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Editorial La division - Le Centre de Doctrine d'Emploi des Forces

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Bien sûr, cette <strong>division</strong> qui vous est présentée n’a pas été testée "en gran<strong>de</strong>ur réelle" dans <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> haute intensité dans<br />

le cadre du mo<strong>de</strong> opératoire <strong>de</strong> la coercition <strong>de</strong> forces. Mais faut-il qu’elle ait livré ses premiers combats pour être déclarée<br />

opérationnelle ? <strong>Le</strong>s conflits passés et notamment la 2e guerre mondiale ont vu une adaptation permanente <strong>de</strong>s structures et<br />

<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’action <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s unités, ainsi que <strong>de</strong> leurs rôles dans la manœuvre. Ainsi la Panzer<strong>division</strong> alleman<strong>de</strong>, outil<br />

majeur <strong>de</strong> ce l’on a appelé la Blitzkrieg, est passée d’une structure 1940, prévue pour l’offensive, la rupture (<strong>de</strong>ux régiments<br />

<strong>de</strong> chars à chacun <strong>de</strong>ux bataillons, <strong>de</strong>ux régiments d’infanterie portée à <strong>de</strong>ux bataillons) à une structure 1945, mieux adaptée<br />

à l’attitu<strong>de</strong> défensive qu’elle avait dû adopter sur le front <strong>de</strong> l’est (un régiment <strong>de</strong> chars à <strong>de</strong>ux bataillons, <strong>de</strong>ux régiments<br />

d’infanterie blindée à <strong>de</strong>ux ou trois bataillons dotés <strong>de</strong> nombreuses armes collectives à haute ca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> tir et d’armes<br />

antichars puissantes, dont les canons automoteurs qui ont pris la même importance que les chars).<br />

Dans le domaine opérationnel, en maîtrise <strong>de</strong> la violence d’abord, la <strong>division</strong> française actuelle, constituée le moment venu<br />

pour assurer une mission donnée, tout en étant apte à faire face à toute nouvelle situation, remplit le rôle qu’on lui a<br />

donné. Dans une opération <strong>de</strong> coercition, cette <strong>division</strong>, grâce à sa puissance et à la souplesse donnée par ses structures<br />

(normalement quatre briga<strong>de</strong>s à chacune quatre groupements tactiques interarmes4 ), <strong>de</strong>vrait pouvoir réellement manœuvrer<br />

au sein du corps d’armée ou <strong>de</strong> la composante terrestre auxquels elle peut appartenir et qui peuvent comprendre aussi<br />

plusieurs <strong>division</strong>s.<br />

<strong>Le</strong> choix d’organisation fait reflète logiquement ce que beaucoup ont appelé la redécouverte <strong>de</strong> la manœuvre, dans <strong>de</strong>s<br />

zones d’action qui ne sont plus liées à <strong>de</strong>s "volets <strong>de</strong> manœuvre" figés par l’emploi du feu nucléaire. Pour la première fois<br />

<strong>de</strong>puis longtemps, les forces terrestres françaises <strong>de</strong>vraient pouvoir, "si le souffle <strong>de</strong> malheur se déchaîne sur nos têtes" comme<br />

le dit la Galette, chant <strong>de</strong> tradition <strong>de</strong>s Saint-Cyriens, manœuvrer aux trois niveaux <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s unités<br />

(corps d’armée ou composante terrestre, <strong>division</strong> et briga<strong>de</strong>), et même à tous les niveaux si l’on inclut ceux <strong>de</strong>s groupements<br />

et sous-groupements tactiques. En effet, dans les conflits du passé (ou lorsqu’on s’y préparait, par exemple pendant la guerre<br />

froi<strong>de</strong>), les structures données aux gran<strong>de</strong>s unités (Si l’on se réfère au chiffre idéal <strong>de</strong> cinq <strong>de</strong> Napoléon : quatre pions <strong>de</strong><br />

manœuvre plus les appuis/soutiens) ont rarement permis <strong>de</strong> manœuvrer à tous les échelons et cette capacité <strong>de</strong> manœuvre<br />

n’existait réellement souvent qu’à <strong>de</strong>s niveaux élevés : corps d’armée pour l’armée du Premier Empire, armée pendant la 1ère guerre mondiale, parfois groupe d’armées pendant la secon<strong>de</strong>.<br />

Dans le domaine organique, le choix fait lors <strong>de</strong> la refondation <strong>de</strong> l’Armée <strong>de</strong> terre, avec la création <strong>de</strong>s EMF, noyaux <strong>de</strong><br />

P.C. <strong>de</strong> <strong>division</strong> <strong>de</strong> type OTAN, nous a éloigné du modèle <strong>division</strong>naire classique qu’ont conservé nos principaux alliés.<br />

Seule la briga<strong>de</strong> a été maintenue "avec pour mission permanente la préparation opérationnelle et <strong>de</strong> manière circonstancielle,<br />

l’engagement au combat <strong>de</strong>s unités qui la composent ou qui lui sont confiées" 5 .<br />

Ce choix, fait dans un contexte particulier, celui <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> soutien <strong>de</strong> la paix, mais aussi <strong>de</strong> la réduction du format<br />

<strong>de</strong>s forces, pourrait sans doute être revu si, dans un mon<strong>de</strong> encore plus instable, les actions <strong>de</strong> coercition <strong>de</strong> forces<br />

reprenaient <strong>de</strong> l’importance. Au lieu du niveau briga<strong>de</strong>, qui ne met en œuvre dans l’espace <strong>de</strong> bataille que six <strong>de</strong>s dix fonctions<br />

opérationnelles (comman<strong>de</strong>ment, systèmes d’information et <strong>de</strong> communication ou télématique, renseignement, contact,<br />

combat indirect et agencement <strong>de</strong> l’espace terrestre), ne faudrait-il pas alors privilégier à nouveau le niveau <strong>division</strong>, qui, lui,<br />

peut assurer toutes les fonctions opérationnelles, et, dans ce cas, pour faciliter la préparation opérationnelle, recréer <strong>de</strong>s<br />

<strong>division</strong>s organiques ?<br />

4. Cf. TTA 904 – Manuel d’emploi <strong>de</strong> la briga<strong>de</strong> interarmes générique.<br />

5. Charte <strong>de</strong> l’Armée <strong>de</strong> terre – chapitre 1.<br />

Objectif <strong>Doctrine</strong> N° 34 ▼ p.6<br />

<strong>La</strong> rédaction

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