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RAYMOND ROUPEN ET PHILIPPE d'aNTIOCHE 625<br />
ment du chef de la croisade, le légat Pelage, des ordres militaires<br />
et des commerçants italiens, fit repousser ces offres, et al-Kâmil eut<br />
le temps de se ressaisir, de recevoir des secours d'al-Mou'azzam<br />
et même d'al-Achraf de Djéziré, et, Frédéric II n'arrivant pas,<br />
d'infliger aux croisés un désastre qui les obligea à rendre Damiette<br />
sans compensation (août 1221) (1).<br />
Ce qui avait aggravé le péril où la croisade avait mis les Ayyou¬<br />
bides était qu'elle avait encouragé d'autres adversaires à l'affût. Il<br />
n'est pas jusqu'aux Géorgiens qui n'aient fait espérer au pape Honorius<br />
III une importante diversion (2). Mais le principal danger<br />
venait des Seldjouqides de Qonya. Nous les avons déjà vus en<br />
quelques occasions influencer la politique nord-syrienne et djézi-<br />
réenne; néanmoins, avant 1216, ils n'étaient pas directement inter¬<br />
venus dans les territoires syro-djéziréens, comme l'avait fait jadis<br />
Qilîdj Arslân IL Pour comprendre dans quelles conditions ils vont<br />
pouvoir le faire à présent, il importe de revenir rapidement un peu<br />
en arrière. Après la mort de Qilîdj Arslân en 1192, il s'était opéré<br />
non sans peine un regroupement des domaines seldjouqides. Qotb<br />
ad-dîn avait pris Qaïsariya, fait périr Noûr ad-dîn Mohammad, puis<br />
était mort lui-même; ses états étaient passés à Rokn ad-dîn Soulaïmân<br />
de Toqât, qui avait réussi à chasser Ghiyâth ad-dîn Kaïkhosrau<br />
(entre 1196 et 1199) puis à soumettre Amasya et Niksâr et enfin<br />
Malatya (1200). Kaïkhosrau avait été demander des secours à l 'Ar¬<br />
touqide de Hiçn Kaïfâ-Amid, son neveu, à az-Zâhir d'Alep, à Léon<br />
de Cilicie, enfin à Alexis Ange; de son côté, Mou'izz ad-dîn de Ma¬<br />
latya s'était retiré chez al-'Adil, dont il avait épousé une fille. Mais<br />
aucun de ces princes n'ayant le loisir de s'engager dans une expédi¬<br />
tion anatolienne, Rokn ad-dîn avait recouvré tout l'héritage pater¬<br />
nel (il n'acquit Ankara qu'en- 1205, à la veille de sa mort). Dès<br />
1200 environ, il avait repris la politique expansionniste de son<br />
père en conduisant une expédition de représailles contre les Géor¬<br />
giens dont là carence seldjouqide avait accru l'audace, et chemin<br />
(1) Rôhricht, Studien zur Geschichte des funften Kreuuzzugs, Innsbruck,<br />
1891, et Gesch., ch. XXXII; Grousset, III, 197-246. Aux sources arabes citée»<br />
par ces auteurs, il faudrait ajouter ou substituer I. AV., 187 r°, 203 r°, 210 r°;<br />
Sibt, 382, 384, 389, 39-397, 407-409, Sa'd ad-din Djouwaïnt dans Dhahabî,<br />
an 617; M. b. N. dans I. F., 86 r», 93 v°, 97 v», 98 r», 135 r», 138 r".<br />
(2) Hon. III, 12 mai 1224.<br />
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