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DÉBUTS DES AYYOUBIDES. FIN DE BOHÉStOND m 581<br />
retirer le bénéfice de cette position. Saladin mort, la puissance<br />
ayyoubide eût pu disparaître rapidement ; ce fut à al-'Adil qu'elle<br />
dut de survivre trois générations.<br />
Le danger ne venait pas du dehors. La tentative que firent les<br />
princes de Mossoul et d'Akhlât pour profiter de la mort de Saladin<br />
fut enrayée sans peine par une prompte répartie d'al-'Adil, que<br />
favorisa la mort de Bektimour d'Akhlât et de Tzz ad-dîn de Mos¬<br />
soul. Mais entre al-Afdal et al-Azîz des hostiliFés éclatèrent vite,<br />
favorisées par des intrigues d'émirs mécontents de leur gouverne¬<br />
ment. Après avoir protégé al-Afdal (1194), al-'Adil lui enleva ses<br />
possessions, en même temps qu'il s'installait en Egypte pour y<br />
seconder al-Azîz (1196). En 1198, il se trouvait obligé de faire<br />
front à de nouvelles attaques en Djéziré lorsque mourut al-'Azîz;<br />
al-Afdal, appelé à sa place, essaya de reprendre Damas, fut battu<br />
et relégué à Samosate, tandis qu'az-Zâhir d'Alep, qu'il avait gagné<br />
à sa cause, devait reconnaître la suzeraineté d'al-'Adil. Celui-ci,<br />
. régent au nom du fils d'al-Azîz, se fit ensuite proclamer sultan :<br />
l'unité de l'empire ayyoubide était presque reconstituée (1201) (3).<br />
Az-Zâhir, qui, de l'aide apportée plusieurs fois à al-Afdal, avait<br />
retiré Lattakié et Djabala, était pendant toute cette période para¬<br />
lysé par l'opposition de ses grands feudataires, tel le chef des<br />
Yâroûqiya Dilderim, que soutenait al-'Adil. Sa réconciliation avec<br />
son oncle lui permit enfin de les mettre à la raison et d'être maître<br />
chez lui. (1202) (4). Mais la crainte d'al-'Adil restera le facteur do¬<br />
minant de sa politique ; comme jadis à aç-Çâlih en face de Saladin,<br />
elle lui impose une politique de bons<br />
francs.<br />
rapports avec ses voisins<br />
Les Francs avaient, eux aussi, regroupé leurs forces. Conrad<br />
de Montferrat ayant été « assassiné », Richard C de Lion avait<br />
laissé la défense de la Syrie à son neveu Henri de Champagne,<br />
et attribué comme dédommagement à Guy de Lusignan Chypre.<br />
En 1194, Guy mourut. Contre son successeur, Amaùry, les barons<br />
(3) Imâd dans A. Ch., 226-239; Boustân, 589-592; I. A., 71-72 (B. H., 343-<br />
344), 77-80; Mich., 410; Sibt, 295-301; M. b. N., dans I. F., 163 r», 190 r», etc.<br />
(4) Boustan, 589-592; Kamàl, 206-224; A. Ch., 229; I. A. D., 598; Târikh<br />
Sâliht, 597-598; Sibt, 310; I. F., 170 r», 178 r». L'insubordination des vassaux<br />
d'az-Zâhir était liée au nord a des intrigues avec les Seldjouqides; en 1196-<br />
1197, az-Z^hir dut reprendre 'Aïntâb, Ra'bân, Mar'ach. Al-'Adil envisagea aussi<br />
des hostilités contre les Seldjouqides (I. F., 156 r°).