
des activit6s de loisirs durant la construction du rajout et le
d6:frichage de l'emplacement. Les valeurs r6cr6atives seraient r6-
duites, somme toute, dl environ 1.9 mil lion. ~us~i'~ un certain
point, cette perte serait compens6e par une augmentation de 0.9
million de la valeur commerciale actuelle de ltexploitation fores-
Valeurs sociales non mesur6es
La comparaison ci-dessus des utilisations possibles de la
vall6e de la Skagit ne comprend que celles dont la valeur est mesu-
rable. Cette comparaison r6vSle que les effets sV6quilibrent presque.
-

Elle commande un examen rigoureux. Reflkte-t-elle le v6ritable bilan
environnemental? Ornet-elle dlautres valeurs, y compris celles qui
ne se rapportent pas directement 3 -tel ou tel usage particulier
La diminution des possibilitds dlutilisation pour fins
dlenseignement et de recherche nlest pas nggligeable. MSme. si on
a fait allusion 3 lt.importance de cette baisse, on nla pas mesurd
la reduction des possibilit6s' dlutilisation ni leur . valeur. . Le
plus important., toutefois, ce sont les aspects sociaux de l1environ-
nement et leurs valeurs, dont il est question a u chapitres VII 3
XI inclusivement,,mais qui ne peuvent se mesurer, mEme indirectement.
On a parfois tendance 8 n6gliger ces aspects sociaux dans la compa-
raison des effets mesurables. 11s mdritent dlStre examinds sdpard-
ment. Ces valeurs se rgpartissent en:
(a)
Valeur dloption - clest-$-dire la valeur que les person-
- nes qui ne projettent pas d'utiliser la vallde de la
(b)
Skagit attachent au maintien de cette vallde dans son
; 6tat actuel, en prdvision de l'usage qulelles pourraient
en faire dans llavenir.. I1 s'agit dlune valeur indivi-
duelle, non d'une valeur commune 8 la so,ci6td entihe.
Valeur sociale de conservation - clest-8-dire la valeur
que llensemble de la socidtd et les nombreuses personnes
qui nlont pas llintention de visiter la vallde attachent
--
a la certitude de savoir qufon la conservera darls son dtat
actuel.
Ces valeurs.sociales additionnelles sont traitdes en d6tail
aux chapitres VIII et XI. Les conclusions de la Commission sur leur
importance seront passdes en revue ici, car pour certains elles peu-
vent paraftre essentielles au tableau dlensemble.

Valeurs dloption
Les valeurs dtoption sont 'des valeurs attribuEes 2 la vallEe
de la Skagit par ceux qui, msme slils ne savent pas slils la visiteront -
ne serait-ce qulune seule fois - considbrent qufils pourraient 2 llave-
nir lfexercer leur optionf1, clest-3-dire leur droit de visite.
I1 est probable que ces valeurs ne sont 6levEes que dans
le cas des r6gions appel6es 2 disparaetre alors qufelles sont uniques
en leur genre ou irremplasables - soit parce qulil nfy en a gusre de
semblables 3 proximit6, soit qulon ne peut les reconstituer facilement.
La vall6e de la Skagit nfest pas unique en son genre, mais elle sort
quand m3me de llordinaire. En outre, le r6servoir High Ross nlinon-
derait pas toute la vallge et ne supprimerait donc pas tous les 616ments
du milieu. Bien qulen nombre infgrieur, ceux-ci continueraient 2
exister et leur interaction resterait la msme.
Ainsi, les valeurs dloption qulon pourrait attribuer 2 la .
vallde diminueraient, mais en partie seulement. ~ette rzduction
serait cornpensee dans une certaine mesure, du fait que le r6servoir
agrandi deviendrait lui-msme une caractgristique dominante du nou-
veau milieu, ainspqulun agr6ment fort apprgci6. Une nouvelle valeur
dloption, fix6e par d16ventuels visiteurs diff6rents des premiers, y
serait donc attach6e.
Au sujet de ces deux tendances, chacun a admis que la
transformation de la vallse de la Skagit nfentra4nerait pas une
forte diminution de la flvaleur dloptionfl qulon lui attache. Essen-
tiellement subjective, cette apprgciation varie dlune personne 3
llautre. Aussi est-il compr6hensible que les membres de la Commis-
sion e'uxi!n~mes aient eu leur propre opinion sur la baisse r6elle'
que subirait la valeur dloption.
val kurs s.~iales de conservation
\
-

Les valeurs sociales de conservation.du milieu reprgsentent
llimportance que la soci6t6 peut accorder au maintien de la vall6e de
la Skagit dans son 6tat actuel. Elles reflstent les prEf6rences du
public et les satisfactions qulil tire de savoir avec certitude que
les 616ments naturels n'en disparaTtront pas. I1 se peut que la
pr6f6rence sociale
a . pour la conservation des sites nlait aucun rapport
avec la participation des visiteurs ' proprement dits et qulelle expri- ,
me llesprit de conservation qui anime 116thique 6cologique d1aujour-
Ces valeurs sont plus sensibles aux pertes 6ventuelles qulaux
avantages possibles. C1est pourqu0.i elles sont rarement assez pr6cises
pour qulon puisse les quantifier, ou pour qulil y ait unanimit6 lors-
qulil s1agit de savoir jusqul?i quel point un site nature1 donn6 est
indispensable. . .
Dans le cas de la vall6e de la Skagit, cette pr6f6rence
du public pour la conservation pousse bien des personnes ?i d6plorer
qulun milieu complexe, relativement intact, accessible mais sauvage,
puisse Etre remplac6 par un r6servoir sous r6gie. C1est surtout la
transformation des prairies, de la rivisre et de la forEt en un lac
artificiel qui donne le sentiment de perte sociale et qui suscite le
d6sir de conserver le milieu tel qulil est.
Dans leurs t6moignages, de nombreux int6ressGs ont invoqug
ces valeurs sociales de conservation. La Commission a 6tudi6 leur
point de vue, ainsi que les opinions analogues exprimges un peu
partout dans la r6gion du Nord-Ouest-Pacifique et, en fait, dans
I
toute 11Am6rique du,Nord. Ces prises de position d6notent une vo-
lont6 ferme de sacrifier soit de llargent, soit de 116nergie 6lec-
trique, soit une certaine croissance 6conomique'g6nErale, en faveur
de la conservation de la vall6e. Elles traduisent 2 la fois une
b

.
preference collective B sauvegarder les sites naturels et le desir
qula la societe de conserver sa liberte-dloption.
L1incertitude face 2 llavenir donne encore plus de poids
au desir social de proteger les sites naturels. Le public craint,
en effet, que dlautres vallees ne soient inondees, et que le chiffre
de la population ainsi que les periodes de loisir nlaugmentent plus
rapidement queprevu. I1 se peut que d6sormais les prefGrences .
sociales envers les sites naturels et, par consequent, envers un
ralentissement de la croissance economique slaccentuent. Cela
Stant, ne conviendrait-il pas de laisser 2 la soci6t6 de demain
une marge de decision, en nous abstenant le plus possible de proceder
2 des transformations irreversibles de llenvironnement? Ne devrions-
nous pas ki transmettre, 2 elle qui saura peut-Stre mieux que nous
B quoi s1en tenir, un peu des etendues naturelles, sauvages et irrem-
pla~ables dont nous disposons?
. .
La Commission est incapable dlbvaluer la force de cette . ,
preference sociale, mais elle en a deduit, B la suite dlun examen
serieux, que les valeurs sociales de conservation sont importantes
en ce qui concerne la Gallee de la Skagit, et qu'il faut en faire
le plus grand cas dans les prises de decision.
La Commission remarque egalement que si les deux pays
desirent garder B la vallee ses qualites actuelles et conserver un
site dont les generations futures seront heureuses dlhGriter, il ne
leur suffit pas de discuter de la hauteur Sventuelle du reservoir
ROSS. I1 faudrait aussi qul ils conviennent dtun mode de gestion de
la vallee dans son ensemble, afin de realiser une combinaison heu-
reuse ou optimale de ses diverses utilisations possibles.
/
Evaluation des consQquences

\
La Commission.a soigneusement 6tudi6 les cons6quences dlordre
6cologique et environnemental qulengendrerait la hausse.de niveau du
lac Ross. Dans son rapport, elle 6value ces cons6quences en fonction
des changements que subirait le caractsre de la vallEe, et de leur
influence sur less diverses activit6s qui, sly exercent..
Les pr6sentes caracteristiques de la vall6e seraient modi-
frees, mais le nouvel environnement retiendrait plus dlun aspect de
llancien. Ceu qui aiment et utilisent la.vall6e dans son 6tat actuel
en souffriraient forcement un peu, tandis que dlautres trouveraient le
nouveau milieu'au moins tout aussi agr6able. Qulil soit mesur6 dlapr&s
le degr6 dlutilisation, ou en dollars, llimpact g6n6ral des changements
sur llensemble du milieu ne serait pas consid6rable.
Le bilan ne parart gusre diff6rer m8me si on 6largit 1'6-
valuation de manisre 2 tenir compte de 116ducation, de la recherche
et des valeurs dloption des particuliers. Ces trois 616ments mili-
tent certes en faveur de la conservation du milieu, mQme slils ne
p&sent pas lourd dans la balance.
. .
La commission est en outre dlavis que les valeurs sociales
de conservation ont de llimportance et qulon devrait en tenir compte
au moment de prendre des d6cisions.
\
Ces consid6rations amsnent la Commission 2 croire que dans
son examen de la demande de la ville de Seattle d6sireuse de hausser
le r6servoir Ross jusqut2 la cote 1725 (et 11expos6 des cons6quences
Gcologiques exig6 3 llarticle 102 cJ de P.L. 91-190), le gouvernement
am6ricain devrait se pencher sur les points suivants:
a) La ville de Seattle a-t-elle effectivement besoin de
plus d161ectricit6 dans 11imm6diat?
b) Dans llaffirmative, ce suppl6ment d16nergie pourrait-il
slobtenir dlautres sources que le barrage High Ross
envi sags?

c) S1il existe d'autres sources, leur utilisation co0te-
rait-elle plus cher que le barrage High Ross?
d) Dans llaffirmative, les avantages qulil y aurait pour
les citoyens des dew pays 2 ne pas hausser le barrage
Ross compenseraient-ils amplement le surplus que paie-
raient les consommateurs de 1161ectricit6 provenant
dlmou de plusieurs autres sources?
e) Dans le cas 05 le suppl6ment d16nergie fourni par le
barrage High Ross ne r6pondrait aux besoins pr6vus de
Seattle que pour un temps limit6 et qulil faudrait, par
la suite, recourir 3 d'autres sources d16nergie, qulen
cooterait-il pour changer llordre d1ex6cution de ces
projets, clest-$-dire retarder le haussement du barrage
Ross jusqul$ ce qulon puisse dtterminer avec de
certitude le bien-fond6 de l'entreprise?
Si la Commission formule ces questions, clest qu'elle est
convaincue que la vall6e de la Skagit, envisag6e dans un vaste con-
texte social, est une r6gion peu commune, qui ne saurait Etre recons-
tituee, et dont les valeurs sociales sont importantes.
.

CHAPITRE I11 .
MESURES POSSIBLES DE PROTECTION ET DE MISE EN VALEUR
Les gouvernements canadien et am6ricain ont demand6 B la
Commission, dans la partie c) de son mandat de
I1pr6senter, au sujet de la protection et de 11am61ioration
. - de. la vall6e de la Skagit, des recommandations compatibles
avec llOrdonnance dlapprobation 6mise par la Commission le
27 janvier 1942, llaccord qui slensuivit entre la ville de
Seattle et la province de la Colombie-Britannique le 10
janvier 1967, et les fins de .ladite ,Ordonnance d1approba-
La Commission pr6cise que les rnesures de protection et de
mise en valeur qulelle recommande ne sont valables que si la hauteur
de chute du lac Ross est ~ort6e B 1725 pieds au-dessus du niveau de
la mer. On nla pas demand6 B la Commission de se prononcer pour ou
contre le haussement du barrage Ross. Ses recommandations ne por-
- 3 '
tent donc que sur la protection et la mise en valeur de la section
canadienne de la vallse de la Skagit, et elles visent 5 r6duire les
divers effets dlordre environnemental et Gcologique qui s'exerceront
si on hausse le r6servoir Ross.
I1 importe dlappliquer des mesures d1att6nuation non seu-
lement pour prot6ger et am6liorer le milieu nature1 de la vall6e,
mais aussi pour sauvegarder et am6liorer les usages que peuvent en
faire les diverses cat6gories de visiteurs. Les travaux qulbn pour-
rait entreprendre comportent, sans toutefois sly restreindre, 11am5-
nagement de fraysres ou de bassins d161evage, 11am61ioration des
plages et llGtablissement de terrains de camping.
,La Commission ne sait pas au juste quel serait le coat de

ces mesures d1att6nuation et de mise en valeur, que ce soit en termes
de potentiel 6nerg6tique sacrifi6, ou de d6penses directes dlargent.
Le temps a110~6 pour llenquSte 6tait limit6, de sorte qulil nla pas
6t6 possible dlobtenir ces renseignements. La Commission h6site
donc 3 recommander carr6ment des mesures particulisres d1att6nuation.
Mgme si elle ignore 3 combien reviendraient la protection et 'la hise
en valeur du milieu en cause, et mEme si elle ne dispose que dlune
Bvaluation approximative des avantages qui pourraient en d6couler,
la Commission attire .n6anmoins llattention des deux gouvernements
sur les mesures susdites. La Commission recommande que ces mesures
d1att6nuation soient 6tudi6es fond avant le haussement du barrage
Ross et qulelles soient appliqu6es jusqulau point oii les agences
gouvernementales concern6es le jugeront rgalisable.
La Commission a pris bonne note des dispositions que pr6-
voit llaccord Colombie-Britannique-Seattle de 1967, au sujet de la,
protection et de la mise en valeur des terres de la vall6e de la
Skagit inond6es du cat6 canadien. Elle reconnaTt que toute autre
mesure de protection et d1am61ioration de llenvironnement ne saurait
Etre appliqu6e sans le eonsentement de la Colombie-Britannique, car
c est B cette province qu appartient la majorit6 des terres et . des
ressources vis6es.
La Commission reconnaft aussi que les organismes f6d6raux
am6ricains ont pour pratique courante de maintenir autant que pos-
sible les ressources 3 116tat de pr6-d6veloppement, de sorte que si
une ressource irrempla~able est un jour d6truite, ils peuvent alors
appliquer des mesures d1att6nuation selon un choix g6n6ralement
acceptable.
Dans son accord avec la Colombie-Britannique, la ville de
Seattle sqengage 2 d6blayer la zone devant Gtre inond6e et 2 recons-
truire la route sur une nouvelle emprise. La Commission le recommande.

Seattle a d6clar6 qu18 la place d'un nouveau tronson de route sur
les deux derniers milles qui pr6cSdent la frontibre internationale,
il serait possible d1am6nager un terrain de camping et un d6barca-
dSre. La Commission suppose que Seattle se rendrait responsable
envers la Colombie-Britannique de 11ex6cution de ces travaux et
qulelle a obtenu, ou.qu1elle obtiendra de la province l1autorisa-
tion de les entreprendre. La Commission recommande que ces travaux
d1am6nagement soient consid6r6s come conditions 8 llapprobation,
I
par les Etats-Unis, du projet High Ross.
- Dans son 6tat actuel, le secteur canadien du rgservoir
existant ne se prste gubre am loisirs d'eaux, sauf la pgche. Par
. .
le pass6, on nla.pas essouch6 ni amsnag6 les rives du r6servoir;
pareille omission ne cadre aucunement avec les pratiques qui s1im-
poseraient de nos jours. Si nous mentionnons ce point, clest que
llinondation permanente de cette zone est souvent invoqu6e cornme
une amglioration qui justifie le projet High Ross. Que le barrage
soit hauss6 ou non, la.Comission,estime souhaitable qulon nettoie
les abords du r6servoir.
,La flore .
La Commission est dlavis qulil serait inutile de faire des
efforts pour mEnager, au sein de la vallge, une nouvelle aire aw
plantes qui disparaztraient de l'emplacement du High Ross. En effet,
il existe dGj8 ailleurs une v6g6tation identique, sans doute miew
adapt6e que ne pourrait l13tre le produit dlune transplantation.
Toutefois, come la vall6e forme une zone de transition
exceptionnelle, il se-peut que de nombreuses espBces y aient subi
d' importantes mutations. Or le d6blayage de 1 'emplacement du nou-
veau r6servoir supprimera toute la v4g6tation qui y cro?t, si bien

que personne nlaura plus jamais la chance d16tudier cet aspect 6colo-
gique. Cela Gtant, la Commission recommande qulon encourage les
phytog6n6ticiens h examiner la v6gGtation de llemplacement du barrage
proj et6, ;fin dlidentifier les espkces v6g6tales qui m6ritent de
faire llobjet dlune 6tude plus pouss6e. I1 conviendrait de pr6lever
des sp6cimens de ces espkces soit par la collecte de semences, bou-
tures et plants, soit par dlautres moyens appropri6s. De la sorte,
si des mutations se sont produites, elles seront pr6serv6es et les
spgcialistes pourront en d6terminer llimportance ult6rieurement.
Des plantes reprgsentatives de la plupart des espkces qui
croissent dans la vall6e de la Skagit existent tant 1 11int6rieur
qulQ 11ext6rieur de la zone du nouveau r6servoir envisag6. La Com-
mission recommande aue des sentiers soient 6tablis ou trac6s Dour
donner accss vers des communaut6s v6g6tales particulisrement int6-
ressantes, en amont du nouveau rGservoir, si les aires les plus
accessibles oh se trouvaient des sp6cimens des memes espkces sont
La faune
On a pos6 en principe que les mesures pour attdnuer l1ap-
pauvrissement de la faune sont le plus efficaces lorsque les animaux
peuvent 6tre replac6s dans un milieu "sauvage" et naturel. On a
Ggalement pos6 en principe que llentretien continu dlun peuplement
quelconque d'animaux, par mesure d1att6nuation dlune perte faunique,
ne doit pas entraPner de d6penses exceptionnelles.
De telles restrictions permettent difficilement d1att6nuer
les pertes de faune. Les habitats hors de la zone du reservoir pro-
jet6 sont sans doute d6jh occup6s Q plein, compte tenu des facteurs
de 116cosystSme qui limitent la population animale. Pour r6ussir
2i installer des peuplements en des lieu contigus au rGservoir, il

faudrait donc am6liorer les habitats actuels ou en crger de nouveaux.
I Un certain nombre dlairest peu blevees, 2 proximiti2 de la
rive orientale de,116ventuel r6servoir High Ross, en territoire cana-
dien, semblent par leur aspect physique se prEter B 11am6nagement
de psturages qui remplaceraient les refuges printaniers des cerfs.
La Commission n'a pas assez de renseignements,techniques pour indi-
quer dans quelle mesure ces terres conviendraient B pareille fin,
ni pr&oir le genre de v6g6tation qulon parviendrait B y obtenir;
elle ne saurait dire non plus si 1e comportement du chevreuil lui-
mEme annullerait tout effort dans ce sens. Pareilles mesures
d1att6nuation ne compenseraient probablement pas beaucoup la perte
de chevreuils provoqu6e par la construction du barrage High Ross.
N6anmoins, la Commission juge qulil serait bon dlentreprendre, 2
titre exp4rimental,,quelques travaux de ce c6t6 pour dgterminer si
ce genre d1att6nuation serait valable.
Dans le cas des autres espsces animales, aucun moyen
pratique de compenser les pertes nlest entrevu, de sorte que la
Commission nla pas de mesure B recommander.
Le poisson
Plusieurs mgthodes permettent de compenser les dgpeuple-
ments de poissons . En ce qui concerne le poisson r6sident des eaux
courantes, ilserait possible de lu; cr6er un meilleur habitat en.
amont du rgservoir projet6, en modifiant la Skagit mEme. Pour ce
qui est du poisson qui fr6quente aussi bien le r6servoir que la
rivisre, diverses solutions se prgsentent. On peut am6nager des
bassins de' f6condation ou dtincubation; remplir le r6servoir tat
pour obliger le poisson a frayer 2 des endroits qui ne seraient pas .
inond6s par la suite, et maintenir 1es.peuplements par alevinages.
' I

,
!h ne dispose pas encore de renseignements suffisants pour
d6terminer laquelle de ces solutions aurait le plus de chances de
succZs, ni dlestimations fiables des coQts comparatifs. I1 est
n6anmoins possible de compenser le dgpeuplement des eaux. La Com-
mission recommande que.les pertes de poissons soient compens6es.
La Commission croit, entre autres choses, qulil importe
que:les possibilit6s de pEche sportive soient maintenues, non seule-
ment dans 11int6rEt des pGcheurs, mais aussi come condition indispen-
sable pour rgaliser les bbn6fices pr6vus au poste des llloisirs en
g6n6rall1. Bon nombre de personnes qui viendront passer des vacances
en famille dans la vall6e ne se rendront compte de la valeur attri-
bu6e aux loisirs dlordre g6n6ral que si certains membres de leur
groupe ont lloccasion de pEcher avec des chances raisonnables de
succbs .
I1 existe plusieurs moyens dlaccroPtre les peuplements de
poissons et, par cons6quent, les. chances du- pEcheur. Le maintien
d'un volume annuel de prises sup6rieur B celui que fournissent
actuellement, au Canada, la rivibre Skagit et .le r6servoir Ross
est justifi6. On peut consid6rer que cet "e~cZs~~ d l att6nuation
compense, sur le plan 6cologique et environnemental, pour les
pertes jug6es irrgparables. I1 est important, si on fait de l'ale- '
vinage, de choisir avec soin les vari6t6s de poissons et de sauve-
garder par 12 le caractbre llnaturel'l fort d6sirable des pr6sentes
ressources piscicoles.
ActivitGs rGcr6atives
Pour permettre aux,autres formes d'activitb r6cr6ative de
se poursuivre, notamment le camping, la natation, le canotage, l1his-
toire naturelle et la pEche dans le rGservoir, il est indispensable
de proc6der B un minimum d1am6nagements. Les mesures de mise en

valeur ou de lutte contre llappauvrissement biologique de la vall6e
de la Skagit en territoire canadien englobent:
- le maintien des eaux du r6servoir 2 au moins trois
,
pieds de son niveau maximum de retenue pendant la
saison estivale, soit .du 15 juin au 10 septembre;
une distance satisfaisante au-dessous du niveau
maximum de retenue;
- le r6am6nagement de la route sur une nouvelle emprise;
- 116tablissement de terrains de.camping;
- 11am61ioration des plages;
- la cr6ation de d6barcadSres;
- llenlSvement continu des dEbris kt le maintien des
rives jusqu13 ce que la stabilit6 des eaux soit retablie.
La Commission remarque que certaines de ces mesures figurent
dans llaccord conclu avec la Colombie-Britannique, et que d'autres ont
6t6 envisagges par Seattle au cours des n6gociations. Elle remarque
6galement que si les effets sur le milieu en cause ne se produisaient
que du cat6 amGrician, ce sont sans doute les organismes de r6glemen-
tation qui exigeraient lladoption de ce genre de mesures. La Commis-
sion recomande Itapplication de telles mesures.
Autres Btudes
Tout au long de son enquGte, la Commission s'est rendu,
compte que les cons6quences de la hausse du r6servoir Ross sur certains
616ments de la vall6e et de la rivisre Skagit restent ind6temin6es.
Cette incertitude la limite donc dans les recommandations precises
qulelle aurait pu formuler en matisre de protection et de mise en
val eur .
Peut-Stre existe-t-il d'autres moyens d1att6nuer l1appau-

vrissement des lieu, mais ils ne se sont pas d6gag6s nettement.
L16ventail complet des possibilit6s physiques nlapparaitra qulau
fur et B mesure qulon d6blaiera et qulon amhagera llemplacement
du nouveau reservoir.
La Commission recommande donc que les 6tudes se poursui-
vent, de manisre B r6duire le risque de laisser fuir des possibilit6s
de lutte contre l'appauvrissement du milieu, B tenir compte de toute
cons6quence imprevue de 11616vation du r6servoir Ross, et (valuer
11utilit6 des mesures d1att6nuation mises en oeuvre. Au cours du
d6blaiement des lieux et de la construction du barrage, il importe
que la ville de Seattle et ses adjudicataires soient dispos6s B
modifier leurs plans, dans une mesure raisonnable, si de nouvelles
6tudes ou observations r6vSlent des moyens nouveaux de r6duire
l'endommagement du milieu.
Usage international du r6servoir Ross
La Commission pense qulil est important que les touristes
qui visitent la vall6e de la skagit puissent, sans difficult6 indue,
faire du nautisme sur le r6servoir Ross, aussi bien dlun cat6 de la
frontisre internationale que de llautre. L8a Commission recommande
aux Gouvernements canadien et am6ricain de collaborer en ce sens.
La Commission fait observer qulil faudrait peut-Stre, 2 cette fin,
faire appel au gouvernement de la province de la Colombie-Britannique
et 2 celui de ll&at de Washington, ainsi qulau Service am6ricain
des parcs nationaux.
Courbes de niveau
La Commission note que son Ordonnance dfapprobation de
1942 prescrit un niveau minimum pour le rGservoir, mais qulil ne
mentionne pas quelles doivent Etre les courbes de niveau. Si,
aujourdlhui, ce point lui 6tait soumis dans le cahre dlune demande,

la Commission ne manquerait certainement pas de prescrire les courbes
de niveau voulues et les rbgles 3 suivre pour les modifier.
La Commission croit savoir qulune courbe de niveau obli-
- -
gatoire, conforme aux besoins hydro6lectriques hes r&ions du Pacifi-
... . . . . . . --
que nord-ouest et am exigences de la pr6vention des inondations
dlaval, a 6t6 .propos6e a m autorit6s am6ricaines responsables. &a-
Commission recommande aue la ville de Seattle soit tenue de lui
communiquer cette psemibre courbe et de lui soumettre, par la suite,
toute demande de modification de cette courbe. La Commission inter-
nationale de contrale de la rivisre Skagit, qui relkve de la Commis-
sion, pourrait alors surveiller l'application de la courbe de niveau
obligatoire.
Rapport de la Commission mixte internationale aux Gouver-
nements canadien et am6rician sur les cons6quences dlordre environ-
nemental et 6cologique, au Canada, de la hausse des eaux du lac Ross
jusqut8 la cote 1725, dans la vall6e de la Skagit. Sign6 le 15
novembre 1971.
(Sigantures)

AUDIENCES PUBLIQUES
D8s qulelle eut son mandat, la Commission mixte internatio-
nale slest empress6e dlannoncer, par 11interm6diaire des mass media,
le jour et le lieu des audiences publiques qulelle tiendrait. Ces au-
-. - -
diences, qui font partie intenrante-dk 1 'enqugte , avaient Dour obiet de
fournir.3 toutes les personnes int6ress6es lloccasion de faire connar-
tre leurs vues B la Commission et de lui transmettre des renseigne-
ments concrets et pr6cis sur les cons6quences environnementales, au
Canada, de 11616vation du lac Ross dans la vall6e du Skagit, 2 1725
pieds au-dessus du niveau moyen de la mer.
En conformit6 de son rsglement intgrieur, la Commission a
publi6 des avis dlaudiences publiques dans la Gazette du Canada et dans
le U.S. Federal Register; en outre, elle en a fait parartre 5 trois
reprises dans deux journaux locaux du Canada et dans un quotidien des
I
Etats-Unis. Des avis ont aussi 6tE envoy& B de nombreux particuliers,
3 des associations oien connues et aux repr6sentants 6lus de la region
en cause.
Les audiences publiques ont eu lieu respectivement le 3
juin 1971, 2 Bellingham (Washington) et les 4 et 5 juin 8 Vancouver
(Colombie-Britannique). Tenues dans des auditoriums, elles ont atti-
r6 un large public. Tous les int6ressGs ont eu lloccasion de prendre
la parole ou de soumettre des t6moignages documentaires. Apr8s les
audiences, la Commission a r ep dlautres d4positions 6crites de t6-
moins auxquels elle avait pos6 des questions prgcises, ainsi que de
particuliers ou dlorganismes qui s16taient trouv4s dans llimpossibili-
t6 de venir d6poser; dlautres personnes qui voulaient simplement
faire savoir qu!elles slopposaient B 11616vation du r6servoir Ross
lui ont 6galement 6crit.

La transcription int6grale de tous les tgmoignages et
tous les mdmoires reps pendant ou aprzs les audiences sont en dos-
sier aux bureaux de la Commission B Ottawa et B Washington (U.C.),.oa
I
le public peut les consulter. .
Au nombre de ceux qui ont fait des dgclarations on comp-
te des reprgsentants Glus, des avocats-conseils du gouvernement du
I
Canada et du gouvernement des Etats-Unis, des repr6sentants de diver-
ses associations' pour la protection de llenvironnement, des reprgsen-
tants de la ville de Seattle et des particuliers. En outre, un fonc-
tionnaire du ministhe des Peches et ForGts (plus tard de l1Environne- .
ment) a fait une dgclaration au nom des- autoritgs Gadiennes .- Avec
-
le concours dlun groupe dlexperts, le Conseil de conservation
de North Cascades a tgmoign6 au nom de onze autres organismes rggio-
I
naux et nationaux des Etats-Unis groupant en tout plus de 200,000
meinbres. Plusieurs m6moires canadiens.traitent assez longuement des
qualit6s uniques de la Skagit et de 116valuation des cons6quences
6conomiques et 6cologiques qulaurait llinondation de la vallge. Les
membres dlun certain nombre 'de groupcis b6n6voles comme le'Comlt6
ROSS, association -- ad hoc d'organismes de conservation et de dgfense
de llenvironnement qulalarment les cons6quences de 11516vation du
lac Ross, ont fortement marqu6 de leur pr6sence toutes les audiences.
Des mgnagsres, des gtudiants, des professeurs, des 6cologistes, des
Economistes, des inggnieurs et des l6gistes ont aussi pris la parole
3, cnaque sGance. bivers tgmoins se sont exprimgs en toute aise, d1au-
tres avec' r6serve et certains avec Gmotion.
l'es noms des personnes qui ont tgmoign6 lors des audien-
ces ou qui ont pr6sentG des mgmoires figurent B llappendice C.
1
Les points saillants des dgpositions faites par les avocats
et experts-conseils de la ville de Seattle, et par les

partisans- de 11616vations du barrage Ross sont r6sumgs et comment6s
dans les paragraphes suivants:
Le lac Ross est 2 2 heures et demie de voiture des basses
terres de la,Colombie-Britannique et de la r6gion m6tropolitai-
ne-de Seattle qui englobent 4 millions dlhabitants. R6servoir
polyvalent, ce lac procure 6lectricit6 et loisirs, rggularise
le d6bit des eaux afin de pr6venir les inondations et, dans
une certaine mesure, permet la pEche au saumon en aval. C1est
llannonce du projet High Ross qui a provoqug llintErEt soudain
du public pour cet endroit. Les manchettes des journaux de
llheure caract6risent bien la controverse que suscite ce pro-
jet. Un cinquisme des 6,700 personnes qui, dtoctobre 2 d6cem-
bre 1970, ont visit6 le secteur canadien de, la vall6e y sont
venues par suite mEme de cette controverse.
L1obtention dlun abondant volume d161ectricit6 2 bon mar-
ch6 est llun des principaux arguments 6conomiques du nord-
ouest. Les travaux projetGs permettraient de produire 272,000
kilowatts aux heures de pointe, soit pr8s de 20 p. 100 de la
demande actuelle en p6riode de pointe 2 Seattle. L1enraiement
des inondations a beaucoup dtimportance pour les r6sidents de
la basse vall6e. Seattle est tenue de maintenir 120,000 acres-
er
pieds dleau en r6serve du 1 octobre au 15 mars pour pr6venir
les crues, et un d6bit de 1,000 pieds cubes-seconde pour la
psche au saumon en aval.
Les excursions de six heures qutorganise le Service d16-
clairage de la ville desservent de 30 a 40 milles personnes par
an. La ville a am6nag6 plusieurs milles de sentiers autour
du lac Ross et construit plusieurs ponts suspendus. Si le barrage
6tait relevg, Seattle remplacerait les terrains de camping et

les sentiers aux abords du lac par de meilleurs. Les activi-
t6s ax6es sur la pr6sence de l'eau constituent, semble-t-il,,
le plus clair des loisirs. Les programmes d1am6nagements r6-
cr6atifs pour le grand public que propose le Service des parcs
I
nationaux des Etats-Unis sont appropri6s et conformes B ce
que la ville de Seattle a d6j3 r6alis6 au lac Ross.
L1accord conclu avec la Colombie-Britannique pr6voit que
Seattle d6dommagerait la province de tous les d6g3ts. caus6s
par 11616vation du niveau du r6servoir de 1602 B 1725.pieds.
L1homme est en mesure dl inf luer sur 1 '6volution des
6cosyst2mes. Or, comme il exploite les ressources de la val-
16e de la Sicagit depuis' pr8s d'un si2cle, cette r6gion n'est
plus entisrement sauvage. Le projet dlinondation en am6lio-
rerait les amgnagements actuels. Les installations de cam-
ping du c8t6 canadien sont tout B fait insuffisantes. La
hausse du r6servoir n'aurait aucune r6percussion inusit6e
ou grave sur l'environnement.
L'expansion dgmographique des basses terres accroPtra
la demande d'installations rgcrgatives. L1agrandissement du
lac Ross permettrait de cr6er des servicesde loisirs dleaux
de grande capacit6 sur le lac et aux alentours, tandis que
la forEt et la rivisre serviraient 3 des diverstissements
de moirldre consommation. La rive nord-est servirait aux loi-
sirs, tandis que la rive ouest ferait l'objet d'une r6serve
zoologique. L'ampleur de 11activit6 humaine dans la vall6e
d6peiidra en grande partie de 11am61ioration des voies d1acc8s
et de l'agrandissement du lac.
La taisse du plan d'eau, qui est 2 llheure actuelle de

125 pieds, asssche le cours canadien nly laissant que des
bas-fonds mar6cageux. La d6crue maximum propos6e serait
infgrieure 2 57 pieds. En 6t6,elle serait de trois B ci'nq
pieds, ce qui garantirait au Canada un rivage agr6able et
un lac de huit 2 dix milles de long. La vue qui d6boucherait
sur les montagnes environnantes serait grandiose.
Les 6tudes approfondies qui se poursuivent 2 la demande
de la ville de Seattle devraient aboutir 2 une politique har-
monieuse d1am6nagement. Les recherches en cours visent 2 d6-
terminer quelles espsces animales habitent l'emplacement de
ll?Sventuel High Ross, et 2 pr6ciser dans quelle mesure leur
. .
survie d6pend de ce milieu. On s1attache 'surtout aux espsces
les plus intgressantes et les plus faciles B observer, notam-
ment le cerf, le gibier 2 plume des hautes terres, le gibier
dleau et les gros carnivores. Plusieurs Qquipes dlichtyobio-
logistes sont 2 lloeuvre. Le relev6 quantitatif de la v6g6ta-
tion, accompli pendant 116t6 1971, nous renseignera sur les
peuplements dlarbres, les arbustes, les herbads, les grami-
n6es, les mousses et les lichens.
Voici maintenant, r6sum6s et comment6s de la mEme manisre,
les principaux points de llargumentation des'adversaires du pro-
jet High Ross:
11s plaident pour la conservation et la prgservation de
la pr6cieuse mosaSque biotique que pr6sente la vall?Se de
la Skagit, all6guant qulelle nla pas d16gale ni dans llEtat
de Washington, ni en Colom.bie-Britannique. Les Canadiens
se pr6occuperaient davantage du sort de la haute Skagit slils
la connaissait miew. En 1942,la Skagit passait pour une val-
l6e isol6e et. sans,lien avec son contexte r6gional; en 1971,

on devrait la consid6rer comme un 616ment de la r6gion des
basses terres.
En matikre dlutilisation des ressources, 116cologie est
le fondement dlun nouvel ensemble de principes ax& sur la
survie et le bien-Gtre des collectivit6s humaines et autres.
La Skagit offre la possibilit6 de d6velopper ces nouvelles
rkgles. Le High Ross alignera dlimportants groupes de sous-
systsmes du monde animal, rompra l'gquilibre des chaPnes ali-
mentaires et brisera 11interd6pendance biologique, au risque
d'un effondrement total. I1 faut attacher un trks grand prix
2 la prgservation de 116quilibre des 6cosystsme.s naturels.
Au printemps, les cerfs se cantonnent dans le fond de
la vall6e. Sa submersion supprimera les animaux qui vivent
dans la r6gion du rgservoir, car leurs autres habitats pos-
sible~ sont d6ja occup6s. I1 nty a pas d& vide dans la nature.
L1environnement en cause est un Gcotone rare, qui pr6-
sente une diversit6 floristique tant cotisre qu1int6rieure,
de sorte que sa prgservation devrait l'emporter sur la cr6a-
tion d'un milieu moins diversifi6. La Skagit slorne dlune
admirable forEt mixte, son aspect est quasi vierge et la sai-
son de croissance y est longue. C1est la limite' nord de
llaire de distribution de nombreuses plantes et le seul vgri-
table 6cotone en Colombie-Britannique.
Les conservationnistes invoquent la valeur des intangi-
bles, tandis que les tenants de llhydro-6lectricit6 s'en
tiennent aux aspects 5conomiques et aux valeurs mon6taires.
Ltargent peut-il dgdommager les Canadiens dlune dgt6riora-
tion du milieu uio-physique en question?
Go.

A la longue, la sociGt6 bGn6ficiera-t-elle davantage
d'un accroissement dt6nergie 6lectrique qui satisfera les
vesoins de, Seattle pendant trois ans, ou de la perpdtuation
des irrempla~ables richesses naturelles du secteur canadien
de la vall6e de la Skagit? I1 existe bien d'autres sources
possibles dt61ectricit6. Vaut-il vraiment la peine de gas-
piller une vall6e presque vierge et d6truire la vie qui sty
perp6tue pour fournir de 1161ectricit6 bon march6 5 Seattle,
qui est d6j$ l'un des plus gros consommateurs dt6nergie 6lec-
trique du monde? A llKeure actuelle, la Skagit ne produit
qu'une partie infime de 1161ectricit6 engendr6e au sein du
r6seau nord-ouest.
PrZs de 95 p. 100 de la superficie des terres $ parc
. .
disponibles en Colombie-Britannique sont 6loign6es et . se . si-
tuent en dlinaccessibles r6gions montagneuses. La Skagit
. . . .
est la seble vallbe. 2 fond plat, d'une altitude inf6rieure
$ 2,0.00 pieds, qui puisse servir de parc au grand public et
qui soit accessiDle dans une region mi-sauvage, a 3 heures
de Vancouver. Elle est id6ale pour les loisirs di6t6, car
en cette saison il y pleut rarement, le soleil y est g6nGreux
et la temperature sty maintientf$ des niveaux confortables.
La vall6e de la Skagit se prEte 5 une vaste game d'ac-
tivit6s rGcr6atives de haute qualit6 pour tous les Zges:
camping, pique-niques, ,chasse, peche, excursions en terrain
plat, alpinisme, auxquelles s'ajoute le spectacle de sa mer-
veilleuse beaut6. C1est un -lieu tout indiqu6 pour faire con-
na4tre la vie de plein air aux jeunes citadins et les initier
aux sciences naturelles,grZce $ la diversit6 de son fond plat
et 2 la fame qui peuple ses abords .

Meme si le lac Ross nloffre que des possibilitGs de
nautisme restreintes du c8t6 canadien, les espaces de cam-
ping et les sports praticables le long des earn courantes
sont aussi bbngfiques que prGcieux,et ne devraient pas Etre
sacrifigs ?i des loisirs exclusivement ax6s sur le rGservoir.
I1 conviendrait d16tudier B fond la question des loisirs
dleaux du point de vue 6cologique et Gconomique, afin que ce
qui est rare et prGcieux ne soit pas Gchang6.contre des valeurs
ordinaires, superflues ou marginales. En 6levant le barrage
Ross on dgtruira le prGsent attrait de la vall6e sur le plan
rgcreationnel, sans rien ajouter B sa valeur comrne lieu de
loisirs. La Colombie-Britannique manque de parcs naturels
en terrains plats, non d'espaces riverains. Les forts vents
qui, en g6n6ra1, soufflent sur le r6servoir 11apr8s-midi, le
rendent dangereux pour les petites ambarcations. On ne sau-
rait r6gir le niveau du lac Ross de manisre 3 y simuler un
lac naturel 2 11ann6e longue. La d6crue niaximale du High Ross
mettrait 2 decouvert trois a quatre milles de repoussants
bas-fonds mar6cageux et dGserts , 3 proximit6 du parc provincial
de la Skagit.
Les basses terres sont d6j3 pourvues de nombreux lacs
propices B la ptche; il nly 'a donc pas lieu dly assecher une
autre vall6e'. Nu1 cours d'eau des basses terres se prEte
mieux 5 la p^eclie 3 la mouche que les neuf milles de rivizre
imm6diatement en amont du lac Ross.
Le secteur canadien de la vall6e de la skagit devrait
etre d6clar6 parc naturel. I1 servirait de tampon protecteur
aux r6gions sauvages environnantes. Rien nloblige 2 11am6nager

dbs maintenant, ni 3 prendre dbs aujourdlhui toutes nos d6-
cisions, au risque de g8ter un lieu dont nous aurons besoin
plus tard.
Les grands espaces vierges font partie de notre culture
et de notre patrimoine. Seule llabsence de tout ouvrage ar-
tificiel permet B llhomme de se sensibiliser aux beaut& et
aux valeurs spiritualisantes ou r6crGatives de la nature, et
de comprendre le rale de 11humanit6 au sein de la biosphsre.
La Skagit est la dernibre vallGe accessible de la Colombie-
Britannique qui ne porte 3 peh prss pas ltempreinte de 'l'hom-
me. Ainsi, elle peut 6galement fournir aux sp6cialistes un
point de comparaison essentiel pour 6valuer le tort que nous
- - -
risquons de causer aux sites naturels.
Dans une large mesure, le bien-&tre moral et physique
dlune nation dspend de llaptitude de ses membres 3 gotiter des
joies aussi exaltantes que celles quloffre la Skagit. Au fur
et ?i mesure de la croissance dgmographique, on aura besoin
de cette vallGe pour nourrir les racines psychologiques qui
entretiennent la vie urbaine dans Seattle et Vancouver. Les
conservationnistes souhaitent que la Commission trouve une
nouvelle 6chelle de valeurs qui fasse appel 3 llesprit, car
jusqulici on n'a invoqu6 que des consid6rations dtordre stric-
tement 6conomique. Ce serait manquer de r6alisme que dlattri-
buer une simple valeur mon6taire aux usages pr6sents et futurs
de la vallGe de la Skagit.
hydro-Seattle dispose de nombreuses autres sources pos-
siDles dtGlectricit6, plus avantageuses que ne le serait le
haussement du barrage Ross. Une 6tude comparative approfondie
de ces autres sources slimpose.

. Ltam6nagement du High Ross provoquerait . la destruct ion
irr6versible de tout un systsme 6cologique. L1ampleur de
pareilles pertes est loin d'etre connue. Si on le submerge,
le secteur canadien de la Skagit ne pourra plus &re restau-
6. I1 faudrait procgder 3 une vaste 6tude couvrant toutes
les saisons, et 6chelonn6e sur une p6riode d'au moins cinq
ans, pour 6valuer le coGt des changements Gcologiques qu'en-
trainerait la rgalisation du projet High Ross. Les conserva-
tionnistes slopposent 2 ce que le niveau du lac Ross soit
hauss6 car, disent-ils, ce serait agir 2 l'aveuglette. Une
opposition aussi vive se manifesterait ?i 116gard de tout pro-
jet que quiconque envisagerait ailleurs dans une telle igno-
rance des r6percussions 6cologiques et environnementales.
On a rappel6 2 la Commission que le projet dlinondation
de la rivisre Skagit offre une occasion unique, une chance rare de
rgexaminer, 2 la lumisre de la situation et des prioritgs dlaujourdlhui,
les cons6quences de dgcisions prises il y a une trentaine d1ann6es.
Les d6marclles necessaires pour obtenir de la Commission f6d6rale de
I
116nergie Glectrique des Etats-Unis le permis requis, fournirait cette
chance de reconsid6rer la question.

CHAPITRE 5
LE LAC ROSS
I
Le barrage Ross s161Zve sur la Skagit, dans llEtat de
Washington, P environ 30 milles au sud de la frontisre internatio-
nale. I1 engendre le lac Ross qui forme un r4servoir dont le niveau
maximum atteint 1602.5 pieds au-dessus du niveau moyen de la mer. .
Ses eaux dgbordent la frontisre jusqu'a environ un mille au nord et
recouvrent 520 acres en Colombie-Britannique. Sa profondeur maximale
2 la frontisre est de 25 pieds. En 6t6, la tempgrature de surface
de sa couche peu profonde, au Canada, varie de 60' P 70' F. . L 'eau du
rgservoir se retire 2 prss de huit milles au sud de la frontisre
lors de sa dgcrue maximale.
Le lac Ross est le plus grand rgservoir de la'ville de
Seattle et la principale installatioh dlemmagasinement des eaux de
la- Skagit. Sa hauteur de 'chute brute pour la production df41ectrici-
t6 varie dlun maximum de 398 pieds 2 un minimum de 275 pieds, 2 la
cote 1475. La capacit4 du r6servoir entre ces deux limites est de
1,052,000 acres-pieds. L1eau que le lac Ross restitue alimente uni-
et;
quement les stations Diablo/Gorge, en aval du barrage.
Le pr4sent chapitre donne une brzve description de la
vall4e de la Big Beaver, seul cours dleau prenant sa source aux
I
Etats-Unis et dont il soit question notre 6tude.

listorique du r6servoir'Ross au Canada
Une demande Bmanant de la ville de Seattle,en vue de por-
ter le niveau du r6servoir Ross de 1602.5 2 1725 pieds au-dessus
du niveau moyen de la mer, est en instance devant la Commission f6-
I
d6rale de lt6nergie 6lectrique des Etats-Unis. Ce projet de relz-
vement a une longue histoire.
Afin de pr6ciser le contexte dans lequel s'est d6roul6e
notre enquste, voici un apersu de cette histoire. Nous laisserons
de c8t6, cependant, la qudstion des permis d6jP d6livr6s par la
I
Commission f6d6rale de 116nergie 6lectrique des Etats-Unis, y com-
pris leurs modification~. Seules les ententes, ordonnances et ,
autres mesures relatives P l'agrandissement du r6servoir Ross au
Canada retiendront notre attention.
Pr6voyant que le r6servoir finirait par d6border en
territoire canadien, la Seattle City Light achetait,.en 1929, le
. .
Withworth Ranch, dlune superficie de 640 acres situ6es en ~olombik-
Britannl~ue. Ce ranch se composait des lots 221 et 222, soit les
seuls terrains priv6s de llemplacem&nt de 1'6ventuel ~ i Ross. ~ h
En 1930, on arpenta le lot 1103 pour d6terminer quelles
seraient les limites ultimes du r6servoir en Colombie-Britannique
si on 6levait le barrage,Ross au maxiinurn. Cinq mille sept cent
seize acres du lot 1103 sont terres de la Couronne. Ce lot a 6t6
arpent6 par rGf6rence aux points cardinaux, de sorte qu'il englobe
une superficie supgrieure 2 celle qui serait effectivement submergge.
be rgcents relevgs indiquent que le r6servoir propos6 recouvrirait
5,176 acres au Canada. La superficie inond6e du cat6 canadien
comprendrait donc 640 acres des lots 221 et 222, et environ 4,536

acres du lot 1103. Sur ce total, prss de 520 acres.sont submerg6es
lorsque le ,r6servoir Ross actuel'atteint sa pleine capacit6. Le
r6servoir agrandi rrecouvriralt donc, au Canada, 4,656 acres de plus.
D '
.En 1941, la ville de Seattle prgsentait 2 la Commission
mixte internationale une demande visant ?i relever, par gtapes, le
niveau du r6servoir Ross ?i 1,725 pieds au-dessus du niveau moyen
de la mer,dans le secteur frontalier. Cela representait une hausse
dlenviron 130 pieds du niveau nature1 des eaux de la Skagit 5 la:,
frontisre. Ent1942, la Commission mixte internationale approu-
vait cette demande ?i certaines conditions. Entre autres, la Com-
mission exigeait que la ville d6dommage la province et les parti-
culiers de tous d6gSts caus6s en Colombie-Britannique, .et que le .
niveau des eaux 2 la frontisre ne soit pas hauss6 avant que la
ville de Seattle et la province de la Co1ombi.e-Britannique aient
sign6 un accord ex6cutoire concernant l'indemnisation de tout dom-
mage provoqu6 en Colombie-Britannique.
En 1947 la Colombie-Britannique adoptait la Loi sur les.
terressde la vall6e de la Skagit. Cette loi autorisait Seattle
2 submerger des terres en Colbmbie-Britannique, sous r6serve des
conditions que'd6terminerait le gouverneur en conseil, et 2 charge
pour la ville de verser 2 la province toute indemnit6 dont il se-
rait convenu entre la ville et le gouverneur en conseil.
'. -
De 1954,jusqu1en 1966, la Colombie-Britannique et Seattle
ont,.chaque ann6e; sign6 un accord aux termes duquel la ville pou-.
vait, 2 titr.e provisoire, inonder des.terres de la Couronne dans
le bassin de la Skagit jusqu'5 la cote1600, moyennant certaines
somrnes annuelles payables 2 la province.
4 .

I
En 1967, une entente intervenait entre Seattle et la Co-
lombie-Britannique, autorisant la ville B submerger, pour une p6rio-
de de 99 ans, le secteur canadien de llemplacement du r6servoir
Ross jusqula la cote 1,725. Par suite de cette entente, le niveau
des eaux fClt hauss6 B 1602.5 pieds au-dessus du niveau moyen de la
mer. . .
En octobre 1970, la ville de Seattle demandait B la Com-
I
mission f6d6rale de 1161ectricit6 des Etats-Unis de modifier de
nouveau le permis que cette dernizre 1ui.avait d6livr6 en 1927,
afin de proc6der B la rgalisation de la dernisre phase du projet
High Ross. C1est cette demande dont la Commission f6dgrale de
- --
1161ectricit6'est prgsentement saisie. '
Aonartenance des terres vis6es dans le secteur canadien
Au Canada, la majeure partie de la vallde de la Skagit
relzve du domaine public et appartient 2 la Couronne, du chef de
la province de.la Colombie-Britannique. Au-dessous de la cote
1725, It fond'de,la vall6e se situe dans le lot 1103. Trois par-
celles de terrain sont propri6tG priv6e dans la basse vallge,
Les lots 221 et '222 (formant autrefois le Witworth Ranch), appar-
tiennent B'la ville de Seattle. Tous deux sont compris dans l1em-
placement du High Ross projet6. La moiti6 du lot 222 est inond6e
lorsque llactuel r6servoir atteint son plein. Le lot 221 est situ6
B environ 2.7 milles au nord de la frontizre et s16tend sur le fond
plat de la vall6e 3 llest de la Skagit. L1autre terrain priv6 de
la vallGe,'soit le lot 867, dlune superficie de 40 acres,se trouve
au-dessus de la ligne des hautes eaux, B 11extr6mit6 nord-est du

En Colombie-Britannique, les terres de la Couronne pro-
pices ?i llexploitation forestisre sont g6r6es par le Service des
forEts du ministhe provincial des Terres, ForEts et Ressources
hydrauliques. Sous r6serve des restrictions impos6es par le Ser-
vice des forsts, clest-a-dire les ordonnances usuelles de fermetu-
re lorsqulil y a risque d'incendie, ces terres sont accessibles
. L Plusieurs
restrictions 2 llutilisation des terres de la
C~uronne~sont en vigueur dans la vall6e du Skagit. Le Parc pro-
vincial de la Skagit, class6 3,700 acres, fOt cr66 en
f6vrier 1970 en amont de lt6ventuel High Ross. Ce parc englobe
la Skagit en amont et en aval du "Twenty-six Wile Bridge" et s16-
tend auGdel3 de la rivisre Klesilkwa. En Co1omb;ie-~ritannique,
les terres d6clar6es parc provincial sont g6n6ralement prot6g6es
contre toutes formes d-'exploitation forestisre ou minisre, et ser-
vent exclusivement,a des fins r6crgatives. .

Dans certains parcs; la chasse est interdite. Toutefois, il est I
encore possible de pratiquer ce sport dans le Parc provincia1.de
la rivikre Skagit.
La province de la Colombie-Britannique reconnaft que,
dans 11int6rEt public, il convient de r6server des terres domaniales
representatives d16cosystbmes distinctifs,pour fins d16tude scienti-
fique imm6diate et future. En vertu de la Loi sur les r6serves
6cologiques, le gowernement peut 6tablir de telles r6serves sur les
terres de la Couronne et d6cr6ter des rbgles rggissant, limitant ou
interdisant l'utilisation de ces lieux ou des ressources naturelles . ,
............ -. -. .
.quliis renferment.. . . . .
Deux r6serves Scologiques ont 6t6 cr66es dans la vall6e de
la Skagit. La premikre englobe 150 acres de pins 2 bois lourd, si-
tu6es sur un affleurement rochew sec, directement au nord de la .
frontisre internationale du c8t6 est de la vallge, 2 plus de 1,725
pieds dlaltitude. La seconde, qui comprend 180 acres d1un.6cosys-
tbme form6 de rhododendrons et de sapins de Douglas, se trouve 2
11extr6mit6 nord-est de 116ventuel High Ross. Ces r6serves ne sont
pas destin6es 2 des fins r6cr6atives.
D1autres r6serves publiques 6tendent leur superficie sur
une bande de 6 d6camStres (198 pied3) de part et diautre de la ~ka~it, en
amont du Parc provincial de ladite rivibre jusqulau parc Manning,
et sur une bande de 6 d6camktres de chaque cat6 de la route Silver-
Skagit et de la rivisre Klesilkwa. Ces r6serves ont pour objet de
former des zones tampon entre les utilisations commerciales des
terres et llutilisation des routes et rivibres par le public.
Divers autres droits dlexploitation ou prospection de
la vall6e ont dQment cours; il s'agit de concessions forestisres
,

et minibres. Prgsentement, il existe dans la basse vall6e de la
Skagit.deux champs de claims en rsgle, dont un sur le versant ouest
3 une plus haute altitude que le lot 1103 pr8s d6 ~alene Creek, et
un qui chevauche le Shawatum Creek sur. la pente' iord-ouest, du mont
Shawatum .
Les ventes de bois sur pied les plus importantes de la
rdgion s 'ef fectuent le long de la vall6e 'du Maselpanik Creek, cours
d'eau tributaire qui se jette dans la rivisre Klesilkwa depuis le
sud. En outre, deux ventes peu importantes de bois mort steffec-
tuent 3 ltint6rieur du parc provincial de la rivibre Skagit: Au
sein du lot -1103,. des ventes de bois mort sont dgalement consenties
pour la 'fente de bardeau de csdre, ainsi que deux ventes de' peuplier
monalifbre:
Du c6t6 amGricain, au sud immgdiat de la frontibre inter-
nationale, les terres de 1.a vallEe de la Skagit appartiennent 2 1'Etat
f6d6ral. Ces terres sont administrees par le Service des parcs
nationaux dans la Zone r6cr6ative de North Cascades et dans le parc
national de North Cascades. ,
En rbgle gdn6rale, le rgservoir Ross commence 3 stemplir au
mois de mai. Les eaux de ce lac artificiel d6bordent g6n6ralement au
Canada 2 la fin de mai ou au ddbut de juin, atteignant leur niveau
maximal tard en juin. Le r6servoir conserve 3 peu prbs sa pleine
hauteur de retenue tout au long de 1'6t6. Sa ddcrue commence en sep-
tembre, pour se poursuivre jusqu'en avril.
Dss la dGcrue, le fond du r6servoir en Colombie-Britannique
vient 3 ddcouvert, et la Skagit y coule alors dans un lit plat et repous-
sant, rempli de boue, de souches et de dgbris 6pars.
.
I

Depuis plusieurs ann6es d6j2, le r6servoir Ross, aux
/
Etats-Unis, sert P des fins de loisirs, notamment les excursions I
touristiques qu'organise le Service d96clairage de Seattle. I1
suscite 6galement un int6ret soutenu de la part des pecheurs et
attire 'un nombre modeste mais constant d'adeptes du hiking et du
camping itingrant, grace 2 son r6seau de sentiers.
0
On stattend que le r6servoir Ross, aux, Etats-Unis, serve,
de plus en plus aux loisi~s. .La creation du nouveau parc national .
de North Cascades et l'achsvement de ltdautoroute North Cross-State,
pr6vu pour 1972, stimuleront fortement le tourisme et les activit6s
r6cr6atives connexes. Le Service des parcs nationaux estime que la
rdgion pourrait alors enregistrer 10,000 jours-visiteurs'par journge,
300,000 par mois et 900,000 par saison. Selon toute probabilit6, la
capacit6 maximum d'accueil que pr6voit le programme dtam6nagement
envisag6 sera atteinte sous peu.
. Le principal site touristique sera Roland Point, sur la
rive est du rgservoir Ross, oG l'excursionnisme deviendra lVactivit6
dominante. Le camping, la promenade en sentier, le nautisme et la
pgche- i ' y pratiqueront Bgalement .
. .
' L'intensification des activitgs r6crZatives influera
beaucoup sur llEcosyst~me, tant du cat6 amiricain que canadien. A
elle seule, llaffluence des touristes peut avoir divers effets sur
la fa&e. Des prises accrues de poisson dans l1Etat de Washington
appauvriraient les r6serves et entraTneraient une baisse des captures
en Colombie-Britannique.
Actuellement on ne peut atteindre le lac Ross en voiture
qulen passant par le Canada. I1 se peut que l'autoroute North Cross-

State allsge la circulation sur la route canadienne, en permettant
/
awt residents de 1'Etat de Washington d1acc6der au r6servoir plus
vite et plus facilement. La mise en service de d6barcad2res 9, Point
Roland devrait aussi att6nber llutilisation de la route canadienne.
\
VALLEG DU BIG BEAVER
La vall6e du Big Beaver se d6ploie 3 llouest du r6servoir
Ross, dans 116tat de Washington. Dans une boGe mesure, 11inqui6tude
du pub'lic 2 propos des cons6quences 6cologiques qulentratineront le
haussbent du barrage Ross a trait 9 cette vall6e. MGme si le pr6-
sent rapport s1attache avant tout a n effets biophysiques de l16ven-
tuel' High Ross en territoire canadien, nous ne tiendrons pas moins
compte 'ic'i de certains aspects de 116cosyst2me g6n6ral de la vallde
du Big Beaver. S1il avait 6t6 possible de pr6ciser llimpact dlordre
environnemental, au Canada, de llinondation de 5.5 milles de cette
vallge, la Commission en aurait tenu compte davantage. En d6pit de
la bri2vit6 de la description qui suit, ce lieu n'en demeure
moins un 616ment primordial des consid6rations 6cologiques 'd1ensem-
ble qui entourent le projet High Ross.
Dans les ann6es 1920 on trasa une piste qui, pour la
premi2re fois, permettait d1acc6der au sommet de la vall6e Big
Beaver 2 partir de la vall6e de la Skagit. Le tronson de cette
piste qui subsiste au-dessus de la libe des hautes eaux du r6ser-
voir Ross assure encore le principal accss vers la vall6e. Ce tron-
son 6pouse les sinuosit6s de cette dernisre, sur le cat6 gauche, au-
dessus de la ligne des hautes eaux de 116ventuel High Ross. A l1en- ,
I I
droit oh le Big Beaver se d6verse dans le pr6sent reservoir Ross, il
forme des rapides 12 03 existaient autrefois d'importantes chutes.
En 1926, la zone adjacente au premier mille du Big Beaver

Creek fut ravagbe par un incendie. Par la suite, elle slest reg6n6-
r6e et pr6sente aujourd'hui un peuplement mixte de jeunes sapins de
Douglas, de cddres, de pruches et de quelques pins argentbs, y com-
pris diverses plantes de sous-Gtage, plus un'btage supbrieur forms
de vieux sapins de Douglas 3 6corce grosse ayant surv6cu au sinistre.
Les associations de plantes le long de la basse vallbe du
Big Beaver sont typiques des brQlis en voie de reg6nSrescence. Le
rayonnement solaire qui atteint le sol suffit 3 y faire monter la
. *
, .
temp6rature diurne plus-haut que dans les gra- I
dins sup6rieurs de la vallbe. Cependant, B mesure que llombre pro-
gresse, un sous-bois st6tablit graduellement. La basse rbgion humide
,
du Big Beaver Creek fut jadis dbboisbe et convertie en une prairie
de foin sauvage. Peu 3 peu des broussailles y apparurent, form6es de
saule, de laiche et de luzule dans les endroits les-plus humides.
Des m6langes dlaulne, de viorne dent6e et de nonbreuses autres espdces
, .
slassocient au thuya gsant le long des lits mieux assbch6s. A quelque
distance en amont, le fond de la vallbe est assez large et on y trouve
des bouquets de thuyas 3 fQt massif et vite effilb vers le haut. Ce
genre de csdres, dont les rameaux effleurent le sol, sont trss gra-
cieux.
La v6gbtation mj.xte qui accompagne 1~s thuyas sont ombro-
phyles. Elle comprend 116rable circin6, le faux-buis, llaulne, la
viorne dent6e, diverses plantes basses florifdres, des fougsres, de
la mousse et des lichens. Les margcages dispers6s ga et 13 abondent en
laiches et en luzules, embroussaillbes de saule et de liard. Les
chicots de thuya sont dQs aux hautes eaux endigubes par les castors;
des traces dlouvrages anciens et r6cents construits par ces bstes
sont nettement visibles . Les mar6cages rgsultent sans doute du
travail des castprs et dlanciens mouvements de charriage g6ologique.
/

Les plus grosses espsces faunkques comprennent le cerf 3
queue noire, llours et sQrement aussi le couguar et le coyote. La
grouse est abondante et de multiples oiseaux non recherch6s cornme
gibier habitent la for& locale. Le ruisseau lui-msme est r6put6
trks po'issonneux, mais la pEche y est interdite.
Dans le haut de la vallCe, les massifs de thuya se font
plus consid6rables et s16tendent au-del2 de la ligne des hautes
eaux propos6e. En outre, la vall6e renferme un mar6cage de tourbe
mousseuse; autrefois il y en avait beaucoup dans la r6gion du Paci-
fique nord-ouest. La diversit6 de la faune et de la flore, et la
pr6sence de tourbisres et de terres planes 2 proximite du ruisseau
font 1 Iagrgment des excursionnistes . La vall6e pr6sente de. multiples
614ments d1int6rEt Ecologique et botanique, mais en llabsence de
renseignements interprgtatifs, il est probable que la plupart des
d
visiteurs ne percevraient que le charme des lien. La vallge, les
pr6s, les marais et 1; forEt forment m e s6duisante zdne de transi-
tion entre le r6servoir Ross, les monts Picket et les impressionnantes
r6gions alpines 3 llouest.
De plus, cette zone offre des possibilit6s exceptionnelles
de recherches pour les naturalistes. Des secteurs du genre sont
Etablis au sein de divers 6cosystkmes naturels pour servir de base
aux relev4s; ils sont aussi trss utiles pour fins dlenseignement.
La cr6ation de ces secteurs a pour objet de mettre 2 la disposition
0
.
des int6ress6s des aires caractgristiques dlun systsme nature1 donn4
qui soient assez accessibles, mais pas au point qulon en fasse un
usage abusif. La vallee du Big Beaver, dans 1 'ouest de 1 'itat de
Washington, est le meilleur exemple connu des 6cologistes en fait de
basses terres mar6cageuses garnies de thuya. Son site actuel est 2
la fois prot4g6 et accessible aux chercheurs. En le submergeant, on
dgtruirait 2 jamais ses ressources.

Programme de construction envisag6.
En pr6vision de 11am6nagement du High Ross, le niveau du
r6servoir serait abaiss6 jusqulh la cote 1600 durant llautomne, et
il resterait h cette faible hauteur prss de deux ans. Selon llapport
de la rivisre Skagit et le volume d'eau utilis6e pour la production
d16nergie glectrique, il faudrait de trois h cinq ann6es de plus
pour que le lac Ross atteigne sa cote maximale, soit 1725 pieds.
Le d6blayage du site en territoire canadien sleffectuerait
.,
en mQme temps que llabattage du bois de commerce qui sty trouve.
On estime que ces op6rations dureraient deux ans, selon le cahier
des charges 6tabli par la Colombie-Britannique et Seattle. Le
bois sans valeur commerciale serait empi16 et brOl6, tandis que
le bois de commerce serait transport6 en camion par la route actuel-
le. I1 se pourrait aussi que le bois de commerce provenant du
deblayage de llemplacement du High Ross dans 116tat de Washington
soit aussi camionn6 via la Colombie-Britannique, cornme on lla fait
lors de la pr6paration du r6servoir actuel. Une fois le nouveau
barrage achev6 et aprss que les eaux auront rep6n6tr6 en tenitoire
canadien, il faudra deux autres ann6es dlenl&vement intensif des
d6bris flottants. Ce travail ne se terminerait probablement pas
avant la cinquisme ann6e du d6but des op6rations dlabattage et de
d6b layage.
La vall6e perdrait ainsi tout attrait tourisgique durant
la construction, le nettoyage et le remplissage du,rQservoir -- sait
une p6riode de cinq 3 sept ans.
Rggularisation permanente propos6e
Le r6gime annuel dl abaissement et de relsvement du niveau
des eaux est dlune importance primordiale lorsqulil slagit de pr6voir

11utilit6 d'une bonne part de la vall6e en matisre de loisirs.
L16num6ration des facteurs qui dgtermineront le fonctionnement du
r6servoir ainsi qu'un bref expos6 du r6gime pr6vu font l'objet des
paragraphes suivants.
La .Seattle City Light envisage 'd'utiliser dans. le reser-
voir High Ross le mSme volume de retenue qu'actuellement, soit
1,052,000 acres-pieds. Les fluctuations de niveau seraient beaucow
moindres qu'aujourd'hui, car le nouveau reservoir prgsenterait une
plus grande superficie. A la pleine hauteur de retenue proposEe,
les eaux du High Ross p6nEtreraient jusqu'a 8 milles environ 3
lfint6rieur du Canada, pour reculer de trois milles environ lors
de la d6crue maximum (cote' 1669).
La.baisse annuelle totale du plan dleau d6pendrait de la
quantits6 d'eau libdr6e par le r6servoir. Trois courbes obligatoires
r6glementeraient le r6gime saisonnier des d6crues: la courbe de
niveau applicable en cas de rgapparition des conditions particuli5-
res aux Gtiages critiques; la courbe obligatoire de remplissage, et
la courbe obligatoire de mailtrise des crues. La courbe critique
obligatoire et la courbe type de remplissage du reservoir Ross sont
fix6es par un contrat de coordination entre les principales soci6t6s
publiques et f6d6rales et diverses entreprises de service public B
capital-actions de 1 'Oregon, de 1 'itat de Washington, du nord de
llIdaho et de l'ouest du Montana. La Seattle City Light est un des
signataires de ce contrat , qui pr6voit la production coordonn6e
d16nergie 6lectrique et qui r6git les accroissements de puissance
primaire,tant pour le r6gime combin6,.que pour chaque r6seau en
particulier.
-L1examen de la courbe critique obligatoire et de la courbe
type de remplissage qui r6girait le fonctionnement du High Ross
\

indique que si les ann6es de fortes eaux enregistrses de 1928 2
1968 devaient se r6p6ter, le niveau du r6servoir resterait en des3
de la normale qulune seule annge, en plus de la p6riode critique.
Des 6tudes r6centes entreprises par la Bonneville Power Administra-
tion r6vSlent que la probabilit6 qulune p6riode critique de 4 'ans
se produise dans le cas du 'r6seau coordonnd nlest que dlune fois
par cent soixante ans. ~lautre part, il nly a qu'une chance en.
soixante ans qulune .p6riode d16tiage de den ans puisse se repro-
duire et n6cessiter llutilisation de tout llespace dtemmagasinement
disponible.
La courbe obligatoire du contr8le des crues r8gle aussi
la hauteur de nappe du r6servoir. Le permis que la Seattle City
Light d6tient de la Federal Power Commission exige qulune supelficie
dlemmagasinement de 120,000 acres-pieds soit constamment disponible
, pour la mai'trise des crues. Cette superficie peut &re portge jus-
qu12 180,000 acres-pieds 2 la demande du Service de g6nie. L1abais-
sement de la nappe en pr6vision du contr6le des crues doit d6buter
au plus tard le ler octobre, pour atteindre 120,000 acres-pieds le
ler d6cembre et conserver ce niveau jusqulau 15 mars. Si le niveau
du r6servoir s16tablit 3 la cote 1725, le niveau de la nappe devra
descendre 2 la cote 1719.1 pour la r6gulation des crues. Le rgser-
voir resterait au moins 3 ce niveau, sauf si de llespace d1emmagasi-
nement servait Q r6gulariser des d6bits de crues.
Les eaux du r6servoir High Ross seraient toujours pr6sentes
au Canada, mais a trois milles environ de.la tEte assechge du rgservoir
en p6riode de basses eaux. Si le High Ross avait 6t6 en service de
1960 2 1969, son niveau aurait atteint la cote 1720 environ pendant
4.6 mois par annge, soit du dgbut juin jusqulen octobre. Durant les
ann6es d16coulement critique, le r6servoir pourrait ne pas se remplir,
puisque le contrat de coordination stipule que 98 p. 100 de sa

capacit6 doit &re atteinte 95 p. 100 du. temps. On prdvoit que la
plupart des anndes le reservoir High Ross serait presque toujours 2
son niveau maximal en Qt6. Si les ddbits enregistr6s de 1928 ii 1968
. .
devaient se r6pbter, le rdservoir serait B peu prbs rempli B capacit6
tous les ans sauf quatre, durant cette saison.
I1 est 6galement probable que les fluctuations de niveau
du rdservoir seraient moindres ii ltavenir. Lt6nergie dont la r6gion
de Puget Sound a besoin proviendra des r6seaux intggrgs, dont les
besoins suppl6mentaires seront satisfaits surtout grSce Q des
stationsthermiques 3 charge de base. On pr6voit que des bassins
dlaccumulation par pompage et divers r6servoirs assureront une bonne
partie de la puissance limite n6cessaire au r6seau. Pour maintenir
une tr$s grande puissance 1imite;on minimisera'la baisse saisonnisre
du plan dleau des r6servoirs, tandis que le d6bit utilis6 quotidien-
nement pour fournir une force motrice maximale sera en partie com-
pens6 par les arrivdes'dteau en r6servoir.

CHAPITRE VI
INVENTAIRE DES RESSOURCES
Le pr6sent chapitre recense les ressources fondamentales
et 1 lenvironnement de la vall6e de ia Skagit au.Canada. Cet inven-
taire nous guidera dans llanalyse ult6rieure des cons6quences de
116ventuel High Ross.
G6ographie physique
Les formations g6ologiques sont trbs vari6es dans le secteur
canadien des val16es.de la Skagit et de ses tributaires. Au-dessus
du confluent de la Sumallo et de la Skagit, les vall6es sont g6n6rale-
ment gtroites, et les fonds plats y sont rares .-, weir figure 2 ) Au-
dessous du meme confluent; sur une distance d'environ ;huit milles, la
largeur du lit de la vall6e varie de 0.2 3 0.5 mille. Un mille au-
dessus du point de rencontre de la rivibre Klesilkwa et de la rivisre
Skagit, le fond de la vall6e s161argit jusqulh prbs de deux milles.
Elle conserve cette largeur pendant 13 milles, jusqu'h la frontibre
internationale. Du c8t6 canadien, la seule autre vall6e h fond
plat du bassin Skagit est celle de la Klesilkwa.
La d6clivit6 du lit de la vall6e principale est assez
constante depuis la jonction de la Sumallo avec la Skagit jusqulau
rgservoir Ross. Sur 20 milles de rivibre, elle atteint 425 pieds.
. ,

ALTITUDE EN PlEDS AU-DESSUS DU NIVEAU MOYEN DE LA MER

Les montagnes slB1lvent 1 pic de la vallbe, selon un angle moyen de
30 degrBs, sauf sur le versant est, oil leur pente est plus faible
(moyenne de 18.,degrBs) et entrecoupBe de gradins. En gBn6ra1 les
terres avoisinant-la vallde de la Skagit,ont une altitude dlenviron . .
5,000 a 6,000 pieds.par rapport au niveau de la-mer, avec des cfmes
culminant P plus de 7,000 pieds. ,
La figure 3 laisse voir me s6r.i.e de coupes traversales
du fond de la vallBe, choisies P quatre endroits distincts P partir
. .
de la- frontisre internationale jusqulau cours supBrieur de la Skagit,
. .
I
au-dessus du confluent de la rivilre Sumallo en direction nord.
Ces profils montrent que le lit de la vallde est large et plat dans
t .
.
ses bas trongbns. La superficie totale des terrains *platsI1 dans la
4 . ? .
basse ~kaiit et dins Ies vallBes orientales d; la Klesilkwa est
d enviro; 10,550 acres, cb&e 1 indiquent la cartographie du relief
3 la figure 4.
* ' .
G6ologie de llassise rocheuse
G6ologie du sous-sol
L Ihistoi*e2 gdologique de la rBgion de North ' Cascades, y
compris la vallBe de la Skagit, se caractdrise par une suite de phd-
nombnes qui furent assez communs dans la Chafne des Cascades toute
entibre. Dewi 'phdnomlnes recents ont marqu6 le relief actuel . Peu
aprls le ddbut de la pEriode Bocbne, des dBp6ts continentaux se sont
produits; Leur effet 'de voote a engendr$ la pr6sente Chafne des
Cascades. Le mont volcanique Baker slest Bgalement formd P cette
Epoque. ~n& h i e dlintmsions complexes survenues P la fin de la
-, -
pdriode cr6tac6e et durant llbre tertiaire explique le batholite
mixte de roches panitiques d& Chilliwack.
Les actuels aff leurements rocheux contigus au r6servoir
'

Ross sont en majeure partie attribuables aux deux derniers ph6nomknes
et se composent de s6diments et de roches volcaniques et granitiques
du Chilliwack, de gneiss de la Skagit et.de phyllites du massif Nook-
sack. Plus tard, le mouvement continental des glaces et glaciers de
montagne ont donn6 a m 616melit's g6ologiques de base et aiuc lits ro-
chew leurs principaux reliefs dlaujourdlhui.
GBologie de la couche de surface
C1est le terrain montagneux entourant la vall6e de la Skagit
qui a fourni les sols et roches superficiels de son pr6sent lit. Ces
. ,
d6pats se sont produits par suite de divers ph6nomknes dlbrosion.et
de transport, bien que dans plusieurs cas les matigres 6rod6es nlaient
pas 6t6 transportges sur de bien longues distances. Voila pourquoi
bon nombre des blocs de rocher qui reposent aujourdlhui prks des bords
du tapis de la vall6e offre un aspect anfractueux et angulaire.
Les 6boulis de pentes provenant des murailles adjacentes
-. ,
de la vallEe sont le r6sultat dlun mouvement gravitationnel, contrai-
rement aux dGp6ts alluvionnaires et fluvio-glaciaires q& sont Venus
former les autres types de couverture du fond de la vall6e grsce au
i
mouvement des glaces et 3 lleau de fusion.
Dans sa configuration actuelle, la vall6e de la Skagit pr6- ,
sente dlabruptes escarpements et un fond large, garni de terrasses
fluviales. En ggngral, le remblai se compose de roches et de sols
meubles. Son inconsistance favorise sans doute le drainage des eaux
de crue qui slaccumulent sa et la. Bien que la couche de remblai de
la vall6e soit assez gpaisse, le sol de surface de ses parois et celui
, ,
. .
du faftage des coteaux environnants sont peu profonds.
LIInventaire des terres du Canada fournit le relev6 cartogra-
phique des principaw 6lEments du relief des lits de la basse vall6e

de la Skagit et de la Klesilkwa orientale. (Voir fugure 4.) Cinq
types de formation dominent en ces lieux, et le pr6sent chapitre les
Gvoque, plus loin, comme fondement de la description des communaut6s
v6g6tales. Lorsque des m6langes complexes de plus dlune dese unit6s
de relief mentionn6es dans la l6gende apparaissent 3 la figure 4,
la proportion de chaque unit6 en cause e.st indiquie au moyen de 'sym-
2
boles. Par exemple, l8 - 7 d6signe un melange form6 de 80 p. 100
de 11unit6 1 et de 20 p. 100 de ltunit6 7.
La superficie de lt6ventuel r6servoir High Ross correspond
2 la zone fonc6e de la fugure 4. L16tendue de chacune des principales
unit6s de relief comprises dans la mGme figure est pr6cisGe au tableau

STRUCTURE DES UNITES DE SOL DE LA VALLEE SKAGIT
AU CANADA FIGURE 4

Tableau 2 PRINCIPALES UNITES DE RELIEF DES VALLEES DE LA BASSE
Cdnes dlalluvio-colluvionne-
SKAGIT ET .DE LA KLESILW ORIENTALE
Dans la site du
rQservoir projet6
Superficie en acres
Total
ment 1,347 2,933 4,280
9 ,
A ltextQrieur du
rQservoir projetb
Terrasses fluvio-glaciaires 1,440 2,153 3,593
Terrasses fluvio-glaciaires 23 7 .' 97 334
couronnQes d'argile
. . I _
Plaine alluviale 1,262 , 5 50
~Gnes dlalluvions 'avec
.
. 198 .
'.
colluvionnement rocheux " 531 729
Tot aux
La riviGre Skagit
, *
,' . 1
L . .
Le bassin hydrographique de la rivizre Skagit couvre 3,105
milles carrGs, dont 381 situds au Canada. Prenant source dans le parc
Manning, la Skagit Qtend son cours jusqul.au'Puget Sound, soit une dis-
tance de 162 milles. En direction. ouest, elle coule pendant 14 milles
jusqu' 2 1 embouchure de la Sumallo, s':&curvk vers le sud sur une longueur

de 42 milles jusqulau lac Ross, pour aboutir, 3 llouest, 106 milles
plus loin. Au Canada, ses principaux affluents sont la Klesilkwa et
la Sumallo et, am Etats-Unis, les rivisres Sauk, Suiattle, Cascade
et Baker. Le lac Ross constitue le principal r6servoir de la vallde
Skagit. A pleine capacitd, il mesure 23 milles de long, dont un peu
plus d'un mille en territoire canadien. Le chapitre V fournit une
description dgtaillde de ce lac.
La Skagit
Au Canada, la rivisre Skagit coule dans une vallde prbfonde
des Cascades, juste P l'est' dupoint culminant de cette chaEne. On
peut la diviser en trois sections trss caract6ris6es.. (Voir figure
2.) Dans son cours, sup6rieur clest-2-dire depuis sa source jusqul.au
confluent de la Sumallo, elle est dtroite, rapide et rocailleuse. En
sa partie appel6e Skagit Bluffs, ses eau glissent au sein d'un canyon
6troit et profond, tandis qu'en son cours intermGdiaire, dlenviron
huit milles, elle serpente dans une vall6e dtroite, 3 fond plat et
entourge de montagnes abruptes. A cet endroit, la Skagit passe de
nappes tranquilles en hauts-fonds de gravier. De-ci de-la .f des embP-
cles permanents engendrent de profonds 6tangs suivis de remous. La
dhivellation est dlenviron 0.5 p. 100 dans la partie m6diane de la
rivisre .
La basse Skagit commence 2 environ un quart de mille en aval
de llembouchure du ruisseau Silvertipped. De ce point jusqut2 la
frontisre, le lit de la vall6e est trss plat et mesure quelque 2 mil-
les de large. Les sinuosit6s de la rivisre '%e multiples passe3
tourbillons et mares profondes. Nulle obstruction ni ddclivitd brus-
que ne trouble son cours inf6rieur. En moyenne, le lit de la Skagit

a une largeur de 225 pieds. Sa denivellation ntest que deb23 p. 100.
Depuis 1949, le cours de cette rivisre stest modifi6 ?i trois reprises,
. .
eliminant ainsi plusieurs coudes prononc6s.
. .
Les eaux de la basse skagit sont remarqhablement limpides,
sauf 8 ltoccasion des crues printannisres et des pluies abondantes
dtktomne. En p6riode dtgtiage, les bancs de sable et de gravier y sont
fermes e; dlaipect agr6able. Le debit moyen, dins cette section, atteint
. .
'. 3
appkximative&nt 1,000 pE is, avec des variantes allant. de 81 pi3/s f
3 3
10,200 pi /s. En Bt6, il est dlenviron 400 pi 1s.
Dans le Skagit et ses affluents, les crues du printemps sont
parfois soudaines et violentes en raison he la forte pente du flanc ;
- 1
des montagnes environnantes. A llautomne, llabondance des pluies gon-
f lent c& cours dl eau consid6rablement, tandis que les fontes printanisres
peuvent y porter le debit jusqu18 50 fois au-dessus du niveau des basses
eaux. On a recueilli des chiffres sur le d6bit de la basse Skagit 'de
1916 B 1922 et de 1935 8 1955. Ces relev6s indiquent qulen general la
crue du printemps commence en avril poui. se poursuivre jusqut8 la mi-
juillet, tandis que la p6riode d16tiage se produit vers la fin dtaoQt
ou au debut de septembre. Au plus fort 'du ph6nomsne de ruissellement,
les rives de la Skagit sont souvent submerg6es.
Nous ne disposons de donn6es sur la temperature des eaux de
cette rivi~e que pour lfann6e dernisr) et on ne saurait les considerer
cornme caract6ristiques. Durant les mois dlhiver jusqut en avril, la
temperature desdites eaux P varib de 37.4 B 39.2:'~. AU milieu de mai,
elle slest blev6e jusqu18 41°~, pour atteindre 42.8'~ 5 la mi-juin.
Entre le 14 kt le 30 juillet, elle est pass6e de 45.3 8 50.3~~.

Principaux tributaires
Au Canada, les principawc affluents de Skagit sont les rivibres
Sumallo et Klesilkwa. La Sumallo prend sa source sur le versant ouest
du mont Silvertipped et coule en direction nord sur une distance dlen-
viron sept milles, puis s1incurve vers le sud-est pour se jeter dans la
Skagit huit milles plus loin. La Sumallo est une rivibre au cours pares-
sewc qui, en maints endroits, traverse des zones mardcageuses couvertes
. ,
d16paisses brousailles. Elle pr6sente de nombreux hauts-fonds de fin
gravier et plusieurs mares profondes que surplombe une dpaisse vdgdtation.
La rivibre Klesilkwa partage la mSme source que le ruisseau
Silverhope, dans une r6gion mardcageuse et plane, 8 milles 2 llouest du
"Twenty-six Mile Bridge" goit le plus important pont enjambant la Skagit
2 26 milles au sud de la Transcanadienne). Cours dleau de faible impor-
tance, la Klesilkwa charrie peu de sddiments. Dans une bonne mesure,
sa vall6e est mardcageuse et renferme des d6pbts de sable fin, de limon
et de matisres organiques. Le ruisseau Silverhope nlest pas un affluent
de la Skagit; il coule en direction nord et se jette dans le Fraser, prbs
de Hope. Sa vall6e fournit ltunique accbs routier conduisant au secteur
canadien de la Skagit.
Le (Muddy) Nepopekum est un affluent qui draine les pentes du
mont Shawatwn, du c8td est de la vallde de la Skagit. I1 se d6verse
dans la Skagit 2 cinq milles environ au nord de la frontisre internation-
nelle. Son cours est parsem6 de rochers, dlemb^acles et de gros graviers;
2 quelque deux milles en amont de son embouchure intervient une chute
de plus de 22 pieds. Les autres tributaires de la Skagit pr6sentent
un cours fortement torrentiel.

. 1
1 I
Le climat
La caracteristique la plus remarquable du climat de la
haute Skagit est llaridite inattendue du fond de sa vall6e. Au-
cun autre,endroit des Cascades occidentales nlest plus exempt des
I .
pluies . , 1
I +
I I 8 .-
Le haut du bassin hydrographique de la Skagit - est prot6g6
du vent par une s6rie de sommets de 8,000 2 9,000 pieds dlaltitude,
connue sous le nom de Picket Range. Les monts Baker et Shuksan se
situent plus 2 llouest. Les vents orageux en provenance du sud-
ouest heurtes.ces montagnes, 03 se condense le gros de leur humidit6.
Lorsqulils atteignent la basse Skagit, ils sont presque tout Z fait
llsecsll. Ce ph6nombne. d1ass2chement caractdrise tous les mouvements
dlair katabatiques et se manifeste d'une fason trbs 6vidente sur le
versant est des Cascades;. dans le cas de la Skagit, cependant, cette
particularit6 topographique permet aux vents orageux de s ' ass6cher
avant mSme dlatteindre la cime des Cascades.
Pr6cipit at ion
A trois milles au nord de la frontibre, la precipitation
annuelle moyenne est.au creux de la vallde 9 de 31.1 ' . pouces. ,En.aval
du lac Ross, elle d6passe 70 pouces. Ces chiffres diffbrent de ceux
qulon relbve dans la majorit? des bassins hydrographiques de montagne,
oG les prgcipitations augmentent avec llaltitude. En effet, la.
moyenne des prgcipitations annuelles 2 Hope, caract6ristique du'cli-
mat humide des c6tes de la Colombie-Britannique, atteint 62.8 pouces,
tandis qu'2 Princeton, lieu typique du climat sec de llintSrieur de la
Colombie-Britannique, elle est de 14.2 pouces.
4 .
. .
> .

Le volume relativement faible de prgcipitation dans le
fond de la vallee ne si'gnifie pas que le bassin de la Skagit soit
sec. L1effet dlabri contre la pluie n1 est prononcb que dans le
cas des basses blbvations de la vallge. Plus haut, sur les flancs de
montagne et les sommets avoisinants, la moyenne annuelle des prbci-
pitations oscille entre 105 et 125 pouces 2 llextr&me ouest du bassin,
et entre 75 et 85 pouces, P llextr^eme est.
D1octobre P mai, le gros des precipitations tombent sous
- - - -
forme de neige, qui subsiste jusquten juillet sur les-hautes-
pentes du bassin. I1 existe des glaciers dans de nombrew cirques
des hautes montagnes. Les chutes de neige annuelles varient de 114
pouces P la frontisre, P 500 iouces dans les regions 61evees. ~ers
la fin dlavril, le fond de la vallbe est libre de neige. Les chutes
ont btd particuliSrement abondantes au'cours de lthiver 1970-1971.
La noyenne mensuelle des temperatures varie de 25'~ en
j anvier 1 66.9'~ en juillet. Comparativemant , la moyenne mensuelle
oscille entre 33 et 65.5'~ 1 Hope, et entre 17.9 et 63.4'~ P Prince-
ton.
Des donnees dbtaillees recueillies de novembre 1970 2
/
juillet 1971, montrent que les tempgratures sont semblables partout
au fond de la vallbe.

Le classement
. . 6cologique de la vall6e de la Skagit pose un
, .
problbme complexe. Son caractsre de zone de transition entre le
climat relativement sec de 19int6rieur de la Colombie-Britannique
et le climat plus humide des c6tes a 6t6 reconnu dss la premisre
description g6ngrafe des forSts de la Colombie-Britannique (Whit-
ford et Craig, 1918). Selon cette Etude, la limite s6parant les
forEts du littoral et celles de 11int6rieur colncide aiec la rivis-
re Skagit,, la majeure partie de la vallge Btant. comprise dans la
- .
zone des forSts c6tibres. Whitford et Craig ont aussi not6 que la
w.
limite des aires de plusieurs espbces d'arbres se situe dans la
vall6e ou 2 proximitb; il s'agit de mite est de lt6rable 2 grandes
, . i
feuilles (macrophyllum), de l16pinette de Sitka (Picea sitchensis) ,
du sapin graciewc (Abies amabilis) , du cyprbs j aune (Chamaecyparis
nootkatensis) (2 l'exception d'un peuplement is016 dans les monts
Selkirdk, r6gion de 11int6rieur), et des populations c6tibres de
sapin grandissime (Abies grandis), de pruche de llOuest (Tsuga hete-
rophylla) et de pin argent6 (Pinus monticola) , de mgme que la limite
ouest de 1'6pinette des montagnes (Picea engelmannii). On sait aussi
que la vall6e constitue, sous cette latitude, la limite ouest du pin
2 bois lourd (Pinus ponderosa) .
Une description ult6rieure (Halliday, 1937) pr6sente des
points de m e assez analogues 2 cewc de Whitford et Craig. Par contre,
une autre dtude (Rowe, 1959) considbre la vall6e de la Skagit et le
bassin de la Klesilkwa cornme une portion occidentale isolde de la
region montane, qui caract6rise les plateaux int6rieurs secs de la
Colombie-Britannique.

Les plus rgcentes classifications (Kraj ina 1965, 1969)
cartographie la vall6e cornme portion orientale isolde de la zone
cdtibre du sapin de Douglas (Pseudotsuga menziesii) (voir figure 5) ,
sdpar6e de la rdgion principale par des zones de tkndra alpine, de
pruche de llOuest et de Tsuga de Patton (Tsuga mertensiana). Cette
dernibre classification semble Stre la plus plausible, bien que
1 inexistence de 1 ' arbousier de Menzies (~rbutks minsiesii) , une
des espbces principales de la sous-r6gion c6tiSre humide du sapin de
Douglas, et Itabsence du salal (Gaultheria shallon), de 116pinette
de Sitka, de la fougsre Bpge, qulon trouve normalement dans la zone
cdtibre du sapin de Douglas, soulignent le caractsre particulier
de la vall6e en tant que lieu de transition. I1 importe de noter
que It altitude de la vall6e de la Skagit surpasse par plus de 1,000
pieds celle de la majeure partie de la zone c6tiSre du sapin de Dou-
glas situge sur le continent, et par 100 pieds llaltitude maximale
de cette mGme zone sur lt21e de Vancouver.

'
NOTE LA VALLEE SKAGIT EST CLASSEE ZONE DE
SAPlN DOUGLAS COTIER ET SE TROUVE ISOLEE
DE LA PRlNClPALE REGION DE CETTE ZONE
CLASSEMENT DES FORETS
(Krajina, 1965)
SAPlN DOUGLAS COTIER (S D C )
PRUCHE DE L'
PRUCHE DE L-OUEST COTIER ( CLASSEMENT DES FORETS
REGION DES TERRES BASSES
2 EPINETTE D'ENGELMANN (E S,
SAPlN SUBALPIN
s
ifJ SAPIN DOUGLAS BLEU (INTER
ui
ECHELLE EN MICLES
1
I

De fagon gMrale, on peut consid6rer la basse Skagit et
la rivibre Klesilkwa comme la sous-r6gion la plus humide (Arbousier
de Menzies - sapin de Douglas) de la zone c6tibre du sapin de Douglas,
dont 1 arbousier est absent, cependant . Cette zone (Kraj ina, 1969) se
caractdrise par des pr6cipitations annuelles de 30 B 60 pouces, et par
la pr6sence des arbres-suivants: sapin de Douglas (vari6td cbtidre),
cbdre de llOuest (Thuja plicata), sapin grandissime, cerisier amer
(Prunus 6marginata) , peuplier de 1 'Ouest (Populus , aune de
1 'OrSgon (Alnus rubra) , 6rable circin6 (Acer circinatum) , 6rable 2
grandes feuilles. Ce sont les habitats terrain por.eux aui: . ~rd- ..
sentent les plus forts peuplements de pruche de llouest, tandis que
les terrains B humiditd moyenne sont les plus favorables au sapin de
Douglas.
La zone c6tiare du sapin de Douglas telle que d6crite
n'existe qulaux paliers infgrieurs de la vall6e de la Skagit. A mesure
que la hauteur slaccroTt sur les versants de montagne, on trouve la
zone de la pruche de lV0uest, entre dew et trois milles pieds d1alti-
tude, et la zone du Tsuga de Patton, entre quatre et cinq milles pieds.
L'altitude r6elle ddpend de florientation et du climat. La r6gion du
ruisseau Silverhope, situ6e B la m8me altitude que la vall6e de la Skagit
ou plus bas, est couverte de forEts caractgristiques de la zone de la
pruche de liOuest. I1 semble que ce soit au sud de la ligne de partage
entre la Klesilkwa et le Silverhope que le climat devient plus sec et
qu'on trouve des peuplements de sapin de Douglas.
Le pin 2 bois lourd et les plantes associ6es qui foment la
couverture v6gbtale des terrains secs de 11int6rieur nloccupent que
des aires restreintes; dans la vallSe on peut considgrer ces

peuplements cornme des vestiges ou des prolongements de la zone ssche
de l1 int6rieur dans la rdgion humide du littoral. La precipitation
totale au sein de la vall6e est bien plus forte que dans les secteurs
oii le pin 3 bois lourd croTt le mieux. I1 ne survit donc que dans
des habitats trbs particuliers 05 la concurrence dlespSces mieux accli-
mat6es est moindre. I1 se peut aussi que g6n6tiquement le pin 5 bois
/ .
+ 0
lourd et les autres essences de 11int6rieur qulon retrouve dans la
-6 .
vall6e de la Skagit aient dvolu6 d'une manisre un peu diffgrente des
peuplements principaux afin de pouvoir survivre sous ce climat plu-
1
t6t inhospitalier.
, .
'En g6n6ra1, la vall6e de la Skagit pr6sente des.caract6ris-
tiques inusit6es par suite de sa basse altitude, ,au sein dlune zone
de transistion c6te-int6rieur. Cette situation explique le m6lange
' qulon y trouve de plantes de basse altitude des zones de sapin de
Douglas et de pin a bois lourd de 11int6rieu5 etde plantes propres
aux forets de la c8te du Pacifique. Ce type d16cotone est assez rare
,
pour deux raisons. Tout dlabord, la transition ordinaire entre les
zones c8tibre et int6rieure se produit ?i'des altitudes alpines et
subalpines, ce qui s6pare llaire des plantes de basse altitude de
11int6rieur de llaire des plantes c6tiSres. En second lieu, ce genre
de transition nlexiste dlhabitude que dans les Cascades et les C6tiSres
de llest ile la Colombie-Britannique, et sur le cinquisme du territoire
de la province, au sud, en raison de la faible dimension de llaire
du pin B bois lourd vers,le nord.
"L16galit6'de lit, llbtendue et le climat temp6r6 de la.vall6e
de la skagit favorise la coexistence des espbces propres aux rbgions
catisre et int6rieure. Au fond de la valise, les conditions micro-
climatiques et 6daphiques dues 2 la d6clivitE sont r6duites au minimum,

et la croissance des plantes r6flbte bien la nature du macroclimat
de la zone de transition. La vall6e nlest pas ngcessairement unique,
sous ee rapport; il y a, au nord, des vall'ees, comme ce.lle de la Naha-
tlatch, 06 on a observ'e une diversit6 analogue de la flore (Slaney,
1971); mais on nly retrouvera pas certaines espsces exclusives aux
r6gions m6ridionales de la Colombie-Britannique comme lt6rable circin6,
le nerprun de Pursh (Rhamnus Purshiana) et le rhododendron 3 grandes
feuilles (Rhododendron macrophyllum).
Principales communautds de plantes
En termes de surface, ce sont les forsts qui dominent dans
la vall6e de la Skagit. Cependant, les prbs, les marais, les~terrains
mar6cageux et les habitats riverains, msme slils occupent peu de super-
ficie, pr6sentent. une . flore .diversifide; de, plus ils hbeQpt.. et nour-
rissent un grand nombre d'animaux sauvages.
Une exploration de la basse Skagit et de la Klesilkwa orientale
a permis de distinguer quatre types dlhabitats boisgs,, selon la compo-
sition floristique. Ces habitats diffsrent par la texture du sol, ainsi
que par la profondeur et le niveau de la nappe phrbatique. Nous les
. .
avons classes d'aprzs 116chelle suivante: humide, humide-moyen, set-
#'
moyen, sec. Etant donn6 qulils ont une 6troite relation avec les cinq
unit6s,.du relief de la basse Skagit (Figure 43, clest dans l'optique
de ces dernizres que nous les Gtudierons.
En g6n6ra1, les habitats bois6s coqncident avec les unit6s
de relief, bien qu'il arrive de trouver plus dlun type dlhabitat dans
une mSme unit6. Par suite d10p6rations dlabattage et dlincendies dans

le pass6, on retrouve dans chaque type d'habitat les diffdrentes
6tapes qui.se succsdent entre des ddboisements r6cents et des peu-
plements adultes. Nous ferons pas 6tat de ces diverses Btapes en
d6tail; . , seule la superficie proportionnelle des ddbois-6s sera indi-
Lvappendice E fournit une nomenclature non exhaustive des
. .
vdg6taux prdsents dans les cinq communautds.
Plaine alluviale
La plaine alluviale s16goutte imparfaitement ou trss mal, et
est recouverte en g6ndral d'une couche de glaise et de 1imon.dont
lt6paisseur &ie de quelques pouces B quatre pieds. Ce type de
terrain sv6tend sur une superficie totale de 1612 acres au centre
de la vallde, le long de la rivisre. La plaine constitue, en majeure
partie, un habitat bois6 humide. Les principales essences y sont le
peuplier, le csdre de llOuest et le sapin de Douglas et, dans une
moindre proportion, le sapin grandissime et71a pruche.
Les vdgetaux de petite taille comprennent une grande vari6t6
d'arbustes, dtherbac6es et de mousses qui diffsrent sensiblement de
ceux qu'on trouve dans les secteurs plus secs de la vall6e.
,.Environ 60 p. 100 de la plaine alluviale a St6.dGbois6e. LB
03 l'on a pratiqu6 l'abattage, les arbustes sont,extr^emement vigoureux
et la broussaille est quasi impgndtrable. Des peuplements adultes
couvrent presque tout le reste de la plaine-rare exempya d'endroits
encore intacts .de cette vall6e - et il est relativement facile d'y
circuler, mis ii part quelques halliers d16rabl.es circinds.

En g6n6ra1, les cdnes dlalluvions et de colluvions possbdent
des sols composls de zgravier et d& pierres, et slBgouttent bien onrmod6-
rement bien. Ce type de terrain couvre une superficie de 4, 280 acres
dans la basse Skagit et la Klesilkwa est. On y trouve des communaut6s
de plantes qui se d6veloppent en milieu humide ou d1humidit6 moyenne;
les principales' espbces dlarbres sont le sapin de Douglas, le cbdre
de l'ouest et, dans une proportion moindre, la pruche de llOuest et
le peuplier. I1 y a 6galement une grande vari6t6 dlarbustes, dlher-
bac6es et de mousses, trbs diffgrentes de celles de la plaine alluviale.
Environ 90 p. 100 de la superficie des cdnes a 6tB dBbois6e.
Sur ces terrains, qui en sont 2 diverses phases de repeuplement, on
trouve plus de feuillus que dans les forsts intouchbes: aune, sapin de
Douglas, 6rable circin6 et maintes sorte dlarbustes.
Terrasses fluvio-glaciaires
Les terrasses fluvio-glaciaire ont un sol trbs sec qui s16goutte
rapidement; il est g6n6ralement compos6 de gravier ou de pierres. Les
terrasses occupent une superficie de 3,593 acres et sont situ6es surtout
dans la partie nord de la'basse Skagit 'et de la Klesilkwa est. On y
trouve des groupes floristiques qui vivent en milieu sec ou -. . .
moyennement humide; la forst comprend surtout des sapins de Douglas, des
pins 2 feuilles tordues,'des cbdres de llOuest et des pins'argentes.
La rouille v6siculeuse du'pin blanc, dont l'agent est le Cronartium, a
tu6 ou gravement endommagd un grand nombre de pins argent&.

. Les arbustes de ces communaut6s sont les mbes que ceux des
canes; mais on en a identifig d'autres, dont le rhododendron. Les
herbacses, les mousses et les lichens abondent en ces lieux.
Environ 15,p. 100 des terrasses ont 6t6 d6boisees. Leurs
peuplements secs et d6gages sont faciles 2 traverser, malgr6 les
halliers de rhododendron. qui ralentissent parfois la marche.

Terrace fluvio-glaciaire avec couronnement limoneux
Cette formation englobe 334 acres' et se situe au-dessous de
la ligne dlinondation propos8e. Son sol ne diffkie de celui des au-
I
tres terraces fluvio-glaciaires *que par un couronnement limoneux de
10 b 30 pouces qui le rend assez fertile. Ses arbres et arbrisseaux
ressemblent 2 ceux des plaines dlinondation et des canes alluvionnai-
res (habitats humides et habitats illant de humides 1 m6siques) et
comprennent surtout des massifs de sapins de Doug1as;de ckdres et de
peupliers. Environ 85 p. 100 du bois de cette zone a 6t6 abattu.
La prairie de pins 5 bois lourd slinscrit dans les limites
de 1a terrace et est d6crite plus loin en tant qulhabitat particulier.
Cdnes dlalluvion mixtes
Les sols de cette formation sont eux aussi au-dessous de la
ligne dlinondation. Leur Bpaisseur varie consid6rablement. Les affleu-
rements rocheux en sols peu profonds constituent gSn6ralement des ha-
-- -
bitats sylvestres secs. Les sols plus 6pais engendrent des habitats
allant de mSsiques 2 secs et humides 2 m6siquds. La formation .de c6-
nes alluvionnaires, dlune superficie de 729 acres, s1observe surtout
pr8s de Nepopekum Creek, 03 elle prSsente la topographie la plus com-
plexe du fond de la vall6e - cdnes Srod6s et couches de roc affleuran-
tes.
La vgg6tation de ces terrains varie, des habitats secs aux
habitats allant de humides 2 m6siques dScrits ci-dessus. Environ 20 p.
100 de cette r6gion a 6t6 d6bois6. Le reste comporte des arbres adultes
et non adultes.

Habitats floristiques particuliers
L1exposd qui prdcsde avait pour objet la classification gdn6-
rale des habitats par rapport awc formations gdologiques de la Skagit
infdrieure et des valldes orientales de la Klesilkwa. Ces grandes
classes comprennent plusieurs corteges floristibues moins considdra-
bles qui mdritent un examen particulier,en raison de l1int6r8t que
prgsente leur composition et de leur importance come habitat faunique.
Prairies
Une prasrie de 23,acres,3 composition floristique unique,
occupe le fond de la vall6e prbs de ltactuel rdservoir Ross. On llap-
pelle ordinairement la prairie de pins 1 bois lourd. A 1 'origine ce
fut sans doute une zone assez dgcouverte, que l'on ddfricha davantage

ougesgre (Calamagr-. On y trouve aussi plusieurs esps-
ces de joncs (Juncaceae) .
.4 2.7 milles au nord de la frontisre am6ricaine sf6tend
une prairie de.13 acres, tandis que plusieurs autres de moindre dimen-
sion se diss6minent au fond de la vall6e.
. .
Etangs et' marais , > . ..- .
I1 existe quelques 6tangs et marais dans la zone oh l'on se pro-
pose de construire le nouveau r6servoir. Certaines de ces terres mar6-
cageuses ont des eaux assez rapides lors du d6gel printanier, et sont
souvent alimentkes par des cources souterraines-. Les plantes.hydro-
phyles qui poussent sur leurs bords comprennent la spir6e de Douglas
(Spiraea douglasii), lthysichiton d1h6rique, ltortie dioTque (Urtica
dioica), le saule du Pacifique (Salix lasiandra), la gadellier lacustre
(Ribes lacustre) , la cicutaire de Douglas (Cicutd douglasii) , la minule
tachet6e (Minulus guttatus) et la vQronique am6ricaine CVeronica ameri-
cana). La scirpe 2 petits fruits (Scirpus microcarpus), la lafche
rostrde (Carex rostrata) et le jonc lanciforme (Juncus ensifolius)
figurent'parmi les joncs et cyp6rac6es locaux. Le n6nuphar polysdpale
(Nuphar polysepalum) fait souvent partie du cortzge lacustre. Une plan-
te aquatique 3,feuilles charnues, lt61atine triandre (Elatine triandra),
observge dans la partie ass6ch6e nta 6t6 signal&e dans aucun autre en-
droit de la Colombie-Britannique.
A deux milles au nord de la frontibre canado-amgricaine, on
trouve un terrain jwnide.09 poussent surtout le bouleau fontinal (Betula
occidentalis) et le pommier du,Pacifique (Malus diversifolia).

Abords de la rivisre
- -
Alors que la forst proprement dite s16tend presque jusqulB
la riviare, une 6troite bande de vgggtation, B structure et composi-
. .
tion distinctes, borde g6n6ralement la rivisre. Cette bande prend
i'
-.
parfois beaucoup dlampleur dans le lit dl.anciens bras de rividre.
La v6g6tation qui y pousse nta ordinairement pas d6pass6 116tat pri-
mitif. Elle consiste en plantes sembfables 3
.
celles qui croissent
t
dans la forst, sauf qulelles sont plus vivaces. On y trouve aussi
des esp2ces pionni2res et sauvages. Les espzces de la premizre cat6-
.. ,
gorie comprennent 1 '&able circin6, le cornouiller stolonifzre, le
chevrefeuille involucr6, la symphorine commune (belluaire), le pre-
le des champs (Equisetum sp.), le groseiller 2 bois piquant (Ribes sp.),
le noisetier 3 long bec, 11am61anchier B feuilles dlaune et le ronce
8 .
parviflore. Les espkces pionniSres et sauvages comprennent llaune de
llOrbgon (Alnus rubra), llaune 3 feuilles minces (A. Tenuifolia), le
peuplier, 1 'Epilobe 3 feuilles 6troites (Epilobium angustifolium) , le
saule, le th6 de 110r6gon, 116glantier, le chardon (Cirsium sp.), la
bardane (Arcitium sp.) et 'la abreste des champs.
Affleurement rocheux trss 'sec
Bien que situ6 au-dessus du niveau du r6servoir- projet6,-
un certain affleurement rocheux 2 1'est.de la rivi2re Skagit, prss.
du reservoir Ross, m6rite d18tre d6crit ici. L1un des deux peuple-
ments de pins B bois lourd de la vall6e de-la Skagit sly trouve.
Cette comrnunaut6 vGg6tale serait, semble-t-il, une intrusion provenant
de la zone intdrieure plus sbche, 03 ciolt le sapin de Douglas. Elle '
renferme de nombreuses espsces de plantes particulisres 2 11int6rieur
ou aux aires trSs szches, comprenant des arbustes -- le genzvrier des

Rocneuses (Juniperus scopulorum) et la spirde B feuilles de bouleau;
des herbac6es dicotyledones -- la dicentre uniflore (-,
1 'ail de Hooker (~llim acuminatum) , l'heuchbre 2 petites fleurs
(Heuchera micrantha), l'antennaire rose (Antennaria rosea) et la loma-
tie ambigut! (~omatium ambiguum); des fougkres -- la cheilanthe trbs
gracieuse (Cheilanthei gracillima) , la cheilanthe siliqueuse (C. siliquosa)
et le cryptogame crispa (Cryptogramma crispa); enfin, des gramin6es --
l'agropyron en 6pi (~~ropyro~ spicatum) et la calamagrostide rougestre.
En raison de ltint6r$t particulier de cet affleurement rocheux
et de la vdgetation qu'il accueille, on en a rdcemment fait une r6serve
Scologique de 150 acres.
Plantes d'un int6ret particulier
Come la vallde de la Skagit constitue une zone de transition
entre le climat &tier et celui de l'intdrieur, les plantes particulik-
res 2 la c8te ou 3 ltint6rieur sty trouvent mdlangses. De plus, certai-
nes plantes qui croissent normalement 2 un niveau plus dlevd se retrouvent
aussi au fond de la vallde de la Skagit. Voici un apersu des plantes de
ces catdgories et des arbrisseaux prdsentant un int6rSt particulier.
Plantes de llintGrieur
Certaines des plantes pr6sentes dans la vall6e mais qui,
gGnGralement, poussent dans les regions intgrieures de la Colombie-
Britannique sont 6numgrdes ci-dessous..

_.,
~e pin P bdis lourd La prBsence du pin P bois lourd dans
la vall6e de la Skagit est digne de remarque, car elle reprgsente une
partie isolBe de l'aire d'une espkce qui, normalement, se limite aux
plus s$chei valldes de la Colombie-Britannique. A part la for& de
pins P bois lourd du chion du Fraser qui, depuis Boston Bar s16tend'
vers le nord, ctest le seul peuplement du genre que le touriste peut
atteindre 3 partir des rdgions infdrieures sans avoir P emprunter de pas-
sage en haute montagne. C1est aussi le seul peuplement de pins il
bois lourd des for8ts cstisres de la ~olombie-~ritanni~ue. On peut
comparer ce peuplement P ceux du bassin du Pubet Sound, 'dans 1 'Etat
de Washington. Parmi les deux communaut6s de pins 3 bois lourd de la
vallde de la Skagit, clest en prairie qulon trouve les plus beaux sp6cimens
au point de vue du diamatre et de la hauteur. La population de pins
P bois lourd a d6jP Btd plus nombreuse, semble-t-il: En effet; lcs
8 I
dossiers du Service des for8ts de la Colombie-Britannique r6vSlent
que 14,000 pi3 de pin P bois lourd ont 6td abattus entre 1948 et 1954.
Le bouleau fontinal Le bouleau fontinal pousse unique-
ment il l"int6rieur de la Colombie-Britannique, depuis des altitudes
moyennes jusqutaux r6gions subalpines. La vall6e de la Skagit est
la seule aire connue 03 croisse cette espkce au sein dtune forst
c8tiik-e (Hosie, 1969). I1 s?associe au pommier du Pacifique dans
un habitat particulier de.10 acres, 5 trois milles au nord de la fron-,
Le peuplier faux tremble Bien qulil existe sur llTle de
Vancouver, cet arbre est g6ngralement rare dans les r6gions c8tiSres.
Le long de la Skagit, on le retrouve dans le voisinage de la prairie
de pins 2 bois lourd, pr2s du r6servoir Ross.
- 8

I
I
1
L16pinette dtEngelman La vallge repr6sente Itextreme
limite ouest de llaire de distribution de cette espbce. On en voit
des spgcimens dispers6s au fond de la vallge, mais ils sont plus
frgquents des altitudes supgrieures, sur les versants orientaux.
Son hybridation avec 116pinette de Sitka est possible; toutefois,
nu1 exemple ntest venu le confirmer.
L1aune h feuilles minces Cette espbce d'aune, ordinaire-
ment absente des rsgions catibres, est aussi commune que llaune de
llOrbgon au fond de la vallge. I1 y existe apparemment des types
intermgdiaires entre llaune de lt0r6gon, llaune B feuilles minces
et 1 'aune de Sitka (A. sinuata) .
. La spir6e B feuilles de bouleau Frgquente a 1 'intbrieur de
la ~olombie-~ritanni~ue, cette espbce est rare dans les rsgions cat is-
res. Dans la vallge, elle abonde au sein dlhabitats allant de m6siques
ii secs.
Dans la-vallse de la Skagit, on trouve d'autres plantes or-
dinairement particulibres aux r6gions intgrieures de la Colombie-Bri-
tannique, entre autres: le genibvre des Rocheuses, le gensvrier ho-
rizontal (Juniperus horizontalis], la ronce.de Sakhaline (Rubus idaeus),
la potentille frutescente (Potentilla fruticosa) , la vergerette remar-
quable, la reconcule'de Macoun (Ranunculus~macounii), llantennaire.rose,
la potentille rimlaire, llagropyron en 6pi et la calamagrostide rouges-
tre.

Plantes c6tiSres
. ,
Voici la liste des plantes propres aux r6gions c6tikres,
mais-qu'on retrouve dans la vall6e de la Skagit.
Le sapin baumier du Pacifique Bien que peu frgquente,
cette vari6t6 d'arbre apparaft $a et 12 au fond de la vall6e et
indique, plus que toute autre prgsence, que la vall6e de la Skagit
stallie davantage 3 la zone c6tibre qu'2 la zone forestikre de l'in-
tgrieur. Son abondance augmente avec l'altitude, particulikrement
sur les versaits occidentaw.
L'Srable 2 grandes feuilles Cette espace atteint la limi-
te orientale de son aire dans la vall6e de la Skagit, oi3 elle est beau-
coup moins abondante que dans le voisinage de la vall6e de la Silver
.
Creek.
L'aunede l10r6gon M&me cas; lavall6edelaSkagit forme
la limite orientale de l'aire 03 cro?t cet arbre, lequel se fait beau-
coup plus abondant dans la vall6e de la Silver Creek.
nlautres plantes prgsentes dans la vallee, mais ordinairement
propres aux rggions c6tikres, comprennent: 116rable circin6; la ronce
remarquable (Rubus spectabilis); la ronce ?i peau blanche (Rubus leuco-
-; la ronce des ours (Rubus ursinus); l'airelle de ItAlaska
(Vaccinium alaskaense); l'airelle rouge; l'achlys trifoli6e; la foug8re
Sp6e; 116riyoplylle velue (Eriophyllum lanatum); la tolmige de Menzies
(Tolmiea menziesii); l'heuchare 3 petites fleurs et une espkce de penst6i
mon ovale (Penstemon ovatus) .

Plantes des hautes r6gions
Les plantes de la vall6e de la Skagit qui, plus normalement,
croissent 5 des altitudes sup6rieures, comprennent le sapin concolore
(Abies lasiocarpa), dispers6 au fond de la vallEe, llairelle membraneu-
se ordinairement commune a m rEgions. allant :de sbches 2 mgsiques,
1'6pinette des montagnes et la fl601e alpine (Phleum alpinum).
Arbrisseaw dlimportance sp6ciale
Trois espbces d'arbrisseaux de la vall6e de la Skagit prssen-
tent un int6rSt particulier; ce sont le rhododendron, la pachistime
et l'airelle membraneuse.
Le rhododendron 2 grandes feuilles - la vall6e est r6put6e
pour cette plante spectaculaire. La rEgion. de la rivibre Skagit 'et une
zone limit6e de llPle de Vancouver sont les seuls endroits connus de
la Colombie-Britannique qui abritent cette plante. On estime qu'au
moins 70 p. 100 des rhododendrons de la vall6e de la Skagit se trou-
vent au-dessus du niveau dlinondation du r6servoir High Ross projet6.
!he deuxibme r6serve Ecologique dans la vallde de la Skagit
vise B prot6ger une partie de ces rhododendrons, tout juste au nord
de la ligne dlinondation. Cette rdserve renferme 180 acres de rhododendron
associG au s&in de Douglas.
Pachistime - Cette espbce est largement r6pandue en coiom-
bie-Britannique, mais atteint son plein 6panouissement dans les zones
intgrieures propres au sapin de Douglas et 2 la pruche de ltOuest.
La Skagit est sans doute llun des habitats c8tiers les plus favorables
B cette plante. La facilits dlaccbs vers les march6s de Vancouver en fait

une source d'approvisionnement de grande valeur pour l'industrie flora-
le.
vion
L1airelle membraneuse - Arbuste particulier aux zones d'allu-
I
allant de m6siques a sBches et aux terrains fluvio-glaciaires du
fond de la vall6e. Elle fournit des baies noires violacges, comesti-
J -
bles et agr6ables au gofit.
. -
Espbces animales
On dispose 'de trbs peu de donn6es sur les populations ani-
males de la vall6e de la Skagit et sur leur 6cologie. La majeure par-
tie de l'information est assez rscente, et bon nombre des donn6es ne
peuvent encore subir de traitement dgfinitif. Les chiffres recueillis
jusqu'ici indiquent que la vall6e est pourvue dlune grande vari6t6 de
vert6br6s. Certaines espsces ne vivent ordinairement pas 3 l'est de
la cate ou de la chaPne des Cascades. On attribue leur presence dans
la.vall6e 2 un Gcotone constitu6 de plantes sBches de 11int6rieur qui
se retrouvent / dans la forft de la c6te occidentale. Cet 6cotone carac-
tgrise la vall6e de la Skagit; '
. .

. . . ,
Habitat faunique
La rgpartition et llabondance des esp2ces animales dgpendent
largement des possibilit~s d habitat convenable; La description des
principales esp2ces vgg6tales au chapitre prgckdent eiplique jusqu12 un
1 .
certain point la composition de la faune dans la vallge de la Skagit.
Les quatre types dlhabitats bois6s d6crits 2 la partie pr6c6dente
hgbergent des esp2ces animales caractgristiques de 1 intgrieur. Dans ces
.. . , .
zones et dans la prairie (habitat sp~ci'il), Civeht un certain nombre de
vertgbrgs plus particuliers 2 11int6rieur de la province. Leg autres types
dlhabitatsde la vallee sont rares et abritent.gt5n6ralement une faune typique
de la r6gion continentale infgrieure. .
Les diffgrentes espsces animales
.I.
A llappendice.D figure la liste des espsces animales connues
de la vallge de la Skagit en Colombie-Britannique. Le nombre actuel des
divers types de vertgbrgs est indique en termes dlabondance relative, et les
vert6br6s eux-memes sont d6sign6s come rgsidents et migrateurs. Les espsces
non dgsignges cornme rgsidentes sont celles connues seulement come migra-
trices ou passagsres. Les espzces r6sidentes sont celles qui occupent la
vallke au cours de la saison de llaccouplement et peuvent comprendre les
espGces migratrices qui vivent ailleurs en dehors de la saison des amours.
On d6signera toutes les espbces par leur nom commun tout au long de
116tude sur la faune locale.
Les registres du Musee provincial de la Colombie-Britannique
indiquent qulun nombre substantiel d'oiseaux habitent peut-&re la vallge
de la Skagit, en plus de ceux qui ont 6t6 reeens6s au cours des enqu8tes
I
prEc6dentes munro et Cowan, 1947). La liste des oiseaux dgnombr6s dans

les r6gions voisines ou semblables B la vallBe de la Skagit du point
de vue Bcologique figure dans un tableau supplBmentaire 2 ltappendice
D. On y trouve Bgalement des donn6es sur chaque,espbce de la vall6e et
sur les effets prBvus de lt,BIBvation des eaux du reservoir Ross sur ces
espbces .
En tout, on a d6nombr6 228 sortes de vert6brBs dans la vallBe de
la Skagit en Colombie-Britannique. A l'exclusion dtun nombre inconnu de,
chauves-souris, le total excsde sans doute 270.
Des Btudes r6centes ne fournissent pas le nombre de sous-
espbces pr6sentes dans la vall6e. Compte tenu de la flore locale habi-
tuelle, il semble probable que des gBnotypes dtint6ret scientifique,
sinon dtintGret ggngral, y existent.
On peut consid6rer toutes les espbces de mammifsres, reptiles
et amphibiens come habitants . . de la vall6e. On estime que 125 espsces
dtoiseaux y vivent en permanence. Environ 90 espbces dt.oiseaux sont
uniquement migrateurs. . .
Mammif bres
Plus de quarante espsces de mammifsres ont BtB identifiges jusqutB
pr6sent . Les cervidgs reprgsentent de loin 1 espsce la plus rBpandue parmi
les gros mammifbres. Une troupe de 500 B 675 cerfs mulets Cou espbce hybride
entre cette sous-espzce et le cerf 2 queue noire . . de la Colombie-Britannique)
vivent dans la vall6e. Le cerf et ltorignal y sont aussi rares que le cerf
de Virginie.. I1 est peu probable qutil existe dans la vallQe une population
6tablie de ces espsces.
La chbvre de montagne. Bien que sa pr6sence ntait pas 6t6 constatse
au fond de la vallge, on a apergu des spBcimens de cette espbce dans la monta-
gne, entre la Klesilkwa et les secteurs de la rivibre laplus au nord.

Ltours noir est commun dans la vall6e. I1 en existerait entre
25 et 50. On a signal6 la prgsence dtun ours grizzly dans les r6gions
alpines, 3 llest de la vall6e. ~es couguars sont assez abondants. Environ
15 adultes et 6 petits ont pass6 llhiver de 1970-71 dans la vall6e. On y .
a 6galement apergu des lynx du Canada (ou lynx-cerviers), et des lynx roux.
Le coyote est un hate habitue1 du fond de la vall6e. Aucun loup ni renard
Les autres mammifbres de la vall'6e de la Skagit comprennent
le raton laveur, le castor (dont le nombre irait de 80 3 100 estime-t-on),
et une petite population de porcs-gpics, de martres, dthermines, de visons
et de loutres. On y a relev6 llexistence de ~ek'ans, de gloutons, de mou-
fettes rayees, dont tr2s peu ont 6t6 vus ces dernisres ann6es.
Le lisvre dtAm6rique y est extrsmement abondant. Le pica des
Rocheuses vit en quelques rares habitats. On a d6nonibr6 six espsces de
tamias et d16cureuils dans la vall6e et onze espsces de souris, de. cam-
pagnols, de rats et de musareignes.
Oiseaux
Y
Les oiseaux representent loin llespSce animale la plus r6pandue
. . .
dans la vall6e de la Skagit. On y a dGnombr6.plus de 170 espsces jusqutii
aussi :
maintenant, et 40 autres espsces fr6quentent . peut-3tre/la valPBe. Les
esp2ces connues comprennent 50 types de gibier d+'eau, des marais et du litto- ,
ral. La plupart dtentres elles sont passagsres. I1 existe toutefois une
population r6duite de nicheurs, dont le canard ialard, la sarcelle 2 ailes
vertes, la bernache du Canada, la becasse ordinaire, le grand heron et le
pluvier kildir.

, .
Quinze espbces dloiseaux de proie ont 6t6 apergues dans la
vall6e de' la Skagit - 8 espbces d16perviers, aiglks dor6s et aigles
a tste blanche, et 5 espsces de chouettes. I1 semble qu'un ou deux
couples d'autours, d16perviers bruns, d16perviers de Cooper, d'aigles
pscheurs et de crgcerelles d1Am6rique nichent danh la vall6e. Le grand
duc et la chouette naine y vivent en permanence.
Trois espbces de t6tras - le tetras sonibre, la g6linotte hupp6e
et le t6trasde Franklin se trouvent dans la va.l16e, de mame que la lagopbde
1 queue blanche. Le t6tras sombre et ia g6linotte huppb iont les plus
communs. Le titrade Franklin et le lagopbde 1 queue blanche sont rares.
Plus de cent autres espbces dloiseaux comprenant divers ordres
ont 6t6 identifi6es dans la vallbe. L16num6ration complbte figure' B
l'appendice D. Les martinets, les colibris, les pies, les hirondelles,
les mgsanges, les merles et les fauvettes sont 1 la fois r6pandus et
abondants. Les autres sont class6es parmi les espbces passagsres ou rares.
Les reptiles pr6sents dans la vall6e de la Skagit comprennent I
I
trois espbces de couleuvres rayges, le boa charina et le lgzard-alligator
du Nord. Trois espaces dqambystomes, trois espbces de crapauds et de
grenouilles B pattes rouges foment la population des batraciens de la
vallze, d'aprbs les observations faites hi.-
D6nombrement estimatif de la population animale
L'information dont pn dispose B l'heure. actuelle ne permet pas
d16valuer la population de la plupart des espsces de la vall6e. Pour cette
' .
raison, seul le nombre relatif des diverses eipe'ces observ6es figure 2 l'appen- I

que toute esp8ce additionnelle est inusitde ou rare. Nombre dlespSces
varient naturellement en quantitgs, et certaines. sont moins abondantes que
dlautres. I1 est donc de peu d1int6r9t de fournir des chiffres pr6cis.
Des donn6es actuelles,on peut conclure que la densit6 des espsces
les plus communes de la vall6e est semblable 2 celle qulon slattendrait de
trouver ailleurs dans les environs. Les espsces mentionn6es come inhabi-
tuelles et rares reflatent en- partie une diff6rence normale de densit6 relati-
ve des espsces qui se partagent une mEme aire, et peuvent dans certains
cas, indiquer un chiffre normal de population vivant dans tel ou tel habitat.
Cela Etant, l'abondance relative des espSces importe moins que leur pr6sence.
Les chiffres du tableau no 3 concernent dlabord les espsces dont
on connart le nombre et, en second lieu, celles d1int6r8t partickier pour
les amateurs de p8che ou d'histoire naturelle.
/ I
Tableau no 3 D~NOMBEMENT ESTIMATIF DES VERTEBRES
ESPECES NOMBRE
Cerfs mulets (hybrides) 500-675
Ours noirs 30-50
Couguars ' 12-15
Lynx roux
Castors
4 .
- . . ,
Quant aux ours, aux couguars, aux lynx roux et aux castors, les
estimations sont probablement' assez justes. Come les cerfs et les tetras
sont difficiles B dGnombrer, les estimations qui les concernent sont sujettes
2 erreurs. Un programme d16tiquetage des' cervid6s de la vall6e de la Skagit
a donne des resultats non concluants sur l'importance de la population de

cette espsce. Les donn6es indiquent que celle-ci peut varier considgrable-
ment en composition et en nombre, du printemps 2 llautomne. Selon les
sportifs habitu6s de la vallee, le nombre des cerv.id6s a ddcru au cours
des dernibres annges, sans doute par suite de la regengration de la flore.
De plus, un nombre consid6rable de cervid6s sont morts au cours de llhiver
1968-69. Le nombre actuel est probablement inf6rieur 2 la normale, p~isque
I
le repeuplement se poursuit encore. Etant donn6 ces facteurs qui influent
sur le nombre actuel de cervidgs, les chiffres du tableau 3 sont cens6s
mieux refl6ter 116tat normal de la population des cervid6s 2 llautomne que
le chiffre de la population actuelle.
Les t6tras sont par nature sujets 2 des variations annuelles
consid6rables
. et 2 plus long terme. Meme si on ne dispose dlaucune donn6e.
sur ce ph6nombne, les variations annuelles approximatives des fruits de la
chasse montrent que les chiffres de population varient beaucoup. La densit6
- . .. :.
normale de la population des g6linottes hupp6es approche sans doute 1,000,
bien qulelle pourrait etre aussi basse que 500 ou aussi Qlevde que 3,000.
+ .
Ressources piscicoles
Quatre espbces de poissons vivent dans le 'bassin de. la Skagit
en Colombie-Britannique. Ppr ordre d6croissant dlimportance n~&rique, . ,
ce sont la truite arc-en-ciel, llomble d10r6gon, la truite de fontaine
de ltEst et la truite.cutthroat. Aucune autre espbce de poissons nla 6t6
identifi6e dans le r6seau de la Skagit, en amont du barrage Ross. I1 nlexis-
. .
terait donc aucun poisson inrp'ropre 2 la pgche dans ces eaux.
La truite arc-en-ciel est de loin llespbce dominante; vient
ensuite llomble d10r6gon; on trouve occasionnellement des truites cutthroat
et des truites de fontaine de llEst. Toutes les espsces du rgservoir Ross
viennent, frayer et.se nourrir dans la Skagit et ses affluents 2 cerhaines
6poques de 11ann6e. Ces espbces comptent particulisrement sur le tronson

canadien de la riviare ~kagit pour se nourrir et frayer. De plus, il
semble exister des r6sidents de ce cours dteau, principalement la truite .
arc-en-ciel et ltomble d10r6gon qui passent leur vie dans la Skagit
et ses affluents.
Sauf cpel&es empoissonnehents expgrimentaux originels, toutes '
les espbces ses sont maintenues dar le' frai et la reproduction naturel1e.-
Prgsentement ni la ~olombie-~ritanni~ue, ni llEtat de Washington nleffectue
dl alevinage dans la ~kagi't
'.
L1omble d10r6gon et la truite de fontaine de ltEst fraient 2
llautomne, mais'on est peu renseign6 sur leur lieu de frai. L1omble de
110r6gon est sens6e frayer dans la Skagit msme. Selon les rapports, elle
.
peut frayer aussi loin en amont qut'8 la hauteur de la rivibre Sumallo. Un
certain nombre de truites de fontaine pondent dans la crique Nepopekum, 'bien
que les fraysres y soient mgdiocres et restreintes aux deux derniers milles
de la crique. La truite cutthroat pond 6galement en automne et en hiver.
On ne sait pas cependant 2 quels endroits particuliers du r6seau de la rivis-
re s16tend son frai. . .
Y
La truite arc-en-ciel fraie surtout au-printemps. Elle s1engage
b
dans la Skagit et ses affluents au moment oii lleau est haute et trouble.
I
D1aprSs les donnEes, presque tout l'e frai des truites' arc-en-ciel du r6seau
canadien de la Skagit se produit dans la portion infgrieure de la rivizre.
t
(voir illustration 2). De 55 2'70 p. 100 du frai a lieu B cet endroit de
la rivisre situ6 au-dessous de la ligne dlinondation pr6vue du r6servoir
High Ross. Les poissons utilisent ces eaux de fagon assez (gale pour frayer.
La truite arc-en-ciel semble ne pas frayer beaucoup dans la partie
moyenne et supgrieure de la Skagit, ni dans la rivisre Sumallo, oii sans doute
ce sont surtout.les r6sidents de ces cours dleau qui fraient la, plut8t que
le poisson du r6servoir Ross;' I1 est possible aussi que la truite arc-en-ciel
fraie dans la rivisre Klesilka et les criques Nepopekum et Silvertipped.
/

Une 6tude des caractgristiques physiques de la Skagit s'est
tenin6e en 1971. Elle r6vsle que les dix milles de rivisre qu'inonderait
le High Ross renferment 80,700 verges carr6es de gravier propre au frai.
De la tgte du rgservoir projet6 jusqu18 l'embouchure de la rivi8re Sumallo,
on compte 27,200 verges carr6es de gravier. D1aprss de r6centes recherches,
la plus grande partie du frai r6el et du gravier propre au frai de la truite
se limite 8 la zone qui serait inond6 par le r6servoir High Ross.
Aspect culturel et arch6ologique
La vall6e de la Skagit en Colombie-Britannique nla gusre d'im-
portance du point de vue culturel et archgologique. Peut-&re pourrait-on
y d6couvrir, entre autres, des objets relatifs aux Indiens autochtones et
'E
au premier peuplement de blancs.
Le Mus6e provincial de la Colornbie-Britannique a fait des recher-
che~ dans ce sens. Voici en bref les conclusions qui s1en d6gagent. Bien
que les donn6es ethnographiques 'indiquent ,que des Indiens aient occup6 la
vallGe, aucun site arch6ologique nla 6t6 d6couvert. I1 existe probablement
quelques petits lieux de campement ancien dans la vallee, mais rien d'im-
portant. Le Conseil consultatif provincial des sites arch6ologiques n'a
pas recommand6 d'autres fouilles dans la r6gion.
Des vestiges du premier peuplement de blancs comprennent le ranch
Witworth et peut-Etre les restes dtune collectivit6 du temps de la ru6e vers
1 'or, sur ' le mont Shawatum. Le ranch Witworth se trouve entisrement compris
dans la zone du r6servoir projet6, mais tous les bgtiments en ont 6t6 d6truits.
Qulon ait rep6r6 ou non les traces d'une collectivit6 du temps de la ru6e vers
l'or importe peu, car elle 6tait apparemment situ6e bien au-dessus du niveau
du r6servoir envisag6.

CHAPITRE VII
USAGE ACTUEL DES RESSOURCES
Ce chapitre est consacr6 3 ltutilisation des ressources
dans le secteur canadien de la vall6e de la Skagit. 11 ne stagit
plus, come au chapitre prgcgdent, de faire un simple inventaire,
mais de chercher 3 consid6rer la vall6e dans la perspective de ses
utilisations par lthomme et des valeurs qu'il lui attribue.
Actuellement, les ressources de la vall6e de la Skagit
servent 3 deux fins principaaes: le commerce et les loisirs. L'u-
sage des ressources 3 des fins commerciales comprend l'exploita-
. ,
' tion du bois, la cueillette du bnis et le pi6geage. Leur utilisa-
tion 3 des fins r6cr6atives comprend des activites non commerciales
. .
come la psche, le camping, la chasse, la cueillette de champignons
. .
et baies.
Usages 2 des fins commerciales
. ,
On exploite depuis un ,certain temps d6jl les ressources
de la vall6e Z des fins commerciales. C'est peut-Stre par ltagri-
culture et le pisgeage qu'on a commenc6. Cette dernisre activit6
ntexiste gukre plus de nos jours. want 3 ltagriculture, il y a
longtemps qutelle est disparue. Ltusage des ressources des fins
commerciales se borne presque exclusivement 2 l'exploitation fores-
tikre, la cueillette du buis ngcessaire Z la confection de bouquets
n'intervenant que pour une faible part.
Exploitation de .la foist
Nous limiterons notre examen B l'exploitation du.bois
dans le fond principal de la vall6e de la Skagit et sur les pentes
,

contigugs. La forQt qui tapisse la vall6e fournit une quantit6 rai-
sonnable de bois, mais sa part dans la production r6gionale totale
reste minime.
De'1948 3 1954, une grande partie du fond de la vall6e
a 6t6 d6bois6e en pr6vision de llinondation. dn en a tir6 environ
75 millions de pieds-planche; au premier rang venaient le sapin de
Douglas, le thuya g6ant et, au.second rang, le liard, le sapin bau-
mier, le pin argent6, la pruche, 116pinette et le pin B bois lourd.
Cette coupe fut assez selective. Un certain nombre d'arbres adultes
restent encore sur pied, tandis qu'ailleurs dlautres arbres sont en
voie de reg6neration; nEanmoin, les op6rations dlabattage et la re-
cup6ration du bois mort dans le fond de la vall6e ne se sont prati-
qu6es qu18 petite 6chelle ces 17 dernisres ann6es.
~r6sentement , 1 'abattage du bois et la coupe de bardeaux
de fente dans la basse vall6e de la Skagit'rapportent quelque
$50,000 par an. Le peuplier de llOuest, dont on a r6colt6 jusqu'ici
570, pieds cubes, sert B la fabrication de p3te B papier. La tail-
le de bardeaux ne se fait qu'3 partir de bois deathuya g6ant mort
et tomb6 ou encore sur pied. En 1970, on a produit 155,000 bardeaux
et 7.5 cordes de rondins ?i bardeaux.
Cueillette 'du 'buis .
La cueillette du buis est une autre forme dlutilisation com-
merciale de la v6gGtation de la basse vall6e de la Skagit. Le buis
(Pachistima myrsinites) entre dans la confection de bouquets. On le
cueille surtout dans le fond de la vall6e, et sa vente rapporte en
gros $25,00O'par'an.

Ctest de loin la plus importante utilisation de la vallde
3 llheure actuelle. La vallee nlest qu18 trois ou quatre heures
de voiture des principaux'centres des basses terres., et la route
secondaire qui y mbne est gdndralement en bon dtat. On estime que
prdsentement le secteur canadien de la vall6e sert aux loisirs
14,600 joursuisiteurs ' par'an
.et,..que,;les activitds se rdpartissent
en trois grandes -catggories : pEche, chasse et camping, et loisirs
en gdndral. La vallde se prEte trss bien $ ce genre d'activitds.
Au Canada, lavallge est,employde des fins r6crQatives
I
depuis bien moins longtemps qulaux Etats-Unis. Aucune voie dlac-
cGs irnportante ne fut dtablie avant 1946, date de la construction
du chemin fdiestier silver-skagit. Cette route est deverik? depuis
une voie publique secondaire. Elle enjambe la Skagit 8 trente six
milles de .la Yranscanadienne, puis s incurve .pour suivre . . plus ou
moins parallslement la rive est de la rivisre jusqu18 la frontisre
internationale. De nombreux chemins de traverse conduisent B la
rivisre. Paq,cette route, le lac Ross ,est 8 38 milles de la Trans-
canadienne. En gSndra1, elle est ouverte neuf mois par annge en-
viron. On la ferme en janvier, fdvrier et mars B cause de la neige.
Les chiffres sur les activitgs r6crdatives auxquelles
le public slest livr6 dans la vallQe entre octobre 1970 et octobre
1971 rdvslenttque ila.vall6e a accueilli 13,350 visiteurs. Soixante-
treize pour cent venaient de Colombie-Britannique et vingt-six pour
I
cent de llEtrt de Washington. Ces-visiteurs ont pass6 32,600 jours
dans la vallge, mPme si-leurs activitds ne se ddroulaient pas tou-
tes du c8tG canadien. Les interviews et observations entreprises 2
cet effet indiquent que 55 p 100 des activitds rQcrdatives ont lieu
I
dans llEtat de Washington et 45 p. 100 en Colombie-Britannique. Dans
cette province,. les deux-tiers environ de ces activitds se concen-
'traient sur le cours inf6rieur de la vall6e et 'autour de la ttte du

gservoir. Le tiers restant se rgpartissait dlune manisre h peu
prss 6gale sur llensemble de la vall6e.
- On a observ6 une importante hausse saisonnisre du pour-
centage des visiteurs qui viennent pour la journ6e sans camper pour
la nuit. D1octobre '3 avril, environ 84 p. 100 des visiteurs de la
vall6e ne restaient qulune journ6e. La proportion baisse B 43 p.
100 en mai, 34 p. 100 en juin, puis tombe bruiquement B 10 2. 100
en juillet et aoQt, En septembre, elle remonte B 21 p. 100.
Ce r6gime traduit probablement assez bien le changement
que subissent les activit6s redatives selon les saisons. En
tant qu1activit6s extractive^^^, la chasse et la peche se pratiquent
souvent par p6riode dlune journ6e et sont les formes dominantes de
loisirs B la fin de llautomne et au printemps. Uurant les mois
d16t6, le camping est plus r6pandu et la majorit6 des visiteurs pas-
sent la nuit dans la vall6e.
MSme slil nlexiste pas de donnees complstes qui permet-
traient de savoir dans quelle mesure les visiteurs recourent aux
diff6rents divertissements que leur offre lg vallge, on peut n6an-
moins 6valuer avec une pr6cision raisonnable le temps consacr6 B
certaines formes de loisir. Les estimations portent sur le nombre
de jours consacr6s B la pEcile, B la chasse et aux loisirs en g6n6-
ral. Cette cat6gorisation se fonde sur la principale activit6 en-
treprise au cours de la journge; il ne faut pas oublier, toutefois,
que bien des gens sladonnent plusieurs activit6s pendant une m3me
journ6e. Par exemple, les pecheurs et chasseurs peuvent aussi se
livrer au camping et aux loisirs en g6n6ra1, mais leurs activit6s
sont reparties en jours de chasse et jours de psche, car on suppose
que clest surtout pour chasser ou pecher qulils viennent dans la

I
Dans la valli5e de la Skagit, la rivizre et le reservoir
offrent tous deux d'excellentes possibilites aux pecheurs. Les
chances y sont probablement auspi bonnes que partout ailleurs dans
. *
les basses. terres . La pgche dans la .rivizre est particuli3.rernent
interessante 116te, car l,e,s autres rivibres des basses terres sont
alors en desa de leur rendement maximum. La p^eche,dans la Skagit -
reprdsente un pour. cent de toute ,la p^eche quitse pratique dans les
basses terres avoisinantes.
. I-
. # . '
Du c6t6 canadien de la vallee, la pEche se pratique dans
le reservoir Ross et dans la rivisre. Plusieurs facteurs d'ordre
nature1 ou inst,itutionnel empGci~ent dlBtendre cette activit6 B l1an-
n6e entihe. Les facteurs de nature institutionnelle comprennent
la fermeture de la pGche du ler avril P la mi- juin environ et dlocca-
sionnelles restrictions dues aux risques d1 incendie ' de forst.
Sur ,le, lac Ross, les obstacles "naturels" B la peche se
manifestent,surtout l'automne. La plupart des annees, le lac at-
teint son niveau,,maximum ou avance suffisment loin en territoire
canadien pour permettre la pGche dbs l'ouverture de la,saison. En
automne, le recul graduel des eaux du lac restrint la pEche du cat6
du Canada. La saison de la pEche slBtend donc, en fait,.de la mi-
* .
juin B la fin d'octobre environ, ce qui donne 44 mois. La psche est
le plus intense juste aprss llouverture, car la truite arc-en-ciel
. .
se masse alors B la tGte du lac; vers la fin de 11Gt6, clest de
nouveau 3 cette,endroit que la pGche s'intensifie.
On peut pGcher B la mouche, 3 la cuiller, au lancer ou
avec des appats naturels. Le rsservoir constitue une excellente
pGcherie, grace notamment B sa tnite arc-en-ciel, dont on a dit
1
qu' "il etait difficile de trouver mieux dans toute la province"
, .

(Conland). D1aprZs les estimations, le secteur canadien du lac Ross
peut accueillir 2,400 pzcheurs par annge, pour une prise globale de
6,000 poissons environ.
La pzche dans la rivizre est autoris6e de la mi-juin,au
ler avril suivant , soit une p6riode de 9; mois . Certaiies &nnCes,
la psche est impraticable dlun but 8 llautre de cette pSriode, une
fonte des'neiges trop longue ayant gonfl6 la rivizre et rendu ses
eaux turbulentes. Pour les pscheurs 8 la mouche en particulier, il
faut un faible niveau dleau afin qulils puissent se d6placer 2 gug.
La fonte des neiges commence g6n6ralement en avril kt se poursuit
jusqulau milieu ou 8 la fin de juin. C1est generalement 8 .la fin
d1aoQt ou au debut de septembre que le niveau baisse, aprzs quoi
les pluies abondantes de llautomne gonflent ii nouveau la rivizre et
provoquent de frgquentes crues.
Les conditions de pzche en rivizre sont excellentes 116t6
et llautbmne. L1hiver, la pzche est bonne aussi, mais il faut se
frayer un. chemi .n dans la neige. C1est dans le cows inf6riew de la
I
Skagi t surtout que l1on psche, car il est poissonneux et facile d1a-
css. '
La grosse truite' arc-en-ciel r6sidente constitw80 p. 100
des prises; le reste se compose, dlombles dlOrGgon et de truites rou-
ges. ~a riviZre 'convient particulizrement bien ii la psche 8 la
mouche, quoique la majorit6 des pzcneurs pratiquent le lancer ou u-
tilisent des appgts naturels. Une enquzte sur le-nombre de poissons
attrap6s par chaque pzcheur ces dernisres ann6es rBv8le que depuis
prEs de dkx ans, ' la psche est presque constamment bonne. On est ime
qulau Canada, la rivizre accueille 2,000 pzcheurs par an, pour une
prise globale de 4,000 poissons environ.

Ghasse
Dans la vall6e de la Skagit, la chasse se pratique surtout
llautonne puisque clest B cette 6poque qu'il est permis dtabattre
le chevreuil, l,'ours, le coq de bruybre et le gibier d'eau. On d6-
termine chaque annee les dates de la chasse aux animaux migrateurs .
et autres, ainsi que les limites de captures. Pour la p6riode 1965-. *.
1970, 1a.saispn de chasse dans la val16e,s16tendait, en moyenne,
du 26 aoGt au 15 d6cembre pour le coq de bruysre, du 7 octobre au
12 janvier pour le gibler d'eau, du 6 septembre au 11 d6cemore pour
le cerf-mulet, du 6 septembre au 31 d6cembre gt ler avril au 15 jyin
pour 1 'ours noir . , En
le coyote se chassent
outre, le cougar, le raton laveur, le lynx et .
, .
Tout comme la pGche, la chasse dans la vall6e de la Skagit
ne constitue qu'une faible fraction du sport que pratiquent les chas-
seurs des basses terres avoisinantes. Elle ne repr6sente en effet
que 1.5 p. 100 de tous les ., jours-chasseurs dans ces r6gions. Dans
la vallge, clest surtout
a -. le chevreuil que l1on chasse. Meme au point
de vue de cette seule,chasse, ltactivit6 dans la vall6e n'est pas
Enorme fournissant Zi peine plus de 1. p. 100 du nombre moyen de che-
.'
vreuils tugs dans les basses terres et les Tles environnantes, et
10 p. 100 du no.mbre.>de sujets abattus dans certains secteurs des bas-
. .
ses tecres elles-memes. , La vall6e de la Skagit est cependant une
des rares r6gio.n~ relativement vastes. oi3 il est possible de chasser
le chevreuil dans . - .les basses terres., Elle offre en outre la possibi-
-.
lit6 de chasser le..cerf-mulet.
. Les.principales espsces intEressantes de la vall6e sont'le
8. '
chevreui.1 et le coq de bruybre, le gibier dleau et autre n16tant chas-
s6 qu'occasionnellement. Le nombre annuel de cervid6s abattus est
- 0
plut8t faible: on estime qulil varie entre 25 et 75. Pour chaque
groupe de 100 chasseurs 6tudi6 au cours des saisons 1965-1968, le
. .

nombre de cervid6s tugs et d6clar6s a Bt6 de 4.6, tandis que seule-
ment 1.2 cerf 6t6 tu6 par 100 jours-chasseurs durant la saison 1970.
. .
La facilit6 dlaccds 3 la vall6e compense apparemment-les maigres
chances de succ8~ et la rdgion continue dlattirer les amateurs.
llours se chasse surtout au printemps. Le couguar et le lynx se
chassent llhiver.
'On estime qula llheure actuel la vall6e repr6sente 2,200
jours-chasseurs environ par an. En plus des ,chexreuils et autres
cervidgs, de 5 2 15 ours noirs, de 1 a 5 couguars, de 25 2 200 coqs
de bruygre et 150 pisces de gibier dleau ont 6t6 abattus annuelle-
ment ces dernisres ann6es.
, .
Loisirs en g6n6ral .-
. .
C1est surtout'aux loisirs en g6n6ral que la vall6e de la
. .
Skagit sert au Canada. Cela comprend le camping, les excursions
et les promenades 2 pied, un peu de canotage et de natation,
llhistoire naturelle et des randonn6es touristiques. L1automne,
quelques personnes cueillent des champignons et baies comestibles.
Les obktacles naturels 2 une plus grande utilisation de la vall6e
sont llenneigement des routes, .les conditions atmosph6riques et
le manque dlespace pour camper. La seule.restriction de caractbre
institutionnel est la fermeture des forsts lorsqulil y a danger
dtincendie.
On ne peut dvaluer llimportance r6gionale que la vall6e
de la Skagit revst pour les loisirs dlordre g6n6ral. La plupart des
donndes 2 ce sujet proviennent des parcs mis en valeur et des ter-
rains de camping am6lior6s. Le nombre total de personnes fr6quen-.
tant ces endroits des basses terres' surpasse considdrablement celui
des visiteurs qui utilisent la vallBe de la Skagit 2 des fins de
loisirs en g6n6ral. Cette comparaison nlest cependant gubre valable,

car la vall6e nlest pas proprement parler un lieu de camping am6-
nag6, et ce qulelle offre diffbre nettement de ce qulon trouve dans
les autres r6gions. Quant aux activit6s de pure d6tente la vallge,
avec sa rivisre, ,son d6cor pittoresque et son. fond plat et assez
largg l'emporte en4 attraits sur presque toutes les autres r6gions .
des basses terres. L'activit6 globale dont elle rend compte semble
restreinte par rapport a 11activit6 globale de
(w
mEme nature qui s1exerce
partout ailleurs en Colombie-Britannique: serait pro-
bablement trss importante au regard de llactivit$ d6ploy6e en des
endroits des basses terres qui exigerit un temps dlaccbscomparable.
L. , . I .
Les donn6es dont on dispose sur llampleui des utilisa-.
tions de la vall6e 3 des fins r6cr6atives ne portent que sur la p6-
riode allant dloctobre 1970 3 octobre 1971 et elles sont probable-
/
ment pas caract6ristiques. Par suite de la contreverse publique
qula suscit6e le-projet High Ross, le tourisme, dans la r6gion, a
sans doute atteint un niveau anormalement Qlevb. On ne saurait
dire si, a llavenir, la vall6e sera.encore aussi fr6quent6e que
11ann6e dernizre. On estime qula llheure.actuelle le public passe
annuellement dans la vall6e quelque.8,000 journ6es d1activit6s g6-
n6rales de loisir. Ce chiffre ne cornprend pas les journ6es de cam:
ping passees par les -chasseurs et pecheurs, car leurs loisirs sont
class6s en fonction de 1eur.activitE princigale,. I1 tient compte,
cependant, des personnes quI accompagnaient un pscheur ou un chas-
seur sans elles-mEmes chasser ni pecher.
Le tableau 4 resume l'utilisation de.la vallde de la
Skagit 2 des fins r6cr6atives. La peche intervient pour 30.p. 100, .
la chasse pour 15 p.; 100 et les loisirs-dlordre g6n6ral qui constituent
/
11activit6 dominante pour 55 p. 100.
)

4 .
Tableau 4 UTILISATION ACTUELLE DE LA VALLEE A DES FINS R ~R~ATIVES
Nombre estimatif .
d e
jours-loisirs
Pourcentage du total
Chasse 2,200 15.0
Loisirs en g6n6ral 8,000 54.9
Total U,6OO 100.0
I
Valeur de llutilisation actuelle des ressources
~'expos6 qui pr6cSde donne un apergu assez d6taill6 de
llampleur de l'usage actuelle des ressources de la vall6e. I1 reste
maintenant 2 traduire les mesures physiques de cet usage en une com-
mune mesure mon6taire.
Avant dlessayer d16valuer les ressources, il est bon de
se demander jusqu13 quel point cela sfimpose. On est parvenu 2
quantifier en termes physiques les ressources de 'la vallGe et leurs
usages respectifs, par exemple le nombre dk jouks' dfactivit6 par
genre de loisir recherch6, et le nombre de ~ieds-~lanche de bois
tir6s de la for&. Cependant il faut, pour deux raisons principales,
aller au del2 du strict inventaire physique des ressources de la
vallge et attribuer une valeur 3 ces ressources, ainsi qulaux usages
que le nublic en fait.

Premisrement, il est indispensable de disposer d'une
commune mesure des valeurs de toutes les ressources lorsqu'on s'at-
tend que les ressources actuelles et leur utilisation risquent
dlEtre diminu6es et remplac6es par des usages nouveaux ou diff6;
rents. I1 importe que la comparaison se fasse B partir dfune base
ou d'une mesure commune des valeurs, afin qu'on puisse d6terminer
si le changement de nature dtune ressource et de son utilisation
repr6sente en d6finitive un gain net ou une perte nette.
/ /
En second lieu, pareille 6valuation sert a d6terminer
11utilit6 des mesures de lutte contre l'appauvrissement du milieu.
Elle permet en effet de pr6voir des mesures d1att6nuation lors-
qulun projet dtam6nagement diminue une certaine ressource ou un
certain usage des ressources. Quand on connait la valeur des d6-
gSts provoqu6s par la realisation d'un projet, il est alors plus
facile dt6tablir jusqut8 quel point les d6penses aff6rentes aux
mesures d1att6nuation sont justifiges, et jusquta quel point il
faut appliquer de telles mesures.
.
Nous avons donc d6cid6 dtexprimer la valeur de la vall6e
et de son utilisation en dollars, mEme si cela r6pugne 2 bien du
monde. Nous espsrons que cette m6thode permettra une 6valuation
raisonnable des changements 6cologiques qutengendrerait le barrage
High Ross, et qu'elle fournira des lignes directrices grsce aux-
i
quelles on pourra juger stil convient d'appliquer des mesures I
L16valuation des usages actuels de la vall6e 2 des fins
commerciales peut se faire directement quand il stagit de produits
destin6s 2 la vente et dont le prix est fix6 par voie de transac-
tions normales. Par contre, 116valuation des usages actuels de la

vall6e 3 des fins rgcrgatrives est trSs difficile car, habituelle-
ment, les produits ne sont pas achet6s et revendus, et il nlexiste
pas de prix cornparables P ceux des autres biens et services. D1au-
tres valeurs encore se rattachent aux ressources telles qulelles se
prgsentent actuellement dans la vallge, mais elles dchappent P tou-
, -
te quantification ou apprgciation. Ces valeurs sont examin6es
aux chapitres suivants.
Usages P des fins commerciales
Du cat6 canadien, llutilisation de la vallde de la Skagit
pour fins de commerce se borne presque exclusivement aux produits
. .
forestiers, les pelleteries Ltant nggligeables. ~&t usage des res-
sources rapporte environ $75,000 par an. La prgsente analyse ne
tient compte que de la valeur primaire des produits eu-mGmes (bil-
lots, bardeaux, buis) . Mdme si ces produits subissent des trans-
formations qui en augmentent la valeur ultime, on ne saurait attri-
buer ce surcro?t.de valeur 3 la va1166. I1 .faut plut6t llattribuer
. .
aux moyens servant aux transformations. L16valuation repose en outre
sur la valeur nette des produits ou leur valeur une fois d6duits
les frais priv6s et publics qu'entraxnent leur extraction.
DBduction faite des frais habituels dlexploitation et
des frais de gestion encourus par le gouvernement, on estime P
$15,000 par ann6e la valeur nette des usages de la vall6e P des
fins commerciales.
Usages P des fins r6cr6atives
La valeur des loisirs dans la vall6e de la Skagit nlest
pas facile P 6tablir. A llencontre des biens et services offerts
sur les marchds du secteur privd, les ressources rdcrdatives de

plein air relevent des pouvoirs et, habituellement, leurs usagers
nlont pas de frais directs B acquitter. Meme si certains usagers,
. t
comme les chasseurs et les pecheurs, doivent se procurer un permis,
Z L '
la d6pense est si minime qulelle reste sans rapport avec la quanti-
t6 de loisi~s consomm6e. Ainsi, llutilisateur nla pas lloccasion
. .
de faire connaftre son 6valuation des ressources rgcriiiatives, puis-
qulon ne lui demande aucun prix. L16valuation des ressources employ6es
B des fins r6cr6atives 'ne peutl dond Gtre que le fruit,. sdit dlun
jugement subjectif, soit dlune analyse complexe d1616ments indi-
. .
rects .
I '-
Des efforts r6cemment d6ploy6s pour 6valuer les loisirs
de plein air ont permis de mettre au point des m6thodes g6n6ralk-
ment acceptees, bien que leur application pratique nlait pas tou-
!.
jours r6ussi. Ces Btudes ont aussi fait comprendre les erreurs
. '
inh6rentes aux nornbreuses tentatives d16ialuation antgrieures.
a .
I1 convient de noter que la'valeur des loisirs ne 66-
pend pas n6cessairement des sommes que d6pensent les amateurs de
plein air., Ce pr6jug6 fut une des premieres erreurs et demeure
llune des plus incidieuses B se connnettre en matiere d16valuation
. .
. I
I . . . . .
des loisirs. C1est comme si' on affirmait que la valeur dlun pain
peut se mesurer B ce qulil en coQte pour aller le qu6rir au maga-
sin, ou encore que la valeur du bois dans la vall6e de la Skagit
. .
peut se mesurer 2 ce qulil en coQte pour llextraire. On ne sau-
t ,
raitestimer convenablement la valeur dlune activit6 rScr6ative en
se limitant B dtablir le coat du transport jusqulau 'lieu de' l~i- .
sirs; clest bien plut8t la valeur nette que le coat dlaccSs qui
compte.
I1 est beaucoup plus juste de mesurer la valeur des res-
I .
- & -
sources rdcrsatives . .
existantes au moyen de 1 indemnit6 minimum que

. .
les usagers 'gccepteraient en compensation des loisirs sacrifiss.
De nombreux et importants facteurs interviennent dans
11appr6ciation de la valeur dlune source de loisirs donn6e. La
qualit6 de llactivitc est en g6n6ral' 11616ment dominant, lequel
est a son tour influenc6 par une s6rie de facteurs, notamment la
,
pr6sence dlautres amateurs, le paysage et autres attractions
locales, le nombre de prises ou de captures dans le cas des chas-
seurs et pscheurs. Le cofit dlaccZs peut aussi influer pour beau-
I
coup sur la valeur des loisirs. Une ressource qui occupe une'trbs
bonne place du point de vue 'de 1 I expgrience mat6rielle qul elle
procure put, n6anmoins avoir une cote tr2s basse si l1acc5s en est
extrgmement cofiteux. Inversement, une ressource moins recherch6e
du strict point de vue de 11exp6rience materielle, mais dont l1ac-
cbs nlexige-qulunk d6pense modique verra sa valeur augmenter.
I1 est particuli2rement important de tenir compte desYh:
b '
multiples influences qui s exercent sur la valeur des ressources
r6cr6atives dans la vall6e de la Skagit. Le chapitre VI pr6cise
que la faune et la flore de la vall6e sont trbs riches, qulelles
pr6sentent de nombreuses et rares qualit6s. Tel quel, cet envi-
ronnement offre des possibilit6s de loisirs plein air dlasser bonn&?:-
qualit6, surtout en ce qui concerne la p9che. Si on considZre la
facilit6 dlaccZs 2 la vall6e dans le cas des habitants du plus gros
centre urbain de la Colombie-Britannique, on peut escompter que la
valeur nette dlune journ6e de loisirs dans'la vall6e slen trouve
dlautant plus 6lev6e.
Pour dgterminer la valeur des loisirs, 11id6al efit 6t6
dlemployer des chiffres recueillis auprzs des usagers mQmes.
Malheureusement,-cela s'Iest rkv~l~ impossible; la place, nous avons
' I

cherch6 2 connaTtre les valeurs attribu6es ailleurs B des genres
de loisirs semblables et, de 12, 1 calculer celles qui convien-
draient 2 la vall6-e de la Skagit,. On trouvera le d6tail de cette
. .
Btude 2 llannexe F du prdsent rapport.
C1est sur cette mQme 6tude que reposent les valeurs at-
tribu6es ci-apr'es aux activitds r6cr6atives du secteur canadien
I % , L
de la vall6e de la Skagit:
, - , ?
Peche en rivisre $16.50 par jour et par pQcheur
PQche dans le r6servoir. $11.00
.
s par jour et par pQcheur
Chas s e $ 8.00 par jour et par chasseur
Loislrs en gbngral, , . $ 6.00
a q par
jour d1activit6
. .
Si ll.on applique ces valeurs quotidiennes aux usages ac-
tuels de la vall6e pour fins de loisirs, on obtient les valeurs
annuelles suivantes:
t I :, .
PQche - r6servoir $ 26,400
- rivi'ere 33,000
Chas s e 17,600
Loisirs en g6n6ral 48,000
Total $125,000
, Compte tenu des d6penses publiques au chapitre de la
gestion et de la conservation des ressources de la vallge, la va-
leur annuelle nette des usages actuels de la vall6e B des fins
Ce chiffre est cens6 . mesurer . la valeur nette des activi-
t6s r6cr6atives exclusivement; il ne tient aucun compte des d6penses
- I
<
h >

accessoires faites par les usagers. On affirme souvent avec in-
sistance que cette catggorie de dgpenses est importante. Toutefois
nous llavons omise de notre analyse pour plusieurs raisons. Pre-
mikrement, ces dgpenses ne reflktent pas la valeur des loisirs dans
la vallge. Elles rgprgsentent le coat du transport. En second
lieu, la prgsence de ressources r6crEatives dans la vallee ntaug-.
mente vraisemblablement pas le total des dgpenses en Colombie-Bri-
tannique; elle ne fait que modifier la repartition dlune partie de
I
ces depenses. Etant donne que les depenses totales en matikre de
loisirs seraient les mcmes avec ou sans la vall6e de.1a Skagit, et
comme il ne .semble y avoir Bucun avantage particulier:,$ affecter
des di5penses dans .cette region au dgtriment dlune autre, nous nlen
avons pas tenu compte plus avant dans la prgsente analyse.
1

CHAPITRE VIII
Les anlides'ont modifid l a nature et llampleur des acti-
vit6s de 1 'hornme dans cfes limites de ' la vallde, et on peut s 'at-
tendre b de nouveaux'changements b 1 'Aenir. ' ~e pr6sent chapitre
traite de '1 'util'isation possible de' la 'vallde de .la' Skagit si le
rdservoir Ross n est p'as hausse:
. '. . . .l
Cette hypothbse doit s'tetudier b .la lumibre non seulement
de lfutilisation physiqdement possible de la vallde, mais aussi de
ses usages probables ; I1 s'lagit donc d dvaluer les dyffdrentes
possibilitds en vue de ddcouvrir 1 agencement' des ressources le plus
profitable au grand public. A cette fin, on comparera les diverses
possibilit6s d lut ilisation pour determiner dans quelle mesure 1 'une
devrait Stre sacrifice b une autre.
Utilisations futures possibles
. ,.
Une dtude des ressources du secteur canadien de la vallde
de la Skagit nous rdvble non seulement les utilisations futures pos-
sible~, mais aussi llagencement iddal des possibilitds."
Agriculture
Depuis lfabandon du Witworth Ranch en 1929, il n'y a pas
eu de production agricole dans la vallde. Meme si cette dernisre
se prste b certaines cultures, il est improbable qulune telle produc-
tion soit Sconomiquement viable. De plus, il est douteux que l1af-
fectation de ces terres 2 des fins agricoles soit autorisee, vu quliI
y aurait conflit avec les exigences en matisre v sylviculture et d1am6-
nagements rkcreat ifs . Nous nlenvisagerons donc pas 1 exploitation
agricole comrne une future utilisation possible de la vallde.
< .

Exploitation minibre
Bien qulil existe quelques concessions minibres $a et 1%
dans le bassin hydrographique de la Skagit, aucune exploitation
rentable et de quelque importance nta fonctionnd jusqulici. Tous
les terrains formant le bassin de la basse Skagit au-dessous de la
cote 1,800 sont % llabri de toute concession miniare en vertu du
dEcret 3473 du 24 novembre 1966. Des concessions en rsgle existent
. .
sur les versants est et. ouest de la.vallde, mais rien'ntindique quton
y procddera' B llextraction du minerai dans un avenir rapprochd.
Advenant qu'lune activitd minibre soit entreprise dans la vallEe, elle
sera rdgie de' fa$n B minimiser les consdquences nifastes que pour-
rait subir llexploitation des',autres ressources.
. .
Cornme il est incertain que des mines soient effectivement
mises en valeur dans la vallee, nous'nlavons pas considdrde l1indus-
I
trie extractive cornme une possibilitd dlutilisation future des res-
sources locales.
Exploitation de la forst
Dans la vallge de la Skagit, une exploitation forestibre
d'envergure a ddbutd en 1947 pour se terminer en 1954. Toutefois,
llexploitation de la for& slest poursuivie 3 petite Echelle. De
nouveaux chantiers sont censEs ouvrir sur la Maselpanik, un des af-
fluent~ de la Klesilkwa.
f .
On peut supppser, 3 juste titre, que toute exploitation
forestikre future se pratiquerait de manisre 2 nuire le moins possible
aux autres formes dtutilisation des ressources. On devra sacrifier
!
. .
une certaine marge de bdndfices lids % ltabattage afin de conserver
Zi la peche sa valeur rdcrdative. Si llexploitation forestiare risque
de nuire aux poissons,.elle a souvent un effet bdndfique sur les hardes
de cerfs et autres cervidds, La croissance intensive qui'se manifeste

g6niSralement au d6but dlune r6g6nCrescence forestisre peut alimen-
ter un bien plus grand nombre de cerfs que le sous-bois clairsem6
dlune forst adulte. Sans exploitation forestikre, le nombre de,
cerfs habitant la vall6e diminuerait sans doute 3 mesure que le
brout se ferait plus rare. . , . ,
La mise au point.dlun nouveau programme dlexploitation
I
du bois assurerait, croyons-nous,.une utilisation future importante .
de la vall6e de la Skagit. Si,llon slefforce de d6t6riorer le . moins .
possible le milieu aquatique, et si l1on amQn,age des chemins fores- ..
tiers donnant ais6ment accss 3 dlautres ressources, la coupe du bois
deviendra un des 616ments .essentiels dlun programme 6quilibr6 dl#uti-;
lisations multiples. . I , .
R6colte du buis . .
La r6colt'e du buis, qui slemploie dans les'arrangements de
fleurs continuera sans 'doute 3 se pratiquer. ' JusqulB prgsent, cette
avec les autres activit6s~
exploitatio slest r6v616e compatible, elle aussi, et-rien nlautorise 2
croire qulelle ne se poursuivra pas.
Loisirs a
. , . . ,
1
k
A llheure actuelle, ce sont les activitgs de loisir qui domi-
nent dans la vall6e de ia Skagit , Sauf B 'Hozameen (Etat de Washington),
le camping demeure une activitd non'organis6e dans la vall6e; les ama- '
teurs de camping s1installent dans les clairibres et sur des emplacements
convenables 2 proximit6 de la riviBre et de la tGte du r6servoir Ross.
La chasse kt la p$che sont les deux formes 'd1acti;it6 qui ittirent 1e
plus de visiteurs. Les ressources disponibles pour ces types non struc-
turCs de loisirs sont d6jB expliit'6es 3
-.

On s1attend que les presents niveaux dlutilisation se
xnaint iennent . Aucune augmentation d1 importance ne pourra se pro-
duire sans 11am6nagement de nouveaux terrains de camping et autres
services n6cessaires aux loisirs. Nous nlignorons certes pas que
seul 1 'organisme competent de la province de la Colombie- Britannique
I
peut entreprendre de tels travaux; nganmoins nous supposons qulon
16s effectuera afin de r6aliser pleinement les possibilitks r6cr6a-
tives quloffre la vall6e de la Skagit, comme le justifie la demande
sans cesse croissante. ,
Education et recherche
8 *
Jusqulici on nla pas beaucoup mis 2 contribution les res-
sources de la vall6e pour fins dlGducation et de recherche. Les
6cosyst~mes 6tant de plus en plus en honneur, la vall6e pourrait.
devenir,pour les jeunes,un th6Stre.particuli2rement int6ressant en
vue de 116tude sur place dlune flore et dlune faune tr2s diversifi6es.
De s6rieuses recherches scientifiques seraient Egalement possibles,
surtout dans les R6serves 6cologiques nouvellement 6tablies.
Utilisation future optimum de la vall6e
A llavenir, la vall6e du Skagit servira probablement 2
llexploitation forestisre commerciale, ainsi qulaux loisirs, 3 116du-
cation et aux recherches. Jusqu12 un certain point, ces diffgrentes
activit6s sont li6es les unes aux autres. IdGalement, la forme dluti-
lisation ayant la plus grande valeur intrinssque serait consid6rke
- 1
comme usage primaire. Les autres ne seraient permises que dans la
mesure oti leur valeur pratique llemporterait sur la valeur sacrifi6e
au chapitre de llusage primaire. Si on connaft B fond 11interd6pen-
dance qui existe entre les diverses formes dlutilisation, on peut d2s
lors dGterminer llagencement d1activit6s pr6sentant la plus grande
valeur nette totale de mise en service dlune r6gion. Au-del2 de ce
point optinal, il est impossible dlaccroPtre la valeur totale de son

endement en intensifiant davantage une utilisation quelconque, car
cela exigerait un plus grand sacrifice des valeurs propres aux autres
utilisations.
, .
quelle serait la combinaison optimale d1activit6s dans la vall6e de
la Skagit. La corr6lation entre les diffgrentes activit6s nla 6t6
. ,
mesurge qulen termes g6n6raux, et seule une estimation grossisre des
valeurs differentielles de chaque activit6 slest r6v616e possible.
Le reste du present chapitre. traite de la capacit6 de la vallde pour
chacune des activitss; nous y indiquons dans quelle mesure probable
cette capacit6 serait utilisge dans la perspective dlurie'combin.aison
. .
modifi6e dlusages qui slapprocherait dlun agencement optimal';
Ut ilisat ion r6cr6ative optimum
. .
Suivant une Bchelle 6talonn6e de 1 8.7, llInventaire des
terres du Canada cote objectivement les ressources du territoire au
point de vue des loisirs de plein air. Les terres cot6es 3 sont,
par leur nature, capables dlengendrer et de supporter une utilisation
annuelle totale mod6r6ment 6lev6e, dans le cadre g6n6ral d1activit6s
intensives ou moyennement intensives. D1autre part, les terres cot6es 4
peuvent permettre une utilisation annuelle totale mod6r6e, sous forme
. .. La plupart des terrains de la basse Skagit sont cotes 4,
tandis quleniiron 1,100 acres du fond de la valise atteignent la cote 4.
Ces 6valuations traduisent de fortes possibilit6s en matisre de loisirs
plein air. Peu dlendroits dans les basses terres continentales ont une
. .
cote aussi 6lev6e que la Skagit.
Les loisirs constituent llutilisation principale de la vall6e.

Ressources dlordre r6crBatif
Le stock d1activit6s rBcrBationnelles se d6finit par le
nombre de jours dlutilisation que les ressources de la vallBe sont
en mesure dlassurer en un an. Toutefois certaines contraintes
limitent le nombre de jours pendant lesquels il est possible de
s ladonner 2 1 lun ou 1 lautre des loisirs quloffre la vall6e. Les
paragraphes ci-apr& indiquent en bref la nature de ces limitations.
Norme dlespace - I1 s1agit de la quantitz de loisirs pou-
vant slexercer par unit6 de surface sans que llagrBment des vacan-
ciers nlen soit diminuB. Une none typique si6tablirait, par exemple,
2 4 pecheurs par mille de cours dleau,ou 2 0.4 chasseur par mille '
carr6 au sein dlun habitant de cerfs.
Taux de rotation - Plus dlune personne ou plus dlun groupe
peut sladonner 2 la meme activit6 dans une meme zone 2 diff6rentes
p6riodes de la journ6e. Ainsi, un pecheur pourra pratiquer son sport
aans tel ou tel secteur dlun cours dleau en matinge, et un autre pourra
oecuper le mEme secteur en soir6e.
Contrainfes'statutaires ef saisonni8res - Ces contxaintes
limitent la pBriode durant laquelle diverses activit6s sont penises
au cours de 11ann6e. La tempBrature est la plus Bvidente contrainte
saisonnibre B sl.exercer sur toutes formes de loisir. De leur c8t6,
les contraintes l6gales comprennent la fermeture des saisons de chasse
et de peche, de meme que certains interdits en cas de danger extreme
dlincendie.
Activites rivales - I1 y a souvent conflit entre diff6rentes
activitgs de loisir sur un'meme espace de terre ou dleau. Par exemple,
le ski nautique gene la peche pratiqu6e en embarcation sur une meme nap-
pe dleau,et la chasse aux cerfs risque de restreindre les possibilit6s

I
1
d'observation en r6duisant les hardes ou en les rendant plus
disponible en fin $
Contraintes institutionnelles - Une journge de loisirs
de . semaine . est gSn6ralement plus profitable
qulune journ6e disponible en semaine, vu que la majoritg des
usagers 6ventuels d,oivent travailler durant la semaine. I1 s1en-
suit un phgnomsne courant de sous-fr6quentation des sites naturels
la semaine et de sur-frgquentation les week- ends.
, . . .
Accessibilit6 - Lawdifficult6 dlaccbs est une des con-
, -I,
traintes qui restreignent le plus la capacit6 effective dlun lieu
, . ' I ;
de loisirs .
Productivit6 naturelle - Lorsque les activitds dlordre
rgcreatif sont consommatrices (chasse et -pEche) , la productivit6
naturelle des ressources consomm6es limite automatiquement l'exploi-
tation de ces dernisres. Meme si la productivitg naturelle peut
Btre accrue au moyen dlinvestissements et dlune gestion intensive,
I . '
Le r2glemen.t actuel nlautorisent la p6che dans le secteur .'
canadien de la Skagit que de,la mi-juin au ler avril. La v6ritable
limite 2 la peche sportive semble Stre la capacit6 de reproduction '
meme des poissons. Le prgsent r6seau dlaccSs est plus que suffisant
pour les besoins~des,pBcheurs, et le nombre de milles de rivibre et
dlacres de rgservoir disponibles pourraient r6pondre plusieurs fois
P la demande actuelle. Toutefois, les r6serves de poissons sont
limitbes, et en-supposant que chaque.pScheur prenne un minimum de deux
poissons par jour en moyenne, il est possible dlestimer la capacit6
de ces eaux pour la p6che sportive. .
*

Dans des conditions naturelles, et sous r6serve d'une
gestion judicieuse, y compris une stricte rkglementation, le rende-
ment de la peche en rivibre pourrait atteindre 6,000 poissons par '
ann6e, sans frais administratifs 6lev6s. Ce chiffre indique une
possibilit6 dlaugmentation de 50 p. 100 dans le domaine de la psche
3 la ligne,sans diminution de qualitb, compte tenu du nombre de pois-
sons pris' chaque jour. Le rythme de reproduction nature1 ne permet
pas une plus forte prise globale dans la Skagit.
A 116tat naturelle, la section canadienne du r6servoir
Ross peut. 6galement fournir jusqu12 6,000 poissons par annge, ce qui
. .
rejoint 'le chiffre pr6vue poGr la rivisre. AU-deli de ce niveau,
il faudrait recourrir soit 2 une production suppl6mentaire, soit 3
des moyens artificiels pour augmenter la productivit6 du r6se~voir.
\
Comme certains peuplements de poissons utilisent 2 la fois
llhabitat de la rivibre et celui du rcservoir, il s1ensuit que chaque
prise effectu6e dans un des habitats r6duit le nombre de poissons
disponibles dans llautre. N6anmoins, il y aura accroissement des
prises dans las'rividre, car le poisson sly installe 3 certaines pGriodes,
devenant ainsi une proie facile; de plus la rivisre nlest pas encore
pZch6e 2 plein.
L1avenir de la peche dans la section canadienne du r6servoii
nous paraCt moins certain. On s1attend 3 une augmentation des prises
dans le rgservoir Ross par la suite de lIam6nagement dlun accss 3
Roland Point. Cela pourrait entra4ner une diminution des captures du
cat6 canadien, mais cette cons6quence est considbr6e comme peu irobable.
Le poisson se concentre 2 la tSte du r6servoir 3 certains moments de
11ann6e et devient ainsi-beaucoup plus facile 3 capturer que lorsqulil
- --
circule librement dans le-r~servoir. Les prises dans la section ca-
nadienne du r6servoi.r Ross se maintiendront donc. '

I1 convient de noter que si on laisse les activitds de
' pCche augmenter librement, les rBserves de poissons pourraient bais-
ser au-dessous de leurs niveaux actuels; par consdquent, les prises
quotidiennes et, annuelles seraient moins ?onsidBrable,s., Ctest la
. . . .
une BventualitB difficile B prBvoir, mais nous croyons que les
chiffres fournis ci-dessous correspondent assez fidslement 3 ce que
rBserve llavenir. ,
. .
Compte tenu des limites naturelles de reproduction et ,
dlune prise quotidienne raisonnable, on estime qu'en fait de psche ,
sportive la vallse peut supporter 3,000 jours-pgcheurs dans la ri-
visre et 2,400 dans le rsservoir. -11 semble que la psche dans le
rBservoir atteint dBjB son maximum, tandis que la rivisre ne sera
pGchBe B pleine capacitd qu'en 1976, selon un rythme d1aecroisse-
ment annuel de 10 p. 100.
1 . !
La Comission,croit savoir que les organismes responsables
.. ..
#
de la Colombie-Britannique et de 1'Etat de Washington ont pour prin-
A - - -
cipe de limiter 1 I ensemencement aux-hetits lacs, 03 les pscheurs
peuvent rsaliser de grosses prises.- Le rBservoir Ross Btant beaucoup
. -
trop vaste pour qulon y pratique llensemencement, les efforts de psche
atteignent dleux-mGmes leur Bquilibre, en ce sens que 3es prises quoti-
diennes finissent pas slBtablir B un niveau qui n'attire plus les pscheurs
en nombre croissant..
Dans son estimation de la capacits halieutique de la vall6e,
la Commission suppose que llamBnagement de la pCche se limitera 3 des
amGliorations minimes des eaux courantes et B une surveillance rigou- .
reuse des pCcheurs. L1alevinage come mBthode de peuplement de la
Skagit.nTest pas envisags, car en Colombie-Britannique, le poisson de .
pisciculture,ser.t plus otilement ?i ensemencer les lacs. Nous supposons
aussi qulaucun ensemencement . ne sera entrepris ,pour aupenter la produc-

Enfin, nous retenons llhypothbse que la pgche nlentre
pas en conflit avec les autres activit6s de loisir et. qulelle ne
. .
nuit pas aux autres formes dlutilisation des ressources. Bien que
la peche dans le r6servoir puisse ggner le nautisme, les p6riodes
de pointe saisinnisres de ces deux activit6s diffbrent suffisamment
pour minimiser les heurts.
. .
- . -
Chasse ,
Dans 2e Skagit, la chasse se pratique surtout 1 'automne,
clest-a-dire de septembre 3 novembre. Les rbglements autorisent la
chasse de certaines espsces a 11ann6e longue, mais ces espsces n1at-
tirent qu'un faible pourcentage du nombre total de chasseurs . Les sai-
sons et rbglements de chasse seront probablement maintenus sans modi-
fications sensibles.
I
Prgsentement , la vall6e peut supporter environ 2,200 j ours-
' chasseurs par annge. I1 serait techniquement possible dlaccroZtre de
plusieurs fois les niveaux de production de plusieurs espOces de gibier,
ainsi que le nombre annuel de sujets abattus. La possibilit6 d'ac-
croltre, entre autres, la population de cerfs 'dans la vall6e est trOs
forte; de pibs.cet habitat compte parmi ceux qui se pretent le mieux
pareille fin bans les basses terres continentales. ~n estime qulavec
le pr6sent degr6 cle gestion, les peuplements de cerfs de la vall6e
pourraient permettre une chasse deux fois' plus intense qulaujourd'hui.
Bien qulil soit difficile de pr6voir le rendement qulassurerait une
gestion intensive visant 3 accrortre la reproduction des cerfs, ce rende-
ment pourrait atteindre presque quatre fois le chiffre actuel.
L1accroissement des activie6s de chasse dans la Skagit d6pend
surtout de 1 'augmentation du rendement. I1 existe en outre une legsre
possibilit6 que la chasse B llorignal vienne a se pratiquer. Les pers-
pectives d1am61ioration de la chasse dans le cas de la gGlinotte, du gibier

I
I
I
~
I
I
dleau, de llours, du,couguar et de,dtautres espbces ne sont gu2re
. .
reluisantes .
Les peuplements de c-erfs dans la vall6e ont la capacit6 .
biologique de subir des chasses annuelles plus considerables; toute-.
fois, deux conditions devront Etre satisfaites pour que cette possi-
bilit6 se concr6tise. Premisrement, i3 faudra instaurer une forme
de gestion intensive et, en second lieu, les chasseurs eux-m8mes
devront vouloir et pouvoir chasser 3 pleine capacit6. On peut douter.
que ces deux conditions se r6alisent. . I1 est improbable que la gestion
de la faune en Colombie-Britannique engendre, 2 grande Bchelle, le .
niveau de production n6cessaire dtici plusieurs annees. L1abattage
de 30 p. 100 de tous les peuplements reprgsente peut-etre la limite
* .
biologique annuelle, mais llampleur de l'effort suppl6mentaire que
supposerait un r6sultat sup6rieur 2 20 p. 100 des possibilit6s risque
de dgcourager toute tentative additionnelle, de sorte que les activit6s
de chasse n'atteindront pas leur plein rendement.
I
Quand il s1agit de ,pr6voir lfint.ensit$ future de la chasse
dans la vall6e de la Skagit,il faut prendre en considgration des con-
traintes autres que les limitations purement biologiques et le taux
minimum de succbs que les chasseurs tol6reront. Compte tenu de ces fat-
~.
teurs corr.6lat ifs, et des maigres reussites actue1,les des chasseurs dans
la vallge,, il est peu probable que les activit6s de chasse d6passent
4,000 jours par ann6e dans un avenir rapproch6.
. - - ,
On doit reconnaftre qufil existe une forte interdependance
entre la chasse et les autres loisirs.. D1autres vacanciers, tels les
pscheurs, promeneurs, touristes et naturalistes peuvent frgquenter la
vall6e jusqulen,automne et voir ainsi leurs int6rets venir de plus en
plus en conflit avec ceux des chasseurs. Afin de prot6ger la vie des
I . 0
touristes, peut-Etre faudra-t-il reporter la saison de chasse 3 une
t

' '~ette mesure peut restreindre la capacit6 de la vall6e
2 moins de 4:000 jours-chasseurs par ann6e. Pareille diminution
des activit6s de chasse pourrait 2 son tour rendre les animaux
moins fuyants , ce -qui accroftrait la qualit6 des -1oisirs en g6n6ral;
y compris llobservation de la nature.
. .
Loisirs dlordre e6n6ral - En llabsence d1am6naeements r6cr6atifs
La cat6gorie des loisirs g6n6raux comprend des activit6s
autres que la peche et la chasse, tels le camping, llhistoire na-
turelle,le nautisme, la natation, et la cueillette des champignons
et baies. Dans 116tat actuel de la vall6e,.,.le taux dlaugmentation
des passe-temps de ce genre est limitg. I1 nlexiste aucun. terrain
de camping organis6 dans le secteur canadien de la Skagit; campeurs
et autres visiteurs utilisent les espaces d6gag6s qulils peuvent
trouver . .L1 encombrement de ces lieux en p6riodes de pointe, .laisse
. ..
pr6voir que llutilisation actuelle,qui se chiffre 3 8,000 jours d1ac-
tivit6s par annge, ne d6passera vraisemblablement pas 16,000 jours 3
ltavenir. En supposant une augmentation de 10 p. 100 par ann6eY ce
chiffre serait atteint en 1978.
Cette pr6vision se fonde sur 116tat actuel de la vall6e de la
Skagit au Canada, clest-2-dire en ltabsence d1am6nagements qui en favo-
riseraient llutilisation rgcrgationnelle maximale. La Commission est
convaincue qulun un tel niveau dlutilisation peut se mat6rialiser dans
la vall6e sans travaux d'envergure.
Loisirs d dlamGnagements rGcr6atifs
La vall6e de la Skagit est capable de supporter un niveau dtuti-
lisation annuelle bien sup6rieur 2 la pr6vision indiqu6e ci-dessus. En
effet, il serait possible d1am6nager environ trois quarts de mille de
plage sur la rive occidentale du r6servoir actuel, et il existe de bons
espaces arribre qulon pourrait transformer en rivage et en terrains de
camping qui accommoderaient un trbs grand nombre de visiteurs.

Lt6tablissement dlembarcadSres appropri6s favoriserait l'utilisation
/
du r6servoir Ross, tant au Canada qulaux Etats-Unis. Le r6servoir
actuel, une fois sa p6riph6rie bien d6blayEe et nivelee, pourrait
attirer un nombre trSs,61ev6:d1amateurs de nautisme et deaatation..'. .
..
Les eaux du reservoir sont assez ti8des pour qulil soit agreable de
sly baigner. De plus, le climat estival chaud et sec de la vall6e
invite 2 de telles activit6s. - .
- -
, .

.Les autres possibilitbs d1am6nagements rbcr6atifs dans la
vall6e comprennent la cr6ation de pistes dlexcustion le long de la
riviGre,et 'de sentiers dlobservation dans des zones de grand intbret -
bcologique. I1 serait 6galement possible dlbtablir des terrains de
camping en bordure du r6servoir actuel, ainsi qu12 plusieurs endroits
pittoresques de la haute vall6e.
La presence de pareils ambnagements dans la vall6e Skagit
attirerait une multitude 'de touristes heureux de pouvoir jouir des
nombreux agr6ments de ce lieu. Suffisamment mise en valeur, la val-
lbe de ' la skagit pourrait essurer jusqu12 340,000 jours-loisirs par
ann6e. Le volume' dlzictivitbs gbnbrales prdvu en 1 'absence d1ambna-
gements rbcr6atifs est compris dans llestimation totale du volume
de loisirs calculi5 lorsqulon suppose la prbsence-dlambnagements.
. -
I
' I
Une utilisation de si grande envergure 2 des fins rbcr6a-
tives nb~essi~erait de fortes d6penses dlimmobilisations. L'essou-
chement du rbservoir actuel, 11am6nagement dlune plage et la creation
de dEbarcadGres, de terrains de stationnement et de terrains de camping
cocteraient cher. I1 faudrait aussi assurer un service dleau et
dlhygiGne. Les frais annuels d'entretien seraient blev6s.
En outre, il importerait de cr6er des voies d1acc8s conve-
nables. La route actuelle et les ponts enjambant la Skagit suffisent
2 la demande pr6sente et pourraient, 2 la rigueur, supporter l.'accrois-
sement de circulation qui.se produirait sans am6nagement sp6cial de la
vallbe. En revanche, la mise en service dlouvrages majeurs nbcessi-
terait une route sensiblement amgliorbe et des ponts 3 double voie.
La Commission ne saurait pr6voir avec certitude si des
travaux de cette nature porteraient fruit. Elle est neanmoins con-
vaincue que la vallee en offre la possibilit6 et qulelle deviendrait

un lieu de loisirs de qualit6 sup6rieure si on ltam6nageait. Etant
donn6 que la pr6sente 6tude a pour objet de d6terminer le degr6
dlutilisation 6ventuel et la valeur de la vall6e si le r6servoir Ross
nlest pas hauss6, nous pr6sumons qulun am6nagement de cette ampleur .
serait entrepris.
Vu llaspect largement hypothgtique de cette partie de notre
Gtude, nous nlavons envisag6 ltaccroissement des loisirs generaw et
celui de llutilisation des.ressources de la vall6e que pour les vingt
prochaines annges, pr6sumant que par, la suite le niveau dlutilisation
sera constant. Dans son prgsent 6tat la vall6e offre, en matisre de
loisirs ggngraux, des possibilit6s sup6rieures 3 celles quton pourrait
d6velopper en 20 ans, mais il est difficile de pr6voir 2 quel rythme
llutilisation. de la.vall6e s.Iaccro'ltrait ensuite. Notre analyse a
donc tendance 3 sous-estimer les pleines valeurs li6es aux usages
potentielsde la vall6e de la Skagit au canha. Pour parer cette sous-
estimation, nous avons appliqu6 les mtimes r6serves 2 116tude de lluti-
lisation de la vall6e si le reservoir Ross 6tait effectivement relev6.
Les paragraphes suivants fournissent un apersu du programme
d1am6nagements envisag6 3 titre dlhypothGse.
Cr6ation de terrains de camping et de plages - DBs 1975,
am6nagement ,dlune plage sur la rive occidentale du rgservoir Ross,
avec ce qulil faut de terrains'de stationnement 2 llarribre. Cela
comprend llessouchement de la p6riph6rie du r6servoir et la mise
en 6tat dlun dgbarcadsre. Am6nagement dlun terrain initial de
camping de dew cents places 3 un endroit convenable adjacent au . .
rGservoir, y compris un service dteau et dlhygisne. Adjonction
dlun nouveau terrain de camping de dew cents places, avec service
dleau et dlhygiBne, tous les cinq ans jusquten 1990.
Construction de routes et de ponts - R6am6nagement et
. ,

esurfaiage de la route- conduisant -dam la vallQe de la Skaeit .
l
et construction de ponts permanents '2 double voie sur la rivisre, P
llemplacement de ltactuel "Twenty-Six Mile Bridge" contigu B la tete
du r6servoir Ross. Ces travaux devraient commencer en 1975 pour se
terminer en 1978.
Pistes dlexcursion et sentiers dlobservation - Etablisse-
ment progressif de sentiers dtexcursion et dtobservation de la nature
. .
en fonction de la demande. Ces travaux pourraient slQchelonner de
> .. , "
1975 3 1980.
, ?
On estime le coat de ces amdnagements B $4,940,000 avec
frais annuels dtentretien de $251,000 une fois les travaux achev6s.
L'utilisation escomptse des ressources de la vall6e B des
fins de loisirs gdnQrawc serait dlenviron 80,000 j ours-visiteurs en
1980, 154,000 en 1985 et 340,000 en 1992.

f
Utilisation commerciale optimum de la forgt
* 3 .
L1analyse de l'utilisation commerciale de laSfor&t se limite au
secteur du fond he la vall6e qui corncide'a p& prSs avec l'emplacem~nt
qu'occuperait le r6servoi.r High Ross. La coupe du bois au crew de la
vallbe et sur ses versants est et ouest aurait des effets nuisibles quant
8 ltutilisation des lieux pour fins -he ldisi-rrs, -mais elle offrirait n6an-
moins certaines compensations. ' La pr6s&nce de voiks dlaccSs et' une pro-
. , - ,
duct ion accrue.de fourrage pour* 1 ks cerfs comptent 'parmi lei avantages
courants de l'exploitation forestiare. Par contre, les valeurs esth6tique.s
diminueraient et 116rosion gagnerait les endroits escarp6s.
,. + . , .,. . 1 .
, - . . f
, , '
Une exploitation forestiire continue, pratiiu6e concurremment avec
les activitgs de loisir ngcessiterait d'importantes modifications dans les
r
m6thodes actuelles d'abattage. Certains secteurs d1int6r6t pour 116cole
verte, ainsi que les bords de la rivisre et les terrains de camping devront
Gtre prot6g6s de l~exploitation forestidre par des zonei tampon. ' A cette
fin, il faudrait renoncer 2 exploiter environ 40 p. 100 du bois disponible
au fond de la vallbe. Ainsi, la production annuelle moyenne de 60 pi. cu.
par acre s'obtiendrait sur une superficie de quelque 2,900 acres, plutdt
que sur les 4,800 acres classbes comme bois6s exploitables. En moyenne, la
production annuelle stgtablirait alors ?i 174,000 pi. cu.
. .
En plus du produit de llabattage, on pr6voit une cueillette continue
)
du bois de buis dans la vallde de la Skagit. Le volume total de produits
extraits de la vall6e resterait, semble-t-il, 8 peu pr2s le meme, dont
moins de la moiti6 provenant du secteur r6serv6 au projet High Ross.
La prgsente analyse se propose d16valuer les bbn6fices et les coats
annuels pouvant ddcouler de l'utilisation future de la vallge, et vise 1

dtablir la valeur nette de. cette utilisation, c'est-l-dire la mesure dans
laquelle le public b6nificierait de la vall6e. Telle quelle, ltanalyse se
.fonde sur des.estimations preliminaires des coots. Si l'bvaluation de
certains 6lhents peut &re erronde, lt6valuation globale des coots paraft
toutefois assez. juste. I1 est difficile dlattribuer une valeur aux usages
rgcrgatifs, car,on ne dispose pas de mesures prb6tablies concernant la
valeur de chaque activit6 de loisir. Nous avons donc attach6 des valeurs
mon6taires aux journdes consacr6es aux divers types de loisirs. (Voir
. annexe F).
I1 importe de souligner que les valeurs r6cr6ationnelles itappliquent
3 la vall6e entiere, tandis que les valeurs de l',exploitation forestibre et de
la r6colte du buis proviennent uniquement des secteurs -que submergerait le
r6servoir High Ross.
Les estimations de l'usage et de la valeur des ressources en cause
se bornent Zi llutilisation directe de la vall6e. M&e si lt6ducation et la
recherche sont reconnues cornme des utilisations directes de la vallge, on
nlen a pas encore quantifid la valeur. De meme, les valeurs dtoption et
les valeurs sociales de conservation dtudi6es au chapitre XI sont exclues
de la pr6sente analyse. Cependant, meme si elles se prstent ma1 $ toute
quantification ou,6valuation, ces valeurs sociales doivent absolument
entrer en ligne.de compte.
L1analyse de la valeur des loisirs, de la coupe du bois et de la
cueillette du buis slest faite en den Btapes. I1 a dtabord fallu 6tudier
le tau selon lequel la valeur des diverses utilisations de la vallBe
6voluerait avec le temps. Dans la mesure oil la valeu~ d'une certaine
utilisation semblait devoir augmenter plus rapidement que la plupart des
autres biens et services, sa valeur r6elle ou relative slaccroissait, et
nous avons rajust6 nos estimations en cons6quence.

En second lieu, aprbs avoir 6tabli les valeurs futures des b6n6fices
et des coats, nous avons do les r6duire"ii un d6nominateur~commun pour fins
de comparaison. Cette op6ration s Iest effectu6e suivant la m6thode courante
qui consiste 1 traduire les valeurs futures en valeurs Bquivalentes actuelles.
Cette actualisation fournit une mesure commune, selon laquelle les coats
indispensables 3 un moment donn6 pourraient se comparer directement aux
b6n6fices .engendr6s mais susceptibles dlune rbpart'i'tion dans le temps fort
diffgrente de la. structure- des coats eux-memes:
Le taux estimatif dlaccroissement des valeurs futures et le taux ap-
pliqu6 a llactualisation ont tous deux beaucoup dlimportance quant au rgsul-
tat de llanalyse. Au cours de celle-ci; on a utilis6 plusieufs hypothbses
relativement 2 ces deux facteurs, pour v6rifier la sensidilit6 des r6sultats
aux variations dans chaque facteur. ~es' estimations pr6sent6es ci-dessous
se fondent sur les valeurs les plus appropriEes aux deux facteurs.'
Loisirs en llabsence d1am6nagements rgcr6atifs
L1usage maximal de la vaIl6e dans son 6tat actuel, sans installations
rScrGatives, se chiffrerait 1 25,400 jours-loisirs par.annEe, soit 5,400
jours de peche (3,000 dans la rivibre et 2,400. dans.'le rGs'ervoir), 4,000
jours de chasse et 16,000 jours d1activit6s gdn6rales de loisir. Les res-
sources disponibles pour les loisirs 'ggn6raux et la chasse seraient pleine-
ment utilis6es en 1978. Dans la rivibre, les possibilit6s maximums de
pEche se r6aliseraient dlici 1976, tandis que la peche dans le r6servoir se
maintiendrait 2 son niveau actuel. Nous avons suppos6 que chaque forme de
loisir garderait une ampleur constante une fois la pleine capacit6,atteinte.
,Bi@n que les maximums d1activit6s rGcr6atives soient manifestement
des limites grbitraires, ils servent 2 d6terminer les valeurs ultimes en-
gendr6es annuellement. Au4el2 dlun certain point, llaffluence des vacanciers
I '
. .

provoquera ingvitablement un d6cl in de la valeur des sd jours individuels ,
de sorte gue meme si llutilisation totale devait dgpasser les limites que
nous supposons ici, la valeur globale engendrge plafonnerait.
. .
Voici les chiffres estimatifs de la valeur actualisge des activitgs
. . I
de loisirs:
11 . ,
I '
Peche dans la rivizre $ 736,000
Pgche dans le reservoir 528,000
Chasse
. .
t .
Loisirs en g6n6ral 1,368,000
Total $ 3,101,000
Dans ces prhvisions, nous supposons que la valeur quotidienne de
chacun des loisirs augmentera, cornme llindique le chapitre VII, au rythme
r6el de 2.p. 100 par annge, jusqu13,concurrence de la pleine capacitg,
pour ensuite demeurer constante. Un taux dtactualisation de 7 p. 100 a
servi 3 convertir les valeurs futures en valeurs prgsentes gquivalentes.
Selon les hypothbses.les plus strictes, en nlenvisageant aucune hausse
de la valeur rgelle des activitgs de loisir et en appliquant un taux
dlactualisation de 8 p. 100, la valeur des activitgs r6cr6atives ne s16l8ve
qu13 $2,342,000. En revanche, dlaprbs les hypothzses les plus g6nGreuses~
utilisges dans notre analyse, et compte tenu dlun taux r6el de croissance
de 4 p. 100 et dlun taux dlactualisation de 6 p. 100, les valeurs se chif-
frent i3 $4,712,000.
A supposer que les frais annuels de syrveillance des chasseurs et
. .
pecheurs et 1 ' entretien de la route actuelle soient dlenviron $15,000
coots affgrents 2 cette utilisation serait de $215,000.
Actualisgs au taux de 8 p. 100, ces coats atteindraient $187,000, alors
quf2 6 p. 100, leur valeur serait de $250,000.
La valeur nette actuelle, soit la diffgrence entre les b6n6fices
et les coats, est estim6e 3 $2,886,000. L16chelle des valeurs nettes

estimatives varie de $2,155',000 2 $4,462,000.
/
, - - . - --
Nous avons d6ja examin6 les coots et b6n6fices li6s 8 la mise
en service d1am6nagements r6cr6atifs majeurs. En vertu du programme
indiqu6 pr6c6demment, la vall6e supporterait un total annuel de 349,400
jours dtactivit6s de loisir. Sa capacit6 en' ce qui touche la chasse et
la psche resterait la meme, soit 4,000 et 5,400 jours respectivement, mais
les activit6s g6nErales de loisir repr6senteraient 340,000 jours dtutilisa-
tion par an. La capacit6 pour la peche serait pleinement atteinte en 1976
et, pour la chasse, en 1978. Les ressources de la vall6e destin6es aux
loisirs en g6n6ral seraient consid6rablement accrues grlce 8 11am6nagement
de 'terrains de camping, de plages et de bonnes voies dfacc5s. 6n suppose
que 1 Iutilisation' initiale rkprksentant 37,000 jours se produirait en 1976,
cons6cutivement 8 1 fouverture du 'premier terrain de camping, pour ensuite
.-s
taccroftre au lythme .&me des nouvelles dlinstallations, jusqut8 ce que la
pleine capacit6 (340,000 jours) soit atteinte en 1992. '
'La prEsente valeur actualisge des loisirs dans la vall6e de la
Skagit, a supposer qutun important programme de'mise en 6tat soit appliqu6,
s l Gtablit approximativement cornme suit :
PGche dans la rivi5re $ 736,000
Peche dans le r6servoir 528,000
Chasse 469,000
.
Loisirs en g6nEral
1 ' 7 .
17,961,000
Ces estimations pr6supposent que la valeur quotidienne de chacune
des activit6s augmentera 8 un taux r6el de 2 p. 100 par annee jusqut2 '
pleine capacit6, apr5s quoi, elle resterait constante. Les valeurs futures
sont actualides au taux de 7 p. 100.

a taire,
Si on ne fait ikervenir aucun taux r6el. dlaugmentat'ion des.
valeurs et si on applique un taux dktualisation de 8 p. 100, les valeurs
r6cr6atives sC618vent B $11,276,000. Par contre, en.r6duisant les .
chiffres de 6 p. 100 et en supposant un accroissement des valeurs r6elles
de 4 p. 100 par annge, les valeurs r6cr6atives atteindraient $36,674,000.
La valeur actuelle du capital et des frais dlentretien que
n6cessiteraient les amdnagements voulus est estimge B $5,282,000, si on
applique un taux~dlactualisation de 7 p. 100 aux coats futurs. Un taux
dlactualisation de 8 p. 100 ramanerait les coats B une valeur de $4,734,000
et un taux de 6 p. 100'1es porterait B $5,989,000.
+ - -- . -
La Valeur nette actuelle, clest-3-dire la diff6rence entre
. .
tous les b6n6fices et coats fbturs, expride sous forme de montant forfai-
est de $14,.412,000. - A la limite'minimum, les valeurs nettes estim6es
I1 existe donc deux estimations trBs divergentes de la valeur
possible de-llutilisation de la vall6e de la Skagit B des fins r6crgatives.
Si aucun effort nlest entrepris pour am6nager la vall6e en vue dlune
intensification des loisirs, elle supportera. des activit6s r6cr6atives
dlune val'eur nette actuelle estim6e B $2,886,000. Si on llamGnage, les
activitgs r6cr6atives y atteindraient une valeur nette actuelle dlenviron
$14,412,000.
Exploitation forestisre et cueillette du buis -
Lranalyse de la valeur de llexploitation forestisre et de la r6colte
du buis pratiqu6es de fagon continue se limite aux secteurs qui seraient
innond6s par le relavement du r6servoir Ross. La valeur nette de l1exploi-
tation forestisre s'obtient en soustrayant de la valeur brute du bois abattu
les frais de chantier et les frais encourrus par le gouvernement pour la

surveillance et la protection de la foreta On peut estimer tr8s approxi-
mativement cette valeur nette dlaprds les droits.de coupe vers6s 2 la
province. Selon la moyenne pond6rCe des taux actuels du droit de coupe
applicable 3 la vallee, les valeurs nettes annuelles atteindraient environ
La valeur brute de la r6colte annuelle du buis dans la vall6e
entiare est dt3 pe p $25,000. Compte tenu des frais-de cueillette et du
coat de la main-dloeuvre, la valeur.annuelle nette de cette r6colte serait
de '1 lordre de $5,000, dont quelque $2,000 provenant du secteur expos.6 3 ,
1 inondat ion. .
A supposer que la coupe du bois et la r6colte du buis se fassent
3 ltann6e longue, et'bn'actualisant les valeurs futures au taux de 7 p. 100,
nou's estimons la valeur actuelle des b6nCfices nets 2 $314,000. Avec un
taux dtactualisation de 8 p. 100, llestimation correspondante serait de
$275,000 et avec un taux de 6 p. 100, elle s16tablirait B $367,000. .
. , CHAPITRE IX
Hauss6 jusquta 1,725 pieds~, le reservoir Ross transformerait consi-
dgrablement l'bcologie et -la topographie du, secteur,canadien de la vall6e
de la Skagit. Les cons6quences de llinondation sur la fIofe, 1-a'faulie:-.. . .
et le poisson sont indiqu6es ci-dessous. Le present chapitre 6value 6gale-
ment les usages quantifiables que lthomme pourrait faire de la vall6e si le
projet High Ross se r6alise. ,
Le sect eur ~ubmerg6
'. Si le r6servoir. Ross 6tait relev6 jusqu12 la cote 1,725, il inon-
derait environ 5,180 acres .en territoire canadien. La r6gion inond6e
comprendrait 520 acres du pr6sent rgservoir, 360 acres de rivisre ett de
. .

terres mar6cageuses, 50 acres de prairie, 30 acres de routes et 4,220 acres
a . a - >
de for&. Les cons6quences les plus importantes seraient la perte des
10 milles du bas tronson de la Skagit et la perte du fond plat de la vall6e.
La basse Skagit sf6tend sur environ 15 milles,et crest la partie
' .
de son cours qui se prete le mieux 2 la p&chk e; P diverses autres activi-
t6s r6cr6atives. Le r6servoir High Ross inonderait quelque deux tiers de
cette section de la rivibre. Environ 42 p. 100 des 10,550 acres de terre
relativement platede la basse vall6e de la Skagit et de la partie est de
. .
la vallge de la Klesilkwa seraient inond6es par suite de la hausse de
niveau du r6servoir Ross.
. .,
,* .*
t 1 --
Effets sur la flore
Lfam6nagement du High 'Boss exircera, essentiellement ses effets
d6vastateurs sur les espsces vCg6tales dbs le d6frichage du site. Peut-
6tre se produira-t-il avec le temps de subtils changements dans la vEg6ta-
tion qui subsistera en pGriphGrie, mais rien ne permet d'en prCdire la
nature. Le reservoir pioduirait un effet permanent sur la fiore, caril
supprimerait toutes les esp8ces dans le secteur inond6.
En ce qui concerne le mClange ou cortsge floristique de la vallge,
le dgfrichage de lfemplacement du r6servoir 6liminera plusieurs communaut6s
particuli8res de plantes. Tel sera le sort du pr6 de pins 8 bois lourd,
du pr6 du Witworth Ranch, du marscage 8 bouleaux fontenals, ainsi que de
plusieurs 6cosyst~mes de petits $tangs, y compris divers bras de recul.
La v6gGtation de la plaine alluviale actuelle et des terraces fluvio-glaciaires
sera de plus atteintes: 75 p. 100 de ces formations g6ologiques subiront

Les rhododendrons revdtent un int6rgt particulier dansla va1,lge
de la Skagit. Ceux qui poussent sur llemplacement du rgservoir projet6
seraient dgtruits; cependant, vu que cette espsce est largement rgpandue
, \ .
dans la vallge, son peuplement global ne diminuerait gukre.
. .
La prairie 03 croft le pin 2 bois lourd et celle du Witworth Ranch,
dans les limites de 116ventuel rgservoir High Ross, seraient dgtruites.
Elles renferment des specimens particulisrement accessibles, dont = les . plus
reprgsentatifs de leur espsce en ces lieux, bien que le pin B bois lourd et
certaines plantes qui sty melent se retrouvent aussi sur le versant . oriental .
. -. . -
de la vallge, au-dessous du niveau du rgservoir.
, .
La vggetation est particulisrement vigoureuse dans la basse Skagit
et en bordure des bras de recul situgs sur llemplacement du future rgservoir.
Les vari6t6s qui composent cette vgg6tation se retrouvent ailleurs dans la
vallge, mais elles ne sont pas aussi vigoureuses et leurs peuplements ne sont
aussi denses
pas/qulau.sein du site en. question.

I
Effets sur la fame
Le haussement du barrage Ross entrafnerait, pr6voit-on,
dans la vall6e de la Ska it ar suite de la
une baisse de p o p u l a t i o n n d f h a -
bitats au fond de-cette vall6e. L1annexe D indique lleffet Qventuel
du High Ross sur chaque espsce.
Le plus fort impact de la hausse du r6servoir se produirait
sur les animaux s6dentaires du fond de la valise, qui n'auraient pas
dlautre habitat pour se rgfugier. Les espsces prdsentement importan-
tes et dont ' 1 'abondance diminuerait sans doute, comprennent le cerf
(baisse possible de 80 p. loo), llours noir (baisse de 50 p. 100 ou
plus), le cougar (baisse de 90 p. 100) et la gelinotte B fraise
(baisse pouvant atteindre 90 p. 100). Presque tous les petits mammi-
fares, et en particulier les mammifbres aquatiques, subiraient aussi
des pertes numgriques. I1 y aurait Bgalement diminution de certaines
vari6t6s de faucons et de la plupart des oiseaux de moindre envergure,
dont llexistence d6pend de llhabitat forestier.
Ce d6clin de la faune sera surtout ressenti dans le cas
dlespbces telles que la perdrix et le cerf, quisoTlt du gibier fort
recherch6. Le r6servoir High Ross inondera environ 1,000 acres
. .
dlhabitat printannier du cerf, ne laissant intactes que quelques acres
, .
de cet habitat saisonnier de pr6dilection. L1exp6rience en dlautres en-
droits indique que 116tendue et la qualit6 des habitats dlhiver influent
sur 1 'abondance du cerf. Nous pr6sumons qie 1 'habitat printannie* qulof -
fre la vall6e a une importance qualitative particulisre, et que sa /
valeur nutritive est un gl6ment insgparable de l'ensemble des besoins
du cerf en hiver. Ainsi, la perte de la majeure partie de llhabitat
printannier par suite de llinondation causerait une baisse considgrable
du nombre de cerfs hivernant; cette baisse pourrait s161ever jusqul&
80 p. 100 de la population. On s1attend aussi 2 ce que la perte de cet
habitat rdduise la capacits de reproduction des cerfs subsistants, en,

les privant dlun apport h3tif dlaliments ?A forte teneur proteique
indispensables ii une bonne reproduction et 3 la survie des jeunes
sujets. Environ 90 p. 100- des. gelinottes 2 fraise seraient suppri-
m6es B cause de la destruction de leurs aires de nidification
prGf6r6es au creux de la vall6e. Le coq de bruysre bleu et le
tetras du Canada seraient aussi en baisse pour la mGme raison. Les
plateaux adjacents nloffrent ni llabri ni lleau necessaires durant
la saison des couvees.
Rien ne laisse croire cependant qulaucune espsce animale
ne disparaftrait complstement de la vallee par.suite de la realisa-
tion du projet High Ross.
Effets sur le poisson
Bien que la superficie du rgservoir Ross serait accrue,
les ressources piscicoles diminueraient. A la lumisre des donn6es
disponibles, on peut conclure qulenviron 60 p. 100 de la truite
arc-en-ciel oeuvge serait d6truit par 1linondation.de la rivisre
Skagit. La regularisation propos6e des niveaux du reservoir per-
mettrait aux poissons de frayer dans la partie de la rivisre non inon-
d6e, mais leurs oeufs seraient submerges et, par consequent, perdus
dss la crue du r6servoir au printemps. Le poisson qui fraie actuel-
lement au-dessous de la ligne des hautes ne slhabituerait
pas B remonter le courant pour frayer.
On reconnaTt en g6nGral que le lac a besoin de llapport de
toutes les frayzres existantes pour atteindre sa pleine capacit6 d16-
levage et,de reproduction. I1 s1ensuit que les reserves de truite
arc-en-ciel dans le lac se d6tGrioreraient etrisqueraient mGme de dispa-
raPtre malgr6 le surcroft dlaliments que fournirait peut-Stre llinondation.
. >

Durant la construction
' La pire"6preuve que subira le poisson au cours de la cons-
truction d6coulera du fait que le r6servoir Ross sera maintenu 3 bas
niveau pendant environ den ans. Cela r6duira consid6rablement les
habitats disponibleb dans le r6servoi.r et, en particilier, les aires
hautement productives qui, dlhabitude, se situent dans les 30 2 40
pieds de la couche sup6rieure. L1abattage et le d6frichage du lit
du r6servoir,risque 6galement de nuire au poisson en perturbant les
rives, en augmentant la quantiti5 de vase et de d6bris dans lleau et
en d6truisant la v6g6tation protectrice des abords.
.,.
J
L'habitat dans le r6servoir High Ross projet6
~al~rk d ' importantes fluctuations annueiles de sq* niveau,
le r6servoir Ross assure un habitat assez productif pour VJ poisson. La
reduction de la dQcrue annuelle qui se produirait si le High*Ross deve-
nait r6alit6, pourrait accroftre les ressources alimentaires et 6-
liorer les conditions de croissance du poisson.
L1inondation du fond de la valli5e augmenterait, croyons-nous,
11activit6 biologique pour quelques ann6es. Ltapport des matisres
organiques submerg6es et le dggagement de substances nutritives du
sol devraient accrortre la production dlaliments, ce qui entrafnerait
une hausse correspondante du taux de croissance des ; Ce ph6-
I
nom8ne est typique de tout noweau r6servoir. On compte qul'& =inq
ans, il se formerait une forte population de poissons 3 croissance
rapide. Par la suite, 1161an de reproduction se stabiliserait, puis
le rendement descendrait 2 un niveau assez constant, comparable au
niveau actuel .

Dans llhypothSse 03 le poisson ne serait pas trop d6rang6
durant le d6frichage du.site et la construction du nouveau barrage,
il nly a pas lieu de croire que l'agrandissement du r6servoir amoin-
drira la peche, gourvu que les conditions de frai soient assez bonnes
pour assurer une mont6e suffisante de jeunes truites dans le r6servoir.
Fraybres disponibles $ . I
. .
La repartition du frai dans lk bassin' de la Skagit et l'em-
placement des fraySres disp6nibles sont indiqu6s au chapitre VI . Le
r6gime d 'exploitation pro j et6e du High Ross autorise certaines suppo-
sitions quant 2 11utilit6 future de ces fraybres. Sur les 10 milles
de riviSre qui seraient inond6s, 6.5 milles resteraient continuell.ement
submerges, de sorte qulils ne pourraient servir au frai. Le reste,
soit 3.5 milles, serait inond6 quatre mois par ann6e.
La d6crue la plus importante se produirait en mars et avril,
aprbs quoi le r6servoir commencerait 3 se remplir. A supposer que la
. -
truite arc-en-ciel essaierait de frayer dans le lit de la rivisre
2 l'habituelle 6poque de pointe du- frai, soit en mai ou au d6but de
juin, les chances dlune bonne 6closion avant la crue suivante sont
minces.
Au cours des ann6es de niveau dleau moyen, environ 2.2 milles
de rivisre r6apparaPtraient aprbs une d6crue dlenviron 30 pieds. Or,
I .
W de cette faible decrue ae r6servoir serait rempli de nouveau
dss la' fin de juin, les oeufs ne pourraient 6clore normalement parce
qulils subiraient tous llinondation.
. .
Les possibilitgs dlune gclosion fructueuse dans la part-ie
exposse de la rivisre sont rgduites davantage encore par des facteurs
dlordre environnemental, tels que llenvasement, le d6p6t de d6bris et

le manque de couverture riveraine.
Cela etant, on peut supposer que toutes les eaux courantes
au sein de llemplacement du reservoir projet6 deviendront tout 2 fait
impropres au frai.
La pert8.de fraybres dans le tron~on de la rivibre ~Skagit
expos5 .a llinondation serait compensge en partie par.les fraysres
disponibles dans Ies affluents et dans les eaux m&mes de la Skagit,
en amont des lieux de frai 'habituels. . L16tendue des fraysres dispo-
nibles dans ces secteurs est faible au regard de celles qui seraient
inondees. Rien ne laisse supposer que les poissons remonteraient la
rivisre pour utiliser ces fraybres. A l'heure actuelle, ils sont
probablement port& vers certaines fraykres de predilection, et les
caracteristiques des eaux oi3 ils fraient habituellement ne slobservent
que dans le cours inferieur de la Skagit. Les caracteristiques de cette
rivibre changent considerablement dans le cours moyen et le cours sup&
rieur de ses eaux. Meme s lil existe des lieux convenables au frai dans
ces secteurs, le poisson habitue 3 frayer en aval ne les utilisera pro-
bablement pas,
Effets sur les loisirs
Aux fins de llanalyse des consequences du High Ross sur les
loisirs, nous supposons que la construction du barrage debuterait par
llabaissement du niveau actuel du present reservoir 2 llautomne 1972.
Le r6servoir resterait en d5crue jusqu13 llautomne 1974. Le High Ross
atteindrait sa pleine hauteur de chute pour la premisre fbis en 1977.
Llenlsvement des debris flottants se poursuivrait jusqulen 1979, aprss
quoi, on mettrait en oeuvre un programme de nettoyage des rives jusqu12
ce qulun 6quilibre stable soit atteint.

'Pendant le haussement du barrage et jusqulau moment du
remplissage, la peche .pourrait continuerdans la rivisre Skagit,
bien qulelle serait restreinte par le nettoyage du site et la coupe
des arbres, A mesure que le r6servoir se remplirait, les lieux de
la pBche se a6placeraient. Le High Ross aurait pour effet permanent
de soustraire 8 1aepBche les 10 milles de rivisre les plus poisonneux.
La peche demeurerait poss'ible en amont du nouveau rQservoir, mais son
intensit6 diminuerait de 20 p. 100.environ; Jusqulen 1973 elle.conti- -
nuerait de se pratiquer, estime-t-on, au mBme niveau qulaujourdlhui, .
soit 2,000 jours par an,ppur ensuite tomber 8 qelque 400 jours. ,
La peche dans. le secteur canadien du reservoir serait i'mpos-
sible pendant le r6am6nagement du barrage, car lleau, en d6crue, ne
repEn6trerait pas au.Canada avant au moins deux ans.. La pBche reste-
rait impraticable pour une autre p6riode de trois 8 cinq ans 8 cause
des d6bris flottants.
Aprss le remplissage, la peche dans le nbuveau r6servoir Ross,
reprendrait sans doute, bien qulelle serait beaucoup moins intense
qulactuellement. I1 importe de remarquer que les fraysres subsistantes
continueraient de produire quelque peu, mais nlassureraient pas une trss
bonne peche dans le r6servoir. Cette situation r6sulterait de ce qulune
-- .- -
population moindre serait dispers6e dans un r6servoir plus volumi-
neux et plus 6tendu. On suppose qulil ne se ferait pas de peche dans le
r6servoir de 1973 8 1976. A partir de 11ann6e suivante, de faibles acti-
vit6s de peche deviendraient possibles et slintensifieraient peu 8 peu,
:
pour atteindre un niveau de 1,000 jours par ann6e en 1981; par la suite
.
elles demeureraient constantes.

Chasse
En ce qui concerne la plupart des espbces,dloiseaux de la
basse vallee, la chasse cessera probablement dds le 'd6but du dgblayage;
toutefois, elle demeurera possible hors de l'emplacement du r6servoir
High Ross. I1 se peut que les conditions de chasse au cerf s1am61iorent
pendant les travaux de construction, du fait que le dgfrichage mettrait
en disponibilit6 de plus grandes Stendues de bmut dans le fond de la
vall6e. Au mieux, ce phSnombne durera deux ou trois ans, pour prendre
fin une fois le nouveau reservoir achev6.
Lorsque le reservoir High Ross sera rempli, toute chasse, y
compris celle au cerf, sera extremement r6duit5e. ~omite tenu de la
faune 'restante, on slattend que les activitSs de chasse s16tablissent
3 25 p. 100 de leur niveau actuel.
Loisirs g6nSraux en llabsence d1am6nagements r6cr6atifs
- Telles qulelles existent prgsentement, les ressources g6n6rales
du secteur canadien de la Skagit en matisre de loisirs g6n6raux seraient
inutilisables pendant la pSriode de construction,soit de 1973 3 1976.
On suppose que llabattage, le dSfrichage et le brQlage enlbveraient 3 la
r6gion tout attrait touristique durant cette p6riode. Une fois le nou-
veau rgservoir rempli et mis en service su5vant un rSgime annuel stable,
les activit6s g6nSrales de loisirs pourraient alors reprendre.

Tout comme dans le cas de la vall6e telle qulelle se pr6-
sente actuellement, llutilisation des ressources de ce lieu aux
fins des loisirs g6n6raux serait grandement influencee par llampleur
des amgnagements r6crGatifs qulon y effectuerait. Sans mise en ,
valeur importante, on estime que les activit6s gGn6rales de loisir
s16tablieraient 2 des niveaux quelque peu inf6rieurs 2 eeux qui se
produiraient dans .la vall6e actue1,le en llabsence dlinstallations
appropri6e.s. En fait,llutilisation s161everait 2 1,000 jours d1ac-
tivit6s en 1977, pour atteindre une capacit6 de 10,000 jours en 1982.
I.
Ce degr6 dlutilisation serait semblable 2 celui que permet actuel-
-.
lement la vall6e; les activit6s r6cr6atives comprendraient le
camping, les excursions, la cueillette de chan~pignons et baies, et
, .
se concentreraient dans toutes zones ddgag6es et attenantes au nouveau
. . . -
rGservoir, ainsi que dans le secteur de la vall6e 6pargn6 par l1inonda-
tion. Come cette pr6vision des usages possibles ne d6pend pas de la
pr6sence d1am6nagements r6cr6atifs majeurs, la Commission est persuad6e
de son exactitude.
Activit6s g6n6rales.de loisir 2 la faveur-d1am6nagements appropri6s
Par suite de la rgalisation du projet High Ross, la vall6e
. .
pourrait assurer un niveau d.lactivit6s gGn6rales de loisir bien plus
Glev6 que les chiffres pr6vus ci-dessus, 2 la condition qulon implante
des installations r6cr6ationnelles dlenvergure. Les loisirs ax6s sur
le r6servoir comporteraient surtout la natation et le nautisme. Le bord
oriental du High RO~S offrirait plusieurs emplacements propices 3 11am6-
nagement de plages sur au moins cinq milles de bon rivage. Les carac-
t6ristiques actuelles du climat dans la Ska'git en feraient une r6gion
des plus attrayantes pour le d6veloppement des loisirs; on y trouve des
espaces tr2s favorables 2 la cr6ation de terrains de camping, de parcs
de stationnement et dlautres services connexes.
La r6alisation de ce potentiel de loisirs exigerait-dlimportan-
tes d6penses pour am6liorer la route, remplacer llactuel "Twenty-Six Mile
Bridge, construire des terrains de camping et des dgbarcadsres, et

installer des services 'dlhygibne et dleau. La Commission nlest pas
sore qulon proc6dera 2 de tels am6nagement dans la vall6e si le r6-
servoir Ross est hauss6; n6anmoins elle estime que la vall6e pourrait
offrir des loisirs de haute qualit6 grsce 2 des taavaux appropri6 de
mise en valeur.
Pour analyser ce potentiel, nous avons imaging un programme
d1am6nagements conforme aux ressources de'la vall6e et 2 la demande
probable de la part des r6sidents des basses terres continentales.
I
Le taux de d6veloppement serait le meme,qulon relbve ou non le r6ser-
voir Ross.
La Commission nla envisag6 llam6lioration des services de
loisirs et de llaccroissement de leur utilisation que jusqu12 1993,
pr6sumant que le niveau dlutilisation resterait stable par la suite.
~assg 1993, le secteur pourrait assurer une consommation de loisirs
bien supgrieure 2 la capacit6 qulil atteindrait alors, mais les impr6-
vus que coniporte lclestimation du taux dlaccroissement de llutilisation
nous forcent 3 supposer que le niveau dlutilisation demenrera constant
aprbs cette p6riode. .Les memes restrictions se sont imposges pour
llanalyse pr6sent6e au chapitre VIII.
Le programme de mise en valeur envisag6 2 titre d1hypoth6se
est r6sumk dans les alin6as qui suivent.
Cr6ation de terrains de camping et de plages - A compter de'
1976, mise en gtat de la plage sur la rive est du r6servoir Ross, avec
am6nagement d 'un espace arribre convenable pour le stat ionnement , et
#
construction' dlun dgbarcadbre: Etablissement dlun terrain de camping
initial de 200 places en un endroit approprig et contigu au rgservoir,
comprenant un service dleau et d1hygi2ne. Adjonction dlun nouveau ter-
rain de camping de 200 places tous les cinq ans jusqulen 1991, 6galement
avec services d'eau et d'hygi6ne.

\
Construction de routes et de ponts - Resurfa~age de la
route actuelle conduisant dans la vall6e de la Skagit, et construe-
tion dlun pont 2 double voie ouvert en permanence, 2 llemplacement
de llactuel flTwenty-Six Mile Bridgeff. Ces travaux devraient commen-
cer en 1976, pour se terminer en 1979.
Nous estimons que les immobilisations ngcessaires 2 de tels
ouvrages se chiffreraient 2 $4,360,000, et qulune fois compl6t6s leur
' '
entretien cooterait $271,000.
. .
On pr6voit que llutilisation de la vall6e pour fins de loi-
i
sirs s16tablira 2 quelque 65,000 jours-visiteurs en 1980, 135,000 en
,
Impact sur 1 l6ducation et la Gecherche
Le principal impact que le r6servoir High Ross exercerait
sur 116ducation et la recherche consisterait dans la suppression des
aires les plus accessibles, y compris celles,qui peqnettent le plus
facilement dlobserver les caract6ristiques sp6ciales de la flore et de .
la faune de.la vall6e. C1est le cas,.en particulieq des prairies d6ga-
g6es et dlautres communaut~s discr8tes de plantes au creux de la vall6e.
Le m6lange dfesp8ces vEg6tales et animales qui subsisterait
dans la vall6e une fois le r6servoir High Ross construit,pr6senterait
encore de lfint6ret et de la valeur pour la recherche scientifique ~ 6 -
rieuse. Mais 11utilit6 de la-vall6e serait consid6rablement amoindrie
en ce qui concerne les naturalistes amateuTs et tout particuli8rement
les 6lbves de llBcole verte. Lfampleur dlune telle utilisation, ou de sa
diminution, ne saurait s16valuer, mais il convient de noter qu1apr8s le
relsvement du r6servoir Ross, la vall6e se prtterait moins bien aux
activit6s de ce genre.
i'

Impact sur ltexploitation commerciale de la for&
Ltexploitation commerciale de la for6t occupant le site
du nouveau rgservoir envisag6 prendrait fin avec le dgblayage et la
coupe du bois. On rgaliserait la valeur commerciale du bois sur pied,
mais nu1 autre produit,forestier ne pourrait &re tirg du secteur par
la suite.
Environ 40 p. 100 des possibilit6s de r6colte annuelle du
buis dans la vallee de la Skagit seraient irrGm6diablement perdues.
L <
Valeur potentielle
Le rgservoir High Ross deviendrait le principal centre d1at-
traction du secteur canadien de la vall6e de la Skagit si son niveau
6tait port6 jusqu'8 la cote 1725. I1 pourrait supporter un fort volume
de 1oi:sirs lacustres. Les ressources en poissons et en gibier qui sub-
sisteraient.dans la vallge permettraient.encore une certaine activit6
de p6che et de chasse. Le calcul des valeurs r6alisables de ces utili-
sations peut se faire de la mSme fason que pour les valeurs potentielles
que prgsenterait la vallge sans le relsvement du rgservoir Ross.
Les estimations dlusages et de valeurs que le pr6sent chapitre
avance se fondent uniquement sur les utilisations potentielles directes
de la vall6e. Les valeurs de la recherche scientifique possible,si le
reservoir High Ross prenait forme,ne sont pas comprises dans notre Btude
6conomique. En outre, les autres valeurs non directement li6es 2 l1uti-
lisation de la vallge, soit les valeurs dtoption et valeurs sociales de
conservation, nfauraient vraisemblablement pas de rapport avec le rgser-
voir Ross relevg.

i
Un des avantages dont b6n6ficEerait la Colombie-Britannique
I
rgsiderait dans le loyer annue3 que la ville de Seattle lui verserait
I
pour le droit d1ino6der la val16e jusqull la cote 1725. Converti
selon un taux dlactualisation'de 7 p, 100, ce loyer, qui s16tablirait
annuellement l quelque $35,000 pendant 99 ans, repr6sente aujourdvhui .
une valeur dlenviron $500,000. Ces paiements locatifs que toucherait
la Colombie-Britannique constituerait un b6n6fice direct de la r6ali- --
i
sation du projet High Ross. I
Les loisirs en l1absence dvam6nagement'r6cr6atifs
Si on nleffectue auc* am6nagement propre 3 intensifier 1 'u-
. .
tilisation du r6servoir 3 des fins rGcrgatives, nous pr6voyons que la
vallEe pourrait supporter environ 12,OOO jours'-loisirs par annee; ce
potentiel atteindrait sa pl6nitude en .1982, aprss quoi'llutilisation
des ressources en cause demeurerait constante. La consommation de'loi-
sirs se'r~~artirait comme suit: 1,400 jours de peche en rgservoir et' .
en rivisre, 550 jours de chasse, et 10,000 jours d1activit6s r6cr6atives
/
Compte tenu de la perturbation de ces activi't6s au .tours de
la hausse du barrage et du d6blayage du rgservoir, nous estimons comme
il suit les valeurs actualisges de ces loisirs:
Pgche en reservoir ' ' 159,000
Chasse 98,000, .
Loisirs en g6n6ral 667,000
Total $1,100,000
. .
Ces estimations pr6supposent que la valeur quotidienne de
chaque activit6 augmenterait, comme nous le mentionnons au chapitre VII,
?i une cadence r6elle de deux pour cent par annge, jusqu13 pleine utili-
sation de la capacit6, pour ensuite demeurer constante. Nous avons appli-
qu6 un taux dlactualisation de sept pour cent pour convertir les valeurs

futures en equivalents de valeurs prgsentes. La limitation du total
des valeurs r6cr6ationnelles estim6es dans le cadre la pr6sente 6tude
slBtablit B $826,000,3 supposer que la valeur des loisirs demeure cons-
. ,
tante dans le temps; en lloccurence, le taux dlactualisation approprig
est de huit pour cent. Selon un taux dlactualisation de six pour cent
. ,
et un rythme r6el dlaccroissement de quatre pour cent par ann6e pour
la valeur .6tudige, llestimation la plus 6lev6e se chiffre 2 $1,530,000.
Dans 11hypoth8se oh les frais ann~els~de surveillance des
chasseurs et pecheurs, y compris les frais dlentretien de la route,
seraient de llordre de $10,000, la valeur actuelle des coots aff6rents
aux activit6s de chasse et pgche se chiffre 3 $143,000. Par consgquent,
la diffgrence entre la valeur actuelle des b6nSfices et des coots,
c1est-3-dire la pr6sente valeur nette, serait de $957,000 environ. Les
valeurs nettes estimges dans cette analyse varient de $701,000 B $1,363,000.
Les loisirs 3 la faveur d1am6nagements appropri6s
Avec la pr6sence du r6servoir High Ross, la vall6e de la
Skagit pourrait assurer une consommation de loisirs bien plus intense
que celle qui sous-tend les estimations prGcGdentes, mais 2 la condition
expresse que les pouvoirs comp6tents effectuent les importantes mises
de fonds indispensables aux amsnagements qui slimposent. Dans 116ven-
tualits d!une
* , telle mise en valeur, la vall6e pourrait supporter quel-
que 342,000 jours-loisirs en 1993. Les activitgs r6cr6atives ax6es sur
lleau et dlautres formes de divertissement g6n6ral domineraient, puisqulelles
.... -. .- -. -. . - . -- - . . . . . -- - - . ,. - .
absorberaient 340,000 ,j ours dlutilisation. Le reste des. activit6s
. .
slinscrirait au chapitre de la psche et de la chasse. ,Nous supposons que
llutilisation intensive des ressources rgcrgatives de la vallse ne commencerait
pas avant 1978, en raison du temps que vF@Pt.I
e de layage du site et des
abords du High Ross. Une consommation de 46,000 jours-loisirs est 2 prG-
voir pour 1978, suivie dlun accroissement graduel, correspondant au rythme
des nouveaux amgnagements, jusqulen 1993, date B laquelle la capacit6 mise

I
~
2 profit atteindrait 340,000 jours-visiteurs.
I
i
\ I
La valeur actualis6e de ces loisirs, compte tenu du peu
',. .'
d1activit6s possibles de 1973 Z 1977 et dlun programme d1am6nagement
qui s16talerait jusqulen 1993, a 6t6 estim6e come suit:
Peche en rivisre $176,000
-
Peche en r6servoir 159,000 '
Chasse 98,000
Loisirs en g6n6ral . - 16,800,000
Total . $17,233,000
Comme dans le cas des Bvaluations pr6c6dentes,, ces calculs
se fondent sur un taux dlactualisation de sept pour cent et pr6sup-
posent que les valeurs quotidiennes de chaque activit6 augmenteront .
a un taux r6el de deux pour cent par ann6e jusqulen 1993, pour demeurer -
constantes par la suite. La limite inf6rieure des valeurs, dans l1hy-
pothsse dlaucun accroissement quotidien et dlun taux dlactualisation
de huit pour cent, s16tablit 3 $9,336,000; dlautre part, 2 raison
dlun taux dlactualisation de six pour cent et dlun accroissement quo-
tidien rkel de valeur de quatre pour cent par annke, la limite sup6rieure
atteint $33,316;000.
. .
I
. . +
Les ddpenses dlimbbilisation kt les frais dlentretien n6ce8-
sairement li6s aux activit6; de ce niveau ont une valeur estimative
pr6sente de $4,707,000 si on actualise les coots fiturs au taux de sept
pour cent. Actualisss B huit pour cent, ces coots se chiffrent 2 $4,144,000,
tandis qula six pour cent, ils atteignent $5,443,000.
La valeur actuelle nette indiquke pour ces activit6s totalise
donc $12,5?6,'000. La gamme des valeurs iettes estim6es dais la pr6sente

Deux estimations consid6rablement diff6rentes quant aux
valeurs potentielles des loisirs dans la vall6e de la Skagit stavb-
rent plausibles, advenant que le r6servoir Ross soit hauss6. Dans
le cas oh ni la vall6e ni le r6servoir rie seraient mis en valeur
B des fins de loisirs intensifs, les divertissements qui resteraient
possibles.repr6sentent une valeur nette actuelle de $957,000. Par
ailleurs, si on pourvoyait la vall6e de services ggnerateurs de
loisirs intensifs, llactivite r6cr6ative qui sty exercerait attein-
drait une valeur estimative actuelle de $12,526,000.
La Commission est convaincue que la moins 61ev6e de ces
deux previsions se realisera dans la uall6e de la Skagit si on
donne suite au projet High Ross, La prevision comportant les plus
forts chiffres donne une id6e des valeurs potentielles qui pourraient
&re rbalis4es,mais la Cpmmission doute que l'on consente aux d6pen-
ses qulexigerait.la mise .B profit de ces possibilitbs,
~x~loitation commerciale de la foret
Le rgamgnagement du r6servoir Ross mettrait fin 2 toute ex-
ploitation forestiare annuelle dans le fond de la vall6e. Le deblayage
du site fournirait cependant ltoccasion de r6aliser dtun seul coup la
valeur du bois.-sur pied, D1apre's la valeur des droits d'abattage
. .
Btablie pour le Lot 1103, le defrichement du site de 116ventuel High
Ross fournirait un volume de coupe dlune valeur nette de $1,257,000,
A supposer que cette valeur se r6aliserait sur une pQriode de deux ans,
son 6quival.ent actuel .s 'Btablirait 3 $1,216,000.
Une fois le site du futur r6servoir d6blay6, on ne pourra plus
tirer aucun revenu de la cueillette du buis 3 cet endroit, et contrairement
au bois sur pied, le buis qui sly trouve ne saurait.faire l!objet d'une
recolte globale "~ltirne'~.

CHAPITRE X
COMPARAISON
Les chapitres VIII et IX analysent les utilisations humaines
mesurables de la vallde de la Skagit au Canada, y compris leurs valeurs
Bconomiques llavecll et "sans1I la prgsence du rgservoir High Ross. Dans ,
ce chapitre-ci nous comparerons les resultats des analyses relatives aux
.
loisirs, B la coupe du bois et B la r6colte du buis.
Les valeurs non quantifi6es sont exclues du present chapitre. I1
sfagit des valeurs dfoption, des valeurs sociales de conservation, des
valeurs gducatives et de recherche. Ces valeurs intangibles sont traitges
au chapitre XI.
Coupe du bois et recolte du buis
Si on ne relsve pas le reservoir Ross, 1a.coupe'du bois et la
r6colte du buis sur llemplacement du reservoir restera'it possible .en
permanence. L1ampleur des activit6s d.'abattage serait quelque peu
,.
modifige, afin de sauvegarder les valeurs r6crEationnelles. En moyenne,
on pourrait pr6lever environ 174,000 pieds cubes de bois par annee.
DGduction faite de tous les frais de coupe et de surveillance, la va-
leur nette annuelle de cette exploitation se chiffrerait B quel'que $20,000.
La recolt6 du buis reprksenter'ait un supplement annue'l de $2,000 en valeur
nette. Ces valeurs se r6ali'seraient par tranche annuelle, au .fil .des. ans..
~ctuaiis~es, elles representent aujou=dlhui une somme globale de $314,000.
'r
Si on relsve le rgservoir Ross, il ne sera plus possible de prati-
quer la coupe du bois ni la r6colte du buis B cet endroit.' Le site' du
futur High Ross serait totalement deboise en deux ans. Cela entraznerait la
realisation dfimportantes valeurs dans un trss court laps de temps. L1abat-
tage du bois sur llemplacement du reservoir rapporterait B la Couronne
I
i environ $1,257,000 en llespace de deux ans. L1equivalent en valeur actuelle
3 4

Les valeurs r6alisables dgcoulant de 11activit6 commerciale dans
le secteur canadien de la Skagit seraient donc beaucoup plus fortes si on
relevait le rkservoir Ross, que si la vallge restait dans son 6tat prksent.
Cet kart provient de ce hue toutes lei valeurs de la coupe du bois sur
llemplacement du, rdservoir seraient r6alis6es en trbs peu de temps si on
relevait le rgservoir) comparativement au rendement monktaire du faible
volume dlabattage annuel qui se pratiquerait si le rgservoir nl6tait pas
Loisirs
Le niveau dlutilisation des loisirs dans la vall6e diffkrerait
considkrablement dans le cas 09 lton prockderait a des amgnagements
propres 5. supporter un usage intensif. Les activitgs qui slexerceraient
indgpendamment de la prgsence de telles installations seront donc analy-
skes ici dlune fason distincte des activitgs qui ne seraient possibles
qut2 la faveur d1am6nagements capables dlassurer une forte consommation.
I1 semble sOr que certaines activitks kcrbatives slexerceront
dans la vallke de la Skagit a l'avenir, meme sans l'implantation de ser-
vices dlenvergure, peu importe que le rgservoir Ross soit relev6 ou non.
Ces activitgs comprennent les loisirs en g6n6ra1, la peche et la chasse.
Si on ne hausse pas le rkservoir, le rggime de pareilles utilisations
ne subirait sansqdoute pas dlinterruption et rejoindrait la capacit6 to-
tale de la vallge (25,400 jours de loisirs) en 1978. Si on relbve le :
I
rkservoir, la plupart de ces activitks seraient rkduites pendant les travaux,
pour.reprendre en 1977 ou plus tard. Le potentiel global dlactivitGs tom-
berait 5 environ 12,000 jours par annke, et sa pleine utilisation serait
atteinte vers 1982. Le tableau 5 ci-aprbs indique 'les divers niveaux
dlutilisation auxquels on peut s1attendre pour chaque activitg en 1975,
1980 et 1995..

I
I
I
1
I
/
Tableau 5 UTILISATION POSSIBLE DES LOISIRS DANS LA VALLEE DE LA
~nne'e
1975
1980
1995
SKAG IT SANS AME'NAGEMENTS R&R~ATI TIFS WEURS
Activit6
Peche en rivisre .
PGche en reservoir
Chasse
Loisirs en ggn6ral
Total pour 1975
PGche en rivisre
PSche en r6servoir
Chasse
Loisirs en g6n6ral
Total pour 1980
PSche en rivisre .
PSche en reservoir
Chasse
Loisirs en g6n6ral
Total pour 1995
activitgs de loisirs centrees sur lleau, tant en llabsence quten la presence
du r6servoir High Ross. Les facteurs limitatifs des utilisations resident
dans l'ampleur et la cadence des mises en service dlinstallations recreatifs.
Dans notre pr6vision de l'usage et de 11am6nagement de la vall6e pour fins
'
Sans le ,
relsvement
du reservoir
I1 serai't possible dlaccroTtre dans la vallee de la Skagit les .
de loisirs, nous supposons qulon suivrq avec le temps,la meme politique et
. 1.
Avec le
relsvement
du reservoir
Jours d'utilisation
2,930
2,400
3,220
11,700
20,250
. 3,000
2,400
4,000.
16,000
25,400
3,000
2,400.
4,000
16,000
25,400
400
-
550
-
-
950
400
800 ,
550
6,000
7,750
4 00
1,000
550
10,000
11,950

Tableau ,6
le mEme programme, peu importe que le r6servoir Ross soit relev6 ou non.
Nous supposons en outre que si on ne hausse pas le rdservoir Ross, des
amdnagements de loisirs seraient quand meme disponsibles dbs 1976, et
que s'i on relbbe le rdservoir Ross, 1 'inauguration des amdnagements
retarderait d an.
Le tableau 6 rgcapitule les divers usages r6cr6ationnelles de
la vall6e suivant ces hypothases. Dans les deux cas, il est pr6sum6
que 80
- UTIL
LA
espaces de camping et des plages seront disponibl
/ 0
SATION RECRYTIONNELLE POSSIBLq
FAVEUR D'AMENAGEMENTS APPROPRIES
I
PEche en rivibre
Peche e$ reservoir
I
Chasse
Loisirs en g6n6ral
2,930 -
Total pour 1975 20,250
P6che en rivibre
Chasse
Loisirs en g6n6ral .
Total pour 1980
PEche en rivisre
PEche en rEservoir
Chasse
Loisirs en g6n6ral
Total pour' 1995
S.
Avec le
relbvement
du r6servoir
ilisation
La'capacitg de loisirs dlordre gdnSral serait de 340,000 jours par an dans
un cas comme dans llautre. C'est 12 une sous'-estimation des possibilit6s
de la vall6e en ce qui regarde 11am6nagement de terrains de camping, notam-

pr6sence dlinstallations r6cr6atives majeures, la capacit6 totale
de la vall6e aux fins des loisirs,dans 1:hypothBses du relsvement
comme du non-relsvement du barrage Rossiserait 2 la lbngue trss sembla- . .
ble, ainsi que llindique le tableau 6 pour llannSe 1995. La difference
r6side dans la diminution des possibilit6s de psche et de chasse.
La perturbation des activit6s g6n6rales de loisirs durant la construc-
tion du High Ross et' le d6blayage de 1 lemplacement du nquveau r6servoir
aurait aussi son importance. ' .
Si on nlimplante aucune installations de loisirs; la pr6sente
I I
valeur nette estimative de llutilisation r6cr6ationnelle du secteur
canadien de la Skagit se,chiffrerait 2:
$2,866,000 sans le relsvement du rgservoir Ross, et
$ 957,000 avec le relsvement du reservoir Ross.
Cela repr6sente une diminution de 1.93 million de dollars. Selon deux
taux dlactualisation, les limites infzrieure et sup6rieure de la perte en
valeurs de loisirs s16tablissent 5 1.45 million et 3 3.10 millions.
De mGme, si on met en service des installations r6cr6atives
dlimportance, la valeur pr6sente nette estimative de llutilisation du
secteur canadien de la vall6e de la Skagit se chiffrerait 5:
$14,412,000 sans le relsvement du r6servoir Ross, et
/
$12,526,000 avec le relsvement du rgservoir Ross.
C1est 15 une diminution de.1.89 million. Les limites inf6rieure et sup6rieu-
re de la perte en valeurs de loisirs s16tablissent 2 1.35 et 2.81 millions.
Deux 616ments expliquent cette baisse de la valeur des loisirs. Le
premier consiste dans llinterruption des activitgs g6n6rales des loisirs
au sein de la vall6e durant la construction du High Ross, le d6blayage du
site et 11en18vement final des d6bris. Sauf cette interruption, llusage

des lieux aux fins des loisirs en g6nbral at'teindrait ii peu prks le
meme niveau avec.ou.sans la hausse du,rGservoir Ross. Le second facteur
de r6ducfion des valeurs r6cr6atives serait la perte de la majorit6 des
valeurs concernant la peche et la chasse - activit6s pour lesquelles les
ressources de la vall6e seraient dgfinitivement reduites. .
Valeur totale
Les valeurs estimatives li6es aux divers usages de la vall6e de
la Skagit an Canada, llavecll et "sansf1 le High Ross figurent au tableau 7.
Ces chiffres ne reprgsentent pas les valeurs annuelles des activit6s
respectives, mais leurs valeurs annuelles converties en une some globale
ou en l'equivalents de valeur actuelle. Ainsi, les activit6s dont la-
tendance des coats et des bGn6fices varie avec le temps, peuvent etre
compar6es sur une meme base.
1
Tableau 7 VALEUR NETTE ACTUELLE DES UTILISATIONS DE LA VALLEE DE LA SKAGIT
Sans le relsvement
du rgservoir Ross
Avec le relsvement
du r6servoir Ross
Sans le relzvement
du rgservoir Ross
Avec le relkvement
du r6servoir Ross
Loisirs
En milliers de dollars
Commerce
EN L 'ABSENCE D 1 INSTALLATIONS R&RE/ATIVES
2,886
957
314
1,216
Total
3,200
2,173
% 1 /
A LA FAVEUR DIINSTALLATIONS RECREATIVES MAJEURS
14,412
12,526
314
1,216
14,726
13,742

L1impact 6cologique du r6servoir High Ross sur la vall6e de
la Skagit au Canada a 6t6 6tudi6e point par point. Dans cette 6tude
, -
nous avons 6valu6 les cons6quences de llinondation sur la rivilre, la
topographie, la fame et la flore locales. Toutefois, les r6percussions
i.
matdrielles du High Ross sur llenvironnement global de la vall6e Skagit
, appellent un examen plus approfondi.
I
Pour comparer la valeur de llutilisation humaine de la vallde
"avecl1 et Itsans" le r6servoir High Ross, nous avons recouru 2 des critb-
res 6conomiques. Les diff6rents genres dlutilisation compar6s exigeaient
t
pareille m6thode. Seules les usages pouvant Stre mesur6s et traduits en
I" .
valeurs mondtaires ont St6 analysds. Les effets, bons et mauvais, se
font presque 6quilibre. I1 se peut toutefois qulune telle dvaluation
. .
6conomique ne refllte pas le veritable bilan environnkmental he la vallge,
de sorte qulelle ne donne peut-Stre pas une juste id6e de la transforma-
. .
tion qui s10p6rerait.
Bien qulils soient mentionn6s dans des chapitres antgrieurs,
dlimportants aspects de ltenvironnement en cause 6chappent 2 toute mesu-
re, mGme indirecte. Or, cornme on a tendance 2 nggliger ces aspects dans
la comparaison des effets mesurables, ils m6ritent une analyse distincte.
Independwent de leur qualit6, on peut trouver ailleurs des
616ments qui s1apparentent ?i la plupart de ceu qui composent la vallde
de la Skagit. I1 nlest donc pas sp6cialement question dl 11unicit611 dans
notre analyse. Nganmoins, la vall6e de la Skagit est peu connue. Sans
' I
doute existe-t-il dlautres endroits offrant des particularitgs 6cologi-
ques et topogra~hiques semblables 2 chacune de cette dernibre, mais rares

sont les vallges, slil en est, qui equivalent 3 la Skagit dans son
ensemble.
La Commission a 6tE impressionn6e de ce que, mSme si la
Colombie-Britannique et la cate nord-ouest des btats-unis possbdent
{ , .. -
de nombreuses valldes a;ros6es, peu sont encore intactes (en fait',
la vallee Skagit elle-mSme ntest pas vierge), et peu ont les mSmes
,attributs que cette dernibre.
Deux circonstances distinguent nettement la vall6e de la
Skagit. Tout dtabord, son fond comporte une vaste &indue bois6e,
.. .
assez et he faible Elgvation. En second lieu, ses terrains, '
sauf quelques rares exceptions,

I *.
t
Education et recherche
. . .
h t - . , . .
La vall6e de la Skagit est un 6cotone qui offre de magnifi-
ques chances d'observer une flore et une fame vari6es. Elle est 2
. . i ,' ; > *
port6e imm6diate des grandes agglom6rations des basses terres de la
. . " . . *
Colombie-Britannique. Vu 11int6rEt croissant que suscite 11.6cplogie,
,. . -< .
cette vall6e constitue un remarquable laboratoire de plein air pour
- >
-. -. . -. - - . -- - -
les 6tudiants de niveau secondaire et universitaire;
De s6rieuses recherches scientifiques pourraient y Etre en-
treprises, notment au sein des r6serves 6cologiques qu'on y a r6cem-
ment cr66es. L16tude de 116cologie d'espkces particulikres, de leur
taxonomie et de leur origine serait tout indiqu6e.
Les Qcotones, c'est-2-dire les zones marginales ou de tran-
, sition, pr6sentent un macroclimat assez inhospitalier awc espkces parti-
culibres que vise la d6finition mEme d16cotone. I1 peut s'agir non
! seulement dlun climat hostile, mais aussi de la concurrence d'autres
espsces v6g6tales. En pareilles circonstances, une espkce se situe
I fort loin de sa zone climatique optimale. Comme telle, elle devient
trks sensible aux diffgrences topographiques et gdaphiques, ne survi-
I
vant que dans les habitats pourvus de caractgristiques qui cornpensent
la rigueur du climat, soit directement, soit gr3ce 2 une concurrence
nulle ou moindre.
Dans bien des cas, 1'Btude d'espbces aux extr6mitBs de leur
aire de distribution r6vble plus spontansment les'.facteurs limitatifs,
qulune Qtude effectuQe dans un secteur plus proche du centre de leurs
habitats. Pour de nombreuses espsces, la vall6e Skagit constitue une

zone marginale ou de'transition propice B de telles.. recherches.
Les sp6cimens propres aux ecotones sont trbs utiles' lors-
I qu'il s'agit de determiner la variation "clivalew des caract6ristiques
I
des espdces, car ils permettent une classification plus judicieuse
des organismes en espdces, varigtes, et autres subdivisions. Cela sup-
I
1 pose des etudes toxonomiques.
I
Si on prend pour acquis que differents g6notypes existent dans
I
I
I
la frange d'une aire de distribution, on peut alors 6tudier les plus
I. importantes ligndes au moyen de tests d'origine pour determiner si les
'lnouveaux'l genotypes sont valables - possiblement par une plus grande
resistance aux maladies, ou par une croissance superieure sous un cli-
mat plus favorable, etc.
i
I
Bien que la possibilit6 de d6veloppement de g6n6types differents
! en milieux differents soit forte, l'importance des aires marginales pour
I
la survie de la population est probablement moindre que certains l'affir-
I
ment. MBme au sein de peuplements trbs denses, les espbces peuvent en-
vahir des milieux relativement impropres, particulibrement dans les re-
/ gions montagneuses cornme la Colombie-Britannique. I1 y a lieu de croire
I
que la plupart des espbces Bpuisent presque B fond leur diversit6 geneti-
que utile avant d'atteindre les frontidres de leur habitat.
I1 serait en outre possible dt etudier l1hybridation des ani- "
maux et des plantes. La facilite avec laquelle 'on peut scruter des en-
sembles diversifi6s dlespbces dans un mGme secteur exclusif rend la
vallee de Skagit particulidrement attrayante.

Aucune m6thode satisfaisante ne permet d'apprecier 1 '&endue
et la valeur des usages possibles de la vall6e en matibre dt6ducation
et de recherche. On ne saurait mesurer la valeur des heures d16tude,
du nombre de visites, ni d'articles et de d6couvertes scientifiques
que peut susciter la vall6e. Toutefois, il ne faut pas assimiler cette
lacune un manque d1utilit6. De toute Gvidence, la vallse de la Skagit
, offre de r6elles possibilit6s d'utilisation 3 des fins scientifiques et
I
' Bducatives. En raison, sans doute, de sa proximit6 de Vancouver, elle
' sera beaucoup plus visit6e que prgsentement par les 6tudiants et les
1
sp6cialistes.
i , ,
Dans cette optique, quel tort causerait la r6alisation du
projet High Ross? Meme si le r6servoir est hauss6, une bonne part de
I 116cotone subsistera. Etudes et visites resteront scientifiquement
! profitables, bien que quelques-uns des petits et tr8s intdressants
, habitats sp6ciaux d6ja signalds seront perdus. Toutefois, de char-
t
1 mants sites dlacc(s facile dans le lit de la vallle seront soustraits
aux dilettantes, et le nombre des visites dducatives diminuera.
I
1 MGme si la recherche scientifique s6rieuse ne souffrirait pas trop
de la pr6sence du High Ross, la Skagit ne serait plus jamais un
"observatoiretl propice 2 116tude g6n6rale de la nature et d'une 6co-
log$e remarquablement diversifiee.
Valeurs d'option
La valeur dloption s1entend de la valeur que les particuliers,
qui ne comptent pas utiliser la vall6e de la Skagit, attribuent au main-
. - --
tien' de son Btat actuel-en vue de f

Le principe des valeurs optionnelles implique que des
gens qui, sans savoir s'ils visiteront la vall6e ne serait-ce qutune
fois, jugent qu'il vaut mieux la conserver telle qiellede fason
qutils puissent, s'ils le dbsirent, "se pr6valoir du droitl' de la
visiter plus tard. Ces valeurs ie degage% pas de 1 ' analyses
de ltutilisation actuelle ou future de la vall6e. La valeur d'op-
tion nla vraisemblablement dlimportance que dans le cas dtun lieu
- - - - -
qui nta que peu df6quivalents dans la region et qui ne saurait 8tre
aisdment restor6.
Nombre de secteurs de la vallde ont leur Lquivalent en '
des endroits rapproch6s. Toutefois, ltensemble des activit6s et des
attributs physiques dont elle stassortit sortent de l'ordinaire.
Cette vallde est agr6ment6e dlune jolie rivisre trks propice 2 la
p8che; une vegdtation diversifj.de garnit les terres planes de son
I fond; le decor montagneux qui llentoure est fort pittoresque; la
I
vari6t6 des oiseaux et autres representants de la fame qui l'habi-
;
/
tent pr6sente une remarquable richesse et son 116cologie g6n6ralett
est dtune rare unicit6. Pris dans leur ensemble, ces616ments ont
' une interaction qui confkre b ce lieu un attrait qui 1 'emporte sur
,
I
la some de ses composantes.
-- ---
La hausse du reservoir Ross ne subielgerait pas toute la
vall6e et n1an6antirait tout 2 fait aucun de ses 616ments. La diver-
- - --
sit6 et ltinteraction des particularitgs de 116cosystsme de la
Skagit subsisteraient, mais 2 un degr6 moindre.
Les donn6es recueillies indiquent que la valeur dloption
diminuerait. La qualit6 de 116cosystkme actuel de la vall6e depend
non seulement de la presence de multiples dlbments, mais aussi de leur
combinaison 6quilibrde. A llheure prgsente, le crew: de la vall6e
. -

constitue un milieu 6cologique integrg, A elle seule, cette carac-
tgristique contribue pour beaucoup 2 la qualit6 de llenvironnement.
Bien que les parties qui subsisteraient de chaque 616ment se perp6-
tueraient, elles seraient eparses et ltint6grit6 6cologique de la
vallde en tant qulensemble y perdrait.
Toutefois, cet appauvrissement serait en partie compense
du fait que le reservoir High Ross deviendrait en soi une dominate
de llenvironnement futur de la vallge, et peut-Etre mEme un charme
fort appreci6. Les caractgristiques qui agrementent llactuelle
vall6e de la Skagit perdraient de leur attrait, mais de nouvelles
caractgristiques et utilisations prgdomineraient. Ces nouveaux
attributs seraient differents, ce qui n1emp8che que la qualit6
generale pourrait Etre tout aussi elevee aux yeux des visiteurs
ayant des goQts et des inter8ts dlun autre genre.
Cette modification de ltenvironnement ne reduirait la
valeur optionnel le que pour ceux qui , d6sirent conserver le droit ''
de visiter la vall'ge de la Skagit dans son Btat actuel.
Valeurs sociales de conservation
Cette categorie de valeurs s1entend du prix que la societ6
en g6n6ral attache 3 la vallee, y compris les nombreuses personnes
qui nlont pas ltintention de la visiter, mais qui se rqouissent
de savoir qu'elle demeurera inchang6e. En d'autres teFes, clest 1 'im-
portance que la societb accorde 3 la preservation de 116tat actuel de
la Skagit. Ces valeurs*reflStent les preferences du public et la sa-
tisfaction qoqil 6prouve 1 la pens6e qulun phenombe nature1 remar-
quable continilera dlexister. Cette pr6f6rence sociale envers la con-
servation des sites naturels nla peut-Etre rien 1 voir avec la ! partici-
. .

pation des visiteurs actuels. Elle traduit -plut8t 1 'esprit de con-
servation qui pr6side 2 116thique 6cologique d'aujourd'hui.
Relativement au milieu marin et b la toundra de llArctique,
am dgversements d'hydrocarbures sur les c6tes et 2 d'autres questions
semblables, le grand public a exprim6 des pr6f6rmces et pris une
attitude appuyant,dans une mesure certaine mais indgterminee, une
politique de pr6servation de la nature. Dans ces cas, on peut dire
que la soci6t6 tire satisfaction de savoir avec certitude que les
sites naturels continuent d'exister, que leurs liens 6cologiques
ne sont pas affaiblis et qu'ils restent offerts 11agr6ment inalt6r6
des int6ress6s et de la population locale. Cette satisfaction est
sans doute d'autant plus vive en ce qui concerne la vall6e de'la
Skagit, puisque cette dernisre se situe B proximit6 de graids cen-
tres ht-les r6sidents la considbrent avec des yew de propri6tai-
res.
Les t6moignages soumis 2 la Commission de la part de nom-
brew int6ress6s invoquent les valeurs sociales de conservation.
11s rGv8lent un authentique "d6sir de payer" sous forme d'argent, d'6-
nergie Blectrique ou de croissance Bconomique g6n6rale sacrifi6es, en
vue du maintien de la vall6e Skagit dans son Qtat actuel.
On observe chez nombre de personnes qui, en aucune fason,
ne seront jamais des bbngficiaires directs de la vallbe, une nette I
pr6f6rence pour la conservation de l'aspect et de 116cologie actuels
de la vallge. La Commission est incapable de mesurer ces valeurs I
sociales de conservation, mais elle les jugent importantes et estime
qu' il convient d' en tenir soigneusement compte dans les d6cisions
b venir.
-- --

Enfin, on doit reconnaitre qutil existe un certain degr6
d'incertitude quant am valeurs futures de la vall6e de la Skagit.
Cette incertitude slavbre encore plus grande dans le cas oh le r6-
servoir serait hauss6, car il- faudrait alors 6valuer des change-
ments dlenvergure. Les cons6quences de pareils changements sont
plus difficiles pr6voir que les effets dlune 6volution progres-
sive dans le cas oh le barrage Ross resterait tel quel. Cette in-
certitude contribue a biaiser le bilan g6n6ral de l'analyse en fa-
veur du maintien de la vall6e dans son 6tat actuel, du seil
fait - que cet 6tat est connu, "tangible" et desirable en soi.
La Commission pense que les valeurs non mesurables ont
leur importance. Les valeurs d'option et les valeurs de conserva-
tion, en particulier, reflatent les d6sirs et les pr6f6rences d'un
grand nombre de personnes qui ne fr6quentent pas la vallge, mais
qui souhaitent vivement que ce lieu et sa fame restent intacts.
En raison de leur impwtance, ces valeurs intrinszques devraient
- -

APPENDICE A
MANDAT DE LA COMMISSION MIXTE INTERNATIONALE
Le 7 avril 1971, le SecrEtaire dfEtat aux Affaires ext6rieures
f /
du Canada et le Secr6taire dvEtat des Etats-Unis ont donn6 le mandat
suivant 3 la Commission mixte internationale, au moyen de lettres
>. .
identiiuks adress6es respectivement aux Sections ianadienne et am6ri-
caine de la Commission:
< <
J1ai llhonneur de vous faire savoir que le Gouvernement du Canada
,
et celui des Etats-Unis, conform6ment llarticle IX du Trait6 de 1909
relatif aux eaux limitrophes, ont convenus de demanderr 2 la Commission
mixte internationale d1enqu6ter sur les.cons6quences ,qu1entra2nerait au
Canada 11616vation du lac Ross, dont le niveau actuel de 1,602.5 pieds
serait port6 3 1,725 pieds au-dessus du niveau moyen de la mer, et de
faire les recommandations qulelle jugera appropri6es pour prot6ger et
am6liorer llenvironnement et 116cologie dans la r6gion du Canada atteinte
par 11616vation du lac.
La Commission est pri6e:
,'
a) dfenquEter sur les cons6quences environnementales et Gcologiques
-
au Canada de 11616vation du lac Ross 3 1,725 pieds au-dessus
du niveau moyen de la mer, compte tenu des informations
recueillies sur les r6percussions g6onomiques que cela aurait
en dlautres endroits de la Skagit, et des mesures prises ou
pr6vues pour prot6ger et am6liorer llenvironnement dans ces
rEgions .
- u) 3 la lurnibre de ses constations, de faire rapport sur la na-
ture, lf6tendue et la port6e de ces cons6quences;
- c) de formuler, en vue de la sauvegarde et de la mise en valeur
de la vall6e de la Skagit, des recommandations compatibles
avec lt0rdonnance dlapprobation 6mise par la Commission le
27 janvier 1942, llEntente intervenue aux termes de cette
Ordonnance entre la ville de Seattle et la Colombie-3ritannique
le 10 janvier 1967, et les objets de ladite Ordonnance.
8

La Commission est tenue de prdsenter ses conclusions et
/
recommandations au Gouvernement du Canada et 2 celui des Etats-
Unis dans les six mois suivant la date de la prgsente lettre de
renvoi .
Dans la conduite de son enquste, et B toutes autres fins
utiles 3 l'exdcution de son mandat, la Commission pourra retenir
les services de spdcialistes du domaine de llenvironnement, ainsi
I
que le personnel d'organismes scientifiques du Canada et des Etats-
Unis; de plus, elle devra utiliser autant que possible les rensei-
gnements et donndes techniques disponibles ou 'qui.deviendraient
disponibles dans l'un ou llautre.pays au cours de l'enquste.
- -

XPPENDICE 6
MEMBRES DE L ' ~QUIPE DE COYSEILLERS SPE~I-\US
La Commission a nommG les conseillers sp6ciaui ci-aprss pour
llaider dans son enquste: s ,,
M. Dixon MacKinnon, ichtyobiologiste en chef, ministsre de
llEnvironnement du Canada; prGsident
M. W.G. Smith, chef, Gestion de la faune, Direction des pEches
et de la faune de la Colombie-Britannique
M. Robert L. McNeil, coordonnateur des plans, Commission des
bassins du Pacifique nord-ouest
b 1 , . 3 ,. a . -
M. Dennis Lundblad, chef suppl6ant de la Section.dtGtude et
i
dlGvaluation de llenvlronnement, Dgpartement de ltGcologie
..
/ '
.de llEtat de Washington
M. R.B. Smith, sp6cialiste en recherches sylvicoles, Laboratoire
.,'
des recherches sylvicoles, ministsre de llEnvironnement du
Canada .
M. Gary K. ,Bowden, vice-prgsident de ~earse~~owden, bureau
. ,
--dlexperts-conseils en Gconomique; coordonnateur
M. Henderson.McIntyre, Chef de la Direction des ressources
knerghtiques, Bon.n&ville Power Administration'
. r
. ).

APPENDICE C. 8
/ / / /
PERSONNES QUI ONT PRESENTE DES MEMOIRES OU FAIT DES DEPOSITIONS AUX
AUDIENCES PUBLIQUES DE LA COMMISSION MIXTE INTERNATIONALE
. .
. .
Lorsque des t6moins ont d6pos6 2 plus dlune audience,. une seule
comparution est indiqu6e ci-dessous. . .
Le 3 juin 1971 a Bellingham (Washington)
M. Arthur T. Lane, avocat-conseil pour la ville de Seattle
M. Thomas Brucker pour le Conseil de conservation de North
Cascades* . , . .
M. Brock Evans pour le Conseil de conservation de North
Cascades
I I _
blme Margaret M. Miller pour le Conseil de conservation de
North Cascades
M. Dale W. Cole pour le Conseil de conservation de North Cascades
. .
M. John Knowles pour le Conseil de conservation de North Cascades
M'~ Mary Eysenback pour le Conseil de conservation de North
Cascades
M. Patrick D. Goldsworthy pour le Conseil de conservation de
North Cascades
M. F.T. Darvill, pr6sident du Comit6 de North Cascades, Conseil de
llenvironnement de la Skagit
* Les d6positions faites au nom du Conseil de conservation de
North Cascades comprennent les suivantes, gmanant de:
Friends of the Earth
Aero Club
National Parks and Conservation
Association
I

Wilderness Society
National Audubon Society
Federation of Western Outdoor Clubs
of Mountaineers
Audubon Society from Bellingham
Elk Park Association
Seattle Audubon Society
Skagit Environmental Council
Washington Environmental Council
K.C. Bruce, Maple Ridge, British Columbia
Charles E. King, Bellingham, Washington
Wayne Darneron, Ross Lake Resorts, Rock Port, Washington
Robert Hulbert, Mount Vernon, Washington
Joseph Miller, Bellevue, Washington
Dennis Meers, president de T. Ingledow and Associates
Limited , Vancouver

Le 4 juin 1971 2 Vancouver (Colombie-Britannique)
M. David Brousson, M .A. L., Vancouver
M. F. Stone, minist3re des PS.ches et Forets du Canada
M. C.F. Murphy, avocat-conseil pour la ville de Seattle
M. F. Slaney, expert-conseil pour la ville de Seattle
M. Conrad L. Wirth, expert-conseil pour la ville de Seattle
M. John Fraser pour le Cornit6 ROSS
' I
M. John Masseu, pr6sident du Comit6 ROSS
M. Peter B. Finlayson pour la Lower Mainland Wildlife Association
M. Gerrard Culhane pour llEnvironmental Systems Community Association
M. AJ.J. Vancise pour la Chambre de Commerce de la ville et du
district de Hope
M. D. Kanee, Vancouver
M'~ R. Mellander, Vancouver-Ouest
M. Ian E. Effort, Vancouver
M~~ C. Thomas, Hope (Colombie-Britannique)
Le 5 juin 1971 Z Vancouver (Colombie-Britannique)
M. Patrick McGeer, M.A.L., chef du parti libGral en Colombie-
Britannique
M. V.C. Brink pour la F6d6ration des naturalistes de la Colombie-
Britannique
M. Ken Farquharson, Secretary of ROSS Committee
M. R.M. Rockwell pour la Soci6t6 de contrale de la pollution et de
M. Robin Harger pour llEnvironmental Systems Community Association

M. D.J. Huntley pour le Dogwood Canoe Club, Brunaby (Colombie-
Britannique)
M. Phillip E. Moase pour le Richmond Rod and Gun Club
M. Weyner Dyck pour le Unit 26 Army Navy and Air Force Veterans
Rod and Gun Club
M. N. Purse11 pour le Club Alpin du Canada, section de Vancouver
M' le Betty Mussenden, Vancouver
M. F.J. Bartholomew, Vancouver
M. Geoff Warden, Vancouver
fie Raith, Shuswap (~olombie-~ritanni~ue)
hirne V. Boyce, Tappen (Colombie-Britarmique)
M. Doug Baker
M. Irving Stone, Vancouver
M. Hugh Parfitt, Vancouver.
Expos6s recus aprss les audiences publiques , 6manant de:
M. A;L. Newbould, conseiller municipal de Seattle
F.F. Slaney and Company pour la ville de Seattle-Mgmoire
Circonstanci6 b
M. J.R. Aramburu pour les Organisations de conservation am6ricaines
M. Dale W. Cole pour le Conseil de conservation de North Cascades
M. P.D. ~oldsworth pour le Conseil de conservation de ~orth cascades
M'~ M.L. Eysenbach pour le Conseil de conservation de North Cascades
M. Earl1 M. Murman pour le Pacific Northwest Chapter of the Sierra Club
. .

M. R.W. Jepperson,.pr6sident de la Soci6t6 Audubon de North Cascades
M. J .M. Peterson, prgsident de la Soci6t6 Audubon dlOlympia
Groupe d16tude sur la vall6e de la Skagit, Institut d16cologie
de ltUniversit6 de la Colombie-Britannique - rapport circons-
tanci6 intitulg IIL1avenir de la vall6e de la Skagittl
M. K.G. Farquharson, secr6taire du Comit6 ROSS
M. John A. Fraser pour le Comit6 ROSS
M. V.C. Brink pour la FBd6ration 'des naturalistes de la
Colombie-Britannique
M. Robin Harger pour llEnvironmental Systems Comunity Association
M. J. Boyd de la Division de Colombie-Britannique des International
Travel and Trailer Clubs of America
M. C.L. Justice, pr6sident de la Soci6t6 des architectes paysagistes
de la Colombie-Britannique
M. Peter Walsh, Los Angeles (Californie)
I
M. J.F. Franklin, Corvallis (Oregon)
M'~ Nancy Anderson, Olympia (Washington)
M. et bime P.D. Koch, Seattle
M'~ Janet A. Fisk, Bremerton (Washington)
M. Edward L. Meyers, Woodinville (Washington)
M. James J. Poth, Seattle
M. Leonard J. Corcoran, Vancouver-Ouest
M. R. Fritt, Vancouver
En outre, la Commission a rep plus d'une centaine de lettres slopposant
au projet qu'envisage Seattle de hausser le niveau du lac Ross.

APPENDICE D
/ /
LES VERTEBRES DANS LA VALLEE DE LA SKAGIT AU CANADA
Le present appesdice enumbre, par leur seul nom vulgaire,
toutes leS espbces vertebrees dont on relbve la presence dans la
vall&e de la Skagit au Canada. Les tableaux indiquent la population
de chaque espbce, classee comme commune, peu commune ou rare. Si une
espace habite la Va1,lSe durant la pihiode de reproduction, ' ell6 figure
comme residente. Les consequences que le reservoir de haute.chute
High Ross pourrait avoir sur chaque espbce ont 6t6 envisagges 2 la
lumibre des meilleures informations recueillies jusqul$ present.
A part les espbces effectivement observges, certaines
espbces $ plume peuvent frequenter la vallSe de la Skagit parce..
qulelles vivent en des lieux voisins ou des habitats analogues
ailleurs dans la Province. Leurs peuplements et les effets gventuels
du reservoir sur llimportance numgrique de.ces peuplements sont aussi
indiques sous forme de tableaux.

,
r
t
\.
GIBIER A POIL ET PLUME
Cerf mulet
Cerf 8 queue noire
Cerf de Virginfe
Cerf de Roosevelt
Orignal
ChSvre
Ours grizzly
Ours noir
Cougar
Coyote
LiSvre d1 Arn6rique
T6tras sombre
GGlinotte hupp6e
TGtras de Franklin '
Lagop5dea8 queue blanche
.
Canard malard
Canard pilet
Sacerlle-8 ailes vertes
Sarcelle 8 ailes bleues
Sarcelle cannelle
Canard siffleur dtAm6rique
Canard souchet
Canard hupp6
Morillon 8 collier
Morillon 2 dos blanc
Grand morillon
Petit morillon
Garrot commun
Garrot de Barrow
Pet it garrot
Bernache du Canada
I B6casse prdinaire
PEUPLEMENT/ESP~CES
I
u
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
%
V)
g q 9
a
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
.-'La
E
5 ,
X
X
X
X
X
X
X
X .
X
X
X
X
X
X
X
X
EFFETS
E
#4 l a ,
2 . G q
orz n s u o
t8 e r 3 2 ~
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
-
X
X
X
X
X
X
X
DU
!2
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
~SERVOIR
u

\
SPECES EFFETS DU RESERVOIR
cn H
AUTRES ESP~CES QUE LE GIBIER .
(suite)
U
* I
E4 4
n 3 g
o U
s -
GrGbe cornu X X
GrGbe 2 bec bigarr6 X X X
GrSbe 2 cou noir X X
GrGbe de ltOuest X X
Canard arlequin X X X
.,
Macreuse 2 queue blanche X X
Bec-scie couronn6 X X
Bec-scie commun X X X '
Bec-scie 2 poitrine rousse X X
Grand h6ron X X X
X X X
X X X
dpervier de Cooper X X X
Buse 2 queue rousse X X X
Busard des marais X X
Aigle dor6 X X
Aigle 2 tste blanche X X
Aigle pecheur X X X
Faucon 6merillon X X
Grue canadienne X X
R2le de Virginie X X X
Foulque amgricaine X X
Pluvier 2 collier X X
Pluvier dor6 d1Am6rique X X
Pluvier kildir X X X
Courlis 2 long bec X X
MaubGche branle-queue X X X
Grand chevalier 2 pattes jaunes X X
Petit chevalier 2 pattes - - . jaunes X X
- . -
Bgcasseau 2 poitrine cendr6e X X
B6casseau semi-palm6 X X
BEcasseau 2 long-bec X X
Gogland bourgmestre X X
Gogland de Californie X X
Gogland 2 bec cercl6 X X
Pigeon du Pacifique X X X
Tourterelle triste X X X
Petic duc X X X
Grand duc X X X
Chouette naine X X X .
tn
5
-

\
AUTRES ESPECES QUE LE GIBIER
(suite)
Corneille dlAmSrique
Corneille du Nord-Ouest
Casse-noix amgricain
Mgsange 1 tete noire
M6Sange de Gambel
Mesange 2 dos marron
Sittelle 3 poitrine rousse
Grimpereau brun
Cincle amgricain
Troglodyte familier
Troglodyte des forGts
Merle amgricain
Merle 3 collier
Grive solitaire
Grive 2 dos olive
Grive 3 joues grises
Grive fauve
Merle bleu 2 dos marron
Merle bleu des montagnes
Solitaire de Townsend
Roit elet 2 couronne dorQe
Roitelet 2 couronne rubis
Pipit commun
Jaseur des csdres
Pie-grische migratrice
/
Etourneau sansonnet
Vireo de Hutton
Virgo 2 tete bleue
Vireo a w yew rouges
Virgo mglodieux
Fauvette obscure
Fauvette verdstre
Fauvette 2 joues grises
Fauvette jaune
Fauvette dlAudubon
<
PEUPLEMENT/ESP~CES
% V)
!;
u a s z
X
x ‘
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
; ,,E
X
X
X
X
X
X
X
cn
5 .
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
EFFETS DU R~SERVOIR *
"
E
t
i s w "
V)
" G . 2 + P
8er: < -n o 3
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
0
U
X
X
X

\
AUTRES ESPECES QUE LE GIBIER.
(suite)
Fauvette grise 2 gorge noire
Fauvette de Townsend
Fauvette des ruisseau
Fauvette des buissons
Fauvette masqu6e
Fauvette ii calotte noire
Fauvette flamboyante
Goglu
Sturnelle de lvOuest
Carouge ?i t&te jaune
Carouge B 6paulettes
Oriole 2 ailes blanches
Mainate 2 t8te pourpree
Vacher
Tangara B t&te rouge
Gros bec 2 t&te noire
Bruant azur6
Gros-bec errant
Roselin pourpr6
Gros-bec des pins
Chardonneret des pins
Chardonneret jaune
Bec-crois6 rouge
Bec-crois6 5 ailes blanches
Tohi commun
Pinson vesp6ral
Pinson B j oues marron
Junco ardois6
Junco 2 dos roux
Pinson hudsonien
Pinson familier
Pinson 2 face noire
Pinson 2 couronne blanche
Pinson B couronne dor6e
Pinson fauve
I
Pinson de Lincoln
Pinson chanteur
.
PEUPLEMENT/ESP~ES
2
8
u
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
V)
a
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
3
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
I X I x
V)
!
..a W
d
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X '
X
X
X
X
X
X
X
/
H
EFFETS
!s
a
.E
%
H s !$ "
~ 4 n Z Z E
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
DU
E
3
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
I x I X I
RCSERVOIR
H 0
U
X
I

*Selon les renseignements recueillis, ces espzces ii plume peuvent frgquenter
la vall6e de la Skagit au Canada, parce qulelles vivent en des lieux voisins
ou des habitats semblables en Colombie-Britannique.

\
ESP~CES A PLUME
(suite)
Troglodyte de Bewick
Troglodyte des marais
Moqueur- chat
Jaseur de BohEme
Pie-grische bodale
Fauvette 2 croupion jaune
Fauvette polyglotte
Mainate rouilleux
Roselin de Cassin
Roselin familier
Roselin brun
Pinson noir et blanc
Pinson 2 gorge blanche
Bruant 2 collier gris
Plectrophane des neiges
'
f
PWPLJ%EM/ESPECES
ua
u
V)
a
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
V)
X
X
X
X
X
EFFETS DU kSERVOIR
I
!z
E
8V) 8 cc " #
0 rz 2 n
8a a 8
o
U
: ~
..
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X
X

APPENDICE E
i / J
LISTE DES ESPECES VEGETALES
/
DE LA VALLEE DE LA SKAGIT
AU CANADA
Cet appendice fournit une nomenclature des espbces
v6g6tales connues dans la Vall6e de la Skagit. Bien qu'il
ne faille pas la considgrer comme complgte, elle reprgsente
n6anmoins toutes les espbces obse~v6es au moment de la
rgdaction du pr6sent texte. El le est probablement exhaustive
dans le cas des arbres et des principaux arbustes, mais n'inclut
que certaines des classes importantes de mousses et lichens.
On a employ6 les noms latins partout, suivis des noms
vulgaires quand il y a lieu. Le rapport donne le nom latin
et le nom vulgaire lorsqu'il mentionne une espbce ou plante
pour la premibre fois, et rien que son nom vulgaire par la
suite.
La bibliographie utilis6e pour la designation des
plantes figure 3 la fin de llappendice.

I
I
i
Abies amabilis [Dougl .) Forbes
Abies grandis (Dougl . ) Lindl .
Abies lasiocarpa (Hook.) Nutt.
Acer circinatum Pursh
Acer glabrum Torr . var.
douglasii (Hook; ) Dipp.
Acer macrophyllum ~urkh
Alnus rubra Bong.
Alnus sinuata (Reg.) Rydb.
Alnus tenuifolia Nutt.
Betula occidentalis Hook.
Betula papyrifera Marsh.
Malus diversifolia Roem
Picea engelmannii Parry
Pinus contorta Dougl.
Pinus monticola Dougl.
Pinus ponderosa Laws. ,
Populus tremuloides Michx.
Populus trichocarpa Too. 4 Gray
Prunus emarginata Dougl.
Pseudotsuga menziesii (Mirb.) Franco
I . Rhamnus purshiana DC.
1 Salix lasiandra Benth.
Salix scouleriana Barratt
Sorbus sitchensis Ro'emer
Taxus brevifolia Nutt.
Thuja plicata Donn
Tsuga heterophylla (Raf.) Sarg.
-sapin gracieux
Sapin concolore
I
Erable circini5
. ..
/
Erable 2 grandes feuilles
/
Aune de llOregon
Aune de Sitka
Aune 2 feuilles minces
Bouleau de montagne
Bouleau 2 papier
Pommetier du Pacifique
/
Epinette des montagnes
Pin 2 feuilles tordues
Pin argent6
Pin 2 bois lourd
Peuplier faux-tremble
Peuplier de ltOuest
Cerisier amer
Sapin de ~ouglas.
ou , pin de Dougl as
Nerprun de Pursh,
Saule du Pacifique
Saule de Scouler
Sorbier de'Sitka
If occidental
Pruche de llOuest

ARBUSTES
Amelanchier alnifolia Nutt. var.
cusickii (Fern.) C.L. Hitchc.
Amelanchier alnifolia Nutt. var
Semiintegrifolia (Hook.)
C.L. Hitchc.
Apocynum androsaemi foliG L ..
Arctostaphylos uva-ursi (L.) Spreng.
Arnllanchier 2 feuilles d'aune
Amelanchier 2 feuilles dtaunes
semi-divisges I
Apocyn 2 feuilles dtandros6ne
(herbe 2 la puce)
Arctostaphyle (raisin dtours)
Arunucus sylvester Kostel. Barbe de bouc commune
Berberis aquifolium Pursh. . . Vinetier 2 feuilles piquantes
Berberis nervosa Pursh
Berberis repens .Lindl
.
Vinetier 2 nervures saillantes
Vinetier rampant
Ceanothus sanguineus Pursh Th6 de ltOrlgon
Ceanothus velutinus Dougl.
Cornus stolonifera Michx. var.
occidentalis (T & G)
C.L. Hitchc.
Corylus cornuta Marsh.
*Gaultheria shallon Pursh
Gaultheria ovatifolia Gray
Holodiscus discolor (Pursh) Maxim.
Juniperus communis L.
Juniperus horizontalis Moench
Juniperus scopulorum Sarg.
Lonicera ciliosa (Pursh) DC.
Clanothe velout6
Cornouiller stolonif6re
Noisetier 2 long bec
Gaulthlrie Shallon
L
Gaulthlrie 2 feuilles ovales
Holodisque discolore
Gen6vrier commun
Gen6vrier horizontal
Gen6vrier des Rocheuses
Chhrrefeuille cilil
Lonicera involucrata (Rich.) Ch2vrefeuille involucr6
Banks ex Spreng.
Menziesia ferruginea Smith ~enzigzie ferrugineuse
Oplopanax horridusm (J. E. smith) Miq. Bois piquant
Pachistima myrsinites (Pursh) Raf. Pachistime
Physocarpus capitatus (Pursh) Kuntze Physocarpe du Pacifique
Potentilla fruticosa L. Potentille frutescente
Rhododendron macrophyllum G. Don Phododendron 2 grandes feuilles
* Se trouveseulement dans la vallle de Klesilkwa.

ARBUSTES (suite)
. .
Ribes sanguineum Pursh : Groseillier sanguin
Ribes bracteosum Dougl. ex Hook.
Ribes divaricatum Dougl.
Ribes lacustre (Pers.) Poir.
Rosa gymnocarpa Nutt .
Rosa nutkana fresl
Rubus idaeus L. var.
sachalinensis (Levl.) Focke
Ronce 2 bract6es
Ronce divariqu6e
Gadellier lacustre
Rosier nain
/
Eglantier
Ronce de Sakhaiine
Rubus leucodermis Dougl. ex T. 6 G. Ronce 2 peau blanche
Rubus parvyi f 1 orus kt t . Ronce parvif lore
Rubus spectabilis Pursh Ronce remarquable
Rubus ursinus Cham. 6 Schlecht Ronce des ours
Sambucus racemosa L. var. Sureau 2 grappes
arborescens (T. E G.) Gray
Sambucus cerulea Raf. Sureau bleu
Shepherdia canadensis Nutt. Sheperdie du Canada
Spiraea betulifolia Pall. Spir6e B feuilles de bouleau
Spiraea douglasii Hook.
Spiraea pyramidata Greene
Symphoricarpos albus (L . ) Blake
Vaccinium a1 askaense Howel 1
Vaccinium deliciosum Piper
Vaccinium membranaceum Dougl.
ex Hook.
Vaccinium parvifoliwn Smith
Vaccinium ovalifolium Smith in Rees
Vaccinium scoparium Leiberg
Spirge de Douglas
Spir6e pyramidale
Spphorine commune belluaine
Airelle de l1Alaska
Airelle d6licieuse
Airelle membraneuse
Airelle rouge
Airelle 2 feuilles ov6es
airelle bleue
Airelle des perdrix
Viburnum edule (Michx . ) Raf . Viorne comestible pimbina

Achillea millefolium L.
Achlys triphylla (Smith) DC.
1 /
HERBACEES DICOTYLEDONES
Achillee millefeuille
herbe-3-dinde
Achlys trifoli6e
Actaea rubra (Ait .) Willd. Actge rouge pain de couleuvre
Adenocaulon bicolor Hook. Ad6nocaule bicolore
Agoseris aurantiaca var. Agos6ris orangge
aurantiaca (Hook.) Greene
Allium acuminatum Hooker Ail de Hooker
Anaphalis margaritacea (L.) £3. & H.
Antennaria neglecta var.
howellii Cronq.
Antennaria rosea Greene
Aquilegia formosa Fisch.
Arabis glabra (L.) Bernh.
Arctium sp.
Arnica cordifolia Hook.
Asarum caudatum Lindl.
Castilleja sp.
Cerastiwn arvense L.
Chimaphila umbellata (L.) Bart.
Chrysanthemum leucanthemum L.
Cicuta douglasii (DC.) Coult. & Rose
Circaea alpina L.
Cirsium sp.
Clintonia uiiflora (Schult .) Kunth
Collinsia parviflora Lindl.
Collomia linearis Nutt.
Cornus canadensis L.
Dicentra formosa (Andr.) Walpers
Dicentra uniflora Kell.
Disporum hookeri (Torr.) Britt.
Anaphale marguerite immortelle
Antennaire n6gligee
pieds de chat ,
Antennaire rose
Ancolie gracieuse
Arabette glabre
Bardane
Arnica 2 feuilles cord6es
Asaret du Canada
, gingembre sauvage
~6reste des champs
Chimaphile 2 ombelles
'- herbe 2 peigne
~hr~santh5me leucantheme
Cicutaire de Douglas
Circ6e alpine
Chardon
Clintonie uniflore
Collinsie parviflore
Collinsie 3 feuilles lin6aires
Cornouiller du Canada
quatre-temps
Dicentre majestueux
Dicentre uniflore
Dispore de Hooker
1

Elatine triandra Schkuhr
Epilobium angustifolium L.
Epilobium watsonii Barbey in
Brew. G Wats
Erigeron peregrinus [Pursh) Greene
var. callianthemus
Erigeron philadelphicus L.
Erigeron speciosus (Lindl.) DC.
Erigonum heracleoides Nutt.
Eriophyllum lanatum (Pursh) Forbes
var. lanatum
Fragaria virginiana Duchesne
Galium borealis L.
Geum macrophyllum Willd.
Goodyera oblongifolia Raf.
Habenaria orbiculata (Pursh) . . Tom.
Habenaria unalascensis (Spreng . )
S. Wats.
~eracleum lanatum Michx.
Heuchera micrantha Dougl.
ex. Lindl.
Hieracium albiflorum Hook.
Lathyrus nevadensis Wats.
Lilium columbianum Hanson
Linnaea borealis L.
Listera caurina Piper
Lomatium ambiguum (Nutt.) C. G R.
Lupinus sp.
Lysichitum americanum Hult6n G
St. John
Mentha sp.
Microsteris gracilis (Hook.) Greene
var. gracilis
Mimulus guttatus DC.
Montia parviflora (Moc.) Greene
I
Elatine triandre
/
Epilobe 2 feuilles 6troites
/
Epilobe de Watson
Vergerette voyageuse
Vergerette de Philadelphie
Vergerette remarquable
0
Eriogone d1H6raclGs
/
Eriogone velu
fraisier des champs
fraisier de Virginie
Gaillet bor6al
Beno4te 2 grandes feuilles
Goody6rie 2 feuilles oblongues
Hab6naire 2 feuilles orbicu-
laires
Berce 1 aineuse 1
Heuchsre 1 petites fl&rs
I
Epervisre 2 fleurs blanches
Gesse du N6vada
Lis de la ~oldrnbie
Linnge bor6ale
Listsre du Nord-Ouest
Lomatie amb iguk!
Lupin . .
Lysichiton d1Am6rique
Ment he
Mimule tachet6
Monti6. paniflore
!

Mont ia perfoliata (Donn) Howell
Montia sibirica (L.) ~oweli
Nuphar polysepalbm Engelm. '.
Osmorhiza chilensis H. & A.
Osmorhiza purpurea (Coult. &
Rose) Suksd. . ,
Pedicula~is racemosa var. alba
(Pennell) Cronq.
Penstemon ovatus Dougl.
Plantago sp.
Potentilla rivalis Nutt.
Prunella vulgaris L.
Osmorhize du Chili
Osmorhize pourpre
p6diculaire 2 grappes
Penstgmon ovale
P 1 ant ain
Potentille rivulaire
Prunelle vulgaire ou prunelle
commune brunelle .
Pterospora andromedea Nutt. Pt6rospore androm8de
Pyrola asarifolia Michx. Pyrole 2 feuilles dlAsaret
Pyrola picta Smith Pyrole tachet6e
Pyrola secunda L. Pyrole unilatgrale
Ranunculus acris L . . , Renoncule acre (bouton dlor)
Ranunculus macounii (Britti)
var. macounii
Renoncule de Macoun
Rubus pedatus J.E. Smith Framboisier rampant
Rumex acetosella L. Rumex petite oseille
Rumex crispus L.
Senecio indecorus Greene
Rumex cr6pu
S6ne~on disgracieux
Smilacina racemosa (L.) Desf. Smilacine ii grappes
Smilacina stellata (L.) Desf. Smilacine 6toil6e
Solidago canadensis L. Verge dl or: du ~anada
gerbe dlor
Spiranthes romanzoffiana Cham. Spiranthe romanzoffiana
Streptopus amplexifolius (L.) DC. Streptope embrassant
Taraxacum officinale Weber in pissenlit officinal
Wiggers
?el lima grandiflora (Pursh) Doug1 . Tellime 2 grandes fleurs
Tiarella trifoliata L. . Tiarelle trifolige

Tiarella unifoliata Hook. Tiarelle monofoli6e
Tolmiea menziesii (Pursh) T. G G. Tolmi6e de Menzies
Trientalis latifolia Hook. TYientale latifolige
Trifolium sp. Trsfle
Trillium ovatum Pursh
Urtica dioica (L.) var. lyallii
(Wats..) C.L. Hitchc.
Verbascum thapsus L.
Veronica americana Schwein.
ex Benth.
Viola sp.
Sygadenus venenosus S. Wats
Adiantum pedatum L.
Trille ovoPde - .
Ortie diogque
Molsne vulgaire
Capillaire p6dal6e
Athyrium filix-femina (L.) Roth. Athyrium 5 segments 6troits
Botrychium virginianum (L.) Sw. Botryche de Virginie
Cheilanthes gracillima D.C. Eaton Cheilanthe trGs gracieuse
Cheilanthes siliquosa Maxon. Cheilanthe siliqueuse
Cryptogramma crispa (L.) R. Br. Cryptogramme crispa
Cystopteris fragilis (L.) Bernh. CystopGride fragile
Dryopteris austriaca (Jacq.) Dryopteride spinuleuse
Woynar .
Gymnocarpium dryopteris (L.) Newm. Dryoptgride disjointe
Polypodium vulgare L. Polypode commune
Polystichum lonchitis (L.) Roth. Polystic lancdolg
Polystichum munitum (Kaulf. ) Wesl .
Pblystic arm6.- fougsre 6p6e
Pteridium aquilinum (L.) Kuhn.
Ptgridium aquilin
Grande fougsre
, .

LYCOPODES
Lycopodium clavatum L. Lycopode claviforme
PRELES
Equisetum arvense L. Pr8le des champs
Equisetum hiemale L. PrEle des tourneurs
prgle d'hiver
GRAMINEES
Agropyron repens (L.) Beauv. Agropyre rampant
Agropyron spicatum (Pursh) Agropyron en 6pi
Scribn. & Smith
Agrostis exarata Trin. Agrostide 2 sillons profonds
Calamagrostis rubescens Buckl. Calamagrostide rougestre
I
Elymus glaucus Buckl. Elyme glauque
Festuca occidentalis Hook. ~Etuque occidentale
Glyceria elata (Nash) M.E. Jones Glyc6rie 6lev6e
Phleum alpinum L. FlEole aapine
Phleum pratense L. FlEole des pr6s
Poa pratensis L. PZiturin des pr6s
foin 3 vaches
Poa sandbergii Vasey PSturin de Sandberg
Trisetum canescens Buckl. Tris8te blanc grisztre
Carex mertensii Prescott ex Bong. LaTche de Mertens i ,
Carex rostrata Stokes ex With, Laiche rostr6e
Scripus microcarpus Presl Scirpe 2 petits fruits

Luzula campestris (L.) DC.
JONCS
Luzula parviflora (Ehrh.) Desv.
Juncus ensifolius Wikst.
MOUSSES
Luzule champstre
Luzule parviflore
Jonc lanciforme
Discranum fuscescens Turn. Dicrane brun3tre
Hylocomium splendens (Hedw.) B.S.G. Hypne sclatante,
hypne brillante
Mnium glabrescens Kindb. Mnie glabre
Mnium insigne Mitt. Mnie du Pacifique
Mnium spinulosum B.S.G. Mnie 5 petites 6pines
' _
Platiothecium denticulatum (Hedw.) B.S.G. Platiothecium denticul6
Pleurozium schreberi (Brid.) Mitt.
Polytrichum juniperinum Hedw.
Hypne de Schreber
Polytric g6n6vrier
Rhacomitrium canescens (Hedw.) Brid. Rhacomitrium blanc grisstre
Rhytidiadelphus triquetrus (Hedw.) Warnst. Rhytidiadelphus triangulaire
Rhytidiopsis robusta (Hook.) Broth. Rhytidiopsis robuste
Cladonia sp. C ladonies
Peltigera aphthosa (L.) Willd. Peltigsre aphteuse
Bibliographie utilis6e pour la d6signation des plantes
Hitchcock, C.L., A Cronquist, M. Ownbey and J.W. Thompson
1965-69. Vascular plants of the Pacific Northwest.
Vols. 1-5. Univ. of Washington Press, Seattle.
Hosie, R.C. 1969. Native trees of Canada (Arbres indigsnes du Canada,
sous presse). Canadian Forestry Service, Dept. of Fisheries and
ForeslZry, 380 P_,-- - -- - - . -
Lyons, C.P. 1965. Trees, shrubs and flowers to know in
British Columbia. J.M. Dent and Sons, Toronto, 194.p.
Schofield, W.B. 1969: Some common mosses of British. Columbia.
B.C. Prov. Museum Handbook 28, 262 p.
Szczawinski, A.F. 1959. The orchids of British Columbia.
B.C. Prov. Museum Handbook 16, 124 p.
Szczawinski, A.F. 1962. The heather family (Ericaceae) of
Britlsh Columbia. B.C. Prov. Museum Handbook 19, 205 p.
Taylor, T..M.C. 1956. The ferns and fern allies of British
Columbia. B.C. Prov. Museum Handbook 12, 154 p.

.. . APPENDICE ;F
Dans la planification des importantes mises en valeur des resscurces
naturelles, il est de plus en plus imp6rieux de tenir compte
- - - - - - -- - - - -
4es loisirs de plein air. A cet ggard, un des probli3mes majeurs consiste
ii determiner la valeur des activitgs r6cr6atives. Lorsqu'elle est connue,
cette valeur peut servir 3 juger de 1 'envergure uptimum d 'un projet ou de
sa faisabilit6. En comparant les valeurs qui seraient gagn6es 2 celles qui
seraient perdues, les planificateurs peuvent etablir dans quelle mesure il
convient de sacrifier certains avantages d'un projet afin dtatt6nuer les
.- .,
'effets nuisibles qui slexerceraient sur les loisirs; ou encore calculer
jusqufii quel point les avantages r6creationnels obtenus justifieraient des
dQpenses additionnelles au titre d'un meme projet.
L'Bvaluation 6conomique constitue un indice assez important de la
valeur financisre des loisirs pour etre incluse dans la planification de tout
projet. Des recherches r6centes visant 5 determiner la valeur des activit6s
rgcreat ives ont 6clairci la nature du "pr~duit~~ et fourni plusieurs est ima-
tions 2 partir de cas pr6cis. Un des points essentiels de ce travail a 6t6
dt6tablir clairement la nature du produit. On affirme souvent que les
loisirs sont des "intangiblesll non mesurables ou ''sans prixn. N6anmoins
la sati$faction qutune personne tire dlune activit6 de loisir n'est pas
plus intangible que la satisfaction que procure un bon vin ou une bonne
brioche. Dans les deux cas, les satisfactions peuvent dtre 6galement1ln-
tangiblesq1 et strictement subjectives, mais dtautre part la socidt6 sfest
accoutum6e 5 produire et 3 echanger des biens par voie de transactions
commerciales qui 6tablissent leur valeu? tandis qulen gGn6ral les loisirs
ne sont pas cotSs. Que les gens paient ou non pour leurs divertissements,
il demeure que ceux-ci ont une valeur 6conomique, puisqu'ils engendrent une
satisfaction de la meme fagon que les biens et services traditionnellement
mis en march6.

Le point fondamental que soulbvent les loisirs en tant que produits
de llutilisation des ressources est un problbme dt6valuation. I1 existe
peu de moyens dtexprimer clairement les valeurs 6conomiques importantes
quton pourrait attribuer aux ressources servant aux loisirs. Mais, cornme
nous ltavons dgj3 dit, ltabsence de prix commerciaux ne signifie pas
qutune telle utilisation hlengendre aucune valeur. Quand il stagit de
repartir des ressources, on ci$e des valeurs qui se rattachent aux d6cisions
et qui sont directement comparables aux valeurs imput6es 3 dtautres usages
possibles des mhes ressources. Le problame ne reside pas dans ltabsence
de valeurs, mais dans llabsence dtun moyen dt6valuation directe. G
De r6centes tentatives dtappr6ciation de la valeur des loisirs ont
mis en lumibre deux critbres de base. D'une part, on peut faire des esti-
mations de ce qu& les vacanciers seraient prets 3 d6bourser pour avoir
accbs aux loisirs de leur choix ou, dtautre part, demander aux usagers
dtindiquer combien ils exigeraient pour renoncer aux loisirs qulils stapprE-
tent 3 consommer. Le second critbre stapplique davantage lorsqulun lieu de
Xoisirs effectivement fr6quent6 risque de disparaftre par suite de la mise
en oeuvre dtun projet dtam6nagement.
Aux fins de ltanalyse des r6percussions 6ventuelles du High Ross, il
nla pas 6t6 possible de faire des 6tudes directes de la valeur des loisirs
dans la vall6e de la Skagit. Nous avons donc consult6 des etudes r6alis6es
ailleurs et adopt6 un barsme reflgtant la valeur des loisirs qutoffre la :
vall6e. Voici la liste des 6tudes et autres documents dont nous nous sommes
inspires :
Alberta Fish and Wildlife Division Report on 1970 Field Activities.
"Economic Evaluation of Chain and Police Lakesn.
Bowden, G. 1969. Recreational Use of the Creston Flats: Bird
Hunting During 1968. polycopie, Vancouver (C.-B.)
f

Brown, Singh, and Castle. 1965. "Net Economic Value of the Oregon
Salmon-Steelhead Sport Fishery" Journal of Wildlife Mgmt. 29:2
Cormier and Tuoni. 1968. The Freshwater-Dependent Fisheries of
the Maritime Provinces; An Economic Appraisal and Forecast.
Ministsre des ~&cheries, Ottawa.
S.B. Mathews and G.S. Brown, 1970. lfEconomic Evaluation of the 1967
Sport Salmon Fisheries of Washingtonff Dept. of Fisheries, Washington.
In the Matter of Pacific Northwest Power Company and Washington
Public Power Supply System project Nos. 2243/2273. Tgmoignage
fournie par M. John Krutilla 2 la Federal Power Commission.
Merewitz, 1968'. "Estimation of Recreational Benefit's of Selected
Water Development Sites in California, " The Annals of Regional
Sciences.
Pearse and Bowden. 1966. - Big Game Hunting in the East Kootenay.
and Pearse. 1968. "A New Approach to the Evaluation of Non-Priced
Recreational resource^,^^ Land Economics.
Pearse, Peter H. and M. Laub. 1969. The value of.the Kootenay Lake
Sport Fishery. Department of Recreation and conservation, Victoria
U.S. Senate Document 97, 1962; Supplement No. I "Evaluation Standards
for Primary Outdoor Recreation Benefits," 1964.
A la lumiGre de cette documentation, nous avons appliquz les valeurs
suivantes aux loisirs dans la vall6e de la Skagit:
PBche en rivisre , $16.50 par jour de, pBche
PBche dans le lac $11.00 par jour de pBche
Chasse
Loisirs en g6nGral
$ 8.00 par jour de chasse
$ 6.00 par jour

Le choix de ces critsres,fond6s sur des 6tudes entreprises ailleurs,
nous a permis dt6tablir des valeurs qui semblent raisonnables, mais
ce ntest qutau jug6 qulon peut dire si elles sont ad6quates. Nous avons
pris grand soin dlopter pour des normes r6v6latrices de la valeur relative
des diffgrentes activit6s. Ainsi, les valeurs de la peche sont 6lev6es en
raison du prix que le public attache aux loisirs de haute qualit6 facilement
accessibles. La peche en rivisre vaut plus que la pgche en rGservoir, ce
qui indique que ses adeptes 11appr6cient hautement, et quelle est de pratique
moins courante dans la region que la pgche dans le lac ou le rgservoir.
Par contre, la chasse, g6n6ralement m6diocre dans la vall6e de la Skagit,
est cot6e plus bas. Quant aux valeurs attribu6es aux loisirs ggnGraux,
elles reflstent la fois les conclusions de la plupart des 6tudes et
llabondance, dans la val6e, des ressources r6crSatives g6n6rales qui, de
ce fait, ntacquihrent pas une forte I1prineIt de raret6.