26.06.2013 Views

La Politique Sexuelle de Reinaldo Arenas - Cuba Solidarity Project

La Politique Sexuelle de Reinaldo Arenas - Cuba Solidarity Project

La Politique Sexuelle de Reinaldo Arenas - Cuba Solidarity Project

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ARENAS REINVENTE<br />

"<strong>La</strong> vie et la mort <strong>de</strong> <strong>Reinaldo</strong> <strong>Arenas</strong> furent guidées par trois passions," écrivit avec emphase<br />

l’écrivain anticommuniste Guillermo Cabrera Infante dans le quotidien espagnol El Pais, dans une<br />

critique du livre "Avant la Nuit". Ce sont "la littérature (non pas comme un jeu, mais comme un feu<br />

intérieur), le sexe passif, et le militantisme (active politics). Des trois, la passion dominante était<br />

évi<strong>de</strong>mment le sexe. Non seulement dans sa vie, mais aussi dans son travail. Il était le chroniqueur<br />

d’un pays gouverné non pas par le déjà impuissant Fi<strong>de</strong>l Castro, mais par le sexe - il vécut une vie<br />

dont le début ressemblait à la fin : dès le début, un long et permanent acte sexuel." Comme d’autres<br />

qui rejettent <strong>Cuba</strong>, Cabrera Infante fait une fixation sur la personnalité <strong>de</strong> Fi<strong>de</strong>l Castro pour nier la<br />

base populaire <strong>de</strong> la révolution sans qui Fi<strong>de</strong>l, et les autres dirigeants, auraient été renversés il y a<br />

bien longtemps. Interviewé dans le film "Conducta Impropria" , il affirma que le sort réservé aux gays à<br />

<strong>Cuba</strong> était comparable à l’extermination <strong>de</strong>s Juifs par les Nazis à Auschwitz.<br />

Mais tandis qu’<strong>Arenas</strong> se complaisait à vanter ses exploits sexuels, Schnabel, conscient <strong>de</strong>s critiques<br />

qu’un tel comportement pouvait attirer, se livre à une pirouette <strong>de</strong> mise en scène pour embellir le<br />

comportement d’<strong>Arenas</strong>. Il remplace les relations frénétiques et anonymes <strong>de</strong> l’écrivain par une jolie<br />

sensualité torri<strong>de</strong> teintée d’innocence rurale.<br />

ARENAS COMME ECRIVAIN<br />

En 1963 fût publié le roman primé d’<strong>Arenas</strong>, "Le Puits" [ NDT - en anglais " Singing from the Well " ;<br />

en espagnol "Cantando en el poso" (1982), originalement publié sous le titre "Celestino antes <strong>de</strong>l alba<br />

(1967)” selon Wikipedia ]. Ce livre est encore disponible à <strong>Cuba</strong>. Son livre avait été favorablement<br />

acueilli par Alejo Carpentier, figure clé à l’époque d’une école littéraire émergente appelée “réalisme<br />

magique”, dont l’oeuvre influença et annonça Gabriel García Márquez. Mais contrairement à<br />

Carpentier, <strong>Arenas</strong> se positionna dans un trajectoire <strong>de</strong> confrontation directe non seulement avec les<br />

erreurs <strong>de</strong> la révolution, mais aussi avec la lutte <strong>de</strong> libération du peuple <strong>Cuba</strong>in qui pouvait corriger<br />

ces erreurs. Si <strong>Arenas</strong> avait été capable <strong>de</strong> s’intégrer dans ce processus complexe, son talent -<br />

démontré dans <strong>de</strong>s œ uvres telles que "Rosa", qui rappelle le jeune García Márquez et l’exceptionnel<br />

romancier portugais José Saramago - aurait pu être vacciné contre le poison <strong>de</strong> l’amertume obsessive<br />

qui imprégnera et déformera ses œ uvres futures. Il était incapable <strong>de</strong> comprendre que, comme l’a<br />

déclaré le jeune cubain à Ernesto Car<strong>de</strong>nal, "l’UMAP était dissociable <strong>de</strong> la Révolution. Nous nous<br />

sommes dits : nous n’allons pas quitter <strong>Cuba</strong>, nous allons rester et corriger ce qui ne va pas".<br />

EXEMPLES DE RESISTANCES ET D’ABANDONS<br />

<strong>La</strong> vie et le statut <strong>de</strong> José Lezama Lima, auteur <strong>de</strong> ce qui est probablement le plus grand roman<br />

cubain, "Paradiso", et qui fut vilipendé par certains en 1960 pour "dissi<strong>de</strong>nce", et l’homosexualité<br />

lyrique sous-jacente <strong>de</strong> l’œuvre, constitue une alternative à <strong>Arenas</strong>, malgré les efforts du film pour le<br />

décrire comme un cosmopolite ennemi <strong>de</strong> la révolution. Lezama Lima, qui était gay, défendit le<br />

gouvernement <strong>Cuba</strong>in et Castro <strong>de</strong>vant Ernesto Car<strong>de</strong>nal en 1970, tout en expliquant qu’il n’était pas<br />

un "animal politique". Il <strong>de</strong>meura à la Havane jusqu’à sa mort. Un jeune membre du Ministère <strong>de</strong>s<br />

Relations Extérieures <strong>de</strong> <strong>Cuba</strong> m’a raconté l’année <strong>de</strong>rnière qu’il avait lu, en compagnie d’autres<br />

étudiants en littérature cubaine, le livre <strong>de</strong> Lezama au lycée. "C’est mon roman préféré", m’a-t-il dit.<br />

Paradiso "n’a jamais été censuré," a déclaré le cinéaste cubain Tomás Gutiérrez Alea à la revue<br />

Cineaste en 1995. "Ce qui s’est passé après la publication du livre fut que celui-ci fût retiré parce qu’il<br />

y avait un chapitre entier contenant <strong>de</strong>s références à l’homosexualité. Un tel acte <strong>de</strong> censure était<br />

idiot. Néanmoins, le livre a finalement été remis en circulation."<br />

Pablo Armando Fernán<strong>de</strong>z, qui "confessa" ses déviations idéologiques durant l'affaire Padilla, et qui<br />

fut privé pour un temps du droit <strong>de</strong> publier sa poésie – il dut se convertir au métier d’imprimeur pour<br />

survivre - refusa lui aussi d’abandonner le navire. Aujourd’hui, il est le lauréat <strong>de</strong>s plus hautes<br />

récompenses <strong>de</strong> poésie à <strong>Cuba</strong>, et il défend la souveraineté <strong>de</strong> son pays dans les conférences qu’il<br />

donne aux Etats-Unis.<br />

D’un autre côté, Padilla émigra aux Etats-Unis en 1979 et <strong>de</strong>vint la marionnette <strong>de</strong>s propagandistes<br />

anti-cubains. Ceci inclut sa participation à "Conducta impropria" . Dans ce film, Padilla va jusqu’à se<br />

Traduction <strong>Cuba</strong> <strong>Solidarity</strong> <strong>Project</strong><br />

http://v<strong>de</strong>daj.club.fr/cuba/

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!