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DÉBUTS DES AYYOUBIDES. FIN DE BOHBMOND III 587<br />
égale ambition. Il est possible que l'un comme l'autre aient, en<br />
\ 1194, abordé la question avec Henri de Champagne. Néanmoins,<br />
? si celui-ci pouvait promettre de ne pas faire d'opposition, il n'avait<br />
! aucune qualité pour attribuer des titres royaux, et Amaury comme<br />
i Léon devaient se tourner vers les pouvoirs qui en distribuaient.<br />
! Au temps de la première Croisade, le pouvoir spirituel de la pa-<br />
' pauté avait suffi pour consacrer le royaume de Jérusalem ; mais<br />
le développement en Europe de grandes monarchies et le croisl<br />
sant besoin de secours matériels des Francs de Syrie, que* ces monarchies<br />
étaient le mieux à même de leur apporter, avaient gra-<br />
t duellement fait passer la Syrie dans l'orbite d'influence des princes<br />
. temporels, et la troisième Croisade en avait été une éclatante ma-<br />
; nifestation. Au milieu du xn8 siècle, où Allemagne et Angleterre<br />
étaient affaiblies par des luttes internes, les Francs avaient adressé<br />
leurs appels à Louis VII ; lorsque s'était développée la puissance<br />
des Planlagenêls, on avait fait appel à Henri II, puis à Richard,<br />
* qui avait en fait réorganisé la Terre Sainte à sa guise. Frédéric<br />
1 Barberousse<br />
eût pu balancer son influence, mais il était mort à<br />
\ temps pour éviter ce conflit naissant. Au lendemain de la croisade,<br />
la situation est renversée, car Richard est rendu impuissant par<br />
ses difficultés en France ; par contré, l'héritier de Barberousse,<br />
Henri VI, annonçait l'intention de reprendre la croisade que son<br />
père n'avait pu mener à bien, et, ayant épousé l'héritière du<br />
royaume normand de Sicile, disposait de forces comme aucun<br />
, prince n'en avait eues encore pour cette expédition.<br />
; D'autre part, en droit, deux pouvoirs seuls pouvaient distri<br />
buer des couronnes : l'Eglise et l'Empire. L'Empire était double;<br />
' mais Byzance, qui avait partie liée &\e,c l'Islam le remplacement<br />
t<br />
d'Isaac Ange par son frère Alexis, en 1194, n'y changea rien (19)<br />
et qui était trop affaiblie pour pouvoir continuer à jouer aucun<br />
rôle important en Syrie et en Cilicie, ne pouvait pas rivaliser avec<br />
Henri VI, même si le sentiment antibyzantin des Francs n'avait<br />
pas joué 5 son détriment. Henri VI était donc le prince auquel,<br />
non seulement le latin Amaury mais l'oriental Léon, qui n'était<br />
plus guère en rapports avec des chrétiens que latins, devaient<br />
s'adresser pour consolider et élever leur position. Naturellement,<br />
(19) Le nouveau basileus envoie une ambassade à al-'Azîz, en Egypte (Bous-<br />
Un, 590).